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CHAPITRE IV : LES RHIZOPODES (AMIBES)

PARASITOSES REPONDANT A UN C. D. C
1-Définition
Ce sont des protozoaires se déplaçant et se nourrissant à l’aide des expansions
cytoplasmiques (pseudopodes). Celles-ci peuvent être sous forme lobée (lobopodes),
filiformes (filopodes), ou réticulées (reticulopodes).

Pour l’Homme, seule E. histolytica lui est pathogène et responsable de l’amibiase intestinale
ou amoebose. Cette espèce est caractérisée par 2 formes végétatives et une forme kystique. 6
autres espèces sont susceptibles d’atteindre l’Homme sans aucune pathologie : E. polecki ; E.
coli ; E. hartmanni ; E. gingivalis Pseudolimax butschlii ; Endolimax nana.

1- Morphologie
Les caractéristiques des 3 formes (2 végétatives et 1 kysique) du parasite sont :
a) Entamoeba histolytica minuta (12 à 15 µm) ; (un seul pseudopode et se déplace dans
une seule direction). Aucun rôle pathologique.

b) Entamoeba histolytica histolytica (20 à 40 µm), se déplace rapidement dans une


direction et contient des hématies (forme pathogène).

c) Le kyste (12µm) immobile, arrondi, à paroi épaisse et réfringente, contient 4 noyaux.


(forme de résistance, de dissémination et de contamination).

Forme kystique d'E. histolytica


2- Cycle de vie de Entamoeba histolytica et transmission à l'homme
3- a-) L'Homme s'infeste par ingestion de kystes mûrs directement à partir de selles, ou
indirectement à partir d'eau ou de légumes souillés.
4- b-) La forme kystique possède une coque qui est digérée par les enzymes de l'intestin
grêle et libère des formes végétatives minuta, ovoïdes, de 12 à 15 µ.
5- c-) Celles-ci se multiplient dans le côlon par division binaire, se nourrissent de débris
alimentaires puis évoluent en kystes possédant 4 noyaux lorsqu'ils sont mûrs et sont
éliminés avec les selles sans aucun trouble : c’est le cycle non pathogène. Ainsi
libérés, ils résistent plusieurs jours en milieu extérieur, en attendant d'être ingérés pour
une nouvelle infestation

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E. histolytica minuta : multiplication dans le côlon

La forme minuta peut aussi évoluer en forme histolytica sous des influences diverses :
baisse de la résistance de l’hôte, modification de la flore bactérienne, alcoolisme, drogue,
tabagisme, maladies, état de faiblesse, associations parasitaires, changement de
l’alimentation, l’accroissement du taux de cholestérol, l’accroissement de la température
ambiante, variations du taux d’hormones sexuelles etc…Ainsi, les formes minuta
grossissent, deviennent hématophages, allongées (20 à 40 µ) et très mobile et agressent la
muqueuse intestinale pour se nourrir des GR.

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E. histolytica histolytica ayant ingéré des GR
C’est la forme virulente pour l’Homme Mais il peut cependant l’héberger sans
manifestation pathologique (la parasitose reste longtemps asymptomatique) et en être ainsi
un porteur sain (10% seulement des sujets présentent des symptômes), et à l’origine de la
dissémination et de la transmission pendant de nombreuses années.
Localisations
L’intestin de l’Homme est l’hôte habituel d’Entamoeba histolytica et crée des abcès en bouton
de chemise (larges ulcérations de la paroi colique.

Autres localisations
En cas de passage dans la circulation, il atteind surtout le Foie, les Poumons et rarement la
Rate, le Cœur, la Peau, l’Utérus, et même le Cerveau où des abcès surviennent.

