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CHAPITRE II

CELLULE PROCARYOTE
CELLULE BACTERIENNE

1
LA CELLULE PROCARYOTE : CELLULE BACTERIENNE
Les bactéries :
- sont des organismes unicellulaires procaryotes caractérisant les protistes
inférieurs.
- n'ont pas de noyau
- leur génome est le plus petit des cellules vivantes

2
I. MORPHOLOGIE CELLULAIRE
I.1.Taille
La mise au point du premier microscope par Van Leeuwenhoek signale
le point de départ de la microbiologie.
Depuis, cet appareil a été largement amélioré, avec des grossissements
pouvant aller jusqu'à 2500 fois.
On peut distinguer des organismes de petite taille de l'ordre de quelques µm
exemples :
- Mycoplasma pneumoniae de l'ordre de 0,1µm;
- Escherichia coli de l'ordre de 1à 3µm de longueur et 1µm de diamètre;
- Treponema pallidum : 0,1 à 0, 2 x 5 à 20µm;
- Les spirochètes : 0,2 à 0,7 x 5 à 500 µm.

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(a) (b) (c)
 
Figure1: (a) Mycoplasma pneumoniae, (b) Escherichia coli, (c) Treponema pallidum

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I.2. Forme
Il existe des formes variées :
a- Les formes sphériques sont appelées cocci (coccus)
- Diplocoque : chaque cellule se divise dans un seul plan et les deux cellules
restent associées
- Streptocoques : mode de division se poursuit régulièrement, on obtient des
chaînettes.
- Cocci se divisent successivement sur deux plans formant des
groupements de 4 cellules (tétrades) d'autres se divisent dans les 3 directions

de l'espace formant des cubes réguliers de cellules (sarcines) ou bien des


amas irréguliers en (grappes) les staphylocoques.

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b- les formes cylindriques ou en bâtonnets

Figure 2 : formes cylindriques particulières 6


Figure 3 : formes cylindriques particulières 7
b- les formes bâtonnets

Figure 4 : formes particulières en bâtonnets 8


Le bâtonnet incurvé : vibrion
Les vibrions forment un unique genre rassemblant nombreux espèces.
Quelquefois les bacilles peuvent être de très petite taille et se confondre avec
des cocci : coccobacilles.

Figure 5 : formes 9
c- les formes spiralées
Ce sont des corps hélicoïdaux extrêmement allongés.

Figure 6 : formes spiralées 10


d- Autres formes

Figure 7 : autres formes 11


II. CELLULE PROCARYOTE : STRUCTURE ET FONCTIONS
II.1Organisation de la cellule procaryote
Grace à la microscopie électronique et ses différents modes d'exploitation qui a mis
en évidence la structure de la bactérie.

Figure : 12
II.2. L'ADN bactérien.
II.2. 1. Appareil nucléaire (ADN chromosomique)
La particularité essentielle de la cellule procaryote a été démontré clairement
grâce à l'observation au microscope électronique sur des coupes ultrafines,
des cellules fixées quel que soit leur stade du cycle cellulaire auquel ont été
démontrées que :
- l'appareil nucléaire n'est pas entouré d'une membrane; contrairement au
noyau de la cel­lule eucaryote.

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- Le corps chromatinien présente une struc­ture fibrillaire, ces fibrilles :
- ont un diamètre de 2 à 6 nm et sont constituées principalement d'ADN.
- sont enroulées les unes dans les autres en faisceaux parallèles, formant
ainsi une véritable corde.
- garderaient la même structure au cours du processus de division,
Il est possible que l'ADN des bactéries soit neutralisé non pas par des histones
qui n'ont jamais été isolées chez les bactéries (isolées chez certaines
archéobactéries), mais par les polyamines telles que la spermine et la
spermidine.
- cet appareil nucléaire serait circulaire ou tout au moins en boucle fermée.
- Le chromosome bactérien est constitué d'un filament unique, continu et
circulaire, formé d'une double chaîne d'ADN de PM ≈ 3.109 daltons et de
nombre de paires de bases ≈ 5.106 (200 à 300gènes)

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Rôle :
- qui décide de toutes les activités de la cellule puisqu'elle contient les gènes.
- se réplique avant la division cellulaire, en vue d'un partage égal de
l'information génétique entre les deux cellules filles.

