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GENERALITES CHAPITRE I
3- La Spécificité parasitaire
Une espèce animale donnée ne peut héberger qu’un nombre limité de parasites.
De plus, une espèce parasitaire donnée ne peut se développer que chez certains hôtes qui
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forment son « spectre d’hôtes » qui peut être plus ou moins étendu ou réduit à une seule
espèce (Plasmodium falciparum- Homme). Parfois, la spécificité est encore plus étroite et
s’exerce au niveau intraspécifique : certaines populations peuvent se montrer réceptives à un
parasite alors que d’autres sont réfractaires.
La spécificité intraspécifique peut également intervenir au niveau du microbiotope :
des espèces voisines occupent chez un même hôte, des niches écologiques différentes :
Homme avec trois espèces ou sous espèces de poux qui occupent des localités différentes.
La Classification animale
Les animaux forment un ensemble d’individus. Il a été rendu nécessaire de les grouper
sous des noms communs, en des catégories plus ou moins étendues.
Le plus célèbre des classificateurs est Carl Von Linné qui a fondé cette science et a
permis son essor. Ainsi, la science des classifications (systématique (taxinomie/ txonomie),
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est la base de toute étude des êtres vivants et sans elle, on ne fait rien de sérieux dans le
domaine des sciences biologiques.
Les Catégories Supérieures à l’espèce sont : le Sous Genre et le Genre, dans lesquels
on rassemble les espèces présentant des Caractères Communs. Les Genres voisins sont réunis
en Tribus et en Familles, les familles voisines en Sous Ordres et Ordres, les Ordres en Sous
Classes et Classes, les Classes en Sous Embranchements et Embranchements.
Depuis les travaux de Linné, chaque être vivant est désigné selon une réglementation
très stricte, par le nom du Genre suivi de celui de l’Espèce et ces noms sont écrits en latin.
Le nom du genre commence par une initiale majuscule (Plasmodium). Le nom de
l’espèce commence par une initiale minuscule (falciparum). Ces noms latins sont soulignés
dans un texte manuscrit, ou en italique. C’est la nomenclature linnéenne ou binôme linnéen
(P. falciparum) ; on peut avoir des trinômes (Plasmodium (Laverania) falciparum) ou même
des quadrinômes (Trypanosoma (Trypanozoon) brucei gambiense).
La précision de l’identification ne peut se contenter du nom vulgaire (vernaculaire),
trop imprécis, variant selon les régions, les religions, les langues ou les usages. Donc
l’identification précise est d’une importance capitale (Trypanosoma (Trypanozoon) brucei
rhodesiense)
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3- Embranchement des Apicomplexa
Classe des Sporozoea
Sous classe 1 : Coccidia
Ordre des Eucoccida (Eucoccidies)/Haemosporida/Eimerida
Sous ordre1 : Eimerina
Famille des Cryptosporididae : Genre Cryptosporidium
Famille des Eimeriidae : Genres Eimeria ; Isospora
Famille des Toxoplasmatidae : Genre Toxoplasma
Famille des Sarcocystidae : Genres Sarcocystis, Besnoitia, Frenkelia
Sous ordre 2 : Haemosporina
Famille des Plasmodidae : Genre Plasmodium
Sous classe 2 : Piroplasmia
Ordres des Piroplasmida
Sous ordre 1 : Babesiina
Famille des Babesiidae : Genre Babesia
Sous ordre 2 : Theilerina
Famille des Theileridae : Genre Theileria
1- Généralités
1-1 Définition : un protozoaire est un être vivant unicellulaire sans chlorophylle et se
multipliant par mitose ou par reproduction sexuée. Pami les protozoaires nous avons :
Rhizopodes, Flagellés, Sporozoaires, Microsporidies et Ciliés.
1-2 la cellule eucaryote : ses constituants principaux sont:
Système de cytomembranes avec une enveloppe nucléaire.
Eléments cytosquelettiques et systèmes moteurs associés.
Organisation complexe du génome comprenant : chromosomes, nucléoles, gènes
segmentés, système d’épissage de l’ARN, séparation physique stricte entre transcription
(noyau) et traduction (cytoplasme) de l’information génétique.
Organites métaboliques cytoplasmiques (membranes, cytoplasme, noyau) et des
organites spécialisés.
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2- Structure et fonctionnement
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Le Cytosol
Elément amorphe, sans structure, mais très concentré (20% de protéines et 70% d’eau)
où baignent des inclusions cytoplasmiques. Il occupe l’espace entre la membrane externe et le
noyau et contient des systèmes enzymatiques importants pour la vie de la cellule.
La mobilité des substances entre les différents endroits du cytoplasme ou du noyau
nécessite l’organisation de leur transport à travers des membranes ou enfermées dans des
vésicules : c’est la translocation. Le cytosol y joue un rôle passif important. C’est un lieu de
passage où ont lieu des transformations.
2-3 Le Noyau
Il est porteur du patrimoine génétique et est caractérisé par un grand dégré de
variabiblité du matériel chromosomique. Il est délimité par une double membrane trouée, en
continuité avec le réticulum endoplasmique, qui sépare la « Réplication » et la
« Traduction ».
2-4 Cytosquelette
Il assure le maintien d’une forme, il force les structures à rester en place ou au
contraire les force à se rejoindre pour fusionner. Les Fibres d’Actines sont des protéines
spéciales qui sont contractiles, enchevêtrées et forment un réseau serré comme une toile
résistante et semi-rigide.
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L’Axostyle est un faisceau de microtubules accolés, en bâtonnet rigide et rectiligne,
(une sorte de colonne vertébrale chez Trichomonas). Il se situe dans l’axe du parasite, en son
centre en prenant son origine devant le noyau à la base des flagelles puis se dirige vers
l’arrière où il semble dépasser l’extrémité postérieure du parasite.
Les Cils recouvrent dans certains cas, la totalité de la surface de la cellule (Ciliés).
Les Pseudopodes sont des déformations de la membrane plasmique souple.
2-6 Reproduction
Il existe chez les protozoaires, trois modes de reproduction : asexué, sexué et
conjugaison
La multiplication asexuée se fait par Bipartition ; Schizogonie ; Endodyogenèse
La reproduction sexuée se fait par union de deux gamètes haploïdes : c’est la
fécondation qui → un zygote diploïde.
La conjugaison des ciliés consiste en un échange de matériel génétique entre deux
cellules accolées, avant une nouvelle série de divisions par bipartition. La division du noyau
donne une cellule binucléée, un des noyaux traverse le pont cytoplasmique et fusionne avec
celui resté en place de l’autre cellule.
3-1 Définition
Le parasitisme implique l’association intime de deux organismes vivants, de nature
différente. L’un, « hôte », fournit l’hébergement et nourriture pour l’autre, « parasite ». Le
parasite vit aux dépens de son hôte mais il existe plusieurs types de relations hôte-parasite et
de comportements parasitaires.
Le parasite commensal vit aux dépens d’un autre organisme sans lui faire aucun mal.
Le parasite vivant en symbiose, vit aux dépens de son hôte en l’aidant dans certaines
de ses fonctions (nutrition, métabolisme, défense...).
Le parasite pathogène entraîne des désordres métaboliques, des lésions organiques
ou des réactions allergiques.
Le parasite est dit « obligatoire » si sa survie et sa multiplication ne peuvent avoir
lieu en dehors d’un hôte. Il est dit occasionnel ou facultatif s’il peut survivre et se multiplier
aussi bien dans le milieu extérieur que chez son hôte.
L’hôte est l’organisme qui héberge le parasite. Ici deux facteurs interviennt :
l’adaptation du parasite à son hôte et la réceptivité de celui-ci. La cellule cible pour un
parasite à développement intracellulaire est dite « cellule hôte ».
Le vecteur est l’organisme (souvent invertébré) qui transmet le parasite d’un hôte à un
autre, soit par simple transport, soit en l’hébergeant pendant une partie du cycle évolutif (H.I).
Le Cycle Evolutif décrit les différentes étapes de la vie du parasite au cours de ses
déplacements chez les différents hôtes dont dépend sa survie.
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Si le cycle évolutif se passe sur un seul hôte, le parasite est « Monoxène ». Si le cycle
est partagé entre plusieurs hôtes, le parasite est « Hétéroxène ».
L’hôte qui héberge un parasite à potentialité pathogène tout en restant bien portant, est
le Réservoir. C’est à partir de lui que se diffusera le parasite vers d’autres, parfois plus
sensibles, chez qui le parasite pourra causer une pathologie.
Une Zoonose est une affection naturellement transmise entre vertébrés et Homme.
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La virulence et la pathogénicité d’un parasite sont difficiles à définir de manière
précise. La virulence dépend des exigences nutritionnelles, de l’équipement enzymatique, de
la vitesse de multiplication. La pathogénicité exprime une agressivité plus spécifique, la
destruction des cellules, la mobilisation exagérée de lignées de cellules immunitaires, la
localisation particulière touchant des cellules ou des organes vitaux, etc.., une virulence
élevée n’est pas le signe d’une adaptation parasitaire réussie. Un parasite virulent qui détruit
son hôte rapidement ne pourra pas s’y maintenir au cours du temps. Il doit exister dans ce cas,
un réservoir où le parasite se comporte calmement. (Cas de Trypanosoma rhodesiense, très
pathogène pour l’homme, et retrouvé chez plusieurs animaux domestiques ou sauvages).
On distinguera pour les hôtes :
1- des hôtes principaux, réguliers, préférentiels (homme pour Entamoeba histolytica).
2- des hôtes facultatifs, secondaires (homme pour Trypanosoma rhodesiense).
3- des hôtes accidentels, occasionnels (homme pour Naegleria sp., Balantidium coli).
4- des hôtes inadaptés dont le cycle incomplet aboutit à une impasse (cobaye pour
Plasmodium berghei).
5- des hôtes chez qui, les parasites sont captifs parce qu’ils ne pourront pas continuer leur
évolution, s’étant engagés dans un cul-de-sac (homme pour Toxoplasma gondii
6- l’invertébré peut être :
a) H.I vrai (vecteur): Glossina pour T. brucei ; Anopheles pour Plasmodium).
b) H.I facultatif (Glossina pour T. vivax) dont le parasite peut s’en passer en
s’adressant à d’autres mouches hématophages où il ne se multiplie pas mais le transmettent.
c) des transporteurs mécaniques
La spécificité d’hôte peut être étroite (parasite adapté à un seul hôte) ou large
(zoonoses, hôtes réservoirs, parasite adapté à plusieurs espèces animales).
L’état général d’un hôte dépend des facteurs génétiques, de l’état nutritionnel, du
stress, de la présence d’autres maladies ou conditions allergisantes et immunosuppressives
(SIDA, Splénectomie) ; l’état de certains organes est aussi important.
Enfin, l’immunité spécifique acquise au contact des antigènes parasitaires par la mise
en branle des mécanismes de défense de l’organisme de l’hôte (immunité tissulaire et
sérique), est très importante. Elle aboutit à un freinage de la virulence du parasite.
4- Classification
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Au microscope électronique, on se concentre sur la membrane plasmique, les
structures cytosquelettiques (microtubules, axostyle, tube polaire), l’appareil de pénétration
(rhoptries, anneau polaire, micronèmes), les organites cytoplasmiques (mitochondries,
appareil de Golgi, etc.).
Depuis un temps, inclut les caractères biochimiques, immunologiques,
Physiologiques et Comportementaux, la génétique moléculaire.
Trichomonas 3 flagelles
antérieurs et un
flagelle récurrent
La plupart
parasites
Présence
Trypanosoma mitochondrie et
Kinetoplastida Leishmania Golgi
1 ou 2 flagelles
Tous parasites
Mitochondrie ;
Pas de Golgi ;
Naegleria des flagelles ;
Schyzopyraenida Petites amibes
Stade flagellé
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Groupe II Subphylum Classe Ordre Genre Caractères
Phylum Sarcodina Lobosea/Lobosasida Pseudopodes
Sarco Protozoaires
mastigophora amiboïdes : capables Euamoebida Entamoeba Pseudopodes
d’émettre des Lobuleux
pseudopodes ;parfois
libres ; les formes Acanthamoeba Pseudopodes
parasites sont filiformes
toujours
extracellulaires
Schizogonie chez le
vertébré (dans les
érythrocytes)
Pigment absent
Développement des
gamétocytes et des
sporozoïtes chez le
vecteur
Piroplasmida Schizogonie
monomorphe
Mérozoïtes peu
nombreux
Babesia ; Theileria Divisions asexuées
au cours la
sporogonie
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Groupe IV Phylum Ordre Genre Caractères
Microsporidies Microspora Pas de mitochondrie ; Golgi
Pas de complexe apical présent ; schizogonie et
Spores unicellulaires de sporogonie
structure complexe
(sporoplasme ; Microsporida Spore résistante avec filament
polaroplasme, filament Pleistophora ; polaire
en spirales) Encephalitozoon Spore allongée (ovale à
Enterocytozoon tubulaire) ; filament polaire
Nosema long, entouré en spirales.
Groupe V
Myxosporidies : Protozoaires voisins des microsporidies mais spores pluricellulaires, à paroi formée
de valves contenant 1 ou 2 sporoplasmes et 1à 4 capsules polaires
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CHAPITRE IV : LES RHIZOPODES (AMIBES)
PARASITOSES REPONDANT A UN C. D. C
1-Définition
Ce sont des protozoaires se déplaçant et se nourrissant à l’aide des expansions
cytoplasmiques (pseudopodes). Celles-ci peuvent être sous forme lobée (lobopodes),
filiformes (filopodes), ou réticulées (reticulopodes).
Pour l’Homme, seule E. histolytica lui est pathogène et responsable de l’amibiase intestinale
ou amoebose. Cette espèce est caractérisée par 2 formes végétatives et une forme kystique. 6
autres espèces sont susceptibles d’atteindre l’Homme sans aucune pathologie : E. polecki ; E.
coli ; E. hartmanni ; E. gingivalis Pseudolimax butschlii ; Endolimax nana.
1- Morphologie
Les caractéristiques des 3 formes (2 végétatives et 1 kysique) du parasite sont :
a) Entamoeba histolytica minuta (12 à 15 µm) ; (un seul pseudopode et se déplace dans
une seule direction). Aucun rôle pathologique.
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E. histolytica minuta : multiplication dans le côlon
La forme minuta peut aussi évoluer en forme histolytica sous des influences diverses :
baisse de la résistance de l’hôte, modification de la flore bactérienne, alcoolisme, drogue,
tabagisme, maladies, état de faiblesse, associations parasitaires, changement de
l’alimentation, l’accroissement du taux de cholestérol, l’accroissement de la température
ambiante, variations du taux d’hormones sexuelles etc…Ainsi, les formes minuta
grossissent, deviennent hématophages, allongées (20 à 40 µ) et très mobile et agressent la
muqueuse intestinale pour se nourrir des GR.
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E. histolytica histolytica ayant ingéré des GR
C’est la forme virulente pour l’Homme Mais il peut cependant l’héberger sans
manifestation pathologique (la parasitose reste longtemps asymptomatique) et en être ainsi
un porteur sain (10% seulement des sujets présentent des symptômes), et à l’origine de la
dissémination et de la transmission pendant de nombreuses années.
Localisations
L’intestin de l’Homme est l’hôte habituel d’Entamoeba histolytica et crée des abcès en bouton
de chemise (larges ulcérations de la paroi colique.
Autres localisations
En cas de passage dans la circulation, il atteind surtout le Foie, les Poumons et rarement la
Rate, le Cœur, la Peau, l’Utérus, et même le Cerveau où des abcès surviennent.
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Dissémination, Propagation et Contamination des kystes d’amibe dans la nature
1- Le Genre Naegleria
Colonise la totalité du tube digestif. On les retrouve aussi dans l’arbre bronchique.
1- 2 Porte d’entrée
-carrefour naso-pharyngé
-cavité buccale
-fosses nasales
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-Trophozoïte amiboïde : 10 à 20 µm de diamètre, pseudopodes ; noyau unique ; endoplasme
et ectoplasme distincts : c’est la forme parasitaire.
-Trophozoïte flagellé : ovale, 8 µm sur 15 ; 2 à 4 flagelles antérieurs, une vacuole
postérieure ; un noyau unique : (c’est la forme libre).
Kyste sphérique uinucléé à paroi double.
2- Le Genre Acanthamoeba
Dans les muqueuses digestives et respiratoires, dans les méninges et les couches
superficielles de la cornée.
-Trophozoïte : 12 à 15 µm ; pseudopodes effilés ou filamenteux ; endoplasme et ectoplasme
distincts ; vacuoles alimentaires ; noyau unique avec gros nucléole central ; membrane
nucléaire très nette.
-Kyste : polygonal ; un seul noyau à paroi double.
2-Morphologie et Structures
3- Cycle Evolutif
Les stades trophozoïte et kystique, se succèdent dans le T.D de l’hôte. Le kyste ingéré
se dékyste dès sa sortie de l’estomac, grâce à ladiminution de l’acidité. Le trophozoïte vit
alors attaché à la muqueuse du duodénum et du premier quart de l’intestin grêle par sa
ventouse. Le mode de multiplication est par bipartition (division binaire). Nutrition par
pinocytose et formation de petites vésicules intra cytoplasmiques.
Au cours de l’enkystement, une division nucléaire donne un kyste à 4 noyaux et
éliminé par les matières fécales. Une période de maturation de quelques jours semble
nécessaire pour le développement du pouvoir infectieux.
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4- Epidémiologie
Caractères des kystes
Résistants au chlore et à la dessiccation ; leur viabilité dans les fosses septiques
persiste jusqu’à trois mois.
L’incubation (durée avant l’apparition des symptômes et des kystes dans les selles) : 7
à 20 jours.
Réservoir
Kystes souvent dans l’eau. L’homme est le réservoir le plus important. Transmission :
voie féco-orale (mains sales, aliments souillés etc..). Une prévalence importante chez les
homosexuels masculins.
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Réceptivité des individus à l’infection
Elle varie en fonction de l’état de la muqueuse gastrique et de l’immunité de l’hôte.
L’acidité gastrique normale élimine un bon nombre de kystes. Le défaut d’acidité (au cours
des traitements anti-acides des ulcéreux et en cas de malnutrition), permet le dékystement et
l’installation du parasite au niveau du duodénum.
L’immunité, tant muqueuse que cellulaire peut freiner la multiplication des
trophozoïtes et leur fixation à la muqueuse.
Les adultes sont moins infectés que les enfants. Dans les populations immunes (jamais
été infectées), on assiste à des poussées épidémiques, tandis que là où la prévalence est
élevée (pays tropicaux), l’infection est endémique.
B- Genre Trichomonas
Localisation et hôtes
Parasite cosmopolite, vivant dans la lumière de l’intestin (caecum, côlon) de
l’Homme, singe, chien, rongeurs.
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Pouvoir pathogène : Diarrhée muqueuse en cas de présence massive.
Transmission
Elle est réalisée par des mouches qui assurent un transport mécanique des
trophozoïtes, par la nourriture ou l’eau de boisson. Les formes végétatives sont fragiles et la
transmission doit s’effectuer rapidement. Cette fragilité est compensée par un rythme de
multiplication extrêmement élevé.
2- Trichomonas tenax
Ressemble beaucoup au précédent par sa taille (8µm) et sa structure. Vit dans la
cavité buccale, sur les gencives, entre les dents, dans la salive. Son pouvoir pathogène est
discret ; il est cosmopolite.
3- Trichomonas vaginalis
Morphologie
Ovale (10 à 18 µm), très mobile et possède 4 flagelles antérieurs et 1 postérieur qui
forme une membrane ondulante courte jusqu'au niveau du tiers antérieur du parasite. Un
axostyle dépasse en arrière le corps du parasite.
Pouvoir pathogène
Inflammation aiguë des muqueuses et des glandes annexes du système génital
(vaginites, urétrites, prostatites, épididymites).
Chez la femme l’inflammation provoque une hypersécrétion (pertes blanches
contenant des trophozoïtes, des globules blancs et des cellules de desquamation), un prurit
intense, une sensation de brûlure, de la dyspareunie. Des saignements sont possibles à cause
de l’inflammation aiguë et de la desquamation de la muqueuse vaginale. Le passage à la
chronicité est très fréquent, donnant lieu à de longues périodes asymptomatiques.
Chez l’homme, la discrétion des signes cliniques favorise aussi la dissémination.
Epidémiologie
- Transmission
Trichomonas ne formant pas de kystes, il est évident que l’infection est transmise
généralement par contact sexuel. Cependant, on ne peut pas exclure totalement une
transmission par l’eau et le linge humide car les trophozoïtes peuvent survivre à la
température ambiante, au contact de l’eau et du linge humide pendant plusieurs heures.
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C- Autres Flagellés possibles de l’homme ou des animaux
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CHAPITRE VI
FLAGELLES PARASITES DU SANG ET DES TISSUS :
LES KINETOPLASTIDA /TRYPANOSOMATIDA :
Parasitoses répondant à un cycle indirect avec transmission par un vecteur.
1- Introduction
Ordre des Kinetoplastida (présence d’un Kinetoplaste) ou Trypanosomatida (présence
d’une Dépression apicale (Poche flagellaire) d’où émergent les flagelles) et Possède 1 ou 2
flagelles ; Sous-ordre des Trypanosomtina (possède 1 flagelle ; Fam. Trypanosomatidae
(parasites)
Ils sont transmis par Glossinidae, Reduvidae.
Parasites : Flagellés, Polymorphes du sang et autres tissus des vertébrés.
2- TRYPANOSOMATIDAE
04 Genres (Leptomonas ; Crithidia ; Trypanosoma ; Leishmania), les 2 derniers sont
Hétéroxènes:
Vertébrés (Hôtes) :
Homme : Maladies provoquées : Trypanosomoses Humaines (Africaines et Américaines)
Animaux : Maladies provoquées : Trypanosomoses animales
Invertébrés (Vecteurs) : Glossine (Mouches Tsé-tsé : Glossina spp) ; Punaises
(Triatominae); Phlébotome (Phlebotomus spp ; Lutzomyia spp ; Pschodopygus spp)
Trypanosoma est subdivisé en 9 sous genres sur base de leur comportement chez les
hôtes vertébrés et invertébrés (intérêts médical et vétérinaire); ce sont : T. (Trypanozoon), T.
(Duttonella), T. (Nannomonas), T. (Pycnomonas), T. (Tejeraia), T. (Schizotrypanum), T.
(Herpetozoma), T. (Megatrypanum), T. (Endotrypanum).
Les sous genres dont les espèces infectent l’Homme en Afrique sont T. (Trypanozoon)
et en Amérique, T. (Schizotrypanum).
Les espèces du genre Leishmania infectant l’Homme, comprennent: L. (Leishmania) et
L. (Viannia) d’après leur comportement chez le vecteur.
3- CARACTERISTIQUES MORPHOLOGIQUES
1
à l’avant du parasite et prend son origine près du kinétoplaste. Si le kinétoplaste se
trouve à l’arrière, le flagelle sort du cytoplasme à l’arrière et doit longer la M.O avant de se
prolonger en avant du corps du parasite.
4-1 Leptomonas
Morphologie
Forme Allongée, Noyau Central, Kinétoplaste Antérieur, Sans Membrane Ondulante,
Flagelle libre (« Promastigote »), (forme primitive au point de vue parasitaire).
Hôtes et Cycle
Parasite fréquent du T.D des Diptères, Hétéroptères et Acariens ; division binaire.
Rejetés dans le M.E avec les déjections, ils peuvent contaminer d’autres individus. La
forme de conservation dans les déjections est une forme leishmanoïde (immobile, arrondie,
sans flagelle). L’infection intestinale se fait par contact « féco-oral ».
RQ : « Promastigote » représente aussi le stade de multiplication chez le Phlébotome dans le
cycle évolutif des Leishmanies.
4-2 Crithidia
Morphologie
Forme Allongée, Noyau Central, Kinétoplaste Juxtanucléaire (pas de Membrane
Ondulante) (« Choanomastigote »). La forme de multiplication chez les Triatominae est
« Epimastigote ».
Hôtes
Le parasite se multiplie par division binaire dans le T.D de certains Arthropodes. La
forme de conservation dans le M.E est une forme leishmanoïde comme pour Leptomonas.
RQ : « Epimastigote » est aussi un stade de multiplication du parasite chez le vecteur.
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4-3 Trypanosoma
Hôtes
Parasites du sang des Vertébrés dont l’Homme et ils complètent leur cycle chez un Vecteur.
Trypanosoma gambiense infecte l’Homme et poursuit son évolution chez la Glossine.
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Dénomination Localisation Localisation Morphologie
Sercoraria Salivaria
Trypanosome Sang du vertébré Sang du vertébré Trypomastigote
Sanguicole avec GP Sa
procyclique Provent. (I.A) Provent.(I.A) Trypomastigote
Estom. (I.M) Estom. (I.M) allongé
Amp. rectale (I. Pièces buccales Epimastigote sans
Post.) Gl. salivaires GP Sa
métacyclique I.P./déjections Pièces Trypomastigote
buccales/Gl. métacyclique
salivaires avec GP Sa
GP Sa : Glycoprotéine de Surface (Antigène de Surface)
4-4 Leishmania
Morphologie et cycle
Chez le vertébré, il est intracellulaire : forme « Amastigote », sphérique, immobile,
sans flagelle ni membrane ondulante, noyau central et kinétoplaste en périphérie.
Chez le vecteur, le stade de multiplication dans le TD est « Promastigote ». Le cycle
se termine par l’accumulation de promastigotes infectants dans l’œsophage et pièces buccales.
Hôtes : Homme ou animal. Le vecteur est le genre Phlebotomus (Famille des Psychodidae).
Classification
Traditionnellement, elle est basée sur le pouvoir pathogène, sur l’organe parasité et
sur la distribution géographique.
4
4- le flagelle est un prolongement du cytoplasme soutenu par des fibrilles
longitudinales. A sa base, se trouve la « poche flagellaire ».
5- le cytosquelette du parasite soutend la membrane plasmique sauf au niveau de la
poche flagellaire, autorisant les déformations de la membrane plasmique pour la
pinocytose (forte concentration des vésicules de pinocytose dérivées de Golgi).
6- l’antigène variable (Glycoprotéine) apparaissant sur la surface du trypanosome au
cours de sa transformation en trypomastigote métacyclique et persistant chez les
stades sanguicoles, représente 15% environ du poids du trypanosome.
5-2 Métabolisme
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sont porteurs, a reçu le nom de « répertoire antigénique variable » (« Variable Antigenic
Repertory » VAR).
T. (Trypanozoon)
Chez T. (Trypanozoon) brucei, on observe, au cours du cycle, une colonisation de tous les
tissus de la glossine. Leur cycle est complexe car ces parasites doivent franchir des obstacles
divers en allant de l’estomac aux glandes salivaires (pour devenir trypomastigotes
métacycliques. Le cycle complet (plus de 18 jours et le taux d’infection salivaire est de
moins de 1% chez des glossines nourries sur des animaux infectés par T. (T.) brucei).
