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❑ INTTRODUCTION :
La trypanosomiase est une maladie parasitaire causée par des
protozoaires flagellés du genre Trypanosoma, qui sont transmis à
l'homme et aux animaux par la piqûre de la mouche tsé-tsé ou glossine.
Cette maladie est aussi appelée maladie du sommeil, car elle affecte le
système nerveux central et provoque des troubles du cycle
veille/sommeil. Il existe deux formes de trypanosomiase humaine
africaine, selon la sous-espèce de parasite responsable : Trypanosoma
brucei gambiense, qui provoque une infection chronique, et
Trypanosoma brucei rhodesiense, qui provoque une infection aiguë. La
trypanosomiase est endémique dans 36 pays d'Afrique subsaharienne,
où elle représente un problème majeur de santé publique et de
développement. Sans traitement, la trypanosomiase est généralement
mortelle. Le diagnostic et le traitement de la maladie sont complexes et
requièrent des compétences particulières. Des efforts de lutte sont
menés depuis plusieurs années pour réduire le nombre de cas et
éliminer la maladie.
❑POSITION SYSTÉMATIQUE :
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Les trypanosomes sont des protozoaires flagellés appartenant au
phylum des Euglénophytes, à la classe des Kinetoplastida, à l’ordre des
Trypanosomatida et à la famille des Trypanosomatidae.
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Les trypanosomes sont des protozoaires flagellés, c’est-à-dire qu’ils
possèdent un ou plusieurs flagelles qui leur permettent de se déplacer.
Ils ont une forme allongée et fusiforme, avec une membrane ondulante
le long du corps. Leur taille varie selon les espèces, mais en général, ils
mesurent entre 10 et 30 micromètres de long et entre 1 et 5 micromètres
de large. (Figure : 1 et 2)
Les trypanosomiases sont des maladies causées par les trypanosomes,
qui se manifestent par des symptômes variables selon la forme et le
stade de la maladie. La morphologie des trypanosomes change
également selon le cycle évolutif et le milieu dans lequel ils se trouvent.
On distingue deux grandes catégories de trypanosomes : les
trypanosomes sanguicoles, qui se développent dans le sang et les tissus
de l’hôte, et les trypanosomes stercoraires, qui se développent dans le
tube digestif du vecteur.
Les trypanosomes sanguicoles comprennent les espèces responsables
de la trypanosomiase humaine africaine (T. brucei gambiense et T.
brucei rhodesiense) et de la trypanosomiase animale africaine (T.
brucei brucei, T. congolense, T. vivax, etc.). Ces trypanosomes
présentent deux formes morphologiques principales : la forme
trypomastigote, qui est la forme infectieuse pour l’hôte, et la forme
épimastigote, qui est la forme intermédiaire dans le vecteur. La forme
trypomastigote se caractérise par un flagelle libre à l’extrémité
antérieure du corps, tandis que la forme épimastigote se caractérise par
un flagelle relié à la membrane ondulante sur toute sa longueur.
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formes morphologiques principales : la forme trypomastigote, qui est
la forme infectieuse pour l’hôte, la forme amastigote, qui est la forme
intracellulaire dans les tissus de l’hôte, et la forme épimastigote, qui est
la forme proliférative dans le vecteur. La forme trypomastigote se
caractérise par un flagelle libre à l’extrémité postérieure du corps,
tandis que la forme amastigote se caractérise par l’absence de flagelle
libre et la forme épimastigote se caractérise par un flagelle relié à la
membrane ondulante sur toute sa longueur.
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La mouche tsé-tsé
Le cycle de vie des trypanosomes comprend plusieurs formes
morphologiques, qui se différencient par la position du flagelle, du
kinétoplaste (une structure contenant l’ADN mitochondrial) et du
noyau.
Les formes infectieuses pour l’hôte vertébré sont les trypomastigotes,
qui sont injectées par la piqûre de la mouche tsé-tsé. Les
trypomastigotes se multiplient par division binaire dans le sang, la
lymphe et les tissus de l’hôte.
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Les trypanosomes et les trypanosomiases sont endémiques dans
certaines régions de l’Afrique subsaharienne, où l’on trouve les
mouches tsé-tsé, qui sont les vecteurs principaux de la transmission du
parasite.
