Vous êtes sur la page 1sur 9

1

STREPTOCOCCUS PYOGENES
FICHE TECHNIQUE SANTÉ-SÉCURITÉ: AGENTS
PATHOGÈNES

Vaucouleur Nicolas https://sites.google.com/site/microbiologiecours/


2

SECTION I – AGENT INFECTIEUX

NOM: Streptococcus pyogenes

SYNONYME OU RENVOI : Streptocoque du groupe A (β-hémolytique) (SGA), angine


streptococcique, angine à streptocoques, pharyngite, scarlatine, impétigo, érysipèle, fièvre
puerpérale, fasciite nécrosante, syndrome de choc toxique, septicémie, fièvre rhumatismale
aiguë, glomérulonéphrite post-streptococcique aiguë, gangrène gazeuse.

CARACTÉRISTIQUES: Streptococcus pyogenes est une bactérie aérobie extracellulaire Gram


positif(1, 2). Il est constitué de coccus non mobiles et non sporulés de moins de 2 µm de
longueur, disposés en chaînettes et formant de grosses colonies de plus de 0,5 mm(3, 4). Il
présente un profil de croissance bêta-hémolytique sur gélose au sang. Il existe plus de 60
souches de cette bactérie(5, 6).

Vaucouleur Nicolas https://sites.google.com/site/microbiologiecours/


3

SECTION II – DÉTERMINATION DU RISQUE

PATHOGÉNICITÉ ET TOXICITÉ: Cette bactérie est responsable d’un grand nombre


d’infections(7, 8). Elle peut causer l’angine streptococcique caractérisée par de la fièvre, une
hypertrophie des amygdales, un exsudat amygdalien, une sensibilité des ganglions
lymphatiques cervicaux et une sensation de malaise(6, 9). Si l’angine streptococcique n’est pas
traitée, elle peut durer de 7 à 10 jours(9). La scarlatine (éruption de coloration rose-rouge et
fièvre), l’impétigo (infection des couches superficielles de la peau) et la pneumonie sont
également causés par cette bactérie(3, 6, 7, 10). Bien que cela soit plus rare, S. pyogenes peut
également causer une septicémie, une otite moyenne, une mastite, un sepsis, une cellulite,
un érysipèle, une myosite, une ostéomyélite, une arthrite septique, une méningite, une
endocardite, une péricardite et des infections néonatales(3, 6, 7). Certaines des complications
graves associées aux infections à S. pyogenes comprennent le syndrome de choc toxique
streptococcique, la fièvre rhumatismale aiguë (inflammation des articulations, cardite et
complications du système nerveux central), la glomérulonéphrite post-streptococcique
(inflammation, hématurie, fièvre, œdème, hypertension, anomalies du sédiment urinaire et
douleurs rénales intenses) et la fasciite nécrosante (infection rapide et progressive du tissu
sous-cutané, inflammation massive générale, bulles hémorragiques, crépitation et destruction
tissulaire)(1, 6-8). On compte chaque année au moins 517 000 décès attribuables à une grave
infection à S. pyogenes à l’échelle mondiale; quant à la fièvre rhumatismale, elle cause à elle
seule 233 000 décès(8). Chaque année, aux États-Unis, on signale 1 800 décès causés par une
infection invasive à S. pyogenes; la fasciite nécrosante tue environ 30 % des patients, et le
taux de mortalité associé au syndrome de choc toxique streptococcique varie de 30 % à 70
%(3, 11, 12).

ÉPIDÉMIOLOGIE: La fréquence des différentes manifestations cliniques associées aux


infections par cette bactérie varie selon les différentes parties du monde. La pharyngite
streptococcique est plus fréquente dans les zones tempérées et atteint un point culminant à la
fin de l’hiver et au début du printemps(5, 9). Chaque année, on compte 616 millions de cas de
pharyngite causée par S. pyogenes partout dans le monde(5, 8). De 15 % à 20 % des enfants
d’âge scolaire sont porteurs de S. pyogenes à l’état latent au niveau de la gorge; ils sont donc
plus susceptibles d’être atteints de la maladie(5, 9). L’impétigo est plus fréquent chez les
enfants vivant dans des pays où le climat est chaud et humide. On signale 111 millions de cas
annuels d’impétigo à l’échelle mondiale(5). On dénombre 115,6 millions de cas annuels de
rhumatisme cardiaque et au moins 18,1 millions de cas d’infections invasives, principalement
chez les personnes âgées(3, 8). La glomérulonéphrite post-streptococcique est saisonnière et
touche plus souvent les enfants, les jeunes adultes et les hommes(1). Le surpeuplement et les
mauvaises conditions d’hygiène augmentent le risque d’éclosions d’infection à SGA(1).

