Vous êtes sur la page 1sur 11

¶ 14-089-A-10

Entorses de la cheville
T. Bauer, P. Hardy

Les entorses de la cheville sont l’une des lésions les plus fréquentes en traumatologie et peuvent survenir
pour tout type de sport. C’est le ligament talofibulaire antérieur qui est le plus atteint et à l’origine des
éventuelles séquelles (douleurs chroniques, instabilité chronique). Les lésions vont de la simple élongation
à la rupture complète, avec atteinte parfois de plusieurs ligaments et lésions associées (capsulaires,
tendineuses et ostéochondrales), qui font la gravité et le pronostic de l’entorse. C’est l’examen clinique
4 ou 5 jours après le traumatisme de la cheville qui reste le plus efficace et le plus utile pour la détection
avec précision d’une rupture ligamentaire récente et de lésions associées. Le traitement d’une entorse
récente latérale de la cheville repose sur le traitement antalgique et anti-inflammatoire, associé à une
mobilisation précoce et un traitement fonctionnel associant contrôle postural et travail proprioceptif, afin
de permettre une récupération rapide et, surtout, éviter la principale séquelle qu’est l’instabilité chronique
latérale de cheville. Il ne faut pas méconnaître les entorses du ligament collatéral médial et de la
syndesmose, beaucoup plus rares, de diagnostic souvent retardé et dont le pronostic est plus aléatoire.
© 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Entorse de cheville ; Instabilité de cheville ; Lésions ligamentaires ; Syndesmose

Plan Rappels anatomiques : anatomie


fonctionnelle et biomécanique de la cheville
¶ Introduction 1
Rappels anatomiques : anatomie fonctionnelle et biomécanique L’articulation de la cheville comprend l’articulation tibiota-
de la cheville 1 lienne, l’articulation tibiofibulaire distale et l’articulation
talofibulaire. Cette articulation est relativement complexe en
¶ Entorse du ligament collatéral latéral de la cheville 3
raison de son anatomie ostéocartilagineuse, ligamentaire et
Entorse récente du ligament collatéral latéral de la cheville 3
tendineuse.
Séquelles d’entorse du ligament collatéral latéral de la cheville 4
Les surfaces articulaires comprennent brièvement la mortaise
Instabilité chronique latérale de cheville 5
tibiofibulaire (plus large en avant qu’en arrière), la trochlée du
¶ Entorse du ligament collatéral médial de la cheville 6 talus (formant le tenon) et l’articulation de la syndesmose.
Physiopathologie 6 Parmi les ligaments de la cheville, on distingue les ligaments de
Diagnostic clinique 6 la syndesmose tibiofibulaire distale (unissant les épiphyses
Imagerie 6 distales du tibia et de la fibula) et les larges complexes ligamen-
Traitement 7 taires unissant le tibia et la fibula au squelette de l’arrière-pied
¶ Entorse de la syndesmose 7 (le ligament collatéral latéral et le ligament collatéral médial).
Physiopathologie 7 La syndesmose tibiofibulaire distale est composée de trois
Diagnostic 7 ligaments : le ligament tibiofibulaire antéro-inférieur, le liga-
Imagerie 7 ment tibiofibulaire postéro-inférieur et le ligament tibiofibulaire
Traitement 8 interosseux. Le ligament tibiofibulaire antéro-inférieur, le plus
lâche, tendu entre la marge antérieure de la malléole latérale et
le tubercule tibial antérieur de Tillaux-Chaput, oblique en haut
et en dedans, est composé de plusieurs faisceaux ; le faisceau
■ Introduction distal, oblique au niveau de l’angle tibiofibulaire distal, entre en
Les entorses de la cheville sont l’une des lésions les plus contact avec le bord dorsolatéral du talus en flexion plantaire [8]
fréquentes, elles représentent environ 20 % de tous les trauma- (Fig. 1). Le ligament tibiofibulaire postéro-inférieur est composé
tismes sportifs et constituent le motif de consultation le plus d’un faisceau superficiel (tendu entre le bord postérieur de la
fréquent en traumatologie. Les entorses de la cheville apparais- malléole latérale et le tubercule tibial postérieur) et d’un faisceau
sent pour tout type de sport, quel que soit le niveau, et profond décrit par Sarrafian comme le ligament transverse [9]
surviennent surtout dans les sports collectifs (football, basket- (Fig. 2). Ce ligament transverse s’insère sur la fossette posté-
ball, volleyball) avec sauts et changements d’appui. Dans la rieure de la malléole latérale et sur la marge postérieure tibiale
plupart des cas (environ 80 % des cas), il s’agit d’une entorse du en arrière du cartilage de la surface articulaire, il est triangulaire
ligament collatéral latéral de la cheville. Les entorses de la à la coupe et représente un véritable labrum dépendant de la
syndesmose tibiofibulaire distale et les entorses du ligament surface articulaire inférieure tibiale. En augmentant la taille et
collatéral médial sont plus rares mais ne doivent pas être la concavité de la surface articulaire talocrurale, il améliore la
méconnues [1-8]. stabilité de l’articulation et limite la translation postérieure du

Appareil locomoteur 1
Rejoignez nous sur Facebook: “La radiologie pour tous”
14-089-A-10 ¶ Entorses de la cheville

2
2

3 3

6 4
5 6
4
7
5

Figure 1. Anatomie ligamentaire de la cheville : vue de face. 1. Mem-


brane interosseuse ; 2. ligament tibiofibulaire antéro-inférieur (faisceau
principal, proximal) ; 3. ligament tibiofibulaire antéro-inférieur (faisceau
distal) ; 4. ligament talofibulaire antérieur ; 5. ligament calcanéofibulaire.
6. ligament collatéral médial.

Figure 2. Anatomie ligamentaire de la cheville : vue postérieure.


.
talus. Le ligament tibiofibulaire interosseux est la continuité 1. Membrane interosseuse ; 2. ligament tibiofibulaire postéro-inférieur
plus dense de la membrane interosseuse au niveau de la (faisceau superficiel) ; 3. ligament tibiofibulaire postéro-inférieur (faisceau
syndesmose. profond ou ligament transverse) ; 4. ligament collatéral médial ; 5. liga-
Le ligament collatéral latéral est situé sur la partie latérale de ment intermalléolaire ; 6. ligament talofibulaire postérieur ; 7. ligament
l’articulation de la cheville et comprend trois faisceaux entière- calcanéofibulaire.
ment indépendants les uns des autres avec d’avant en arrière :
le ligament talofibulaire antérieur (LTFA), le ligament calcanéo-
fibulaire (LCF) et le ligament talofibulaire postérieur (LTFP)
(Fig. 1 à 3). Le ligament talofibulaire antérieur est large,
rectangulaire, en contact étroit avec la capsule et généralement
composé de deux bandes séparées par un intervalle permettant
la pénétration de la perforante de l’artère fibulaire et son
anastomose avec l’artère malléolaire latérale [9, 10]. Il s’insère sur
la marge antérieure de la malléole latérale et suit une direction
antéromédiale jusqu’à son insertion sur le corps du talus
immédiatement en avant de la surface articulaire occupée par la 4
malléole latérale. Il est virtuellement horizontal lorsque la
cheville est en position neutre et devient vertical en flexion
plantaire. C’est le ligament le plus traumatisé de la cheville, tout
1 3
traumatisme de ce ligament, même sans provoquer de laxité
peut entraîner une synovite chronique autour d’un tissu
cicatriciel exhubérant formant parfois un pseudoménisque à
2
l’origine d’un conflit dans le récessus malléolaire latéral [10-12].
Le ligament calcanéofibulaire est un cordon solide inséré sur le
bord antérieur de la malléole latérale en dessous du ligament
talofibulaire antérieur. La pointe de la malléole latérale est libre
de toute insertion ligamentaire comme on peut l’observer lors
d’arthroscopie de cheville. En position neutre de la cheville, le
ligament calcanéofibulaire se dirige en bas en arrière et en Figure 3. Anatomie ligamentaire de la cheville : vue latérale. 1. Liga-
dedans jusqu’à son insertion calcanéenne sur un petit tubercule ment talofibulaire postérieur ; 2. ligament calcanéofibulaire ; 3. ligament
à la partie postérieure du mur latéral du calcaneus, en arrière du talofibulaire antérieur ; 4. ligament tibiofibulaire antéro-inférieur.
tubercule des fibulaires. Le ligament calcanéofibulaire est croisé
en surface par les tendons fibulaires et leur gaine qui laissent
une empreinte concave. En profondeur il est séparé de l’articu- plantaire et vertical en flexion dorsale. Le valgus ou varus du
lation sous-talienne par le ligament talocalcanéen. Le ligament talus modifie considérablement la tension du ligament calca-
calcanéofibulaire contrôle deux articulations (talocrurale et sous- néofibulaire et explique les traumatismes possibles de ce
talienne) contrairement aux deux autres éléments du ligament ligament sans flexion de la cheville associée. Le ligament
collatéral latéral qui ne contrôlent que l’articulation talocrurale. talofibulaire postérieur est un ligament épais, résistant, fasciculé,
Le ligament calcanéofibulaire est toujours tendu lors des triangulaire à pointe latérale et dont la direction est grossière-
mouvements de la cheville, il devient horizontal en flexion ment horizontale. Il prend son origine sur le bord médial de la

