Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
L’Ostéopathie
Renan Bain,
Eytan Beckmann,
Arthur Milley,
Frédéric Pariaud,
Jean-Jacques Vignaux
L’Ostéopathie pour les Nuls
« Pour les Nuls » est une marque déposée de John Wiley & Sons, Inc.
« For Dummies » est une marque déposée de John Wiley & Sons, Inc.
© Éditions First, un département d’Édi8, 2016. Publié en accord avec John
Wiley & Sons, Inc.
Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à
l’usage privé du client.
Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à
titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie
de cette œuvre est strictement
interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles
L 335-2 et
suivants du Code de la propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit
de
poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les
juridictions civiles
ou pénales.
ISBN : 978-2-7540-7738-5
ISBN Numérique : 9782754087186
Dépôt légal : février 2016
Préparation de copie : Christine Cameau
Correction : Florence Le Grand
Illustrations humoristiques : Sylvain Frécon
Illustrations techniques : Fabrice Del Rio Ruiz
Éditions First, un département d’Édi8
12, avenue d’Italie
75013 Paris – France
Tél. : 01-44-16- 09-00
Fax : 01-44-16-09-01
E-mail : firstinfo@efirst.com
Internet : www.pourlesnuls.fr
Dans ce chapitre :
Les premières racines de l’ostéopathie
La naissance de l’ostéopathie
La naissance de l’ostéopathie
L’ostéopathie est née d’une situation de crise humanitaire.
Elle
apparaît aux États-Unis d’Amérique en 1874, dans l’État
du
Missouri. Le pays est alors en pleine guerre de Sécession
et
souffre des affrontements entre esclavagistes et anti-
esclavagistes. Ce conflit est, avec la Seconde Guerre mondiale,
l’un des plus meurtriers qu’aient connus les États-Unis.
Durant
les quatre années de la guerre de Sécession, plus de
617 000 hommes (soit 2 % de la population de l’époque) sont
tués et largement autant sont blessés.
Histoire de la thérapeutique, ou la
médecine au XIXe siècle
Au XIXe siècle, de nombreuses substances ont été utilisées
comme médicaments, dont certaines sont maintenant connues
pour être mortelles, telles que le mercure et le plomb. On
retrouvait parmi ces traitements des médicaments à base de
cocaïne pour les maux de dents des enfants ou d’opium pour
soulager les enfants ou les asthmatiques. Ces thérapeutiques
très
populaires étaient délivrées par tous les « pharmaciens »
et sans
ordonnance.
En effet, pendant des siècles, et jusqu’à la fin du XIXe siècle,
les
thérapeutiques proposées se résumaient à des saignées
comme
remèdes à presque tous les maux. Ces purges
aspiraient à
« nettoyer le corps des humeurs putrides ou
malsaines » qui
l’attaquaient en étant responsables de déséquilibres
physiologiques. D’autres procédés visaient aussi à
purifier le
corps pour en chasser la maladie, comme l’utilisation excessive
des purgatifs, des vomitifs et des drogues
provoquant une
hypersudation.
Médecin et alchimiste, Paracelse (1493-1541) proposa une
théorie selon laquelle le fonctionnement de l’organisme
s’expliquerait par un ensemble de réactions chimiques. Ainsi, les
maladies seraient provoquées par des désordres chimiques,
provenant d’organes spécifiques, à l’intérieur du corps, ne
pouvant donc être soignées que par des moyens chimiques.
À ce
titre, il introduisit notamment l’utilisation du mercure
pour le
traitement de la syphilis et d’autres pathologies,
provoquant un
évident intérêt chez les malades désespérés
de l’époque. Il
faudra attendre le milieu du XXe siècle et la
découverte des
antibiotiques pour que le mercure, toxique,
soit abandonné dans
le traitement de la syphilis !
Le style de Still
C’est dans ce contexte qu’Andrew Taylor Still, ancien médecin
et chirurgien aux armées, exerçait la médecine. À son retour
de
la guerre, insatisfait et même impuissant à soulager ses
semblables, il constate avec stupéfaction que, dans les régions
où les médecins sont devenus plus rares, la mortalité infantile
recule. Cette prise de conscience l’amène à reconsidérer les
connaissances de l’époque et son rôle en tant que médecin.
Un métier à tisser
La pratique de l’ostéopathie à cette époque n’était pas chose
aisée. La profession médicale voyait en elle un danger, et
surtout
une remise en question non fondée des dogmes
médicaux en
vigueur. Néanmoins, les succès thérapeutiques
des premiers
ostéopathes furent nombreux et parfois même
surprenants. En
effet, les ostéopathes prenaient alors en
charge toute forme de
pathologie, soignant là où la médecine
classique échouait
souvent. En outre, ces nouveaux praticiens
développaient une
expertise dans le traitement de troubles
somatiques touchant le
corps à une époque et dans une région
du globe où rien n’existait
encore dans les domaines de la
médecine physique ou de la
rééducation. Ces progrès spectaculaires attirèrent d’ailleurs bon
nombre de personnalités,
comme Theodore Roosevelt et William
Taft, tous deux présidents des États-Unis, ou encore l’écrivain
Mark Twain, qui fut
l’un des fervents défenseurs de
l’ostéopathie à ses débuts.
L’ostéopathie, c’est l’Amérique !
Iatromécanisme et vitalisme
L’ostéopathie d’aujourd’hui
Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, les ostéopathes
américains se sont progressivement désintéressés de la
pratique
manuelle, qu’ils ont plus ou moins abandonnée aux
chiropracteurs, physiothérapeutes et massothérapeutes.
L’intégration de l’ostéopathie à la médecine classique s’est
malheureusement traduite par une paupérisation des concepts
fondateurs de la discipline. Ainsi travestie, l’ostéopathie
américaine de la fin du XXe siècle était à la recherche de ses
origines
et depuis quelques années, on note un regain de
publications
faisant la part belle à l’originalité du concept.
Aux États-Unis, des regroupements professionnels ont cherché
à
redéfinir une ostéopathie en accord avec son environnement
et
tout à la fois fidèle à ses principes, sa terminologie et son
enseignement. Ils ont établi un glossaire de terminologie
ostéopathique en 1981, mis à jour régulièrement.
La définition de l’ostéopathie se précise donc comme :
« Concept de prise en charge de la santé soutenu par une
connaissance scientifique en constante expansion qui inclut
le
concept d’unité de la structure (anatomie) et de la fonction
(physiologie) d’un organisme vivant » :
L’être humain est une unité fonctionnelle dynamique ;
Le corps possède des mécanismes d’autorégulation qui
sont par nature autoguérisseurs ;
La structure et la fonction sont en relation intime à tous
les niveaux ;
Un traitement rationnel se fonde sur ces principes.
L’ostéopathie en Amérique, ce n’est pas le Pérou !
Mister Greenman
Dès la fin des années 1970 aux États-Unis, un ostéopathe,
Philip
E. Greenman, constatant le désintérêt croissant des DO
pour la
pratique ostéopathique, a souhaité sensibiliser ses
confrères aux
concepts ostéopathiques. C’est ainsi qu’il a posé
les bases d’une
compréhension plus moderne des concepts
de la profession en
proposant cinq modèles ostéopathiques
(biomécanique,
neurologique, métabolique, circulatoire et
comportemental) qui
illustrent cinq fonctions du corps et
qui, des années plus tard
(en 2007), seront repris par l’OMS
(Organisation mondiale de la
santé) dans les principes directeurs pour la formation en
ostéopathie.
Deux mains
Dans ce chapitre :
L’ostéopathie pour accompagner la naissance
La progestérone en action
Faites de l’exercice !
L’activité physique modérée peut avoir des avantages pour
vous
et votre bébé. De nombreuses études récentes démontrent
les
effets bénéfiques de la pratique d’une activité physique au
cours
de la grossesse, notamment sur le diabète gestationnel,
les
douleurs lombaires et les sciatalgies (souffrances du nerf
sciatique), la santé mentale et le bien-être, l’hypertension,
la
fatigue et la constipation. De plus, une activité physique
régulière au cours de la grossesse, associée à une alimentation
saine, peut vous aider à ne pas prendre trop de poids durant
celle-ci.
Mais vous pouvez aussi combiner deux activités physiques :
D’un côté en travaillant le système cardio-vasculaire
(le
cœur et les poumons) avec de la marche rapide, du
jogging, de la natation ou de la danse ;
De l’autre côté en renforçant vos muscles avec du yoga,
du pilates, du vélo d’appartement ou de la musculation
légère.
Un ostéopathe à la naissance
Il est facile de comprendre que des accouchements qui se
prolongent, qui se compliquent d’une césarienne en urgence,
que
l’utilisation de forceps, de ventouses pour faciliter la
sortie du
bébé peuvent perturber un certain nombre de
fonctions du corps
du bébé. C’est le cas également des présentations inhabituelles,
par la face ou par le siège. Mais le simple
passage du bébé dans
le bassin maternel lors de la naissance,
les différentes contraintes
auxquelles il est soumis, écrasé,
vrillé avant d’atteindre le
monde extérieur peuvent elles aussi
perturber le développement
de l’enfant.
Attention à sa tête !
Lors de l’accouchement, le crâne du bébé est soumis à des
forces très importantes, de l’ordre de plusieurs kilos. En outre,
les différentes pièces osseuses qui forment ce crâne ne sont
pas
immobiles, il existe, entre elles, des bandelettes de tissu
souple
que l’on appelle fontanelles (petites fontaines). Après
avoir subi
ces contraintes mécaniques, ces pièces osseuses,
dont la mobilité
est nécessaire au passage de la tête du bébé
par les voies
naturelles, se repositionneront d’elles-mêmes,
mais il arrive
parfois que ce ne soit pas le cas. Les déformations, même peu
importantes, de ces différentes pièces
osseuses pourront affecter
les structures molles passant à
proximité ou à travers ces
différents os.
Des malpositions de ces os du crâne peuvent être responsables
de perturbations du fonctionnement de certains
muscles (parfois
à l’origine de torticolis), ou alors comprimer
certaines régions
cérébrales ou différents nerfs, responsables
alors de symptômes
souvent forts désagréables pour l’enfant.
