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La toxoplasmose

Introduction

• La toxoplasmose est une anthropozoonose due à un protozoaire:


Toxoplasma gondii.
• Parasite intracellulaire appartenant à la classe des SPOROZOAIRES.
• Maladie cosmopolite, on estime qu’un tiers de la population mondiale
est infectée.
• La forme congénitale de la maladie est responsable de malformations très
graves.
• Elle compromet le pronostic vital chez l’immunodéprimé.
• La forme acquise bénigne dans 95% des cas.
Historique
• Le parasite est décrit pour la première fois en
1908 à l'Institut Pasteur de Tunis par deux
médecins français, Charles Nicolle et Louis
Herbert Manceaux, après une épidémie de
laboratoire sur un rongeur sauvage d'Afrique
du Nord, le Ctenodactylus gundi. (le gondi)
• Ils isolent un protozoaire qu'ils nomment
Toxoplasma Gondi du grec toxon (arc) et
plasma (forme).
Le cycle du parasite et la description des modes
de contamination furent décrits respectivement
par Hutchinson (1965) et Frenkel-Dubey (1973)
Le parasite
• Toxoplasma gondii est un protozoaire des animaux a sang chaud à
développement endocellulaire obligatoire.

Classification
Règne : Protista
Phylum : Apicomplexa
Classe : Coccidia
Famille : Sarcocystidae
Sous-famille : Toxoplasmatinae
Genre : Toxoplasma
Espèce : Gondii
Morphologie Tachyzoïte

• Une forme végétative appelée tachyzoïte, parasite


intracellulaire obligatoire de 6 à 8 µm de long sur 3 à 4 µm
en forme d’arc qui peut parasiter toutes les cellules de
l’organisme, dont celles du système des phagocytes
mononucléés, au sein desquelles il va se multiplier
rapidement.
• Les bradyzoïtes sont regroupés au sein de kystes où ils
sont inaccessibles aux défenses immunitaires et aux
traitements actuels. Ils siègent principalement dans les
neurones, les astrocytes, les cellules musculaires et les Kyste-bradyzoïtes
cellules rétiniennes.
• Le sporozoïte est le résultat de la reproduction sexuée qui
a lieu dans les cellules de l’épithélium intestinal de l’hôte
définitif. Morphologiquement peu différent des autres
stades infectieux, il est contenu dans des oocystes sporulés
qui peuvent survivre sur le sol plus d’un an dans un climat
humide. Oocyste sporulé
Cycle du parasite
• Le chat (HD) s’infeste en ingérant les oocystes
sporulés présente dans le ME, ou par les bradizoïtes
présents dans les kystes dans la chaire des proies
(souris, oiseaux).
• Après plusieurs schizogonies dans les cellules
intestinales les mérozoïtes deviennent des
gamétocytes mâles et femelles, la fécondation donne
l’oocyste rejeté dans le ME.
• Les oocystes sporulés présents dans l’eau et les
aliments peuvent contaminer un grand nombre
d’espèces d’hôtes (dont l’homme),
• Les sporozoïtes envahissent tous les tissus sous
forme de tachyzoïtes en se divisant activement et
peuvent traverser la barrière placentaire.
• Les bradyzoïtes s’enkystent dans les tissus muscles et
système nerveux.
Cycle de Toxoplasma gondii
Cycle de Toxoplasma gondii
Modes de contamination
Cycle de Toxoplasma gondii
Cycle de Toxoplasma gondii
Modes de contamination
CONTAMINATION CHEZ L’HOMME
STADES PARASITAIRE SOURCES D’INFECTION MODES D’INFECTION

• Ingestion des végétaux et


Environnement:
Oocyste des eaux de boisson
(Sol, Végétaux, Eaux). • Contamination des mains

• Inoculation
• Transfusion
Tachyzoïte Liquide biologique: • Accident de laboratoire
(Lait, Sang). • Ingestion de lait
• Passage transplacentaire

Tissus, Organes:
• Ingestion de viande
(Muscles, Cœurs, Foie,
Kyste tissulaire • Greffe d’organe
Poumon, Rein).
Physiopathologie
Formes de la maladie

• Il existe trois formes:

 Latoxoplasmose acquise, chez une personne ayant des défenses


immunitaires normales, en général inapparente ou sans gravité

 La toxoplasmose congénitale qui peut être à l’origine de fœtopathies


graves, due à l'infection du fœtus d'une femme enceinte séronégative,
non protégée car n'ayant jamais été en contact avec le toxoplasme

