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INTRODUCTION
Les Salivaria regroupent les trypanosomes dont les formes métacycliques infectantes
se trouvent dans les glandes salivaires ou dans les pièces buccales du vecteur. Les parasites
sont alors injectés avec une goutte de salive qui empêche la coagulation du sang à l’endroit de
la piqûre. Ils sont répartis dans cinq sous genres: T (Trypanozoon), T (Duttonella), T
(Nannomonas), T (Pycnomonas) et T (Tejeraia).
T (Trypanozoon) seul comporte, en dehors des espèces qui infectent les animaux, deux
espèces infectantes pour l’homme chez qui elles provoquent la maladie du sommeil. Les
autres sous genres comprennent des espèces qui infectent les animaux sauvages et
domestiques et ne sont jamais infectantes pour l’homme mais peuvent avoir des répercussions
indirectes importantes sur sa santé.
CLASSIFICATION
T. (Trypanozoon)
Trypanosomes sanguicoles sont polymorphes (formes longue et courte/trapue), avec
extrémité de flagelle libre facultatif et kinétoplaste petit, subterminal (postérieur). Les espèces
(T. (T.) brucei (et ses sous-espèces), T. (T.) evansi et T. (T.) equiperdum) sont difficiles à
distinguer morphologiquement les unes des autres, car elles diffèrent par des caractères
biologiques et nosologiques.
T. (T.) brucei et ses sous-espèces, T. (T.) brucei brucei, T. (T.) brucei gambiense et T.
(T.) brucei rhodesiense sont transmises par des Glossines dont elles colonisent le T.D et les
glandes salivaires. Elles ont une distribution géographique restreinte à l’Afrique.
T. (T.) evansi est transmis au bétail (chevaux et chameaux) par les Tabanidae et des
chauves-souris hématophages en Amérique du Sud. T. (T.) equiperdum n’a pas de vecteur
(transmission par voie sexuelle chez les chevaux). Ces deux espèces débordent largement les
régions à Glossines et sont cosmopolites. Leur morphologie est semblable à celle de T. brucei
mais elles sont monomorphes (forme longue uniquement).
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T. (Duttonella)
Trypanosome en forme de massue (gourdin), avec extrémité postérieure arrondie ou
large, corps se rétrécissant vers l’extrémité antérieure. Le kinétoplaste est volumineux, arrondi
et en position terminale ; la membrane ondulante étroite, peu développée et flagelle se termine
par une extrémité libre.
T. (D.) vivax et T. (D.) uniforme (parasites des ruminants sauvages et domestiques).
Transmis par les glossines, ces trypanosomes colonisent exclusivement la trompe et le
proventricule (ils sont digérés dans l’estomac). La transmission est aussi possible par
simple transport mécanique dans la trompe infectée des Tabanidae.
T. (Nannomonas)
Trypanosomes de petite taille (8 à 24 µm), le flagelle ne se termine pas par une
extrémité libre. Le kinétoplaste (taille moyenne), est subterminal ou marginal. L’extrémité
postérieure est arrondie et la membrane ondulante étroite. Sa pathogénicité est importante
pour le bétail, le porc et le chien en Afrique. Le développement chez les glossines se fait dans
l’estomac et la trompe. Deux espèces : T. (N.) congolense et T. (N.) simia.
T. (Pycnomonas)
Trypanosomes monomorphes, trapus, flagelle court, kinétoplaste petit et subterminal.
Chez les glossines, le développement se fait dans l’estomac et dans les glandes salivaires. La
seule espèce importante est T. (P.) suis.
T. (Tejeraia)
Spécialement créé pour classer T. (T.) rangeli dont les formes métacycliques se
trouvent à la fois dans les glandes salivaires et l’intestin postérieur du vecteur (réduvidé).
Chez le vecteur, le parasite est polymorphe. L’espèce pas pathogène pour l’Homme. Dans
certaines régions d’Amérique latine, on la retrouve chez les mêmes vecteurs et dans les
mêmes réservoirs que T. (S.) cruzi. Le parasite (30 µm en moyenne), a un kinétoplaste peu
volumineux et situé à quelque distance de l’extrémité postérieure et noyau déplacé vers
l’avant.
1-2 Hôtes
Les Hôtes Vertébrés sont les bovins, ovins, caprins chevaux, chameaux, chiens..., et
les antilopes, buffle.... L’Homme est réfractaire à l’infection (effet létal du sérum humain sur
les trypanosomes).
