Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
La parasitologie étudie les végétaux et les animaux parasites (du grec para,
« auprès » et sitos, « nourriture », c'est-à-dire « celui qui se nourrit aux
dépens d'un autre ») ; l’on peut donc dire que le parasitisme est une
association permanente ou temporaire entre deux êtres radicalement
différents, dont l'un, le parasite, ne peut survivre qu'aux dépens de l'autre,
son hôte.
Les parasites vivent en partie ou pendant toute leur existence au dépens
d’un autre organisme.
Le parasite est défini comme un être vivant animal ou champignon qui
pendant une partie ou la totalité de son existence vit aux dépens d’autres
êtres organisés.
- Le parasitisme ou l’organisme parasite vit aux dépens d’un hôte qui lui
fournit un biotope et/ou des éléments nutritifs nécessaires à sa survie,
cet hôte en pâtit ou subit des conséquences de façon plus ou moins
grave.
- Le Mutualisme : Association entre deux espèces dont chacune profite
mais qui est facultative. Ex : Les Lactobacillus acidophilus ou bacilles
de Doderlein qui, par leur action acidifiante dans le vagin, constituent
une barrière chimique contre l’introduction des bactéries indésirables.
- Le Phorisme : C’est une forme d’association dans laquelle un être se
fixe sur un autre et se laisse transporter d’une façon temporaire.
métabolisme au dépend de celui d’une cellule de leur hôte comme les globule
rouge ou blanc, cellule hépatique ou intestinale etc.…
Leur localisation géographique peut être divers et leur transport ou
migration peut se faire de manière diverse. Certains parasites n’ont aucune
possibilité de se mouvoir par eux même et ont besoin d’être transporter par
l’hôte.
L’hôte transporte le parasite et peut même servir de propagateur du parasite
dans des zones ou le parasite sévit rarement.
Spécificité de l’hôte :
- Action humorale
Eosinophilie : Le nombre d’éosinophiles peut passer du simple au
décuple en cas d’E. granulosus ; il peut même être multiplié par 40
lors de filarioses.
Formation d’anticorps spécifiques
Les parasites et leurs toxines agissent comme des antigènes dans
l’organisme animal et provoquent la formation de divers anticorps et
même l’installation de l’immunité anti- parasitaire.
L’accumulation progressive de ces anticorps dans l’organisme peut
aboutir à deux possibilités à savoir la stérilisation de l’organisme ou
sa sensibilisation.
1° Stérilisation : C’est la destruction des parasites, ce qui stérilise
l’organisme soit temporairement soit définitivement ;
2° Sensibilisation : il s’installe un état d’allergie et des accidents
anaphylactiques divers sont possibles.
Le développement du parasite suit un processus particulier pour sa
maturation, c’est le cycle parasitaire. Le parasite suit dans un même ordre
les étapes d’un cycle qui se développe dans un environnement géophysique
et humain adéquat. Cette chaîne épidémiologique est formée de maillons
dont la connaissance orientera l’action thérapeutique ou prophylactique
individuelle ou collective.
Le diagnostic des parasitoses suit le cours normal de la démarche diagnostic
des autres pathologies infectieuses, en plus de l’anamnèse et de l’examen
physique les investigations paracliniques aident à confirmer le diagnostic.
Le diagnostic biologique des parasitoses est assuré le plus souvent et autant
que possible par la mise en évidence directement de l’agent pathogène, c’est
le diagnostic direct qui est différent du diagnostic indirect.
Le diagnostic direct, macroscopique ou microscopique, il tend à mettre en
évidence le parasite sous l’une ou l’autre de ses différentes formes (adultes,
larves, œufs, kystes, levures ou filaments) et recherché dans les principaux
secteurs accessibles (selles, sang, urines, peau, liquide céphalo rachidien,
liquide broncho alvéolaire, prélèvements muqueux…).
Le diagnostic oriente et il est spécifique comme en cas de test sérologique à
la recherche d’anticorps ou d’antigènes circulants ou aspécifique comme une
modification de l’hémogramme montrant une anémie, une éosinophilie etc…
Les maladies infectieuses et parasitaires demeurent la principale cause de
morbidité et de mortalité dans le monde en développement. Elles sont
responsables d'au moins 17 millions de décès chaque année dont la majorité
des jeunes enfants.
De ce qui précède, il est impératif au médecins Congolais quel que soit son
lieu d’affectation d’avoir une connaissance générale des pathologies
parasitaire négligée. Il pourra dans l’intérêt de la communauté prendre des
décisions dans le but curatif ou prévisionnel en vue de soulager ou de
prévenir la survenu des pathologies due aux parasites.
Ce cours est subdivisé en deux grandes parties notamment la Prothozoologie
et l’helminthologie.
Cycle évolutif :
Les helminthes heteroxenes voient leur cycle passer par deux ou plusieurs
hôtes de type différent. Leur cycle est donc indirect.
La voie de transmission se fait par divers façon, elle peut se faire par
ingestion des formes infectantes dans la nourriture, l’eau ou à partir des
mains sales, c’est la transmission feco-orale. Ex : ascaris. L’homme peut
aussi se contaminer en consommant de la viande crue ou insuffisamment
cuite. Ex : T. solium, mais aussi si Il ingère le parasite dans des crudités ou
des aliments insuffisamment cuits (poisson, crabes, végétations aquatiques).
Des fois, La forme infectante du parasite peut pénétrer activement au travers
de la peau saine. Ex : larves filariformes d’ankylostome et d’anguillule.
L’homme peut aussi se contaminer au contact avec une eau polluée par la
forme infectante qui pénètre activement au travers de la peau ou des
muqueuses, surtout digestives. Ex : cercaires des schistosomes. La
contamination peut aussi subvenir après une piqure d’arthropode vecteur,
c’est le cas des filaires de Bancroft.
du parasite ou le site qu’il occupe. Il y a aussi des facteur lies à l’hôte comme
l’état immunitaire, les maladies sous-jacente, l’état nutritionnel…
Les Nématodes sont les premiers animaux qui possèdent l'architecture d'un
tube à l'intérieur d'un tube. Le tube interne est le tube digestif qui est
complet avec une bouche et un anus. Cet arrangement permet une
spécialisation des diverses régions du tube digestif et une digestion plus
efficace. Il n'y a pas de système respiratoire ni circulatoire chez les
Nématodes. La respiration se fait par diffusion au travers de pores qui
percent la cuticule imperméable.
Les Nématodes sont dioïques. Le mâle possède des spicules pour garder
ouvert le pore anal de la femelle lors de l'accouplement. Le système
reproducteur et le tube digestif des mâles et des femelles débouchent tous
deux dans le cloaque. Les spermatozoïdes n'ont ni flagelle ni de cils chez les
Nématodes (spermatozoïdes amiboïdes).
A.1. L’ASCARIDIOSE
Le cycle évolutif est simple, direct, sans hôte intermédiaire. Les femelles
fécondées pondent des œufs éliminés dans le milieu extérieur dans les
matières fécales où ils s’embryonnent dans des conditions de température
élevée (28 à 32°C) et de forte humidité. La transmission se produit
principalement dans les environs des habitations, où les enfants, en
l’absence de toilettes ou latrines contaminent la zone par leurs matières
fécales ; les infestations importantes chez les enfants font souvent suite à
une ingestion de terre (pica).
Les œufs ingérés, avec les eaux de boisson, les légumes, les fruits
souillés, la terre, voir inhalés mélangés à de la poussière, libèrent des
larves qui traversent la paroi intestinale, gagnent le foie par la veine porte,
puis le cœur droit, l’artère et les capillaires pulmonaires en 3 à 4 jours. Puis,
au bout d’une semaine, elles franchissent la paroi alvéolo-capillaire, passent
dans l’arbre trachéo-bronchique, sont dégluties et arrivent au niveau du
jéjunum et se transforment en vers adultes. Six à huit semaines plus tard,
les femelles commencent à pondre. Le cycle dure au total 60 à 90 jours.
