Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
ANGUI L L UL OS E
• Dr Mohammed Jibet
• Dr Yasser Alafifi
• Dr Maty Mbaye
• Dr Mariama Toure
1
Plan
I. Introduction
II. Epidémiologie
IV. Diagnostic
V. Traitement
VI. Prophylaxie
Conclusion
2
I. Introducti on
3
I. Introduction
1. Définition :
• L’anguillulose est une infection causée par un ver rond Strongyloides stercoralis et
rarement par Strongyloides fuelleborni, (un parasite du singe en Asie et Afrique
noire).
4
I. Introduction
2. Intérêts :
• Epidémiologique
- Maladie du péril fécal.
- Nématode intestinale tropicale.
- L’Anguillulose est une géohélminthiase appartenant au groupe des maladies
tropicales négligées.
- Selon l’OMS, plus de 600 millions de personnes dans le monde sont infestées par
S. stercoralis.
5
I. Introduction
2. Intérêts :
• Cliniques
- Pathologie qui est souvent bénigne.
- Evolution vers une hyper-infestation en cas d’immunodépression modérée,
comme c’est le cas des patients infectés par le virus lymphotrope à cellules T
humaines de type 1 (HTLV1).
- Survenue de formes malignes, sévère, fulminante et mortelle par dissémination
larvaire dans de nombreux viscères chez des patients plus sévèrement
immunodéprimés (corticothérapie long cours, greffes d’organes...).
- En l’absence de traitement, son cycle d’auto-infection (interne à l’hôte) pérennise
durant plusieurs décennies le parasitisme
6
I. Introduction
2. Intérêts :
• Diagnostic
- Diagnostic difficile
- Diagnostic parasitologique délicat, nécessite l’utilisation de procédés spécifiques
non routiniers destinés à la seule détection des larves vivantes (méthode
extractive de Baermann).
• Thérapeutique :
- N’est pas très sensible en monothérapie à l’Albendazole et au Mébendazole.
7
I. Introduction
3. Historique :
1876 L'agent de l'anguillulose a été découvert par Louis Normand. La même
année, Bavay nomma les formes découvertes dans les selles Anguillula stercoralis.
1879 Le cycle complexe du parasite chez l’homme est étudié par plusieurs
auteurs dont Grassi qui suspecta qu’il existe un cycle interne et un cycle externe qui
se passe dans le milieu extérieur. Ceci est confirmé par Fulleborn en 1914.
1902 Stiles et Hassall nommèrent ce parasite Strongyloides stercoralis.
1907 la contamination humaine par voie transcutanée est décrite par Ransom.
1932 cycle complet a été décrit par H. Kreis.
1936 existence d’un cycle d’auto infestation endogène est démontrée par Faust.
8
II. EPIDEMIOLOGIE
9
II. Epidémiologie
1. Agent pathogène :
• Taxonomie :
- Phylum Nematoda
- Classe Secernentea
- Ordre Rhabditida
- Famille Strongyloïdidae
- Genre Strongyloïdes
- Espèces : Strongyloïdes stercoralis (Stiles, 1902)
Strongyloïdes fuelleborni (Von Linslow, 1905)
10
II. Epidémiologie
1. Agent pathogène :
• Morphologie :
- Formes matures
Adultes stercoraux
Femelle parthénogénétique
- Formes immatures
Œufs
Larves strongyloïdes
rhabditoïdes
11
II. Epidémiologie
1. Agent pathogène :
• Morphologie :
Femelle du parasite ou femelle parthénogénétique
- Petit ver cylindrique, mince, blanchâtre et transparent
- Taille: 2 a 3 mm de long sur 35 a 40 μm de diamètre Femelle parthénogénétique de
S. stercocalis
- Orifice buccal: hexagonale entouré par 2 lèvres latérales trilobées
- Œsophage (1/3 du corps) cylindrique , de type strongyloïde (un seul renflement)
- Orifice vulvaire : situé au tiers postérieur du corps
- Utérus : double et distendu par les œufs (embryonnés)
- Partie postérieure : Courte et pointue
- Retrouvée uniquement chez l’homme 12
II. Epidémiologie
1. Agent pathogène :
• Morphologie :
Adultes stercoraux = libres
Œsophage de type rhabditoïde (deux renflements) Morphologie des adultes stercoraux
mâles
Mâle Femelle
Longévité
- Femelle parthénogénétique :
1. Agent pathogène :
• Biologie :
Nutrition :
18
II. Epidémiologie
1. Agent pathogène :
• Pathogénie :
19
II. Epidémiologie
2. Réservoir de parasites :
20
II. Epidémiologie
3. Mode de contamination :
21
II. EPIDEMIOLOGIE
4. Cycle biologique :
• Complexe
• Diphasique (endogène + exogène)
• Parasite monoxène
• 3 modes de reproduction :
parthénogénétique chez l’homme
sexué ou asexué dans le milieu extérieur
22
II. EPIDEMIOLOGIE
4. Cycle biologique :
1-Infestation de l’homme par les larves strongyloïdes (LS) par voie transcutanée
