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CANCER

DU SEIN
Ce qu’on ne vous
dit pas
Toutes les solutions naturelles pour aider à :
• Prévenir la maladie
• Accompagner les traitements
• Guérir de la maladie

Par l’équipe de Plantes & Bien-Être


© SNI Éditions, juin 2018
SNI Editions
Am Bach 3 – 6072 Sachseln – Suisse
ISBN: 978-3-9524915-9-1

Ouvrage réalisé avec les contributions de :


Dr Bérangère Arnal, Jean-Paul Curtay,
Dr Philippe Dransart, Dr Philippe Lagarde,
Alessandra Moro Buronzo, Dr Laurent Schwartz
et Céline Sivault

Crédits photos : © EniaB – © MatoomMi – © S-Victoria /Shutterstock.com


CANCER
DU SEIN
Ce qu’on ne vous
dit pas

Par l’équipe de Plantes & Bien-Être


Sommaire

Près d’une personne sur trois aujourd’hui affectée 9

Mais d’abord, qu’est-ce qu’un cancer ? 11


Qu’est-ce que le sein ?
Qu’est-ce qu’un cancer du sein ?

Quelles sont les principales causes du cancer ? 19


Le tabagisme
L’abus d’alcool
L’alimentation
Le surpoids
La sédentarité
Le manque ou l’excès de soleil
Les médicaments
Les rayonnements
Les troubles du sommeil
Le stress
Le rôle des émotions

Cancer du sein : ce qu’il faut faire pour réduire les risques 31


Identifier les facteurs de risque du cancer du sein
Arrêter le tabac responsable d’environ 35 % des cancers
chez les femmes
Utiliser les huiles végétales
Changer notre alimentation et notre mode de vie
Nutriments : ces compléments qui vous font du bien
Médicaments = polluants !
Limiter au maximum votre exposition aux ondes

Le dépistage 57
Dépasser les ratés de notre système de dépistage
L’auto-palpation
Les examens cliniques
Les traitements
Cancer : des protocoles à réinventer

Le cancer du sein : une épreuve à accompagner 69


L’annonce de la maladie : un choc à encaisser
Les plantes antistress (compatibles avec le cancer du sein, même au
long cours, liste non exhaustive)
Les remèdes homéopathiques antistress
Cancer : la recette qui pourrait stopper les métastases
Soigner les complications post-opératoires
Atténuer les effets secondaires de la chimiothérapie

 « Ne négligeons aucune chance d’aller mieux » 97


Affamer le cancer
Les traitements complémentaires
Evaluez votre risque de développer un cancer du sein
INTRODUCTION

Près d’une personne sur trois


aujourd’hui affectée

Même s’ils sont mieux soignés et globalement moins mortels, la fréquence


des cancers dans la population a augmenté de plus de 40 % ces 25 dernières
années. Dans un suivi qui s’étale sur 25 ans, l’INSERM a enregistré une
progression annuelle de +2,4 % par an pour les cancers du sein, soit
80 % en 25 ans !

Pire encore, principalement du fait de l’explosion du tabagisme chez les


jeunes filles et les femmes, le nombre de cancers du poumon a quadruplé
entre 1980 et 2005 (+400 %) et vient de devenir la première cause de
mortalité chez elles, devant le cancer du sein ! Dans les prochaines années,
plus d’un homme sur trois et près d’une femme sur quatre seront affectés
par un cancer.

9
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Entre 2005 et 2010, on a enregistré une progression de 20 % du nombre


de Français sous chimiothérapie. Et les jeunes enfants ne sont pas
en reste : aujourd’hui, 1 enfant sur 440 est touché par le cancer avant
ses 15 ans. Idem pour les jeunes adultes. Le cancer du testicule, par
exemple, augmente chaque année de 2,4 % en moyenne chez les jeunes
hommes. Alors arrêtons de dire que la hausse des cancers est liée
au vieillissement de la population ! On constate bien que cette
explication ne tient plus debout…

La réalité, c’est que de multiples facteurs sont à l’œuvre, qui produisent plus
de cancers. Il faut d’ailleurs noter que cela concerne encore davantage les
cancers hormonodépendants en raison des très nombreux perturbateurs
endocriniens qui polluent l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons,
les aliments que nous ingérons et tous les objets que nous manipulons
dans notre vie quotidienne.

Dans ce livre, vous aurez ainsi l’occasion de faire le point sur tous ces
gestes qui vous rendent maîtres de votre propre santé. Ces petits rien qui,
mis bout à bout, vous permettent d’agir, efficacement, pour prévenir et
accompagner le cancer du sein.
Mais d’abord, qu’est-ce qu’un cancer ?
Au départ, le cancer n’est qu’une simple cellule qui rencontre une
défaillance de copie de ses gènes au moment de sa division. À chaque fois
que l’ADN d’une cellule est copié pour permettre de fabriquer une autre
cellule, quelques erreurs s’accumulent. Certaines erreurs n’ont pas de
conséquences, d’autres des conséquences bénignes. Certaines modifient
suffisamment la forme des protéines pour les rendre moins efficaces (c’est
l’une des explications de la baisse des performances avec l’âge). D’autres
vont permettre d’initier une cellule cancéreuse.

Ce phénomène est en fait assez banal pour nos quelque 100 000 milliards
de cellules. Chaque jour, nous subissons entre 500 000 et 1 million de
lésions génétiques sur nos cellules. Quand tout va bien, ces lésions sont
rapidement résorbées grâce à des systèmes de réparation de l’ADN.
Le hic, c’est que ces systèmes s’abîment avec l’âge, mais aussi avec la
pollution, les carences alimentaires, les inflammations chroniques,
etc. Non réparées, ces lésions deviennent des mutations et entraînent
des risques de proliférations non contrôlées appelées métastases. C’est
cela le cancer : le clone d’une seule cellule, plus rarement de plusieurs
cellules, aux mécanismes de régulation perturbés, qui va se multiplier et
se dédifférencier au point de devenir un autre organisme, une sorte d’«
alien » qui parasite l’organisme original et détourne ses ressources à son
profit, jusqu’à le faire mourir. Pour comprendre plus spécifiquement le
développement du cancer du sein, faisons un petit point d’anatomie.

11
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Qu’est-ce que le sein ?

Anatomie du sein

Biologiquement, le sein a pour fonction de produire du lait afin d’alimenter


un nourrisson.

Ce sont les lobules, au nombre de 15 à 20, qui le produisent. Des canaux


reliant les lobules au mamelon permettent de le transporter jusqu’à ce
dernier, qui expulse le lait.

Le mamelon est entouré de l’aréole, ronde, de couleur rose ou brunâtre.


Son rôle est de sécréter de la sueur afin de faciliter l’allaitement : elle agit
comme lubrifiant.

Tout autour de cette structure, nommée glande mammaire, de la graisse


et des ligaments permettent de soutenir les seins au thorax.

paroi thoracique

côte

muscles pectoraux

lobules

aréole

mamelon

canal

tissu adipeux

peau

12
Mais d’abord, qu’est-ce qu’un cancer ?

Développement des seins

C’est au cours de la puberté, qui débute vers 10 ou 12 ans, que se développe


la glande mammaire. En effet, c’est au cours de cette période que les ovaires
commencent à produire les hormones sexuelles, qui sont au nombre de
deux : les œstrogènes et la progestérone.

L’œstrogène, qui est la principale hormone féminine, est responsable du


développement des seins. Quant à la progestérone, elle prépare les seins à
la production de lait.

C’est également lors de la puberté que la graisse se place dans la poitrine,


donnant sa forme et sa taille aux seins.

Les seins continuent bien sûr d’évoluer lors des grandes périodes de la vie.

À la grossesse, les lobules se développent afin de préparer l’allaitement.

À l’issue de la période d’allaitement, la glande mammaire retrouve sa taille


habituelle.

À la ménopause, les glandes et canaux diminuent et sont remplacés par de


la graisse, d’où une perte de volume. De plus, les ligaments se relâchent, ce
qui provoque une perte de tonus.

Qu’est-ce qu’un cancer du sein ?

On parle généralement du cancer du sein, mais cette appellation regroupe


en réalité différentes formes de cancers.

Il existe deux grandes catégories : les cancers du sein non infiltrants ou in


situ, signifiant qu’il n’y a pas de propagation du cancer, et les cancers du
sein infiltrants.

13
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Type de cancer du sein : Le carcinome canalaire in situ (CCIS)

Définition : Cancer situé uniquement


Carcinome lobulaire
dans les parois des canaux, sans pro-
Carcinome lobulaire
in situ pagation à l’extérieur. Il est donc consi-
infiltrant
Carcinome Carcinome
canalaire in situ déré comme un cancer du sein de stade
canalaire infiltrant

0. Le traitement sera réussi chez la plu-


part des femmes atteintes. Il n’est pas
mortel, mais il peut réapparaître. Sur-
tout, il augmente le risque de développer
un cancer infiltrant.

Symptômes, dépistage et traitement


habituel : Il est donc important de le détecter, mais attention : il
ne présente généralement aucun symptôme, même à la palpa-
Cancer du sein
inflammatoire

tion. À de rares occasions, il provoque la formation d’une boule


dure ou des sécrétions du mamelon. Seule la mammographie
est pleinement efficace pour le repérer. Pour le traiter, une tu-
morectomie est généralement pratiquée, suivie éventuellement
d’une radiothérapie.
Rougissement
de la peau

Type de cancer du sein : Le carcinome


lobulaire in situ (CLIS)
Carcinome lobulaire Carcinome lobulaire
in situ infiltrant
Carcinome Définition : Formation de cellules anor-
Carcinome
canalaire infiltrant
canalaire in situ
males dans les lobules. Comme le CCIS,
il ne se propage pas, est non mortel
mais augmente le risque de développer
un cancer infiltrant.

Symptômes, dépistage et traitement ha-


bituel : Peu facilement détectable, même
à la mammographie. C’est habituellement lors d’une biopsie qu’il
est repéré. Un
Cancer du seintraitement n’est pas toujours nécessaire, mais un
inflammatoire
suivi très régulier est recommandé.

14
Mais d’abord, qu’est-ce qu’un cancer ?

Type de cancer du sein : Le carcinome canalaire infiltrant (CCI)


ou adénocarcinome canalaire

Définition : Naît dans les canaux, mais


il passe à travers la paroi et se propage
aire Carcinome lobulaire
infiltrant dans le sein et potentiellement dans
Carcinome
me
re in situ canalaire infiltrant tout le corps. Il existe différents types
de CCI, en fonction de l’apparence des
cellules et de leur comportement :
Carcinome canalaire infiltrant sans
autre indication (SAI) ou de type non
spécifique (TNS) - Carcinome muci-
neux infiltrant - Carcinome tubulaire -
Carcinome médullaire - Carcinome mi-
cropapillaire infiltrant

Symptômes, dépistage et traitement habituel : Boule dans le


sein ou ganglion sous le bras - Changements de la peau du
sein : rougeur, œdème, peau d’orange - Changements du ma-
melon ou suintement - Il est détecté par mammographie puis
confirmé après différents tests (biopsie, échographie, etc.)
ement - Un traitement par chirurgie est généralement nécessaire :
au
tumorectomie puis radiothérapie (habituellement) ou mas-
tectomie. La chimiothérapie, l’hormonothérapie, les thérapies
ciblées anti-HER-2 sont également prescrites selon l’état de
la tumeur.

15
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Type de cancer du sein : lobulaire infiltrant (CLI)

Définition : Naît dans les lobules mais


aire Carcinome lobulaire
infiltrant
il passe à travers la paroi et se propage
me Carcinome
canalaire infiltrant
dans le sein et potentiellement dans tout
e in situ
le corps.

Symptômes, dépistage et traitement ha-


bituel : Il ne crée pas de boule dure mais
provoque un durcissement ou un épais-
sissement de la peau du sein. Il peut ap-
Carcinome lobulaire
paraître à plusieurs endroits dans un ou
Carcinome lobulaire
deux seins.
in situ Il n’est pas facilement infiltrant
détectable par mammogra-
Carcinome Carcinome
phie : une biopsie est nécessaire dans lacanalaire
canalaire in situ majorité
infiltrant des cas.

Il est souvent traité par hormonothérapie, par chirurgie, par ra-


diothérapie, par chimiothérapie ou thérapie ciblée anti-HER-2.

ement Type de cancer du sein : Le cancer du sein inflammatoire (CSI)


u

Définition : C’est un cancer du sein rare. Il


naît dans les canaux et se propage dans les
Cancer du sein
inflammatoire

vaisseaux lymphatiques, qui transportent le


liquide lymphatique.

Symptômes, dépistage et traitement habi-


tuel : Changements de la peau du sein : rou-
Rougissement geur, peau d’orange, dureté, démangeaison,
de la peau
chaleur - Changement dans l’apparence du
mamelon - Gonflement des seins - Il est
souvent confondu avec une infection car il n’y a généralement ni
masse ni tumeur, ce qui le rend difficilement reconnaissable par
mammographie. Une échographie ou une IRM sont souvent né-
cessaires. - Le risque de propagation existe. Le traitement inclue
souvent chimiothérapie, chirurgie, radiothérapie, hormonothérapie
ou thérapie ciblée anti-HER-2.

16
Mais d’abord, qu’est-ce qu’un cancer ?

Type de cancer du sein : La maladie de Paget du mamelon

Définition : Peu courante, elle naît à l’inté-


rieur et autour du mamelon et concerne
davantage les femmes âgées de plus
de 50 ans. La plupart des femmes tou-
chées ont aussi un autre type de cancer
du sein (le même ou le deuxième).

Symptômes, dépistage et traitement


habituel : Démangeaison - Écoulement
- Aplanissement du mamelon - Le traite-
ment est habituellement la chirurgie.

Le cancer du sein chez les hommes

Les hommes peuvent également être concernés. Ils possèdent


en effet suffisamment d’œstrogènes pour pouvoir développer
un cancer du sein. Les causes peuvent être les mêmes que
pour les femmes : tabagisme, alcool, etc. Mais la cause princi-
pale est génétique : le syndrome de Klinefelter provoque la sé-
crétion de plus d’œstrogènes, d’où une augmentation du risque.
En raison de la méconnaissance de ce cancer chez l’homme, il
est souvent décelé à un stade avancé, lorsqu’une boule est déjà
formée ou que l’aréole ou le mamelon est déformé. Le cancer
du sein chez l’homme concerne majoritairement les hommes
de plus de 60 ans et représente 1 % des cancers du sein.

17
Quelles sont les principales causes
du cancer ?

Personne ne souhaite avoir un cancer. Pourtant, peu d’entre


nous sommes prêts à changer radicalement notre mode de vie
pour nous en protéger. Mais savez-vous vraiment quelles sont
les mesures les plus efficaces pour prévenir les  principales
causes du cancer ?

En France, comme dans de nombreux pays, le cancer est devenu la


première cause de mortalité, soufflant la première marche du macabre
podium aux affections cardiovasculaires1. Une cellule cancéreuse est une
cellule dont l’ADN a muté de manière anormale en réponse à une agression
extérieure (un polluant par exemple). Cette mutation change plusieurs
paramètres de fonctionnement de la cellule : d’une part, la manière dont
elle se nourrit, d’autre part la vitesse à laquelle elle se multiplie et enfin, la
manière dont sa mort est programmée.

Les études scientifiques les plus récentes estiment aujourd’hui que la


maladie est en lien avec notre environnement et notre mode de vie dans
70 à 90 % des cas2. Les 10 à 30 % restants seraient en lien avec des mutations
1. Townsend N. Cardiovascular disease in Europe: epidemiological update 2016. Eur
Heart J. 2016 Nov 7;37(42):3232-3245. Epub 2016 Aug 14
2. Wu S, Powers S, Zhu W, Hannun YA. Substantial contribution of extrinsic risk
factors to cancer development. Nature. 2016 Jan 7;529(7584):43-7

19
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

génétiques directement héritées de nos parents ou mises en place in utero.


Il n’y donc qu’une infime proportion de cancers sur lesquels nous n’avons
pas de prise. Dans la plupart des cas on peut diminuer fortement son
risque. Voici comment.

Le tabagisme
Tout le monde le sait, et pourtant ! Le tabagisme est la première cause de
cancer. Concernant 15 millions de Français – soit le tiers des personnes
de 15 à 75 ans – cette fâcheuse habitude est responsable à elle seule de
30 % des décès imputables à la maladie. Chaque cigarette est en effet un
cocktail explosif de 4000 substances chimiques, dont au moins 50 sont
des cancérogènes avérés. Les organes en première ligne sont bien sûr
les poumons (on estime que 93 % des cancers du poumon sont ainsi
directement liés au tabagisme passif ou actif). Le risque de développer
cette atteinte augmente de façon proportionnelle à la quantité de tabac
consommée et la durée du tabagisme. Les voies aérodigestives supérieures
(la cavité nasale, les sinus, la bouche, le pharynx, le larynx), également
en contact direct avec la fumée chaude, représentent une localisation
habituelle des cancers liés au tabac. Mais fumer est aussi un facteur de
risque pour de nombreux autres cancers : œsophage, estomac, foie,
pancréas, côlon, rectum, rein, vessie, col de l’utérus, ovaire, moelle osseuse
et même le sein.

L’abus d’alcool
La consommation excessive d’alcool arrive au second rang des causes de
cancers évitables. Elle est responsable chaque année d’environ 15 000
décès en France, soit près de 10 % de la mortalité par cancer3. Malgré une
baisse depuis les années 60, elle reste élevée dans notre pays. Un Français
sur dix consomme de l’alcool au quotidien. Les organes du tube digestif
sont les plus exposés : cancer de la bouche, du pharynx, du larynx, de
l’œsophage, du côlon/rectum, mais également du foie et du sein chez la
femme. Le risque est évidemment d’autant plus élevé que la consommation
est importante et tous les alcools ne sont pas égaux : si la consommation

3. Guérin S et al. Alcohol-attributable mortality in France. Eur J Public Health. 2013


Aug;23(4):588-93. doi: 10.1093/eurpub/ckt015. Epub 2013 Mar 4

20
Quelles sont les principales causes du cancer ?

d’un verre d’alcool par jour (cocktail, digestif, bière, etc.) augmente déjà le
risque de cancers (+5 % pour le cancer du sein et +20 % pour les cancers
du tube digestif), le vin en particulier ne semble pas avoir d’effet délétère
si la dose consommée est raisonnable (un verre par jour pour une femme
et deux maximums pour un homme de bonne corpulence)4-5. L’effet
cancérogène de l’alcool est lié à la présence d’éthanol, et concerne donc en
théorie tous les types d’alcool.

Cependant, les chercheurs pensent que dans le cas du vin, la présence


de molécules bénéfiques (notamment les polyphénols) pourrait
contrebalancer les effets délétères de l’éthanol en exerçant un effet
protecteur.

L’alimentation
De nouvelles études confirment que l’alimentation influence le risque de
cancer du sein. L’équilibre entre les différentes graisses alimentaires serait
particulièrement important.

Des chercheurs du CNRS viennent de synthétiser des dizaines de travaux6


de recherches qui montrent que les oméga-6 augmentent les risques
de développer un cancer du sein, alors que les oméga-3 présentent des
propriétés anticancéreuses majeures. Or les habitudes alimentaires
actuelles donnent une place excessive aux oméga-6. On les trouve dans
une grande variété de produits industriels, dans les huiles de tournesol, de
maïs, de pépins de raisin, de germe de blé ou de carthame et également dans
la viande. Pour inverser la tendance et diminuer notre risque de cancer,
il faudrait augmenter la consommation d’oméga-3, majoritairement
présents dans les huiles de lin, de cameline, de colza, de noix et dans les
poissons gras.

4. Bagnardi V et al. Light alcohol drinking and cancer: a meta-analysis. Ann Oncol. 2013
Feb;24(2):301-8. doi: 10.1093/annonc/mds337. Epub 2012 Aug 21
5. Renaud S, Lanzmann-Petithory D, Gueguen R, Conard P. Alcohol and mortality from
all causes. Biol Res. 2004;37(2):183-7
6.  Michel de Lorgeril and Patricia Salen - New insights into the health effects of dietary
saturated and omega-6 and omega-3 polyunsaturated fatty acids – BMC Medicine 2012,
10:50 doi:10.1186/1741-7015-10-50.

21
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Le surpoids
Le surpoids et l’obésité sont un facteur de risque de cancer à part entière.
A partir de données recueillies dans 184 pays sur l’année 2012, une étude
a conclu que le surpoids tue près de 500 000 personnes dans le monde des
suites d’un cancer7. Les femmes sont en première ligne, car l’excès de poids
favorise le développement de cancers gynécologiques touchant utérus,
ovaires, et, après la ménopause, les seins. Mais ce ne sont pas les seuls
organes concernés : plus de 13 cancers différents y sont associés8, siégeant
au niveau de la sphère digestive, mais aussi de la prostate et du rein, ou
atteignant les cellules souches qui fabriquent les cellules sanguines. Plus le
surpoids est important, plus le risque de cancer s’accroît. En cause, l’excès
de graisses qui provoque un état inflammatoire et augmente la production
de certaines hormones, dopant la croissance des tumeurs.

Par ailleurs, la maladie est plus agressive chez les personnes souffrant d’un
excès de poids : des chercheurs ont constaté que les cellules graisseuses
facilitent la dissémination du cancer du sein dans l’organisme9.

La sédentarité
Le manque d’activité physique n’est pas seulement néfaste à la santé cardio-
vasculaire, il rend également plus vulnérable face à certains cancers. Une
méta-analyse menée en 2014 a montré un risque accru de cancers du côlon,
du poumon et de l’utérus chez les personnes les plus sédentaires10. Une
analyse antérieure avait quant à elle montré l’effet protecteur de l’exercice
sur le cancer du sein, qui permet de réduire de 25 % le risque d’être atteint

7. Arnold M. Global burden of cancer attributable to high body-mass index in 2012:


a population-based study. Lancet Oncol. 2015 Jan;16(1):36-46. doi: 10.1016/S1470-
2045(14)71123-4. Epub 2014 Nov 26
8. The New England Journal of Medicine August 25 2016 2016 DOI: 10.1056/
NEJMsr1606602 Body Fatness and Cancer — Viewpoint of the IARC Working Group
9. Dirat B et al. Cancer-associated adipocytes exhibit an activated phenotype and
contribute to breast cancer invasion. Cancer Res. 2011 Apr 1;71(7):2455-65. doi:
10.1158/0008-5472.CAN-10-3323
10. Schmid D, Leitzmann MF. Television viewing and time spent sedentary in relation
to cancer risk: a meta-analysis. J Natl Cancer Inst. 2014 Jun 16;106(7). pii: dju098. doi:
10.1093/jnci/dju098. Print 2014 Jul

22
Quelles sont les principales causes du cancer ?

par la maladie11. Ces bénéfices passent par plusieurs mécanismes : le sport


réduit la production d’œstrogènes et de facteurs de croissance, freinant
ainsi une potentielle croissance tumorale, tempère les phénomènes
inflammatoires et stimule les défenses immunitaires, notamment les
cellules NK capables de détruire les cellules cancéreuses. Si le fait de
bouger (faire du sport, mais également être actif au quotidien de façon
plus globale) permet de prévenir l’apparition de la maladie, il améliore
également la santé des personnes qui l’ont développée. L’activité physique
réduit le risque de récidive de certains cancers (côlon, sein, prostate),
atténue les effets secondaires des traitements et facilite la récupération en
cas d’intervention chirurgicale.

