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LES ARTHROPODES
Caractéristiques et Généralités
•Les Arthropodes (Métazoaires Triploblastiques Coelomates Protostomiens
Hyponeuriens) ne possèdent pas de squelette interne mais un tégument formé de pièces
chitineuses durcies, articulées entre elles, l’ensemble rappelant une armature.
•Les pattes sont formées de tubes chitineux avec les muscles insérés à l’intérieur.
•Le SN est en chaîne ganglionnaire ventrale, le système circulatoire en position
dorsale (en partie lacunaire), avec un cœur à chambres contractiles et une aorte dorsale.
•La croissance est discontinue et s’effectue par des mues avec souvent
métamorphoses. Une mue présente 3 étapes : rejet de l’ancienne carapace chitineuse –
croissance – dépôt de la nouvelle chitine sur l’épiderme qui durcit. La métamorphose
s’accompagne de remaniements structuraux importants.
2- Myriapodes
Formés d’anneaux plus ou moins semblables, peu différenciés et armés chacun d’une
ou 2 paires de pattes (« Mille Pattes »). Les Scolopendres ont des glandes tégumentaires qui
sécrètent une substance irritante causant des accidents d’envenimation à aspect de brûlure. Ils
possèdent des crochets buccaux et les pièces exotiques venimeuses. Certains Myriapodes
européens peuvent vivre en pseudoparasitisme dans les cavités naturelles de l’Homme (voies
aériennes, sinus de la face, oreille et même T.D lorsqu’ils sont ingérés avec des fruits tombés).
Ils provoquent alors des accidents irritatifs mécaniques et peuvent être rejetés par la toux,
l’éternuement, les vomissements ou les selles.
3- Arachnides
Ils possédant 4 paires de pattes articulées, une bouche avec 1 paire de crochets
(chélicères) et 1 paire de palpes maxillaires. Parmi eux, nous avons Araignées, Scorpions
pouvant être responsables d’accidents d’envenimation et Acariens qui ont un intérêt
important en parasitologie et présentent :
4 paires de pattes aux stades (nymphal et adulte) mais 3 paires au stade larvaire.
Pas d’antennes, corps globuleux, sans divisions extérieures. On distingue :
a-) acariens sans système trachéal (respiration s’effectuant par diffusion) ; ils sont de
petite taille, certains sont parasites.
b-) acariens détriticoles vivant sur diverses matières organiques.
c-) acariens avec trachées, de grande taille (TIQUES), parasites transitoires et agents
vecteurs importants.
4- Insectes
Corps divisé en 3 parties distinctes (TETE, THORAX, ABDOMEN).
On les classe en :
- Insectes à métamorphoses incomplètes (Hémimétaboles) : dès sa sortie de l’œuf, la
larve ressemble à l’adulte (ils ont même mode de vie et biotope) : poux (sans ailes) ; punaises
(avec une paire d’ailes antérieures cornées dans la partie distale (Hémélytres) et une paire
d’ailes postérieures membraneuses).
- Insectes à métamorphoses complètes (Holométaboles) : dès sa sortie de l’œuf, la
larve n’a aucune ressemblance avec l’adulte. La métamorphose est complète et s’accompagne
d’un remaniement complet de la morphologie et du mode de vie de l’insecte ; parmi eux on a:
a-) les Puces (Aphaniptères), sans ailes.
b-) les Diptères, une seule paire d’ailes : moustiques, phlébotomes, taons, simulies...
ENTOMOLGIE MEDICALE
1- INTRODUCTION/ GENERALITES
L’entomologie médicale étudie notamment les Arthropodes ectoparasites et
endoparasites de l’Homme et dont certains ont un rôle vecteur considérable. Les ectoparasites
provoquent des lésions locales plus ou moins typiques et de gravité modérée quoique variable
selon les individus, mais ils sont également, pour beaucoup d’entre eux, vecteurs de
nombreuses maladies (virus, bactéries, protozoaires, helminthes…).
La durée des repas des Arthropodes hématophages peut être très brève (Moustiques)
ou au contraire très longue (Tiques). Certains séjournent dans le tissu sous-cutané
(Hypoderme) et peuvent parfois pénétrer profondément dans l’organisme.
2-1 La piqûre
Lors de la piqûre, l’Arthropode enfonce ses pièces buccales dans les téguments ;
celles-ci sont en nombre et de constitution variables selon les espèces (donc plus ou moins
traumatisantes). Certains Arthropodes se nourrissent en introduisant leurs pièces buccales
dans le système capillaire de l’hôte (piqûre solénophage des moustiques), d’autres
provoquent un hématome qu’ils aspirent (piqûre telmophage des taons), d’autres enfin
(Tiques), grâce à la salive qu’ils injectent, digèrent les tissus in situ puis aspirent le produit
qui en résulte, créant parfois un histosiphon. A l’occasion de la piqûre, les Arthropodes
inoculent la salive qui est toxique (de façon variée selon les espèces) et allergisante. La
lésion laissée par la piqûre dépendra de tous ces facteurs et variera donc en fonction de
l’espèce vulnérante et de la sensibilité de la victime.
2-2 Transmission des maladies
Les Arthropodes sont capables de transmettre, à l’occasion de leur piqûre, certains
agents pathogènes (virus, bactéries et de façon mécanique comme le ferait une seringue mal
stérilisée entre deux injections). Ce rôle existe certes, mais négligeable et n’est pas
comparable à la transmission biologique, dans laquelle l’Arthropode (vecteur) agit comme
hôte d’un agent pathogène (virus, bactérie, protozoaire, helminthe). Chez lui, l’agent
pathogène aura à accomplir une partie de son évolution qui le modifiera ou l’aura multiplié
et rendu infectant. Le vecteur infecté, inocule l’agent infectieux à un hôte.
LES ACARIENS
CLASSIFICATION :
2 familles principales :
IXODIDAE (Rostre à 3 pièces, terminal)
ARGASIDAE (Rostre caché sous la face ventrale)
2-) ANATOMIE
L’Appareil Digestif comporte :
1-une Bouche, un Pharynx musculeux, un Oesophage court ;
2-un Estomac avec de nombreux caecums latéraux ;
3-un court Intestin terminé par un anus débouchant à la partie postéro-médiane de la
face ventrale, parfois entouré d’un sillon cuticulaire.