2-vont migrer par les vaisseaux sanguins pour arriver au cœur droit, puis passer dans les poumons
3-remontent l’arbre bronchique, arrivent au niveau du pharynx puis à la faveur d’une toux sont déglutis dans
l’œsophage puis dans le. Tube digestif
4-gagnent ensuite le duodénum et se transforment en femelles parthénogénétiques
1mois après
infestation Pondent des œufs qui vont éclore rapidement et
donner des larves rhabditoides (L1)
23
II. EPIDEMIOLOGIE
4. Cycle biologique :
24
II. EPIDEMIOLOGIE
4. Cycle biologique : conditions optimales
(bonne humidité, sol riche
Cycle extérieur indirect ou sexué (long) : en matières organiques)
Après emission des larves (L1) avec les selles dans le milieu extérieur
Après accouplement les femelles vont pondre dans le sol des œufs qui vont éclore et libérer des larves
rhabditoïdes (L2 )
25
II. EPIDEMIOLOGIE
4. Cycle biologique : conditions du milieu
extérieur ne sont pas
Cycle extérieur direct ou asexué (court) : favorables
26
II. EPIDEMIOLOGIE
4. Cycle biologique :
Cycle interne ou auto-infestation endogène :
Larves strongyloïdes
Larves rhabditoïdes
infestantes
traversent la paroi
Adultes dans le duodénum
intestinale
27
II. EPIDEMIOLOGIE
4. Cycle biologique :
5. Facteurs favorisants :
D’ordre général D’ordre individuel Liés au parasite
- Le climat (supérieur à
- Péril fécal - Durée de vie longue du parasite
- Marche pieds nus adulte
20°C) - Âge, - Durée de vie longue des larves
- L’humidité du sol et sa
- Statut immunitaire: dans le milieu extérieur : dans le
immunodépression, sol 2 à 10 mois, dans l’eau 18
richesse en matières malnutrition, mois
- Activité professionnelle: - Thermotropisme, hygrotropisme,
organiques
dans le domaine agricole Histotropisme (peau)
(culture du riz +++)
29
II. EPIDEMIOLOGIE
6. Répartition géographique :
• Cosmopolite
l’Amérique centrale et du Sud, les Antilles, l’Afrique tropicale, le Madagascar, le Maghreb, la vallée
du Nil, l’Italie, les Balkans et du Sud-Est asiatique
30
II. EPIDEMIOLOGIE
6. Répartition géographique :
32
III. Symptomatologie
1. Forme habituelle :Chez l’immunocompétent :
• Phase de pénétration
• Phase d’invasion
• Phase d’état
34
III. Symptomatologie
1. Forme habituelle = Anguillulose commune :
36
III. Symptomatologie
1. Forme habituelle = Anguillulose commune :
C. Phase d’état :
Manifestations digestives ; femelles parthénogénétiques dans le duodénum
- Duodénite- entérite
- Douleurs abdominales
- Alternance de diarrhée et constipation
- Expression cyclique suivant le rythme des auto-infestations
37
III. Symptomatologie
2. Forme grave = Anguillulose maligne :
Atteintes hémorragiques
38
III. Symptomatologie
2. Forme grave = Anguillulose maligne :
A. Anguillulose d’hyperinfestation :
Migration exacerbée des larves (organes généralement touchés )
39
III. Symptomatologie
2. Forme grave = Anguillulose maligne :
B. Anguillulose disséminée :
Dissémination des larves dans tout l’organisme (y compris organes épargnés)
Touche surtout les patients immunodéprimés ou sous immunodépresseurs :
Atteintes cardiaques Atteintes hémorragiques
Atteintes nerveuses - Tachycardie - Hématémèse
- Troubles d’irritabilité́ - Péricardite… - Méléna
- Asthénie - Rectorragies
- Insomnie - Epistaxis
- Episodes dépressifs - Hémoptysies
- Hématurie
Evolution Encéphalites,
infarcissement ,
Abcès cérébraux
40
III. Symptomatologie
2. Forme grave = Anguillulose maligne :
Autres complications :
• Défaillance multiviscérale
41
IV. Diagnostic biologique
1. Circonstances de diagnostic
Epidémiologiques:
• Séjour en zone d’endémie
• Profession agricole +++
• Statut immunitaire
• Age
Cliniques:
• Signes digestifs (douleurs abdominales + diarrhées)
• Signes cutanés ( Larva curens ++) +/- Troubles respiratoires
• AEG après la mise en place d’une corticothérapie.
IV. Diagnostic biologique
1. Circonstances de diagnostic
Biologiques non spécifiques:
• Hyper-éosinophilie +++ >500/mm3 :
- cinétique en fonction du stade de la maladie
- évolue en dents de scie (courbe de Lavier)
IV. Diagnostic biologique
IV. Diagnostic biologique
2. Prélèvements
• Selles : adultes, larves, œufs (rarement)
• Liquide duodénal : adultes, larves
• Crachats : adultes, œufs
• LBA (ID) : adultes
• LCR (formes disséminées) : larves
IV. Diagnostic biologique
prélèvements des selles
• Régime pauvre en féculents trois jours précédant l’examen.