Le manque ou l’excès de soleil


Dans les pays de l’hémisphère Nord, le manque de soleil en hiver met
l’organisme à rude épreuve : il le prive de sa capacité à produire la
vitamine D. Les rares sources alimentaires en ce nutriment - poissons
gras et huile de foie de poisson essentiellement – ne peuvent pas couvrir
les besoins journaliers et les carences sont courantes. Des chercheurs ont
établi un lien entre cette situation et le risque de survenue de plus de 15
cancers ! En particulier, le lien est très fort avec les cancers du côlon, du
rectum, de l’estomac, du sein, de l’endomètre, des reins, des ovaires et du
poumon. Entre les personnes qui manquent de vitamine D et ceux qui n’en
manquent pas, le rôle protecteur peut atteindre plus de 50 %12. Par ailleurs,
ne pas manquer de vitamine D en cas de cancer augmente nettement les
chances de survie, car elle renforce l’immunité de manière générale. Ce
sont les UVB du soleil qui sont responsables de la synthèse de vitamine
D dans la peau et, paradoxalement, ces UV ont un effet cancérogène
bien connu : ils induisent des mutations de l’ADN, qui peuvent donner
naissance à des lésions cancéreuses. Alors comment le soleil peut-il à la
fois être bénéfique et protecteur ? Tout simplement car l’effet des UV
dépend beaucoup de la manière dont nous nous y exposons : à petites
doses quotidiennes, en évitant les coups de soleil et les brûlures, ils sont
bénéfiques. Lors d’une exposition intensive ou sans mesure, les rayons
11. Lynch BM et al. Physical activity and breast cancer prevention. Recent Results
Cancer Res. 2011;186:13-42. doi: 10.1007/978-3-642-04231-7_2
12. Peterlik M, Grant WB, Cross HS. Calcium, vitamin D and cancer. Anticancer Res.
2009 Sep;29(9):3687-98

23
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

UV provoquent des mutations dans l’ADN qui augmentent le risque de


cancer de la peau.

Mais attention : se protéger du soleil ne protège pas forcément du cancer


de la peau ! Le mélanome, le cancer de la peau le plus sérieux, survient
dans 25 % des cas sur des zones peu ou pas exposées au soleil (paume des
mains ou des pieds par exemple). D’autres types de rayonnements sont à
l’origine de cancers ; le radon, un gaz radioactif émanant naturellement
des roches du sous-sol, peut s’accumuler dans les habitations des régions
granitiques. Ses effets ne sont pas négligeables : second facteur de risque
pour le cancer du poumon, il est responsable de 5 à 12 % des cas de la
maladie. L’exposition à des rayons potentiellement cancérogènes se
produit également lors d’examens d’imagerie médicale ou au cours des
traitements par radiothérapie. Enfin, les radiofréquences émises par les
téléphones portables pourraient favoriser la survenue de gliome (une
forme de cancer du cerveau) et de neurinomes de l’acoustique.

Un bon taux de vitamine D toute l’année

En France, un complément alimentaire de vitamine D est recom-


mandé au minimum entre les mois d’octobre et d’avril, période
à laquelle les UVB permettant la synthèse de vitamine D dans
la peau sont absents. Une dose de 4 000 UI est suffisante pour
80 % des adultes. Pour les autres, un apport de 5 000 à 6 000 UI
est nécessaire. L’objectif est de maintenir un taux sanguin de
vitamine D compris entre 40 et 80 ng/mL, concentration à la-
quelle cette substance exerce tous ses bienfaits. Attention, la
plupart des compléments alimentaires ne contiennent que 400
UI par dose, dans ce cas il faut donc prendre 10 fois la dose
indiquée sur l’emballage.

Les médicaments

Mais pourquoi les personnes transplantées sont-elles plus souvent


frappées par le cancer ? Ce risque accru - de mélanome et de lymphome
24
Quelles sont les principales causes du cancer ?

principalement - n’est pas lié à l’acte en lui-même, mais au traitement


que doivent prendre les patients pour éviter le rejet de la greffe, à base
de médicaments immunosuppresseurs. La mortalité par cancer est ainsi
trois fois plus élevée après une greffe d’organe solide que dans le reste
de la population13. Ce ne sont pas les seuls médicaments à favoriser la
maladie : traitement substitutif de la ménopause à base d’hormones
synthétiques, tamoxifène utilisé pour lutter contre certains cancers du
sein, médicaments anti-tumoraux ou inhibiteurs calciques utilisés contre
l’hypertension14 accroissent également ce risque. Bien sûr, on ne peut
pas toujours éviter les médicaments, notamment en cas de greffe, mais
lorsque c’est possible, mieux vaut bien réfléchir.

Les rayonnements
À côté du rayonnement solaire, d’autres rayonnements jouent un rôle
dans l’initiation de cancers :

•  Les rayonnements émis par le radon, un gaz radioactif qui affecte


certaines régions.

•  Les rayonnements cosmiques qui touchent plus particulièrement le


personnel navigant des avions et les voyageurs fréquents.

•  Les téléphones portables, dont le rayonnement électrique (pas le


champ magnétique) engendre par échauffement des cellules des effets
pro-inflammatoires qui endommagent les gènes et qui augmentent les
risques de tumeurs cérébrales.

•  Les radiographies et mammographies dont on devrait adapter la


fréquence aux facteurs de risque de chacun(e).

13. Sergio A. Acuna, MD et al. Cancer Mortality Among Recipients of Solid-Organ


Transplantation in Ontario, Canada. JAMA Oncol. 2016;2(4):463-469. doi:10.1001/
jamaoncol.2015.5137
14. Li CI et al. Use of antihypertensive medications and breast cancer risk among women
aged 55 to 74 years. JAMA Intern Med. 2013 Sep 23;173(17):1629-37. doi: 10.1001/
jamainternmed.2013.9071

25
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

•  Les scanners, dont il est indispensable de mieux peser l’usage en leur


associant systématiquement une supplémentation radioprotectrice
(voir encadré).

•  Et enfin les traitements par radiothérapie, cause importante de


cancers secondaires, qui nécessiteraient l’adjonction de protocoles de
supplémentation radioprotectrice à ce jour non utilisés.

Scanner : arrêtons le massacre !

On considère que la répétition des mammographies est respon-


sable de la genèse de 225 cancers du sein pour 1 million d’exa-
mens. Mais comme l’a rappelé l’Agence de sécurité nucléaire
après l’accident de Fukushima, la première cause d’exposition
– et de très loin – à la radioactivité dans les sociétés dévelop-
pées est l’examen par scanner. Le nombre de scanners pratiqués
en France a augmenté de 50% rien qu’entre 2002 et 2007. L’irra-
diation subie lors d’un scanner est de 100 à 1000 fois plus éle-
vée que celle subie lors d’une simple radiographie. Le National
Cancer Institute a estimé, suite à une étude, que l’utilisation des
scanners aura été responsable en 2007 de l’apparition aux États-
Unis de 29000 cancers, dont 14500 mortels. Il est aujourd’hui
fondamental de cesser de multiplier des scanners non indispen-
sables et de protéger les patients par une supplémentation ra-
dioprotectrice et de réparation de l’ADN : Polyphénols : thé vert,
thé vert matca, curcuma, chocolat noir... en compléments soit
Antiox F4 (Synergia), soit Flavodyn (Bionutrics/ Metagenics).
Antioxydants : soit Antiox 200 (Synergia) soit Aodyn (Bionutrics/
Metagenics) auquel ajouter vitamine C 125 mg toutes les une ou
deux heures. A prendre 15 jours avant et après. Ensuite, ajouter
une cure de 10 jours de Physiomance DNAir (Térascience).

26
Quelles sont les principales causes du cancer ?

Les troubles du sommeil


Le sommeil est un moment privilégié où l’on peut investir beaucoup plus
d’énergie dans des activités de défense et de réparation de nos organes et
tissus. Bien dormir est indispensable à la détoxification, l’immunité, la
réparation des dégâts oxydatifs et inflammatoires (en particulier sur l’ADN).
Les troubles du sommeil, qui affectent aujourd’hui plus d’un Français sur
trois, jouent donc un rôle dans les risques de cancer.

La mélatonine, une hormone sécrétée après l’endormissement, est à la


fois le chef d’orchestre qui rythme les phases de sommeil et de veille, mais
aussi un puissant antioxydant protecteur et un modulateur des hormones
sexuelles. La réduction chronique de mélatonine par la vie moderne a
donc une action directement promotrice des cancers hormonodépendants
(certains cancers du sein, 80 % des cancers de la prostate). Le Centre
international de recherche sur le cancer (CIRC) classe le travail posté et les
décalages horaires dans les carcinogènes probables. Les travailleurs postés
présentent ainsi un risque augmenté de cancers colorectaux, tandis que les
hôtesses de l’air, les infirmières et les personnes exposées à de forts champs
magnétiques (inhibiteurs de la sécrétion de mélatonine) sont plus exposés
aux risques de cancers du sein.

Le sommeil protège contre le cancer

Travailler de nuit, ce n’est pas seulement bouleverser son rythme


biologique, c’est aussi s’exposer à un risque accru de cancer. On
avait déjà démontré, sans l’expliquer, que les infirmières qui tra-
vaillaient de nuit depuis plus de trente ans présentaient un risque
de cancer du sein 1,5 fois plus élevé que leurs consœurs qui tra-
vaillaient la journée.

Des épidémiologistes ont découvert1 que ce risque accru pour-


rait être dû à un défaut de mélatonine, appelée couramment
1.  Parveen Bhatti et al. « Oxidative DNA damage during night shift work ». Occup.
Environ. Med., doi : 10.1136/oemed-2017-104414. 2017

27
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

« hormone du sommeil ». Celle-ci, sécrétée pendant la nuit, est


en effet impliquée dans la réparation de l’ADN. Et, de fait, le corps
humain répare beaucoup mieux pendant la nuit les dommages
causés à l’ADN durant la journée. Les chercheurs ont observé,
chez 50 femmes travaillant de nuit, une troublante corrélation
entre un faible niveau de mélatonine et un faible taux du mar-
queur de la réparation de l’ADN dans les urines.

En attendant qu’ils clarifient l’éventuel lien de causalité entre ces


deux phénomènes, sachez que la lumière (notamment celle des
ordinateurs et téléphones portables) interfère fortement avec la
production de mélatonine.

Le stress
Encore peu considérés, le stress et la fatigue (et leur premier cofacteur,
le déficit en magnésium) sont en pratique des facteurs carcinogènes
quantitativement très importants. Ils ont pour effet secondaire d’entraîner
la défaillance de tous les systèmes de défense, qu’ils soient antitoxiques,
antioxydants, anti-inflammatoires, immunitaires, apoptotiques, ou de
réparation de l’ADN.

Dans les stress intenses et chroniques, ou ceux associés à une


dépression, l’élévation du cortisol (une hormone sécrétée par la glande
surrénale du cortex) a des effets immunodéprimants (qui affaiblissent
les défenses immunitaires). Le stress et le déficit magnésien sont des
cocarcinogènes d’autant plus efficaces qu’ils induisent tous deux et en
synergie une pénétration accrue de fer dans les cellules. On observe ainsi
une augmentation de 122 % du risque de cancer du sein avec un stress
chronique, et de 256 % avec la survenue d’événements stressants.

Plusieurs études mettent également en évidence une incidence de


pathologies multiples augmentées chez les officiers de police, dont les
cancers du côlon, du rein, de l’œsophage, du tube digestif, du sein, des
testicules, et de la maladie d’Hodgkin.

28
Quelles sont les principales causes du cancer ?

Le rôle des émotions


Dr Philippe Dransart : « Le cancer est une émotion coupée de sa source »

Pas facile de mettre en évidence la cause psychologique du cancer.


Pourtant, sans évacuer les causes environnementales ou héréditaires, il
y a bien une raison psychologique à cette maladie, estime le Dr Dransart,
médecin homéopathe et auteur de La maladie cherche à me guérir (Le
Mercure Dauphinois). La difficulté à trouver des liens émotionnels avec
la maladie est illustrée par un rapport d’étude menée par une étudiante
en médecine. Sa méthode ? Un questionnaire adressé à mille patientes
atteintes d’un cancer et qui ne révélaient aucun stress particulier. Rien
d’étonnant pour le médecin grenoblois : 

« Le cancer est une émotion coupée de sa source. Je vois tous les jours
des patients qui parlent de leurs malheurs sur un ton détaché. Chez eux,
l’émotion n’est pas reconnue ou relativisée. Un peu comme si elle était
absorbée par le corps. J’ai ainsi eu une patiente qui avait développé un
cancer du sein quelques temps après une IVG. Elle ne ressentait rien
de particulier par rapport à cet épisode de sa vie. Mais quand je lui ai
demandé : « Quel prénom lui auriez-vous donné ? », elle a fondu en
larmes. Aujourd’hui, elle va bien. Ses douleurs morales enfin reconnues,
exprimées puis apaisées, elle s’est rétablie. »

Kerstin Chavent : « Nous avons besoin des autres »

Quatre ans après le diagnostic d’un cancer du sein, Kerstin


Chavent peut se dire en bonne santé. « Nous avons en nous
les outils pour résoudre le problème, même quand il s’appelle
“Tu meurs” ». Kerstin Chavent a suivi le parcours de soins clas-
siques – chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie et hormono-
thérapie – tout en faisant appel à la médecine chinoise, à la
visualisation et à la méditation. « Pour moi, la guérison d’un
cancer nécessite trois piliers. La médecine officielle et la méde-
cine non officielle sont les deux premiers. Mais le pilier le plus
important dans ma guérison, ça a été moi ! Je me suis interro-

29
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

gée sur ma responsabilité. J’ai découvert que je n’étais plus en


équilibre dans ma vie. Beaucoup d’émotions se cachaient au
fond de moi. J’ai compris que pour apparaître ce que je n’étais
pas, je m’étais négligée et j’avais oublié de m’aimer. » Pour Kers-
tin Chavent, si le potentiel de guérison est en chacun de nous,
nous avons besoin des autres pour l’activer : « La guérison ne
se fait pas dans la solitude et l’isolement. » 1
1.  La maladie guérit, Kerstin Chavent Editions Quintessence
Cancer du sein : ce qu’il faut faire
pour réduire les risques

Une femme française sur huit a été, est ou sera un jour touchée
directement... Dans la première partie de ce dossier exceptionnel,
nous vous livrons les clefs d’une prévention efficace : un mode
de vie sain, des traitements hormonaux naturels et un meilleur
dépistage.

De tristes records

400 000 décès dans le monde. Chaque année, dans le monde,


un million de cancers du sein sont dépistés. 400 000 femmes
en décèdent. En Europe, on estime que 1 cancer sur 3 est un
cancer du sein.

55 000 cas chaque année en France. En France, le cancer du


sein occupe la triste place du premier cancer chez les femmes.
On compte plus de 55 000 nouveaux cas chaque année, un
chiffre doublé depuis 30 ans. En tout, c’est près de 1 femme sur
8 qui a été, est ou sera concernée. L’âge moyen de la découverte
du cancer du sein est de 60 ans.

31
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

12 000 décès par an. Le nombre de décès par cancer du sein est
stable, autour de 12 000 par an. L’âge moyen au décès par can-
cer du sein est de 73 ans. Les deux-tiers des décès concernent
des femmes qui ne se font pas dépister. Toutes les heures, c’est
une femme française qui perd la vie après un combat contre
cette maladie. Si le nombre de décès est stable, cela signifie
que les traitements sont plus efficaces. On estime que le taux
de survie à 5 ans est aujourd’hui supérieur à 85 %. Voilà enfin
une information positive

Identifier les facteurs de risque


du cancer du sein

Le cancer du sein est multifactoriel15 . Bien heureusement, une femme


présentant un ou plusieurs facteurs de risque peut ne jamais développer ce
cancer. À l’inverse, une femme sans aucun facteur de risque peut présenter
un cancer du sein. Il y a beaucoup d’éléments qui entrent en ligne de
compte, et notamment un élément sur lequel nous avons relativement
peu de prise : notre environnement quotidien, intérieur et extérieur, qui
nous inonde de molécules industrielles ostrogéniques. On sait que cet
environnement joue un rôle majeur dans la hausse des cancers du sein.

Arrêter le tabac responsable d’environ


35 % des cancers chez les femmes

Les jeunes filles fument de plus en plus jeunes, c’est pourquoi le cancer
du sein chez la femme est en passe d’être dépassé par le cancer du

15.  Page 9, Anticancer du sein, Bérengère Arnal, Martine Laganier, Editions Eyrolles
2015.

32
Cancer du sein : ce qu’il faut faire pour réduire les risques

poumon, lié au tabagisme16 17 . On estime que si les femmes s’arrêtaient


de fumer, le chiffre total des cancers diminuerait de 35 %. Le tabac est un
des cofacteurs dits carcinogènes dans le cancer du sein, mais aussi dans
celui du poumon et du col de l’utérus. Pourquoi ? Parce que le tabac est
responsable de perturbations génétiques et hormonales via la nicotine qui
stimule la prolactine18 . C’est pourquoi il peut favoriser la survenue ou le
développement d’un cancer du sein. Même le tabagisme passif multiplie
les risques de cancer du sein (par 1,6 à 2,19). Face à la découverte d’un
cancer du sein chez une fumeuse, le premier geste est donc de mettre en
place le sevrage tabagique. Il peut être accompagné par de l’hypnose, de
l’acupuncture classique, de l’auriculothérapie ou la méthode Chiapi, mais
aussi par la prescription de plantes médicinales spécifiques. Certaines
plantes sont efficaces pour arrêter de fumer car elles créent un véritable
dégoût du tabac (voir tableau).

Celles qui entraînent un dégoût du tabac


• Commencer par des doses faibles
Lobélie Parties aériennes du fait des risques de nausée
enflée, • Infusion de 1,5 g de parties aériennes
fleuries
Lobelia dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour
inflata • 1 gélule de poudre de plante de
200 mg à 600 mg, 3 fois par jour
• Infusion de 2 g de feuilles dans
Plantain,
Feuilles 150 ml d’eau, 3 fois par jour
Plantago
• 1 gélule de poudre de feuille de
major
280 mg, 3 fois par jour pendant les repas
• Décoction de 3 g de racines coupées
Valériane, Racines menu, 3 fois par jour
Valeriana
• 1 à 2 gélules de poudre de racines
officinalis
de 350 mg 3 fois par jour
Poivre Huile essentielle • Inhalation plusieurs fois par jour
noir, Piper
nigrum

16.  http://sante.lefigaro.fr/actualite/2015/01/27/23306-2015-cancer-poumon-va-tuer-
plus-femmes-que-cancer-sein
17.  en 3e position des décès de la femme : le cancer du côlon
18.  hormone hypophysaire de la lactation, elle impacte directement la glande mammaire.

33
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Celles contre-indiquées en cas de cancer du sein car contenant des phyto-œstro-


gènes, aucun problème en préventif (pas au long cours en situation d’hyperœs-
trogénie)
Kudzu,
• 3 gélules de 600 mg de poudre
Pueraria Racines
de racines
lobata
• 50 gouttes matin, midi et soir
de teinture-mère
Parties aériennes • 1 gélule de poudre de graines,
Avoine,
vertes, graines, 3 fois par jour
Avena sativa
flocons • Flocons d’avoine dans une compote
• Infusion de 3 c. à soupe d’avoine
dans ½ l d’eau

Privilégier les traitements naturels


pour les problèmes hormonaux

En dehors des antécédents personnels ou familiaux directs de cancer


du sein (mère, sœur, fille) et de la prise en compte de tous les facteurs
de risque connus19, il nous apparaît important de traiter les désordres
hormonaux (à type d’hyperœstrogénie) par des thérapeutiques naturelles
plutôt que par des hormones de synthèse20.

Parfois, il peut être préférable de proposer un traitement phytothérapique


hormonal plutôt que des hormones de synthèse aux femmes présentant
des désordres hormonaux21, comme le syndrome prémenstruel, la
préménopause, la ménopause… Pourquoi ne pas laisser à la patiente le
choix de faire appel à des thérapeutiques naturelles si elle le souhaite, si
la situation hormonale le permet, et ne proposer l’allopathie qu’en cas
d’échec de celles-ci ?

Cette situation hormonale responsable de douleurs et de congestion


des seins, de mastose fibrokystique, s’inscrit souvent dans le cadre d’un

19.  Page 24, Anticancer du sein, Bérengère Arnal, Martine Laganier, Editions Eyrolles
2015
20.  Belpomme Dominique (Pr), Ces maladies créées par l’homme, Éditions Albin Michel,
Paris, 2004, Avant qu’il ne soit trop tard, Éditions Fayard, Paris, 2007
21.  Le syndrome prémenstruel, Bérengère Arnal, Editions Thierry Souccar, 2014
34
Cancer du sein : ce qu’il faut faire pour réduire les risques

syndrome prémenstruel22 chez la femme, de la puberté à la préménopause.


Le risque global de cancer du sein chez une femme présentant une
mastopathie bénigne (non proliférative, proliférative avec atypie,
hyperplasie avec atypie) est de 1,56 par rapport à la population générale.
Il n’y a pas lieu de s’en inquiéter.

Ce déséquilibre hormonal est physiologique, normal à la puberté et à


la préménopause ; sinon il s’intègre dans le cadre d’un cycle menstruel
perturbé en relation avec l’émotionnel et une mauvaise gestion des stress.
Il est parfois induit par des traitements hormonaux ou des contraceptifs
hormonaux mal dosés, ou encore par un stérilet hormonal.

