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Vers un nouveau modèle de psychopathologie de l’autisme :

la dysrégulation fonctionnelle et développementale

Jean-Louis ADRIEN

Professeur

Laboratoire de Psychologie Clinique et Psychopathologie

Université René Descartes, Paris 5


Institut de Psychologie
71, avenue Edouard vaillant
92100 Boulogne-Billancourt

tél. : 01-55-20-59-71
e-mail : jean-louis.adrien@univ-paris5.fr
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RESUME

Différents modèles psychologiques permettent d’expliquer en totalité ou partiellement les


troubles du développement des enfants atteints d’autisme. Ils s’appuient sur la connaissance
des anomalies précoces, des déficits spécifiques et des évolutions psychologiques distinctes
de ces enfants. C’est sur la base de ces modèles que les praticiens développent leurs stratégies
thérapeutiques et éducatives.
Dans cet article, nous présentons un modèle psychopathologique de l’autisme, dans lequel la
dysrégulation fonctionnelle et développementale rend compte du syndrome. Les travaux de
neurophysiologie cérébrale mettent en évidence des dysfonctionnements de la modulation de
l’activité cérébrale et un développement cérébral atypique. Les travaux de psychopathologie
développementale montrent que la dysrégulation touche aussi bien la micro-genèse des
activités que la macro-genèse des domaines de développement. Ainsi, l’analyse
microscopique des activités de recherche d’objet caché, d’attention conjointe et de jeu
symbolique des enfants autistes montre l’existence d’une dysrégulation fonctionnelle des
schèmes d’action et de pensée impliqués dans ces activités. De plus, l’étude du
développement cognitif et socio-émotionnel met en évidence que l’ampleur de l’hétérogénéité
est corrélée à l’intensité de la dysrégulation. Aussi, ce modèle permet de préconiser que dans
le cadre de prises en charge intensives et durables, une centration sur la remédiation de la
dysrégulation fonctionnelle devrait permettre aux personnes avec autisme de produire des
activités psychologiques mieux coordonnées pour ainsi mieux se développer et s’intégrer de
façon plus harmonieuse dans leur environnement social et physique.

Mots-Clés : Autisme - Dysrégulation fonctionnelle et développementale – Modèle


neuropsychopathologique

SUMMARY

Various psychological models permit wholely or partially to explain developmental disorders


in children with autism. These models were based upon early abnormalities, specific deficits
and atypical psychological evolutions now well-known in these children and practitioners
developed their therapeutic and educative strategies from these models. In this paper, we
described psychopathological model of autism in which a basic functional and developmental
dysregulation might account of the syndrom. Cerebral neurophysiology works have shown
evidence of cerebral activity modulation dysfunctionings and atypical cerebral development.
Works about developmental psychopathology outlined that dysregulation was concerned with
micro-genesis of overall activities and macro-genesis of development domains. Thus, i
autistic children, microscopic analysis of hidden object searching, joint attention and symbolic
play activities show evidence of functional dysregulation of their action ad mental schemes
implied into these activities. Moreover, study of their cognitive and socio-emotional
development outline that heterogeneity amplitude was correlated to the dysregulation
intensity. Therefore, in contetx of intensive and durable types of care and treatment for
persons with autism, this model permited to advocate centrations onto functional
dysregulation processes remediation in order to facilitate the production of best coordonnated
psychological activities and thus to promote a more harmonious development and social
integration in their social and physical environment.

Key-words : Autism – Functional and developmental dysregulation –


Neuropsychopathological model -
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La psychopathologie intégrative du développement postule une conception originale

des troubles du développement de l’enfant. Non seulement, elle tente d’associer plusieurs

types de connaissances et de modèles relatifs aux dysfonctionnements des enfants porteurs de

syndromes, mais aussi elle préconise une prise en charge coordonnée et pluri-focale de

l’enfant et de sa famille. En ce qui concerne l’autisme, il existe différents modèles

psychologiques qui tentent d’expliquer en totalité ou partiellement les troubles des enfants

atteints et qui s’appuient sur la connaissance des anomalies précoces, des déficits spécifiques

et des formes évolutives distinctes (Adrien, 1996). C’est à partir de ces modèles que se

développent les pratiques différenciées d’éducation et de soins (Adrien et al., 1998).