L’Appareil Génital s’ouvre à l’extérieur dans les 2 sexes, par un orifice génital
ventral antérieur (en fente transversale chez la femelle) et (en U renversé chez la mâle).
1-) Appareil Génital mâle (2 testicules ramifiés, puis 2 canaux déférents qui se
réunissent en un canal commun auquel est annexée une vésicule séminale).
2-) Appareil Génital femelle (2 ovaires ramifiés et prolongés par 2 oviductes qui se
réunissent en un canal commun).
3-) LA BIOLOGIE
Les Ixodidés sont des parasites temporaires dans la nature, grimpent sur les plantes et
guettent le passage de l’animal sur lequel ils se fixent pour se nourrir. L’hôte est généralement
un vertébré à sang chaud, mais il peut être un reptile ou un autre. Ils ont une préférence pour
un genre d’hôte déterminé. La résistance au jeun atteind plusieurs mois.
Le Repas : la tique s’accroche au pelage ou à la peau de l’hôte au passage grâce à ses
pattes. Grâce à l’hypostome et aux chélicères, le rostre scie l’épiderme et atteind le chorion
sous épidermique richement vascularisé.
La tique ponctionne le sang de son hôte et se gorge lentement (en plusieurs jours), les
femelles se dilatent considérablement, en augmentant jusqu’à 10 fois de volume.
En même temps qu’ils se gorgent, les Ixodidés inoculent une salive hémolysante,
anticoagulante et toxique. Lorsque la tique est repue, elle retire son rostre puis se laisse
tomber sur le sol.
L’hypostome s’oppose à l’arrachement ; il ne faut donc pas tirer sur le parasite pour le
détacher, sinon le rostre reste en place et peut provoquer, soit une infection secondaire, soit un
granulome à corps étranger.
La Croissance : (plusieurs stades) :
1-) la ponte s’effectue toujours à terre et est unique, œufs en très grand nombre (la
femelle meurt peu après), larve hexapode (écusson dorsal) qui se gorge sur un hôte, mue (mue
nymphale) et devient nymphe octopode dépourvue d’orifice génital ; celle-ci subit une
nouvelle mue (mue imaginale) après un repas et devient adulte. Il y a donc une mue précédée
d’un repas sanguin. Les mues se passent en général sur le sol mais certaines espèces muent
sur le même hôte sans le quitter.
De même, la fécondation s’effectue avant la fixation sur l’hôte mais pour certaines
espèces, elle se produit après celle-ci.
L’Habitat : les tiques vivent en général dans les régions sèches de type savane ou de
type sableux ; certaines espèces sont propres à nos régions.
1-) Ixodes
Ixodes ricinus est une espèce des pays tempérés et froids, cosmopolite que l’on
retrouve aussi dans nos régions ; c’est la tique banale des chiens.
L’adulte se fixe sur les grands mammifères (bœufs), les larves et les nymphes se
fixent sur les petits animaux (rongeurs, reptiles, oiseaux) et transmettent la piroplasmose des
bovins, mouton et chien ainsi que le virus neurotrope du mouton.
Autres espèces : Ixodes hexagonus, Ixodes holocyclus
2-) Rhipicephalus
Rhipicephalus sanguineus, cosmopolite (régions subtropicales et régions
tempérées chaudes). L’hôte de prédilection est le chien, mais divers mammifères peuvent être
parasités (mouton, bœuf, dromadaire...). Elle transmet au chien et au bétail, la piroplasmose et
à l’Homme, la fièvre boutonneuse méditerranéenne due à Rickettsia conori. Le genre
Boophilus est devenu sous genre du genre Ripicephalus.
3-) Dermacentor
Dermacentor andersonin en Amérique du Nord ; parasite des rongeurs
sauvages au stade larvaire et de grands mammifères au stade adulte. Agent de la
paralysie à Tique et responsable de la Tularémie à Pasteurella tularensis
4-) Fièvre à virus du Colorado
Dermacentor variabilis (voisine de la précédente).
Dermacentor reticulatus parasite le chien, mouton, et transmet la piroplasmose.
4-) Hyalomma :
Grande taille et parasite les mammifères dans les régions chaudes de l’ancien
Monde : leur rôle pathogène est restreint. Responsable de plusieurs pathologies sur bétail.
5-) Amblyomma :
Grande taille et se rencontre en Amérique tropicale (Argentine, Texas) et en
Afrique; transmet la babésiose, theilerise en milieu d’élevage.
Amblyomma variegatum en élevage bovin, ovin et caprin.
6-) Margaropus
Parasite du gros bétail ; transmet la fièvre par morsure en divers points d’Afrique.
Direct :
- La plaie de la morsure peut s’infecter secondairement (œdème lymphangite ), d’où
la nécessité de désinfecter soigneusement la plaie après ablation de la Tique.
- Une toxine neurotrope serait responsable de la paralysie ascendante à Tique
transmise par : Ixodes holocyclus, Ixodes ricinus, Dermacentor andersoni, D. variabililis ...
Les symptômes débutent entre le 5èm et le 7èm jours après la fixation d’une tique
femelle : c’est une paralysie locale et transitoire du membre sur lequel s’est fixée la tique (elle
régresse complètement si le parasite est enlevé), si non la paralysie s’étend progressivement
par voie ascendante et peut amener la mort par atteinte des centres bulbaires. Les enfants et
les jeunes animaux sont les plus atteints et la paralysie peut être mortelle si la tique s’est fixée
sur la tête ou la colonne vertébrale.
2-) BIOLOGIE
De mœurs nocturnes, vivent dans les terriers des Rongeurs, dans les fentes des murs
des étables, des porcheries ou des colombiers.
Ils sont assez stricts sur le choix de leur hôte (oiseaux ou mammifères), mais à défaut,
ils peuvent se gorger sur des hôtes variés. Ils sont d’une grande résistance au jeun qu’ils
supportent des mois et même des années.