 La toxoplasmose de l’immunodéprimé, telles que les personnes


atteintes du SIDA ou les personnes greffées et traitées par des
médicaments immunodépresseurs.
Toxoplasmose acquise chez l’immunocompétent

Toxoplasmose acquise bénigne :


• Dans certains cas on observe un syndrome
mononucléosique avec des adénopathies
principalement cervicales, une fièvre, une asthénie
et des signes cutanés inconstants.
• Seules persisteront des adénopathies fermes,
indolores, mobiles, pouvant s’étendre à d’autres
chaînes lymphatiques .
• Ces adénopathies persistent quelques mois voir des
années sans jamais suppurer.
Toxoplasmose de l’immunodéprimé
• Au cours des transplantation d’organes:
- Risque élevé lors de transplantation cardiaque
- Formes graves poly viscérales
• Au cours des greffes de moelle: évolution souvent fatale
Toxoplasmose chez l’immunodéprimé
• Toxoplasmose localisée
• La localisation la plus fréquente est
cérébrale; le tableau clinique est celui d’un
abcès. La symptomatologie associe des
céphalées persistantes, une fièvre dans 50%
des cas et secondairement un déficit focalisé
en rapport avec la localisation du ou des abcès.
• La révélation sous forme d’une crise comitiale
est fréquente.
• La seconde localisation la plus fréquente est
oculaire Abcès cérébral

La toxoplasmose pulmonaire se traduit par une pneumopathie fébrile


dyspnéisante évoquant la pneumocystose.
Toxoplasmose chez l’immunodéprimé

• Toxoplasmose disséminée :
• Le problème est celui d’une fièvre isolée dont le diagnostic
n’est parfois fait que sur les localisations viscérales
secondaires.
Toxoplasmose VIH+
Toxoplasmose VIH+
Toxoplasmose VIH+
Toxoplasmose congénitale
• Elle résulte de la contamination du fœtus au cours de la grossesse. La
circonstance la plus habituelle est la survenue d’une primo-infection
chez la femme enceinte, mais la transmission peut également se
produire lors d’une récurrence parasitémique chez une femme enceinte
immunodéprimée (toxoplasmose de réactivation).
• En cas de séroconversion en cours de grossesse, si la mère n’est pas
traitée, le risque de transmission verticale est de 15% au premier
trimestre, 30% au second et 60% au troisième trimestre.
• Les formes graves de toxoplasmose congénitales sont observées
principalement pour des séroconversion du début de la grossesse ; plus
le terme est avancé lors de la contamination de la mère, plus le risque
de forme grave diminue au profit des formes bénignes ou latentes
Toxoplasmose congénitale
Clinique
• La toxoplasmose congénitale peut être responsable d’avortement.
• Si la grossesse est menée à son terme, on décrit traditionnellement trois
présentations cliniques :
• La toxoplasmose congénitale grave est une encéphalo-méningo-myélite
qui s’observe dès la naissance et correspond à une contamination en début
de grossesse.
• On décrit classiquement deux formes cliniques,
la première associant une macrocéphalie avec hydrocéphalie, des
calcifications intracrâniennes et une atteinte oculaire sous forme d’une
choriorétinite pigmentaire,
la seconde se présentant sous forme d’un tableau d’infection néo-natale
grave (fièvre, ictère, hépato-splénomégalie), au pronostic péjoratif.
Clinique
• La toxoplasmose congénitale bénigne (dégradée ou retardée),
• Secondaire à une contamination plus tardive au cours de la
grossesse, est diagnostiquée dès la naissance ou au cours de la
petite enfance.
• Les éléments du diagnostic clinique sont un retard psychomoteur,
l’installation progressive d’une hydrocéphalie, la survenue de
convulsions et d’une choriorétinite pigmentaire.
Clinique
• La toxoplasmose congénitale latente concerne des nouveau-nés
cliniquement normaux à la naissance chez qui le diagnostic est
uniquement biologique.
• Cette forme représente environ 80% des toxoplasmoses
congénitales en France.
• Le traitement précoce de ces cas évite leur possible évolution
secondaire vers une forme oculaire ou neurologique retardée.
Cinétique des anticorps en cas de toxoplasmose
Principe
Antigène +/- concentré
en P30 membranaire
Conjugué Chromogène
Sérum
(enzyme)

     
Surveillance sérologique de la
femme enceinte
Fœtus non contaminé
Fœtus contaminé
PCR sur liquide amniotique

 La seule positivité de la PCR confirme la contamination fœtale


PCR temps réel : corrélation charge parasitaire du liquide
amniotique et gravité du tableau clinique ±

 Sensibilité de la PCR sur liquide amniotique : 75-100%


 Technique : seuil de détectabilité
Traitement de la toxoplasmose
congénitale

• La Spiramycine est bien supportée par la femme enceinte.