T. (Nannomonas)
Ces trypanosomes se cantonnent dans le T.D de la glossine : de l’estomac, ils rebroussent
chemin et terminent leur cycle dans les pièces buccales (lieu de la transformation en
trypomastigotes métacycliques). Le cycle complet dure 10 jours et le taux d’infection des
pièces buccales est de l’ordre de 30% chez les glossines nourries sur des animaux infectés par
T. (N.) congolense.
T. (Duttonella)
Ces trypanosomes restent dans les pièces buccales une fois prélevés du sang et ne
s’engagent pas dans le T.D pour le coloniser. La multiplication des épimastigotes, attachés à
la paroi du canal alimentaire et la maturation en trypomastigotes Métacycliques, ont lieu
dans les pièces buccales. Le cycle complet (4 jours et le taux d’infection des pièces buccales
est de plus de 90% chez les glossines nourries sur des animaux infectés par T. (D.) vivax).
CHAPITRE VII
TRYPANOSOMA (SCHIZOTRYPANUM) CRUZI ET LES
STERCORARIA DE LA MALADIE DE CHAGAS
Parasites répondant à un cycle indirect : Transmission par un vecteur
INTRODUCTION
Les Stercoraria regroupent les trypanosomes dont les formes métacycliques
infectantes se trouvent dans les déjections du vecteur. Le vertébré s’inocule lui-même en se
grattant suite à la piqûre et les parasites déposés par le vecteur sur sa peau (infection par voie
de grattage ou transmuqueuse...) passent ainsi dans le sang. On a 4 sous genres :
T. (Megatrypanum) (40 à 70 µm), parasite de mammifères de grande taille ; il est peu
pathogène, kinétoplaste situé entre l’extrémité postérieure et le noyau. Les vecteurs
sont (Tabanus, Hyppobosea, Melophagus).
T. (Herpetosoma) (20 à 25 µm), parasite des rongeurs de taille moyenne, kinétoplaste
subterminal et une extrémité postérieure pointue ; multiplication sous forme épimastigote
chez le vecteur (puce du rat (Ceratophyllus fasciatus). Aucun pouvoir pathogène
T. (Endotrypanum) (espèce de petite taille et souvent en position intraglobulaire) et
est parasite de certains animaux sauvages.
T. (Schizotrypanum), parasite sanguicole (15 à 24 µm), de forme typique en croissant
et kinétoplaste volumineux (très près de l’extrémité postérieure pointue). Multiplication en
6
phase intracellulaire sous forme amastigote et est transmis par les Réduvidés. C’est le seul
sous genre étudié dans le présent cours.
3-) Vecteurs
Réduves (Rhodnius, Triatoma et Panstrongylus) sont responsables de la transmission
de l’infection à l’Homme. Les critères de distinction des trois genres réside dans :
-la morphologie générale : la taille (5 à 45 mm selon les espèces). Tête allongée (Rhodnius),
trapue (Panstrongylus), de couleur jaune claire à noir, taches contrastées du connexivium sur
le pourtour de l’abdomen (jaunes, orangées, blanches, rouges, grises, vertes).
Une femelle gravide pond 300 à 1000 œufs durant son existence (quelques mois). Un
cycle complet dure environ 6 mois (Rhodnius), dépassant un an pour les autres espèces
sylvatiques (de forêt).
Espèces domestiques (T. infestans, R. prolixus) sont aussi semi-domestiques (T. dimidiata ; T.
sordida ; P. megistus) pouvant pénétrer dans les habitations.Les espèces sylvatiques et de
campagne sont nombreuses.
7
4-) Cycle Evolutif, Morphologie et Caractères Biologiques
Chez le Vertébré
Forme trypomastigote
Mobile dans le sang, ne se multiplie pas mais pénètre dans les Macrophages du SRE,
cellules musculaires du myocarde, cellules nerveuses ou ganglionnaire et prend la forme
amastigote. L’abondance de la forme sanguicole dépend de l’intensité de la multiplication en
phase intracellulaire et c’est cette forme qui est reprise par le vecteur lors du repas sanguin
(Trypomastigote courte).
Forme Amastigote
Intracellulaire, arrondie, sans flagelle, 3 à 5 µm de diamètre, noyau central
kinétoplaste petit. Sous cette forme, le parasite se multiplie activement et cause la destruction
de la cellule hôte. Libérés dans le sang, les amastigotes se transforment en trypomastigotes.
Certains cependant sont repris tels quels par d’autres macrophages et phagocytés, d’autres se
transforment en métacycliques formes longues avant la phagocyose alors que les
métacycliques formes courtes vont évoluer chez le vecteur.
AMASTIGOTE
Forme intracellulaire
CHEZ LE VERTEBRE
TRYPOMASTIGOTE
Forme sanguicole
CHEZ L’INVERTEBRE
(Lors du repas sanguin)
EPIMASTIGOTE
Forme de multiplication
dans l’estomac du vecteur
TRYPOMASTIGOTE
Forme métacyclique infectante dans
l’ampoule rectale et les déjections du
vecteur
8
Forme Trypomastigote métacyclique infectante (prête pour passer chez le vertébré)
Présente dans l’ampoule rectale, dans les déjections et est déposée au voisinage de la piqûre
par le vecteur sur la peau du sujet piqué.
9
CHAPITRE VIII
TRYPANOSOMA BRUCEI ET LES SALIVARIA DES
TRYPANOSOMOSES AFRICAINES
Parasites répondant à un cycle indirect : Transmission par un vecteur
INTRODUCTION
Les Salivaria regroupent les trypanosomes dont les formes métacycliques infectantes
se trouvent dans les glandes salivaires ou dans les pièces buccales du vecteur. Les parasites
sont alors injectés avec une goutte de salive qui empêche la coagulation du sang à l’endroit de
la piqûre. Ils sont répartis dans cinq sous genres: T (Trypanozoon), T (Duttonella), T
(Nannomonas), T (Pycnomonas) et T (Tejeraia).
T (Trypanozoon) seul comporte, en dehors des espèces qui infectent les animaux, deux
espèces infectantes pour l’homme chez qui elles provoquent la maladie du sommeil. Les
autres sous genres comprennent des espèces qui infectent les animaux sauvages et
domestiques et ne sont jamais infectantes pour l’homme mais peuvent avoir des répercussions
indirectes importantes sur sa santé.
CLASSIFICATION
T. (Trypanozoon)
Trypanosomes sanguicoles sont polymorphes (formes longue et courte/trapue), avec
extrémité de flagelle libre facultatif et kinétoplaste petit, subterminal (postérieur). Les espèces
(T. (T.) brucei (et ses sous-espèces), T. (T.) evansi et T. (T.) equiperdum) sont difficiles à
distinguer morphologiquement les unes des autres, car elles diffèrent par des caractères
biologiques et nosologiques.
T. (T.) brucei et ses sous-espèces, T. (T.) brucei brucei, T. (T.) brucei gambiense et T.
(T.) brucei rhodesiense sont transmises par des Glossines dont elles colonisent le T.D et les
glandes salivaires. Elles ont une distribution géographique restreinte à l’Afrique.
T. (T.) evansi est transmis au bétail (chevaux et chameaux) par les Tabanidae et des
chauves-souris hématophages en Amérique du Sud. T. (T.) equiperdum n’a pas de vecteur
(transmission par voie sexuelle chez les chevaux). Ces deux espèces débordent largement les
régions à Glossines et sont cosmopolites. Leur morphologie est semblable à celle de T. brucei
mais elles sont monomorphes (forme longue uniquement).
1
T. (Duttonella)
Trypanosome en forme de massue (gourdin), avec extrémité postérieure arrondie ou
large, corps se rétrécissant vers l’extrémité antérieure. Le kinétoplaste est volumineux, arrondi
et en position terminale ; la membrane ondulante étroite, peu développée et flagelle se termine
par une extrémité libre.
T. (D.) vivax et T. (D.) uniforme (parasites des ruminants sauvages et domestiques).
Transmis par les glossines, ces trypanosomes colonisent exclusivement la trompe et le
proventricule (ils sont digérés dans l’estomac). La transmission est aussi possible par
simple transport mécanique dans la trompe infectée des Tabanidae.
T. (Nannomonas)
Trypanosomes de petite taille (8 à 24 µm), le flagelle ne se termine pas par une
extrémité libre. Le kinétoplaste (taille moyenne), est subterminal ou marginal. L’extrémité
postérieure est arrondie et la membrane ondulante étroite. Sa pathogénicité est importante
pour le bétail, le porc et le chien en Afrique. Le développement chez les glossines se fait dans
l’estomac et la trompe. Deux espèces : T. (N.) congolense et T. (N.) simia.
T. (Pycnomonas)
Trypanosomes monomorphes, trapus, flagelle court, kinétoplaste petit et subterminal.
Chez les glossines, le développement se fait dans l’estomac et dans les glandes salivaires. La
seule espèce importante est T. (P.) suis.
T. (Tejeraia)
Spécialement créé pour classer T. (T.) rangeli dont les formes métacycliques se
trouvent à la fois dans les glandes salivaires et l’intestin postérieur du vecteur (réduvidé).
Chez le vecteur, le parasite est polymorphe. L’espèce pas pathogène pour l’Homme. Dans
certaines régions d’Amérique latine, on la retrouve chez les mêmes vecteurs et dans les
mêmes réservoirs que T. (S.) cruzi. Le parasite (30 µm en moyenne), a un kinétoplaste peu
volumineux et situé à quelque distance de l’extrémité postérieure et noyau déplacé vers
l’avant.
1-2 Hôtes
Les Hôtes Vertébrés sont les bovins, ovins, caprins chevaux, chameaux, chiens..., et
les antilopes, buffle.... L’Homme est réfractaire à l’infection (effet létal du sérum humain sur
les trypanosomes).
Les vecteurs infectés dans la nature (Gloosina morsitans, G. submorsitans et G.
pallidipes (Groupe morsitans) ; G. brevipalpis, G. medicorum Groupe fusca) ; G.
tachinoides, G. palpalis, G. fuscipes (Groupe palpalis).
2
1-3 Distribution Géographique
Nigeria, Burkina Faso, Tanzanie, Burundi et Zoulouland mais son aire de distribution
géographique est sans doute plus grande, vu le nombre de glossines infectées dans la nature.
L’infection est identifiée sur de nombreuses espèces animales dans tous les pays où
existent des glossines.
3
T. T. b. brucei: Cycle Evolutif
1-6 Epidémiologie
Important réservoir de parasites (animaux sauvages, porcs semi sauvages) à partir
duquel les mouches tsé-tsé se réinfectent régulièrement et disséminent le trypanosome.
4
T. T. b gambiense : forme trypomstigote
3-2 Hôtes
Essentiellement l’Homme et les vecteurs (« groupe palpalis ») sont hygrophiles
vivant en forêt ou le long des forêts galeries: Glossina palpalis, G. tachinoides, G. fuscipes.
3-5 Pouvoir pathogène : Chez l’Homme, la maladie du sommeil sous sa forme chronique
et évolue en 3 phases :
→ Le chancre d’inoculation
Les Trypomastigotes métacycliques déposés sur la peau, la traversent et gagnent la
circulation ; leur multiplication, après 4 ou 5 jours, provoque une réaction avec les anticorps
circulants (nouvellement synthétisés). Le relargage des enzymes lysosomiaux provoque
l’induration et l’œdème.
→ L’envahissement hémo-lymphatique
Les trypanosomes se multiplient dans le sang et la lymphe, la parasitémie s’élève ;
il y a une lyse des trypanosomes sanguicoles par les anticorps circulants et la parasitémie
s’effondre. Une mutation survient chez quelques trypanosomes rescapés (modification de
la structure de leur antigène de surface : Glycoprotéine), leur permettant d’échapper à
l’action des anticorps. La multiplication de ces mutants («Variants Antigéniques »), va
donner une deuxième population parasitaire qui, à son tour, subit la lyse immune et ainsi
de suite.....
La succession de Variants Antigéniques est responsable d’une succession de vague de
parasitémie. L’extériorisation clinique de cette parasitémie fluctuante est une
symptomatologie grippale ou malarienne avec fièvre irrégulière, malaise général, maux
de tête, douleurs articulaires.
→ L’envahissement tissulaire extra vasculaire (stade nerveux)
L’espacement des poussées parasitémiques s’accompagne d’une diminution du
nombre de parasites dans le sang et d’un envahissement du compartiment extra vasculaire. Il
5
apparait des symptômes caractéristiques (méningo-encéphalite, myocardite, néphrite,
œdèmes généralisés, anémies....
4-2 Hôtes
Homme et un réservoir animal sauvage (lions, buffles) et animal domestique (bétail) et
les vecteurs (Groupe morsitans) sont xérophiles, circulant librement dans les zones de hautes
savanes. Ce Glossina morsitans, G. swinnertoni, G. pallidipes, G. fuscipes.
4-6 Epidémiologie
La maladie du sommeil à T. (T.) b. rhodesiense est une zoonose. Les glossines
s’infectent à partir du réservoir animal et l’Homme est infecté après piqûre. Les malades eux-
mêmes ne constituent pas une source d’infection importante pour les glossines car ils
sont rapidement hors d’état de circuler, une symptomatologie aiguë s’installant
d’emblée et les malades ne pouvant plus circuler, ils ne sont plus piqués par les glossines.
En zone d’endémie, les cas sont disséminés à cause de la libre circulation de G.
morsitans. Parfois, la maladie prend une allure épidémique locale plus explosive que dans le
cas de T. (T.) brucei gambiense (transmission Homme-Homme par les Glossines devient
majoritaire en cas de la transhumance de troupeaux).
CHAPITRE IX
LE GENRE LEISHMANIA
Répond à un cycle indirect, transmis par un vecteur.
6
points : l’extériorisation clinique ; la distribution géographique ; la liste des animaux
réceptifs dans la nature.
Les laboratoires ont développé des techniques de comparaison des isoenzymes
(séparables par électrophorèse) métaboliques, l’étude d’ADN et la description plus précise du
comportement du parasite chez le vecteur. Ceci procure une base plus objective d’animaux
dans n’importe quelle région géographique : ce comportement de Leishmania chez le vecteur
a permis d’en faire deux sous genres : L. (Leishmania) avec L. (L.) donovani, L. (L.)
tropica ; L. (L.) major ; L. (L.) aethiopica ; L. (L.) mexicana et L. (Viannia) avec L.
(Viannia) braziliensis.
LVA=L. donovani
LVZ=L. infantum et. L chagasi
LCA=L. tropica
LCZ=L. major ; L. aethiopica ; L. mexicana ; L. Pifanoï;
L. amazonensis; L. braziliensis; L. peruviana; L. guyanensis
3-2 Vecteurs
Phlébotome (mouche des sables), un petit moucheron bossu (Psychodidae): la tête, le
thorax et l’abdomen font un angle donnant l’aspect d’un insecte faisant le gros dos. Seule la
femelle est hématophage. Son activité est maximale la nuit et à la tombée du jour.
Il existe des endophages et exophages. Selon les régions, ils piquent de préférence
l’Homme (anthropophilie) ou les animaux (zoophilie).
Insectes des pays secs, ils sont sédentaires (leur rayon de vol varie de 50 à 100 m), les
larves se développement dans le sable, les fissures des pierres, les failles rocheuses, les
7
crevasses de troncs d’arbres. Elles ne sont pas tributaires de l’eau, mais une humidité de plus
de 70% leur est favorable. Elles se nourrissent de déjections d’insectes ou de lézards ainsi que
de débris végétaux en décomposition.
Trois genres principaux : Ancien Monde (Phlebotomus spp) et Nouveau
Monde (Lutzomyia spp et Psychodopygus spp).
La reconnaissance du statut du vecteur implique que l’insecte permette la
multiplication des parasites dans son T.D, qu’il soit porteur de parasites infectants, qu’il
pique l’Homme ainsi que les hôtes réservoirs.
8
4-3 Biologie du parasite
CHEZ le Vecteur
Les Promastigotes de l’intestin moyen ne sont pas infectants pour le vertébré. Ils
acquièrent la capacité d’infection au cours de leur maturation chez le vecteur lorsqu’ils
arrivent dans les pièces buccales ou la bouche (ils ont synthétisé, sur leur membrane externe,
les Lipophosphoglycanes (LPG) et une Glycoprotéine (GP63) à activité protéinasique qui
facilitent leur phagocytose par le macrophage.
Des LPG sont retrouvées à la surface du macrophage qui vient de phagocyter les
promastigotes et y restent présentes (2 ou 3 jours) au stade initial de l’infection.
La Glycoprotéine (GP63) favoriserait la phagocytose du promastigote par le
macrophage. Par son activité protéinasique, elle inhiberait la libération des radicaux libres
supposés détruire le parasite phagocyté par les macrophages (pour sauver la vie du parasite).
CHEZ LE VERTEBRE
La phagocytose des amastigotes par les macrophages est également facilitée par la
présence de la LPG et la GP63.
Plusieurs hypothèses ont été émises pour expliquer la survie des amastigotes à
l’intérieur des macrophages où ils résistent aux mécanismes antimicrobiens oxygéno-
dépendants induits par les cytokines. L’explosion respiratoire n’a pas lieu car :
1- il y aurait destruction de l’enzyme lysosomial ß-galactosidase par la protéase
leishmanienne GP63 ;
2- ce stade parasitaire aurait développé un mécanisme de détoxification des métabolites
oxygénés
9
Deux syndromes sont alors décrits: l’hyperplasie (prolifération anormale des cellules
du SRE et les lésions cutanées post kala-azar).
La destruction des macrophages et des histiocytes suite à la multiplication des
amastigotes a pour conséquences, une augmentation importante du volume de la rate, foie et
de tous les tissus lymphoïdes ainsi que le remplacement progressif, dans la moelle osseuse,
du système hématopoïétique par le SRE, d’où anémie, leucopénie (taux de leucocytes
diminué) et thrombocytopénie (taux de thrombocytes diminué).
10
5-3 Les Leishmanioses Cutanées du Nouveau Monde
11
CHAPITRE X
LES APICOMPLEXA
Ces parasites ont un cycle indirect transmis par un vecteur
INTRODUCTION :
L’embranchement regroupe les Protozoaires présentant dans la partie apicale de leurs
stades invasifs, un « complexe», responsable de la pénétration dans une cellule hôte ; ce
complexe, dit apical, comprend : un Anneau polaire, un Conoïde, des Micronèmes, des
Rhoptries et des Microtubules sous membranaires. Il regroupe 6 familles intéressantes sur
les plans médical et vétérinaire. Ce sont leses Eimeridae, les Cryptosporididae, les
Sarcocystidae, les Plasmodidae, les Babesidae et les Theileridae.
Familles et Genres Ordres/Sous Ordres
Eimeridae : Isospora : Eimeria
Cryptosporididae: Cryptosoporidium
Toxoplasmatidae : Toxoplasma Eimerida/ Eimerina
Sarcocystidae: Sarcocystis,
Besnoitia : Frenkelia ; Hammontia
Plasmodidae : Plasmodium Haemosporida/
Haemosporina
Theileridae : Theileria Piroplasmida
Babesidae : Babesia Theilerina/Babesina
1- Haemosporida/ Haemosporina
2
Les stades « invasifs » des parasites et responsables de la reconnaissance de la cellule
hôte et de la pénétration (étapes essentielles du cycle chez le vertébré), sont :
a) Sporozoïte (Reconnaissance et Pénétration dans les Hépatocytes) ;
b) Mérozoïte (Recoonaissance et Pénétration dans les Erythrocytes) ;
Les sporozoïtes sont formés chez le moustique à l’issue de la maturation de l’oocyste.
Injectés à l’Homme, les sporozoïtes (stade infectant), disparaissent rapidement du sang
(moins d’une heure) et ne peuvent pénétrer que dans les cellules du foie.
Les mérozoïtes (schizozoïtes), formés à l’issue des schizogonies (hépatique unique ou
érythrocytaires multiples), ne peuvent pénétrer que dans les GR.
3
ambiante), chaque oocyste libère quelques centaines de sporozoïtes autour de l’estomac du
moustique. Ils constituent le stade infectant pour l’Homme. Ils migrent et s’accumulent dans
les glandes salivaires, attendant l’occasion d’être injectés avec la salive, à un nouveau
vertébré lors d’une piqûre. Ce nouvel hôte s’infecte ainsi et est le cycle recommence.
3-MORPHOLOGIE
4
- nombre et disposition des noyaux dans le schizonte mûr
- forme des gamétocytes
- abondance, localisation et couleur du pigment
- altérations du globule parasité (modifications de la taille, de la forme, de la colorabilité,
présence de granulations).
A partir de ces caractères, on peut distinguer l’une de l’autre des différentes espèces de
Plasmodium humains ou autres.
3-4 Stades sporogoniques (chez l’Anophèle)
Par dissection, l’on peut repérer chez le moustique, ces stades:
Ookinète
Dans l’estomac, les ookinètes, sont présents 12 à 24 heures après le repas sanguin
infectant sous l’aspect de vermicules (10 µm sur 3 ou 4 µm), pointus aux deux extrémités,
avec un noyau central, un cytoplasme parsemé de grains de pigment accumulés en grande
quantité à une extrémité du parasite. Ce stade est mobile, adhère aux cellules de la paroi puis,
par des mouvements de reptation, sort activement de l’estomac du moustique.
Oocyste
Il est visible autour de l’estomac à différents stades de l’évolution. Les jeunes (8 à 10
µm de diamètre) sont sphériques et n’ont pas de structure interne (sauf sur le gamétocyte
femelle, on a des grains de pigment hérités). Les mûrs (50 à 80 µm de diamètre) sont remplis
de petites cellules allongées, rangées en fuseaux: ce sont les sporozoïtes libérés par les
oocystes mûrs et flottent dans le liquide de dissection.
4- CARACTERES BIOLOGIQUES
a) Adhérence :
La présence de récepteurs spécifiques sur la surface du GR est indispensable pour que
le mérozoïte puisse reconnaître sa cellule hôte. Ces récepteurs sont des antigènes de groupes
sanguins (Glycoprotéines Dufy) (cas de P. vivax) et des Glycophorines (acide sialique) (cas
de P. falciparum). Grâce à la présence de ligands, le mérozoïte adhère d’abord par une
quelconque partie de la surface, puis il s’oriente de manière à ce que son pôle antérieur
(porteur des organites de pénétration), arrive en contact avec la paroi globulaire. Le contenu
des rhoptries est alors déversé sur la membrane externe du globule rouge, provoquant son
invagination. A l’endroit de la jonction, de courts filaments sont visibles, unissant la surface
du GR (très riche en protéines intramembranaires) et la surface du mérozoïte.
Une conséquence pratique de ces observations est que le paludisme à P. vivax n’existe
pas en Afrique centrale et de l’ouest (environ 85 % de la population y étant Dufy A(-) B(-),
5
leurs GR sont dépourvus de la protéine de reconnaissance nécessaire à l’attachement des
mérozoïtes de P. vivax).
b) Pénétration
Le mérozoïte est aspiré dans la vacuole « parasitophore » du GR. Celle-ci se referme
derrière le parasite. Dans ce processus, le rôle du cytosquelette (chaîne permettant la
cohérence et l’élasticité de la membrane globulaire : spectrine, actine, ankyrine), est
important. Les ovalocytes (GR mal formés, de forme ovale, constituant une tare), fréquents
chez les Mélanésiens et dont le cytosquelette est altéré (rendant ainsi la membrane externe
plus rigide), sont résistants à l’invasion par les mérozoïtes de P. falciparum.
A l’intérieur du GR infecté, la fabrication du supplément de membrane (bicouche
lipidique) requis pour former la vacuole parasitophore au moment de la pénétration, entraîne
un besoin accru en lipides. Cette membrane est différente de la membrane globulaire
externe (pas de particules intramembranaires ; pas de protéines du cytosquelette ; croissance
forcée accompagnant l’accroissement de taille du parasite). D’où les modifications du
métabolisme des lipides dans l’infection plasmodiale.
P. ovale, P. vivax et P. malariae sont restrictifs dans le choix de leurs cellules hôtes.
Les deux premiers ont une nette prédilection pour les GR jeunes et le troisième préfère les
GR âgés (parasitémies dépassant rarement 1 à 2 %). P. falciparum au contraire, envahit les
GR de tous âges (sans distinction d’âge) et les parasitémies sont très élevées.
6
la drépanocytose, seraient plus difficilement utilisables par P. falciparum au cours de son
développement érythrocytaire.
RQ: L’hémoglobine fœtale (HbF) persiste pendant les premières semaines de la vie extra-utérine et
contribue à protéger le nouveau-né contre les crises graves de paludisme.
Plasmodium absorbe également les acides aminés importés du plasma à travers la
membrane globulaire dont la perméabilité augmente. De plus, il est capable d’en synthétiser
lui-même, à partir des éléments les plus simples (atomes de carbone du CO2).
RQ: Des auteurs ont prétendu que la malnutrition protéique grave serait « protectrice » (Plasmodium
étant privé de certains métabolites essentiels, est freiné dans sa multiplication).
Le transport du glucose, en provenance du plasma, est accéléré à la fois au niveau de
la membrane globulaire (dont la perméabilité est augmentée) et de la membrane plasmique du
parasite, grâce à une abondance de protéines assurant un transport actif du dextrose.
Plasmodium fabrique une quantité importante de membranes (entourant les
mitochondries, noyaux, cytostome, vacuoles alimentaires, rhoptries). La source des acides
gras est le plasma (le GR parasité possède une teneur augmentée en lipides).
Vu l’importance du métabolisme des lipides dans l’infection plasmodiale, il serait
opportun de déterminer l’importance éventuelle de l’avitaminose A sur la gravité du
paludisme (cette vitamine liposoluble peut jouer un rôle dans la défense contre l’infection et
conférer une protection contre les chocs oxydatifs qui l’accompagnent). D’autre part, les
lipides de basse densité joueraient un rôle important dans le métabolisme de Plasmodium au
cours de cette phase du cycle, d’où l’hypothèse avancée que l’infection paludéenne
protégerait contre les taux élevés de cholestérol plasmique.
La déficience en Glucose-6 Phosphate Déshydrogénase (G-6PD), freine aussi le
développement du parasite qui a besoin de cet enzyme pour sa maturation.
Modifications du GR Parasité
Le GR infecté subit des modifications de structure, de taille et de forme.
Les Granulations de Schüffner (cas de P. vivax et de P. ovale), sont de petites
cavités en rapport avec la membrane globulaire.
Les Taches de Maurer (cas de P. falciparum), sont des évaginations de la vacuole
parasitophore, truffées de particules intramembranaires.