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Dissémination, Propagation et Contamination des kystes d’amibe dans la nature

Quelques signes cliniques

De nombreux facteurs interviennent dans la pathogénicité de E. histolytica et plusieurs formes


sont observées :
Dysenterie amibienne (ou amoebose intestinale) aiguë
Elle se manifeste par des diarrhées abondantes, parfois afécales, glaireuses et sanglantes.
Ces diarrhées sont associées à des douleurs abdominales, des douleurs coliques, et des
douleurs anales.
Amoebose intestinale chronique (postamibienne)
Elle entraîne des troubles du transit, accompagnés d'une altération de l'état général.
Amoebome
Rare, c'est une tumeur inflammatoire (pseudotumeur parasitaire) au niveau du cæcum ou du
sigmoïde, avec diarrhées et évolution lente vers un « syndrome subocclusif ».
Amoebose hépatique
C'est une complication qui survient suite au passage du parasite dans la circulation
mésentérique.
On observe fièvre et hépatomégalie douloureuse, la douleur étant inconstante. Il peut y avoir
formation d'abcès hépatiques.

Amibes pathogènes du sol


Une méningo-encéphalite amibienne est connue chez l’homme et est causée par les
genres Naegleria et Acanthamoeba, qui vivent à l'état libre dans le sol, l’eau et les égouts.

1- Le Genre Naegleria
Colonise la totalité du tube digestif. On les retrouve aussi dans l’arbre bronchique.
1- 2 Porte d’entrée
-carrefour naso-pharyngé
-cavité buccale
-fosses nasales

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-Trophozoïte amiboïde : 10 à 20 µm de diamètre, pseudopodes ; noyau unique ; endoplasme
et ectoplasme distincts : c’est la forme parasitaire.
-Trophozoïte flagellé : ovale, 8 µm sur 15 ; 2 à 4 flagelles antérieurs, une vacuole
postérieure ; un noyau unique : (c’est la forme libre).
Kyste sphérique uinucléé à paroi double.

2- Le Genre Acanthamoeba
Dans les muqueuses digestives et respiratoires, dans les méninges et les couches
superficielles de la cornée.
-Trophozoïte : 12 à 15 µm ; pseudopodes effilés ou filamenteux ; endoplasme et ectoplasme
distincts ; vacuoles alimentaires ; noyau unique avec gros nucléole central ; membrane
nucléaire très nette.
-Kyste : polygonal ; un seul noyau à paroi double.

CHAPITRE V FLAGELLES INTESTINAUX


CE SONT DES PARASITOSES REPONDANT A UN C. D. C

Des protozoaires flagellés peuvent résider dans le TD de l’Homme et s’y reproduire.


Si la plupart de ces parasites sont de simples saprophytes, deux par contre, sont susceptibles
d’entraîner des dommages; ce sont Giardia (Lamblia) intestinalis et de Trichomonas
intestnalis, tous cosmopolites.

A- Giardia duodenalis (Lamblia intestinalis ou Giardia lamblia)


Flagellé parasite de l’Homme et de certains primates, responsable des giardiases.

2-Morphologie et Structures

Kyste ovale (8 à 18 µm de diamètre), possède 2 à 4 noyaux dans la moitié antérieure ;


paroi épaisse, légèrement détachée du corps du parasite, prend l’aspect de membrane double.
Les résidus des structures flagellaires et des corps médians ainsi que des fragments de
microtubules en forme de croissant représentant les restes du disque rigide de la ventouse,
sont visibles à l’intérieur de la paroi kystique.

3- Cycle Evolutif
Les stades trophozoïte et kystique, se succèdent dans le T.D de l’hôte. Le kyste ingéré
se dékyste dès sa sortie de l’estomac, grâce à ladiminution de l’acidité. Le trophozoïte vit
alors attaché à la muqueuse du duodénum et du premier quart de l’intestin grêle par sa
ventouse. Le mode de multiplication est par bipartition (division binaire). Nutrition par
pinocytose et formation de petites vésicules intra cytoplasmiques.
Au cours de l’enkystement, une division nucléaire donne un kyste à 4 noyaux et
éliminé par les matières fécales. Une période de maturation de quelques jours semble
nécessaire pour le développement du pouvoir infectieux.

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4- Epidémiologie
Caractères des kystes
Résistants au chlore et à la dessiccation ; leur viabilité dans les fosses septiques
persiste jusqu’à trois mois.
L’incubation (durée avant l’apparition des symptômes et des kystes dans les selles) : 7
à 20 jours.

Réservoir
Kystes souvent dans l’eau. L’homme est le réservoir le plus important. Transmission :
voie féco-orale (mains sales, aliments souillés etc..). Une prévalence importante chez les
homosexuels masculins.