Il est possible d’utiliser les plantes à action hormonale pour traiter ces
problèmes hormonaux. Les plantes phytoprogestagènes sont des plantes
qui miment l’action de la progestérone. Les plantes anti-estrogènes ont une
action qui empêche la transformation des androgènes (hormones mâles
telles que l’androstènedione et la testostérone) en œstrogènes (œstrone
et œstradiol), elles permettent de lutter contre l’hyperœstrogénie. On les
prescrit de la même façon que les hormones progestatives : 10, 15, 20 jours
dans le cycle, voire en continu.

Traiter les problèmes hormonaux grâce aux plantes

Phyto- An-
Plante
proges- tiestro- Posologie
médicinale
tagène gènes
• TM*, 50 à 100 gouttes
Achillée
matin et soir
millefeuille,
Achillea mille- + • Infusion sommités fleuries
• Gélules 180 mg 1 à 3 gélules
folium
matin et soir
• TM, 50 à 100 gouttes
Actée à
matin et soir
grappes,
Actea + • Décoction rhizome
• Gélules 300 mg 1 à 2 gélules
racemosa
matin et soir

22.  Le syndrome prémenstruel, Bérengère Arnal, Editions Thierry Souccar, 2014

35
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

• TM, 50 à 100 gouttes


matin et soir
Alchémille,
• EPS1, 1 c à café matin et soir
Alchemilla + • Infusion parties aériennes
vulgaris
• Gélules 170 mg 1 à 3 gélules
matin et soir
• TM, 50 à 100 gouttes
matin et soir
Gattilier, Vitex + + • EPS, 1 c à café matin et soir
agnus castus • Infusion fruits
• Gélules 200 mg 1 à 3 gélules
matin et soir
Grémil, • TM, 50 à 100 gouttes
Lithospermum + matin et soir
officinalis • Infusion plante entière
• TM, 50 à 100 gouttes
matin et soir
Mélisse, Melis- • EPS, 1 c à café matin et soir
sa officinalis + • Infusion feuilles
• Gélules 180 mg 2 à 3 gélules
matin et soir
• TM, 50 à 100 gouttes
matin et soir
Passiflore,
• EPS, 1 c à café matin et soir
Passiflora + • Infusion parties aériennes
incarnata
• Gélules 200 mg 2 à 3 gélules
matin et soir
• TM, 50 à 100 gouttes
matin et soir
Salsepareille,
Smilax aspera + • Décoction racines
• Gélules 220 mg 1 à 2 gélules
matin et soir
Verveine • TM, 50 à 100 gouttes
officinale, matin et soir
Verbena offi- + • Infusion parties aériennes
cinalis Lippia • Gélules 250 mg 1 à 2 gélules
citriodora matin et soir
• TM, 50 à 100 gouttes
matin et soir
Salsepareille,
Smilax aspera + • Décoction racines
• Gélules 220 mg 1 à 2 gélules
matin et soir
Verveine • TM, 50 à 100 gouttes
officinale, matin et soir
Verbena offi- + • Infusion parties aériennes
cinalis Lippia • Gélules 250 mg 1 à 2 gélules
citriodora matin et soir
36
Cancer du sein : ce qu’il faut faire pour réduire les risques

Comment faire les infusions et les décoctions ?

Infusions : 2 cuillerées à soupe rases du mélange pour ½ litre d’eau


bouillante. Laisser infuser 10 min, puis filtrer.

Décoction : 2 cuillerées à soupe rases du mélange pour ½ litre d’eau froide.


Porter à ébullition douce, à couvert, puis couper le feu et laisser reposer
20 min avant de filtrer. Boire chaud ou froid, de 4 à 6 tasses par jour, avant
et entre les repas. Adapter la tisane (dosage et nombre de prises par jour)
en fonction des symptômes et de leur amélioration ou aggravation après
accord du médecin.

Utiliser les huiles végétales

Les huiles végétales riches en oméga-6 contiennent de l’acide gamma-


linolénique, précurseur des prostaglandines E1, directement impliquées
dans la régulation hormonale féminine :
•  Huile d’onagre Œnothera biennis à privilégier en cas de mastose
•  Huile de bourrache Borrago officinalis
•  Huile de pépins de cassis Ribes nigrum

On les conseille ensemble, seules ou en alternance 10, 15, 20 jours dans le


cycle, voire en continu, à raison de 1 ou 2 gélules (parfois plus) dosées 500
mg par jour. Il est possible de les associer aux phytoprogestagènes. Les
huiles végétales riches en oméga-3 peuvent être associées aux précédentes :
•  Huile oléagineuse de périlla, Perilla frutescens
•  Huile de lin, Linum usitatissimum
•  Huile de chanvre, Cannabis sativa
•  Huile de cameline, Camelina sativa

On peut préférer une forme alimentaire. La dose journalière recommandée


d’oméga-3 correspond à 5 à 6 noix ou 1 cuillère à soupe de graines de
lin broyées, ou 2 cuillères à soupe d’huile de colza, ou 1 cuillère à soupe
d’huile de noix ou 100 g de mâche.

37
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Les oméga-3, ces précieux bienfaiteurs

Les acides gras oméga-3 ont systématiquement les effets in-


verses des acides gras saturés, que ce soit pour le surpoids, la
fabrication d’énergie, l’oxygénation, l’inflammation, la réduction
de la durée de vie des œstrogènes ou la sensibilisation des cel-
lules cancéreuses aux défenses.

Une consommation plus élevée d’acides gras oméga-3 et/ou


un rapport optimisé entre oméga-3 et oméga-6 permet de ré-
duire les risques de cancers du sein, du poumon, des ovaires,
colorectaux et du foie et ceci même chez les porteurs d’hépa-
tite chronique. L’apport en acides gras oméga-3 d’origine ani-
male diminue le caractère prolifératif du cancer de la prostate
et donc sa mortalité.

La très vaste étude Vitamins and Lifestyle Study réalisée sur


70 495 personnes a montré que des apports plus conséquents
en acides gras oméga-3 (via l’alimentation ou via des complé-
ments alimentaires) réduisent de :
• 23 % la mortalité par cancers de tout type,
• 13 % la mortalité cardiovasculaire,
• 27 % la mortalité par toutes causes en général

Changer pour prévenir le cancer

Dans son livre Anticancer, David Servan-Schreiber identifie 5


leviers sur lesquels il faut agir pour prévenir les cancers. Des
gestes et des actions qui impliquent souvent de changer notre
façon de vivre, mais qui sont déterminants dans la prévention
de cette maladie :
• Nous prémunir contre les déséquilibres de l’environnement
• Ajuster notre alimentation

38
Cancer du sein : ce qu’il faut faire pour réduire les risques

• Guérir nos blessures psychologiques


• Établir une relation différente à notre corps
• Renforcer les liens sociaux

Source : Anticancer, David Servan-Schreiber, Ed Robert Laffont, 2007,


2010.

Changer notre alimentation


et notre mode de vie

Tout commence dans les choix de vie personnels de chaque femme, dans
les petits riens du quotidien. Notamment sur notre façon de manger.
Depuis plus de 30 ans, des spécialistes du cancer comme le Pr Henri Joyeux
ont alerté sur la nécessité de changer son alimentation pour réduire
les risques de survenue de la maladie. Depuis, de nombreux médecins
lui ont emboîté le pas, le Dr David Servan-Schreiber, le Pr Dominique
Belpomme, le Dr Richard Beliveau et d’autres encore. Ils ont confirmé
l’impact de l’alimentation sur la genèse des cancers.

Nous côtoyons de plus en plus de molécules industrielles carcinogènes


dont certaines à pouvoir hormonal œstrogénique, appelées xéno-
œstrogènes ou encore perturbateurs endocriniens. Elles augmentent les
risques de cancers, notamment hormonodépendants, tant chez l’homme
que chez la femme.

Il s’agit notamment de certains herbicides, insecticides, des matières


plastiques, des solvants, des plastifiants… Ainsi les dioxines, issues
principalement des incinérateurs de déchets, s’accumulent dans la graisse
des produits laitiers (lait de vache, mais aussi lait maternel) et dans le tissu
adipeux des seins des femmes. Les métaux lourds comme le plomb, le
mercure, le cadmium renforcent l’action carcinogène de ces molécules.

Il faut nous protéger de l’impact de ces perturbateurs endocriniens par des


mesures nationales de santé publique, et par le choix d’une alimentation

39
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

antioxydante23 au quotidien, associée à la consommation régulière d’épices


et de plantes médicinales, elles aussi antioxydantes, notamment :
•  Le curcuma + poivre, Curcuma longa,
•  Les agrumes, Citrus sp,
•  Le romarin, Rosmarinus officinalis,
•  Le thé, Camelia sinensis,
•  Le resvératrol de Vitis vinifera…

Ainsi la consommation journalière de 10 g de chocolat noir et de 125 ml


de vin rouge, tous deux riches en polyphénols, est-elle recommandée24.
On le répète, mais le fait de ne pas fumer, d’apprendre à mieux gérer son
stress et de pratiquer un sport de façon modérée au moins 30 minutes par
jour contribue à éloigner le spectre du cancer.

La consommation régulière de légumes de la famille des Brassicacées, riches


en indole-3-carbinol, comme les choux (chou vert, chou de Bruxelles,
chou-fleur, brocoli, chou frisé…) participe à la prévention du cancer du
sein à un double niveau : une action connue au niveau de la détoxication
hépatique des œstrogènes25, et une action spécifique anticancéreuse en
interférant avec le récepteur des œstrogènes26.

Le rôle du régime cétogène dans la lutte contre le cancer

Il est tout à fait possible que le régime cétogène devienne un jour prochain
un standard des soins pour les cancéreux27. Les cellules cancéreuses ayant

23.  L’alimentation antioxydante ; Serge Rafal, Éditions Poche Marabout, 2014.


24.  Stress oxydant et antioxydants, Joël Pincemail, Testez… Éditions 2014.
25.  L’indole-3-carbinol stimule les enzymes hépatiques de détoxification des œstrogènes.
Il oriente vers la voie de décomposition des œstrogènes (endogènes, de synthèse et
xéno-œstrogènes) qui n’augmente pas le risque de cancer du sein et pourrait même être
protecteur (voie 2OH-hydroxyoestrone). Les autres voies (4OH et 16OH) augmentent le
risque de cancer du sein
26.  2012, http://www.anticancerfund.org/fr/therapies/indole-3-carbinol
27.  Chia-Wei Cheng, Gregor B. Adams, Laura Perin, Min Wei, Xiaoying Zhou, Ben
S. Lam, Stefano Da Sacco, Mario Mirisola, David I. Quinn, Tanya B. Dorff, John J.
Kopchick, Valter D. Longo - Prolonged Fasting Reduces IGF-1/PKA to Promote
Hematopoietic-Stem-Cell-Based Regeneration and Reverse Immunosuppression - DOI:
http://dx.doi.org/10.1016/j.stem.2014.04.014

40
Cancer du sein : ce qu’il faut faire pour réduire les risques

muté, elles fonctionnent en effet différemment de nos cellules normales.


En particulier, elles ne savent se nourrir que de glucose alors que nos
cellules normales peuvent aussi choisir les corps cétoniques. Privées
de sucre, elles se trouvent affamées et ne peuvent se développer, ni
proliférer28. À côté de cela, on sait que l’insuline, dont la sécrétion est
provoquée par la consommation de glucides, stimule par différentes voies
métaboliques l’inflammation et la croissance des cellules en général, et
donc des tumeurs29. On pourrait donc être tenté de croire qu’un régime
cétogène est suffisant pour guérir le cancer, mais ce n’est pas tout à fait
le cas car nous avons toujours un peu de sucre circulant dans le sang, ce
qui est au moins suffisant pour maintenir une tumeur en vie. Toutefois,
le régime cétogène offre un avantage certain : il va optimiser les effets
des autres traitements comme la chimiothérapie ou la radiothérapie,
et dans tous les cas il permettra de prolonger la survie, ce qui est déjà
exceptionnel pour une simple thérapie nutritionnelle30 31 32 ! Une douzaine
d’études de petite envergure ont été menées chez l’homme33. Les
premiers résultats montrent une amélioration de la qualité de vie des
patients et un ralentissement de la progression des tumeurs. Le régime
cétogène semble aussi particulièrement efficace en accompagnement des
traitements médicaux, il renforce les chimiothérapies et la radiothérapie
tout en atténuant leurs effets secondaires. Ces travaux en sont à leur
28.  Rainer J Klement and Ulrike Kämmerer - Is there a role for carbohydrate restriction
in the treatment and prevention of cancer? Nutr Metab (Lond). 2011; 8: 75
29.  Djiogue S, Nwabo Kamdje AH, Vecchio L, Kipanyula MJ, Farahna M, Aldebasi Y,
Seke Etet PF. Insulin resistance and cancer: the role of insulin and IGFs. Endocr Relat
Cancer. 2013 Jan 7;20(1):R1- R17. doi: 10.1530/ERC-12-0324. Print 2013 Feb
30.  Nicholas A Graham, Martik Tahmasian, Bitika Kohli, Evangelia Komisopoulou,
Maggie Zhu, Igor Vivanco, Michael A Teitell, Hong Wu, Antoni Ribas, Roger S Lo,
Ingo K Mellinghoff, Paul S Mischel, Thomas G Graeber. Glucose deprivation activates
a metabolic and signaling amplification loop leading to cell death. Molecular Systems
Biology 8 Article number: 589
31.  Otto C, Kaemmerer U, Illert B, Muehling B, Pfetzer N, Wittig R et al. Growth of
human gastric cancer cells in nude mice is delayed by a ketogenic diet supplemented with
omega-3 fatty acids and medium-chain triglycerides. BMC Cancer 2008; 8: 122.
32.  Seyfried BT, Kiebish M, Marsh J, Mukherjee P. Targeting energy metabolism in
brain cancer through calorie restriction and the ketogenic diet. J Cancer Res Ther 2009;
5 (Suppl 1), S7–S15
33.  Allen BG, Bhatia SK, Anderson CM, Eichenberger-Gilmore JM, Sibenaller ZA,
Mapuskar KA, Schoenfeld JD, Buatti JM, Spitz DR, Fath MA. Ketogenic diets as an
adjuvant cancer therapy: History and potential mechanism. Redox Biol. 2014 Aug
7;2C:963-970

41
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

balbutiement : cinq études scientifiques sont actuellement en cours pour


tester les effets d’un régime cétogène dans le cadre de différents cancers,
mais les résultats ne seront pas connus avant plusieurs années encore34.

Les principes pour entraîner la cétose sont simples, mais ils sont loin
du mode alimentaire courant et défient tous les préceptes alimentaires
généralement admis :

• Des graisses en quantité très importante, jusqu’à 90% des calories.


- Beurre, mayonnaise, huiles vierges (olive, colza, coco, etc.),
noix et oléagineux, olives, avocat…
• Des protéines en quantité modérée, de 8 à 15% des calories
- Viandes, volailles, poissons, fruits de mer, œufs, fromage
• Très peu de glucides, de 2 à 5% des calories
- Eliminer les sucres (confiture, glaces, pâtisseries, etc.), y
compris naturels (fruits, miel, compotes).
- Supprimer les féculents : céréales (pain, pâtes, riz, etc.), pommes de
terre et patates douces, légumineuses (lentilles, haricots secs, etc.).
- Choisir des légumes pauvres en glucides : chou vert, asperge,
aubergine, concombre, brocoli, céleri, laitue, poireau, haricots
verts, salsifis, courgette, champignons, etc.

Le régime cétogène demande une certaine rigueur, surtout dans la phase


de démarrage car il faut amener l’organisme à inverser son métabolisme
pour passer d’un mode brûleur de glucides à celui de brûleur de graisses.
Afin de contrôler les réactions de l’organisme et vérifier que vous
produisez bien des corps cétoniques, se procurer des bandelettes urinaires
(en pharmacie : Ketostix ou Keto-Diastix) est utile, même si la mesure
n’est pas très précise.

En général, de 20 à 50 g par jour de glucides35 permettent de maintenir un


état de cétose, sachant qu’il existe plusieurs versions du régime selon le
but visé et la tolérance de chacun. Même si vous êtes convaincu d’évaluer
correctement la quantité de glucides consommée, il arrive facilement de
34.  Bruno Raynard. Le jeûne thérapeutique en cancérologie : mode ou réalité ? Nutrition
Clinique et Métabolisme. Volume 29, Issue 2, May 2015, Pages 132–135.
35.  Sumithran P, Proietto J. Ketogenic diets for weight loss: a review of their principles,
safety and efficacy. Obesity research and clinical practice. 2008;2:1-13

42
Cancer du sein : ce qu’il faut faire pour réduire les risques

se tromper dans ses estimations. Pesez les portions à l’aide d’une balance et
calculez précisément la quantité de glucides. Comme la quantité de glucides
journalière est très limitée, il est conseillé de privilégier les légumes, et
en particulier ceux qui sont pauvres en glucides, afin de pouvoir tout de
même en manger de manière significative : les légumes sont la seule source
de fibres et de minéraux dans cette alimentation. Pour s’y retrouver dans
les valeurs nutritionnelles des principaux aliments : https://pro.anses.fr/
TableCIQUAL/index.htm

Compensez la réduction des glucides par l’ajout de lipides à tous les repas,
tant des graisses animales (beurre, viande grasse, etc.) que des huiles
végétales riches en oméga-3 (lin, noix, colza) et de l’huile d’olive. L’huile
de noix de coco est un incontournable de l’alimentation cétogène car ses
acides gras à chaîne moyenne produisent naturellement beaucoup de
corps cétoniques36 : 35 g d’huile de coco permettent d’obtenir facilement
20 g de corps cétoniques.

Le jeûne est-il efficace contre le cancer ?

Et s’il existait une méthode naturelle pour affaiblir les cellules


cancéreuses ? C’est ce que suggère une étude qui s’est intéres-
sée aux effets anticancer… du jeûne.

Lorsqu’il y a un arrêt durable de l’alimentation, l’organisme réa-


git en développant des mécanismes de survie dans les cellules.
Du moins, dans les cellules saines. Ce n’est pas le cas des cel-
lules cancéreuses, qui sont donc affaiblies.

36.  Combinations of medium chain triglycerides and therapeutic agents for the
treatment and prevention of Alzheimer’s disease and other diseases resulting from
reduced neuronal metabolism,” United States Patent 2008/0009467, Inventor Samuel T.
Henderson, Accera, Inc., Broomfield, Colorado (Ketasyn).

43
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

En février 2012, une expérience1 a été réalisée sur des souris


pour étudier plus précisément l’effet d’un jeûne thérapeutique
sur les tumeurs cancéreuses.

Elles ont été soumises à plusieurs cycles de jeûne, soit plu-


sieurs arrêts complets d’alimentation pendant 48 à 60 heures.
En revanche, elles pouvaient continuer à s’hydrater.

Les résultats ont montré que le jeûne peut effectivement retar-


der la croissance de certaines cellules cancéreuses. De plus, il
rend la chimiothérapie plus efficace. Certains témoignages de
patients mettent de plus en avant que jeûner pendant trois jours
leur permet d’annuler les effets indésirables du traitement2.

Néanmoins, il est important de préciser que l’étude de 2012


concerne un petit échantillon de souris, et qu’il n’est pour le
moment pas possible de transposer ces résultats chez l’être
humain.

1.  Lee C, Raffaghello L, Brandhorst S, Safdie FM, Bianchi G, Martin-Montalvo


A, Pistoia V, Wei M, Hwang S, Merlino A, Emionite L, de Cabo R, Longo VD,
Fasting cycles retard growth of tumors and sensitize a range of cancer cell types to
chemotherapy, 2012
2. https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/cancer-le-jeune-pour-annihiler-les-
effets-secondaires-de-la-chimiotherapie_2591280.html

Le hit-parade des végétaux anticancer

Les polyphénols comprennent les principes actifs les plus puissamment


antioxydants. Ils sont neutralisateurs du fer et du cuivre, anti-
inflammatoires, antimutagènes, stimulants de la réparation de l’ADN,
antipromoteurs, anti-angiogènes et même parfois redifférenciant naturels
connus. Vous ne serez pas étonnés de voir apparaître comme aliments et
boissons anticancer ceux qui en sont les plus riches. Les polyphénols sont
de véritables médicaments secrétés par les végétaux pour se protéger.

44
Cancer du sein : ce qu’il faut faire pour réduire les risques

Lorsque nous consommons ces végétaux, nous bénéficions des effets de


ces médicaments naturels. La nature est belle, vaste et généreuse, il n’y a
qu’à se servir en faisant les bons choix.

•  Le THÉ VERT

De nombreuses études cliniques ont mis en évidence des effets


antitumoraux, préventifs et parfois cothérapeutiques de l’ECGC, le
polyphénol principal du thé, sur la plupart des cancers (estomac, foie,
côlon, prostate, poumon, leucémies, etc.). Seuls certains cancers comme
les gliomes n’apparaissent pas sensibles à la consommation de thé.

Bien choisir son thé

Si vous aimez le thé noir, privilégiez-le le matin. Il est plus riche


en théine, mais en moyenne 10 fois moins riche en polyphénols.
Le reste de la journée, il est donc recommandé de consommer
du thé vert.

Le thé vert matcha en poudre, encore nettement plus riche (plus


de 100 fois plus concentré), peut être saupoudré sur les des-
serts, incorporé dans les sauces, les soupes, etc. Il doit être bio.
Les thé blanc et oolong, l’hibiscus, le rooibos ont aussi des ef-
fets protecteurs.

•  Le délicieux VIN ROUGE (à dose modérée, bien sûr)

Une étude suédoise a mis en évidence que les consommateurs de 2 verres


de vin rouge ou plus par semaine ont 40 % moins de risques de développer
un cancer du rein que les non buveurs. Autre résultat éloquent : sur
36 250 hommes sains d’âge moyen suivis à Nancy pendant 12 à 18 ans, on
enregistre une baisse de la mortalité, toutes causes confondues, de 33 %
pour les consommateurs modérés de vin quotidien (22 à 32 g/j), y compris
pour cause de cancers. Mais quelle est la bonne dose ? Il ne s’agit pas de
finir la bouteille ! On conseille entre 1 et 3 verres de vin rouge par jour
45
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

pour les hommes, entre 1 et 2 pour les femmes. Certains cépages sont plus
riches en polyphénols et/ou resvératrol, un des principes actifs anticancer
les plus puissants du vin rouge, comme le Tannat, ou le Pinot noir.

•  La meilleure HUILE D’OLIVE

Une méta-analyse de 19 études comprenant 13 800 patients et


23 340 témoins, a mis en évidence qu’une consommation plus élevée en
huile d’olive est associée à une réduction de 59 % de l’incidence de tous les
cancers (45 % de la fréquence de cancer du sein, et 64 % sur le risque de
cancers digestifs).

