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LA MALACOLOGIE CHAPITRE XX

INTRODUCTION
C’est en 1757 que la publication des premières descriptions des Mollusques d’eau
douce d’Afrique fut effectuée. Mais l’établissement des relations entre l’étude des Mollusques
et l’état de santé de l’Homme n’est réalisé qu’au début du 20è siècle lorsque leur rôle dans le
cycle biologique des Digènes a été démontré.
C’est après la 2nde G.M que la Malacologie médicale est apparue comme une
discipline biologique autonome.
La Malacologie est donc la science qui étudie les Mollusques et leurs relations avec
certaines maladies parasitaires
.
EMBRANCHEMENT DES MOLLUSQUES

Définition : Métazoaires à symétrie fondamentalement bilatérale ; le corps est mou et


non segmenté. On y reconnaît trois régions : l’antérieure (céphalique), tête où s’ouvre la
bouche et qui porte des organes sensoriels ; la dorsale (viscérale), enveloppée par une tunique
(manteau) qui sécrète la coquille ; la ventrale (musculaire, pied) qui sert ordinairement à la
locomotion. Le système nerveux comprend une paire de ganglions cérébroïdes sus-
oesophagiens, une double chaîne nerveuse ventrale à nombre de ganglions limité et un organe
sensoriel, à peu près constant, l’otocyste. La bouche, sauf les Lamellibranches et autres,
contient un appareil dissociateur des aliments (la radula). Le coelome se réduit à 2 cavités :
une cavité rénopéricardique et une cavité génitale. L’œuf, sauf celui des céphalopodes,
surchargé de vitellus, subit la segmentation spirale. La larve, caractéristique, (Larve
Véligère), dérive d’une Trochophore typique. Sa couronne ciliée s’hypertrophie et
présente parfois des lobes très accentués.
Les classes des Mollusques actuels diffèrent beaucoup les unes des autres ; peu
d’animaux sont aussi dissemblables extérieurement qu’une Moule et un Poulpe. Les traits
essentiels des Mollusques résident moins dans des particularités anatomiques que dans
certains rapports entre organes. On se rend compte que la disposition du coelome et ses
corrélations avec les organes génitaux, l’appareil excréteur et le cœur caractérisent
l’organisation du Mollusque.

CLASSIFICATION
La découverte de Neopilina galatheae et les formes fossiles qui s’y rattachent, ont
permi la création de la classe des Monoplacophores. En même temps, l’hétérogénéité de
l’ancienne classe des Amphineures a conduit à la séparer en 2 classes distinctes :
Polyplacophores et Aplacophores.
On distingue donc actuellement, 7 classes des Mollusques : 3 sont importantes par le
grand nombre de formes qu’elles renferment (Lamellibranches, Gastéropodes et
Céphalopodes.

LES APLACOPHORES
Ont des caractères primitifs et sont assez aberrants ; leur manteau, très développé, ne
sécrète que des spicules calcaires. Le corps cylindrique à symétrie bilatérale, ne comporte
pas de tête distincte ni de pied bien développé ; la cavité palléale est située à l’arrière du
corps. Le SN, très primitif, montre des cordons nerveux non concentrés en
ganglions (disposition amphineure des Polyplacophores et des Monoplacophores).

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LES POLYPLACOPHORES
Corps aplati, à symétrie bilatérale, partiellement recouvert d’une coquille formée de
8n plaques distinctes. Le pied, bien développé, est séparé du disque buccal par un sillon. La
cavité palléale entoure complètement le pied en un sillon palléal. Le SN est de type
Amphineure.

LES MONOPLACOPHORES
Forment une classe créée pour des groupes fossiles autrefois rangés parmi les
Gastéropodes en raison de leur coquille d’une seule pièce mais à symétrie bilatérale
parfaite. La découverte récente de Neopilina galatheae, a montré que cette classe n’était pas
complètement éteinte. La cavité palléale forme un sillon tout autour du pied de l’animal et
contient 5 paires de branchies avec une disposition métamérisée qui affecte également les
néphridies, les muscles rétracteurs du pied, le SN, du type amphineure, le système
vasculaire et peut être aussi le coelome, très développé.

LES LAMELLIBRANCHES
Ont un corps symétrique aplati latéralement et une région céphalique rudimentaire
(Acéphale). Le manteau est divisé en deux grands lobes latéraux symétriques sécrétant
chacun une valves de la coquille (Bivalves). Le pharynx et la radula ont disparu.

LES GASTEROOPDES
Ils sont asymétriques par suite d’un phénomène de torsion. Leur pied, ventral, sert à
la locomotion (reptation). La masse viscérale est recouverte d’une coquille d’une seule
pièce (Univalves).

