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Cours de Biologie Cellulaire

Module MD3 Biologie

Première année de Médecine FMPA

Pr IDRISSI HASSANI
Descriptif du module BIOLOGIE MD3

BIOLOGIE CELLULAIRE 20 H

GENETIQUE 24 H
PLAN DU COURS DE BIOLOGIE CELLULAIRE

Chapitre 1 Membrane plasmique

Chapitre 2 : Le cytoplasme, le cytosquelette et les


inclusions

Chapitre 3 : Le Noyau interphasique et le cycle cellulaire


INTRODUCTION
Il n’existe, dans notre monde, aucune forme de matière
plus étonnante qu’une cellule vivante : minuscule, fragile,
merveilleusement compliquée, continuellement
renouvelée, et préservant pourtant dans son ADN un stock
d’informations qui datent de plus de trois milliards
d’années !
Source : L'essentiel de la biologie cellulaire, éditions Lavoisier par Bruce Alberts,
Dennis Bray, Karen Hopkin, Alexander Johnson, Julian Lewis, Martin Raff, Keith
Roberts and Peter Walter.
Qu’est ce que la biologie cellulaire ?
La biologie cellulaire est un grand sujet et elle a des liens avec presque toutes les autres

branches des sciences biologiques.

La biologie cellulaire, ou cytologie, est la science qui étudie les unités structurales et

fonctionnelles communes à l'organisation de tous les êtres vivants. Une cellule représente

l'unité fondamentale de tout être vivant, c'est la plus petite portion de matière vivante qui

peut s'isoler et se reproduire.

L'organisme dépend de l'activité des cellules isolées ou groupées en tissus pour assurer les

différentes fonctions.
La théorie cellulaire

La Théorie cellulaire émise au 18ème siècle :


 « La cellule est la plus petite unité structurale, fonctionnelle et reproductrice
de tous les êtres vivants ». Elle est aussi appelée « Unité fonctionnelle »
 Toute cellule dérive d’une cellule préexistante. Elle peut constituer, à elle
seule, un organisme unicellulaire (ex : bactérie, protiste, champignon), soit
s’assembler avec d’autres cellules pour former un organisme (animaux,
végétaux).
 Une cellule méristématique est capable de se différencier en tous types de
cellules d’un organisme : c’est la totipotence. Les cellules sont constituées
de molécules (lipides, protéines, glucides), elles-mêmes formées d’atomes
(C, O, H, …).
La cellule est l’unité fondamentale de la vie
 À la recherche de LUCA
LUCA est l’acronyme de Last Universal Common Ancestor.

Il désigne une simple et hypothétique cellule qui se serait formée il y a 3 à 4 milliards

d’années et à partir de laquelle toutes les formes de vie auraient évolué.

La preuve la plus convaincante qu’un tel événement a pu se produire est inscrite dans le
langage universel du code génétique. En effet, une même logique structurale et
fonctionnelle gouverne les divers types de cellules vivantes.

Ainsi, la pratique du génie génétique montre qu’une bactérie est en mesure par exemple
de fabriquer sans grande difficulté une protéine humaine pourvu qu’un gène humain ait été
préalablement introduit dans son génome.
La première cellule fondatrice, apparue voici 3 à 4 milliards
d’années, a évolué pour donner naissance aux eubactéries,
aux Archæbactéries et aux Eucaryotes,
Premiers organismes
terrestres (450 M années)
Hiérarchie du vivant
Chapitre 1
Membrane plasmique
LA CELLULE
RAPPEL : LA CELLULE EUCARYOTE
(avec un vrai noyau)
Structure générale d'une cellule animale eucaryote
1. La membrane cellulaire ou membrane
plasmique ou plasmalemme
• Frontière entre l’intérieur et
l’extérieur de la cellule et
compartimentation interne
donc ISOLATION
• Union des cellules entre
elles donc COHERENCE
• Échanges entre le cytosol et
le liquide interstitiel donc
COMMUNICATION
1.1 Structure de la membrane

• Épaisseur : 7 à 8 nm
• (75 Angström)
• Deux feuillets visibles
au microscope
électronique qui sont
les deux couches de
phospholipides
Les phospholipides
Comportement des phosphoglycérolipides face à
l'eau:
Groupement
phosphate polaire
hydrophile

Acides gras non


polaires
hydrophobes
Modèle de la mosaïque fluide
• Deux couches de
phospholipides
• Protéines à la
surface et à travers
• Polysaccharides
attachés aux lipides
ou aux protéines
• Cholestérol entre les
phospholipides

Les molécules se déplacent sans arrêt les unes par


rapport aux autres
1.2 Composition chimique
• Lipides
 Phospholipides (et glycolipides)
 Cholestérol (15% à 50% des lipides)

• Protéines

• Glucides
LIPIDES
• Phospholipides (deux
couches)

• Cholestérol (15% à 50 %
du total des lipides)

Cholestérol : rôle dans le


maintien de la fluidité de
la membrane et en
fonction de la
température
Chaînes de glucides souvent attachées aux lipides
(glycolipides) ou aux protéines (glycoprotéines)

La paroi externe de la membrane plasmique est


recouverte de chaines de glucides qui forment une
paroi plus ou moins épaisse et qu’on appelle le
GLYCOCALIX
Le glycocalyx est un manteau membranaire
constitué de glucides fixés à la surface de la
membrane cellulaire.