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Figure : 16
II.2. 2. Plasmides
Ce sont :
- des molécules d'ADN bicaténaires, généralement circulaires,
extrachromosomiques, mais il en existe des linéaires.
Parfois ils s'intègrent dans le chromosome et on les appelle des épisomes.
- transmissibles aux cours des générations mais pas de façon équitable
comme pour le chromosome, leur réplication est indépendante de celle des
chromosomes (réplicons).

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Sont généralement de petite taille, (1 kb à 400 kb), 1/100 du chromosome
bactérien.
Ils portent moins de 30 gènes.
On classe les plasmides selon leur fonction et leur propagation et on
distingue :
- plasmides conjugatifs : portent le gène responsable de la synthèse des pili
sexuels, nécessaires à la conjugaison.
- plasmides R (facteurs de résistances) : permettent aux bactéries de résister
aux antibiotiques.
- plasmides Col : codent pour des protéines dites bactériocines,
- plasmides de virulence : codent pour des toxines responsables des
symptômes causés par des bactéries pathogènes.
- Plasmides métaboliques : codent pour des enzymes permettant l'utilisation
de certains nutriments.

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Chez E. coli, les gènes portés par ces plasmides sont par exemple :
l'utilisation du citrate comme source de carbone, la production de soufre,
l'hydrolyse de l'urée.
Chez les salmonelles on a observé la dégradation du lactose ce qui est
totalement inhabituel chez ce genre bactérien,
La plupart de ces plasmides codent la synthèse d'une ou de plusieurs enzymes.

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II.2. 3. Eléments génétiques transposables ou transposons
- Sont des séquences d’ADN capables de se déplacer d’une molécule d’ADN
à une autre ou d’un site à un autre d’une même molécule d’ADN.
- Sont des éléments génétiques mobiles qui n’ont pas d’existence autonome
stable et qui doivent s’intégrer dans un réplicon et être dupliqués avec lui.
- Possèdent à chacune de leurs extrémités des séquences d’ADN
de terminaisons identiques mais inversées (séquences répétées inversées)

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II.3. Membrane cytoplasmique
II.3. 1.Composition et structure
Sa structure est conforme en tous points à la membrane classique trilamellaire:
- phospholipides en feuillet bimoléculaire avec présence des deux catégories

de protéines intrinsèques et extrinsèques.


- cholestérol, universellement rencontré dans les systèmes membranaires
de la cellule eucaryote, est toujours absent dans ceux de la cellule
procaryote (exception faite des mycoplasmes et des cyanophycées).

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- Lipides : sont à la base de la structure de la membrane, chaque molécule
de lipideest amphipathique; formée d'une :
- partie hydrophobe soluble dans l'huile insoluble dans l'eau et une
- partie hydrophile ayant des propriétés opposées et portant un
groupement phosphate chargé négativement.
Cette organisation n'est pas statique, elle répond au modèle dit en mosaïque
fluide (les molécules peuvent se déplacer latéralement en échangeant leurs
places).

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II.3. 2.Rôles
La membranes plasmiques contiennent de nombreuses enzymes :
- participant au métabolisme respiratoire
- déshydrogénases et les coenzymes qui leur sont fonctionnellement
associées NAD, FAD cytochromes, cytochromes oxydases.
- impliquées dans la :
- synthèse des lipides complexes (au niveau du feuillet interne),
- réplication de l'ADN,
- synthèse des constituants de paroi.

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D'autre part cette membrane joue un rôle essentiel dans :
- Transfert des substances (perméases) qui interviennent dans le transfert des
ions et des métabolites (nutriments) vers le cytoplasme.
- Mécanismes de sécrétion des protéines.
- Barrière semi-perméable (ou semi sélective) : elle permet le passage de
molécules lipophiles et empêche le passage des molécules hydrophiles, on
distingue 2 grands types de transport :
- Transport passif : il se fait dans le sens du gradient de concentration et ne
nécessite pas d'énergie.
- Transport actif : il se fait en sens inverse du gradient de concentration des
molécules, ce qui nécessite l'utilisation d'énergie sous forme d'ATP.

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Figure : Structure d’une double couche phospholipidique de la membrane cytoplasmique
25
II.4. Cytoplasme
Le cytoplasme est un hydrogel colloïdal comprenant :
- une phase dispersante constituée par une solution de sels minéraux et de
com­posés solubles de nature lipoprotéique,
- une phase dispersée formée de nucléoprotéines et de lipides, son pH est
situé entre 7 et 7,2.
En dehors du matériel nucléaire, les principaux éléments constitutifs du
cytoplasme sont :
Ribosomes : constitués exclusive­ment d'ARN (63%) et de protéines (37%).
Les cellules bactériennes en contiennent des quantités variables
Leur abondance est en relation avec le pouvoir de synthèse protéique qui fait
intervenir les ARN messagers, porteurs de l'information génétique, et les ARN
de transfert couplés aux molécules d'acides aminés.

