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Clara Pitois Thomas Lehmann LE CANCER DU SEIN

Depuis 30 ans, le nombre global de nouveaux cas de cancer en France augmente chaque année. Plus particulièrement
pour le cancer du sein le nombre annuel de nouveaux cas entre 1990 et 2018 chez la femme a presque doublé passant
de 30 000 à 58 000 cas annuels. En 2023 le nombre de nouveaux cas est estimé à 61 000.
Le cancer est une maladie provoquée par la transformation de cellules qui deviennent anormales et prolifèrent de façon
excessives. Ces cellules finissent par former une masse appelée tumeur maligne appelée aussi carcinome. Quand les
cellules cancéreuses migrent vers d’autres organes ce sont des métastases. Le cancer du sein est le cancer le plus
fréquent chez la femme et la deuxième cause de décès parmi tous les cancers. Le sein est un organe accessoire de
l’appareil reproducteur féminin pouvant produire du lait grâce aux glandes mammaires.
Quelles sont les conséquences d’une altération du génome à différentes échelles responsables du cancer du sein ?
Dans un premier temps nous verrons les caractéristiques phénotypiques et épidémiologiques des cancers à différentes
échelles. Dans un second temps nous parlerons des causes et des facteurs participant à la formation de ce cancer. Dans
un troisième temps nous expliquerons les traitements pour l’atténuer ou le soigner. Enfin dans un dernier temps nous
évoquerons les moyens de prévention.

Tout d’abord, les caractéristiques phénotypiques et épidémiologiques des cancers à différentes échelles se mesurent au
travers des récepteurs du facteur de croissance épidermique (ou EGFR de l’anglais Epidermal Growth Factor Receptor)
se trouvent à la surface des cellules tumorales et leur rôle consiste à envoyer un signal de croissance au noyau de la
cellule. Certaines tumeurs cancéreuses peuvent contenir dans leur ADN une mutation touchant l’EGFR. On dit alors que
la tumeur est « positive pour les mutations de l’EGFR ». Une mutation de l’EGFR est associée à une croissance tumorale
incontrôlée, ce qui peut accélérer la progression du cancer.

Ces mêmes cellules cancéreuses sont dépendantes de messagers chimiques comme par exemple des hormones, cela
veut dire que si le taux d’hormones augmente au sein de l’organisme, cela favorise la multiplication des cellules
cancéreuses. En ce qui concerne le cancer du sein les hormones impliquées dans ce cancer sont les œstrogènes.

Un sein est constitué d’abord de peau ensuite de tissus fibreux qui


donnent la fermeté des seins, ensuite de tissus graisseux qui donnent
la taille du sein ainsi que de tissus glandulaires ou lobulaires, ces tissus
comportent les glandes mammaires qui permettent la production de
lait lors de l’allaitement. Après nous avons les canaux de lactation qui
apportent le lait vers le mamelon. Le sein comporte également sous la
peau des structures appelées ganglions qui appartiennent au système
immunitaire. Il faut savoir qu’il y a différents types de cancer du sein
selon l’aspect et la localisation des cellules cancéreuses. Lorsque ces
cellules se trouvent à proximité des canaux de lactation il s’agit d’un
cancer du sein canalaire et lorsque ces cellules sont proches des lobules c’est-à-dire glandes mammaires, il s’agit d’un
cancer lobulaire. La majorité des cancers du sein sont de type canalaire et non invasif c’est-à-dire que les cellules restent
dans une zone bien déterminée et ne s’éparpillent pas au niveau du sein. D’autant plus que 1 % des hommes sont
touchés par le cancer du sein.

Les symptômes du cancer du sein sont variés :

Au niveau de l’apparence

- grosseur au niveau d'un sein, non douloureuse perçue lors de l'autopalpation déformation du sein apparue récemment

- rétraction ou déviation du mamelon


- rougeur, œdème et chaleur d'une zone du sein

- aspect de peau d’orange d'une partie d'un sein

- douleur mammaire localisée

- ganglions palpables au niveau des aisselles

- écoulement mammaire verdâtre ou coloré de sang

Au niveau comportemental

Anxiété, phobie, dépression, troubles de la personnalité

Nous allons voir maintenant les causes et les facteurs participant à la


formation de ce cancer.

Les principaux facteurs de risque du cancer du sein non-modifiables :

- le sexe féminin : il est beaucoup plus fréquent que le cancer du sein se développe chez les femmes en raison du
développement des glandes mammaires.