RÔLES :

- Protection contre les chocs

- Interaction cellulaire :
- Uniforme ou carte d’identité
- Groupage sanguin
-Reconnaissance de soi
Le glycocalix ou cell coat, caractéristiques

 LE GLYCOCALIX est composé d'une couche de polysaccharides

liée de manière covalente aux lipides et aux protéines de la


membrane. Il est très hydrophile et crée donc un
environnement hydrique autour de la cellule. Dans certains
épithéliums, l'épaisseur de cette couche peut atteindre 0,5 µm,
et elle est nettement visible au microscope électronique après
coloration au rouge de ruthénium et en microscopie optique
par la coloration PAS composée d'acide periodique et de
réactif Schiff.

 Le glycocalyx représente de 2 % à 10 % du matériel


membranaire et 10 % des lipides sont glycosylés alors que la
L’épaisseur du glycocalyx varie selon le plupart des protéines transmembranaires et périphériques
type cellulaire. externes le sont. Il joue un rôle dans la protection, dans les
Sa présence exclusive du côté phénomènes de reconnaissance et d'adhésion cellulaire et
extracellulaire détermine une asymétrie dans les processus infectieux.
structurale de la membrane plasmique.
Les
phospholipides
mélangés à l’eau
peuvent former
des liposomes,
petites sphères
formées d’une
double couche de
molécules.
Mouvement des lipides membranaires
Les radeaux lipidiques ou rafts

Les radeaux lipidiques sont des domaines particuliers de la membrane plasmique


correspondant à l'assemblage de glycosphingolipides (GSL) et de cholestérol. Ils
constituent au sein de la membrane des plates-formes mobiles qui ont la faculté de
sélectionner des protéines et de se regrouper en larges domaines à la surface
membranaire. Ces micro-domaines sont impliqués dans les voies de transport des
protéines membranaires et de transduction de signal. Ils sont aussi utilisés comme porte
d'entrée par des bactéries, des virus et participeraient notamment à l'infection des
cellules cibles par le VIH.
Les radeaux lipidiques forment ainsi des sites privilégiés pour la libération des
neurotransmetteurs et donc pour la propagation de l'influx nerveux. Ils ont un rôle
essentiel dans la signalisation cellulaire en permettant la concentration des protéines et
notamment des récepteurs comme celui de l'insuline.
Le raft se caractérise par sa faible densité (flottabilité sur un gradient de densité).
Les radeaux lipidiques
1.3 Propriétés d’une membrane de phospholipides :

Peut varier facilement sa taille


Si on ajoute des molécules de phospholipides, celles-ci se joignent aux autres et la
membrane s’agrandit. Inversement, elle peut réduire sa taille si on enlève des
molécules.

Permet à une sphère de se diviser


Il suffit de resserrer l’équateur d’une sphère pour obtenir
deux sphères.

Deux sphères peuvent fusionner pour en


former une plus grande

Peut se réparer d’elle-même


Si la membrane est percée ou déchirée, les molécules de phospholipides qui s’étaient
écartées les unes des autres peuvent à nouveau se rapprocher et fermer l’ouverture.
Membrane plasmique vu au microscope
électronique à transmission

La technique de cryofracture a été développée par Moor en 1961. Elle consiste en une
congélation rapide de l’échantillon biologique qui est ensuite fracturé à basse température.
Une empreinte de la surface de fracture est ensuite réalisée et observée au microscope
électronique à transmission. Cette technique permet donc de réaliser une empreinte
topographique d’un échantillon congelé.
Principe du MET Microscope
électronique à transmission
 Le principe du microscope
électronique en transmission a été
mis au point en 1931 par Max
Knoll et Ernst Ruska. Ce dernier a
d'ailleurs reçu le prix Nobel de
physique en 1986 pour cette
invention.
 Elle consiste à placer un
échantillon suffisamment mince
sous un faisceau d'électrons, et à
utiliser un système de lentilles
magnétiques pour projeter
l'image électronique de
l'échantillon sur un écran
phosphorescent qui la transforme
en image optique. Pour les
échantillons cristallins, un autre
mode d'utilisation consiste à
visualiser le cliché de diffraction
de l'échantillon.
Récapitulons !
RAPPEL : sucre uniquement en extracellulaire !!!!