Des Protubérances (« Knobs ») apparaissant à la surface du GR parasité par certaines
souches de P. falciparum, sont responsables de l’adhérence des GR parasités à l’endothélium
des capillaires.
L’accroissement de taille est considérable (11 à 12 µm) dans les invasions à P. vivax.
Le GR infecté, passe d’une forme biconcave à une forme globuleuse de sphère. Sa
déformabilité est diminuée et les protéines de surface sont profondément modifiées.
Des altérations surviennent dans le contenu de la membrane globulaire en protéines, en
hydrates de carbone et en lipides, procurant une perméabilité passive augmentée (influençant
l’accessibilité aux médicaments) mais également une plus grande fragilité osmique. De plus,
de nombreux épitopes d’antigènes polymorphiques de Plasmodium sont enchâssés dans la
membrane globulaire et induisent chez l’hôte une réponse immune protectrice.
LES GAMETOCYTES
Après la pénétration dans le GR, certains mérozoïtes deviennent des gamétocytes. La
gamétogenèse dure de quatre à douze jours (P. falciparum). A maturité, le gamétocyte remplit
le GR et son noyau ne s’est pas encore divisé. De plus, une différenciation sexuelle a lieu en
mâle et femelle, morphologiquement différents par la taille du noyau.
Ce stade parasitaire doit s’adapter à deux hôtes différents : sa maturité a lieu chez
l’Homme, tandis que la fécondation s’effectue dans le TD de l’anophèle femelle.
7
On sait que l’immunité antiplasmodium diminue le nombre de gamétocytes
viables (capables d’évoluer chez l’anophèle femelle). De plus, les gamétocytes peuvent, dans
certaines infections aiguës, manquer de substances indispensables à leur développement ou
être inhibées par des toxines.
Le fait de produire des gamétocystes dépend de l’environnement et de la qualité
intrinsèque d’une lignée parasitaire (il y a de bons et de moins bons producteurs de
gamétocytes).
8
Les sporozoïtes acquièrent leur viabilité une fois sortie de l’oocyste, en même temps
qu’est synthétisée la protéine circumsporozoïtique (épais manteau antigénique spécifique du
stade).
Le nombre de sporozoïtes injectés lors d’une piqûre est très variable (de quelques
dizaines à quelques centaines).
Cycle Pré-Erythrocytaire
Une proportion des sporozoïtes se développe dès son arrivée dans l’hépatocyte et
arrive à maturité en 8 jours. L’invasion du sang par les mérozoïtes initie la parasitémie.
L’existence d’hypnozoïtes allonge considérablement le cycle pré-érythrocytaire et a
pour conséquences un retard dans l’invasion du sang par les mérozoïtes.
9
♣- Jeune trophozoïte (anneau) présente une mince bande de cytoplasme bleu et un
petit noyau rouge autour d’une vacuole centrale incolore.
♣- Trophozoïte âgé (amiboïde) présente une forme tourmentée avec cytoplasme plus
abondant et vacuole fragmentée, le noyau toujours unique.
♣- Schizonte jeune (arrondi ou irrégulier) possède 2 à 4 noyaux et ne remplit pas le
GR. Les vacuoles ont disparu du cytoplasme et les granulations pigmentaires apparaisset.
♣- Schizonte mûr (16 à 24 noyaux) disposés au hasard dans une forme arrondie
remplissant entièrement le GR. Le pigment est rassemblé au centre du cytoplasme bleu.
Les gamétocytes mâle et femelle matures, ont une forme arrondie qui remplit le GR
avec cytoplasme parsemé de granulations pigmentaires.
Les modifications du GR parasité apparaissent très tôt (4 ou 5 heures) après l’entrée du
mérozoïte. On note l’augmentation du volume de son cytoplasme (10 µm) ; on note également
la décoloration du cytoplasme et la présence de granulations de Schüffner.
Pouvoir pathogène
P. vivax est l’agent de la fièvre tierce bénigne. La poussée fébrile correspond à la
libération des mérozoïtes toutes les 48 heures (durée du cycle schizogonique érythrocytaire).
La période d’incubation (11 à 15 jours) alors que le cycle hépatique rapide est de 8
jours plus 2 ou 3 cycles schizogoniques érythrocytaires de 48 heures.
Après traitement d’un accès de primo-infection, des rechutes peuvent survenir pendant
plus d’une année, à partir des hypnozoïtes qui ne sont pas affectés par schizonticides sanguins
que le malade a pris.
Fièvre et splénomégalie (volume de la rate augmenté à cause du stockage des GR
infectés détruits) : ce sont les symptômes majeurs.
Distribution Géographique
. En Europe, l’éradication est achevée mais des cas isolés persistent.
Dans le Bassin méditerranéen et en Asie, il y a importante endémicité dans toute la
partie tropicale.
En Afrique tropicale, il existe la suprématie de 3 espèces alors que P. vivax est absent
de l’Afrique de l’Ouest, entre l’Angola et la Mauritanie (l’espèce ne reconnaît pas les GR
dépourvus d’antigènes de groupes sanguins Dufy), circonstance extrêmement fréquente
chez les populations bantoues d’Afrique centrale et occidentale qui représentent 85% de la
population.
Dans les Îles de Madagascar, Maurice et Comores, on note une forte endémicité avec
prédominance de P. falciparum.
Depuis le sud des Etats Unis jusqu’en Argentine et au nord du Chili, dans toutes les
régions de basse altitude, l’endémicité est variable avec suprématie de P. falciparum.
Plasmodium ovale
Schizogonie Pré-Erythrocytaire
Le comportement des sporozoïtes de ce parasite est identique au précédent, à côté du
développement rapide de 9 jours. Les hypnozoïtes mûrissent après 3 à 6 mois mais sans
doute y a t-il des réensemencents du sang jusqu’à 18 à 20 mois comme dans le cas de P.vivax.
10
Morphologie du parasite dans le sang
Assez semblable à celle de P. vivax mais les schizontes ont des noyaux moins
nombreux.
♣- Jeune trophozoïte, une fois âgé, est amiboïde (forme ovale régulière).
♣- Jeune schizonte, (forme arrondie avec 2 à 4 noyaux), présente dans son cytoplasme,
des granulations pigmentaires très foncées à reflet verdâtre au centre du parasite ; ne remplit
pas le GR.
♣- Schizonte mûr (4 à 16 noyaux volumineux). Les grains de pigment sont gros et
concentrés au centre du cytoplasme.
Gamétocytes arrondis avec grains de pigment disséminés dans tout le cytoplasme et
plus grossiers que chez P. vivax.
Modifications du GR parasité dès le stade trophozoïte : augmentation du volume,
déformation en ovale avec contour souvent crénelé ou effiloché aux pôles ovale, décoloration
du cytoplasme. Granulations de Schüffner abondantes très grossières.
Pouvoir pathogène
Agent d’une fièvre tierce bénigne (période d’incubation (12 à 15 jours) ; les poussées
de fièvre toutes les 48 heures) ; les rechutes sont possibles
Distribution Géographique
Parasite essentiellement africain (Afrique centrale et occidentale : pays de la côte du
golfe de Guinée où des prévalences (10%) sont observées chez les jeunes enfants. Extrême–
Orient. C’est l’espèce la plus rare (parasitémies basses (n’aime que les jeunes hématies ; et
sensibilité du parasite aux anticorps spécifiques produits par l’hôte).
P. malariae
Cycle Pré-Erythrocytaire
Durée de la maturation des schizontes hépatiques (15 jours). Pas de preuve de
l’existence d’Hypnozoïtes.
Morphologie du parasite dans le sang
♣- Jeune trophozoïte (anneau semblable à celui de P. vivax)
♣- Trophozoïte âgé (ovale ou allongé, contours réguliers et traverse parfois
diamétralement le globule d’un côté à l’autre). Le pigment brun foncé est rassemblé en mottes
dans le cytoplasme à côté du noyau unique.
♣- Schizonte mûr (8 noyaux en périphérie du parasite tandis que les grains de pigment
foncé sont rassemblés au centre du cytoplasme bleu).
♣- Gamétocytes (arrondis et remplissent le GR). Le pigment noir est disséminé dans le
cytoplasme.
Le GR parasité est de taille et coloration normales. Des granulations de Ziemann
mais difficiles à mettre en évidence (très fines et peu nombreuses).
11
érythrocytaire (72 heures), le parasite n’étant pas complètement éliminé par les doses
habituelles de chloroquine ou d’autres schizonticides sanguins. Le système immunitaire
ne parvient pas non plus à l’éliminer totalement. Les recrudescences sont donc possibles à
partir de parasitémies subpatentes en l’absence de toute réinfection.
Pouvoir pathogène
Agent de la fièvre quarte, les poussées de température correspondent à la libération
des mérozoïtes par les schizontes (toutes les 72 heures).
Distribution Géographique
Plus fréquent en Afrique tropicale, avec des prévalences parfois très élevées ; les
parasitémies sont à la limite de la patence.
La prévalence est très variable suivant l’endroit à cause de la très longue période
nécessaire pour le développement chez le moustique. Là où la survie de l’anophèle est
courte, la transmission devient problématique. Les vecteurs présentent de grandes variations
dans leur aptitude à transmettre P. malariae.
CHAPITRE XI
LES COCCIDIES HETEROXENES : FAMILLES DES
Toxoplasmatidae et Sarcocystidae (Eimerida ; Eimerina)
1- Historique de T. gondii :
Le genre a été décrit pour la première fois en Tunisie en 1908 sur un rongeur sauvage.
C'est un parasite très virulent se multipliant dans les cellules lymphoïdes et tuant ses hôtes
en quelques jours. Par la suite il a été retrouvé et isolé à partir des chiens, lièvres, lapins, rats,
cobayes, taupes, et nombreux oiseaux. Il est donc très répandu et fréquent dans la nature.
La transmission par la viande crue est évoquée tandis que la démonstration de
l’infection par les fecès du chat date de 1968. La nature véritable du parasite a été reconnue
entre 1968 et 1973 (parasite coccidien) évoluant chez deux hôtes vertébrés avec alternance de
plusieurs modalités de multiplication asexuée (schizogonie produisant divers types de
trophozoïtes tissulaires) et d’une reproduction sexuée (sporogonie) dans l’intestin des
seuls félidés et se terminant en dehors de l’HD par des oocystes éliminés dans le M.E par les
matières fécales.
L’avènement du SIDA à partir de 1982 a amèné la toxoplasmose au 1er rang des
maladies opportunistes avec l’encéphalite aiguë, sa principale localisation spectaculaire.
12
1-2 Classification :
Les oocystes du parasite (taille fixe), ne grandissent pas au cours de la maturation et
représentent un stade de dissémination et de résistance dans le M.E. 2 sporocystes sont
présents dans un oocyste et chacun contient 4 sporozoïtes (stade infectant). Contrairement
aux hémosporidies du paludisme, il n’y a pas de vecteur (tout le cycle se passe dans la paroi
intestinale et dans les tissus des vertébrés).
Chez H.I 2 types de trophozoïtes tissulaires (tachyzoïte/endozoïte) et
(bradyzoïte/cystozoïte). Les stades tissulaires parentaux sont prédominants. La division
binaire se fait par endodyogénie avec formation de pseudokystes, de kystes vrais et cette
division peut durer indéfiniment sans qu’une sporogonie ne soit intercalée dans le cycle
(hétéroxène facultatif).
H.I
Homme, large éventail oiseaux/mammifères domestiques ou sauvages et même
reptiles. Ils peuvent héberger le parasite (cosmopolite).
H.D
Chat et autres félidés sont les seuls animaux où les cycles schizogonique et sporogonique
ont été décrits.
13
LES STADES TISSULAIRES CHEZ LES H. I
♣- Tachyzoïte (Endozoïte) : trophozoïte asexué de la phase aiguë, se multiplie rapidement
par endodyogénie dans une cellule hôte (macrophage) pour former un pseudokyste.
L’accumulation des parasites entraîne la destruction du macrophage et leur libération.
♣- Bradyzoïte (Cytozoïte) : parasite de la phase chronique, se reproduit lentement par
endodyogénie, dans une paroi kystique qui persiste.
♣- Kyste vrai : amas de bradyzoïtes à l’état quiescent, enfermés à l’intérieur d’une paroi
épaisse sécrétée par les parasites au contact de la paroi d’une cellule hôte. Cette paroi peut
disparaître secondairement.
CYCLE CHEZ H. I
L’ H.I peut être n’importe quel mammifère (y compris l’Homme) ou oiseau. Il peut
s’infecter soit à partir des oocystes du chat, soit à partir des bradyzoïtes, tachyzoïtes
présents dans les viandes, le sang, lait, urines d’un animal infecté.
Le déroulement de cette partie du cycle se fait en deux phases : une phase aiguë
(rapide) et une phase chronique (lente).
Durant la phase aiguë, les trophozoïtes des kystes tissulaires dans la viande ou des
oocystes du chat, se multiplient activement dans les tissus lymphatiques, musculaires, nerveux
et provoquent une maladie aiguë (souvent mortelle). Cet épisode aigu est dangereux pour le
fœtus chez la femme enceinte. Chez la plupart des HI et chez l’Homme, la phase proliférative
peut s’arrêter au bout d’un temps assez court gâce aux défenses immunitaires de l’hôte et
aussi, sans doute, parce que l’adaptation du parasite à l’Homme est plus laborieuse. A ce
moment, les parasites ralentissent leur multiplication et s’enkystent (bradyzoïtes, kystes vrais)
dans certains organes.
Ces kystes vrais sont entourés d’une membrane propre au parasite, qui enferme et
protège un grand nombre de trophozoïtes. Ils peuvent rester sur place pendant longtemps sans
provoquer de symptômes et sont à l’origine des rechutes chez l’hôte immunodéprimé.
Si ces kystes sont ingérés par un nouvel H.I (consommation de viande mal cuite, par
cannibalisme chez les rongeurs), les parasites recommencent à se multiplier et sont à l’origine
d’un nouveau cycle asexué.
Si les kystes sont ingérés par un chat (consommation de cadavres infectés,
cannibalisme), les trophozoïtes initient un cycle schizogonique dans les cellules intestinales ;
puis la gamétogenèse intervient et enfin production d’oocystes (forme de résistance en M.E).
14
MORPHOLOGIE ET CARACTERES BIOLOGIQUES CHEZ L’ H. I.
PSEUDOKYSTES
Ce sont des macrophages remplis de tachyzoïtes qui se sont divisés par bipartition
dans la cellule, dans une vacuole parasitophore ; on les retrouve dans les infections aiguës,
surtout au niveau du SRE.
La paroi de ces faux kystes est constituée de la membrane du macrophage et de la
vacuole parasitophore. On les reconnaîtra facilement grâce à la présence du noyau de
macrophage.
Lorsque l’espace intérieur est complètement occupé par les parasites, le macrophage
dégénère et les parasites sont libérés.
KYSTES VRAIS
C’est le résultat d’une série de divisions par bipartition des cellules filles, la membrane
plasmique la cellule mère n’est pas dissoute et sert d’enveloppe au kyste. Ils peuvent atteindre
(30 à 50 µm) avec une forme ronde ou ovale et contiennent de 50 à plusieurs centaines de
parasites. Dans ces kystes (situés dans les organes abdominaux, muscles et surtout cerveau
et œil), les parasites peuvent survivre pendant de nombreuses années, parfois pendant toute la
vie du porteur. Les kystes peuvent également évoluer vers la calcification ou se rompre pour
des raisons mal connues. Les parasites sont alors libérés et une infection subaiguë ou aiguë
peut se produire (récidives).
Les kystes (forme de résistance tissulaire) mais dégénèrent rapidement en M.E. Ils
doivent être ingérés par un nouvel hôte en même temps que l’organe dans lequel ils se
trouvent (animal vivant ou à l’état de cadavre).
RQ : La division du Toxoplasme par bipartition possède une caractéristique particulière : les deux
cellules filles se forment complètement à l’intérieur de la membrane plasmique de la cellule mère. Les parois des
cellules filles sont donc totalement distinctes de celle de la cellule mère.
Si la paroi de la cellule mère disparaît après la division, on assiste au résultat de la bipartition et on se
trouve en présence de deux parasites.
Si au contraire la paroi de la cellule mère persiste, les divisions se poursuivent à l’intérieur de cette
paroi et on assiste à la formation d’un kyste vrai.
Par contre, dans la famille des Sarcocystidae, les genres Sarcocystis, Besnoitia et Frenkelia,
pour lesquels la sporogonie seule évolue dans l’épithélium intestinal d’un hôte tandis que la
schizogonie se passe dans les tissus (muscules, cerveau etc...) d’un autre vertébré, sont
hétéroxènes obligatoires.
15
Toxoplasma gondii peut infecter un large éventail d’hôtes sans passage obligatoire par
la sporogonie chez les félidés.
Dans le genre Sarcocystis, chaque espèce montre une spécificité assez stricte pour un
couple d’hôtes vertébrés déterminé; la gamétogenèse (sporogonie) évolue chez un
mammifère déterminé, la schizogonie éoluant chez un autre aussi bien déterminé (parasite
Hétéroxène obligatoire). Cette combinaison spécifique de deux hôtes a même été proposée
pour définir chaque espèce. Ainsi, on a : Sarcocystis bovihominis pour le parasite évoluant par
schizogonie chez le bœuf et la sporogonie dans l’intestin de l’Homme ; S. suihominis
(couple porc - Homme) ; S. ovicanis (couple mouton - chien) etc.
Chez le Bétail
Chez l’herbivore, l’infection est acquise par ingestion des oocystes. Les sporozoïtes
qui en sortent, développent une schizogonie dans les cellules endothéliales des vaisseaux de
divers organes (viscères, muscles...), dans les macrophages et produisent des mérozoïtes.
Deux générations de schizontes sont possibles et les mérozoïtes issus de la dernière
génération se développent par endodyogénie en Sarcocystes dans les muscles. Ceux-ci
contiennent des Cytozoïtes (Bradyzoïtes).
L’infection chez l’animal est recherchée par la mise en évidence des sarcocystes ou
tubes de Miesscher dans les muscles striés, muscles lisses, muscle cardiaque, diaphragme
atteignant 1 à 2 mm. Ces grands kystes sont visibles à l’œil nu et apparaissent comme des
grains blanchâtres à la surface des muscles. Leur est épaisse avec deux couches (l’externe a
une structure spongieuse et l’interne comporte de nombreux noyaux (syncytium) et émettent
des prolongements vers l’intérieur du kyste en le divisant en compartiments. La cavité du
kyste est remplie de trophozoïtes en forme de banane (12 µm sur 3 µm).
Le carnivore (H.D) qui héberge le cycle sexué, se contamine en consommant la
viande contenant des sarcocystes. Les Zoïtes qui sortent du kyste, se cantonnent dans
l’intestin où le développement des gamétocytes se réalise ce qui amène le parasite à quitter
l’hôte. Cette partie sexuée du cycle n’entraîne aucune pathologie chez le carnivore.
16
CHAPITRE XII
COCCIDIES MONOXENES : GENRES EIMERIA,
ISOSPORA (Eimeridae) etCRYPTOSPORIDIUM
(Cryptosporididae) : Eimerida : Eimerina).
1-GENERALITES
Le Cycle Evolutif de ces 3 genres se fait entièrement dans un seul hôte et le plus
souvent dans un seul organe (intestin et ses annexes). Schizogonie et Sporogonie dans les
cellules épithéliales du T.D et les glandes annexes de divers animaux ou accessoirement, de
l’Homme.
Les caractères distinctifs importants entre ces genres sont la morphologie de
l’oocyste, la période prépatente (qui précède le début de l’excrétion des oocystes dans les
selles), et la durée de la période patente (période d’excrétion des oocystes).
La famille des Eimeridae est caractérisée par un développement intracellulaire de tous les
stades du cycle ; les oocystes possèdent jusqu’à 4 sporocystes contenant un ou plusieurs
sporozoïtes ; les oocystes sont éliminés dans les matières fécales ; les microgamètes mâles
(2 ou 3 flagelles). Presque tous les hôtes sont des vertébrés.
17
est entraîné par le transit et aboutit dans le M.E où la maturation se poursuivra jusqu’aux
stades sporoblaste (sporocyste) et sporozoïtes.
L’oocyste est un stade capable de survivre en ME. Contrairement aux oocystes de
Plasmodium, les oocystes des autres coccidies ne changent pas de taille au cours de leur
maturation ; le nombre de sporozoïtes est peu élevé (8) et ils sont entourés par une
membrane épaisse, apparaissant au microscope comme constituée de deux couches
distinctes.
LE GENRE EIMERIA
Oocystes, (+ de 20 µm de diamètre), contenant 4 sporocystes avec 2 sporozoïtes
chacun. Nombreuses espèces infectent tous les animaux (mais pas l’Homme) se distinguant
les unes des autres par (la durée du cycle évolutif (période prépatente) ; le nombre de
générations asexuées ; le nombre de mérozoïtes formés à chaque génération de
schizontes ; le site de développement chez l’hôte ; le type de cellule parasitée ; la position
du parasite ; la pathogénicité pour l’hôte ; la sensibilité aux médicaments). Cette diversité
de comportement est typique des coccidies ; elle est retrouvée, dans une moindre mesure,
dans les autres genres.
LE GENRE ISOSPORA
Oocystes (+ de 20 µm de diamètre) et sont éliminés dans les selles, contiennent 2
sporocystes avec 4 sporozoïtes chacun.
Nombreuses espèces infectent des animaux très divers (Isospora belli seule infecte
l’Homme). Son cycle se déroule dans les cellules épithéliales de l’intestin, ganglions
mésentériques et les monocytes. Les sporozoïtes infectants peuvent séjourner quelque
temps dans une cellule épithéliale (comportement d’Hypnozoïte) avant leur développement
en schizonte (de première génération) et libération des mérozoïtes.
LE GENRE CRYPTOSPORIDIUM
Dans le cas de ce genre, les oocystes, petits (4 ou 5 µm de diamètre), contiennent 4
sporozoïtes (pas de Sporocystes).
Le genre atteint l’Homme et de nombreux animaux et présente les caractéristiques
suivantes : le développement du schizonte se fait en dehors de la cellule épithéliale à
laquelle il est attaché par une matrice membranaire (feeder organelle » ; il y a possibilité
d’infections persistantes chez certains individus par autoréinfection à partir des
sporozoïtes libérés dans leur intestin ; il y a manque de spécificité d’hôte comme dans le
cas de Toxoplasma) ; il présente une résistance remarquable à la chimiothérapie
habituelle des coccidioses ; l’infection pulmonaire est possible.
18
Caractéristiques des stades du cycle évolutif des parasites d’animaux :
Isospora bigemina (intestin grêle du chien et chat); oocystes ovoïdes ou sphériques (15 x
18 µm), sans micropyle, apparaissent après 15 jours ; cosmopolite.
Isospora suis (intestin grêle du porc) ; oocystes subsphériques (20 µm de diamètre), sans
micropyle, paroi épaisse, jaune brunâtre et apparaissent après 6 à 8 jours. Amérique du
nord et Europe.
Caractéristiques
Colonise l’intestin grêle exclusivement. Oocystes ovoïdes (25 à 33 µm sur 13 à 16
µm), avec micropyle, (2 sporocystes avec 4 sporozoïtes chacun). cosmopolite et donne des
symptômes habituellement bénins (diarrhées et douleurs abdominales).
19
Pouvoir pathogène
Destruction des cellules superficielles de la muqueuse intestinale provoquant
localement baisse du pH, troubles de l’absorption, fuite de protéines sériques dans la lumière
intestinale, diminution d’activités des enzymes intestinaux et de la bile.
Au cours des infections à VIH, le parasite, à caractère opportuniste, provoque une
diarrhée aqueuse profuse et persistante.
Transmission
Les oocystes conservent leur viabilité en M.E (plusieurs mois dans des milieux
liquides) ; ils résistent à des désinfectants utilisés en milieu hospitalier (le crésyl,
l’iodoforme, l’hypochlorite à base d’aldéhyde).
Physiopathologie
La partie haute de l’intestin grêle est touchée. On note une extension vers le
système biliaire, l’estomac et le côlon. Cette première portion de l’intestin grêle, protégée
par le pH extrême est rarement atteinte par les infections. Cryptosporidium fait exception à
20
cette règle, provoquant une hypersécrétion d’eau et d’électrolytes du type choléra. Les
changements de la muqueuse sont minimes au début, puis survient un approfondissement
des cryptes et enfin une atrophie des villosités.
Dans les localisations pulmonaires, le parasite se multiplie au contact des
muqueuses du larynx, de la trachée et des bronchioles. Il est rarement le seul en cause à ce
niveau. Il peut s’associer au Cytomégalovirus à Pneumocystis carinii et à des bactéries. Une
inflammation aiguë s’installe avec les symptômes habituels : douleur, dyspnée, sécrétions.
Pouvoir pathogène
Les premiers cas de Cryptosporidiose ont été décrits en 1976 (patients atteints
d’immunodépression acquise ou congénitale), avant la connaissance du SIDA. En 1982 le
caractère « opportuniste » du parasite est apparu. Il est responsable de la diarrhée rebelle,
un des symptômes dominant le tableau clinique chez les patients sidéens.
Ce parasite cause essentiellement la diarrhée, parfois accompagnée de nausées, de
vomissements et de douleurs abdominales. Des infections peuvent persister pendant des
périodes très longues à cause de la possibilité d’auto réinfection à partir des sporozoïtes
des oocystes à paroi mince. Cette réinfection serait favorisée par l’immunodépression.
L’association à des bactéries entéropathogènes ou à des virus n’est pas rare car ayant
été suggérée à plusieurs reprises.
Transmission et Epidémiologie
Des infections animales peuvent passer à l’Homme (les animaux familiers et les veaux
font des diarrhées et éliminent des quantités d’oocystes même après des symptômes).
Mais les contaminations dans les familles, hôpitaux, crèches, montrent que la
transmission directe, d’Homme à Homme existe. Des explosions épidémiques sont
observées dans les garderies. L’âge le plus touché est de 6 à 12 mois tandis qu’il est de 1 à 3
ans pour Giardia intestinalis.
La transmission indirecte par l’eau et aliments (lait cru) existe également. Enfin, la
transmission par voie respiratoire semble possible.
Oocystes résistants aux désinfectants ; ils éclosent spontanément après un temps
variable, dépendant de la T°C et du milieu dans lequel ils se trouvent. Les saisons ont aussi
une influence : l’incidence est plus importante si l’atmosphère est chaude et humide. Les
sporozoïtes ne peuvent survivre en dehors de l’oocyste et doivent entrer rapidement dans une
cellule.
CHAPITRE XIII
GENRES BABESIA (BABESIDAE) ET THEILERIA
(THEILERIDAE) : PIROPLASMIDA
Responsables des parasitoses répondant à un cycle indirect transmises par un vecteur.