Il existe 36 pays d’Afrique où la maladie du sommeil est présente,
couvrant une superficie de 9 millions de km2 et menaçant environ 60
millions de personnes. La répartition de la maladie varie selon les sous-
espèces de trypanosomes impliquées :
Trypanosoma brucei gambiense, responsable de la forme chronique de
la maladie, se trouve principalement en Afrique de l’Ouest et en
Afrique centrale, dans des zones de savane, de forêt et de forêt-galerie.
Les pays les plus touchés sont la République démocratique du Congo,
la République centrafricaine, le Soudan du Sud, la Guinée et la Côte
d’Ivoire.
Trypanosoma brucei rhodesiense, responsable de la forme aiguë de la
maladie, se trouve principalement en Afrique de l’Est et en Afrique
australe, dans des zones de brousse et de savane. Les pays les plus
touchés sont l’Ouganda, la Tanzanie, le Malawi, le Zimbabwe et la
Zambie.
La trypanosomiase animale africaine, ou nagana, affecte les animaux
domestiques et sauvages dans les mêmes régions que la maladie du
sommeil, mais avec une distribution plus large. Elle est causée par
plusieurs espèces de trypanosomes, dont Trypanosoma brucei brucei,
Trypanosoma congolense, Trypanosoma vivax et Trypanosoma evansi.
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Figure 4 : Répartition des cas de la trypanosomiase humaine
africaine, de 2000 à 2009
La trypanosomiase américaine, ou maladie de Chagas, est causée par
Trypanosoma cruzi, qui est transmis par des insectes hémiptères
appelés triatomes ou réduves. Elle touche principalement l’Amérique
latine, où environ 6 millions de personnes sont infectées, mais elle peut
aussi être présente dans d’autres régions du monde à cause de la
migration des personnes et des animaux infectés.
❑ RÔLE PATHOGÈNE OU CLINIQUE :
Les trypanosomes sont des parasites flagellés qui infectent le sang et le
système nerveux central des humains et des animaux, causant des
maladies graves comme la maladie du sommeil ou la maladie de
Chagas.
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Les trypanosomiases sont transmises par des vecteurs, comme la
mouche tsé-tsé en Afrique ou le triatome en Amérique latine, qui
piquent les hôtes et leur injectent les parasites.
Les trypanosomes ont la capacité de changer leur antigène de surface,
ce qui leur permet d’échapper au système immunitaire de l’hôte et de
provoquer des infections chroniques et récurrentes.
Les trypanosomes affectent le fonctionnement de nombreux organes et
systèmes, comme le cœur, les reins, le foie, la thyroïde, le pancréas, les
glandes surrénales, les yeux, la peau et les muscles.
Les trypanosomes peuvent traverser la barrière hémato-encéphalique et
envahir le système nerveux central, entraînant des troubles
neurologiques, comme la confusion, l’insomnie, la somnolence, les
convulsions, la paralysie, le coma et la mort.
Les trypanosomes sont responsables de la morbidité et de la mortalité
de millions de personnes et d’animaux dans les régions endémiques,
ainsi que de l’impact s
Aucune entrée de table des matières n’a été trouvée.
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L’examen microscopique est la méthode de référence, mais elle
nécessite du matériel et du personnel qualifié. Elle permet de distinguer
les deux sous-espèces de trypanosomes, gambiense et rhodesiense, et
de déterminer le stade de la maladie en fonction de la présence ou non
de parasites dans le liquide céphalo-rachidien.
Les tests sérologiques sont basés sur la détection des anticorps produits
par l’hôte en réponse à l’infection. Ils sont utiles pour le dépistage des
populations à risque, mais ils ne permettent pas de confirmer l’infection
ni de déterminer le stade de la maladie. Ils peuvent aussi donner des
résultats faussement positifs ou négatifs.
Les tests moléculaires sont basés sur la détection de l’ADN des
parasites par des techniques comme la PCR (polymérase Chain
Réaction). Ils sont plus sensibles et spécifiques que les tests
sérologiques, mais ils nécessitent un équipement et une expertise plus
importants. Ils peuvent aussi être utilisés pour différencier les sous-
espèces de trypanosomes et pour évaluer l’efficacité du traitement.