Ils ne viennent sur l’hôte que le temps de la piqûre qui ne dure que quelques minutes,
puis ils rejettent un liquide clair par l’orifice des glandes coxales immédiatement après le
repas sanguin. Ce liquide coxal peut contenir des germes pathogènes (Spirochètes des
Borrélioses).
Les femelles (une fois fécondées), pondent des œufs plus gros et plus nombreux que
ceux des Ixodidés mais les femelles ne meurent pas après la ponte et peuvent émettre
plusieurs pontes après de nouveaux repas sanguins.
Les larves (hexapodes) se gorgent de sang avant la mue en nymphes qui restent
fixées sur l’hôte ; chez Ornithodoros moubata, cette mue ne nécessite pas de repas.
Les nymphes subissent plusieurs mues précédées de repas sanguins avant le stade
adulte.
1-) Le Genre Argas possède un corps mince sur les bords et une séparation nette
entre les faces dorsale et ventrale ; pas d’yeux, parasites des oiseaux.
Argas reflexus (corps ovale et aplati), à tégument finement ponctués, à marge latérale
jaunâtre ; espèce cosmopolite, parasite des oiseaux, vivant dans les pigeonniers mais pouvant
envahir les maisons contiguës.
La piqûre nocturne, est indolore. Transmet de la Spirochétose des poules.
2-) Le Genre Ornithodoros a un corps à bords épais, délimitant mal les faces dorsale et
ventrale ; yeux présents. Ils sont parasites des Rongeurs. On a les espèces ; O. moubata ; O.
erraticus ; O. tholozani ; O. turicata, O. talaje.
LES INSECTES
Morphologie
Adulte (1,5 à 3 mm), de couleur grisâtre, corps aplati dorso-ventralement, présente :
1-) Tête étroite, conique, 2 yeux simples et saillants, 2 antennes courtes à 5 articles,
obliques et une trompe rétractée au repos dans le pharynx mais pouvant s’évaginer. La trompe
comprend :
• Stylet dorsal, (accolement de 2 gouttières délimitant le canal alimentaire) ;
• Stylet ventral (engainant le stylet dorsal), et entre ceux-ci, l’Hypopharynx creusé
du canal salivaire.
2-) Thorax (quadrangulaire), porte sur la face ventrale, 3 paires de pattes terminées par
des griffes recourbées, s’articulant en pince sur une protubérance de l’avant dernier article.
3-) Abdomen allongé, au contour festonné, avec 9 segments plus ou moins distincts.
Mâle, extrémité postérieure arrondie, anus et orifice génital dorsaux.
Femelle, abdomen terminé par deux gonopodes qui dirigent l’œuf au moment de la
ponte et de sa fixation.
Anatomie
Système respiratoire de type trachéal, comprenant deux troncs anastomosés latéraux
s’ouvrant à l’extérieur par des orifices respiratoires (stigmates) symétriques et latéraux sur la
face dorsale de chaque anneau abdominal.
T.D visible par transparence quand il est rempli de sang : l’intestin antérieur est
suceur, l’intestin moyen et l’intestin postérieur.
Biologie
Le repas est strictement sanguin. Parasite strict de l’Homme, sa résistance est faible en
dehors de l’hôte ; il est très vorace et doit prendre 2 ou 3 repas par jour ; il est sensible aux
variations de température, quittant les fiévreux, ne résistant ni au froid, ni à la chaleur (il
meurt en quelques minutes à 52°C).
La longévité entre 6 à 8 semaines. La femelle, une fois gravide, pond plusieurs œufs
embryonnés (lentes de 0,8 mm). Ils sont déposés sur un support solide (cheveu, brin de tissu)
auquel elles adhèrent grâce à une sécrétion liquide qui se solidifie à l’air. Ils sont munis d’un
opercule recouvert de cellules ne recouvrant pas toutes la surface de l’opercule.
4 à 8 jours après, les lentes éclosent, donnant de jeunes poux. Ils deviennent adultes au
bout de 18 jours après 3 mues. Une femelle pond 100 à 300 lentes durant sa vie.
2 variétés adaptatives: Pediculus humanus capitis et P. humanus corporis dont les
habitats et les mœurs sont différents.
BIOLOGIE
Phtirius spp est sédentaire, vivant le plus souvent fixé aux poils du pubis mais peut se
rencontrer au niveau des aisselles, cils, sourcils. La femelle, une fois gravide, pond des lentes
à la base des poils ; elles éclosent au bout de 7 jours donnant de petits Phtirius qui deviennent
adultes au bout de 15 jours après 3 mues. La longévité des adultes est d’environ 3 semaines.
La Phtiriase pubienne
Phtirius détermine, par sa piqûre, une éruption de petites papules roses ainsi qu’un
prurit violent (surtout nocturne), entraînant des lésions de grattage.
Dans les Phtiriases anciennes, apparaissent des taches bleu ardoisées.
La Phtiriase palpébrale
Surtout chez les enfants.
Diagnostic de Phtiriase
Soit par la recherche du parasite, soit par la recherche des lentes accrochées aux poils.
BIOLOGIE
Cosmopolites, plus fréquents dans les régions chaudes et sont de mœurs nocturnes. Ils
se cachent le jour dans toutes les anfractuosités des habitations ou se dissimulent partout sous
les tapisseries, dans les rainures des meubles et des bois des lits, dans les fissures ou
canalisations qui traversent les murs ; la propagation se fait par les vêtements, les bagages des
voyageurs, les meubles que l’on transporte.
Hématophages stricts à tous les stades de développement, ils piquent divers hôtes.
• Dès la tombée de la nuit, la punaise sort de son refuge et, guidée par la chaleur et
l’odeur de son hôte, se dirige vers lui et le pique. La piqûre (2 à 3 minutes), est indolore au
début puis au bout de quelques minutes, se produit une réaction urticarienne prurigineuse
provoquant une zone érythémateuse.