2 Appareil locomoteur

Rejoignez nous sur Facebook: “La radiologie pour tous”


Entorses de la cheville ¶ 14-089-A-10

malléole latérale au niveau de la fossette malléolaire et se dirige • les entorses de stade II impliquent une atteinte ligamentaire
vers le bord postérolatéral du talus. Il s’insère sur une crète plus importante avec rupture complète du LTFA et rupture
située le long du bord postéro-inférieur de la surface malléolaire partielle ou élongation du LCF. À l’examen, sont retrouvés un
latérale du talus. Certaines fibres à la partie supérieure du œdème avec une ecchymose et une zone douloureuse de
ligament talofibulaire postérieur se dirigent en dedans et en toute la partie antérolatérale de la cheville. La mobilité est
haut vers le bord postérieur du tibia. Ces fibres fusionnent avec souvent réduite. Il n’y a pas ou peu de laxité. L’appui
le faisceau profond du ligament tibiofibulaire postérieur monopodal est impossible ;
.
(ligament transverse) pour renforcer le labrum existant au • dans les entorses de stade III, il y a une rupture du LTFA, du
niveau de la marge postérieure du tibia. Ces fibres forment le LCF et de la capsule avec une rupture possible du LTFP. Sont
ligament intermalléolaire postérieur [13-15]. retrouvés un œdème et une ecchymose diffus et douloureux
Le ligament collatéral médial (ligament deltoïde) est un de toute la partie latérale de la cheville. Une laxité peut être
ligament large, résistant, multifasciculé, étendu de la malléole mise en évidence à l’examen clinique, mais cela dépend de
médiale au naviculaire, au talus et au calcanéus (Fig. 1, 2). Sa l’importance de l’œdème et du relâchement musculaire lors
description reste controversée mais il est constitué de deux de la réalisation des tests.
couches, une superficielle et une profonde. Les faisceaux de la
couche superficielle croisent deux articulations (talocrurale et
sous-talienne) alors que les faisceaux de la couche profonde ne Diagnostic
croisent que l’articulation talocrurale. Six faisceaux ont été La démarche diagnostique devant une « entorse de cheville »
décrits au niveau du ligament collatéral médial ; trois sont doit être rigoureuse pour permettre de différencier un trauma-
constants (le spring ligament, le ligament tibionaviculaire et le tisme bénin d’une réelle rupture ligamentaire (LTFA isolé ou
ligament tibiotalien postérieur profond) et trois sont variables non), dont l’évolution naturelle sans traitement est très souvent
(le ligament tibiotalien postérieur superficiel, le ligament défavorable [23] . De plus l’examen clinique doit permettre
tibiocalcanéen et le ligament tibiotalien antérieur profond) [16, d’évaluer la gravité de l’entorse et de détecter les lésions
17]. Ce ligament limite l’abduction du talus. Toute lésion du
associées. C’est l’examen clinique 4 ou 5 jours après le trauma-
ligament collatéral médial peut être à l’origine d’un conflit tisme de la cheville qui reste le plus efficace et le plus utile pour
antéromédial et/ou postéromédial ou d’une instabilité médiale la détection avec précision d’une rupture ligamentaire récente :
de la cheville. sa sensibilité est de 98 % et sa spécificité de 84 % [24].
Les derniers éléments importants de l’anatomie fonctionnelle L’interrogatoire permet de préciser le mécanisme du trauma-
de l’articulation de la cheville sont représentés par les tendons
tisme, les antécédents sur cette cheville et certains signes en
fibulaires qui sont les principaux éverseurs de l’arrière-pied. Ils
faveur d’une rupture ligamentaire. La notion de craquement
participent de façon dynamique à la stabilité latérale de la
audible lors du traumatisme ne permet pas de faire la différence
cheville.
entre lésion ligamentaire bénigne ou rupture. L’intensité de la
La position de la cheville (en flexion plantaire ou dorsale) au
douleur doit être précisée : en cas de rupture ligamentaire, le
moment du traumatisme et les caractéristiques de la force
patient doit généralement stopper toute activité, alors qu’en
appliquée (rotation latérale ou médiale) déterminent les struc-
l’absence de rupture le patient peut généralement poursuivre ses
tures ligamentaires de la cheville qui sont traumatisées [18].
activités. De même, concernant l’évolution de l’œdème :
généralement, en cas de rupture ligamentaire, l’œdème est
■ Entorse du ligament collatéral d’apparition immédiate alors qu’en l’absence de rupture
l’œdème apparaît plus tardivement.
latéral de la cheville L’examen physique doit également rechercher des éléments
Entorse récente du ligament collatéral en faveur d’une rupture ligamentaire. La douleur à la palpation
du LTFA n’est pas spécifique ; en revanche, l’absence de douleur
latéral de la cheville signifie qu’il n’y a pas de rupture ligamentaire. L’hématome
Physiopathologie et classifications antérolatéral est un bon signe de rupture ligamentaire (sensibi-
lité : 86 % ; spécificité : 68 %). L’existence d’un tiroir talien
Les traumatismes de la cheville en inversion (associant
antérieur (recherché genou fléchi à 90° et avec une bonne
.
flexion plantaire de la cheville, varus de l’arrière-pied et rotation
relaxation du patient) et la sensation d’un ressaut lors de sa
médiale du médiopied) sont les principaux pourvoyeurs
d’entorses du ligament collatéral latéral. réduction sont très évocateurs de rupture du LTFA (sensibilité :
Il existe plusieurs classifications pour tenter d’évaluer la 74 % ; spécificité : 77 %). L’association d’une douleur à la
gravité d’une entorse du ligament collatéral latéral de la palpation du LTFA, d’un hématome et d’un tiroir talien anté-
cheville [19-22]. Les différents scores prennent en compte les rieur signe quasiment la rupture ligamentaire (sensibilité :
lésions anatomiques (en distinguant les différents ligaments 98 % ; spécificité : 84 %). L’examen clinique doit éliminer une
atteints et le type de lésion, allant de l’élongation à la rupture fracture (palpation des malléoles, de la base du cinquième
complète), les symptômes (douleur, hématome, œdème, laxité), métatarsien et de l’os naviculaire) et rechercher des lésions
l’importance du traumatisme et le retentissement fonctionnel. associées (rupture de la gaine des tendons fibulaires, fractures
En pratique, certains critères de ces scores sont très théoriques ostéochondrales du dôme talien) [24].
et impossibles à évaluer objectivement lors d’un traumatisme
récent, notamment la mesure de la laxité d’une cheville Imagerie
fraîchement traumatisée (qui devrait nécessiter un testing sous
La réalisation de clichés radiographiques (incidence de
anesthésie en théorie) ou la notion d’atteinte isolée du LTFA ou
cheville de face, de face à 30° de rotation médiale et de profil)
non.
Globalement, les entorses du ligament collatéral latéral sont après une entorse du ligament collatéral latéral de la cheville
classées en trois stades de gravité, basés sur l’extension des n’est pas systématique. Ils ne doivent être réalisés qu’en cas de
lésions ligamentaires et le retentissement fonctionnel [21] : suspicion de fracture selon les critères d’Ottawa [25] :
• dans les entorses de stade I, il existe une élongation isolée du • patient de plus de 55 ans ;
LTFA sans rupture complète. Le patient se présente avec un • impossibilité de reprendre l’appui et de faire quatre pas ;
œdème modéré antérolatéral, parfois associé à un hématome. • douleur à la palpation des malléoles (sur la pointe ou sur le
Il existe un point douloureux à la palpation du LTFA. La bord postérieur sur 6 cm) ;
mobilité de l’articulation tibiotalienne est conservée ou peu • douleur à la palpation de la base du cinquième métatarsien
limitée. Aucune laxité n’est mise en évidence et l’appui ou de l’os naviculaire.
complet est le plus souvent possible. Le retentissement Les clichés en stress (varus forcé et tiroir antérieur) n’ont
fonctionnel des entorses de stade I est modéré et une reprise aucun intérêt dans le diagnostic et l’évaluation des entorses
des activités sportives est possible après 10 à 15 jours ; récentes, en raison de leur grande variabilité et leur faible

