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Acné et isotrétinoïne
FICHE PRATIQUE
FOTOLIA
Par Nicole Auffret, Hôpital européen Georges-Pompidou, 75908 Paris Cedex 15. Nicole.auffret@egp.aphp.fr
Seul traitement curatif, il évite les cicatrices et Durée du traitement : au moins 4 mois, souvent
améliore nettement la qualité de vie des patients. plus en tenant compte de la dose totale reçue
R Indications
Acné inflammatoire sévère ayant résisté à une
(entre 100 et 150 mg/kg) ; < 100 mg/kg : risque
de récidive élevé (10 à 14 %).
Effets secondaires : toujours dose-dépendants
antibiothérapie orale d’au moins 3 mois associée et réversibles, plus ou moins vite, à l’arrêt ;
à un traitement local (rétinoïde et/ou un benzoyle – les plus fréquents sont cutanéo-muqueux
peroxyde). (chéilite, sécheresse cutanée) et musculaires
Lésions nodulaires, nodulo-kystiques, acné (douleurs) ;
conglobata ou risque majeur de cicatrices après – plus rarement : asthénie, céphalées,
un traitement bien conduit. anomalies de la vision nocturne, diarrhées,
La prescription répond à des règles précises calcifications ligamentaires, soudure
qu’il convient de respecter pour obtenir le prématurée des épiphyses ou hyperostose
meilleur résultat, parer aux effets secondaires périostée, hypertension intracrânienne bénigne ;
quasi constants et éviter tout risque de grossesse. – plus spécifiques mais rares :
R Précautions d’emploi
Un bilan est pratiqué systématiquement avant
photosensibilisations, bourgeons charnus
péri-unguéaux, dermites eczématiformes des
membres ;
le début du traitement : cholestérol, triglycérides – pas d’association démontrée à ce jour entre
et transaminases, puis répété tous les 3 mois. dépression et isotrétinoïne, mais prudence chez
Spécificités pour la fille : un sujet aux antécédents psychiatriques.
– elle doit être avertie des risques tératogènes,
avoir compris la nécessité d’une contraception
efficace et d’un suivi régulier. Elle doit signer
R Contre-indications
Absolues :
un accord de consentement ; – grossesse, allaitement ;
– une contraception efficace est indispensable – incapacité de comprendre la nécessité d’un
(des premières règles jusqu’à la ménopause) : suivi régulier pour les femmes ;
contraception orale ou DIU, implant, patch, – allergie à l’arachide ou au soja ;
pilule microprogestative, ligature des trompes ; – insuffisance hépatique, hyperlipidémie,
contraception locale associée ; hypervitaminose A ;
L’auteur déclare n’avoir aucun conflit d’intérêts concernant cet article.
R En pratique
Délivrance du médicament par la pharmacie
POUR EN SAVOIR PLUS
➜ Afssaps. Isotrétinoïne orale. Renforcement
du programme de prévention des grossesses
dans les 7 jours qui suivent la prescription. et rappel sur la survenue éventuelle de troubles
psychiatriques. Mai 2009.
Dose adaptée en fonction du poids (0,5 mg/kg/j)
et modifiée si mal tolérée.
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FICHE PRATIQUE
Allergie et anaphylaxie
Par Juliette Deutsch, université Paris-Descartes, service des urgences-SMUR, Hôtel-Dieu-Cochin, 75004 Paris.
R Définitions
Hypersensibilité1 : ensemble des réactions
et les lèvres. La localisation aux muqueuses de la
sphère oropharyngée conditionne le pronostic.
objectives reproductibles, initiées par l’exposition Dysphonie et hypersialorrhée par troubles de
à un stimulus défini ne provoquant pas de déglutition : signes d’alarme qui peuvent précéder
réaction chez les sujets normaux. l’asphyxie si l’œdème siège au niveau de la glotte.
Hypersensibilité allergique immédiate : Urticaire chronique : éruption persistant plus
survient au maximum dans l’heure, et en général de 6 semaines (mode permanent ou récidivant).
quelques minutes après introduction de Ces signes peuvent manquer si état de choc
l’allergène chez un sujet qui lui est sensibilisé, d’emblée avec collapsus cardiovasculaire.
médiée par des IgE, voire des IgG dirigées Apparaissent secondairement lors de la
contre l’allergène responsable. restauration de l’état hémodynamique.
Choc anaphylaxique : incapacité du système
cardiovasculaire à assurer un débit sanguin Signes cardiovasculaires
et un transport d’O2 adapté (grande vasoplégie), – Le plus typique : association hypotension
avec parfois hypoperfusion tissulaire et artérielle et tachycardie. La sévérité des signes
dysfonctionnement d’abord cellulaire puis hémodynamiques est cependant variable.
d’organe. – Parfois d’emblée : collapsus avec tachycardie
ou bradycardie sinusale, troubles de
R Diagnostic clinique
Signes d’apparition brutale, peu après le contact
l’excitabilité ou de la conduction cardiaque,
voire arrêt cardiaque.
déclenchant. Plus la réaction est précoce, plus – La bradycardie sinusale traduit une
elle risque de menacer le pronostic vital. hypovolémie majeure.
106
FICHE PRATIQUE
Un état de choc dans un contexte évocateur
Principaux médicaments (piqûre de guêpe, administration d’un
et aliments responsables d’urticaire médicament, consommation d’un aliment, etc.)
– β-lactamines, anesthésiques généraux (curares), doit faire évoquer l’anaphylaxie.
AINS, acide acétylsalicylique Dès les premiers symptômes d’allergie :
– IEC, produits de contraste iodés, sérums et vaccins. – administrer le traitement le plus rapidement
– Poisson, porc, œufs, crustacés, lait, tomate, fraise,
chocolat, arachide, noisette, alcool, fruits exotiques, possible ;
colorants, antioxydants. – appeler le SAMU ;
– transporter le patient par un SMUR vers un
service spécialisé (urgences ou réanimation
R Diagnostic étiologique
Interrogatoire minutieux : chronologie,
selon la gravité) afin de poursuivre le traitement,
surveiller, et prévenir les récidives à court terme ;
antécédents, habitudes alimentaires, prise de – adrénaline : traitement de référence du choc
médicaments, notion d’éruption cutanée. anaphylactique ;
Dans la majorité des cas, des médicaments – corticothérapie : prévient les récidives,
sont à l’origine des urticaires aiguës (30-50 % mais ne traite pas le choc ;
des cas). Tous peuvent être impliqués quelle – débuter l’expansion volémique avec
que soit leur voie d’administration. Il peut aussi les cristalloïdes (Ringer lactate, sérum
s’agir d’aliments (encadré). physiologique) à adapter en fonction
Autres étiologies : piqûres d’hyménoptères de la réponse clinique.
responsables de choc anaphylactique, certaines La prévention des récidives à long terme,
substances (cosmétiques, végétaux…) qui au importante, impose :
contact de la peau provoquent une réaction – l’éviction des substances allergisantes ;
urticarienne et plus rarement des infections – la remise au patient d’une carte mentionnant
s’accompagnant d’urticaire et quelquefois la nature de l’accident, le produit en cause ainsi
d’œdème de Quincke. que ceux source d’allergie croisée,
– la recherche étiologique+++. Il est nécessaire
R Traitements
Avant tout : éviction de l’agent causal s’il est
que le patient soit orienté vers un allergologue
afin de confirmer le mécanisme immunologique
connu et traitement symptomatique selon la de la réaction, la responsabilité de l’allergène
clinique (fig. 2). Arrêter tout médicament suspect. suspecté mais également pour les mesures
d’éducation et d’évictions indispensables.
ANTIHISTAMINIQUE En cas de récidive ou d’impossibilité de l’éviter
(piqûre de guêpe), prescrire de l’adrénaline
Manifestations Per os 8 jours
cutanées isolés auto-injectable (Anakit, Anahelp). ●
CORTICOTHÉRAPIE
Appel du SMUR
L’auteur déclare n’avoir aucun conflit d’intérêts
Fig. 2 – Traitement3, 4 en fonction du grade de sévérité.* concernant cet article.
Anticoaguler une FA
FICHE PRATIQUE
Par Matthieu Jourdain,* Aurélie Blum,** Pierre-Vladimir Ennezat***
* Service des urgences et SMUR, CH, 59322 Valenciennes, ** Médecin généraliste, *** Soins intensifs cardiologiques
et urgences cardiologiques, CHRU, 59000 Lille. mat_jourdain@hotmail.com
R Quel risque
thrombo-embolique ?
Fig. 1 – ECG : AC/FA ralentie par traitement bêtabloquant.
Ondulations des ondes P en DI et DII
Ce risque global est estimé entre 2 et 4 % par an
mais il demeure extrêmement variable en
fonction du patient. En effet, un patient ayant
déjà fait un AIT ou un AVC augmente ce risque TABLEAU 1 COTATION DU SCORE DE CHADS2
d’un facteur 2,5. Facteur de risque Points
Le score de CHADS2 acronyme anglais de Antécédent d’AVC/AIT 2
C (insuffisance cardiaque), H (antécédent d’HTA), Insuffisance cardiaque 1
A (âge ≥ 75 ans), D (patient diabétique), HTA 1
S (antécédent d’AVC ou d’AIT), permet de le Diabète 1
chiffrer : chaque item est coté 1 point sauf le « S », Âge * 75 ans 1
coté 2 points. Le total prédit un risque
thrombo-embolique théorique annuel qui
participera à la décision thérapeutique TABLEAU 2 RISQUE THROMBO-EMBOLIQUE
(tableaux 1et 2). SELON LE SCORE DE CHADS2
Les recommandations de l’ESC définissent Score de CHADS2 Risque thrombo-embolique / an
des facteurs de risque modérés (âge ≥ 75 ans, 0 1,9 %
HTA, diabète, fraction d’éjection < 35 %) ou 1 2,8 %
importants (antécédent d’AVC ou d’AIT, 2 4,0 %
rétrécissement mitral, prothèse valvulaire). 3 5,9 %
Les patients sont alors classés en 3 catégories : 4 8,5 %
aucun facteur de risque ; 1 seul modéré ; 1 seul 5 12,5 %
important ou plus d’1 modéré. 6 18,2 %
R Anticoagulant ou
antiagrégant plaquettaire ?
poursuivre ce traitement chez ce type de
patient.
Globalement on obtient une diminution du Patient sans facteur de risque : selon l’ESC,
risque thrombo-embolique de 60 % avec une prise quotidienne d’aspirine est
les AVK et de 30 % avec l’aspirine.3 Par ailleurs, recommandée à une dose variant entre 81 et
ce bénéfice se maintient chez les patients 325 mg.
conservant des facteurs de risque qui sont Patient avec 1 facteur de risque modéré :
de nouveau en rythme sinusal : il faut donc le choix est laissé au thérapeute entre l’aspirine
Signé
numériquement
par dr_adrénaline
ND : LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 22 l N° 794 l 29 JANVIER 2008
OU=sba-medecin
e,
O=sba-medecine.
com,
CN=dr_adrénaline
,
E=admin@sba-me
decine.com
78
FICHE PRATIQUE
absence de thrombus dans le ventricule gauche. présence d’un thrombus dans l’atrium gauche.
R
ou réaliser une échographie transœsophagienne
Place des HBPM afin de vérifier l’absence de thrombus avant de
Aucune n’a, aujourd’hui, l’AMM dans cette faire la cardioversion. ●
indication même si l’étude ACE, qui utilisait
l’énoxaparine, n’a pas montré d’infériorité
par rapport aux traitements classiques.
Toutefois, l’usage de l’énoxaparine n’est pas POUR EN SAVOIR PLUS
consensuel et des études complémentaires sont ➜ Monographie. Urgences rythmiques. Raisonner
nécessaires afin de le valider dans la FA. par étapes. Rev Prat 2004;54(3):247-310.
Ainsi, le relais des AVK par une HBPM reste ➜ Brembilla-Perrot B. Fibrillation auriculaire : quand
incertain, même aux doses curatives, car prescrire les AVK ? Rev Prat Med Gen 2002;16(572):
leur efficacité n’est pas totalement prouvée et 633-6.
leur utilisation reste sous la responsabilité
du prescripteur.
RÉFÉRENCES
1. Fuster V, Ryden LE, Cannom DS, et al. ACC/AHA/ESC 2006
Guidelines for the management of patients with atrial
TABLEAU 3 TRAITEMENT EN FONCTION fibrillation. Circulation 2006;114:e257-354.
DES FACTEURS DE RISQUE
2. Gage BF, Waterman AD, Shannon W, Boechler M, Rich
Facteur de risque Traitement Dose / Objectif MW, Radford MJ. Validation of clinical classification schemes
Pas de facteur de risque Aspirine 81 à 325 mg/j for predicting stroke: results from the national registry of
atrial fibrillation. JAMA 2001;285:2864-70.
1 facteur de risque Aspirine ou AVK 81 à 325 mg/j
3. Hart RG, Benavente O, McBride R, Pearce LA.
modéré * ou 2 < INR < 3
Antithrombotic therapy to prevent stroke in patients with
Plus d’1 facteur de risque atrial fibrillation : a meta analysis. Ann Intern Med 1999;
modéré AVK 2 < INR < 3 *** 131:492-501.
1 facteur de risque
important ou plus ** AVK 2 < INR < 3 ***
Les auteurs déclarent n’avoir
* : facteur de risque modéré : âge * 75 ans, HTA, diabète, fraction d’éjection < 35 % ; aucun conflit d’intérêts concernant
** : facteur de risque important : antécédent d’AVC ou d’AIT, RM, prothèse valvulaire ; les données publiées dans cet article.
*** : INR > 2,5 si sténose mitrale ou antécédent d’AVC ou d’AIT.
Autosondage à domicile
FICHE PRATIQUE
Par Véronique Bonniaud, Xyxy Lyxuchouky, Bernard Parratte, service de médecine physique et de réadaptation,
unité d’explorations neuro-urodynamiques, CHU-hôpital Jean-Minoz, 25030 Besançon Cedex.
R Contexte
L’autosondage intermittent propre (ASIP) est le
a
R Indications2
– rétention urinaire persistante après chirurgie
d
R
2 L/24 h avec une restriction le soir ;
Non-indications – recueillir un volume inférieur à 500 mL
– difficultés de manipulation de la sonde ; à chaque sondage.
R
– suspicion de lésions/tumeurs urétrales ou
prostatiques ; Technique
– lésions, tumeurs et infections du pénis pouvant Ce sondage « propre » réalisé par le patient, sans
entraîner des « fausses routes » et des sténoses gant stérile, ni toilette antiseptique, nécessite :
de l’urètre ; – un lavage du périnée à l’eau et au savon une
– adénome de la prostate ; fois par jour ;
– prostatite aiguë ; – un lavage des mains à l’eau et au savon avant
– intervention chirurgicale au niveau de la prostate, chaque sondage ;
du col de la vessie ou de l’urètre et patients – l’apprentissage par la femme d’abord en
porteurs d’un stent urétral ou d’une prothèse. décubitus dorsal avec repérage du méat au
R
miroir, puis (ou directement) sur les toilettes
Prescription3 avec repérage du méat au doigt ;
– réaliser 5 ASIP par jour (minimum 4), toutes – l’apprentissage chez l’homme sur les
les 3-4 heures ou selon les besoins mictionnels ; toilettes, debout ou assis (ou au fauteuil roulant
chez les paraplégiques) ;
– l’introduction d’une sonde à usage unique de
Matériel
préférence autolubrifiée, hydrophile, CH 12 ou
Le choix en revient au patient (après essais de
14 (meilleur débit) ;
différentes sondes). Les sondes hydrophiles
diminuent frictions et traumatismes urétraux – le retrait lent de la sonde pour une vidange
notamment chez l’homme et augmentent le confort du bas fond vésical et de l’urètre ;
du sondage dans les deux sexes :4 – l’absence de port d’un étui pénien.
R
– sondes seules pour les sondages sur les toilettes
– sondes + sac à urines pour les sondages au lit Intérêt
– set ou kit de sondage pour les sondages au fauteuil – Apporte une vidange vésicale régulière,
– sonde de CH 12, homme ou femme
prévient les complications sur le haut appareil
– sondes béquillées CH 12 ou sondes droites CH 14
si difficultés chez l’homme. urinaire et réduit le taux d’infections urinaires
symptomatiques,5 favorisées par les hautes
R Surveillance
– Diminuer la non-observance, vérifier
RÉFÉRENCES
1. Ruffion A, de Sèze M, Denys P, Perrouin-Verbe B,
Chartier-Kastler E; Groupe d'Etudes de Neuro-Urologie
de Langue Francaise (GENULF). Recommandations pour
l’adéquation avec l’état fonctionnel du patient et le suivi des blessés médullaires et du patient spina bifida.
l’absence de fuites urinaires (facteurs d’abandon) ; Prog Urol 2007;17:631-3.
– Voir le patient 1 mois après l’éducation 2. Wyndaele JJ, Grima F, Castro D, et al. Les différents
Les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêts concernant cet article.
R
patients: long-term follow up of a hydrophilic low friction
Colonisation sous sondage technique. J Urol 1995;153:345-8.
– Pas d’ECBU car la colonisation (bactériurie 5. Lapides J, Diokno AC, Silber SM, Lowe BS. Clean,
intermittent self-catheterization in the treatment of
asymptomatique) est quasi obligatoire chez plus urinary tract disease. J Urol 1972;107:458-61.
de 75 % des patients,7(absence de retentissement 6. Giannantoni A, Scivoletto G, Di Stasi SM, et al.
clinique et changements spontanés de flore Clean intermittent catheterization and prevention of
renal disease in spinal cord injury patients. Spinal Cord
microbienne des neuro-vessies).1 1998;36:29-32.
– Pas d’antibiotique sauf en cas de geste 7. Dow G, Rao P, Harding G, et al. A prospective,
chirurgical, d’examen invasif urinaire ou chez les randomized trial of 3 or 14 days of ciprofloxacin
treatment for acute urinary tract infection in patients
femmes enceintes. with spinal cord injury. Clin Infect Dis 2004;39:658-64.
R Risques et complications
– Diminution des complications du drainage
8. Infections urinaires nosocomiales de l'adulte (texte
court). Conférence de consensus coorganisée par la
Société de pathologie infectieuse de langue française
(SPILF) et l’Association française d'urologie (AFU).
continu : lithiase urinaire, reflux vésico-urétéral Prog Urol 2002;1:1-14.
819
FICHE PRATIQUE
Bandelettes urinaires
Par Catherine Gaudry, service de néphrologie, centre hospitalier Sud-Francilien, 91014 Évry Cedex.
R Intérêt
L’utilisation rapide, facile et peu coûteuse des
syndrome œdémateux,
notamment en l’absence
bandelettes réactives, qu’elle soit orientée par la d’insuffisance cardiaque ou
clinique ou systématique, permet un dépistage de cirrhose.
précieux : elle peut parfois éliminer d’emblée L’absence de protéinurie à
un diagnostic ou le confirmer avec une quasi- la bandelette urinaire élimine
certitude. d’emblée ce diagnostic.
Dans le cas contraire, il reste
R Infection urinaire
Le diagnostic de cystite est le plus souvent
plausible, voire probable si
la bandelette est
clinique. franchement positive.
Celui de pyélonéphrite est parfois moins Pour le confirmer : Fig. 1 – Bandelettes.
évident, en particulier si la fièvre est isolée. protidémie, albuminémie,
Si on suspecte une origine urinaire, même créatininémie, protéinurie des 24 heures
en l’absence de signes fonctionnels évocateurs, et ECBU à la recherche d’une hématurie.
faire une bandelette : totalement négative Puis, faire une biopsie rénale pour préciser
(absence de leucocytes, de nitrites, de sang le type de la glomérulopathie.
et de protéines), celle-ci élimine le diagnostic ;
positive sur une ou plusieurs plages, le
diagnostic reste plausible et le traitement peut
R Colique néphrétique
Devant une douleur lombaire haute, rechercher
être mis en route (antibiotiques à élimination une hématurie microscopique à la bandelette.
urinaire), après l’indispensable ECBU. Positive, elle est un bon argument en faveur du
diagnostic : la plupart des lithiases sont
R Syndrome néphrotique
Une glomérulopathie avec syndrome
irrégulières, spiculées, donc irritantes pour
les voies urinaires, d’où la présence de sang
néphrotique peut être évoquée devant un dans les urines (90 % des patients).
Débuter le traitement immédiatement :
antalgiques et anti-inflammatoires non
stéroïdiens.
Quatre principales plages réactives Confirmer le diagnostic par une échographie
– Détection des protéines : coloration verte ; rénale, qui précise en outre la topographie
particulièrement sensible à l’albumine ; moins et la taille du calcul responsable.
sensible aux globulines et aux chaînes légères
d’immunoglobulines.
– Détection du sang (hémoglobine ou myoglobine) :
coloration verte homogène ; les hématies intactes
R Outil de dépistage
La bandelette dépiste certaines atteintes
donnent des points verts plus ou moins denses. rénales, en particulier les maladies
– Détection des leucocytes : mise en évidence de
l’activité des estérases granulocytaires avec une
glomérulaires, très silencieuses en dehors
coloration violette ; temps de réaction d’environ d’une protéinurie et/ou d’une hématurie
2 minutes ; se méfier des faux négatifs liés à une microscopique.
lecture trop hâtive.
– Détection des nitrites : révèle la conversion des
nitrates en nitrites et donc la présence de germes nitrites
R Bilan étiologique
d’une HTA
positifs (entérobactéries) ; coloration rose à rouge.
– Plus accessoirement, vérifier la densité urinaire. Lors du diagnostic, vérifier l’absence de
protéinurie et d’hématurie microscopique
820
FICHE PRATIQUE
NEG. – Leu/μL
15
TRACE SPUR
70
+
125
++
500
+++
protéinurie. Elle survient généralement au
LEU
3e trimestre : hypertension de novo chez
2 min.
une femme jusque-là normotendue.
NEG.
POSITIVE POSITIF La protéinurie peut aussi en être le premier
NIT
(Any degree of uniform
pink colour) signe. Sa recherche systématique permet
60 s. (Toute nuance de rose)
de la dépister précocement puis d’intensifier
Fig. 2 – Lecture. la surveillance, voire d’hospitaliser la patiente,
pour détecter les complications fœtales ou
maternelles (retard de croissance intra-utérin,
HELLP syndrome…), traiter l’hypertension,
PATIENT voire provoquer l’accouchement (seul
8 7 6 5 4 3 2 1 traitement de la toxémie gravidique).
TÉMOIN
R Dépistage systématique
en médecine du travail
Fig. 3 – Infection.