Les vecteurs infectés dans la nature (Gloosina morsitans, G. submorsitans et G.
pallidipes (Groupe morsitans) ; G. brevipalpis, G. medicorum Groupe fusca) ; G.
tachinoides, G. palpalis, G. fuscipes (Groupe palpalis).
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1-3 Distribution Géographique
Nigeria, Burkina Faso, Tanzanie, Burundi et Zoulouland mais son aire de distribution
géographique est sans doute plus grande, vu le nombre de glossines infectées dans la nature.
L’infection est identifiée sur de nombreuses espèces animales dans tous les pays où
existent des glossines.
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T. T. b. brucei: Cycle Evolutif
1-6 Epidémiologie
Important réservoir de parasites (animaux sauvages, porcs semi sauvages) à partir
duquel les mouches tsé-tsé se réinfectent régulièrement et disséminent le trypanosome.
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T. T. b gambiense : forme trypomstigote
3-2 Hôtes
Essentiellement l’Homme et les vecteurs (« groupe palpalis ») sont hygrophiles
vivant en forêt ou le long des forêts galeries: Glossina palpalis, G. tachinoides, G. fuscipes.
3-5 Pouvoir pathogène : Chez l’Homme, la maladie du sommeil sous sa forme chronique
et évolue en 3 phases :
→ Le chancre d’inoculation
Les Trypomastigotes métacycliques déposés sur la peau, la traversent et gagnent la
circulation ; leur multiplication, après 4 ou 5 jours, provoque une réaction avec les anticorps
circulants (nouvellement synthétisés). Le relargage des enzymes lysosomiaux provoque
l’induration et l’œdème.
→ L’envahissement hémo-lymphatique
Les trypanosomes se multiplient dans le sang et la lymphe, la parasitémie s’élève ;
il y a une lyse des trypanosomes sanguicoles par les anticorps circulants et la parasitémie
s’effondre. Une mutation survient chez quelques trypanosomes rescapés (modification de
la structure de leur antigène de surface : Glycoprotéine), leur permettant d’échapper à
l’action des anticorps. La multiplication de ces mutants («Variants Antigéniques »), va
donner une deuxième population parasitaire qui, à son tour, subit la lyse immune et ainsi
de suite.....
La succession de Variants Antigéniques est responsable d’une succession de vague de
parasitémie. L’extériorisation clinique de cette parasitémie fluctuante est une
symptomatologie grippale ou malarienne avec fièvre irrégulière, malaise général, maux
de tête, douleurs articulaires.
→ L’envahissement tissulaire extra vasculaire (stade nerveux)
L’espacement des poussées parasitémiques s’accompagne d’une diminution du
nombre de parasites dans le sang et d’un envahissement du compartiment extra vasculaire. Il
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apparait des symptômes caractéristiques (méningo-encéphalite, myocardite, néphrite,
œdèmes généralisés, anémies....
4-2 Hôtes
Homme et un réservoir animal sauvage (lions, buffles) et animal domestique (bétail) et
les vecteurs (Groupe morsitans) sont xérophiles, circulant librement dans les zones de hautes
savanes. Ce Glossina morsitans, G. swinnertoni, G. pallidipes, G. fuscipes.
4-6 Epidémiologie
La maladie du sommeil à T. (T.) b. rhodesiense est une zoonose. Les glossines
s’infectent à partir du réservoir animal et l’Homme est infecté après piqûre. Les malades eux-
mêmes ne constituent pas une source d’infection importante pour les glossines car ils
sont rapidement hors d’état de circuler, une symptomatologie aiguë s’installant
d’emblée et les malades ne pouvant plus circuler, ils ne sont plus piqués par les glossines.
En zone d’endémie, les cas sont disséminés à cause de la libre circulation de G.
morsitans. Parfois, la maladie prend une allure épidémique locale plus explosive que dans le
cas de T. (T.) brucei gambiense (transmission Homme-Homme par les Glossines devient
majoritaire en cas de la transhumance de troupeaux).
CHAPITRE IX
LE GENRE LEISHMANIA
Répond à un cycle indirect, transmis par un vecteur.
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points : l’extériorisation clinique ; la distribution géographique ; la liste des animaux
réceptifs dans la nature.
