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du Nord de la France
Loïc DANJOUX
3ème année d’étude
Etude d’un cas clinique effectuée au sein du service de l’appareil locomoteur à l’hôpital Roger
Salengro, CHRU de Lille
I. RESUME .............................................................................................................................................. - 1 -
9) PROFIL PSYCHOLOGIQUE.................................................................................................................... - 9 -
5) AUTONOMISER LE PATIENT............................................................................................................... - 18 -
VII. DISCUSSION...................................................................................................................................... - 22 -
Le bilan d’entrée montre des douleurs régionales, une induration du segment fémoral, un
manque d’amplitude intéressant particulièrement l’extension de hanche ainsi qu’une baisse
globale de la force musculaire. L’autonomie est ainsi limitée.
Sept mois plus tard, Mr L. ne ressent ni douleur, ni gêne, ni raideur dans les activités de
la vie quotidienne, la marche ou encore la course à pieds. La position de conduite prolongée (3-
4h) entraîne cependant une gêne, qui s’estompe à l’arrêt de celle-ci. C’est actuellement l’état de
son genou gauche qui le limite, de par une raideur et une inflammation qui surviennent plus ou
moins rapidement selon l’activité.
-1-
II.BILAN INITIAL LE 10 AOUT 2011
Il est marié, a trois enfants et habite dans une maison, dont les chambres sont à l’étage. Il
a commencé la pratique du football dès l’âge de 8 ans, pour continuer jusqu’au niveau national et
en faire sa profession. Il a ensuite diminué progressivement la compétition, suite à des douleurs
de hanche, pour se consacrer dès 2000 au rôle d’entraineur de jeunes joueurs.
La course à pied, vélo, le football ainsi que le jardinage sont ces principaux loisirs. Mr L.
attend de cette opération une disparition des douleurs, durant son activité professionnelle et lors
d’une activité physique douce. Il sait que son genou gauche le limitera par la suite.
1.2 Antécédents
Mr L. a subi une méniscectomie complète du ménisque médial du genou gauche à l’âge
de 18 ans (il y a 30 ans), suite à un choc sur le genou. Il présente une gonarthrose médiale sévère
(Figure 1) du genou gauche sur genu varum important (Figure 2). En mars 2011, le pincement
est presque complet (Annexe 1).
1.3 Anamnèse
En 1999, apparaissent les premières douleurs, qui le forcent à mettre un terme à sa
carrière de footballeur. Mais c’est seulement en juillet 2006 que les premières radiographies de
bassin sont réalisées. Elles révèlent une bascule du bassin à droite de 4mm, une importante
coxarthrose droite avec net pincement supéro-latéral, ainsi que des remaniements osseux sous-
chondraux (Figure 3). Un très discret pincement à gauche est aussi présent (Annexe 2).
En septembre 2009, des radiographies des deux hanches et du bassin sont à nouveau
réalisées. Elles mettent en évidence la destruction de l’interligne articulaire supéro-latéral ainsi
que l’ostéonécrose de la tête fémorale avec des remaniements sous-chondraux.
Les radiologues retrouvent, de plus, une ébauche de coxarthrose gauche avec un discret
pincement supéro-latéral, de même pour les phénomènes ostéophytosiques (Annexe 3).
La prothèse comprend une cupule fixée et un implant fémoral cimenté (Figure 4).
- Diminution très importante du risque de luxation (0 à 0.75% de risque selon les auteurs
[2]) de par la présence d’une grosse tête fémorale prothétique (44 à 62 mm de
diamètre).
- Conservation du stock osseux fémoral permettant une reprise chirurgicale très facile
par la suite, si elle est nécessaire.
- Faible couple de frictions du couple métal-métal permettant une longévité élevée de
l’implant.
- Préservation de la biomécanique de la hanche, par la conservation des mécano-
récepteurs du col fémoral et par le respect de l’anatomie du col et de la tête fémorale.
Mr L. dispose d’une pompe à morphine, qu’il peut actionner selon la douleur. Chaque
bolus injecté contient 1,5mg de morphine.
Le pansement, de type Duoderm® et Aquacel® (Figure 6), est refait tous les 4 à 5 jours.
Il permet une bonne absorption des écoulements et favorise la cicatrisation.
Une vessie de glace, enveloppée d’un linge humide, est appliquée plusieurs fois dans la
journée en regard de la cicatrice, sur la face latérale du bassin et de l’extrémité supérieure du
segment fémoral droit.
Les drains de Redon sont enlevés le matin du 1er jour, facilitant la rééducation dès
l’après-midi.
2) Attitude spontanée
Mr L. est allongé en position semi-assise, les jambes en rectitude, écartées de la largeur du
bassin, avec les patellas au zénith.
La périmètrie faite à J1, avant le 1er lever, ne montre pas de différence sensible de
périmètrie de mi-cuisse au pied (-0.5 cm au tiers distal du segment fémoral). Une différence de
+1,5 cm est cependant mise en évidence à la partie proximale de la cuisse. Je cherche le signe du
Godet en imprimant une pression par la pulpe de mon index sur les tissus superficiels, en regard
du fémur afin de créer une dépression, qui ne se résorbe pas instantanément. Le signe du Godet
est donc positif, caractérisant un œdème veineux (Tableau I).