Introduction
Les Piroplasmes sont des parasites intracellulaires des GR et de GB mononucléaires
des mammifères. Ils sont transmis par la piqûre d’une tique. Chez celle-ci, le cycle commence
dans les cellules de la paroi du T.D et se termine dans les glandes salivaires au stade infectant.
Une caractéristique essentielle de certains de ces parasites est que l’infection acquise
par la tique est transmise à la descendance par l’intermédiaire des œufs. Le vecteur
semble être le réservoir principal des parasites.
21
1-1 Hôtes, espèces et distribution géographique
Animaux domestiques
Vache (Babesia bigemina, B. bovis, B.divergens, B. argentina, B. berbera)
Cheval (B. caballi, B. equi)
Mouton (B. ovis, B. taylori)
Porc (B. peronticita, B. trautmanni)
Chien (B. canis, B. gibsoni B. vogeli)
Chat (B. felis)
Animaux sauvages
Tous mammifères y compris de nombreux rongeurs sauvages sont infectés.
Spécificité d’Hôtes
On a longtemps cru que chaque espèce de Babesia est spécifique d’un groupe d’hôte
vertébré. De là, le nombre très important d’espèces décrites dont la morphologie et le cycle
évolutif sont pratiquement superposables (78 espèces identifiées chez des mammifères autres
que les ruminants). Cependant, cette spécificité est moins étroite (cas humains de babesiose à
Babesia canis et des rats à Babesia galagolata du singe Galago.
22
On distingue des espèces à petites formes (1 à 2,5 µm) (Babesia bovis, B. divergens,
B. berbera, B. equi, B. ovis, B. felis) et des espèces à formes grandes (2,5 à 5 µm) (B.
bigemina, B. major, B. caballi, B. canis).
La Theilériose n’existe pas chez l’Homme. Plusieurs espèces infectent les bovins
(Theileria parva, T. annulata....), les ovins (T. herci, T. ovis...). C’est un pathogène
important des animaux d’élevage.
Les infections ont une aire géographique très large, suivant la distribution des tiques qui les
transmettent : Ripicephalus, Boophilus, Hyalomma....
23
Chez le vecteur, la fécondation se fait dans l’estomac. L’ookinète formé, sort et on
perd sa trace jusqu’à son apparition dans les glandes salivaires. Les sporoblastes sont
formés et à leur maturité, contiennent nombreux sporozoïtes. L’infection acquise par la
larve sera transmise au vertébré au stade nymphal. Si la nymphe est infectée, c’est
l’adulte qui transmettra. Mâles et femelles peuvent héberger ce cycle et devenir
infectants. Pas de transmission transovarienne.
24
CHAPITRE XIV
LES MICROSPORIDIES
Introduction
La pathologie causée par les microsporidies à l’Homme immunodéprimé a
significativement augmenté chez ces sujets et il a été nécessaire de passer en revue l’ordre des
Microsporida.
Groupe des Microsporidies
Ordre des Microsporida (insectes, poissons et mammifères).
Famille des Microsporidae
Genre Pleistophora → des spores (2 - 3 µm), avec un sporonte produisant
nombreuses spores aux noyaux simples.
Genre Encephalitozoon → des spores (1- 2 µm), avec un sporonte à 2 spores aux
noyaux simples.
Famille des Nosematidae
Genre Nosema → des spores (2 - 4 µm), avec un sporonte à 2 spores aux noyaux de
type diplocayotique (2 noyaux accolés).
Famille des Enterocytozoonidae
Genre Enterocytozoon sous forme de plasmodes multinucléés au stade prolifératif
(méronte) avec noyaux allongés simples et apparition précoce de structures du tube polaire ;
les plasmodes multinucléés sont également au stade sporogonique (sporonte) avec des
noyaux en division ; les spores sont petites (1,5 x 1 µm).
PHASE INFECTIVE
Les spores dans le milieu ambiant, entrent en contact avec un hôte. Elles contiennent,
dans une coque rigide et épaisse, un filament d’extrusion (filament polaire) attaché d’une
part, au disque d’ancrage situé à un pôle de la spore et d’autre part, au sporoplasme
(ensemble cytoplasme-noyau). Grâce à ce filament enroulé en spirale dans la coque et qui
agit comme un ressort, l’extension se produit sous l’influence d’un stimulus ad hoc, en trouant
et projetant le sporoplasme dans la cellule sous la violence du choc ou par endocytose grâce à
la présence d’une protéine de reconnaissance cellulaire, (clarthrine), sur la surface
externe du sporoplasme. Le développement intracellulaire peut alors commencer.
PHASE PROLIFERATIVE
La cellule hôte est le siège de 2 phases successives de multiplication. Le sporoplasme,
éjecté de la spore, devient un trophozoïte à son entrée dans la cellule. Son noyau se divise
pour former un schizonte (méronte). Les mérozoïtes résultants, restent à l’intérieur de la
cellule et entament un deuxième cycle de divisions nucléaires aboutissant à la production d’un
2nd schizonte (sporonte) qui subit la sporogonie.
PHASE SPOROGONIQUE
Le sporonte → des sporoblastes puis des spores sont libérés (entraînant la mort de la
cellule hôte) pour coloniser d’autres cellules.
Les spores libérées dans la nature sont d’emblée infectantes car entourées d’une
paroi épaisse pour résister aux facteurs extérieurs pendant plusieurs mois. La
contamination se fait généralement par ingestion des spores, à moins que ce ne soit par un
contact direct avec des produits contaminés (œil, peau).
Morphologie et Cycle
La mérogonie et la sporogonie se situent dans les cellules du rein, du foie, du SNC.
Le parasite y est contenu dans une vacuole parasitophore.
Les sporoblastes (1 - 2 µm de diamètre) produisent 2 spores de type diporoblastique
au plus. Le tube polaire décrit 6 tours de spire.
Hôtes
Le réservoir de parasites (Rongeurs, Lapins et animaux domestiques).
Culture in vitro
Les 2 espèces se cultivent facilement sur des cellules rénales, dans le milieu essentiel
minimal + 10% de sérum de veau fœtal (MEM-S). Les spores sont récoltées dans le milieu de
culture et peuvent servir à l’ensemencement de cultures secondaires. C’est une source
d’antigènes pour les réactions sérologiques.
2-2 LE GENRE ENTEROCYTOZOON
E. bieneusi est le parasite que l’on trouve habituellement dans l’intestin des patients
sidéens.
Morphologie et Cycle
Les mérontes multinucléés sont situés dans les cellules épithéliales de l’intestin,
entre le noyau et la bordure en brosse, sans vacuole parasitophore.
Les sporontes se développent également en cellules à plusieurs noyaux. Les filaments
en spirales sont formés avant que les sporoblastes (+ de 10), ne s’individualisent
(microsporidies pansporoblastiques).
Les sporoblastes renferment le sporoplasme, le disque d’ancrage ou pôle antérieur,
le tube polaire en développement (déjà 4 ou 5 tours de spire) et une vacuole postérieure.
Les spores (1 - 2 µm de diamètre) aux noyaux simples et tube polaire avec 8 à 12
tours de spire.
Distribution et Hôtes
L’Homme héberge le parasite fréquemment sans symptômes. Plusieurs animaux
(poissons) sont infectés par Enterocytozoon sp dont la morphologie et le cycle sont
superposables à ceux d’E. bieneusi.
Pathologie
Le développement du stade prolifératif dans les cellules épithéliales de l’intestin
cause des diarrhées de longue durée par nécrose de ces cellules, infiltration
lymphocytaire, atrophie des villosités et de la bordure en brosse, élongation des cryptes.
Transmission
Par ingestion des spores répandues dans la nature avec les selles. D’autre part, les
spores formées dans un intestin et libérées, peuvent infecter, par projection du tube polaire et
injection du sporoplasme, une cellule épithéliale du même intestin et ainsi prolonger
l’infection.
2-3 LE GENRE NOSEMA : Les espèces sont des parasites d’insectes. Les plus connues sont
N. bombicis, parasite du ver à soie et N. apis, parasite des abeilles.
Morphologie et Cycle
Les mérontes donnent 2 ou plusieurs cellules filles ayant chacune des noyaux doubles
(type diplocaryotique).
Les sporontes sont en contact direct avec le cytoplasme de la cellule hôte (pas de
vacuole parasitophore). Les sporoblastes → chacun 2 spores (diporoblastiques).
CHAPITRE XV
PROTOZOAIRES CILIES
Phylum Ordre Genre Caractères
CILIOPHORA ou Vestibuliferida/ Balantidium Présence de cils
LITOSTOMATA Trichostomatida 2 noyaux
dissemblables
LE GENRE BALANTIDIUM
1- Caractéristiques du Genre
Toutes les espèces sont des parasites obligatoires et se présentent alternativement sous
forme de trophozoïte garni de cils et de kyste à paroi épaisse.
Le corps est ovoïde avec présence de 2 noyaux de types différents (Macronucléus
(polyploïde)), allongé et (Micronucléus (haploïde)) petit et sphérique.
Le cytoplasme granuleux contient une vacuole contractile en relation avec le
cytopyge (pore excréteur). Il est situé à la partie postérieure de la cellule tandis que la fente
cytostosomale occupe l’avant du parasite. Les cils sont répartis uniformément sur tout le
corps du trophozoïte ; ils sont plus longs dans et autour du cytostome.
Multiplication dans le côlon de l’hôte et les espèces sont douées d’un pouvoir
d’invasion tissulaire.
2-Historique
Balantidium coli, seul cilié parasite de l’Homme, décrit en 1857 par Malmsten chez
l’Homme. Mais la description fut reprise 4 et 5 ans plus tard successivement par Leuckart et
Stein. C’est un parasite normal du porc et du singe.
3-Répartition Géographique
Cosmopolite, cependant, il est plus fréquent dans les zones tropicales et surtout dans
les régions où l’élevage du porc est important (celui-ci vit en contact plus ou moins étroit avec
l’Homme). C’est ainsi que la balantidiose humaine est fréquente en Papouasie-Nouvelle-
Guinée mais rare dans les pays musulmans (les porcs sont considérés comme des animaux
impurs et ne sont jamais consommés ni donc élevés comme viande de boucherie). Par ailleurs,
la maladie humaine est fréquente dans les régions où l’hygiène fécale et alimentaire est
insuffisante : pays en voie de développement, institutions où la promiscuité est importante
(hôpitaux psychiatriques). La dysenterie balantidienne humaine a été décrite aussi bien dans
les pays tempérés que dans les pays tropicaux y compris l’Afrique noire. Il existe en règle, à
côté de sujets atteints de dysenterie, un plus grand nombre de porteurs sains
éliminateurs ou propagateurs de kystes infectieux (donc source de contamination
humaine au même titre que porcs).
4-Forme Végétative
4-1 Morphologie
Balantidium coli (Malmstein, 1857), Stein, 1862, est un Cilié. Il existe 4 espèces
parasites de mammifères, reptiles, batraciens et invertébrés.
Le trophozoïte, (50 à 200 µm sur 20 à 70 µm) est ovoïde, son extrémité antérieure
portant le cytostome (bouche) est plus effilée que la partie postérieure où s’ouvre l’anus.
Au pôle antérieur (mince), s’ouvre la fente du cytostome, disposée obliquement. Son
orifice est bordé de gros cils longs (cils adoraux) et se prolonge par une dépression conique
profonde s’enfonçant obliquement (péristome) au fond duquel s’ouvre la bouche. Au pôle
opposé au péristome, s’ouvre l’orifice anal, de petite taille et uniquement visible lorsqu’il
est souvent ouvert pour laisser échapper les débris alimentaires non digérés.
Sous la membrane cellulaire ou basale s’alignent les rangées de granules qui donnent
chacun naissance à un cil vibratile traversant la membrane pour se projeter à l’extérieur du
parasite. Ces rangées de granules donnent un aspect strié au Balantidium (stries
longitudinales).
Dans l’endoplasme granuleux, se disposent de nombreuses vacuoles digestives
remplies de particules alimentaires : grains d’amidon, bactéries intestinales, parfois globules
rouges et 2 vacuoles contractiles qui se déplacent dans la cellule et amènent au cytopyge, les
débris alimentaires non digérés qui seront évacués hors du parasite. Une autre
caractéristique de ce protozoaire cilié est la présence de 2 noyaux : le macronucléus,
végétatif de grande taille, d’aspect ovoïde, réniforme, contenant une chromatine dense et le
micronucleus, noyau de reproduction, de petite taille, arrondi et situé dans la concavité du
macronucléus. Au microscope électronique, le macronucléus se révèle rempli de structures
denses irrégulières.
4-2 Biologie
B. coli se multiplie dans le côlon par division binaire de la cellule et des noyaux
(division du micronucléus par mitose puis du macronucléus, enfin division du
cytoplasme et des vacuoles contractiles), et par reproduction sexuée (accolement de 2
parasites, fusion partielle des membranes cytoplasmiques et échange réciproque de matériel
chromatidien avant la séparation des 2 individus (chacun se multipliant ensuite sur le mode
asexué).
B. coli est essentiellement un parasite du côlon, se nourrissant de mucus, cellules
desquamées, bactéries intestinales. Grâce à des enzymes protéolytiques, le parasite peut
détruire les cellules intestinales, pénétrer dans la sous- muqueuse et s’y multiplier formant
ainsi un abcès nécrotique. Cette lésion intestinale ressemble à celle provoquée par E.
histolytica. L’abcès de la sous- muqueuse contient de nombreux Balantidium. On peut aussi
trouver le parasite dans les glandes de la muqueuse de l’intestin, dans les ganglions et
enfin, chez l’Homme, dans le myocarde, appareil urinaire, foie. Balantidium peut être
hématophage. Sa longévité (25 ans).
5- LE KYSTE
5-1 Morphologie
Le kyste de Balantidium coli (50 à 60 µm de diamètre) est arrondi, sphérique. Paroi
épaisse et transparente. Le parasite, avec ses 2 noyaux et vacuoles contractiles, y est mobile
à l’intérieur du kyste (avec persistance des cils).
5-2 Biologie
Kyste = forme de résistance, transmission du parasite, la coque protégeant la forme
végétative des agressions diverses du M.E. L’enkystement s’effectue dans le côlon au sein
de la matière fécale déjà déshydratée (le kyste n’est pas présent dans les selles
diarrhéiques). Ce kyste n’est pas comparable à celui d’Entamoeba histolytica ou à ceux
des diverses amibes non pathogènes (pas de multiplication des noyaux, pas d’expulsion
des organites intracytoplasmiques).
6- LES RESERVOIRS DE PARASITES
80% des porteurs de B. coli sont asymptomatiques (porteurs sains) ; l’Homme en
est un réservoir important et la contamination par les matières fécales humaines, est
certainement le mode de transmission le plus fréquent. Le porc est un réservoir, très souvent
parasité dans le monde entier et ses matières fécales sont infectantes pour l’Homme (ce qui
explique que la balantidiose soit plus fréquente dans certaines professions : charcutiers,
éleveurs et en milieu rural).
7- LE CYCLE
Balantidium spp, (entouré de sa coque kystique résistante), constitue la forme
parasitaire de transmission. Déposés sur le sol avec les matières fécales des H.D, les kystes
résistent aux intempéries (sécheresse, chaleur) et peuvent souiller les légumes, sol, peau
des porcs, mains des sujets manipulant la viande de porc (travailleurs des abattoirs,
charcutiers, éleveurs travailleurs en zone rurale). La contamination s’effectue par
ingestion de ces kystes. Arrivés dans le duodénum, la paroi kystique se fend et la forme
végétative en sort ; elle gagne le côlon où elle s’installe et se multiplie par scissiparité
binaire entrecoupée d’échanges de matériel génétique entre 2 parasites (reproduction sexuée).
A l’occasion d’une agression (responsable d’une baisse de la résistance du porteur sain),
le parasite peut traverser la muqueuse colique, atteind la sous-muqueuse où il se
multiplie et exerce une action lytique sur les tissus. L’effraction des petits vaisseaux
sanguins et lymphatiques de la sous muqueuse, permet au parasite de gagner les ganglions,
foie, myocarde; les formes végétatives, restées dans la lumière colique, en descendant
vers le rectum, se trouvent progressivement dans une ambiance plus sèche, ce qui
entraîne la sécrétion par le parasite, de la coque kystique résistante; les formes
végétatives non enkystées, éliminées au cours de diarrhées, ne résistent pas dans le M.E
et ne constituent pas les formes de transmission du parasite.
CHAPITRE XVI
LES PROTOZOAIRES DE CLASSIFICATION
INCERTAINE :
Pneumocystis carinii et Blastocystis hominis
1- P. carinii actuellement P. jirovecii
1-1 Introduction
L’espèce est considérée à la fois comme champignon et protozoaire. Elle ne possède
aucune structure qui caractérise les Sporozoaires (rhoptries, anneau polaire), Flagellés
(kinétoplaste, flagelle, microtubules) ou Rhizopodes (aucun types de pseudopodes).
Cependant, son rôle pathogène est parfois rapproché à celui des toxoplasmes, avec une
localisation aux poumons. Les formes latentes sont plus fréquentes (chez l’adulte) tandis
que l’infection aiguë (chez l’enfant, vieillard, débilité et immunodéprimé).
1-4 Hôtes
P. carinii (P. jirovecii) est un parasite monoxène de l’homme et de nombreux
animaux. La morphologie des parasites est identique d’un hôte à l’autre mais la composition
antigénique est différente.
1-5 Pouvoir pathogène
Chez tous les hôtes, le parasite produit généralement des infections latentes.
2- Blastocystis hominis
C'est un parasite énigmatique. On l’avait classé parmi les Levures (Blastomycètes) à
cause de l’absence de division cellulaure et d’organes locomoteurs. Plutard, on avait admis
que c’est bien un Protozoaire car il ne présente aucun développement sur les milieux de
culture des champignons. On conçoit après que c’est bien un protozoaire, avec mitochondries,
R.E et ribosomes ; Noyau avec nucléole et membrane nucléaire distincts ; vie anaérobie
stricte ; préférence pour un pH neutre ou légèrement alcalin. Depuis 2008, il est reclassé
parmi les Straménopiles, un groupe hétérogène de microorganismes eucaryotes unicellulaires
comprenant Diatomées, Algue brunes et Oomycètes. Il reste en ce moment énigmatique.
2-1 Localisation
Parasite cosmopolite, les formes parasitaires dans le côlon.
Dans les selles fraîches, le parasite peut prendre une forme kystique arrondie (3 à 10
µm), une paroi épaisse et un enduit de surface de densité irrégulière.
INTRODUCTION
Ce sont des métazoaires triploblastiques à symétrie bilatérale. Le corps est allongé,
effilé aux deux extrémités, à une section circulaire ; ils sont recouverts d’une imperméable
couche cuticulaire. La cavité viscérale est vaste et on l’assimile à un vestige du blastocœle (un
pseudocoelome qui renferme un liquide plasmique qui contient des substances toxiques pour
l’hôte ainsi que des cellules amiboïdes).
Ils habitent la plupart des habitats aquatiques, les sols humides, les tissus végétaux, les
liquides corporels et les tissus animaux. Il existe des parasites et on en connaît environ 80000
espèces mais, étant donné leur taille petite, un grand nombre reste encore à découvrir.
L’existence d’un revêtement cuticulaire externe fait que, pour assurer leur croissance,
ces animaux sont soumis au phénomène cyclique de mues avec 4 exuviations.
Les spermatozoïdes sont caractérisés par l’absence de flagelles ; ils sont ronds ou
coniques ou sinueux et allongés et se déplacent par des mouvements amiboïdes.
Autres caractères curieux et spécifiques des némathelminthes et portant sur le nombre
de cellules : chaque espèce et organe sont composés d’un nombre fixe de cellules. La
croissance porte, non sur l’augmentation de leur nombre, mais sur leur taille. Ce caractère
a trouvé une exploitation scientifique intéressante chez Caenorhabditis elegans qui est
actuellement l’un des animaux les mieux connus.
Par leur méthode de vie, les némathelminthes sont habituellement subdivisés en 2
classes : les Phasmidia, dont les Nématodes sont souvent parasites et les Aphasmidia, dont
les Gordiens (vie libre au stade adulte).
LES NEMATODES
Leur habitat est très variable et ils se trouvent pour la plus part, à l’état libre dans l’eau
douce, dans la mer, le sol et la matière organique en décomposition. Certains sont même
parasites de végétaux, d’autres enfin sont parasites d’autres animaux dont l’homme,
provoquant ainsi des maladies gênantes ou dangereuses.
L’appareil génital mâle est constitué d’un testicule filiforme démesuré, de + de 1 m,
enroulé sur lui-même et autour de l’intestin. Il se renfle dans sa portion terminale en une
vésicule séminale et débouche au niveau du cloaque.
L’appareil génital femelle comprend 2 ovaires filiformes très longs de 1, 20 m, 2
oviductes qui confluent en un utérus développé et un vagin grêle qui aboutit à l’orifice
femelle. Une femelle fécondée et gravide, pond 70000 à 240000 œufs par jour pendant 12 à
18 mois.
Biologie
La reproduction est exclusivement sexuée. La fécondation est interne. Dans quelques
rares cas, on a hermaphrodisme protandrique et autofécondation (Rabditis). La
fécondation des Ascarides s’effectue au stade précoce d’ovogonie, la pénétration du
spermatozoïde déclenchant la maturation méiotique, l’œuf pondu n’est pas segmenté ;
Exceptions (chez l’Ankylostome, la segmentation est commencée ; chez Enterobius, la
segmentation est avancée ; chez Wuchereria, l’embryon est complètement formé).
Nématodes Parasites de l’Homme et animaux
Leur milieu de vie : T.D, cavité viscérale et vaisseaux sanguins des Vertébrés et des
Arthropodes. Il y a des espèces Monoxènes et des espèces Hétéroxènes.
Epidémiologie
a) Morphologie du parasite
Les vers présentent une partie antérieure effilée, implantée dans la muqueuse
intestinale, tandis que l’extrémité postérieure reste libre dans la lumière.
Trichuris trichiura
(whipworm)
b) Cycle Evolutif
Les femelles fécondées et gravides pondent des œufs non embryonnés et leur
maturation en ME en 3 semaines environ.
Ingérés par l’Homme, ils libèrent une larve qui, sans migration, devient adulte en un
mois dans le caecum. La longévité des adultes est d’environ 5 ans. Les femelles fécondées,
pondent chacune 2000 à 14000 œufs par jour.
Trichuris trichiura
Epidémiologie
a) Morphologie de l’adulte
Taille petite mais visible à l’œil nu : mâle (3 à 5 mm de long sur 0,2 mm de large) ; femelle (1
cm de long sur 0,5 mm de large) avec une extrémité caudale effilée.
b) Cycle Evolutif
1- Les adultes vivent et s’accouplent dans le caecum. Les femelles, fécondées et
gravides, descendent le côlon, gagnent le rectum et se fixent à la marge de l’anus par
leurs lèvres cornées, provoquant un prurit intense. Elles libèrent des œufs embryonnés (50 à
60 µm) et ont une coque mince asymétrique et sont recouverts d’une substance albumineuse
collante. Ils ne sont pas dans les selles mais restent coller à la marge de l’anus.
2- L’Homme est le seul réservoir du parasite, il se contamine par :
a) Voie orale en ingérant les œufs embryonnés par l’intermédiaires des mains, des
aliments ou des objets souillés et portés à la bouche : Hétéro infestation.
b) Auto infestation grâce à un prurit anal, le sujet se gratte, détachant les œufs et les
accumulant sous ses ongles, se contamine en portant les doigts souillés à la bouche.
c) Voie nasale par inhalation des poussières contenant les œufs.
3- Les œufs embryonnés sont ingérés, la coque est dissoute par les sucs digestifs, la
larve est libérée et devient adulte dans le caecum. La durée du cycle est de 3 à 4 semaines.
Epidémiologie
a) Morphologie des parasites
Vers cylindriques, blanc rosé, de 1,5 cm de longueur (femelle) et de 1 cm (mâle).
Ils possèdent une capsule buccale armée de crochets ou de lames tranchantes qui leur
servent à s’agripper à la muqueuse intestinale. L’extrémité postérieure de leur corps est
dilatée en « parapluie » (mâle) et conique (femelle).
b) Cycle Evolutif
Adultes dans le duodénum et s’y nourrissent exclusivement de sang. La spoliation
sanguine journalière par ver, est d’environ 0,2 ml (A. duodenale) et 0,3 ml (N. americanus).
La longévité est de 1 an en moyenne (A.duodenale) et de 4 ans (N. americanus) qui
peut parfois vivre jusqu’à 15 ans.
Les œufs sont pondus non embryonnés (6000 à 30000 œufs environ par jour et par
femelle) dans le duodénum et sont évacués avec les selles dans le ME ; celui-ci présente des
conditions physico-chimiques favorables (T°C 25 à 30 °C ; humidité, oxygénation, pH du sol
voisin de la neutralité ; obscurité). Les œufs s’embryonnent rapidement et éclosent pour
donner une larve rhabditoïde qui s’accroît rapidement, mue 2 fois et devient strongyloïde
ou filariforme infectante pour l’Homme qui s’expose sur un sol humide ou dans la boue
infesté.
C’est en marchant pieds nus dans la boue ou en s’exposant tout ou une partie de son
corps sur des sols contaminés que l’homme s’infeste. ; la contamination par voie orale est
exceptionnelle.
L’infestation se fait donc par voie transcutanée : les larves strongyloïdes traversent
le tégument en 5 à 10 minutes, pénètrent dans les capillaires veineux ou lymphatiques et
atteignent ainsi le cœur droit et le poumon. Elles traversent alors la paroi des capillaires pour
passer dans les alvéoles pulmonaires dès le 3ème jour, remontent l’arbre bronchique et
parviennent au carrefour aérodigestif le 4ème jour. De là, elles passent dans l’oesophage pour
arriver dans le duodénum le 8ème jour. Les larves vont alors se transformer en adultes. La
ponte des œufs commence 40 jours après l’infestation (N. americanus) et 5 semaines à 9
mois (A. duodenale)
2- Ces 2 conditions sont surtout réunies dans les régions tropicales et intertropicales.
Néanmoins, A.duodenale, moins exigeant que N. americanus pour son développement
larvaire, se voit aussi dans des climats plus doux, souvent en bordure des zones à Necator
jusqu’aux régions tempérées chaudes. Les 2 espèces peuvent aussi coexister.
Dans certaines régions, la pollution fécale d’un milieu par ailleurs très favorable, est
responsable d’infestations et de réinfestations extrêmement intenses dès le plus jeune âge et
fait de l’ankylostomiase, une maladie redoutable, responsable de dizaines de millions de cas
mortels chaque année dans le monde.