Les ostéopathes, formés à la prise en charge des nouveau-nés et
des enfants, apprennent à reconnaître ces symptômes
et à les
traiter. Une des régions du crâne souvent atteinte
est la base, sur
laquelle repose le cerveau, et qui est percée
de nombreux trous
par lesquels vont passer des nerfs dits
crâniens. Ces nerfs sont,
entre autres, responsables de la
succion, dont on comprend
l’intérêt chez l’enfant qui ne peut
qu’utiliser ce moyen pour
s’alimenter. D’autres nerfs assurent
le fonctionnement des
muscles du cou, ou d’une partie du tube
digestif et du système
cardiaque et respiratoire du nouveau-né.
Là encore, on
comprend bien l’intérêt d’une bonne assimilation
des aliments
ingérés pour assurer le développement du bébé.
Sur le côté du crâne, un autre os, l’os temporal, peut lui aussi
être malmené, notamment lors de l’utilisation de forceps
durant
l’accouchement. Cet os est en rapport direct avec une
structure
importante, la trompe auditive, ou trompe d’Eustache
(anatomiste italien du XVIe siècle). Cette trompe est un
canal
qui fait communiquer une cavité contenue dans l’os
temporal,
l’oreille moyenne, avec la région du fond de la gorge
(pharynx).
Elle est bien connue de ceux qui prennent l’avion
ou qui font de
la montagne, ou encore de ceux qui font de la
plongée sous-
marine. C’est en effet grâce à elle que l’on peut
équilibrer les
pressions entre la cavité de l’oreille moyenne
et le milieu
extérieur. Chez le bébé, et plus tard chez l’enfant,
si l’os
temporal est mal positionné, cette trompe auditive ne
peut
remplir correctement son rôle et alors être responsable
d’infections de l’oreille, mieux connues sous le nom d’otites.
Les ostéopathes sont capables de percevoir les mouvements
subtils et les malpositions des différentes pièces osseuses
crâniennes. Et grâce à leur sens très aiguisé de la palpation,
ils
pourront relâcher ces tensions tout en douceur.
La consultation
Avertissement
Rappelons que la loi française interdit
la manipulation des nourrissons
avant
6 mois sans avis médical. Avant la
consultation, demandez à votre
médecin une attestation de non-contre-indication médicale à l’ostéopathie.
Quand consulter ?
La plupart des ostéopathes prenant en charge des nouveau-nés
s’accordent à dire que chaque nouveau-né devrait
bénéficier
d’une consultation ostéopathique. Si ce n’est directement après
la naissance, tout du moins lors du premier mois
de vie. Puis, par
la suite, une à deux consultations par an sont
recommandées,
même en l’absence de symptômes particuliers. Face à un trouble
spécifique – torticolis, otite, asymétrie
du crâne, etc. –,
l’ostéopathe aura besoin généralement d’une
à trois séances pour
soulager les symptômes de l’enfant.
Comme on l’a vu précédemment, l’accouchement peut parfois
être traumatisant ou physiquement éprouvant pour le bébé. Il
arrive même que, lorsque ses épaules sont un peu trop larges,
son passage par le bassin maternel se complique et que des
traumatismes plus ou moins sérieux se produisent. On appelle
cela la dystocie des épaules.
La plupart de ces traumatismes font généralement l’objet
d’une
prise en charge médicale précoce, mais il arrive parfois
que des
troubles associés soient oubliés ou jugés moins
importants. C’est
à ce moment que l’ostéopathe, dont l’analyse est beaucoup plus
globale concernant le corps de l’enfant,
peut apporter un regard
nouveau sur certains troubles.
L’examen ostéopathique aidera à mettre en évidence certains
problèmes au niveau de la colonne cervicale, par exemple,
ou au
niveau thoracique, des côtes, de la clavicule, etc.
Parfois
également au niveau de certains muscles et, si cela est
possible,
l’ostéopathe proposera une prise en charge.
Pourquoi consulter ?
Les motifs de consultation sont nombreux, examinons
quelques-
uns des plus fréquemment rencontrés dans les
cabinets
d’ostéopathie.
Il a encore vomi !
Les régurgitations de lait après la tétée ou au moment du rot
sont
tout à fait normales si leur volume n’est pas trop important.
Chez la moitié des bébés qui souffrent de régurgitations,
cela ne
pose aucun problème particulier de croissance ou de
développement.
Certains bébés qui régurgitent fréquemment peuvent parfois
avoir de légers vomissements entre les tétées. Les causes des
régurgitations sont nombreuses, parmi lesquelles on retrouve
une
prise trop abondante de lait, par mise au sein trop
fréquente ou
trop longue, une quantité de lait dans le biberon
trop importante,
ou encore un mauvais fonctionnement du
sphincter, situé à la
jonction entre l’œsophage et l’estomac.
Ces régurgitations ou
légers vomissements deviennent un
problème lorsque la quantité
de lait éjecté est trop importante.
Des vomissements en jet trop fréquents ou associés à d’autres
signes (fièvre, perte du tonus, présence de sang) doivent
amener
à consulter en urgence un médecin.
Le reflux gastro-œsophagien
Dans le cas où il s’agit d’un mauvais fonctionnement du
sphincter de l’œsophage, généralement lié à une immaturité
de
développement de ce dernier, les régurgitations peuvent
se
dérouler à distance de la prise alimentaire du bébé. Le
contenu
acide de l’estomac va alors irriter la muqueuse de
l’œsophage,
entraînant des sensations de brûlures et provoquant des pleurs
chez le bébé. On parlera alors de reflux
gastro-œsophagien.
Un médecin ou un ostéopathe formé à la prise en charge des
nourrissons pourra aider à déterminer la nature de ces
régurgitations. L’ostéopathe ne pourra en rien modifier la
structure
anatomique de cette jonction qui ne fonctionne pas
bien entre
l’œsophage et l’estomac. En revanche, le reste du tube
digestif
du bébé (et de l’adulte aussi), et en particulier le
fonctionnement de son estomac, sont dépendants d’un nerf, le
nerf
vague, qui traverse le crâne et qui innerve la quasi-totalité
du
tube digestif. Les sécrétions acides de l’estomac sont en
partie
dépendantes du bon fonctionnement de ce nerf vague.
Si le crâne du bébé a été quelque peu malmené lors de
l’accouchement, il arrive que ce nerf vague soit comprimé,
même légèrement, au niveau de son orifice de sortie du crâne,
perturbant par là sa physiologie, et provoquant les sécrétions
acides de l’estomac. L’ostéopathe partira à la recherche de ces
blocages et tentera d’aider ce nerf à fonctionner normalement.
En règle générale, il favorisera également la détente de la cage
thoracique, muscles, côtes et vertèbres de l’enfant, afin que
les
organes soient normalement mobilisés lors de chaque
mouvement respiratoire, permettant ainsi leur fonctionnement
optimal.
Bébé a la colique
Les coliques du nourrisson sont des douleurs très ennuyeuses
qui
se définissent par des cris et/ou pleurs du bébé au moins
trois
heures par jour, plus de trois jours par semaine pendant
au moins
une semaine sans trouble de la croissance. Elles
se manifestent
généralement lors du premier mois et se
poursuivent jusqu’au
troisième ou quatrième mois. Très difficile à vivre pour les
parents, elles perturbent fréquemment la
vie quotidienne !
En France, les coliques du nourrisson toucheraient
chaque année
jusqu’à 200 000 enfants, soit environ 25 %
des nourrissons. Le
ventre du bébé est gonflé, sensible et
vraisemblablement
douloureux, avec de fréquentes émissions
de gaz, le bébé est
irritable et pleure souvent.
Pleurs et pleurs
La tête plate
La position de sommeil, chez le bébé, peut influencer la forme
de son crâne, et ces déformations éventuelles peuvent même
modifier son squelette. Ces contraintes de pression s’exercent
principalement au niveau de la partie arrière de son crâne.
Les bébés doivent être préférentiellement positionnés sur le
dos
pour dormir afin de prévenir la mort subite du nourrisson.
Ce
positionnement, absolument nécessaire, provoque parfois
un
aplatissement de la partie arrière du crâne appelé plagiocéphalie.
Ce léger trouble touche environ un tiers des bébés.
L’os occipital est en relation directe avec la colonne vertébrale,
car il s’articule avec la première vertèbre cervicale,
aussi
appelée atlas (qui est le nom de l’un des Titans dans la
mythologie grecque et qui signifie « le porteur »). On comprend
assez facilement que des déformations au niveau de cet os
occipital peuvent éventuellement modifier l’organisation de la
colonne vertébrale du jeune enfant.
Et d’une manière beaucoup plus générale, toutes les positions
asymétriques longtemps maintenues, comme lors de
l’allaitement maternel, le portage « kangourou », les sièges de
voiture,
le bébé porté dans le dos, etc., peuvent être à l’origine
de
tensions musculaires et d’asymétries de pression au niveau
de
certaines articulations qui pourront, parfois, perturber le
développement harmonieux de l’enfant.
Une règle simple pour prévenir ces tensions est de modifier
aussi souvent que possible les positions de l’enfant pour éviter
qu’il ne développe des troubles plus durables.
L’action des parents est importante. Par exemple, les
massages
de tout le corps en sortie de bain favorisent un bien-être
corporel, et par là permettent une bonne harmonie de
la
croissance osseuse. Le dépistage précoce est déterminant
dans la
prise en charge de la plagiocéphalie du fait de l’augmentation
rapide du périmètre crânien les six premiers mois.
Morgane, 36 ans
Dans ce chapitre :
Pour les enfants
Bébé grandit
Pourquoi consulter ?
Examinons quelques-unes des raisons pour lesquelles la prise
en
charge ostéopathique, par son approche spécifique de la
santé et
du corps, peut parfois très efficacement accompagner
certains
troubles de l’enfance.
Attention !
De l’asthme
L’asthme, qui est une pathologie touchant l’arbre respiratoire,
peut parfois voir certains de ses symptômes améliorés par une
prise en charge ostéopathique qui, comme souvent, vient en
complément de la prise en charge médicale, indispensable et
indiscutable.