Tableau clinique :
L’ascaridiose est fréquemment asymptomatique. Lorsqu’elle est
symptomatique, elle se déroule en 2 phases :
- La phase d’invasion : elle est caractérisée par des manifestations
immuno-allergiques dues au passage de la larve. Le syndrome de
Loeffler est la manifestation la plus classique. Il entraîne une toux
sèche, une dyspnée, une expectoration muqueuse et un état
subfébrile. La radiographie thoracique montre des opacités labiles, de
taille et en nombre variables, disparaissant sans séquelle en quelques
jours, au niveau de la formule sanguine il y a une hyperéosinophilie
qui est maximum en fin de migration larvaire (les éosinophiles
représentent alors entre 30 et 50 % des leucocytes).
- La phase d’état : due à la présence des vers adultes dans la lumière
intestinale. Elle entraîne des douleurs abdominales pseudo-
ulcéreuses, des nausées, des vomissements, une diarrhée ou un
syndrome dyspeptique. Le rejet de vers adultes lors de vomissements
peut alors apporter le diagnostic. On décrit chez l’enfant un «
syndrome vermineux » fait surtout d’irritabilité.
L’infection peut entrainer des complications qui peuvent être simple ou
graves :
- Une occlusion intestinale aigüe ou sub aigue : L’occlusion aiguë
entraîne des douleurs abdominales intenses avec vomissements et
fièvre. L’abdomen est météorisé, très douloureux. Il y a risque de
perforation intestinale pouvant évoluer vers une péritonite aigue,
l’intervention chirurgicale alors s’impose.
- Une appendicite aigue : due à la présence d’un vers adulte dans
l’appendice.
- Une Ascaridiose biliaire et pancréatique qui cause de colique
hépatique, d’angiocholite aiguë, de cholécystite aiguë, de pancréatite
aiguë.
11
A.2. L’ANKYLOSTOMIASE
Symptomatologie :
L'infection par des larva currens (rampante) est une forme de larva migrans
cutanée spécifique à Strongyloides; elle résulte d'une auto-infection.
L'éruption commence habituellement dans la région périanale et
s'accompagne d'un prurit intense. Typiquement, les larva currens sont une
lésion cutanée urticarienne, linéaire ou serpigineuse, migrant rapidement et
érythémateuse. Éruptions urticariennes ou maculopapuleuses non
spécifiques peuvent également se produire.
Les symptômes pulmonaires sont rares, bien que les infections sévères
puissent entraîner un syndrome de Löffler, avec toux, wheezing et
éosinophilie. Les symptômes gastro-intestinaux comprennent anorexie,
douleurs et sensibilités épigastriques, diarrhée, nausées, vomissements.
Dans les infections sévères, une malabsorption et une entéropathie avec
perte de protéines (entéropathie exsudative) peuvent entraîner une perte de
poids et une cachexie.
- larva currens à bien connaître, car pathognomonique. C’est une
conséquence du cycle d’auto réinfection interne. Elle se marque par
une dermite linéaire fugace par migration sous-cutanée erratique
d’une larve : sillon serpigineux, érythémateux, prurigineux avançant
de quelques centimètres par heure, localisé au niveau du bassin, des
fesses, des cuisses et de l’abdomen. A différencier de la larva migrans
et de la loase.
- Rhumatisme strongyloïdien : c’est une arthrite réactionnelle, à bien
connaître pour éviter la mise sous corticoïdes.
Chez les immunodéprimés, on a la notion de l’Angululose maligne, Le facteur
déclenchant essentiel de l’anguillulose maligne est la corticothérapie,
l’infection à HTLV1, plus rarement l’infection à VIH/Sida.
L’anguillulose maligne provoque des syndromes de défaillance
multiviscérale. Des larves sont retrouvées en abondance dans tous les
organes, foie, rein, système nerveux central et poumons. Une atteinte
cardiaque est possible : insuffisance ventriculaire droite liée à une
hypertension artérielle pulmonaire, mais aussi défaillance ventriculaire
gauche avec possibilité de troubles rythmiques. Les manifestations
pulmonaires comportent une toux, une dyspnée, un wheezinget/ou
deshémoptysies.
L’anguillulose maligne est responsable d’infiltrats pulmonaires, de
syndromes de détresse respiratoire aiguë. L’anguillulose maligne se
complique d’infections secondaires : septicémies, pneumopathies, abcès
pulmonaires, méningites purulentes, abcès cérébraux. Les germes en cause
sont d’origine digestive : bacilles à gram négatif (Escherichia coli, Klebsiella
pneumonie, Pseudomonas aeruginosa, …). Un syndrome de malabsorption
intestinal, avec atrophie villositaire, est cause d’hypoprotidémie,
d’hypoalbuminémie avec amaigrissement, ascite, lésions cutanées
16
Le cycle de l’oxyurose est simple : les oeufs avalés éclosent dans l’estomac et
le duodénum, donnent des larves qui gagnent l’iléon et le cæcum. Les larves
devenues adultes s’accouplent et les femelles migrent vers l’anus et pondent
au niveau de la marge anale des œufs qui s’embryonnent en quelques
heures.
En d’autre termes la contamination se fait par ingestion (voire inhalation)
des œufs émis dans le milieu extérieur. Les œufs éclosent sous l’effet des
sucs digestifs et libèrent les larves qui évoluent dans l’intestin grêle où elles
subissent 5 mues en 2 à 4 semaines pour devenir adultes dans la région
caeco-appendiculaire. Seule la femelle gravide franchit le sphincter anal. Elle
s’accroche par sa bouche à la muqueuse anale et pond enmoyenne 10.000
œufs avant de mourir.
Le réservoir de parasites est l’homme seul. La transmission est directe de
l’anus à la bouche par les doigts, en particulier chez l’enfant ; indirecte
par les objets et les aliments. La transmission par inhalation d’œufs
embryonnés dans les poussières est possible.
L’oxyurose est une parasitose de la vie en famille, en collectivité, surtout
chez les enfants.
Clinique :
En général, le portage d’E. vermicularisest asymptomatique. La clinique est
dominée par un prurit anal (dû à la fixation des femelles au niveau de la
marge anale), prédominant le soir au moment du coucher. Il peut
s’accompagner de lésions péri-anales de grattage. Des épisodes de diarrhée,
de douleurs abdominales, de manifestations nerveuses (irritabilité,
cauchemars) sont classiques. Plus rarement, des oxyures peuvent
déclencher une appendicite ou être responsables, chez la petite fille, de
vulvite.
Diagnostic :
Visualisation des vers adultes à la marge de l’anus, dans les selles ou
les sous-vêtements : présence d’oxyures femelles, vers blancs, ronds,
de 5 à 12 mm de long,
Recherche d’œufs par la méthode du scotch-test de Graham :
présence d’œufs lisses, à parois épaisses, asymétriques, de 50 à 60 µm
de long sur 30 µm de diamètre.
Traitement : repose sur les benzimidazolés en comprimés ou en
suspension : flubendazole à la dose de 100 mg quel que soit le poids, ou
d’albendazole à la dose de 200 mg jusqu’à l’âge de 2 ans et de 400 mg après
2 ans. L’ embonate de pyrvinium (Povanyl®) qui colore les selles en rouge, ou
le pamoate de pyrantel sont des alternatives ainsi que le mébendazole en
zone tropicale.
En raison du cycle parasitaire, il est conseillé d’effectuer systématiquement
un nouveau traitement 2 à 3 semaines après le premier pour éviter l’auto-
infestation et la ré infestation.
19
Traitement :
Il fait appel à l’albendazole , 800 mg/j en 2 prises chez l’adulte, 15 mg/kg
en 2 prises chez l’enfant, pendant 10 jours, sous couvert de corticoïdes
(prednisone) 1 mg/kg pendant 48 heures , puis doses dégressives
pendant 10 jours.
La prévention. Elle repose sur les contrôles vétérinaires et l’hygiène
alimentaire : consommation de viandes bien cuites.
B. LES NEMATODES TISSULAIRES
a) Selon les espèces, les vers adultes vivent dans les vaisseaux
lymphatiques, le tissu sous-cutané, le tissu conjonctif, les muscles ou
dans les cavités naturelles du corps.
