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Laboratoire 9

Les Plathelminthes

Contenu
• Passage à la triploblastie, symétrie bilatérale et adaptations au parasitisme
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Plathelminthes

Les Plathelminthes
Ils sont aussi connus sous le nom de vers plat en raison de la forme de leur corps. Leur taille varie de quelques millimètres à
quelques mètres dans les cas les plus extrêmes. Certains sont parasites, d’autres non. Chez les espèces parasitiques, des
cycles de vie particulièrement complexes, avec plusieurs stades et parfois plusieurs hôtes sont apparus.

Ce sont des animaux à symétrie bilatérale et triploblastiques, c’est-à-dire qu’ils possèdent trois feuillets embryonnaires et
qu’ils ont une extrémité antérieure, dirigée vers l’avant lors des déplacements et une extrémité postérieure ou caudale. Les
Plathelminthes sont parmi les premiers animaux à posséder une tête, une région contenant les organes sensoriels les plus
importants, et un « cerveau » formé par la concentration de cellules nerveuses. C’est le phénomène de la céphalisation qui
a permis une plus grande rapidité et une meilleure coordination des mouvements. Les deux feuillets embryonnaires que nous
retrouvons chez tous les animaux sont l’ectoderme et l’endoderme. Chez les animaux triploblastiques, le mésoderme se
retrouve entre ces deux feuillets et donnera naissance à un tissu conjonctif dense et ferme avec des cellules peu ou pas
différenciées : le parenchyme. Ce mésoderme permettra aussi la formation du tissu musculaire et d’organes spécialisés
(ovaires, testicules, protonéphridies, etc.). Il favorise également une organisation interne plus complexe de par sa capacité
de soutien et la protection qu’il offre aux organes internes.

Ce sont également parmi les premiers animaux à posséder un système excréteur. Toutefois ce dernier joue principalement
un rôle osmorégulateur puisque la majorité de l’excrétion des déchets azotés, tout comme les échanges gazeux, se fait au
niveau de l’épiderme. Ce phénomène est dû au fait que toutes les cellules de l’animal sont près de la surface du corps étant
donné sa forme aplatie.

La grande majorité des Plathelminthes sont monoïques, possédant les deux sexes sur un seul individu et certains se
reproduisent même de façon asexuée.

Les cavités corporelles non-digestives ou cœlomiques


Tout comme la symétrie et le nombre de feuillets embryonnaires, la présence ou l’absence ainsi que l’origine d’une cavité
corporelle spéciale (non-digestive) dans laquelle des organes complexes peuvent être logés ou situés est importante pour
décrire le plan corporel d’un animal complexe. Règle générale, la seule cavité corporelle que l’on retrouve chez les animaux
diploblastiques est la cavité digestive. Chez les triploblastiques il existe une cavité non-digestive remplie de liquide
généralement appelée cœlome. Elle fournit un espace pour les organes et le liquide cœlomique sert de médium de réserve
et de transport des nutriments, gaz respiratoires et déchets métaboliques issus de l’activité cellulaire. Les animaux pourvus
d’une telle cavité se présentent en trois états :

• Acœlomate : on ne retrouve pas de cavité corporelle autre que digestive chez l’animal. Le parenchyme remplit tout
l’espace entre l’épiderme et le gastroderme. Les Plathelminthes sont tous des acœlomates.

• Pseudo coelomate : La cavité se développe entre le mésoderme et le gastroderme, les organes ne sont soutenus ni
reliés à la paroi corporelle en d’autre endroits que leur points d’origine. Par exemple, le tube digestif n’est attaché
au corps qu’au niveau de la bouche et de l’anus.
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Plathelminthes

• Eucoelomate : La cavité corporelle est un cœlome développé dans le feuillet mésodermique. Sa paroi est tapissée
de tissu mésodermique, le péritoine. Ce tissu forme des mésentères, tissus conjonctifs qui enveloppent et
soutiennent les organes. Il est possible de retrouver plus d’un cœlome dans un même organisme. Tous les animaux
que nous avons étudiés jusqu’ici étaient des Eucoelomates.