Appareil locomoteur 3
Rejoignez nous sur Facebook: “La radiologie pour tous”
14-089-A-10 ¶ Entorses de la cheville

reproductibilité. De plus, il n’y a aucune corrélation entre la La phase initiale est focalisée sur la lutte contre l’œdème avec
laxité observée lors d’une rupture ligamentaire récente et le le principe rest, ice-cooling, compression, elevation (RICE). Ce
développement d’éventuels symptômes chroniques (laxité, protocole classique, associé à un traitement anti-inflammatoire,
douleur) [4, 26]. est très efficace sur le contrôle de l’œdème et la diminution de
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) et l’échographie la douleur dans la semaine qui suit le traumatisme [40]. Il est
permettent de montrer avec précision les lésions des ligaments cependant difficile de savoir si ce protocole (et notamment la
collatéraux en distinguant les ruptures complètes ou partielles, cryothérapie) permet une rééducation plus rapide et un retour
les distensions ou les épaississements. Ces examens ont cepen- aux activités professionnelles et sportives plus précoce [41]. La
dant souvent tendance à sous-estimer l’importance de la rupture reprise de l’appui complet, sous couvert d’une attelle, est
ligamentaire. Par ailleurs, ils permettent de mettre en évidence effectuée le plus vite possible pour éviter la perte de coordina-
un épanchement articulaire, une lésion chondrale, un œdème tion neuromusculaire, essentiellement pour les fibulaires. Il
osseux, une avulsion ostéochondrale ou une lésion tendineuse. existe plusieurs modèles d’attelles rigides ou semi-rigides, dont
Pourtant, malgré la précision offerte par ces examens, leur le rôle principal est de limiter le mouvement d’inversion de la
utilisation dans le cadre des entorses récentes de la cheville cheville, ce qui permet la reprise immédiate de la marche sans
n’apporte aucune supériorité par rapport à l’examen clinique et béquille et progressivement des activités sportives. Ces attelles
radiographique simple, puisque les lésions observées ne modi- sont plus efficaces que le strapping sur la stabilité, l’œdème et
fient pas le traitement et ne représentent pas actuellement des la reprise des activités. En outre, elles exposent à moins de
facteurs prédictifs de l’évolution et du résultat à long complications cutanées [42-44].
terme [27-29]. Lors de la phase de rééducation précoce, le but est la récupé-
ration des amplitudes de l’articulation de la cheville (en passif
et en actif, avec étirement de la chaîne musculaire postérieure),
Traitement la reprise du déroulement du pas (avec appui complet) et
Bien que l’entorse du ligament collatéral latéral de la cheville surtout la récupération du contrôle sensorimoteur de la cheville.
soit l’un des traumatismes sportifs les plus fréquents, le traite- Cette coordination neuromusculaire des fibulaires est en effet
ment optimal reste controversé. Plusieurs études ont confirmé diminuée immédiatement après une entorse de cheville et il est
que l’absence de prise en charge après une entorse de la cheville nécessaire de réaliser une rééducation proprioceptive (avec
majorait le risque de survenue de séquelles (instabilité, travail progressif de l’équilibre en appui bipodal, puis unipodal,
douleurs) [30-32]. De même, l’immobilisation (botte plâtrée) ne avec puis sans attelle) pour éviter le risque de survenue d’insta-
devrait plus être utilisée, même pour les entorses graves, en bilité résiduelle. Cette phase dure plusieurs semaines et le
raison des mauvais résultats obtenus comparés à ceux rapide- patient est autorisé à reprendre ses activités sportives progressi-
ment obtenus après traitement fonctionnel [33-35]. Il semble que vement avec l’attelle [45, 46].
la mobilisation et la reprise de l’appui précoces associés à une La phase suivante consiste en une intensification de la
rééducation proprioceptive en insistant sur le renfort muscu-
rééducation proprioceptive représentent le meilleur traitement
laire, le travail de l’endurance, le contrôle sensorimoteur de la
des entorses latérales récentes de la cheville (y compris les
cheville et l’augmentation progressive des activités sportives.
entorses de stade III) en termes de reprise des activités (profes-
La phase finale débute environ 2 mois après l’entorse et
sionnelles et sportives) et de résultats fonctionnels à moyen ou
correspond à la reprise de toutes les activités sportives, y
long terme [26, 30, 36].
compris le saut et les sports avec pivot. L’attelle doit être
Traitement chirurgical conservée pendant toute la période de rééducation pour dimi-
nuer le risque de récidive d’entorse ; elle est retirée progressive-
Il n’existe pas actuellement de place évidente pour la répara- ment à la phase finale [47].
tion chirurgicale lors d’une entorse récente de la cheville [26].
Même si le traitement chirurgical permet d’obtenir de meilleurs Prévention
résultats que le traitement fonctionnel après entorse récente de Le meilleur traitement des lésions ligamentaires de la cheville
la cheville (en termes de douleurs résiduelles, laxité, sensation reste la prévention. Bien que cela soit pratiquement impossible,
d’instabilité et reprise sportive au même niveau), ceci doit être il est probable que bon nombre d’entorses latérales de la
mis en balance avec le délai de récupération plus long, la cheville auraient pu, en fait, être évitées. Il existe deux princi-
raideur de cheville, le risque de complications et le coût pales méthodes préventives ayant fait leurs preuves en pratique
socioéconomique propres au traitement chirurgical, si bien qu’il clinique sportive : l’entraînement musculaire proprioceptif,
est actuellement impossible d’affirmer que la prise en charge d’une part, et l’orthèse de cheville (orthèse souple, strapping,
chirurgicale est meilleure que le traitement fonctionnel [37, 38]. attelle semi-rigide), d’autre part [46-48]. L’entraînement muscu-
De plus, en cas d’échec du traitement fonctionnel, avec notam- laire proprioceptif semble diminuer le risque de traumatisme
ment une laxité résiduelle, un traitement chirurgical peut être ligamentaire de la cheville, surtout chez les patients ayant déjà
réalisé avec de très bons résultats, même plusieurs années après eu des entorses. Son efficacité reste à prouver chez les sportifs
l’entorse initiale. n’ayant jamais eu d’entorse de la cheville auparavant [46] .
L’autre méthode de prévention est l’utilisation d’orthèses de
Traitement fonctionnel et rééducation
cheville ou de strapping, couramment répandue chez les
Après un traitement fonctionnel associant mobilisation, sportifs. Le strapping semble agir en diminuant la laxité latérale
reprise précoce de l’appui et rééducation proprioceptive, les de la cheville, en limitant les extrêmes de l’amplitude articulaire
résultats cliniques sont bons dans 70 % à 90 % des cas, alors ou en diminuant le temps de réaction des muscles fibulaires
que 10 % à 30 % des patients développent des symptômes (influençant ainsi la proprioception de la cheville). Cependant,
d’instabilité chronique ou de douleur [26, 30]. Le traitement comme le strapping est détendu après 15 à 30 minutes d’activité
fonctionnel permet une reprise plus rapide des activités sporti- sportive, il est difficile d’expliquer clairement son action.
ves sans altérer le résultat fonctionnel à long terme [39]. Le Néanmoins ce dispositif reste très populaire chez les sportifs et
principe du traitement fonctionnel et de la rééducation est basé les entraîneurs [26, 48]. Il faut également citer le port d’orthèses
sur la récupération de la mobilité de la cheville sans perte de la plantaires, qui représente un bon moyen de prévention en cas
proprioception, le plus vite possible, dès que la phase doulou- de varus (pied creux varus, tibia varus).
reuse aiguë est passée.
Le traitement fonctionnel après entorse récente du ligament Séquelles d’entorse du ligament collatéral
collatéral de la cheville peut être divisé en quatre phases : la
phase initiale, la rééducation précoce, la rééducation tardive et
latéral de la cheville
la phase finale. La durée de chaque étape est variable et dépend Un taux élevé de douleurs résiduelles est rapporté après une
des capacités de récupération et de cicatrisation de chaque entorse récente du ligament collatéral latéral de la cheville avec,
individu. à long terme, une restriction des activités chez environ un tiers

4 Appareil locomoteur

Rejoignez nous sur Facebook: “La radiologie pour tous”