LES SCAPHOPODES
Ont un corps symétrique, allongé dans le sens dorso-ventral ; la tête est réduite ;
l’animal est enfermé dans un tube ouvert aux 2 bouts.

LES CEPHALOPODES
Mollusques les plus évolués en organisation. Le corps est symétrique avec une masse
viscérale très développée ; les bords du pied entourent complètement la tête et sont divisés en
tentacules à rôle préhensible ; une autre partie du pied forme l’entonnoir qui sert à la sortie de
l’eau de la cavité palléale. Il y a soit une coquille externe bien développée soit une coquille
interne réduite recouverte par le manteau, mais elle a disparu chez toute une série de formes.
LES MOLLUSQUES, H. I des DIGENES

Tous les Mollusques qui servent d’H. I aux divers digènes capables de se développer
chez l’Homme, sont des Gastéropodes terrestres ou d’eau douce appartenant à 2 ordres :
1-) Pulmonés, (cavité palléale transformée en poumons), ils sont hermaphrodites.
2-) Prosobranches, munis de branchies en avant du coeur, à sexes séparés.

LES GASTEROPODES

Généralités : ils sont plus mobiles que les Lamellibranches


La Tête bien différenciée avec dans la bouche un ruban cartilagineux râpeux à petites
dents chitineuses (radula).
Le Pied (sole) est en forme de disque musculeux ventral situé à l’extérieur d’un
manteau très réduit.

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La Symétrie bilatérale originelle est marquée par un phénomène de torsion de la
masse viscérale. Le T.D se recourbe en boucle et l’anus vient près de la bouche. Il en résulte
une atrophie des organes situés du côté droit.
La coquille est univalve, enroulée dans l’espace. L’enroulement est primitif (antérieur
au Cambrien). L’enroulement s’est fait d’abord dans un plan puis en spirale.

Caractère de la coquille :
• Dans l’enroulement en spirale, les tours sont généralement jointifs. La ligne de
jonction de 2 tours s’appelle la ligne de suture. Un tour peut recouvrir plus ou moins le
précédent, on dit qu’il est recouvrant. L’ensemble des tours, à l’exclusion du dernier, est la
spire. Le sommet de la spire est l’apex.
• L’enroulement en spirale peut se faire de gauche à droite (sens dans lequel on visse),
(il est Dextre) ; il est Senestre quand il se fait de droite à gauche (sens dans lequel on
dévisse). L’enroulement senestre est rare.
• Le dernier tour se termine par une ouverture (péristome) ronde (formes primitives)
et allongée (formes évoluées). Le bord extérieur du péristome ou labre peut être entier ou
sinueux suivant sa forme et être tranchant ou épais suivant son épaisseur. Le bord interne ou
columellaire du péristome peut être orné de bourrelets ou de plis.
• La juxtaposition de tours côté interne crée une colonne droite (Columelle). Si le
bord interne du tour touche le bord interne d’en face, la columelle est pleine, dans le cas
contraire, elle est creuse. Une columelle creuse provoque l’existence d’un ombilic à côté du
péristome. L’ombilic peut être masqué par un bourrelet calleux ou funicule ou par un
limbe ombilical.
• Les groupes évolués ont un siphon, ils sont dits siphonostomes et possèdent un
sinus à la base de l’ouverture pour laisser passer le siphon. Certaines espèces possèdent un
canal siphonal (court ou très allongé) et peut être ouvert (forme de gouttière) ou fermé
(forme de tuyau). Les coquilles sans sinus ni canal sont des Holostomes.

Les H. I de Fasciola hepatica (Douve du foie)


Morphologie de la Douve hépatique
Les H. I de F. hepatica et de F. gigantica sont des Mollusques Pulmonés d’eau douce
(Limnéidae), genre Limnaea dont Limnaea truncatula, H. I de F. hepatica et Limnaea
auricularia, H. I de F. giagantica (grande Douve du foie). La coquille est allongée, ovoïde,
conique, à ouverture dextre, non operculée, spiralée, à extrémité pointue. Sa taille ne dépasse
pas 8 mm de haut et 5 mm de large (au niveau de l’ouverture) (L. truncatula) avec 5 ou 6
tours de spires ; 30 mm de haut avec 3 à 5 tours de spires (L. auricularia). Chez les 2, le
dernier tour (le plus haut), occupe les 2/3 ou plus de la hauteur totale. L’ouverture est
ovalaire (L. truncatula) et légèrement oblique en forme d’oreille (L. auricularia). L.
truncatuala est grisâtre, finement striée, L. auricularia est blanchâtre ou jaunâtre et plus ou
moins foncée. Le pied, apparent lorsque le Mollusque est sorti de sa coquille et se déplace, est
épais et charnu, formé de tissu conjonctif et de fibres musculaires, riches en glandes. La tête
porte une seule paire de tentacules et une paire d’yeux situés à la base de celles-ci
(Basommatophores). Les Limnéidés comme tous les Pulmonés, sont hermaphrodites. Les
différents viscères sont enroulés dans la coquille. L’hépatopancréas (glande digestive) est
allongé le long de l’intestin et héberge les rédies et les rédies filles des 2 espèces de douves.
Il existe un poumon s’ouvrant à l’extérieur par le pneumostome, des organes génitaux mâles
et femelles.