4) Bilan algique
4.1 Douleur spontanée
Mr L. ne se plaint pas de douleurs au repos, évaluant donc sa douleur à 0/10 sur l’échelle
visuelle analogique (EVA) (Figure 7).
Vers l’extension, celle-ci est cotée à 5,1/10 et est localisée au niveau du pli de l’aine.
Les douleurs cèdent lorsque l’amplitude articulaire est diminuée d’environ 5 degrés.
5) Bilan sensitif
Je ne retrouve pas de troubles objectifs en péri-cicatriciel. Comparativement au côté
sain, Mr L. ne présente pas de déficit concernant la localisation et la présence ou non de contacts.
Concernant les troubles subjectifs, Mr L. me décrit les douleurs citées dans le bilan
algique.
6) Bilan articulaire
6.1 La hanche droite (opérée)
Je retrouve deux mouvements essentiellement limités : la flexion et l’extension.
L’amplitude obtenue est respectivement de 80° en position allongée et de -5° en latérocubitus
gauche. Le premier mouvement est limité par la douleur en regard de la cicatrice et c’est une
douleur dans le pli de l’aine qui limite le second. Les autres mouvements sont d’amplitude
normale comme vous le confère le tableau II.
Il est à noter que la flexion au-delà de 90°, l’adduction et la rotation médiale ne sont pas
recherchées afin d’éviter la mise en tension des structures suturées comme il est précisé dans les
rappels concernant le resurfaçage de hanche en 1.4.
7) Bilan musculaire
7.1 Les muscles de la hanche droite (côté opéré)
Bien qu’abordés lors de la chirurgie, aucune contre-indication n’a été apportée
concernant la contraction des extenseurs et des rotateurs latéraux de hanche. La douleur sert de
facteur limitant. Mr L. est en décubitus dorsal strict lors des différents tests. Les muscles testés
sont retranscris dans le tableau IV.
- Les adducteurs permettent le retour à la position initiale contre légère résistance, placée
au-dessus du genou.
- Les rotateurs médiaux réalisent le retour de rotation latérale contre légère résistance, au
niveau de la face médiale du pied.
Les extenseurs sont testés lors de la triple extension mais surtout lors du verrouillage du
genou. Mr L. est en position semi-assise, une couverture est roulée sous le genou afin de le
surélever du lit d’environ cinq centimètres. Je lui demande de tendre sa jambe, afin de soulever
son talon du lit tout en maintenant le contact entre son genou et la couverture. Mr L. est capable
de maintenir sa jambe en extension maximale pendant six secondes.
Les fléchisseurs sont testés en triple flexion. Mr L. fait le mouvement contre une
résistance modérée au niveau du cou de pied.
Mr L. présente au premier jour des difficultés pour se lever seul de son lit. Une aide lui
est nécessaire pour reporter son poids vers l’avant, ainsi qu’une surveillance contre la
rétropulsion.
8.4 La déambulation
Elle se fait sous couvert de deux cannes anglaises, en trois temps, sur un périmètre de
marche de six mètres. L’appui complet est autorisé dès le premier jour, mais la douleur ne lui
permet qu’un appui à moins de 50% (Chap. 8.3). Lors de la marche, je ne retrouve pas d’esquive
d’appui, pas de différence sensible de la longueur de pas, mais une légère salutation lors du pas
postérieur droit. Celle-ci peut s’expliquer par l’attitude en flessum retrouvée lors du bilan
articulaire.
9) Profil psychologique
Mr L. n’est pas inquiet, mais curieux de la suite de la rééducation. Il est également
motivé et cherche à retrouver son autonomie.
10)Conclusions du bilan
Actuellement entraîneur de jeunes joueurs et ancien footballeur professionnel, Mr L.,
âgé de 48 ans, est hospitalisé dans le service d’orthopédie de l’hôpital Roger Salengro pour une
chirurgie d’arthroplastie de resurfaçage de hanche le 09 août 2011. Cette intervention survient sur
un contexte de coxarthrose droite générant des douleurs continues et une impotence
fonctionnelle.
Le bilan du premier jour post-opératoire montre :
Une augmentation du volume à la partie proximale de la cuisse droite ainsi qu’une induration
de tout le segment fémoral.
Une douleur à la hanche droite (opérée) lors de la mobilisation passive, active aidée et lors de
la marche.
Une douleur au niveau du compartiment antéro-médial du genou gauche (membre sain)
Un déficit global d’amplitude articulaire du membre inférieur droit (opéré), notamment en
extension.
Un déficit global de force musculaire du membre inférieur droit (opéré).
Des transferts nécessitant l’aide d’une tierce personne.
Une déambulation en trois temps sous couvert de deux cannes anglaises.
III.BUTS DE REEDUCATION
Diminuer l’œdème et prévenir les signes de phlébite.
Diminuer la douleur et les troubles de la trophicité musculaire.
Faciliter la circulation de retour veineux, particulièrement au niveau du segment fémoral.
Augmenter les amplitudes articulaires dans les mouvements autorisés de la hanche droite,
principalement en extension.
Augmenter progressivement le potentiel musculaire du membre inférieur droit.