Dans cet article, nous développons un modèle « la dysrégulation fonctionnelle et

développementale » dans l’autisme dont la construction est fondée sur des théories du

développement normal et sur un grand nombre de travaux empiriques et scientifiques

neurophysiologiques et psychopathologiques sur l’autisme.

1 - REGULATION DE L'ACTIVITE : DEFINITION ET DEVELOPPEMENT

Dans notre perspective psychologique, la régulation est la capacité que possède tout

organisme ou système à modifier une réponse en fonction des informations transmises par le

milieu interne ou externe afin de se maintenir dans ce milieu (Piaget, 1967). L’organisme

présente une sensibilité aux informations, une aptitude à les intégrer, une capacité à produire

un comportement nouveau et adapté temporellement et spatialement et à annuler ou à inhiber

un comportement inopportun. Dans un organisme qui se développe dans un environnement, la

régulation a pour but de maintenir constant l’équilibre entre les poussées internes du

développement et les stimulations externes issues de l'environnement. La régulation est

caractérisée par 3 processus, l’engagement, le maintien et l’achèvement de l’action : l’enfant

qui fait preuve d’une bonne régulation dans son activité est capable d’engager une action, de
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la maintenir si elle est adaptée au contexte, de la modifier si nécessaire en produisant une

autre action et en inhibant l’action inappropriée et enfin d’interrompre son activité lorsque

l’objectif est atteint.

Les processus de régulation s’expriment non seulement dans tous les domaines d’activité et

d’expression des capacités cognitives, sociales et émotionnelles mais aussi à tous les niveaux

et stades de développement de l’être humain (niveaux réflexe, sensoriel, perceptif, sensori-

moteur puis représentatif aboutissant au langage et à la pensée abstraite). Et c’est grâce à ces

processus de régulation que se réalise le développement des différentes capacités. Le

développement psychologique normal est fondé sur l'intégration et la structuration par

l'individu de ses différentes capacités motrices, perceptives, cognitives et émotionnelles. Il

existe une force d'organisation et de cohérence qui est présente à chaque phase du

développement. La régulation a pour fonction d'établir des liens opportuns entre les actions

composant une activité (par exemple, retrouver un objet caché) au sein d'un même domaine

cognitif (représentation de l’absence : rechercher un cube dans la boîte et rechercher son

morceau de pain tombé sous la table) mais aussi des liens entre les processus impliqués dans

les activités elles-mêmes de domaines différents.

2 – MODELE DES TROUBLES DE LA REGULATION DANS L'AUTISME

1 - L’autisme de Kanner et la dysrégulation sémiologique

L’autisme est un trouble envahissant du développement déterminé par des altérations

du système nerveux central et caractérisé par des anomalies des interactions sociales, des

difficultés de communication, de symbolisation et des comportements bizarres et stéréotypés

(A.P.A., 2000/2003) . Dans la description princeps du syndrome d’autisme infantile précoce,

Léo Kanner (1943) souligne les difficultés des enfants autistes à s'ajuster à leur

environnement physique et social (défaut d'ajustement postural, absence d'anticipation à la

prise dans les bras, les réactions paradoxales et différées aux stimulations auditives et
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visuelles). Ces comportements témoignent de la difficulté précoce des enfants à modifier leur

tonus et leurs actions sensori-motrices en fonction des caractéristiques de l'environnement

social ou physique. D'autres signes d'expression motrice, perceptive ou cognitive comme les

stéréotypies, la "résistance au changement", les rituels traduisent cette altération fondamentale

de la régulation de l'activité.