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Substances de réserve = inclusions cytoplasmiques, en général, chaque groupe
de bactéries synthétise une seule catégorie de substances de réserve qui forment
des agrégats, parfois de grande taille, cela peut être :
- Glucides (amidon et glycogène),
- Lipides (poly-hydroxy-butyrate),
- Polyphosphate, et parfois
- Minéraux (fer, soufre).
Organites spécialisés, on trouve :
- Chromatophores (organites spécialisés dans la photosynthèse),
- Vacuoles à gaz (permettant aux bactéries aquatiques de flotter à la
surface de l'eau).
Cellulose chez les plantes et les algues vertes,
Chitine chez la plupart des champignons,
mucocomplexe, mucopeptide, muréine ou peptidoglycane chez les bactéries,
Ce matériel de base est universellement présent dans la paroi des procaryotes.

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II.5. 1. Composition et structure du peptidoglycane.
Composition

Gram positive Gram négative


Faible quantité de lipides Grande quantité de lipides
(1 à 2%) (10 à 20 %, Membrane externe)

Acides teïchoiques et lipoteïchoiques Il n y a pas d'acides teïchoiques ou


lipoteïchoiques

4 Acides aminés majeurs : Mêmes acides aminés


(L et D) Alanine, D-Glutamique, Mais Beaucoup moins de
L-Lysine, L-Lysine,
soit DAP
acide diaminopomélique (DAP)

Osamines
N-acétyl glucosamine (NAG) et Acide N-acétyl muramique (ANAM)
28
FigureIII.4 Peptides et liaisons interpetidiques dans le peptidoglycane chez gram+ et gram¨
29
Chez les Gram positifs, un ensemble de ponts «inter-peptidiques»
(pentapeptide) qui partent du 4eme acide aminé du tétrapeptide vers
le 3eme acide aminé du tétrapeptide d'une seconde chaîne
Polysaccharidique et ainsi de suite

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Tableau.III.1. Composition chimique globale de la paroi chez les bactéries à Gam positif
et à Gram négatif. (D’après Senez, Microbiologie générale, Doin, Paris)
31
Le peptidoglycane peut différer selon les espèces bactériennes par :
- les acides aminés du chaînon peptidique et par
- leur enchaînement.
Structure moléculaire de peptidoglycane.
La chaîne essentiellement polysaccharidique est constituée d'une alternance de
(G) et de (M) réunis par des liaisons β-glycosidiques.
β (1→ 4) β (1→ 6)
M --------- G G --------- M
La chaîne polysaccharidique : faite d'une alternance de molécules de
N-acétylglucosamine (NAG) et d'acide N acétylmuramique (NAM).
Les chaînes latérales peptidiques identiques, composés de 4 acides aminés
(tétrapeptide), attachées aux NAM..

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II.5. 2. Composition et structure de la paroi.
La structure et la composition de la paroi varient suivant qu'il s'agit
de bactéries à Gram positif ou bactéries à Gram négatif :

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II.5. 2. Composition et structure de la paroi.
La structure et la composition de la paroi varient suivant qu'il s'agit de bactéries à
Gram positif ou bactéries à Gram négatif :

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Figure.III.5.L’enveloppe des bactéries à Gram positif.
II.5. 2. 1. Chez les bactéries à Gram positif :
Le peptidoglycane est le constituant majeur (90%)
Le reste correspond aux acides teïchoiques (10%)
Le peptidoglycane est très solide, les liaisons croisées entre chaînes
glucidiques sont nombreuses

35
36
Ces acides teichoïques pourraient constituer un lien entre la membrane
cytoplasmique et la muréine qu'ils pourraient traverser pour émerger à la
surface externe.
Sont des antigènes importants des bactéries à Gram positif.
acide teïchoiques = Phosphate + glycérol + R (Alanine, Glucose…..)