• La femelle, une fois gravide, pond pendant la saison chaude (200 œufs) plusieurs fois
dans les lieux de leur refuge. Les œufs (1 mm), sont blancs et operculés. Ils éclosent au bout
de 8 jours, donnent des larves qui deviennentt adultes après 5 mues.
Le cycle de développement est de 15 jours si les conditions thermiques sont favorables
mais peut durer plus en cas de jeûn ou d’abaissement de la température.
ROLE PATHOGENE
• Les piqûres provoquent une sensibilisation de l’épiderme chez certains sujets et les
lésions urticariennes vont en augmentant d’intensité ; à partir d’un certain moment, se produit
une désensibilisation progressive du sujet infesté jusqu’à l’établissement d’une parfaite
tolérance des piqûres. Des accidents allergiques graves sont observés chez des sujets
hypersensibilisés.
• Le rôle vecteur vrai, invoqué pour de nombreuses maladies, semble peu important.
Punaises de grande taille, tête bien dégagée du thorax, antennes fines à 4 articles et
rostre adapté pour piquer et sucer les liquides. Le thorax porte une paire d’hémélytres et une
paire d’ailes membraneuses, un abdomen allongé. On distingue les Triatomes, hématophages
et vecteurs de la maladie de CHAGAS (Amérique tropicale).
LES TRIATOMES
Morphologie
Adultes (2 à 3 cm) ; la tête est allongée et conique, munie de deux antennes à 4 articles
et d’un rostre piqueur, articulé et rabattu au repos sur la face ventrale.
Le thorax porte trois paires de pattes et deux paires d’ailes bien développées dont les
antérieures ont une base cornée et une partie postérieure restée membraneuses. L’abdomen a
un bord plat avec des ornementations alternées.
Biologie
Les Triatomes sont répandus dans les régions tempérées et tropicales d’Amérique du
sud. Ce sont des insectes de mœurs nocturnes ou crépusculaires qui se cachent le jour dans les
nids, les terriers des animaux et aussi dans les crevasses des murs et les toits de chaumes des
habitations. Les œufs pondus dans les refuges des adultes, donnent naissance à des larves
aptères qui, après 4 mues précédées de repas, se transforment en nymphes présentant des
rudiments d’ailes ; les nymphes, après une cinquième mue, donnent naissance aux adultes.
Le cycle (environ une année) et les adultes peuvent vivre plusieurs mois. Ils sont
hématophages à tous les stades de leur développement. Les adultes volent mais les larves et
les nymphes, dépourvues d’ailes, se déplacent peu et piquent l’Homme ou les mammifères à
leur portée.
ROLE PATHOGENE
• Les triatomes piquent aux endroits découverts et au visage (kissing bugs) ; la piqûre
est indolore et est suivie de rejet de déjections liquides infectants, d’où possibilités de
contamination de la plaie par les agents pathogènes contenus dans les déjections (formes
métacycliques infectantes de Trypanosoma cruzi).
• Les triatomes sont des agents vecteurs de la maladie de Chaggas due à Trypanosoma
cruzi. Les triatomes infestés, restent toute leur vie. Beaucoup d’espèces sont infestées dans la
nature et les espèces les plus dangereuses sont celles adaptées à l’habitation humaine.
PRINCIPALES ESPECES
Triatoma megista est une espèce de grande taille (3 cm) dont l’abdomen présente des
ornementations alternativement rouges et noires ; elle transmet la maladie de Chaggas au
Paraguay.
Triatoma infestant est plus petit, brun et chamois et est répandue en Amérique du sud.
Le genre Rhodnius diffère de Triatoma par l’allongement de leurs têtes et par
l’insertion des antennes à l’extrémité de la tête. Ce sont aussi des vecteurs importants de la
maladie de Chaggas, en particulier Rhodnius prolixus au Venezuela, espèce domestique.
LES REDUVES : Reduvirus personatus
Morphologie
C’est une grande punaise lancéolée (2 cm), de couleur noir brillant. La tête ronde et
courte, porte deux antennes à 4 articles, un rostre piqueur articulé, replié sur la face ventrale
au repos.
Le thorax est muni de trois paires de pattes et deux paires d’ailes de teinte fumée, les
hémélytres sont chitineuses dans la partie proximale.
Biologie
Les Réduves vivent dans les régions tempérées (dans les bois, les maisons, surtout les
caves et les greniers où elles se recouvrent de poussière).
Ce sont des prédateurs vivant aux dépens d’autres insectes qu’elles piquent pour en
sucer le liquide interstitiel. La Reduve peut piquer l’Homme quand elle est saisie ; la piqûre
est douloureuse et s’accompagne d’un œdème avec engourdissement local du membre.
LES PUCES OU SIPHONAPTERES (APHANIPTERES)
Ce sont des insectes à métamorphoses complètes, sans ailes.
MORPHOLOGIE
Le corps est comprimé latéralement et comporte trois parties :
• Tête munie de deux antennes courtes qui se replie dans une fossette en arrière de
l’œil et d’une trompe formée au centre, de 3 stylets dentelés (épipharynx creusé d’une
gouttière et deux mandibules), d’une paire de mâchoires triangulaires accompagnées de
palpes maxillaires à 4 articles et d’un labium court.
• Thorax, dépourvu d’ailes, porte trois paires de pattes inégalement développées (la
paire antérieure étant plus courte et la paire postérieure plus longue ; cette disposition est
adaptée au saut et la puce peut effectuer des bonds prodigieux.
• Abdomen présente 9 segments ; la ligne dorsale est rectiligne chez le mâle et
arrondie chez la femelle. Les deux derniers articles sont modifiés chez le mâle en une
armature génitale en tenailles avec deux longs spicules enroulés à l’intérieur du corps. La
femelle présente une spermathèque visible par transparence à la partie postérieure du corps.
NB : T.D comprend un proventricule en poche aspiratrice séparé de l’estomac par une valvule
et hérissé à l’intérieur d’ornement chitineux en saillie.
BIOLOGIE
Les puces sont adaptées à une espèce animale bien déterminée mais cette adaptation
parasitaire n’est pas très étroite ; seuls les mammifères et les oiseaux sont parasités.
