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Marqueurs tumoraux :

RAREMENT UTILES DANS LE DIAGNOSTIC DES CANCERS MAIS FONT PARTIE DES ELEMENTS DE
SURVEILLANCE AVANT ET APRES TRAITEMENT (cinétique)

Après chirurgie curative associée ou non à un traitement adjuvant, après ablation de la totalité du
seul organe producteur, la concentration du marqueur doit devenir indétectable (PSA, Tg et Ct).
Toute sécrétion résiduelle est le signe d'une exérèse incomplète ou de l'existence de métastases
Si chirurgie partielle ou marqueur ubiquitaire (ACE, les CA), l'objectif est de ramener la concentration
dans les valeurs usuelles; la normalisation est un élément nécessaire pour que la réponse au
traitement soit considérée comme complète, mais elle ne prouve pas la guérison.

 Antigène Spécifique de Prostate (PSA) :


Enzyme : Glycoprotéine secrétée par les cellules épithéliales de la prostate
Marqueur-organe : spécifique prostate (marqueur du tissu prostatique, pas du cancer de la prostate)
Dosage : technique immuno-enzymatique chimioluminescente à particules paramagnétiques.
Méthode de type « sandwich » à 2 sites. Présent dans la circulation sous forme libre (PSAL, 10 à
15%), et sous forme liée à des inhibiteurs [85 à 90% à l'α1- antichymotrypsine (PSA-ACT ou PSAC
pour complexé) et à l'α2- macroglobuline (PSA-AMG), non accessible au dosage car masquage des
épitopes du PSA reconnus lors du dosage]. Le PSA total est donc la somme du PSAL et du PSAC.
PSAL, prédominant dans le tissu prostatique normal et en cas d'hypertrophie bénigne de la
prostate (20 à 90%); environ 10% dans le cancer de la prostate; demi- vie plasmatique 1 à 2 heures.
PSA-ACT (complexé), minoritaire dans le tissu prostatique normal et en cas d'hypertrophie
bénigne de la prostate; environ 90% dans le cancer de la prostate; demi- vie plasmatique 2 à 3 jours.
Le PSA libre n'est pas demandé en 1ère intention, il est indiqué pour un PSAT > 4 µg/L avec un
toucher rectal normal
VALEURS DE REFERENCE
PSAT < 4 µg/L
PSAL/ PSAT > 15%
Le rapport PSAL/ PSAT permet de mieux discriminer l'hypertrophie bénigne de la prostate du cancer
prostatique chez les patients ayant un taux de PSAT entre 2 et 10 µg/L.
Le PSAT varie en fonction de l'âge et du volume prostatique [entre 40 et 49 ans: < 2,5 µg/L et 13- 51
ml (volume prostatique), entre 70 et 79 ans: < 6,5 µg/L et 20- 82 ml]
Le prélèvement est à effectuer à distance de toute manipulation de la prostate, de la pratique du
cyclisme, 24 heures au moins après éjaculation ou infection urinaire
Cause d’augmentation non spécifique : adénome bénin, prostatite surtout aiguë, et de pathologies
de voisinage: insuffisance rénale aiguë, rétention d'urine aiguë, traumatisme urétral, hépatite A,
décompensation cardiaque et rénale, après fibroscopie, et sans doute aussi avec la pratique du
cyclisme et possiblement après éjaculation

 Gonadotrophine Chorionique Humaine sous unité béta (βHCG) :


hormone
Marqueur-organe : testicule, ovaire tumeur germinale maligne, placenta
Chez l’homme spécifique du cancer : Au- dessus du seuil de 2 UI/L, la présence d'hCG chez un homme
est pathognomonique de tumeur. Ces tumeurs sont suivies par des dosage d'hCG totale, de β hCG et
d'AFP
Dosage : technique immuno-enzymatique chimioluminescente à particules paramagnétiques.
Méthode de type « sandwich » à 2 sites.
VALEURS DE REFERENCE
hCG < 5 UI/L
β hCG < 0,5 UI/L
Au cours de la grossesse, la concentration d'hCG (dans le sang et les urines) augmente, elle est
détectable environ 8 jours après la fécondation et atteint son maximum entre la 6ème et la 10ème
semaine de grossesse. Pendant les 10 1ères semaines, elle double tous les 2 jours environ. Elle
diminue entre la 14ème et la 18ème semaine puis se maintient jusqu'au terme. Elle disparait rapidement
après l'accouchement
La chaîne béta libre évolue de la même manière : Tumeurs non trophoblastiques, l'hCG et la sous-
unité β libre sont secrétées dans certains cas de cancers de la vessie, du pancréas, du sein…
Dépistage d'anomalies chromosomiques, dans le cadre du dépistage de la trisomie 21 (test HT21),
une valeur augmentée d'hCG pour l'âge de la grossesse majore le risque chez le fœtus
Des élévations discrètes d'hCG sont observées chez les femmes ménopausées en cas
d'hypogonadisme et d'insuffisance rénale