1 : leucocytes. 2 : nitrites. 3 : protéines. 4 : pH.
En médecine scolaire aussi.
5 : sang. 6 : densité. 7 : corps cétoniques. 8 : glucose. Essentiel, car les pathologies rénales,
en particulier glomérulaires, sont souvent
asymptomatiques.
à l’aide d’une bandelette (recommandations Trop souvent, le diagnostic est fait au stade
nationales et internationales). d’insuffisance rénale sévère ou terminale.
Si l’hypertension est secondaire à une Un diagnostic précoce permet un traitement
glomérulopathie, elle en est souvent le seul adapté (avec des mesures hygiénodiététiques)
symptôme. Seule la recherche systématique qui visent à ralentir la progression de
d’anomalies du sédiment urinaire permet de l’insuffisance rénale et à prévenir ses
diagnostiquer la maladie rénale. Sinon, celle-ci conséquences métaboliques. ●
évolue à bas bruit jusqu’au stade d’insuffisance
rénale sévère.
L’auteur déclare n’avoir
Identifier la maladie rénale, notamment une
aucun conflit d’intérêts concernant cet article.
glomérulopathie, est important pour la conduite
du traitement, en particulier le choix des
antihypertenseurs, et permet une surveillance
en milieu néphrologique.
POUR EN SAVOIR PLUS
R Surveillance rénale
de maladies de système ➜ Simerville JA, Maxted WC, Pahira JJ. Urinalysis:
a comprehensive review. Am Fam Physician
Au cours de la plupart de ces maladies, 2005;71:1153-62.
notamment purpura rhumatoïde et lupus
➜ St John A, Boyd JC, Lowes AJ, Price CP. The use
érythémateux disséminé, l’atteinte rénale est of urinary dipstick tests to exclude urinary tract
volontiers asymptomatique. infection: a systematic review of the litterature.
Surveiller les urines par bandelette est un moyen Am J Clin Pathol 2006;126:428-36.
simple et efficace pour détecter précocement ➜ Devillé WL, Yzermans JC, van Duijn NP, Bezemer
une anomalie (hématurie microscopique ou PD, van der Windt DA, Bouter LM. The urine
dipstick test useful to rule out infections. A meta-
protéinurie).
analysis of the accuracy. BMC Urol 2004;4:4.
Le patient doit alors consulter rapidement un
➜ Chan RW, Chow KM, Tam LS, et al. Can the urine
néphrologue qui précise l’atteinte rénale par dipstick test reduce the need for microscopy for
une biopsie et décide du traitement. assessment of systemic lupus erythematosus
disease activity? J Rheumatol 2005;32:828-31.
R Surveillance
de la grossesse
➜ Argyropoulos A, Farmakis A, Doumas K,
Lykourinas M. The presence of microscopic
Systématiques à chaque consultation : hematuria detected by urine dipstick test
in the evaluation of patients with renal colic.
bandelette urinaire, poids et pression artérielle.
Urol Res 2004;32:294-7.
Vise au diagnostic précoce d’une prééclampsie
caractérisée par la triade œdèmes, HTA et
FICHE PRATIQUE
Carcinome basocellulaire
Par Jean-Paul Escande, groupe hospitalier Cochin, pavillon Tarnier, 75006 Paris.
R Ce que le patient
doit apprendre et diffuser
– Comme premiers responsables il y a « le ciel,
la mer, le soleil ».
– Comme premier ex-æquo, il y a l’hérédité ; 3
en effet, les « Celtes » au soleil sont plus
en danger.
– Le traitement numéro 1 est la chirurgie qui doit
consister en une exerèse totale de la lésion.
[ Fig. 1 – Épithélioma plan cicatriciel basocellulaire.
Fig. 2 – Carcinome basocellulaire nodulaire.
Fig. 3 – Carcinome basocellulaire nodulaire et pigmenté. [
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 22 l N° 801 l 6 MAI 2008
573
FICHE PRATIQUE
Carcinome spinocellulaire « corné »
Par Jean-Paul Escande, groupe hospitalier Cochin, pavillon Tarnier, 75006 Paris.
R
TOUS DROITS RESERVES-LA REVUE DU PRATICIEN MEDECINE GENERALE
R Ce que le patient
doit apprendre et diffuser
– Le dermatologue ou le chirurgien, lorsque la
Lʼauteur déclare nʼavoir aucun conflit dʼintérêts concernant cet article.
R Vademecum de l’antisolaire
– Le soleil est une fête mais il ne faut pas la gâcher.
faible que la peau est plus « celte » (yeux bleus,
cheveux auburn ou roux, peau très claire) ou
qu’il y a des antécédents familiaux ou des
– Le soleil du mois d’août ne fait pas les antécédents personnels de radiothérapie.
kératoses ni les carcinomes qui apparaissent en – Le soleil est le plus dangereux de 11 à 13 heures,
décembre : c’est l’exposition année après année heure solaire. Il faut être à l’ombre à ces heures là.
qui progressivement altère l’épiderme. – La protection solaire, crème et vêtements, est
– Le nombre d’années d’exposition solaire une ardente obligation.
1 3
2 4
191
FICHE PRATIQUE
Chirurgie réfractive
Par Arié Danan, Jean-Jacques Saragoussi, clinique de la Vision, 75007 Paris.
R Techniques chirurgicales
Deux principales cibles : la cornée (responsable
Fig. 1 – La technique du Lasik consiste à sculpter le tissu
cornéen sous un volet superficiel. Elle couvre 90 %
des deux tiers de la puissance dioptrique de l’œil) des indications de chirurgie réfractive actuellement.
et le cristallin (un tiers).1
Chirurgies cornéennes
La kératotomie radiaire (KR), largement
utilisée dans les années 1980 (incisions radiaires
au bistouri), est aujourd’hui obsolète. Les incisions
relaxantes lui sont encore parfois associées pour
corriger un astigmatisme. Le bistouri tend à être
remplacé par le laser Femtoseconde.
La photokératectomie réfractive (PKR) réalise
Fig. 2 – Implant multifocal intra-oculaire destiné à
avec le laser Excimer une photo-ablation remplacer un cristallin naturel dépourvu d’accommodation.
de surface centrale (myopie), ou périphérique
(hypermétropie). Même principe pour
les variantes appelées EpiLasik ou Lasek.
Le Lasik (la référence) utilise ce même Excimer, techniquement une chirurgie de cataracte
mais la photo-ablation est réalisée non en surface (geste chirurgical strictement identique).
mais dans la profondeur de la cornée. Pour ce Les implants modernes permettent de corriger
faire, une fine lamelle est découpée, puis la myopie et l’hypermétropie mais également
soulevée afin que le laser atteigne le stroma l’astigmatisme et la presbytie.
cornéen. La lamelle cornéenne, ensuite remise Les implants phaques sont des lentilles
en place, se « recolle » spontanément (fig. 1). placées à l’intérieur de l’œil – sans ablation
Les anneaux intracornéens, initialement du cristallin naturel – devant ou derrière l’iris.
proposés pour corriger des myopies faibles
ou moyennes, sont aujourd’hui réservés à la
correction des kératocônes.
R Indications opératoires
Fonction des tranches d’âge, et du type
Le laser IntraCor, le plus récent, a des résultats d’amétropie, myopie ou hypermétropie
très prometteurs dans la presbytie. (l’astigmatisme, défaut de sphéricité de la
cornée, peut être associé à l’une ou l’autre
Chirurgies intra-oculaires et ne modifie pas les indications. Sa correction
Échange de cristallin clair, pour le remplacer est cependant très efficace avec les différentes
par un cristallin artificiel (implant). C’est techniques chirurgicales).
192
FICHE PRATIQUE
De 20 à 45 ans initialement. La PKR est moins utilisée, car
moins efficace avec le temps.
La myopie est la principale indication, après – Implants phaques, très rarement indiqués
s’être assuré de sa stabilisation (pas forcément du fait de l’étroitesse anatomique fréquente
acquise à 20 ans, en particulier si début tardif). de la chambre antérieure.
Une année de stabilité est nécessaire+++.
– Le Lasik est la référence dans les myopies faibles Après 45 ans
et moyennes (– 1 à – 6 dioptries) et peut être La chirurgie garde tout son intérêt, mais la
utilisé jusqu’à – 8 dioptries, rarement au-delà. presbytie modifie les indications opératoires.
Il faut une épaisseur cornéenne suffisante, L’hypermétropie se démasque, rendant la
capable de supporter un amincissement, correction optique nécessaire de loin et de près.
proportionnel au degré de myopie à corriger. Jusqu’à 50 ou 55 ans, le Lasik garde de bonnes
Dans tous les cas, laisser au moins 250 microns, indications, réalisé différemment selon que
en dessous de la lamelle cornéenne antérieure. le patient est myope ou hypermétrope.
– La PKR, si la cornée est d’épaisseur moyenne, – Chez l’hypermétrope, bons résultats en vision
la « fragilise » moins (pas de découpe lamellaire de loin mais aussi de près, le patient pouvant
antérieure). Son amplitude de traitement quand même éprouver le besoin d’une
est cependant limitée aux myopies faibles correction de près pour certaines activités très
et moyennes. Inconvénient : plus douloureuse précises.
en postopératoire et récupération visuelle plus – Chez le myope, traiter les deux yeux de façon
lente. asymétrique en laissant volontairement sur
– Implants phaques : technique plus invasive, l’œil dominé une petite myopie pour favoriser
mais la seule possible au-delà de – 10 dioptries. la vision de près. Dans certains cas, on peut
Si l’anatomie de l’œil le permet, en particulier même n’opérer qu’un œil.
la profondeur de la chambre antérieure et la – Chez l’emmétrope, le laser IntraCor semble
richesse en cellules de l’endothélium cornéen. très prometteur, générant une véritable vision
Dans un certain nombre de cas, il faut récuser bifocale sur l’œil opéré.
le patient : Au-delà de 55 ans (perte quasi complète
– cornée trop fine ou irrégulière, contre-indiquant du pouvoir d’accommodation), privilégier
toute chirurgie cornéenne ; les échanges de cristallin, a fortiori si opacités
– très grande pupille faisant courir le risque cristalliniennes (fig. 2).
d’altérations qualitatives de la vision (halos, – Les implants bifocaux corrigent très bien
éblouissement) en cas de correction d’une la presbytie, les opérés vivant sans lunettes
myopie forte ; dans plus de 80 % des cas.
– morphologie intra-oculaire contre-indiquant – Les implants accommodatifs, capables de
les implants phaques.
Les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêts concernant cet article.
FICHE PRATIQUE
au coude
Par Françoise Bouhour, Christophe Vial, service de neurologie, hôpital neurologique, 69394 Lyon Cedex 3.
francoise.bouhour@chu-lyon.fr
R Contexte
Dans sa traversée du coude, le nerf ulnaire est Triceps
Nerf cutané
postérieur de
brachial
particulièrement vulnérable car il est superficiel, l’avant-bras
repose dans une gouttière sur le versant interne
Épicondyle
de ce coude, en arrière d’une articulation très latéral
mobile, et est exposé à des phénomènes
d’étirements répétés (fig. 1). La compression Épicondyle
du nerf ulnaire au coude est la deuxième cause médial Tête du
radius
de compression nerveuse. Nerf ulnaire
R Causes
Les formes idiopathiques sont les plus
Olécrâne
Ulna
fréquentes : leur début est progressif, souvent
précipité par des mouvements répétitifs de
flexion-extension du coude. Elles sont aggravées
par des facteurs locaux (cubitus valgus) et/ou 1
généraux (diabète, éthylisme, neuropathies
héréditaires).
Les formes post-traumatiques ou secondaires
à des pathologies rhumatismales ou tumorales
(schwannome) sont plus rares.
R Clinique
Les paresthésies et/ou l’engourdissement Nerf radial
concernent les deux derniers doigts de la main, Nerf médian
avec une recrudescence nocturne. Elles s’associent Nerf ulnaire
à des douleurs neuropathiques de type décharges 2
électriques et/ou brûlures prenant naissance au
coude. Elles s’aggravent progressivement ; s’y
Fig. 1 – Passage du nerf ulnaire dans la région postérieure
associent alors une hypo-esthésie, une allodynie du coude.
et des troubles trophiques. À ce stade, l’atteinte Fig. 2 – Territoires sensitifs de la main (Pr E. Moutet).
motrice est de règle. Le territoire sensitif du nerf ulnaire correspond au Ve et
à la moitié du IVe doigt sur la face palmaire, au Ve à
L’examen clinique recherche :
la moitié du IVe et à une partie du IIIe sur la face dorsale.
– un signe de Tinel au coude (paresthésies
provoquées par la percussion du nerf ulnaire) ;
– une hypo-esthésie du bord cubital de la main déficit de l’adducteur du 5e doigt (signe de
(fig. 2) ; Wartenberg) et une impossibilité de surcroiser
– une amyotrophie déficitaire des muscles l’index sur le médius ;
interosseux, et notamment du 1er espace (signe – plus rarement, une griffe cubitale avec une
de Froment ou signe du journal – fig. 3), un hyperextension des métarcapo-phalangiennes
4 R Traitement médical
En première intention si forme peu sévère ou
récente (< 6 semaines) : mise en place durant la
20.1 mA
nuit d’une orthèse de positionnement du coude
5 mV
n’autorisant que 30° de flexion ; infiltration locale
de corticoïdes dans certains cas.
Le patient doit être revu dans les 6 à 8 semaines
afin de ne pas méconnaître une aggravation
clinique et électrique qui nécessiterait le recours
à la chirurgie.
42.7 mA
5 mV
R Traitement chirurgical
Sous anesthésie locorégionale et garrot
pneumatique.
La neurolyse simple (section des adhérences et
zones fibreuses permettant de libérer le nerf)
associée à une transposition antérieure du nerf
qui devient alors « insensible » aux mouvements
69.0 mA du coude est la technique de choix.
5 mV Le résultat postopératoire dépend de la sévérité
préopératoire. Les facteurs de mauvais pronostic
sont : l’ancienneté de la compression (> 6 mois),
la sévérité de l’atteinte clinique et de l’atteinte
Fig. 4 – ENMG : étude de la vitesse de conduction motrice électrique. Dans la plupart des séries, le
du nerf ulnaire (stimulation poignet, sous-coude et sus-coude). pourcentage de bon résultat est de l’ordre
de 80 %. ●
des 4e et 5e doigts associée à une flexion des
interphalangiennes.
R
L’auteur déclare n’avoir aucun conflit d’intérêts
concernant cet article.
Examen complémentaires
Les radiographies face et profil du coude
recherchent un cubitus valgus, un cal vicieux,
une arthrose, un ostéophyte. L’IRM,
parfois pratiquée, met en évidence un nerf
Diagnostic différentiel
en hypersignal T2, volumineux, à l’étroit L’anamnèse, l’examen clinique et surtout l’ENMG
dans le tunnel cubital ; le diagnostic de doivent éliminer :
schwannome est parfois porté à tort devant – une atteinte radiculaire ou plexique C8-T1
(syndrome du défilé thoraco-brachial) ;
de telles images.
– une compression du nerf ulnaire à la loge
L’électroneuromyogramme (ENMG, fig. 4) permet de Guyon (au talon de la main) ou à la paume ;
d’affirmer le diagnostic en précisant le site – un syndrome de corne antérieure de la moelle
de compression par des stimulations étagées. débutant.
Son intérêt est aussi pronostique, différenciant
FICHE PRATIQUE
Découverte d’un pic monoclonal
Par Marie-Pierre Moles-Moreau*, Anne Marteau-Tessier**, Céline Beauvillain***, Norbert Ifrah*,
* Service des maladies du sang, ** laboratoire d’hématologie, *** laboratoire d’immunologie, CHU, 49933 Angers Cedex 9 ;
université d’Angers et Inserm U564.
Les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêts concernant cet article.
• Néphropathies glomérulaires.
et gril costal. L’IRM peut déceler des lésions
• Cancers épithéliaux.
• Maladies rares bien codifiées par ailleurs (leucémie
infraradiologiques (scintigraphie osseuse inutile).
myélo-monocytaire, maladie de Gaucher). Ne pas doser les chaînes légères libres.
• Cryoglobulinémie mixte (type II). – Pic IgM faussement fortuit. Rechercher une
prolifération lymphoïde (proliférations malignes
ACTONEL® 75 mg comprimé pelliculé (risédronate monosodique). INDICATIONS THERAPEUTIQUES : Traitement de l’ostéoporose post-ménopausique chez les femmes à risque
élevé de fractures. POSOLOGIE ET MODE D’ADMINISTRATION* : 1 comprimé 75 mg par voie orale, deux jours consécutifs par mois. Le premier comprimé doit être pris le même jour
chaque mois, suivi par le second comprimé le jour d’après. L’alimentation et les médicaments contenant des cations polyvalents (voir Interactions avec d’autres médicaments et autres
formes d’interactions) interfèrent avec l’absorption du risédronate monosodique. Afin d’obtenir une absorption optimale, les patientes doivent prendre Actonel : Avant le petit déjeuner :
au moins 30 minutes avant l’absorption des premiers aliments, des autres médicaments ou boissons (autre que de l’eau plate) de la journée, en position assise ou debout, avec un
grand verre d’eau plate. Les patients ne doivent pas s’allonger au cours des 30 minutes qui suivent la prise du comprimé. L’eau plate est la seule boisson qui doit être prise avec
Actonel®. CTJ : 1,20 € (boîte de 2 comprimés)/ 1,04 € (boîte de 6 comprimés). CONTRE-INDICATIONS : Hypersensibilité connue au risédronate ou à l’un des excipients ;
Hypocalcémie (Cf. Mises en garde spéciales et précautions d’emploi) ; Grossesse et allaitement ; Insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine < 30 ml/min). MISES EN GARDE
SPECIALES ET PRECAUTIONS D’EMPLOI* : Aliments et boissons (autres que de l’eau plate) contenant des cations polyvalents. Œsophagite et ulcérations œsophagiennes. Patients
dans l’incapacité de se tenir en position verticale pendant au moins 30 minutes après la prise du comprimé. Hypocalcémie. Troubles du métabolisme osseux (par ex dysfonctionnement
parathyroïdien, hypovitaminose D) et minéral. Ostéonécrose de la mâchoire, généralement associée à une extraction dentaire et/ou une infection locale (incluant une ostéomyélite,
particulièrement lors de chimiothérapie et prise de corticoïdes. Insuffisance rénale légère à modérée, antécédents d’hypercalciurie d’origine absorptive ou rénale, de néphrocalcinose,
de lithiase rénale, ou une hypophosphatémie. Intolérance héréditaire au galactose, déficit en Lapp lactase ou malabsorption du glucose et du galactose. INTERACTIONS
MEDICAMENTEUSES*. GROSSESSE ET ALLAITEMENT*. EFFETS SUR L’APTITUDE A CONDUIRE DES VEHICULES ET A UTILISER DES MACHINES*. EFFETS INDESIRABLES* :
Chez les femmes ménopausées ostéoporotiques : majorité d’intensité légère à modérée. Fréquents : Maux de tête, constipation, dyspepsie, nausées, douleurs abdominales, diarrhées,
douleurs musculo-squelettiques. Peu fréquents : gastrite, œsophagite, dysphagie, duodénite, ulcère œsophagien, iritis. Rares : Glossite, sténose de l’œsophage, anomalie des tests
hépatiques. Diminution précoce, transitoire, modérée et asymptomatique des taux plasmatiques de calcium et phosphate. Des évènements indésirables additionnels avec risédronate
monosodique 75 mg ont été rapportés à une fréquence d’au moins 1 % (incidence supérieure dans le groupe risédronate monosodique 75 mg par rapport au groupe risédronate
monosodique 5 mg) : gastrite érosive (1,5 % vs 0,8 %), vomissements (1,3 % vs 1,1 %), arthralgie (1,5 % vs 1,0 %), douleurs osseuses (1,1 % vs 0,5 %) et douleurs aux extrémités
(1,1 % vs 0,5 %). Post-commercialisation (fréquence inconnue) : iritis, uvéite, ostéonécrose de la mâchoire, hypersensibilité et réactions cutanées, incluant angio-œdème, rash
généralisé et réactions cutanées bulleuses, parfois sévères. Chez les hommes ostéoporotiques, tolérance et sécurité d’emploi globales similaires entre les groupes traitement et
placebo. Les effets indésirables correspondent à ceux précédemment décrits chez les femmes ménopausées. SURDOSAGE* : une baisse de la calcémie peut être observée. Chez certains
patients, des signes et symptômes d’hypocalcémie peuvent également être observés. Du lait ou des antiacides contenant du magnésium, du calcium ou de l’aluminium doivent être
administrés et en cas de surdosage important, pratiquer un lavage gastrique. PHARMACODYNAMIE* : Bisphosphonates, code ATC : M05BA07. PHARMACOCINETIQUE*. DONNEES
DE SECURITE PRECLINIQUES*. DONNEES PHARMACEUTIQUES*. LISTE I - AMM (2008) : 384 568-9 (2 comprimés) Prix : 36,14 € / 384 570-3 (6 comprimés). Prix : 93,33 €.
Remb. Séc. Soc. à 65% dans les indications : Traitement de l’ostéoporose post-ménopausique pour réduire le risque de fractures vertébrales et de hanche : 1) chez les patientes
ayant fait une fracture par fragilité osseuse, 2) en l’absence de fracture, chez les femmes ayant une diminution importante de la densité osseuse (T-score < -3 DS) ou ayant un T-score ≤ -2,5 DS
associé à d’autres facteurs de risque de fracture en particulier, un âge > 60 ans, une corticothérapie systémique ancienne ou actuelle àune posologie ≥ 7,5 mg/jour d’équivalent
prednisone, un indice de masse corporelle < 19 kg/m2, un antécédent de fracture de l’extrémité du col du fémur chez un parent de premier degré (mère), une ménopause précoce
(avant l’âge de 40 ans). Agréés Collectivités. *Pour une information complète, se reporter au dictionnaire Vidal, édition en vigueur. DATE DE REVISION : mai 2009.
Procter & Gamble Pharmaceuticals France - 163-165 quai Aulagnier - 92600 Asnières-sur-Seine - Tél. : Information médicale : 0800 345 879 (n°vert).