La meilleure huile pour cuire, sans jamais la faire fumer, est l’huile d’olive
extra-vierge, la plus verte et trouble possible (la plus riche en polyphénols).
Elle doit toujours être en bouteille de verre (il y a des perturbateurs
endocriniens dans le plastique).

•  La GRENADE à dégoupiller

La grenade contient de nombreux polyphénols, dont certains spécifiques


comme la punicalagine, un polymère d’acide ellagique dont la bio-
activation par la flore du côlon donne des catabolites identifiés dans
le tissu prostatique comme les principes actifs principaux des effets
anticarcinogènes, les urolithines. Dans les études expérimentales, les
polyphénols de grenade démontrent des effets antiprolifératifs sur les
cellules cancéreuses du sein, de la prostate, du côlon et du poumon.

On peut consommer les fruits eux-mêmes. Les jus de grenade doivent


être choisis non seulement bio, mais titrés en polyphénols car on observe
des différences drastiques dans les contenus. Les polyphénols de grenade
sont aussi intégrés, comme les catéchines de thé vert, la quercétine ou les
citroflavonoïdes dans des compléments alimentaires comme Antiox F4.

•  En faire voir DE TOUTES LES COULEURS au cancer : fruits et


légumes violets, bleus, noirs, rouges, orange, verts

Lorsqu’un fruit ou légume est vert, c’est que la chlorophylle domine.


Lorsqu’il est orange, c’est le bêtacarotène ; rouge, c’est le lycopène. Quand
46
Cancer du sein : ce qu’il faut faire pour réduire les risques

il est noir, violet, bleu ou pourpre, ce sont les polyphénols. La chlorophylle


est puissamment antioxydante et elle est associée au magnésium, qui
soutient tous les systèmes de défense. Bêta-carotène et lycopène sont deux
caroténoïdes, aussi antioxydants, mais qui ont d’autres actions anticancer.
Ils aident à maintenir et même à restaurer la cohésion cellulaire et
augmentent les cellules Natural Killers (NK), qui sont les plus importantes
contre les cellules cancéreuses. Le lycopène s’oppose aussi à l’angiogenèse.
Tous sont donc des anticarcinogènes.

Guide des couleurs dans l’assiette

Un premier repère simple consiste à veiller à mettre toutes ces


couleurs de l’arc-en-ciel dans son assiette, chaque jour, et en-
core mieux, dans chaque salade, soupe…

Deuxième repère : plus un végétal est coloré, plus il a de chances


d’être protecteur. Par exemple la betterave, très riche en antho-
cyanes, des polyphénols, ou l’orange sanguine.

La laitue ne présente quasiment aucun intérêt, mais la trévise,


violette, est montrée dans les études comme fortement anti-
proliférative. On trouve aujourd’hui des versions violettes de
nombreux légumes et fruits : pomme de terre vitelotte ou d’Au-
vergne, carotte violette de Grèce, romanesco, pittaya etc.

Les anciens d’Okinawa avaient d’ailleurs trouvé le moyen


d’adopter une patate douce violette (on se demande comment
ils ont pu avoir de telles intuitions alors qu’on ne connaissait
rien de tous ces principes actifs !). Quant aux légumes verts,
on retrouve au hit-parade de la puissance antiproliférative les
épinards.

•  Les FRUITS et LÉGUMES FRAIS

D’autres fruits et légumes, parfois dépourvus de toute couleur, s’avèrent


aussi associés à des effets anticancer lorsqu’ils sont consommés
47
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

régulièrement. C’est surtout le cas de ceux qui sont riches en vitamine


C et en vitamine B9. Toutes les deux jouent des rôles importants dans la
détoxification, l’immunité et la maintenance de l’intégrité du génome, y
compris la réparation de l’ADN. Toutefois ces deux vitamines détestent la
chaleur qui les détruit quasiment totalement. Ces fruits et légumes ne sont
donc protecteurs que consommés frais.

Pour la vitamine C : les agrumes, le kiwi, la papaye, la goyave, la mangue,


la fraise, le chou, le cresson, les poivrons etc.

Pour la vitamine B9 : le foie (par exemple le foie gras mi-cuit), les
oléagineux (amandes, noix, noisettes), l’avocat, les légumes verts (encore
épinard en tête), le melon etc.

•  Les vedettes : les ALLIACÉES et les CRUCIFÈRES

Ce sont les champions des végétaux anticancer, issus de deux prestigieuses


familles : les alliacées et les crucifères. Ils présentent à la fois des propriétés
puissamment détoxifiantes, antimutagènes et antiprolifératives.

On retrouve chez les alliacées l’ail, l’ail des ours, l’oignon, les échalotes, les
fines herbes et les poireaux. Une consommation élevée est associée à une
réduction des risques de nombreux cancers.

Deux larges études cas-contrôles, l’une suisse l’autre italienne, ont montré
qu’une consommation régulière d’ail ou d’oignon (presque toujours plus
puissant) faisait baisser de 31 à 86 % les cancers de la bouche et du pharynx,
du larynx, de l’œsophage, mais aussi les cancers colorectaux et ceux du rein.
L’effet est cependant moins marqué pour les cancers hormonodépendants
(cancers du sein, des ovaires ou de la prostate).

Leur intégration dans le quotidien réduit aussi de manière très significative


le risque de stade préalable d’adénome de la prostate : 28 % chez les plus
gros consommateurs d’ail et jusqu’ à 69 % chez les plus gros consommateurs
d’oignons. Les crucifères : brocoli, chou-fleur, chou, chou rouge, chou
frisé, « kale », navet, cresson, moutarde, raifort, wasabi… contiennent
des glucosinolates convertis en isothiocyanates, comme le sulforaphane,
un très puissant stimulant du meilleur système de neutralisation des
48
Cancer du sein : ce qu’il faut faire pour réduire les risques

polluants que possède notre foie. Ils sont aussi anti-inflammatoires,


antiprolifératifs, pro-apoptotiques et modulent l’épigénétique.

Les indoles-3-carbinols (I3C) trouvés aussi dans ces crucifères


interviennent encore comme :

•  inhibiteurs de la liaison à l’ADN de carcinogènes,

•  stimulants du catabolisme des œstrogènes,

•  facteurs antiprolifératifs par de nombreux mécanismes,

•  anti-angiogènes,

•  anti-invasifs,

•  pro-apoptotiques sur une multitude de facteurs,

•  inducteurs de « death receptors », ce qui explique, outre les capacités


préventives, les actions synergiques avec les chimiothérapies et
radiothérapies.

Enfin les crucifères sont particulièrement riches en vitamine K qui joue,


avec la vitamine D, un rôle important dans la prévention des cancers.

Au-delà des couleurs et des végétaux frais, n’oubliez pas de profiter de leur
précieuse aide. Tous les jours un peu d’oignon, d’ail, de fines herbes dans
les salades et les soupes et au moins un légume de la famille des crucifères.

Pour ceux qui craignent le côté fort des alliacées : choisissez les oignons
doux ou l’ail mariné qui a totalement perdu son agressivité sans avoir
abandonné ses qualités nutritives.

À Okinawa, on en consomme tous les jours et sous des formes améliorées


qui commencent à arriver en Europe, comme l’ail noir fermenté.

49
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

•  Le CURCUMA

La curcumine est le pigment qui donne sa jolie couleur dorée au curcuma.


Et c’est aussi un principe actif réputé pour ses effets antimutagènes. La
curcumine est une alliée de choix pour vos tissus cellulaires dont elle
renforce la cohésion. À elle seule, la curcumine déclenche une inhibition
de la prolifération, de l’invasivité et des processus métastatiques. Sans
compter sa capacité à envoyer des signaux apoptotiques déclenchant le
suicide des cellules initiées.

On sait aujourd’hui grâce à plusieurs études que la prise de curcuma, seule


ou associée avec des polyphénols ou des phyto-œstrogènes de soja, fait
même régresser des lésions pourtant marquées, comme celles provoquées
par l’inflammation des sinus (polypose) ou par le tabac pour le cancer
du côlon. On a observé ces mêmes effets réparateurs sur des lésions
précancéreuses de la bouche et sur l’antigène spécifique de la prostate, le
PSA, principal marqueur de cancer.

Astuce avec le curcuma

Une façon simple d’intégrer le curcuma dans son quotidien est


d’acheter de la poudre de curcuma (bio) et de la saupoudrer sur
vos plats salés. Mieux, vous pouvez réaliser, comme moi, un
mélange de poudres. Par exemple : curcuma, gingembre, ail ou
ail des ours, oignon.

Dites oui à une alimentation riche en polyphénols

La consommation quotidienne de vin rouge, de 1 à 3 verres par jour


maximum, permet de se protéger de certains cancers mais également des
risques cardiovasculaires, de la dégénérescence maculaire et de la maladie
d’Alzheimer. Cela est évidemment relatif à notre culture et ne figure pas
dans le régime Okinawa où l’on consomme de l’awamori, un alcool de riz
moins profitable.

50
Cancer du sein : ce qu’il faut faire pour réduire les risques

Le chocolat noir, les baies et fruits rouges, pourpres, violets, très


peu consommés à Okinawa, apportent des polyphénols qui sont
fortement réducteurs des risques. C’est globalement une alimentation
antiinflammatoire.

Préférez les produits frais, bio, de terroir, locaux plutôt que les aliments
industriels, enrichis de polluants, d’additifs, de sucres, de graisses et de sel,
qui sont de surcroît emballés avec du plastique contenant des perturbateurs
endocriniens. Aucun produit gras ne devrait être consommé dans du
plastique, tant qu’on n’aura pas trouvé de solution fiable – au-delà de
l’interdiction des seuls phtalates et bisphénol A.

Le top 5 des aliments protecteurs

1. 
La plupart des choux : choux rouges, choux fleurs, brocolis, mais
aussi radis, roquette, épinards… Il faut de préférence les consommer
crus en salade ou cuits à la vapeur, à basse température, pour éviter
d’altérer leurs propriétés. Le brocoli par exemple détoxifie efficacement
l’organisme grâce au sulforaphane qu’il contient.

2. Les caroténoïdes : c’est le lycopène des tomates, le bêtacarotène des


carottes, la lutéine des épinards… Tous réduisent les risques de cancers
de la prostate, de l’œsophage, du sein, etc. Vous noterez que le lycopène
est mieux assimilé lorsqu’on le cuit avec de l’huile d’olive.

3. Les fruits rouges riches en antioxydants et en particulier en acide


ellagique. La grenade est excellente en prévention du cancer de la
prostate grâce à ses anthocyanosides et la punicalagine qu’elle contient.

4. Le gingembre et son gingérol qui combat le stress oxydatif et bloque


l’action des enzymes favorables aux cellules tumorales.

5. Le curcuma, dont la curcumine stoppe la croissance des vaisseaux


nourriciers des tumeurs. Mais il faut en consommer 2 g par jour !

Bien sûr, ces cinq aliments ne sont pas les seuls à pouvoir vous protéger.
Il y a aussi les graines de lin riches en oméga-3 et en lignanes (intéressant
51
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

dans la prévention des cancers du sein) ou encore les épices et condiments


aromatiques (câpres, origan, thym, persil, cannelle, coriandre, etc.).

Bichonnez vos viandes et poissons

Envie d’une grillade ? Essayez le « barbecue vertical » ou avec récupération


des graisses pour éviter de carboniser vos viandes et poissons. Au lieu
d’agresser les aliments par la chaleur ou bien les frire, avez-vous pensé
aux marinades, à la cuisson vapeur ou au court bouillon ? Vous éviterez
ainsi de fabriquer des polluants mutagènes qui peuvent être en quantités
supérieures à ce que l’on trouve dans la fumée de cigarette.

Quand allons-nous réduire les produits laitiers ?

Vous vous rappelez sans doute du slogan publicitaire « les produits laitiers


sont nos amis pour la vie ». Vous l’avez peut-être cru ? Après tout, c’était
un message parfaitement officiel. Laissez-nous alors vous présenter ces
soi-disant « amis ». Les produits laitiers sont :

•  riches en leucine, un acide aminé stimulant la voie pro-inflammatoire,


accélératrice du vieillissement et pro-oncogène mTOR,

•  stimulent la sécrétion d’IGF1, un autre accélérateur du vieillissement et


promoteur de croissance tumorale,

•  augmentent la sécrétion d’insuline, un facteur toujours impliqué dans le


surpoids, un accélérateur du vieillissement et un facteur de croissance
des cancers.

Un très grand nombre d’études ont montré une sévère augmentation


des risques de cancer de la prostate liée à une consommation de produits
laitiers, y compris les yaourts. On fait mieux, comme amis !

L’étude de 142 251 hommes dans la European Prospective Investigation


into Cancer and Nutrition (EPIC) observe, pour chaque 35 g de produits

52
Cancer du sein : ce qu’il faut faire pour réduire les risques

laitiers consommés par jour en plus, que le risque de cancer de la prostate


augmente de 32 %.

Et cela concerne aussi le cancer du sein. Dans une étude américaine, 1893
femmes diagnostiquées à un stade précoce de cancer invasif ont été suivies
sur une durée moyenne de 12 ans. Celles qui ont consommé moins d’une
portion par jour de produit laitier entier ont présenté un risque plus élevé
de 20 % de mortalité. Ce risque est augmenté de près de 49 % lorsque les
femmes ont consommé une portion par jour ou plus.

En réalité, voilà ce qu’il faut dire : la consommation de produits laitiers est


globalement délétère. Et ce d’autant plus que les études prouvent qu’ils
n’ont pas d’impact positif sur l’ostéoporose.

Produits laitiers : par quoi les remplacer ?

Il est très simple de remplacer le lait de vache dans les recettes


par des laits végétaux : laits de soja ou de riz enrichis en cal-
cium, lait d’amandes, de quinoa, de noisette, etc. Plutôt qu’avec
du beurre, cuisinez à l’huile d’olive ou avec des pâtes à tartiner
à l’huile de soja, préférez le soja cuisine à la crème fraîche, les
yaourts de sojas au bifidus aux yaourts au lait de vache ou de
brebis. Côté fromages, si l’on n’est pas intolérant ni à fort risque
ou déjà malade, autant en faire un aliment-plaisir : une lichette
à déguster avec un bon verre de vin rouge !

Nutriments : ces compléments
qui vous font du bien

De nombreuses mesures permettent de réduire les charges toxiques de


l’air qu’on respire, de l’eau qu’on boit, des aliments qu’on mange, des
vêtements que l’on porte, des cosmétiques que l’on applique matin et soir,
et des lieux de transport, de travail, et de loisirs que l’on fréquente. La
première : sortir 15 à 20 minutes pour recharger ses batteries au soleil.
Mais en hiver, puisqu’il n’y a pas assez d’UVB, pensez aux compléments
53
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

de vitamine D, dont la prise doit être augmentée et durer plus longtemps


en fonction de l’âge.

La prise de compléments minéro-vitaminiques est également recommandée


afin d’apporter les quantités optimales que l’alimentation variée ne suffit
pas à fournir. Attention ! Ceux-ci ne doivent jamais contenir de fer, de
cuivre ou de manganèse. Pensez aussi aux compléments contenant des
protecteurs comme la N-acétyl cystéine et la glutamine (Multidyn Senior
– Bionutrics/Metagenics), mais aussi du magnésium (D Stress Booster en
sticks ou D Stress en comprimés), et éventuellement des polyphénols si
les apports sont insuffisants, notamment en cas d’inflammation (Antiox
F4 en comprimés ou Flavodyn en poudre).

Médicaments = polluants !

Le paracétamol est un antalgique efficace, mais il fait chuter le détoxifiant


principal du foie, le glutathion. Il vulnérabilise donc puissamment votre
organisme à tous les polluants. Si l’on ne peut pas s’en passer, il faut
prendre un peu de vitamine C et de N-acétylcystéine. N’oubliez jamais
que les médicaments sont des xénobiotiques (molécules étrangères) qui se
comportent comme des polluants.

S’investir dans l’optimisation de ses choix nutritionnels, la pratique


d’activités physiques dans le quotidien, la gestion du stress, la détoxification,
l’utilisation de compléments alimentaires, et éviter au maximum les toxiques
permet de limiter la prise de nombreux médicaments non indispensables.

Limiter au maximum
votre exposition aux ondes

Radiographies, mammographies, scanners : leur prescription et fréquence


doit être justifiée, et ils devraient être systématiquement – surtout les scanners
54
Cancer du sein : ce qu’il faut faire pour réduire les risques

– associés à la prise d’un complexe radioprotecteur et/ou de réparation de


l’ADN (Physiomance Détox/Physiomance DNAir – Térascience).

Quant au téléphone portable, ce qui réduit leur nocivité est de ne pas


les coller à l’oreille, d’utiliser une oreillette et d’éviter d’appeler dans les
transports où les rayonnements sont amplifiés. Voici quelques réflexes
simples et faciles que vous pouvez déjà commencer à mettre en place.
Après ce tour d’horizon des déclencheurs qui favorisent la survenue des
cancers, découvrons en détails les outils qui nous donnent les meilleures
chances d’éviter leur apparition. Nous verrons quelles habitudes mettre
en place pour permettre à notre corps de détruire par ses propres défenses
les cellules cancéreuses.
Le dépistage
On a tous en tête des cas autour de nous : de plus en plus de très jeunes femmes
sont aujourd’hui touchées par le cancer du sein. Pour elles, le cancer est souvent
encore plus rapide et plus agressif que pour les femmes d’âge plus avancé. Hélas,
le dépistage n’est pas encore vraiment organisé pour ces jeunes femmes. Avant
même que le diagnostic ne soit clairement posé, c’est donc souvent un parcours
difficile qui les attend. De la même manière, une autre partie de la population
est un peu oubliée. Ce n’est pas parce que nous n’êtes plus toute jeune que vous
êtes pour autant passée entre les mailles du filet. Il ne faut jamais se réjouir trop
vite. Ne l’oubliez pas : 20 à 25% des cancers du sein touchent les femmes après
75 ans37. Il ne faut donc jamais relâcher la surveillance.

Plus tôt ils sont mis en place, plus les traitements sont efficaces, ce qui plaide pour
un dépistage précoce. Mais des controverses existent, notamment dans le cas des
cancers du sein, où le bénéfice d’un dépistage intensif est régulièrement critiqué.

Dépasser les ratés de notre système de dépistage

C’est un véritable problème aujourd’hui. En France, le programme national


de dépistage systématique38 ne concerne que les femmes âgées de 50 à 74 ans

37.  Chiffres de la Fondation Bergonié, Bordeaux, 2014.


38.  6 à 7% des cancers détectés dans le cadre du programme de dépistage avec
mammographie et double lecture sont identifiés lors de cette seconde lecture.

57
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

(seule la moitié des femmes concernées se font réellement dépister). Or on


voit bien ici la nécessité d’une prise en charge chez les femmes plus jeunes, et
chez les plus âgées. Cette prise en charge doit donc être assurée par le gyné-
cologue, ou, s’il n’y en a pas, par le médecin généraliste. On le sait, rares sont
les généralistes qui palpent régulièrement les seins de leurs patientes. Mais
tôt ou tard, ils vont devoir s’y mettre car les gynécologues sont une espèce
en voie de disparition39. Bientôt, ce seront ainsi surtout les médecins généra-
listes et les sages-femmes qui pourront faire ce suivi capital pour les femmes.
L’autre vrai problème de notre système de dépistage, c’est que si la mammo-
graphie est normale, l’échographie mammaire n’est pas pratiquée dans le
cadre du dépistage national. On sait pourtant que 10 à 15 % des cancers du
sein (lobulaires) ne se voient pas à la mammographie, car ce sont des cancers
radiotransparents. Seule une échographie du sein permet de les détecter. Ce
qui est terrible, c’est qu’après ce dépistage infructueux, des femmes atteintes
d’authentiques cancers repartent chez elles rassurées pour de bon40 … Là, on
voit que notre système de dépistage est réellement contreproductif.

L’auto-palpation

Au début de la maladie, le cancer du sein est souvent invisible, aucun


signe ni symptôme n’étant apparent. Ce n’est que quand la tumeur a grossi
qu’il est possible de la repérer à l’œil nu ou au toucher. Les symptômes
suivants sont les plus fréquents, mais ils ne sont pas forcément provoqués
par un cancer du sein. Néanmoins, si vous repérez un de ces signes, il est
important de prendre rendez-vous chez le médecin le plus tôt possible.
•  Une boule dans un sein : c’est le signe le plus courant. Elle n’est
généralement pas douloureuse mais souvent dure. Elle est irrégulière au
toucher mais vous la sentez toujours au même endroit dans votre sein.
•  Des ganglions durs sous le bras : indolores, ils sont parfois le signe de la
propagation d’un cancer du sein.
•  Des changements de la peau du sein : rougeur, œdème, peau d’orange

39.  L’âge moyen des gynécologues français est de 58 ans.


40.  Nous dénonçons cette ineptie depuis des années, non sans difficultés relationnelles
avec certains radiologues

58
Le dépistage

•  Des changements du mamelon ou de l’aréole : changement de couleur,


suintement, écoulements spontanés, rétraction (le mamelon se tourne
vers l’intérieur)
•  Changement de taille ou de forme du sein

Il est très facile de pratiquer une auto-palpation ou un auto-examen des


seins tous les mois, après les règles. Mettez-vous debout face à un miroir
et vérifiez qu’il n’y a pas d’anomalie. Levez votre bras droit et palpez votre
sein avec vos doigts de la main gauche. Faites de petits cercles. N’oubliez
pas de vérifier aussi toute la zone ente votre sein et votre aisselle. Enfin,
inspectez votre mamelon et pressez-le doucement pour vérifier qu’aucun
écoulement ne se produit.

Si vous constatez un des symptômes précédents, contactez votre médecin.

D’autres symptômes, plus tardifs, peuvent apparaître à un stade plus avancé


de la maladie : douleurs osseuses, nausées, perte d’appétit, de poids, jaunisse,
essoufflement, toux, maux de tête, vision double, faiblesse musculaire.

Une fois par mois, Examinez le sein Massez avec le bout des doigts
2-3 jours après les règles et l'aisselle le bras levé pour de l'huile de massage
ou du gel douche...

De haut en bas De l'intérieur vers l'extérieur En cercle

Examinez les seins dans le miroir Des changements de couleur la déformation des mamelons,
à la recherche de bosses ou de peau ou de texture un changement de couleur
d'une rétraction cutanée ou la présence d'un écoulement

59
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Les examens cliniques

L’auto-palpation est la première forme de dépistage, mais elle ne suffit


pas. Une palpation clinique par un médecin généraliste, un gynécologue
ou une sage-femme est recommandée tous les ans dès 25 ans. D’autres
examens plus poussés peuvent ensuite être réalisés.