3- En pays tempérés, les conditions climatiques trop rudes empêchent toute évolution
en surface. Cependant, l’ankylostomiase à A. duodenale peut apparaître dans certains
microclimats associant chaleur, humidité, obscurité, nature physico-chimique du sol favorable
et hygiène défectueuse.
L’ankylostomiase des mineurs est répertoriée « maladie professionnelle ». La salubrité
plus grande des conditions de travail a fortement diminué son incidence.
Epidémiologie
A. caninum et A. brasiliense sont des parasites du TD du chien. Les œufs embryonnés
sont émis avec les selles sur le sol et après séjour dans le milieu favorable chaud et humide,
éclosent pour donner des larves qui se transforment en larves infectantes.
C’est essentiellement autour des points d’eau, sur les sols des plages des régions
tropicales que l’Homme s’infeste en exposant tout ou une partie de son corps au sol
contaminé : les larves pénètrent alors par voie transcutanée, mais l’Homme n’étant pas leur
hôte spécifique, elles ne peuvent pas se développer. Elles cheminent sous la peau où elles
finissent par être détruites.
Epidémiologie
Cycle Evolutif
Les femelles parthénogénétiques (2 mm sur 34 µm), enchâssées dans la muqueuse,
pondent des œufs qui se développent larves rhabditoïdes de 200 à 300 µ.
Celles-ci gagnent la lumière intestinale et sont éliminées avec les matières fécales.
Dans un M.E favorable, elles subissent une maturation et deviennent larves
Strongyloïdes infectantes: c’est par la voie transcutanée qu’elles pénètrent chez un nouvel
hôte marchant pieds nus: elles gagnent ensuite par le système circulatoire (le cœur droit, puis
les poumons, la trachée et enfin le duodénum où elles deviennent femelles
parthénogénétiques, 15 jours après contamination. Dès le 17ème jour, on peut trouver des
larves rhabditoïdes dans les selles.
CYCLE D’AUTO-INFESTATION INTERNE
Dans certains cas, la transformation des larves rhabditoïdes en larves strongyloïdes
infectantes, se fait rapidement dans la lumière intestinale ; elles traversent alors la paroi
digestive et font leur migration interne jusqu’au duodénum.
Ce cycle d’auto-infestation explique certaines infestations massives, parfois mortelles
ou des infestations chroniques sans rapport avec la longévité du parasite alors que les
possibilités de réinfestation exogène sont exclues.
A- LES FILARIOSES
Elles sont dues à des vers nématodes vivipares et constituent des affections très
répandues dans les régions tropicales où elles touchent environ 300 millions de personnes.
Suivant la localisation des filaires adultes dans l’organisme, on distingue :
1- Filarioses sous-cutanées
- Onchocercose due à Onchocerca volvulus
- Loase due à Loa loa
- Streptocercose due à Mansonella streptocerca (peu pathogène)
- Dracunculose due à Dracunculus medinensis (filaire de Médine)
2- Filarioses Lymphatiques
- Wuchereriose due à Wuchereria bancrofti
- Brugioses dues à Brugia malayi et à B. timori
3- Filarioses Péritonéales (classiquement non pathogènes) dues à:
- Mansonelloses dues à Mansonella perstans (Afrique tropicale et quelques régions
d’Amérique du sud) et M. ozzardi (Amérique du sud et Antilles)
Suivant le mode de transmission des filarioses, l’on distingue :
1) les Filarioses à transmission vectorielle (H.I actif).
2) les Filarioses à transmission par un H.I passif : Cyclops
Ainsi, les « Filariose » recouvrent des affections très diverses ayant cependant quelques
caractères communs.
2- Modalités Epidémiologiques
Les filarioses sont toutes des affections des régions tropicales, mais à l’intérieur de ces
régions, elles ne couvrent que des foyers limités car :
a) Certains vecteurs ont une répartition géographique elle-même limitée : cas des
chrysopes, vecteurs de la loase, dont le biotope est limité au grand bloc forestier de
l’Afrique centrale.
b) Les autres vecteurs, bien qu’ayant une vaste répartition géographique, sont peu
efficients. En effet :
C- PHYSIOPATHOLOGIE
Les manifestations cliniques sont différentes selon les filarioses et leur pathogénie est
liée selon les cas, à la présence des adultes ou à l’agressivité des microfilaires. Ainsi :
a) dans les filarioses lymphatiques, ce sont les adultes qui sont pathogènes. Leur
localisation et leur déplacement dans les voies lymphatiques, entraînent une
obstruction majorée par une intense réaction tissulaire
b) dans l’onchocercose et la loase, ce sont les microfilaires, dont la lyse spontanée ou
thérapeutique libère un matériel d’une haute antigénicité, provoquant une
sensibilisation de l’organisme faisant apparaître des réactions locales et générales.
Epidémiologie
2) une variété à subpériodicité nocturne est présente dans quelques foyers asiatiques et
transmise par Aedes (Finlaya) à activité nocturne, mais aussi diurne ;
3) une variété à subpériodicité diurne est présente dans les îles du Pacifique Sud et
transmise par Aedes (Stegmoya), à activité diurne.
2) une variété à subpériodicité nocturne dans les zones forestières et les zones montagneuses
et transmise par Mansonia.
Absorbées avec le sang, les microfilaires atteignent leur stade infectant en 10 à 15
jours (T°C optima 25°C) et s’accumulent dans la lèvre inférieure de la trompe du vecteur dont
elles s’échappent lors d’une nouvelle piqûre. Elles traversent alors la peau, gagnent les
lymphatiques où deviendront adultes au bout de trois mois environ.
2- Répartition Géographique
3- Modalités Epidémiologiques
Bien que les vecteurs potentiels soient présents dans toute l’aire tropicale, la filariose
lymphatique n’y est pas répandue de façon homogène, mais se répartit en foyers discontinus,
d’importance variable. Les moustiques sont peu infectés. Une forte densité vectorielle est
l’élément indispensable pour créer et entretenir une endémicité filarienne :
a) dans les zones rurales où la transmission est assurée par Anopheles, Aedes, et
Mansonia, les foyers de transmission intense se rencontrent dans les régions où les
conditions écologiques sont favorables à la pullulation des vecteurs : T°C annuelle
moyenne entre 23 et 27°C, saison des pluies suffisamment longue pour entretenir des
gîtes larvaires permanents, tout en sachant que certains de ces gîtes peuvent être créés
et entretenus par l’homme (récipients vides, puits, coque de noix de coco....) ;
b) dans les zones urbaines ou grosses agglomérations rurales, les foyers de filariose sont
entretenus par Culex qui, en raison d’une disproportion souvent intense entre densité
de population humaine et précarité des dispositifs sanitaires, trouve des gîtes
favorables à sa pullulation (collections d’eau polluée). Contrairement à ce qui se passe
en Afrique de l’Est et du Centre, la filariose reste pour l’instant en Afrique de l’Ouest,
purement rurale malgré l’implantation de Culex dans les villes.
L’ONCHOCERCOSE
Epidémiologie
3- Modalités Epidémiologiques
L’onchocercose se manifeste dans les foyers d’endémicité, aux alentours des gîtes
larvaires de Simulies ou suivant une ligne de gîtes larvaires.
La distribution des foyers est déterminée par les caractéristiques
hydrogéographiques de la région. En effet, la biologie de développement des Simulies
nécessite, d’une manière impérieuse, des cours d’eaux (des fleuves aux plus petits
ruisseaux) à débit rapide et fortement oxygénés : les femelles déposent leurs œufs sur des
supports végétaux ou rocheux, à la surface du courant ; ces œufs donnent des larves qui se
fixent à un support immergé à 30 cm maximum de la surface. Après 6 mues, chaque larve file
un cocon, se transforme en nymphe qui à son tour donne un adulte ailé. Les gîtes larvaires
peuvent être naturels (les seuils rocheux relevant les courts d’eaux, les cascades) ou
artificiels (les chaussées submersibles, les ponts, les déversoirs de barrages...).
L’endémicité onchocerquienne est d’autant plus importante que les gîtes larvaires sont
plus proches, facilitant le contact Homme-vecteur et augmentant le nombre de piqûres
infectantes.
Mais la gravité de l’onchocercose (lésions oculaires), varie suivant les régions :
En zone de forêt africaine (moins de 4% de lésions oculaires graves et la cécité
onchocerquienne est rarissime).
En savane, à niveau d’infestation comparable, 10 à 15% des sujets atteints, présentent
des complications oculaires irréversibles, avec un grand nombre d’aveugles. Il est donc
certains qu’il existe plusieurs complexes Onchocerca volvulus-simulie, chacun ayant son
propre parasite et son espèce vecteur particulière.
Les zones de forte prévalence correspondent aux régions où les ressources en eau
courante sont les plus importantes (régions fertiles). L’onchocercose a donc des
répercussions socio-économiques néfastes, entraînant l’abandon des meilleures terres
agricoles, la population fuyant « la mouche qui les rend aveugles ».
LA LOASE
Epidémiologie
1- Morphologie et Biologie du parasite
Les adultes vivent dans les tissus cellulaires profonds et superficiels sous-cutanés ou
sous- muqueux où ils se déplacent constamment.
Femelles (50 à 70 mm sur 0,5 mm) et mâles (30 à 35 mm sur 0,4 mm).
Les microfilaires dans la circulation sanguine et surtout dans le sang périphérique
pendant le jour (périodicité diurne maxima entre 11 heures et 14 heures) pour être
prélevées par Chrysops femelle (Tabanidés).
De 25 à 30°C, la durée d’évolution des microfilaires chez le vecteur est de 10 à 12 jours.
A maturité, les microfilaires siègent dans les glandes salivaires et au cours d’une piqûre,
s’échappent de la trompe, se retrouvent sur la peau qu’elles traversent soit activement, soit en
passant par le point de piqûre.
2- Répartition Géographique
Strictement africaine, la loase est répandue dans les régions forestières appartenant à
l’énorme massif forestier congolais : Gabon, Congo Brazzaville, Guinée Equatoriale, RDC
(moitié Nord et région du Bas du pays), Sud du Nigeria, Sud et Ouest du Cameroun, Nord
Ouest de l’Angola ou encore dans certaines régions à distance du Bloc forestier, mais reliées à
lui par des galeries forestières (Sud du Tchad, Sud du Soudan).
3- Modalités Epidémiologiques
Les seuls vecteurs efficients de la loase humaine sont : Chrysops silacea et Chrysops
dimidiata.
Vivent tous deux dans la grande forêt, très anthropophiles et à activité diurne. Les
femelles pondent leurs œufs dans la boue (près des fleuves ou des marécages). Ceux-ci
éclosent au bout de 5 ou 6 jours, donnent des larves qui se transforment en nymphes d’où
sortiront les adultes ailés.
Il y a aussi des vecteurs accessoires : C. zahrai (Cameroun) ; C. distinctipennis,
(Sud Soudan).
Les autres espèces sont présentes dans toute l’Afrique Sud Saharienne mais ne sont
pas vectrices (répartition géographique très limitée).
Dans les zones d’endémicité, le taux d’infestation dans la population humaine est
élevé au point que dans certaines régions, il paraît impossible d’échapper à l’infestation.
Le seul réservoir de parasites semble être l’Homme. Il existe pourtant en forêt, une
loase simienne (singes) dont les parasites sont très proches des parasites humains. Mais la
microfilarémie est nocturne et les vecteurs, Chrysops langis et Chrysops centurionis, sont
zoophiles et à activité nocturne.
LA FILARIOSE DE MEDINE
Elle est sous-cutanée et répond à un cycle indirect et est transmise par un H.I passif.
Elle est due à la présence sous la peau, de Dracunculus medinensis ou ver de Guinée
dont l’affection est la dracunculose. C’est un véritable fléau dans certaines zones rurales
d’Afrique, d’Asie et surtout en Inde, créant une invalidité prolongée avec pour conséquence,
de sérieuses répercussions économiques. On estime à au moins 48 millions, le nombre de
sujets atteints.
Epidémiologie
1- Morphologie du parasite
Le parasite pathogène est la filaire femelle (50 à 80 cm de long sur 1,5 à 2 mm).
Le mâle (4 cm), meurt rapidement après l’accouplement et n’a aucun rôle pathogène.
La femelle, une fois fécondée et gravide, parcourt un long périple dans l’organisme à
travers le tissu conjonctif sous-cutané. Elle a une tendance naturelle à descendre vers
l’extrémité inférieure du corps (géotropisme positif), mais peut aussi s’égarer dans la
tête, le thorax, les membres supérieurs, le scrotum....A l’intérieur de son utérus, les œufs
éclosent et donnent les microfilaires. Lorsque celles-ci sont pleinement formées, la
femelle a atteint la peau. Une ulcération se produit alors sur la peau du malade à l’endroit où
se trouve l’utérus du ver, et lorsqu’elle est en contact avec l’eau, l’utérus fait saillie, se
contracte et expulse les microfilaires dans l’eau.
Le Cycle Evolutif ne peut se poursuivre que si dans cette eau, existent de petits
crustacés (2 ou 3 mm) : les Cyclops.
Ces Cyclops ingèrent les microfilaires qui, si la température est au moins de 20°C,
se transforment en larves infectantes (en une dizaine de jours).
L’Homme se contamine en buvant de l’eau contenant des cyclops infestés. Dans le
T.D, les cyclops sont détruits par l’acidité gastrique, libérant les larves qui traversent la paroi
du T.D et deviennent adultes dans le tissu en arrière du péritoine (vers le 3èm-4èm mois).
Ce n’est qu’environ 1 an après la contamination que les femelles fécondées et
gravides parviennent à la peau.
2- Modalités Epidémiologiques
L’incidence saisonnière de la dracunculose est un fait épidémiologique marquant
qu’expliquent :
a-) d’une part, l’extraordinaire genre de vie de la filaire : elle met environ un an pour arriver à
maturité et expulse des embryons dans l’eau, déclenchant ainsi le processus qui fera
réapparaître l’infestation l’année suivante ;
b-) d’autre part, les sources d’approvisionnement en eau de la population :
** les Mares : dans les zones semi-désertiques d’Asie ou dans les régions sahélo-
sahariennes d’Afrique, les mares sont à sec durant la plus grande partie de l’année. La
transmission ne peut se faire qu à la saison des pluies et les mois suivants jusqu’à
l’assèchement des mares. Dans les zones de savane guinéenne, les mares contiennent de
l’eau en permanence. La transmission se fera seulement en fin de saison sèche, lorsque le
volume d’eau, moins important, convient mieux à la pullulation de Cyclops ;
** les Puits : seuls les puits à marche (dans les régions rurales de l’Inde), jouent un rôle dans
la transmission (en saison sèche).
La période de transmission et les manifestations cliniques coïncident généralement avec la
période d’activité agricole la plus grande (semailles ou récoltes) créant de graves problèmes
dans les populations agricoles. L’homme est considéré comme le seul réservoir de parasites.
3- Répartion Géographique
a) En Afrique
Afrique de l’ouest : Mauritanie, Mali, Sénégal, Guinée, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Nigeria,
Tchad, Bénin, Ghana Togo (sur le tronçon allant vers Kpalimé, vers Notsè et dans la région
des Savanes).
NB : les 3 derniers pays ont recu la certification : il n’y a plus de ver de Guinéé.
Afrique de l’Est, elle est commune au Sud du Soudan et apparaît au Nord de l’Ouganda. Des
cas ont été signalés en Erythrée, en Ethiopie et dans le district de Tarkana (Kenya).
b) En Asie
Cette parasitose existe en Iran, en Arabie Saoudite, au Yémen, au Pakistan occidental
et est particulièrement fréquente en Inde.
LA TRICHINOSE
Elle constitue une parasitose qui répond à un CDC. La trichinose est une helminthiase
cosmopolite causée par Trichinella spiralis. Adulte et larve se développent chez le même hôte
(monoxène). Elle atteint, non seulement l’homme, mais tous les animaux omnivores ou
carnivores et est qualifiée d’Anthropozoonose.
C’est en ingérant ces kystes qu’un nouvel hôte s’infeste. La coque est dissoute par
l’action des sucs digestifs et les larves libérées atteignent leur maturité sexuelle en 48 heures.
La ponte des femelles commence le 5èm jour, les larves nouvellement nées, atteignent le
muscle dès le 7èm jour et sont infectantes à partir du 20èm jour.
INTRODUCTION :
Dans le monde, on estime à plus de 400 millions, le nombre d’individus atteints par les
Bilharzies. Ces parasitoses sont causées par 5 espèces de Schistosomes:
1) Schistosoma haematobium, agent de la bilharziose vésicale en Afrique;
2) S. mansoni, agent de la bilharziose intestinale en Afrique et en Amérique tropicale;
3) S. intercalatum, agent de la bilharziose rectale en Afrique équatoriale ;
4) S. japonicum, agent de la bilharziose artério-veineuse d’Extrême orient ;
5) S. mekongi.
La contamination de l’homme ou des animaux, qui sont aussi réservoirs de parasites de
certaines espèces, dépend de leurs contacts avec l’eau douce. Les œufs émis par les femelles
sont rejetés à l’extérieur avec les urines ou les matières fécales.
Les bilharzioses sont, après le paludisme, l’un des fléaux sociaux les plus préoccupants
des régions tropicales. Elles marquent une tendance à l’extension à mesure que se
développent les cultures en terrain inondé et la mise en valeur des zones désertiques par
l’aménagement des canaux en vue de les rendre impropres au développement des mollusques,
la mise à la disposition des populations, d’eau potable et d’installations sanitaires, jointe à une
éducation sanitaire, sont les axes fondamentaux d’une protection efficace. Ailleurs, là où elles
sont installées, les bilharzioses ne peuvent reculer et disparaître que si s’organise une volonté
collective d’assainissement et d’hygiène du milieu.
S. haematoium S. mansoni
1- H. D = H° et Mammifères ruminants
Les douves ont un corps non segmenté et foliacé (en forme de feuille), dont la taille
peut atteindre 1 mm à plusieurs centimètres (7,5 cm pour F. gigantica). Elles sont munies de 2
ventouses leur permettant de se fixer au niveau de l’intestin ou des poumons suivant les
espèces. Les adultes hermaphrodites et gravides, pondent des œufs operculés non
embryonnés, qui sont rejetés dans le ME. Sauf pour D. dendriticum, un milieu aquatique
n’est pas nécessaire pour la poursuite du cycle évolutif.
2- H. I.
Au contact de l’eau, les œufs mûrissent et libèrent, par leur opercule, une larve ciliée
(miracidium). Celle-ci ne peut survivre et se développer que s’il existe dans le milieu, un
petit mollusque, H.I indispensable. A chaque espèce de douve correspond un HI particulier.
Le miracidium pénètre dans le mollusque et devient Sporocyste qui se multiplie
donnant de nombreuses Rédies : celles-ci donneront autant de Cercaires (queue simple).
5- Réservoir de parasites : les distomatoses sont des Anthropozoonoses (l’Homme est H.D
accidentel).
B- ROLE PATHOGENE DES DOUVES
1- Action Spoliatrice
Les douves se nourrissent des fragments de tissus sur lesquels elles sont fixées et
surtout du sang qui s’écoule des plaies créées ; l’anémie n’apparaît cependant qu’en cas de
parasitisme intense et prolongé.
2- Action Mécanique
Lorsqu’elles sont en grand nombre, les douves, du fait de leur grande taille, peuvent
obstruer les conduits de petit calibre.
3- Action Toxique
Elle est probablement due à la libération de produits métaboliques
C- DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE
Monde entier : la distribution de chaque espèce est conditionnée d’une part, par la
présence d’H. I. spécifique, et d’autre part, par les coutumes alimentaires de l’Homme.
A- Epidémiologie
1-) Fasciola hepatica
a)- Morphologie : Adulte (environ 3 cm sur 1,5 cm), en forme de feuille, brunâtre.
b)- Cycle Evolutif : Vit replié dans les canalicules biliaires ; il pond des œufs qui sont
éliminés dans les selles. L’éclosion libère des miracidiums qui poursuivent leur évolution
chez un petit mollusque amphibie (la Limnée). Les cercaires libérées vont s’enkyster sur les
plantes aquatiques, donnant les métacercaires infectantes. L’H.D s’infeste en ingérant ces
métacercaires.
e)- Evolution du parasite chez l’H.D : L’enveloppe de la métacercaire est lysée par
les sucs gastriques ; la jeune douve libérée traverse la paroi du TD et gagne le foie; elle
chemine dans le parenchyme hépatique jusqu’à rencontrer un canal biliaire où elle se fixe,
devient adulte et émet des œufs qui apparaissent dans les selles environ 3 mois après la
contamination.
f)- Répartition Géographique : D’origine européenne, la distomatose à F. hepatica
s’est introduite dans d’autres continents avec l’exportation du bétail.
2- Autres espèces
4 autres espèces de douve sont présentent dans les voies biliaires. Ce sont toutes donc
des zoonoses et l’Homme est hôte accidentel, se contaminant du fait de coutumes alimentaires
particulières.
F. gigantica D. C. sinensis O. felineus
dendriticum
taille 7,5 cm x 1,2 5 à 12 x 1 à 2 1 à 2 cm x 2 à 4 mm 7 à 12 mm x 2,5 mm
cm mm
Réservoir Mouton chèvre Mouton, Chat, chien, rat, porc, Chat, chien, loutre
de parasite Bœuf, buffle boeuf Homme
1er H.I Limnée Zebrina Bythinia Bythinia
(terrestre)
Lieu végétaux Fourmi Poisson d’eau douce Poisson d’eau douce
d’enkystement
Des
Métacercaires
2èm H.I
Mode de Consommation Ingestion Consommation de Consommation de
contamination De Cresson, Accidentelle Poisson cru ou Poisson cru ou
De Pissentils De Fourmis insuffisamment cuit insuffisamment cuit
(en (surtout le foie), Carpe
consommant
des aliments
souillés)
Répartition Rare : Afrique Parasitisme Extrême Orient Europe et Asie
Géographique Noire, Egypte, vrai et
Inde exceptionnel
Vietnam, Brésil chez
l’Homme
B- Physiopathologie
Les manifestations pathologiques et cliniques évoluent en 2 étapes successives
correspondant aux stades de développement du parasite chez l’HD.
1)- Mode de Contamination de l’Homme : par ingestion de crustacé infecté mal cuit;
la larve libérée dans l’intestin, migre à travers les tissus jusqu’aux poumons et reste dans les
bronchioles.
LES CESTODES
Introduction : Ce sont tous des parasites au corps segmenté appelés ténias ; ils sont
composés de trois parties principales : - i La tête est la partie antéreure différenciée en scolex
qui se fixe à l’intestin à l’aide des ventouses ou bothridies d’une part et crochets d’autre
part ; parfois les 2; - ii Le cou, qui peut se régénérer ; -iii Le reste du ver, qui se compose de
nombreux segments/anneaux (les proglottis) peut contenir des œufs. Le nombre d’anneaux
varie avec les espèces, de quelques unités à plusieurs milliers et constitue le strobile. La
partie antérieure est différenciée en une tête (scolex) qui porte les organes de fixation
(ventouses ou bothridies d’une part et crochets d’autre part ; parfois les 2 sont associés). En
arrière du scolex, le cou est une zone effilée (zone de bourgeonnent constant des proglottis).
Au fur et à mesure que de nouveaux anneaux sont générés, ils atteignent leur maturité
sexuelle. Il y a hermaphrodisme protandre. Les anneaux les plus âgés, donc les plus proches
de la partie terminale, sont des cucurbitains (véritables sacs d’œufs).
Leur vie dans la lumière intestinale de l’H.D, fait qu’ils n’ont pas TD et se nourrissent
par osmose (ils sont osmotrophes). Les formes larvaires vivent dans divers tissus des H.I. Il
existe 2 ordres d’une grande importance médicale : Pseudophyllides et Cyclophyllides.Si un
traitement n’élimine pas la tête et le cou, l’intégralité du ver peut se reformer.
Caractères différentiels des deux ordres :
Pseudophyllides Cyclophyllides
Scolex 2 ventouses allongées 4ventouses arrondies
ni rostre ni crochet avec rostre et crochet
Canaux osmo- Supérieur à 4 4
régulateurs
Follicules Dispersés dans chaque Assemblés en une
Vitellogènes anneau ; ininterrompus glande unique sans
d’un anneau à l’autre prolongation avec les
anneaux voisins
Pores génitaux Médio ventraux Marginaux, gauche et droite
Utérus ouvert par un orifice Pas d’orifice de ponte
de ponte (tocostome)
Œuf Operculé, non embryonné ; Non operculé, embryonné
Emis dans les selles Non mêlé aux selles (sauf
déchirure des anneaux)
Cycle 2 H.I 1 H.I
CYCLOPHYLLIDES
On regroupe dans cet ordre la fmille des Taeneiidae contenant plusieurs espèces de vers
solitaires responsables d’une infection chez l’homme :
Les vers adultes d’autres espèces, Echinococcus granulosus (ténia du chien) et Echinococcus
multilocularis (ténia du renard), vivent dans les intestins de ces H.D. Ils infectent parfois
l’homme et les larves libérées forment des kystes dans le foie ou d’autres organes.
I- Taenia saginata
A-) Epidémiologie
1-) Morphologie du parasite : le ténia, T. saginata (4 à 12 m) a un scolex piriforme,
de la taille d’une tête d’épingle, portant 4 ventouses arrondies, dépourvu de crochets (ténia
inerme). Le cou est court et le corps avec environ 2000 anneaux. Les anneaux mûrs (1 x 2
cm) contiennent le système reproducteur : l’utérus est très développé et ramifié, se bourre
d’œufs (embryophores) et dépourvu d’orifice de ponte.
2-) Cycle Evolutif : chez l’Homme, le ténia est fixé par son scolex au niveau du
jéjunum (segment après duodénum). Il ne laisse pas de lésions au point de fixation. Son
rythme de croissance est d’environ 16 anneaux par jour.
C’est un ver « ver solitaire » car il induirait une relative immunité spécifique mais qui
est levée avec sa destruction ou son expulsion.
Sa durée de vie peut atteindre 30 ans ou plus. A partir du strobile, se détachent 5 à 10
anneaux par jour et éliminés avec les selles, mais aussi de façon spontanée par des
mouvements actifs, en forçant le sphincter anal : ainsi, un sujet parasité ne peut en ignorer la
présence car à un moment donné, il découvre les anneaux dans son linge ou sa literie.
Dans le ME, les anneaux, d’abord animés de mouvements de reptation, finissent par se
dessécher et se désintégrer, libérant ainsi des milliers embryophores (environ 80000 par
anneaux).