GAMME D’HÔTES: S. pyogenes est exclusivement pathogène chez l’humain(5, 7).

DOSE INFECTIEUSE: Inconnue.

Vaucouleur Nicolas https://sites.google.com/site/microbiologiecours/


4

MODE DE TRANSMISSION: La transmission par des gouttelettes respiratoires, par contact


des mains avec des écoulements nasaux et par contact cutané avec des lésions d’impétigo
sont les principaux modes de transmission(5, 9, 13). L’agent pathogène peut être détecté à l’état
latent dans l’anus, le vagin, la peau et le pharynx; tout contact avec ces structures
anatomiques peut propager l’infection(5, 14, 15). La bactérie peut être transmise aux bovins, puis
aux humains par le lait cru, bien que les bovins ne contractent pas la maladie. Elle peut aussi
être transmise par des sources alimentaires contaminées (salade, lait et œuf) (16-18). La fasciite
nécrosante survient habituellement après la contamination de lésions cutanées ou de plaies
par l’agent infectieux(12).

PÉRIODE D’INCUBATION: La période d’incubation varie habituellement de 1 à 3 jours(9).

TRANSMISSIBILITÉ: S’ils ne sont pas traités, les patients présentant une pharyngite
streptococcique demeurent infectieux durant la phase aiguë de la maladie, qui dure
habituellement de 7 à 10 jours, et la semaine suivante. Cependant, si des antibiotiques sont
administrés, la période infectieuse est réduite à 24 heures(9). La bactérie peut demeurer dans
l’organisme à l’état latent sans provoquer l’infection chez l’hôte pendant des semaines ou des
mois; elle est toutefois transmissible lorsqu’elle se trouve à l’état latent(5).

Vaucouleur Nicolas https://sites.google.com/site/microbiologiecours/


5

SECTION III - DISSÉMINATION

RÉSERVOIR: Les humains sont le principal réservoir de cette bactérie(5, 7), bien que les
bovins puissent également servir de réservoir(16-18).

ZOONOSE: Les vaches infectées par les humains sont des hôtes intermédiaires et peuvent
transmettre la bactérie dans leur lait. Si ce lait est consommé sans avoir été pasteurisé, il
peut infecter d’autres humains(16).

VECTEURS: Aucun.

Vaucouleur Nicolas https://sites.google.com/site/microbiologiecours/


6

SECTION IV - VIABILITÉ ET STABILITÉ

SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS: S. pyogenes est sensible à divers médicaments,


notamment à l’érythromycine, à la clindamycine, à l’imipénem, à la rifampicine, à la
vancomycine, aux macrolides, à la lincomycine et aux bêta-lactamines, comme la pénicilline.
On a toutefois constaté que certaines souches de la bactérie sont résistantes aux macrolides,
à la lincomycine, au chloramphénicol, aux tétracyclines et au cotrimoxazole(5, 7, 19, 20).

SENSIBILITÉ AUX DÉSINFECTANTS: Cette bactérie est sensible à l’hypochlorite de sodium


1 %, au formaldéhyde 4 %, au glutaraldéhyde 2 %, à l’éthanol 70 %, au propanol 70 %, à
l’acide peracétique 2 %, au peroxyde d’hydrogène 3 à 6 % et à l’iode 0,16 %(2).

INACTIVATION PHYSIQUE: La bactérie est sensible à la chaleur humide (121 °C pendant


au moins 15 minutes) et à la chaleur sèche (170 °C pendant au moins 1 heure)(21).

SURVIE À L'EXTÉRIEUR DE L'HÔTE: La bactérie peut survivre sur les surfaces sèches de 3
jours à 6,5 mois(22). On a découvert qu’elle peut survivre dans la crème glacée (18 jours),
dans le lait cru et le lait pasteurisé à une température de 15 à 37 °C (96 heures), dans le
beurre à température ambiante (48 heures) et dans le beurre neutralisé (12 à 17 jours)(17).
On a constaté que le SGA peut survivre plusieurs jours dans des salades froides à
température ambiante(18).

