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Rappels
Les seins sont des organes glanduleux pairs destinés à sécréter un lait
adapté à la nutrition des nouveau-nés, établissant des contacts intimes
entre la mère et l’enfant. En dehors de cette fonction principale, les
seins ont chez la femme un rôle plastique très important (esthétique)
mais encore un rôle érogène à cause de sa riche innervation.
Les modifications du sein
Facteurs génitaux
- La puberté précoce.
- La ménopause tardive.
Facteurs génétiques
-Les cancers d'origine génétique liés aux mutations des gènes BRCA 1
ou BRCA 2 représentent environ 5% des cancers du sein.
La transmission de la mutation est autosomique dominante.
- La présence de lésion(s) histologique(s) à risque de cancer du sein
augmente le risque de survenue de cancer du sein.
Facteurs environnementaux
-La prise d'alcool, la fumée du tabac, exposition à des radiations
médicales, un indice de masse corporel élevé (IMC>25), la sédentarité
serait associé à une augmentation du risque de survenue et de récidive
de cancer du sein.
Facteurs protecteurs
-La grossesse, l’allaitement maternel, l’activité physique régulière.
La physiopathologie
La cancérogenèse
Anatomie pathologique
Types
Il existe différents types de cancer du sein selon les cellules à partir
desquelles ils se sont développés. 95% des cancers du sein sont des
adénocarcinomes. On distingue les adénocarcinomes in situ et les
adénocarcinomes infiltrants.
Diagnostic
o Délai du diagnostic
o Interrogatoire
L'interrogatoire exhaustif est indispensable, il inclut les
antécédents personnels et familiaux de pathologies mammaires,
les antécédents médicaux, chirurgicaux, gynécologiques et
obstétricaux. Il doit préciser les circonstances de découverte de la
lésion, son caractère évolutif, la présence ou non de signes
associés (écoulement mammaire, inflammation locale, signes
cutanés, douleur) ainsi que l'ensemble de ses traitements
médicaux actuels
Symptômes
Les symptômes du cancer du sein se manifestent par une anomalie
clinique. Cependant, si un de ces symptômes suivants
apparait, il n’implique pas forcément le diagnostic du cancer du sein.
Examen clinique
L'examen clinique doit être bilatéral, en position assise et couchée.
Il se déroule en trois temps : l'inspection (asymétrie, grosseur,
tuméfaction, modification cutanée, écoulement), la palpation des deux
seins et la palpation des aires ganglionnaires.
Des signes d'appel évoquant une évolution métastatique (en
particulier osseuse, pleuro-pulmonaire, hépatique et du système
nerveux central).
Les examens d’imagerie
En cas d’anomalie clinique, le bilan d’imagerie comprend :
- Une mammographie bilatérale : c’est l’examen de référence des
lésions du sein réalisé en cas de signes d’appels cliniques ou dans le
cadre d’un dépistage.
- Une échographie mammaire.
- Dans certaines circonstances une IRM mammaire.
L’histologie/cytologie
Le principe de la cytoponction est de prélever dans une zone
supposée pathologique, du matériel cellulaire pour réaliser un
diagnostic cytologique permettant de détecter la présence de cellules
malignes.
Une cytologie positive doit toujours être complétée par une biopsie
à visée histologique et/ou par une biopsie chirurgicale, un examen
anatomopathologique, sur prélèvement biopsique, permet de poser le
diagnostic de certitude de cancer du sein. La biopsie peut se faire selon
trois techniques: la micro-biopsie percutanée, la macro-biopsie
percutanée ou l'exérèse chirurgicale.
L’examen anatomopathologique permet aussi d’apprécier les
éléments pronostiques et prédictifs de réponse à certains traitements
(type histologique, grade, présence ou non de récepteurs hormonaux,
surexpression ou non de HER2)
Bilan d'extension
Un bilan d'extension est nécessaire pour évaluer la diffusion du
cancer (recherche les métastases). Il permet d'estimer le pronostic.