Les troubles respiratoires lors d’une crise d’asthme sont
généralement accompagnés d’un certain nombre de
problèmes
de mobilité de la cage thoracique et des structures
qui y sont
associées. Parfois, même les structures de la région
du cou
comme les articulations ou les muscles peuvent également
fonctionner moins bien. L’ostéopathe tente de diminuer
l’impact
des blocages articulaires ou tensions musculaires qui
peuvent
survenir chez un enfant asthmatique.
Un autre objectif du traitement ostéopathique est de favoriser
l’expectoration des mucosités produites par les bronches et
de
permettre aux structures vasculaires qui assurent la nutrition des
poumons et surtout des bronches et des alvéoles de
fonctionner
de manière optimale. Des techniques très douces
sont utilisées
par l’ostéopathe pour « débloquer » les zones
dont la mobilité
est restreinte.
Tout en favorisant la détente de l’enfant lors du traitement
ostéopathique, il est possible que l’ostéopathe en profite pour
l’encourager à pratiquer certains exercices respiratoires, et
lui
montrer qu’il peut apprendre à contrôler certains de ces
muscles
permettant la respiration.
Il a le dos voûté…
La pratique sportive, ou l’absence de sport, peut également
favoriser l’augmentation de l’angulation des courbures normales
de la colonne vertébrale. Typiquement, l’adolescent qui
passe
trop de temps derrière un écran d’ordinateur dans une
position
peu ergonomique, ou l’adolescent plus grand que ses
camarades
affaiblira un certain nombre des muscles supposés
porter sa tête
et il n’est pas rare qu’il développe une cyphose
prononcée de la
partie haute de son dos, d’où le dos voûté.
La maladie de Scheuermann
Il ne faut pas oublier non plus qu’à l’adolescence, un trouble
du
développement, appelé maladie de Scheuermann, peut
se mettre
en place. Il s’agit d’une inflammation d’une partie
des vertèbres
qui va en fragiliser la structure et entraîner un
écrasement de la
partie avant de ces vertèbres.
Holger Werfel Scheuermann (1877-1960), chirurgien
orthopédiste et radiologue danois, a décrit le premier, en 1921, la
cyphose des apprentis horlogers et a donné son nom à cette
affection.
Ce sont les garçons qui souffrent plus souvent de ce trouble
et
les vertèbres les plus touchées sont généralement celles
situées
dans le milieu du dos. Ce mécanisme régresse ensuite
progressivement et cesse de lui-même à la fin de la croissance.
Cette pathologie n’est pas dangereuse, elle suppose
néanmoins
de prendre certaines précautions, notamment
concernant la
pratique d’un sport, tant que les vertèbres
restent fragiles.
Un ostéopathe peut, lors d’un examen précis des différentes
courbures du dos et grâce à des tests de mobilité des
vertèbres et
parfois d’autres régions, non pas guérir cette
maladie de
Scheuermann ni modifier durablement la posture,
mais prévenir,
voire soulager un certain nombre de douleurs
qui peuvent y être
associées. En effet, il n’est pas rare que la
maladie de
Scheuermann soit génératrice de douleurs au fur
et à mesure de
son évolution. L’ostéopathe cherche alors à
diminuer les
éventuelles tensions qui pourraient s’ajouter aux
lésions déjà
existantes et ce, grâce à des techniques douces
utilisant la
détente musculaire ou la mobilisation de certaines
zones du
corps, comme au niveau du ventre par exemple, qui
pourraient
entraîner des tensions sur le dos.
Protégez le dos de votre ado
Adaptez le bureau pour éviter les postures courbées
sur la table ou devant
l’écran d’ordinateur. Il est
déconseillé
d’écrire sur une surface horizontale ;
si c’est
possible, il est préférable d’incliner la surface de travail
d’une vingtaine de degrés environ pour limiter
la flexion
en avant de la tête.
Mal de ventre
Le principal motif de consultation rencontré en médecine
générale concernant les adolescents est le mal de ventre,
avant le
mal de dos. En ostéopathie, ces motifs sont inversés,
mais pour
les maux de ventre également, la prise en charge
ostéopathique
de l’adolescent peut accompagner efficacement
le traitement
médical. En outre, il n’est pas rare que mal de
ventre et mal de
dos soient associés.
Au cours d’une consultation, l’ostéopathe recherche quelles
pourraient être les causes de ces maux de ventre et, si
nécessaire,
vous proposera de consulter votre médecin
pour effectuer des
examens complémentaires. À l’aide de
techniques douces et de
conseils, l’ostéopathe est susceptible
de vous accompagner pour
vous aider à vous débarrasser de
ces douleurs parfois gênantes.
Le muscle diaphragme fait en général souvent l’objet d’une
attention toute particulière de la part de l’ostéopathe. En
effet, ce
muscle permet la respiration lors de sa contraction,
mais son
mouvement libre permet également de mobiliser
les organes
présents dans votre abdomen, favorisant ainsi
leur
fonctionnement normal. En cas de blocage ou de
mobilité
diminuée, il arrive parfois qu’il soit responsable d’un
fonctionnement altéré de ces mêmes organes, entraînant des
sensations d’inconfort ou des troubles digestifs associés.
Chez la jeune fille, les modifications que son corps va subir,
anatomiquement mais aussi physiologiquement, peuvent aussi
être à l’origine de douleurs qui lui seront bien spécifiques.
Le
développement des ovaires et l’apparition des premières
règles,
et par la suite la poursuite de ce cycle menstruel, sont
parfois
douloureux ou inconfortables. L’ostéopathe, grâce à
une analyse
détaillée des différentes composantes osseuses
et musculaires de
la région du bassin et à une connaissance
précise du
fonctionnement des nerfs à destination des différentes structures
de cette région (ovaires, trompes, utérus,
vessie, etc.), peut
permettre, parfois, un meilleur confort lors
de ces épisodes
menstruels.
De mal en pis !
Les troubles de fonctionnement des muscles lisses de la
paroi
des intestins peuvent parfois être responsables d’états
de
constipation chronique, eux-mêmes responsables d’une
augmentation de la pression intra-abdominale (à l’intérieur du
ventre) qui peut perturber le retour du sang veineux, en
provenance des jambes par exemple, vers le cœur. Sans compter
que cette surpression à l’intérieur des intestins peut également
conduire à une pathologie fréquemment rencontrée qui
est la
diverticulose (un diverticule est une petite poche de tissu
intestinal qui se forme vers l’extérieur au niveau du colon, ou
gros intestin, à la suite d’une pression importante exercée au
niveau d’une zone de faiblesse de la paroi).
La liste pourrait être plus longue concernant les modifications
qui se déroulent dans le corps avec l’âge. On comprend
facilement que l’équilibre entre les différents systèmes du corps
devient de plus en plus précaire et que le moindre déséquilibre
peut précipiter une cascade d’événements dont il est
souvent
difficile de s’extraire.
On sait aujourd’hui que l’activité physique est essentielle à la
préservation de certaines fonctions, physiques et mentales.
De mieux en mieux !
La fonction respiratoire trouve un bénéfice dans la mobilisation
douce des structures de la cage thoracique ou du
diaphragme
(muscle en forme de voile de parachute retrouvé
entre le thorax
et l’abdomen et qui permet la respiration). Les
échanges gazeux
et l’oxygénation en seront forcément potentialisés et cela
permettra de prévenir l’apparition d’autres
troubles et/ou de
limiter les troubles associés à certaines
pathologies.
On comprend ainsi facilement que la prise en charge
ostéopathique, dont un des objectifs principaux est de redonner
de la
mobilité à des structures qui en ont perdu, est fondamentale
et
permet dans bien des cas de retrouver un mieux-être corporel
et de profiter le plus possible de ses belles années de sagesse !
Chapitre 4
Pour les personnes handicapées
Dans ce chapitre :
Comprendre le handicap
La motricité
La cognition
Comprendre le handicap
Tout d’abord survient ou existe une lésion correspondant
à la
maladie ou au traumatisme. Cette lésion entraîne une
déficience,
c’est-à-dire une modification de la fonction
d’un organe ou
d’une structure anatomique. Cette ou ces
déficiences entraînent à
leur tour des incapacités et limiteront
les activités de la vie
quotidienne, partiellement ou totalement.
Enfin, déficiences et
incapacités auront un retentissement
social qui limitera
l’accomplissement d’un rôle normal (en
rapport avec l’âge, le
sexe, les facteurs sociaux et culturels de
l’individu), on parle
alors de restriction de participation ou de
handicap.
Trois catégories
Les handicaps sont classés en trois catégories : les handicaps
moteurs, cognitifs et sensoriels (perte de la vue ou de
l’audition).
La motricité
Concernant le handicap moteur, en premier lieu, il convient
d’évaluer les capacités à la marche des individus.
La marche est une fonction essentielle et commune à tous. Des
troubles de la marche constituent donc un handicap moteur plus
ou moins sévère en fonction des limitations.
Le regard de l’ostéo
Une fois de plus, concernant les personnes en situation de
handicap, le regard porté par l’ostéopathe sera global et se
posera sur la fonction des différentes régions anatomiques.
Dans
sa pratique, l’ostéopathe est confronté en permanence à
des
tissus, muscles, articulations, artères, veines ou nerfs dont
le
fonctionnement est perturbé pour diverses raisons. Lorsque
le
mouvement de certaines régions du corps est diminué
ou aboli,
lorsque la personne est atteinte de paraplégie par
exemple, la
mobilisation de ses jambes est évidemment
impossible, mais les
autres fonctions en rapport avec l’activité
musculaire des jambes
(comme la circulation sanguine par
exemple) est elle aussi pour
le moins perturbée.