Ingéré par un H.I réceptif (bœuf, zébu, buffle et plus rarement chameau, girafe,
mouton, chèvre), la coque de l’œuf est dissoute par les sucs digestifs et l’embryon, muni de 6
crochets, (embryon hexacanthe) est libéré. Il va alors traverser la paroi intestinale et migrer
par voie lymphatique ou sanguine vers le tissu adipeux qui entoure les muscles, surtout le
myocarde, les muscles des joues (masséters, ptérygoïdiens), la langue, le diaphragme et les
muscles de l’encolure ou de l’épaule. C’est à ces niveaux que l’embryon perd ses crochets,
grossit, se creuse une cavité et devient une larve cysticerque au bout de 3 à 4 mois ; c’est
une petite vésicule ovoïde (6 à 8 mm sur 3 à 5 mm) contenant un liquide blanc laiteux avec un
point dense et plus clair représentant le scolex invaginé. Au bout de 1 an, la larve
cysticerque subit un envahissement fibreux, suivi d’une dégénérescence caséeuse et
d’une calcification et perd alors son pouvoir infectant.
L’Homme s’infecte en consommant la viande crue ou mal cuite des Bœufs ou d’autres
ruminants porteurs de Larves Cysticerques vivantes. Dans son intestin, la Larve Cysticerque
s’évagine, se fixe par ses ventouses à la muqueuse et se met à bourgeonner des anneaux.
Le ténia devient adulte après 3 à 4 mois et les anneaux distaux se détachent à nouveau.
A- Epidémiologie
1-) Morphologie du parasite : ce ténia (1 à 3 m) avec environ 1000 anneaux. Sa
morphologie générale est à peu près semblable à celle de l’espèce précédente, mais seulement,
son scolex possède en outre, une petite saillie rétractile (rostre) armé d’une double couronne
de crochets ; c’est le « ténia armé ». Son utérus est moins ramifié.
2-) Cycle Evolutif : l’adulte est fixé dans l’intestin grêle de l’Homme. Les anneaux
mûrs se détachent par groupe de 5 à 10 et sont éliminés passivement dans les selles ; ils ne
forcent pas le sphincter anal comme ce fut le cas précédemment, de sorte qu’un sujet parasité
peut très bien ignorer pendant longtemps qu’il est porteur. Les anneaux et les œufs répandus
sur le sol, sont ingérés par un Porc ou un autre Suidé. Dans le T.D de celui-ci, l’Embryon
Hexacanthe est libéré et gagne le tissu musculaire (le Cœur ou la Langue) où il se
transforme en une Larve Cysticerque (Cysticercus cellulosae). Celle-ci sera ingérée par
l’Homme avec la viande de porc mal cuite et va s’évaginer ; elle s’attache alors à la paroi de
l’Iléon (partie terminale de l’intestin grêle) et grossit pour devenir adulte au bout de 3 mois.
Des anneaux vont alors se détacher et être éliminés dans les selles. Si le porc et d’autres
suidés sont les H.I, d’autres espèces animales, y compris l’Homme, peuvent jouer ce rôle
d’H.I. : s’ils consomment les embryophores, les Larves Cysticerques qui en résulteront, vont
pouvoir se développer dans leur organisme ; ils sont alors atteints de Cysticercose.
A-) Epidémiologie
1-) Morphologie du parasite : c’est le plus petit cestode de l’intestin humain (25 à 40
mm sur 0,5 à 1 mm). Son scolex est muni de 4 ventouses arrondies, d’un rostre court et
rétractile et d’une couronne de 20 à 30 crochets. Le corps est formé d’environ 200 anneaux ;
lorsque ceux-ci sont gravides, ils se désintègrent avant de se séparer du corps ; donc les œufs
sont dans les selles. Les adultes vivent dans l’intestin grêle, souvent en très grand nombre.
2-) Cycle Evolutif : l’H.D peut héberger plusieurs centaines de parasites. Les œufs
émis dans les selles sont directement infectants. Véhiculés par les mains sales, divers objets
ou aliments portés à la bouche, les œufs sont ingérés. Ils éclosent dans le duodénum, libèrent
un embryon hexacanthe qui se fixe dans la muqueuse, se transforme en une petite larve
cysticercoïde en 72 heures avant de devenir adulte au bout de 15 jours environ.
Il existe aussi une possibilité de cycle indirect occasionnel : si l’œuf est ingéré par un insecte
(ver de farine, blatte, puce), il va éclore dans sa cavité générale et se transformer en larve
cysticercoïde ; en consommant accidentellement ces H.I, l’Homme développe la maladie.
Pseudophyllides
LE BOTHRIOCEPHALE
A-) Epidémiologie
I- Le Cysticerque est le stade larvaire des ténias du porc et du bœuf et se caractérise par une
vésiculisation de l’embryon hexacanthe dans le muscle et comportant un seul scolex.
Dans le cas de T. solium, ce stade se développe chez l’Homme et cause la cysticercose à
Cysticercus cellulosae. L’Homme est alors à la fois H.D (forme adulte) et H.I (forme
larvaire) de ce ténia.
Larve cysticerque de T. soilum et T. saginatta.
II- Le cysticercoïde est le stade larvaire de Hymenolepis spp. Dans ce stade, il n’y a pas de
vésiculisation de l’embryon hexacanthes, un seul scolex à l’une des extrémités.
A- LE KYSTE HYDATIQUE
1-) Epidémiologie
a-) Biologie du parasite : l’adulte (E. granulosus) vit dans l’intestin grêle du chien
et de quelques canidés sauvages (HD) ; il mesure 3 à 4 mm avec un scolex muni de 2
ventouses arrondies et armé d’une double couronne de crochets. Le corps est formé de 3
anneaux dont le dernier est ovigère et une fois mûr, est rejeté dans les déjections du chien,
libère par éclatement 500 à 800 œufs (embryophores), répandus sur le sol et vont souiller les
pâturages et peuvent ainsi être ingérés par des herbivores : mouton, bœuf, chèvre, chameau ou
même le porc (H.I naturels).
L’Homme n’est qu’un H.I accidentel : il s’infeste soit d’une manière indirecte en
ingérant des œufs avec de l’eau de boisson ou des crudités souillés par les déjections du chien,
soit surtout directement en contact du chien parasité ; le taeniasis provoque souvent chez
l’animal, un prurit anal. Celui-ci se lèche, récoltant des œufs sur la langue. En se faisant
lécher par le chien, ou caressant son pelage souillé, l’Homme et surtout l’enfant se
contaminent.
L’œuf ingéré par l’H.I perd, au contact de l’intestin grêle, sa coque sous l’effet des
sucs biliaires et des enzymes digestives. L’embryon hexacanthe (25 à 30µ) libéré, traverse
activement la muqueuse intestinale et s’engage dans les capillaires sanguins ou lymphatiques
du système porte. Sa plasticité et sa petite taille lui permettent de passer partout où passe
une hématie. Cependant, il s’arrête le plus souvent, au niveau du réseau capillaire hépatique,
mais peut aussi gagner les poumons ou même dépasser ce second filtre et par la grande
circulation, aller se fixer dans n’importe quel organe.
Une fois fixé, l’embryon perd ses crochets, subit une transformation vésiculeuse et
devient une hydatique (formation larvaire infiniment plus volumineuse que la larve dont elle
est issue).
Cette Hydatide se développe lentement ; sa rapidité d’accroissement et son volume
sont variables selon les espèces animales et au sein d’une même espèce, selon le viscère.
Le temps de maturation demande en moyenne 16 mois chez les ovins et bovins. Chez
l’Homme, un kyste peut demander 18 mois à 30 ans avant de donner des signes d’appel.
NB : un kyste de quelques mm au niveau du SN, se manifeste beaucoup plus rapidement
qu’un kyste de plusieurs cm de diamètre.
L’hydatide mûre est un organisme complexe comprenant 2 membranes d’enveloppe :
a) la membrane cuticulaire externe, stratifiée, épaisse, anhiste
b) la membrane germinative ou proligère interne, très mince, « mère » de tous les
éléments de la larve.
Par bourgeonnement, la membrane germinative donne les vésicules ou capsules
proligères qui élaborent les scolex ou protoscolex qui sont les têtes des futurs ténias. Elles
peuvent se détacher ou déchirer libérant les scolex qui s’accumulent dans le fond du kyste et
forment le sable hydatique (1 cc de sable hydatique peut renfermer 400000 scolex).
Le liquide hydatique : lorsque l’hydatide est intacte, on a un liquide « eau de roche »,
constitué à la fois de produits de l’hôte dialysé à travers la cuticule externe et de produits du
métabolisme du parasite qui lui confèrent sa grande valeur antigénique.
L’organe récepteur où se développe la larve, réagit par la constitution d’un adventice,
tissu parenchymateux comprimé, atrophique, qui, progressivement, va se modifier, se
transformant en coque fibreuse plus ou moins épaisse qui, ultérieurement, pourra se calcifier
dans les vieux kystes non rompus.
L’ensemble (Hydatide + adventice) est le kyste Hydatique. Si la larve hydatique est
ingérée par l’HD, les scolex vont se fixer au niveau du grêle, bourgeonner des anneaux et
donner au bout de 6 à 8 semaines, des ténias échinocoques adultes dont la longévité est en
moyenne de 6 à 10 mois.
L’hydatidose se rencontre essentiellement dans les pays d’élevage de mouton. C’est en effet
chez le mouton que les hydatides sont les plus fertiles et renferment le plus grand nombre de
protoscolex capables d’infester l’HD. C’est aussi l’élevage du mouton, particulièrement de
transhumance, qui nécessite le plus de chiens de berger. Ceux-ci se contaminent en ingérant
les viscères parasités des animaux morts ou abattus pour la consommation dans des abattoirs
artisanaux. Cet abattage non contrôlé explique que les chiens infestés sont, non seulement les
chiens de berger, mais aussi les chiens errants et même les chiens domestiques.
Comme ce parasitisme n’entraîne aucune immunité, un chien héberge couramment
plusieurs milliers de vers.
Les grands foyers d’Hydatidoses Humaines sont les pays d’élevage traditionnel du
mouton : Bassin méditerranéen, Amérique du sud (Argentine, Chili, Brésil, Uruguay, Pérou),
Nouvelle Zélande et Australie mais une lutte efficace a fait diminuer l’incidence de la
maladie.
V- Le Sparganum est la forme larvaire de certains Botriocéphales et responsable de la
sparganose.
B- L’ECHINOCCOCOSE ALVEOLAIRE
1-) Epidémiologie
a-) Biologie du parasite : l’adulte de E .multilocularis (2 mm environ) est formé de 3
anneaux dans l’intestin grêle du Renard (H.D.)
Le dernier anneau gravide et rejeté dans les selles, libère les œufs. C’est en ingérant
des graines récoltées sur le sol souillées par les déjections du Renard que s’infestent les petits
Rongeurs sauvages (H.I. naturels).
L’Homme n’est qu’un H.I. accidentel et s’infeste :
- soit directement en dépouillant un Renard
- soit indirectement en consommant crues des baies sauvages souillées par les
déjections des Renards infestés ou même des légumes crus en provenance d’un
jardin potager situé en lisière de forêt.
Après ingestion, l’Embryon Hexacanthe libéré subit les Migrations habituelles et s’arrête
au niveau du foie où il se transforme en Larve Racémeuse.
Chez le renard, H. D
Si un Renard ingère un rongeur infesté, les vésicules éclatent et les protoscolex se
fixent au niveau de l’intestin, bourgeonnent des anneaux et donnent au bout de 50 à 60 jours,
des Ténias Echinocoques adultes.
Chez l’Homme
Les vésicules ne sont individualisés que par endroit : leur membrane adventicielle
disparaît et par confluence, apparaissent des cavités remplies d’une sécrétion gélatineuse. Les
vésicules demeurent en général stériles.
Les tissus de l’hôte qui hébergent ce parasite, n’arrivent pas à former la membrane
adventice limitante. Le parenchyme hépatique est donc le siège d’un processus nécrotique
développé au contact du parasite.
Les lésions s’étendent de proche en proche. Elles compriment puis envahissent les
voies biliaires. Elles peuvent également comprimer ou envahir la veine porte, les veines
sus-hépatiques, les viscères adjacents ou être à l’origine de métastases à distance
(pulmonaires, cardiaques, cérébrales).
LES ARTHROPODES
Caractéristiques et Généralités
•Les Arthropodes (Métazoaires Triploblastiques Coelomates Protostomiens
Hyponeuriens) ne possèdent pas de squelette interne mais un tégument formé de pièces
chitineuses durcies, articulées entre elles, l’ensemble rappelant une armature.
•Les pattes sont formées de tubes chitineux avec les muscles insérés à l’intérieur.
•Le SN est en chaîne ganglionnaire ventrale, le système circulatoire en position
dorsale (en partie lacunaire), avec un cœur à chambres contractiles et une aorte dorsale.
•La croissance est discontinue et s’effectue par des mues avec souvent
métamorphoses. Une mue présente 3 étapes : rejet de l’ancienne carapace chitineuse –
croissance – dépôt de la nouvelle chitine sur l’épiderme qui durcit. La métamorphose
s’accompagne de remaniements structuraux importants.
2- Myriapodes
Formés d’anneaux plus ou moins semblables, peu différenciés et armés chacun d’une
ou 2 paires de pattes (« Mille Pattes »). Les Scolopendres ont des glandes tégumentaires qui
sécrètent une substance irritante causant des accidents d’envenimation à aspect de brûlure. Ils
possèdent des crochets buccaux et les pièces exotiques venimeuses. Certains Myriapodes
européens peuvent vivre en pseudoparasitisme dans les cavités naturelles de l’Homme (voies
aériennes, sinus de la face, oreille et même T.D lorsqu’ils sont ingérés avec des fruits tombés).
Ils provoquent alors des accidents irritatifs mécaniques et peuvent être rejetés par la toux,
l’éternuement, les vomissements ou les selles.
3- Arachnides
Ils possédant 4 paires de pattes articulées, une bouche avec 1 paire de crochets
(chélicères) et 1 paire de palpes maxillaires. Parmi eux, nous avons Araignées, Scorpions
pouvant être responsables d’accidents d’envenimation et Acariens qui ont un intérêt
important en parasitologie et présentent :
4 paires de pattes aux stades (nymphal et adulte) mais 3 paires au stade larvaire.
Pas d’antennes, corps globuleux, sans divisions extérieures. On distingue :
a-) acariens sans système trachéal (respiration s’effectuant par diffusion) ; ils sont de
petite taille, certains sont parasites.
b-) acariens détriticoles vivant sur diverses matières organiques.
c-) acariens avec trachées, de grande taille (TIQUES), parasites transitoires et agents
vecteurs importants.
4- Insectes
Corps divisé en 3 parties distinctes (TETE, THORAX, ABDOMEN).
On les classe en :
- Insectes à métamorphoses incomplètes (Hémimétaboles) : dès sa sortie de l’œuf, la
larve ressemble à l’adulte (ils ont même mode de vie et biotope) : poux (sans ailes) ; punaises
(avec une paire d’ailes antérieures cornées dans la partie distale (Hémélytres) et une paire
d’ailes postérieures membraneuses).
- Insectes à métamorphoses complètes (Holométaboles) : dès sa sortie de l’œuf, la
larve n’a aucune ressemblance avec l’adulte. La métamorphose est complète et s’accompagne
d’un remaniement complet de la morphologie et du mode de vie de l’insecte ; parmi eux on a:
a-) les Puces (Aphaniptères), sans ailes.
b-) les Diptères, une seule paire d’ailes : moustiques, phlébotomes, taons, simulies...
ENTOMOLGIE MEDICALE
1- INTRODUCTION/ GENERALITES
L’entomologie médicale étudie notamment les Arthropodes ectoparasites et
endoparasites de l’Homme et dont certains ont un rôle vecteur considérable. Les ectoparasites
provoquent des lésions locales plus ou moins typiques et de gravité modérée quoique variable
selon les individus, mais ils sont également, pour beaucoup d’entre eux, vecteurs de
nombreuses maladies (virus, bactéries, protozoaires, helminthes…).
La durée des repas des Arthropodes hématophages peut être très brève (Moustiques)
ou au contraire très longue (Tiques). Certains séjournent dans le tissu sous-cutané
(Hypoderme) et peuvent parfois pénétrer profondément dans l’organisme.
2-1 La piqûre
Lors de la piqûre, l’Arthropode enfonce ses pièces buccales dans les téguments ;
celles-ci sont en nombre et de constitution variables selon les espèces (donc plus ou moins
traumatisantes). Certains Arthropodes se nourrissent en introduisant leurs pièces buccales
dans le système capillaire de l’hôte (piqûre solénophage des moustiques), d’autres
provoquent un hématome qu’ils aspirent (piqûre telmophage des taons), d’autres enfin
(Tiques), grâce à la salive qu’ils injectent, digèrent les tissus in situ puis aspirent le produit
qui en résulte, créant parfois un histosiphon. A l’occasion de la piqûre, les Arthropodes
inoculent la salive qui est toxique (de façon variée selon les espèces) et allergisante. La
lésion laissée par la piqûre dépendra de tous ces facteurs et variera donc en fonction de
l’espèce vulnérante et de la sensibilité de la victime.
2-2 Transmission des maladies
Les Arthropodes sont capables de transmettre, à l’occasion de leur piqûre, certains
agents pathogènes (virus, bactéries et de façon mécanique comme le ferait une seringue mal
stérilisée entre deux injections). Ce rôle existe certes, mais négligeable et n’est pas
comparable à la transmission biologique, dans laquelle l’Arthropode (vecteur) agit comme
hôte d’un agent pathogène (virus, bactérie, protozoaire, helminthe). Chez lui, l’agent
pathogène aura à accomplir une partie de son évolution qui le modifiera ou l’aura multiplié
et rendu infectant. Le vecteur infecté, inocule l’agent infectieux à un hôte.
LES ACARIENS
CLASSIFICATION :
2 familles principales :
IXODIDAE (Rostre à 3 pièces, terminal)
ARGASIDAE (Rostre caché sous la face ventrale)
2-) ANATOMIE
L’Appareil Digestif comporte :
1-une Bouche, un Pharynx musculeux, un Oesophage court ;
2-un Estomac avec de nombreux caecums latéraux ;
3-un court Intestin terminé par un anus débouchant à la partie postéro-médiane de la
face ventrale, parfois entouré d’un sillon cuticulaire.
L’Appareil Génital s’ouvre à l’extérieur dans les 2 sexes, par un orifice génital
ventral antérieur (en fente transversale chez la femelle) et (en U renversé chez la mâle).
1-) Appareil Génital mâle (2 testicules ramifiés, puis 2 canaux déférents qui se
réunissent en un canal commun auquel est annexée une vésicule séminale).
2-) Appareil Génital femelle (2 ovaires ramifiés et prolongés par 2 oviductes qui se
réunissent en un canal commun).
3-) LA BIOLOGIE
Les Ixodidés sont des parasites temporaires dans la nature, grimpent sur les plantes et
guettent le passage de l’animal sur lequel ils se fixent pour se nourrir. L’hôte est généralement
un vertébré à sang chaud, mais il peut être un reptile ou un autre. Ils ont une préférence pour
un genre d’hôte déterminé. La résistance au jeun atteind plusieurs mois.
Le Repas : la tique s’accroche au pelage ou à la peau de l’hôte au passage grâce à ses
pattes. Grâce à l’hypostome et aux chélicères, le rostre scie l’épiderme et atteind le chorion
sous épidermique richement vascularisé.
La tique ponctionne le sang de son hôte et se gorge lentement (en plusieurs jours), les
femelles se dilatent considérablement, en augmentant jusqu’à 10 fois de volume.
En même temps qu’ils se gorgent, les Ixodidés inoculent une salive hémolysante,
anticoagulante et toxique. Lorsque la tique est repue, elle retire son rostre puis se laisse
tomber sur le sol.
L’hypostome s’oppose à l’arrachement ; il ne faut donc pas tirer sur le parasite pour le
détacher, sinon le rostre reste en place et peut provoquer, soit une infection secondaire, soit un
granulome à corps étranger.
La Croissance : (plusieurs stades) :
1-) la ponte s’effectue toujours à terre et est unique, œufs en très grand nombre (la
femelle meurt peu après), larve hexapode (écusson dorsal) qui se gorge sur un hôte, mue (mue
nymphale) et devient nymphe octopode dépourvue d’orifice génital ; celle-ci subit une
nouvelle mue (mue imaginale) après un repas et devient adulte. Il y a donc une mue précédée
d’un repas sanguin. Les mues se passent en général sur le sol mais certaines espèces muent
sur le même hôte sans le quitter.
De même, la fécondation s’effectue avant la fixation sur l’hôte mais pour certaines
espèces, elle se produit après celle-ci.
L’Habitat : les tiques vivent en général dans les régions sèches de type savane ou de
type sableux ; certaines espèces sont propres à nos régions.
1-) Ixodes
Ixodes ricinus est une espèce des pays tempérés et froids, cosmopolite que l’on
retrouve aussi dans nos régions ; c’est la tique banale des chiens.
L’adulte se fixe sur les grands mammifères (bœufs), les larves et les nymphes se
fixent sur les petits animaux (rongeurs, reptiles, oiseaux) et transmettent la piroplasmose des
bovins, mouton et chien ainsi que le virus neurotrope du mouton.
Autres espèces : Ixodes hexagonus, Ixodes holocyclus
2-) Rhipicephalus
Rhipicephalus sanguineus, cosmopolite (régions subtropicales et régions
tempérées chaudes). L’hôte de prédilection est le chien, mais divers mammifères peuvent être
parasités (mouton, bœuf, dromadaire...). Elle transmet au chien et au bétail, la piroplasmose et
à l’Homme, la fièvre boutonneuse méditerranéenne due à Rickettsia conori. Le genre
Boophilus est devenu sous genre du genre Ripicephalus.
3-) Dermacentor
Dermacentor andersonin en Amérique du Nord ; parasite des rongeurs
sauvages au stade larvaire et de grands mammifères au stade adulte. Agent de la
paralysie à Tique et responsable de la Tularémie à Pasteurella tularensis
4-) Fièvre à virus du Colorado
Dermacentor variabilis (voisine de la précédente).
Dermacentor reticulatus parasite le chien, mouton, et transmet la piroplasmose.
4-) Hyalomma :
Grande taille et parasite les mammifères dans les régions chaudes de l’ancien
Monde : leur rôle pathogène est restreint. Responsable de plusieurs pathologies sur bétail.
5-) Amblyomma :
Grande taille et se rencontre en Amérique tropicale (Argentine, Texas) et en
Afrique; transmet la babésiose, theilerise en milieu d’élevage.
Amblyomma variegatum en élevage bovin, ovin et caprin.
6-) Margaropus
Parasite du gros bétail ; transmet la fièvre par morsure en divers points d’Afrique.
Direct :
- La plaie de la morsure peut s’infecter secondairement (œdème lymphangite ), d’où
la nécessité de désinfecter soigneusement la plaie après ablation de la Tique.
- Une toxine neurotrope serait responsable de la paralysie ascendante à Tique
transmise par : Ixodes holocyclus, Ixodes ricinus, Dermacentor andersoni, D. variabililis ...
Les symptômes débutent entre le 5èm et le 7èm jours après la fixation d’une tique
femelle : c’est une paralysie locale et transitoire du membre sur lequel s’est fixée la tique (elle
régresse complètement si le parasite est enlevé), si non la paralysie s’étend progressivement
par voie ascendante et peut amener la mort par atteinte des centres bulbaires. Les enfants et
les jeunes animaux sont les plus atteints et la paralysie peut être mortelle si la tique s’est fixée
sur la tête ou la colonne vertébrale.
2-) BIOLOGIE
De mœurs nocturnes, vivent dans les terriers des Rongeurs, dans les fentes des murs
des étables, des porcheries ou des colombiers.
Ils sont assez stricts sur le choix de leur hôte (oiseaux ou mammifères), mais à défaut,
ils peuvent se gorger sur des hôtes variés. Ils sont d’une grande résistance au jeun qu’ils
supportent des mois et même des années.
Ils ne viennent sur l’hôte que le temps de la piqûre qui ne dure que quelques minutes,
puis ils rejettent un liquide clair par l’orifice des glandes coxales immédiatement après le
repas sanguin. Ce liquide coxal peut contenir des germes pathogènes (Spirochètes des
Borrélioses).
Les femelles (une fois fécondées), pondent des œufs plus gros et plus nombreux que
ceux des Ixodidés mais les femelles ne meurent pas après la ponte et peuvent émettre
plusieurs pontes après de nouveaux repas sanguins.
Les larves (hexapodes) se gorgent de sang avant la mue en nymphes qui restent
fixées sur l’hôte ; chez Ornithodoros moubata, cette mue ne nécessite pas de repas.
Les nymphes subissent plusieurs mues précédées de repas sanguins avant le stade
adulte.
1-) Le Genre Argas possède un corps mince sur les bords et une séparation nette
entre les faces dorsale et ventrale ; pas d’yeux, parasites des oiseaux.
Argas reflexus (corps ovale et aplati), à tégument finement ponctués, à marge latérale
jaunâtre ; espèce cosmopolite, parasite des oiseaux, vivant dans les pigeonniers mais pouvant
envahir les maisons contiguës.
La piqûre nocturne, est indolore. Transmet de la Spirochétose des poules.
2-) Le Genre Ornithodoros a un corps à bords épais, délimitant mal les faces dorsale et
ventrale ; yeux présents. Ils sont parasites des Rongeurs. On a les espèces ; O. moubata ; O.
erraticus ; O. tholozani ; O. turicata, O. talaje.
LES INSECTES
Morphologie
Adulte (1,5 à 3 mm), de couleur grisâtre, corps aplati dorso-ventralement, présente :
1-) Tête étroite, conique, 2 yeux simples et saillants, 2 antennes courtes à 5 articles,
obliques et une trompe rétractée au repos dans le pharynx mais pouvant s’évaginer. La trompe
comprend :
• Stylet dorsal, (accolement de 2 gouttières délimitant le canal alimentaire) ;
• Stylet ventral (engainant le stylet dorsal), et entre ceux-ci, l’Hypopharynx creusé
du canal salivaire.
2-) Thorax (quadrangulaire), porte sur la face ventrale, 3 paires de pattes terminées par
des griffes recourbées, s’articulant en pince sur une protubérance de l’avant dernier article.
3-) Abdomen allongé, au contour festonné, avec 9 segments plus ou moins distincts.
Mâle, extrémité postérieure arrondie, anus et orifice génital dorsaux.
Femelle, abdomen terminé par deux gonopodes qui dirigent l’œuf au moment de la
ponte et de sa fixation.
Anatomie
Système respiratoire de type trachéal, comprenant deux troncs anastomosés latéraux
s’ouvrant à l’extérieur par des orifices respiratoires (stigmates) symétriques et latéraux sur la
face dorsale de chaque anneau abdominal.
T.D visible par transparence quand il est rempli de sang : l’intestin antérieur est
suceur, l’intestin moyen et l’intestin postérieur.
