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6
INFECTIONS URINAIRES CHEZ LA FEMME
THÉRAPIE - PROPHYLAXIE Date:
11.03.2013

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Auteurs: A. WeilNeuchâtel, G. SchärAarau

Thérapie infections urinaires simples


Les infections urinaires simples peuvent guérir spontanément.

Cependant certaines mesures peuvent accélérer la guérison:


 l’augmentation de l’hydratation
 le thé de feuille de raisin d’ours
 le jus d’airelles rouges ou de cranberries.

La plupart du temps, les infections urinaires symptomatiques nécessitent une antibiothérapie


pour améliorer rapidement la qualité de vie. En cas d’infection urinaire simple 3 jours avec un
médicament agissant au niveau urinaire doit être considéré.

Medicaments de 1er choix

Triméthoprime seul ou combiné avec


2x 160 / 800mg pour 3 jours
Sulfaméthazole (Bactrim®, générique)
Nitrofurantoïne (Furadantin® retard) 2x 100mg pour 3 jours

Norfloxacine (Noroxin®, générique) 2x 400mg pour 3 jours

Ciprofloxacine (Ciproxin®, générique) 2x 250mg pour 3 jours

Ofloxacine (Tarivid®) 2x 200mg pour 3 jours


1 sachet à 3g (prise unique car la demi-vie
Fosfomycine (Monuril®)
du principe actif est longue)

Le but du traitement est de commencer rapidement et adéquatement pour obtenir un effet


rapide, économique avec des effets secondaires minimaux.

 En cas de prescription du Sulfaméthazole (Bactrim®, générique) il faut faire attention à de


possibles allergies (anamnèse).
 Les pénicillines (p.ex. Augmentin®, générique) sont rarement utiles pour le traitement
d’infection urinaire. Elles ont un bon effet mais induisent de fréquents effets secondaires
(gastro-intestinaux, allergies, changement de la flore bactérienne, colpite mycotique).

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Traitement de l’infection urinaire compliquée
Il faut traiter plus longtemps en cas d’infection urinaire compliquée; un traitement de pas
moins de 10 à 14 jours est indiqué. Les médicaments sont ceux de la tabelle susmentionnée.
Dans la plupart des cas, le choix de l’antibiotique sera basé sur le résultat de la culture d’urine
avec l’établissement des résistances.

Bactériuries asymptomatiques
La bactériurie asymptomatique (plus de 105/ ml) ne doit pas être traitée, la seule exception est
la bactériurie asymptomatique pendant la grossesse (voir ci-dessous).

Contrôle après traitement d’une infection urinaire


Après une infection urinaire simple, un contrôle à l’aide d’un sédiment ou d’une culture, en cas
de guérison symptomatique n’est pas nécessaire. Si les symptômes persistent après 3 jours de
traitement, il faut penser d’une part à un faux diagnostic ou que l’antibiotique n’a pas pu agir
en raison d’une résistance. En cas de persistance après 6-7 jours de traitement une culture
d’urine avec l’établissement de la résistance doit être préconisée.

L’infection pendant la grossesse


Par définition, une infection urinaire pendant la grossesse est à considérer comme infection
urinaire compliquée.

Les bactériuries asymptomatiques engendrent un risque de prématurité et doivent être


traitées. Pendant la grossesse, il faut pratiquer un test à l’aide des bandelettes lors de chaque
contrôle. Si celui-ci se révèle positif, une culture d’urine avec numération des bactéries et
détermination de la résistance s’impose. Pour cet examen, il suffit de disposer d’une urine au
jet.

La pyélonéphrite est plus fréquente pendant la grossesse. Le risque est surtout important
lors de la 2e moitié de la grossesse en raison d’une diminution du flux urinaire conditionnée
par une obstruction relative des uretères et par l’augmentation du volume utérin.

Le traitement d’une infection urinaire sans participation rénale devrait être de 7-10 jours, en
cas de suspicion de pyélonéphrite, il devrait durer 14 jours.

Antibiotiques pendant la grossesse

Aminopenicillin et acide clavulanique


2x 1g / jour pour 7 jours
(Augmentin®, générique)
Cefuroxime (Zinat®) 2x 125 mg / jour pour 7 jours
Nitrofurantoïne
2x 100mg / jour pour 7 jours
(Furadantin® retard, Uvamin® retard)
Norfloxacine (Noroxin®, générique) 2x 400mg / jour pour 7 jours

Fosfomycine (Monuril®) 1 Sachet à 3g pour 7 jours

Triméthoprime et Sulfamide (Bactrim®, générique) 2x 160 / 800 mg / jour pour 7 jours

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 Pour les pénicillines (p.ex. Augmentin®, générique), cephalosporines (p.ex Ceftriaxon,
Rocephin®) et la nitrofurantoïne (p.ex. Furadantin® retard, Uvamin® retard) il n’y a pas de
réserve à la prescription durant toute la grossesse.

 Triméthoprime-Sulfaméthazole (p.ex. Bactrim®, générique) ne devrait pas être prescrit


durant le 1er trimestre. La trimethoprim est un antagoniste de l’acide folique et peut
occasionner des défects au niveau neurologique et cardiovasculaire

 De même les chinolones (p. ex. Norfloxacin (Noroxine®, générique)) ne devraient pas être
prescrits durant le 1er trimestre car ils peuvent théoriquement être à la base de
malformations du système ostéo-musculaire, d’un retard de croissance ou d’arthropathies.
 A partir du 2e deuxième trimestre tous ces médicaments peuvent être prescrits.