Les filarioses sont des nématodes tissulaires dues à des vers filiformes
blancs, transmises par des arthropodes, largement répandues dans le
monde (un milliard de sujets exposés, plus de 200 millions de personnes
atteintes).
Les filarioses pathogènes sont : les filarioses lymphatiques à Wuchereria
bancrofti
21
W. bancrofti est la filaire la plus largement répandue. Les régions les plus
touchées sont l’Inde, le sud-est asiatique, la Chine, les cotes de l’Afrique
orientale et les Iles du Pacifique.
C’est un nématode filaire dont la forme adulte est un ver filiforme. Les
nématodes femelles font 10 cm de longueur et 0,2 mm de largeur, alors que
les mâles ne font qu'environ 4 cm de longueur. Les adultes vivent et se
reproduisent dans le système lymphatique, où ils peuvent produire jusqu'à
50 000 microfilaires par jour. Les microfilaires mesurent 250 à 300 µm de
longueur, 8 µm de largeur, et circulent dans le sang périphérique. Ils
peuvent demeurer à l'intérieur de l'hôte sous forme de microfilaires pendant
une période allant jusqu'à 12 mois. Le ver adulte prend de 6 à 12 mois à se
développer à partir du stade larvaire et peut vivre de 4 à 6 ans. L'humain est
le seul hôte connu.
Transmission :
C’est donc une zoonose dans laquelle l'homme est infecté par un moustique
qui agit à titre de vecteur et d'hôte intermédiaire où s'effectue une partie du
développement. Les genres et espèces de moustiques qui transmettent
l'agent infectieux varient selon les régions géographiques. Au moins 43
espèces de moustiques du genre Anopheles transmettent l'infection à
l'humain en Afrique de l'Ouest, dans les régions rurales de l'Asie du Sud-Est
et dans certaines régions du Pacifique Sud. Les moustiques du genre
Anopheles, en particulier, transmettent la forme périodique nocturne du ver.
D'autres genres tels que Aedes, Ochleratus et Downsyomia, qui comptent
ensemble 20 espèces différentes, transmettent les formes subpériodiques
nocturne et diurne du nématode, notamment dans les îles du Pacifique et
certaines régions d'Asie du Sud-Est. Comme pour le genre Anopheles, 6
espèces du genre Culex transmettent à l'humain la forme périodique
22
Physiopathologie :
Une complication rare est la chylurie qui survient en cas de jonction entre
les vaisseaux lymphatiques genito-urinaires et ceux transportant le chyle
intestinal.
Diagnostic :
Traitement :
Prophylaxie :
Elle est due à la filaire Loa-loa strictement humaine. La filaire adulte vit
dans le tissu sous-cutané, émet des microfilaires à périodicité diurne. La
maladie est transmise par la piqûre d’un tabanidé, le chrysops ou mouche
rouge, qui pique le jour. Il abonde dans les forêts chaudes et humides, près
des marigots.
Cycle évolutif :
Les mouches sont attirées par le mouvement et ont tendance à piquer les
hommes pendant la journée. Au cours d'un repas sanguin, une mouche
infectée émettent des larves des filaires du troisième stade sur la peau de
l'hôte, où elles pénètrent dans la plaie. Ces larves deviennent des vers
adultes sur une période de trois mois. Les vers adultes provoquent une
maladie clinique ; ils vivent dans le tissu sous-cutané et peuvent migrer vers
n’importe quelle partie du corps, y compris le tissu sous-conjonctival de
l’œil. Après une période de 6 à 12 mois suivant l’infection initiale, les vers
adultes commencent à produire des milliers de microfilaires qui sont libérées
dans le sang. Les microfilaires peuvent être détectés sur des frottis sanguins
ou du sang filtré par Nuclepore. La présence des microfilaires est
asymptomatique dans la loase non traitée, mais peuvent contribuer aux
complications après le traitement. Ces microfilaires sont responsables de la
transmission de la maladie car sont recueilli par le vecteur lors de leur repas
sanguin. Le cycle évolutif arrive a la fin après la maturation des microfilaires
en larves infectieuses du troisième stade au sein du vecteur, sur une période
24
Clinique :
Diagnostic :
Traitement :
Ainsi, chez des patients traités pour une onchocercose, ayant une co-
infection onchocercose-loase, il a été observé sous traitement par
ivermectine des effets indésirables sévères lorsque la microfilarémie est
supérieure à 8000 mf/mL, et des encéphalopathies si la microfilarémie était
supérieure à 30 000 mf/mL
Cycle évolutif :
Au cours de son repas de sang, le vecteur ingéré les microfilaires qui, une
fois dans l’estomac de l’insecte, traverse la paroi stomacale, gagne les
muscles thoraciques ou elles deviennent infectantes 10 jours après. Ces
larves infectantes migrent vers les pièces buccales de l’insecte, prêtes à être
transmises au cours du prochain repas de sang.
Physiopathologie :
Les taux élevés de cécité dans les régions de savane africaines ont entraîné
la désertion des villages touchés, avec la réinstallation dans des zones moins
fertiles, avec de graves conséquences économiques. Les lesions cutanée
onchocercale est également une cause importante de stigmatisation,
d’invalidité et de baisse de productivité agricole pour une grande partie de
l’Afrique subsaharienne. Même après 10 ans de traitement communautaire à
l'ivermectine dans le sud-est du Nigéria, la conséquence la plus inquiétante
de l'onchocercose chez les personnes présentant des symptômes et des
signes était l'isolement social ou la stigmatisation. Les lesions cutanee de
l’onchocercose dans les familles est associée à un taux d'abandon scolaire
plus élevé chez les enfants, en particulier les filles.
Diagnostic :
L’identification des larves est importante pour ne pas les confondre a celles
de Loa loa et de W. bancrofti. En effet, ces microfilaires sont très petites (190-
240um/4-5um), sans gaine, les noyaux jusqu’à l’extrémité caudale avec un
29
gros noyau au bout. L’extrémité de la queue est arrondie (émoussée). Elle est
apériodique.
I. CARACTERES GENERAUX
Les Plathelminthes (du grec platys= plat et helmins= vers) sont des animaux
bilatéraux qui possèdent trois véritables feuillets cellulaires : l'ectoderme, le
mésoderme, et l'endoderme. Comme leur nom l'indique, ils sont
généralement aplatis ce qui augmente leur rapport surface/volume. Les vers
plats peuvent avoir un mode de vie libre, comme la planaire, mais la majorité
d'entre eux (environ 85%) sont parasites.
Les trématodes sont tous des parasites. Leur cycle évolutif comporte une
alternance d’hôtes (hétéroxènes), une alternance de reproduction sexuée
avec multiplication asexuée a l’état larvaire. Ce cycle ne s’accomplit que si
l’œuf entre en contact avec l’eau. De l’œuf sort le miracidium : celui-ci se
transforme en sporocyste I, puis en sporocyste II (sporocyste-fils) ; ce dernier
donne naissance à des rédies puis en des rédies-filles desquelles sortent des
cercaires. Ceux-ci quittent l’hôte intermédiaire (mollusque) activement et
nagent librement dans l’eau. D’après les espèces, leur évolution
ultérieurement prendre trois directions :
Physiopathologie
L’embryon ou miracidium secrète et excrète des enzymes protéolytiques
diffusant à travers la paroi ovulaire. Ces antigènes ovulaires entraînent la
formation d’un granulome bilharzien qui est la lésion élémentaire spécifique
de la bilharziose maladie, à l’origine des symptômes. La formation du
granulome traduit une réponse défensive de l’hôte face à l’agression induite
par les œufs. A terme, les œufs sont détruits, des cellules géantes
apparaissent, entourent la coque et les débris ovulaires, précédant
l’évolution vers lafibrose caractéristique de la bilharziose. Puis, survient, le
plus souvent, la phase cicatricielle du granulome, avec destruction de la
coque ovulaire et du miracidium, et calcification définitive du granulome.
Celui-ci s’organise en trois zones concentriques avec au centre des débris
ovulaires, puis une couronne de macrophages, de polynucléaires
éosinophiles et de cellules géantes et enfin une zone externe de fibrose.