2 – Modèle de dysrégulation fonctionnelle et développementale

Dans notre modèle (Adrien, 1996 ; Adrien et al., 1994, 1995, 1996), nous postulons

que ce trouble de la régulation de l’activité est basal et primaire et qu’il explique non

seulement les troubles de la relation et de la communication des enfants atteints du syndrome

autistique mais l’ensemble des anomalies du développement sensoriel, perceptif, cognitif,

conatif et émotionnel de ces enfants. Cette dysrégulation est caractérisée par des perturbations

du fonctionnement dynamique des processus de régulation des activités - elle est dite

fonctionnelle -, et elle touche tous les secteurs du développement : elle est dite aussi

développementale.

A partir de l’analyse des actions impliquées dans l’expression de trois capacités

cognitives, nous verrons les manifestations de cette dysrégulation fonctionnelle. Ensuite,

l’étude du développement cognitivo-émotionnel nous permettra de caractériser la

dysrégulation développementale. Auparavant, nous présentons les travaux

neurophysiologiques qui mettent en évidence les substrats cérébraux de cette dysrégulation

basale.

3 - L’insuffisance de modulation cérébrale et la dysrégulation fonctionnelle et

développementale

G. Lelord (1990) est le premier à indiquer que les enfants autistes souffrent d’une

"insuffisance modulatrice cérébrale". Sur le plan fonctionnel, ce défaut de modulation se

traduit par l'irrégularité de la morphologie et de l'amplitude des réponses corticales aux


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stimulations sonores et par l'instabilité de l'association inter-modale "son -lumière" enregistrée

à l'aide des potentiels évoqués corticaux (Bruneau et al. 1987, 1999 ; Martineau et al., 1992 a,

b). Le paradigme est le suivant : 1 - plusieurs fois de suite on fait entendre à un enfant un son

et voir en même temps un flash lumineux : on enregistre une réponse à la fois au niveau du

cortex auditif et du cortex visuel ; 2 – on fait entendre seulement un son à l’enfant : on

enregistre une réponse non seulement au niveau du cortex auditif mais aussi au niveau du

cortex visuel. Il y a eu une réponse d’association inter-modale. Martineau et al (1998)

établissent une relation entre la variabilité et ce défaut de maintien des réponses associatives

cross-modales et les perturbations des comportements de régulation : les enfants dont les

comportements sont les plus dysrégulés - qui ne prennent que peu d'initiatives pour interagir

ou pour jouer, qui ne peuvent poursuivre et mener à terme leurs actions - ont une grande

défaillance dans la constance des associations intermodales corticales. De plus, Adrien et al.

(1994) montrent un lien entre le défaut de maintien d'un schème cognitif efficace (se

représenter un objet non visible et le retrouver) et la difficulté à produire et à maintenir des

associations intermodales corticales. Zilbovicius et al. (1995) trouvent une hypoperfusion

frontale du cortex chez les enfants autistes âgés de 3 ans, région responsable des processus de

régulation de l’activité qui disparaît 3 ans plus tard, ce qui témoigne d’un retard de maturation

du lobe frontal. Enfin, Gomot et al. (2001 ; Khalfa et al. (2001) et plus récemment Zilbovicius

et al. (2000) notent que les enfants autistes ont des difficultés de développement et de

fonctionnement des régions corticales (régions temporales) impliquées dans la régulation de la

perception auditive et le traitement des informations vocales. Ces anomalies sont en lien avec

les troubles notables du développement et du fonctionnement de leurs capacités de

communication avec autrui (Lelord et al., 2003 ; Bruneau et al., 2003).

Le modèle neurodéveloppemental de l'autisme proposé par Garreau et al. (1985) dit

"en cascade", postule l’existence de délais de développement et de dysfonctionnements de


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différentes régions corticales (dont certaines sont notamment responsables de la régulation),

délais et dysfonctionnements qui se résorberaient (partiellement ou non) à des temps distincts

de la croissance de l'enfant. Ces décalages temporels pourraient être dus aux troubles précoces

des processus régulateurs du système nerveux et expliquer l‘hétérogénéité si typique du

développement cognitif et socio-émotionnel des enfants avec autisme (Adrien, 1996).

4 - Dysrégulation fonctionnelle de trois capacités cognitives.