Donner des conseils d’hygiène de vie pour les premières semaines post-opératoires afin
d’éviter la mise sous tension des sutures.
Autonomiser le patient pour les transferts, la marche et les activités supérieures de marche.
IV.PRINCIPES DE REEDUCATION
Surveiller quotidiennement les signes de phlébite, ainsi que les points d’appuis.
Respecter le seuil douloureux du patient, quelque soit l’exercice.
Ne pas réaliser de massage cicatriciel, ni de pétrissages profonds en regard des muscles de
la hanche avant la cicatrisation des tissus. Ne pas masser les hématomes, afin d’éviter une
calcification.
L’appui complet est autorisé.
Limiter les mouvements mettant en tension les structures suturées.
Ne pas utiliser de courant continu à l’aplomb du matériel d’ostéosynthèse, ni d’ultra-sons
en mode continu, ainsi que de courants électromagnétiques continus [4].
V.MOYENS DE REEDUCATION
A chaque début de séance, je prends contact avec Mr L. par des effleurages sur le
membre inférieur. Le rythme est rapide (environ 1 aller-retour sur le membre toutes les 3
secondes) afin d’inhiber les influx douloureux ; le sens est indifférent. Cette technique engendre
un effet anesthésiant par saturation des récepteurs à la sensibilité tactile. Cet effet est mieux
ressenti le deuxième jour, lors de l’apparition de douleurs spontanées, sur la face latérale de la
cuisse (3/10 à l’EVA), dues à l’arrêt de la pompe à morphine. Dufour et collaborateurs
l’expliquent dans leur livre [5] par la théorie du « gate control » décrite par Melzach et Wall.
J’alterne ces manœuvres avec des pressions statiques et des pétrissages profonds, afin
d’accentuer l’action de chasse des toxines et favoriser ainsi la détente musculaire. L’action
antalgique par la sécrétion d’endorphine n’est cependant pas prouvée, mais l’effet placebo
pourrait être significatif [5].
La cryothérapie :
En fin de séance, une vessie de glace est posée en regard de la cicatrice, sur la face
latérale du bassin et de l’extrémité supérieure du segment fémoral droit, ceci afin d’engendrer un
effet antalgique et anti-inflammatoire. Je conseille à Mr L. de déplacer sa vessie de glace toutes
les 30 minutes et ainsi assurer un effet optimal. C’est en effet le laps de temps durant lequel la
température cutanée sera inférieure à la température efficace qui est de 15°C (Figure 13) [6]. Mr
L. renouvellera sa demande cinq fois le premier jour, puis trois le lendemain et une seule fois le
troisième jour. Cette réduction signe la diminution de la douleur.
La respiration :
Elle est utilisée dans certaines formes de relaxation, telle que le training autogène de
Schultz [7]. Je l’utilise avec Mr L. pour favoriser la détente musculaire et le contrôle de la
douleur lors de positions ou mouvements difficiles. Allongé sur le lit, je lui conseille de « respirer
calmement » sans essayer de contrôler sa respiration. Celle-ci doit être naturelle afin de s’apaiser
entièrement.
Le massage circulatoire :
Je lui propose alors un exercice qu’il peut faire le premier jour : Mr L. est en décubitus,
les membres inférieurs légèrement en déclive, l’exercice consiste à tendre et à fléchir sa cheville
sans résistance de façon lente. Le muscle triceps sural est successivement contracté puis étiré. Le
mouvement complet doit être répété au moins sept fois d’affilée pour avoir le meilleur effet de
vidange veineuse, et doit être répété le plus régulièrement possible (toutes les 45 minutes) [9].
Je précise que la marche est le meilleur moyen pour faire fonctionner cette vis, mais que
cet exercice intervient en complément, la marche étant encore trop limitée le premier jour.
Pour finir, je lui explique succinctement le principe de la vis a tergo, celui de la pompe
cardiaque. La dépression des ventricules, qui fait suite à leur contraction, aspire le sang des
oreillettes. En pratique, c’est l’activité cardiaque générée par la marche qui va stimuler cette vis.
[11].
L’extension :
Avec la flexion, l’extension est le mouvement le plus limité (-5°), plusieurs techniques
seront mises en œuvre pour la récupérer.
Mr L. est en latérocubitus gauche, le membre inférieur gauche est fléchi afin d’assurer une
bonne stabilité et de limiter l’antéversion du bassin. Un coussin est placé entre les deux membres
inférieurs, afin d’éviter l’adduction du membre sus-jacent prothésé, mouvement à éviter pour ne
pas mettre en tensions les sutures réalisées. Je mobilise la hanche par une prise en berceau du
membre inférieur, tout en contrôlant le recul du bassin par une contre prise (Figure 13). Cette
position n’est pas très appréciée par Mr L. Je lui demande alors une participation active en vue
d’empêcher une contraction de protection des muscles fléchisseurs de hanche.
Les fois suivantes, je place Mr L. en décubitus, le membre inférieur droit en débord de lit.