 Antigène Carcino- Embryonnaire (ACE) :


Molécules impliquées dans l'adhésion cellulaire, favorisent notamment le développement de
métastases hépatiques et pulmonaires
Marqueur-organe : colon-rectum
Dosage : technique immuno-enzymatique chimioluminescente à particules paramagnétiques.
Méthode de type « sandwich » à 2 sites
Causes d’augmentation non spécifique : pathologies (polypes, hépatites, cirrhose, pancréatites,
maladie de Crohn), mais aussi en cas d'alcoolisme et chez les fumeurs. Autres cancers : sein,
bronchopulmonaire, estomac, pancréas …
VALEURS DE REFERENCE
< 5 µg/L
< 10 µg/L chez les fumeurs, dans les autres pathologies digestives ou pulmonaires évoquées, dans
l'insuffisance rénale chronique et pendant la grossesse (2 premiers trimestres)

Les mucines (CA 15.3, CA 19.9) : rôle dans l'adhésion à l'endothélium vasculaire
 CA 15.3 ou Carbohydrate Antigen 15.3 :
Marqueur-organe : sein
Dosage : technique immuno-enzymatique chimioluminescente à particules paramagnétiques.
Méthode de type « sandwich » à 2 sites.
Surveillance thérapeutique et à la détection précoce des rechutes ou métastases du cancer du sein. +
évaluation efficacité thérapeutique.
Causes d’augmentation non spécifique : hépatopathie, hémodialyse, IR, pathologies endocrines auto-
immunes, autres cancers
VALEURS DE REFERENCE
< 24 KU/L
Augmenté chez 2 à 7 % des sujets sains
Augmentation dans 10% des cas au cours de la grossesse (< 50 KU/L le plus souvent)
Le Tamoxifène peut augmenter sa valeur sérique
 CA 19.9 :
Marqueur-organe : pancréas (tractus digestif)
Présent dans de nombreux tissus fœtaux et chez l'adulte sain, dans le pancréas, l'estomac, les voies
biliaires, le foie, les glandes salivaires, les bronches, les poumons et la prostate
Dosage : technique immuno-enzymatique chimioluminescente à particules paramagnétiques.
Méthode de type « sandwich » à 2 sites.
Cause d’augmentation non spécifique : inflammations des voies biliaires, pathologies digestives,
pathologies pumonaires, diabète en décompensation aigue, autres cancers.
VALEURS DE REFERENCE
< 35 KU/L
Indétectable chez les sujets Lewis négatifs (Le a-, b-) qui ne peuvent le synthétiser par absence de
fucosyltransférase (3 à 7% de la population).
Valeurs supérieures chez 0,5 % des sujets sains,2 à 9% avec maladie bénigne, 19% avec cirrhose, 32%
avec une hépatite chronique active.
Valeurs > 1000 KU/L sont évocatrices de métastases

 CA 125 ou Carbohydrate Antigen 125:


Marqueur-organe : ovaire
Absent du tissu ovarien normal, exprimé dans plus de 80% des cas de cancers épithéliaux non
mucineux de l'ovaire. Suivi thérapeutique et au contrôle de l'évolution.
Dosage : technique immuno-enzymatique chimioluminescente à particules paramagnétiques.
Méthode de type « sandwich » à 2 sites.
Causes d’augmentation non spécifique : les inflammations des séreuses (péritonite, endocardite,
épanchement pleural), pathologies gynécologiques (endométriose, kystes ovariens, …)
VALEURS DE REFERENCE
< 35 KU/L
Augmentation au cours du 3ème trimestre de la grossesse (< 60 KU/L)
Il est sous dépendance hormonale, sa concentration peut s'élever légèrement au pic ovulatoire et en
phase lutéale (< 60 KU/L)
Augmentation chez 1 % des sujets sains