Phospholipides Polymères
Milieu extracellulaire Glycoprotéines Couche externe glucidiques

Bicouche
lipidique

Phospholipides
Milieu intracellulaire Protéines transmembranaires Couche interne
Et périphériques externes et
internes
1.3 :Composition de la membrane plasmique

Glycolipides 7%
8%

Glycoprotéines 93 %
Lipides
43 % Protéines
49 %

protéines
45 % Cholestérol extrinsèques 30 %
Phospholipides protéines
55 % 70 %
intrinsèques
Ainsi, la membrane plasmique comporte trois
types de composants :
1. Des lipides membranaires :

• Glycérophospholipides (les plus abondants)


• Sphingolipides (Sphingosine + lipides)
• Cholestérol (= stéroïde)

2. Des protéines membranaires

• Protéines périphériques = extrinsèques


• Protéines intrinsèques
• Protéines ancrées

3. Le glycocalix = « manteau cellulaire » ou « cell coat » :


Ensemble de glycanes (polymères glucidiques) liés de manière covalente aux protéines et
lipides de la membrane plasmique (glycoprotéines et glyco-lipides respectivement). Ces
glycanes sont présents uniquement sur le feuillet externe de la membrane
2. Le transport membranaire

Passage de substances à travers la membrane peut se faire:

• Par transport passif (sans dépense d ’énergie)


• Par transport actif (avec dépense d ’énergie)
2.1 Transport passif

• Diffusion simple
• Diffusion facilitée
• Osmose
2.1.1 Diffusion simple
Une substance diffuse suivant son gradient
de concentration : de la zone la plus
concentrée à la zone qui l’est moins.

Gradient = différence
Le gradient de concentration entre deux milieux c'est
la différence de concentration entre les deux milieux.
Membrane plasmique : Perméabilité sélective

La double couche de lipides est perméable:

• Aux molécules très petites (H2O,


CO2, O2)
• Aux molécules liposolubles
(hydrophobes, non polaires)

La double couche de lipides est imperméable:


• Aux grosses molécules et à la plupart
des molécules solubles dans l’eau.
• Aux ions (K+, Cl-, Na+ )
2.1.2 Diffusion facilitée

La diffusion se fait par l ’intermédiaire d ’une protéine


de la membrane.
N .B.
• Pas de dépense d ’énergie
• Se fait selon le gradient de concentration
Des protéines de la membrane
permettent le passage de ce qui ne
peut passer à travers les lipides :

• Forment des canaux à travers


la membrane

OU
• s’associent aux
molécules à
transporter et les
déplacent dans la
membrane
N.B. Ces canaux sont
généralement spécifiques : une
seule substance bien précise
peut les traverser et aucune
autre.

Donc, ce n'est pas


n'importe quelle
substance qui peut
traverser la membrane =
perméabilité sélective.
Les canaux de la membrane sont souvent formés de
plusieurs sous-unités :
Canal de membrane
(microscopie électronique)
Certains canaux peuvent s'ouvrir et se fermer :
Exemple: canal ionique permettant le passage
d ’anions
Transporteurs de la membrane:

• Peuvent se faire et se défaire rapidement

• Certains peuvent se fermer et s’ouvrir

==> changement de perméabilité de la membrane

• Sont souvent très sélectifs


Exemple de protéine de transport :

Canal fermé

Canal
ouvert
2.1.3 Osmose

Côté plus
Côté dilué concentré
= hypotonique = hypertonique

Membrane perméable à l’eau


L’eau se déplace du côté hypotonique (dilué) au
côté hypertonique (concentré en soluté)
L’osmose, c’est l’eau qui se déplace en suivant
son gradient de concentration
Molécules d'eau libres

Molécules d'eau non libres

Les molécules de soluté diminuent le nombre de molécules


d'eau qui sont libres de se déplacer.
L'eau se déplace de là où les molécules libres sont
abondantes à là où il y en a moins.
L’eau traverse la membrane des cellules :
• En passant entre les molécules de phospholipides
• En passant par des canaux protéiques spécifiques
aux molécules d’eau : les aquaporines

Les aquaporines (on en connaît plus de


200 sortes différentes) sont
particulièrement nombreuses dans des
cellules comme celles des tubules du
rein et des racines des plantes où le
passage de l’eau joue un rôle
important.

Peter Agre a obtenu le Nobel de chimie 2003


pour sa découverte des aquaporines en
1988
Dans la membrane, les
aquaporines forment des
complexes de quatre canaux
accolés
molécules d’eau
Hypertonique

Hypotonique
Globules rouges en milieu:
• Isotonique
• Hypotonique
• Hypertonique
Globules rouges en milieu hypertonique
INTESTIN L’osmose joue un rôle important dans le
déplacement des liquides dans l’organisme

LIQUIDE LIQUIDE
SANG INTERSTITIEL INTRACELLULAIRE

REINS

Que se produirait-il si
le sang devenait
hypertonique ?

Et s’il devenait
hypotonique ?
2.2 Transport actif :

Ressemble à la diffusion facilitée (nécessite un


transporteur) MAIS:

• Besoin d ’une source d ’énergie


• Peut se faire CONTRE le gradient de
concentration
• Nécessite un transporteur (protéine de transport)
Transport actif
Transport actif
permet aux cellules
de conserver un
milieu intérieur
différent du milieu
extérieur:
TRANSPORT EN VRAC
• Exocytose
• Endocytose
Endocytose

Exocytose
Phagocytose d’une bactérie par un globule blanc

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