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II.5. 2. 2. Chez les bactéries à Gram négatif :
La paroi est beaucoup plus fine et plus complexe, on trouve en plus du
peptidoglycane, trois autres structures polymériques externes ou reliées
à ce mucocomplexe, on distingue en effet :
- une couche phospholipidique ou membrane externe contenant des protéines

importantes;
- un lipopolysaccharide (L.P.S);
- une lipoprotéine assurant la liaison entre la membrane externe et le
peptidoglycane et conférant une certaine solidité à l'ensemble.

38
39
Membrane externe
- possède les caractéristiques fondamentales d'une membrane biologique
(mosaïque fluide)
- formée d'une double couche de phospholipides amphipathique dans laquelle
une assez large fraction de ces molécules phospholipidiques est remplacée
par des molécules lipopolysaccharidiques (L.P.S).
- Protéines majeures (70% des protéines membranaires).
Certaines d'entre elles dites protéines matricielles ou porines traversent la
membrane externe et sont étroitement associées au peptidoglycane, elles
sont organisées en triplets délimitant des pores (porines), de petites
molécules hydrophiles peuvent pénétrer à travers ces pores de façon non
spécifique.
Certaines de ces protéines servent de récepteurs aux colicines et aux phages

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- Protéines mineures.
- Impliquées dans le transport spécifique de petites molécules.
- Servent de récepteurs à des phages (Ex : T6).
- Certaines protéines de la membrane externe interviendraient au cours de la
conjugaison en tant que récepteur des pili F et également dans le contrôle de
la réplication de l'ADN.
- Lipoprotéines dont les unes sont reliées au peptidoglycane tandis que les
autres
se trouvent à l'état libre.
Cette membrane est une véritable barrière aux grosses molécules.

41
Lipopolysaccharide (L.P.S) ou Endotoxine.
- fortement lié à la surface de la cellule et n'est libéré qu'après lyse cellulaire
formé de :
- Lipide A (glycophospholipide) responsable de la toxicité de la molécule

- polysaccharide responsable de la spécificité antigénique du complexe.

42
Figure.III.7. Lipopolysaccharide (Endotoxine). 43
Lipoprotéine de Braun.
C'est un polypeptide de 58 acides aminés portant à son extrémité N terminale
des constituants lipidiques.
Elle existe en très grand nombre de copies dans la cellule, sous forme libre ou
sous forme liée au peptidoglycane.
C'est la partie protéique qui est associée au peptidoglycane par des liaisons
covalentes, l'autre partie est enchâssée dans la membrane externe.
Espace périplasmique.
Chez les bactéries :
- à Gram--, la plupart des protéines élaborées (enzymes de dégradation) sont
retenues dans l'espace périplasmique et peuvent être mobilisées en cas de
besoin.
- à Gram+, synthétisent et excrètent des exoenzymes.

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II.5. 2. 3. Autres types de paroi.
Chez les bactéries où la paroi est flexible, la muréine est nettement séparée
de l'enveloppe externe.
Chez les Spirochètes, ce phénomène est très accentué.
Acides mycoliques : molécules présentes chez certaines espèces particulières,
comme les bactéries acido-alcoolo-résistantes (mycobactéries)

45
II.5.2.4. Fonctions de la paroi
Afin d'étudier les rôles de la paroi, on utilise un enzyme, le lysozyme.
Le lysozyme coupe les liaisons β (1-4) glycosidiques entre le NAG et
l'ANAM.
Il en résulte une :
- destruction totale du peptidoglycane chez les bactéries Gram (+),
- fragmentation de celui-ci chez les Gram (-) car le peptidoglycane est moins
accessible à cause de la membrane externe.

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Figure : Formation des protoplastes.
(a) En solution hypotonique, la paroi éclate et le protoplaste est libéré, mais
celui-ci est immédiatement lysé du fait de la fragilité structurelle de la
membrane cytoplasmique.
(b) En solution isotonique de sucrose, l’eau ne pénètre pas dans le protoplaste et
celui-ci reste stable. Le lysozyme casse les liaisons glycosidiques β-1,4 du
peptidoglycane 47
Expérience :
Pour bien comprendre le rôle de la paroi, on peut procéder aux expériences
suivantes qui tendent à la supprimer.
On utilise l’action d’une enzyme spécifique, le lysozyme, qui. rompt les
liaisons β 1-4 des chaînes polyosi­diques du peptidoglycane.
Première expérience : réalisée sur un bacille à Gram positif, B. subtilis,
La paroi est détruite, la cellule se gonfle et s’éclate.
Pour éviter la lyse, on équi­libre la pression interne par une forte concen­tration
de saccharose (milieu hypertonique).
Dans ces conditions, la paroi est détruite mais la cellule n’éclate pas; elle
prend une forme sphérique que l'on appelle protoplaste.
Par rapport à la bactérie initiale, elle a perdu ses propriétés antigéniques,
ne fixe plus les bacté­riophages et ne se divise plus.