Figure 1 : 3 types de cavités corporelles


IMAGE ADAPTÉE DE MILLER & HARVEY, ZOOLOGIE

Classification des Plathelminthes


Ils sont divisés en quatre clades. Cependant, nous n’en observerons que 3 : les turbellariés, les trématodes et les cestodes.

Turbellaria :
Ils sont généralement libres et mesurent de 5 mm à 40 cm de longueur. Des yeux sont présents, la bouche est ventrale et le
corps, non segmenté, sans ventouses ni crochets, est aplati dorso-ventralement. L’épiderme est cilié. Ex: la planaire Dugesia.

Monogena
Ils sont tous parasites et principalement dans les branchies des poissons. Le cycle de vie des monogènes est direct, c’est-à-
dire qu’ils n’ont qu’un seul hôte. De l’œuf naît une larve ciliée, l’oncomiracidie, qui porte des crochets qui deviendront par la
suite chez l’adulte un organe de fixation appelé opisthapteurs. Ces parasites peuvent devenir un sérieux problème dans les
piscicultures où les populations de poissons sont denses. Ex : Dactylogyrus elegans, parasite des branchies des poissons. Ils
ne seront pas observés au laboratoire.

Trematoda
Les trématodes sont des endoparasites et des ectoparasites. Leur corps est cylindrique ou semblable à une feuille. Ils
possèdent aussi des ventouses et des crochets. Ils passent dans des hôtes successifs au cours du cycle vital. Le premier hôte
est un mollusque tandis que l’hôte final est le plus souvent un vertébré. Ex: Fasciola hepatica, la douve du foie.
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Plathelminthes

Cestoda
Ils sont exclusivement endoparasites. On observe une dégénérescence de la cavité digestive. Leur corps rubané est le plus
souvent divisé en une série de proglottis. Les cestodes aussi passent dans des hôtes successifs au cours du cycle vital. Ex:
Tænia sp., le ver solitaire.

Figure 2 : Phylogénie des Plathelminthes


IMAGE ADAPTÉE DE HICKMAN, ANIMAL DIVERSITY, 6ÈME ÉDITION

Observations
Turbellaria
Selon les zoologistes, les premiers Plathelminthes auraient eu une apparence semblable à celle des turbellariés, soit de petits
vers plats menant une vie libre se nourrissant d’autres petits animaux ou encore de bactéries. Ils se déplacent au moyen d’un
épiderme cilié qui assiste les mouvements du corps qui sont générés par un ensemble de muscles.

Anatomie externe

Le texte ci-dessous correspond aux capsules vidéo «Maquette de la planaire»


ainsi que «Anatomie externe planaire». Vous pouvez également vous référer à la
figure 3 pour mieux comprendre le texte et les capsules.
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Plathelminthes

Observez la lame montée # 32. Il s’agit d’une planaire, Dugesia sp. dont le système
digestif a été injecté afin de lui donner une coloration rouge.

Le corps de l’animal est et aplati dorso-ventralement. La région antérieure est formée par une tête large portant deux
tentacules, ce sont les lobes latéraux antérieurs. Ils contiennent des cellules tactiles et chémoréceptrices qui permettent à
l’animal de s’orienter et de trouver sa nourriture. La région postérieure est pointue et forme la queue. Du côté dorsal, à
l’avant des tentacules, deux taches pigmentées ou ocelles jouent le rôle d’yeux. Observez la région des ocelles où on
remarque une zone claire et une zone pigmentée. La zone claire laisse pénétrer la lumière qui stimule les cellules sensorielles
situées dans une cupule pigmentée et enfouie dans le mésenchyme.

Sur la partie ventrale de l’animal s’ouvre la bouche, par laquelle peut sortir un tube long et musculeux, le pharynx, qui est
logé dans une cavité pharyngienne. Le pharynx se prolonge à l’intérieur par des branches intestinales, dont une antérieure
et deux postérieures. Chacune est composée de nombreux diverticules qui augmentent la surface d’absorption et assurent
la distribution de la nourriture dans tout le corps étant donné l’absence de système circulatoire. Pour cette raison nous
utilisons encore le terme cavité gastrovasculaire.

Sur certaines lames, il est possible d’observer le système excréteur qui prend l’apparence d’un fin réseau tubulaire situé en
périphérie du corps de l’animal. L’unité de base de ce système est la protonéphridie. Vous pouvez également l’observer sur
le modèle 3 D de la planaire en démonstration où il y est représenté en vert.

