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ARTHROPODOLOGIE 8

II.3.3.3 Les Insectes ou Hexapodes

CHAPITRE I GENERALITES

L’étude de cette classe mérite qu’on lui attribue un place spéciale. En effet, les insectes constituent le
groupe le plus riche du monde vivant puisque 80% des espèces animales connues en font partie
( 1.000.000 espèces insectes).

Les Insectes sont des Arthropodes antennates mandibulates trachéates ne possédant que trois paires
de pattes. Cet ensemble est remarquable par son homogénéité structurale.

Les Insectes sont connus depuis le Paléozoïque ( Primaire ) supérieur ( +/- 280.000.000 années) , et
leur apparition est selon toute vraisemblance antérieure à celles des Vertébrés supérieurs ( reptiles +/-
200.000.000 années).

Selon une théorie récente reprise en 1999 dans la revue « Pour la Science » ( n° 258 ) , les
Hexapodes seraient apparus suite à une adaptation de certains Crustacés à la vie terrestre (-
400.000.000 années) et dès lors leurs constitueraient un groupe sœur par l’intermédiaire du groupe
des Malacostracés. Cette manière d’analyser les données de la phylogénie moléculaire à amené à ne
plus regrouper les hexapodes avec les Myriapodes. En tout état de fait, la classe des insectes ne
manifeste aucun signe de décadence et semble être en pleine expansion.

Notons que durant des millénaires, ils ont affronté des cataclysmes, convulsions terrestres… . Se
jouant de tout, ils ont colonisé l’ensemble de la planète : cercles polaires, centre des déserts sont
envahis par leurs hordes quasi indestructibles.

Un certains nombre de caractéristiques particulières jouent en leur faveur :

- La faculté de voler : Facilité de dispersion, d’échapper à des habitats devenus défavorables, de


trouver l’autre sexe, de la nourriture.

- Adaptations alimentaires remarquables.

- Solidité de leur exosquelette : malgré l’économie de moyens au niveau des matériaux constitutifs.

- Taille modeste : Un animal petit exige peu de son milieu , peu de nourriture, peu d’eau, abri facile à
trouver.

- Leurs métamorphoses : Beaucoup d’insectes survivent gräce à ces métamorphoses. En général, les
insectes vivent la polus grande partie de leur vie sous forme larvaire tout en mettant au point des
adaptations précieuses pour le stade adulte.
- La fécondation retardée des œufs : Certains insectes ailés peuvent retarder la fécondation jusqu’à ce
que les possibilités nourricières et les conditions de vie soient devenues favorables ( spermathèques
de certaines femelles).

II. ENTOMOLOGIE GENERALE

1) MORPHO ANATOMIE

1.1) Le tégument

Celui-ci tapisse

- La surface externe de l’insecte

- La cavité buccale

- L’intestin antérieur et postérieur

- Les trachées

- Les organes génitaux.

Chez les insectes, le tégument conserve la structure de base étudiée dans les généralités sur les
Insectes .

Rappelons que le tégument est constitué, en partant de ses assises les plus profondes vers ses
assises les plus externes :

- Membrane basale à Mucopolysaccharides neutres , elle sépare l’épiderme de l’hémolymphe.

- Epiderme avec oenocytes, cellules glandulaires, cellules des sensilles ( voir plus loin), la sensille est
une cellule sensorielle superficielle.

- Cuticule, constituée d’une procuticule et d’une épicuticule .

La procuticule est divisée en endocuticule et exocuticule


 

1.2 ) réalisation de la métamérie

Notons comme préalable que chez les Insectes, les organes génitaux sont situés à l’extrémité
postérieure de l’abdomen ( Opistogonéates) et le corps métamérisé, comprenant primitivement 18 ou
19 métamères , est divisé en trois régions : la tête, le thorax et l’abdomen.
 

1.2.1 la tête

La tête comporte des organes sensoriels, la bouche et les pièces buccales et

résulte comme chez les autres Arthropodes de la coalescence de l’acron et des cinq premiers
métamères :

PROTOCEREBRON ( ACRON) Yeux composés et ocelles

METAMERE 1 Antennes

METAMERE 2 Rien, segment intercalaire

METAMERE 3 Mandibules

METAMERE 4 Maxilles ( Mx 1)

METAMERE 5 Labium
Elle est séparée du thorax par un cou membraneux , la bouche est située au niveau du segment
mandibulaire. Toute trace de la métamérie disparaît au cours de l’ontogénèse.

