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La plupart des parasites réalisent un cycle dixène faisant intervenir un hôte définitif et un hôte intermédiaire et limitant
le risque de transmission par un dispositif médical. Cependant, certains parasites digestifs sont directement infectants
et résistent dans le milieu extérieur, et des parasites du sang peuvent aussi être transmis. Les tableaux cliniques
observés lors de ces transmissions accidentelles sont sévères car diagnostiqués tardivement chez des patients
présentant des pathologies concomitantes.
- Cryptosporidium parvum : Les cryptosporidioses (classe des sporozoaires, sous-classe des coccidies) sont dues à un
parasite intestinal fréquent au cours du Sida et responsable d’un syndrome diarrhéique sévère. La cryptosporidiose est
contractée par ingestion d’eau potable, d’aliments contaminés, par contact avec des animaux infectés et lors des activités
aquatiques en eau douce, la plupart des lacs et rivières étant contaminés. De nombreux cas de transmissions nosocomiales
directes ou indirectes ont été rapportés. La contamination des endoscopes digestifs est possible, soit par défaut de
désinfection soit par contact avec les mains du personnel soignant. Cryptosporidium parvum n’est pas complètement
inactivé par la plupart des désinfectants et il est recommandé d’utiliser le peroxyde d’hydrogène à 6 %, 20 minutes ou
l’oxyde d’éthylène. Le traitement est difficile et fait intervenir la paromomycine (Humatin®) ou la nitazoxamide
(Cryptase®).
- D’autres parasites digestifs de la sous-classe des coccidies, sont susceptibles de contaminer les endoscopes et se sont
responsables d’une diarrhée sévère chez les patients immunodéprimés. Il s’agit d’abord des parasites
responsables de la microsporidiose dont 5 genres infectent l'homme : Encephalitozoon, Pleistophora,
Nosema, Enterocytozoon et Microsporidium. Les microsporidies responsables d'infection intestinale sont
Enterocytozoon bieneusi dans environ 95% des cas et Encephalitozoon intestinalis dans 5% (traitement
par albendazole) ; de la cyclosporose à Cyclospora cayetanensis (traitement par triméthoprime-sulfamethoxazole) et de
l’isosporose à Isospora belli (traitement par sulfadoxine-pyriméthamine)
a) Le paludisme (Protozoaire du genre Plasmodium, P. falciparum étant le plus fréquent et le plus grave) peut être
transmis au cours des activités de soins essentiellement lors de la transfusion sanguine. Cependant,
plusieurs cas de transmission par des dispositifs médicaux ont été décrits : les systèmes de glycémie
par ponction digitale, la pratique des « rinçures » multiples d’héparine pour les tubulures de perfusion,
et les échanges accidentels de seringues. Il a été décrit la contamination d’un système d’injection pour
imagerie médicale responsable de plusieurs cas secondaires. Le paludisme se manifeste alors rapidement
en l’absence de phase d’incubation, par une fièvre élevée, une anémie et une insuffisance rénale diagnostiquées
tardivement.
b) Il n’existe pas dans la littérature de description claire de transmission des autres parasites présents dans le sang à
un moment de leur cycle tels que les leishmanies, les trypanosomes et les toxoplasmes, par l’intermédiaire de dispositifs
médicaux. Cependant, la possibilité de cette transmission ne peut pas être exclue lors d’un accident d’exposition au sang.
Merci à C. Liou pour l’exploration des bases PubMed (depuis 1950), EMBASE (depuis 1966) PASCAL (depuis 1987)