Anatomie interne

Le texte ci-dessous correspond à la capsule vidéo «Anatomie interne de la


planaire». À l’aide de la figure illustrant les coupes transversales essayez de
distinguer les différentes coupes de Dugesia.

Observez maintenant au microscope aux objectifs 4X et l0X, la lame montée no 33.


À l’aide de la figure illustrant les coupes transversales essayez de distinguer les
différentes coupes de Dugesia. Trois ou neuf coupes histologiques peuvent être
présentes sur ces lames.

La première coupe faite dans la portion antérieure au pharynx permet d’observer, au centre, la branche intestinale
antérieure et ses ramifications.

Une deuxième coupe, faite au niveau du pharynx, montre le gros pharynx musculaire central avec les 2 branches intestinales
postérieures latérales.

Une troisième coupe effectuée derrière le pharynx, montre latéralement, les 2 branches intestinales postérieures ramifiées.
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Plathelminthes

Figure 3 : Coupe transversale au niveau du pharynx d’une planaire


IMAGE ADAPTÉE DE HICKMAN, ANIMAL DIVERSITY, 6ÈME ÉDITION
Sur la coupe du pharynx vous pourrez identifier en utilisant les objectifs l0X et 40X différentes couches de tissus : un épiderme
cilié (du côté ventral) avec des cellules à rhabdites (sortes de bâtonnets qui, déchargés dans l’eau se gonflent et protègent
l’animal en formant une couche muqueuse). L’épiderme repose sur une membrane basale plus ou moins bien définie. Cette
membrane marque la division entre l’épiderme et le mésoderme. Directement sous elle, se trouve une couche musculaire
mince à fibres circulaires (ligne rosée), elles entourent la planaire et leur contraction entraine une élongation du ver.
Directement sous les muscles circulaires vient une couche musculaire à fibres longitudinales (région de petits points); leur
contraction entraine un rétrécissement du ver. Un parenchyme où se trouvent des cellules non différenciées, remplit la
majeure partie du corps de l’animal entre la face dorsale et ventrale.

Sur certaines lames, vous pourrez voir des muscles dorso-ventraux passant à travers le parenchyme. Leur contraction
entraine un aplatissement du corps. En marge du corps on remarquera aussi la présence des glandes adhésives responsables
de la production de mucus permettant à la planaire de glisser pour se déplacer. Au centre, la plus grosse structure est le
pharynx entouré de la cavité pharyngienne.

2 cordons nerveux ventraux sont observables au niveau ventral, situés latéralement au pharynx. Ils sont reliés entre eux par
des nerfs donnant ainsi au système nerveux l’aspect d’une échelle.

Ensemble, la musculature et le système nerveux plus développés permettent à la planaire de se déplacer activement dans
son milieu à la recherche de nourriture. La concentration des organes sensoriels à l’avant du corps polarise ce déplacement
qui se fait de façon beaucoup plus dirigée que ce que nous avons vu chez les cnidaires qui étaient des animaux à symétrie
radiaire.

Excrétion, respiration et transport interne


Une fois dans la cavité gastrovasculaire, la nourriture se distribue dans les branches intestinales et leurs ramifications, ce qui
permet l’approvisionnement de tout le corps en nutriments. Le parenchyme permet un transport de ces nutriments jusqu’aux
cellules les plus éloignées du gastroderme. Le matériel non digéré est expulsé par la bouche en même temps que les déchets
azotés qui auront été rejetés dans la cavité gastrovasculaire.
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Plathelminthes

Le système excréteur joue davantage un rôle dans le maintien de l’équilibre osmotique. Leur épiderme étant une surface
d’échange importante, il est essentiel d’avoir un système pour contrôler les entrées et les sorties d’eau.

La respiration se fait principalement au niveau de l’épiderme bien que certains échanges gazeux aient également lieu dans le
gastroderme. La forme aplatie du ver permet aux cellules présentes dans le parenchyme d’être assez près de la surface du
corps pour participer à ces échanges elles aussi. Mentionnons au passage que les planaires de plus grande taille que Dugesia
sont plus larges et plus longues mais demeurent tout de même aplaties, adoptant ainsi des formes rubanées ou foliacées.