Au stade larvaire ou adulte, le parasite induit des réactions de défense de
l’hôte qui aboutissent à la destruction du parasite.
En général, la maladie clinique est provoquée par la réponse immunitaire de
l'hôte aux œufs en migration. Les vers adultes absorbent les protéines de
32
Manifestation clinique :
En général, des manifestations du syndrome de schistosomiase aiguë (fièvre
de Katayama) sont observées chez des individus ne résidant pas dans des
zones d'endémie, tels que les voyageurs ; c'est probablement parce que ces
personnes n'ont pas encore développé d'immunité associée à une exposition
précoce. La démangeaison du nageur est observée chez les voyageurs ainsi
que chez les individus des zones d'endémie. Les manifestations d'infection
chronique sont généralement observées chez les individus exposés de façon
continue dans les régions d'endémie.
La plupart des personnes infectées par la schistosomiase sont
asymptomatiques et supportent peu de parasites
Infection aigue :
- Phase initiale de contamination ou d’infection cercarienne (primo
infection) : dermatite cercarienne caractérisée par une atteinte
cutanée avec prurit, réaction urticarienne localisée qui se voit lors
de la première contamination, le plus souvent inapparente (S.
haematobium) ou fugace (1 à 2 jours : S. mansoni). Quelques
minutes (1 à 5 mm) suffisent pour permettre la transmission des
cercaires.
- Phase d’invasion (ou de dissémination larvaire).
Après une période muette de 2 à 10 semaines suivant la contamination,
surviennent les manifestations immuno-allergiques : fièvre (> 38° C),
signes cutanés (réalisant la dermatite urticarienne fugace), douleurs
(céphalées, myalgies, arthralgies), toux, parfois dyspnée
asthmatiforme, douleurs abdominales, diarrhée, réalisant le Syndrome
33
Clinique
34
Traitement de la schistosomiase.
Traitement médical
Un seul médicament est actuellement à retenir, le praziquantel (Biltricide®)
qui est le traitement de référence, actif sur tous les schistosomes.Il est actif
sur les schistosomules âgées de 2 jours et les vers adultes. Entre ces deux
stades, son efficacité est très réduite. Administré trop précocement, avant le
28èmejour, le praziquantel est inefficace.
Il se présente en comprimés quadri-sécables à 600 mg, la posologie classique
est de 40 mg/kg, en prise unique. Outre l'inefficacité d'une dose trop précoce
de praziquantel, l'intérêt d'une dose de 60 mg avec deux administrations à
un mois d'intervalle est actuellement souligné.
Quelques échecs au praziquantel ont été récemment constatés pour S.
mansoni. On recommande en situation d'échec d'associer au Biltricide®,
60 mg/kg, 2 cures à 2 ou 3 semaines d'intervalle, l'artéméther
(ARTENAM®) comprimés à 50 mg, 6 mg/kg, 2 cures à 2 ou 3 semaines
d'intervalle.
Une courte corticothérapie est administrée préalablement au traitement
anti-bilharzien en phase d’invasion dans la forme aiguë immuno-
allergique et dans les neurobilharzioses invasives. Dans la bilharziose
aiguë ou invasive, certains auteurs utilisent d'abord les corticoïdes,
puis le praziquantel d'autres ne traitent pas pendant cette phase aiguë et
attendent l'état adulte des parasites.
35
Prevention :
La prevention individuelle implique d’eviter les tout contact avec les eaux
douces.
Pour la prevention collective, il faut réduire le taux de morbidité.
Cinq interventions sont disponibles : l'éducation sanitaire, l'accès à l'eau
potable, l'assainissement, la lutte contre le gastropode, la chimiothérapie de
masse.
l'accès aux médicaments essentielscontre la schistosomose dans les zones
d'endémie afin
d'éviter ou de faire reculer les lésions cliniques en administrant chaque
année ou plus fréquemment encore une chimiothérapie au praziquantel
donnée par voie orale à la dose de 40 mg/kg. Cet objectif n’est pas atteint.
La chimioprévention contre la schistosomiase est nécessaire dans 52
pays et 206,4 millions de personnes ont besoin d’un traitement, dont
111,2 millions d’enfants d’âge scolaire et 95,2 millions d’adultes.
a) Distribution :
c) Physiopathologie :
d) Diagnostic :
Il est basé sur la recherche des œufs opercules dans les crachats, le liquide
pleural et les selles (crachats déglutis). L’éosinophilie avec augmentation de
VS sont indicatifs en milieu endémique.
e) Prévention et contrôle :
Les cestodes sont des vers plats et hermaphrodites qui peuvent vivre en tant
que parasites dans le tractus gastro-intestinal humain. Certains de ces
organismes sont principalement des agents pathogènes humains, tandis que
d'autres ont des animaux comme hôtes naturels mais peuvent également
causer une infection humaine.
-le scolex ou tête qui porte les organes de fixation (ventouses, rostres, etc.) ;
Le cycle évolutif est plus simple que celui des trématodes. L’évolution n’est
possible qu’après passage par un hôte intermédiaire. Entre les deux hôtes, il
n’y a généralement pas de stade libre. Les adultes vivent dans l’intestin grêle
de l’hôte définitif. Les proglottis gravides sont éliminés au fur et à mesure
par l’anus : ils contiennent généralement des œufs embryonnés. L’embryon
plus ou moins sphérique, est muni de six crochets (embryon hexacanthe) ou
oncosphere. Il est enfermé dans une coque épaisse ou embryophore, elle-
même entourée de cellules vitellines et le tout est enveloppe d’une membrane
externe hyaline.
Pour que l’évolution de l’œuf se poursuive, il faut qu’il soit avalé par l’hôte
intermédiaire. L’oncosphere libérée dans le tube digestif, perfore la paroi
intestinale et gagne les vaisseaux. Arrivée à son lieu de prédilection, elle se
transforme dans les tissus en larve (cysticerque, cysticercoide, hydatide ou
cenure).
A.1 LA TEANIASE
A.1.1Tenia saginata
Transmission :
L’adulte mesure 4 a 10m ou plus. Son scolex est inerme, c’est à dire de
pourvu de rostre et de crochets. Il a un diamètre de 1 à 2mm et porte 4
ventouses. Les segments terminaux gravides sont plus longs que larges. Le
bord latéral montre d’un côté, tantôt de l’autre, le port génital. D’un
proglottis à l’autre, les pores génitaux sont irrégulièrement alternés Le
système reproducteur est constitué de 2 lobes ovariens, d’un amas de 300 à
1200 glandes testiculaires et d’un utérus très développé, ramifié (plus de 15
ramifications dichotomiques de chaque côté de l'axe central) et rempli
d'œufs. Les proglottis sont émis activement dans le milieu extérieur, en
dehors des selles (quelque fois avec les selles), isolément ou en chaînes plus
ou moins longues. Les segments gravides et murs se détachent
progressivement et les œufs ne sont libérés que lorsque le segment se sépare
du corps du ver. On les retrouve aussi dans le lit et le linge.
Un anneau peut contenir entre 80.000 et 100.000 œufs dans l’utérus. Il n’y
a pas de véritable ponte ; c’est pourquoi, les œufs de T. saginata sont rares
dans les selles. Les segments, une fois séchés et désintégrés sur le sol,
laissent les œufs qui peuvent demeurer viables pendant plusieurs mois.
Pour que le cycle continue, les œufs doivent se retrouver sur un terrain ou
broutent des bovidés.
En effet, l’hôte intermédiaire qui est un bovidé s’infecte en ingérant les œufs
ou les proglottis en broutant l’herbe. Dans le tube digestif du bovidé,
l’embryophore est digéré et l’embryon hexacanthe est libéré. Il traverse la
paroi de l’intestin grêle, entre dans la circulation de retour et est finalement
embolisée dans le tissu conjonctif intermusculaire des muscles stries
(muscle masséter). A cet endroit, il se transforme en larve cysticerque, le
cysticercus bovis . Le cysticerque devient infectant environ 3 mois après la
contagion du bovidé. Il reste infectant pendant un an environ, après quoi, il
devient calcifié.