Les seins sont posés sur le plateau d’un


appareil radiographique et comprimés
pendant 10 à 15 secondes entre deux
La mammographie
plaques afin d’obtenir une meilleure image.
(de dépistage)
Deux radiographies de chaque sein (une
horizontale et une oblique) sont prises.
C’est assez inconfortable mais très rapide.

Même principe que pour une échographie


de grossesse. Un gel est appliqué sur les
L’échographie seins, puis le radiologue les examine grâce
à la sonde d’échographie pendant 5 à 10
minutes. C’est indolore.

Sous anesthésie locale, un fragment de tissu


de l’anomalie (détectée à la mammographie
ou l’échographie) est prélevé avec une
aiguille traversant la peau. Si l’anomalie
La biopsie
est visible à l’échographie, la biopsie dure
20 à 30 minutes. Si elle n’est visible qu’à la
mammographie, l’examen dure 1 heure.
C’est indolore grâce à l’anesthésie.

60
Le dépistage

Les traitements

Si un cancer du sein vous est diagnostiqué, et en fonction du type de


cancer que vous avez, différents traitements sont possibles. Certains se
combinent.

•  Opération pour enlever la tumeur.


Des ganglions situés sous le bras
sont systématiquement enlevés.
Il y a deux types d’opération :

La chirurgie •  La mammectomie


radicale : ablation totale du sein.

•  La tumorectomie : ablation de la
tumeur et d’une partie des cellules
saines qui l’entourent
Les cellules cancéreuses sont
détruites par radiation. Il y a deux
techniques :
•  La radiothérapie externe : 5 jours
par semaine, un appareil situé
à l’extérieur du corps émet les
La radiothérapie rayons. Aucune hospitalisation
n’est nécessaire.

•  La radiothérapie interne : un


implant émettant des rayons est
temporairement déposé dans le
sein. Quelques jours à l’hôpital
sont nécessaires.

61
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Injections veineuses pour détruire


les cellules cancéreuses. La
La chimiothérapie
chimiothérapie peut être effectuée
avant ou après la chirurgie

Médicaments sous forme de


comprimés ou par injection stoppant
l’action des hormones afin d’éviter
L’hormonothérapie
la multiplication des cellules
cancéreuses. L’hormonothérapie
complète la chirurgie.

Médicaments s’attaquant aux cellules


cancéreuses qui se sont détachées de
La thérapie ciblée
la tumeur initiale. La thérapie ciblée
complète la chirurgie.

Cancer : des protocoles à réinventer

Un traitement plus efficace contre le cancer, c’est possible. Tel est


le credo du Dr Lagarde, oncologue, qui se bat depuis 40 ans pour
faire évoluer notre approche du cancer. Dans l’intérêt du malade, il
milite pour que les oncologues prennent en compte les résultats de
la recherche fondamentale. Un témoignage qui donne le vertige !

Docteur en médecine de l’université de Paris, ancien externe des


hôpitaux, spécialiste en oncologie et chirurgie maxillo-faciale, le
Dr Lagarde a dirigé pendant plus de 10 ans un centre de traite-
ments oncologiques à San Marin avant de prendre sa retraite en
2016. Tout en appliquant la chimiothérapie, il a toujours défendu
la convergence des thérapies conventionnelles et parallèles. Parti-
san de la nutrithérapie depuis 1987, il est l’auteur de nombreux ou-
vrages à succès dédiés au traitement et à la prévention du cancer.

62
Le dépistage

Depuis des décennies, vous vous battez pour que vos confrères
acceptent les découvertes de la recherche fondamentale. Vous dites qu’en
cancérologie les médecins font des erreurs de stratégie dues à un manque
d’informations et une formation « canalisée ». C’est à peine croyable !

Dr Philippe Lagarde : Curieusement, un certain nombre de découvertes


scientifiques sont passées sous silence, car elles remettent en cause toute
la stratégie existante. Sans compter le fait qu’il se passe beaucoup de temps
avant que les données de la recherche fondamentale arrivent chez les
cliniciens !

Prenons l’exemple de la mammographie. Avec mes confrères américains


et anglais, je répète depuis 30 ans que les rayons X ne peuvent pas voir
le tissu épithélial car il est radiotransparent. Or les cancers du sein
sont épithéliaux. La mammographie ne peut donc pas voir les tumeurs
épithéliales de moins d’un centimètre.

Un autre examen utilisé, l’échographie, ne permet pas de visiter tout le


sein, car il y a des zones d’ombre dues à la façon de mobiliser la sonde.
Mais il existe une autre technique d’échographie, l’échographie ductale,
qui utilise une sonde et une technique particulières permettant de détecter
la tumeur à partir de 3 millimètres. On gagne ainsi au moins deux ans
sur le diagnostic. Cette technique est utilisée au Japon, aux États-Unis, en
Suède, en Norvège, mais on la découvre tout juste en France, notamment
grâce au Dr Dominique Amy, à Aix-en-Provence.

Vous dites également qu’il faudrait arrêter de faire des biopsies


car elles favoriseraient le développement des tumeurs…

Dr P.L. : Encore une fois, c’est la recherche qui le démontre. On sait qu’au-
delà d’un millimètre une cellule cancéreuse a besoin de beaucoup de sang
pour se développer. C’est pour cette raison qu’elle oblige l’organisme à
créer de nouveaux vaisseaux autour d’elle, ce que les scientifiques appellent
l’angiogenèse.

Il se passe la même chose quand une blessure appelle une plus grande
quantité de sang pour favoriser la cicatrisation. Or la biopsie n’est rien
d’autre qu’une blessure. Elle favorise un afflux de sang à l’endroit de la
63
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

tumeur, ce qui va donc la nourrir. Elle va du même coup provoquer


l’inflammation. C’est pourquoi il ne faut pratiquer la biopsie que lorsque
c’est vraiment nécessaire, mais pas systématiquement.

Et les exemples ne s’arrêtent pas là. Il est fréquent qu’après une opération
pour ôter une tumeur du sein, on retire un « ganglion sentinelle » dont
l’analyse est censée déterminer si l’on doit faire une chimio. Là encore, la
recherche fondamentale a démontré que c’était inutile.

Pour quelles raisons ?

Dr P.L. : Dans la majorité des cas, les premières cellules métastatiques, celles
qui vont coloniser les organes voisins en formant des cancers « secondaires
», partent des vaisseaux sanguins et non des vaisseaux lymphatiques.
L’examen d’un ganglion lymphatique peut donc être négatif alors que les
cellules cancéreuses sont depuis longtemps passées dans les artères et les
veines. C’est officialisé depuis avril 2011 par la Haute Autorité de santé et
son collège, mais c’est connu depuis longtemps.

Quand on découvre une tumeur qui mesure au moins un centimètre, elle


a déjà largement eu le temps d’envoyer des micro-métastases que l’on ne
voit pas. Déjà en 1974, le Pr Pouillart, directeur de l’institut Curie à Paris,
déclarait : « Ce qui est urgent en cancérologie, ce n’est pas d’intervenir en
chirurgie, mais de traiter les micro-métastases ».

Concrètement, vu les connaissances actuelles, quel serait pour vous le


protocole idéal pour traiter au mieux le cancer ?

Dr P.L. : Les cellules cancéreuses sont des cellules mutantes, capables


d’apprendre plus vite que nous. Elles peuvent devenir résistantes aux
produits de chimiothérapie. C’est pourquoi il est nécessaire d’associer
au moins 3 produits différents dans un protocole pour enrayer le plus
longtemps possible ce phénomène. Mais les laboratoires imposent
souvent d’utiliser un seul produit car ils veulent savoir s’il est efficace ou
non. C’est un scandale !

64
Le dépistage

D’après votre expérience, on ne peut donc pas faire l’économie de la


chimiothérapie ?

Dr P.L. : Malheureusement, parmi toutes les médecines non


conventionnelles que j’ai essayées pendant des années, il n’y a rien qui
puisse se substituer à la chimio. Pour le moment du moins… Malgré tous
ses défauts, je pense qu’il faut l’utiliser, mais différemment.

La recherche a démontré que plus le produit était concentré dans le liquide


qui baigne la cellule cancéreuse, moins il pénétrait dans celle-ci. Plutôt
que de « taper » trop fort, il faut donc chercher la dose minimale efficace.

La durée aussi est importante car lorsque le liquide a pénétré dans la cellule, il
n’est efficace que pendant la division cellulaire qui dure environ 36 heures. En
d’autres termes, une chimio réalisée en dehors de la division cellulaire ne sert
absolument à rien ! Il faut opter pour des chimios continues sur 3 ou 4 jours, avec
des doses adaptées à chaque patient, souvent moins fortes que celles conseillées
par les laboratoires ou le protocole international. C’est beaucoup moins toxique
pour le malade et cela permet au produit d’arriver au bon moment.

Un traitement néo-adjuvant est tout aussi important car faire la chimio


avant l’opération permet de bloquer l’évolution d’éventuelles micro-
métastases. Par exemple, j’ai soigné un footballeur professionnel italien
qui faisait ses chimios et jouait tous les dimanches. Dans ce cas, on fait
presque de la chimio comme on prend de l’aspirine.

Il faudrait pratiquement en faire une avant toute intervention, parce que


l’opération va souvent donner une flambée à la maladie. Je ne dis pas que l’on
guérira à tous les coups, mais le confort du patient est considérablement amélioré.

Pour moi, on ne doit pas opposer les médecines naturelles et


conventionnelles, mais les associer.

Justement, les pratiques naturelles peuvent-elles limiter les effets


toxiques de la chimiothérapie sur l’organisme ?

Dr P.L. : On peut diminuer d’au moins 70 % les effets collatéraux


des thérapies oncologiques. Chaque type de traitement agresse plus
65
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

particulièrement certains organes, mais grâce aux plantes, on peut


considérablement diminuer leurs effets secondaires.

Par exemple, si le foie est agressé par le méthotrexate, il faut prescrire


des protecteurs hépatiques comme le desmodium deux semaines avant le
début de la chimio, à raison de 500 millilitres de tisane par jour. Ainsi, il
n’y a pratiquement aucune répercussion sur les transaminases.

Le cisplatine est un produit qui fait vomir avec une grande toxicité
nerveuse et rénale. 15 jours avant le traitement et jusqu’à son terme, il
faut prendre le complexe B, mais sans la vitamine B12 qui est un facteur
de croissance. Associé à des minéraux comme ceux du plasma de Quinton
et à une décoction de plantes fraiches de vigne rouge et de ginkgo biloba,
on obtient de très bons résultats. La microcirculation irrigue mieux le
système nerveux. Toujours pour le système nerveux, on préconise aussi
du sélénium, de la lécithine de soja et de l’acérola (vitamine C).

L’acérola est également efficace pour soutenir la vessie et les reins, de


même que l’eau, la vitamine A et l’alpha glutathion.

Et l’alimentation ?

Dr P.L. : C’est un sujet qui fait couler beaucoup d’encre. Les grandes lignes,
presque tout le monde les connaît, mais pas grand monde les applique.
Bannir le sucre, restreindre le sel, les produits laitiers, éliminer le café
et la viande rouge, manger bio, même si le bio véritable n’existe plus…
Plus de fibres, donc plus de fruits et légumes. Manger moins. Et pour
les malades sous chimio, jeûner la veille du traitement et boire beaucoup
après le traitement. Quant au régime sans gluten, je ne suis pas contre, il
aide à désintoxiquer l’organisme et soutient le système immunitaire.

En outre, nous savons que certains aliments peuvent aider à bloquer


l’angiogenèse, comme le raisin, les fruits rouges, les myrtilles, les tomates,
le thé vert, le curcuma, les agrumes ou encore l’huile d’olive… la liste est
longue, sans parler de tous ceux que l’on doit encore expérimenter.

66
Le dépistage

Quand pensez-vous qu’on arrivera à éradiquer le cancer ?

Dr P.L. : J’aimerais que les oncologues descendent un peu de leur planète


et se méfient de tout ce que leur racontent les laboratoires. Nous devons
absolument évaluer toutes les données scientifiques apportées par la
recherche. À partir de là, il est évident qu’il faudra obligatoirement changer
les protocoles. Dès lors, je suis persuadé que les résultats s’amélioreront
automatiquement et que les patients supporteront bien mieux leurs
traitements.
Le cancer du sein :
une épreuve à accompagner

Le cancer est un territoire réservé à la médecine conventionnelle.


Cela dit, les médecines complémentaires sont loin d’être inutiles. La
phytothérapie en particulier va permettre, en accompagnement, de
limiter les effets indésirables et d’aider le patient à mieux adhérer
aux traitements. Guérir d’un cancer est une véritable épreuve pour
laquelle toutes les pistes thérapeutiques doivent être explorées.
Dans ce chapitre, nous vous expliquons comment accompagner
la prise en charge conventionnelle du cancer du sein avec des
thérapies naturelles. Attention toutefois, certaines plantes peuvent
avoir des interactions avec les traitements contre le cancer41.

Le chemin qui va du jour au lendemain brutalement transformer une


femme en bonne santé en une femme malade est semé d’embûches. Autant
d’étapes qu’il est possible d’accompagner par des thérapeutiques comme la
phytothérapie et l’homéopathie. Mais attention, il faut le dire clairement,
ces prescriptions viennent en complément des thérapeutiques proposées
et en aucun cas à la place de ces traitements ! Elles sont précieuses car
elles permettent une meilleure gestion des émotions et des événements. Il
faut les considérer comme des outils qui rendent la lente remontée vers la
santé plus supportable au quotidien.

41. Retrouvez la liste détaillée de ces interactions ici : https://www.monreseau-


cancerdusein.com/dossiers/mieux-comprendre/approches-complementaires/
medecines-complementaires/plantes-chimiotherapies-interactions

69
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

L’annonce de la maladie : un choc à encaisser

Au-delà de la maladie elle-même, bien avant les effets parfois très lourds
des traitements, la seule annonce de la survenue d’un cancer du sein génère
déjà un immense stress. Il y a un choc qu’il faut parvenir à surmonter,
une angoisse, une peur profonde qu’il va falloir apprivoiser, maitriser
afin d’apprendre à vivre « avec ». Pour affronter les émotions très vives
qui peuvent survenir à ce moment-là, la phytothérapie antistress est de
grande utilité, d’autant plus si elle est associée à l’homéopathie, très
efficace elle aussi ! Les granules homéopathiques présentent l’avantage
de pouvoir être prises, contrairement à la phytothérapie, selon un
protocole spécifique42 très près d’une anesthésie générale en raison de la
nécessité d’être à jeun depuis la veille minuit. La même ordonnance de
phytothérapie peut être proposée :

•  Avant et après les examens radiologiques : mammographie, échographie,


IRM. On ajoutera en homéopathie, pour limiter l’impact négatif du
rayonnement de la mammographie : X-ray 15CH, 1 dose (petit tube)
immédiatement après la mammographie. En cas de compression
douloureuse du sein et de mauvais vécu émotionnel de cet examen,
ajouter Arnica 5CH et Arnica 30CH, 1 dose de chaque.

•  Pour mieux supporter les biopsies du sein (microbiopsie, macrobiopsie).


En homéopathie :

•  Pour limiter le stress, prendre la veille et une heure et demie avant


2 granules d’Ignatia amara 9CH, Passiflora composé ou Gelsemium
sempervirens 9CH. Puis juste après, une fois 5 granules de Staphysagria
5CH et d’Arnica 5CH, puis 2 granules matin et soir pendant une
semaine de chaque.

•  Pour tenter de limiter l’hypothétique risque de diffusion de cellules


cancéreuses après la biopsie : Asteria rubens 5CH, 2 granules matin et
soir pendant 2 semaines.

42.  Placer les granules sous la langue sans les avaler ou les dissoudre dans un peu d’eau et
humecter sous la langue.

70
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

•  Les jours qui précèdent le repérage, la pose de la chambre implantable


avant chirurgie43 mais il faut cesser le traitement la veille sauf
l’homéopathie.

•  Les jours qui précèdent toute chirurgie, il faut cesser le traitement


la veille sauf l’homéopathie, un protocole d’homéopathie peut être
proposé dès le réveil de l’anesthésie44 .

Les plantes antistress (compatibles avec le cancer


du sein, même au long cours, liste non exhaustive)

Plante médicinale
• TM, 50 à 100 gouttes matin et soir
Aubépine, Crataegus • EPS, 1 cuillerée à café matin et soir
oxyacantha • Infusion sommités fleuries
• Gélules 250 mg, 2 à 3 gélules matin (midi) et soir
• TM, 50 à 100 gouttes dîner et coucher
Ballote, Ballota nigra • Infusion sommités fleuries
• Gélules 130 mg, 2 gélules dîner et coucher
• TM, 50 à 100 gouttes dîner et coucher
Eschscholtzia, • EPS, 1 cuillerée à café dîner et coucher
Eschscholtzia californica • Infusion feuilles et fleurs
• Gélules 250 mg, 2 gélules dîner et coucher
• TM, 50 à 100 gouttes dîner et coucher
Lavande, Lavandula
• Infusion fleurs
officinalis
• Gélules 250 mg, 2 gélules dîner et coucher
• TM, 50 à 100 gouttes dîner et coucher
Lotier, Lotus corniculatus • Infusion fleurs et tiges
• Gélules 250 mg, 2 gélules dîner et coucher

43.  Ne pas oublier, dans tous les cas (biopsie ou repérage), de poser sur la zone concernée
un patch d’anesthésiant local (Emla®) une heure avant, même si une piqûre d’anesthésie
locale est proposée par le radiologue.
44.  Voir l’article de Bérengère Arnal-Morvan, «Traitement phytothérapique en
gynécologie après un cancer du sein», dans la revue La Phytothérapie européenne,
N°56, mai-juin 2010, numéro spécial 13 colloque européen de phyto-aromathérapie,
prévention et traitements associés en oncologie. OU Anticancer du sein, de l’auteur,
Editions Eyrolles 2015.

71
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

• TM, 50 à 100 gouttes matin et soir


Mélisse, • EPS, 1 cuillerée à café matin et soir
Melissa officinalis • Infusion feuilles
• Gélules 200 mg, 2 à 3 gélules matin (midi) et soir
• TM, 50 à 100 gouttes matin et soir
Passiflore, • EPS, 1 cuillerée à café matin et soir
Passiflora incarnata • Infusion parties aériennes
• Gélules 200 mg, 2 à 3 gélules matin et soir
• TM, 50 à 100 gouttes dîner et coucher
Valériane, Valeriana • EPS, 1 cuillerée à café dîner et coucher
officinalis • Décoction rhizomes et racines
• Gélules 250 mg, 2 gélules dîner et coucher
Des spécialités pharmaceutiques associant ces plantes sont disponibles en
pharmacie : Euphytose, Spasmine, Omezelis, Plenesia, Serecalm…

Les remèdes homéopathiques antistress

Remède Prescription
Ignatia amara 9CH Gel-
• 2 granules 3 fois par jour et 5 granules avant tout
semium sempervirens
événement stressant
9CH Passiflora composé
• 2 comprimés à sucer par jour et avant tout
Sédatif PC
événement stressant
• En 15 ou 30CH, 1 dose (petit tube) dès l’annonce
Arnica montana, remède
du diagnostic
homéopathique du choc,
• En 5CH, 5 granules après la micro ou la
du traumatisme physique
macrobiopsie, puis 3 granules matin et soir
comme psychique
pendant une semaine

Cancer : la recette qui pourrait


stopper les métastases

Les métastases constituent le dernier stade de l’oncogenèse (processus


de formation du cancer). Elles sont souvent perçues comme une fatalité.
72
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

Pourtant, des solutions naturelles peuvent contribuer à ralentir leur


formation.

Les découvertes méconnues d’un prix nobel

Otto Heinrich Warburg est un médecin allemand qui sera nommé


pas moins de quarante-sept fois dans sa carrière pour le prix Nobel de
médecine et l’obtiendra en 1931.

Il a notamment travaillé sur les cellules cancéreuses et a posé les bases de


la compréhension des mécanismes essentiels de cette maladie ; bases qui
devraient être transmises à chaque malade du cancer pour l’aider à lutter
dans ce qu’on peut qualifier de « combat d’une vie ».

Otto Warburg savait déjà que toutes les cellules cancéreuses sont des
cellules mutées, anormales, mais il leur a trouvé un important point
commun : alors qu’une cellule saine génère son énergie en utilisant
du pyruvate en présence d’oxygène, une cellule tumorale n’utilise que
le glucose et le transforme en énergie sans avoir besoin d’oxygène. En
l’absence de ce gaz, le glucose fermente en produisant de grandes quantités
d’acide lactique. Ce descriptif fondamental, nommé « effet Warburg » en
hommage à son prolifique découvreur, semble aujourd’hui avoir été
totalement oublié alors qu’il est essentiel.

Lors d’une réunion entre lauréats du prix Nobel en 1966 à Lindau,


Allemagne, Otto Warburg fit part de ses dernières découvertes sur le
sujet et déclara : « La première cause du cancer est le remplacement de
la respiration de l’oxygène des cellules saines par la fermentation du
sucre. » Malheureusement, l’interprétation des travaux de Warburg fut
irrémédiablement pervertie après sa mort, et il faut admettre que lui seul
était capable d’expliquer la véritable profondeur de ses recherches.

Le cancer : provoqué par le sucre et l’acidification ?

Depuis les années 2000, les travaux d’Otto Warburg sont plus populaires
dans les milieux alternatifs que dans les colloques de cancérologie où
73
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

les discussions s’articulent plutôt au- tour des dernières découvertes en


termes de thérapie chimique et irradiante.

Il n’en fallut pas plus pour que des experts autoproclamés, qui n’avaient
en réalité jamais lu la moindre publication scientifique du docteur, crient
haut et fort que le cancer n’avait que deux causes : l’excès de consommation
de sucre et l’excès d’acidité, par carence en minéraux basifiants (calcium,
magnésium, potassium). Après tout, Otto Warburg avait bien affirmé que
la cellule cancéreuse se nourrissait de sucre et qu’elle produisait des acides…

En réalité, le Dr Warburg avait mis au jour ce qui préside à la croissance


des cellules cancéreuses, non ce qui les fait apparaître, comme on le
comprend bien à la lecture de ses travaux. Il démontra d’ailleurs que les
cellules cancéreuses, en se nourrissant de sucre, produisent de l’acide
qui fait chuter progressivement le pH (mesure de l’acidité) des tissus.
À mesure que ce pH chute, la tumeur se sent de plus en plus à l’aise et
prolifère allègrement, au point d’atteindre le stade de la métastase, c’est-à-
dire du cancer généralisé.