Défibrillateur implantable
Par Nadia Laredj et Jérôme Lacotte, unité de rythmologie, institut de cardiologie, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière,
75651 Paris Cedex 13. jerome.lacotte@psl.aphp.fr
R Intérêt et indications
Chez les patients cardiaques, le défibrillateur
implique d’implanter beaucoup de patients
pour en « sauver » quelques-uns.
automatique implantable (DAI) a démontré – Les complications sont fréquentes, dominées
son intérêt par rapport au traitement anti- par les chocs inappropriés (sur arythmies
arythmique, d’abord en prévention secondaire supraventriculaires ou fracture de sonde).
de mort subite, puis en prévention primaire dans Associées au retentissement psychologique dû
les cardiomyopathies dilatées (tableau). à la présence d’un corps étranger, elles altèrent
Dispositifs intra-utérins
FICHE PRATIQUE
Par Nelly Homasson, centre de régulation des naissances, hôpital Saint-Louis 75475 Paris Cedex 10.
nelly.homasson@sls.aphp.fr
R
TABLEAU 1
EN FRANCE
Mécanisme d’action Pose Modèles Durée Insertion
DIU non hormonaux
– Empêche la fécondation (principal mode
NT 380 standard 5 ans Inserteur souple
d’action).1 (hauteur utérine > 7 cm)
– Trop souvent assimilé à tort à un agent abortif Pose en 2 temps NT 380 short
précoce et de ce fait refusé par certaines – poussée (hauteur utérine < 7 cm)
– retrait
patientes.
R
UT 380 standard 5 ans Inserteur rigide
UT 380 short
Efficacité TT 380 10 ans Inserteur rigide
Mona Lisa CuT 380 (multipare)
– Un des moyens contraceptifs les plus efficaces. Pose en 1 temps
– L’excellente efficacité de Mirena, DIU hormonal – poussée GynElle 375 5 ans « parapluie »
délivrant du lévonorgestrel, est confirmée par Multiload Cu 375 standard
Multiload Cu 375 short
une méta-analyse récente (moins de 0,5 % de Mona Lisa Cu 375/375 SL
grossesse à 5 ans).2 DIU hormonal
– Tous les autres DIU ont 375 à 380 mm2 Pose en 2 temps Mirena (DIU au lévonorgestrel) 5 ans
de surface de cuivre et sont pratiquement
aussi efficaces, en particulier le TT 380
(0,3 à 0,6 % selon les études sur une durée
de vie de 10 ans). Il est recommandé
R Effets secondaires
Surtout ménométrorragies et douleurs
de changer les autres modèles à 5 ans. – Traitement recommandé : les AINS, avec une
– Efficacité nettement supérieure après 35 ans efficacité similaire pour toutes les molécules.4
et quasi-totale à plus de 45 ans. – En deuxième intention : acide tranexamique
R Risque d’échec
– Ni les AINS, ni aucun autre médicament
(si échec des AINS), en particulier en cas
de ménorragies.
– Pas d’intérêt des AINS en prophylaxie
n’exposent au risque d’échec, contrairement les 6 premiers mois suivant l’insertion.
à ce qu’on a cru pendant des années.3 – Pour les ménorragies persistantes,
– Seul l’antécédent d’expulsion d’un DIU est voir anémiantes, Mirena est particulièrement
à risque et incite à un suivi plus strict. intéressant.
1 2 3 4 5
Fig. 1 – DIU au cuivre (cupro-contraceptif) en forme de T (avec manchons supplémentaires). Fig. 2 – DIU au cuivre (cupro-contraceptif)
en forme de T. Fig. 3 – DIU hormonal progestatif en forme de T. Fig. 4 – DIU au cuivre en forme de T. Fig. 5 – DIU au cuivre (cupro-contraceptif)
à multibras (existe en deux tailles).
R
Grossesse avérée ou suspectée Prise d’anticoagulants au long cours
Infection génitale haute en cours Coagulopathies graves à risque
ou datant de moins de 3 mois hémorragique DIU et périménopause
Anomalies de la cavité utérine Immunodépression et/ou traitement – Mirena est le DIU de choix dans cette période
immunodépresseur au long cours
où les femmes ne désirent plus de cycles
Saignements génitaux inexpliqués Dysménorrhée grave
réguliers mais plutôt une limitation des
Maladie trophoblastique Antécédents de ménorragies
ménométrorragies, même au prix de spottings
Cancer du col utérin Valvulopathies à haut risque d’endocardite
voire d’aménorrhée.
Cancer de l’endomètre Prothèses valvulaires cardiaques
– La diffusion plasmatique du lévonorgestrel
IST en cours Utérus cicatriciel (hors césarienne)
peut cependant aggraver le dysfonctionnement
Facteurs de risque important d’IST Diabète déséquilibré
(comportement sexuel à risque.…) ovarien physiologique. De ce fait, Mirena n’est
Tuberculose génitale Maladie de Wilson et hypersensibilité pas recommandé chez les femmes ayant un
au cuivre cancer du sein.
R
and levonorgestrel intrauterine system: biological bases
of their mechanism of action. Contraception 2007;75
DIU et nulliparité (6 suppl):S16-30.
– Ce n’est plus une contre-indication.5 2. Thonneau PF, Almont T. Contraceptive efficacy of
intrauterine devices. Am J Obstet Gynecol 2008;198:248-53.
– Il faut cependant que le col soit franchissable
3. Thonneau P, Almont T, de La Rochebrochard E, Maria B.
(même problème dans certains antécédents Risk factors for IUD failure: results of a large multicentre
de césarienne), que la cavité ne soit pas case-control study. Hum Reprod 2006;21:2612-6.
4. Grimes DA, Hubacher D, Lopez LM, Schulz KF. Non-
trop petite (utilité des modèles « short »)
steroidal anti-inflammatory drugs for heavy bleeding or
et que le risque infectieux soit relativement pain associated with intrauterine-device use. Cochrane
faible. Database Syst Rev 2006;CD006034.
5. Prager S, Darney PD. The levonorgestrel intrauterine
– L’adolescente, même demandeuse, n’est system in nulliparous women. Contraception 2007;75
cependant pas une bonne indication. (6 suppl):S12-5.
MICHEL TEMMAN. Les hôpitaux nippons en plein chaos. Libération, 11 février 2009.
Presse
Japon : la crise des urgences
Le Japon est réputé pour être plusieurs patients sont morts la Santé le reconnaît, mais se Les conséquences sont
un des pays où les gens vivent faute de trouver un hôpital refuse à avancer des chiffres dramatiques : une femme
le plus longtemps en bonne pouvant les prendre en précis. Le pays manquerait en de 36 ans est décédée
santé, grâce notamment à leur charge. Beaucoup sont des particulier d’unités de soins d’une hémorragie cérébrale
alimentation saine et femmes enceintes. En 4 à intensifs pour femmes dans l’hôpital de Tokyo où
équilibrée. Il est à craindre que, 5 ans, le Japon aurait en effet enceintes et enfants en bas elle avait enfin accouché
paradoxalement, il le devienne fermé près de 250 services âge. Il ne disposerait plus que après avoir été refusée
aussi pour la piètre qualité de d’urgence pour faire des d’une trentaine de pédiatres par 7 autres.
son système de santé : économies. Le ministère de spécialisés dans l’urgence. Serge Cannasse
Drainage vésical
FICHE PRATIQUE
Par Damien Chambade, Paul Meria, service d’urologie, hôpital Saint-Louis, APHP, 75475 Paris Cedex.
R Contexte
Le drainage vésical permet l’évacuation des
urines de façon permanente par l’introduction
d’une sonde dans l’urètre jusqu’à la vessie.
Il peut être réalisé par sondage urétral (le plus
couramment employé) ou par la pose d’un
cathéter sus-pubien.
TOUS DROITS RESERVES-LA REVUE DU PRATICIEN MEDECINE GENERALE
Sondage urétral
R Indications
À visée diagnostique, il permet d’avoir une
mesure précise de la diurèse horaire.
À visée préventive, en cas de lésions cutanées 1
(escarres, brûlures…), d’incontinence chronique,
de plaie périnéale pré- et post-chirurgicale, de
2
coma, d’intervention chirurgicale et de vessie
Partie bulbeuse
neurologique avant la rééducation. de l’urètre
À visée curative, lors d’une rétention aiguë
d’urines, d’hématurie avec caillottage ou pour Partie pendulante
une instillation médicamenteuse. de l’urètre
R Matériel
Le sondage urétral doit être atraumatique et
stérile : il nécessite donc une antisepsie du méat
urétral, l’utilisation de gants stériles et la mise en
place de champs stériles.1
Différents types de sondes existent : forme
droite et béquillée (coudée à son extrémité pour
faciliter son passage), simple et double courant.
Celles en latex peuvent rester en place 3 semaines Sonde
au maximum ; en latex siliconé ou en silicone,
elles peuvent être gardées entre 3 et 6 semaines.
Il est conseillé d’utiliser des sondes de calibre Partie membraneuse
moyen chez l’homme (charrière 18, qui est le de l’urètre
Ballonnet
diamètre externe de la sonde, 1 charrière étant
équivalente à 1/3 mm).
Le système clos doit être respecté : la connexion
sonde-poche collectrice est faite avant la pose de
la sonde et doit être maintenue de façon
[ Fig. 1 – Matériel de sondage vésical. Sonde béquillée.
Fig. 2 – Sondage urétral. [
permanente pendant toute la durée du sondage.
R
d’origine minérale comme la vaseline ou
Technique2 la paraffine, qui altèrent le ballonnet).
– Injecter dans l’urètre un gel stérile à 2 % de – Introduire ensuite doucement la sonde dans
xylocaïne (lubrifiant) en exerçant une légère le méat urétral, verge tendue au zénith
traction de la verge (proscrire les lubrifiants jusqu’à l’urètre bulbaire (on sent une
R
– Ne pas oublier de recalotter le patient.
– Effectuer la vidange vésicale en plusieurs Quelques recommandations
étapes, en clampant la sonde pour éviter une – Éviter les coudes et les tractions intempestives
hématurie a vacuo et un malaise vagal. sur le cathéter sus-pubien.
R
– Programmer des soins locaux par une
Quelques recommandations infirmière tous les 2 jours.
– Préférer une sonde béquillée chez l’homme – Prévoir le changement du cathéter sus-pubien
(elle facilite le passage de l’urètre bulbaire). ou de la sonde vésicale à demeure (sonde
– Utiliser des sondes siliconées pour le sondage siliconée) tous les 2 mois avec un ECBU
vésical à demeure. au préalable.
– Utiliser un sac collecteur stérile avec système – Si celui-ci est positif, traiter 48 heures avant
de vidange, site de prélèvement et valve anti- à 48 heures après.
Les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêts concernant cet article.
reflux.
– Ne pas fixer la sonde sur l’abdomen ou la RÉFÉRENCES
cuisse du patient afin d’éviter la formation 1. La pose d’une sonde vésicale à demeure : un acte
d’escarres au niveau du méat urétral. infirmier. Rueil-Malmaison: Lamarre; 1994.
2. Vous êtes porteur d’une sonde vésicale à demeure.
– Effectuer une toilette uro-génitale Fiche d’information. Service urologie, hôpital Saint-
biquotidienne avec du savon liquide doux. Louis, AP-HP.
– Proscrire le changement itératif de la poche de 3. Grise P, Sibert L. Rétentions aiguës d’urine
complètes. EMC (Elsevier, Paris), Néphrologie-
recueil (elle peut rester en place 15 à 20 jours). Urologie, 1996, 18-207-D-100.
– Ne pas traiter une bactériurie (sur drainage
vésical) en l’absence d’hyperthermie ou de
signes de prostatite ou d’orchi-épididymite.
POUR EN SAVOIR PLUS
➜ Desgrandchamps F. Rétention aiguë d’urine.
Cathéter sus-pubien3
R
Rev Prat 2006;15:1711-3.
➜ Irani J. Rétention aiguë d’urine chez l’homme.
Indications Rev Prat Med Gen 2004;18:1465-8.
La pose d’un cathéter sus-pubien n’est réalisée ➜ Fontaine E, Thomas L. Rétention aiguë d’urine.
qu’en présence d’un globe vésical. Rev Prat 2002;52:1943-6.
Ses indications sont les contre-indications ➜ Labat JJ. La vessie sondée. Rev Prat 2002;52:54-7.
du sondage urétral.
659
FICHE PRATIQUE
Épicondylite : comment infiltrer
Par Jean-Pierre Teyssedou, Fédération de rhumatologie, hôpital Lariboisière,
75475 Paris Cedex 10.
R Mécanismes
Atteinte inflammatoire de l’insertion du
R Examens
complémentaires
tendon commun, d’origine mécanique par Radiographie du coude : peut montrer une
hyperutilisation :1 activité sportive (tennis), irrégularité du contour épicondylien ou des
loisirs (bricolage), simple hyperutilisation microcalcifications para-épicondyliennes.
occasionnelle ou activité professionnelle d’un Électromyogramme ou IRM : ne sont utiles
travailleur manuel (travail posté avec gestes qu’en cas d’atypie sémiologique orientant vers
répétitifs stéréotypés). une compression du nerf radial au coude ou
Deux autres causes responsables d’une une pathologie articulaire huméro-radiale.2
symptomatologie voisine : compression du nerf
radial au niveau du coude ; atteinte de
l’articulation huméro-radiale.
R Déclaration en maladie
professionnelle
À envisager lorsque la possibilité de travailler
R Présentation clinique
Douleur très localisée siégeant à l’épicondyle,
peut être compromise.
L’épicondylite est inscrite au tableau des
pouvant irradier vers l’avant-bras, réveillée ou maladies professionnelles (n° 57 : affections
renforcée par certains mouvements. péri-articulaires provoquées par certains
À la palpation et percussion douce, fine et gestes et postures de travail) : épicondylalgie
précise : douleur très localisée et vive. invalidante chez un travailleur manuel
Manœuvres reproduisant la douleur (elles se exécutant des travaux comportant des
font coude tendu et poignet en pronation) : mouvements répétés de préhension ou
appliquer une résistance à la face dorsale des d’extension de la main sur l’avant-bras, ou des
métacarpiens pour tester le court extenseur mouvements de supination et
radial du carpe ; une résistance à la face dorsale pronosupination. Délai maximal de prise en
des 1res phalanges du médius et de l’annulaire charge : 7 jours entre la première constatation
teste l’extenseur commun des doigts (fig. 4). médicale et l’exposition au risque.
Rappel anatomique
Épiphyse
humérale L’extrémité inférieure de l’humérus a deux apophyses
inférieure (fig. 1) : l’épicondyle latéral (externe) et l’épitrochlée
Épitrochlée
(interne). Les muscles épicondyliens (1er et 2e radials,
Épicondyle extenseur commun des doigts et court supinateur)
qui permettent l’extension
Trochlée du poignet et des doigts
Condyle humérale et la supination du
huméral poignet, s’insèrent sur
Épiphyse
Tête cubitale
l’épicondyle latéral par un
radiale supérieure tendon commun (fig. 2).
La zone est recouverte
d’une peau mince et
1 2 3
DR
DR
660
FICHE PRATIQUE
Fig. 4 –
Manœuvre
d’extension
contrariée du
majeur.
Fig. 5 –
Point d’injection
recherché et
marqué, coude
fléchi et poignet
en pronation.
4 5
DR
DR
Avantages : prise en charge à 100 %, obligation un produit coloré. Faire l’injection (aiguille de
éventuelle de reclassement de la part diamètre 5/10e, taille 16 mm) au contact de
TOUS DROITS RESERVES - LA REVUE DU PRATICIEN MEDECINE GENERALE
R Infiltrations R Chirurgie:
en dernier ressort
L’auteur déclare n’avoir aucun conflit d’intérêts concernant cet article.
Traitement le plus utilisé : il peut être initié Rares indications : échec des traitements
précocement, pour passer un cap douloureux médicaux (avec repos ou ménagement), au
ou après l’échec des autres traitements. terme de longs mois d’évolution avec gêne
L’Hydrocortancyl (acétate de prednisolone), fonctionnelle importante (6 mois à 1 an).
anti-inflammatoire assez fort et faiblement Technique : désinsertion tendineuse par abord
conjonctivo-atrophiant, convient à toute la classique ou sous arthroscopie en ambulatoire,
pathologie abarticulaire du coude, en particulier sous anesthésie locorégionale, dans la forme
tendineuse de l’épicondyle où l’apophyse est commune sans atteinte articulaire ou nerveuse
superficielle.3 intriquée. ●
Un produit anesthésique local (Xylocaïne à 1 %)
RÉFÉRENCES
peut être associé pour faciliter le geste, éviter 1. Bard H. Tendinopathies, bursopathies et pathologie
une réaction douloureuse immédiate ou aider au du sport. In: Bardin T, Orcel P. Traité de thérapeutique
rhumatologique. Paris: Flammarion Médecine-Sciences;
diagnostic en soulageant la douleur localisée par 2007: 712-25.
une injection précise à l’épicondyle. 2. Le Goux P. Les épicondylalgies. Les objectifs
d’enseignement FMC en rhumatologie. Paris: Datebe
Technique : patient en décubitus dorsal, coude Editions; 2007: 110-1.
en flexion, poignet et main en pronation. 3. Teyssedou JP, Fritz P, Lellouche H, Lermusiaux JL.
Glucocorticoïdes et anesthésiques locaux. In: Bardin T,
Marquer le point d’injection au crayon Orcel P. Traité de thérapeutique rhumatologique. Paris:
dermique. Désinfecter de façon large avec Flammarion Médecine-Sciences; 2007: 58-76.
Épitrochléite ou épitrochléalgie
FICHE PRATIQUE
Par Jean-Pierre Teyssedou, Fédération de rhumatologie, hôpital Lariboisière, 75475 Paris Cedex 10.
Rappel anatomique
L’extrémité inférieure de l’humérus, en forme de palette, comporte deux apophyses ou saillies latérales (fig. 1) : l’épicondyle
latéral, en situation externe et l’épitrochlée (ou épicondyle médial) en interne. L’épitrochlée est plus saillante et aplatie
d’avant en arrière. S’y insèrent les muscles épitrochléens par un tendon commun (fig. 2). Ces muscles sont le pronator teres
ou rond pronateur, le flexor carpi radialis ou grand palmaire, le palmaris longus ou petit palmaire, le flexor carpi ulnaris ou
cubital antérieur et le flexor digitorum superficialis ou fléchisseur commun superficiel des doigts. Ils commandent les
mouvements de pronation du poignet et de flexion du poignet et des doigts. La région épitrochléenne est saillante et
recouverte d’une peau mince et fragile. L’épitrochlée a sur sa face arrière une dépression verticale, la gouttière épitrochléo-
olécrânienne (fig. 2a) dans laquelle chemine le nerf cubital (fig. 2b).
R Déclaration en maladie
professionnelle
au crayon dermique ou par une croix avec
l’ongle.
– Désinfecter largement en utilisant un produit
Tableau n° 57 : affections péri-articulaires homologué coloré.
provoquées par certains gestes et postures de – Utiliser une aiguille de 5/10e, 16 mm. Injecter
travail. Chez le travailleur manuel cette au contact de l’insertion du tendon sans le
déclaration doit être envisagée quand la blesser, en sous-cutané strict. Recouvrir ensuite
possibilité de travailler est fortement perturbée d’un pansement sec stérile.
ou compromise. Lorsqu’un bon résultat est obtenu avec la
FICHE PRATIQUE
de la fibrose hépatique
Par Victor de Lédinghen, centre d’investigation de la fibrose hépatique, CHU de Bordeaux, 33604 Pessac Cedex
& INSERM U889, université Victor-Segalen, 33076 Bordeaux Cedex. victor.deledinghen@chu-bordeaux.fr
R
Volume exploré
2,5 cm
Marqueurs sériques
1 cm
– Résultent d’une formule mathématique
intégrant les données de plusieurs dosages La sonde induit 4 cm
une onde mécanique
sanguins. Le score final est corrélé aux stades à travers le foie La sonde mesure
la vitesse de
histologiques de fibrose définie par la PBH propagation de l’onde
selon la classification Métavir pour les HVC sur 4 cm de long
chroniques.
– Utilisable uniquement pour les HVC Fig. 2 – Mesure de l’élasticité hépatique par FibroScan.
chroniques.
– À ne pas utiliser si un état physiologique ou significative (c’est-à-dire au moins modérée,
pathologique non lié à l’infection virale C est nécessitant alors de débuter un traitement
susceptible de modifier l’un des paramètres antiviral) et/ou une cirrhose (traitement
(hémolyse importante, syndrome inflammatoire antiviral et dépistage des complications,
aigu, sepsis ou cholestase extrahépatique, comme les varices œsophagiennes [VO] et
maladie de Gilbert…). le carcinome hépatocellulaire) ?
Pour le diagnostic de fibrose significative,
FibroTest il est le plus adapté :
– < 0,1 sa valeur prédictive négative (VPN) est
Le seul recommandé pour évaluer la fibrose excellente ;2
hépatique lors du bilan initial d’une HVC – prudence pour des résultats compris entre
chronique. 0,1 et 0,6 (permet plutôt d’éliminer une
– Pour son calcul, doser : fibrose significative) ;
FibroTest
GGT, bilirubine totale, 1.00 – le fibromètre (test plus récent) serait
apolipoprotéine A1, également approprié.3
α2-macroglobuline Pour le diagnostic de cirrhose, c’est encore
et haptoglobine. lui le plus performant (surtout si > 0,7). Entre
0.75 F4
– Résultat obtenu en se 0,7 et 1, sa VPP est de 92 % (sensibilité 62 %,
connectant au site Internet F3 spécificité 95 %).
www.biopredictive.com
– Les valeurs varient de 0 à 1
(fig. 1, ci-contre) :
0.50 F2
R FibroScan
Élastométrie impulsionnelle ultrasonore.
• entre 0 et 0,21 : pas de Mesure l’élasticité des tissus et pas directement
fibrose ; 0.25 F1 la fibrose (fig. 2).
• entre 0,22 et 0,31 : fibrose – Les valeurs obtenues (médiane de
F0
considérée comme minime… 10 mesures successives) sont comprises
– Utile pour répondre 0.00
entre 2,5 et 75 kPa. La reproductibilité est
à 2 questions importantes : Score : 0,12 excellente et l’apprentissage très rapide
existe-t-il une fibrose (F0) (environ 100 examens).
FICHE PRATIQUE
Par Antoine Bourrillon, service de pédiatrie générale, hôpital Robert-Debré, 75019 Paris.
isabelle.lemoal@rdb.aphp.fr
La fièvre aiguë est le symptôme le plus fréquent Les autres mesures (bains tièdes et
chez l’enfant ; elle est le plus souvent d’origine enveloppements humides ou froids) sont
virale et bénigne et répond à un traitement actuellement abandonnées.
symptomatique bien conduit. Si la fièvre dépasse 38,5 °C, un traitement
R Objectif
Elle doit être chiffrée : la méthode de mesure
médicamenteux : le paracétamol.