La répartition géographique des puces est influencée par les conditions de
température, d’humidité, d’activité et de répartition géographique de l’hôte. La puce du
chien (Ctenocephalus canis) ainsi que celle de l’Homme, (Pulex irritans), sont cosmopolites ;
parmi les puces du rat, on a Xenopsylla cheopis. La longévité des puces est très grande (2 à 6
ans) selon les espèces. Mâles et femelles sont hématophages et la fréquence des repas varie
avec la température.
La puce pique son hôte dont elle suce le sang en même temps qu’elle lui inocule sa
salive et qu’elle rejette par l’anus une goutte de sang ou de déjections riches en hémoglobine
et qui servira à nourrir les larves de certaines espèces.
LA CROISSANCE
Les œufs, ovoïdes, et blancs, sont pondus dans la nature, dans les terriers, les litières
des animaux. Ils éclosent au bout de 4 à 6 jours en moyenne, donnant naissance à des larves
vermiformes, apodes.
Les larves se nourrissent de détritus organiques, de déjections des adultes riches en
hémoglobine nécessaire à certaines espèces. Elles se développent par mue ; lorsque la
croissance est terminée (après une dizaine de jours), elles se transforment en nymphe
immobile d’où s’échappera un adulte.
Ils possèdent de longues antennes formées de nombreux articles. Ces insectes ont un
corps élancé. 4 familles étudiées (Simulidae, Culicidae, Psychodidae et Ceratopogonidae).
BIOLOGIE
• les Simulies sont répandues dans le monde entier ; seules les femelles sont
hématophages et piquent à toute heure du jour.
• le développement ne peut s’effectuer que dans des eaux courantes bien aérées
(grands fleuves comme la Volta) et dans des torrents de montagne.
• les femelles pondent leurs œufs sur des feuilles des plantes immergées ; ces œufs
sont triangulaires et pondus en amas de 200 à 500, enrobés de substance mucilagineuse qui les
fixe au support.
• les larves écloses sont vermiformes et à maturité mesurent près de 1 cm de longueur ;
l’abdomen, à 8 segments, se termine par une couronne de crochets permettant la fixation aux
objets immergés (pierres ou plantes). La larve se déplace à la manière des chenilles
arpenteuses grâce à un pseudopode thoracique et à des fils de soie qu’elle sécrète. L’extrémité
céphalique porte des pièces buccales et latéralement des prémandibules formées de deux
houppes de soie pouvant se déployer en éventail servant à filtrer l’eau et à retenir les
particules alimentaires.
• Ces larves respirent l’oxygène dissout grâce à trois branchies rectales. Arrivée à
maturité au bout de 5 mues, la larve fixe un cocon adhérant fortement au support et dont
l’ouverture est à l’opposé du sens du courant. Une sixième mue transforme la larve en une
nymphe immobile, fixé au cocon par des crochets cuticulaires et portant de longs filaments
branchiaux sortant par l’ouverture de l’abri. L’insecte parfait sort de la dépouille nymphale
par une fente dorsale longitudinale et remonte à la surface de l’eau dans une bulle d’air. Dans
les régions chaudes, des simulies se reproduisent toue l’année.
• les femelles fécondées seules sont hématophages et un repas sanguin est nécessaire
pour la maturation des œufs.
• l’activité des simulies est variable selon les saisons, les conditions atmosphériques ;
elle est maximum par temps chaud et humide, en particulier par temps orageux.
• les simulies piquent les animaux avec prédilection au pavillon de l’oreille et
l’homme aux parties découvertes (derrière l’oreille, aux chevilles, au creux poplité c’est à dire
la partie postérieure du genou). Elles peuvent s’éloigner des gîtes larvaires pour rechercher
leur nourriture et accomplir des vols importants : cas de Simulium columbaczense qui peut
être rencontrée à plus de 80 Km du Danube où vivent ses larves.
Simulium neavei se rencontre en RDC et dans la région des Lacs. Elle vit à l’état
larvaire sur des crabes des rivières. Elle transmet aussi O. volvulus.
S. callidium, S. metallicum et surtout S. ochraceum transmettent l’onchocercose en
Amérique centrale.
MORPHOLOGIE
Adultes : la tête porte des yeux à facette très développés. Les antennes sont longues et
grêles, garnies de soies ; les femelles ont des antennes presque glabres, ne présentant que
quelques poils courts à la base de chaque article ; chez les mâles, ces soies sont longues et
touffues, conférant aux antennes, un aspect plumeux.
La trompe, toujours dans le prolongement du corps, est longue et constituée chez la
femelle (seule hématophage), d’une lèvre inférieure (labium) en gouttière (terminée par 2
courts labelles) dans laquelle se trouvent 6 stylets (2 mandibulaires, 2 maxillaires, 1
épipharynx-labre et 1 hypopharynx (canal salivaire)). Le canal aspirateur du sang est formé
par la réunion de l’épipharynx et de l’hypopharynx.
De part et d’autre de la trompe, se trouvent les palpes maxillaires dont la longueur
varie avec les espèces.
Le thorax porte des ailes oblongues, aux nervures ornées d’écailles et 3 paires de
longues pattes grêles.
L’abdomen, allongé (9 segments) et terminé chez le mâle par un appareil copulateur à
2 branches, caractéristique des espèces. Chez la femelle, l’extrémité postérieure du corps
porte l’oviscapte (pour la ponte) ainsi que des appendices terminaux (les cerques).
ORGANISATION INTERNE
Le TD comprend 1 pharynx musculeux (appareil aspirateur du sang), 1 œsophage, 1
volumineux jabot, 1 Proventricule, 1 intestin moyen (estomac) et 1 intestin postérieur (séparé
de l’estomac par 5 tubes de Malpighi), se termine par 1 ampoule rectale.
Les 2 glandes salivaires sont logées dans le thorax et formées chacune de 3 lobes.