• Le traitement classique associe deux médicaments antiparasitaires :


• - la Pyrimethamine qui a pour effet secondaire une carence en acide folique
avec anémie mégaloblastique, et parfois granulopénie et thrombopénie.
• Pour contrer le déficit en acide folique, on le compense en associant au traitement
du folinate de calcium qui s'oppose aux inhibiteurs de la dihydrofolate réductase.
• - la Sulfadiazine qui s'accompagne d’un risque grave d'allergie cutanée et de
thrombopénie, anémie hémolytique immuno-allergique, aplasie médullaire.
LA RUBEOLE
GENERALITES
La rubéole est une maladie éruptive fébrile bénigne de
l’enfance.
 Grave par les malformations congénitales occasionnées
chez le Nouveau né au cours du 1e trimestre de la
grossesse lorsque la femme est infectée pour la 1e fois.
II- CLASSIFICATION

• Famille : Togaviridae.
• Genre: Rubivirus.
• 1 seul sérotype: Virus de la
Rubéole.

Virus de la rubéole en
microscopie électronique
STRUCTURE
 Taille: 60 à 70 nm de Ø.
 Enveloppe: d’origine cellulaire, hérissée de spicules
hémagglutinantes formées de 3 glycoprotéines de
surface: E1, E2, E3.
 Capside icosaédrique.
 Génome: ARN monocaténaire (+)
CYCLE DE MULTIPLICATION VIRALE
V- EPIDEMIOLOGIE
 L’homme = hôte naturel strict.
 Transmission: par contacts interhumains
directs, par voie respiratoire.
 Période de contagiosité: 8 jours avant et
8 jours après l’éruption.
 Maladie de l’enfant: sous les climats
tempérés, les épidémies surviennent tous
les 3 à 4 ans au printemps dans les crèches
et les écoles,
Avec des cas sporadiques tout au long de
l’année.
Les femmes enceintes non immunisées, qui
travaillent dans ces lieux sont les plus exposées.

Avant l’ère de la vaccination il y a eu des épidémies


dramatiques notamment aux Etats-Unis en 1964-
1965: 12,5 millions de cas de rubéole post natale,
11000 mort fœtale, 20000 mal formations
congénitales.
Prévalence en Algérie environ 40 % des femmes en
âge de se marier.
PHYSIOPATHOLOGIE

 Incubation: 16 jours.
Multiplication du virus au niveau :
 De la muqueuse du tractus respiratoire supérieur
(persiste 8j avant et 8 j après l’éruption)
 Des ganglions cervicaux Voie lymphatique
voie hématogène (Virémie 8 jours avant l’éruption
« étape absente lors de la réinfection »)
ganglions « 2e site de multiplication », SNC,
articulations, etc.
Eruption.
Production d’anticorps au moment de
l’éruption.
 Virurie transitoire 1 à 2 jours au
moment de l’éruption.
 L’embryon ou le fœtus est contaminé
après virémie donc lors de la primo-
infection.
A/-Rubéole de l’enfant et de l’adulte
 Asymptomatique dans 50% des cas
 Caractérisée après incubation de 13 à 20 j
par:
 Fièvre: 38 à 38,5 °C.
 Adénopathies cervicales et occipitales.
 Eruption cutanée maculo-papuleuse rose
pâles débutant au niveau de la face ensuite
se généralise, vers le tronc et les membres.
Elle dure 5 jours.
 Complications:
 Arthralgies (surtout postnatale, 60 %
des adultes de sexe féminin, persiste 3j
rarement plus d’un mois).
 Thrombopénie.
 Encéphalite rare (1 cas /10000)
 Immunité: durable protectrice.
Eruption maculo-papuleuse
 Une réinfection asymptomatique est possible, sans risque pour le
fœtus.
 Formes atypiques:
 Eruption intense.
 Morbiliforme comme la rougeole. scarlatiniforme.
 Purpurique.
 Diagnostic différentiel: Infection à
 Entérovirus.
 Adénovirus.
 Parvovirus B19.
 Herpès virus humain, HH6.
 EBV (MNI: mononucléose infectieuse).
Rubéole congénitale

2 situations:

1. Primo-infection: infection généralisée avec virémie


Risque de rubéole congénitale en cas de survenue
chez une femme enceinte au 1e trimestre pour la 1e
fois.