Un seul médicament antihyperthermique est
indiqué en première intention et le paracétamol
TOUS DROITS RESERVES-LA REVUE DU PRATICIEN MEDECINE GENERALE
R Principes thérapeutiques4, 5
Privilégier 3 mesures physiques simples :
lorsqu’on vise une action antipyrétique
prolongée (couvrant la nuit) dans les fièvres
modérées : 10 à 20 mg/kg/prise pour le
– découvrir l’enfant ; paracétamol, à renouveler 2 ou 3 fois/24 heures.
– lui proposer souvent à boire ; Le diazépam (Valium) n’est plus prescrit de
Lʼauteur déclare nʼavoir aucun conflit dʼintérêts concernant cet article.
53
FICHE PRATIQUE
Fièvre jaune
Par Patrice Bourée, John Mulundu, Nagiro Djibo, unité des maladies parasitaires et tropicales,
CHU de Bicêtre, 94275 Le Kremlin-Bicêtre Cedex. patrice.bouree@bct.aphp.fr
R Moustique :
vecteur et réservoir
R Évolution rapidement fatale
– Cas sporadiques, en forêt, ou épidémies
– Virus à ARN dont 5 souches ont été identifiées rurales dans les villages construits le long
selon la région : Afrique de l’Ouest, de l’Est, des galeries forestières, ou encore épidémies
centrale, et Amérique du Sud (génotypes I et II). urbaines transmises par des moustiques
– Du genre Flavivirus, il atteint l’homme « domestiques », comme Aedes ægypti.
et le singe (qui résiste au virus en Afrique mais – Après la piqûre infestante et 3-5 jours
en meurt en Amazonie). d’incubation apparaissent : fièvre à 40 °C,
frissons, céphalées, myalgies et arthralgies.
C’est la phase rouge : faciès vultueux, langue
rouge vif et conjonctivite.
– Puis, après 24 heures de rémission, fièvre
et ictère cutanéo-muqueux généralisé (phase
jaune), avec troubles hémorragiques
(pétéchies, hématémèse, melæna, épistaxis,
gingivorragies). Le vomissement de sang noir
(ou vomito negro) est de mauvais pronostic.
Évoquer : paludisme, dengue, leptospirose,
hépatites virales, ou plus rarement fièvres de
Lassa et d’Ebola.
– Dans 20 à 50 % des cas, évolution
rapidement défavorable, et décès en
quelques jours, par insuffisances aiguës
hépatique et rénale. Certains éléments
orientent le pronostic (tableau).
– Biologie très perturbée : importante
Fig. 1 – Carte de répartition de la fièvre jaune.
cytolyse hépatique et rénale, hématurie,
albuminurie, hyperalbuminorachie.
54
FICHE PRATIQUE
– Mise en évidence du virus par PCR
pendant la courte virémie. Sérodiagnostic TABLEAU ÉLÉMENTS DE PRONOSTIC DE LA FIÈVRE JAUNE
par électrosynérèse ou inhibition Mauvais Bon
de l’hémagglutination. Clinique
– Biopsie hépatique (souvent post-mortem) : Fièvre à 40 °C Chute de la fièvre dès le 15e jour
inflammation importante, avec dissociation Ictère précoce (dès le 3e jour) Pas d’ictère
trabéculaire, stéatose hépatique Collapsus Reprise de la diurèse
et dégénérescence hyaline des hépatocytes Coma des troubles digestifs
Syndrome hémorragique des troubles neurologiques
(formation de corps de Councilman, fig. 3).
Anurie
Livres reçus
Au cœur de la vie. Agir contre Pandémie grippale : l’ordre
les maladies cardiovasculaires de mobilisation. Sous la direction
et la mort subite. Dr Philippe Ricard. de Emmanuel Hirsch. Éditions du Cerf,
Robert Laffont, collection Réponses, 2009, 390 pages, 20 euros.
2010, 296 pages, 20 euros. Utérus business. Bernard Houot.
Le Médecin du Prince. Voyage Autoédition www.houot.com/editeur,
à travers les cultures. Anne-Marie 2009, 306 pages, 20 euros.
Moulin. Odile Jacob, collection Histoire, Le régime micronutrition.
2010, 362 pages, 25 euros. Laurence Benedetti , Didier Chos.
Diagnostic fatal. Éditions FIRST, 2010, 280 pages,
Claude Broussouloux. Éditions 17,50 euros.
Mutualité française/Pascal, collection ABC des gestes techniques Les patientes. Sylvia Tabet.
Néro, 2010, 108 pages, 12 euros. en médecine interne. Matteo Monti, Les empêcheurs de penser en rond/
Aider nos enfants à réussir. Gérard Waeber. Médecine & Hygiène, La découverte, 2010, 228 pages,
Sylvie Condesse. Josette Lyon, 2009, 2009, 208 pages, 20 euros. 13,50 euros.
240 pages, 17 euros. La Douleur. Expérience Le principe de prévention.
Tout le monde doit connaître et médicalisation. Jean-Claude Le culte de la santé et ses dérives.
cette histoire. Jean-Claude Chermann, Fondras. Les Belles Lettres, collection Patrick Peretti-Watel, Jean-Paul Moatti.
Olivier Galzi. Les documents Stock, Médecine et Sciences Humaines, 2009, Seuil/La République des idées, 2009,
2009, 290 pages, 19,50 euros. 280 pages, 25 euros. 110 pages, 10,50 euros.
FICHE PRATIQUE
Gros foie du nourrisson
Par Philippe Labrune, Pascale Trioche Eberschweiler, Alix Mollet Boudjemline, Vincent Gajdos,
centre de référence des maladies héréditaires du métabolisme hépatique, hôpital Antoine-Béclère (APHP), 92141 Clamart
Cedex, université Paris-Sud, UFR Kremlin-Bicêtre. philippe.labrune@abc.aphp.fr
La découverte d’un gros foie chez un nourrisson syndromique,3 maladie de Byler, maladie
est rare mais, parfois, diagnostic et traitement du métabolisme des acides biliaires,
sont urgents. L’orientation diagnostique repose mucoviscidose).
sur l’examen clinique et les signes associés À évoquer aussi, la galactosémie ou l’intolérance
à l’hépatomégalie (arbre décisionnel). héréditaire au fructose (si des vomissements
R
s’associent à la cholestase) et les anomalies
TOUS DROITS RESERVES-LA REVUE DU PRATICIEN MEDECINE GENERALE
R
ictère, décoloration des selles, urines foncées,
prurit chez l’enfant après l’âge de 4 à 6 mois. Gros foie et signes
Adresser sans attendre en milieu spécialisé.1, 2 de nécrose hépatique
Évoquer l’atrésie des voies biliaires extra- Ictère, syndrome hémorragique, œdèmes,
hépatiques (AVBEH), même si ce diagnostic manifestations cliniques d’hypoglycémie.
doit être fait avant l’âge de 6 semaines et tout L’hypertransaminasémie est constante, parfois
particulièrement durant la période néonatale. associée à une insuffisance hépato-cellulaire.
Véritable urgence chirurgicale, elle est prise en Le transfert en milieu spécialisé s’impose.
charge par une équipe médico-chirurgicale À évoquer chez le petit nourrisson :
spécialisée (l’intervention doit être faite avant une galactosémie (spot-test, étude génétique)
l’âge de 6 semaines pour avoir le maximum une intolérance héréditaire au fructose
de chances de succès). Pas d’examens (étude génétique), une tyrosinémie de type I
complémentaires dans cette situation.2 (succinyl-acétone urinaire, élévation
Une fois éliminée l’AVBEH, on doit suspecter α-fœtoprotéine sérique), une hémochromatose
un déficit en α-1-antitrypsine (électrophorèse néonatale.4
des protides, dosage pondéral…) et d’autres Chez le nourrisson plus âgé, penser au déficit
diagnostics plus rares (paucité ductulaire en α-1-antitrypsine.
Hépatomégalie
Hyperbilirubinémie + Hyperbilirubinémie –
Anémie hémolytique
Insuf. cardiaque
Toxines Splénomégalie + Splénomégalie – Écho- Écho
Médicaments doppler
Infections : Écho
• virales W explo biliaires Tumeur hépatique
• bactériennes W PBH vasculaire :
Maladies métaboliques • obstacle
AVBEH • malformation
Kyste cholédoque Maladies métaboliques
R
Un nourrisson ayant un gros foie doit être
FICHE PRATIQUE
Dénomination et composition (*) : Lantus 100 Unités/ml solution injectable en stylo prérempli Dénomination et composition (*) : Apidra 100 Unités/ml, solution injectable en stylo
SoloStar. Chaque ml de la solution injectable contient 3,64 mg de substance active (insuline glargine), prérempli SoloStar. Chaque ml de la solution injectable contient 100 Unités d’insuline glulisine
correspondant à 100 Unités d’insuline glargine. Chaque stylo contient 3 ml correspondant à 300 Unités. (équivalant à 3,49 mg). Chaque stylo contient 3 ml correspondant à 300 Unités. Indication :
Indication : Diabète sucré de l’adulte, l’adolescent et l’enfant à partir de 6 ans, nécessitant un traitement Traitement du diabète de l’adulte. Posologie (*) : L’activité du produit est exprimée en
par insuline. Posologie (*) : L’activité du produit est exprimée en unités spécifiques à Lantus et ne unités. Ces unités sont spécifiques à Apidra et ne correspondent ni aux UI ni aux unités
correspondent ni aux UI ni aux unités utilisées pour les autres analogues de l’insuline. Lantus est un utilisées pour les autres analogues de l’insuline.Apidra doit être administré un peu avant
analogue de l’insuline à durée d’action prolongée. Il doit être administré une fois par jour à n’importe quel (0 à 15 minutes) ou juste après les repas. Apidra s’utilise dans des schémas qui l’associent soit à une
moment de la journée mais au même moment chaque jour. La posologie et le moment d’administration insuline humaine d’action intermédiaire ou d’action prolongée, soit à un analogue de l’insuline d’action
de Lantus doivent être ajustés individuellement. Chez les patients atteints de diabète de type 2, prolongée, soit à des hypoglycémiants oraux. La posologie d’Apidra doit être ajustée in dividuellement.
Lantus peut également être associé à des antidiabétiques oraux. Administration : Lantus est Apidra doit être administré en injection sous-cutanée dans la paroi abdominale, la cuisse ou la région
administré par voie sous-cutanée et ne doit pas être administré par voie intraveineuse. On n’a pas deltoïde, ou par perfusion sous-cutanée continue par pompe dans la paroi abdominale. Dans une même
observé de différences cliniques notables sur le plan des taux sériques d’insuline et de glucose, zone d’injection, il convient de varier, d’une injection à l’autre, les sites d’injection et les sites de perfusion.
suivant que Lantus est administré dans l’abdomen, la région deltoïde ou la cuisse. Il faut néanmoins Le taux d’absorption et, par conséquent, le début et la durée d’action, peuvent être modifiés par le site
effectuer une rotation des sites d’injection dans une même zone d’injection, d’une injection à l’autre. d’injection, l’exercice physique ou par d’autres facteurs. L’injection sous-cutanée dans la paroi abdominale
Il ne faut ni mélanger Lantus à une autre insuline, ni la diluer. Un mélange ou une dilution risquerait entraîne une absorption légèrement plus rapide qu’à partir des autres sites d’injection. Les patients
en effet de modifier le profil d’action en fonction du temps et un mélange pourrait provoquer une doivent être éduqués aux bonnes techniques d’injection. Insuffisance rénale, insuffisance hépatique,
précipitation. Chez l’enfant, l’efficacité et la sécurité n’ont été démontrées que lorsque Lantus est sujets âgés : les besoins en insuline peuvent être diminués. Il n’existe pas d’information clinique suffisante
administré le soir. L’expérience étant limitée, l’efficacité et la sécurité de Lantus n’ont pas pu être concernant l’utilisation d’Apidra chez l’enfant et l’adolescent. Les instructions d’utilisation mentionnées dans
démontrées chez l’enfant de moins de 6 ans. Insuffisance hépatique ou insuffisance rénale modérée la notice doivent être lues avec attention avant toute utilisation de SoloStar. Contre-indications :
à sévère : l’expérience étant limitée, l’efficacité et la tolérance de Lantus n’ont pu être évaluées Hypersensibilité à l’insuline glulisine ou à l’un des excipients. Hypoglycémie. Mises en garde
dans ces groupes de patients. Les instructions d’utilisation mentionnées dans la notice doivent et précautions d’emploi (*). Interactions (*). Grossesse et allaitement (*). Conduite des
être lues avec attention avant toute utilisation de SoloStar. Contre-indications : Hypersensibilité à véhicules et utilisation des machines (*). Effets indésirables (*). Surdosage (*). Propriétés
l’insuline glargine ou à l’un quelconque de ses excipients. Mises en garde et précautions d’emploi pharmacologiques (*) : Antidiabétiques, insuline et analogues d’action rapide. Incompatibilités (*) :
(*). Interactions (*). Grossesse et allaitement (*). Conduite des véhicules et utilisation des Conservation : Avant ouverture : A conserver au réfrigérateur (entre 2°C et 8°C), dans l’emballage
machines (*). Effets indésirables (*). Surdosage (*). Propriétés pharmacologiques (*) : extérieur et à l’abri de la lumière. Ne pas congeler. S’assurer que le récipient n’est pas en contact
Antidiabétiques, insuline et ses analogues, d’action lente. Incompatibilités (*). Conservation (*) : direct avec le compartiment congélateur ni avec des poches de congélation. Après la première
Avant ouverture : A conserver au réfrigérateur (entre 2°C et 8°C), dans l’emballage extérieur et utilisation, le produit peut être conservé jusqu’à 4 semaines maximum, à une température ne
à l’abri de la lumière. Ne pas congeler. S’assurer que le récipient n’est pas en contact direct avec dépassant pas 25°C. Ne pas mettre au réfrigérateur. Conserver le stylo à l’abri de la lumière. Liste
le compartiment congélateur ou avec des poches de congélation. Après la première utilisation : le II. AMM et prix : 377 220.0 (EU/1/04/285/032) : boîte de 5 stylos préremplis SoloStar de 3 ml –
produit peut être conservé jusqu’à 4 semaines maximum, à une température ne dépassant pas 43,27 Euros. Remb. Séc. Soc. 65 % - Collect. Titulaire de l’Autorisation de Mise sur le Marché :
25°C. Liste II. AMM et prix : 377 229.8 (EU/1/00/134/034) : boîte de 5 stylos préremplis SoloStar Sanofi-Aventis Deutschland GmbH. Représentant local : Sanofi-aventis france 1-13, bd Romain
de 3 ml - 67,49 euros. Remb. Séc. Soc. 65% - Collect. Titulaire de l’Autorisation de Mise sur le Rolland - 75014 PARIS - Tél. : 01 57 63 23 23. Information médicale et pharmacovigilance :
Marché : Sanofi-Aventis Deutschland GmbH. Représentant local : Sanofi-aventis france 1-13, bd N° Vert 0 800 394 000 – Fax : 01 57 62 06 02. Service stylos injecteurs d’insuline :
Romain Rolland 75014 PARIS Tél. : 01 57 63 23 23. Information médicale et pharmacovigilance : N° Vert 0 800 10 52 53. Date de révision : Octobre 2006/V1.
N° Vert 0 800 394 000 - Fax : 01 57 62 06 62. Service stylos injecteurs d’insuline :
N° Vert 0 800 10 52 53. Date de révision : Octobre 2006/V1. (*) Pour une information complémentaire, consulter la monographie complète
(*) Pour une information complémentaire, consulter la monographie complète
121
Grossesse gémellaire
FICHE PRATIQUE
Par Jean-Claude Pons, service de gynécologie-obstétrique, CHU, 38043 Grenoble Cedex 09.
R Suivi clinique
Ces grossesses à haut risque doivent être suivies
par un obstétricien. Les consultations, en
l’absence de problème particulier, ont lieu une
fois par mois dès le début de la grossesse.
[ Figure – Échographie 3D : grossesse gémellaire bichoriale
[
R
à 11 semaines d’aménorrhée.
Examens complémentaires
Les examens biologiques sont identiques
à ceux des grossesses uniques. Mais une En plus des examens habituels sont
particularité concerne les marqueurs de la recommandés une NFS dès le début de
trisomie 21 : s’ils peuvent être utilisés en cas de la grossesse, des prélèvements vaginaux
grossesse gémellaire, il ne faut pas méconnaître à la recherche d’une vaginose et, à partir
le risque augmenté de fausses couches de 22 SA, une bandelette urinaire tous
(amniocentèses plus nombreuses). La patiente les 15 jours pour dépister une bactériurie
doit en être clairement informée. La mesure de asymptomatique.
la clarté nucale avec des critères de qualité très Échographie mensuelle avec doppler et
stricts reste le meilleur marqueur de dépistage échographie du col à partir de 22 SA en cas
de la trisomie 21. de grossesse gémellaire bichoriale.
Échographie tous les 15 jours avec doppler
et échographie du col à partir de 17 SA en cas
À retenir de grossesse gémellaire monochoriale.
– Distinguer les grossesses monochoriales des bichoriales
est essentiel.
– L’échographie de 12 SA fait le diagnostic de grossesse
R Surveillance intensifiée
Consultation hebdomadaire avec surveillance
gémellaire et du type : bichoriale (cloison épaisse, signe du rythme cardiaque fœtal (intérêt de la sage-
du lambda) ou monochoriale (cloison fine ou absence femme à domicile) :
de cloison). Dans ce dernier cas, elle recherche des signes
– pour une grossesse bichoriale, à partir
prédictifs du syndrome transfuseur-transfusé (mesure de
la clarté nucale). de 34 SA, et plus tôt si complications.
– En cas de tocolyse, utiliser l’atosiban (Tractocile) ; – pour une grossesse monochoriale, à partir
les β-mimétiques ainsi que les anticalciques sont contre- de 24 SA.
R
indiqués.
– Le suivi doit être médical mais aussi social et Arrêt de travail
psychologique. L’entretien du 4e mois, réalisé par un La réduction de l’activité maternelle est
médecin ou une sage-femme, devrait être systématique.
essentielle. Les congés de maternité sont plus
– Dans chaque département, les futurs parents peuvent
longs, et les arrêts de travail complémentaires,
s’adresser à l’association Jumeaux et plus (soutien et mine
d’informations). souvent nécessaires, peuvent débuter entre
20 et 24 SA.
R
FICHE PRATIQUE
Accouchement
Si menace d’accouchement prématuré avant Que dire à vos patientes ?
33 SA, la tocolyse est indiquée pour permettre
– Dès le début de la grossesse, s’informer sur les
le transfert dans un centre de niveau III et la
soutiens et les aides organisés pour la mère et la famille
corticothérapie. Tocolytique conseillé : l’atosiban à la sortie de la maternité.
(même efficacité que les β-mimétiques mais – Ne pas minimiser les difficultés de la grossesse,
moins d’effets secondaires). de l’accouchement et surtout des premières années.
Pour les grossesses bichoriales, le terme – L’allaitement maternel est possible et doit être
optimal est compris entre 36 et 39 SA ; encouragé.
l’accouchement doit avoir lieu avant 39 SA – Travailler au développement de chaque enfant
(sinon une surveillance intensive doit être mise en reconnaissant ses problèmes spécifiques, en particulier
dans le domaine du langage et de l’éducation.
en place). L’accouchement est à risque et
nécessite un obstétricien senior, un pédiatre
et un anesthésiste.
Pour les grossesses monochoriales, Une malformation grave chez l’un des jumeaux
mono-amniotiques, surveillance intensive pose le problème de l’interruption sélective
à partir de 26 SA en maternité de niveau III. avec ses difficultés techniques mais aussi
Pour la plupart des équipes, naissance vers psychologiques. La prise en charge ne se conçoit
34-36 SA, certaines pratiquant une césarienne que dans un centre pluridisciplinaire de
et d’autres l’accouchement par voie vaginale. diagnostic prénatal.
R Risques spécifiques
Le syndrome transfuseur-transfusé ne survient
La mort in utero d’un jumeau est plus
fréquente en cas de grossesse monochoriale
(risque lié au syndrome transfuseur-transfusé ou
qu’en cas de grossesse monochoriale à l’enroulement des cordons en cas de grossesse
(anastomoses vasculaires entre les 2 placentas). mono-amniotique). Autre cause fréquente :
Dans 15 % des cas, ces anastomoses sont l’hypertension artérielle.
fonctionnelles et le syndrome apparaît. Les accidents funiculaires (nœud, circulaire,
En l’absence de traitement, l’évolution se fait ceinture, bretelle et enroulement des cordons)
vers l’avortement spontané au 2e trimestre. font toute la gravité des grossesses mono-
La coagulation des anastomoses placentaires amniotiques.
par laser Yag sous contrôle fœtoscopique Les siamois, généralement dépistés à
a transformé le pronostic de ces grossesses. l’échographie du 1er trimestre, sont à l’origine
d’une demande d’interruption médicale de
grossesse.
Hidradénite suppurée
FICHE PRATIQUE
Par Jean Revuz, 11, Chaussée de la Muette, 75016 Paris.
R Clinique
Débute habituellement après la puberté, sévérité
maximale à l’âge de 20-30 ans.
Lésion précoce : un nodule solitaire, douloureux,
« muet » durant des semaines ou des mois, avec
des épisodes inflammatoires, douloureux et
récidivants.
Lésion arrondie, sans nécrose centrale et Hidradénite suppurée
profonde (à la différence d’une furonculose, axillaire ; stade 2 de
Hurley dont 1 sévère,
erreur fréquente). en haut.
Durée moyenne d’un nodule douloureux :
7 jours, mais plusieurs peuvent co-exister ou – stade 1: abcès unique ou multiples sans
se chevaucher, ne laissant aucun répit. fistule et sans cicatrice ;
Les nodules peuvent rester « aveugles » c’est-à- – stade 2 : abcès récidivant avec sinus, tunnels
dire ne pas s’abcéder mais au fil de l’évolution, et cicatrices. Une ou plusieurs lésions
la majorité d’entre eux forment un abcès et se séparées par de la peau saine ;
fistulisent, évacuant un contenu purulent. D’où – stade 3 : atteinte diffuse ou quasi diffuse avec
fistules et tunnels avec écoulement intermittent abcès et fistules interconnectées et cicatrices
de matériel séropurulent et sanguinolent. hypertrophiques ;
Fréquents comédons séquellaires multipores – guide le choix entre traitement médical ou
ou unipores. chirurgie limitée, au stade 1, et chirurgie
Cicatrisation avec une fibrose dense : radicale d’exérèse au stade 3.
plaques indurées dans les aisselles surtout
et accessoirement dans les aines, comme des
bandes linéaires en relief. Pas d’adénopathie.