REPRODUCTION
Les espèces eurygames ne peuvent s’accoupler que dans un vaste espace. Peu après
leur émergence, les mâles se regroupent en essaims volant au-dessus des eaux ; les femelles se
mêlent à l’essaim et sont fécondées au cours du vol nuptial.
Les espèces sténogames s’accouplent dans un espace réduit (bon pour être élevées au
laboratoire).
Après la fécondation, les femelles recherchent un hôte qu’elles piquent pour mener à
bien la maturation des œufs.
Pour les espèces autogènes, les réserves accumulées aux stades larvaires, suffisent
pour assurer la maturation des premiers œufs sans repas sanguin (cas de Culex pipiens
authogenicus).
La ponte s’effectue à la surface de l’eau (Anopheles et Culex) ou à proximité de l’eau
(Aedes) ; les œufs (150 à 400 par ponte), sont déposés soit isolément (Anopheles, Aedes) soit
en s’agglutinant, forment un amas (nacelles) plus ou moins régulier (Culex) ; leurs forme et
ornementation varient avec les espèces.
C’est dans le gîte de ponte que se développent les larves et les nymphes. Le choix du
lieu de ponte et de l’eau varient selon les espèces car la plupart exige une eau calme ; sauf
quelques Anophèles peuvent se développer en eau légèrement courante ; Culex spp se
développent dans les eaux polluées (fosses d’aisance) ; Anopheles spp recherchent des eaux
pures, même légèrement saumâtres ; Mansonia spp exigent une végétation abondante ; enfin
Aedes (Stegomya) se développe dans de petites collections d’eaux (creux d’arbre...).
Les œufs (Anopheles spp) flottent à la surface de l’eau car munis de 2 flotteurs
latéraux et leur éclosion se fait en 24 à 48 heures si, T°C favorable. Les œufs de Aedes
(Stegomya) peuvent résister à la sécheresse plusieurs mois et n’éclore que lorsque les gîtes
sont remplis d’eau.
A l’éclosion, les larves (à peine 1 mm), sont vermiformes et apodes. Les pièces
buccales de type broyeur, les antennes latérales garnies de soies, les yeux latéraux et les soies
frontales. Le thorax est large et garni de 3 groupes de soies. L’abdomen (9 segments) porte
sur la face dorsale du 8ème, 2 stigmates, soit directement (Anopheles), soit à l’extrémité d’un
siphon respiratoire (Culex, Aedes). Le dernier segment porte 4 papilles anales ; tous les
segments sont pourvus de soies et d’épines dont la disposition est caractéristique des genres
ou d’espèces.
Les larves sont aquatiques mais respirent l’air à la surface au moyen de leurs
stigmates. Elles se nourrissent de particules végétales et animales et sont prédatrices ou même
cannibales. Elles subissent 3 mues et au 4èm stade larvaire (1 cm de long), elles se
transforment en nymphes.
La nymphe aquatique, en forme de virgule, contient les ébauches des appendices
définitifs (ailes, pattes). 2 tubes respiratoires thoraciques (trompettes respiratoires),
conduisent l’air aux stigmates antérieurs. Chez Anopheles spp ces trompettes sont longues
alors qu’elles sont courtes (Aedes et Culex). La nymphe ne se nourrit pas mais respire à la
surface de l’eau au moyen de ses trompettes respiratoires thoraciques et nage avec vivacité.
La durée de la période nymphale varie avec la T°C et les espèces (2 à 6 jours).
Au moment de l’émergence, la nymphe s’immobilise à la surface de l’eau ; son
abdomen s’étale et une fente longitudinale se produit sur la partie dorsale de la cuticule où
l’insecte adulte se dégage peu à peu de l’enveloppe nymphale.
Les mâles ont des palpes maxillaires plus longs que la trompe, aux extrémités effilées ;
les femelles ont des palpes maxillaires courts, le dernier article de leur abdomen est
rétracté, d’où l’aspect tronqué extrémité postérieure.
• se tiennent parallèlement au support sur lequel ils sont posés.
• Oeufs agglutinés flottent sur l’eau, grâce à de minuscules flotteurs à la base.
• larve (avec siphon respiratoire long se tient obliquement sous l’eau
• nymphe avec des trompettes respiratoires bien développées.
Pincipales Espèces
Culex pipienx autogenicus est répandue dans toute l’Europe, en Afrique, en Amérique
du Nord ; la larve vit dans les collections d’eau très polluées (fosses d’aisance), pullule dans
les villes et responsable de la transmission de la filaire de Bancroft dans les régions tropicales.
Rôle Pathogène
• la piqûre entraîne une papule prurigineuse due à l’inoculation de salive toxique.
• la transmission de maladies humaines
• la Filariose de Bancroft, due à Wuchereria bancrofti
• des Méningo-encéphalites.
CARACTERES
• Adultes : les palpes maxillaires dans les deux sexes sont aussi longs que la trompe et
renflés aux extrémités chez le mâle.
• se tiennent obliquement par rapport au plan horizontal sur lequel ils sont posés.
• Oeufs pondus isolément à la surface de l’eau et munis de flotteurs latéraux.
• Larves dépourvues de siphon respiratoire et se tiennent horizontalement et
parallèlement à la surface de l’eau quand elles viennent respirer.
• Nymphes avec trompettes respiratoires courtes.
Principales Espèces
Anopheles maculipennis (à ailes tachetées) avec 3 variétés :
♣- chez A. m. atropervus, les larves vivent dans les eaux douces et saumâtres ; les
femelles peuvent transmettre le Paludisme pendant toute l’année. C’est une espèce zoophile
mais qui pique volontiers l’homme et présentes en régions côtières d’Europe.
♣- A. maculipennis labranchiae (espèce très voisine biologiquement et
morphologiquement de la précédente) est répandue dans le Bassin méditerranéen.
♣ A. m. messeae (dans toute l’Europe) ; zoophile, se nourrit sur le gros bétail.
Rôle Pathogène
• La piqûre est identique à celle des Culex.
• La transmission des maladies humaines :
1) des méningo-encéphalites à virus
2) la filariose de Bancroft dans certaines régions.