2. Réinfection: sans virémie donc sans risque pour le


fœtus.
Risque de transmission intra-utérine
(malformations)

• <11 semaines 90%.


• 11-16 semaines 20%.
• 17-20 semaines Risque mineur.
• >20 semaines Aucun risque.
Rubéole congénitale
Primo-infection au 1e passage
trimestre de grossesse transplacentaire

Virémie
3 conséquences possibles in utero de l’embryon ou du fœtus
Avortement spontané.
 Malformations suite à infection de l’embryon ou du fœtus.
 Absence d’anomalies.
 Nécrose tissulaire (yeux -cataracte-, cœur -persistance
du canal artériel-, cerveau et oreille -surdité-)
 Ralentissement des mitoses, altérations vasculaires et
chromosomiques (anomalies de l’organogénèse)
 Phénomènes auto-immuns tardifs: Diabète.
 Fœtopathie: Purpura thrombopénique, ictère.
Cataracte
Hépato-splénomégalie
DIAGNOSTIC VIROLOGIQUE
A/- indications:
 Notion de contage.
 Diagnostic étiologique d’une éruption.
 Diagnostic d’une rubéole congénitale (devant des
signes cliniques évocateurs: retard de croissance
intra-utérine, écographie).
 Détermination du statut immunitaire.
INHIBITION DE L’HEMAGGLUTINATION
VIRUS

pas d’AC Y Y Y
+ Y +
spécifiques Y Y

+
GR
+ Y
Y
Y

Y
Y

Y
Tapis de GR Bouton de GR
agglutinés sédimentées

Sérum - Sérum +
 Cinétique des anticorps:

 AC apparaissent 15J après la contamination (Ig M)


 Au moment de l’éruption ou quelques jours après (IgG
tardifs en ELISA)
 Atteignent un plateau en 3J à 3 semaines.
 Les IgM disparaissent en 3 à 6 semaines.
 Les IgG diminuent progressivement: 1 à 2 dilutions /an
jusqu’à un taux résiduel élevé ou bas.
 Lors des réinfections les IgG augmentent rapidement.
(IgM peuvent parfois être présents par stimulation
polyclonale du système immunitaire)

 Les IgA: (réactif non encore commercialisé) leur


absence exclue une primo-infection mais leur présence
ne permet pas 1 conclusion.
Eruption au cours de la grossesse

Prélever 1 sérum le + vite


possible le jour de l’éruption

≤ seuil

2e sérum 15J après


le début de l’éruption

Pas d’ du du titre d’AC


titre d’AC

Infection
rubéoliques(-) Primo-infection
rubéoliques risque
d’infection
À surveiller congénitale
jusqu’au 4e mois
vacciner en post
partum
C/- Diagnostic Direct
 Prélèvement :
 Rubéole congénitale post natal: Gorge et urine (virus
présent pendant 2 à 3 ans)
 Rubéole Congénitale Prénatal: in utéro sang du cordon et
liquide amniotique.
1- Culture: sur cellules Véro ou BHK21 Pas d’ECP
Identification par phénomène d’interférence par échovirus
11. (+ cellules témoins)
• Cellules Véro + Prélèvement 11J + échovirus 11

24-48hECP
(+) Culture (-)
ECP (-) Culture (+)
TRAITEMENT ET PREVENTION
 Absence d’antiviral actif sur le virus.
 Vaccination : ROR (rubéole Oreillon Rougeole)
Vaccin vivant atténué.
 Stratégies vaccinales:
 Enfants des deux sexes:
 Une injection en S/C à l’âge de 12 mois.
 Rappel entre 3 et 6 ans.
 Femme en âge de procréer séronégative:
(contraception 2 mois avant et 2 mois après la
vaccination)
 Contre-indiqué chez la femme enceinte.
 Personnels de santé masculin des
consultations prénatales, séronégatifs ou
ignorant leur statut immunologique.
 Efficacité du vaccin: réponse ≥ 95 % des
sujets vaccinés. L’immunité semble
diminuer avec le temps.
 Effets secondaires: Adénopathies,
éruption, ou arthralgies 10 à 28 j après la
vaccination.

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