A la fin du traitement il faut faire un contrôle d’urine.

Infections urinaires récidivantes


Les infections urinaires récidivantes sont dues à la résistance d’un germe ou à la survenue
d’un nouveau germe.

Facteurs de risques pour des infections urinaires récidivantes


 Troubles de la vidange vésicale avec résidu post-mictionnel
 Cystocèle avec résidu post-mictionnel
 Réservoir de germes uro-pathogènes au niveau de l’intestin ou du vagin
 Diminution de la défense locale au niveau de la muqueuse du tractus urinaire
 Affection neurologique
 Cathéter vésical
 La sexualité avec changement de partenaires fréquent ou pratiques particulières
 Usage de substances spermicides induisant des changements du milieu vaginal
 Grossesse
 Diabète
 Vaginites

Nous retrouvons ainsi la définition de l’infection urinaire compliquée.

Le traitement peut se baser sur plusieurs stratégies


1. La patiente vient lors de n’importe quels symptômes du tractus urinaire en contrôle et
l’antibiothérapie est prescrite par un médecin.
2. La patiente expérimentée décide d’elle-même de commencer un traitement d’antibiotique
et ne s’annonce en contrôle médical que si la symptomatologie ne répond pas au
traitement.
3. Prophylaxie antibiotique de 4 - 6 mois.
4. S’il y a une association nette entre l’activité sexuelle et l’infection urinaire, on peut prescrire
un traitement post-coïtal avec un comprimé (ex. Nitrofurantoïne,
Sulfometaxol/Trimetoprim, Norfloxacin).

Prophylaxie antibiotique
 La prophylaxie antibiotique pour prévenir la récidive doit durer de 4-6 mois avec un
dosage faible.
 Plusieurs schémas sont proposés: un comprimé d’un des médicaments mentionnés ci
dessus chaque 2ème jour ou 2x par semaine, la prise plus fréquente peut améliorer les
résultats de la prophylaxie mais au prix de la survenue plus fréquente d’effets secondaires.

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La prescription de chaque traitement pour infections urinaires récidivantes doit
s’accompagner de la recommandation des changements de vie suivants.

Changements d’habitudes
 Hydratation d’un minimum de 2 litres par jour
 Jus de cranberries 3dl/ jour ou jus d’airelles rouges 1dl/jour
 Thé de feuille de raisin d’ours
 Soins cutanés péri-anaux et vulvaires avec une crème simple hydratante
 Eviter un excès d’hygiène avec l’utilisation fréquente de savon au niveau vulvaire et péri-
anal
 Utiliser des savons de pH neutre
 La douche au WC ne doit s’adresser qu’à la région anale mais pas à la région vulvaire ou à
l’introïtus vaginal
 S’essuyer après l’exonération toujours d’avant en arrière
 Utilisation d’œstrogènes locaux (crème d’œstrogènes ou d’ovules) après la ménopause
 Influence de la flore intestinale à l’aide de probiotiques (bactéries produisant de l’acide
lactique, bactéries bifides)
 Vaccin par Escherichia coli viva (Uro-Vaxom®), 1 tablette/jour pour 3 mois

L’hydratation améliore le flux urinaire et ainsi l’élimination des bactéries. Les jus d’airelles
rouges et de cranberries contiennent des tannines qui diminuent contre l’adhésion des
bactéries à la muqueuse vaginale. La même remarque est valable pour différentes infusions.

Les soins cutanés locaux empêchent la colonisation cutanée avec des germes
uropathogènes. Il ne faut pas détruire le film sébacé cutané acide de la peau et renforcer les
défenses de la peau par l’hydratation de celle-ci.

Les douches sur les WC peuvent être utiles au niveau anal. Elles peuvent par contre
favoriser l’ascension de germes dans l’urètre et la vessie si elles sont utilisées au niveau de
l’introïtus vaginal. Comme la colonisation survient le plus souvent depuis le tractus intestinal, il
faut impérativement s’essuyer après l’exonération d’avant en arrière.

L’utilisation de crème d’œstrogènes ou d’ovules (p.ex. Ortho-Gynest®, Ovestin®, Oestro-


Gynaedron® 1 - 2 X par semaine le soir vaginalement) favorise la formation de glycogène et
ainsi la colonisation du vagin par des lactobacilles. Le pH des sécrétions vaginales sera ainsi
abaissé avec un effet antibactérien. L’effet prophylactique est prouvé par des études alors que
les autres points susmentionnés ne sont que recommandés sans qu’il existe des données
scientifiques claires à leurs sujets.

Selon des études récentes les probiotiques sont considérés comme des bactéries amies pour
l’équilibre intestinal. Les organismes probiotiques les plus souvent employés sont les
lactobacilles (Lactoferment®) et les bactéries bifides. Il a été démontré que les probiotiques
peuvent être utilisés pour éviter des infections urinaires. Il a aussi été démontré que par ce
traitement des vaginites bactériennes peuvent être aussi guéries. Les probiotiques sont le plus
souvent prescrits grâce à des yoghourts. Il a été aussi démontré que les probiotiques peuvent
aider à éviter des colpites mycotiques.

Le vaccin oral agit par l’intermédiaire de lysat de bactéries lyophilisées d’E. Coli. L’excrétion
d’IgA dans la vessie est ainsi stimulée.

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