Entorses de la cheville ¶ 14-089-A-10

des patients. Le développement de douleurs résiduelles après un osseuses et capsuloligamentaires postérieures (marge postérieure
traumatisme de la cheville en supination est lié à la pathologie du pilon tibial, apophyse postérieure du talus ou os trigone,
initiale engendrée par le traumatisme. ligament transverse, ligament intermalléolaire postérieur,
ligament talofibulaire postérieur). Ce mécanisme de compres-
Douleurs latérales sion peut engendrer des fractures parcellaires (fracture de
l’apophyse postérieure du talus ou de l’os trigone) et, surtout,
Une instabilité latérale chronique survient dans moins de
des lésions des tissus mous avec inflammation et fibrose
10 % des cas après entorse aiguë de la cheville et peut être
cicatricielle, responsables d’un conflit postérieur de cheville.
responsable de douleurs latérales chroniques. Dans d’autres
situations, la douleur latérale résiduelle peut être due à une
Douleurs postérolatérales
avulsion ancienne pseudarthrosée (pointe de la malléole
latérale, apophyse latérale du talus), à une entorse de la Les douleurs postérolatérales persistantes après entorse de
syndesmose négligée ou à une instabilité sous-talienne (proba- cheville doivent faire rechercher des lésions des tendons
blement surestimée) [46, 49]. fibulaires dans leur trajet rétromalléolaire. Il faut distinguer les
tendinopathies des fibulaires (péritendinite, tendinopathie
Douleurs antérolatérales fissuraire ou nodulaire, rupture partielle) et l’instabilité des
fibulaires.
Le syndrome du sinus du tarse (dont l’incidence exacte
demeure inconnue mais qui apparaîtrait environ deux fois sur Douleurs profondes de l’articulation de la cheville
trois après des traumatismes de la cheville en supination) est
responsable de la plupart des douleurs antérolatérales résiduel- Les douleurs profondes tibiotaliennes mécaniques persistant
les. Il existe une association étroite entre les entorses du plusieurs semaines (plus de 6 semaines) après une entorse de
ligament collatéral latéral de la cheville et les lésions du sinus cheville sont très évocatrices de lésions ostéochondrales du
du tarse ; les lésions du complexe ligamentaire latéral après dôme du talus. Il peut s’agir de lésions antérolatérales à type de
traumatisme en supination s’étendent très souvent aux inser- fractures ou d’avulsions par mécanisme de cisaillement dans la
tions capsulaires taliennes antérieures et au sinus du tarse (qui gouttière talofibulaire lors du traumatisme en inversion, avec
comprend des structures ligamentaires, du tissu adipeux, des parfois libération de corps étrangers ostéochondraux, responsa-
vaisseaux et des branches nerveuses), aboutissant à une inflam- bles de blocages et de synovite. Plus souvent, il s’agit de lésions
mation locale chronique. Les douleurs sont aggravées par postéromédiales par impaction responsables d’œdème osseux et
l’activité et les mouvements de supination et de pronation. Le de lésion de la plaque sous-chondrale, évoluant vers l’ostéoné-
traitement conservateur classique de l’entorse permet de faire crose et la géode ; leur évolution est lente et le retentissement
disparaître les douleurs du syndrome du sinus du tarse, mais clinique très variable. Il s’agit le plus souvent de patients
souvent une infiltration de corticoïdes dans le sinus du tarse est présentant des douleurs profondes de l’articulation tibio-
nécessaire et permet d’obtenir la guérison dans plus de deux talienne, aggravées par l’activité ou le sport, persistantes ou
tiers des cas [50, 51] . En cas d’échec, une intervention est survenant plusieurs mois après l’épisode d’entorse. L’examen
nécessaire et consiste en une résection du tissu fibreux et clinique est pauvre et la palpation ne retrouve généralement pas
inflammatoire au sinus du tarse, ce qui permet d’obtenir une de point douloureux précis.
amélioration significative dans environ 90 % des cas. Le
traitement arthroscopique semble particulièrement intéressant Instabilité chronique latérale de cheville
dans cette situation, car il permet de réaliser un bilan lésionnel
avec précision et expose à moins de complications que le Définitions et diagnostic
traitement à ciel ouvert (douleurs résiduelles, difficultés L’instabilité chronique est la principale séquelle dont se
cicatricielles) [52]. plaignent les patients après une entorse de cheville (sa préva-
Des douleurs antérolatérales plus distales peuvent apparaître lence est estimée entre 20 % et 40 %). Il faut bien distinguer
également en cas de fracture, avulsion du cuboïde ou en cas de l’instabilité (symptôme subjectif ressenti par le patient) de la
retard de consolidation ou de réelle pseudarthrose de fracture de laxité de la cheville (objectivée par l’examen clinique). De
la base du cinquième métatarsien. nombreuses pathologies de la cheville peuvent provoquer une
sensation d’instabilité sans aucune laxité ni aucun problème de
Douleurs antéromédiales contrôle neuromusculaire : lésions ostéochondrales, conflit,
Après une entorse de cheville, environ 60 % des patients corps étrangers, syndrome du sinus du tarse, instabilité des
présentent des douleurs antéromédiales de la cheville en rapport fibulaires.
avec des lésions chondrales médiales (partie médiale du dôme Devant un tableau d’instabilité chronique de la cheville suite
talien ou du pilon tibial, facette articulaire de la malléole à une entorse, après avoir éliminé les différentes pathologies
médiale). Ces lésions peuvent être à l’origine de corps étrangers susceptibles de provoquer des sensations d’instabilité, la
ou de la formation d’ostéophytes responsables d’une synovite principale difficulté est de pouvoir distinguer l’instabilité
antéromédiale et d’un conflit antérieur de cheville. Plus fonctionnelle et l’instabilité sur laxité chronique.
rarement, la douleur antéromédiale peut être en rapport avec L’instabilité fonctionnelle survient chez 10 % à 30 % des
une fracture ou une avulsion de l’os naviculaire. patients après entorse du ligament collatéral latéral de la
cheville. Il s’agit d’un syndrome clinique au cours duquel les
Douleurs postéromédiales patients se plaignent d’une gêne à la cheville, avec dérobements
et impossibilité de reprendre leurs activités sportives alors qu’il
Les douleurs postéromédiales (péri- et rétromalléolaires
n’existe aucune laxité évidente à l’examen physique ou sur le
médiales) sont le plus souvent dues à des lésions du ligament
bilan radiographique. Il semblerait que plusieurs facteurs soient
deltoïde. Il peut s’agir d’une fracture parcellaire ou d’une
impliqués dans le développement de cette instabilité fonction-
avulsion de la malléole médiale, responsable de douleurs
nelle de la cheville, tels les troubles de la proprioception,
prolongées et d’œdème médial. Les lésions du faisceau profond
l’allongement du temps de réaction musculaire, les troubles de
du ligament deltoïde (sans lésion osseuse) peuvent également
maintien de l’équilibre et la faiblesse musculaire, qui survien-
être à l’origine de douleurs postéromédiales persistantes, avec
nent après tout traumatisme de la cheville. Ce déséquilibre
formation de calcifications et épaississement fibreux douloureux
neuromusculaire, à l’origine des troubles proprioceptifs, semble
du complexe ligamentaire collatéral médial.
être la conséquence des lésions des mécanorécepteurs au niveau
du ligament collatéral latéral et des tendons et muscles fibulai-
Douleurs postérieures
res [45, 53-59]. Dans environ 10 % des cas, il existe une laxité
Lors du traumatisme en varus équin forcé de la cheville, il chronique latérale après entorse de cheville, objectivée par un
existe, en même temps que les lésions ligamentaires collatérales déplacement anormal du talus par rapport à la pince bimalléo-
latérales, des lésions postérieures par compression des structures laire à l’examen physique.

Appareil locomoteur 5
Rejoignez nous sur Facebook: “La radiologie pour tous”
14-089-A-10 ¶ Entorses de la cheville