Les laboratoires ont développé des techniques de comparaison des isoenzymes
(séparables par électrophorèse) métaboliques, l’étude d’ADN et la description plus précise du
comportement du parasite chez le vecteur. Ceci procure une base plus objective d’animaux
dans n’importe quelle région géographique : ce comportement de Leishmania chez le vecteur
a permis d’en faire deux sous genres : L. (Leishmania) avec L. (L.) donovani, L. (L.)
tropica ; L. (L.) major ; L. (L.) aethiopica ; L. (L.) mexicana et L. (Viannia) avec L.
(Viannia) braziliensis.
LVA=L. donovani
LVZ=L. infantum et. L chagasi
LCA=L. tropica
LCZ=L. major ; L. aethiopica ; L. mexicana ; L. Pifanoï;
L. amazonensis; L. braziliensis; L. peruviana; L. guyanensis
3-2 Vecteurs
Phlébotome (mouche des sables), un petit moucheron bossu (Psychodidae): la tête, le
thorax et l’abdomen font un angle donnant l’aspect d’un insecte faisant le gros dos. Seule la
femelle est hématophage. Son activité est maximale la nuit et à la tombée du jour.
Il existe des endophages et exophages. Selon les régions, ils piquent de préférence
l’Homme (anthropophilie) ou les animaux (zoophilie).
Insectes des pays secs, ils sont sédentaires (leur rayon de vol varie de 50 à 100 m), les
larves se développement dans le sable, les fissures des pierres, les failles rocheuses, les
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crevasses de troncs d’arbres. Elles ne sont pas tributaires de l’eau, mais une humidité de plus
de 70% leur est favorable. Elles se nourrissent de déjections d’insectes ou de lézards ainsi que
de débris végétaux en décomposition.
Trois genres principaux : Ancien Monde (Phlebotomus spp) et Nouveau
Monde (Lutzomyia spp et Psychodopygus spp).
La reconnaissance du statut du vecteur implique que l’insecte permette la
multiplication des parasites dans son T.D, qu’il soit porteur de parasites infectants, qu’il
pique l’Homme ainsi que les hôtes réservoirs.
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4-3 Biologie du parasite
CHEZ le Vecteur
Les Promastigotes de l’intestin moyen ne sont pas infectants pour le vertébré. Ils
acquièrent la capacité d’infection au cours de leur maturation chez le vecteur lorsqu’ils
arrivent dans les pièces buccales ou la bouche (ils ont synthétisé, sur leur membrane externe,
les Lipophosphoglycanes (LPG) et une Glycoprotéine (GP63) à activité protéinasique qui
facilitent leur phagocytose par le macrophage.
Des LPG sont retrouvées à la surface du macrophage qui vient de phagocyter les
promastigotes et y restent présentes (2 ou 3 jours) au stade initial de l’infection.
La Glycoprotéine (GP63) favoriserait la phagocytose du promastigote par le
macrophage. Par son activité protéinasique, elle inhiberait la libération des radicaux libres
supposés détruire le parasite phagocyté par les macrophages (pour sauver la vie du parasite).
CHEZ LE VERTEBRE
La phagocytose des amastigotes par les macrophages est également facilitée par la
présence de la LPG et la GP63.
Plusieurs hypothèses ont été émises pour expliquer la survie des amastigotes à
l’intérieur des macrophages où ils résistent aux mécanismes antimicrobiens oxygéno-
dépendants induits par les cytokines. L’explosion respiratoire n’a pas lieu car :
1- il y aurait destruction de l’enzyme lysosomial ß-galactosidase par la protéase
leishmanienne GP63 ;
2- ce stade parasitaire aurait développé un mécanisme de détoxification des métabolites
oxygénés
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Deux syndromes sont alors décrits: l’hyperplasie (prolifération anormale des cellules
du SRE et les lésions cutanées post kala-azar).
La destruction des macrophages et des histiocytes suite à la multiplication des
amastigotes a pour conséquences, une augmentation importante du volume de la rate, foie et
de tous les tissus lymphoïdes ainsi que le remplacement progressif, dans la moelle osseuse,
du système hématopoïétique par le SRE, d’où anémie, leucopénie (taux de leucocytes
diminué) et thrombocytopénie (taux de thrombocytes diminué).
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5-3 Les Leishmanioses Cutanées du Nouveau Monde
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