Classification
Les bilans associés à l'examen clinique permettent de classer la
tumeur en fonction de la taille (T), de l'invasion ganglionnaire (N) et de
la présence de métastase (M).
Cette stadification TNM est nécessaire pour définir le projet
thérapeutique.
Stades
Après la chirurgie, l’examen anatomopathologique des tumeurs et
l’analyse microscopique des ganglions prélevés permet de définir un
stade du cancer appelé stade anatomopathologique et on parle alors
de classification pTNM (p pour post-chirurgical)
Grades
Le grade histopronostique SBR (classification de Scarf, Bloom et
Richardson)
Tous les cancers n’ont pas la même agressivité. On détermine le
grade d’un cancer du sein grâce à l’examen anatomopathologique d’un
échantillon de tumeur.
L’examen anatomopathologique consiste à examiner au microscope la
tumeur et à évaluer trois paramètres morphologiques :
- l’architecture tumorale, la forme et la taille du noyau de la cellule ,
l’activité mitotique (le nombre de cellules qui se divisent)
Les traitements
Selon les cas, les traitements proposés ont pour but :
- De guérir du cancer, de contenir l’évolution de la maladie, de traiter
les symptômes afin de d’assurer la meilleure qualité de vie possible.
Les moyens
1- PEC obstétricale
La stratégie obstétricale dépend de l’âge de la grossesse, du stade de la
lésion et du désir de la patiente et de son conjoint.
2-Traitement du cancer
La chirurgie
Le traitement chirurgical vise à réaliser l'exérèse macroscopique et
microscopique de la tumeur avec des limites de résection situées en
zone saine (au moins 3 mm histologiquement) et des ganglions
axillaires. Elle est, le plus souvent, réalisée en premier et elle peut être
suivie d’une chimiothérapie et/ou d’une radiothérapie et/ou d’une
thérapie ciblée dont l’hormonothérapie.
Deux types de chirurgies peuvent être pratiquées, le choix dépend de
la tumeur et de la patiente :
- La chirurgie mammaire conservatrice appelée tumorectomie : elle
consiste à retirer la tumeur et une petite quantité des tissus qui
l’entourent de façon à conserver la plus grande partie du sein.
- La chirurgie mammaire non conservatrice appelée mastectomie : elle
consiste à retirer la totalité du sein y compris l’aréole et le mamelon.
Dans certains cas la chirurgie peut être précédée d’une
chimiothérapie et/ou d’une radiothérapie qui va permettre de réduire
la tumeur et ainsi faciliter l’intervention chirurgicale (traitement
néoadjuvant).
En cas de tumeur du sein infiltrante de taille < à 50 mm et en
l’absence d’adénopathie maligne détectée, une exérèse du ganglion
sentinelle est faite. Cette exérèse consiste à enlever le ou les premier(s)
ganglion(s) lymphatique(s) de l’aisselle le(s) plus proche(s) de la
tumeur, pour analyse anatomopathologique, pour vérifier s’ils
contiennent ou non des cellules cancéreuses.
- Si le ganglion sentinelle ne contient pas de cellules cancéreuses
(ganglion négatif), le risque que les cellules cancéreuses soient
présentes dans d’autres ganglions de l’aisselle est faible (inférieur à
5%).
- Si le ganglion sentinelle contient des cellules cancéreuses (ganglion
positif), le recours à un curage ganglionnaire peut être envisagé.
Les indications des traitements radicaux sont les mêmes qu'en dehors
de la grossesse et dépendent de la taille, de la situation de la tumeur et
de la focalité de la tumeur.
Les techniques chirurgicales sont les mêmes qu'en dehors de la
grossesse et une attention particulière doit être portée à l'hémostase
chirurgicale en raison de l'hyper vascularisation du sein gestationnel.
Traitements médicaux
Il existe des modifications de l'organisme maternel en
cours de grossesse :
Hémodilution, augmentation du métabolisme rénal et
hépatique et installation d'un troisième secteur (le liquide
amniotique).