Au troisième jour, Mr L. est plus à l’aise avec la station debout. Cela nous permet de
travailler le pas postérieur, qui s’est révélé déficitaire lors du bilan. Je demande à Mr L. de placer
la pointe de son pied droit en regard de son talon gauche à une largeur de bassin. Mr L. doit alors
plaquer le talon droit au sol tout en maintenant le dos, en rectitude. Je veille aux compensations
en plaçant une main sur la face antérieure du thorax et une main au niveau des épines iliaques
postéro-supérieures (Figure 14). Ce mouvement sera répété dans le secteur angulaire dans lequel
les premiers signes d’antéversion du bassin apparaissent.
L’abduction :
Elle est effectuée en décubitus strict. J’effectue cette mobilisation par une prise en berceau
du membre inférieur tout en contrôlant le déplacement caudal de l’épine iliaque antéro-supérieure
controlatérale par une contre-prise (Figure 15).
La rotation latérale :
Mr L. est dans la même position que précédemment, en décubitus dorsal strict. Mes
mains se placent de part et d’autre du genou face antéro-médiale et par une prise semi-circulaire,
et font rouler le membre inférieur sur son bord latéral (Figure 17). La douleur survient pour une
amplitude de 30°.
Cette technique ne sera plus utilisée par la suite pour renforcer le muscle moyen fessier
car sa contraction est négligeable par rapport à la force que possède Mr L.
Comme second exercice, j’appose une résistance à l’abduction bilatérale des genoux au
niveau des condyles latéraux de Mr L. Je lui donne comme consigne de « pousser contre mes
mains », « d’écarter les genoux », sans que cela n’engendre de douleurs (Figure 18). Mr L.
développe une force modérée, mais limitée dans le nombre de répétitions. En effet, dès la
cinquième, je n’oppose qu’une légère résistance. Il me dit ressentir une fatigue musculaire, ainsi
qu’une douleur nécessitant l’arrêt de l’exercice cotée à 5,6/10. Au troisième jour, Mr L. réussit à
faire les deux séries contre résistance modérée.
Les abducteurs de hanche sont stimulés, au deuxième jour, debout en chaîne cinétique
fermée. Je me place contre le côté gauche de Mr L., ma main droite sur la face latérale de son
épaule droite. Je lui demande de pousser contre moi avec son bassin tout en poussant sur ma main
droite avec son épaule (Figure 19). Il prend alors appui sur le sol avec son membre inférieur
droit, ce qui, en association avec la fermeture de l’angle entre son membre inférieur et son tronc,
entraîne la contraction de tous les muscles latéraux de l’hémicorps, dont les abducteurs.
Pour commencer, le grand fessier est sollicité dans une chaîne série, de façon bilatérale
dans un premier temps afin d’avoir une sollicitation moins importante en cas de douleurs. Je me
place aux pieds de Mr L. et je lui demande de résister à l’extension des orteils, en gardant les
membres inférieurs tendus. Cela me permet d’objectiver le manque de force à droite et de sentir
cette différence diminuer au troisième jour de la rééducation. Pour un recrutement plus important,
je n’applique ma résistance que sur le membre inférieur droit.
Sur le même principe, je lui propose en auto-exercice d’enfoncer le talon droit dans le lit
tout en laissant la cheville libre. Il peut le répéter librement tout au long de la journée.
Ces muscles sont également recrutés par une chaîne homolatérale parallèle avec la triple
extension du membre inférieur. Je sollicite de façon plus importante l’extension de hanche par
des stimulations cutanées à la face postérieure de l’extrémité inférieure du segment fémoral par
ma main crâniale, tandis que ma main caudale stimule la face plantaire du pied droit. J’insiste en
demandant à Mr L. de « plaquer sa cuisse contre le lit ». Ma résistance sera progressivement plus
importante de façon proportionnelle à la diminution de la douleur présente dans le pli de l’aine.
Elle sera appliquée dès le lendemain de l’opération, même légère, afin de ne pas travailler les
fléchisseurs de hanche dans un mode excentrique.
Enfin, je demande à Mr L. de faire le ponté. Les deux jambes en crochet, les mains sur le
lit, Mr L. décolle les fesses du plan du lit. Les muscles para-vertébraux et les quadriceps
participent à ce mouvement. Cet exercice peut, lui aussi, être pratiqué hors du temps de
rééducation. La répétition peut améliorer progressivement l’amplitude d’extension de hanche qui
est déficitaire.
Ces deux exercices sont répétés les trois jours avec une intensité faible, ces muscles ayant
été suturés il n’est pas nécessaire de trop les solliciter.
Auto-exercices :
Le premier jour, je lui explique la chaîne d’allongement afin de recruter le muscle moyen
fessier, le quadriceps et les releveurs du pied. De même, le fait d’enfoncer le talon dans le lit va
recruter ses ischios-jambiers et son grand fessier. Le deuxième jour, je lui demande de serrer les
fesses et réaliser le ponté afin de recruter le muscle grand fessier.
5) Autonomiser le patient
Mouvement à éviter :
Lors du premier jour, j’aborde avec Mr L. les trois gestes à éviter qui sont, comme dit
dans les chapitres antérieurs, la flexion de hanche supérieure à 90°, l’adduction et la rotation
médiale. Mais plus que ces trois mouvements seuls, c’est une combinaison d’un ou plusieurs de
ces mouvements qui doit être principalement évitée. J’appuie mes explications par des auto-
démonstrations pour avoir un impact visuel. Je ne parle pour le moment que de l’impact lors de la
verticalisation et du demi-tour qui seront abordés dans la séance.