- le taux d’estrogènes élevé tout au long de la vie : cela concerne les femmes qui ont eu leurs règles avant 12 ans, les
femmes qui ont eu leur ménopause après 50 ans, les femmes qui n’ont pas eu d’enfants ainsi que les femmes qui ont eu
leur premier enfant après 35 ans. Pour résumer plus vous êtes exposés aux estrogènes plus votre probabilité d’avoir un
cancer du sein est élevée. Par exemple plus tôt vous avez eu vos règles plus grand est le risque d’avoir un cancer du sein,
de même pour la ménopause, plus tard vous avez la ménopause, plus grand est le risque d’avoir un cancer du sein
comparée à celle qui ont eu la ménopause plus tôt.

- l’âge : la majorité des cancers du sein sont dépistés après 50 ans, certaines personnes peuvent être touchées à un âge
plus jeune mais cela ne concerne que 20 % des cas de cancer du sein.

Graphique extrait de l’institut National du cancer

- la prédisposition génétique : si il y a eu des cancers du sein au sein de la famille c’est-à-dire que plus le degré de
parenté est proche, plus il y a un risque de l’avoir.

Arbre généalogique d’une famille montrant les porteurs du cancer


du sein extrait du document ressource de la professeure

Facteur de risque d’avoir le cancer du sein au sein de cette


famille : Toutes les femmes malades portent l'allèle BRCA1m
et l'allèle BRCA1r. Les individus sains (non malades) ont soit
BRCA1m et BRCA1r soit 2 BRCA1r. Donc BRCA1m est un allèle
de prédisposition sur le cancer du sein. En effet dans cette
famille 4 femmes sur 6 porteuses de l'allèle BRCA1m sont
malades. Ce qui donne en probabilité d'avoir une fille atteinte
du cancer du sein dans sa vie de 1/3.
- les antécédents personnels du cancer du sein : le fait d’avoir déjà eu un cancer du sein une première fois peut favoriser
la récidive.

Les principaux facteurs de risque du cancer modifiables (ceux sur lesquels nous pouvons agir pour réduire
les probabilités d’avoir un cancer du sein) :

- le surpoids et le sédentarisme : les femmes en surpoids ou obèses ont souvent des niveaux d’œstrogènes plus élevés
dans le sang, en particulier les femmes après la ménopause. En effet les cellules graisseuses peuvent produire de
l’estrogène et favoriser la croissance des cellules cancéreuses dans certains types de cancer du sein. De plus ces mêmes
cellules graisseuses produisent des substances comme les cytokines qui peuvent stimuler encore plus la croissance
cellulaire généralement impliquée dans les processus de cancer.

- consommation de substances (tabac, alcool) : le niveau de risque d’avoir un cancer du sein dépend du degré de
consommation d’alcool. Comme l’alcool et le tabac réduisent les niveaux d’antioxydants dans le corps et que les
antioxydants sont comme des composés qui nous protègent contre le cancer par conséquent une diminution
d’antioxydants peut rendre les cellules plus vulnérables et favoriser la croissance des cellules cancéreuses. Par ailleurs,
la dégradation de l’alcool par le foie produit une substance appelée acétaldéhyde qui peut endommager l’ADN des
cellules et provoquer des mutations génétiques qui sont associées au développement du cancer. On a aussi des
réactions inflammatoires qui déclenchent une réponse inflammatoire dans le corps qui augmente le risque de cancer.
Enfin ces substances peuvent influencer d’autres hormones en plus de l’estrogène comme la progestérone qui peuvent
également jouer un rôle dans le développement du cancer du sein.

- l’exposition aux rayons X : Si la personne fait beaucoup de radiographies du thorax pour d’autres problèmes, cela
amplifie le risque d’apparition du cancer du sein.

Graphique montrant la proportion des femmes atteintes d’un cancer du sein en fonction de l’âge extrait de l’académie de
Besançon

En ce qui concerne les prédispositions génétiques et les


causes par rapport au cancer du sein, depuis quelques
années deux gènes ont été trouvé pour étant impliqués dans
ce type de cancer. Ces gènes sont les gènes BRCA1 et BRCA2
et ils permettent la production de protéines associées aux
gènes qui réparent l’ADN lésé. Elles sont protectrices par
rapport à l’apparition des différents types de cancer. Lorsque
ces gènes sont mutés alors ces protéines ne peuvent pas
fonctionner de manière normale et donc pour cela favorise
l’apparition du cancer du sein. Environ 2 femmes sur 1000
sont porteuses de cette mutation.
Tableau sur l’impact des mutations des gènes BRCA1 et BRCA2 extrait des documents ressources de la professeure