1.2.2 Le thorax

Il porte les pattes , appendices uniramés ( Uniramiens ) , et les ailes qui sont des extension tergales .
Il se compose de trois métamères.

PROTHORAX Pattes 1

MESOTHORAX Pattes 2 Ailes 1

METATHORAX Pattes 3 Ailes 2

1.2.3 L’abdomen

Comporte primitivement 11 métamères indépendants, articulés entre eux et se termine par un telson
où s’ouvre l’anus.
Cette segmentation abdominale n’est visible que chez les embryons de plusieurs espèces, et à l’état
adulte , elle n’est conservée que chez les Protoures et les phasmes. En général, le nombre des
métamères abdominaux est réduit.

Les Thysanoures et les Ptérygotes inférieurs ( Orthoptères ) en possèdent 11, les Ptérygotes
supérieurs 10 et les collemboles 6 seulement.
 

Au stade embryonnaire, les ébauches des pattes apparaissent à la face ventrale de tous les segments
abdominaux mais leur destinée varie en fonction de leur situation métamérique et des Insectes. Chez
les Ptérygotes, elles disparaissent au niveau de tous les métamères prégénitaux qui sont apodes ( 1à
8 chez le mâle, 1 à 7 ou 8 chez la femelle) alors qu’au niveau des autres métamères, ces appendices
génèrent des appendices modifiés, adaptés à la reproduction

( gonopodes) ou à une fonction sensorielle ( Cerques.). Chez les Aptérygotes, insectes inférieurs, les
ébauches persistent, et l’adulte présente sur tous les métamères des appendices rudimentaires ou
styles.

Les appendices abdominaux les plus remarquables sont les cerques, qui partent du premier segment
abdominal.

Ils peuvent être soit longs et minces, comme chez les Ephémères, soit courts et tronqués comme
chez les Sauterelles, soit même modifiés en pinces, ce qui est le cas chez les Forficules.

La plupart des insectes supérieurs n'ont pas de cerques.

Chez certains insectes, le sclérite dorsal du onzième segment s'étend vers l'arrière pour former
l'épiprocte qui, chez les Thysanoures et certains Ephémères, est allongé, mince et constitue la
troisième " queue " située entre les deux cerques.

L’anus est porté par le telson et entouré de trois plaques squelettiques ou valves , une dorsale
( épiprocte) deux latérales ( paraproctes).

Dans les deux sexes, les conduits génitaux débouchent dans une poche ectodermique qui débouche
à l’extérieur par un pore unique médian. Chez la femelle, cet orifice est situé entre le 7ème et le 8ème
segment abdominal dont les sternites possèdent des apophyses d’origine appendiculaire constituant
la tarière de ponte. L’orifice mâle est situé entre les segments 9 et 10 dont les gonopodes participent à
l’accouplement.

Fig 8 :Structure de l'abdomen d'un Ptérygote (type Orthoptère)

Les appendices abdominaux sont liés aux 3 régions terminales : régions prégénitale,génitale et post-
génitale Les appendices de la région génitale sont les gonopodes appelés parfois styles; chez les
femelles, des appendices des 8e et 9e segments ont leurs sternites transformés en appareil de ponte:
oviscapte des Orthoptères et des Hyménoptères térébrants formé par 6 valves ou gonapophyses
(valves ventrales postérieures et antérieures, valves latérales) Chez les Hyménoptères aculéates
femelles, ces pièces forment un dard vulnérant dont les pièces sont appelées stylets; il existe enfin
une paire d'appendices dépendant de la région post-génitale : les cerques (urogomphes chez les
Coléoptères); l'organe copulateur mâle est formé par des sclérites du 9e segment : pénis très
variables dans les groupes d'Insectes.

1.3 Morphologie générale

L’étude de la morphologie des insectes est essentiellement basée sur celle du Criquet migrateur.

1.3.1 Tête : Capsule céphalique organes sensoriels et pièces buccales

A) LA CAPSULE CEPHALIQUE

Les parties latérales, antérieures et dorsales de la tête sont enveloppée par une formation
squelettique apparemment continue ou capsule céphalique. Celle-ci est fermée ventralement par une
aire membraneuse où s’ouvre la bouche encadrée par les pièces buccales mais reste très largement
ouverte vers l’arrière ( trou occipital).
 