Les deux principaux tests cliniques à la recherche d’une laxité 1980 ; Saragaglia, 1985) ou du périoste fibulaire (Roy-Camille,
latérale de la cheville sont le varus forcé et le tiroir antérieur. 1986). Ces procédés permettent en théorie une réparation la
Le test en varus forcé est souvent difficile à réaliser et très peu plus anatomique possible, avec peu d’enraidissement, tout en
reproductible, avec de faibles sensibilité et spécificité. S’il est épargnant les tendons fibulaires. Les tissus cicatriciels reten-
.
réalisé en flexion plantaire, il évalue le ligament talofibulaire dus sont parfois de mauvaise qualité et un renfort périosté est
antérieur. S’il est réalisé en position neutre, il évalue à la fois le souvent nécessaire pour obtenir de meilleurs résultats [67] ;
ligament talofibulaire antérieur et le ligament calcanéofibulaire. • les ligamentoplasties du plan ligamentaire collatéral latéral,
Le test de tiroir antérieur évalue essentiellement le ligament avec de nombreuses techniques utilisant le court fibulaire
talofibulaire antérieur et doit être réalisé en légère flexion (Watson Jones, 1952 ; Evans, 1953 ; Castaing, 1961 ;
plantaire de cheville ; il ne s’agit pas d’un simple mouvement Christmann-Snook, 1969 ; Colville, 1994), le plantaire grêle
.
de translation postéroantérieure, mais d’un mouvement asso- (Anderson, 1985) ou le troisième fibulaire (Mabit, 1996). Ces
ciant une translation et une rotation médiale, avec le ligament techniques présentent de nombreuses variantes pour repro-
deltoïde agissant comme un centre de rotation [58]. duire de façon isométrique les différents faisceaux du plan
Malgré la bonne réalisation de ces tests, leur fiabilité reste ligamentaire collatéral de la cheville. Elles ont l’inconvénient
faible ; ils ne permettent pas de quantifier avec précision d’utiliser les tendons fibulaires et présentent un risque
l’étendue de la rupture ligamentaire et présentent un taux élevé d’enraidissement douloureux de l’articulation sous-talienne et
de faux négatifs (dus aux contractures musculaires réflexes) [48, tibiotalienne. Leurs résultats semblent stables à long terme [68].
60]. Les clichés en stress (varus forcé et tiroir antérieur) sont les Aucune technique chirurgicale (reconstruction anatomique
seuls moyens iconographiques permettant d’authentifier une versus ligamentoplastie) n’a fait la preuve de sa supériorité, de
laxité latérale anormale de la cheville. Cependant, il existe de même qu’aucune technique chirurgicale n’a prouvé sa supério-
grandes différences des valeurs mesurées, dues à des variabilités rité par rapport au traitement médical avec rééducation pro-
physiologiques (hyperlaxité, sexe, âge), techniques (contraintes prioceptive. En postopératoire, la rééducation précoce semble
manuelles ou instrumentales, type et durée de la contrainte permettre d’obtenir de meilleurs résultats que l’immo-
exercée, force appliquée, utilisation d’anesthésie, position de la bilisation [69].
cheville) et méthodologiques (critères de mesures, reproductibi-
lité des incidences et des mesures). Ceci explique les importants
écarts de valeurs publiées, à la fois pour les chevilles saines et ■ Entorse du ligament collatéral
celles traumatisées [60-63]. Il n’existe donc pas de critère (valeurs
seuils, technique, méthode de mesure) universellement reconnu médial de la cheville
pour la mesure du tiroir antérieur et du varus forcé, ce qui
représente la principale limite de ces clichés en stress [61, 62]. Physiopathologie
C’est pourquoi les clichés en stress de la cheville doivent être
Les lésions du ligament collatéral médial de la cheville (ou
envisagés uniquement en cas de symptomatologie clinique
ligament deltoïde) doivent être suspectées après un traumatisme
évocatrice de laxité latérale chronique, pour laquelle les
en éversion ou en pronation. Généralement, le pied est fixe au
informations fournies par la mesure du tiroir antérieur et du
sol et une force en éversion porte la cheville en valgus forcé ou
varus forcé modifient la prise en charge thérapeutique. Il est
une force en rotation médiale entraîne une pronation forcée de
admis pour le test en varus forcé en position neutre qu’un angle
l’arrière-pied. Les entorses du ligament deltoïde peuvent
.
supérieur à 15° (ou une différence de plus de 10° par rapport à
également survenir dans le cadre des fractures équivalent
l’autre côté) soit synonyme de rupture du ligament talofibulaire
bimalléolaires. Les entorses du ligament deltoïde peuvent être à
antérieur et du ligament calcanéofibulaire.
l’origine de douleurs chroniques médiales et d’instabilité
Pour le test en tiroir forcé, la plus petite distance entre le
chronique médiale [70].
.
rebord postérieur du pilon tibial et le dôme du talus est
mesurée ; une valeur de 10 mm (ou une différence de 5 mm par
rapport à l’autre côté) est pathologique [60]. Diagnostic clinique
L’échographie et l’IRM permettent d’obtenir des renseigne-
Lors des entorses récentes du ligament deltoïde, il existe une
ments très précis sur l’état des ligaments traumatisés (aspect
ecchymose et un hématome dans la région sous-malléolaire
cicatriciel et épaissi, rupture, distension, absence de visualisa-
médiale. En cas de lésion chronique, il ne persiste que la
tion) qui peuvent aider dans le choix des techniques opératoires
douleur dans la gouttière malléolaire médiale, retrouvée à la
de reconstruction en cas d’instabilité chronique latérale avec
palpation du bord antérieur de la malléole médiale [71] . À
laxité, mais ces examens ne mettent pas en évidence la laxité.
l’inspection, chez un patient debout, on retrouve un valgus
excessif de l’arrière-pied et une pronation du médiopied,
Traitement
indiquant une laxité médiale de la cheville [72]. Hintermann et
Comme plus de la moitié des patients souffrant d’instabilité al. ont décrit un test permettant de distinguer le valgus de
chronique de la cheville après entorse ne présentent aucune l’arrière-pied par insuffisance du tibial postérieur du valgus lié à
laxité latérale anormale, il est indispensable de toujours débuter une laxité anormale du ligament deltoïde : le valgus de l’arrière-
le traitement d’une instabilité chronique par une rééducation pied et la pronation du pied disparaissent lorsque l’on demande
fonctionnelle. Ce traitement vise à améliorer le contrôle au patient d’activer son muscle tibial postérieur en position
neuromusculaire de la cheville par un travail proprioceptif, debout ou de se mettre sur la pointe des pieds (single heel rise
essentiellement des muscles fibulaires (permettant d’améliorer le test). Ce test simple permet d’écarter une insuffisance du muscle
temps de réaction neuromusculaire, la force en éversion, tibial postérieur. La recherche d’une laxité médiale excessive par
l’équilibre musculaire et le contrôle postural). L’utilisation la mise en valgus forcé de la cheville et la recherche d’un tiroir
d’orthèses ou de strapping peut aider à l’amélioration de ce talien antéromédial sont ensuite réalisées de façon
contrôle neuromusculaire, qui est le point le plus important comparative [70].
dans le traitement de l’instabilité chronique latérale de la
cheville [64-66].
En cas d’échec de la rééducation proprioceptive bien conduite
Imagerie
pour instabilité chronique latérale de la cheville avec laxité Un bilan radiographique standard (incidences de face et de
anormale, une réparation chirurgicale peut être proposée. Il profil de la cheville) est suffisant dans les entorses récentes du
existe de nombreuses techniques chirurgicales de reconstruction ligament deltoïde pour mettre en évidence une fracture ou un
du plan ligamentaire collatéral, avec deux grands groupes : diastasis tibiotalien médial. En cas de lésion chronique, un bilan
• les reconstructions anatomiques : suture directe des faisceaux radiographique en charge (incidence de face de la cheville en
(Broström, 1966) ou remise en tension capsuloligamentaire charge) permet d’analyser la déformation en valgus du talus par
(Duquesnoy, 1980 ; Alghren, 1989) avec parfois renfort à rapport au tibia et de montrer une atteinte chondrale éven-
l’aide du retinaculum des extenseurs (Blanchet, 1975 ; Gould, tuelle. Des clichés en valgus forcé peuvent mettre en évidence

6 Appareil locomoteur

Rejoignez nous sur Facebook: “La radiologie pour tous”