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Deuxième expérience : on réalise la même expérience que ci-dessus sur une
bacté­rie à Gram négatif (E. coli).
En milieu hypertonique, la paroi est détruite mais la cellule n’éclate pas; elle
prend une forme globuleuse, que l’on appelle Sphéroplastes, qui a conservé
toutes les propriétés de la bactérie initiale.
Cette différence est logique puisque l’enzyme agit au niveau du
peptidoglycane et que la paroi des bactéries à gram-- possède en plus d’autre
couches qui restent intactes

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Rôles de la paroi :
- maintien de la forme de la bactérie
- protection contre la pression osmotique intracellulaire (car forte
concentration en métabolites à l'intérieur de la cellule entrer d'eau).
Un protoplaste ne possède plus les propriétés antigéniques de la bactérie
d'origine (antigènes pariétaux de la paroi) :
Chez les Gram (+) : peptidoglycane + acides teïchoiques et
lipoteïchoiques + polyoside C (Streptocoques).
Chez les Gram (-) : antigènes O du LPS.

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II.6. Les éléments inconstants
II.6.1. capsule
Morphologie et composition chimique
De nombreuses bactéries élaborent des substances organiques visqueuses qui
entourent leur paroi d'une couche plus ou moins compacte et de faible solubilité
dans l’eau.
- lorsque cette couche gélatinomuqueuse présente une surface externe libre
et nettement définie, appelée capsule.
- lorsque ces structures sont plus diffuses et abondamment secrétées on
l’appelle couches visqueuses
Généralement la capsule entoure une cellule bactérienne ou quelquefois une
courte chaînette de quelques éléments.
La variation d'épaisseur et de forme de ces couches visqueuses dépend
essentiellement de l'abondance avec laquelle le polymère est synthétisé et de son
degré de solubilité dans l'eau.

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Les polymères constituant la capsule sont surtout des polyosides.
Ils peuvent contenir un monomère unique ou toute une variété de monomères.
Ces monomères peuvent être :
- Oses ordinaires
- Sucres aminés
- Acides uroniques
La nature des constituants capsulaires est quelquefois polypeptidique :
poly-acide-aminé (poly-acide-D-glutamique) chez quelques Bacillus à Gram +
(B.anthracis, B.mégatherium, B.subtilus)
une bactérie dépourvue de sa capsule peut croître et se multiplier.
On distingue d’autres couches comme :
- Couche mucoïde, retrouvée chez les bactéries aquatiques : moins bien
organisée, facilement détachable de la bactérie.
- Couche S, plus rigide, très structurée, c'est une couche de surface mise en
évidence que par microscopie électronique, constituée de sous unités
protéiques organisées

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Figure.III.8.Capsule bactérienne (Acinetobacter)

53
Fonctions
Protection contre :
- Ultraviolets,
- Dessiccation (élimination de l’eau)
- Agents physiques et chimiques.
- Virulence (pathogénicité) : s'oppose à la phagocytose en diminuant
l'adhésion de bactéries aux macrophages, elle exerce un chimiotactisme
négatif sur les leucocytes.
- Antigénique : Ag capsulaires sont responsable de la spécificité sérologique
(Ag K).
A partir de cette propriété, une classification peut être établie
(ex : 70 types sérologiques différents chez Streptococcus pneumoniae).
(pneumocoques capsulés injectés à des souris déclenchent en 24 heures une
septicémie mortelle, et les mêmes cellules, non capsulées per­dent en même
temps leur agressivité)

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II.6.2. Organes de déplacement
Certaines bactéries sont pourvues de cils ou flagelles qui leur permettent de
se déplacer en milieu liquide ou sur des surfaces solide
Les flagelles des bactéries sont :
- Appendices longs et fins, libres à l’une de leurs extrémités, fixés à la
cellule bactérienne par l’autre extrémité.
- Fins (environ 20 nm) qu’on ne peut les observer en microscopie optique
qu’après une coloration spéciale destinée à augmenter leur épaisseur
(Rhodes Leifson : fuchsine basique).
- Constitués par une protéine fibreuse de la classe des kératomyosines :
la flagelline de poids moléculaire ≈ 40000 daltons. Et ne contient ni
cystéine, ni tryptophane.