 
 
 

B .ORGANES SENSORIELS SITUES AU NIVEAU DE LA TETE

Nous nous limiterons a une description dans la perspective de la morphologie externe, la structure
intime de ces organes sensoriels sera envisagée dans le cadre de l’étude du système nerveux.

1. Les yeux composés

Les yeux complexes ou composés, composés de facettes, sont situés sur les côtés de chaque côté de
la tête. Ils comportent un nombre plus ou moins grands d'yeux simples ou ommatidies. Leur nombre,
très variable, est lié au mode de vie. C'est ainsi que l'on en compte plusieurs dizaines de mille chez
les bons voiliers comme les Odonates du genre Aeschna et seulement deux ou trois chez des
ouvrières Formicidés du genre Solenopsis. Chaque ommatidie comporte une cornée ou cornéule,
sorte de cuticule transparente ; un cristallin ou cône cristallin constitué de quatre éléments juxtaposés,
c'est un dioptre qui transmet la lumière en la concentrant vers le rhabdome ; une rétinule formée de 6
à 8 cellules allongées. Cet ensemble est isolé par des cellules pigmentaires (iridiennes et rétiniennes)
formant deux manchons superposés donnant deux types de vision selon qu'ils sont continus (œil par
apposition ) ou discontinus (œil par superposition).

Les yeux à facettes peuvent être petits et séparés (dichoptiques) ou très grands occupant tout le côté
de la tête et contigus au sommet (holoptiques). Ils peuvent affecter des formes diverses : bombés,
arrondis, ovalaires, pyriformes, réniformes, divisés avec une partie supérieure composée de grandes
facettes et de plus petites à la face inférieure aboutissant à des yeux frontaux " en turban " (mâles des
Éphéméroptères Baetidés, Blepharocera tetraphtalmus) ou totalement dédoublés (Coléoptères
Gyrinidés, Hémiptères Aleyrodidés).

Les yeux sont parfois velus ou colorés, marqués de bandes ou de taches polychromes comme chez
les Diptères Tabanidés.

On a décrit des yeux composés atypiques qui sont plutôt des agrégats de stemmates comme chez les
mâles de Strepsistères et d'Hémiptères Coccidés.

Associés au comportement , ces dispositifs optiques permettent la vision des formes, de la couleur
jusqu'à l'UV, de la lumière polarisée, du mouvement…

Ces organes sensoriels sont présents chez les larves et les adultes des hétérométaboles et chez les
imagos des holométaboles.

Diverses formes d'yeux à facettes : 1. dédoublés (Gyrinidés) ; 2. ovalaire ; 3. arrondis (Curculionidés) ;


4. piriformes (Hydrophilidés) ; 5. réniforme (Cérambycidés) ; 6. Diptère, Bibio hortulanus - de gauche à
droite : mâle vu de profil montrant l'oeil latéral ; mâle vu de face, yeux contigus au sommet
(holoptiques), femelle à yeux séparés (dichoptiques) ; 7. Yeux fontaux en "turban" et yeux latéraux
(Ephemerida Baetidés). 

2. Les yeux simples : ocelles et stemates

Les yeux simples ont un appareil dioptrique qui comprend généralement une cornée, des cellules
cornéagènes et visuelles formant un rhabdome. On en distingue deux formes : les stemates,
spécifiques des larves d'Holométaboles, sont situés, au nombre de 1 à 7, de chaque côté de la tête et
les ocelles qui, lorsqu'ils sont présents chez l'imago, coexistent souvent avec les yeux composés et
sont disposés couramment en triangle (un sur le front, deux latéraux sur le vertex).

2. Les antennes

Organes sensoriels multiarticulés, de forme et de longueur variable , sont réduites chez certaines
larves , absentes chez tous les Protoures , et présentant un certain dimorphisme sexuel.

Ce sont des organes sensoriels pairs insérés sur la capsule céphalique au voisinage des yeux.
Généralement très mobiles, ils sont essentiellement composés d’un article basal ou scape, d’un
pédicelle souvent court et d’un flagelle (quelquefois nommé funicule) constitué d’un certain nombre
d’articles (ou flagellomères) parfois fusionnés.
Les antennes affectent des formes et des structures très diverses allant jusqu’à l’absence complète
(Protoures). Longues et grêles elles sont dites filiformes (articles cylindriques allongés) ; moniliformes
(articles courts et arrondis) ; plumeuses lorsqu’elles sont verticillées ou ornementées ; coudées - le
scape, alors très allongé, présente un angle avec le reste de l’antenne - ; serrulées ou pectinées si les
articles dissymétriques évoquent un peigne ou flabellées si les expansions sont bilatérales ; en
massue lorsque les derniers articles du flagelle sont renflés ; les massues asymétriques peuvent
affecter la forme de feuillets et sont alors lamellées (comme chez les Coléoptères Lamellicornes) ; très
réduites, elles peuvent être effilées ou imiter une soie, subulées ou sétiformes (comme chez les
Odonates). Des cavités, les scrobes, permettent parfois de loger tout ou partie de l'antenne.