Elles perturbent la pharmacocinétique des médicaments
utilisés dans le traitement du cancer du sein et notamment
celle de la chimiothérapie.
Chimiothérapie
La chimiothérapie peut être préopératoire néo (adjuvante) ou
postopératoire (adjuvante). Elle a pour but de contrer la progression
de la maladie dans l'organisme.
L'administration de certains agents cytotoxiques est efficace sur le
cancer avec un impact fœtal limité .
Elle peut être effectuée dès le quatrième mois et jusqu'à terme en
évitant tout accouchement dans les trois semaines suivant la dernière
cure afin de prévenir toutes complications hématologiques
maternelles ou fœtales.
Pendant la grossesse, les produits de chimiothérapie qui peuvent
être utilisés sont :
- Cyclophosphamide (Endoxan®), doxorubicine (Adriamycine®) ou
épirubicine (Farmorubicine®), 5-fluorouracil (5-FU) (Fluorouracil®)
Les protocoles les plus utilisés en première intention sont les
polychimiothérapies :
- Ceux de type FEC (5-fluorouracil/epirubicine/cyclophosphamide)
- Ceux de type EC (epirubicine/cyclophosphamide)
Leur administration se fait selon des protocoles adaptés à la
grossesse, par voie intraveineuse, à raison d'une cure toutes les trois
semaines.
L'allaitement est contre-indiqué en cours de chimiothérapie en raison
du passage des produits de chimiothérapie dans le lait.
Hormonothérapie
L'hormonothérapie est contre indiquée pendant la grossesse.
Radiothérapie
La radiothérapie est en principe contre-indiquée pendant la
grossesse et entraine des risques pour le fœtus à naître à tous les
stades de la grossesse.
Traitement
Au 1er Trimestre
Souhait de la patiente d’interrompre la grossesse ou maladie
localement avancée nécessitant l’interruption puis traitements
recommandés.
Traitement chirurgical conservateur ou radical, procédure du ganglion
sentinelle ou curage axillaire.
Chimiothérapie néoadjuvante ou adjuvante à partir de 14SA.
Accouchement au delà de 37SA si possible.
Poursuite et fin du traitement : fin de la chimiothérapie, radiothérapie,
traitement anti-hormonal.
Aux 2 e et 3 e trimestres (avant 36 semaines aménorrhée)
Non localement avancé
o Traitement chirurgical conservateur ou radical, procédure du ganglion
sentinelle ou curage axillaire
o Chimiothérapie adjuvante
Localement avancé
o Chimiothérapie néoadjuvante +/- chirurgie (éventuellement après
l’accouchement)
o Accouchement à 35-38SA, à plus de 3 semaines après la dernière cure
de chimiothérapie
o Poursuite et fin du traitement : fin de la chimiothérapie, radiothérapie,
traitement anti-hormonal.
Pronostic
Dans la littérature de nombreux auteurs ont retrouvé :
- Un pronostic plus sombre pour les cancers détectés dans la
deuxième moitié de la grossesse que pour ceux détectés pendant la
première moitié ou dans le post-partum.
Maternel
-Le retard au diagnostic est préjudiciable, avec un stade plus avancé.
-L’âge de la patiente semble un élément plus déterminent dans la
survie que l’association à la grossesse ou au post-partum : ces cancers
du sein survenant chez des femmes jeunes ou très jeunes sont
caractérisés par la fréquence plus grande de lésions à facteurs
pronostics défavorables.
L’allaitement
En cas d’une chirurgie, l’allaitement reste possible à partir du sein
non affecté, mais seulement dans certaines situations. On conseille aux
patientes qui suivent une chimiothérapie, une hormonothérapie, une
radiothérapie ou une thérapie ciblée de cesser (ou de ne pas
commencer) l’allaitement.
-Si elle l’interrompt, la conduite à tenir est la même que celle en dehors
de la grossesse.
-Si elle désire poursuivre la grossesse, il est d’abord réalisé un
traitement chirurgical ; puis après 14 SA, la chimiothérapie est débutée.
L’accouchement sera programmé vers 35 SA.