39
Clinique :
Diagnostic :
Le diagnostic sera fait sur l'examen des signes d'appel et sur l'examen
parasitologique direct. La confirmation du diagnostic de T. saginata est base
sur la découverte des segments dans vêtements et sur les selles. Les
segments sont libérés un à un, actifs, de forme allongée, a utérus typique.
Au microscope, les œufs de T. saginata et de T. solium présentent une
morphologie identique.
Prévention et contrôle :
Transmission :
Cycle :
Dans la nature, les anneaux sont lysés et les œufs, puis les embryophores,
sont libérés. Après ingestion par un porc (mais aussi sanglier,
phacochère…), animal volontiers coprophage, les embryophores sont digérés
et les embryons libérés se localisent principalement dans le tissu conjonctif
des muscles striés, pour former en 3 à 4 mois des vésicules de 15 mm × 7
mm : les larves cysticerques. Chez le porc infecté (dénommé ladre), le cœur
et la langue peuvent contenir de très nombreuses larves. L’Homme peut
également être infecté par les larves cysticerques : soit par contamination
exogène (crudités souillées par les embryophores), soit par contamination
endogène (auto-infection par digestion d’anneaux remontés dans l’estomac
par anti-péristaltisme). Le ver est habituellement solitaire.
Les segments gravides contiennent des œufs ; leur rupture libère des œufs
dans les selles. Ces segments sont plus courts : ils mesurent 12mm/6mm,
avec des pores génitaux irrégulièrement alternes. L’utérus présente 7 a10
ramifications épaisses et dendritiques. Les anneaux ne présentent pas de
mouvements propres. Ils sont passivement expulsés en chaine avec les
41
Dans les deux premiers cas, l’homme sera en même temps hôte
intermédiaire et définitif. Ce type d’infections conduit à la cysticercose
humaine ou ladrerie humaine.
Clinique :
Quelques signes cliniques peuvent être ressentie par l’hôte humain tel que
quelques douleurs abdominales, troubles intestinaux et anorexie.
Le diagnostic est fait en recherchant dans les selles des chaines de proglotis,
passifs, plus petits. Apres traitement il peut y avoir expulsion du scolex. Les
œufs aussi sont identifiés dans les selles et ressembles à ceux du T.
saginata. Un Diagnostic radiologique, ou tomodensitometrique peut aussi
être fait.
Le traitement :
La prévention est la même que pour le ténia saginata, mais dirige vers le
porc.
A. 1. 3. HYMENOLEPIOSE
a. Hymenolepis nana
C’est un parasite commun et le plus petit des tenias connus qui infecte
l’homme. Il mesure 3 cm au maximum. Sa chaîne est constituée d’anneaux
beaucoup plus larges que longs dont les pores génitaux, un par anneau,
sont tous situés sur le même côté. Le scolex porte une seule couronne de
crochets.
Cycle :
Les adultes vivent dans l’intestin grêle, souvent en très grand nombre. Le
cycle à l’origine de l’infestation de l’homme est direct. A partir de l’œuf ingéré
avec des crudités souillées, l’embryon hexacanthe est libéré et pénètre dans
l’épaisseur d’une villosité, y évolue en larve cysticercoïde (forme
microscopique non vésiculeuse contenant un seul scolex invaginé) en
quelques jours ; celle-ci retombe dans la lumière de l’intestin se dévagine et
donne naissance à l’adulte dont les œufs commencent à apparaître dans les
matières fécales un mois environ après l’infestation. La longévité d’H. nana
est courte, de quelques mois à quelques années. Ce même cycle entretient
aussi la parasitose par auto-infestation.
Clinique :
Diagnostic :
Recherche des œufs caractéristiques dans les selles : clairs, ovoïdes (30-
45um), avec stries longitudinales et embryon hexacanthe.
Prévention :
43
Hygiène des mains, utilisation des latrines, éviter de consommer les crudités
susceptibles d’avoir été contaminés par des excréments humains.
b. Hymenolepis diminuta
Parasite des rats et des rongeurs, il peut atteindre rarement l’homme. L’on
s’infecte en mangeant des insectes contenant la larve cysticercoide (larves de
puce, de coleoptere, lepidoptere, etc.). Libérée dans l’intestin grêle, cette
larve devient adulte en 3 semaines. Le ver adulte mesure 20 a 60cm/4mm.
Le scolex est inerme. Les proglottis plus larges que longs peuvent atteindre
le nombre de 1.000 par ver. Ils se désintègrent dans l’intestin, libérant des
œufs qui sont émis dans les selles et ingérés par les insectes et le cycle
reprend. Le ver cause peu de symptômes sérieux. Le diagnostic est basé sur
la recherche des œufs qu’il convient de distinguer de ceux d’Hymenolepis
nana. Ils sont ovoïdes et bruns. La prévention, le contrôle et le traitement
curatif sont les mêmes.
L’hydatidose est cosmopolite, mais sévit surtout dans les régions d’élevage
de moutons : en Amérique latine, en Océanie, en Chine, en Afrique du Nord
et de l’Est (Kenya, Tanzanie, Ethiopie).
Il se présente sous 3 formes :
- L’adulte est un petit ténia de 4 à 6 mm de long, dont le corps est
composé de 3 à 5 segments, qui vit dans l’intestin grêle de l’hôte
définitif (chien en particulier).
- L’œuf contient un embryon hexacanthe à 6 crochets.
- Le kyste hydatique est une sphère creuse de type vésiculeux remplie
de liquide, et limitée par deux membranes : la cuticule externe qui
entoure la membrane interne germinative à l’origine des éléments de la
larve.
La contamination humaine se fait par l’ingestion d’aliments ou d’eaux
souillés par des embryophores d’Echinococcus granulosus ou encore par
contact direct avec un chien porteur.
Clinique :
Diagnostic :
Traitement :
Ils vivent dans les milieux aquatiques, dans le sol humide mais aussi sous
forme des parasites des vertèbres et des invertébrés. Ce sont des organismes
complets grâces à leurs organites spécialisés :
Morphologie du parasite :
La forme végétative (trophozoite) a une taille de 20 à 30 m pour la forme
histolytica, et de 10 à 20 m pour la forme diminuta. La différence entre
l’ectoplasme et l’endoplasme est généralement bien marquée. Les
pseudopodes, constitués par l’ectoplasme seul, sont lobés.
La forme histolytica hématophage, contient souvent des globules rouges
phagocytés entre autres débris ingérées par l’amibe au cours de sa
progression dans les tissus. La présence de globules rouges dans
l’endoplasme constitue un élément diagnostique important de la dysenterie
amibienne. Dans la lumière intestinale, les amibes ne phagocytent que des
microbes. Il s’agit alors des formes minuta non pathogènes.
La forme kystique apparait après une série de divisions, certains
trophozoïtes minuta ralentissent leurs mouvements ; ils s’arrondissent et
leur paroi s’épaissit. Le kyste mur est sphérique, mesure 15 à 20 m de
diamètre et le noyau, unique dans la forme prékystique, va subir deux
divisions non suivies de division du parasite, ce qui a pour résultat la
production d’un kyste mûr à 4 noyaux.
Cycle évolutif :
Au niveau du cæcum et du côlon, les amibes peuvent évoluer en deux cycles
bien distincts, à savoir le cycle non pathogène et le cycle pathogène.
Le cycle non pathogène s’effectue à la surface de la muqueuse cæcale et
dans la lumière intestinale. Les amibes sont mobiles (forme végétative ou
trophozoïtes) ; elles se déplacent à l’aide des pseudopodes, se nourrissent
par phagocytose et se reproduisent par scissiparité (ou division binaire). Les
trophozoïtes sont fragiles et non infectieux ; ils peuvent se transformer en
des structures résistantes ou kystes.
Les kystes répandus dans la nature avec les selles des hommes et des
animaux infestés.
Les différents phénomènes se succèdent de la manière suivante :
- Ingestion des kystes mûrs par un individu, digestion de la paroi
kystique par la trypsine pancréatique qui entraîne le dékystement.