Les tests rapides sont des dispositifs simples et peu coûteux qui
permettent de détecter les antigènes des parasites dans une goutte de
sang. Ils sont pratiques pour le diagnostic sur le terrain, mais ils ne sont
pas encore disponibles pour toutes les formes de trypanosomiase. Ils ne
permettent pas non plus de déterminer le stade de la maladie.
Confirmation diagnostique
La répétition des examens augmente les chances de découvrir le
parasite, la parasitémie étant fluctuante.
Examens du sang sans concentration
Ce sont les examens de base où les prélèvements ne subissent aucune
préparation spéciale (sauf la coloration éventuelle) avant l’examen
microscopique.
La morphologie des trypanosomes africains infectants pour l’homme
est toujours la même : trypanosomes polymorphes, présentant dans le
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sang et les liquides biologiques des formes courtes et des formes
longues.
Les détails morphologiques sont mieux mis en évidence par la
coloration mais l’examen à frais permet aussi de reconnaître le parasite
grâce à sa forme et à ses mouvements vifs.
Goutte épaisse
Le volume de sang utilisé est, pour une surface de lecture moindre, plus
important que pour l'étalement frais : la technique est donc plus sensible
de l'ordre de 8 000 trypanosomes par ml. En outre, la lecture est plus
aisée car les trypanosomes sont colorés.
Après avoir piqué le bout du doigt, on procède de la même façon que
pour l'étalement frais, mais on dépose 3 gouttes de sang au centre de la
lame. Non fixée mais défibrinée et colorée au Giemsa la lecture se fait
au microscope au grossissement 400x. Elle peut être faite
immédiatement après coloration ou différée. Les trypanosomes
apparaissent colorés en bleu, avec le noyau et le kinéroplaste rouges, et
sont facilement visibles. Avec un peu d'expérience, on peut utiliser un
grossissement moins fort.
Examens du sang après concentration
Vu sa rareté dans les prélèvements, les méthodes de concentration
parasitaire ont une grande utilité pour la recherche des trypanosomes.
Dans le sang ou le LCR, les parasites peuvent être concentrés avant
examen microscopique. La concentration peut se faire suivant deux
principes : la centrifugation ou la filtration sur cellulose.
Culture des trypanosomes
Cette technique de mise en évidence des trypanosomes est lourde et
onéreuse ; elle ne peut être faire que par du personnel spécialisé et, pour
le moment, elle n'est utilisée que dans le cadre de programmes de
recherche.
Il existe plusieurs façons de cultiver des trypanosomes et, selon la
technique utilisée, on obtiendra des formes sanguicoles ou des formes
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procycliques. On peut obtenir la multiplication des trypanosomes par
plusieurs techniques.
Inoculation à un animal de laboratoire
La souris est le plus souvent utilisée. L’isolement de la souche de
trypanosome impose d'avoir une animalerie et d'emmener des animaux
sur le terrain pour leur inoculer directement le sang du malade (prélevé
sur anticoagulant) par voie intrapéritonéale.
Les animaux, ramenés dans l'animalerie, sont contrôlés régulièrement
par prélèvement de sang au bout de la queue et lecture entre lame et
lamelle. On obtient des formes sanguicoles. L’usage de la souche
isolée, pour peu que les trypanosomes se multiplient effectivement
dans l'animal, dépendra du projet en cours. Le plus souvent, il s'agit
d'identifications fines de la souche isolée par des techniques iso-
enzymatiques ou de biologie moléculaire. Cette technique est lourde,
très spécialisée, mal adaptée aux conditions de travail sur le terrain lors
des prospections médicales.
Xénodiagnostic
Il consiste à faire absorber par une glossine le sang d'un malade et
attendre que le trypanosome ait fini son cycle dans l'insecte vecteur. Il
faut gorger plusieurs glossines ténérales pour espérer un résultat positif.