Biologie
Le repas est strictement sanguin. Parasite strict de l’Homme, sa résistance est faible en
dehors de l’hôte ; il est très vorace et doit prendre 2 ou 3 repas par jour ; il est sensible aux
variations de température, quittant les fiévreux, ne résistant ni au froid, ni à la chaleur (il
meurt en quelques minutes à 52°C).
La longévité entre 6 à 8 semaines. La femelle, une fois gravide, pond plusieurs œufs
embryonnés (lentes de 0,8 mm). Ils sont déposés sur un support solide (cheveu, brin de tissu)
auquel elles adhèrent grâce à une sécrétion liquide qui se solidifie à l’air. Ils sont munis d’un
opercule recouvert de cellules ne recouvrant pas toutes la surface de l’opercule.
4 à 8 jours après, les lentes éclosent, donnant de jeunes poux. Ils deviennent adultes au
bout de 18 jours après 3 mues. Une femelle pond 100 à 300 lentes durant sa vie.
2 variétés adaptatives: Pediculus humanus capitis et P. humanus corporis dont les
habitats et les mœurs sont différents.
BIOLOGIE
Phtirius spp est sédentaire, vivant le plus souvent fixé aux poils du pubis mais peut se
rencontrer au niveau des aisselles, cils, sourcils. La femelle, une fois gravide, pond des lentes
à la base des poils ; elles éclosent au bout de 7 jours donnant de petits Phtirius qui deviennent
adultes au bout de 15 jours après 3 mues. La longévité des adultes est d’environ 3 semaines.
La Phtiriase pubienne
Phtirius détermine, par sa piqûre, une éruption de petites papules roses ainsi qu’un
prurit violent (surtout nocturne), entraînant des lésions de grattage.
Dans les Phtiriases anciennes, apparaissent des taches bleu ardoisées.
La Phtiriase palpébrale
Surtout chez les enfants.
Diagnostic de Phtiriase
Soit par la recherche du parasite, soit par la recherche des lentes accrochées aux poils.
BIOLOGIE
Cosmopolites, plus fréquents dans les régions chaudes et sont de mœurs nocturnes. Ils
se cachent le jour dans toutes les anfractuosités des habitations ou se dissimulent partout sous
les tapisseries, dans les rainures des meubles et des bois des lits, dans les fissures ou
canalisations qui traversent les murs ; la propagation se fait par les vêtements, les bagages des
voyageurs, les meubles que l’on transporte.
Hématophages stricts à tous les stades de développement, ils piquent divers hôtes.
• Dès la tombée de la nuit, la punaise sort de son refuge et, guidée par la chaleur et
l’odeur de son hôte, se dirige vers lui et le pique. La piqûre (2 à 3 minutes), est indolore au
début puis au bout de quelques minutes, se produit une réaction urticarienne prurigineuse
provoquant une zone érythémateuse.
• La femelle, une fois gravide, pond pendant la saison chaude (200 œufs) plusieurs fois
dans les lieux de leur refuge. Les œufs (1 mm), sont blancs et operculés. Ils éclosent au bout
de 8 jours, donnent des larves qui deviennentt adultes après 5 mues.
Le cycle de développement est de 15 jours si les conditions thermiques sont favorables
mais peut durer plus en cas de jeûn ou d’abaissement de la température.
ROLE PATHOGENE
• Les piqûres provoquent une sensibilisation de l’épiderme chez certains sujets et les
lésions urticariennes vont en augmentant d’intensité ; à partir d’un certain moment, se produit
une désensibilisation progressive du sujet infesté jusqu’à l’établissement d’une parfaite
tolérance des piqûres. Des accidents allergiques graves sont observés chez des sujets
hypersensibilisés.
• Le rôle vecteur vrai, invoqué pour de nombreuses maladies, semble peu important.
Punaises de grande taille, tête bien dégagée du thorax, antennes fines à 4 articles et
rostre adapté pour piquer et sucer les liquides. Le thorax porte une paire d’hémélytres et une
paire d’ailes membraneuses, un abdomen allongé. On distingue les Triatomes, hématophages
et vecteurs de la maladie de CHAGAS (Amérique tropicale).
LES TRIATOMES
Morphologie
Adultes (2 à 3 cm) ; la tête est allongée et conique, munie de deux antennes à 4 articles
et d’un rostre piqueur, articulé et rabattu au repos sur la face ventrale.
Le thorax porte trois paires de pattes et deux paires d’ailes bien développées dont les
antérieures ont une base cornée et une partie postérieure restée membraneuses. L’abdomen a
un bord plat avec des ornementations alternées.
Biologie
Les Triatomes sont répandus dans les régions tempérées et tropicales d’Amérique du
sud. Ce sont des insectes de mœurs nocturnes ou crépusculaires qui se cachent le jour dans les
nids, les terriers des animaux et aussi dans les crevasses des murs et les toits de chaumes des
habitations. Les œufs pondus dans les refuges des adultes, donnent naissance à des larves
aptères qui, après 4 mues précédées de repas, se transforment en nymphes présentant des
rudiments d’ailes ; les nymphes, après une cinquième mue, donnent naissance aux adultes.
Le cycle (environ une année) et les adultes peuvent vivre plusieurs mois. Ils sont
hématophages à tous les stades de leur développement. Les adultes volent mais les larves et
les nymphes, dépourvues d’ailes, se déplacent peu et piquent l’Homme ou les mammifères à
leur portée.
ROLE PATHOGENE
• Les triatomes piquent aux endroits découverts et au visage (kissing bugs) ; la piqûre
est indolore et est suivie de rejet de déjections liquides infectants, d’où possibilités de
contamination de la plaie par les agents pathogènes contenus dans les déjections (formes
métacycliques infectantes de Trypanosoma cruzi).
• Les triatomes sont des agents vecteurs de la maladie de Chaggas due à Trypanosoma
cruzi. Les triatomes infestés, restent toute leur vie. Beaucoup d’espèces sont infestées dans la
nature et les espèces les plus dangereuses sont celles adaptées à l’habitation humaine.
PRINCIPALES ESPECES
Triatoma megista est une espèce de grande taille (3 cm) dont l’abdomen présente des
ornementations alternativement rouges et noires ; elle transmet la maladie de Chaggas au
Paraguay.
Triatoma infestant est plus petit, brun et chamois et est répandue en Amérique du sud.
Le genre Rhodnius diffère de Triatoma par l’allongement de leurs têtes et par
l’insertion des antennes à l’extrémité de la tête. Ce sont aussi des vecteurs importants de la
maladie de Chaggas, en particulier Rhodnius prolixus au Venezuela, espèce domestique.
LES REDUVES : Reduvirus personatus
Morphologie
C’est une grande punaise lancéolée (2 cm), de couleur noir brillant. La tête ronde et
courte, porte deux antennes à 4 articles, un rostre piqueur articulé, replié sur la face ventrale
au repos.
Le thorax est muni de trois paires de pattes et deux paires d’ailes de teinte fumée, les
hémélytres sont chitineuses dans la partie proximale.
Biologie
Les Réduves vivent dans les régions tempérées (dans les bois, les maisons, surtout les
caves et les greniers où elles se recouvrent de poussière).
Ce sont des prédateurs vivant aux dépens d’autres insectes qu’elles piquent pour en
sucer le liquide interstitiel. La Reduve peut piquer l’Homme quand elle est saisie ; la piqûre
est douloureuse et s’accompagne d’un œdème avec engourdissement local du membre.
LES PUCES OU SIPHONAPTERES (APHANIPTERES)
Ce sont des insectes à métamorphoses complètes, sans ailes.
MORPHOLOGIE
Le corps est comprimé latéralement et comporte trois parties :
• Tête munie de deux antennes courtes qui se replie dans une fossette en arrière de
l’œil et d’une trompe formée au centre, de 3 stylets dentelés (épipharynx creusé d’une
gouttière et deux mandibules), d’une paire de mâchoires triangulaires accompagnées de
palpes maxillaires à 4 articles et d’un labium court.
• Thorax, dépourvu d’ailes, porte trois paires de pattes inégalement développées (la
paire antérieure étant plus courte et la paire postérieure plus longue ; cette disposition est
adaptée au saut et la puce peut effectuer des bonds prodigieux.
• Abdomen présente 9 segments ; la ligne dorsale est rectiligne chez le mâle et
arrondie chez la femelle. Les deux derniers articles sont modifiés chez le mâle en une
armature génitale en tenailles avec deux longs spicules enroulés à l’intérieur du corps. La
femelle présente une spermathèque visible par transparence à la partie postérieure du corps.
NB : T.D comprend un proventricule en poche aspiratrice séparé de l’estomac par une valvule
et hérissé à l’intérieur d’ornement chitineux en saillie.
BIOLOGIE
Les puces sont adaptées à une espèce animale bien déterminée mais cette adaptation
parasitaire n’est pas très étroite ; seuls les mammifères et les oiseaux sont parasités.
La répartition géographique des puces est influencée par les conditions de
température, d’humidité, d’activité et de répartition géographique de l’hôte. La puce du
chien (Ctenocephalus canis) ainsi que celle de l’Homme, (Pulex irritans), sont cosmopolites ;
parmi les puces du rat, on a Xenopsylla cheopis. La longévité des puces est très grande (2 à 6
ans) selon les espèces. Mâles et femelles sont hématophages et la fréquence des repas varie
avec la température.
La puce pique son hôte dont elle suce le sang en même temps qu’elle lui inocule sa
salive et qu’elle rejette par l’anus une goutte de sang ou de déjections riches en hémoglobine
et qui servira à nourrir les larves de certaines espèces.
LA CROISSANCE
Les œufs, ovoïdes, et blancs, sont pondus dans la nature, dans les terriers, les litières
des animaux. Ils éclosent au bout de 4 à 6 jours en moyenne, donnant naissance à des larves
vermiformes, apodes.
Les larves se nourrissent de détritus organiques, de déjections des adultes riches en
hémoglobine nécessaire à certaines espèces. Elles se développent par mue ; lorsque la
croissance est terminée (après une dizaine de jours), elles se transforment en nymphe
immobile d’où s’échappera un adulte.
Ils possèdent de longues antennes formées de nombreux articles. Ces insectes ont un
corps élancé. 4 familles étudiées (Simulidae, Culicidae, Psychodidae et Ceratopogonidae).
BIOLOGIE
• les Simulies sont répandues dans le monde entier ; seules les femelles sont
hématophages et piquent à toute heure du jour.
• le développement ne peut s’effectuer que dans des eaux courantes bien aérées
(grands fleuves comme la Volta) et dans des torrents de montagne.
• les femelles pondent leurs œufs sur des feuilles des plantes immergées ; ces œufs
sont triangulaires et pondus en amas de 200 à 500, enrobés de substance mucilagineuse qui les
fixe au support.
• les larves écloses sont vermiformes et à maturité mesurent près de 1 cm de longueur ;
l’abdomen, à 8 segments, se termine par une couronne de crochets permettant la fixation aux
objets immergés (pierres ou plantes). La larve se déplace à la manière des chenilles
arpenteuses grâce à un pseudopode thoracique et à des fils de soie qu’elle sécrète. L’extrémité
céphalique porte des pièces buccales et latéralement des prémandibules formées de deux
houppes de soie pouvant se déployer en éventail servant à filtrer l’eau et à retenir les
particules alimentaires.
• Ces larves respirent l’oxygène dissout grâce à trois branchies rectales. Arrivée à
maturité au bout de 5 mues, la larve fixe un cocon adhérant fortement au support et dont
l’ouverture est à l’opposé du sens du courant. Une sixième mue transforme la larve en une
nymphe immobile, fixé au cocon par des crochets cuticulaires et portant de longs filaments
branchiaux sortant par l’ouverture de l’abri. L’insecte parfait sort de la dépouille nymphale
par une fente dorsale longitudinale et remonte à la surface de l’eau dans une bulle d’air. Dans
les régions chaudes, des simulies se reproduisent toue l’année.
• les femelles fécondées seules sont hématophages et un repas sanguin est nécessaire
pour la maturation des œufs.
• l’activité des simulies est variable selon les saisons, les conditions atmosphériques ;
elle est maximum par temps chaud et humide, en particulier par temps orageux.
• les simulies piquent les animaux avec prédilection au pavillon de l’oreille et
l’homme aux parties découvertes (derrière l’oreille, aux chevilles, au creux poplité c’est à dire
la partie postérieure du genou). Elles peuvent s’éloigner des gîtes larvaires pour rechercher
leur nourriture et accomplir des vols importants : cas de Simulium columbaczense qui peut
être rencontrée à plus de 80 Km du Danube où vivent ses larves.
Simulium neavei se rencontre en RDC et dans la région des Lacs. Elle vit à l’état
larvaire sur des crabes des rivières. Elle transmet aussi O. volvulus.
S. callidium, S. metallicum et surtout S. ochraceum transmettent l’onchocercose en
Amérique centrale.
MORPHOLOGIE
Adultes : la tête porte des yeux à facette très développés. Les antennes sont longues et
grêles, garnies de soies ; les femelles ont des antennes presque glabres, ne présentant que
quelques poils courts à la base de chaque article ; chez les mâles, ces soies sont longues et
touffues, conférant aux antennes, un aspect plumeux.
La trompe, toujours dans le prolongement du corps, est longue et constituée chez la
femelle (seule hématophage), d’une lèvre inférieure (labium) en gouttière (terminée par 2
courts labelles) dans laquelle se trouvent 6 stylets (2 mandibulaires, 2 maxillaires, 1
épipharynx-labre et 1 hypopharynx (canal salivaire)). Le canal aspirateur du sang est formé
par la réunion de l’épipharynx et de l’hypopharynx.
De part et d’autre de la trompe, se trouvent les palpes maxillaires dont la longueur
varie avec les espèces.
Le thorax porte des ailes oblongues, aux nervures ornées d’écailles et 3 paires de
longues pattes grêles.
L’abdomen, allongé (9 segments) et terminé chez le mâle par un appareil copulateur à
2 branches, caractéristique des espèces. Chez la femelle, l’extrémité postérieure du corps
porte l’oviscapte (pour la ponte) ainsi que des appendices terminaux (les cerques).
ORGANISATION INTERNE
Le TD comprend 1 pharynx musculeux (appareil aspirateur du sang), 1 œsophage, 1
volumineux jabot, 1 Proventricule, 1 intestin moyen (estomac) et 1 intestin postérieur (séparé
de l’estomac par 5 tubes de Malpighi), se termine par 1 ampoule rectale.
Les 2 glandes salivaires sont logées dans le thorax et formées chacune de 3 lobes.
REPRODUCTION
Les espèces eurygames ne peuvent s’accoupler que dans un vaste espace. Peu après
leur émergence, les mâles se regroupent en essaims volant au-dessus des eaux ; les femelles se
mêlent à l’essaim et sont fécondées au cours du vol nuptial.
Les espèces sténogames s’accouplent dans un espace réduit (bon pour être élevées au
laboratoire).
Après la fécondation, les femelles recherchent un hôte qu’elles piquent pour mener à
bien la maturation des œufs.
Pour les espèces autogènes, les réserves accumulées aux stades larvaires, suffisent
pour assurer la maturation des premiers œufs sans repas sanguin (cas de Culex pipiens
authogenicus).
La ponte s’effectue à la surface de l’eau (Anopheles et Culex) ou à proximité de l’eau
(Aedes) ; les œufs (150 à 400 par ponte), sont déposés soit isolément (Anopheles, Aedes) soit
en s’agglutinant, forment un amas (nacelles) plus ou moins régulier (Culex) ; leurs forme et
ornementation varient avec les espèces.
C’est dans le gîte de ponte que se développent les larves et les nymphes. Le choix du
lieu de ponte et de l’eau varient selon les espèces car la plupart exige une eau calme ; sauf
quelques Anophèles peuvent se développer en eau légèrement courante ; Culex spp se
développent dans les eaux polluées (fosses d’aisance) ; Anopheles spp recherchent des eaux
pures, même légèrement saumâtres ; Mansonia spp exigent une végétation abondante ; enfin
Aedes (Stegomya) se développe dans de petites collections d’eaux (creux d’arbre...).
Les œufs (Anopheles spp) flottent à la surface de l’eau car munis de 2 flotteurs
latéraux et leur éclosion se fait en 24 à 48 heures si, T°C favorable. Les œufs de Aedes
(Stegomya) peuvent résister à la sécheresse plusieurs mois et n’éclore que lorsque les gîtes
sont remplis d’eau.
A l’éclosion, les larves (à peine 1 mm), sont vermiformes et apodes. Les pièces
buccales de type broyeur, les antennes latérales garnies de soies, les yeux latéraux et les soies
frontales. Le thorax est large et garni de 3 groupes de soies. L’abdomen (9 segments) porte
sur la face dorsale du 8ème, 2 stigmates, soit directement (Anopheles), soit à l’extrémité d’un
siphon respiratoire (Culex, Aedes). Le dernier segment porte 4 papilles anales ; tous les
segments sont pourvus de soies et d’épines dont la disposition est caractéristique des genres
ou d’espèces.
Les larves sont aquatiques mais respirent l’air à la surface au moyen de leurs
stigmates. Elles se nourrissent de particules végétales et animales et sont prédatrices ou même
cannibales. Elles subissent 3 mues et au 4èm stade larvaire (1 cm de long), elles se
transforment en nymphes.
La nymphe aquatique, en forme de virgule, contient les ébauches des appendices
définitifs (ailes, pattes). 2 tubes respiratoires thoraciques (trompettes respiratoires),
conduisent l’air aux stigmates antérieurs. Chez Anopheles spp ces trompettes sont longues
alors qu’elles sont courtes (Aedes et Culex). La nymphe ne se nourrit pas mais respire à la
surface de l’eau au moyen de ses trompettes respiratoires thoraciques et nage avec vivacité.
La durée de la période nymphale varie avec la T°C et les espèces (2 à 6 jours).
Au moment de l’émergence, la nymphe s’immobilise à la surface de l’eau ; son
abdomen s’étale et une fente longitudinale se produit sur la partie dorsale de la cuticule où
l’insecte adulte se dégage peu à peu de l’enveloppe nymphale.
Les mâles ont des palpes maxillaires plus longs que la trompe, aux extrémités effilées ;
les femelles ont des palpes maxillaires courts, le dernier article de leur abdomen est
rétracté, d’où l’aspect tronqué extrémité postérieure.
• se tiennent parallèlement au support sur lequel ils sont posés.
• Oeufs agglutinés flottent sur l’eau, grâce à de minuscules flotteurs à la base.
• larve (avec siphon respiratoire long se tient obliquement sous l’eau
• nymphe avec des trompettes respiratoires bien développées.
Pincipales Espèces
Culex pipienx autogenicus est répandue dans toute l’Europe, en Afrique, en Amérique
du Nord ; la larve vit dans les collections d’eau très polluées (fosses d’aisance), pullule dans
les villes et responsable de la transmission de la filaire de Bancroft dans les régions tropicales.
Rôle Pathogène
• la piqûre entraîne une papule prurigineuse due à l’inoculation de salive toxique.
• la transmission de maladies humaines
• la Filariose de Bancroft, due à Wuchereria bancrofti
• des Méningo-encéphalites.
CARACTERES
• Adultes : les palpes maxillaires dans les deux sexes sont aussi longs que la trompe et
renflés aux extrémités chez le mâle.
• se tiennent obliquement par rapport au plan horizontal sur lequel ils sont posés.
• Oeufs pondus isolément à la surface de l’eau et munis de flotteurs latéraux.
• Larves dépourvues de siphon respiratoire et se tiennent horizontalement et
parallèlement à la surface de l’eau quand elles viennent respirer.
• Nymphes avec trompettes respiratoires courtes.
Principales Espèces
Anopheles maculipennis (à ailes tachetées) avec 3 variétés :
♣- chez A. m. atropervus, les larves vivent dans les eaux douces et saumâtres ; les
femelles peuvent transmettre le Paludisme pendant toute l’année. C’est une espèce zoophile
mais qui pique volontiers l’homme et présentes en régions côtières d’Europe.
♣- A. maculipennis labranchiae (espèce très voisine biologiquement et
morphologiquement de la précédente) est répandue dans le Bassin méditerranéen.
♣ A. m. messeae (dans toute l’Europe) ; zoophile, se nourrit sur le gros bétail.
Rôle Pathogène
• La piqûre est identique à celle des Culex.
• La transmission des maladies humaines :
1) des méningo-encéphalites à virus
2) la filariose de Bancroft dans certaines régions.
3) Le Paludisme : toutes les espèces d’anophèles sont des vecteurs potentiels mais
leur efficacité est fonction de leur endophilie.
• Adultes avec des antennes et des palpes maxillaires identiques à ceux de Culex. L’extrémité
postérieure des femelles est effilée ; le corps et les pattes, en particulier au niveau des
articulations, sont ornés d’écailles blanches.
• Oeufs pondus isolément et dépourvus de flotteurs latéraux. La distinction entre les larves de
Culex et de Aedes repose sur des caractères spécifiques et non génériques.
Biologie
• Aedes cosmopolites mais c’est le sous-genre Stegomya, d’origine africaine, qui renferme les
espèces les plus dangereuses dans la transmission des maladies humaines, en particulier :
ROLE PATHOGENE
• La piqûre : Aedes spp sont cosmopolites et piquent en plein jour
• la transmission des maladies :
1) Fièvre jaune
2) Dengue
3) Méningo-encéphalites
Principales Espèces
Phlebotomus perniciosus est la plus répandue en France ainsi que dans le Bassin
méditerranéen où elle transmet la leishmaniose viscérale.
P. papatasi craint moins la sécheresse que la précédente et vit dans la région
méditerranéenne et le Proche Orient jusqu’en Asie centrale. Elle transmet la leishmaniose
cutanée.
P. chinensis transmet: leishmaniose viscérale en Chine.
P.s argentipes transmet: leishmaniose viscérale dans les Indes.
P. intermedius transmet: leishmanioses viscérale et cutanée en Amérique tropicale.
P. verrucanum transmet: Fièvre de Oroya dans les Andes.
Rôle Pathogène
La piqûre est douloureuse. Les piqûres multiples entraînent les lésions cutanées très
prurigineuses qui se surinfectent par grattage (le « harara ») au Proche Orient (les nouveaux
arrivants). L’immunité est rapidement acquise mais est de courte durée.
Maladies transmises : les leishmanioses : on distingue 3 types:
1) leishmaniose cutanée ou bouton d’Orient, due à L. tropica
2) leishmaniose viscérale ou kala-azar, due à L. donovani
3) leishmaniose cutanéo-muqueuse ou forestière américaine, due à L. brasiliensis
Les Phlébotomes transmettent des flagellés d’un animal à un autre (rongeurs au chien)
et d’un animal à l’Homme ainsi que d’Homme à Homme.
La Fièvre des 3 jours, due à un virus
La Fièvre de Oroya (maladie de Carrion), due à Bartonella bacilliformis.
Morphologie
Adultes (2 mm). La trompe est identiqe à celle des simulies ; les antennes des mâles
(plumeuses), celles des femelles (glabres) et présentent souvent des organes sensoriels de
disposition caractéristique.
Ailes arrondies à leur extrémité distale, portent des soies, elles sont ornées de taches.
2 principaux genres : Culicoides et Leptoconops.
Biologie
Femelles seules hématophages, à activité diurne le plus souvent, parfois crépusculaires
ou même nocturne. Elles attaquent par essaims en terrain découvert, à l’abri de la végétation,
parfois à l’intérieur des maisons ; leur rayon d’action est limité au voisinage des gîtes
larvaires et leur activité est inhibée par le vent.
Oeufs allongés, garnis de fin spicules, larves vermiformes se développant dans l’eau
ou dans un milieu très humide ; elles vivent plus ou moins profondément dans le sol suivant
les espèces et deviennent, après 4 mues, nymphes analogues à celles des Culicidés.
Dans les pays chauds, les adultes sont actifs toute l’année mais dans les régions
tempérées, ils ne se rencontrent que Avril à Octobre, l’hibernation ayant lieu à l’état larvaire.
Rôle Pathogène
La piqûre est douloureuse et devient pénible quand les insectes sont abondants; la piqûre
peut déterminer, par sa répétition, des lésions eczématiformes.
La transmission de Filarioses à Dipetalonema dans les régions chaudes.
Principale Espèces
Culicoides austeni (africaine), transmet à l’Homme Dipetalonema perstans ; les larves
dans les souches de bananiers en décomposition et les femelles nocturnes.
C. grahami (africaine), transmet la filariose humaine à Dipetalonema streptocerca ;
les larves ont les mêmes gîtes que l’espèce précédente et les adultes actifs au lever du soleil et
au crépuscule.
C. furens (dans les régions chaudes d’Amérique et aux Antilles) ; c’est une espèce très
agressive qui transmet la filariose à Mansonella ozzardi. Les larves vivent dans les vases
recouvertes par les marées.
Leptoconops irritans (Mai à Octobre en France) ; les femelles piquent le jour et sont
très agressives.
Insectes à corps trapu, antennes courtes (3 articles) : ce sont les vraies mouches. Du point de
vue zoologique, on les répartit en 2 groupes :
1- Diptères Brachycères Orthoraphes : ici, l’insecte parfait émerge de la nymphe par une
ligne en forme de T ; la larve possède une tête distincte : La famille des Tabanidés.
2- Diptères Brachycères Cycloraphes : ici, l’insecte parfait émerge de la pupe par une ligne
circulaire ; la larve est acéphale (asticot) qui devient pupe après mues. Plusieurs diptères
intéressant la parasitologie appartiennent à ce groupe : les Mouches piqueuses (Glossines) et
les Mouches non piqueuses dont les larves sont responsables des Myiases (pas étudiées ici).
Biologie
Les adultes vivent dans les bois et les pâturages humides. Les mâles se nourrissent de
matières sucrées des fleurs ; les femelles sont hématophages et à activité diurne. Les œufs
sont pondus en amas sur les plantes, pierres humides, au voisinage de l’eau. Les larves
éclosent et se développent dans l’eau, le sol humide ; elles sont carnassières sauf les larves de
Chrysops qui se nourrissent de matières organiques en décomposition.
ROLE PATHOGENE
La piqûre est douloureuse et peut entraîner des accidents inflammatoires locaux
Les maladies transmises : la Filariose à Loa loa en Afrique est transmise par C.
dimidiata et C. silacea. Les adultes piquent le jour à l’ombre des forêts, absorbent des
microfilaires qui évoluent dans le tissu périintestinal de l’insecte, puis gagnent la gaine de la
trompe. Les formes infectantes formées, sont inoculées au moment de la piqûre. La Tularémie
est fréquente en Amérique du Nord et est due à C. discalis.
LES STOMOXES
L’espèce Stomoxys calcitrans a l’aspect extérieur d’une mouche domestique mais s’en
distingue par ses ailes plus divergentes, par sa trompe horizontale au repos et par sa position
« tête en haut » qu’elle pend sur les surfaces verticales. La trompe se compose de 3 stylets
perforants : le labium, le labre et l’hypopharynx ; le labium engaine le labre constituant ainsi
le canal alimentaire et l’hypopharynx est creusé du canal salivaire. Lors de la piqûre, les 3
stylets pénètrent dans la peau de la victime.