• Eviter les pansements intestinaux, le charbon et les produits laxatifs.
• Faire trois prélèvements consécutifs à [48 h] « période négative »
• Placer les selles dans un récipient en verre ou en plastique, hermétiquement
fermé.
• Conservation des selles à 4°C ou dans de l’eau formolée à 5 %.
IV. Diagnostic biologique
3.Diagnostic parasitologique :
Examen macroscopique des selles
• Noter l’aspect des selles :
Diarrhéiques ++, Afécale, Liquidienne Pâteuse, Moulée, Dure
61
IV. Diagnostic biologique
IV.4. Diagnostic immunologique :
ELISA
Mise en évidence présence d’anticorps spécifiques/utilisant des anti-Ig conjuguées. La présence d’anticorps est
mise en évidence par une réaction colorée
- Avantages: sensible et relativement spécifique élément de forte présomption
- Inconvénients: ne permet pas de distinguer les individus infestés, des infestations anciennes où le système
immunitaire des patients a éradiqué le parasite
62
IV. Diagnostic biologique
IV.5. Diagnostic moléculaire :
La détection de l’ADN parasitaire dans les selles peut être réalisée par la
RT-PCR qui a déjà été utilisée avec succès dans la détection des
bilharzies et des ankylostomes.
63
IV. Diagnostic biologique
Examens complémentaires :
Bilan d’extension :
- Radiographie thoracique
- Infiltrats pulmonaires labiles
Bilan de gravité :
- IRM cérébral en cas d’anguillulose maligne disséminée
Autres recherches possibles dans d’autres liquides biologiques :
• Aspiration duodénale
• - À jeun le matin 76% de cas de strongyloïdose identifiés
- Méthode très invasive,
- Expectorations, urine, liquide céphalo-rachidien, sperme, biopsie de l’intestin grêle, des
poumons ou de la peau
64
V. Traitement
65
V. Traitement
1. But :
Éradiquer le parasite
66
V. Traitement
2. Moyens :
Ivermectine :
Molécule acaricide et insecticide ; qui agit également contre tous les nématodes.
Modes d’action :
- Bloque la transmission de l'influx nerveux entre les inter-neurones du cordon ventral et les
neurones moteurs.
68
V. Traitement
2. Moyens :
Autres :
-Antibiotiques
- Anti-diarrhéiques
- Hémostatiques digestifs
- Réhydratation du patient
69
V. Traitement
3. Indications :
Anguillulose commune
THIABENDAZOL ALBENDAZOL
70
V. Traitement
3. Indications :
Anguillulose commune
IVERMECTINE
71
V. Traitement
3. Indications :
Anguillulose maligne
Antiparasitaire + Antibiotiques
- Ivermectine: 200 µg/kg par jour pendant 2 jours (J1-J2), renouvelé 2 semaines plus tard
(J15-J16)
- Une antibiothérapie probabiliste dirigée contre les germes d’origine digestive (BGN) est
prescrite.
73
VI. Prophylaxie
1. Prophylaxie individuelle :
Mesures hygiéniques :
Eviter tout contact de la peau avec des boues et des eaux douces stagnantes en
zone d’endémie.
74
VI. Prophylaxie
1. Prophylaxie individuelle :
Chez les personnes infestés, ayant été traitées, il est recommandé de réaliser régulièrement,
pendant 12 à 18 mois, des examens parasitologiques des selles ainsi que des analyses
sérologiques. 75
VI. Prophylaxie
2. Prophylaxie collective :
Lutter contre le péril fécal
77
Conclusion
L’anguillulose est une maladie insidieuse dont le diagnostic est difficile à cause de la variabilité de l’excrétion
larvaire dans les fèces et du manque de sensibilité et spécificité des techniques diagnostiques.
Toute personne ayant résidé ou voyagé en zone d’endémie, quelles qu’en soient la durée et l’ancienneté,
doit bénéficier d’une recherche d’anguillulose.
En pratique, il est important de procéder à un interrogatoire méthodique des patients avant l’instauration
d’un traitement immunosuppresseur et notamment d’une corticothérapie.
Depuis l’utilisation de l’ivermectine, le traitement de l’anguillulose est plus aisé ; néanmoins, les rechutes
sont nombreuses à cause du cycle de ré-infestation endogène.
78
Références
• Deluol AM Atlas de parasitologie. Guide pratique du diagnostic au microscope.
Helminthes. Paris: Varia1989.
• Manuel de la Société Africaine de Parasitologie (SoAP) – Tome 1 – Maladies
parasitaires endémiques
• https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2017-04/dir24/argument
aire_anguillulose_vd.pdf
• Parasitoses intestinales et schistosomoses sur la rive droite du Fleuve Sénégal,
République islamique de Mauritanie Volume 3 N°4 : Septembre 2010
79
Merci de votre att enti on
80