 HE4 ou Human Epididymal Protein 4


Protéine fortement exprimée dans les tissus des tumeurs ovariennes et à un moindre niveau dans
d'autres tissus tumoraux (poumon, pancréas, endomètre, mésothélium, intestin et rein). Son
expression est minimale dans le tissu ovarien sain.
Dosage : Dosage immunologique micro particulaire par chimiluminescence (CMIA) 2 étapes.
VALEURS DE REFERENCE
Femmes pré- ménopausées ≤ 70 pmol/L
Femmes post- ménopausées ≤ 140 pmol/L
Dosage utilisé comme aide à la surveillance d'une récurrence ou de la progression de la maladie chez
les patientes atteintes d'un cancer épithélial ovarien
Des taux élevés sont retrouvés dans le sérum de patientes atteintes d'adénocarcinomes ovariens
(90% des cancers de l'ovaire), même aux stades précoces I et II
Les tumeurs mucineuses ou des cellules germinales de l'ovaire expriment rarement HE4
Il est plus sensible et plus spécifique que le CA 125 (expression indépendante) dans les formes
précoces et chez les femmes non ménopausées
Permet d'affiner le diagnostic en combinaison avec le CA 125 ou l'imagerie
Il permet d'identifier précocement les récidives de cancer de l'ovaire. Il augmente 2 à 5 mois avant la
récidive clinique
Diagnostic différentiel : Augmenté aussi dans le cancer de l'endomètre, permet un diagnostic
différentiel avec l'endométriose ou il ne s'élève pas
Autres causes d’augmentation : dans les cancers pulmonaires, il pourrait être utile comme facteur de
pronostic des adénocarcinomes pulmonaires, et dans les cancers thyroïdiens et salivaires.
Causes d’augmentation non spécifique : les pathologies rénales et en cas de tabagisme.

Le score ROMA ™ (Risk of Ovarian Malignancy Algorithm) évalue un risque de malignité en associant
le statut ménopausal de la patiente et les marqueurs sériques HE4 et CA 125. Ce score permet de
classer les patientes selon leur niveau de risque de malignité, faible ou élevé. En association avec
l'examen clinique et l'imagerie, c'est une aide précieuse pour le diagnostic précoce du cancer de
l'ovaire. Il permet d'adapter la prise en charge des patientes. Si le risque est élevé, orientation vers
une équipe spécialisée

 Alfa Foeto- Protéine (AFP) : rôle de transporteur


Marqueur-organe : foie
Diagnostic et surveillance des hépatocarcinomes et des cancers testiculaires (dans ce cas en
association avec l'hCG)
Dosage : technique immuno-enzymatique chimioluminescente à particules paramagnétiques.
Méthode de type « sandwich » à 2 sites.
Causes d’augmentation non spécifique : hépatites virales, cirrhose, affections intestinales, grossesse
Valeurs de référence
< 9 µg/L
Augmente chez la femme enceinte à partir de la 12ème semaine et jusqu'à la 30ème semaine de
grossesse, retour rapide à la normale après l'accouchement (produit par la vésicule vitelline).
Taux sérique élevé chez le nouveau- né pendant les premiers mois de la vie (surtout prématuré),
valeurs adultes vers l'âge de 8 mois.
Le seuil évocateur est de 200- 400 µg/L
Au- delà de 5000 µg/L, le diagnostic de cancer est certain
En obstétrique: Entre 15 et 18 semaines d'aménorrhée, une diminution de l'AFP dans le sang
maternel d'environ 30% évoque une anomalie chromosomique. La valeur moyenne de l'AFP est
diminuée à 0,70 multiple de la médiane dans les trisomies 21, et à 0,60 multiple dans les trisomies
18. L'augmentation des concentrations ≥ 2,5 fois la médiane au cours du 2ème trimestre de la
grossesse évoque une anomalie de fermeture du tube neural chez le fœtus (spina bifida,
anencéphalie), une anomalie de la paroi abdominale (omphalocèle, laparoschisis), une malformation
rénale ou un passage de sang fœtal vers la mère (hématome rétroplacentaire).

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