Neodermata et adaptations au parasitisme


Les Néodermata comprennent les monogènes, les trématodes et les cestodes qui sont tous des parasites que ce soit externe
ou interne. À la différence des turbellariés qui possèdent un épiderme simple, ces parasites ont développé un tégument.
C’est un tissu complexe composé d’un épiderme syncytial dont les cellules sont fusionnées. Les noyaux cellulaires sont
enfouis sous la couche musculaire. Chez certains, le tégument est spécialisé pour absorber des éléments nutritifs par
pinocytose tout en protégeant le parasite des attaques du système immunitaire de l’hôte ou de ses enzymes digestives. Ce
type de tissu est retrouvé chez beaucoup d’endoparasites, comme les nématodes par exemple. Leurs cycles vitaux sont
complexes, impliquant parfois plusieurs hôtes et leur système reproducteur ont évolués pour former des œufs nombreux et
résistants. Certains membres de ce clade en sont même arrivés à survivre en n’ayant aucune trace de système digestif et en
concentrant la majeure partie de leur énergie à la reproduction.

Figure 4 : Tégument des Néodermata


IMAGE ADAPTÉE DE BRUSCA & BRUSCA, INVERTEBRATES, 2ND EDITION

Trematoda
L’étude des trématodes se fera avec Fasciola hepatica, un endoparasite du foie du mouton que l’on peut parfois retrouver
chez l’homme. Elle se loge plus spécifiquement dans les conduits biliaires de son hôte ou elle se nourrit de sang. Les
trématodes sont hermaphrodites comme tous les Plathelminthes. Leur fécondation est généralement croisée et la production
des œufs est continuelle. Le développement et le cycle vital de ces parasites sont parmi les plus complexes, non seulement
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Plathelminthes

chez les Plathelminthes mais aussi chez tout le règne animal. Ils peuvent avoir 2 ou 3 hôtes intermédiaires, parfois plus. Dans
chaque hôte, une ou plusieurs formes se réalisent. Le mode de vie parasitaire expose les trématodes aux attaques du système
immunitaire de son hôte, de ce fait, ils en sont venus à imiter les protéines membranaires de ce dernier afin de se dissimuler.

Le texte ci-dessous est en lien avec les capsules vidéo « Maquette de la douve ». et
« Anatomie externe de F. hepatica ».

L’étude de ces parasites se fera principalement sur les lames montées mais vous
pourrez observer l’adulte préservé qui est à votre place. Faites vos observations à
la loupe stéréoscopique en utilisant le fond blanc. Observez tout d’abord la lame de
Fasciola entier (no 35) sous la loupe stéréoscopique en vous aidant de la figure
intitulée « Anatomie interne de F. hepatica ». Placez votre lame microscopique sur
un vase de Pétri. Ceci atténuera fortement la réflexion et les ombres

Anatomie externe
Chez Fasciola hepatica, la région antérieure est en forme de cône. Cet animal peut atteindre une taille de 30 mm de long.
Deux ventouses sont présentes, une ventouse buccale, située à l’extrémité antérieure et entourant la bouche puis une
ventouse ventrale, située antérieurement sur la ligne médiane, sans orifice et servant à la fixation de l’animal. Entre ces deux
ventouses, sur la ligne médio-ventrale, se trouve le pore génital commun, difficile à observer. À l’extrémité postérieure se
trouve le pore excréteur, peu visible.

La douve possède une bouche qui se poursuit par un pharynx musculeux qui aspire les tissus de l’hôte. Suit une cavité
gastrovasculaire formée par deux branches intestinales ramifiées en caeca qui s’étendent dans tout le corps et se terminent
en cul-de-sac. Elles sont surtout observables dans la portion antérieure de l’animal. Comme nous l’avons vu au cours du
laboratoire précédent, une cavité gastrovasculaire est un système digestif incomplet, il n’y a donc pas d’anus et le matériel
non digéré ressort par la bouche.