Une curieuse modification apparaît chez les Coléoptères myrmécophiles de la famille des Paussidés
où la coalescence et la dilatation des articles du flagelle forme une massue aplatie portant des
organes sensoriels particuliers ou peut encore se transformer en sphère lumineuse (Paussus
sphaerocerus).
Dans le cas des « antennes respiratoires » très raccourcies, le pédicelle devient une lame en
cuilleron, velue ou ciliée, qui retient les bulles d’air permettant la respiration sous l’eau (Gyrinus,
Platypsyllus, Dryops...).

D’importantes transformations s’observent encore chez les Diptères Brachycères où l’antenne aristée
est caractérisée par un grand développement du premier flagellomère qui porte un chète ou arista qui
peut être pubescent, plumeux ou nu.

C) LES PIECES BUCCALES

Nous allons débuter ce point avec l’étude des pièces buccales qui correspondent au type broyeur ,
considéré comme primitif .

1) première distinction : disposition de la tête

On peut classer les Insectes en 2 grands groupes: Entognathes et Ectognathes :

Entognathes: types primitifs où les pièces buccales sont logées dans la tête et donc non visibles de
l'extérieur (cas des Aptérygotes Collemboles,Protoures et Diploures)

Ectognathes: types plus évolués où les pièces buccales sont externes et donc visibles de l'extérieur
(cas des Aptérygotes Thysanoures et des Ptérygotes); dans ce type le plus répandu, la position de la
tête fait distinguer 3 cas : Prognathe,Hypognathe,Orthognathe
2) Les pièces buccales

Les pièces buccales du Criquet ( type broyeur) sont dirigées ventralement et situées à la face ventrale
de la tête : Disposition hypognathe.

2.1) Le labre

Ce n’est pas vraiment un appendice, mais un sclérite céphalique , en forme de pelle légèrement
disymétrique , dépendant du segment intercalaire tritocérébral.

Seule sa face externe est sclérotinisée.


 

Sa face interne membraneuse constitue la surface épypharyngienne de la cavité préorale. Le labre est
mobile et armé d’une forte musculature, il maintient et pousse les aliments entre les pièces buccales.

Chez les Mégaloptères, on a noté un dimorphisme sexuel intéressant le labre des mâles qui porte un
organe sensoriel (Sialis). Cette pièce présente, chez les Lépidoptères, une petite pointe triangulaire en
son milieu qui ferme la cavité atriale et des dilatations latérales pilifères. Mais c'est surtout chez
certains Diptères qu'il tend à s'étirer et présenter la forme d'une pièce triangulaire très allongée. À
l'extrême, chez les Culicidae, il devient un stylet perforant aussi long que la trompe comportant une
double paroi, l'interne étant l'épipharynx (labre-épipharynx ou glossarium).
2.2 Mandibules

La paire supérieure des pièces buccales. Elles sont, dans de nombreux ordres, dures et cornées avec
des muscles puissants. Placées devant la bouche, elles permettent à l’insecte de saisir et de broyer.

Les mandibules broyeuses ont approximativement la forme d'une pyaramide triangulaire dont le bord
interne ou masticateur comprend une base souvent épaissie, plissée ou tuberculée : la mola et une
pointe, terebra, souvent multidentée. Entre les deux peuvent apparaître des dents accessoires
(prémolaire, rétinacle) ou des formations particulières (prostheca ou lacinia mobilis).