Les adultes sont cosmopolites, recherchent les murs ensoleillés, pénètrent dans les
maisons. Les femelles gravides, déposent les œufs sur le fumier, les larves, au bout de 10
jours, deviennent pupes. Dans les pays chauds, les Stomoxes hivernent à l’état larvaire ou à
l’état de pupe.
Rôle Pathogène
La piqûre est douloureuse ; les Stomoxes sont très agressives lors des journées orageuses
et piquent souvent aux chevilles et peuvent aussi piquer plusieurs fois par temps chaud.
• Le rôle vecteur des Stomoxes se trouve dans la transmission d’un grand nombre de
maladies ; la transmission mécanique de Trypanosoma evansi, agent de la Surra est possible.
LES GLOSSINES
Ou mouches tsés-tsés, exclusivement en Afrique et transmettant à l’Homme et aux
animaux, diverses Trypanosomoses.
MORPHOLOGIE
Adultes rappellent les mouches domestiques ; la taille (1 à 2 cm), varie selon les
espèces et on les reconnaît à leur trompe horizontale et à leurs ailes repliées « en ciseaux » au
repos. La tête porte des yeux de grande taille séparés par une bande frontale, des antennes
courtes de 3 articles placés dans une logette, le dernier article portant sur sa face externe, une
soie plumeuse (« Arista »). La trompe est identique dans les 2 sexes hématophages ; elle est
renflées à sa base et comprend 3 pièces perforantes : labre avec canal alimentaire,
hypopharynx, creusé du canal salivaire et labium. Les palpes maxillaires sont très développés,
aussi longs que la trompe et l’engainent au repos. Au moment de la piqûre, les pièces
vulnérantes pénètrent verticalement dans la plaie de la victime.
Le thorax porte des ailes plus longues que l’abdomen et présentent entre 2 nervures,
une cellule en forme de « hache » caractéristique du genre.
L’abdomen du mâle se termine par un appareil copulateur dont la morphologie est
variable avec les espèces.
ORGANISATION INTERNE
L’appareil digestif comprend un pharynx suceur, un proventricule avec en dérivation,
un volumineux jabot, un intestin moyen avec des cellules à symbiontes puis l’intestin
postérieur.
Les glandes salivaires sont très développées et atteignent presque l’extrémité
postérieure du corps.
Biologie
Les glossines vivent dans les zones limitées en Afrique, là où se trouvent les
conditions favorables à leur existence. Certaines espèces sont Hygrophiles et recherchent les
endroits humides, les forêts-galeries bordant les cours d’eau (Glossina tachinoides) ; les
espèces Xérophiles vivent dans les régions sèches, dans les savanes (Glossina morsitans).
Elles peuvent rester au même endroit ; dans les gîtes permanents où elles se
reproduisent et trouvent leurs nourritures, elles peuvent aussi accomplir des migrations
souvent saisonnières (lorsque les conditions deviennent défavorables).
Les glossines sont hématophages mais peuvent se nourrir aux dépens d’hôtes variés ;
elles piquent le jour, à des heures variables selon les espèces, certaines ont leur maximum
d’activité pendant les heures chaudes (G. palpalis, G. morsitans), d’autres piquent après le
coucher du soleil (G. morsitans, G. fusca) et la piqûre est peu douloureuse. Les glossines sont
attirées par les objets mobiles et les teintes sombres.
La femelle fécondée, pond une volumineuse larve blanche (8 à 10 mm), présentant 2
protubérances chitineuses postérieures entre lesquelles s’ouvrent les stigmates. Les gîtes de
ponte varient avec les espèces ; sous un tronc d’arbre tombé, au pied d’un arbre, dans un
terrier ; ils doivent être abrités du soleil et à sol meuble et sec. Les larves s’enfoncent très
vite dans le sol à 1 ou 2 cm de profondeur et elles deviennent au bout de quelques heures, une
pupe brune, ovoïde d’où émergera l’adulte au bout de quelques semaines. Une femelle peut
pondre une vingtaine de larves seulement au cours de sa vie.
Principales Espèces
G. palpalis : espèce répandue en Afrique Occidentale jusqu’à la région des Lacs ; elle
est hygrophile et vit dans les forêts humides et surtout dans les galeries forestières des fleuves
africains. Vecteur principal de T. (T) gambiense. Elle transmet les Trypanosomoses animales
à T. (T) brucei.
G. tachinoides est petite et se rencontre dans les zones plus restreintes en Afrique
occidentale ; moins hygrophile que la précédente, elle vit dans les galeries forestières des
savanes boisées. Elle transmet surtout des trypanosomoses animales mais peut être vecteur de
T. gambiense.
G. morsitans est la plus répandue en Afrique orientale ; elle est xérophile et vit dans
les savanes ; elle est parasite du gibier et à l’occasion, de l’homme. C’est le vecteur de T.
rhodesiense et de divers trypanosomes des animaux.
Rôle Pathogène
La piqûre est douloureuse et passe souvent inaperçue.
Le rôle pathogène est important dans la transmission des trypanosomoses humaines et
animales dues à T. brucei, T. congolense, T. vivax décimant les troupeaux en Afrique.
LA MALACOLOGIE CHAPITRE XX
INTRODUCTION
C’est en 1757 que la publication des premières descriptions des Mollusques d’eau
douce d’Afrique fut effectuée. Mais l’établissement des relations entre l’étude des Mollusques
et l’état de santé de l’Homme n’est réalisé qu’au début du 20è siècle lorsque leur rôle dans le
cycle biologique des Digènes a été démontré.
C’est après la 2nde G.M que la Malacologie médicale est apparue comme une
discipline biologique autonome.
La Malacologie est donc la science qui étudie les Mollusques et leurs relations avec
certaines maladies parasitaires
.
EMBRANCHEMENT DES MOLLUSQUES
CLASSIFICATION
La découverte de Neopilina galatheae et les formes fossiles qui s’y rattachent, ont
permi la création de la classe des Monoplacophores. En même temps, l’hétérogénéité de
l’ancienne classe des Amphineures a conduit à la séparer en 2 classes distinctes :
Polyplacophores et Aplacophores.
On distingue donc actuellement, 7 classes des Mollusques : 3 sont importantes par le
grand nombre de formes qu’elles renferment (Lamellibranches, Gastéropodes et
Céphalopodes.
LES APLACOPHORES
Ont des caractères primitifs et sont assez aberrants ; leur manteau, très développé, ne
sécrète que des spicules calcaires. Le corps cylindrique à symétrie bilatérale, ne comporte
pas de tête distincte ni de pied bien développé ; la cavité palléale est située à l’arrière du
corps. Le SN, très primitif, montre des cordons nerveux non concentrés en
ganglions (disposition amphineure des Polyplacophores et des Monoplacophores).
1
LES POLYPLACOPHORES
Corps aplati, à symétrie bilatérale, partiellement recouvert d’une coquille formée de
8n plaques distinctes. Le pied, bien développé, est séparé du disque buccal par un sillon. La
cavité palléale entoure complètement le pied en un sillon palléal. Le SN est de type
Amphineure.
LES MONOPLACOPHORES
Forment une classe créée pour des groupes fossiles autrefois rangés parmi les
Gastéropodes en raison de leur coquille d’une seule pièce mais à symétrie bilatérale
parfaite. La découverte récente de Neopilina galatheae, a montré que cette classe n’était pas
complètement éteinte. La cavité palléale forme un sillon tout autour du pied de l’animal et
contient 5 paires de branchies avec une disposition métamérisée qui affecte également les
néphridies, les muscles rétracteurs du pied, le SN, du type amphineure, le système
vasculaire et peut être aussi le coelome, très développé.
LES LAMELLIBRANCHES
Ont un corps symétrique aplati latéralement et une région céphalique rudimentaire
(Acéphale). Le manteau est divisé en deux grands lobes latéraux symétriques sécrétant
chacun une valves de la coquille (Bivalves). Le pharynx et la radula ont disparu.
LES GASTEROOPDES
Ils sont asymétriques par suite d’un phénomène de torsion. Leur pied, ventral, sert à
la locomotion (reptation). La masse viscérale est recouverte d’une coquille d’une seule
pièce (Univalves).
LES SCAPHOPODES
Ont un corps symétrique, allongé dans le sens dorso-ventral ; la tête est réduite ;
l’animal est enfermé dans un tube ouvert aux 2 bouts.
LES CEPHALOPODES
Mollusques les plus évolués en organisation. Le corps est symétrique avec une masse
viscérale très développée ; les bords du pied entourent complètement la tête et sont divisés en
tentacules à rôle préhensible ; une autre partie du pied forme l’entonnoir qui sert à la sortie de
l’eau de la cavité palléale. Il y a soit une coquille externe bien développée soit une coquille
interne réduite recouverte par le manteau, mais elle a disparu chez toute une série de formes.
LES MOLLUSQUES, H. I des DIGENES
Tous les Mollusques qui servent d’H. I aux divers digènes capables de se développer
chez l’Homme, sont des Gastéropodes terrestres ou d’eau douce appartenant à 2 ordres :
1-) Pulmonés, (cavité palléale transformée en poumons), ils sont hermaphrodites.
2-) Prosobranches, munis de branchies en avant du coeur, à sexes séparés.
LES GASTEROPODES
2
La Symétrie bilatérale originelle est marquée par un phénomène de torsion de la
masse viscérale. Le T.D se recourbe en boucle et l’anus vient près de la bouche. Il en résulte
une atrophie des organes situés du côté droit.
La coquille est univalve, enroulée dans l’espace. L’enroulement est primitif (antérieur
au Cambrien). L’enroulement s’est fait d’abord dans un plan puis en spirale.
Caractère de la coquille :
• Dans l’enroulement en spirale, les tours sont généralement jointifs. La ligne de
jonction de 2 tours s’appelle la ligne de suture. Un tour peut recouvrir plus ou moins le
précédent, on dit qu’il est recouvrant. L’ensemble des tours, à l’exclusion du dernier, est la
spire. Le sommet de la spire est l’apex.
• L’enroulement en spirale peut se faire de gauche à droite (sens dans lequel on visse),
(il est Dextre) ; il est Senestre quand il se fait de droite à gauche (sens dans lequel on
dévisse). L’enroulement senestre est rare.
• Le dernier tour se termine par une ouverture (péristome) ronde (formes primitives)
et allongée (formes évoluées). Le bord extérieur du péristome ou labre peut être entier ou
sinueux suivant sa forme et être tranchant ou épais suivant son épaisseur. Le bord interne ou
columellaire du péristome peut être orné de bourrelets ou de plis.
• La juxtaposition de tours côté interne crée une colonne droite (Columelle). Si le
bord interne du tour touche le bord interne d’en face, la columelle est pleine, dans le cas
contraire, elle est creuse. Une columelle creuse provoque l’existence d’un ombilic à côté du
péristome. L’ombilic peut être masqué par un bourrelet calleux ou funicule ou par un
limbe ombilical.
• Les groupes évolués ont un siphon, ils sont dits siphonostomes et possèdent un
sinus à la base de l’ouverture pour laisser passer le siphon. Certaines espèces possèdent un
canal siphonal (court ou très allongé) et peut être ouvert (forme de gouttière) ou fermé
(forme de tuyau). Les coquilles sans sinus ni canal sont des Holostomes.
3
Les Différents H. I sont des Limnaeidae
• Fasciola hepatica : Limnaea truncatula est l’H.I le plus important et le plus répandu
en Europe, Afrique, Asie et Amérique du Nord. Les autres espèces dans ces régions jouent un
rôle accessoire (L. occulta, L. perigra, L. ovata et L. stagnalis (en Europe) : de L.
auricularia (en Asie), et de L. bulinoides, L. humilis, L. cubensis, L. columella, L. viator et L.
diaphana (en Amérique). En Australie et en Nouvelle Zélande où L. truncatula n’existe pas,
les H.I sont L. tmentosa et L. columella
• Fasciola gigantica : Limnaea auricularia est le principal H.I. Cependant, cette
douve peut aussi se développer en Afrique sur L. natalensis, en Asie sur L. rufescens, L.
rubiginosa, L. geodrosiana et L. euphratica.
Biologie
Les caractères biologiques de L. truncatula et de L. auricularia ont été très étudiés en
raison de leur importance dans les cycles des 2 fascioloses.
Nutrition
L. truncatula se nourrit d’algues chlorophycées et cyanophycées qui ne se développent
bien qu’à la lumière et sur un sol dépourvu de végétation.
4
de ponte en été sec ni en hiver). L’incubation et l’éclosion sont d’autant plus rapides que la
T°C est plus élevée. En pays tempéré, il y a 2 générations annuelles dont une hiberne et survit
ainsi jusqu’à l’année suivante.
L. auricularia pond jusqu’à plus d’une centaine. La ponte a lieu après fécondation
croisée ; la masse gélatineuse contenant les œufs est collée sur les plantes aquatiques. Ils
éclosent après une dizaine de jours, les Mollusques sont mûrs sexuellement en 6 à 8 semaines
et vivent 12 à 18 mois
Déplacements
Les déplacements actifs des limnées sont limités et faibles. L. truncatula est dispersée
par l’Homme et ses véhicules, par les pattes d’animaux, mélangée à la boue, par les pluies qui
lavent le sol. L. auricularia est transportée passivement par le courant.
Biologie
Ces Mollusques sont terrestres et la plupart xérophiles. Ils affectionnent les endroits
secs et ensoleillés et les substrats crayeux de pH alcalin. Recherchant les abris naturels ou
artificiels (vieux cartons, vieilles planches), ils peuvent s’enfoncer de 2 à 3 cm dans le sol
pour se protéger de la dessiccation.
Description Morphologique
Mollusques Bythinidae, Bythinia
1ers H.I
Mollusques prosobranches operculés, d’eau douce. Coquille spiralée, mince,
conique, globuleuse, non ombiliquée, ouverture dextre, ligne de suture séparant les tours de
spires profonde. L’opercule obture l’ouverture de la coquille, la striation spiralée présente un
petit nombre de spires. La tête porte une paire de tentacules rétractiles. Le pharynx porte
la radula. L’estomac et l’intestin lui font suite. L’Hépatopancréas, tubuleux, est situé près
du T.D. L’appareil respiratoire est constitué d’une branchie (cténidie) et de branchies
secondaires. Le dimorphisme sexuel est peu marqué mais les coquilles des mâles sont moins
volumineuses que celles des femelles. Il y a une seule gonade l’appareil copulateur mâle est
un pénis simple, bifide, ou trifide. Les 2nds H.I sont des poissons d’eau douce qui
consomment les 1ers H.I infectés.
5
Les différents H. I
Les MOLLUSQUES
Ce sont tous des Bulins d’eau douce.
Pour C. sinensis : Bythinia striatulus ; B. fuschianus ; Parafossarulus manchouricus ;
Melanoides tuberculatus ; Alocenma sp ; Semisulcospira sp).
Pour O. felineus : Bythinia tentaculatus ; Bythinia sp) ;
Pour O.viverrini : Bulinus goniomphalus ; B. funiculata et B. laevis.
Biologie
Localisation dans la nature (gîtes)
Les Mollusques H.I vivent dans l’eau douce, de préférence polluée par des matières
organiques en décomposition et par des matières fécales humaines ou animales (eaux
usées, eau d’égout). Il s’agit de gîtes peu profonds, à eau calme ou avec un faible courant,
riche en végétation aquatique.
Nutrition
Les Mollusques se nourrissent de matières végétales et organiques en décomposition,
des matières fécales humaines et animales ce qui leur permet d’ingérer accidentellement des
œufs de Clonorchis ou de Opisthorchis et de se contaminer.
Description Morphologique
Les 1ers H. I sont des Mollusques dont l’opercule servant à obturer l’ouverture de la
coquille présente une striation spiralée avec soit de multiples spires soit seulement quelques
spires (Thiaridae et Potamidae, Amnicolidae et Pleuroceridae). La coquille des Thiaridae
(2 cm) est turriforme et parsemée de tubercules ; celle des Potamidae est allongée, fortement
striée. La coquille des Pleuroceridae est conique à sommet pointu tandis que les côtés sont
plats, la coquille est épaisse et mesure chez l’adulte au moins 15 mm, enfin la coquille des
Amnicolidae est conique, mince et ne dépasse pas 8 mm de haut. Ces Mollusques sont
prosobranches avec un dimorphisme sexuel mais chez les Thiaridae, il n’existe que des
femelles parthénogénétiques ; ce sont des espèces ovovivipares.
6
Les Différents H. I
Pour Paragonimus westermani (Semisulcospira, Thiaria, Brotia); P.
africanus (Potadoma freethi); P. uterobilateralis (Afropomus balanoides et Potadoma
sanctipauli); P. heterotremus (Tricula) ; P. mexicanus (Broapyrgus costaricensis, Aropyrus
colombiensis et Aropyrus alleei) ; P. kellicotti (Pomatiopsis lapidaria) ; P. calliensis
(Aropyrus colombiensis).
Biologie
Localisation dans la nature (gîtes) : A part les Potamidés d’eau saumâtre, tous les
autres Mollusques sont d’eau douce, de petites étendues d’eau, des ruisseaux, des marigots,
les recessus des rivières non soumis aux courants (donc ces mollusques ne se rencontrent pas
dans les rivières et les fleuves à fort courant et à eau trouble), les canaux d’irrigation mais la
rizière elle-même n’est pas toujours un milieu favorable car, outre la faible hauteur de l’eau,
l’importance de la végétation, il y règne une T°C trop élevée et défavorable à leur survie.
Nutrition
Ces H.I se nourrissent de débris organiques provenant de plantes et d’animaux en
décomposition dans le gîte aquatique (plantes aquatiques, feuilles ou d’autres débris
provenant de plantes aériennes). En Afrique noire, Liberonautes latidactylus se nourrit
exclusivement de graines de palme (Elaeis guineensis).
Multiplication, Ponte
Les Mollusques déposent les oeufs en agglomérat, collés les uns aux autres sur des
supports végétaux et surtout sans s’éloigner de leur gîte. L’importance de la ponte et la
croissance des jeunes varient en fonction de la densité des Mollusques présents dans le gîte,
multiplication et croissance étant d’autant plus faibles que la densité de population est plus
élevée (Effet de Masse). L’importance de la ponte et le bon développement des jeunes,
dépendent aussi de l’abondance de la nourriture, du pH du milieu, de la T°C de l’eau qui ne
doit pas dépasser 35 à 40°C en général.
H. I de Douves Intestinales
Description morphologique
1ersH.I des principales douves intestinales de l’Homme = Mollusques aquatiques
operculés ou non d’eau douce ou d’eau saumâtre.
2nds H.I =, soit des végétaux d’eau douce (F. buski), soit des Poissons d’eau douce
(H. heterophyes et M. yokogawai), soit enfin des Mollusques d’eau douce ou des Poissons
(Echinostomes).
7
Gastéropodes prosobranches non operculés: Planorbidés, Limnéidés, H.I de F. buski,
Gastéropodes prosobranches pulmonés basommatophores, H.I de Echinostomes.
Potamidés : coquille allongée et striée, opercule avec multiples spires. Il existe une
paire de tentacules, les branchies sont en avant du cœur.
La masse viscérale de tous ces mollusques est enroulée dans la coquille ; le pharynx
porte une radula sur laquelle sont fixés des denticules dont la disposition varie suivant les
espèces. Au pharynx, fait suite l’estomac, puis l’intestin. L’hépatopancréas est annexé au TD.
Les prosobranches portent des branchies qui sont remplacées chez les pulmonés par un
poumon dont l’ouverture respiratoire (Pneumostome) s’ouvre sur le bord du manteau.
NB : Chez les Pulmonés aquatiques, le Poumon est rempli d’eau.
Les Différents H. I
8
H.heterophyes :1ersH.I = soit Potamidés (eau saumâtre) : Pirenella conica,
Cerithidea cingulata, soit Pleuroceridés d’eau douce : Semisulcospira liertina.
M. yokogawai : 1ers H.I = Pleurocéridés : S. alibertina et autres Melania.
Tous ces Mollusques peuvent être transportés passivement d’un point d’eau à un autre
par la boue collée aux sabots des animaux, aux roues des véhicules ; le transport peut aussi
s’effectuer par le courant de la rivière servant de gîte. Les Pulmonés respirent à la surface de
l’eau ou utilisent l’O2 de l’eau lorsqu’ils sont sur le fond ; les Prosobranches, en filtrant l’eau
avec leurs branchies, en extraient l’O2. Chez eux, il existe mâles et femelles ; chez les
Pulmonés hermaphrodites, il existe une fécondation croisée, chaque Mollusque étant tour à
tour mâle et femelle. Lorsque dans un gîte, la densité de population des Mollusques est
élevée, la ponte diminue et vice versa.
Les Différents H. I
Les Bulins: H.I de S. haematobium (Afrique et Proche Orient) et comptent 3 Groupes:
Groupe Bulinus africanus (Afrique intertropicale) ; Complexe Bulinus truncatus – Bulinus
tropicus et Groupe Bulinus forskalii.
Groupe Bulinus africanus (le plus important), contient B. africanus, B. globosus, B.
jousseaumei, B. obtusispira, B. nasutus, B. abysinicus et B. umbilicatus. La coquille de
l’adulte (15-20 mm) de haut, porte une sculpture caractéristique en spirale à la partie
supérieure. C’est aussi l’H.I de S. intercalatum.
Complexe B. truncatus- Bulinus tropicus contient B. truncatus (Afrique tropicale,
Afrique du Nord et Proche Orient) et Bulinus rohlfsi (Afrique). La coquille de B. truncatus
(15-20 mm) de haut à l’état adulte, est jaunâtre
Groupe B. forskalii est représenté par B. camerunensis (Cameroun), B. senegalensis
(Gambie, Mauritanie, Sénégal et Nigéria), B. cernicus (Ile Maurice) et B. becarii (Péninsule
arabique). Certaines espèces sont des H.I de S. intercalatum.
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Biomphalaria (Amérique), 3 espèces sont H.I de S. mansoni : (B. glabrata ; B.
straminea et B. tengophila).
(Afrique), une douzaine d’espèces sont H.I de S. mansoni mais elles sont regroupées
en 3 groupes principaux : Groupe B. pfeifferi, (B. pfeifferi pfeifferi à Madagascar et Afrique
tropicale) ; Groupe B. sudanica, avec 2 espèces ayant chacune 2 sous espèces (1espèce en
Afrique occidentale et 1 en Afrique orientale) et Groupe B. alexandrina (Delta du Nil et
Sud-est africain).
Oncomelania est H.I de S. japonicum. O. hupensis présente 03 sous espèces ayant des
répartitions géographiques différentes en rapport avec des souches géographiques
particulières de S. japonicum dont certaines ne peuvent se développer chez l’Homme.
O. h. chini et O. h. formosana (à Taïwan) ; O. h. hupensis (en Chine) ; O. h. lindonensis (à
Sulawesi) ; O. h. quadrasi (aux Philippines) et O. h. nosophora (au Japon)
Neotricula aperta est H.I de S. mekongi (Etrême – Orient). Il a été décrit 3 sous espèces
de taille et de répartitions géographiques différentes.
B. globosus dans les savanes et forêts humides, les lacs, étangs, rivières et fossés
d’irrigation.
Les Bulins sont autofécondables. Les œufs pondus en amas, sont collés sur les supports
immergés (plantes, tiges ou feuilles, rochers, plantes flottantes). La ponte est plus abondante à
la fin de la période de diapause, lorsque le gîte est à nouveau inondé. Le temps nécessaire à
l’éclosion dépend de la T°C de l’eau.
En fait, la grande variété des gîtes et l’absence de corrélation entre l’aspect d’un gîte
donné et les espèces de Bulins, rendent toujours indispensables des enquêtes malacologiques
approfondies afin de préciser les espèces locales, la densité des Mollusques infectés aux
différentes saisons.
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Les Bulins sont facilement transportés avec la boue collée sur les chaussures, pieds nus,
roues des vélos ou d’automobile, pattes des oiseaux aquatiques ; ils peuvent ainsi peupler des
gîtes favorables, éloignés du point d’eau qui les a vus naître.
En fin de saison des pluies, les gîtes sont nombreux avec dilution des Mollusques dans
de grandes étendues d’eaux temporaires ; en saison sèche, la densité des Bulins est maximale
dans les gîtes permanents qui, pour ceux situés aux abords des villages, sont largement
fréquentés par les habitants ; le Bulin supporte bien le parasitisme par S. haematobium et
d’autant mieux qu’il est plus âgé.
Dans la nature, un grand nombre de Mollusques ne sont pas infectés, soit parce qu’ils ne
sont pas réceptifs (causes génétiques), soit parce qu’une infection trop massive nuit au
développement des cercaires, soit parce que la population de Mollusques est trop faible ou
diluée dans un biotope réduit, soit parce que la majorité de la population de Mollusques
infectés meurt avant la formation des cercaires dans leur organisme.
De plus, une baisse de la T°C extérieure ou une sécheresse brutale déterminent l’arrêt de
l’évolution du parasite chez le Bulin suivi parfois de leur élimination laissant le Mollusque
sensible à une nouvelle infection.
Biologie de Biomphalaria :
Gîtes semblables à ceux des Bulins (possibilité de contracter, au cours d’un même bain,
les 2 bilharzioses africaines majeures) ; cependant, ne résistant pas bien à la dessiccation de
leur gîte, leur aire d’expansion en Afrique noire est moins étendue au-delà de la zone
intertropicale humide et ils fréquentent de préférence les étendues d’eau permanentes ou dont
l’assèchement saisonnier est de courte durée. Le 12ème Nord paraît la limite nord de leur
expansion alors que les gîtes sont nombreux et souvent à forte densité de population dans les
zones forestières humides créant ainsi des foyers d’hyperendémie de bilharziose intestinale.
Cependant, au Brésil, B. straminea résiste plusieurs mois à la sécheresse et peut ainsi prendre
la place de B. glabrata. La limitation du parasitisme de Biomphalaria, relève des mêmes
causes et des mêmes mécanismes que pour les Bulins.
Biologie de Oncomelania
Mollusques Amphibies, à sexes séparés, vivant dans les rizières, canaux d’irrigation,
ruisseaux et fossés. Les œufs sont pondus isolement ou en courte chaîne et recouverts de
sable ; ils éclosent après 10 à 25 jours. Les mollusques se déplacent au fond du gîte ou dans la
boue constamment humide des berges et se confondent alors facilement avec la terre. Ils sont
très prolifiques et se nourrissent d’Algues et de Diatomées mais sont aussi la proie des
oiseaux aquatiques ou terrestres.
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