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Les Différents H. I sont des Limnaeidae
• Fasciola hepatica : Limnaea truncatula est l’H.I le plus important et le plus répandu
en Europe, Afrique, Asie et Amérique du Nord. Les autres espèces dans ces régions jouent un
rôle accessoire (L. occulta, L. perigra, L. ovata et L. stagnalis (en Europe) : de L.
auricularia (en Asie), et de L. bulinoides, L. humilis, L. cubensis, L. columella, L. viator et L.
diaphana (en Amérique). En Australie et en Nouvelle Zélande où L. truncatula n’existe pas,
les H.I sont L. tmentosa et L. columella
• Fasciola gigantica : Limnaea auricularia est le principal H.I. Cependant, cette
douve peut aussi se développer en Afrique sur L. natalensis, en Asie sur L. rufescens, L.
rubiginosa, L. geodrosiana et L. euphratica.

Biologie
Les caractères biologiques de L. truncatula et de L. auricularia ont été très étudiés en
raison de leur importance dans les cycles des 2 fascioloses.

Localisation dans la nature


Limnaea truncatula est Amphibie, vit et se développe sur les sols saturés
d’humidité (berges des fossés, des mares et ruisseaux, trous provoqués par le passage des
véhicules, par le piétinement des animaux); on le trouve en abondance autour des abreuvoirs
là où le sol est constamment piétiné par les sabots des bovins. Il peut aussi vivre dans les
parties humides de prairies sèches, au niveau des bas-fonds ou bien dans les zones où,
alternent humidité et sécheresse. Dans tous les cas, il s’agit de terrain argileux, bien éclairés, à
pH basique. Il peut aussi vivre dans les mares peu profondes, au fond des abreuvoirs, dans les
trous d’eau ou de cours d’eau. A l’inverse, une sécheresse relative n’empêche pas sa survie.
• Limnaea auricularia est aquatique d’eau douce vivant dans les mares, les rivières
non polluées et riches en végétation avec une eau bien oxygénée. Ne pouvant vivre
qu’immergées, il ne peut survivre dans les mares temporaires à assèchement saisonnier H.I de
F. gigantica en zone tropicale.

Nutrition
L. truncatula se nourrit d’algues chlorophycées et cyanophycées qui ne se développent
bien qu’à la lumière et sur un sol dépourvu de végétation.

Multiplications, Gîtes des oeufs


En zone tempérée, L. truncatula ne supportant ni la chaleur, ni le froid, estive et
hiberne au cours des périodes défavorables reprenant donc son activité au débout de des
saisons favorables (périodes de transmission maximale de la fasciolose). La durée de vie de la
limnée (en moyenne une année), est raccourcie chez les Mollusques parasités par F. hepatica
et F. gigantica ; elle dépend étroitement de l’humidité ambiante (L. truncatula); les jeunes
Mollusques résistant en général mieux à la sécheresse que les adultes, lorsqu’en zone
tempérée, l’été est sec, ceux-ci meurent et au début de l’automne, la population est composée
presque exclusivement des jeunes, à l’inverse, un été pluvieux est favorable à la survie des
adultes et des jeunes et la population rencontrée en automne comporte des jeunes et des
adultes (cette plus grande abondance de mollusques après un été pluvieux s’accompagnera
d’une transmission plus importante de la fasciolose voire d’une poussée épidémique).
L. truncatula est hermaphrodite et l’autofécondation est le mode de fécondation le plus
habituel. C’est un Mollusque très prolifique (plusieurs fois de pontes dans l’année), chaque
ponte (10 à 20 œufs), forme une masse transparente, gélatineuse, collée sur le sol ou sur la
végétation. L’importance de la ponte totale de chaque mollusque durant toute sa vie, dépend
de la quantité de nourriture à sa disposition, de l’humidité et de la T°C extérieure (il n’y a pas

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de ponte en été sec ni en hiver). L’incubation et l’éclosion sont d’autant plus rapides que la
T°C est plus élevée. En pays tempéré, il y a 2 générations annuelles dont une hiberne et survit
ainsi jusqu’à l’année suivante.
L. auricularia pond jusqu’à plus d’une centaine. La ponte a lieu après fécondation
croisée ; la masse gélatineuse contenant les œufs est collée sur les plantes aquatiques. Ils
éclosent après une dizaine de jours, les Mollusques sont mûrs sexuellement en 6 à 8 semaines
et vivent 12 à 18 mois

Déplacements
Les déplacements actifs des limnées sont limités et faibles. L. truncatula est dispersée
par l’Homme et ses véhicules, par les pattes d’animaux, mélangée à la boue, par les pluies qui
lavent le sol. L. auricularia est transportée passivement par le courant.