Je lui remets en complément le livret d’accueil pour les patients ayant bénéficié d’un
resurfaçage de hanche (Annexe 6), celui-ci reprenant les mouvements à éviter dans les
principales activités de la vie quotidienne (transferts, habillage, ramassage d’objets, toilette,
conduite automobile et activités sportives). Je lui conseille de le lire attentivement dès la fin de la
séance et de noter ses questions si besoin.
Je précise bien que ces gestes sont limités pour ne pas mettre en tension les structures
suturées lors de l’opération, et non à cause d’un risque de luxation qui est infime [2]. Mr L. me
précise alors que le chirurgien était déjà passé le voir pour lui expliquer la même chose.
Lors du deuxième jour, je lui consacre plusieurs minutes pour réexpliquer les mouvements
à éviter et j’étends leur impact à la vie de tous les jours. Je lui rappelle qu’il doit préférer tourner
par la gauche pour ne pas se servir de sa jambe comme pivot, et qu’il doit tendre sa jambe pour
s’assoir et se lever tout en gardant le dos droit. Nous voyons ensemble les limitations décrites
dans le livret remis la veille (Annexe 6). La manière de monter et de descendre les escaliers est
abordée juste avant l’exercice pour ne pas donner trop d’informations d’un coup. Celle-ci sera
décrite par la suite.
Le troisième jour, je m’assure que Mr L. ait bien retenu et acquis les gestes à éviter
expliqués lors des deux jours précédents. Je l’interroge alors sur ces gestes et l’application
pratique dans la vie de tous les jours. Il ne fait pas d’erreurs, mais je lui conseille tout de même de
garder le livret avec lui dans un premier temps s’il vient à se poser des questions.
Premier lever :
Après cette première étape, le transfert lit-debout est abordé, ainsi que toutes les
précautions à prendre lors du premier lever. En prévention du lever, il effectue des contractions
statiques et des étirements du triceps sural pour augmenter le reflux sanguin. Des bas de
contention ne sont pas prescrits par le médecin. De par le côté de l’opération et de la perfusion, le
lever se fera du côté droit. Après avoir aménagé la chambre pour avoir le maximum de place à
droite du lit avec le fauteuil et le pied de perfusion, je lui demande de bien m’avertir s’il ressent
des signes de malaise lors du lever, c'est-à-dire s’il ressent des vertiges, des céphalées ou un flou
visuel associé à des troubles de l’équilibre (jambes flageolantes). Je le préviens que la
verticalisation se fait de façon très progressive et est entrecoupée de pauses. Elle passe par la
position semi-redressée, puis assis sur le lit et enfin assis en bord de lit. Je lui conseille de fixer
un objet au cours du transfert, afin de stabiliser les afférences de l’oreille interne.
Après quelques minutes de respiration calme afin de diminuer un possible stress, je l’aide
à se lever en stimulant son report de poids vers l’avant par ma main gauche et en l’empêchant de
tomber vers l’arrière par ma main droite légèrement décollée de son dos. Il doit obligatoirement
s’aider de ses deux cannes anglaises puisque son genou droit reste tendu afin de limiter la flexion
de hanche.
Les transferts :
Equilibre:
Mr L. ne présente pas de difficultés lors de la réalisation de cet exercice. Je crée dès lors
des déstabilisations phasiques (poussées progressives, résistées par le patient) suivant le même
ordre d’application que lors des poussées toniques.
Le retour au lit se fait du côté droit en raison des perfusions du même côté. Je l’aide pour
ramener son membre inférieur droit en le maintenant dans une légère position d’abduction.
Dès le deuxième jour, je lui apprends la marche à trois temps, c'est-à-dire à encadrer son
pied droit par les deux cannes lors de la marche (Figure 22). Le but est de soulager le poids que
supporte le membre inférieur opéré afin d’atténuer la douleur et, par extension, la fatigue. Je lui
conseille, dans un premier temps d’avancer d’abord les deux cannes, puis le pied droit entre
celles-ci et enfin d’avancer le pied gauche de façon à dépasser le plan des cannes. Le mouvement
est d’abord séquencé, pour être ensuite automatisé par la répétition. Mr L. déambule sur environ
100 mètres, correspondant à l’aller-retour jusqu’aux escaliers
Face aux escaliers, je lui explique qu’il doit descendre en premier son membre inférieur
opéré, ainsi que sa canne anglaise et ainsi retenir son poids du corps avec son membre inférieur
sain (Figure 23). Pour la montée, suivant le même principe, il doit monter sa canne anglaise et
son membre inférieur sain en premier, afin qu’il fasse l’effort de porter le poids du corps. La
rampe d’escalier est préférentiellement du côté opéré.
Un demi-étage, soit 15 marches, est monté et descendu de cette manière. Aucune douleur
ne vient gêner l’exercice, mais je décide de ne pas en faire plus lors du deuxième jour post-
opératoire.