Système reproducteur femelle:


Un ovaire multilobé est présent du côté droit, postérieur à la deuxième ventouse. Un court oviducte relie cet ovaire à la
glande coquillière, qui fournit à l’oeuf le matériel nécessaire pour élaborer la coquille. À cette glande est relié un réservoir
de vitellus. Le vitellus est une substance nutritive nécessaire au développement des embryons. Il est produit par les
nombreuses glandes vitellines (masses foncées) situées tout le long de la marge latérale de l’animal. Le vitellus atteint le
réservoir en empruntant d’abord les conduits vitellins longitudinaux, puis les conduits vitellins transversaux. La glande
coquillière débouche dans l’utérus enroulé. Cet utérus rempli de petits oeufs blancs fécondés (zygotes) s’ouvre sur le pore
génital commun (difficile à voir). Le sperme entre donc dans l’utérus par le pore génital et traverse la glande coquillère pour
atteindre un réceptacle séminal situé à la jonction de l’oviducte et de la glande coquillère. De cette façon les ovules sont
fécondés avant d’être encapsulés. Les oeufs fécondés (zygotes) remontent ainsi l’utérus pour être expulsés par le pore génital
commun.
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Plathelminthes

Système reproducteur mâle:


Deux testicules ramifiés (nombreuses petites masses rosées, visibles parmi les ramifications intestinales) sont reliés à la
vésicule séminale (située au niveau de la ventouse ventrale) par deux longs canaux spermatiques. Cette vésicule se continue
par un cirre (pénis) replié dans la poche du cirre; le cirre s’ouvre à l’extérieur par le pore génital commun.

Système excréteur et nerveux


Les organes excréteurs (type protonéphridies) difficiles à distinguer sur la lame, s’apparentent à ceux observés chez la
planaire; les canaux excréteurs antérieurs (4) peu ou pas visibles, se joignent en un canal excréteur principal sur la ligne
médiane de l’animal et débouche à l’extérieur par un seul pore excréteur terminal. Ce canal est la ligne claire qui traverse
l’animal de manière longitudinale.

Le système nerveux de Fasciola, impossible à voir sur la lame montée, se résume à un anneau nerveux autour de la bouche
et à 2 cordons nerveux latéraux, des nerfs traversent l’animal de façon transversale donnant ainsi à ce système l’apparence
d’une échelle.

Avant de visionner la capsule vidéo «Anatomie interne de F. hepatica», référez-


vous à la figure sur la page suivante. Les 4 traits correspondent à l’emplacement
de chacune des 4 coupes sériées qui seront détaillées dans la vidéo.

Observez la lame montée no 36 à un grossissement total de 100X et 400X.


Comme pour la planaire, nous allons nous déplacer dans le corps de l’animal au
moyen de coupes transversales sériées. Afin de vous aider à vous orienter,
référez-vous à la figure sur la page suivante. Les 4 traits correspondent aux 4
coupes sériées. L’emplacement des coupes peut varier légèrement d’une lame à
l’autre.

Détail du tégument
La douve Fasciola n’a pas de cils, le corps est recouvert d’une cuticule. La cuticule et les fines épines composent un tégument
formé d’un épiderme syncytial (cytoplasme avec plusieurs noyaux et sans cloisons cellulaires), dont les noyaux ont migré
dans le mésenchyme sous les couches musculaires. Vous verrez peut-être la membrane basale suivie des couches de muscles.
Comme chez la planaire, la couche des muscles circulaires est plus superficielle que celle des muscles longitudinaux. Et
enfin, le mésenchyme contenant le noyau des cellules épidermiques.
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Plathelminthes

Figure 5 : Anatomie de Faciola hepatica.


IMAGE ADAPTÉE DE LYTLE, GENERAL ZOOLOGY, 13TH EDITION

Coupes sériées
Pour chacun des coupes, identifiez les structures suivantes pour les différentes coupes. Certaines structures sont présentes
sur plus d’une coupe, d’autre non.

1ère coupe au niveau du pharynx


• Ventouse buccale : masse de tissu musculaire très évidente.
• Pharynx : masse de tissu musculaire à peu près identique au tissu observé sur la ventouse.
• Mésenchyme : tissu de couleur rosée occupant tout le volume interne de la douve et soutenant les autres structures.
• Tégument : tissu enveloppant tout l’animal. (Voir texte : détail du tégument).
• Épines : structures sécrétées par la cuticule.