Entorses de la cheville ¶ 14-089-A-10

une laxité médiale dans les cas récents de lésion du ligament de la syndesmose serait associée à une entorse du ligament
deltoïde, mais ils sont peu informatifs en cas de lésions chroni- collatéral latéral de la cheville dans 4 % à 8 % des cas [74].
ques [70, 71]. Les autres examens d’imagerie, tels les examens
avec injection de produit de contraste, le scanner ou l’IRM, Diagnostic
apportent peu d’éléments dans l’analyse du ligament deltoïde,
mais peuvent être utiles pour mettre en évidence des lésions L’interrogatoire essaie de préciser l’ancienneté des symptômes
ostéochondrales en cas d’entorse chronique du ligament et le mécanisme lésionnel : un traumatisme en rotation latérale
deltoïde. et flexion dorsale forcées oriente vers une lésion de la
Au total, le diagnostic d’entorse du ligament deltoïde est syndesmose.
essentiellement clinique, avec, dans les cas chroniques, une À l’inspection, il est possible de retrouver un œdème et une
.
sensation d’instabilité associée à une douleur dans la gouttière ecchymose à la partie antérolatérale de la cheville, mais les
malléolaire médiale et une déformation du pied en valgus et entorses de la syndesmose ont tendance à provoquer moins
pronation réductible par l’action du muscle tibial postérieur. d’œdèmes et l’ecchymose est généralement plus proximale que
lors des entorses du ligament collatéral latéral de la cheville. La
palpation de la gouttière tibiofibulaire antérieure retrouve une
Traitement douleur qui peut remonter le long de la fibula. Lorsqu’une
La rupture complète récente isolée du ligament collatéral lésion de la syndesmose est suspectée, il est indispensable de
médial de la cheville est rare. Elle survient le plus souvent au palper toute la fibula jusqu’au genou et les deux malléoles, afin
décours d’une fracture équivalent bimalléolaire. La persistance de rechercher une éventuelle fracture de Maisonneuve.
d’un diastasis tibiotalien médial après réduction et ostéosyn- Il existe plusieurs tests pour authentifier une lésion de la
thèse de la fibula doit faire rechercher une incarcération du syndesmose :
ligament collatéral médial, nécessitant alors un abord. L’explo- • le squeeze test : la fibula est pincée contre le tibia à mi-mollet.
ration retrouve généralement une avulsion de l’insertion Cette compression provoque une séparation des deux os au
proximale du ligament deltoïde et une réinsertion par points niveau de la syndesmose, avec une douleur antérolatérale en
transosseux ou ancres peut être réalisée. regard [75, 76] ;
La rupture chronique du ligament deltoïde peut intéresser le • le cotton test : il s’agit de la translation médiolatérale du talus
faisceau superficiel ou le faisceau profond isolément, ou les dans la mortaise. Le test est positif lorsque le déplacement
deux faiscaux à la fois. Elle peut être localisée à trois endroits : ressenti est plus important que du côté opposé ;
avulsion proximale, rupture en plein corps ou avulsion distale. • le test de translation de la fibula : chez un patient assis,
En fonction de la zone de rupture, la réparation est réalisée soit jambe pendante, la malléole latérale est translatée d’avant en
par points transosseux ou ancres, soit par suture directe, après arrière. En cas de lésion de la syndesmose, ce test entraîne
excision du tissu cicatriciel. une douleur et une mobilité antéropostérieure excessive est
Lors de la reconstruction du plan ligamentaire collatéral notée par rapport au côté controlatéral ;
médial de la cheville, il est indispensable de réaliser dans le • le test en rotation latérale : chez un patient assis, jambe
même temps une inspection du tendon du tibial postérieur, qui pendante, le pied est empaumé en position neutre et un
peut être le siège d’une ténosynovite ou d’une élongation par mouvement de rotation latérale du pied est appliqué, ce qui
avulsion distale. Un traitement adapté du tendon tibial posté- entraîne une douleur au niveau de la syndesmose [74].
rieur est nécessaire dans le même temps. Parfois, en cas de En cas de lésion chronique de la syndesmose (évoluant
lésions majeures du tendon tibial postérieur ou de valgus de depuis plus de 6 mois), le patient se présente avec une douleur
l’arrière-pied, un geste osseux complémentaire est nécessaire antérolatérale persistante avec sensation d’instabilité et difficul-
(ostéotomie de médialisation du calcaneus, allongement de tés à la marche sur terrain irrégulier. L’examen retrouve un
l’arche latérale, double arthrodèse) [70]. empâtement antérolatéral avec une flexion dorsale limitée. Il
semble que les tests les plus fiables soient le cotton test et le test
de translation de la fibula, mais souvent aucun test n’est très
■ Entorse de la syndesmose évocateur et un bilan complémentaire d’imagerie, parfois associé
à une arthroscopie, est nécessaire [77, 78].
Les lésions isolées de la syndesmose sont rares et de diagnos-
tic difficile, allant de la rupture partielle, stable, à la rupture Imagerie
complète, instable et entraînant un diastasis intertibiofibulaire.
Le principal risque est la méconnaissance d’une entorse de la La syndesmose peut être étudiée à partir de clichés radiogra-
syndesmose, avec l’apparition de dégâts articulaires rapides dont phiques standards (incidence de face et incidence de mortaise :
le traitement donne de moins bons résultats qu’en cas de prise face à 30° de rotation médiale) en analysant les rapports entre
en charge au stade aigu [73]. l’extrémité distale du tibia et de la fibula (Fig. 4). Des avulsions
peuvent être mises en évidence sur les tubercules tibiaux
(fracture de Tillaux) et, dans les cas chroniques, une synostose
Physiopathologie ou une calcification de la syndesmose peut être observée.
Les lésions de la syndesmose sont présentes dans les fractures Trois critères permettent de décrire une syndesmose nor-
bimalléolaires supraligamentaires. En revanche, les ruptures male [79] :
isolées de la syndesmose sont relativement rares et ont été • l’espace clair tibiofibulaire (sur le cliché de face ou l’incidence
décrites chez les joueurs de football américains et les skieurs. de mortaise) est le meilleur critère pour analyser la syndes-
Le mécanisme lésionnel entraînant une rupture de la syndes- mose, car il est peu affecté par la rotation du cliché et doit
mose associe une rotation latérale et une flexion dorsale forcée être inférieur à 6 mm ;
de la cheville. En flexion dorsale forcée, les ligaments de la • la superposition de la fibula et du tibia (supérieure à 6 mm
syndesmose sont tendus, une force en rotation latérale de la sur l’incidence de face et supérieure à 1 mm sur l’incidence
cheville pousse le talus contre la fibula (qui se déplace en de mortaise) ;
dehors et en arrière) et entraîne un étirement du ligament • l’espace clair médial doit être inférieur ou égal à 4 mm.
tibiofibulaire antéro-inférieur, puis sa rupture. Si la force se En cas de doute sur les clichés simples, des clichés compara-
poursuit, les contraintes se transmettent ensuite au ligament tifs en stress (en rotation latérale forcée) peuvent être réalisés.
tibiofibulaire interosseux et au ligament tibiofibulaire postéro- Cependant, dans certains cas de rupture partielle de la syndes-
inférieur, qui se rompent. La lésion finale est représentée par la mose, les clichés en stress peuvent rester faussement négatifs et
fracture de la fibula. Cependant, aucune étude n’a été capable d’autres examens sont alors nécessaires [80].
de reproduire une lésion isolée de la syndesmose en appliquant La scintigraphie au technetium-99m permet d’évaluer les
un moment de force en rotation latérale à la cheville et il est lésions occultes de la syndesmose avec une sensibilité de 100 %,
probable que d’autres mouvements soient impliqués. En parti- une spécificité de 71 % et 93 % de précision dans le diagnostic
culier, lors de traumatismes en supination, une rupture partielle d’une lésion de la syndesmose en l’absence de fracture [74].

Appareil locomoteur 7
Rejoignez nous sur Facebook: “La radiologie pour tous”
14-089-A-10 ¶ Entorses de la cheville

clinique et radiographique, avec respect des rapports anatomi-


ques à l’iconographie, un traitement fonctionnel, basé sur les
symptômes, peut être entrepris (immobilisation, botte de
marche, orthèse amovible, rééducation). Le patient doit cepen-
dant être prévenu que le délai de récupération est plus long que
pour une entorse classique latérale [85]. En cas de lésion de la
syndesmose récente ou subaiguë jugée instable à l’examen
clinique et iconographique, une réduction et fixation de la
syndesmose sous contrôle fluoroscopique doit être envisagée.
3 Dans certains cas où la réduction n’est pas possible, il peut être
nécessaire de réaliser un abord de la syndesmose ou de la
gouttière malléolaire médiale afin d’exciser le tissu cicatriciel.
1
Une reconstruction du ligament tibiofibulaire antéro-inférieur
peut également être effectuée en fonction des constatations
peropératoires [86] . En cas de lésion chronique isolée de la
2
syndesmose (évoluant depuis plus de 3 mois), une reconstruc-
tion de la syndesmose avec excision du tissu cicatriciel est
nécessaire. Plusieurs techniques de reconstruction ont été
décrites (réparation directe avec fixation, ligamentoplasties du
ligament tibiofibulaire antéro-inférieur, médialisation du
tubercule de Tillaux). L’arthrodèse de la syndesmose n’est
indiquée que dans les cas de reprise après échec antérieur ou en
cas de lésion ancienne évoluant depuis plus de 6 mois [87-90].
.

■ Références
Figure 4. Repères radiographiques pour le diagnostic d’une rupture de [1] Garrick JM. The frequency of injury, mechanism of injury and
la syndesmose. Sur le cliché de face d’une cheville normale sans atteinte epidemiology of ankle sprains. Am J Sports Med 1977;5:241-2.
de la syndesmose, l’espace clair tibiofibulaire doit être inférieur à 6 mm. [2] Nilsson S. Sprains of the lateral ankle ligaments. An epidemiological
L’espace clair médial (2) doit être inférieur ou égal à 4 mm et inférieur à and clinical study with special reference to different forms of
l’espace clair supérieur (1). Le tubercule tibial antérieur doit être super- conservative treatment. PartI. J Oslo City Hosp 1982;32:3-29.
posé à la fibula sur au moins 6 mm (3). [3] Maehlum S, Daljord OA. Acute sports injuries in Oslo: a one-year
study. Br J Sports Med 1984;18:181-5.
[4] Kannus P, Renström P. Treatment for acute tears of the ligaments of the
ankle. J Bone Joint Surg Am 1991;73:305-12.
Les reconstructions par scanner permettent de mettre en [5] Bahr R, Karlsen R, Lian O, Ovrebo RV. Incidence and mechanisms of
évidence des diastasis de la syndesmose de moins de 3 mm non acute ankle inversion injuries in volleyball. A retrospective cohort
visualisés sur les clichés standards [81]. L’IRM est plus intéres- study. Am J Sports Med 1994;22:595-600.
sante, car elle est plus fiable que les clichés radiographiques et [6] Holmer P, Sondergaard L, Konradsen L, Nielsen PT, Jorgensen LN.
le scanner pour le diagnostic de lésion de la syndesmose (avec Epidemiology of sprains in the lateral ankle and foot. Foot Ankle Int
1994;15:72-4.
une sensibilité de 100 % et une spécificité supérieure à 90 %) ;
[7] Fong DT, Hong Y, Chan LK, Yung PS, Chan KM. A systematic review
elle visualise également les éventuelles lésions associées liga-
on ankle injury and ankle sprain in sports. Sports Med 2007;37:73-94.
mentaires et ostéochondrales [77, 82]. [8] Bassett 3rd FH, Gates HS, Billys JB. Talar impingement by the
anteroinferior tibiofibular ligament.Acause of chronic pain in the ankle
after inversion sprain. J Bone Joint Surg Am 1990;72:55-9.
[9] Sarrafian SK. Anatomy of the foot and ankle. Descriptive, topographic,
functional. Philadelphia: JB Lippincott Co; 1993.
Traitement [10] Golano P, Vega J, Perez-Carro L, Götzens V. Ankle anatomy for the
arthroscopist. Part II: Role of the ligaments in soft tissue impingement.
Le traitement des lésions de la syndesmose associées à une Foot Ankle Clin N Am 2006;11:275-96.
fracture bimalléolaire est plus simple que celui des lésions [11] Ferkel RD, Kazel RP, Del Pizzo W. Arthroscopic treatment of
isolées de la syndesmose. anterolateral impingement of the ankle. Am J Sports Med 1991;19:
En cas de fracture bimalléolaire (ou équivalent) associée à une 440-6.
lésion de la syndesmose, le traitement débute par une réduction [12] Wolin I, Glassman F, Siderman S. Internal derangement of the
anatomique de la fracture, puis une évaluation peropératoire de talofibular component of the ankle. Surg Gynecol Obstet 1950;91:
193-200.
la stabilité de la syndesmose. Un contrôle fluoroscopique après
[13] Golano P, Mariani PP, Rodriguez-Niedenfuhr M.Arthroscopic anatomy
ostéosynthèse avec un test en rotation latérale ou un cotton test
of the posterior ankle ligaments. Arthroscopy 2002;18:353-8.
permet de visualiser un diastasis résiduel. En cas de doute, il est [14] Paturet G. Traité d’anatomie humaine. Paris: Masson; 1951.
préférable de fixer la syndesmose par excès plutôt que de sous- [15] Chen Y. Arthroscopy of the ankle joint. In: Watanabe M, editor.
estimer un éventuel diastasis [74]. La synthèse de la syndesmose Arthroscopy of small joints. New York: Igaku-Shoin; 1985. p. 104-27.
peut être réalisée avec des vis de 3,5 mm ou 4,5 mm et une [16] Milner CE, Soames RW. The medial collateral ligaments of the human
fixation tri- ou quadricorticale. Des systèmes de fixation plus ankle joint: anatomical variations. Foot Ankle 1998;19:289-92.
souples avec endoboutons peuvent également être utilisés avec [17] BossAP, Hintermann B.Anatomical study of the medial ankle ligament
des résultats similaires [83]. Lors de la fixation de la syndesmose, complex. Foot Ankle Int 2002;23:547-53.
la cheville est classiquement positionnée en flexion dorsale [18] Wright IC, Neptune RR, Van Der BogertAJ, Nigg BM. The influence of
maximale, mais il semble que ce positionnement n’influe pas foot positioning on ankle sprains. J Biomech 2000;33:513-9.
[19] Castaing J, Delplace J. Entorse de la cheville. Intérêt de l’étude de la
sur la mobilité postopératoire en flexion dorsale. L’ablation de
stabilité dans le plan sagittal pour le diagnostic de gravité. Recherche
la vis n’est pas obligatoire, mais ne devrait pas être réalisée radiographique du tiroir astragalien antérieur. Rev Chir Orthop 1972;
avant 3 mois [84]. 58:51-63.
Les lésions isolées de la syndesmose sont plus rares et souvent [20] Jackson DW, Ashley RL, Powell JW. Ankle sprains in young athletes.
non diagnostiquées, donc mal prises en charge. En cas de lésion Relation of severity and disability. Clin Orthop Relat Res 1974;101:
récente ou subaiguë (moins de 3 mois) jugée stable à l’examen 201-15.