Le régime alimentaire influe sur leur forme : dents pointues et tranchantes chez les carnivores, meule
râpeuse chez les lignicoles, lames peu sclérifiées chez certains coprophages, etc. Dans quelques cas,
la mandibule est traversée par un canal amimentaire qui sert à la fois à injecter et à absorber des
liquides permettant ainsi une digestion extra-orale (larves de Lampyridés, Dytiscidés, Neuroptères...).
L’aspect des mandibules peut varier avec le sexe. Le cas le plus remarquable est, chez les
Coléoptères, celui des Lucanidés où ces pièces sont hypertrophiées chez les mâles (Lucanus,
Neolamprima, Cladognathus, Chiasognathus,...) ; on retrouve ce phénomène chez quelques
Cérambycidés comme Macrodontia, Callipogon ou des Géotrupidés (Lethrus). Chez les soldats des
Termites, elles sont adaptées à la fonction de défense : allongées et pointues, tordues et
asymétriques ou très réduites chez les lanceurs de salive visqueuse (nasuti). Quelques Formicidés
ont aussi des mandibules très allongées (Harpegnathos, Nothomyrmecia, Eciton...).

Lorsque l’appareil buccal est profondément modifié (spiritrompe des Lépidoptères, proboscis des
mouches...), les mandibules peuvent s’atrophier ou disparaître. Chez les Thysanoptères la mandibule
droite est très réduite tandis que la gauche est prolongée par un stylet creux.
Enfin, chez les Hétéroptères et les Homoptères suçeurs de sève ou de liquides cellulaires, comme
chez les moustiques (Diptères Culicidés) hématophages, elles se transforment en deux longs stylets
qui participent à l’appareil piqueur.

Comparé à l’appendice biramé caractéristique des Crustacés, il semble que la mandibule des Insectes
soit un appendice réduit à son seul coxopodite.

2.3 Maxilles ou mâchoires.

Les maxilles occupent une position latérale sur la tête, derrière les mandibules. La partie proximale du
maxille consiste en un cardo basal s'articulant sur un seul point de la tête et une partie plate, le stipe,
articulé sur le cardo.

Les deux sont lâchement joints à la tête par une membrane et sont donc capables de mouvements. A
l'extrémité du stipe, deux lobes : un interne, la lacinia et un externe, la galea.

L'un des deux, ou les deux peuvent être absents.

Plus latéralement au stipe, est attaché un palpe possédant plusieurs segments (cinq chez les
Orthoptères).

Les muscles du maxille sont comparables à ceux de la mandibule :

- muscles antérieurs et postérieurs rotateurs, insérés sur le cardo

- muscle adducteur ventral attaché d'une part au tentorium et de

l'autre au stipe et au cardo


- muscles fléchisseurs de la lacinia et de la galea attachés au stipe et au crâne. Aucun de ces lobes
n'a de muscle extenseur.

Les palpes ont des muscles élévateurs et abaisseurs fixés au stipe et chaque segment possède un
muscle simple fléchissant le segment suivant.

Les palpes sont des organes sensoriels, servant à tester la nature de la nourriture. Chez la blatte qui
mange, l'ensemble du maxille fait de rapides mouvements d'aller et retour sur le côté de l'hypopharynx
en même temps que les lobes terminaux fonctionnent. De cette façon, les particules de nourriture sont
expédiées dans la cavité préorale.

Les lobes maxillaires sont également utilisés pour le nettoyage des antennes, palpes et pattes.

2.4 Labium ou lèvre inférieure


Pièce masticatrice impaire, résulte de la fusion par leur protopodite , dans le plan sagittal , de deux
appendices biramés complets , ayant la même organisation générale que les maxilles.

Le labium a une structure comparable à celle de deux maxilles qui auraient fusionnés de façon à
former une plaque médiane impaire. La partie basale du labium, équivalent au cardo maxillaire et
incluant probablement une partie du sternum du segment labial est appelé postmentum et peut être
divisé en un submentum proximal et un mentum distal.

A l'extrémité de celui-ci, équivalent aux stipes maxillaires fusionnés, se trouve le prementum au bout
duquel quatre lobes : deux internes, les glosses et deux externes, les paraglosses, portant le nom
collectif de ligule. Une paire de lobes, ou les deux peuvent être absentes ou fusionnées en une
excroissance simple. Une paire de palpes, souvent composés de trois segments sont en position
latérale par rapport au prementum.

La musculature est identique à celle des maxilles, mais aucun muscle n'agit sur le postmentum. Les
muscles correspondant aux adducteurs ventraux partent du tentorium à l'avant et s'insèrent sur le
prementum à l'arrière. Glosses et paraglosses ont des muscles fléchisseurs et abaisseurs rattachés
au prementum. Les articles de palpes ont chacun un muscle extenseur et fléchisseur.