Le rôle du sucre dans le cancer est donc très simple : il fait l’effet d’un
booster de croissance. Plus vous mangez de sucre, plus vous stimulez
la croissance des tumeurs. Ainsi, une personne dont certaines cel- lules
deviendraient cancéreuses, par exemple suite à un tabagisme prolongé,
verra son cancer apparaître cliniquement plus rapidement si elle mange
beaucoup de sucre. Mais si son alimentation est plus saine, les cellules
cancéreuses pourront rester sous le contrôle du système immunitaire,
parfois même au point de demeurer silencieuses jusqu’à la mort45.

Alors pourquoi ne pas supprimer le sucre de notre alimentation et guérir


ainsi tous les cancers ?

Supprimer le sucre ? Impossible !

45.  Yan Jiang, Yong Pan, Patrea R.Rhea, Lin Tan, Mihai Gagea Iurascu, Lorenza Cohen,
Abstract 3735: Dietary sugar induces tumorigenesis in mammary gland partially through
12 lipoxygenase pathway. The University of Texas MD Anderson Cancer Center,
Houston, TX. Proceedings: AACR 106th Annual Meeting 2015; April 18-22, 2015;
Philadelphia, PA.

74
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

C’est effectivement cette solution qu’ont retenue certains, trop


enthousiastes. C’était trop vite oublier les travaux du Dr Warburg
ou trop vite les interpréter. Car, malheureusement, même si vous ne
mangez aucun aliment sucré, du sucre circule toujours dans votre sang : il
est présent dans presque tous les aliments, même les plus sains, tels les
légumes ou les fruits.

Dès lors pourquoi ne pas adopter une alimentation tel que le régime
cétogène, dans laquelle on n’ingère plus que des protéines et des
graisses ? Dans ce cas, notre organisme fabrique le sucre à partir des
protéines. Et quand on jeûne ? Dans ce dernier cas, l’organisme récupère
les protéines des muscles et les transforme en glucose. Ainsi donc,
piégé dans son propre fonctionnement, notre corps ne peut s’empêcher
d’alimenter ces cellules qui ne cherchent qu’à le tuer.

Il n’y a donc pas de moyen de priver les cellules cancéreuses du sucre


qui les alimente, si ce n’est par la mort elle-même. Mais tout de même,
les niveaux de sucre sanguin que l’on peut atteindre en mangeant des
aliments sucrés ou riches en glucides rapidement digérés – dits « à index
glycémique élevé » – n’ont rien à voir avec ceux que l’on peut mesurer
lors de la pratique d’un régime cétogène. Et pour cause : plusieurs études
scientifiques ont déjà mis en évidence que la pratique du régime cétogène
permettait d’améliorer nettement la durée de survie de malades du cancer,
y compris dans les cas les plus graves, ceux pour lesquels la médecine avait
baissé les bras sans oser l’avouer46. Il va sans dire que la pratique de ce
régime est un des composants de la recette antimétastases.

Confusion sur le rôle réel de l’acidité

Otto Warburg expose très bien le rôle des différents éléments dans la
prolifération des cellules cancéreuses. Et, outre la question des apports en
glucides qui nourrissent directement les tumeurs, il explique aussi que le
métabolisme de la cellule cancéreuse produit de grandes quantités d’acides,
46.  2. Lv M, Zhu X, Wang H, Wang F, Guan W. Roles of caloric restriction, ketogenic
diet and intermittent fasting during initiation, progression and metastasis of cancer
in animal models: a systematic review and meta-analysis. PLoS One. 2014 Dec
11;9(12):e115147.

75
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

mesurables objectivement par le relevé du pH urinaire au cours de la journée


– ce dernier indiquant de manière assez fidèle le pH des tissus.

Il n’est pas rare qu’en phase terminale du cancer le pH atteigne des


valeurs aussi basses que 4 ou 5. À ce stade les tissus sont gorgés d’acides
et les cellules normales ne sont plus légion, elles sont devenues minorité.
Mais là encore, l’erreur est de croire que c’est l’acidité qui déclenche le
cancer. L’acidité est, en fait, simplement l’environnement idéal pour la
prolifération d’une tumeur et celle-ci fera tout pour le créer autour d’elle.

Différentes équipes de recherche se sont penchées sur cette question.


En injectant des acides dans les tissus de souris cancéreuses, ils ont pu
constater que l’apparition des métastases était nettement accélérée47. À
l’inverse, l’ajout de bicarbonate (un minéral basifiant) à l’alimentation des
souris a pu empêcher l’apparition des métastases. Et dans le cas où ces
dernières étaient déjà là, leur nombre et leur taille étaient réduits48. Dans
leurs travaux, les chercheurs sont très précis : la dose de bicarbonate à partir
de laquelle une efficacité a pu être observée correspond à l’équivalent de
12,5 grammes de bicarbonate de sodium pour un adulte de 70 kilos.

En pratique, l’idéal consiste à effectuer un mélange de bicarbonate


de sodium et de bicarbonate de potassium dans un rapport de 3 pour
1 en faveur du bicarbonate de potassium, soit environ 10 grammes de
bicarbonate de potassium mélangé à 3 grammes de bicarbonate de sodium
par jour. Ce mélange permet de préserver l’équilibre électrolytique
sanguin entre sodium et potassium. Il doit néanmoins toujours être ingéré
progressivement : on commence par une dose journalière de 2 grammes
puis on augmente graduellement au fil des jours.

Attention, néanmoins : les personnes victimes de problèmes cardiaques,


d’hypertension artérielle ou d’un autre problème vasculaire doivent

47.  Rofstad EK, Mathiesen B, Kindem K, Galappathi K. Acidic extracellular pH


promotes experimental metastasis of human melanoma cells in athymic nude mice.
Cancer Res. 2006 Jul 1; 66(13):6699-707.
48.  Ian F. Robey,Brenda K. Baggett, Nathaniel D. Kirkpatrick, Denise J. Roe, Julie
Dosescu, Bonnie F. Sloane, Arig Ibrahim Hashim, David L. Morse, Natarajan
Raghunand, Robert A. Gatenby, Robert J. Gillies. Bicar- bonate Increases Tumor pH and
Inhibits Spontaneous Metastases. Cancer Res. 2009 Mar 15; 69(6): 2260–2268.

76
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

effectuer cette supplémentation avec un suivi médical, ces minéraux


pouvant avoir des effets sur le cœur et les vaisseaux.

Cette stratégie minérale peut être simplement renforcée par l’alimentation.


Dans ce cas, il suffit de pratiquer le régime cétogène en veillant à ce que
la part autorisée de glucides (soit 50 grammes maximum) soit apportée

QU’EST-CE QU’UNE MÉTASTASE ?

Une métastase est une localisation secondaire d’un cancer


principal. Elle est en d’autres termes une « fille » de la tumeur
principale. Les cellules cancéreuses acquièrent avec le temps
la capacité d’envahir les tissus environnants mais aussi dis-
tants. Leur moyen de transport : les vaisseaux sanguins et
lymphatiques. Les cellules cancéreuses y entrent grâce à une
partie dégradée d’un vaisseau sanguin ou via le réseau vascu-
laire de la tumeur qui est anarchique (il présente des failles et
est ainsi très perméable). C’est l’intravasion. Elles vont ensuite
s’installer dans un autre endroit de l’organisme, créant un foyer
secondaire à distance de la tumeur principale.

Un second phénomène, appelé extravasion, y participe égale-


ment. Une fois dans la circulation sanguine, les cellules can-
céreuses peuvent se coincer dans des petits capillaires qui
perfusent les organes. Elles y prolifèrent jusqu’à le rompre et
envahir l’organe à proximité.

Ces cellules cancéreuses nouvellement installées se retrouvent


dans un environnement différent de celui de la tumeur primaire
et forment au début une simple micrométastase invisible. Avec
le temps, les cellules cancéreuses s’adaptent, se recréent un
environnement favorable et, grâce à un processus appelé colo-
nisation, la micrométastase devient métastase.

Les métastases peuvent se développer dans plusieurs organes


en même temps, altérant plusieurs fonctions vitales de l’orga-
nisme, alors que la tumeur primaire n’en altère qu’une.

77
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

par des légumes. Idéalement pauvres en glucides, afin de s’assurer une


part généreuse et par là-même un apport plus important de minéraux
basifiants. Ces légumes peuvent être introduits crus, cuits (idéalement
à basse température), entiers ou mixés, sous forme de jus de légumes
faits maison si vous êtes sensible aux fibres des légumes (certaines
radiothérapies peuvent irriter les voies digestives et nécessitent une
alimentation pauvre en fibres). Mais attention, il ne faut pas y incorporer
de fruits. Vous aurez compris pourquoi ! L’option des jus est en revanche
à éviter si votre transit est très ralenti, si vous êtes amaigri ou dénutri.

Une autre erreur courante est celle qui consiste à vouloir diminuer trop
fortement la consommation de protéines en cas de cancer sous prétexte que
ces dernières sont acidifiantes. Elles le sont effectivement, mais un apport
minimal est aussi indispensable. S’il n’est pas apporté, l’organisme ira puiser
les protéines dans les muscles, un processus efficace mais qui est lui-même
générateur d’acides supplémentaires, dont se délecteront les tumeurs.

Oxygéner les tumeurs !

On ne peut que regretter le manque d’attention vis-à-vis des travaux


du Dr Warburg à notre époque. Chacune des lectures de son travail
apporte une nouvelle pierre dans l’édifice de notre compréhension et il
est probable que si la quintessence en avait été tirée, des milliers de vies
humaines auraient pu être sauvées ou, au moins, prolongées.

Le dernier enseignement de l’effet Warburg est celui de l’hypoxie. Otto


Warburg s’était aperçu qu’il existait une relation directe entre le pH des
tissus et la quantité d’oxygène dans le sang. Un pH élevé (alcalin) indique
une concentration plus élevée en molécules d’oxygène et est favorable
à la vie des cellules saines. Un pH plus faible (acide) indique une faible
concentration en oxygène et est favorable à la croissance des cellules
tumorales. Bien sûr, lutter directement contre l’acidité en ingérant des
minéraux basifiants est une excellente solution, mais pour obtenir une
efficacité maximale, il est important d’agir sur tous les niveaux. Autrement
dit, il faut apporter de l’oxygène.

78
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

Ces informations ne sont pas sans rappeler celles d’un autre visionnaire,
l’ingénieur chimiste René Jacquier, qui mit au point une machine pour
faciliter l’oxygénation des tissus des malades et dont Pierre Lance racontait
l’extraordinaire aventure dans Alternatif Bien-Être N°103 (Le « Bol d’air
Jacquier » disponible actuellement sur le marché n’a plus rien à voir avec
celui qu’avait mis au point René Jacquier, NDLR).

Mais apporter de l’oxygène aux tissus est simple : respirez ! Bien sûr, l’idéal
pour cela consiste à faire du sport mais une simple marche quotidienne
apporte déjà un bénéfice certain. Ajoutez-y des exercices de respiration
profonde pour en accentuer les effets.

Citron et bicarbonate 10 000 fois plus puissants que la


chimio ?

Alors, finalement, que penser des multiples articles consul-


tables sur Internet qui scandent que le citron et le bicarbonate
sont « dix mille fois plus efficaces » que la chimiothérapie ?

Premièrement, il faut savoir que l’effet basifiant du citron reste


très faible par rapport à celui du bicarbonate. Sa consomma-
tion n’est pas absolument nécessaire.

Deuxièmement, la chimiothérapie et l’action du bicarbonate ne


peuvent être comparés. Le rôle et le but de la chimiothérapie
sont d’utiliser des médicaments pour endommager les cellules
cancéreuses afin qu’elles ne puissent se développer et se repro-
duire. Les agents basifiants comme le citron ou le bicarbonate
n’agissent que sur l’environnement direct de la cellule cancé-
reuse, non sur la cellule cancéreuse elle-même. Ils n’engendrent
pas de destruction de cellules cancéreuses mais évitent sim-
plement qu’elles ne génèrent des métastases. Ils créent un en-
vironnement hostile, défavorable, qui freine son expansion.

L’ensemble des enseignements du Dr Warburg permet ainsi de trouver


des armes efficaces face à la prolifération du cancer. Ces méthodes sont en
79
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

plus compatibles avec tous les traitements conventionnels. Mais attention,


ils ne sont pas toujours efficaces. Dans un certain nombre de cas, à la
prévalence mal connue mais faible (1 % ?), des cellules cancéreuses ont
pu muter au point d’échapper à l’effet Warburg, c’est-à-dire qu’elles sont
devenues capables de proliférer sans sucre 5. Et lorsque cela se produit,
leur croissance devient quasiment incontrôlable. Car nous ne devons pas
l’oublier : une cellule cancéreuse est une cellule mutée, ce qui est bon pour
nous peut être mauvais pour elle… Mais pas forcément.

Soigner les complications post-opératoires49

Voici un protocole homéopathique post-opératoire, pour mieux récupérer


après l’anesthésie générale :

•  Arnica montana pour traiter le choc

•  Staphysagria et Graphites pour favoriser la cicatrisation

•  Phosphorus et China pour éviter les hématomes

•  Ipeca pour soigner les nausées

•  Opium pour relancer le transit

La posologie sera de 2 granules en 9CH généralement 3 fois par jour


pendant 1 semaine. Selon le contexte, le médecin est susceptible de
modifier les dilutions des remèdes et de prescrire des souches de terrain
spécifiques de la symptomatologie de la personne.

Après l’annonce de la maladie commencent souvent les séries d’examens,


de consultations, et aussi, malheureusement, les opérations chirurgicales
auxquelles sont soumises certaines patientes. Encore une fois, les plantes
peuvent ici aider à accompagner les éventuels problèmes qui en découlent.

49.  En sus du protocole homéopathique post-opératoire indiqué plus haut.

80
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

La cicatrisation

Pour aider à la cicatrisation localement, appliquer de l’HE pure de lavande


officinale (Lavandula officinalis) trois fois par jour, voire plus souvent. L’HE de
lavande officinale pure ne brûle pas, elle accélère le processus de cicatrisation,
elle est régénératrice cutanée, anti-infectieuse, antalgique, anesthésiante et
anti-inflammatoire. En cas de problème majeur de cicatrisation, faire des
pansements avec du miel de thym (Thymus vulgaris) ou du miel antibactérien
de Manuka (Leptospermum scoparium) jusqu’à amélioration50 .

L’hématome

Pour aider à résorber un hématome51 , de l’Arnica en échelle homéopathique


(Arnica montana), 1 dose de chaque dilution, 5, 7, 9, 15, 30CH, à commencer
au plus vite et à prendre le matin sous la langue, sur 5 jours, dans l’ordre
croissant des dilutions. On peut également appliquer de l’HE pure
d’hélichryse italienne ou immortelle (Helichrysum italicum) 3 fois par jour.
Elle apporte de plus des propriétés antiseptiques et anti-inflammatoires.

Lymphœdème

Pour aider à l’amélioration d’un petit lymphocèle postopératoire


(épanchement de lymphe), faire au moins 2 fois par jour pendant 30
minutes un cataplasme d’argile verte en tube (Argiletz®) suivi d’une
application d’HE d’hélichryse pure.

50.  Il existe des pansements au miel stériles : Pansement au miel antibactérien


Medihoney Apinate
51.  En plus d’Arnica 5CH, 3 granules matin et soir.

81
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Atténuer les effets secondaires


de la chimiothérapie52

L’arsenal thérapeutique contre le cancer

Comme nous l’avons vu, le cancer est caractérisé par une prolifération
anarchique de certains tissus, et les médicaments sont des molécules
destinées à enrayer ce processus en s’attaquant aux cellules en division ;
les traitements contre le cancer sont donc, par nature, toxiques pour tout
l’organisme. C’est cela qui provoque les effets secondaires : perte d’appétit,
nausées, vomissements, diarrhées, lésions buccales, maux de gorge, perte
des poils et des cheveux, problèmes de peau…

Le melphalan et la cyclophosphamide, utilisés en chimiothérapie, sont


par exemple des dérivés directs du gaz moutarde. Bien entendu, il s’agit
de molécules modifiées dans le but d’en diminuer la toxicité générale.
C’est ici tout le travail des chercheurs depuis plus de 60 ans : trouver des
molécules toxiques pour nos cellules, mais pas trop toxiques cependant
pour pouvoir tuer les cellules cancéreuses avant de… nous tuer !

Il existe aujourd’hui de nombreuses familles de médicaments de


chimiothérapie anticancéreuse. À côté des dérivés du gaz moutarde
se trouvent des produits issus de plantes ou d’origine microbienne. S’y
ajoutent de nouvelles thérapies à l’objectif plus ciblé et des traitements
hormonaux, utilisés pour combattre certains cancers des organes sexuels
comme le sein ou la prostate.

La chimiothérapie n’est qu’une étape de la prise en charge des personnes


souffrant de cancer, et elle n’est pas utilisée de manière systématique. Dans
de nombreuses situations, elle intervient en complément d’un traitement
principal qui prend la forme d’une chirurgie ou d’une radiothérapie,
52.  Deux livres d’homéopathies indispensables en complément de la phytothérapie Dr
Jean-Louis Bagot, Cancer et homéopathie, Éditions Unimedica, 2013. Drs Jean-Claude
Karp et François Roux, Traitement de supports homéopathiques en cancérologie,
Éditions CEDH, 2012.
HV = huile végétale – HE = huile essentielle

82
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

visant chacune à éliminer un maximum de tissus malades. Elle peut être


utilisée soit avant ces traitements locaux dans l’espoir d’en faciliter leur
déroulement – il s’agit alors d’une chimiothérapie dite « néo-adjuvante » –
soit après ceux-ci – les médecins parlent alors de chimiothérapie adjuvante
– avec pour objectif de limiter le risque de récidive en détruisant les
cellules cancéreuses qui auraient pu échapper à la première intervention.

La chimiothérapie aide-t-elle les malades atteints de tumeurs solides ?

La chimiothérapie était initialement, réservée au traitement des cancers


du sang ou de la moelle. Dans le cadre de ces maladies, elle a apporté aux
patients une chance de guérison qu’ils n’avaient pas avant son avènement.
Par exemple, la survie à 10 ans des personnes touchées par la maladie
de Hodgkin, un type de lymphome qui se déclare souvent chez de jeunes
gens, dépasse 90 % avec les traitements usuels combinant radiothérapie et
chimiothérapie53. Accepter tous les traitements est donc ici raisonnable
mais il faut néanmoins savoir que les malades sont exposés au risque de
cancer radio-induit 5 à 10 ans plus tard (voir encadré).

Mais l’usage de la chimiothérapie s’est ensuite élargi aux autres types de


cancers impliquant le développement d’une tumeur solide au niveau d’un
organe. Or, pour ce type de cancers, la chimiothérapie semble avoir un
intérêt beaucoup plus « limité ». C’est en tout cas ce qu’ont démontré
des chercheurs en oncologie de Sydney (Australie) qui ont analysé les
données relatives à plus de 70 000 personnes malades en Australie et près
de 155 000 personnes aux États-Unis, entre 1990 et 2004, atteintes de
diverses formes de cancer (22 localisations différentes). Leurs résultats
sont édifiants : les bénéfices de la chimiothérapie dans la survie à 5 ans
ne seraient que de 2,3 % en Australie et 2,1 % aux États-Unis. Une
contribution bien modeste qui a poussé ces auteurs à s’interroger sur le
rapport entre les coûts exorbitants de ces traitements et leur efficacité.
Sur les 22 cancers passés au crible, il n’y a que 3 tumeurs solides pour
lesquelles la chimiothérapie confère un avantage réel (de 10 % seulement

53. Rock DB, Murray KJ, Schultz CJ, et al. Stage I and II Hodgkin’s disease in the
pediatric population: Long-term follow-up of patients staged predominantly clinically.
Am J Clin Oncol. 1996;19:174–178

83
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

néanmoins) : le cancer des testicules, le cancer des ovaires et le cancer du


col de l’utérus54.55

Dans leurs conclusions, les chercheurs écrivent la chose suivante :


« L’impact minimal [des traitements de chimiothérapie] sur les chances de survie,
pour les cancers les plus communs, contraste avec la perception des malades qui
pensent recevoir un traitement qui va augmenter significativement leurs chances
de guérir. Ce décalage s’explique en partie par le fait que les résultats des études
scientifiques sont présentés sous forme de “réduction de risque” [de voir la tumeur
grossir] plutôt que sous forme d’un réel bénéfice en termes de survie, mais aussi
en exagérant artificiellement les taux de réponses en incluant dans les résultats
les personnes dont le cancer est “stable”. Le meilleur exemple de cette exagération
est la chimiothérapie du cancer du sein : en Australie en 1998, 4 638 femmes sur
10 661 malades ont reçu une chimiothérapie mais seulement 164 en ont tiré un
mince bénéfice. Il n’y a par ailleurs aucune preuve scientifique que les nouveaux
et plus coûteux médicaments de chimiothérapie soient plus efficaces que ceux déjà
utilisés dans les années 70. » Il faut ici lire entre les lignes : si les médicaments
réduisent bien la taille des tumeurs mais qu’ils n’offrent pas de bénéfice
en termes d’années de survie, c’est parce que ce sont les effets secondaires
des traitements qui finissent par tuer plutôt que la tumeur elle-même.
Enfin, les travaux des chercheurs australiens montrent également autre
chose : les bénéfices de la chimiothérapie sont certes très discutables, mais
pas ceux de la chirurgie ni de la radiothérapie. Dans ces deux cas, il y a
une réduction de la taille de la tumeur qui s’accompagne souvent d’une
augmentation des chances de survie quelques années plus tard.

Certains travaux sont même plus inquiétants. Début juillet, des chercheurs
de l’université Albert Einstein (New York, États-Unis) ont découvert qu’en
cas de cancer du sein, un traitement de chimiothérapie avec une molécule
de référence (le paclitaxel) pouvait diminuer la taille des tumeurs dans
un premier temps mais accélérer leur retour dans un deuxième temps,
tout en les rendant plus résistantes. De plus, le paclitaxel fragiliserait les

54. Morgan G, Ward R, Barton M. The contribution of cytotoxic chemotherapy to


5-year survival in adult malignancies. Clin Oncol (R Coll Radiol). 2004 Dec;16(8):549-60
55. Lamia Boulaâmane et al. Hodgkin’s disease and secondary colon cancer: report of a
case. Pan Afr Med J. 2011; 9: 25

84
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

vaisseaux sanguins et faciliterait ainsi les métastases du cancer dans tout


l’organisme…56

Cet effet secondaire qui apparaît 5  à 10  ans après les


traitements

L’apparition d’un cancer secondaire est une des complications


redoutées liées aux traitements d’un premier cancer. Les rayons
ionisants des radiothérapies et les médicaments de chimiothé-
rapie ont en effet un pouvoir mutagène qui peut expliquer l’ap-
parition d’un nouveau cancer.