A - La permanence de l’objet

Nous avons noté chez des enfants autistes comparés à des enfants retardés et à des enfants

normaux, que la séquence d'actions nécessaire pour résoudre un problème - rechercher un

objet caché en produisant une série d'actions successives telles que prendre, soulever la boîte

sous laquelle se trouve l'objet, regarder et prendre l'objet - est fréquemment incomplète et

atypique (Adrien, 1983). Leurs actions apparaissent et se succèdent de façon incohérente et

variable : parfois, l'une d'entre elles est répétée de façon excessive et inopportune ; ou alors, la

séquence d'actions toute entière est infiltrée de schèmes très élémentaires, formes de parasites

qui vont altérer son déploiement. Nous avons décrit ces particularités de fonctionnement

comme des problèmes de régulation ou "dysrégulation". Ils se traduisent au cours de cette

activité par la précipitation, le mauvais choix des actions de résolution et la production

répétitive d'actions, l'absence de maintien du schème et de la séquence d'actions,

l'incoordination des actions exigées pour résoudre le problème (Adrien et al., 1994, 1995).

B – L’attention conjointe

Selon notre modèle, cette pathologie fonctionnelle s’inscrit et se développe durant les

deux premières années de vie concerne les fonctions impliquées dans le développement e la

communication comme l’attention conjointe. Ainsi, Gattegno (2001) et Gattegno et al., (1999)

ont exploré l’attention conjointe, sa régulation et son évolution durant les deux premières

années à partir des films familiaux réalisés chez de très jeunes bébés de 10 mois - non
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reconnus encore comme autistes à cet âge - et dont le syndrome autistique n’est découvert que

vers l’âge de 24 mois. Les principaux résultats montrent des dysfonctionnements précoces et

évolutifs de la régulation des processus d’attention conjointe de ces très jeunes enfants à

devenir autistique. Aux deux périodes d’âge de 10 et de 24 mois, il y a beaucoup plus

d’enfants autistes que d’enfants retardés mentaux et d’enfants normaux tous appariés par âge,

et quels que soient leur niveau cognitif et leur degré de retard, qui présentent des

persévérations, des ralentissements, des discordances visuo-motrices et une grande variabilité

dans la mise en œuvre des processus impliqués dans l’activité de réponse à une attention

conjointe suscitée par autrui (Figure 1).

P o u r c e n t a g e d 'e n f a n t s p r é s e n t a n t
u n tr o u b le d e la r é g u la tio n
à 1 1 -1 2 m o is e t 2 0 -2 4 m o is
e n r é p o n s e à l’a tte n tio n c o n jo in t e

4 0

2 0
%

1 1 - 1 2 m o is 2 0 - 2 4 m o is

N O R
R E T
A U T

Figure 1 : Pourcentage d’enfants autistes, retardés et normaux aux âges de 10-11 mois et de

20-24 mois qui présentent un trouble de la régulation de la réponse d’attention conjointe.

C – Le jeu symbolique

De même, Blanc et al (2001) montrent que la dysrégulation affecte véritablement le niveau

et la qualité du jeu symbolique chez les enfants autistes dont la limitation de la diversification

des schèmes d’actions et des séquences comportementales ludiques est caractéristique.

5 – Dysrégulation et développement cognitif et socio-émotionnel


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Dans le développement pathologique des enfants autistes, on observe une double

hétérochronie. La première, dite intra-domaine, concerne le fait que certaines conduites

relevant d’un même domaine (par exemple la communication) se développent de façon

hétérogène : l’attention conjointe est plus déficiente que l’interaction sociale (Adrien et al.,

2001). La seconde, dite inter-domaine, correspond au fait que certains domaines de

développement (par exemple le langage) restent fixés à un stade alors que d'autres (par

exemple, les capacités visuo-constructives) se développement relativement normalement.