En complément du traitement kinésithérapique, l’ostéopathe
tentera de mobiliser les articulations des régions touchées par
la
paralysie, un des objectifs principaux étant de limiter l’intensité
des contractures et de favoriser l’utilisation des muscles
des
régions non paralysées. L’installation en fauteuil roulant
s’accompagne parfois d’événements plus ou moins perturbants à
gérer pour l’individu. Des troubles ou des douleurs
peuvent
apparaître à la suite d’une sursollicitation des zones
actives (les
bras, le cou ou les épaules par exemple). Si des
troubles du
squelette ou de certains muscles affectent d’autres
systèmes du
corps, comme le système digestif ou génito-urinaire dont le
fonctionnement est généralement perturbé en
cas de paraplégie,
alors l’ostéopathe cherchera, toujours grâce
à ses connaissances
précises de l’anatomie, de l’innervation et
de la vascularisation,
à restaurer un fonctionnement optimal,
en fonction des lésions
préexistantes, de ces régions.
La cognition
Le handicap cognitif, souvent qualifié de handicap mental,
est
lui aussi responsable d’un isolement social plus ou moins
important. En fonction des déficiences des uns et des autres,
les
enfants ou adultes en situation de handicap peuvent être
hébergés dans des structures d’accueil ou au contraire rester
à
leur domicile. Il est impossible ici de lister les différentes
déficiences, pathologies ou lésions à l’origine de ces situations
de handicap, mais nous évoquerons certains des troubles
rencontrés dans les cabinets d’ostéopathie ou au sein de
structures associatives dont l’objectif est la prise en charge de
ces patients.
Tout d’abord, précisons à nouveau que l’ostéopathie ne traite
en
aucun cas les maladies graves pouvant être responsables
de ces
situations. Rappelons le paradigme ostéopathique qui
consiste à
prendre en charge quelqu’un (un patient) et non
pas quelque
chose (une maladie).
En outre, comme chaque fois lors de la prise en charge
ostéopathique, il convient de faire la distinction entre les
différents
troubles dont souffre la personne en situation de
handicap.
On distingue les troubles de la fonction d’un système
du
corps des troubles organiques de la structure elle-même. Sur
ce deuxième point, l’ostéopathie est inefficace. En revanche,
concernant les troubles fonctionnels, un ostéopathe peut,
grâce à
des techniques douces, traiter certains des problèmes
mécaniques à l’origine d’un ou plusieurs autres troubles.
Rendez-vous à l’assoc’
Des associations se sont développées autour de la prise en
charge de patients en situation de handicap. L’une des mieux
représentées en France est l’EHEO (Enfance Handicapée
Espoir
Ostéopathique).
Au sein des différentes antennes de cette association, des
ostéopathes bénévoles prennent en charge des enfants ou
des
adultes souffrant de différents troubles. Véritables lieux
d’échanges et de partage, ces associations rencontrent un
succès
très important aux quatre coins du pays.
Témoignage de l’EHEO
www.uneheo.org
Chapitre 5
Pour les sportifs et les artistes
Dans ce chapitre :
Sport et ostéopathie
Sport et ostéopathie
Le sport est très difficile à définir : « Qu’est-ce qu’une activité
sportive ? » est une question qui semble appeler une réponse
évidente et pourtant on se trouve vite devant une multitude
de
réponses qui engagent l’interlocuteur vers des champs
totalement différents. En dehors même des frontières entre les
sportifs amateurs et professionnels, il peut être très difficile
de
comparer des activités aussi diverses que la gymnastique
suédoise et le snowboard freeride, l’ultra-trail et la voile, le
yoga
et le tennis. Si l’ostéopathie s’est vite imposée comme
une
opportunité non médicamenteuse de prise en charge de la
douleur, ce qui explique sa popularité chez les sportifs de haut
niveau contraints par les mesures antidopage, elle n’est pas
seulement un traitement de dépannage.
On note qu’en parallèle du développement de l’ostéopathie
en
France à partir des années 1980 et 1990 se sont développés
les
concepts de sport/santé. Autrefois confinés au bien-être,
ils
tendent à s’imposer comme de véritables remèdes. En
effet,
comment ne pas parler de santé lorsque l’on sait qu’il y
a 30 à 40 % de récidives de cancers du sein en moins chez des
femmes qui font de l’exercice physique ? Il s’agit bien là d’un
formidable remède préventif qui dépasse de loin le simple
loisir ; on est en présence d’une véritable question de santé
publique.
Permettre aux patients d’entreprendre une activité physique
ou
de reprendre leurs activités est donc crucial pour leur
santé et
pas seulement pour leur petit confort.
Benjamin, 28 ans
La consultation
Au cours de l’anamnèse (entretien de début de consultation)
précédant le traitement, l’ostéopathe s’intéresse donc à :
La biomécanique spécifique du sport pratiqué ;
Le volume horaire de votre activité physique ;
Vos objectifs personnels à court, moyen et long termes ;
Vos moments de récupération ;
Les transitions sportives particulières (changement
d’environnement sportif, de coach, etc.).
Si j’étais chanteur
Chez les chanteurs, l’ostéopathe s’intéresse aux spécificités
de
leur anatomie en rapport avec leur tessiture pour mieux
prendre
en charge leurs différents troubles. Lors de la consultation, il
évalue les différents muscles et tissus en lien avec
les
résonateurs (muscles du visage pour les principaux) qui
peuvent
modifier l’état de tension des cordes vocales ou la
position
relative de l’os hyoïde. Un intérêt tout particulier est
également
porté au muscle diaphragme, muscle principal de
la respiration,
en forme de voile de parachute, situé entre le
thorax et
l’abdomen (voir chapitre 11). La mécanique de tout
le tronc est
analysée et soignée pour optimiser l’usage de la
colonne d’air.
L’os hyo-quoi ?
Henri, 51 ans
Dans ce chapitre :
Ostéo pour les animaux, quésaco ?
Des perspectives
Une définition
La Revue de l’ordre vétérinaire publiait en 2005 une définition
de l’ostéopathie animale. Cette définition fait écho à celle
de
l’ostéopathie élaborée en 1987 lors de la Convention
européenne
d’ostéopathie.
« La médecine ostéopathique est une science, un art et une
philosophie des soins de santé, étayée par des connaissances
scientifiques en évolution. Sa philosophie englobe le concept
de
l’unité de la structure de l’organisme vivant et de ses
fonctions.
Sa spécificité consiste à utiliser un mode thérapeutique qui vise
à réharmoniser les rapports de mobilité
et de fluctuation des
structures anatomiques entre elles.
Son art consiste en
l’application de ses concepts à la pratique
médicale dans toutes
ses branches et spécialités. Sa science
comprend notamment les
connaissances comportementales,
chimiques, physiques et
biologiques relatives au rétablissement et à la préservation de la
santé, ainsi qu’à la prévention
de la maladie et au soulagement
du malade. Les concepts
ostéopathiques mettent en évidence les
principes suivants :
Le corps, par un système d’équilibre complexe, tend à
l’autorégulation et à l’autoguérison face aux processus
de
la maladie ;
Le corps humain est une entité dans laquelle la structure
et
la fonction sont mutuellement et réciproquement
interdépendantes ;
Un traitement rationnel est fondé sur cette philosophie
et
ses principes. Il favorise le concept structure/fonction
dans son approche diagnostique et thérapeutique par des
moyens manuels. »
Les coliques ;
Des perspectives
Aujourd’hui, s’il est assez banal de faire soigner son cheval
par
un ostéopathe spécialisé en ostéopathie équine, les
chevaux ne
furent sans doute pas les premiers animaux à
expérimenter
l’ostéopathie. Une ostéopathe américaine très
renommée, Louisa
Burns, a travaillé avec les animaux dès 1918.
Ses travaux sur les
lapins ont considérablement fait progresser
les concepts
ostéopathiques au XXe siècle.
Elle a ainsi détaillé le concept de dysfonction vertébrale et
douleurs associées. Même si ses études qui ont duré presque
vingt ans sont dépassées par bien des aspects, elles font
écho à
des recherches vétérinaires encore très récentes. Le
lapin, utilisé
en 2014 dans une thèse vétérinaire, mais aussi
le mouton, ont été
les cobayes de l’ostéopathie des trente
dernières années.
On peut raisonnablement penser que les avancées de
l’ostéopathie vétérinaire font progresser l’ostéopathie humaine,
et
inversement.
Des découvertes sur la palpation ostéopathique, si singulière,
permettront avec le temps d’optimiser les techniques et prises
en
charge des humains et de leurs fidèles amis !
Dans ce chapitre :
La main, ou l’outil de l’ostéopathe
Au contact de la peau
Toucher, palper
La palpation, outil diagnostique
Au contact de la peau
« Ce qu’il y a de plus profond en l’homme, c’est sa peau. »
Paul Valéry
Cachée, exposée, maquillée, tatouée, percée, douce, fine,
rêche,
épaisse, vieillie, caressée, traumatisée, la peau est
un organe
vital. Située à la frontière définissant le « soi » du
« non-soi »,
elle protège des agressions extérieures et reflète
nos émotions et
notre hygiène de vie.
La peau a pour rôles principaux de :
Créer une barrière protectrice contre les attaques
extérieures ;
Maintenir constante la température du corps, grâce
notamment à la transpiration ;
Informer l’individu via des récepteurs sensibles à la
douleur, la température, la pression, l’étirement et les
vibrations. La quantité de ces récepteurs présents au
niveau de la pulpe des doigts, permet une analyse fine de
ce que l’on touche.
Toucher, palper
La peau est un organe médiateur entre patient et ostéopathe.
Entre les deux, le toucher est un sens fondamental car il est
à la
base de la communication tissulaire entre les deux protagonistes
du soin ostéopathique. Souvent décrit comme un
langage
alternatif, le toucher est sans doute un des meilleurs
moyens de
transmettre ses émotions aux autres, lorsque les
mots deviennent
insuffisants. Cela permet à l’ostéopathe
d’établir une
communication avec des patients traditionnellement non
communicants, comme ceux se trouvant aux
limites de la vie :
les nouveau-nés, les vieillards dyscommunicants, ou encore les
personnes souffrant de forts handicaps
psychomoteurs.
L’art de l’ostéopathe
Le toucher de l’ostéopathe est particulier. Sa formation lui
permet de transformer son toucher en palpation. La palpation
ostéopathique est un toucher discriminant les informations
pour
ne retenir que celles entrant dans les champs de compétences de
l’ostéopathie. Il s’agit la plupart du temps pour
l’ostéopathe de
se concentrer sur l’état de santé des structures anatomiques qu’il
a pris soin de repérer.