R Diagnostics différentiels
Furoncles, anthrax, furonculose dans les
Sites atteints : la région inguinale, les aisselles, formes de début. Infection des glandes de
la zone péri-anale et périnéale, les seins et les plis Bartholin. Kystes épidermiques enflammés ou
sous- et intermammaires, les fesses. Chez la non enflammés. Lymphogranulome vénérien,
femme, aisselles, aine et région sous-mammaire ; scrofuloderme, actinomycose. Fistules
chez l’homme, zone périnéale et péri-anale, fesses. congénitales.
Sévérité et évolution variables mais toujours Mais la maladie est surtout méconnue : les
chroniques. nodules abcédés sont drainés puis méchés aux
Formes cliniques. Certaines sont « bénignes », urgences – un supplice pour les patients – sans
intermittentes ; d’autres sévères, progressives, que la chronicité ni les récidives aient attiré
avec des exacerbations aiguës et des rémissions l’attention…
conduisant à des tableaux impressionnants et
invalidants : douleur, inconfort, tuméfactions,
écoulements sérosanglants, parfois malodorants
R Étiologie
Histoire familiale chez 30-40 % des patients.
perturbent gravement la qualité de vie. 80 % sont fumeurs mais le tabac n’est pas un
Classification de Hurley (ancienne mais utile) : facteur de risque reconnu.
Phase chronique
FICHE PRATIQUE
R Stratégie thérapeutique
Guérison définitive si exérèse chirurgicale large
récidivant dans la même localisation. Peu morbide.
Attention aux excisions insuffisantes avec
suppuration postopératoire et désunion de suture.
mais à n’envisager qu’en cas de maladie avancée L’extériorisation avec ouverture des sinus sans
(stade 3 ou stade 2 avancé). À l’inverse, dans les couverture peut être une option avant la
phases précoces : traitements plus modérés chirurgie large. Des récidives surviennent
médicaux ou chirurgicaux ne sont pas cependant.
L’auteur délcare n’avoir aucun conflit d’intérêts concernant les données publiées dans cet article.
Hypotension orthostatique
FICHE PRATIQUE
Par Maxime Godard, Marie Brihier, Marc Verny, Jacques Boddaert,
centre de gériatrie, CHU Pitié-Salpêtrière, 75651 Paris Cedex 13. maxime.godard@psl.aphp.fr
R Définition et mesure
– Définition : baisse de la PAS 20 mmHg et/ou
Pathologies
aiguës
• Troubles
du SNA • Hypertension
artérielle
R
Intermédiaires : peur de la chute, syndrome post-chute,
troubles cognitifs, restriction d’activité, perte d’autonomie Aspects cliniques
motrice.
Indirectes : altération de la qualité de vie, hospitalisation, – Souvent asymptomatique, le contexte
entrée en institution. (orthostatisme, changements de position) est
l’élément le plus évocateur du diagnostic.
R
– Pas d’efficacité des autres thérapeutiques
Traitement (inhibiteurs des prostaglandines, méthylxanthine,
M. Godard déclare n’avoir aucun conflit d’intérêts concernant cet article.
FICHE PRATIQUE
Par Henri Lellouche, unité rhumatologique des affections de la main, hôpital Lariboisière, 75475 Paris Cedex 10 ;
Institut de l’appareil locomoteur Nollet, 75017 Paris.
R Le contexte
La compression du nerf médian au poignet,
responsable du syndrome du canal carpien, est
un motif fréquent de consultation. Les formes
idiopathiques sont le plus souvent liées à des
ténosynovites des fléchisseurs non spécifiques
TOUS DROITS RESERVES-LA REVUE DU PRATICIEN MEDECINE GENERALE
R Un diagnostic facile
Des paresthésies nocturnes dans le territoire 1
médian (partie palmaire des 3 ou 4 premiers
doigts) aggravées par la flexion (test de Phalen)
ou la percussion (test de Tinel) sur le poignet et
soulagées par des mouvements de mobilisation
des mains sont très évocatrices de syndrome du
canal carpien.
En cas de doute, un électromyogramme (voire
une échographie) peut être utile.
R Comment infiltrer ?
Les conditions d’asepsie sont classiques 3
(désinfection iodée large, répétée et soigneuse)
et l’aiguille est une 5/10, 16 mm. Le patient est Fig. 1 – Repérer le point d’injection en dedans de la saillie
palpable du palmaris longus.
en position assise ou en décubitus dorsal, Fig. 2 – Faire saillir les tendons des palmaires.
poignet en supination et légère flexion palmaire. Fig. 3 – Mettre le poignet en légère flexion palmaire.
Le meilleur repère est le point situé au dessus
du pli de flexion supérieur du poignet en dedans le contact avec le tronc du nerf médian (fig. 1).
de la saillie palpable du petit palmaire, et non La flexion contrariée de la main permet de
comme certains le recommandent entre les mieux voir la saillie des tendons (fig. 2). La
tendons des deux palmaires, où l’on risque alors position du poignet en légère flexion ouvre
RÉFÉRENCES
l’espace du canal et facilite l’injection sans 1. Lermusiaux JL, Lellouche H, Badois FJ, Teyssedou JP, Roulot E.
tension (fig. 3). L’aiguille, enfoncée jusqu’à la Le syndrome du canal carpien : mise au point. Attitudes
pratiques. In : La main rhumatologique. Paris: Med-Line Éditions;
garde, suit un trajet oblique en bas et 2003:123-30.
légèrement en dedans. L’injection de 1,5 à 2 mL 2. Nalamachu S, Crockett RS, Mathur D. Lidocaine patch 5 for
du dérivé cortisoné doit se faire sans sensation de carpal tunnel syndrome: how it compares with injections: a pilot
study. J Fam Pract 2006;55:209-14.
résistance (fig. 4).
3. Agarwal V, Singh R, Sachdev A, Wiclaff , Shekhar S, Goel D. A
Le geste non douloureux peut être plus prospective study of the long-term efficacy of local methyl
confortable après application d’un patch prednisolone acetate injection in the management of mild carpal
tunnel syndrome. Rheumatology (Oxford) 2005;44:647-50.
anesthésique.2
4. Ly-Pen D, Andreu JL, de Blas G, Sanchez-Olaso A, Millan I.
Une réaction douloureuse immédiate ou Surgical decompression versus local steroid injection in carpal
secondaire est possible, mais rare avec la tunnel syndrome: a one-year, prospective, randomized, open,
prednisolone. Un ménagement de la main est controlled clinical trial. Arthritis Rheum 2005;52:612-9.
Nerf médian
Petit palmaire
Grand palmaire
Point d’injection
Long fléchisseur
du pouce
Ligament annulaire
antérieur du carpe
Rameau palmaire
du médian
IRM en neurologie
FICHE PRATIQUE
Par Laurent Piérot, service de radiologie, CHU-hôpital Maison-Blanche, 51092 Reims Cedex. lpierot@gmail.com
R
tumeurs cérébrales les plus fréquentes ; 25 %
Pathologies sont uniques et 75 % multiples. Cancers le plus
cranio-encéphaliques souvent en cause : bronchiques et mammaires.
Métastases cérébrales bien visibles après
Accidents vasculaires
injection de gadolinium sous forme d’une prise
Diagnostic extrêmement précoce des AVC de contraste nodulaire ou annulaire.
ischémiques (dès la première heure, fig. 1) Tumeurs se développant en dehors des
permettant la mise en œuvre de thrombolyse structures cérébrales, soit dans les méninges
R Pathologies
médullo-rachidiennes
Seule cette technique montre précisément
la moelle épinière et les racines.
Fig. 5 – Tumeur méningée Fig. 6 – Neurinome du VIII.
(méningiome). Diagnostic des tumeurs médullaires,
des malformations vasculaires, et des atteintes
inflammatoires et infectieuses de la moelle.
Autres affections
Élément fondamental du diagnostic de la SEP.
R Conclusion
Intérêt majeur dans le diagnostic des AVC,
On voit de façon précise les plaques des tumeurs cérébrales, des affections
de démyélinisation et on peut, notamment grâce démyélinisantes.
à l’injection de produit de contraste, préciser Apport plus limité pour les maladies
le caractère actif ou non de la maladie (fig. 7). dégénératives (Alzheimer ou Parkinson).
Pour les pathologies infectieuses cranio- Référence en pathologie médullo-rachidienne,
encéphaliques relativement peu fréquentes seule technique montrant précisément la moelle.●
237
FICHE PRATIQUE
Larmoiement : que faire ?
Par Bruno Fayet, Emmanuel Racy, service d’ophtalmologie, Hôtel-Dieu, AP-HP, 75181 Paris Cedex 04.
238
FICHE PRATIQUE
Étiologies les plus fréquentes : corps étrangers Si sténoses anatomiques, deux interventions
intracornéens, érosions récidivantes, dystrophies possibles :
superficielles, accidents de lentilles (la retirer – intubation des voies lacrymales2 (cathétérisme
et adresser le patient avec lentilles et étuis), à demeure de la voie lacrymale d’excrétion par
ulcérations de cornées (traumatiques, un fil de silicone souple) ;
herpétiques...). – dacryocystorhinostomie3 (drainage du sac
lacrymal dans le méat moyen de la fosse nasale en
Larmoiements par hypo-excrétion court-circuitant le canal lacrymo-nasal obturé. ●
Dits « passifs » (avec ou sans sécrétions associées),
ils sont le plus souvent isolés et chroniques. RÉFÉRENCES
1. Ducasse A. L’appareil lacrymal. Paris: Elsevier; 2006.
– Vérifier que la marge palpébrale qui supporte
2. Fayet B, Ruban JM. Intubations des voies lacrymales.
la rivière lacrymale est bien au contact du globe In: Ducasse A, ed. Les voies lacrymales, 1re ed. Paris: Masson;
oculaire. Les voies lacrymales sont perméables 2006: 429-55.
lors de l’exploration instrumentale (sondage 3. Katowitz JA, Low JE, Covici SJ, Goldstein JB. Probing and
silastic intubation. In: Katowitz JA, ed. Pediatric oculoplastic
et/ou lavage des voies lacrymales).
surgery. New York: Springer; 2002: 309-24.
– Traitement, lorsqu’il est nécessaire : chirurgical.
– Pour les ectropions (gouttière décollée
de sa toiture) : repositionner la rivière lacrymale Les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêts
concernant les données publiées dans ce texte.
au contact de l’œil.
Pelade
FICHE PRATIQUE
Par Vincent Descamps, service de dermatologie,
hôpital Bichat-Claude-Bernard, 75877 Paris Cedex 18.
vincent.descamps@bch.aphp.fr
1 2
Plaques alopéciques multiples d’apparition
brutale chez le sujet jeune en bonne santé.1
Fréquente, souvent inquiétante pour le patient
mais la repousse est le plus souvent spontanée.
Le rassurer et ne pas ignorer une autre cause
d’alopécie nécessitant examens complémentaires 4
et traitement spécifique.
R
Fig. 1 – Pelade en plaques
multiples.
Qu’est-ce que la pelade ? Fig. 2 – Pelade décalvante
quasi-totale.
Maladie auto-immune, parmi les plus Fig. 3 – Pelade en plaques
fréquentes, dirigée contre les follicules pileux de la barbe.
3
Fig. 4 – Repousse blanche au
(présents, ils n’achèvent pas leur maturation).2 centre d’une plaque de pelade.
Au cours de la vie, peut toucher 2 % de la
population.
Facteurs étiologiques retenus :
– immunologiques : association possible avec
R Évolution
Repousse spontanée au bout de plusieurs
d’autres maladies auto-immunes (thyroïdite, semaines, débutant par des duvets blancs
vitiligo…) ; infiltrat lymphocytaire T péripilaire au centre de la plaque qui se repigmentent
sur des lésions précoces ; progressivement (fig. 4).
– génétiques : cas familiaux parfois retrouvés, Chez les sujets plus âgés, la pelade épargne
prévalence plus importante en cas de trisomie 21 ; souvent les cheveux blancs, ce qui fait que
– terrain atopique également plus fréquent ; la chevelure semble blanchir du jour au
– psychologiques (déclenchée par le stress ? lendemain (syndrome de Marie-Antoinette).
attention, ce n’est pas une maladie psycho-
somatique). R Pronostic
R Un diagnostic clinique
Alopécie localisée non cicatricielle (fig. 1) :
Récidives fréquentes et imprévisibles.
Mauvais pronostic si : début précoce
prépubertaire, multiplicité des plaques, pelade
le cuir chevelu est sain, le plus souvent décalvante totale, atteinte de la région
complètement glabre, parfois un peu occipitale, des cils, des ongles ou durée
hypotonique (plus souple) par rapport d’évolution supérieure à un an.
à une zone saine. Pas d’érythème, ni squame,
ni atrophie par opposition aux alopécies dites
cicatricielles (pseudo-pelade).
R Examens complémentaires
Aucun bilan (ni biopsie, ni examen biologique)
L’alopécie en aires peut se généraliser (pelade en l’absence de point d’appel particulier.
décalvante totale, fig. 2), voire atteindre l’ensemble Les formes atypiques (diffuse, anomalie
des zones pileuses (pelade universelle). du cuir chevelu) justifient un avis spécialisé
En périphérie des plaques circonscrites sont et doivent faire rechercher d’autres étiologies.
visibles des cheveux en point d’exclamation Si maladie auto-immune associée (diabète,
ou très courts, d’aspect cadavériques, sortes thyroïdite, vitiligo, psoriasis…), examen
de pseudo-comédons visibles avec un dermato- complet systématique. Les examens
scope ou une loupe. Signe récemment décrit : complémentaires sont alors orientés…
un halo jaunâtre périfolliculaire caractéristique.
Poils, sourcils, cils peuvent être atteints (fig. 3).
De même que les ongles (micro-ponctuations
R Diagnostics différentiels
Pas dans les formes typiques.
de la tablette unguéale donnant une consistance Si plaque alopécique localisée
rugueuse, parfois stries longitudinales). – Pseudo-pelades : le cuir chevelu est anormal
VARNOLINE CONTINU, comprimé pelliculé désogestrel / éthinylestradiol FORME ET COMPOSITION * Comprimé pelliculé blanc contenant 0,150 mg de désogestrel et 0,030 mg d’éthinylestradiol. Excipients : Comprimé blanc : amidon de pomme de terre, polyvidone, acide stéarique, silice colloïdale anhydre, dl-A-tocophérol,
lactose monohydraté, hypromellose, macrogol 400, dioxyde de titane, talc. Comprimé vert : amidon de maïs, stéarate de magnésium, lactose monohydraté, hypromellose, macrogol 400, dioxyde de titane, talc, oxyde de fer jaune, indigotine laque. INDICATION THERAPEUTIQUE Contraception orale. POSOLOGIE ET MODE
D’ADMINISTRATION * Prendre régulièrement et sans oubli 1 comprimé par jour au même moment de la journée, pendant 28 jours consécutifs (1 comprimé blanc les 21 premiers jours, 1 comprimé vert les 7 jours suivants). Début de contraception orale : 1er comprimé à prendre le 1er jour des règles. Relais d’un autre estroprogestatif :
1er comprimé : après un arrêt de 7 jours si la précédente plaquette contenait 21 comprimés (6 jours si elle en contenait 22 et sans intervalle si elle en contenait 28). En cas d’absence d’hémorragie de privation pendant les 6 ou 7 jours qui suivent l’arrêt de la pilule précédente, s’assurer de l’absence de grossesse avant de commencer
le traitement. Cas d’oubli d’un ou de plusieurs comprimé L’oubli d’un comprimé expose à un risque de grossesse. Si oubli < 12 heures : prendre immédiatement le comprimé oublié et poursuivre le traitement normalement en prenant le comprimé suivant à l’heure habituelle. Si oubli > 12 heures : la sécurité contraceptive n’est
plus assurée. Prendre immédiatement le dernier comprimé oublié et poursuivre le traitement contraceptif oral jusqu’à la fin de la plaquette, en utilisant simultanément une autre méthode contraceptive de type mécanique jusqu’à la reprise de la plaquette suivante, y compris pendant les règles. CONTRE-INDICATIONS Ce médicament
est contre-indiqué dans les situations suivantes : - accidents thrombo-emboliques ou antécédents thrombo-emboliques artériels (en particulier infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral) ; - accidents thrombo-emboliques ou antécédents thrombo-emboliques veineux (phlébite, embolie pulmonaire) avec ou sans facteur
déclenchant ; - affections cardiovasculaires : hypertension artérielle, coronaropathies, valvulopathies, troubles du rythme thrombogènes ; - pathologie oculaire d’origine vasculaire ; - diabète compliqué de micro- ou de macro-angiopathie ; - tumeurs malignes du sein et de l’utérus ; - affections hépatiques sévères ou récentes ;
- tumeurs hypophysaires ; - hémorragies génitales non diagnostiquées ; - connectivites ; - porphyries ; - en association avec le ritonavir ; - hypersensibilité aux substances actives ou à l’un des excipients. Ce médicament est généralement déconseillé dans les situations suivantes : - tabagisme ; - affections métaboliques : diabète
non compliqué, hyperlipidémies (hypertriglycéridémie, hypercholestérolémie) ; - obésité (indice de masse corporelle = Poids/Taille2 r 30 kg/m2) ; - otosclérose ; - tumeurs bénignes du sein et dystrophies utérines (hyperplasie, fibrome) ; - hyperprolactinémie avec ou sans galactorrhée ; - insuffisance rénale ; - cholestase récurrente
ou prurit récidivant lors d’une grossesse antérieure ; - herpès gestationis ; - en association avec les inducteurs enzymatiques (cf. Interactions avec d’autres médicaments et autres formes d’interactions) ; - allaitement (cf. Grossesse et Allaitement). MISES EN GARDE SPECIALES ET PRECAUTIONS D’EMPLOI * Mises en garde
spéciales RISQUE THROMBO-EMBOLIQUE ARTERIEL ET VEINEUX Avant la prescription d’une contraception orale estroprogestative, rechercher systématiquement les facteurs de risque thromboembolique artériel et veineux, prendre en compte les contre-indications ou précautions d’emploi. La survenue de symptômes pouvant
faire craindre l’imminence d’une complication impose l’arrêt du traitement : céphalées importantes et inhabituelles, troubles oculaires, élévation de la tension artérielle, signes cliniques de phlébite et d’embolie pulmonaire. 1. Risque thrombo-embolique VEINEUX L’utilisation de tout contraceptif œstroprogestatif oral augmente le
risque d’accident thromboembolique veineux par rapport à une non-utilisation. Ce risque thromboembolique veineux est plus élevé pendant la première année d’utilisation, mais reste cependant inférieur au risque d’accident thromboembolique veineux survenant pendant la grossesse et estimé à 60 cas pour 100 000 grossesses.
Dans 1 à 2% des cas, ces accidents ont une évolution fatale. Plusieurs études épidémiologiques ont montré que les femmes prenant une pilule oestroprogestative contenant de l’éthinylestradiol, le plus souvent à la dose de 30 μg, associé au désogestrel ont un risque d’accident thromboembolique veineux plus élevé que les femmes
prenant une pilule oestroprogestative contenant moins de 50 μg d’éthinylestradiol et du lévonorgestrel. Pour les spécialités contenant 30 μg d’éthinylestradiol associé au désogestrel ou au gestodène, le risque relatif de survenue d’un accident thromboembolique veineux est estimé entre 1,5 et 2,0 par rapport aux contraceptifs
contenant moins de 50 μg d’éthinylestradiol et du lévonorgestrel. Dans ce dernier cas, l’incidence d’un accident thromboembolique veineux est d’environ 20 cas pour 100 000 années-femmes d’utilisation. Pour le désogestrel et le gestodène, l’incidence est d’environ 30 à 40 cas pour 100 000 années-femmes d’utilisation : soit
10 à 20 cas supplémentaires pour 100 000 années-femmes d’utilisation. Chez les femmes utilisant des contraceptifs pour la première fois, et tout au long de la première année d’utilisation, ce risque relatif serait plus important quelque soit l’association oestroprogestative utilisée. Facteurs de risque thrombo-emboliques veineux :
- antécédents personnels thrombo-emboliques avec ou sans facteur déclenchant, obésité (cf. Contre-indications) ; - intervention chirurgicale, immobilisation prolongée, post-partum ; - antécédents familiaux ; - varices (cf. Précautions d’emploi). 2. Risque thrombo-embolique ARTERIEL Les données disponibles sur le risque
d’infarctus du myocarde ne permettent pas de conclure à un risque différent entre les utilisatrices de contraceptifs oraux de 2ème et de 3ème génération. Le risque thrombo-embolique artériel associé à la prise de contraceptifs oraux augmente avec l’âge et le tabagisme. C’est pourquoi les femmes de plus de 35 ans sous contraceptif
oral doivent impérativement cesser de fumer. Autres facteurs de risque thrombo-emboliques artériels : - certaines affections cardiovasculaires : HTA, coronaropathies, valvulopathies, troubles du rythme thrombogènes ; diabète ; dyslipidémies (cf. Contre-indications) ; - âge. CANCERS GYNECOLOGIQUES : Les données publiées ne
sont pas de nature à remettre en cause l’utilisation des contraceptifs oraux dont les bénéfices sont nettement supérieurs aux risques éventuels. Par ailleurs, la contraception orale diminue le risque de cancer de l’ovaire et de l’utérus (endomètre). Précautions particulières d’emploi Un examen médical est nécessaire avant et en
cours de traitement ; les contrôles porteront essentiellement sur : poids, tension artérielle, seins, appareil génital, frottis cervico-vaginaux, triglycéridémie et cholestérolémie, glycémie. Une surveillance attentive doit être exercée chez les patientes présentant : épilepsie, migraine, asthme, antécédents vasculaires artériels familiaux
et varices. La survenue de troubles digestifs intercurrents dans les 4 heures suivant la prise, tels que vomissements ou diarrhée sévère peut entraîner une inefficacité transitoire de la méthode, et imposer la conduite à tenir préconisée en cas d’oubli de moins de 12 heures.Si ces épisodes se répètent, il est alors nécessaire d’associer
une autre méthode contraceptive en particulier de type mécanique (préservatif masculin, spermicides, ...) jusqu’à la reprise de la plaquette suivante. Des métrorragies et des spottings peuvent apparaître, plus particulièrement pendant les premiers mois d’utilisation. Ils cessent en général spontanément et il n’y a pas lieu d’interrompre
le traitement. Si ces saignements persistent ou apparaissent pour la première fois après une utilisation prolongée, la recherche d’une éventuelle cause organique s’impose. En cas de chloasma apparu lors d’une grossesse, il est recommandé d’éviter les expositions solaires. Ce médicament contient 50,56 mg à 55,17 mg de lactose
monohydraté par comprimé. En tenir compte chez les patients atteint d’une pathologie rare telle qu’une intolérance au galactose, un déficit en lactate de Lapp ou un syndrome de malabsorption du glucose ou en cas de régime dépourvu de lactose. INTERACTIONS AVEC D’AUTRES MEDICAMENTS ET AUTRES FORMES
D’INTERACTIONS * Association contre-indiquée : Ritonavir. Associations déconseillées : Inducteurs enzymatiques : anticonvulsivants (phénobarbital, phénytoïne, primidone, carbamazépine) ; rifabutine ; rifampicine ; griséofulvine ; modafinil. Associations à prendre en compte : Ciclosporine ; flunarizine. GROSSESSE ET
ALLAITEMENT * Grossesse : non indiqué. Allaitement : (cf. Contre-indications) : déconseillé. EFFETS INDESIRABLES * Relativement rares mais devant faire interrompre le traitement : accidents thrombo-emboliques artériels (en particulier infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral) ; accidents thrombo-emboliques
veineux (phlébite, embolie pulmonaire) ; hypertension artérielle, coronaropathies ; hyperlipidémies (hypertriglycéridémie et/ou hypercholestérolémie), diabète ; mastodynie sévère, mastopathie bénigne ; adénome hypophysaire à prolactine (éventuellement révélé par une galactorrhée) ; céphalées importantes et inhabituelles, migraines,
vertiges, modification de la vision ; exacerbation d’une comitialité ; adénome hépatique, ictères cholestatiques ; chloasma. Plus fréquents, n’empêchant pas habituellement la poursuite du traitement mais pouvant faire envisager un changement du type d’estroprogestatif : nausées, céphalées banales, prise de poids, irritabilité,
jambes lourdes ; tension mammaire, saignements intermenstruels, oligoménorrhée, aménorrhée, modification de la libido ; irritation oculaire par les lentilles de contact. Rarement : acné, séborrhée, hypertrichose. Autres : lithiase biliaire. Effets à l’arrêt du traitement : aménorrhées post-thérapeutiques, aménorrhées avec anovulation.