Le troisième jour, Mr L. me dit avoir parcouru la même distance que la veille (100
mètres) durant la matinée, en s’abstenant toutefois de monter et descendre les escaliers. Le même
parcours est alors réalisé et un étage est monté et descendu, soit 30 marches. Ce nombre de
marche est supérieur à celui du domicile de Mr L.
VI.BILAN DE SORTIE LE 12 AOUT 2011
Le troisième jour après l’opération, Mr L présente plusieurs améliorations. Sur le plan
trophi-cutané-circulatoire, le volume de l’œdème proximal est plus faible et la cuisse est devenue
plus souple. Du point de vue algique, Mr L. ressent des douleurs de façon moins importante lors
de mouvements actifs ou passifs. Les amplitudes articulaires ont augmenté dans les principaux
mouvements limités (flexion et extension coxo-fémorale). La force musculaire de Mr L est plus
importante concernant les fléchisseurs, abducteurs et extenseurs de hanche. Mr L effectue à
présent tous ses transferts sans aide et déambule sur un plus grand périmètre. Une aide extérieure
lui est toujours nécessaire pour l’habillage et la toilette sous le genou droit.
VII.DISCUSSION
En 1999, à l’âge de 36 ans, Mr L. déclarait déjà ressentir des douleurs de hanche, qui
l’ont obligé à mettre un terme à sa carrière professionnelle. Ces douleurs et sa coxarthrose
précoces sont à mettre en lien avec le conflit fémoro-acétabulaire (CFA) mis en évidence par le
chirurgien.
Pour répondre aux deux premières questions, je vais m’appuyer sur l’article publié en
2011 par Pereira Y. et Marc T : « Le recentrage articulaire de hanche : intérêt de la
prévention du conflit antérieur fémoro-acétabulaire (CAFA) et de la coxarthrose » [15].
Ce conflit (bien connu depuis seulement 2003) est aujourd’hui décrit comme la première
cause d’apparition d’une coxarthrose chez l’adulte jeune pratiquant du sport à flexion de hanche
maximale : arts martiaux, danse ou encore football, sport pratiqué par Mr L. depuis l’âge de 8
ans. Les douleurs débutent insidieusement : dans le pli de l’aine après l’activité physique, parfois
à la station assise prolongée et plus rarement à la marche. Des pubalgies peuvent en fait cacher ce
type de conflit. Emary E. [1] décrit également des douleurs au niveau du grand trochanter, ainsi
que des douleurs aiguës survenant lors de l’activité. D’après lui, l’examen clinique met en
évidence un signe de Trendelenburg positif (faiblesse des abducteurs de hanche en position
unipodale).
Le conflit antérieur est de deux types distincts ou confondus : par effet came et par effet
tenaille (Figure 24). Le premier présente une « bosse » sur la partie antérieure du col fémoral, qui
entre en conflit avec la partie antérieure du labrum. La flexion de hanche, associée à une rotation
interne répétée, va progressivement entraîner des décollements du cartilage de l’angle antéro-
externe (clapets). L’accompagnement d’un kyste du labrum ou d’un kyste intra-osseux (retrouvé
chez Mr L. lors de l’opération : Annexe 4) signe l’évolutivité. L’évolution finale étant la
coxarthrose à pincement supéro-externe (Figure 25). Le deuxième type est dû à une couverture
antérieure du cotyle trop importante. La flexion va léser de façon préférentielle le labrum
antérieur et la partie postérieure du cartilage. Il existe des conflits mixtes associant les deux
malformations.
Le 1er test présenté cherche à mettre en évidence une limitation de flexion coxo-fémorale
et le 2nd une limitation d’adduction lorsque celle-ci est en flexion à 90° (Woods et Magnicol). La
Figure 26 [19] représente les zones décrites pour ce dernier test. La douleur est également
reproduite lors du test de Fabere ou de flexion-compression (Marvini). Emary E. [1] propose
également « the impingement test », qui est positif lorsque la position de flexion – adduction –
rotation médiale de hanche déclenche une douleur inguinale (Figure 27).
Cet article publié par Lavigne et al. en 2008, a pour objectif de comparer la qualité du
retour à une activité sportive après un resurfaçage de hanche (RH) ou une prothèse totale de
hanche (PTH) à couple métal-métal. « Activités sportives après resurfaçage et prothèse totale
de hanche : une étude prospective randomisée » [16].
Les auteurs ont proposé trois scores à 152 patients opérés de façon unilatérale (81 RH et
71 PTH) : le score global d’activité (non validé) (tableau VII), le score UCLA et le score
WOMAC. Une échelle visuelle analogique de satisfaction de retour aux activités sportives, ainsi
qu’un questionnaire sur les facteurs qui les limitaient durant le sport leur ont également été
proposés.
Ces résultats sont intéressants dans le sens où, malgré le fait que plusieurs auteurs
considèrent le risque de luxation proche de 0% [2], 40% des porteurs de RH se limitent par peur
de la luxation (13%) ou par respect des consignes. Bien que les limites que s’imposent les
patients puissent permettre à long terme une bonne survie de la prothèse, les consignes
restrictives, justifiées en post-opératoire, pourraient peut-être être modulées une fois cette
première période passée. C’est alors qu’intervient le masseur kinésithérapeute libéral ; son rôle
dans la reprise du sport est primordial, tout comme, d’ailleurs, la consultation des deux mois
post-opératoires du chirurgien. C’est à ce moment que les professionnels doivent expliquer que
les consignes de début de prise en charge doivent être assouplies et que la reprise de la pratique
sportive est bénéfique.