Les trypanosomes obtenus en fin de cycle sont des formes
métacycliques infestantes. Les glossines peuvent être contrôlées soit en
sacrifiant et disséquant régulièrement quelques individus, soit en les
faisant saliver sur une lame préalablement chauffée. Cette technique est
encore plus lourde que la précédente car elle nécessite un élevage de
glossines exemptes de trypanosomes. Elle a été utilisée pour la
recherche de trypanosomes chez des suspects dont aucune technique
parasitologique n'avait permis de mettre en évidence le trypanosome.
❑ TRAITEMENT :
Le traitement de la trypanosomiase humaine africaine dépend de la
sous-espèce du parasite (gambiense ou rhodesiense) et du stade de la
maladie (sanguin ou nerveux).
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Le traitement vise à éliminer les parasites du sang et du système
nerveux central, à prévenir les complications et à éviter les rechutes.
Le traitement doit être administré le plus tôt possible après le
diagnostic, car il devient plus difficile et plus risqué à mesure que la
maladie progresse.
Le traitement repose sur des médicaments antiparasitaires, qui sont
souvent toxiques et nécessitent une surveillance médicale.
Les principaux médicaments utilisés sont :
Pour le traitement de la trypanosomiase humaine africaine due à T. b.
gambiense :
Pentamidine, par voie intramusculaire : au premier stade de la maladie,
généralement bien tolérée par les patients.
Eflornithine, par voie intraveineuse : beaucoup plus sûr que le
mélarsoprol, efficace uniquement pour le second stade de la maladie.
Nifurtimox-eflornithine, par voie orale et intraveineuse : une
combinaison plus simple et plus efficace que l’eflornithine seule,
recommandée par l’OMS depuis 2009.
Fexinidazole, par voie orale : le premier médicament à pouvoir traiter
les deux stades de la maladie, approuvé par l’OMS en 2018.
Pour le traitement de la trypanosomiase humaine africaine due à T. b.
rhodesiense :
Suramine, par voie intraveineuse : au premier stade de la maladie,
généralement bien tolérée par les patients.
Mélarsoprol, par voie intraveineuse : au second stade de la maladie, très
toxique et pouvant provoquer des réactions fatales chez 5 % des
patients.
Fexinidazole, par voie orale : en cours d’évaluation clinique pour cette
forme de la maladie.
❑ LA PROPHYLAXIE :
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La prophylaxie de la trypanosomiase humaine africaine vise à prévenir
la transmission de la maladie par la mouche tsé-tsé et à réduire le
réservoir d’infection chez les humains et les animaux.
La prophylaxie repose sur plusieurs stratégies, comme :
Le dépistage actif des populations à risque, afin de détecter et de traiter
les cas précocement, avant qu’ils ne deviennent des sources d’infection
pour les mouches tsé-tsé.
Le contrôle des mouches tsé-tsé, par des méthodes mécaniques (pièges,
écrans, cibles), chimiques (insecticides, répulsifs) ou biologiques
(stérilisation des mâles par irradiation).
La surveillance épidémiologique, afin de surveiller l’évolution de la
maladie, d’identifier les foyers actifs et de mesurer l’impact des
interventions.
La sensibilisation et l’éducation des communautés, afin de les informer
sur les modes de transmission, les signes et les symptômes, les moyens
de prévention et les services de santé disponibles.
La collaboration intersectorielle, entre les secteurs de la santé humaine,
de la santé animale et de l’environnement, afin de coordonner les
efforts de lutte et de renforcer les capacités locales.
Il n’existe pas de vaccin ni de médicament préventif contre la
trypanosomiase humaine africaine. La protection individuelle contre
les piqûres de mouches tsé-tsé repose sur le port de vêtements longs et
clairs, l’utilisation de répulsifs et l’évitement des zones infestées.
SITE DE REFERENCE DU DOCUMENT :
Maladie du sommeil : symptômes, traitement, prévention - Institut Pasteur. https://www.pasteur.fr/fr/centre-
medical/fiches-maladies/maladie-du-sommeil-0. Trypanosomiase humaine africaine (maladie du sommeil).
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/trypanosomiasis-human-african-%28sleeping-sickness%.
Maladie du sommeil — Wikipédia. https://fr.wikipedia.org/wiki/Maladie_du_sommeil.
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