2ième coupe au niveau de la ventouse ventrale


• Ventouse ventrale : tissu musculaire situé ventralement au centre de la coupe.
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Plathelminthes

• Diverticules intestinaux : situés un peu partout dans le mésenchyme, facilement identifiable à cause de l’épithelium
épais qui les tapisse. Ils peuvent contenir de la nourriture sous forme d’une masse brunâtre.
• Vésicule séminale : souvent très évidente, elle a l'apparence d'un tuyau vide accompagné d'un tissu glandulaire et
elle est située tout près de la ventouse ventrale.

• Utérus : grandes structures renfermant de nombreux œufs d’une taille relativement volumineuse. Les œufs présents
dans l’utérus sont entourés d’une coquille.
• Glandes vitellines : situées en marge latérale des coupes, elles ont l’apparence de petites masses brunâtres.
• Mésenchyme, tégument et épines : Identiques à la coupe précédente.

3ième coupe, entre la ventouse ventrale et la glande coquillère


• Utérus : à ce niveau du corps, l’utérus devrait prendre beaucoup plus de place qu’à la coupe précédente.
• Diverticules intestinaux : Identiques à la coupe précédente et probablement plus nombreux.
• Ovaire : l’ovaire est ramifié et présent d’un seul côté de la lame. Donc on doit s’attendre à observer des coupes
nombreuses contenant des petites sphères de couleur rosée avec un noyau évident.
• Mésenchyme, tégument, épines et glandes vitellines : Identiques à la coupe précédente.

4ième coupe au niveau de la glande coquillère


• Utérus : ne devrait plus être très présent sur cette coupe.
• Ovaire : identique à la coupe précédente quoique le contenu puisse être plus dense avec un épithélium plus épais.
• Oviducte : très semblable l’ovaire, par contre sa paroi est beaucoup plus mince, facilement identifiable lorsqu’il
traverse la glande coquillère.
• Glandes coquillère : se présente sous la forme d’une masse rosée en plein centre de la coupe. Si on regarde à plus
fort grossissement, on remarque qu’elle forme un réseau de petites cellules concentriques qui semble diriger un
mince filament vers le centre de la glande.
• Testicules : Leur contenu ressemble à l’ovaire sauf que les cellules (spermatozoïdes) sont beaucoup plus petites que
les ovules, anucléés et le mésenchyme qui entoure la structure est beaucoup moins dense.
• Mésenchyme, tégument, épines, glandes vitellines et diverticules intestinaux : Identiques à la coupe précédente.

Cycle vital de Fasciola hepatica

Observez à l’aide de la figure à la page suivante et des lames montées nos 37, 38,
39 et 40, les formes diverses adoptées au cours du cycle vital. Notez que le parasite
possède des stades vies ou il est temporairement libre dans le milieu.
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Plathelminthes

Figure 6 : Cycle vital de Faciola hepatica


IMAGE ADAPTÉE DE GENERAL BIOLOGICAL SUPPLY HOUSE, TURTOX CLASSROOM CHART

Suite à l’accouplement, les douves présentes dans les conduits biliaires du mouton relâchent des œufs fécondés qui passent
par les canaux biliaires pour aboutir dans l’intestin et être ensuite évacués dans l’environnement dans un kyste entouré d’une
coque avec un opercule formé de plusieurs cellules fécondées et entourée de cellules vitellines. L’œuf doit cependant se
développer dans l’eau pour produire une miracidie. La miracidie est ciliée, piriforme et possède des ocelles.

Si cette miracidie rencontre la bonne espèce d’escargot, elle y pénètre et se métamorphose ensuite en sporocyste, sorte de
sac contenant des cellules germinales qui à leur tour se transformeront en plusieurs rédies (second stade de la larve). Les
rédies se présentent sous une forme allongée avec un collier et possédant une bouche, un pharynx et un tube digestif simple.
Les cellules germinales contenues dans les rédies produisent des cercaires qui possèdent un système digestif, deux ventouses
et une queue. Les cercaires sortent de l’hôte (l’escargot) et nageront librement dans le milieu. Près de 15 000 cercaires
peuvent être produits par jour. Ces trois derniers stades (sporocyste rédie et cercaire) sont tous produits à l’intérieur de
l’escargot.