Lors de la prise en charge de Monsieur L., j’ai insisté sur le fait que les restrictions
figurant dans le livret (Annexe 6), n’étaient valables que durant les six semaines de cicatrisation
des tissus.
Lors de sa consultation des deux mois, Mr L. a été rassuré concernant un petit
claquement dans la hanche qui, d’après le chirurgien, devrait s’estomper avec le temps. Il a
surtout été conseillé sur la reprise du sport, celle-ci devant se faire de manière progressive en
fonction de la douleur et des sensations sur le terrain, l’interrogatoire et les tests cliniques réalisés
ne contre-indiquant pas la pratique.
Il est également intéressant de noter que parmi les bénéficiaires de resurfaçage, 17%
présentent des douleurs résiduelles à la hanche, 21% se plaignent d’une perte de mobilité et de
flexibilité et 14% d’un manque de force. Dès lors, il me parait important d’essayer de réduire au
mieux ces facteurs limitant par une rééducation adaptée.
La rééducation post-opératoire, bien que brève (celle de Mr L. n’a duré que 3 jours),
devra dès lors être ciblée sur la diminution des douleurs et la fonctionnalité, afin de potentialiser
la rééducation libérale. Cette dernière serait caractérisée, au vu des résultats recueillis par
Lavigne et al. [16], par une réduction de la douleur, une restauration de la mobilité de la hanche,
ainsi qu’un renforcement musculaire global des membres inférieurs. Celui-ci s’intéresse plus
particulièrement aux moyen et grand fessiers, ainsi qu’aux pelvi-trochantériens par leur action
stabilisatrice de la hanche. Le travail de l’équilibre et de la proprioception est également
important pour profiter de la bonne conservation anatomique de l’articulation et donc de sa
biomécanique. La remise progressive dans la pratique du sport semble être la suite logique, afin
que le patient retrouve peu à peu ses sensations.
L’étude nous apprend également que seul le score global d’activité moyen à un an est
statistiquement supérieur après un RH comparativement à une PTH (17,9 pour 12), celui en post-
opératoire immédiat ne l’étant pas. Cela signifie qu’il faut une certaine période pour que les
patients du groupe RH s’approprient leur prothèse et se sentent suffisamment en confiance pour
reprendre une activité sportive importante.
Les autres scores concernant la gêne et les douleurs dans les activités quotidiennes
(WOMAC), la fréquence et l’intensité des sports pratiqués (UCLA) ainsi que la satisfaction, ne
sont pas significativement différents à 1 an de l’opération. Ceux-ci étant moins spécifiques à
l’activité physique.
L’article suivant écrit en 2008 par Girard et al. intitulé « Analyse de l’influence de
l’offset fémoral sur la fonction clinique lors d’une étude prospective randomisée comparant
les arthroplasties totales de hanche aux resurfaçages » [17] nous éclaire un peu plus sur la
relation entre les impacts et la fixation des implants.
Deux tests spécifiques à l’activité physique ont été proposés aux patients : le test de
sautillement, qui consiste à effectuer un saut vertical monopodal répété et sans assistance, ainsi
que le test de la double marche. Ce dernier consiste en la montée et descente d’une marche
double (36 cm) avec la même jambe en appui et sans assistance. Il apparait que, de façon
significative, moins de patients du groupe RH trouvent l’exercice difficile et/ou impossible par
rapport aux patients du groupe PTH. Le RH offre donc une possibilité et une qualité de reprise du
sport plus importante que la PTH (pour une démographie et des tests fonctionnels similaires). Cet
article confirme cependant que la PTH apporte une satisfaction, ainsi qu’un confort dans les
activités de la vie quotidienne (PMA, SF36 et WOMAC) identique à un RH. Seule la qualité de la
reprise sportive différencie de façon significative les deux types de prothèse.
Il ressort de cette étude que la réduction de l’offset fémoral, pourrait augmenter les
forces de compression axiale sur le composant fémoral aux dépends des forces de cisaillement,
mais également réduire le risque de fracture du col fémoral (principale complication). Ces
données rendent favorable la reprise des activités sportives. Cependant, concernant la fixation de
la cupule, l’impact à long terme pourrait s’avérer négatif, surtout lorsqu’elle est associée à un
niveau d’activité élevé.
Monsieur L. souhaitait particulièrement reprendre la course à pieds, sport considéré à
impacts élevés par Lavigne et al. (tableau VII). Un article publié en février 2012 traite cette
activité de façon plus spécifique.
Dans cet article intitulé “Running activity after hip resurfacing arthroplasty: a
prospective study” [18], Fouilleron et al. ont évalué la qualité du retour à la course de patients
opérés d’un resurfaçage de hanche.