Celui-ci n’est réalisé avec succès que dans les conditions favorables de
température, de pH, de nutrition, de potentiel rédox et d’humidité ;
- Les 4 N du kyste subissent chacun une division ce qui donne
naissance à 8 petites amibes végétatives ou trophozoïtes dans
l’intestin ;
- Suit une phase de multiplication des formes minuta par bipartition
dans la lumière du gros intestin ;
- Après une série de divisions l’amibe s’enkystement ;
- Dans le côlon, les amibes subissent alternativement, l’enkystement et
le dékystement ; on trouvera ainsi, dans le bol fécal, des trophozoïtes
minuta ou des kystes suivant le moment de l’examen.
Diagnostic :
Recherche des amibes dans les selles : kystes, formes végétatives minuta,
formes végétatives hématophages.
50
Examen macroscopique des selles. En cas d’amibiase aiguë, les selles sont
diarrhéiques, muco-sanguinolentes, émises fréquemment avec douleur et
sont peu productifs (crachat rectal).
Autre examens inclues un hémogramme, une vitesse de sédimentation
globulaire, rectosigmoïdoscopie, examen radiologique du côlon.
Diagnostic différentiel
La confusion possible avec la dysenterie bacillaire (Shigella) dans laquelle on
observe ce qui suit : Selles liquides avec sang plus abondant, Fièvre,
Leucocytes nombreux, Isolement des Shigella par culture bactériologique.
Traitement
1. Préventif :
• Dépistage des porteurs asymptomatiques et leur traitement ;
• Hygiène alimentaire.
2. Curatif
Amoebicides tissulaires : dérivés de l’imidazole ;
Amoebicides de contact : Arsnicaux (risques d’intoxication) et
oxyquinoléines.
Chirurgical : Drainage ou ponction d’une collection suppurée métastasique.
a. Hôtes :
• Hôtes intermédiaires
Ils consistent en différentes espèces invertébrés de la famille des Reduviidae
telles que Triatoma infestans et Rodnius prolixus, deux espèces adaptées
aux habitations et vivant en contact étroit avec l’homme en Amérique du
Sud. On a aussi Triatoma dimidiata et Panstrongylus megistus comme
autres hôtes intermédiaires qu’on peut citer.
• Hôtes définitifs
Ce sont des vertébrés réservoirs qu’on peut grouper en deux catégories :
animaux réservoirs du cycle sylvatique (singes, chauves-souris, rongeurs,
carnivores, etc.), soit environ 150 espèces animales différentes et ceux du
cycle domestique (bétail, chien, chat, cobayes, chèvres, porcs, etc.).
Morphologie :
Sur le plan morphologique le parasite a une Taille de 17 à 21 µm de long ;
avec une Forme en croissant et une Extrémités effilées, un Noyau médian et
arrondi un Gros kinétoplaste subterminal, une Membrane ondulante et une
flagelle libre.
En Amérique Centrale et du sud, T. cruzi et T. rangeli se distinguent par la
longueur de T. rangeli lequel est plus long que T. cruzi. En outre, T. cruzi
possède un kinétoplaste très grand, bien visible qui présente souvent une
forme de C, de U ou de S dans les frottis colorés.
Cycle évolutif :
En pratique, la transmission est vectorielle et obéit à deux cycles
épidémiologiques différents : un cycle sauvage et un cycle intra-domiciliaire
52
Le vecteur :
56
Présentation clinique :
La transmission se fait par piqure de la mouche tsé-tsé, au lieu de
l’inoculation des trypanosomes, apparait un chancre ou trypanome (furoncle
sans tête) 8 à 10 jours après la piqure.
L’évolution de la pathologie se fait en phase :
- La phase lymphatico-sanguine ou phase de généralisation (stade 1): le
délai d’apparition va de quelques semaines à plusieurs années (jusqu’à
5 à 8 ans).
Pendant cette phase 4 signes sont essentiels notamment :
Une fièvre irrégulière, avec céphalées et arthralgies,
Un prurit intense,
Des trypanides : éruptions érythémateuses, maculeuses ou
papuleuses de 5 à 10 cm, disparaissant spontanément sans laisser de
traces,
Des adénopathies cervicales postérieures et supra claviculaires
(triangle de Winterbotton) qui peuvent être généralisées.
D’autres signes cliniques peuvent s’associes a ces signes précèdent,
notamment : une hépatomégalie, une splénomégalie, des troubles
cardiovasculaires cliniques et/ou électrocardiographiques : troubles de la
conduction et de la repolarisation, des œdèmes des bras et des jambes,
souvent associés à une anémie, une bouffissure du visage et des paupières,
des lésions oculaires (uvéite, iridocyclite, choroïdite, rétinite, névrite optique,
myosite oculaire)
- La phase de polarisation cérébrale (stade 2) : dans laquelle aux signes
de généralisation : fièvre, prurit, ganglions s’ajoutent les signes de
méningo-encéphalite :
Des troubles de la vigilance, en particulier des troubles du sommeil :
classiquement hypersomnie diurne, d’où le nom de « Maladie du
Sommeil », en fait, alternance veille sommeil en cycles d’autant plus
courts que les malades sont plus gravement atteints ;
57
Evaluation diagnostic :
Le diagnostic de la THA est basé sur un dépistage actif en quatre étapes
- Première étape : diagnostic indirect par triage de la population par
des analyses sérologiques, en pratique par l'agglutination sur carte ou
CATT (Card Agglutination Test for Trypanosomiasis) sur sang total, à
lecture immédiate (sensibilité : 90 %, spécificité : 95 %).
- Deuxième étape chez les sujets CATT positif (CATT +) : palpation-
ponction ganglionnaire (ppg).
Résultats : si présence de trypanosomes (T +à la ppg), le diagnostic de THA
est confirmé.
- Troisième étape si absence de trypanosomes à la ppg (T – à la ppg),
titration du CATT par dilution.
Si titration > 1/8 (spécificité proche de 100 %), poursuivre le bilan par la
recherche des trypanosomes,
Si titration < 1/8, le sujet est considéré comme indemne.
- Quatrième étape : recherche parasitologique sur sang veineux si
CATT > 1/8 par centrifugation sur tube capillaire hépariné (CTC). Si
CTC négative : recherche parasitologique par mini-colonne
échangeuse d’anions (mini Anion Exchange Centrifugation
Techniqueou mAECT).
A l’issue de ces quatre étapes, quatre catégories de sujets sont définies :
-sujets indemnes : CATT négatif, ou CATT positif mais T -et titration du
CATT < 1/8
-sujets malades : T +à la ppg, à la CTC ou à la mAECT,
-sujets malades : CATT > 1/8
-sujets sérologiques : CATT = 1/8, T -, sujets classés « à suivre ».
Le deuxième enjeu du diagnostic de laboratoire est le diagnostic de l’atteinte
neurologique. Le diagnostic de THA une fois posé, le diagnostic du stade
détermine alors le traitement à prescrire grâce à l'examen du LCR.
Trois paramètres conventionnels sont utilisés sur le terrain : la cytorachie >
10 cellules/µL, la protéinorachie > 37 mg/100 mL et la recherche directe du
parasite. En pratique, c’est une cytorachie ≥5 cellules/µL (et non pas > 10
cellules/µL) qui fait classer la maladie au stade 2.
Traitement :
L’arsenal thérapeutique est toujours très réduit avec 5 médicaments, dont 3
sont anciens :la suramine, la pentamidine,eflornithine et le mélarsoprol
organique arsenical.
La pentamidine est utilisée dans le traitement de la THA à T.b. gambienseau
stade 1, l’éflornithine est le traitement du stade 2.
58
Physiopathologie :
Les promastigotes inoculés dans la peau au moment de la piqûre infectante
sont phagocytés par les cellules hôtes (macrophages). A l’intérieur des
cellules macrophagiques, les amastigotes sont localisés dans une vacuole
parasitophore dans laquelle ils échappent à la digestion cellulaire et à la
présentation antigénique ce qui leur permet de survivre et de se multiplier à
l’intérieur des macrophages. Après multiplication intracellulaire et
éclatement de la cellule hôte, les amastigotes infestent localement de
nouvelles cellules phagocytaires et éventuellement migrent vers d’autres
tissus. L’expression clinique dépend à la fois du tropisme des espèces de
leishmanies en cause et du statut immunitaire de l’hôte, ainsi que des
modalités de la réponse immunitaire de ce dernier, en une interaction étroite
qui explique les différentes formes que peut prendre la maladie.