Le risque d’accident thomboembolique veineux augmente chez toutes les femmes prenant un contraceptif œstroprogestatif. Pour les informations concernant le risque thromboembolique veineux des différentes pilules oestroprogestatives, voir Mises en garde spéciales et précautions d’emploi. SURDOSAGE * Signes digestifs (nausée,
vomissements…) et troubles du cycle. PROPRIETES PHARMACODYNAMIQUES ET PHARMACOCINETIQUES * Classe pharmacothérapeutique : Progestatif et estrogènes en association fixe, code ATC G03AA. Liste I AMM 338 538-3 (28 mars 1995, rév 22 juin 2009) : 21 comprimés blancs et 7 comprimés verts sous plaquette
thermoformée (PVC/Aluminium) ; boîte de 1. Prix 2,90E AMM 338 540-8 (28 mars 1995, rév 22 juin 2009) : 21 comprimés blancs et 7 comprimés verts sous plaquette thermoformée (PVC/Aluminium) ; boîte de 3. Prix 7,28E Remboursé par la Sécurité sociale à 65 % (VARC/mlr-0907-01) Schering-Plough 34 avenue Léonard
de Vinci - 92400 Courbevoie Tél. : 01 80 46 40 40 * Pour une information plus complète, consulter le dictionnaire Vidal ou le répertoire des spécialités pharmaceutiques de l’Afssaps sur le site : www.afssaps.sante.fr
Schering-Plough traite des données personnelles dans le cadre de ses relations avec les professionnels de santé. Ce traitement permet à Schering-Plough de dispenser une information médicale sur ses spécialités en rapport avec les besoins des praticiens, mener des actions de formation ou d’information, conduire des études de
marché, mettre en place des collaborations scientifiques ou des actions de recherche, ainsi qu’éventuellement dans le cadre de relations commerciales. Ces données collectées peuvent être destinées à certains prestataires de Schering-Plough. Conformément aux articles 38 et suivants de la loi du 6 janvier 1978, dite «Informatique
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339
FICHE PRATIQUE
Photoprotection :
modalités pratiques et conseils
Par Delphine Kérob, service de dermatologie, hôpital Saint-Louis, APHP, 75010 Paris. delphine.kerob@sls.aphp.fr
R Quels phototypes
sont les plus fragiles ?
Nous ne sommes pas tous égaux vis-à-vis du
soleil, et notre sensibilité dépend du phototype
(couleur de la peau, des yeux et des cheveux).
Il permet de classer les individus selon la réaction
de leur peau lors d’une exposition solaire
(tableau).
La photoprotection est adaptée au type de
peau (plus intense pour les phototypes I à III).
340
FICHE PRATIQUE
TABLEAU RÉACTIONS AU SOLEIL EN FONCTION DES PHOTOTYPES
Réaction au soleil Type
Phototype I Ne bronze pas, attrape systématiquement Peau très claire, taches de rousseur,
des coups de soleil cheveux blonds ou roux
Phototype II Bronze difficilement, attrape souvent des coups de soleil Peau très claire, cheveux blonds ou châtains,
des taches de rousseur apparaissent au soleil, yeux clairs
Phototype III A parfois des coups de soleil, bronze progressivement Peau claire, cheveux blonds ou châtains
Phototype IV Attrape peu de coups de soleil, bronze bien Peau mate, cheveux châtains ou bruns, yeux foncés
Phototype V A rarement des coups de soleil, bronze facilement Peau foncée, yeux foncés
Phototype VI Peau foncée, n’a jamais de coups de soleil Peau noire
mouillés arrêtent moins les UV. Les couleurs protection solaire ne seront visibles que dans
foncées protègent mieux. 20 à 30 ans ; les efforts doivent donc aussi se
– Rester à l’ombre, mais ne pas oublier de se concentrer sur le dépistage précoce des lésions
protéger, en particulier sur le sable, du fait de cutanées suspectes.
la réflexion des UV (présente sous le parasol).
– Appliquer sur les zones découvertes des L’auteur déclare n’avoir aucun
conflit d’intérêts concernant cet article.
écrans solaires d’indice élevé* (indice de
protection IP > 30 pour les phototypes III et IV,
RÉFÉRENCES
50 pour les phototypes I et II) toutes les deux
heures et après chaque bain de mer ou en 1. Autier P, Boniol M, Doré JF. Sunscreen use and increased
duration of intentional sun exposure: still a burning issue.
piscine. Int J Cancer 2007;121:1-5.
– S’enduire ne signifie pas augmenter la durée 2. Autier P, Doré JF, Reis AC, et al. Sunscreen use and
d’exposition. intentional exposure to ultraviolet A and B radiation: a
– Se méfier du soleil en mer ou en altitude, en double blind randomized trial using personal dosimeters.
Br J Cancer 2000;83:1243-8.
raison de la forte réflexion des UV sur la neige,
3. International Agency for Research on Cancer Working
l’eau et le sable ; se méfier du vent et des Group on artificial ultraviolet (UV) light and skin cancer.
nuages. The association of use of sunbeds with cutaneous malignant
– Ne pas exposer les nourrissons et enfants de melanoma and other skin cancers: a systematic review.
Int J Cancer 2007;120:1116-22.
moins de 2 ans.
Ponction-infiltration du genou
FICHE PRATIQUE
Par Henri Lellouche, Institut de l’appareil locomoteur Nollet, hôpital Lariboisière, 75475 Paris Cedex 10.
R Conditions pratiques
– Vérifier l’absence de fièvre, d’infection
cutanée en regard du site de ponction, d’allergie
à l’un des produits.
La prise d’un anti-agrégant plaquettaire, voire
même d’un AVK, n’est plus une contre-indication
formelle. Un diabète instable contre-indique
l’injection d’un dérivé cortisoné.
– Matériel variable d’un opérateur à l’autre :
avec une aiguille de 0,7 ou 0,8 mm de diamètre
(verte) et de 5 ou 6 mm de long (montée sur
une seringue de 5 ou 10 mL), on ponctionne un 2
liquide épais ou visqueux (geste le plus souvent
indolore).
– Asepsie. Au plan médico-légal, compenser
l’absence de gants par un lavage des mains
[ Fig.1 – Tenir la rotule dans la main entre le pouce et l’index.
Fig. 2 – Rechercher du liquide en retirant doucement la
seringue tout en aspirant. [
prolongé et soigneux devant le patient. Utiliser
un dérivé hydro-alcoolique antiseptique. puis dans l’hypoderme avec la seringue prévue
– Ne pas raser systématiquement les poils pour la ponction (gros genoux).
(plaies cutanées augmentant le risque septique). Les repères sont palpatoires. Tenir la rotule
Préférer une épilation soit avec une petite dans la main entre le pouce et l’index (fig. 1),
tondeuse de chirurgien, soit avec une crème repérer son bord latéral externe, marquer avec
dépilatoire. l’ongle l’endroit exact où sera placée l’aiguille,
– Désinfecter largement avec un produit iodé. éviter de piquer le réseau veineux superficiel.
Geste quasiment indolore (si on traverse En subluxant la rotule, glisser l’aiguille sous
rapidement la peau, sans toucher le périoste). la peau, l’orienter pour la placer sous la partie
Dans certains cas, une anesthésie locale peut être haute de la rotule, rechercher du liquide en
utile : patch anesthésique (patients pusillanimes), retirant doucement la seringue tout en aspirant
ou injection de Xylocaïne à 0,5 % dans le derme (fig. 2). La ponction doit être rapide.
3 5
4 6
Fig. 3 – Pincement majeur ou subluxation peuvent Fig. 5 – Voie sous-quadricipitale externe en cas
compliquer le geste. d’épanchement abondant.
Fig. 4 – Voie sous-rotulienne interne si passage en Fig. 6 – La ponction genou fléchi, réputée simple,
externe difficile. diminue les chances d’aspirer du liquide.
R Les difficultés
pouvant être chassé dans le compartiment
postérieur du genou.
– Genou volumineux (panicule adipeux) :
prendre le temps de repérer la rotule, de bien
palper ses bords, d’étudier son angulation et
R Conclusion
– Geste simple non douloureux si bien maitrisé.
utiliser une aiguille verte longue pour aller se – Aide majeure au diagnostic, soulage le patient
placer juste sous le coin supéro-externe de la et permet de traiter localement efficacement.
rotule. Quelle que soit la voie d’abord choisie,
– Pincement majeur ou subluxation, l’important est de bien posséder sa technique. ●
la difficulté est de trouver un petit espace entre
la rotule et le fémur. Adapter l’inclinaison de
l’aiguille en appréciant, sur les radiographies
POUR EN SAVOIR PLUS
en incidence axiale, l’inclinaison de la facette
➜ Teyssedou JP, Fritz P, Lellouche H, Lermusiaux JL.
rotulienne (fig. 3) pour glisser l’aiguille juste
Glucocorticoïdes et anesthésiques locaux. In : Bardin T,
au bon endroit. Orcel P. Traité de thérapeutique rhumatologique.
– Ostéophytes exubérants ou corps étrangers, Paris: Médecine-Sciences Flammarion; 2007: 58-62.
choisir une autre voie d’abord, par exemple,
FICHE PRATIQUE
Que faire devant une nycturie
Par Aurélien Descazeaud*, Alexandre de la Taille**
* Service de chirurgie urologique, CHU Dupuytren, 87000 Limoges ; ** Service de chirurgie urologique,
hôpital Henri-Mondor, 94010 Créteil Cedex. aureliendescazeaud@hotmail.com
R Le contexte
La nycturie a été définie par l’International Calcul de la capacité
Continence Society (ICS)1 comme « le besoin vésicale nocturne
d’uriner réveillant le patient ». Une seule miction
nocturne est considérée dans les limites de la Si un sujet urine 2,4 litres par 24 heures et si
son volume mictionnel le plus élevé est de
normale (surtout chez l’homme âgé), mais peut 500 mL, le volume uriné attendu en 8 heures
TOUS DROITS RESERVES-LA REVUE DU PRATICIEN MEDECINE GENERALE
être gênante pour certains individus. de sommeil est de 800 mL. Pour ce patient,
Dans la pratique, bien qu’aucun consensus le nombre de mictions attendues pendant
la nuit est de 1, car on ne compte pas la
ne soit établi, se lever au moins deux fois la nuit première miction du matin. Si sa capacité
est considéré comme gênant et c’est la plainte vésicale fonctionnelle avait été de 300 mL,
de l’individu qui est prise en considération plutôt le nombre de levers nocturnes attendus
aurait été de 2. Donc, s’il se lève 3 fois pour
que le nombre de levers nocturnes. uriner, on peut parler de diminution
R
de la capacité vésicale nocturne.
Mécanismes
Trois mécanismes sont possibles :2
– une polyurie de plus de 2,5 litres par 24 heures ; maximale mesurée au cours des 24 heures).
– une polyurie purement nocturne ; La polyurie nocturne est définie par un
– une faible capacité vésicale nocturne. rapport diurèse nocturne sur diurèse des
Des paramètres basés sur l’analyse du calendrier 24 heures supérieur à 0,35.
R
mictionnel obtenu sur 24 heures ont été définis.
Ils comportent les items suivants : heures de Impact
miction, volumes urinés, heure de coucher et Motif fréquent de consultation, ce symptôme
heure de lever. La diurèse nocturne est égale au a un impact majeur sur la qualité de vie.2
total des volumes urinés la nuit, ajouté à celui de La nycturie est responsable d’une privation de
la première miction matinale. sommeil ayant des conséquences diurnes chez
Une faible capacité vésicale nocturne est les jeunes et elle s’accompagne d’un risque de
retenue quand la fréquence des mictions chute chez les sujets âgés.
nocturnes est supérieure à la fréquence attendue Il a d’ailleurs été démontré que la fréquence
de mictions (qui est fonction de la diurèse des mictions nocturnes était, chez l’adulte,
nocturne et de la capacité vésicale fonctionnelle liée à la santé physique et mentale ainsi qu’à
un risque accru de mortalité.5
La prévalence
augmente avec l’âge
R Diagnostic
L’évaluation débute par un interrogatoire et un
examen clinique approfondis pour rechercher
Parmi les hommes âgés de 55 à 75 ans : principalement les antécédents et les prises
45 % se lèvent une fois la nuit pour uriner,
20 % deux fois et environ 15 % plus de deux fois.3 médicamenteuses du patient, les troubles
Une enquête réalisée en France auprès de urinaires associés, et estimer la qualité du
1 216 hommes et 591 femmes, a révélé que : sommeil et les apports hydriques.
– les hommes urinent en moyenne 0,98 fois
par nuit, et les femmes 0,95 ; Le retentissement des levers nocturnes doit
– dans la classe d’âge des 40-49 ans, les être apprécié. Le patient doit préciser s’il est
fréquences sont respectivement de 0,70 et 0,72 ; réveillé par l’envie d’uriner ou s’il va uriner à
– chez les 70-79 ans, elles augmentent à 1,61
et à 1,31 ; 48 % des hommes et 31 % des l’occasion d’un réveil nocturne.
femmes se levent au moins deux fois la nuit Outil essentiel du diagnostic, le calendrier
pour uriner.4 mictionnel établi sur 24 heures, met en
évidence le mécanisme. D’autres examens sont
R Stratégie thérapeutique
En cas de polyurie, une cause telle que le
de la vessie. Rev Prat 2002;52:17-22.
➜ Chartier-Kastler E. Troubles de la continence
urinaire et de la miction. Rev Prat 2002;52:43-8.
diabète sucré ou insipide doit être recherchée et
traitée. S’il s’agit d’une polydipsie psychogène, la
réduction des apports hydriques est préconisée. est plus élevé chez les sujets âgés ; les signes
En cas de réduction de la capacité vésicale d’hyponatrémie doivent être recherchés
nocturne, le traitement doit être le plus cliniquement et sur le ionogramme sanguin ;
spécifique possible de la cause, sans conclure la rétention hydrosodée doit également être
trop vite à un prostatisme. En effet, seuls 75 % surveillée par la recherche d’une prise de poids
des patients opérés d’un adénome de la prostate et d’œdèmes.2 ●
TOUS DROITS RESERVES-LA REVUE DU PRATICIEN MEDECINE GENERALE
149
FICHE PRATIQUE
Rééducation cognitive après un AVC
Par Philippe Azouvi, service de médecine physique et de réadaptation, hôpital Raymond-Poincaré, Garches,
université de Versailles-Saint-Quentin ; ER 6 UPMC, La Salpêtrière, Paris. philippe.azouvi@rpc.aphp.fr
Aphasie, négligence spatiale, et parfois après 12 mois, (où il n’y a pratiquement plus
troubles de l’attention, de la mémoire – sources d’évolution spontanée).
de handicap séquellaire après un AVC – sont En imagerie fonctionnelle du cerveau,
améliorés significativement par la rééducation on voit avec la rééducation une réorganisation
cognitive. de l’activation cérébrale qui réapparaît dans des
régions langagières restées intactes.
R Rééduquer l’aphasie
Complication très fréquente des AVC
Conclusion : la rééducation de l’aphasie
vasculaire est efficace, même tardivement
de l’hémisphère gauche. (après un an). Toutefois, son efficacité est
Les approches thérapeutiques s’appuient conditionnée à sa durée et à son intensité.
de plus en plus sur des modèles théoriques issus
de la psychologie cognitive.
Relation entre efficacité et intensité
R Rééduquer
la négligence spatiale
du traitement démontrée dans une méta-analyse Trouble complexe de l’attention spatiale,
récente :1 pouvant survenir après un AVC de l’hémisphère
– durée moyenne de thérapie significativement droit. Les patients se comportent comme si la
plus élevée dans les études positives (98,4 heures) moitié de l’espace autour d’eux n’existait plus :
vs études négatives (43,6 heures). déviation du regard vers la droite, difficultés
– corrélation significative et forte entre le nombre à appréhender les stimulations venant
total d’heures de thérapie et l’amélioration de de l’hémi-espace gauche et à agir vers
scores de communication et de compréhension ou dans cet hémi-espace.
(la plupart des coefficients de corrélation > 0,8). Associée à une moins bonne récupération
L’efficacité de la rééducation orthophonique, fonctionnelle.
a été confirmée par Robey versus l’évolution Premières approches rééducatives,
naturelle sans traitement.2 Point intéressant : empiriques : réentraînement des mouvements
une efficacité démontrée à tous les stades de oculaires et de l’exploration visuelle.
l’affection. Si la rééducation entraînait un Le thérapeute essaie d’abord de faire prendre
bénéfice très marqué dans les 3 premiers mois conscience de son trouble au patient, souvent
après l’AVC, elle gardait toujours une efficacité anosognosique. Puis il le stimule et l’encourage
à effectuer des mouvements d’exploration
volontaire de l’espace vers la gauche,
dans différents types de tâches (description
d’images, lecture d’un texte, détection
de cibles lumineuses, etc.).
Efficaces selon quelques études contrôlées.
Mais effets discutés, en particulier le transfert
des effets thérapeutiques dans la vie
quotidienne.3 Cette approche repose sur la
mise en place de stratégies conscientes,
volontaires d’exploration de l’espace. Or, la
négligence est le plus souvent associée à un
déficit de l’orientation automatique de
PHANIE
150
R
FICHE PRATIQUE
Autres troubles cognitifs
L’essentiel Troubles plus globaux, en particulier
✔ Le handicap secondaire à un AVC n’est pas de mémoire, de l’attention, et des fonctions
uniquement lié au déficit moteur et à l’hémiplégie. exécutives.
Aphasie, négligence spatiale, troubles attentionnels, À ne pas négliger, en particulier chez
mnésiques et exécutifs peuvent également avoir les patients ayant en apparence bien récupéré
des conséquences délétères.
✔ Les techniques de rééducation ont aujourd’hui
mais qui conservent des troubles fins pouvant
une efficacité démontrée, mais considérée comme être gênants, en particulier lors de la reprise
modérée. du travail.
✔ Toutefois, pour être efficaces, elles doivent être Des stratégies de rééducation très ciblées,
pratiquées par des professionnels expérimentés, améliorent ces fonctions déficitaires.5 ●
et avec une intensité suffisante, pendant une durée
prolongée. RÉFÉRENCES
1. Bhogal SK, Teasell R, Speechley M. Intensity of aphasia
therapy, impact on recovery. Stroke 2003;34:987-93.
2. Robey RR. A meta-analysis of clinical outcomes in the
Objectif : modifier des processus inconscients, treatment of aphasia. J Speech Lang Hear Res 1998;41:
172-87.
automatiques, d’orientation de l’attention spatiale,
3. Azouvi P, Samuel C, Louis-Dreyfus A. La revalidation de
en modifiant les informations sensorielles la négligence unilatérale. In: Seron X, van der Linden M,
transmises au cerveau :4 par exemple, eds. Traité de neuropsychologie clinique, tome II. Marseille:
Solal; 2000: 227-43.
stimulations vibratoires des muscles du cou, 4. Luauté J, Halligan P, Rode G, Rossetti Y, Boisson D. Visuo-
modifiant les informations proprioceptives, cache spatial neglect: a systematic review of current interventions
and their effectiveness. Neurosci Biobehav Rev 2006;30:
oculaire, ou encore adaptation prismatique. 961-82.
L’indiçage spatio-moteur reposant sur l’utilisation 5. Vallat C, Azouvi P, Hardisson H, Meffert R, Tessier C,
de la motricité résiduelle de l’hémicorps gauche Pradat-Diehl P. Rehabilitation of verbal working memory
after left hemisphere stroke. Brain Injury 2005;19:1157-64.
a également été proposé.
Plusieurs de ces techniques ont un bénéfice
clinique démontré à moyen terme L’auteur déclare n’avoir aucun
conflit d’intérêts concernant cet article.
(4 à 6 semaines).
Scarlatine en 2009
Par Antoine Bourrillon, service de pédiatrie générale, hôpital Robert-Debré, AP-HP, 75935 Paris Cedex 19.
antoine.bourrillon@rdb.aphp.fr
Toxi-infection d’origine pharyngée liée aux toxines et, à des degrés divers, signes d’atteintes
érythrogènes du streptocoque A (SGA). viscérales multiples : digestifs, musculaires,
R Tableau typique
Bien connu, assez caractéristique :1
neurologiques, hépatiques ou rénaux ;
– les hémocultures sont systématiques.