3) Le Paludisme : toutes les espèces d’anophèles sont des vecteurs potentiels mais
leur efficacité est fonction de leur endophilie.
• Adultes avec des antennes et des palpes maxillaires identiques à ceux de Culex. L’extrémité
postérieure des femelles est effilée ; le corps et les pattes, en particulier au niveau des
articulations, sont ornés d’écailles blanches.
• Oeufs pondus isolément et dépourvus de flotteurs latéraux. La distinction entre les larves de
Culex et de Aedes repose sur des caractères spécifiques et non génériques.
Biologie
• Aedes cosmopolites mais c’est le sous-genre Stegomya, d’origine africaine, qui renferme les
espèces les plus dangereuses dans la transmission des maladies humaines, en particulier :
ROLE PATHOGENE
• La piqûre : Aedes spp sont cosmopolites et piquent en plein jour
• la transmission des maladies :
1) Fièvre jaune
2) Dengue
3) Méningo-encéphalites
Principales Espèces
Phlebotomus perniciosus est la plus répandue en France ainsi que dans le Bassin
méditerranéen où elle transmet la leishmaniose viscérale.
P. papatasi craint moins la sécheresse que la précédente et vit dans la région
méditerranéenne et le Proche Orient jusqu’en Asie centrale. Elle transmet la leishmaniose
cutanée.
P. chinensis transmet: leishmaniose viscérale en Chine.
P.s argentipes transmet: leishmaniose viscérale dans les Indes.
P. intermedius transmet: leishmanioses viscérale et cutanée en Amérique tropicale.
P. verrucanum transmet: Fièvre de Oroya dans les Andes.
Rôle Pathogène
La piqûre est douloureuse. Les piqûres multiples entraînent les lésions cutanées très
prurigineuses qui se surinfectent par grattage (le « harara ») au Proche Orient (les nouveaux
arrivants). L’immunité est rapidement acquise mais est de courte durée.
Maladies transmises : les leishmanioses : on distingue 3 types:
1) leishmaniose cutanée ou bouton d’Orient, due à L. tropica
2) leishmaniose viscérale ou kala-azar, due à L. donovani
3) leishmaniose cutanéo-muqueuse ou forestière américaine, due à L. brasiliensis
Les Phlébotomes transmettent des flagellés d’un animal à un autre (rongeurs au chien)
et d’un animal à l’Homme ainsi que d’Homme à Homme.
La Fièvre des 3 jours, due à un virus
La Fièvre de Oroya (maladie de Carrion), due à Bartonella bacilliformis.
Morphologie
Adultes (2 mm). La trompe est identiqe à celle des simulies ; les antennes des mâles
(plumeuses), celles des femelles (glabres) et présentent souvent des organes sensoriels de
disposition caractéristique.
Ailes arrondies à leur extrémité distale, portent des soies, elles sont ornées de taches.
2 principaux genres : Culicoides et Leptoconops.
Biologie
Femelles seules hématophages, à activité diurne le plus souvent, parfois crépusculaires
ou même nocturne. Elles attaquent par essaims en terrain découvert, à l’abri de la végétation,
parfois à l’intérieur des maisons ; leur rayon d’action est limité au voisinage des gîtes
larvaires et leur activité est inhibée par le vent.
Oeufs allongés, garnis de fin spicules, larves vermiformes se développant dans l’eau
ou dans un milieu très humide ; elles vivent plus ou moins profondément dans le sol suivant
les espèces et deviennent, après 4 mues, nymphes analogues à celles des Culicidés.
Dans les pays chauds, les adultes sont actifs toute l’année mais dans les régions
tempérées, ils ne se rencontrent que Avril à Octobre, l’hibernation ayant lieu à l’état larvaire.
Rôle Pathogène
La piqûre est douloureuse et devient pénible quand les insectes sont abondants; la piqûre
peut déterminer, par sa répétition, des lésions eczématiformes.
La transmission de Filarioses à Dipetalonema dans les régions chaudes.
Principale Espèces
Culicoides austeni (africaine), transmet à l’Homme Dipetalonema perstans ; les larves
dans les souches de bananiers en décomposition et les femelles nocturnes.
C. grahami (africaine), transmet la filariose humaine à Dipetalonema streptocerca ;
les larves ont les mêmes gîtes que l’espèce précédente et les adultes actifs au lever du soleil et
au crépuscule.
C. furens (dans les régions chaudes d’Amérique et aux Antilles) ; c’est une espèce très
agressive qui transmet la filariose à Mansonella ozzardi. Les larves vivent dans les vases
recouvertes par les marées.
Leptoconops irritans (Mai à Octobre en France) ; les femelles piquent le jour et sont
très agressives.
Insectes à corps trapu, antennes courtes (3 articles) : ce sont les vraies mouches. Du point de
vue zoologique, on les répartit en 2 groupes :
1- Diptères Brachycères Orthoraphes : ici, l’insecte parfait émerge de la nymphe par une
ligne en forme de T ; la larve possède une tête distincte : La famille des Tabanidés.
2- Diptères Brachycères Cycloraphes : ici, l’insecte parfait émerge de la pupe par une ligne
circulaire ; la larve est acéphale (asticot) qui devient pupe après mues. Plusieurs diptères
intéressant la parasitologie appartiennent à ce groupe : les Mouches piqueuses (Glossines) et
les Mouches non piqueuses dont les larves sont responsables des Myiases (pas étudiées ici).
Biologie
Les adultes vivent dans les bois et les pâturages humides. Les mâles se nourrissent de
matières sucrées des fleurs ; les femelles sont hématophages et à activité diurne. Les œufs
sont pondus en amas sur les plantes, pierres humides, au voisinage de l’eau. Les larves
éclosent et se développent dans l’eau, le sol humide ; elles sont carnassières sauf les larves de
Chrysops qui se nourrissent de matières organiques en décomposition.