Les H. I de Dicrocoelium dendriticum


(Petite douve du foie)
Description des Mollusques :
Le 1er H.I est un escargot (Gastéropode Pulmoné ; Ordre des Stylommatophores)
caractérisé par 2 paires de tentacules invaginables, la paire postérieure portant les yeux à son
extrémité et d’un seul orifice génital (mâle et femelle). Nombreuses espèces ont été trouvées
parasitées dans la nature. Le 2ème H.I est une fourmi où il y a enkystement des cercaires.
Les espèces impliquées dans la transmission des douves sont Helicella, Cochlicella et
Zebrina (Europe) et Cionella (Amérique). Ce sont tous les Mollusques dextres. Au Togo,
Limicolaria (Achatinidae) est H.I de la petite douve du foie.

Biologie
Ces Mollusques sont terrestres et la plupart xérophiles. Ils affectionnent les endroits
secs et ensoleillés et les substrats crayeux de pH alcalin. Recherchant les abris naturels ou
artificiels (vieux cartons, vieilles planches), ils peuvent s’enfoncer de 2 à 3 cm dans le sol
pour se protéger de la dessiccation.

H. I de C. sinensis et O. felineus (Douves du foie).

Description Morphologique
Mollusques Bythinidae, Bythinia
1ers H.I
Mollusques prosobranches operculés, d’eau douce. Coquille spiralée, mince,
conique, globuleuse, non ombiliquée, ouverture dextre, ligne de suture séparant les tours de
spires profonde. L’opercule obture l’ouverture de la coquille, la striation spiralée présente un
petit nombre de spires. La tête porte une paire de tentacules rétractiles. Le pharynx porte
la radula. L’estomac et l’intestin lui font suite. L’Hépatopancréas, tubuleux, est situé près
du T.D. L’appareil respiratoire est constitué d’une branchie (cténidie) et de branchies
secondaires. Le dimorphisme sexuel est peu marqué mais les coquilles des mâles sont moins
volumineuses que celles des femelles. Il y a une seule gonade l’appareil copulateur mâle est
un pénis simple, bifide, ou trifide. Les 2nds H.I sont des poissons d’eau douce qui
consomment les 1ers H.I infectés.

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Les différents H. I
Les MOLLUSQUES
Ce sont tous des Bulins d’eau douce.
Pour C. sinensis : Bythinia striatulus ; B. fuschianus ; Parafossarulus manchouricus ;
Melanoides tuberculatus ; Alocenma sp ; Semisulcospira sp).
Pour O. felineus : Bythinia tentaculatus ; Bythinia sp) ;
Pour O.viverrini : Bulinus goniomphalus ; B. funiculata et B. laevis.

Biologie
Localisation dans la nature (gîtes)
Les Mollusques H.I vivent dans l’eau douce, de préférence polluée par des matières
organiques en décomposition et par des matières fécales humaines ou animales (eaux
usées, eau d’égout). Il s’agit de gîtes peu profonds, à eau calme ou avec un faible courant,
riche en végétation aquatique.

Nutrition
Les Mollusques se nourrissent de matières végétales et organiques en décomposition,
des matières fécales humaines et animales ce qui leur permet d’ingérer accidentellement des
œufs de Clonorchis ou de Opisthorchis et de se contaminer.

Multiplication, Gîtes des oeufs


Femelles pondent des œufs agglomérés sur des supports végétaux ou directement sur
le fond du gîte, sur rochers qui y affleurent. L’éclosion se produit après une durée variable qui
est fonction de la T°C de l’eau. Celle-ci, ainsi que l’oxygénation, jouent un rôle dans le bon
développement de la colonie. Cependant, la densité de population intervient dans
l’importance des pontes et la croissance des jeunes mollusques. A une densité élevée
correspond une ponte faible et une croissance limitée (ce fait est général en biologie et
s’explique en partie par la diminution de la nourriture disponible pour chaque animal).

Déplacements actifs et passifs


Les Mollusques peuvent être transportés à distance dans d’autres gîtes aquatiques par
la boue collée sur les sabots des animaux, sur les pneus de véhicules ou de vélos, sur les
pieds, par des plantes flottantes sur lesquelles ils se fixent. Enfin, les crus disséminent aussi
les Mollusques et peuvent créer de nouveaux gîtes.