Ils ont pour cela examiné la durée de course et le kilométrage par semaine ainsi que les
possibilités de retour à la compétition de 202 patients (215 hanches). 40 d’entres eux (21%)
pratiquaient la course avant l’opération. Ceux-ci ont été soumis à plusieurs questionnaires (Harris
hip score, Oxford hip score, Devane score, UCLA activity score, Hop test). La moyenne d’âge
était de 50,7 ans. 91,6% d’entre eux ont repris la course après l’opération. Le nombre peu
important de coureurs rend la généralisation des résultats difficile.
Les données ont été récoltées en moyenne à 33,3 mois de l’opération (26 à 41 mois).
Tout âge confondu, les scores des différents tests ont significativement augmenté.
Concernant les moins de 50 ans, à un an de l’opération, le temps passé à courir, ainsi que
le nombre de kilomètres parcourus durant une semaine sont similaires à leur période de forme
avant l’opération (respectivement 3,1 h après l’opération contre 3,2 h avant et 32,1 km après
contre 40,7 km avant). Chez les plus de 50 ans, la durée de course est également similaire, mais le
nombre de kilomètres parcourus a significativement diminué (3,1 h avant et après l’opération et
38,1 km avant pour 26,5 km après). Ceci montre une baisse de la vitesse de course.
Tous patients confondus, les kilomètres parcourus par semaine ont également
significativement diminués (38,9 km avant contre 28,4 km contre après l’opération). Ces chiffres
restent cependant importants et témoignent d’une bonne capacité à reprendre la course à pieds.
De plus, aucune complication n’a été à déplorer.
Les facteurs limitant décrits par les patients dans cet article rejoignent ceux retrouvés
dans celui écrit par Lavigne et al. [16]. En effet, 25% se disent gênés par un manque de souplesse
et 17% éprouvent une appréhension à la reprise. Ces données confirment les axes de rééducation
proposés plus haut.
Encore une fois, l’incidence des impacts élevés sur le long terme est pointée du doigt et
même si l’usure à 1 an n’a pas été mise en corrélation avec le sous score d’activité de l’UCLA,
extrapoler sur le long terme pourrait être délicat.
VIII.CONCLUSION
Souvent dû à un décentrage antérieur de la hanche, le conflit antérieur fémoro-
acétabulaire, étiologie la plus fréquente de la coxarthrose de l’adulte jeune, peut être dépisté
précocement par un examen clinique de notre compétence. Nous devons donc garder ces tests à
l’esprit, car une fois le conflit installé, seule la chirurgie conservatrice est possible. Et une fois
l’arthrose débutée, la seule solution actuelle est le remplacement des surfaces articulaires
(resurfaçage ou prothèse totale selon l’âge et les objectifs des patients).
Nous avons un double rôle : celui de rééducateur, afin de retrouver le plus tôt possible les
capacités fonctionnelles sans douleur, ni raideur ou déficit d’amplitude, mais également le rôle
d’éducateur afin d’accompagner le patient dans l’abandon progressif des consignes post-
opératoires et favoriser son retour à la pratique sportive.
L’éducation thérapeutique est en effet importante, car cette opération est peu connue du
grand public. Les patients peuvent difficilement se renseigner sur internet, où il existe encore peu
d’informations facilement accessibles (pas de recommandation HAS, par exemple). L’équipe
présente en post-opératoire immédiat insistera sur les précautions à suivre pendant les six
premières semaines, puis le chirurgien donnera ses consignes lors de la consultation à deux mois.
Le masseur-kinésithérapeute libéral quant à lui, plus proche du patient de part les séances
régulières, guidera le patient dans sa reprise de l’activité sportive.
[2] GIRARD J., LAVIGNE M., VENDITTOLI P.A., et al. Resurfaçage de hanche : état
actuel des connaissances. Revue de chirurgie orthopédique et réparatrice de l’appareil moteur,
2008, 94, p.715-730.
[4] JOUD B. Les effets iatrogènes en électrothérapie. Kin scient, 2004, 450, p.19-24.
[5] DUFOUR M., COLNE P., GOUILLY P. et al. Massage et massothérapie : effets,
techniques et applications. Maloine, 1999, p.65-75
[9] THEYS S., SCHOEVAERDTS J-C. La pompe veineuse est-elle bien assurée par la
contraction du triceps sural ? Kinesither Rev, 2010, 98, p.27-34.
[16] LAVIGNE M., MASSE V., GIRARD J. et al., Activités sportives après resurfaçage
et prothèse totale de hanche : une étude prospective randomisée. Revue de chirurgie orthopédique
et réparatrice de l’appareil moteur, 2008, 94, p.361-367.
[17] GIRARD J., VENDITTOLI P.A., ROY A.G. et al. Analyse de l’influence de
l’offset fémoral sur la fonction clinique lors d’une étude prospective randomisée comparant les
arthroplasties totales de hanche aux resurfaçages. Revue de chirurgie orthopédique et réparatrice
de l’appareil moteur, 2008, 94, p376-381.
[18] FOUILLERON N., WAVREILLE G., ENDJAH N. Running Activity After Hip
Resurfacing Arthroplasty: A Prospective Study. The American Journal of Sports Medicine, 2012.
Disponible sur :
http://ajs.sagepub.com/content/early/2012/01/31/0363546511434564.full.pdf+html?sid=f284001
1-221a-446e-bd63-e7402d5d66f0 (consultée le 08.02.2012)