Les symptômes (choc toxique et scarlatine) sont
Phase d’incubation : 3 à 5 jours. liés à la sécrétion d’exotoxines par la bactérie
Phase d’invasion (< 48 heures) : jouant le rôle de superantigènes (11 ont été
– fièvre élevée, dysphagie, douleurs abdominales décrites). La toxine SpeA serait particulièrement
et vomissements ; en cause mais de manière non exclusive. Rôle
– amygdales hypertrophiées et langue saburrale, également majeur des antigènes HLA de classe II
parfois déjà dépapillée (pointe et bords). dans la susceptibilité à l’action de ces
Phase diagnostique : superantigènes (importance du couple hôte-
– exanthème à type d’éruption érythémateuse bactérie dans les formes sévères).
(granité à la palpation) débutant aux plis de
flexion puis extensive en une seule poussée,
diffuse sur le tronc, en larges nappes au niveau
R Diagnostic
Test de diagnostic rapide (TDR) effectué par
des membres, respectant les paumes et les plantes. le médecin traitant et/ou mise en culture d’un
Atteinte de la face fréquente, aspect souffleté prélèvement de gorge (mêmes critères que pour
épargnant nez, région péribuccale et menton ; une angine à streptocoque A). Dans certains
– énanthème progressif, langue dépapillée avec contextes rares, évoquant une épidémie, les
V lingual, amygdales très rouges et turgescentes. souches de SGA peuvent être adressées au Centre
Phase post-éruptive : desquamation cutanée national de référence pour typage génomique.
débutant dans la région initiale de l’exanthème,
souvent fine au niveau du tronc et de la face,
en lambeaux ou doigts de gant aux extrémités.
R Traitement
Celui de l’angine streptococcique :
R Formes atténuées
Semblent actuellement les plus fréquentes :
– amoxicilline (pas plus de 6 jours),
– céphalosporines de 2e et 3e génération orales
en cas d’allergie aux pénicillines, sans contre-
– exanthème érythrosique, pâle et fugace, indications aux céphalosporines (Orelox 5 jours), L’auteur déclare n’avoir aucun conflit d’intérêts concernant cet article.
de topographie limitée, suivi d’une – si allergie documentée aux β-lactamines et
desquamation inconstante discrète et fugace ; prélèvement bactériologique avec culture et
– l’énanthème est alors un des signes les plus antibiogramme : traitements courts possibles
évocateurs de la maladie. par macrolides (azithromycine 3 jours ;
D’autres pathologies virales (avant tout MNI) clarithromycine 5 jours ; josamycine 5 jours).
ou d’étiologie plus imprécise (Kawasaki) peuvent Durée d’éviction réduite à 48 heures après
faire évoquer une scarlatine (d’autant qu’un SGA le début de l’antibiothérapie. Cette stratégie
est parfois associé). Le terme « scarlatiniforme » antibiotique a rendu exceptionnelles, en
perd ainsi sa référence au profit d’une description métropole, les complications immunologiques
sémiologique ne préjugeant pas d’une étiologie post-streptococciques (RAA et GNA).
infectieuse obligatoirement streptococcique. Scarlatines sévères : traitement identique à celui
R Formes sévères
Autrefois dénommées scarlatines toxiques
des infections invasives graves à streptocoque A :
prise en charge en réanimation pédiatrique de
l’état de choc et antibiothérapie immédiatement
ou malignes, elles s’intègrent actuellement dans adaptée (β-lactamines + clindamycine) ●
les syndromes de choc toxique streptococcique
(très rares mais plus souvent décrits) : 1. Grimprel E, Bourrillon A. Scarlatine. In: Bourrillon A.
– fièvre élevée avec érythrodermie et hypotension Pédiatrie pour le praticien, 5e éd. Paris: Masson; 2008: 479-81.
Strabisme de l’enfant
FICHE PRATIQUE
Par Olivier Roche, service d’ophtalmologie, hôpital Necker-Enfants malades, AP-HP, 75015 Paris.
R Définition
Absence de parallélisme des axes visuels
reflet cornéen gauche temporal. reflet cornéen droit nasal.
R Épidémiologie
– 3 à 4 % de la population, quels que soient
– En nasal = œil divergent (exotropie) [fig. 3].
– Inférieur = œil hypertropique (plus haut) [fig. 4].
– Supérieur = œil hypotrophique (plus bas) [fig. 5].
la forme ou l’âge. Toute déviation doit entraîner une consultation
– Atteint également les deux sexes. spécialisée.
– Si antécédents familiaux, les strabismes Test à l’écran : consiste à masquer un œil
débutent au même âge et sont similaires pendant que l’autre fixe une cible éloignée ou
(dépister précocement les frères et sœurs). proche. L’œil non caché ne doit pas bouger.
R
Quand on lève le cache, il doit rester immobile
Diagnostic et les reflets cornéens centrés et symétriques sur
les pupilles (orthophorie).
Rechercher une déviation
Il dissocie la vision binoculaire et révèle :
Reflets cornéens : une lumière projetée sur – un strabisme latent (déviation provoquée
les 2 cornées (avec une simple lampe électrique) par l’écran, puis restituée spontanément
entraîne des reflets centrés sur les pupilles. lorsqu’il est levé = hétérophorie),
– ou constant (déviation permanente =
hétérotropie).
On peut observer un réflexe de défense
si l’œil caché n’est pas l’œil amblyope ou un
mouvement de l’œil « décaché » si ce dernier
D’après Cheymol J. Rev Prat 2004;54:2013-7.
Écran
Écran Écran est l’œil fixateur qui récupère alors sa fixation.
Les déviations en dedans sont plus fréquentes
que celles en dehors. Celles vers le bas ou vers
le haut sont plus rares.
Mesure des angles de strabisme : effectuée
Écran Écran au test à l’écran, à l’aide de prismes
(1 mm de déviation = 7° d’angle = 14 dioptries).
Les strabismes à grand angle sont plus faciles
à dépister que ceux à petit angle
Fig. 1 – Test à l’écran. À gauche, enfant normal : pas de mouvement.
À droite, enfant strabique convergent : à la mise en place de l’écran, l’œil (microstrabisme), leur prise en charge est plus
libre fait un mouvement de redressement pour reprendre la fixation. rapide et le risque de séquelles moindre.
R Strabisme fonctionnel
Touche essentiellement l’enfant.
laisse le strabisme sans composante
accommodative. Avec les verres correcteurs,
l’œil sera donc au « repos » physiologique.
La prescription de verres de lunettes vise une
Classification
correction optique totale. Après un mois de port,
Strabismes congénitaux : peu fréquents remesurer l’angle pour savoir quelle est la part
(5 à 10 % des cas). Généralement découverts résiduelle sans l’accommodation, et donc l’angle
vers l’âge de 3 mois. On retrouve parfois réel du strabisme.
une fibrose musculaire relative qui expliquerait
Prévenir l’amblyopie
leur survenue très précoce.
Strabismes accommodatifs Objectif : stimuler l’œil dévié pour alterner
Ils surviennent dans la majorité des cas entre la fixation. L’enfant doit utiliser indifféremment
18 mois et 2 ans, à l’âge où l’accommodation est les deux yeux.
fortement sollicitée (l’enfant est naturellement Plusieurs moyens existent :
hypermétrope et doit accommoder en – caches obturants : portés par l’œil directeur
permanence pour voir nettement en vision (plusieurs heures par jour ou en permanence
de près et de loin). pendant un temps donné) pour stimuler
Les accommodatifs purs disparaissent la vision cérébrale du coté non occlus ;
totalement avec le port de verres correcteurs – secteurs : collés sur les verres de lunettes pour
de l’hypermétropie. Pour les accommodatifs stimuler l’alternance ;
partiels, l’angle diminue mais ne disparaît – filtres Ryser : diminuent l’acuité visuelle d’une
pas complètement après correction, il reste valeur calibrée ;
une petite déviation dite essentielle. – pénalisations visuelles optiques ou
90 % des strabismes sont ésotropiques, médicamenteuses : dans certains cas difficiles
monoculaires et convergents. pendant plusieurs mois, voire années.
Les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêts concernant cet article.
R Traitement
Dure en moyenne 2 à 3 ans.
– l’angle est important : nécessite une prise
en charge chirurgicale pour rétablir en partie
le parallélisme des axes visuels.
Nécessite un suivi régulier sous peine de récidive Les enfants, généralement opérés entre 4 et 5 ans,
rapide de l’amblyopie. peuvent parfois récupérer une vision binoculaire. ●
Par Christelle Monaca, service de neurophysiologie clinique, CHRU-hôpital Roger-Salengro, 59037 Lille Cedex.
c-monaca@chru-lille.fr
R Un diagnostic en 4 critères
1. Nécessité intense et irrésistible de bouger
syndrome est sévère (selon l’échelle spécifique)
et si l’initiation est faite par un neurologue
ou un médecin exerçant dans un centre
les jambes, avec sensations désagréables ou de sommeil.
étranges au niveau des membres inférieurs. Principale différence : leur demi-vie
Troubles sensitifs très variables d’une personne d’élimination (6 h pour le ropinirole ;
à l’autre : paresthésies, brûlures, électricité… 8 à 12 h pour le pramipexole). Le choix sera
2. Incapacité à rester en place. fonction de la durée des symptômes (le soir
3. Aggravation des symptômes au repos et/ou dans la nuit).
et soulagement lors d’une activité motrice. Augmenter progressivement la posologie afin
4. Augmentation de leur sévérité le soir ou la nuit. d’éviter les effets secondaires (digestifs) mais
Parfois troubles du sommeil et notamment aussi pour trouver la dose minimale efficace.
difficultés d’endormissement le soir et/ou Ropinirole : commencer avec 0,25 mg/j
réveils nocturnes prolongés. pendant 2 jours, puis 0,5 mg/j pendant 5 jours,
L’auteur déclare participer ou avoir participé à des interventions ponctuelles pour GSK.
Il est souvent idiopathique : on retrouve alors (4 mg pour Ardratel et 0,54 mg/j pour Sifrol)
des antécédents familiaux, suggérant une origine car risque non négligeable de syndrome
génétique. d’augmentation : réapparition ou aggravation
R Évaluer la sévérité
Chercher un retentissement dans la vie
des symptômes sous dopaminergique. Ils sont
alors plus étendus ou plus précoces dans la
journée. Un avis spécialisé est nécessaire.
quotidienne : difficulté ou impossibilité à assister Si les dopaminergiques sont contre-indiqués,
à une soirée, à un repas prolongé, à un spectacle. non tolérés ou inefficaces, les alternatives
Estimer la difficulté d’endormissement du fait de (hors AMM) sont : les benzodiazépines
l’impossibilité à rester au repos. (le clonazépam est efficace mais à doses
Outil spécifique : un autoquestionnaire avec progressivement croissante du fait d’un
un score sur 40 : échappement thérapeutique) ; certains
– < 10, le SJSR est considéré comme léger ; antiépileptiques (notamment la gabapentine,
– entre 11 et 20, le SJSR est modéré ; surtout si neuropathie diabétique associée) ;
– entre 21 et 30, il est sévère. les dérivés codéinés et les morphiniques
si forme très sévère ou en cas de syndrome
R
– ≥ 31, il est très sévère.
d’augmentation. ●
Traitement
Avant tout, traiter la cause si possible. Si cela RÉFÉRENCE
est insuffisant ou impossible, et en cas de SJSR 1. Oertel WH, Trenkwalder C, Zucconi M, et al. State
of the art in restless legs syndrome therapy: practice
idiopathique, prescrire un traitement spécifique recommendations for treating restless legs syndrome.
(améliore la qualité de vie).1 Mov disord 2007;22(Suppl 18):S466-75.
FICHE PRATIQUE
Par Françoise Bouhour, Christophe Vial, service de neurologie, hôpital neurologique, 69394 Lyon Cedex 3.
francoise.bouhour@chu-lyon.fr
Nerf radial
► Clinique Nerf médian
L’acroparesthésie (engourdissement, picotements)
Nerf ulnaire
est précoce, à recrudescence nocturne, réveillant
le patient en deuxième partie de nuit.
Au fil de l’évolution, ces troubles apparaissent
en cours de journée dans certaines positions
(conduite automobile, tenue d’un livre ou d’un
combiné téléphonique, flexion prolongée du
[ Fig. 1 – Territoires sensitifs de la main.
http://www-sante.ujf-grenoble.fr/sante/corpus/disciplines/
chirmain/chirmain_et_brules/201g/image2.gif (Pr E. Moutet) [
poignet…).
Les plaintes sensitives prédominent sur ténosynovite dégénérative des tendons des
les 3 doigts médians mais peuvent déborder fléchisseurs des doigts, probablement favorisée
ce territoire, la douleur irradiant de façon par les mouvements de flexion-extension répétés
ascendante vers le coude. On note parfois une du poignet.
maladresse gestuelle et des troubles vasomoteurs. Cependant, certaines causes doivent être
L’examen clinique, le plus souvent normal,1 révèle recherchées : hypothyroïdie ; diabète ; activités
dans les formes modérées à sévères : physiques et/ou professionnelles pouvant
– une hypo-esthésie pulpaire dans le territoire orienter vers une maladie professionnelle ;
du médian (fig. 1) ; cal osseux post-fracturaire et/ou kyste synovial.
– une hypotonie puis une amyotrophie des Un contexte particulier peut être retrouvé :
muscles thénariens (tardive) ; hémodialyse ; polyarthrite rhumatoïde (plus
– des paresthésies provoquées par la percussion rarement sclérodermie) ; arthrose (la rhizarthrose
du médian au poignet (signe de Tinel) ou du pouce est présente dans 50 % des cas) ;
par la flexion complète du poignet maintenue neuropathie sous-jacente (héréditaire,
1 minute (signe de Phalen). Ces tests sont peu diabétique, amyloïde…) ; grossesse et
spécifiques (positifs chez 40 % des sujets post-partum immédiat (formes sévères avec
sans SCC). paresthésies permanentes, trouble sensitif
déficitaire et atteinte motrice précoce dont
► Causes la récupération est complète sous traitement
Le SCC est idiopathique dans la plupart des cas. médical en 6 à 18 mois).
Le canal carpien est un espace clos et inextensible ;
la réduction de son diamètre est due à une ► Examens complémentaires
L’examen électroneuromyographique (ENMG)2
permet le diagnostic dans 90 % des cas ; cette
Diagnostic différentiel exploration précise le site de la compression
L’examen clinique et l’ENMG permettent d’écarter : du nerf et en apprécie la sévérité, paramètre
– une radiculopathie C6 et C8/T1 ; indispensable à la décision thérapeutique (fig. 2).
– une atteinte plexique ou un syndrome du défilé De nombreuses techniques sont proposées, de
thoracique ;
– une atteinte tronculaire plus haute du nerf médian sensibilité et de faisabilité différentes. À retenir :
au coude (rare). – les conductions sensitives sont plus sensibles
que les conductions motrices ;
► Traitements médicaux
FICHE PRATIQUE
► Traitements chirurgicaux
La section du ligament transverse du carpe
est un geste réalisé en ambulatoire sous anesthésie
locorégionale, à ciel ouvert ou par voie
Fig. 2 – E xploration ENMG du syndrome endoscopique.
du canal carpien. Dans les formes sévères se caractérisant sur
Si la latence distale motrice (LDM) et/ou la vitesse
de conduction sensitive est ralentie, il s’agit d’une atteinte le plan électrophysiologique par une
myélinique dont le traitement est médical. dégénérescence axonale sensitive, a fortiori
Si l’amplitude du potentiel d’action sensitif (PAS) est motrice, elle est proposée d’emblée. La chirurgie
diminuée, il s’agit d’une atteinte axonale secondaire dont
le traitement est chirurgical. à ciel ouvert est la technique de choix permettant
un contrôle de visu de la neurolyse, la voie
endoscopique étant réservée aux formes mineures
– les conductions sensitives transcanalaires sur ou modérées (mais ce choix reste une affaire
court segment ou les comparaisons des latences d’école et dépend de l’expérience du chirurgien).
sensitives médian/ulnaire sont plus sensibles que Les complications postopératoires sont rares
celles sur long segment ; (moins de 1 %) : section incomplète du ligament
– l’examen myographique à l’aiguille est surtout transverse avec persistance des signes cliniques ou
intéressant dans le diagnostic différentiel lacération du nerf médian. ●
(radiculopathie).
L’échographie3, 4 permet d’apprécier l’aspect RÉFÉRENCES
du nerf et du ligament transverse du carpe et les 1. Bouche P. Neuropathies périphériques.
Les mononeuropathies, partie 1: membre supérieur.
dimensions du canal carpien ; sa sensibilité (67 %)
Coll. Traité de neurologie. Paris: Doin; 2006: 67-91.
et sa spécificité (97 %) sont comparables à celles
2. American association of electrodiagnostic medicine.
de l’ENMG. Elle n’apporte pas d’argument Guidelines in electrodiagnostic medicine. Practice
fonctionnel pour guider le traitement. parameter for electrodiagnostic studies in carpal tunnel
syndrome. Muscle Nerve 1999;8(suppl):S141-67.
L’IRM a été étudiée dans des formes douteuses
3. Wong SM, Griffith JF, Hui AC, Tang A, Wong KS.
sur le plan électrophysiologique ou récidivantes
Discriminatory sonographic criteria for the diagnosis of
après chirurgie, et dans des formes post- carpal tunnel syndrome. Arthritis Rheum 2002;46:1914-21.
traumatiques ou supposées tumorales ou 4. Nakamichi K, Tachibana S. Ultrasonographic
malformatives. measurement of median nerve cross-sectionnal area in
idiopathic carpal tunnel syndrome: diagnostic accuracy.
Muscle Nerve 2002;26:798-803.
► Test thérapeutique
Dans de rares cas, seule l’infiltration locale
d’anti-inflammatoires permet d’établir le Les auteurs déclarent n’avoir aucun
conflit d’intérêts concernant cet article.
diagnostic.
FICHE PRATIQUE
Nesrine Brahimi, Ève Maubec, service de dermatologie, Carcinome épidermoïde in situ (maladie de Bowen)
hôpital Bichat-Claude-Bernard, 75877 Paris Cedex 18. Lésion érythémateuse bien limitée, squameuse, parfois croû-
nesrine.brahimi@bch.aphp.fr teuse, de taille variable, siégeant principalement sur les zones
photo-exposées (fig. 3). Survient souvent sur une kératose acti-
Quand faut-il s’inquiéter ? nique.
Prolifération tumorale limitée au sein de l’épiderme à ce
Mélanome de Dubreuilh stade. Mais peut évoluer vers un carcinome épidermoïde
Macules brunâtres siégeant sur les zones photo-exposées
(surtout tête et cou, avec une nette prédilection pour les joues),
apparaissant généralement après 60 ans, sur une peau acti-
nique. Touche plus souvent la femme.
La coloration souvent inhomogène (zones noires, rosées, rou-
geâtres, bleutées ou même blanches en cas de phénomène de
régression) et les bords irréguliers sont caractéristiques (fig. 1).
La taille est variable.
Aspect initial peu inquiétant, évolution lente sur plusieurs
années, reste en général longtemps in situ avant de devenir
invasif.
– 4 à 10 % des cas de mélanomes. Fig. 1 – Mélanome de Dubreuilh.
– Facteur de risque essentiel : l’exposition au soleil, en parti-
culier chronique.
– Pronostic : identique à celui des autres types de mélanome.1
– Diagnostic différentiel : tache actinique et verrue sébor-
rhéique débutante.
cutané invasif (il existe donc un continuum entre kératose Comment dépister et surveiller ?
actinique, carcinome épidermoïde in situ et carcinome épi- La prévalence élevée des cancers cutanés chez le sujet âgé jus-
dermoïde invasif).3 Risque accru chez les immunodéprimés. tifie une prévention et une éducation du personnel soignant
et du patient.
La prévention repose avant tout sur le traitement des lésions
À retenir précancéreuses et les mesures de protection solaire.
• Une tache pigmentée est atypique si elle a au moins Un dépistage précoce facilite la chirurgie, le suivi, et améliore
deux des critères cliniques selon la règle ABCDE : le pronostic ultérieur.
A : asymétrie ; B : bordure irrégulière ; C : hétérogénéité Un examen régulier est nécessaire : sur tout le tégument, dans
de la couleur ; D : diamètre supérieur à 5 mm de bonnes conditions d’éclairage, afin de diagnostiquer et
et E : évolution dans le temps. traiter au plus tôt des lésions de petite taille.4,5
• Une lésion pigmentée différente des autres chez un Informer, enseigner l’autosurveillance et réagir devant une
même individu est suspecte (« vilain petit canard »). anomalie est impératif pour détecter une deuxième lésion
• Prurit, douleurs, picotements, saignement spontané
cancéreuse et les récidives. ●
ou secondaire à un traumatisme minime font suspecter RÉFÉRENCES
une transformation.
1. Ollivaud L, Basset-Seguin N, Archimbaud A. Mélanome de Dubreuilh. Ann
• Une lésion chronique, douteuse, résistante aux Dermatol Venereol 2001;128:172-6.
thérapeutiques classiques doit faire pratiquer une 2. Nseir A, Estève E. Basal cell carcinoma. Presse Med 2008; 37:1466-73.
biopsie pour confirmer le diagnostic.
3. Fontaine J, Mielczarek S, Meaume S, Senet P. Fréquence des cancers
• L’exérèse chirurgicale avec examen histologique est cutanés non diagnostiqués en hôpital gériatrique. Ann Dermatol Venereol
la conduite à tenir de première ligne dans toutes ces 2008;135:651-5.
formes. 4. Coulomb A. Anaes. Recommandations pour la pratique clinique. Carcinome
• En cas de tumeur cutanée, une surveillance clinique basocellulaire. Ann Dermatol Venereol 2004;131(6-7 Pt 2):661-756.
dermatologique au moins annuelle est recommandée du 5. HAS. Stratégie de diagnostic précoce du mélanome. Octobre 2006.
fait du risque de récidive et du risque élevé de deuxième
tumeur cutanée. L’auteur déclare n’avoir aucun conflit d’intérêts concernant cet article.