Les cercaires ayant quitté l’escargot, nagent librement dans les eaux environnantes et s’enkysteront dans l’herbe pour se
transformer en métacercaires. Si le mouton mange de l’herbe infestée de métacercaires, ces dernières se développeront
alors en douves dans son tube digestif et passeront ensuite dans le foie. Si plus d’une douve est parvenue à infecter l’hôte, le
cycle pourra alors recommencer…

Quels stades larvaires sont libres dans le l’environnement ?


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Quels stades retrouve-t-on dans l’escargot ?


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Plathelminthes

Cestoda
Ce sont des Plathelminthes exclusivement endoparasites. L’adaptation à la vie parasitaire est très marquée chez cette classe.
Il n’y a plus de cavité digestive ni de bouche. On les retrouve dans les intestins de Vertébrés et la larve doit se loger dans un
hôte intermédiaire pour compléter son cycle vital. Ils absorbent leurs nutriments via leur tégument spécialisé à partir de la
nourriture partiellement digérée se trouvant dans le tube digestif de leur hôte.

Ils ont l’apparence d’un long ruban aplati dorso-ventralement, ils sont composés de très nombreux proglottis (nom donné à
chacun des segments du ver). Les cestodes sont hermaphrodites. La reproduction se fait à l’aide d’organes reproducteurs
situés dans les derniers proglottis. Bien que présents tous les deux dans le même proglottis, les organes mâles et femelles ne
viennent pas à maturité au même moment. Les organes mâles atteignent d’abord leur maturité et disparaissent avant que
les organes femelles soient eux-mêmes matures. Il peut y avoir autofécondation, c’est-à-dire une fécondation entre deux
proglottis du même individu ou une fécondation croisée entre proglottis d’individus différents.

Parmi les différentes espèces de cestode, on retrouve Tænia solium, parasite du porc et de l’homme pouvant posséder un
grand nombre de segments, de 800 à 1000, et atteindre ainsi une longueur variant de 2 à 6 m. Tandis que Tænia saginata, le
parasite du bœuf, peut atteindre 12 m. Tænia pisiformis est quant à lui, l’un des plus importants cestodes retrouvés chez le
chien.

Anatomie externe

Le texte suivant est relié aux capsules vidéo «Maquette du scolex», «Lame du
Taenia» . La vidéo vous montrera les différentes parties du Tænia pisiformis, en
commençant par le scolex vers les proglottis postérieurs. Observez la figure à la
page suivante pour mieux comprendre le développement et la maturation des
proglottis.

Observez à l’aide des objectifs 4X et l0X, la lame montée no 41 Utilisez la figure et


regardez sur la lame les différentes parties du Tænia pisiformis, en vous dirigeant
du scolex vers les proglottis postérieurs.

La tête, appelée scolex, sert principalement à rester fixé dans l’intestin de l’hôte à l’aide de quatre ventouses musculaires.
Chez certaines espèces, ex. Tænia solium ou Tænia pisiformis, l’extrémité antérieure du scolex appelée rostre, porte une
couronne de crochets servant aussi à la fixation. Le scolex est généralement enfoui dans la muqueuse intestinale. Ensuite, le
cou plutôt court et non segmenté, relie le scolex au corps, appelé strobile. Ce strobile est formé d’une longue suite de
proglottis (800 à 900). De nouveaux proglottis se forment sans cesse par division transverse dans la région du cou.

Maturation des proglottis


Les proglottis formés sont d’abord tout petits. Ils croissent en taille lors de leur migration vers la région postérieure. Au cours
de ce trajet, ils deviendront sexuellement matures en développant d’abord les organes mâles, puis les organes femelles.
Finalement ils se détacheront du corps pour être libérés dans l’intestin. Sur la lame 41, nous pouvons observer 3 stades de
maturation différents des proglottis.
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Plathelminthes

Premier stade, proglottis immature :


Remarquez d’abord la simplicité de l’animal, il n’y a aucune structure apparente hormis les 2 canaux excréteurs latéraux qui
drainent le système de protonéphridies. Les 2 canaux excréteurs latéraux s’ouvrent à l’extrémité postérieure du corps par un
pore excréteur (pas très visible) qui se reconstitue à chaque fois qu’un anneau quitte la chaîne. Chaque proglottis possède un
pore génital situé d’un côté ou de l’autre de façon irrégulière. Ces pores deviendront de plus en plus évidents avec la
maturation des proglottis.