Toucher la peau de quelqu’un entraîne une suite de réactions
et
provoque :
Des effets sur les terminaisons nerveuses ;
Une augmentation du débit des glandes sudoripares et du
coup de l’élimination d’eau ;
Une augmentation des sécrétions sébacées et des
rougeurs, ce qui peut améliorer la nutrition cellulaire ;
Une élévation du seuil de réponse aux stimuli tactiles et
un développement de la discrimination tactile ;
Une diminution du stress et de l’angoisse par la sécrétion
d’endorphines ;
Une stimulation du système immunitaire ;
Une augmentation de la pression et de la vitesse de
circulation artérioveineuse.
Initiation à l’autopalpation
« Autopalpation » signifie que vous allez développer votre
capacité à ressentir et différencier ce qui se passe à l’intérieur
de
votre corps au niveau de vos muscles, de vos articulations,
de
vos os, etc., et à être à l’écoute des messages que votre
corps
vous transmet.
L’art de l’ostéopathe consiste à choisir parmi le panel des
techniques existantes celle qui correspond le mieux au besoin
de
son patient. Pour cela, il fait appel au ressenti palpatoire,
son
outil diagnostique. En effet, le corps du patient va le guider
dans
le choix de la technique optimale, et la palpation, son
« écoute
tissulaire » va lui permettre de déterminer le déroulement du
traitement.
S’initier à l’autopalpation est essentiel pour apprendre à se
traiter soi-même. Mais, avant de s’autotraiter, il est fondamental
de prendre contact avec son corps, faire connaissance
avec la
zone douloureuse et comprendre son fonctionnement
en la
visualisant. Pour cela, n’hésitez pas à ouvrir un livre
d’anatomie
si besoin est.
La palpation
Ajustement articulaire
Dans ce chapitre :
Un système de soin global
Le modèle biomécanique
Le modèle biomécanique intéresse la structure et la
mécanique
du patient. Des troubles de la posture, du mouvement ou de
l’élasticité de certains tissus, quelles que soient
leurs causes,
perturbent souvent les fonctions vasculaire,
lymphatique et
neurologique.
L’aspect biomécanique du trouble conduit l’ostéopathe à
rechercher des dysfonctions ostéopathiques structurelles et
à les
prendre en charge. Prenons l’exemple de l’entorse de
cheville :
le traumatisme d’un ligament entraîne une perturbation du
fonctionnement, non seulement de la cheville, mais
aussi parfois
des articulations de la jambe.
Le modèle neurologique
Le modèle neurologique s’intéresse aux troubles du
fonctionnement de certains composants du système nerveux.
Des
déficiences ou des fonctionnements anormaux de ce
système
peuvent perturber les fonctions biomécanique,
respiratoire et
circulatoire, ou encore les fonctions métaboliques.
L’aspect neurologique du trouble conduit l’ostéopathe à
envisager des techniques afin de normaliser ces
dysfonctionnements du système nerveux.
Par exemple, la compression d’un nerf sortant de la moelle
épinière peut entraîner des troubles de la sensibilité ou du
fonctionnement d’un muscle.
Le modèle métabolico-énergétique
Le modèle métabolico-énergétique considère les différentes
fonctions métaboliques du patient, par exemple la digestion ou
encore le stockage du glucose (sucre) par le foie.
Physiologiquement, le corps cherche à conserver un équilibre
entre production, répartition et dépense d’énergie.
Cette perspective conduit l’ostéopathe à rechercher des
dysfonctions ostéopathiques de certains viscères (foie par
exemple) susceptibles de perturber certaines fonctions
métaboliques digestive, immunitaire, hormonale ou
endocrinienne.
Le modèle comportemental
Le modèle comportemental reconnaît que l’évaluation de la
santé d’un patient nécessite l’évaluation de son état mental,
psychique et émotionnel.
L’ostéopathe considère que le système musculo-squelettique
exprime les sentiments et les émotions de l’individu et que le
stress se manifeste par une augmentation de la tension
neuromusculaire. Prenons l’exemple d’un patient stressé : il est
fort
probable que son muscle trapèze soit tendu.
Chapitre 9
Mieux comprendre son corps
Dans ce chapitre :
Une petite histoire des sciences biomédicales
L’anatomie disséquée
L’anatomie disséquée
L’anatomie descriptive est la première étape de ce processus
de
découverte, permettant de décrire les structures macroscopiques,
c’est-à-dire visibles à l’œil nu sans nécessiter
d’instrument
supplémentaire comme un microscope. À partir
de la forme, on
peut élaborer des hypothèses fonctionnelles.
Mais cela ne suffit
pas toujours. Par exemple, le poignet
demeure encore
aujourd’hui un complexe articulaire dont les
structures
ligamentaires ne font pas consensus. Jusque dans
les
années 1980, on pensait qu’il y avait un ligament de chaque
côté
pour retenir la main, puis, peu à peu, avec les données
issues de
l’arthroscopie (microcaméra placée dans l’articulation), la
présence de ces ligaments ne s’est pas confirmée.
Différencier ses tissus : les ligaments
Les ligaments relient les os d’une articulation. Ils limitent ou
empêchent l’articulation de faire certains mouvements.
Le muscle de Popeye ?
Grâce à l’anatomie descriptive et fonctionnelle, on peut
imaginer
qu’une partie du muscle biceps brachial (le fameux
muscle de
Popeye), passant en pont au niveau de l’articulation
de l’épaule,
permette d’augmenter la congruence articulaire,
autrement dit de
plaquer l’humérus (os du bras) contre l’omoplate. L’anatomie
clinique nous apprend que l’absence de
cette partie du muscle ne
fragilise pas l’articulation et que sa
fonction de plaquage doit
être remise en cause.
La suite de ce chapitre vise à découvrir les grands types de
structures du système musculo-squelettique, cible principale
des
attentions de l’ostéopathe (voir le chapitre 8 sur les cinq
modèles).
Tout en muscles !
Les muscles jouent bien évidemment un rôle moteur. Plus
concrètement, un muscle est susceptible de se raccourcir
jusqu’au tiers de sa longueur totale. Ainsi, certains mouvements
réclament de fait l’action de plusieurs muscles, aller
chercher un
pot de confiture au fond du placard haut de la
cuisine par
exemple…
Le muscle, une petite souris ?
Type de contraction
Les différents types de contractions musculaires sont :
Contraction concentrique : elle correspond à une
contraction musculaire associée à un raccourcissement
du
muscle. Par exemple, si vous portez un objet à
la bouche,
le muscle biceps va se contracter et se
raccourcir.
Contraction excentrique : cette fois c’est l’inverse, la
contraction musculaire est associée à un étirement du
muscle. Par exemple, si vous reposez l’objet que vous
avez porté à la bouche, vous allez étendre le bras, donc le
biceps va se contracter tout en s’étirant.
Contraction isométrique : elle correspond à une
contraction musculaire qui n’est associée à aucun
mouvement. Par exemple, si vous portez un carton avec
les bras fléchis, les biceps vont se contracter mais il n’y
aura pas de mouvements.
Contraction isocinétique : ce type de contraction est plus
difficile à réaliser. Elle se fait à une vitesse régulière afin
que la force développée par le muscle reste constante
tout
au long du mouvement.
Le 6e sens ?
Perte de sens ?
D’une manière générale, nos sens permettent de contrôler
notre
posture et nos mouvements. En l’absence d’un sens
ou en cas de
détérioration d’un de nos organes sensoriels, la
plasticité
neuronale de l’individu réinvestit d’autres sources
d’informations sensorielles. C’est pourquoi il est si important
pour les personnes âgées dont les organes des sens vieillissent
(voir chapitre 3) de stimuler par les thérapies manuelles et
les
exercices de gymnastique douce les capteurs cutanés et
articulaires susceptibles d’offrir une source d’informations
neurologiques permettant le bon contrôle de l’appareil
locomoteur, et par là éviter la chute si dangereuse passé un
certain âge.
Au cours de la vie, les modifications liées à la croissance du
corps de l’adolescent remettent constamment en question ses
repères, ce qui explique en partie la maladresse typique de
nos
jeunes en pleine croissance.
Concernant les patients, il en est de même. Une mauvaise
interprétation interne de la position de telle ou telle articulation
du corps occasionne une dépense énergétique importante
pour
« récupérer » sa posture ce qui favorise l’apparition de
douleurs
de type contracture musculaire par exemple.
Debout !
La station debout n’est pas physiologique et ne peut donc, de
notre point de vue, être considérée comme une fonction de
l’appareil locomoteur.
La station debout ne peut raisonnablement n’être que le
point de
départ de la marche. Les longues stations debout ne
peuvent
servir le retour veineux des jambes. Le passage de
la station
allongée à debout provoque de brusques changements de
pressions veineuses dans les jambes. Si on considère
qu’allongé,
l’individu a une pression sanguine dans les veines
identique dans
tout le corps, une fois debout, la pression
monte brusquement
dans les jambes pour atteindre l’équivalent d’une pression d’un
mètre d’eau. Il faut moins d’une
dizaine de pas pour réduire
cette pression à environ 30 cm
d’eau, pression que l’on peut
considérer comme physiologique
pour une personne debout. On
considère qu’une pression
veineuse ne se réduisant pas avec la
marche est le signe d’une
pathologie de retour veineux
susceptible d’entraîner des
modifications des veines.
En conséquence, l’appareil locomoteur a pour fonction la
marche, dont la première étape transitoire serait la
verticalisation, soit le passage de la position allongée à debout.
En avant, marche !
La seconde remarque concerne les études sur la marche
qui nous
amènent à approfondir les conséquences de ce
mouvement.
La marche est le seul mouvement biologique que chaque être
humain est susceptible de reproduire à la milliseconde près.
Nous sommes dans l’incapacité de contrôler aussi finement
notre respiration ou la pulsation de notre cœur. En revanche,
le
rythme de nos pas apparaît comme un marqueur de notre
identité
biologique, un peu comme le serait une empreinte
digitale.
L’analyse de nos pas permet d’ailleurs de diagnostiquer des
pathologies (boiterie, maladies neurodégénératives,
etc.).