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FICHE PRATIQUE
TMS en psychiatrie
Par André Galinowski, SHU, hôpital Sainte-Anne, 75014 Paris. a.galinowski@ch-sainte-anne.fr
R Dépression
Efficacité significative, bien que parfois
Dispositif de rTMS.
modeste, lorsqu’elle est appliquée au niveau du à haute fréquence relance l’activité corticale.
cortex dorsolatéral préfrontal.1 Le sujet est assis, Le cortex à son tour stimule le système
sans bouger la tête (figure). Tous les objets limbique sous-cortical, déterminant pour la vie
métalliques à proximité de la bobine (bijoux émotionnelle.
par exemple) sont enlevés. – La plus grande étude contrôlée vs placebo
confirme son efficacité chez 301 patients :
En pratique : à 6 semaines, 14 % des malades sont en
– déterminer d’abord le seuil moteur de chaque rémission comparativement à 5 % sous rTMS
sujet en déclenchant par une impulsion placebo.2 Résultat modeste mais significatif,
magnétique unique un potentiel évoqué moteur au prix d’une stimulation plus prolongée.
(PEM) controlatéral, généralement au niveau – Inversement, administrée à basse fréquence
du muscle court abducteur du pouce ; au niveau de l’hémisphère droit, elle inhibe
– ce seuil est le niveau d’énergie (défini une activité corticale trop élevée
en pourcentage de la capacité maximale de (comparativement à celle de l’hémisphère
la machine) nécessaire pour déclencher 5 PEM gauche).
sur 10 tentatives. Il permet de contrôler le risque Effets secondaires, outre les exceptionnelles
d’épilepsie chez un sujet prédisposé en cas de crises comitiales : céphalées transitoires
stimulation à haute fréquence (et forte énergie). ou cervicalgies dues à la position du patient.
Certains proposent des tampons auditifs en
Contre-indications : raison du bruit qu’émet la bobine à proximité
– pacemakers et autres dispositifs métalliques de l’oreille (aucune lésion auditive rapportée).
implantés, en particulier dans la région de la tête Localiser le point de stimulation par
et du cou (implants cochléaires) ; neuronavigation (IRM préalable et appareillage
– antécédents d’épilepsie (CI relative). coûteux) ? Pour l’instant, la supériorité
des stimulations ciblées n’est pas établie,
Mode d’action : le champ magnétique restant probablement
– Au niveau de l’hémisphère gauche, hypoactif trop large pour apprécier l’effet d’une
en cas de dépression, la rTMS (ou TMS répétée) localisation fine.3
R
FICHE PRATIQUE
R Schizophrénie
être resynchronisées.5
R
A randomized controlled comparison of electro-convulsive
therapy and repetitive transcranial magnetic stimulation in
Autres troubles severe and resistant nonpsychotic major depression.
psychiatriques Biol Psychiatry 2003;53:324-31.
Pas d’efficacité dans les troubles anxieux 5. Hoffman RE, Stanford A. TMS clinical trials involving
patients with schizophrenia. Oxford: Oxford University Press;
(notamment les TOC et le syndrome de stress
2008: 671-84.
post-traumatique) et la manie.
Préconisée dans la fibromyalgie et dans les
douleurs neurologiques. Utilisée pour identifier
les zones du cortex moteur, qu’elle vient
L’auteur déclare n’avoir aucun conflit d’intérêts
moduler avec un effet antalgique, avant concernant cet article.
implantation chirurgicale d’électrodes corticales.
FICHE PRATIQUE
Par Laurent Guy, service d’urologie, CHU, 63003 Clermont-Ferrand. lguy@chu-clermontferrand.fr
R Contexte
Urgence chirurgicale, c’est la plus fréquente des
affections scrotales aiguës du sujet jeune, avec
une incidence de 1 pour 4 000. La torsion intra-
vaginale est la forme clinique la plus répandue,
avec un pic de fréquence entre 12 et 18 ans. Elle
se fait toujours vers l’intérieur et il peut y avoir
TOUS DROITS RESERVES-LA REVUE DU PRATICIEN MEDECINE GENERALE
R Diagnostic 1,2
DR
impossible) : testicule ascensionné, très
douloureux et induré ; abolition du réflexe
crémastérien*. La bourse controlatérale est
[ Fig. 1 – Mécanisme de la torsion du cordon.
[
normale ainsi que les orifices herniaires et
le toucher rectal. – Lors de la torsion supra-vaginale (chez
– Après 48 heures, la douleur est moins le fœtus et le nouveau-né), le testicule est
importante, le scrotum inflammatoire est pratiquement toujours détruit.
le siège d’une hydrocèle et une fébricule est – Les examens complémentaires, inutiles au
possible. Plus tardivement, la nécrose diagnostic, ne doivent pas retarder l’exploration
testiculaire laisse un testicule atrophique chirurgicale.3 En cas de doute, l’écho-doppler
et non fonctionnel ou celui-ci est éliminé peut objectiver la torsion, l’épaississement
par suppuration. et le raccourcissement du cordon, la
– Formes récidivantes : épisodes douloureux dévascularisation du testicule concerné et
régressifs indiquant la fixation des testicules. l’hypervascularisation réactionnelle des tissus
– Une torsion sur testicule ectopique peut péritesticulaires.
simuler une colique néphrétique, une hernie
étranglée ou une appendicite ; le diagnostic
est évoqué sur la vacuité de la bourse.
R Diagnostics différentiels
– Orchiépididymite aiguë : très rare chez
l’enfant, parfois difficile à diagnostiquer chez
l’adulte jeune. Des signes infectieux (fièvre,
* Réflexe crémastérien : légère élévation du testicule homolatéral urines troubles) sont présents.
lors de l’effleurement de la face interne de la cuisse près du scro-
tum ; réflexe habituellement absent lors d’une torsion de testicule
– Torsion des annexes : correspond à la
et conservé dans les autres pathologies. torsion d’hydatide sessile ou pédiculée, résidu
DR
DR
[ Fig. 2 – Torsion d’hydatide. [ [ Fig. 3 – Torsion du testicule.[ [ Fig. 4 – Torsion du testicule avec nécrose testiculaire.[
embryonnaire situé sur la partie craniale le patient et sa famille (s’il est mineur) du risque
du testicule (fig. 2). La douleur est localisée d’orchidectomie : nul si l’intervention est réalisée
au niveau du pôle supérieur du testicule avec dans les 3 heures, 10 % dans les 6 heures et
TOUS DROITS RESERVES-LA REVUE DU PRATICIEN MEDECINE GENERALE
R Traitement
torsions du cordon spermatique chez l’adulte. Prog Urol
2000;10:265-70.
2. Mongiat-Artus P. Torsion du cordon spermatique et
– Toute douleur scrotale aiguë est a priori une des annexes testiculaires. Ann Urol (Paris) 2004;38:25-34.
torsion du cordon spermatique et doit être 3. Zini L, Mouton D, Leroy X, et al. Faut-il déconseiller
l’échographie scrotale en cas de suspicion de torsion
adressée sans délai à l’urologue pour exploration
du cordon spermatique ? Prog Urol 2003;13:440-4.
chirurgicale.
– La détorsion manuelle, parfois possible au
cours de l’examen clinique, ne dispense pas de L’auteur déclare n’avoir aucun conflit d’intérêts
concernant les données publiées dans cet article.
l’exploration chirurgicale (fig. 3 et 4). Prévenir
DENOMINATION ET COMPOSITION* : PLAVIX 75 mg, comprimé pelliculé, dosé à 97,875 mg de clopidogrel hydrogène sulfate (soit 75 mg de clopidogrel exprimé en base). INDICATIONS : Prévention
des événements liés à l'athérothrombose : Chez les patients souffrant d'un infarctus du myocarde (datant de quelques jours à moins de 35 jours), d'un accident vasculaire cérébral ischémique (datant
de plus de 7 jours et de moins de 6 mois) ou d'une artériopathie oblitérante des membres inférieurs établie. Chez les patients souffrant d’un syndrome coronaire aigu : - Syndrome coronaire aigu sans
sus-décalage du segment ST (angor instable ou infarctus du myocarde sans onde Q), y compris les patients bénéficiant d’une angioplastie avec pose de stent, en association à l’acide acétylsalicylique
(AAS). - Infarctus du myocarde aigu avec sus-décalage du segment ST, en association à l’AAS chez les patients traités médicalement et éligibles à un traitement thrombolytique. POSOLOGIE* : Adulte
et sujet âgé : 1 cp par jour – CTJ : 1,97 euros. - Syndrome coronaire aigu sans sus-décalage du segment ST (angor instable ou infarctus du myocarde sans onde Q) : dose de charge unique de 300 mg
puis 1 cp par jour en association à l'AAS : 75 à 325 mg. Il est recommandé de ne pas dépasser une dose d’AAS de 100 mg/j. La durée optimale du traitement n'a pas été formellement établie. Les données
de l'essai clinique supportent son utilisation jusqu'à 12 mois et le bénéfice maximum a été constaté au 3ème mois. - Infarctus du myocarde aigu avec sus-décalage du segment ST : dose de charge,
associée ou non à un traitement thrombolytique, puis 1 cp par jour en association à l’AAS. Chez les patients de plus de 75 ans : pas de dose de charge. L’association médicamenteuse doit être débutée
le plus tôt possible après le début des symptômes et poursuivie pendant au moins 4 semaines. Le bénéfice de l’association clopidogrel et AAS au-delà de 4 semaines n’a pas été étudié dans ce contexte.
Pas d’expérience chez l’enfant. CONTRE-INDICATIONS : Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients du médicament. Insuffisance hépatique sévère. Lésion hémorragique évolutive
telle qu’un ulcère gastroduodénal ou une hémorragie intracrânienne. Allaitement. MISES EN GARDE ET PRÉCAUTIONS D’EMPLOI*. INTERACTIONS*. GROSSESSE ET ALLAITEMENT*.
EFFETS INDÉSIRABLES*. SURDOSAGE*. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES* : Inhibiteur de l’agrégation plaquettaire à l’exclusion de l’héparine, code ATC : B01AC/04. Liste I.
AMM et Prix : 380 222.0 (EU/1/98/069/005a) : boîte de 30 comprimés pelliculés : 59,06 euros - Remb. Séc. Soc. 65% 347 946.3 (EU/1/98/069/002a) : boîte de 50 comprimés pelliculés – Coll.
TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ : SANOFI PHARMA BRISTOL-MYERS SQUIBB SNC- 174, avenue de France- F-75013 Paris, France. Information médicale et Pharmacovigilance
Bristol-Myers Squibb : Tél. (numéro Azur) : 0 810 410 500. Fax : 0 805 405 558. Information médicale et Pharmacovigilance sanofi-aventis france : Tél. : 0 800 394 000. Fax : 01 57 62 06 62.
DATE DE RÉVISION : Juin 2007/V4.
* Pour une information complémentaire, consulter la monographie complète.
361
FICHE PRATIQUE
Par Marie Vidailhet, service de neurologie, hôpital Pitié-Salpêtrière, APHP, 75651 Paris Cedex 13.
R Contexte
– Utilisée dans le traitement des mouvements
– Spasme hémifacial : pathologie périphérique
liée à une lésion sur le trajet du nerf facial.
anormaux, de la spasticité chez l’adulte et Concerne les muscles de l’hémiface,
l’enfant.1 en particulier l’orbiculaire des paupières,
– Plus récemment : vessies neurologiques, spasmes les muscles de la joue et le peaucier du cou
de l’œsophage et douleurs neuropathiques ipsilatéral. Les clignements incessants gênent
(encore du domaine de la recherche). les patients sur le plan social (ils font de l’œil
– La pratique des injections de toxine botulique à leurs voisins) et dans les activités
(TB) passe par la reconnaissance préalable, quotidiennes (lire, conduire, etc.).
par un médecin spécialisé, de la pathologie Les injections se font dans l’orbiculaire
et des conséquences fonctionnelles que celle-ci des paupières.4
entraîne. – Spasticité des membres inférieurs chez
R Principe thérapeutique
– Neurotoxine sécrétée par le clostridium,
l’enfant, tel que pied équin et contractures
des adducteurs (en particulier dans l’IMC).
Dans les séquelles d’AVC, la TB injectée
elle bloque la jonction neuromusculaire et crée dans les muscles où la spasticité prédomine
temporairement une dénervation « chimique » (membres supérieurs surtout) accroît le
réversible. confort des sujets et lutte contre les douleurs.
– Délai d’action : environ 1 semaine, durée Injections réalisées en neurologie ou
d’action environ 3 mois avec un pic d’efficacité par des rééducateurs (dans un programme
à 1 mois. Effet proportionnel à la dose injectée. de réhabilitation plus vaste).
– Objectif : restaurer une fonction motrice – Utilisée aussi pour la crampe des écrivains,
proche de la normale (déficit moteur contrôlé la dystonie du membre supérieur.
et maîtrisé).
– Une bonne connaissance de l’anatomie ainsi
que des fonctions des différents muscles
R Effets secondaires
– Liés à la diffusion du produit au-delà du
injectés est indispensable. site d’injection (troubles de la déglutition lors
– Les injections peuvent être couplées à des d’injection dans les muscles cervicaux, par
séances de rééducation qui permettent de tirer exemple). Ptosis possible avec larmoiement
le meilleur parti des traitements locaux (TB) ou sécheresse oculaire en cas d’injection
ou généraux (médicamenteux). dans l’orbiculaire des paupières.
R Indications (encadré 1)
– Torticolis spasmodique : dystonie focale,
– La bonne connaissance anatomique,
la maîtrise de la dose, l’espacement des
R Efficacité
– Sur un suivi de 10 ans, 80 % de maintien
R En pratique
– Apport majeur dans les dystonies et
de l’efficacité en cas de blépharospasme ou les hémispasmes faciaux, et important en
d’hémispasmes, et plus de 60 % en cas de neurologie et en rééducation pour les
torticolis spasmodique (car la dystonie spasticités de l’enfant ou dans les séquelles
a tendance à diffuser à d’autres muscles ou post-AVC chez l’adulte.
à s’étendre par contiguïté à la face ou aux – Utilisée dans les hôpitaux ayant un centre
membres supérieurs). expert en neurologie.
– Recul supérieur à 15 ans pour certains patients. – Reste un médicament de la réserve
R Surveillance
– En cas d’injection des muscles cervicaux
hospitalière (délivrance sous contrôle
d’un pharmacien hospitalier) car nécessite
une excellente maîtrise de la pathologie, de
(torticolis spasmodique), risque, minime et l’anatomie et de la physiologie du mouvement
rare, de troubles de la déglutition. Pendant pour obtenir une efficacité satisfaisante, limiter
la première semaine, conseiller de manger les effets secondaires, respecter ou restaurer
des petites bouchées pour éviter l’impression une fonction motrice de qualité.
« d’accrochage » alimentaire (biscotte, – Dans les autres disciplines (ophtalmologie,
morceau de pomme). ORL, rééducation, urologie), les mêmes
– En cas d’injection des muscles périorbitaires, expériences et expertises sont nécessaires. ●
possible ptosis réversible (< 5 % des cas).
– Les résistances secondaires à la présence RÉFÉRENCES
d’anticorps neutralisant antitoxine (perte 1. Simpson DM, Blitzer A, Brashear A, et al. Therapeutics
d’efficacité des injections) sont très rares and Technology Assessment Subcommittee of the American
Academy of Neurology. Assessment: Botulinum neurotoxin
(< 2 %). Des anticorps antitoxine botulique for the treatment of movement disorders (an evidence-based
sont recherchés (pas toujours neutralisants, review): report of the Therapeutics and Technology
ni responsables de la perte d’efficacité). Assessment Subcommittee of the American Academy
of Neurology. Neurology 2008;70:1699-706.
Également en cause : une modification
2. Haussermann P, Marczoch S, Klinger C, Landgrebe M,
de dose, une aggravation de la dystonie. Conrad B, Ceballos-Baumann A. Long-term follow-up of
cervical dystonia patients treated with botulinum toxin A.
Mov Disord 2004;19:303-8.
3. Hsiung GY, Das SK, Ranawaya R, Lafontaine AL,
Suchowersky O. Long-term efficacy of botulinum toxin A
in treatment of various movement disorders over a 10-year
period. Mov Disord 2002;17:1288-93.
4. Jedynak CP, Palfi S, Vidailhet M, Kullmann B. Hemifacial
spasm treated with botulinum toxin. Rev Neurol (Paris)
1993;149:202-6.
Fotolia
FICHE PRATIQUE
Traitement interventionnel de la FA
Par Decebal Gabriel Latcu, Nadir Saoudi*,
* Service de cardiologie, centre hospitalier Princesse-Grace, Monaco. dglatcu@yahoo.com
A B
Fig. 1 – Cathéter circulaire à l’ostium Fig. 2 – Cartographie électro-anatomique de l’oreillette gauche (A) fusionnée avec
de la VP : localise les connexions sa reconstruction scanner (B) (encerclement par lésions de radiofréquence des ostia
électriques atrio-veineuses. des veines pulmonaires).
En plus d’isoler les VP, des lésions linéaires – remodelage inverse de l’OG (diminution
FICHE PRATIQUE
Traiter la douleur
FICHE PRATIQUE
Par François Lecomte, service des urgences-SMUR, Hôtel-Dieu–Cochin, unité Cochin, 75014 Paris.
Description de la douleur
– réassurance verbale/explications ;
Localisation – repos (ex. : transfert en ambulance d’une
Type douleur abdominale) ;
Irradiation(s)
Intensité – position antalgique (attelle, colliers
Signes d’accompagnement cervicaux…) ;
Facteurs déclenchants
Facteurs atténuants
– glaçage (efficacité reconnue dans les
Composante neuropathique entorses ; ex. : Cryopack).
si ≥ 4 critères
(questionnaire DN4) Médicamenteux
– Brûlure
Mécanisme de douleur
– Sensation de froid douloureux Douleurs par excès de nociception : suivre
Douleur « classique » nociceptive
– Décharges électriques
par stimulation d’un récepteur à la douleur les 3 paliers de l’OMS (fig. 2). Pour les
– Fourmillements
(cutané ou viscéral)
ou
– Picotements morphiniques purs, on peut utiliser le sulfate
– Engourdissements
Douleur neuropathique par lésion de morphine (SM) d’action lente (toutes les
– Démangeaisons
de l’appareil de transmission de la douleur 12 h) avec une possibilité de prise de SM
– Hypo-esthésie au tact
ou
(zone douloureuse) d’action rapide (1/6e de la dose des 24 h).
Douleur idiopathique (mécanisme inconnu)
– Hypo-esthésie à la piqûre
(zone douloureuse) Exemple : Moscontin 30 LP, 1 comprimé matin
– Douleur augmentée par et soir avec interdose de Sevredol 10 mg en cas
le frottement
Autres composantes de la douleur de douleurs (au maximum 4 Sevredol 10 par
Émotionnelles (contexte…) jour) ;
Cognitives (éducation, culture…)
Rappel : pour la rotation des opioïdes, utiliser
une molécule de palier 3 (morphinique)
Fig. 1 – Évaluation de la douleur. différente pour réactiver les récepteurs
R
1. Évaluation
Troubles de la posture
FICHE PRATIQUE
Par Yves Rolland, Christine Lafont, service de médecine interne et de gérontologie clinique,
hôpital La Grave-Casselardit ; unité Inserm 558, faculté de médecine de Toulouse. rolland.y@chu-toulouse.fr
À identifier tôt pour en éviter ou en retarder – sert à apprécier l’efficacité des protocoles
les conséquences irréversibles. de rééducation ;
Environ 30 % des sujets de plus de 65 ans, – mais sa pertinence pour prédire la chute est
vivant à domicile, font au moins une chute dans discutée ;
l’année. En institution, l’incidence est encore – sa faible sensibilité en fait un médiocre test
plus élevée : 40 à 70 %. de dépistage du sujet chuteur.
Risque majoré par certaines pathologies comme De même, le test de Tinetti décrit les anomalies
les AVC, le Parkinson ou l’Alzheimer. de la marche et de l’équilibre en cotant 13 tâches
Ces fractures (notamment à la hanche) sont posturales et 9 paramètres de marche ;
un tournant péjoratif dans l’histoire des patients. – mais validation et valeur prédictive non
Récupération fonctionnelle limitée si performances clairement définies ;
motrices et capacités d’équilibration altérées avant – seuil définissant un sujet âgé à haut risque
la fracture. de chute inconnu ;
R Principaux tests
Aucune méthode consensuelle et universelle
– permet surtout d’avoir une description
sémiologique des difficultés posturales et des
troubles de la marche ;
ne permet d’appréhender le risque de chute. – il n’est pas facile à utiliser.
– Importance de l’interrogatoire structuré du Lors du Get up and go test, le patient doit
patient et de son entourage (conditions de la se lever d’une chaise, marcher 3 mètres, faire
chute), de l’examen clinique à la recherche des demi-tour et venir se rasseoir. La cotation peu
symptômes orientant vers une pathologie mais précise de sa forme initiale (de 1 [normal]
aussi de l’analyse de l’environnement. à 5 [gravement anormal]) a conduit à la forme
– Une chute récente chez une personne âgée, chronométrée, le Timed up and go test.2
même en l’absence de lésion, est toujours Non validé comme facteur prédictif de chute.
hautement prédictive de nouvelles chutes. Idem pour le test moteur minimal décrit
La Berg balance scale, une des échelles les plus en 2005, qui contrairement au Tinetti reste
utilisées chez les personnes âgées.1 Le score faisable chez les sujets déments et déjà très
maximal de 56 est obtenu grâce à une cotation dépendants. Il évalue en 20 items coté 0 ou 1,
à 5 niveaux (0 à 4) de 14 situations posturales l’équilibre en décubitus, debout ou à la marche.
statiques et dynamiques différentes (encadré). Le test de station unipodale (on demande au
sujet de tenir en équilibre au moins 5 secondes
sur une jambe) est simple et hautement
14 items de l’échelle prédictif de chute avec blessures chez le sujet
d’équilibre de Berg âgé :3
• Station assise sans soutien dorsal ni accoudoir – car la capacité à maintenir cette station est
• Passage assis-debout un bon témoin des capacités d’équilibration ;
• Passage debout-assis – ce test binaire (capable ou incapable)
• Transfert d’un siège à un autre identifie aisément un sujet à risque élevé
• Station debout sans soutien de chute grave dans l’année.
R
• Station debout, yeux fermés
• Station debout, pieds joints Tests plus complexes
• Station debout « en tandem »
• Station unipodale Le Sensory organisation test ou (plus
• Rotation du tronc spécifique) le Functional reach test utiles
• Ramassage d’un objet au sol en pratique gériatrique sont difficilement
• Tour complet (360°)
• Monter sur un tabouret utilisables en ville.
• Se pencher en avant Le test de stress Wolfson nécessite
un équipement qui le limite aux consultations