Les H. I de Paragonimus sp. (Douves pulmonaires)

Description Morphologique
Les 1ers H. I sont des Mollusques dont l’opercule servant à obturer l’ouverture de la
coquille présente une striation spiralée avec soit de multiples spires soit seulement quelques
spires (Thiaridae et Potamidae, Amnicolidae et Pleuroceridae). La coquille des Thiaridae
(2 cm) est turriforme et parsemée de tubercules ; celle des Potamidae est allongée, fortement
striée. La coquille des Pleuroceridae est conique à sommet pointu tandis que les côtés sont
plats, la coquille est épaisse et mesure chez l’adulte au moins 15 mm, enfin la coquille des
Amnicolidae est conique, mince et ne dépasse pas 8 mm de haut. Ces Mollusques sont
prosobranches avec un dimorphisme sexuel mais chez les Thiaridae, il n’existe que des
femelles parthénogénétiques ; ce sont des espèces ovovivipares.

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Les Différents H. I
Pour Paragonimus westermani (Semisulcospira, Thiaria, Brotia); P.
africanus (Potadoma freethi); P. uterobilateralis (Afropomus balanoides et Potadoma
sanctipauli); P. heterotremus (Tricula) ; P. mexicanus (Broapyrgus costaricensis, Aropyrus
colombiensis et Aropyrus alleei) ; P. kellicotti (Pomatiopsis lapidaria) ; P. calliensis
(Aropyrus colombiensis).

Biologie
Localisation dans la nature (gîtes) : A part les Potamidés d’eau saumâtre, tous les
autres Mollusques sont d’eau douce, de petites étendues d’eau, des ruisseaux, des marigots,
les recessus des rivières non soumis aux courants (donc ces mollusques ne se rencontrent pas
dans les rivières et les fleuves à fort courant et à eau trouble), les canaux d’irrigation mais la
rizière elle-même n’est pas toujours un milieu favorable car, outre la faible hauteur de l’eau,
l’importance de la végétation, il y règne une T°C trop élevée et défavorable à leur survie.

Nutrition
Ces H.I se nourrissent de débris organiques provenant de plantes et d’animaux en
décomposition dans le gîte aquatique (plantes aquatiques, feuilles ou d’autres débris
provenant de plantes aériennes). En Afrique noire, Liberonautes latidactylus se nourrit
exclusivement de graines de palme (Elaeis guineensis).

Multiplication, Ponte
Les Mollusques déposent les oeufs en agglomérat, collés les uns aux autres sur des
supports végétaux et surtout sans s’éloigner de leur gîte. L’importance de la ponte et la
croissance des jeunes varient en fonction de la densité des Mollusques présents dans le gîte,
multiplication et croissance étant d’autant plus faibles que la densité de population est plus
élevée (Effet de Masse). L’importance de la ponte et le bon développement des jeunes,
dépendent aussi de l’abondance de la nourriture, du pH du milieu, de la T°C de l’eau qui ne
doit pas dépasser 35 à 40°C en général.

Déplacements Actifs et Passifs


Les Mollusques sont tributaires de l’eau mais peuvent cependant être transportés
passivement d’un point d’eau à un autre, être mélangés à la boue sur les sabots et les pattes
des animaux, sur les roues des véhicules ou des bicyclettes, sur les pieds des Hommes. Les
déplacements passifs sont en général limités dans l’espace, les Mollusques ne supportant pas
l’assèchement total de la terre où ils sont enfouis.

H. I de Douves Intestinales
Description morphologique
1ersH.I des principales douves intestinales de l’Homme = Mollusques aquatiques
operculés ou non d’eau douce ou d’eau saumâtre.
2nds H.I =, soit des végétaux d’eau douce (F. buski), soit des Poissons d’eau douce
(H. heterophyes et M. yokogawai), soit enfin des Mollusques d’eau douce ou des Poissons
(Echinostomes).

Les Mollusques, 1ers H. I


Gastéropodes prosobranches operculés d’eaux saumâtres : Potamidés, H.I de
Heterophyes ; Gastéropodes prosobranches operculés d’eau douce : Pleurocéridés,
Mélanidés, H.I de M. yokogawai ou de H. heterophyes et Amnicolidés, H.I de Echinostomes

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Gastéropodes prosobranches non operculés: Planorbidés, Limnéidés, H.I de F. buski,
Gastéropodes prosobranches pulmonés basommatophores, H.I de Echinostomes.

Potamidés : coquille allongée et striée, opercule avec multiples spires. Il existe une
paire de tentacules, les branchies sont en avant du cœur.