8 Appareil locomoteur

Rejoignez nous sur Facebook: “La radiologie pour tous”


Entorses de la cheville ¶ 14-089-A-10

[21] Kaikkonen A, Kannus P, Järvinen M. A performance test protocol and [46] Zöch C, Fialka-Moser V, Quitton M. Rehabilitation of ligamentous
scoring scale for the evaluation of ankle injuries. Am J Sports Med ankle injuries: a review of recent studies. Br J Sports Med 2003;37:
1994;22:462-9. 291-5.
[22] Trevino SG, Davis P, Hecht PJ. Management of acute and chronic [47] Verhagen E, Van der Beek A, Twisk J, Bouter L, Bahr R, Van
lateral ligament injuries of the ankle. Orthop Clin North Am 1994;25: Mechelen W. The effect of a proprioceptive balance board training
1-6. program for the prevention of ankle sprains: a prospective controlled
[23] Pijnenburg AC, Van Dijk CN, Bossuyt PM, Mart RK. Treatment for trial. Am J Sports Med 2004;32:1385-93.
lateral ankle ligament ruptures: a meta-analysis. J Bone Joint Surg Am [48] Nester CJ, Hutchins S, Bowker P. Effect of foot orthoses on rear foot
2000;82:761-73. complex cinematics during walking gait. Foot Ankle Int 2001;22:133-9.
[24] Van Dijk CN, Mol BW, Marti RK, Lim LL, Bossuyt PM. Diagnosis of [49] Kato K. The diagnosis and treatment of instability of the subtalar joint.
ligament rupture of the ankle joint. Physical examination, arthrography, J Bone Joint Surg Br 1995;77:400-6.
stress radiography and sonography compared in 160 patients after [50] Taillard W, Meyer JM, Garcia J, Blanc Y. The sinus tarsi syndrome. Int
inversion trauma. Acta Orthop Scand 1996;67:566-70. Orthop 1981;5:117-30.
[25] Stiell IG, Greenberg GH, McKnight RD, Nair RC, McDowell I, [51] Klausner VB, Mc Keigue ME. The sinus tarsi syndrome: a cause of
Reardon M, et al. Decision rules for the use of radiography in acute chronic ankle pain. Phys Sportsmed 2000;28:75-80.
ankle injuries. Refinements and prospective validation. JAMA 1993; [52] Lee KB, Bai LB, Song EK, Jung ST, Kong IK. Subtalar arthroscopy for
269:1127-32. sinus tarsi syndrome: arthroscopic findings and clinical outcomes of 33
[26] Karlsson J, Sancone M. Management of acute ligament injuries of the consecutive cases. Arthroscopy 2008;24:1130-4.
ankle. Foot Ankle Clin N Am 2006;11:521-30. [53] Gross MT. Effect of recurrent lateral ankle sprains on active and passive
[27] Zanetti M, De Simoni C, Wetz HH, Zollinger H, Holder J. Magnetic judgement of joint position. Phys Ther 1987;67:1505-9.
resonance imaging of injuries to the ankle joint: can it predict clinical [54] Garn SN, Newton RA. Kinesthetic awareness in subjects with multiple
outcome? Skeletal Radiol 1997;26:82-8. ankle sprains. Phys Ther 1988;68:1667-71.
[28] Tochigi Y, Yoshinaga K, Wada Y, Moriya H. Acute inversion injury of [55] Konradsen L, Raun JB. Ankle instability caused by delayed peroneal
the ankle: magnetic resonance imaging and clinical outcomes. Foot reaction time. Acta Orthop Scand 1990;61:388-90.
Ankle Int 1998;19:730-4. [56] Lentell GL. The relationship between muscle function and ankle
[29] Kreitner KF, FerberA, Grebe P, Runkel M, Berger S, Thelen M. Injuries instability. J Orthop Sports Phys Ther 1990;1:605-11.
of the lateral collateral ligaments of the ankle: assessment with MR [57] Konradsen L, Ravn JB, Sorensen AI. Proprioception of the ankle: the
imaging. Eur Radiol 1999;9:519-24. effect anaesthetic blockade of the ligament receptors. J Bone Joint Surg
[30] Karlsson J, Eriksson BI, Swärd L. Early functional treatment for acute Br 1993;75:433-6.
ligament injuries of the ankle joint. Scand J Med Sci Sports 1996;6: [58] Krips R, De Vries JS, Van Dijk CN. Ankle instability. Foot Ankle Clin
341-5. N Am 2006;11:311-29.
[31] Broström L. Sprained ankles V. Treatment and prognosis in recent liga- [59] Bonnel F, Toullec E, Mabit C, Tourne Y, et la SOFCOT. L’instabilité
ment ruptures. Acta Chir Scand 1966;132:537-50. chronique de cheville : biomécanique et pathomécanique des lésions
[32] Pijnenburg AC, Van Dijk CN, Bossuyt PM, Marti RK. Treatment for ligamentaires et associées. Rev Chir Orthop Traumatol 2010;96:
lateral ankle ligament ruptures: a meta-analysis. J Bone Joint Surg Am 493-502.
2000;82:761-73. [60] Griffith JF, Brockwell J. Diagnosis and imaging of ankle instability.
[33] Kerkhoffs GM, Rowe BH, Assendelft WJ, Kelly K, Struijs PA, van Foot Ankle Clin N Am 2006;11:475-96.
[61] Senall JA, Kile TA. Stress radiography. Foot Ankle Clin 2000;5:
Dijk CN. Immobilisation and functional treatment for acute lateral
165-84.
ankle ligament injuries in adults. Cochrane Database Syst Rev 2002(3):
[62] Beynnon BD, Webb G, Huber BM. radiographic measurement of
CD003762.
anterior talar translation in the ankle: determination of the most reliable
[34] Ardevol J, Bolibar I, Belda V, Argilaga S. Treatment of complete
method. Clin Biomech (Bristol, Avon) 2005;20:301-6.
rupture of the lateral ligaments of the ankle: a randomized clinical trial
[63] Tourne Y, Besse JL, Mabit C, et la SOFCOT. L’instabilité chronique de
comparing cast immobilization with functional treatment. Knee Surg
cheville. Quel bilan lésionnel? Quelles solutions thérapeutiques? Rev
Sports Traumatol Arthrosc 2002;10:371-7. Chir Orthop 2010;96:503-18.
[35] Jones MH, Amendola AS. Acute treatment of inversion ankle sprains: [64] Karlsson J, Anderasson GO. The effect of external ankle support in
immobilization versus functional treatment. Clin Orthop Relat Res chronic lateral ankle instability: an electromyographic study. Am
2007;455:169-72. J Sports Med 1992;20:257-61.
[36] Kerkhoffs GM, Struijs PA, Marti RK, Blankevoort L, Assendelft WJ, [65] Hoffman M, Payne VG. The effects of proprioceptive ankle disk
van Dijk CN. Functional treatments for acute rupture of the lateral ankle training in healthy subjects. J Orthop Sports Phys Ther 1995;21:90-3.
ligament. Acta Orthop Scand 2003;74:69-77. [66] Ashton-Miller JA, Ottavian RA. What best protects the inverted ankle
[37] Pijnenburg AC, Boogaard K, Krips R, Marti RK, Bossuyt PM, Van against further inversion? Am J Sports Med 1996;24:800-9.
Dijk CN. Operative and functional treatment of rupture of the lateral [67] Mabit C, Chaudruc JM, Fiorenza F, Huc H, Pecout C. Lateral ligament
ligament of the ankle. J Bone Joint Surg Br 2003;85:525-30. reconstruction of the ankle: comparative study of peroneus brevis
[38] Kerkhoffs GM, Handoll HH, de Bie R, Rowe BH, Struijs PA. Surgical tenodesis versus periosteal ligamentoplasty. Foot Ankle Surg 1998;4:
versus conservative treatment for acute injuries of the lateral ligament 71-6.
complex of the ankle in adults. (Cochrane Review). Cochrane [68] Mabit C, Tourne Y, Besse JL, Bonnel F, Toullec E, Giraud F, et al.
Database Syst Rev 2007(2):CD000380. Instabilité chronique de cheville: résultats à long terme des
[39] Kerkhoffs GM, Struijs PA, Marti RK, Assendelft WJ, Blankevoort L, ligamentoplasties pour instabilité latérale. Rev Chir Orthop Traumatol
van Dijk CN. Different functional treatment strategies for acute lateral 2010;96:485-92.
ankle ligament injuries in adults. Cochrane Database Syst Rev 2003(3): [69] De Vries JS, Krips R, Sierevelt IN, Blankevoort L. Interventions for
CD002938. treating chronic ankle instability. Cochrane Database Syst Rev
[40] Hocutt Jr. JE, Jaffe R, Rylander CR, Beebe JK. Cryotherapy in ankle 2006(4):CD004124.
sprains. Am J Sports Med 1982;10:316-9. [70] Hintermann B, Knupp M, Pagenstert GI. Deltoid ligament injuries:
[41] Hubbard TJ, Aronson SL, Denegar CR. Does cryotherapy hasten return diagnosis and management. Foot Ankle Clin N Am 2006;11:625-37.
to participation? A systematic review. J Athl Train 2004;39:88-94. [71] Hintermann B. Medial ankle instability. Foot Ankle Clin 2003;8:
[42] Anderson DL, Sanderson DJ, Henning EM. The role of external non- 723-38.
rigid ankle bracing in limiting ankle inversion. Clin J Sports Med 1995; [72] Nelson DR, Younger A. Acute posttraumatic planovalgus foot
5:18-24. deformity involving hindfoot ligamentous pathology. Foot Ankle Clin
[43] Ashton-Miller JA, Ottaviani RA, Hutchinson C. What best protects the 2003;8:521-37.
inverted weight-bearing ankle against further inversion? Am J Sports [73] Boytim MJ, Fischer DA, Neumann L. Syndesmotic ankle sprains. Am
Med 1996;24:800-9. J Sports Med 1991;19:284-98.
[44] Stover CN. Air-Stirrup management of ankle injuries in the athlete. Am [74] Espinosa N, Smerek JP, Myerson MS. Acute and chronic syndesmosis
J Sports Med 1980;8:360-5. injuries: pathomechanisms, diagnosis and management. Foot Ankle
[45] Konradsen L, Olesen S, Hansen HM. Ankle sensorimotor control and Clin N Am 2006;11:639-57.
eversion strength after acute ankle inversion injuries. Am J Sports Med [75] Clanton TO, Paul P. Syndesmosis injuries in athletes. Foot Ankle Clin N
1998;26:72-7. Am 2002;7:529-49.