Second stade, proglottis mature :


À ce stade du développement, vous pourrez observer les structures des systèmes reproducteurs mâle et femelle

Mâle :
Les testicules sont petits et nombreux et situés de chaque
côté du proglottis. Ils sont reliés par des tubules ou canaux
efférents (pas souvent visibles) à un canal spermatique
unique en circonvolution, dont l’extrémité musculaire forme
le pénis (cirre) qui s’ouvre dans l’atrium génital commun,
lequel communique à l’extérieur par le pore génital commun.

Femelle :
L’ovaire bilobé est situé dans la région postérieure du
proglottis. L’oviducte est relié à la glande coquillière, il reçoit
un conduit provenant du réceptacle séminal. Ce réceptacle
est la partie renflée du vagin. Arrive aussi à la glande
coquillière, le conduit vitellin issu de la glande vitelline. Un
étroit canal relie la glande coquillière à l’utérus qui devient
de plus en plus ramifié à mesure que les proglottis deviennent
matures. Les spermatozoïdes arrivent donc dans l’atrium
génital commun, passent dans le vagin, résident quelque
temps dans le réceptacle séminal, passe dans l’oviducte, puis
dans la glande coquillière où se fait la fécondation. De là, les
ovules fécondés, qui ont reçu une coque de la glande
coquillière et le vitellus de la glande vitelline, aboutissent
dans l’utérus.

Stade final, proglottis âgé :


Dans les proglottis plus postérieurs, les organes mâles et
femelles dégénèrent pour laisser place à l’utérus rempli
Figure 7 : Anatomie d’un cestode d’œufs fécondés. Cet utérus remplit tout le proglottis qui est
IMAGE ADAPTÉE DE MILLER & HARLEY, ZOOLOGY 2ÈME ÉDITION alors libéré et expulsé avec les excréments avec tous les œufs
qu’il contient.
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Cycle vital
Le cycle vital des cestodes implique un hôte Vertébré définitif et un hôte Vertébré intermédiaire. À aucun moment dans le
cycle vital ne se trouve un stade de vie libre.

Dans l’utérus du Tænia, l’œuf se développe et


renferme bientôt sous sa coque, une larve à six
crochets ou embryon hexacanthe. Cet embryon
entouré est appelé oncosphère. L’oncosphère
libéré par les selles avec les proglottis, est rejeté
sur l’herbe où son développement s’arrête. Dans
le cas de Tænia saginata, si l’oncosphère est ingéré
par le bœuf, l’embryon hexacanthe est libéré de
son enveloppe par les sucs gastrique et
pancréatique et traverse la paroi intestinale. Il
passe ainsi dans les vaisseaux sanguins ou
lymphatiques pour être transporté dans les tissus
musculaires. Là, il perd ses crochets et se remplit
d’un liquide albumineux, formant une vésicule
cystique ou un cysticerque. Il y a alors
développement d’un scolex avec ventouses et
crochets selon l’espèce. Tant que le cysticerque
reste dans les tissus musculaires, le scolex reste
invaginé. Si le cysticerque est ingéré par l’homme
(dans le cas de Tænia solium ou Tænia saginata),
la paroi est digérée et le scolex est libéré. Il
s’inverse, se fixe dans la paroi intestinale et
développe un nouveau ténia

Figure 8 : Cycle vital de Taenia saginata


IMAGE ADAPTÉE DE MILLER & HARLEY, ZOOLOGY 2ÈME ÉDITION
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Plathelminthes

Références
Brusca, R. C. (2003). Invertabrates 2nd Edition. Sunderland: Sinauer Associates, inc. Publishers.

Hickman, C. P. (2012). Animal Diversity, 6th Edition. McGraw Hill : New York.

Lecointre, G., & Le Guyader, H. (2001). La classification phylogénétique du vivant. Paris: Belin.

Lytle, C. F. (1999). General Zoology 13th edition. Boston: McGraw Hill.

Miller, S. A. (2012). Zoologie 9éeme édition. McGraw Hill.

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