Pleurocéridés : coquille épaisse, conique, plus de 1 cm de haut (adulte), sommet pointu,


ouverture fermée par un opercule portant un petit nombre de spires

Mélanidés : Mollusques de grande taille à l’état adulte (plus de 2 cm de haut),


turriformes et portant des côtes et des tubercules qui rendent la surface de la coquille très
rugueuse et irrégulière ; ouverture fermée par un opercule à striation spiralée avec de
multiples spires.

Amnicolidés (Bithynidés) : (8 mm de haut) ; coquille mince, conique, ouverture


presque ovalaire, fermée par un opercule à striation spiralée avec quelques spires.

Planorbidés : coquille plate, discoïde et spiralée, biconcave, nombre de tours de spires


(3,5 à 7), brunâtre. Pas d’opercule.

Limnéidés : coquille spiralée, conique, à ouverture dextre. Le sommet est pointu ; le


dernier tour de spire se termine par l’ouverture ovalaire, sans opercule.

La masse viscérale de tous ces mollusques est enroulée dans la coquille ; le pharynx
porte une radula sur laquelle sont fixés des denticules dont la disposition varie suivant les
espèces. Au pharynx, fait suite l’estomac, puis l’intestin. L’hépatopancréas est annexé au TD.
Les prosobranches portent des branchies qui sont remplacées chez les pulmonés par un
poumon dont l’ouverture respiratoire (Pneumostome) s’ouvre sur le bord du manteau.
NB : Chez les Pulmonés aquatiques, le Poumon est rempli d’eau.

Les Mollusques 2nds H. I (Echinostomes)


Ce sont des prosobranches operculés d’eau douce (Eulamellibranches présentant un
sac incubateur ou branchie). Viviparus et la famille des Pilidés sont des prosobranches ; le
premier présente un tentacule droit transformé en pénis ; les seconds sont des Amphibies vrais
(branchies et poumons).

Les Différents H. I

F. buski : 1ers H.I = Planorbidés d’eau douce : Segmentina haemisphaerula, S. nutidella, S.


calthuys, S. trochoinadeus, S. largeillierti, Hyppeutis umbilicalus, Polypylis sp.
Les cercaires se fixent (métacercaires) sur des plantes aquatiques diverses (2nds H.I)

Echinostomes sp : 1ersH.I = soit Planorbidés seules : Gyraulus convexiusculus, G. prashadi,


Hyppeutis umbilicalis) (Echinostomes ilocanum) ; Gyraulus convexiusculus, Biomphalaria
glabrata (Echinostomes lindoense), soit Planorbidés et Limnéidés : Indoplanorbis exustus et
Limnea luteola) (Echinostomes malayanum) ; Segmentina sp et Helisoma revolutum).
Les cercaires se fixent dans l’organisme d’autres mollusques prosobranches (Pila conica,
P. luzonica, Viparus javanicus, lamellibranches) (2nds H.I) Attention à leur consommation

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H.heterophyes :1ersH.I = soit Potamidés (eau saumâtre) : Pirenella conica,
Cerithidea cingulata, soit Pleuroceridés d’eau douce : Semisulcospira liertina.
M. yokogawai : 1ers H.I = Pleurocéridés : S. alibertina et autres Melania.

Biologie des H.I


Mollusques : A part Potamidés (eaux saumâtres) et Limnéidés, Pilidés (Amphibies,
semi-aquatiques), tous les autres H.I des diverses douves intestinales sont d’eau douce
(eaux calmes, riches en matières organiques et en végétation aquatique, non polluées par des
substances chimiques, bien oxygénées, à T°C entre 0° et 40°C ; les gîtes préférentiels se
situent donc dans des ruisseaux à cours lents, dans les eaux bordant les berges des rivières ne
subissant pas de débordements ou d’assèchements trop fréquents et trop rapides. Les débris
organiques servent de nourriture aux Mollusques ; les plantes aquatiques fixes ou flottantes,
servent de supports aux œufs (pondus en paquets réunis par une substance adhérente,
transparente). Des supports rugueux (roches et fonds sableux), permettent souvent aux
Gastéropodes de mieux résister aux courants, de même que le caractère irrégulier, non lisse
des coquilles. Certaines espèces peuvent avoir un régime alimentaire carné.
Les Mollusques Amphibies se développent dans les prairies, les fossés bordant celles-
ci, dans les lieux riches en végétation semi-aquatique dont l’humus leur fournit la nourriture.