Les leishmanies peuvent être distinguées en espèces à tropisme pour les
organes profonds (L. donovani et L. Infantum) et espèces à tropisme cutané
(toutes les autres). L’espèce L. brazilensis présente en outre un tropisme
pour les muqueuses de la face. On distingue ainsi la leishmaniose
viscérale (LV), les leishmanioses cutanées (LC) et la leishmaniose
cutanéo-muqueuse (LCM).
A.5.Diagnostic :
Le diagnostic peut être fait sur base des tests indirecte qui n’identifient pas
directement les parasite. L’on peut avoir une baisse du nombre de certain
constituant du sang comme une tri cytopénie (anémie par baisse du nombre
des GR), une vitesse de sédimentation très accéléré a plus de 100 mm a la
première heure, une hyper protidémie et hypergammaglobulinémie
polyclonale.
Les méthodes de diagnostic permettant d'établir le diagnostic de la LV
comprennent la visualisation du frottis ou du tissu (histopathologie)
caractéristique de l'amastigote, l'isolement du parasite par culture in vitro, la
détection moléculaire de l'ADN du parasite et les tests sérologiques.
Il est raisonnable de recourir à plusieurs approches de diagnostic afin de
maximiser la probabilité d'un résultat positif en conjonction avec l'expertise
d'un laboratoire de référence.
Le diagnostic définitif de la LV nécessite la démonstration du parasite par
frottis ou par culture dans un tissu (généralement la moelle osseuse ou la
rate). L'utilité d'outils de diagnostic moins invasifs (comme la démonstration
d'anticorps spécifiques, d'antigènes ou d'ADN de parasite dans des
échantillons de sang périphérique) dépend de l'état clinique du patient, de
l'origine géographique du parasite, des méthodes utilisées et de l'expérience
de laboratoire.
B. LEISHMANIOSE CUTANEE
63
Diagnostic :
La certitude diagnostic se fait par microscopie par la mise en évidence du
parasite après colorations au MGG (May-Grünwald-Giemsa) et par la culture
sur milieux spéciaux comme le milieu de Schneider après antibiothérapie car
la culture est difficile en cas de surinfection. Le prélèvement se fait par
grattage au niveau de la bordure inflammatoire de la lésion.
C. LEISHMANIOSE CUTANEO-MUQUEUSE
Limitée géographiquement au continent sud-américain la LCM, appelée
Espundia, est due à L. braziliensis. C'est une atteinte cutanée initiale
classique, puis 1 à 40 ans plus tard, apparaissent des métastases
muqueuses de la sphère ORL (nez, bouche), entraînant une perforation de la
cloison nasale (nez de tapir). 1 à 3 % des patients ayant contracté une
leishmaniose cutanée feront une leishmaniose cutanéo-muqueuse. Le
diagnostic repose sur l’examen d’une lésion muqueuse prélevée à la pince à
biopsie.
Cycle évolutif :
Les espèces de Giardia ont deux formes morphologiques : les kystes et les
trophozoïtes. Les kystes sont la forme infectieuse du parasite ; ils sont
excrétés dans les selles (1) et peuvent survivre dans des environnements
humides pendant des périodes prolongées. Après l'ingestion du kyste (2),
une dekystation survient dans l'intestin grêle proximal avec libération de
trophozoïtes (3).
Manifestation clinique :
La gravité des manifestations cliniques associées à la giardiase est variable.
En général, environ la moitié des personnes exposées éliminent l'infection en
l'absence de symptômes cliniques, environ 15% des individus ont éliminé les
kystes de manière asymptomatique et les 35 à 45% restants ont une
infection symptomatique. La nature des manifestations cliniques chez un
individu dépend probablement d'un certain nombre de facteurs, notamment
la virulence du parasite, la charge parasitaire et la réponse immunitaire de
l'hôte.
o Giardiase aigue : les signes cliniques de la giardiase aigue inclues le
malaise, la diarrhée, la stéatorrhée et des selles nauséabondes, la
flatulence, les crampes abdominales, la nausée et des vomissements, la
fièvre, une perte de poids et rarement la constipation et l’urticaire.
Diagnostic :
La microscopie des selles pour détecter Giardia peut être spécifique et peut
également être utile pour détecter d’autres causes parasitaires potentielles
de symptômes gastro-intestinaux. Les limitations incluent l’excrétion
intermittente de kystes de Giardia (nécessitant jusqu’à trois examens de
selles), des procédures de traitement fastidieuses et une expertise technique.
D’autre test sérologique sont proposés qui mettent en évidence les antigènes
du kyste ou du trophozoïte.
Traitement :
L’approche thérapeutique des personnes atteintes de giardiase
symptomatique comprend un traitement antimicrobien et des soins de
support. Les agents préférés pour le traitement initial de la giardiase
comprennent le tinidazole et le nitazoxanide. Pour le traitement des patients
âgés de 3 ans et plus, il faut privilégier le tinidazole car sa demi-vie est plus
longue que celle du nitazoxanide et peut être administré en une seule dose
d'efficacité élevée (> 90%).
Est seul réellement pathogène pour l’homme, avec une forme ovale, elle a
une taille de 13 à 18 µ, avec 4 flagelles antérieurs. Un axostyle dépassant en
arrière le corps du parasite. Une membrane ondulante se terminant au
niveau du 1/3 postérieur du parasite. C’est un parasite très mobile, il ne
forme Pas de kystes.
Le parasite se localise anatomiquement au niveau de la muqueuse uro-
génitale de l’homme et de la femme (urètre, vagin, prostate, sillon balano-
préputial).
La transmission se fait par contact vénérienne ou par contact avec des linges
souilles comme les linges de toilette.
Sur le plan pathogénie, le parasite entraine une Inflammation aiguë des
muqueuses uro-génitales et cause des vaginites, urétrites, prostatites, des
balanites.
Tableau clinique :
Un écoulement contenant des Trichomonas, des globules blancs et des
cellules de desquamation.
Chez la femme, le trichomonas peut aller d’une maladie inflammatoire aiguë
grave à un état de porteur asymptomatique.
Les signes et symptômes d'infection aiguë courants sont les suivants :
écoulement fin, malodorant, associé à une sensation de brûlure, un prurit,
une dysurie, pollakiurie, des douleurs hypogastriques et même une
dyspareunie. Cependant, chez les femmes présentant une infection avérée,
seuls 11 à 17% présentent des symptômes typiques. Les symptômes peuvent
s'aggraver pendant la menstruation. En cas d'infection chronique, les signes
et les symptômes sont plus légers. Le portage asymptomatique peut persister
pendant de longues périodes (au moins trois mois) ; ainsi, il est souvent
impossible de déterminer quand et par qui l'infection a été contractée.
L'examen physique révèle souvent un érythème de la vulve et de la
muqueuse vaginale. Les écoulements malodorants mousseux, vert-jaune,
décrits de façon classique, se produisent chez 10 à 30% des femmes
symptomatiques. Des hémorragies ponctuelles peuvent être visibles sur le
vagin et le col de l'utérus (col utérin de fraise) dans 2% des cas.
Chez l’homme, l’infection à T. vaginalis est asymptomatique dans plus des
trois quarts des cas et est souvent transitoire (résolution spontanée dans les
10 jours). Cependant, l'infection non traitée peut persister pendant des mois.
Les symptômes, lorsqu'ils sont présents, sont identiques à ceux de l'urétrite
de toute cause et consistent en un écoulement urétral clair ou mucopurulent
et / ou en une dysurie. Ils peuvent également avoir un léger prurit ou une
sensation de brûlure dans le pénis après un rapport sexuel.
Diagnostic :
Il met en évidence le parasite mobile, à frais, entre lame et lamelle. L’examen
porte sur les sécrétions vaginales ou prostatiques, le sédiment urinaire après
centrifugation, l’écouvillon ou raclage des muqueuses.