La marche nécessite et entretient non seulement l’appareil
locomoteur mais également l’ensemble des fonctions vitales :
cardio-vasculaires, pulmonaires, viscérales.
D’un point de vue anthropologique, il est étonnant de voir
comment les civilisations anciennes la tenaient pour
primordiale : les fameux péripatéticiens qui réfléchissaient à des
problèmes philosophiques en marchant ! Les textes sacrés
à la
base des trois grandes religions monothéistes ont par
l’histoire
d’Abraham montré la nécessité d’être nomade pour
espérer
prospérer et accroître sa descendance.
Aujourd’hui, on constate un intérêt toujours plus croissant
pour
le sport dans nos sociétés très (trop) sédentarisées.
Ainsi, cela
démontre le besoin physiologique de bouger de
l’être humain.
La question du mouvement, qu’il soit macroscopique comme
la
marche ou plus fin entre les différents tissus du corps, est
au
cœur de la réflexion ostéopathique.
Troisième partie
Pourquoi aller chez l’ostéopathe ?
Dans cette partie…
Dans ce chapitre :
J’ai mal au cou
Aiguë ou chronique ?
Par ailleurs, il est important de noter qu’il existe des douleurs
d’apparition récente, que l’on qualifie d’aiguës, et d’autres
plus
anciennes qui durent et que l’on qualifie de chroniques.
La douleur aiguë est une expérience nouvelle pour
l’organisme, à laquelle il n’est pas habitué.
La douleur chronique est, en général, associée à des
facteurs qui fragilisent la colonne du cou, innés ou acquis.
La névralgie cervico-brachiale
Au niveau des vertèbres cervicales, les racines des nerfs sont
issues de la moelle épinière et passent par un espace situé
entre
deux vertèbres adjacentes nommé foramen intervertébral
autrefois appelé trou de conjugaison. Ensuite, elles passent
dans
le cou, s’associent avec d’autres racines nerveuses
pour former
des troncs, ces troncs deviennent des nerfs qui
assurent
l’essentiel de la motricité et de la sensibilité des bras
et des
épaules. L’ensemble de ces racines, troncs et nerfs va
former un
plexus (réseau de filets nerveux), passant sous la
clavicule et
prenant le nom de plexus brachial (plexus étendu
vers le bras).
Lors de leurs trajets vers le bras, ces racines,
troncs et nerfs vont
traverser des muscles, passer à proximité
d’articulations, de
ligaments, d’os et tout un ensemble d’autres
tissus. Chacune de
ces structures anatomiques est mobilisée
naturellement lors des
mouvements, et, en cas, de « faux-mouvements », de
sursollicitations, de perte de mouvements,
elles peuvent être
irritées et provoquer une douleur.
Lorsque le fonctionnement du plexus brachial est perturbé, le
trouble est nommé névralgie cervico-brachiale (NCB) et
correspond à l’irritation d’un ou de plusieurs nerfs situés au
niveau
du cou et pouvant se manifester au niveau de l’épaule et
du
bras.
J’ai un torticolis !
Le torticolis est une contracture réflexe d’un ou de plusieurs
muscles situés entre la tête et le haut du thorax. Le torticolis
se
manifeste par une douleur de la région cervicale, le plus
souvent
le long du trajet d’un muscle. Plusieurs muscles sont
régulièrement contractés ; parmi eux, on distingue :
Le muscle sterno- (sternum) cléido- (clavicule) occipito-
(occiput, au niveau du crâne) mastoïdien (mastoïde
qui est
une expansion osseuse de l’os temporal située
sur le côté
du crâne). Ce muscle sterno-cléido-occipito-mastoïdien,
ou SCOM, forme un relief à l’avant du cou ;
Le muscle trapèze qui dessine en partie le galbe du haut
des épaules ;
Le muscle élévateur de la scapula (qui s’étend des
vertèbres cervicales jusqu’à l’omoplate, qu’on appelle
aujourd’hui la scapula).
Du chaud !
Alexandre, 48 ans
Étirez-vous et respirez !
La faute au cerveau !
Si votre cerveau reçoit une mauvaise information de votre
environnement, il va transmettre un message à vos muscles
extenseurs du dos afin de les corriger. Il reçoit son information
de tout un tas de régions anatomiques comme : l’œil (l’œil est
chargé d’assurer un regard strictement horizontal), le pied
(le
pied donne l’information de vos appuis étant debout, par
ce
qu’on appelle un polygone de sustentation), l’oreille interne
(l’oreille interne est, entre autres, chargée de votre équilibre),
la
peau (votre peau est sensible aux vibrations, aux pressions
d’une
manière très fine), l’occlusion, qui est permise par l’articulation
temporo-mandibulaire (il s’agit d’une articulation au
niveau de
votre tête qui permet d’ouvrir et de fermer votre
bouche).
Bien d’autres structures de votre anatomie renseignent votre
cerveau, comme vos ligaments, vos muscles, vos articulations
(certaines plus que d’autres), mais aussi certains de vos
viscères
et organes. Le but étant d’assurer un travail musculaire adapté
des muscles extenseurs du rachis.
Que fait l’ostéo ?
Lorsqu’une douleur liée à une mauvaise posture se manifeste
en
arrière de votre thorax, il n’est pas toujours aisé d’en
comprendre la cause. En présence d’un thorax qui bouge
peu,
cette piste est fondamentale afin de comprendre au
mieux des
douleurs musculaires survenant au niveau de
votre thorax.
L’ostéopathe va puiser dans ses connaissances
en matière de
dysfonctionnement vertébral thoracique pour
en comprendre la
cause : articulaire, musculaire, nerveux,
vasculaire, viscéral
(cardio-pulmonaire ou digestif), postural
(ergonomie ou contrôle
moteur), respiratoire ou associée à
une pathologie.
Le mal du siècle
Figure 10-1 :
Le disque
intervertébral
en charge et
en décharge.
Figure 10-2 :
Flexion-Extension
de la colonne
vertébrale.
… à aujourd’hui
Tous ces éléments vont faire varier vos caractéristiques
morphologiques. Ils peuvent conduire à des déformations
mineures ou majeures de votre rachis vertébral et faciliter
l’apparition de désordre musculo-articulaire au niveau de vos
vertèbres. Les dysfonctionnements ostéopathiques peuvent être
plus réguliers et exiger davantage de séances d’ostéopathie.
Par la suite, toutes les atteintes affectant de près ou de loin
la
statique rachidienne, la ceinture pelvienne ou la musculature du
rachis deviennent un terrain favorisant. Il suffit
d’un élément
déclencheur pour amorcer un trouble musculo-squelettique de la
région lombosacrée (entre les vertèbres
lombaires et le sacrum
appartenant à la ceinture pelvienne).
Ça dégénère !
Les plus connus de ces éléments déclencheurs appartiennent
à la
famille des discopathies (pathologies du disque intervertébral).
On en retrouve sous deux formes principales : les
discopathies
dégénératives dues à une dégénérescence des
tissus et les
discopathies traumatiques.
Philippe, 54 ans
Se baisser…
Bien ramasser un objet à terre s’apprend… Rapprochez-vous
de
l’objet en question, faites-lui face pour ne pas avoir à vous
incliner ou à tourner, puis pliez les genoux et inclinez le tronc
vers l’avant.
Si vous avez des douleurs de genoux, utilisez la position
dite
« du balancier » : prenez appui sur une jambe et baissez-vous,
jambe tendue, en levant l’autre jambe en arrière pour
maintenir
votre équilibre.
Ne pliez jamais le dos : c’est souvent le geste de trop qui
déclenche les lumbagos.
Saisir un objet lourd au sol…
Rapprochez-vous au maximum de l’objet en plaçant, si
possible,
vos pieds de part et d’autre. Puis pliez les genoux en
penchant le
corps vers l’avant.
Si la position vous est douloureuse, posez un genou au sol,
mais
évitez de vous accroupir car, si l’objet est vraiment lourd,
vous
aurez du mal à vous relever.
… et le soulever
Utilisez la force des cuisses et des jambes pour vous redresser.
Si nécessaire, faites reposer l’objet sur vos genoux, puis
sur
votre ventre, et si besoin sur votre poitrine, vos bras ou
avant-
bras.
Denis, 42 ans
Tendinopathies
Autres affections
Plus à distance, des dépôts toxiques issus des produits
de
dégradation de l’activité digestive et métabolique et
circulant
dans les liquides du corps tels que le sang ou la
lymphe peuvent
affecter la musculature scapulaire par des
dépôts en amas au sein
des fibres musculaires. Tout ce qui
altère la relation entre le
muscle et le nerf, des cervicales
jusqu’au muscle cible, va
favoriser et maintenir une affection
musculaire.
Il est communément admis que la plupart des troubles
affectant
l’épaule prennent aussi source dans des troubles
psychosociaux,
certains surviennent par exemple en préopératoire ou
postopératoire, ou sont consécutifs d’un traumatisme
physique
(dans la région de l’épaule ou ailleurs) ou d’un
traumatisme
psychique, souvent complexe à interpréter.
Beaucoup des
réactions consécutives à un traumatisme
seraient à
prédominance neurovégétative (il s’agit du système
nerveux
inconscient de notre organisme chargé de la motricité
vasculaire
et digestive par exemple).
Tout le travail de l’ostéopathe va être un travail de
reconnaissance, afin de trier l’ensemble de vos mésaventures. Ce
n’est pas chose aisée et cela nécessite expérience et remise
en
question de l’analyse de l’ostéopathe en cas d’échec d’une
première consultation.
Figure 10-4 :
Autopalpation
de la tête radiale.
Entorse et fracture du poignet
D’autres mécanismes sont fréquents et interviennent dans les
chutes où vous vous réceptionnez sur les mains.
Il s’agit des entorses et fractures traumatiques dont les
conséquences peuvent être douloureuses et gênantes à long
terme. Les entorses de poignet se produisent lorsque vous
tombez sur votre main vers l’intérieur ou vers l’extérieur. Il est
nécessaire d’avoir une approche médicale immédiate, voire
chirurgicale, afin de préserver l’ensemble des structures,
surtout
lors de l’apparition d’une douleur vive. La fracture
survient
lorsqu’un os vient à être lésé. Dans ces deux cas, il est
essentiel
d’être accompagné médicalement, aussi bien pour la
réparation,
l’immobilisation, la contention et la rééducation.