Selon notre modèle, cette double hétérochronie de développement est expliquée par le défaut

des processus de régulation intra-domaine et inter-domaines. Nous avons constaté que

l’amplitude de la dyssynchronie développementale est liée à l’intensité de la dysrégulation. La

figure 2 représente les profils moyens de développement cognitif et socio-émotionnel obtenus

l’aide de la BECS (Adrien, 1996 ; Adrien et al., 2002 ; Thiébaut et al., 2004) de 70 enfants

avec autisme. L’analyse statistique a permis de constituer 3 sous-groupes d’enfants avec

autisme dont l’amplitude d’hétérogénéité (somme des écarts entre les 16 niveaux de

développement) et les niveaux moyens de développement sont différents. On peut noter que

quel que soit le niveau moyen de développement, plus l’hétérogénéité de développement est

ample (sous-groupes en jaune et rose), plus la dysrégulation de l’activité des enfants est

intense.
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LE LE
4 4 LE
AC LC AC LC 4
AC LC
IS 3 IV IS 3
IV
IS 3 IV
2 2
2
RC IG RC IG RC IG
1 1
1

PO 0 RA PO 0 RA PO 0 RA

RS EE RS EE RS EE

MB ISo
MB ISo MB ISo
CO JS
CO JS CO JS
Sch
Sch Sch

Hétérogénéité faible Hétérogénéité forte Hétérogénéité forte


Dysrégulation faible Dysrégulation intense Dysrégulation intense

RC : Régulation du
comportement, Iso : Image de soi
IS : Interaction sociale, JS : Jeu symbolique
AC : Attention conjointe, Sch : Schèmes d’action
LE : Langage Expressif, CO : Causalité opérationnelle
LC : Langage Compréhensif, MB : Moyens-buts
IV : Imitation Vocale, RS : Relations spatiales
IG : Imitation Gestuelle, PO : Permanence de l’objet
RA : Relation Affective,
EE : Expression Emotionnelle.

Adrien J-L, Blanc R., Thiébaut E., Barthélémy C. (2003). Revue Québécoise de Psychologie

3 - IMPLICATIONS DE CE MODELE POUR L’AIDE AUX PERSONNES AVEC

AUTISME.

L’intérêt de ce modèle psychopathologique de l’autisme est d’inspirer des

thérapeutiques et des prises en charges effectives et durables des personnes avec autisme qui

soient utilisables à la fois par les soignants, les intervenants et les familles. L’un des objectifs

de ces prises en charge est d’atténuer voire de supprimer les dysfonctionnements de la

régulation cognitive et émotionnelle par des interventions actives de l’adulte centrées sur les

processus défaillants en utilisant des techniques d’étayage et des stratégies psycho-éducatives

appropriées.

La Thérapie d’Echange et de Développement s’inspire en partie de ce modèle

psychopathologique (Barthélémy, Hameury et Lelord, 1995). L’objectif de cette thérapeutique

est de rééduquer les fonctions psychophysiologiques déficientes et leur régulation dès le plus

jeune âge de l’enfant autiste, tout en tenant compte de ses intérêts et de ses besoins, afin de lui

permettre de développer voire d’améliorer ses capacités d’échange et de communication avec

autrui.
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Enfin, la prise en charge intensive, soutenue et durable des personnes avec autisme

dans leurs différents lieux de vie (accompagnement à domicile, à l’école ou en entreprise) tel

que le préconise le programme I.D.D.E.E.S.(article de Maria Pilar Gattegno dans ce numéro)

s’appuie largement sur ce modèle. Les objectifs des interventions des adultes accompagnants

sont en effet de réguler constamment les activités sociales, émotionnelles de l’enfant ou de

l’adulte avec autisme lors de différentes situations d’apprentissage cognitif ou professionnel,

d’interaction avec les autres et d’autonomie personnelle et familiale, afin de favoriser leur

intégration sociale et leur développement (Adrien, 2003). De plus, l’ensemble de ces

interventions qui répondent véritablement aux besoins spécifiques des personnes avec autisme

constitue des pratiques psychologiques innovantes inscrites dans un nouveau métier qu’il faut

impérativement promouvoir (voir l’article de Marion Wolff dans ce numéro).

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