Appareil locomoteur 9
Rejoignez nous sur Facebook: “La radiologie pour tous”
14-089-A-10 ¶ Entorses de la cheville

[76] Teitz CC, Harrington RM. A biomechanical analysis of the squeeze test [83] Seitz Jr. WH, Bachner EJ, Abram LJ. Repair of the tibiofibular
for sprains of the syndesmotic ligaments of the ankle. Foot Ankle Int syndesmosis with a flexible implant. J Orthop Trauma 1991;5:78-82.
1998;19:489-92. [84] Ebraheim NA, Mekhail AO, Gargasz SS. Ankle fractures involving the
[77] Takao M, Ochi M, Oae K. Diagnosis of a tear of the tibiofibular fibula proximal to the distal tibiofibular syndesmosis. Foot Ankle Int
syndesmosis. The role of arthroscopy of the ankle. J Bone Joint Surg Br 1997;18:513-21.
2003;85:324-9. [85] Hopkinson WJ, St Pierre P, Ryan JB. Syndesmosis sprains of the ankle.
[78] Van Dijk CN. Acute syndesmotic injury. In: Chan KM, Karlsson J Foot Ankle 1990;10:325-30.
editors. ISAKOS-FIMS World Consensus Conference on Ankle [86] Edwards Jr. GS. DeLEE JC. Ankle diastasis without fracture. Foot
Instability; 2005.
Ankle 1984;4:305-12.
[79] Harper MC, Keller TS. A radiographic evaluation of the tibiofibular
[87] Beals TC, Manoli A. Late syndesmotic reconstruction: a case report.
syndesmosis. Foot Ankle 1989;10:156-60.
[80] Ogilvie-Harris DJ, Reed SC, Hedman TP. Disruption of the ankle Foot Ankle Int 1998;19:485-7.
syndesmosis: biomechanical study of the ligamentous restraints. [88] Beumer A, Heijboer RP, Fontijne PJ. Late reconstruction of the anterior
Arthroscopy 1994;10:558-60. distal tibiofibular syndesmosis. Acta Orthop Scand 2000;71:519-21.
[81] Ebraheim NA, Lu J, Yang H. Radiographic and CT evaluation of [89] Grass R, Rammelt S, Biewener A. Peroneus longus ligamentoplasty for
tibiofibular syndesmotic diastasis: a cadaver study. Foot Ankle Int 1997; chronic instability of the distal tibiofibular syndesmosis. Foot Ankle Int
18:693-8. 2003;24:392-7.
[82] Oae K, Takao M, Naito K. Injury of the tibiofibular syndesmosis: value [90] Pena FA, Coetzee JC. Ankle syndesmosis injuries. Foot Ankle Clin N
of MR imaging for diagnosis. Radiology 2003;227:155-61. Am 2006;11:35-50.

T. Bauer (thomas.bauer@apr.aphp.fr).
P. Hardy.
Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, Hôpital Ambroise Paré, Université Paris Île-de-France Ouest, 9, avenue Charles-de-Gaulle, 92100
Boulogne, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Bauer T., Hardy P. Entorses de la cheville. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Appareil locomoteur,
14-089-A-10, 2011.

Disponibles sur www.em-consulte.com


Arbres Iconographies Vidéos / Documents Information Informations Auto- Cas
décisionnels supplémentaires Animations légaux au patient supplémentaires évaluations clinique

10 Appareil locomoteur

Rejoignez nous sur Facebook: “La radiologie pour tous”


Cet article comporte également le contenu multimédia suivant, accessible en ligne sur em-consulte.com et
em-premium.com :

1 autoévaluation
Cliquez ici

4 informations supplémentaires

Information supplémentaire 1
Anatomie fonctionnelle et biomécanique de la cheville.
Cliquez ici

Information supplémentaire 2
Anatomie fonctionnelle et biomécanique de la cheville : ligament intermalléolaire postérieur.
Cliquez ici

Information supplémentaire 3
Physiopathologie de l'entorse récente du ligament collatéral latéral de la cheville.
Cliquez ici

2 iconographies supplémentaires

Iconographie supplémentaire 5
Cliché radiographique en varus forcé. Un angle de varus tibiotalien supérieur à 15° (ou une différence de plus de 10° par rapport à
l'autre côté) est synonyme de rupture du ligament talofibulaire antérieur et du ligament calcanéofibulaire.
Cliquez ici

Iconographie supplémentaire 6
Cliché radiographique en tiroir antérieur. Pour le test en tiroir forcé, on mesure la plus petite distance entre le rebord postérieur du
pilon tibial et le dôme du talus ; une valeur de 10 mm (ou une différence de 5 mm par rapport à l'autre côté) est pathologique.
Cliquez ici

Cliquez ici pour télécharger le PDF des iconographies supplémentaires

4 informations supplémentaires

Information supplémentaire 4
Arthroscopie dans l'entorse du ligament collatéral médial de la cheville.
Cliquez ici

Rejoignez nous sur Facebook: “La radiologie pour tous”

Vous aimerez peut-être aussi