L’entorse de cheville
En tête de liste des traumatismes du membre inférieur, on
retrouve l’entorse de cheville.
L’entorse est un traumatisme qui se caractérise par une
élongation ou une déchirure ligamentaire. La gravité de
l’atteinte
ligamentaire est dépendante de l’intégrité du
ligament après le
traumatisme. Dès lors, il existe des entorses
bénignes et d’autres
plus graves. Une entorse bénigne est
aussi appelée foulure. Au
niveau de la cheville, elle se caractérise par une distension des
ligaments latéraux (sur la malléole,
du côté des petits orteils) ou
médiaux (malléole, du côté des
gros orteils). Elle ne présente pas
de rupture ni d’arrachement
ligamentaire mais reste tout de
même douloureuse au niveau
de l’articulation de la cheville.
L’entorse peut donner lieu à un
œdème mais n’empêche pas
forcément les mobilités.
À ce niveau, un ostéopathe peut intervenir et prendre en
charge
les conséquences à court, moyen ou long terme de
votre entorse
de cheville. Cette dernière peut conduire, au
fil du temps et de la
laxité de la cheville, à des adaptations
biomécaniques du genou,
du bassin puis des lombaires. Il est
donc essentiel d’aller voir un
ostéopathe afin de limiter les
conséquences du mécanisme de
compensation.
Figure 10-5 :
Autopalpation
du tubercule du
naviculaire.
Figure 10-6 :
Autopalpation
de la trochlée
fibulaire.
Troubles musculo-squelettiques
Les TMS sont un ensemble de troubles touchant les
tissus
présents autour des articulations. Ils sont liés à des
contraintes
mécaniques qui se combinent (comme la force,
la répétitivité, les
trop fortes amplitudes de mouvements, le
maintien en position
statique prolongé) et sont aggravés par
d’autres facteurs comme
les températures extrêmes (chaud
et froid), les vibrations… ou
même par le stress. Ils peuvent
toucher aussi bien l’épaule (où
l’on retrouve des tendinopathies de la coiffe des rotateurs et des
capsulites rétractiles…),
le coude et le poignet (avec des
atteintes de type tennis elbow,
syndrome du canal carpien…), les
genoux (avec des tendinopathies de la patte d’oie, des
syndromes fémoro-patellaires…),
le pied (pouvant donner des
aponévrosites et des tendinopathies achilléennes…) que le rachis
(dont les cervicalgies et le
lumbago sont les dignes
représentants).
Un ostéopathe pourra, pour mieux évaluer l’origine de vos
douleurs, rechercher certains de ces facteurs et identifier les
contraintes pour adapter son traitement.
Pour éviter ces douleurs, rien de tel que la prévention ! En
adaptant au mieux votre position de travail, en fonction de
la
durée, de la répétitivité des postures et du type de travail
réalisé,
vous échapperez à bien des désagréments ! Une visite
une à
deux fois par an chez un ostéopathe, dans une optique
préventive, aura aussi pour but de traiter et de corriger les
troubles et dysfonctions installées dans votre corps, évitant
ainsi
l’apparition de la douleur.
La bonne posture ?
À présent, voyons ensemble comment améliorer votre
posture.
Vous cherchez le secret d’une bonne posture ? Désolés de
vous
décevoir, mais il n’y en a pas… car la posture parfaite
n’existe
pas ! Elle est dépendante de chacun et surtout du
type d’activité
réalisée. Selon que vous travailliez à une caisse
de grande
surface, que vous soyez déménageur, ingénieur ou
même
photographe, chacun aura ses astuces pour éviter de
trop forcer
en maintenant sa posture. Une enquête montre
que 27,2 % des
travailleurs français travaillent debout plus de
20 heures par
semaine. Et ce chiffre grimpe jusqu’à 49 % chez
les ouvriers.
Sédentarité
La sédentarité est un problème de santé publique, qu’elle soit
marquée par l’absence notoire d’activité physique
hebdomadaire, ou le résultat d’une position statique en milieu
professionnel (transport routier, travail sur ordinateur, etc.).
Avant de détailler chacune des positions statiques de travail,
il
doit être admis qu’en plus d’être à l’origine de TMS, les
postures statiques participent également à l’apparition de
troubles circulatoires.
C’est particulièrement le cas dans la posture debout
prolongée, qui développe rapidement des sensations de
jambes lourdes associées à des maux de dos. Par ailleurs,
elle permet un champ d’action biomécanique plus large et
donne la possibilité de se servir du poids du corps dans
les
ports de charge lourde.
La posture assise est la posture typique de bureautique.
Elle permet de réaliser un ensemble de tâches manuelles
sollicitant tout le membre supérieur : de l’épaule aux
doigts. Cette coordination est nécessaire pour effectuer
des gestes précis comme taper sur un clavier ou utiliser
la
souris. Les champs d’action des membres supérieurs
sont
relativement restreints, ce qui limite les forces
exercées au
quotidien. Le dos se fatigue moins vite,
mais il se fatigue
tout de même. Par ailleurs, l’utilisation
intense des doigts
et des mains contribue à développer
des TMS gênants à ce
niveau.
Gérer au mieux sa posture devant un ordinateur
La tête doit être maintenue droite au-dessus des
épaules.
Suractivité
La suractivité est liée à des sollicitations biomécaniques trop
rapides compte tenu de la physiologie du corps. Elles peuvent
conduire à des TMS particulièrement musculaires par une
sursollicitation musculaire. Les temps de repos sont essentiels
pour prévenir de ce genre d’atteintes. Pour mettre au clair la
cause de l’apparition douloureuse, l’ostéopathe décortique le
mouvement répété avec excès.
Mauvaise activité
La mauvaise activité constitue une biomécanique qui ne
répond
pas à une physiologie effectuée par le corps humain.
Il s’agit de
sollicitations biomécaniques qui sont perturbées
dans leur
parcours ou dans leur objectif. Par exemple, un
membre
supérieur qui ne parvient pas correctement à saisir
une souris car
la hauteur du bureau est trop importante. Si la
réalisation du
mouvement au cours d’une posture d’inconfort
est perturbée
alors, lorsque le mouvement est répété, les TMS
apparaissent.
L’ajustement des conditions de travail doit être un travail
supplémentaire de tous les jours. Le moyen d’assise, le
matériel
de bureautique, l’utilisation de matériel de protection
et la mise
en place de mesures de protection contre des conditions
environnementales doivent faire partie d’un tout. Le tout
est de
préserver votre santé.
L’enjeu ostéopathique est double :
Analyser vos sollicitations biomécaniques dans
un
environnement de travail, de comprendre les
mécanismes
en cause dans vos TMS et relâcher les zones
de
contraintes anatomiques contribuant à leur apparition
et
leur maintien ;
Vous fournir une vision d’ensemble de vos conditions de
travail et vous donner des solutions pour prévenir vos
TMS.
Soyez préventif !
Il existe cependant quelques règles générales communes qui
permettent de prévenir les TMS :
Il est important d’avoir assez d’espace pour vous
déplacer
et changer de position. Privilégiez les tables
de travail et
les sièges réglables, adaptez-les à la tâche
à effectuer et à
votre taille. Bien régler votre espace de
travail vous
permettra d’exécuter vos tâches dans des
positions moins
contraignantes et pénibles pour le corps.
Les appui-pieds fixes ou amovibles peuvent vous
permettre de transférer le poids du corps d’une jambe à
une autre.
Un soutien du coude pour le travail de précision aide à
réduire la tension dans les bras et le cou et la partie haute
du dos. N’hésitez pas à utiliser des chaises ayant des
appuis-bras et réglez-les à hauteur du coude.
L’organisation spatiale du plan de travail doit permettre
d’éviter tout mouvement de torsion, de flexion ou
d’extension du tronc et des avant-bras.
Adaptez votre poste de travail. Si vous en avez, mettez
les
manettes de commande, outils et autres éléments
nécessaires à la tâche directement à votre portée.
Organisez des rotations de postes pour ne pas vous
ankyloser dans une posture prolongée.
Réduisez la durée des postures statiques, et si c’est
impossible, variez les postures à votre poste de travail :
alternez entre la position debout, assise et assise-debout
(cette dernière est la plus adaptée à un travail physique
et
nécessite une chaise adaptée).
Faites de courtes pauses pour marcher un peu et profitez-
en pour faire des petits étirements.
Figure 10-7 :
Étirements
à faire au
bureau.
Je n’ai mal nulle part… mais je prends
soin de moi !
Beaucoup d’entre vous ont déjà entendu leur praticien dire :
« Même si vous n’avez pas mal, il est tout de même intéressant
de faire un bilan ! »
En effet, l’usure du corps est silencieuse et peut ne pas être
démonstrative. Pour cette simple raison, il est intéressant de
passer sous le « scan » de la main d’un ostéopathe.
Dans ce chapitre :
J’ai mal à la tête
Je suis stressé
Priscilla, 29 ans
Migraines !
Les migraines sont des céphalées qui ne touchent qu’une
moitié
du crâne et dont la douleur, pulsatile, survient par
accès
intermittents sous forme de crises.
Elles sont très fréquentes (retrouvées chez près de 10 % de la
population) et affectent plus fréquemment les femmes que les
hommes.
Généralement, elles apparaissent vers la puberté et les
symptômes diminuent, voire disparaissent, chez la femme,
vers
la ménopause.
Figure 11-1 :
Autopalpation de
la mastoïde.
À la recherche du pouls
Pour ressentir votre pouls ou celui de quelqu’un d’autre, il
est
préférable d’utiliser l’index et le majeur. Si vous souhaitez
évaluer le pouls d’une autre personne avec le pouce, vous
risquez de percevoir à la fois le pouls de cette personne mais
aussi les pulsations de votre propre pouce, il sera difficile de
faire la différence entre les deux.