Il y a en plus d'autres muscles sans équivalent dans les maxilles. Deux paires provenant du
prementum convergent vers la jonction du labium avec l'hypopharynx. Une paire de muscles opposés
à ceux-ci arrivent à l'hypopharynx et leurs effets conjugués régulent le flux de salive et permettent le
mouvement du prementum. Enfin, une dernière paire de muscles entre le pré- et le postmentum sert à
rétracter ou fléchir le prementum.

Le prementum ferme la cavité préorale et les palpes, comme ceux des maxilles ont un rôle
principalement sensoriel.
2.5 Hypopharynx ou langue

Organe médian situé dans la bouche et formant la bordure inférieure du pharynx. Lorsqu'il est bien
développé, il se compose d'une langue (lingua), saillie aplatie impaire, surmontée d'une paire de
superlangues (superlinguae). Il est complet chez la plupart des Aptérygotes et quelques Ptérygotes
hémimétaboles. Chez les autres insectes, les superlangues évoluent vers la disparition pour n'être
représentées que par la langue qui tend elle-même à se réduire.

Chez les Hémiptères l'hypopharynx est partiellement soudé aux pièces voisines (clypeus et pièces
buccales). Chez les Diptères l'hypopharynx, traversé par le canal salivaire, constitue le plancher de la
cavité buccale et apparaît sous la forme d'une papille salivaire styliforme qui peut devenir un organe
perforant (Culicidés).

Le canal salivaire s’il existe s’ouvre à l’arrière et à la base de l’hypopharynx contre une saillie qui s
‘engage dans une dépression du labium.

Sur base de ce type broyeur que nous venons d’utiliser comme modèle de base, un certain nombre de
modifications vont intervenir et aboutir à des formes spécialisées de pièces buccales. Ils sera
d’ailleurs possible, dans la grande majorité des cas, de relier les différentes pièces buccales
spécialisées aux pièces typiques du complexe primitif
Insectes à pièces broyeuses typiques:

Raphidioptères-Plécoptères-Embioptères-Coléoptères

-Dermaptères-Dictyoptères-Zoraptères-Larves de

Lépidoptères-Névroptères adultes-Mécoptères

-Orthoptères-Chéleutoptères-Isoptères- Mégaloptères(larves et adultes)

3. Evolution des pièces buccales

3.1 Le type broyeur lécheur


 
Le type se trouve chez les Hyménoptères :Type broyeur banal chez les Tenthrèdes

et formation d'une langue par soudure des glosses chez les Apides ouvrières et les Bourdons
(complexe maxillo-labial formant l'appariel lécheur de nombreux Apides avec une
spécialisationmaximale chez les Abeilles où maxilles et palpes labiaux forment une gaine autour de la
langue ce qui constitue un tube parmettant l'aspiration du nectar floral)

Il faut placer à ici le cas des Trichoptères :type lécheur hypopharyngien

(rudiment de mandibules et haustellum entre labium et maxilles)

3.2 Le type suceur

3.2.1 Le type suceur maxillaire


Il est représenté par l'ordre des Lépidoptères :

-réduction du labre

-transformation profonde des maxilles par disparition de la lacinia

-hypertrophie et spécialisation des galéas qui forment par accolement la spiritrompe laissant un
espace vide, le canal de la trompe: épaississement chitineux et parties membraneuses rendant
possible l'enroulement (ces galéas contiennent trachées, nerfs et muscles; l'aspiration des liquides se
faisant par l'intermédiaire des muscles du pharynx)

-réduction des palpes maxillaires au bénéfice des palpes labiaux qui atteignent un grand
développement et servent de protection à la trompe (Certains Lépidoptères ont une atrophie des
pièces buccales, ne se nourrissant pas à l'état adulte : Bombycides,Psychides,Lymantriides)
3.2.2 Le type suceur labial

C’est le cas de la mouche domestique :

1. Les mandibules ont totalement disparu.

2. Les maxilles sont réduits à un palpe uniarticulé renflé en massue.

3. Le labium est très développé en une trompe molle soutenue par des pièces chitineuses , pouvant
se replier en Z sous la tête au repos et se terminant par deux expansions ( les labelles) perforées par
de nombreux petits tubes ou pseudotrachées qui débouchent dans le pharynx et permettent de
pomper des liquides.

4. Le labre-épipharynx s’est allongé sur la trompe . Celle-ci est rendue mobile par le jeu de nombreux
muscles.
5. L’hypopharynx est parcouru par le canal salivaire.
 