La microscopie est souvent la première étape de l’évaluation diagnostique de
la trichomonase, car elle joue un rôle important dans l’évaluation des
leucorrhées. La microscopie est pratique et peu coûteuse, bien que moins
68
précise que d’autres tests. Si l'évaluation microscopique est positive pour les
trichomonas, aucun autre test n’est indiqué. En cas de microscopie
négatives, les test d’amplification de l’acide nucléique peuvent être faites.
Les méthodes les plus fiables pour le diagnostic de l'urétrite de Trichomonas
chez l'homme sont la culture et les tests sérologiques de la première fraction
d'urine ou un échantillon d'écouvillon urétral.
Traitement :
Les médicaments à base de 5-nitroimidazole (métronidazole ou tinidazole)
constituent la seule classe de médicaments fournissant un traitement curatif
de la trichomonase. Il est pratique de prescrire une dose orale unique de 2 g
de tinidazole ou de métronidazole (soit quatre comprimés de 500 mg). Les
taux de guérison avec le tinidazole sont comparables à ceux du
métronidazole, mais que le médicament est mieux toléré. Le tinidazole cause
généralement moins d'effets secondaires que le metronidasol, le
metronidasol est aussi utilisé par voie local pour les vaginites.
Le traitement des partenaires sexuels est identique à celui des femmes non
enceintes, avec une préférence pour un traitement à dose unique pour
maximiser la compliance.
Diagnostic :
Le diagnostic repose ainsi essentiellement sur la sérologie : dosage des
anticorps totaux (Dye test de Sabin et Feldman), dosage des IgM (test de
Remington). On peut aussi faire un examen histo-cytologique : il s’agit de la
mise en évidence des toxoplasmes dans les lésions tissulaires, soit après
coloration (May-Grunwald-Giemsa, coloration histochimique), soit après
marquage par un anticorps monoclonal fluorescent. C’est une méthode peu
sensible, les parasites étant le plus souvent peu nombreux.
Traitement :
En cas de toxoplasmose subaiguë, ou en cas de suspicion chez la femme
enceinte, traiter par spiramycine pendant un mois. Chez le sujet
immunodéprimé, traiter par pyriméthamine-sulfadiazine, puis instaurer un
70
un œuf libre, mobile appelé ookinète. Cet ookinète quitte la lumière du tube
digestif, se fixe ensuite à la paroi externe de l’estomac et se transforme en
oocyste. Les cellules parasitaires se multiplient à l’intérieur de cet oocyste,
produisant des centaines de sporozoïtes qui migrent ensuite vers les glandes
salivaires du moustique. Ces sporozoïtes sont les formes infectantes prêtes à
être inoculées avec la salive du moustique, lors d’un repas sanguin sur un
hôte vertébré.
La connaissance du cycle du paludisme permet de comprendre les
modalités de transmission de la maladie. Le paludisme est transmis,
pendant la nuit, par la piqûre d’un moustique, l’anophèle femelle.
La phase sanguine du cycle rend possible d’autres modes de contamination :
transmission congénitale, transfusionnelle, par greffe d’organe ou
transmission accidentelle chez des personnels de santé manipulant du sang
contaminé. En pratique ces transmissions sont tout à fait exceptionnelles et
n’influencent pas l’épidémiologie.
C. PHYSIOPATHOLOGIE
La physiopathologie du paludisme est encore imparfaitement connue.
Plusieurs théories, probablement complémentaires sont actuellement
retenues, notamment la séquestration d’hématies parasitées par des formes
matures de Plasmodium, adhérant aux cellules endothéliales des
microvaisseaux, et l’intervention de cytokines ou autres médiateurs. Lors de
la séquestration, Les formes âgées de P. falciparum (trophozoïtes âgés,
schizontes) disparaissent de la circulation sanguine périphérique et sont
séquestrées dans les capillaires des organes profonds (cerveau mais aussi
reins, poumons …). Cette séquestration est, au moins en partie, due à des
phénomènes d’adhésion cellulaire (cytoadhérence) entre les globules rouges
parasités et les cellules endothéliales de ces capillaires. Cette cytoadhérence
est sous la dépendance d’interactions entre des récepteurs moléculaires
présents à la surface des globules rouges parasités (PfEMP1) et des
récepteurs spécifiques des cellules endothéliales (ICAM-1). Cette
séquestration peut aussi être accentuée par des blocages dans les capillaires
due à une déformabilité moindre des hématies parasitées, et à la formation
de « rosettes » : agrégats constitués d’une hématie parasitée à laquelle
adhèrent plusieurs hématies non parasitées. Ceci entraine le blocage de la
circulation sanguine et l’hypoxie cellulaire.
Interviennent des cytokines et autres médiateurs : comme des cytokines pro-
inflammatoires (TNF-a, IFN-g, IL1, IL6...) et différents produits métaboliques
(NO, acide lactique …) sont produits, en cascade, au cours du
neuropaludisme. Leur action se conjugue probablement au phénomène de
blocage circulatoire conséquence de la séquestration.
D. TABLEAU CLINIQUE
D.1. Accès palustres simples.
Chez les sujets non immunisés, avec une primo-invasion palustre, le délai
d’apparition des signes après la piqûre infectante est variable :
classiquement de 11 jours (entre 7 et 14 jours), en fait peut être long chez le
73
sujet sous chimio prophylaxie inadéquate (peut être supérieur à un an). Une
fièvre de plus 39°C, frissons, sueurs, céphalées, myalgies, malaise général,
une anorexie constituent les signes et symptômes les plus fréquents.
Chez les sujets immuns, le portage d’infections plasmodiales
asymptomatiques est fréquent dans les zones où la transmission est
pérenne.
La splénomégalie est le témoin de la prémunition, sa présence et son degré
chez les enfants de moins de 10 ans constituent un des marqueurs du
niveau d’endémie palustre (indice splénique).
D.2 La Fièvre bilieuse hémoglobinurique
Bien connue avant 1950, en rapport avec les prises de quinine dans une
zone d’endémie à P. falciparum, elle associe :
- Une fièvre élevée + hémoglobinurie macroscopique (urines couleur
porto) due à une hémolyse intravasculaire aiguë,
- choc, anémie aiguë, insuffisance rénale aiguë (IRA)
- pronostic sévère : mortalité de l’ordre de 20%, morbidité élevée : 90%
des patients présentent une IRA nécessitant dans un cas sur deux une
épuration extra-rénale.
- diagnostic différentiel avec l‘hémolyse aiguë associée à une forte
parasitémie au cours d’un paludisme grave et avec l’hémolyse
médicamenteuse (amino-8 quinoleines, sulfamides et sulfones en cas
de déficit en G6PD)
D.3 Accès palustres graves à P. falciparum
Les critères de paludisme grave ont été actualisés par l’OMS en 2000. Ces
critères sont les mêmes chez l’adulte et chez l’enfant.
- Troubles de la conscience : Score de Glasgow modifié ≤ 9chez l’adulte
et enfant de plus de 5 ans Score de Blantyre ≤ 2chez le petit enfant.
- Convulsions répétées ≥ 2 / 24 heures (malgré la correction de
l’hyperthermie)
- Prostration : Extrême faiblesse ou chez l’enfant : « Impossibilité, de
tenir assis pour un enfant en âge de le faire, ou de boire pour un
enfant trop jeune pour tenir assis »
- Syndrome de détresse respiratoire
- Oedème pulmonaire radiologique
- Ictère (clinique) ou biologique (bilirubine > 50 µmol/L)
- Acidose métabolique (bicarbonates plasmatiques < 15 mmol/L)
- Hyperlactatémie : Lactates plasmatiques > 5 mmol/L
- Anémie grave (Hb < 5g/dl ou Ht < 15%)
- Hyperparasitémie (> 4% chez le sujet non immun ou > 20% chez le
sujet immun)
- Hypoglycémie (< 2,2 mmol/L)
- Hémoglobinurie macroscopique : Urines rouges foncées ou noires,
hémoglobinurie ou myoglobinurie à la bandelette. Absence
d'hématurie microscopique
74