55
Les monomères s'assemblent en une chaîne enroulée en hélice autour d'un
canal central creux pour former le filament du flagelle.
Le flagelle semble prendre racine au niveau d'un granule basal d'assez forte
dimension, de structure complexe par ses liaisons avec les enveloppes
cellulaires.
Ce corps basal comprend la petite racine centrale du flagelle entourée d'un
système annulaire.
_
Chez les bactéries à Gram on distingue des anneaux protéiques :
- Interne relié à la membrane cytoplasmique;
- Externe relié au LPS et au peptidoglycane.

56
Figure.III.9.Ultrastructure des flagelles bactériens. Le corps basal et le crochet chez une
bactérie (a) à Gram¨¨ et (b) à Gram +
57
Chez les bactéries à Gram + dépourvues de L.P.S, on observe surtout l'anneau
interne connecté à la membrane plasmique et l’externe attaché probablement
au peptidoglycane.
Sur la cellule vivante, les flagelles s'accroissent par addition de nouveaux
monomères à leur extrémité terminale : les molécules de flagelline formées
dans la cellule traversent la partie centrale creuse du flagelle et s'additionnent
à l'extrémité terminale (auto assemblage).
Quand une fraction de l'extrémité est brisée, elle est régénérée.
Selon les groupes, les flagelles sont insérés soit :
- tout autour de la cellule : flagellation péritriche,
- à une ou aux deux extrémités de la bactérie : flagellation polaire
qui peut être :

58
La longueur des flagelles est variable, elle peut atteindre plusieurs fois celle de la cellule.
Diamètre compris entre 10 à 20 nm.
59
Fonction :
- Mobilité en milieu liquide
- Chimiotactisme : les bactéries mobiles sont douées de chimiotaxie.
Certaines substances (Sucres, acides aminés) les attirent,
d'autres les repoussent (phénols, acides, bases)
- Propriétés antigéniques (AgH) : Les antigènes flagellaires (AgH) déterminent

différents sérotypes (exemple : stéréotypage des Salmonella).


En présence de l'anticorps correspondant à leur Ag H, les bactéries agglutinent
et s'immobilisent.
La spécificité antigénique repose sur le nombre et la séquence des acides
aminés de la flagelline.
Bactériophages : Les flagelles sont le lieu de fixation de certains bactériophages

60
II.6.3. Les pili
Sont :
- appendices filiformes différents des flagelles.
- courts, minces, que les flagelles et droits.
- fréquents chez les bactéries à Gram _
- rares chez les bactéries à Gram +.
On distingue deux catégories de morphologie et de fonction différentes :
- pili communs (fimbriae) :
- rigides longs et cassants, distribuée en grand nombre autour de la
cellule
- permettent aux bactéries d’adhérer à des surfaces.
- Leur présence est en rapport avec les propriétés hémagglutinantes
de la bactérie.
- pili sexuels sont :
- plus longs et beaucoup moins nombreux (1 à 4), à extrémité renflée.
- interviennent au cours de la conjugaison bactérienne qui se fait par
fixation de l'extrémité du pilus de la bactérie mâle car seuls les
"mâles" en possèdent sur la bactérie "femelle", suivie de transfert de
l'ADN bactérien du mâle à travers le canal du pili.
61
A l'extrémité renflée de ces pili peuvent se fixer spécifiquement certains
phages qui injectent leur matériel génétique par le canal du pili.
Ces pili sont constitués d'une protéine formée de sous unités les pilines
de P.M ≈ 17000 daltons très sensibles aux chauffage et au pH acide

62
Figure : Transfert d’ADN plasmidique par conjugaison
d’une cellule F+ à une cellule receveuse F– 63
Figure : Transfert d’ADN plasmidique par conjugaison
d’une cellule F+ à une cellule receveuse F– 64
II.6.4. Glycocalyx
Macromolécule synthétisée et secrétée par des bactéries et constituent autour
d’elle un réseau fibreux de polymères favorisant :
- adhésion de la bactérie à l’hôte et intervient
- constitution du biofilm
Exemple : Streptococcus mutans est responsable de la formation de la plaque
dentaire, indirectement responsable des caries.