3.3 Le type piqueur-suceur

3.3.2 Le type piqueur maxillaire

Caractéristique des hétéroptères et des Homoptères.

1. Disparition totale des palpes maxillaires et labiaux

2. Réduction de l’épipharynx et de l’hypopharynx

3. Développement du labium en une gouttière qui reçoit dorsalement les mandibules et les maxilles
allongés en stylets piqueurs ; il est multiarticulé ( 3 à quatre articles ), et , vers la tête, le labre le
recouvre.

4. C’est l’accolement des maxilles qui constitue le tube aspirateur


 

3.3.3 Le type piqueur labial

Chez les Diptères : Glossines, Taons, moustiques


1. Le labre uni à l’épipharynx s’est allongé en se rapprochant de l’hypopharynx également allongé, il
constitue un tube aspirateur du sang ; l’hypopharynx est parcouru par les canaux des glandes
salivaires et il permet , après piqûre , l’injection dans le sang de salive vénimeuse.

2. Les maxilles ( avec palpes ) et les mandibules forment quatre stylets piqueurs.

3. Le labium allongé en gouttière forme une trompe qui sert de gaine aux autres pièces buccales.

Le type piqueur labial des Taons et Glossines

Le type piqueur labial des Moustiques

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4. Le Thorax

Pour les généralités se rappeler du point 1.2.2

A CONSTITUTION DU THORAX

Le Thorax des Insectes est formé par 3 segments appelés prothorax,mésothorax et métathorax

Chaque segment thoracique est délimité par un sclérite dorsal ou tergite , un sclérite ventral ou
sternite et deux sclerites latéraux ou pleuraux.

Le méso et le métathorax portent chacun une paire d’ailes insérées entre le tergite et les pleurites
( sclérites pleuraux).

On peut aussi parler de prothorax sans ailes et de ptérpthorax ou thorax alifère constitué par le méso-
et métathorax .
Les pleurites : sclérites pleuraux latéraux peu développés formant pour chaque segment l'épisterne et
l'épimère; sur ces pièces, s'incorpore à la paroi thoracique l'arcticle basal de la patte ou subcoxa

Les tergites : sclérites tergaux dorsaux formant le pronotum, le mésonotum et le métanotum (en
arrière de chaque norum, on trouve un post-notum)

Les sternites : sclérites sternaux ventraux formant le présternum, le sternum et le sternellum

Le prothorax est inégalement développé : en forme de bouclier ou pronotum chez les


Orthoptères,coléoptères,Névroptères et Hémiptères; Il est en régression chez les Hyménoptères et les
Mécoptéridés.

Vue latérale d'un thorax d'Acridien 

ARTHROPODOLOGIE9
 
 

B. LE SQUELETTE EXTERNE DU THORAX

La disposition primitive des sclérites thoracique est conservée au niveau du prothorax alors qu’elle est
plus ou moins altérée au niveau du ptérothorax par le développement des ailes.

Les plaques pleurales, seraient , selon certains auteurs, des formations d’origine coxale qui se
seraient substituées à la membrane pleurale primitive . Selon cette interprétation, le segment basal
des pattes est initialement scindé en deux parties ; la partie basilaire ou sub-coxa comporterait trois
sclérites semi annulaires et la partie distale correspondrait à la partie coxale ou coxa. Les deux
sclérites sub-coxaux proximaux hypertrophiés , auraient constitué le squelette pleural de sorte que le
coxa devienne la base fonctionnelle de la patte.

L’épimérite et l’épisternite de chaque somite ptérothoracique séparés par une profonde suture pleurale
, forment un processus alaire pleural médian sur lequel s’articulent les ailes et les sclérites alaires
correspondant . L’épisternite est étroitement associée à la cavité coxale. Voir figure 37.

C. L’ENDOSQUELETTE THORACIQUE

Celui-ci est constitué par des invagination tergales ( endotergites ou phragmata), pleurales
( endopleurites ) et sternales ( endosternites ) dont la position correspond aux sutures visibles
extérieurement. Voit figure

D. LES PATTES

Presque tous les insectes adultes possèdent 6 pattes.

La marche et la course sont évidemment leurs fonctions principales

Certains sclérites pleuraux proviennent de la base primitive des pattes mais, pour des raisons pratique
nous considérons la hanche comme étant l'article basal de la patte.

