Vous êtes sur la page 1sur 50

• Historique

• Classification
• Structure
• Organisation génomique
• Propriétés physicochimiques
• Multiplication virale
• Epidémiologie
• Pouvoir pathogène
• Diagnostic virologique
• Prévention
Introduction
Jusqu'en avril 2019, le genre Rubivirus était classé dans la famille Togaviridae
Depuis il est le seul genre de la famille Matonaviridae (Matonaviridés).
Cette nouvelle famille porte le nom de George de Maton, qui en 1814 distingua
pour la première fois la rubéole de la rougeole et de la scarlatine .
C’est le Comité international de taxonomie des virus (ICTV) qui a procédé à ce
changement
La famille Matonaviridae appartient, comme Togaviridae,à l’embranchement
des Negarnaviricota et ceci en raison de son génome à ARN et de son ARN
polymérase ARN-dépendante
Plusieurs raisons expliquent la séparation de Matonaviridae (Rubivirus)
et Togaviridae (Alphavirus),
Introduction

• Eruption bénigne

• Virus tératogène

• Malformations congénitales

• Vaccination
Définition de l’agent pathogène

• Famille des Matonaviridae (Togaviridae), genre Rubivirus


– Enveloppe avec spicule à activité hémagglutinante
• Hémagglutinine:
» fixation du virus sur cellule –cible
» Antigénique
» Formée de 2 glycoprotéines E1 et E2

• E1  epitopes induisant les Ac neutralisants (protecteurs)


et inhibant l’hémagglutination
• Plusieurs génotypes (13) mais un seul sérotype.
Structure
• Virus Pléomorphe
• Taille: 60 à 80 de diamètre (70)
• Nucléocapside constituée de l’ARN génomique polarité positive et la
membrane lipidique .
2 glycoprotéines associées à l’enveloppe: E1 (58 kDa), E2 (42-47 kDa).
E1, E2 glycoproteique immunogènes

qui produisent des anticorps neutralisants et inhibants


l’hémagglutination

• 1 protéine de capside C non glycosylée (33 kDa).


Anthony J. Battisti et al. J. Virol. 2012; doi:10.1128/JVI.01390-12
Structure
• E1-E2: forme hétérodimères arrangés en
spicules trimériques.

• La capside n'est pas icosaédrique et liée


à la membrane
• (Proc Natl Acad Sci U S A. 2013 Dec 10.;110(50):20105-10)
Diversité génétique
• 2 Clades : 1 (Amérique du Nord, Europe, Japon)
2 (Chine, Inde, Russie …)

1:1a,1B, 1C, 1D, 1E, 1F, 1G, 1a, 1h, 1i, 1j


• Génotypes
2: 2A, 2B, 2C

• Variations nucléotidiques très faibles: virus très stable


Diversité génétique
Pouvoir pathogène

• Primo-infection rubéoleuse postnatale


• Réinfection rubéoleuse
• Rubéole congénitale
Primo-infection rubéoleuse postnatale
• Après inhalation, le virus se multiplie au niveau de la muqueuse
respiratoire et des ganglions cervicaux d’où il gagne la circulation
générale.

• Le virus est présent dans le pharynx environ 8 j avant et 8 j après


l’éruption.

• La virémie est détectable pendant 7 j avant et quelque j après


l’éruption.
• L’éruption apparaît en même temps que la production d’anticorps et
la disparition de la virémie.

• Virurie transitoire 1 à 2 jours au moment de l’éruption.


• Le mécanisme par lequel le virus induit l’éruption reste mal connu
(complexes immuns?)
Primo-infection rubéoleuse postnatale
• Incubation: 16 jours (13-20j)
• Phase d’état:
– Eruption maculeuse
(visage, puis tronc et extrémités )
– Adénopathies cervicales postérieures
– Fièvre modérée
• Clinique trompeuse:
 toute éruption chez la femme enceinte doit faire craindre une rubéole et conduire à
réaliser un sérodiagnostic
• Asymptomatique dans 1 cas/2
Primo-infection rubéoleuse postnatale
• Arthralgies: femmes ≈ 60 %
durée quelques jours à quelques semaines
• Thrombopénie transitoire (enfant, 1/3000) purpura,
rarement hémorragie des muqueuses
• Encéphalite: 1/10 000
Apparition brutale dans la semaine suivant l’éruption: céphalées,
vomissements, crise convulsive
Evolution favorable
Réinfection rubéoleuse

• Définition : ↗ du taux des anticorps avec ou sans IgM


spécifiques + un index d’avidité des IgG élevé dans un contexte
de contage chez des sujets antérieurement immunisés.

• Incidence : inconnue.
• Risque fœtal : faible ou quasi nul.
• Aucun cas n’a été décrits après la 12 SA.