Les cancers secondaires liés au traitement par chimiothérapie


prennent souvent la forme de leucémies qui apparaissent en gé-
néral après une période de 4 à 5 ans ; les lymphomes non hodg-
kiniens et les tumeurs solides touchant notamment le sein, la
thyroïde, l’estomac ou l’intestin, sont associés aux traitements
par radiothérapie. L’incidence de ces cancers secondaires est
certainement sous-estimée, d’une part parce que de nombreux
patients ont une durée de vie courte après leur premier cancer
et d’autre part en raison d’un suivi des patients qui se limite la
plupart du temps à une période trop courte pour constater leur
apparition4.

Comme on le voit, les traitements de chimiothérapie peuvent provoquer


des effets secondaires terribles. C’est pourquoi il peut être extrêmement
bénéfique d’accompagner ces traitements par des méthodes naturelles
pour tenter de limiter au maximum ces effets délétères, améliorer sa
qualité de vie et peut-être ses chances de survie.

56. Karagiannis GS, Pastoriza JM, Wang Y, Harney AS, Entenberg D, Pignatelli
J, Sharma VP, Xue EA, Cheng E, D’Alfonso TM, Jones JG, Anampa J, Rohan TE,
Sparano JA, Condeelis JS, Oktay MH. Neoadjuvant chemotherapy induces breast cancer
metastasis through a TMEM-mediated mechanism. Sci Transl Med. 2017 Jul 5;9(397).
pii: eaan0026

85
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Dans le cancer du sein, la chimiothérapie est le traitement qui perturbe


le plus notre équilibre corporel. Les effets secondaires sont nombreux et
parfois très gênants voire inquiétants. Pour contrer les nausées, les aphtes,
les maux de ventre ou les saignements, voici une série de protocoles de
phytothérapie et d’homéopathie efficaces.

Les nausées

Le desmodium est aussi un antinauséeux, mais c’est le gingembre


(Zingiber officinalis) qui est la plante référente pour cette indication. On
peut le conseiller cru, cuit, confit, en poudre (2 gélules de 250 mg matin
et soir) ou en tisane : infusion longue de gingembre frais râpé, seul ou
accompagné de feuilles de menthe poivrée (Mentha Piperita).

L’HE de cette même menthe, tout comme celle du citron (Citrus limonum),
peuvent inhalées plusieurs fois par jour pour cette indication. Une tisane
contre les nausées : en infusion, 2 cuillerée à soupe pour ½ litre d’eau, porter
l’eau à ébullition, verser l’eau bouillante sur les plantes, couvrir. Verveine
odorante feuilles 200 g (Aloysia citrodora), basilic feuilles 150 g (Ocimum
basilicum), mélisse feuilles 150 g (Melissa officinalis), boire chaud, froid ou
avec des glaçons.

La réponse homéo

Nux vomica 5CH, Ipeca 5CH, 2 granules de chaque 3 à 5 fois par


jour, ajouter Cocculus indicus 5CH si la vue et l’odeur des aliments
provoquent la nausée, Arsenicum album 9CH en cas de diarrhée et
vomissements associés, même posologie pour les deux.
• Préparation : 3 tubes à 9CH de
• Ipeca
• Nux vomica
• Gelsemium China
• Sepia

6 granules matin, midi et soir sous la langue et aussi souvent


que nécessaire quand les nausées se manifestent.

86
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

La phytothérapie peut aussi permettre des drainages et/ou la protection


hépatique et biliaire.

Plante médicinale Posologie


Fumeterre officinale • Oddibil®, 2 à 3 comprimés matin et soir,
Fumaria officinalis 1 semaine
• Chophytol®, 2 à 3 comprimés matin et soir,
Artichaut Cynara scolymus 1 semaine, Hepanéphrol®, 1 ampoule matin,
midi et soir, 1 semaine
Chardon-Marie Silybum • Legalon®, 2 à 3 comprimés matin et soir,
marianum 1 semaine
Aubier de tilleul Tilia
• Vibtil®, 4 comprimés matin et soir, 1 semaine
cordata
Chrysanthelle
• Fitolisat Chrysanthellum,
Chrysanthellum • 1 à 2 gélules matin, midi et soir
americanum

La protection du foie

Il est bien évident qu’il ne faut pas proposer de plantes en teintures-mères,


du fait de la forte teneur en alcool.
Plantes hépatoprotectrices
Plante médicinale •  Posologie
•  EPS, 1 cuillerée à café matin et soir
Desmodium •  Décoction tige feuillée, 8 à 10 g/j, forme
(Desmodium adscendens) 2 traditionnelle
•  Forme liquide concentrée 1 cuillerée à
café matin et soir
Desmodium toujours en première intention associé ou non à ces
autres plantes qui peuvent prendre le relais après la chimiothérapie

Certains cancérologues ne souhaitent pas l’association taxol ou


taxotère et desmodium, arguant d’une interaction possible

87
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

•  EPS, 1 cuillerée à café matin et soir


Artichaut
•  Décoction feuilles
(Cynara scolymus)
•  2 gélules 200 mg matin et soir
•  Infusion de fruits broyés
Chardon-Marie
•  2 gélules 200 mg matin et soir
(Sylibum marianum)
•  140 mg de silymarine, 3 fois par jour
Chrysanthelle •  Infusion plante entière
(Chrysanthellum indicum) •  2 gélules 200 mg matin et soir
•  EPS, 1 cuillerée à café matin et soir
•  2 gélules de 300 mg de curcumine
Curcuma (+ pipérine du poivre noir, Piper nigrum
(Curcuma longa)3 + gingembre Zingiber officinalis)
•  2 cuillerée à soupe de poudre de
curcuma
Romarin officinal •  Infusion feuilles
(Rosmarinus officinalis) •  1 à 2 gélules 170 mg matin et soir
Schisandra •  Infusion longue de graines (baies)
(Schisandra sinensis) •  1 à 2 gélules 290 mg matin et soir

La réponse homéo

En homéopathie : Nux vomica composé, Chelidonium compo-


sé, 2 granules 3 fois par jour, pendant 1 semaine.

La protection de la flore intestinale

Prébiotiques, probiotiques, chlorophylle magné- sienne, L-glutamine


aident à réparer et protéger la muqueuse et la flore intestinales le temps de
la chimiothérapie et pourront être poursuivis de longs mois. Il convient
de rappeler que 70 % des cellules de l’immunité se trouvent au niveau des
plaques de Peyer de l’intestin. Il est donc primordial de se soucier de la
santé intestinale.
88
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

Le pollen frais décongelé de ciste (Cistus ladaniferus) est rééquilibrant et


protecteur de la muqueuse et de la flore intestinale (1 cuillerée à soupe le
matin dans une compote).

L’argile est aussi bénéfique : mettre 1 cuillerée à café d’argile blanche


le soir dans un verre d’eau, laisser reposer la nuit, boire le surnageant
le lendemain matin. Des plantes comme la mauve (Malva sylvestris),
feuille et fleurs en infusion, ou guimauve (Althaea officinalis), racine en
décoction, toutes deux riches en mucilage, ont une action émolliente,
anti-inflammatoire et adoucissante sur toutes les muqueuses digestives.
Elles sont préparées en tisanes à boire et à utiliser en bains de bouche en
cas d’inflammation de la cavité buccale, de la gorge…

Le microbiote du sein

Si l’idée que notre tube digestif ou notre peau abritent une grande
variété de petits organismes avec lesquels nous vivons en sym-
biose nous est familière, leur présence dans certains organes est
plus inattendue. Les seins possèdent ainsi eux aussi leur propre
microbiote, et des chercheurs se sont demandé si cette commu-
nauté était bouleversée en cas de cancer. Ils ont pour cela étudié
les microbes présents dans les tissus mammaires prélevés au
cours de l’opération destinée à éliminer la tumeur chez 57 femmes
malades, et les ont comparés à ceux provenant de tissus sains,
obtenus chez 21 femmes ayant eu recours à une chirurgie esthé-
tique. Ils ont ainsi noté des différences au niveau d’un groupe de
bactéries, les méthylobacterium, bien plus rares dans les seins af-
fectés par un processus cancéreux. Ces microbes sont capables
de produire des hormones végétales comme l’auxine ou les
cytokinines, aux propriétés anticancéreuses avérées. Des études
antérieures avaient montré une raréfaction des lactobacilles dans
les tissus mammaires malades, connus pour moduler le système
immunitaire et atténuer les phénomènes inflammatoires. Autant
de constats qui pourraient déboucher à terme sur l’usage de pro-
biotiques pour aider à lutter contre la maladie1.

1. Hannah Wang et al. Breast tissue, oral and urinary microbiomes in breast cancer.
Oncotarget. 2017; 8:88122-88138

89
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Le soutien de l’immunité

Des plantes comme l’échinacée (Echinacea angustifolia), la griffe de chat


(Uncaria tomentosa), ou des champignons comme le reishi (Ganoderma
lucidum), le maïtaké (Grifola frondosa) et le shiitaké (Lentinus edodes)
peuvent être proposés dès l’annonce de la maladie et prolongés jusqu’à
la fin des traitements lourds de chimiothérapie et de radiothérapie, puis
feront l’objet de cures régulières.

En homéopathie : Thymuline 9CH, 3 granules le matin le temps des traitements.

Stimuler les globules rouges, blancs, plaquettes

Une autre plante africaine, le gnidia (Gnidia kraussiana), en teinture


déterpénée agit au niveau de la moelle osseuse en accélérant la maturation
des globules blancs. La chute des globules blancs sera moindre après la
chimiothérapie. Il est conseillé de prendre 60 gouttes matin et soir les 10
jours qui précèdent la chimiothérapie.

Le gingko (Gingko biloba) sous forme d’EPS (1 cuillerée à café matin et soir
en continu) stimule les cellules souches sanguines au niveau de la moelle
osseuse qui produisent les globules rouges et blancs et les plaquettes.
Il provoque aussi une action de régulation de la micro-agglutination
plaquettaire.

La propolis stimule l’immunité, diminue la fatigue et soutient, elle aussi,


la lignée des globules rouges et blancs et des plaquettes. On la commence
10 jours avant la première chimiothérapie et on la prend le temps des
chimiothérapies jusqu’à 1 mois après la dernière injection.

Garder le moral pendant un traitement de chimiothérapie

On le sait, la survenue d’une telle maladie est aussi une épreuve pour
l’esprit. Il n’est pas toujours facile de garder le moral, de lutter contre la
fatigue, de ne pas se laisser gagner par la dépression. C’est pourquoi il est
capital de protéger notre mental pendant ces mois très anxiogènes.
90
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

Lutter contre la fatigue

Une infusion de thym (Thymus vulgaris) et de romarin (Rosmarinus


officinalis), 1 cuillerée à café du mélange des feuilles pour ½ litre d’eau à
boire dans la matinée, 1 jour sur 2 en alternance avec :

•  Une décoction des fruits de cynorrhodon (Rosa canina), 1½ cuillerée à


soupe pour ½ litre d’eau. OU

•  Une décoction d’écorce de cannelier de chine (Cinnamomum aromaticum),


de racines de gentiane jaune (Gentiana Lutea) et racines de guimauve
(Althaea officinalis), 3 cuillerée à soupe rases du mélange pour 1 litre d’eau
froide, porter doucement à ébullition, puis couper le feu et laisser reposer
20 minutes, filtrer et boire 1 tasse 4 fois par jour entre 8h et 17h.

Alterner avec une infusion de feuilles d’ortie dioique (Urtica dioica),


de tiges stériles de prêle (Equisetum arvense), de fruits d’églantier (Rosa
canina) et de fleurs de karkadé (Hibiscus sabdariffa), 4 cuillerée à soupe du
mélange pour 1 litre, boire 1 tasse 4 fois par jour entre 8h et 17h.

L’HE de litsée citronnée (Litsea citrata), tonique et calmante, en diffusion


atmosphérique avec de l’HE de lemon grass (Cymbopogon flexuosus), pour
ses vertus calmantes et spasmolytiques, ou l’HE de romarin officinal
(Rosmarinus officinalis cineoliferum) à 1,8 cinéole à inhaler contre la fatigue
physique, l’HE de pin sylvestre (Pinus sylvestris) contre la fatigue psychique,
en alternance, 3 à 4 fois par jour.

La réponse homéo

• A rnica montana 9CH pour une fatigue physique générale


avec courbatures
• China rubra 5CH pour une fatigue liée à des vomissements,
transpiration, diarrhées, hémorragies
• Gelsemium 9CH, fatigue par fièvre importante
• Baryta carbonica 9CH, fatigue par inhibition physique et
psychique

91
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Pour soigner les autres maux causés par la chimio

Aphtes

Tamponner les aphtes avec de l’HE de sauge sclarée (Salvia sclarea), 3 à


4 fois par jour en alternance avec de la TM (teinture-mère) de calendula
(Calendula officinalis) et de phytolacca (Phytolacca decandra). Sucer des
cachous et les coller avec la langue sur les aphtes 3 à 4 fois par jour. Le
Pyralvex en pharmacie permet une application locale 3 à 4 fois par jour,
il contient de la rhubarbe et de l’aspirine. Faire une infusion de feuilles et
de fleurs de mauve (Malva sylvestris) et l’employer en bain de bouche (3 à
4 fois par jour) à alterner avec du gel pur d’aloe vera

La réponse homéo

• Borax 5CH, 3 granules 3 fois par jour.


• Si fissuré, sensible, saignotant, ajouter Nitricum acidum
5CH 3 granules 3 fois par jour.
• Si brûlure, ajouter Arsenicum album 9CH, 3 granules 3 fois
par jour.

Epistaxis (saignements de nez)

Préparer une décoction pendant 2 minutes de feuilles de ronce (Rubus


fructicosus), de fraise (Fragaria vesca), d’alchemille (Alchemilla vulgaris), 2
cuillerée à soupe du mélange pour ½ litre d’eau, filtrer surtout, mettre dans
un pulvérisateur nasal, 3 fois par jour en période de saignement puis tous
les 2 ou 3 jours dès guérison, le temps de la chimiothérapie en prévention
des récidives, pulvériser suffisamment pour que cela coule dans la gorge
puis comprimer l’aile du nez. Dès que tout est sec, tout doucement passer
dans les narines avec un coton tige de l’HE pure d’hélichryse italienne
(Helichrysum italicum) en alternance avec de l’HE de cyste ladanifère (Cistus
ladaniferus), puis de la pommade Homeoplasmine, 3 fois par jour au début,
puis préventivement le soir au coucher, en tapisser l’intérieur des narines.

92
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

La réponse homéo

Prendre une dose de Phosphorus 9CH le plus rapidement pos-


sible puis 2 granules toutes les 5 minutes d’Arnica montana
5CH, China rubra 5CH, Millefolium 5CH, Melilotus 5CH jusqu’à
cessation.

Gingivorragies (saignements de gencives)

Piascledine, qui n’est pas contre-indiqué dans le cancer du sein, à dose


plus importante que préconisée, soit 3 capsules par jour le temps de la
chimiothérapie, soit en prévention soit dès l’apparition des saignements
de gencives.

Préparer une décoction pendant 2 minutes de feuilles de ronce (Rubus


fructicosus), de fraise (Fragaria vesca), d’alchemille (Alchemilla vulgaris), 2
cuillerée à soupe du mélange pour ½ litre d’eau, filtrer surtout, faire des
bains de bouche et gargarismes 3 à 4 fois par jour. Friction sur les gencives
avec de la teinture de safran (Crocus sativus), 3 à 4 fois par jour. Faire des
bains de bouche au lever, après les 3 repas, au coucher avec TM (teinture-
mère) de calendula (Calendula officinalis), de phytolacca (Phytolacca
decandra), et d’alchémille (Alchemilla vulgaris), 15 gouttes de chaque dans
un verre d’eau.

La réponse homéo

Prendre 2 granules 3 fois par jour de China rubra 5CH et Phos-


phorus 5CH, ajouter en cas de mauvaise haleine Mercurius
corrosivus 5CH, même posologie. » CONSTIPATION Faire une
infusion de feuilles et de fleurs de mauve (Malva sylvestris), 2
cuillerée à soupe dans ½ litre d’eau, boire toute la journée, si
insuffisant 3 cuillerée à soupe dans la même quantité. La ré-
ponse homéo Opium 9CH, 2 granules 3 fois par jour, Nux vomi-
ca 5CH, 2 granules 3 fois par jour.

93
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Diarrhée

Faire bouillir 2 minutes et infuser 10 minutes les parties aériennes de


salicaire (Lythrum salicaria), de verge d’or (Solidago virga-aurea), de ronce
(Rubus fructicosus), 4 cuillerée à soupe dans 1 litre d’eau, boire 4 à 6 tasses
par jour, et ajouter une pincée de sel et de bicarbonate dans chaque tasse.

Mettre une cuillerée à café d’argile blanche le soir dans un verre d’eau,
laisser reposer la nuit, boire le surnageant le lendemain matin.

La réponse homéo

Opium 9CH, 2 granules 3 fois par jour, Nux vomica 5CH, 2 gra-
nules 3 fois par jour.

Parvenir à se détendre

Boire 4 tasses par jour d’une tisane faite avec 1 litre d’eau bouillante
dans lequel on laisse infuser 10 minutes avant de filtrer : 1 cuillerée
à soupe de fleurs de lavande, 1 cuillerée à soupe de feuilles de mélisse,
1 cuillerée à soupe de fleurs de camomille romaine, 1 cuillerée à soupe
de sommités fleuries de marjolaine dans 1 litre d’eau bouillante, laisser
infuser 10 minutes, filtrer, boire 4 tasses par jour. Ajouter dans la tasse
1 cuillerée à café d’eau de fleur d’oranger et un peu de miel de lavande, si
vous souhaitez sucrer la tisane.

Recette d’aromathérapie anti-stress : Masser le plexus solaire, trois fois


par jour dans le sens des aiguilles d’une montre avec 60 ml d’HV de noyau
d’abricot (Prunus armeniaca) dans laquelle on ajoute un mélange de 4
gouttes d’HE de petitgrain bigarade (Citrus aurantium (fe)) et d’orange douce
(Citrus sinensis), 2 gouttes d’HE de géranimum rosa Bourbon (Pelargonium
asperum cv Bourbon) et de verveine citronnée (Lippia citriodora).

94
Le cancer du sein : une épreuve à accompagner

La réponse homéo

La formule magique qui n’est plus remboursée

Préparation : 2 à 5 tubes de
• Cortex cérébral, ADN ââ 4CH
• Ignatia, Gelsemium ââ 15CH
• Arnica, ARN ââ 30CH

Prendre tous les jours 3 granules matin, midi et soir sous la


langue et 10 granules à la demande quand l’anxiété ou le trac
se manifestent.

Chasser la dépression

Attention, par précaution il ne faut pas prendre de millepertuis pendant


les chimiothérapies car cette plante peut avoir une interaction avec les
traitements. En revanche, le millepertuis est bienvenu en amont et en
aval d’un traitement de chimiothérapie (un mois avant et un mois après).
En infusion, mélisse feuilles, aubépine sommités fleuries, marjolaine
sommités fleuries, 3 cuillerée à soupe pour 1 litre d’eau, boire 4 à 6 tasses
par jour. Inhaler de l’HE de basilic à linalol (basilic européen) 3 à 4 fois par
jour, alterner avec l’HE de mandarine (Citrus reticulata) ou d’orange douce.
Sinon les diffuser dans la pièce de repos.

La réponse homéo

Il vaut mieux consulter un homéopathe pour trouver la souche


spécifique au terrain de chacune : est-ce une dépression réac-
tionnelle ou l’accentuation d’un état dépressif antérieur ? Igna-
tia en 9CH ou 15CH souvent d’une grande aide, 2 granules 3
fois par jour, mais d’autres souches sont à rechercher.

95
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

ATTENTION AU JUS DE PAMPLEMOUSSE !

Le jus de pamplemousse peut perturber le métabolisme de


certains médicaments. Il en augmente l’absorption intestinale,
risque de produire un surdosage du médicament concerné et
de majorer la fréquence et la gravité de ses effets secondaires.
Cela concerne surtout les médicaments immunodépresseurs
et anticholestérol, mais aussi le Taxotère®, médicament de
chimiothérapie du cancer du sein. Il vaut donc mieux par pré-
caution éviter d’en consommer pendant les chimiothérapies.
 « Ne négligeons aucune chance
d’aller mieux »

Affamer le cancer

Gourmand, le cancer ? C’est la thèse des tenants de l’origine métabolique


de cette maladie. Parmi eux, le Dr Laurent Schwartz, médecin oncologue
et auteur de Cancer, un traitement simple et non toxique. Le cancer,
explique-t-il, serait dû à un problème de combustion du sucre.

Vous faites partie d’un courant d’oncologues qui remettent en


question la piste génétique du cancer. Pourquoi ?

Dr Laurent Schwartz : Le monde du cancer est en mouvement. Les


hypothèses sur lesquelles la recherche s’est basée sont aujourd’hui remises
en question : le rôle du génome est important, mais moins que beaucoup
ne l’ont cru. Seuls 3 % des cancers du sein, 2 % des tumeurs cérébrales et
1 % des cancers de la prostate sont héréditaires. Un gène anormal présent
dans le génome peut transmettre cette maladie. Mais dans la majorité des
cas, le rôle de l’hérédité n’est pas crucial. En revanche, on ignore encore
largement les causes de cette maladie, excepté le rôle du facteur de l’âge
dont on ne parle pourtant jamais.

97
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

En quoi la vieillesse fait-elle le lit de cette maladie ?

Dr L. S. : L’âge est le cancérigène le plus fréquent. En vieillissant, des


déchets sucrés venant de la cellule viennent s’arrimer au collagène (tissu
de soutien sur lequel s’appuient nos cellules gorgées d’eau) et forment un
tissu fibreux qui asphyxie progressivement les cellules. Comme l’oxygène
diffuse de moins en moins bien, il n’atteint plus la mitochondrie, véritable
poumon de la cellule capable de brûler les dérivés du sucre et de dégager
de l’énergie. Résultat : le rendement énergétique s’effondre, un peu
comme un incinérateur mal connecté qui relâcherait des braises dans
un système qui n’arriverait plus à s’en débarrasser. Pour compenser le
manque d’énergie, les cellules ouvrent les vannes au sucre et prolifèrent,
ce qui peut entraîner un cancer.