Tous ces Mollusques peuvent être transportés passivement d’un point d’eau à un autre
par la boue collée aux sabots des animaux, aux roues des véhicules ; le transport peut aussi
s’effectuer par le courant de la rivière servant de gîte. Les Pulmonés respirent à la surface de
l’eau ou utilisent l’O2 de l’eau lorsqu’ils sont sur le fond ; les Prosobranches, en filtrant l’eau
avec leurs branchies, en extraient l’O2. Chez eux, il existe mâles et femelles ; chez les
Pulmonés hermaphrodites, il existe une fécondation croisée, chaque Mollusque étant tour à
tour mâle et femelle. Lorsque dans un gîte, la densité de population des Mollusques est
élevée, la ponte diminue et vice versa.

Les H. I des Schistosomes (Bilharzies)


Description
Oncomelania sp: Mollusques de quelques mm de haut à l’état adulte, à coquille
spiralée, tronquée à pointe allongée. La teinte va du brun au noirâtre. Ils sont Amphibies,
semi-aquatiques, prosobranches.
Neotricula operta : plus petit que le précédent.

Les Différents H. I
Les Bulins: H.I de S. haematobium (Afrique et Proche Orient) et comptent 3 Groupes:
Groupe Bulinus africanus (Afrique intertropicale) ; Complexe Bulinus truncatus – Bulinus
tropicus et Groupe Bulinus forskalii.
Groupe Bulinus africanus (le plus important), contient B. africanus, B. globosus, B.
jousseaumei, B. obtusispira, B. nasutus, B. abysinicus et B. umbilicatus. La coquille de
l’adulte (15-20 mm) de haut, porte une sculpture caractéristique en spirale à la partie
supérieure. C’est aussi l’H.I de S. intercalatum.
Complexe B. truncatus- Bulinus tropicus contient B. truncatus (Afrique tropicale,
Afrique du Nord et Proche Orient) et Bulinus rohlfsi (Afrique). La coquille de B. truncatus
(15-20 mm) de haut à l’état adulte, est jaunâtre
Groupe B. forskalii est représenté par B. camerunensis (Cameroun), B. senegalensis
(Gambie, Mauritanie, Sénégal et Nigéria), B. cernicus (Ile Maurice) et B. becarii (Péninsule
arabique). Certaines espèces sont des H.I de S. intercalatum.

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Biomphalaria (Amérique), 3 espèces sont H.I de S. mansoni : (B. glabrata ; B.
straminea et B. tengophila).
(Afrique), une douzaine d’espèces sont H.I de S. mansoni mais elles sont regroupées
en 3 groupes principaux : Groupe B. pfeifferi, (B. pfeifferi pfeifferi à Madagascar et Afrique
tropicale) ; Groupe B. sudanica, avec 2 espèces ayant chacune 2 sous espèces (1espèce en
Afrique occidentale et 1 en Afrique orientale) et Groupe B. alexandrina (Delta du Nil et
Sud-est africain).

Oncomelania est H.I de S. japonicum. O. hupensis présente 03 sous espèces ayant des
répartitions géographiques différentes en rapport avec des souches géographiques
particulières de S. japonicum dont certaines ne peuvent se développer chez l’Homme.
O. h. chini et O. h. formosana (à Taïwan) ; O. h. hupensis (en Chine) ; O. h. lindonensis (à
Sulawesi) ; O. h. quadrasi (aux Philippines) et O. h. nosophora (au Japon)

Neotricula aperta est H.I de S. mekongi (Etrême – Orient). Il a été décrit 3 sous espèces
de taille et de répartitions géographiques différentes.

Biologie des Bulins


La longévité est de 6 mois mais en fait les animaux peuvent passer la saison sèche en
diapause, leur durée de vie s’allongant d’autant. Pas de Bulins dans les eaux saumâtres, ils ne
vivent que dans des étendues d’eau douce bien oxygénées, tièdes (20 à 25°C), à pH de 4,8 à
9,8. Ils préfèrent les zones ombragées ou à faible luminosité. Ils sont dans les mares et
marigots naturels ou artificiels, le bord peu profond des rivières, des lacs et des canaux
d’irrigation de 20 à 30 cm de profondeur. Ils vivent dans les eaux sans pollution chimique,
industrielle en particulier (pas dans les égouts, les canaux d’évacuations des eaux usées). Le
gîte aquatique doit contenir des substances organiques en suspension (nourriture des Bulins)
ainsi que des plantes immergées. L’eau des gîtes doit être calme, non agitée par un flux et un
reflux permanent ou trop fréquent, animé ou non d’un courant de faible intensité. Les
Mollusques se déplacent sur les plantes et les débris flottant en surface mais aussi sur les
plantes aquatiques et sur le fond. Ils ont la possibilité, lorsque le gîte s’assèche, de s’enfoncer
dans la boue humide et d’y rester en diapause jusqu’à la prochaine saison des pluies qui
remettra en eau leur gîte. D’où la présence de ces Mollusques et de la Bilharziose à S.
haematoium dans les régions à longue saison sèche (B. truncatus et B. guernei résistent sans
dommage à une sécheresse prolongée).
En général, B. truncatus vit dans les grands lacs et les rivières, sur les bords calmes peu
profonds. On le rencontre les régions sèches de savanes et du sahel. La densité de ce
Mollusque dans le Lac Volta au Ghana varie dans le même sens que le niveau des eaux.