65
III. Endospore.
L'endospore ou spore est un organite facultatif qui se forme au sein du
cytoplasme de certaines bactéries et qui diffère de la cellule végétative par :
-forme,
-structure,
-équipement enzymatique
-résistance aux agents physiques et chimiques
ce qui lui permet de survivre dans des conditions très défavorables. 
La sporulation est le phénomène de différenciation qui conduit de la forme
végétative à la spore. 
La transformation inverse est appelée la germination. 
Les endospores ne sont présentes principalement que chez des bactéries
à Gram+.
Les principales espèces capables de sporuler appartiennent aux
genres  Bacillus, Clostridium, Sporosarcina et à d'autres genres se retrouvent
le plus fréquemment dans le sol.

. 66
Morphologie
Au microscope en contraste de phase, la spore apparaît comme un espace clair
très réfringent et limité par un contour net et régulier.
Elles sont rondes ou ovales
Si le diamètre est supérieur à celui de la cellule végétative la spore est
qualifiée de déformante, dans le cas contraire elle est non déformante.
Sa situation à l'intérieur de la cellule permet de reconnaître des spores
centrales, subterminales ou terminales.
On ne trouve qu'une seule spore par bactérie en général. 

67
Spore centrale non déformante :
bacillus spp

Spore sub terminale non déformante :


clostridium spp

Spore centrale non déformante :


clostridium tetani

68
La fonction biologique des endospores est de permettre à l’organisme
de survivre à des conditions extérieures difficiles :
- températures extrêmes
- dessiccation
- déplétion en nutriments
Les endospores sont également des structures idéales pour être dispersées par :
- vent,
- eau
- tractus intestinal des animaux.

69
III .2. Propriété
Thermorésistance
Les spores peuvent résister à une température de 70 à 80°C pd 10 min.
Certaines résistent plus de 8 h à 100°C et 5 min à 120°C.
 Résistance aux agents physicochimiques
Résistent aux :
- rayons UV, des rayons X et des ultrapressions.
- nombreux agents chimiques.
Les spores sont moins sensibles aux agents antiseptiques, aux désinfectants,
aux antibiotiques que les formes végétatives correspondantes.
 

70
Synthèse d'antibiotiques et d'autres substances.
Au cours de la sporulation il peut y avoir synthèse de différentes substances :
- antibiotiques, toxines (entérotoxine de Clostridium perfringens)
- corps parasporal (Bacillus thuringiensis, Bacillus sphaericus...)
contenant des toxines létales pour les insectes

71
III .3. Phénomène de la sporulation.
III .3.1.Cytologie
La formation de la spore dure environ 7 heures.
Elle a pu être éclairée, grâce à la microscopie électronique sur coupes
ultrafines réalisées à des temps chronométrés t0, t1, t2,.........., tn.

72
Figure III.10.Schéma des principales étapes de la sporulation 73
III.3.2 Physiologie de la sporulation.
La physiologie de la sporulation est caractérisée surtout par la synthèse de
l'acide dipicolinique qui se trouve sous forme de dipicolinate de calcium.
La spore est très pauvre en eau.
L'oxydation complète des métabolites accumulés pendant la croissance permet
la production d'ATP indispensable aux néosynthèses.
En effet on assiste à un renouvellement rapide des protéines :
- nombreux enzymes sont synthétisés,
- protéines non indispensables à la formation de la spore sont excrétées,
- augmentation importante d'acides aminés libres.
La synthèse des ARN ribosomaux est stoppée.
Il y a également synthèse des constituants des enveloppes.

74
III.3.3 Morphologie et structure de la spore.
L’enveloppe la plus externe est l’exosporium, constituée d’une fine couche de
protéines.
Sous l’exosporium se trouvent :
les tuniques sporales, membranes composées de protéines spécifiques à la spore
(voir figure), puis
le cortex, de structure voisine du peptidoglycane ou se trouve la partie centrale
(protoplaste), qui contient :
- paroi de la spore,
- membrane cytoplasmique,
- cytoplasme,
- acides nucléiques,
- ribosomes
- autres organites cellulaires indispensables

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Figure : Coupe d’une endospore bactérienne.
(a) Observation en microscopie électronique à transmission d’une endospore
mature de Bacillus megaterium.
(b) Observation en microscopie à fluorescence de Bacillus subtilis en cours de sporulation.
Les protéines de la tunique sporale ont été spécifiquement colorées en vert 76
III .2.4 Germination.
Une endospore peut rester dormante pendant de nombreuses années
et lorsqu’elle est placée dans des condi­tions favorables de croissance,
elle subit une série de transformations progressives et devient finalement
une nouvelle cellule végétative.
C’est ce qu’on appelle germination T.
elle comprend trois stades.