3 paires de pattes thoraciques; chaque patte comprend typiquement :

-Hanche ou coxa, trochanter, fémur, tibia, tarse, empodium :

-Coxa : forme très variable : globuleux,conique,lamelleux ou transverse

-Trochanter : mobile sur le coxa,uni au fémur par une articulation sans mobilité

-Fémur : toujours allongé il peut être renflé par adaptation au saut (Orthoptères et Altises) ou par
caractère sexuel secondaire (Oedemera)

-Tibia : articulation bicondylienne du "genou" (les tibias antérieurs portent souvent des "organes de
toilette" des antennes

-Tarse : 5 articles chez les Orthoptères,Coléoptères et Hyménoptères; 3 articles chez les Hémiptères;
le dernier article du tarse qui porte les griffes est appelé onychium

-Empodium (ou arolium ou pulville ou prétarse) : sert à la locomotion


La hanche s'articule au corps et le trochanter est toujours un petit article mobile sur la hanche mais
étroitement fixé au fémur.

Bien que ce dernier soit généralement le pus grand article de la patte, le tibia est souvent plus long.

Ce dernier présente fréquemment un certain nombre d'épines, spécialement bien développées près
de l'extrémité distale ou elles constituent les éperons du tibia, très utiles pour la classification.

Le tarse comporte de un à cinq articles, ainsi qu'un prétarse doté généralement de deux griffes et d'un
coussinet appelé arolium.

Tous les Insectes ont cette structure de base en commun, mais il existe un très grand nombre
d'adaptation morphologiques en rapport avec leurs moeurs.

Parmi les modifications les plus importantes, notons la dilatation du fémur postérieur chez les
Sauterelles et certains autres insectes sauteurs, les pattes

frangées de poils des insectes aquatiques et les pattes antérieures élargies en palettes de certains
insectes fouisseurs, telle la Taupe-Grillon.
E. LES AILES

Organe membraneux servant au vol, qui caractérise l’état adulte. Les ailes ont pour origine des
extensions des parois thoraciques.

Chez la majorité des insectes, on en compte deux paires (tétraptères) : les antérieures (ou
supérieures) sont attachées au mésothorax, les postérieures (ou inférieures) le sont au métathorax.
Cette membrane est soustendue et consolidée par des épaississements sclérifiés : les nervures. Ce
nombre de quatre peut s’abaisser à deux dans quelques groupes : Diptères (où les postérieures sont
réduites à des balanciers) ; Strepsiptères, mâles de Coccidés, quelques Ephéméroptères... Il peut
enfin être nul : Aptérygotes, (Protoures, Collemboles, Thysanoures), Aphaniptères, Anoploures,
Mallophages, certains genres de Diptères, certaines formes de pucerons, femelles de Coccides, etc.
Ces insectes sont dits aptères.

La nervation alaire comporte des troncs principaux longitudinaux (nervures sous-costale, radiale,
médiane, cubitale et anale) reliés par des nervures intercalaires ou transverses délimitant des cellules.
Ce système, assez dense chez les formes primitives, tend à se simplifier, à se réduire jusqu'à parfois
disparaître entièrement.
Les ailes peuvent avoir une grande extension comme chez de nombreux Lépidoptères ou, au
contraire, se réduire à l’extrême jusqu’à présenter un aspect rudimentaire sous forme de simples
moignons (microptères) ou de lames bordées de franges de poils (de tels exemples de
brachyptérisme se rencontrent dans tous les ordres normalement ailés). Elles peuvent être revêtues
de minuscules écailles se détachant facilement) et conférant, par exemple, aux papillons leur
coloration. Chez les Coléoptères les ailes antérieures sont épaissies et cornées (élytres) et
recouvrent, le plus souvent, les ailes postérieures membraneuses et l’abdomen. Les Hétéroptères
possèdent des ailes supérieures à demi sclérifiées (hémélytres). Chez les Diptères, on appelle
cuillerons, squames ou calyptères des lobes situés à la base de l'aile et recouvrant les balanciers.
 

Le dimorphisme sexuel peut, dans de nombreux ordres, affecter les ailes, jouant sur leur taille, leur
coloration, leur forme, leur nervation...

Les deux paires d’ailes peuvent être mobiles séparement (comme chez les Odonates) ou à
mouvement synchrones grâce à un système de couplage liant l’aile antérieure à la postérieure (joug
ou frein chez les Lépidoptères ; gouttières, crochets ou autres coaptations).

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