B. globosus dans les savanes et forêts humides, les lacs, étangs, rivières et fossés
d’irrigation.
Les Bulins sont autofécondables. Les œufs pondus en amas, sont collés sur les supports
immergés (plantes, tiges ou feuilles, rochers, plantes flottantes). La ponte est plus abondante à
la fin de la période de diapause, lorsque le gîte est à nouveau inondé. Le temps nécessaire à
l’éclosion dépend de la T°C de l’eau.
En fait, la grande variété des gîtes et l’absence de corrélation entre l’aspect d’un gîte
donné et les espèces de Bulins, rendent toujours indispensables des enquêtes malacologiques
approfondies afin de préciser les espèces locales, la densité des Mollusques infectés aux
différentes saisons.

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Les Bulins sont facilement transportés avec la boue collée sur les chaussures, pieds nus,
roues des vélos ou d’automobile, pattes des oiseaux aquatiques ; ils peuvent ainsi peupler des
gîtes favorables, éloignés du point d’eau qui les a vus naître.
En fin de saison des pluies, les gîtes sont nombreux avec dilution des Mollusques dans
de grandes étendues d’eaux temporaires ; en saison sèche, la densité des Bulins est maximale
dans les gîtes permanents qui, pour ceux situés aux abords des villages, sont largement
fréquentés par les habitants ; le Bulin supporte bien le parasitisme par S. haematobium et
d’autant mieux qu’il est plus âgé.
Dans la nature, un grand nombre de Mollusques ne sont pas infectés, soit parce qu’ils ne
sont pas réceptifs (causes génétiques), soit parce qu’une infection trop massive nuit au
développement des cercaires, soit parce que la population de Mollusques est trop faible ou
diluée dans un biotope réduit, soit parce que la majorité de la population de Mollusques
infectés meurt avant la formation des cercaires dans leur organisme.
De plus, une baisse de la T°C extérieure ou une sécheresse brutale déterminent l’arrêt de
l’évolution du parasite chez le Bulin suivi parfois de leur élimination laissant le Mollusque
sensible à une nouvelle infection.

Biologie de Biomphalaria :
Gîtes semblables à ceux des Bulins (possibilité de contracter, au cours d’un même bain,
les 2 bilharzioses africaines majeures) ; cependant, ne résistant pas bien à la dessiccation de
leur gîte, leur aire d’expansion en Afrique noire est moins étendue au-delà de la zone
intertropicale humide et ils fréquentent de préférence les étendues d’eau permanentes ou dont
l’assèchement saisonnier est de courte durée. Le 12ème Nord paraît la limite nord de leur
expansion alors que les gîtes sont nombreux et souvent à forte densité de population dans les
zones forestières humides créant ainsi des foyers d’hyperendémie de bilharziose intestinale.
Cependant, au Brésil, B. straminea résiste plusieurs mois à la sécheresse et peut ainsi prendre
la place de B. glabrata. La limitation du parasitisme de Biomphalaria, relève des mêmes
causes et des mêmes mécanismes que pour les Bulins.

Biologie de Oncomelania
Mollusques Amphibies, à sexes séparés, vivant dans les rizières, canaux d’irrigation,
ruisseaux et fossés. Les œufs sont pondus isolement ou en courte chaîne et recouverts de
sable ; ils éclosent après 10 à 25 jours. Les mollusques se déplacent au fond du gîte ou dans la
boue constamment humide des berges et se confondent alors facilement avec la terre. Ils sont
très prolifiques et se nourrissent d’Algues et de Diatomées mais sont aussi la proie des
oiseaux aquatiques ou terrestres.

Biologie de Neotricula aperta


Mollusque aquatique, ne vivant pas dans les rizières mais dans l’eau douce et et est
surtout abondant en fin de saison sèche.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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2- Bourée, P., 1994. Aide – Mémoire de Parasitologie. Médecine – Sciences. Flammarion
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7 - Larivière, M., Beauvais, B., Derouin, F., Traoré, F., 1987. Parasitologie médicale. Ellipses
8 - Marchand, B., 1994. Les animaux parasites : Biologie et systématique. NEA du Sénégal.

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recherche. De Boec Université
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