Dans le tableau sur l’impact des mutations des gènes BRCA1 et 2 nous pouvons observer que le risque d’avoir un cancer
du sein chez une femme avant 70 ans ayant le gène muté BRCA1 présent sur le chromosome 17 est de 87%, pour le
gène BRCA2 présent sur le chromosome 13, il est de 45% alors que le risque dans la population générale n’est que de
7,3%. C’est la raison pour laquelle il est très important de rechercher la mutation de ces différents gènes au niveau des
cellules cancéreuses d’une personne qui est affectée par le cancer du sein pour savoir si il faut prendre en charge les
autres personnes de la famille. Néanmoins la cause de ce cancer n’est pas réellement connu, en effet on sait juste qu’il y
a des facteurs de risques qui peuvent s’accumuler et favoriser l’apparition de ce cancer, de même pour la prédisposition
génétique. S’il n’y a pas eu de cas de cancer de sein dans la famille c’est qu’il n’y a pas eu cette mutation au niveau de
ces différents gènes au sein de la fratrie.
Mais ce cancer est soignable et peut être atténué grâce à des traitements :

- si jamais ce cancer est un cancer hormono-dépendant, la mise en place d’un traitement anti-oestrogéniques
permettra de limiter la multiplication des cellules cancéreuses

- la chirurgie pour retirer la tumeur

- la radiographie pour tenter de contrôler la maladie dans le sein, les ganglions lymphatiques et les régions avoisinantes

- l’hormonothérapie

- la chimiothérapie

- la biothérapie ciblée (anticorps) dans certains cas

- l’immunothérapie qui tue directement les cellules tumorales en stimulant le système immunitaire qui pourra alors les
éliminer

- le trastuzumab qui est un médicament permettant de bloquer le récepteur HER2 ce qui va empêcher le
développement des cellules cancéreuses

Pour prévenir ce cancer il existe différents moyens de dépistage tel que :

- la mammographie à faire tous les 2 ans à partir de 50 ans

- l’échographie

- l’autopalpation

Il existe aussi quelques solutions pour limiter le risque d’avoir le cancer du sein :

- éviter la nourriture trop grasse et pratiquer une activité physique

- éviter de fumer et de boire de l’alcool

- éviter les radiographies du thorax couramment

- l’ablation du sein (mastectomie) : prenons l’exemple d’Angélina Jolie, en effet elle avait de lourds antécédents
familiaux et une prédisposition génétique majeure, elle était porteuse du gène BRCA1. C’est ce qui la décidée à choisir
une double mastectomie préventive en 2013 certes lourde, radicale et risquée mais qui minimise grandement, sans
l'annuler, le risque de cancer.

Pour conclure, le cancer du sein est l’un des cancers pour lequel le taux de guérison est le plus élevé (87%) grâce aux
progrès constants de la recherche et à l’engagement de nombreuses patientes dans des essais cliniques. Aujourd’hui,
plusieurs pistes pour faire avancer la recherche contre le cancer du sein sont à l’étude notamment pour renforcer le
dépistage, optimiser les solutions thérapeutiques et améliorer la qualité de vie des patientes. Si les principaux facteurs
de risque sont connus, d’autres restent à découvrir, qu’ils soient internes (moléculaires et génétiques) ou externes
(environnementaux). L’étude POPCASE explore, par exemple, le lien possible entre les polluants organiques persistants
(POP) et le cancer du sein. Ces contaminants seront dosés dans le tissu adipeux et dans le sang de deux groupes de
femmes, les unes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein, les autres n’ayant pas de pathologie mammaire.

Ouverture : Mais nous pouvons nous poser la question d’est ce que le taux de cancer du sein est le même partout dans
le monde suivant les différents facteurs ?
Bibliographie :

https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-sein/Quelques-chiffres

http://svt.ac-besancon.fr/bac-es-2007-metropole/

https://www.e-cancer.fr/Presse/Dossiers-et-communiques-de-presse/Lutter-contre-le-cancer-du-sein-des-petits-gestes-
pour-prevenir-pres-de-20-000-cancers-par-an

https://www.think-pink.be/fr/Cancer-du-sein/Entre-espoir-et-d%C3%A9sespoir/Comment-savoir-si-jai-un-cancer-du-
sein

https://www.sante-dz.com/actualites/2006/11/27/le-cancer-du-sein

https://www.docteur-eric-sebban.fr/cancer-du-sein/traitement-cancer-sein/soutien-
psychologique/#:~:text=Anxi%C3%A9t%C3%A9%2C%20phobie%2C%20d%C3%A9pression%2C%20troubles,de%20fa%C3
%A7on%20bruyante%20ou%20insidieuse.

https://www.topsante.com/medecine/cancers/cancer-du-sein/cancer-du-sein-symptomes-638749#item=1

https://www.e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Se-faire-depister/Depistage-du-cancer-du-sein/Prevenir-et-
depister-tot

https://www.roche.fr/articles/cancer-sein

https://www.fondation-arc.org/cancer/cancer-sein/facteurs-risque-cancer

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