ROLE PATHOGENE
La piqûre est douloureuse et peut entraîner des accidents inflammatoires locaux
Les maladies transmises : la Filariose à Loa loa en Afrique est transmise par C.
dimidiata et C. silacea. Les adultes piquent le jour à l’ombre des forêts, absorbent des
microfilaires qui évoluent dans le tissu périintestinal de l’insecte, puis gagnent la gaine de la
trompe. Les formes infectantes formées, sont inoculées au moment de la piqûre. La Tularémie
est fréquente en Amérique du Nord et est due à C. discalis.
LES STOMOXES
L’espèce Stomoxys calcitrans a l’aspect extérieur d’une mouche domestique mais s’en
distingue par ses ailes plus divergentes, par sa trompe horizontale au repos et par sa position
« tête en haut » qu’elle pend sur les surfaces verticales. La trompe se compose de 3 stylets
perforants : le labium, le labre et l’hypopharynx ; le labium engaine le labre constituant ainsi
le canal alimentaire et l’hypopharynx est creusé du canal salivaire. Lors de la piqûre, les 3
stylets pénètrent dans la peau de la victime.
Les adultes sont cosmopolites, recherchent les murs ensoleillés, pénètrent dans les
maisons. Les femelles gravides, déposent les œufs sur le fumier, les larves, au bout de 10
jours, deviennent pupes. Dans les pays chauds, les Stomoxes hivernent à l’état larvaire ou à
l’état de pupe.
Rôle Pathogène
La piqûre est douloureuse ; les Stomoxes sont très agressives lors des journées orageuses
et piquent souvent aux chevilles et peuvent aussi piquer plusieurs fois par temps chaud.
• Le rôle vecteur des Stomoxes se trouve dans la transmission d’un grand nombre de
maladies ; la transmission mécanique de Trypanosoma evansi, agent de la Surra est possible.
LES GLOSSINES
Ou mouches tsés-tsés, exclusivement en Afrique et transmettant à l’Homme et aux
animaux, diverses Trypanosomoses.
MORPHOLOGIE
Adultes rappellent les mouches domestiques ; la taille (1 à 2 cm), varie selon les
espèces et on les reconnaît à leur trompe horizontale et à leurs ailes repliées « en ciseaux » au
repos. La tête porte des yeux de grande taille séparés par une bande frontale, des antennes
courtes de 3 articles placés dans une logette, le dernier article portant sur sa face externe, une
soie plumeuse (« Arista »). La trompe est identique dans les 2 sexes hématophages ; elle est
renflées à sa base et comprend 3 pièces perforantes : labre avec canal alimentaire,
hypopharynx, creusé du canal salivaire et labium. Les palpes maxillaires sont très développés,
aussi longs que la trompe et l’engainent au repos. Au moment de la piqûre, les pièces
vulnérantes pénètrent verticalement dans la plaie de la victime.
Le thorax porte des ailes plus longues que l’abdomen et présentent entre 2 nervures,
une cellule en forme de « hache » caractéristique du genre.
L’abdomen du mâle se termine par un appareil copulateur dont la morphologie est
variable avec les espèces.
ORGANISATION INTERNE
L’appareil digestif comprend un pharynx suceur, un proventricule avec en dérivation,
un volumineux jabot, un intestin moyen avec des cellules à symbiontes puis l’intestin
postérieur.
Les glandes salivaires sont très développées et atteignent presque l’extrémité
postérieure du corps.
Biologie
Les glossines vivent dans les zones limitées en Afrique, là où se trouvent les
conditions favorables à leur existence. Certaines espèces sont Hygrophiles et recherchent les
endroits humides, les forêts-galeries bordant les cours d’eau (Glossina tachinoides) ; les
espèces Xérophiles vivent dans les régions sèches, dans les savanes (Glossina morsitans).
Elles peuvent rester au même endroit ; dans les gîtes permanents où elles se
reproduisent et trouvent leurs nourritures, elles peuvent aussi accomplir des migrations
souvent saisonnières (lorsque les conditions deviennent défavorables).
Les glossines sont hématophages mais peuvent se nourrir aux dépens d’hôtes variés ;
elles piquent le jour, à des heures variables selon les espèces, certaines ont leur maximum
d’activité pendant les heures chaudes (G. palpalis, G. morsitans), d’autres piquent après le
coucher du soleil (G. morsitans, G. fusca) et la piqûre est peu douloureuse. Les glossines sont
attirées par les objets mobiles et les teintes sombres.
La femelle fécondée, pond une volumineuse larve blanche (8 à 10 mm), présentant 2
protubérances chitineuses postérieures entre lesquelles s’ouvrent les stigmates. Les gîtes de
ponte varient avec les espèces ; sous un tronc d’arbre tombé, au pied d’un arbre, dans un
terrier ; ils doivent être abrités du soleil et à sol meuble et sec. Les larves s’enfoncent très
vite dans le sol à 1 ou 2 cm de profondeur et elles deviennent au bout de quelques heures, une
pupe brune, ovoïde d’où émergera l’adulte au bout de quelques semaines. Une femelle peut
pondre une vingtaine de larves seulement au cours de sa vie.
Principales Espèces
G. palpalis : espèce répandue en Afrique Occidentale jusqu’à la région des Lacs ; elle
est hygrophile et vit dans les forêts humides et surtout dans les galeries forestières des fleuves
africains. Vecteur principal de T. (T) gambiense. Elle transmet les Trypanosomoses animales
à T. (T) brucei.
G. tachinoides est petite et se rencontre dans les zones plus restreintes en Afrique
occidentale ; moins hygrophile que la précédente, elle vit dans les galeries forestières des
savanes boisées. Elle transmet surtout des trypanosomoses animales mais peut être vecteur de
T. gambiense.
G. morsitans est la plus répandue en Afrique orientale ; elle est xérophile et vit dans
les savanes ; elle est parasite du gibier et à l’occasion, de l’homme. C’est le vecteur de T.
rhodesiense et de divers trypanosomes des animaux.
Rôle Pathogène
La piqûre est douloureuse et passe souvent inaperçue.
Le rôle pathogène est important dans la transmission des trypanosomoses humaines et
animales dues à T. brucei, T. congolense, T. vivax décimant les troupeaux en Afrique.