77
Activation.
Même lorsqu’elle est placée dans un envi­ronnement idéal propice à la
germination (ex : milieu riche en éléments nutritifs), la spore, pour germer,
doit être activée par un agent capable de léser la tunique sporale afin de lever
la dormance.
Ces agents indispen­sables au développement du phénomène peu­vent être
- Mécaniques (choc, abrasion),
- Phy­siques (chaleur),
- Chimiques (acidité, composés à groupes-SH libres).
L’activation thermique est particulièrement bien connue, le chauffage des
spores entre 65°C et 95٥C diminue le temps de germination.
Ce phénomène est mis à profit au cours de la tyndallisation

78
Initiation.
La germination ne débutera ensuite qu'en présence de conditions favorables
d’hydrata­tion et de métabolites comme l’ala­nine, l'adénosine, ou d’ions
inorganiques comme le magnésium, qui pénètrent à travers la tunique
endommagée et déclenchent un pro­cessus autolytique :
le peptidoglycane sporal est détruit en quelques minutes, libérant le dipicolinate
de calcium.
De nombreux consti­tuants de la spore sont dégradés par des enzymes
hydrolytiques.
Après l’élimination de la barrière corticale, la spore s’imbibe d’eau, se gonfle,
devient plus perméable tout en perdant sa réfringence et sa résistance à la chaleur
et aux colorants.
La plus grande quan­tité de l'énergie stockée dans l’acide phosphoglycérique est
transformée en ATP

79
Excroissance.
L’altération du cortex et des téguments externes fait émerger une nouvelle
cellule végétative comprenant le protoplaste sporal entouré de sa paroi.
Survient alors une phase active de biosynthèse et de reprise graduelle de la
croissance végétative par :
- Synthèse des protéines augmente progressivement,
- Paroi sporale devient la paroi cellulaire,
- Synthèse de l’ADN reprend.
- Cellule double son volume initial et se libère de la tunique spo­rale.

80
IV. LA MULTIPLICATION CHEZ LES PROCARYOTES
IV.1. Multiplication végétative ou asexuée

Coupe ultra-mince de Bacillus subtilis en phase de division.


Préparation pour la microscopie électronique selon la technique de Ryter-Kellenberger
81
Les procaryotes sont :
- organismes unicellulaires dépourvus de noyau et d'organites entourés de
membranes.
- possèdent une paroi cellulaire (polypeptides, polysaccharides) et un
seul chromosome d'ADN circulaire.
- possèdent également des plasmides (de petites molécules d'ADN circulaire)
- se divisent en archéobactéries et en eubactéries
les eubactéries se multiplient par :
- Scissiparité : séparation d'un individu pour donner deux clones fils
identique génétiquement et morphologiquement à l'organisme mère.
- Gemmiparité : bourgeonnement est un type de multiplication asexuée ou
végétative

82
Bien que des mécanismes modifiant le génome des procaryotes existent
(comme des mutations, recombinaisons ou encore des transferts horizontaux
de gènes), on ne parle pas de reproduction.
La division bactérienne est précédée par la duplication du chromosome
(mutation génétique caractérisée par le doublement du matériel génétique sur
un chromosome) bactérien grâce à la réplication de l'ADN (processus au cours
duquel l'ADN est synthétisé grâce à l'ADN polymérase.
Ce mécanisme permet d'obtenir, à partir d'une molécule d'ADN, deux
molécules identiques à la molécule initiale).
De nombreuses protéines interviennent durant ces processus, notamment des
protéines considérées comme des équivalents de cytosquelette bactériens tels
que la protéine ATPase

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Quelques bactéries présentent des structures reproductives plus complexes
mais toujours de manière asexuée, facilitant la dispersion : 
- Myxococcus élabore des fructifications (corps fructifiants), tandis que 
- Streptomyces forme des hyphes aériens.
Quand elles se trouvent dans un milieu propice, les bactéries peuvent se
multiplier à une allure vertigineuse.
Une population de bactéries peut doubler toutes les 20 minutes en fonction de
la présence : nutriments, bactéries concurrentes, prédateurs (paramécies),
bactériophages, antibiotiques.

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