Chapitre 2 : La membrane plasmique

La membrane plasmique, une enveloppe continue est une structure dynamique qui sépare
deux compartiments : le cytoplasme et le milieu extracellulaire. La membrane plasmique est
une membrane biologique de 75 À d’épaisseur. C’est une barrière physique entre les milieux
intra et extracellulaire. Elle est le siège de transfert de substances variées et d’informations.
(elle contrôle les échanges entre la cellule et son environnement).

2-1 Structure et ultra structure de la membrane plasmique

2-1-1 Aspect au microscope photonique

La membrane plasmique apparaît comme une zone dense qui sépare le milieu intracellulaire
du milieu extracellulaire.

Cellule animale (muqueuse buccale) observée au microscope optique

Source : svt.tice.ac-orleans-tours.fr

2-1-2 Ultra structure

a- Aspect au microscope électronique à transmission (MET)

Observation des coupes minces

- Fixation chimique des cellules avec un métal lourd comme le Tétroxyde d’Osmium (0s04)
ou du Permanganate de Potassium (KMnO4).
- Inclusion de la préparation dans d&’la résine Epoxy
- Réalisation de coupes minces à l’aide d’un ultra microtome (le plan de coupe est
perpendiculaire à la surface de la cellule).
- Observation au microscope électronique à transmission.
Résultats

La membrane plasmique est formée de trois couches ou feuillets superposés 2 feuillets

sombres, denses aux électrons de 20 À chacun séparés par un feuillet clair de 35À. Le feuillet
dense externe est souvent plus épais que le feuillet dense interne, cela est dû à la présence
d’un revêtementfibreux ou glycocalyx ou Cell Coat (glycolipides et glycoprotéines)qui est
responsable de l’asymétrie de la membrane plasmique. L’épaisseur de ce revêtement varie
selon le type cellulaire (de 50 à 100 et peut atteindre 2000 chez l’amibe). Cette structure dite
trilamellaire ou tripartite ou tristratifiée est commune à toutes les membranes biologiques
(toutes les endomembranes membrane golgienne, membrane du réticulum endoplasmique,
membrane nucléaire, mitochondrie, chloroplaste etc.), d’où la notion d’unité membranaire ou
de membrane unitaire ou membrane de base ou Unit membrane.

Source : ency-medicale.weebly

Structure tripartite de la membrane plasmique

Source : slideplayer.fr
 Source : beaussier.mayans.free.fr

Deux feuillets visibles au microscope électronique glyocalyx

Source : truenaturehealthconsulting.com
Source : archives.uness.fr

b- Aspect au microscope électronique à balayage (MEB)

Observation des répliques

- Fixation des cellules par congélation ultrarapide (dans de l’azote liquide à -180°C).
- Utilisation de la technique de la coupe par cryodécapage (cryofracture) (le plan de
coupeest tangentiel par rapport à la surface cellulaire) ; à l’aide d’un couteau en
diamant.
- Ombrage à l’aide de métaux lourds (platine ou palladium).
- Dissolution du matériel organique.
- Observation des répliques au microscope électronique à transmission.

Résultats

L’observation des répliques au MEB, montre que la membrane plasmique est séparée en son
milieu en deux hémi membranes ou demi membrane : l’une exoplasmique ou externe portant
le revêtement fibreux et l’autre protoplasmique ou interne, emprisonnant des particules
globulaires intra membranaires de 50 à 80À de diamètre.
 Source : slideplayer.fr Source : ency-medicale.weebly

2-2 Composition chimique

2-2-1 Isolement de la membrane plasmique

L’isolement de la membrane plasmique s’est fait à partir des hématies (globules rouge ou
érythrocytes). Ce sont des cellules anucléés (elles ont perdu leur noyau au cours de leur
maturation dans la moelle des os) et sont dépourvues d’organites cytoplasmiques. Placés dans
un milieu hypotonique ; les globules rouges ou hématies gonflent et leur membrane plasmique
se perce de petits trous qui laissent sortir le hyaloplasme riche en hémoglobine. Après cette
hémolyse, les trous se referment et par ultra centrifugation, on récupère un culot de membrane
plasmique appelé fantômes de globules rouges.
2-2-2 Analyse chimique (Electrophorèse, chromatographie):