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Réceptivité des individus à l’infection
Elle varie en fonction de l’état de la muqueuse gastrique et de l’immunité de l’hôte.
L’acidité gastrique normale élimine un bon nombre de kystes. Le défaut d’acidité (au cours
des traitements anti-acides des ulcéreux et en cas de malnutrition), permet le dékystement et
l’installation du parasite au niveau du duodénum.
L’immunité, tant muqueuse que cellulaire peut freiner la multiplication des
trophozoïtes et leur fixation à la muqueuse.
Les adultes sont moins infectés que les enfants. Dans les populations immunes (jamais
été infectées), on assiste à des poussées épidémiques, tandis que là où la prévalence est
élevée (pays tropicaux), l’infection est endémique.

B- Genre Trichomonas

Trois espèces du genre sont parasites de l’Homme : T. hominis, T. tenax et T.vaginalis.


Elles se distinguent par leur localisation anatomique, leur pouvoir pathogène et leur
morphologie. Elles n’ont pas de stade kystique et vivent au contact des muqueuses en
produisant une inflammation superficielle et sont incapables de pénétrer dans les tissus.

1- Trichomonas hominis ou T. intestinalis


Morphologie
Le trophozoïte est ovale (8 à 15 µm sur 4 à 5 µm) avec un noyau antérieur. La fente
cytostomale (localisation du processus de pinocytose) est située à côté du noyau. Deux
blépharoplastes (corpuscules basaux), sont situés à l’avant d’où partent 4 flagelles antérieurs
et 1postérieur longeant le corps du parasite pour former une M.O et se prolongeant au delà en
une extrémité postérieure libre. L’axostyle (rigide), traverse tout le cytoplasme d’avant en
arrière et dépasse le corps du parasite par l’arrière où il se termine en pointe.

Localisation et hôtes
Parasite cosmopolite, vivant dans la lumière de l’intestin (caecum, côlon) de
l’Homme, singe, chien, rongeurs.

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Pouvoir pathogène : Diarrhée muqueuse en cas de présence massive.
Transmission
Elle est réalisée par des mouches qui assurent un transport mécanique des
trophozoïtes, par la nourriture ou l’eau de boisson. Les formes végétatives sont fragiles et la
transmission doit s’effectuer rapidement. Cette fragilité est compensée par un rythme de
multiplication extrêmement élevé.

2- Trichomonas tenax
Ressemble beaucoup au précédent par sa taille (8µm) et sa structure. Vit dans la
cavité buccale, sur les gencives, entre les dents, dans la salive. Son pouvoir pathogène est
discret ; il est cosmopolite.

3- Trichomonas vaginalis
Morphologie
Ovale (10 à 18 µm), très mobile et possède 4 flagelles antérieurs et 1 postérieur qui
forme une membrane ondulante courte jusqu'au niveau du tiers antérieur du parasite. Un
axostyle dépasse en arrière le corps du parasite.

Localisation anatomique : Dans les muqueuses et les tissus glandulaires uro-génitaux


(urètre, vagin) (femme), urètre, prostate, épididyme (homme).

Pouvoir pathogène
Inflammation aiguë des muqueuses et des glandes annexes du système génital
(vaginites, urétrites, prostatites, épididymites).
Chez la femme l’inflammation provoque une hypersécrétion (pertes blanches
contenant des trophozoïtes, des globules blancs et des cellules de desquamation), un prurit
intense, une sensation de brûlure, de la dyspareunie. Des saignements sont possibles à cause
de l’inflammation aiguë et de la desquamation de la muqueuse vaginale. Le passage à la
chronicité est très fréquent, donnant lieu à de longues périodes asymptomatiques.
Chez l’homme, la discrétion des signes cliniques favorise aussi la dissémination.
Epidémiologie
- Transmission
Trichomonas ne formant pas de kystes, il est évident que l’infection est transmise
généralement par contact sexuel. Cependant, on ne peut pas exclure totalement une
transmission par l’eau et le linge humide car les trophozoïtes peuvent survivre à la
température ambiante, au contact de l’eau et du linge humide pendant plusieurs heures.

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C- Autres Flagellés possibles de l’homme ou des animaux

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