• Un certain nombre de publications ont fait état de réinfections


ayant entrainé des rubéoles congénitales malformatives 
données insuffisantes pour établir de façon formelle le diagnostic
de réinfection.
Rubéole congénitale
• 1941: Gregg  lien entre cataracte congénitale et rubéole
pendant la grossesse

• Relation causale définitivement établie à la suite de


l’épidémie de rubéole qui sévit aux USA en 1964 (12.5
millions de rubéole, 11000 morts fœtales et 20000
enfants avec rubéole congénitale )
Transmission materno-fœtale
Primo-infection maternelle (virémie)
11semaine d’aménorrhée 90%
23 Et 26 S d’aménorrhée 25%
Fin de grossesse 100%
Malformation congénitale
Primo-infection
Avant 11 SA 70 à 90%
Entre 11 et 18 SA 15 à 80%
Après 18 SA le risque de malformation est nul
Réinfection Transmission / Malformation
Rubéole congénitale
• Ralentissement des mitoses (inhibition de l’assemblage de
l’actine)  déficit quantitatif en cellules
• Altérations vasculaires et nécroses des tissus embryonnaires
(yeux, cœur, cerveau, oreille)
• Processus apoptotiques (destruction cellulaire  anomalies
de l’organogénèse)
• Phénomènes auto-immuns (tardifs): auto-anticorps anti-ilots
de Langerhans  diabete (reaction croisee entre un antigene
des cellules β et un épitope de la proteine ?)
Rubéole congénitale
• Signes d’embryopathie: malformations touchant
– Le cœur: persistance du canal artériel
hypoplasie de l’artère pulmonaire
– L’oreille: surdité uni ou bilatérale (risque principal entre 12 et 18 SA)
– L’œil: cataracte, rétinopathie, microphtalmie
– Lésions nerveuses: microcéphalie

• Signes de fœtopathie (infection chronique): RCIU, hépatite, purpura thrombopénique,


encéphalite, pneumonie interstitielle, altérations des os longs (bandes claires
métaphysaires)
• Evolution: mortelle dans 1 cas /5

• Séquelles tardives: retard psychomoteur, surdité, diabète insulino- dépendant


Diagnostic virologique de la rubéole

Evolution des marqueurs sérologiques


de la rubéole
Cinétique des anticorps
Prélèvements
Renseignements
• Date des dernières règles
• Terme de grossesse
• Notion de vaccination et date
• Notion de contage et date
• Notion d’éruption et date
• Sérologies antérieures
Techniques utilisées
Diagnostic Direct

Prélèvement : gorge, urine, sang ???

Culture cellulaire: phénomène d’interférence


Biologie moléculaire: PCR (in utéro, chez le nouveau né)

Diagnostic Indirect

Prélèvement : sang (sérum) ou plasma sur un ou deux sérums (selon le contexte clinique)
un précoce et un tardif qui doivent être traité dans un même laboratoire pour une interprétation fiable
(normes)

Plusieurs techniques sont utilisées :


 EIA (ELISA, chimiluminescence)
 IHA
 Agglutination passive
 Hémolyse radiale
Le diagnostic sérologique met en évidence:

• une séroconversion: IgM puis IgG


• une élévation significative des immunoglobulines: IgG
• Cicatrice sérologique: IgG
• Avidité des IgG: dater l’infection
Détection Des IgM spécifiques

• En dehors des rubéoles congénitales, les IgM persistent habituellement


de 3 à 8 semaines mais jusqu’à plus de 6 mois après vaccination.
• Présence d ’IgM spécifiques :
– au cours des primo-infections
– au cours des réinfections
– au cours d ’infections non rubéoleuses
• par réactions croisées?
• par stimulation polyclonale non spécifique du système
immunitaire
Mesure de l’avidité des IgG spécifiques
• Repose sur l’observation de l’effet d’un agent dissociant
comme l’urée sur la liaison Ag-Ac.

• En début d’infection la liaison Ag-Ac est faible (indice d’avidité


faible) alors est forte (indice d’avidité élevé) dans les infection
anciennes, les réinfections et les stimulations polyclonales.

• La maturation de l’avidité des IgG après vaccination est plus


lente qu’après infection naturelle.
• Aider à confirmer ou exclure une primo-infection récente
Mesure de l’avidité des IgG specifiques
Détection des IgA spécifiques
• Les IgA sont toujours présentes lors des primo-
infections, mais aussi lors des réinfections et parfois
dans les infections anciennes.

• L’absence d’IgA exclut une primo-infection récente .


Contage récent < 15j
Contage tardif > 15j ou signes cliniques évocateurs
Diagnostic anténatal
Diagnostic postnatal
• Mise en évidence des IgM spécifiques par une technique
d’immunocapture (100% de sensibilité et spécificité).

• Mise en évidence du virus par culture cellulaire ou PCR sur


un prélèvement de gorge ou d’urine (control de l’excrétion
virale).

• Même si l’enfant est asymptomatique (excrétion virale dans la


salive et les urines persiste plusieurs mois voir plusieurs
années) contamination de l’entourage.
Prévention
• Il n’existe pas d’antiviral actif sur le virus de la rubéole.
• Vaccin vivant atténué par passage en cellules diploïdes humaines
(souche RA27/3).
• Autres souches: Takahashi, Matsuura et TOJ336 (Japon) et BRDJ2
(chine)
• Vaccin fragile: à 2-8 °C et à l’abri de la lumière
• Formulation : forme monovalente (R) mais, le plus souvent combinées :
RR, ROR, RORV
• Voie sous-cutanée ou intramusculaire

• L’OMS recommande à tous les pays qui n’ont pas encore introduit le
vaccin antirubéoleux d’envisager de le faire en s’appuyant sur les
programmes de vaccination contre la rougeole qui sont déjà bien établis.

Vous aimerez peut-être aussi