- 40 % de lipides,
- 52 % de protéines,
- et des glucides représentés en faible quantité : 8 %.

a - Les lipides

La plupart sont amphiphiles, c’est-à-dire que leurs molécules ont un pôle hydrophile at un
pôle hydrophobe avec 55% de phospholipides, 20 % de cholestérol, 18 % de glycolipides
(Sphingoglycolipides) et 2 % d’acides gras entièrement hydrophobes.

b- Les protéines

De nombreuses protéines ont été identifiées au niveau de la membrane plasmique des

hématies
 Une protéine de bande III (protéine transmembranaire, formée de 910 acides aminés,
PM=100 000, son rôle est d’échanger les anions Cl- contre HCO3),
 la spectrine (220 000 et 240 000 Da, son rôle est le maintien de la forme biconcave
caractéristiques des hématies, leur permettant de se déformer facilement lors-de leur
passage dans les vaisseaux sanguins),
 une glycophorine (une protéine transmembranaire, formée de 131 acides aminés riche
en polysaccharides (64 %), sa fonction n’est pas encore connue),
 AT Pase-Na+-K+ dépendante (pompe à sodium),
 les glycoprotéines à motifs antigéniques des groupes sanguins (possèdent des motifs
glucidiques correspondant à des sites antigéniques des groupes sanguins ABO.

Les protéines des autres cellules :

La membrane plasmique des autres types cellulaires présente globalement beaucoup

de similitudes avec la composition chimique de la membrane plasmique des hématies ; par
ailleurs, il existe certaines particularités :

 Pompe à protons : de la membrane plasmique des cellules végétales et de certaines

bactéries (chez lesquelles la pompe à sodium est absente). C’est une ATPase qui
expulse activement les protons en dehors de la cellule.

 Le transporteur du glucose : protéine transmembranaire de la membrane plasmique des

hépatocytes, transporte de façon passive et sélective le glucose D-glucose et non L-
glucose)

 Les autres protéines :

On trouve différents récepteurs et enzymes au niveau de la membrane plasmique des cellules

comme les récepteurs hormonaux, les récepteurs des médiateurs chimiques, l’Adenyl-cyclase
qui transforme I’ATP en AMPcyclique dans le cytoplasme des cellules hépatiques, etc....
Architecture moléculaire de la membrane plasmique :

Source : snail-info.fr

Les phospholipides sont arrangés en deux couches à Ï’intérieur de la membrane plasmique ;

l’une est en contact avec le milieu extracellulaire et la deuxième est en contact du cytoplasme
on parle de bicouche lipidique. Leurs parties hydrophobes sont en vis-à-vis au sein de la
bicouche et leurs parties hydrophiles sont en contact soit avec le milieu extracellulaire ou bien
avec le cytoplasme.
.
Les glycolipides et les molécules de cholestérol sont également amphiphiles, leurs parties
hydrophobes étant enchâssées dans la bicouche alors que leurs extrémités hydrophiles sont
situées du côté extracellulaire pour les glycolipides tandis que pour le cholestérol, elles
pçuvent être en contact du milieu extracellulaire ou du cytoplasme selon la monocouche à
laquelle la molécule est rattachée.

Les protéines de la membrane plasmique peuvent être classées en deux catégories : les
protéines périphériques ou extrinsèques et les protéines intégrées ou intrinsèques. Les
protéines périphériques, faiblement liées aux parties hydrophiles des phospholipides ; sont
hydrophiles et situées soit du côté extracellulaire ou bien du côté intracellulaire.

Les protéines intégrées peuvent être enchâssées plus ou moins profondément dans l’une des
monocouches ou traverser entièrement la bicouche lipidique. Ces protéines comme les lipides
sont amphiphiles, avec leur partie hydrophile située soit du côté extracellulaire ou bien du
côté intracellulaire et leur partie hydrophobe localisée au milieu de la bicouche lipidique. Les
protéines intégrées sont fortement liées aux lipides, leur activité biologique en dépend.

Les parties glucidiques des glycolipides et des glycoprotéines sont situées uniquement du
côté extracellulaire.
Source : taff.univ-batna2.dz