Pour vous, le cancer est, en effet, une maladie de la « digestion


cellulaire » liée à un problème de combustion du glucose. Que se passe-t-il une
fois que la cellule a ouvert « les vannes au sucre » ?

Dr L. S. : Le cancer est friand de sucre : un tissu cancéreux ingère dix fois
plus de glucose qu’un tissu sain. Seul hic : asphyxiée, la mitochondrie ne
peut pas le brûler. Le glucose accumulé va donc fermenter à l’intérieur de
la cellule tumorale qui, sous pression, va grossir jusqu’à ce qu’elle explose.
De cette explosion vont naître de nouvelles cellules tumorales qui vont à
leur tour se multiplier et essaimer sous forme de métastases.

Le cancer est une maladie proche du diabète. Dans un cas (le diabète), le
sucre n’arrive pas à entrer dans la cellule ; dans l’autre (le cancer), le sucre
entre, mais n’est pas brûlé.

Vous préconisez de normaliser le métabolisme des cellules cancéreuses.


Qu’entendez-vous par là ?

Dr L. S. : Tout simplement, qu’il faut relancer l’activité de la mitochondrie,


c’est-à-dire faire en sorte qu’elle se remette à brûler le sucre et empêche la
cellule de grossir sous la pression de la fermentation.

Je n’invente rien, et mon propos n’a rien de révolutionnaire : tout ce


processus a été décrit en 1920 par le Dr Otto Warburg, médecin biochimiste
98
 « Ne négligeons aucune chance d’aller mieux »

allemand et Prix Nobel en 1931. Récemment, nous avons injecté chez des
souris des mitochondries de cellules normales à des cellules cancéreuses :
ces dernières se sont remises à respirer et ont cessé de se multiplier57 !

S’il est impossible à ce jour d’injecter des mitochondries normales aux


cancers des patients, on peut, en revanche, utiliser des médicaments bon
marché et sans danger majeur pour « rallumer » les mitochondries des
cellules cancéreuses. Il s’agit de l’acide lipoïque, de l’hydroxycitrate et de la
metformine. J’ai expérimenté ce traitement métabolique sur des patients
qui souhaitaient une alternative. J’ai constaté un allongement et une
amélioration de la qualité de vie sur des cancers agressifs.

Le drame, dans tout cela, c’est que les autorités de santé ne se sont jamais
donné la peine de faire des essais alors que c’est extrêmement simple à
organiser.

Malgré les bons résultats observés chez vos patients, vous admettez
que le traitement métabolique n’est pas « la panacée ». Pourquoi ?

Dr L. S. : Le traitement métabolique doit être associé à un traitement


classique, car il n’empêche pas la progression des cancers les plus virulents.
Il autorise cependant une chimio ou une radiothérapie plus douce, mieux
tolérée et à des doses bien plus faibles. C’est un protocole complémentaire.

Comment va-t-il compléter les effets de la chimiothérapie ?

Dr L. S. : Beaucoup d’aspects du cancer restent obscurs. Parmi ceux-ci,


la manière dont la chimiothérapie agit. On sait qu’elle a une efficacité
anticancéreuse indiscutable, mais… lorsqu’elle est trop dosée, elle tue
les cellules et donc les mitochondries. Faiblement dosée, elle agit très
probablement sur les voies métaboliques et contribue à rallumer les
mitochondries, bien que cela ne soit pas son objectif premier. C’est un
système en cascade.

57.  Schwartz L., Seyfried T., Alfarouk K.O., Moreira J.D.V. & Fais S. Out of Warburg
effect. An effective cancer treatment targeting the tumor specific metabolism and
dysregulated pH. Academic Press, « Seminars in cancer biology. », January 2017.

99
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

On pense donc qu’une chimio accompagnée d’un traitement métabolique


– qui, lui, cible en priorité les mitochondries – agira deux fois plus sur ces
petites centrales énergétiques.

Ce qui fonctionne le mieux côté chimio, c’est la thérapie ciblée, parce


qu’elle permet de bloquer l’entrée de produits extrêmement énergétiques
dans la gourmande cellule tumorale !

Vous préconisez aussi le régime cétogène pauvre en sucre et riche en


matières grasses pour booster les effets de la chimiothérapie. Quels sont ses
effets sur les cellules cancéreuses ?

Dr L. S. : Diète complète, semi-diète, diète modérée, régime cétogène…


Ce sont là des variations sur le même thème. Toutes ces diètes reposent
sur une diminution du sucre, puisque c’est le seul aliment qui fermente et
donc qui conduit la cellule à se diviser. Assez proche du célèbre régime
méditerranéen, le régime cétogène était déjà connu des Grecs. Il consiste
à éliminer de l’alimentation les sucres rapides, mais aussi les sucres lents
(nouilles, pommes de terre, pain…) et à les remplacer par une alimentation
riche en graisses. C’est là une démarche saine et dénuée de risques. En
privant l’organisme de sucre, la sécrétion de l’insuline (cette hormone qui
fait entrer le sucre dans la cellule) va diminuer.

Depuis plus de cent ans, des publications montrent l’intérêt de ce régime


dans le traitement du cancer. Cela suppose bien souvent un changement
radical dans la manière de se nourrir, pas toujours facile à mettre en place.
Ce ne sont pas seulement les bonbons et les confitures qu’il faut bannir de
l’alimentation, mais aussi le pain, les pâtes et quantité de fruits…

Ce régime est-il intéressant aussi pour prévenir le cancer chez les


personnes âgées, plus exposées ?

Dr L. S. : Il a probablement un effet préventif, mais seuls des essais


pourront répondre à cette question.

100
 « Ne négligeons aucune chance d’aller mieux »

N’existe-t-il pas de contre-indications, notamment lorsqu’il est suivi


en prévention par des personnes qui surveillent leur poids ?

Dr L. S. : Au contraire ! Les personnes qui débutent ce régime perdent


généralement du poids. Contrairement aux idées reçues, on ne prend pas
de masse avec du gras. C’est le sucre qui fait grossir.

Quelle est votre routine anti-âge ?

Dr L. S. : Au risque de vous décevoir, je n’en ai aucune ! J’estime que la


mort fait partie de la vie, je me contente d’attendre sans impatience mon
heure. J’ai une vie totalement normale et je ne fais strictement rien pour
retarder l’inéluctable, pas même réduire le sucre de mon alimentation.
J’aime trop ma petite pâtisserie…

Les traitements complémentaires

Des huiles essentielles ou un coupeur de feu ne guériront jamais un


cancer. Mais ces traitements complémentaires pourront soulager
les brûlures des séances de radiothérapie. Nous vous livrons ici les
solutions pour accompagner la radiothérapie et les traitements
antihormonaux.

Le cancer du sein est une véritable épreuve qui peut concerner chacune
d’entre nous. Du jour au lendemain, on entre dans une autre dimension : on
se croyait en bonne santé et en quelques heures, après une mammographie
ou une palpation, à titre systématique ou pas, on devient malade. Et pour
beaucoup d’entre nous, le cancer est hélas synonyme de mort. La descente
aux enfers est immédiate et la remontée très progressive, marche après
marche. Nous avons besoin de toutes les aides, de nos proches, de nos
soignants, et de tous les outils pour trouver le chemin de la guérison.
Les thérapeutiques allopathiques, malgré leurs effets secondaires, sont
incontournables. Il est possible par les médecines non conventionnelles et
complémentaires de rendre le quotidien plus supportable.

101
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Pour apaiser les brûlures de la radiothérapie

On a vu qu’il était possible d’accompagner la chimiothérapie avec des


solutions naturelles et douces. La radiothérapie, l’autre partie du traitement
conventionnel des cancers, est également une source de traumatismes
pour notre corps. Mais il existe des solutions pour atténuer ses effets
secondaires. Voici nos conseils pour accompagner ces traitements souvent
difficiles à supporter.

Le ginkgo doré (Ginkgo biloba), en solution hydro-alcoolique et aqueuse


(extraction multiple) a des propriétés antifibrose et une action réparatrice
au niveau tissulaire à raison de 2 à 5 gélules matin et soir. Il est fabriqué
à partir des feuilles jaunes (dorées) et non des vertes comme le ginkgo
habituellement prescrit.

Le silicium d’origine végétale issu de la prêle (Equisetum arvense), des


bambous (Bambusa div) et de l’ortie (Urtica dioica) assure une protection
des tissus conjonctifs lors de la radiothérapie : 2 cuillerées à soupe matin
et soir, et application locale le soir sur le sein.

L’application locale d’huiles essentielles radioprotectrices pures (non


diluées) à plusieurs reprises après la séance de radiothérapie donne des
résultats positifs reproductibles.

Contrairement à ce que disent les radiothérapeutes, l’huile essentielle de


niaouli (Melaleuca quinquenervia), CT2 1,8 cinéole ou CT Nérolidol, a
largement fait ses preuves pour protéger la peau des brûlures. Par contre,
il est préférable de ne pas utiliser le type chimique viridiflorol du fait de
son œstrogénicité.

D’autres huiles essentielles sont dépourvues de molécules œstrogéniques,


elles sont aussi toujours employées pures. Il s’agit :

•  De la lavande (Lavendula officinialis) de l’arbre à thé (Melaleuca


alternifoli), de l’immortelle (Helichrysum italicum et pas odorantissimum
102
 « Ne négligeons aucune chance d’aller mieux »

riche en viridiflorol), de la myrrhe (Commiphora molmol) qui sont tout


aussi efficaces.

•  L’huile de millepertuis (Hypericum perforatum), macération de fleurs dans


de l’huile d’olive photosensibilisante mais ne possédant pas les contre-
indications de la plante par voie orale, apporte un bienfait certain de
par ses diverses qualités : régénérante, cicatrisante, adoucissante, anti-
inflammatoire, antibactérienne. On peut l’appliquer 1 à 2 fois, après la
séance de radiothérapie, et le soir au coucher.

Allez voir un coupeur de feu

Rappelons que le matin de la séance, il est obligatoire de se laver avec un


savon pour se présenter avec une peau parfaitement propre et sèche. Et
n’oubliez pas de consulter un coupeur de feu pour apaiser les brûlures après
les séances… De plus en plus de centres de cancérologie les conseillent.

Attention, les acides gras polyinsaturés oméga-6 et oméga-3 (d’origine


végétale et animale) sont proposés plutôt après que pendant la

La réponse homéo

• R ayons gamma 30CH, 4 tubes, 3 granules matin et soir tous


les jours du mois, le temps des 4 tubes.
• Radium bromatum 7CH, 2 tubes, 5 granules le matin pen-
dant les rayons.
• Apis 9CH, 6 tubes, 3 granules avant les rayons, 3 granules
juste après les rayons et tous les ¼ d’heure 4 fois. Après
la radiothérapie, 5 granules tous les soirs du mois.

radiothérapie. Des huiles de poisson riches en alkylglycérols sont préférées


pendant la radiothérapie à raison de 3 gélules matin et soir, mais nous
sortons là du domaine de la phytothérapie.

103
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Un meilleur accompagnement des médicaments

Le trastuzumab, Herceptin®, anticorps monoclonal, est administré


pendant ou après les traitements de chimiothérapie si la tumeur présente
des récepteurs HER2/neu positifs. Il peut aussi être associé au traitement
antihormonal.

Du fait de sa toxicité cardiaque (risque d’insuffisance cardiaque), il est


préférable de commencer l’accompagnement 3 jours avant et de le
poursuivre 10 jours après chaque injection d’Herceptin®, en vue d’une
meilleure tolérance.

Autre accompagnement

L’accompagnement est identique pour les deux molécules :


• Symbiotiques = prébiotiques + probiotiques
• Oméga-3 végétaux (et/ou marins)
• Curcuma, poivre à raison de 600 mg/j, gingembre
• Autres antioxydants végétaux : thé, resvératrol…

Pas de génériques pour ces traitements antihormonaux

Il est essentiel pour une meilleure tolérance de prendre la mo-


lécule princeps et de refuser le générique, moins bien supporté
dans une grande majorité des cas. La mention « non substi-
tuable » doit être faite à la main en toutes lettres avant la déno-
mination de la spécialité prescrite. Ces molécules sont chez la
plupart des femmes bien mieux tolérées.

Les molécules princeps sont : pour les anti-estrogènes, le Nol-


vadex® (tamoxifène), pour les anti-aromatases, le Femara® (lé-
trozole), l’Arimidex® (anastrozole), l’Aromasine® (exemestane).

104
 « Ne négligeons aucune chance d’aller mieux »

Le bévacizumab, Avastin®, à action antiangiogénique (empêchant


la vascularisation de la tumeur) est indiqué dans le cancer du sein
métastatique uniquement. L’accompagnement se fera au quotidien.

Mieux vivre avec les traitements antihormonaux

Après la chimiothérapie et la radiothérapie, le médecin adapte


l’antihormonothérapie de façon personnalisée, en fonction des réactions
de chaque femme aux antihormones qui sont généralement prescrites,
comme le tamoxifène ou les anti-aromatases, et seulement si la tumeur
présentait des récepteurs hormonaux positifs.

Le but de ces traitements est de neutraliser l’action néfaste sur le sein des
œstrogènes endogènes, c’est-à-dire produites par la femme.

En règle générale, l’anti-estrogène se prescrit chez la femme non


ménopausée, les anti-aromatases (il en existe trois) chez la femme
ménopausée.

Le tamoxifène est un antiestrogène. Il va se positionner sur les récepteurs


aux œstrogènes à la place des œstrogènes naturels (attention, on a
montré que les isoflavones de soja peuvent perturber cette fixation). Il
est le seul à pouvoir être prescrit avant la ménopause et il est aussi parfois
proposé après la ménopause, si la patiente ne supporte pas l’autre famille
d’antihormones, les anti-aromatases. Il protège l’os de la déminéralisation.

Ses effets secondaires possibles sont les bouffées de chaleur et un prurit


vulvaire par sécheresse des muqueuses. Il présente un risque augmenté de
phlébite ou d’embolie pulmonaire et augmente aussi le risque de cancer
de l’utérus au niveau de l’endomètre chez la femme ménopausée. Il y a
donc lieu de pratiquer une fois par an une échographie pelvienne pour
surveiller l’utérus.

Chez la femme jeune, conjointement à la prescription d’antihormones,


il peut être proposé une ménopause chimique réversible par injection
de molécules appelées agonistes de la LH-RH. Dans d’autres cas, une
intervention chirurgicale est proposée : en enlevant les deux ovaires,
105
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

on réalise une castration chirurgicale définitive. Il n’y a alors plus


d’imprégnation ostrogénique d’origine ovarienne.

Les anti-aromatases, qui bloquent la transformation des androgènes en


œstrogènes, ne peuvent se donner qu’après la ménopause. Ils ne protègent
pas l’os de la déminéralisation. Leurs effets secondaires possibles sont des
bouffées de chaleur, de la sécheresse vaginale, des douleurs articulaires,
des nausées, de la fatigue, une perte de cheveux, une atteinte hépatique,
une prise de poids…

Je recommande d’utiliser des plantes en accompagnement de ces molécules


incontournables afin de permettre une meilleure tolérance.

Pour diminuer certains effets secondaires de ces antihormones, on peut


aussi fractionner les prises (matin et soir au lieu d’une fois par jour),
surtout pour le tamoxifène qui a deux dosages : en 20 mg et 10 mg.

Contre les bouffées de chaleur

En excluant tout phyto-œstrogène : par exemple mélisse, gattilier, grémil,


achillée millefeuille en infusion, 2 cuillerées à soupe pour ½ litre d’eau ; en
teinture-mère 100 gouttes matin et soir. Pour alchémille, gattilier, mélisse
en EPS, 1 cuillerée à café matin et soir.

Rappelons que pour faire une infusion, il faut 2 à 3 cuillerées à soupe


pour ½ litre d’eau ; porter l’eau à ébullition, verser l’eau bouillante sur les
plantes, couvrir 10 minutes puis filtrer à travers une fine passoire, boire
dans la journée chaud ou froid. Bourse à pasteur (Capsella bursa pastoris)
plante, vigne rouge feuille, hamamelis feuille, achillée millefeuille plante,
artichaut feuille, aubépine sommité fleurie, mélisse feuille coupés menus
ââ 30 g, c’est-à-dire 30 g de chaque plante.

Contre les douleurs articulaires

106
 « Ne négligeons aucune chance d’aller mieux »

L’huile de millepertuis en cas d’inflammation vaginale

Une place particulière doit être accordée à l’huile de millepertuis


utilisée en application externe vulvaire et interne vaginale matin
et soir, et à la demande en cas d’inflammation. La sensation
de confort est immédiate. Cette huile est anti-inflammatoire,
anti-infectieuse, nourrissante, cicatrisante et antalgique. Elle ne
présente aucune incompatibilité avec des traitements allopa-
thiques pris par voie orale. Elle peut être appliquée en toutes cir-
constances. Attention, cette huile est de couleur rouge ; conser-
vez-la dans un petit flacon à l’abri de la lumière.

Avec harpagophytum (Harpagophytum procumbens), chondroïtine


sulfate, glucosamine. Insaponifiable d’huile de soja (ne contenant pas
d’isoflavones œstrogéniques) et d’huile d’avocat, etc.

107
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Contre la sécheresse vaginale

Avec des produits sans hormones et sans parabens. Évitez pommade


et ovules hormonaux à l’œstriol ou au promestriène, même si certains
cancérologues les prescrivent encore.

•  Par voie orale, la prise de 2 à 4 capsules par jour d’huile d’onagre


(Œnothera biennis), de bourrache (Borago officinalis) ou de germe de blé
(Triticum sativum) – au choix ou en alternance.

•  Traitements locaux : divers traitements locaux hydrophiles (gels,


huiles, crèmes) sans hormones et sans parabens existent pour une
application externe vulvaire et interne vaginale matin et soir après la
toilette. Ce geste doit devenir aussi automatique que mettre une crème
nutritive sur le visage. Des gels hydratants et lubrifiants peuvent aussi
être utilisés au moment du rapport sexuel.

Des ovules de phytothérapie et d’acide hyaluronique sont commercialisés


en pharmacie, ce traitement local intravaginal peut se faire tous les soirs
au début, puis, dès que l’on constate une amélioration, 2 à 3 soirs par
semaine. La toilette se fait matin et soir avec des savons spécifiques de la
sécheresse des muqueuses.

Une place à part doit être faite au gui du pommier (Viscum album Mali)
fermenté, prescrit par un médecin averti. Il diminue les effets secondaires
des chimiothérapies, favorise l’immunité et assure une meilleure qualité
de vie. Sous diverses dilutions homéopathiques (Weleda) il est administré
par voie sous-cutanée selon un protocole bien défini.

Envisager toutes les possibilités pour trouver le chemin de la guérison

Après les traitements anticancéreux lourds, le temps est venu de réfléchir


à une démarche globale de santé associant une alimentation saine, des
techniques d’aide à la gestion du stress, les médicaments allopathiques
incontournables et diverses thérapeutiques naturelles.

108
 « Ne négligeons aucune chance d’aller mieux »

Il nous paraît indispensable de proposer des thérapeutiques au long cours


d’alternance d’oméga-3, de symbiotiques, de chlorophylle magnésienne,
de pollen frais de châtaignier, d’antioxydants (curcuma et poivre,
resvératrol, thé, certains champignons – pleurote, reishi, maïtaké et
shiitaké), de compléments à base de choux divers…

La prise de curcuma dont on a beaucoup parlé pourra se poursuivre


associée au poivre noir, à raison de 2 cuillerées à soupe par jour, ou mieux
2 gélules de 300 mg de curcumine, pendant plusieurs années. Des plantes
et les champignons immunostimulants peuvent être proposés en cures
régulières, associés à une homéopathie spécifique…

Sachant que l’inflammation fait le lit du cancer, on peut conseiller une


enzymothérapie anti-inflammatoire à fortes doses (bromélaïnes issues
de la tige de l’ananas). Ces enzymes détruisent le mucus qui entoure les
cellules cancéreuses pour les protéger, ce qui empêchait ainsi les cellules
immunitaires de l’organisme de les détruire.

L’homéopathie, la nutrithérapie, l’oligothérapie… toutes les médecines


naturelles sont susceptibles de compléter la prescription de phytothérapie
qui n’est pas toujours suffisante à elle seule pour accompagner au mieux
les thérapeutiques lourdes du cancer.

Ne négligeons aucune chance supplémentaire d’aller mieux, de retrouver


plus vite notre joie de vivre le quotidien, ce quotidien devenu encore plus
précieux. Vivons chaque instant présent comme un cadeau de la vie.

109
CANCER DU SEIN : Ce qu’on ne vous dit pas

Evaluez votre risque de développer


un cancer du sein

RISQUE FAIBLE RISQUE MOYEN RISQUE FORT

Quel âge avez-vous ?

Moins de 50 ans Plus de 50 ans

À quelle quantité d’œstrogènes avez-vous été exposé ?


J’ai eu mes premières règles J’ai eu mes premières règles
à 12 ans ou après avant 12 ans

J’ai eu des enfants avant Je n’ai jamais eu d’enfants,


30 ans et ou après 30 ans

J’ai été ménopausée avant


J’ai été ménopausée après 55 ans
55 ans

Je n’ai pas pris de poids


J’ai pris du poids après la ménopause
après la ménopause

Je n’ai pas utilisé la pilule


Je prends la pilule en ce moment
depuis 10 ans

Je n’ai jamais pris de J’ai pris des médicaments


médicaments hormonaux hormonaux

Avez-vous un antécédent de cancer du sein dans votre famille ?

Non (risque néanmoins Oui, du côté de Ma mère, ma


présent) ma mère ou de sœur ou ma fille
mon père a/a eu un cancer
du sein (cela
double le risque)
110
 « Ne négligeons aucune chance d’aller mieux »

RISQUE FAIBLE RISQUE MOYEN RISQUE FORT

Type de poitrine

Seins grumeleux, Seins denses Seins en


fibrokystiques (formation (dépistage mutation
de kystes ou de nodules à suite à une (mutation
l’intérieur du sein) ou atteints mammographie) génétique ou
d’une hyperplasie atypique femme ayant été
(augmentation anormale du en contact avec
nombre de cellules dans un des radiations
tissu) avant 30 ans)

Hygiène de vie
Je ne consomme pas d’alcool Je bois Je bois plus d’une fois
et je ne fume pas ou fume par jour et je fume
de temps souvent
en temps

Je fais du sport régulièrement Je fais Je fais rarement


du sport du sport
de temps
en temps

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