Vaucouleur Nicolas https://sites.google.com/site/microbiologiecours/


7

SECTION V - PREMIERS SOINS ET ASPECTS MÉDICAUX

SURVEILLANCE: Rechercher les symptômes. Confirmer l’infection par des analyses


bactériologiques et sérologiques, par agglutination à des billes de latex, par
immunofluorescence ou par ELISA(6).

Remarque : Les méthodes de diagnostic ne sont pas nécessairement toutes disponibles dans
tous les pays.

PREMIERS SOINS ET TRAITEMENT: Un traitement antibiotique approprié est nécessaire en


cas d’infection à S. pyogenes. On administre de la pénicilline pour traiter les infections des
voies respiratoires (pharyngite); en cas d’allergie, on administre des macrolides ou des
lincosamides(5, 6). On peut administrer de la clindamycine pour traiter la fasciite nécrosante, et
il faut procéder au débridement chirurgical de la partie touchée(2, 5).

IMMUNISATION: n’existe aucun vaccin(6).

PROPHYLAXIE: L’administration de pénicilline aux sujets porteurs s’est révélée efficace pour
réduire le nombre de personnes infectées durant une éclosion d’angine streptococcique(18).

Vaucouleur Nicolas https://sites.google.com/site/microbiologiecours/


8

SECTION VI - DANGERS POUR LE PERSONNEL DE


LABORATOIRE

INFECTIONS CONTRACTÉES AU LABORATOIRE: Depuis 1983, on a déclaré 78 cas


d’infection à streptocoque contractés en laboratoire(2).

SOURCES ET ÉCHANTILLONS: L’agent infectieux est présent dans les échantillons des voies
respiratoires, les lésions cutanées, le sang, les expectorations et les exsudats de plaies(5, 13,
23)
.

DANGERS PRIMAIRES: L’inhalation d’aérosols infectieux et la contamination des lésions


cutanéo-muqueuses sont les principaux risques associés à la manipulation de cet agent
pathogène(1, 2, 10).

DANGERS PARTICULIERS: Aucun.

SECTION VII - CONTRÔLE DE L'EXPOSITION ET PROTECTION


PERSONNELLE

(24)
CLASSIFICATION PAR GROUPE DE RISQUE: Groupe de risque 2 .

EXIGENCES DE CONFINEMENT: Installations, équipement et pratiques opérationnelles de


niveau de confinement 2 pour le travail avec des matières, cultures ou animaux infectieux ou
potentiellement infectieux.

VÊTEMENTS DE PROTECTION: Sarrau. Gants, lorsqu’un contact direct de la peau avec des
matières infectées ou des animaux est inévitable. Une protection pour les yeux doit être
(25)
utilisée lorsqu’il y a un risque connu ou potentiel d’éclaboussure .

AUTRES PRÉCAUTIONS: Toutes les procédures pouvant produire des aérosols ou mettant
en cause des concentrations ou des quantités élevées doivent s’effectuer dans une enceinte
(25)
de sécurité biologique (ESB) . L’utilisation d’aiguilles, de seringues et d’autres objets
tranchants doit être strictement restreinte. Des précautions supplémentaires doivent être
(25)
envisagées pour les activités avec des animaux ou à grande échelle .

Vaucouleur Nicolas https://sites.google.com/site/microbiologiecours/


9

SECTION VIII - MANUTENTION ET ENTREPOSAGE

DÉVERSEMENTS : Laisser les aérosols se poser et, tout en portant des vêtements de
protection, couvrir délicatement le déversement avec des essuie-tout et appliquer un
désinfectant approprié, en commençant par le périmètre et en se rapprochant du centre.
(25)
Laisser agir suffisamment longtemps avant de nettoyer .

ÉLIMINATION: Décontaminer les déchets par stérilisation à la vapeur, incinération ou


(25)
désinfection chimique .

ENTREPOSAGE: Dans des contenants étanches et scellés, étiquetés de façon appropriée et


(25)
placés en lieu sûr .

Vaucouleur Nicolas https://sites.google.com/site/microbiologiecours/

Vous aimerez peut-être aussi