Ce pouls est perceptible à de nombreux endroits. En voici trois
aux quatre coins de votre corps :
Le pouls carotidien, qui est situé au niveau de votre
cou.
Pour le trouver, positionnez vos index et majeur
sur la
trachée et déportez-les sur le côté. Lorsque vous
ressentez
une butée musculaire, rentrez délicatement
les doigts en
profondeur à la recherche d’une pulsation.
Attention à ne
pas effectuer ce geste des deux côtés en
même temps,
vous risqueriez de diminuer l’afflux de sang
vers le
crâne !
Le pouls fémoral, qui est situé au niveau du pli de
l’aine.
Cette fois, placez l’index et le majeur au niveau
de la
région de l’aine. Recherchez de droite à gauche la
pulsation de l’artère qui est plutôt située vers le pubis.
Le pouls radial est perceptible au niveau de la partie
externe du poignet. Lorsque votre paume de main est
tournée vers le haut, posez vos doigts sur la partie du
poignet située juste avant votre pouce.
Douleurs du visage
Le nerf trijumeau, aussi appelé cinquième nerf crânien, assure
la
sensibilité de l’ensemble du visage et est subdivisé en trois
branches. La fonction de ces trois nerfs peut être altérée pour
diverses raisons et entraîner une fois de plus des perceptions
douloureuses au niveau de la mâchoire du bas (qu’on appelle
aussi la mandibule), au niveau de la joue ou encore tout autour
de l’œil.
Ces souffrances nerveuses, que l’on nomme des névralgies,
sont
parfois déclenchées lors de la mobilisation du visage.
Lorsque
l’on mange, que l’on se lave ou que l’on se rase par
exemple.
Ces douleurs sont plus fréquentes lorsqu’il existe
des troubles de
la mastication, dans le cas où les muscles qui
permettent de
mâcher sont plus contractés d’un côté que de
l’autre par
exemple. Associés à ces douleurs, il n’est pas rare
également
que le patient souffre de bruxisme (grincer des
dents pendant le
sommeil). L’ostéopathe tente de relâcher les
tensions
musculaires des muscles masticateurs, ou de certains
muscles du
visage. Il mobilise également les articulations de
la mâchoire et
l’os hyoïde (petit os en avant du cou sur lequel
s’insèrent de
nombreux muscles). Il intervient également sur
les tensions
s’exerçant sur les structures crâniennes afin d’y
libérer certaines
contraintes mécaniques.
Ces douleurs liées à l’irritation de racines nerveuses sont
présentes dans d’autres affections plus fréquentes au niveau
des
membres inférieurs (cuisse et jambe) par exemple ou des
membres supérieurs (bras et avant-bras). En effet, les racines
nerveuses issues des vertèbres lombaires peuvent être à l’origine
de douleurs sciatiques, ou sciatalgies (voir chapitre 9).
Un peu d’anatomie…
Le tube digestif s’étend de la bouche à l’anus. Il comprend
la
bouche, l’œsophage, l’estomac, l’intestin grêle et le gros
intestin. Il traverse un ensemble de cavités : crânienne,
thoracique et abdomino-pelvienne, avec lesquelles il entretient
des
rapports anatomiques.
Les parois de l’ensemble du tube digestif sont constituées de
différentes couches concentriques parmi lesquelles on isole
des
muqueuses, des sous-muqueuses, des musculeuses et des
séreuses. Ces multiples couches participent aux fonctions du
tube digestif. Par exemple, la couche musculeuse, formée de
fibres musculaires spéciales, participe à faire progresser les
aliments ingérés par des mouvements de contraction-relaxation
successifs.
Les muqueuses des différentes parties du tube digestif ont
toutes
différentes fonctions. Certaines préparent le contenu
à la
digestion (estomac, duodénum…) tandis que d’autres
assurent
l’absorption des aliments (intestin grêle, côlon).
Grâce à un ensemble de glandes annexées à ce tube digestif,
les
aliments vont subir différentes modifications au fur et à
mesure
de leur absorption et les résidus forment les fèces.
Voici le trajet effectué par le contenu alimentaire dans le tube
digestif :
Bouche – œsophage – estomac – duodénum (partie initiale
de
l’intestin grêle) – jéjunum (partie moyenne de l’intestin grêle)
–
iléum (partie terminale de l’intestin grêle) – côlon ascendant
(partie droite du gros intestin ou côlon) – côlon transverse
(partie centrale du côlon) – côlon descendant (partie gauche
côlon) – côlon sigmoïde (partie finale du côlon) – rectum – anus.
L’ensemble du tube digestif a une taille variable mais mesure
environ 10 mètres de long chez l’adulte. La plus grande partie
est formée par l’intestin grêle qui, avec ses 8 mètres de long,
est
le plus grand « tuyau » du système digestif. La nourriture
y
progresse à la vitesse de 2,5 cm par minute.
Troubles du transit
Diarrhées et constipations sont le reflet d’une perturbation du
transit. Le transit correspond à l’avancée du bol alimentaire
dans
le tube digestif.
Colopathie fonctionnelle
La colopathie fonctionnelle est le fourre-tout des troubles
fonctionnels du côlon en l’absence de pathologie organique
de
nature inflammatoire ou infectieuse. Autrement dit, elle est
évoquée lorsqu’un ensemble de symptômes et de signes sont
réunis sans qu’aucune pathologie spécifique ait pu être
identifiée. Il semblerait qu’une partie importante de la
population
soit touchée par ce trouble.
La colopathie fonctionnelle se manifeste par des spasmes
douloureux sur le trajet du côlon. La perception de spasmes
douloureux lors de la palpation du colon est un signe en faveur
de la colopathie fonctionnelle.
Des troubles du transit sont fréquemment associés (alternance
de
diarrhées et de constipations). Des ballonnements abdominaux le
long du colon peuvent être retrouvés.
Je suis stressé
En 2001, l’OMS définissait le stress comme suit : « Le stress
apparaît chez une personne dont les ressources et stratégies
de
gestion personnelles sont dépassées par les exigences qui
lui
sont imposées. »
L’OMS prédit également que « d’ici à 2020, les troubles liés au
stress, tels que les troubles cardiaques et la dépression seront
les
deux causes principales d’incapacité chez les adultes ».
Distress !
Mauvais stress !
Bien qu’il s’agisse d’une notion assez floue, voici une liste des
symptômes qui sont associés au stress de l’organisme :
Irritabilité ;
Troubles du sommeil ;
Troubles de la concentration ;
Inquiétude ;
Sensations de fatigue générale ;
Modifications de l’appétit ;
Tensions et crispations ;
Tensions musculaires et troubles musculo-squelettiques ;
Troubles physiques (céphalées, migraines, palpitations,
troubles digestifs, urinaires, gynécologiques, cutanés et
visuels).
Figure 11-3 :
Respirer avec
le ventre
pour étirer
le muscle
diaphragme.
Nina, 34 ans
Dans ce chapitre :
Le temps de la rencontre
Motif de la consultation ?
Faites-moi signe !
Les antécédents ou le temps des souvenirs
Globalement psychosocial
Et vos grands-parents…
Dès lors, ne soyez pas surpris si votre ostéopathe vous pose
des
questions sur l’état de santé de vos grands-parents ou
qu’il
recherche dans votre histoire des entorses anciennes
mal
soignées, alors que vous le consultez pour des maux de
tête ! Le
praticien, avec votre collaboration, va remonter dans
le temps,
d’aujourd’hui à votre naissance, en 15 à 20 minutes !
L’anamnèse est ce moment où, accompagné du praticien, le
patient fait cet effort de mémoire. La démarche est introspective,
il s’agit d’une véritable enquête afin de remonter le cours
de la
santé et de souligner avec le patient les éléments potentiellement
responsables du motif de consultation le jour de la
visite. C’est à
ce moment qu’il est possible de comprendre et
d’émettre des
hypothèses sur l’état de santé du patient.
Cette première étape de la consultation suit une structure bien
définie, les questions sont posées dans un ordre précis.
Un ostéopathe respecte le secret professionnel, les réponses
ainsi
collectées lors d’une consultation demeurent bien
évidemment
confidentielles.
Motif de la consultation ?
La première question posée concerne la raison de la visite.
L’objectif ultime de ce temps d’échange et de rencontre est
d’établir l’origine et la cause du motif de consultation.
Parmi toutes les raisons qui conduisent un patient chez un
ostéopathe, trois motifs très généraux sont principalement
identifiés :
La douleur est le motif de consultation principal.
L’ostéopathe recherche alors avec précision la
localisation, l’horaire et le contexte d’apparition de cette
douleur ;
La gêne, comme un craquement, un blocage, une
difficulté ressentie au mouvement, une instabilité ou
encore des enraidissements avec ou sans douleur ;
Le bilan qui peut avoir été conseillé par un autre
praticien
en prévention des gênes et des douleurs.
En effet, il est
évidemment préférable de prévenir plutôt
que de guérir !
Faites-moi signe !
La démarche de réflexion du praticien est entreprise par
l’analyse de signes variés qui orienteront sa ou ses prises de
décisions.
Les signes sont les manifestations de la maladie ou d’un
trouble.
Ils peuvent être évalués même si le patient ne les
ressent pas
nécessairement. L’étude des signes est appelée
sémiologie.
Les symptômes sont les signes cliniques décrits par le malade.
Il
peut les ressentir ou s’en plaindre, mais il est généralement
peu
aisé de les évaluer.
L’ostéopathe poursuit son enquête en recherchant ces signes
qui
pourraient être en rapport avec le motif de consultation.
Parmi ceux-ci, on distingue :
Les signes cliniques, eux-mêmes regroupés en deux
catégories, les signes généraux (qui traduisent un
retentissement de la maladie sur le métabolisme comme
la
fièvre ou les démangeaisons par exemple) et les signes
fonctionnels (qui traduisent une altération de la fonction
d’une structure du corps). L’ostéopathe porte un intérêt
tout particulier à ces signes fonctionnels car il est vrai
qu’ils sont souvent laissés de côté, considérés comme
trop
subjectifs ;
Les signes biologiques qui sont mis en évidence
par des
examens spécifiques (analyse du sang ou de
l’urine par
exemple). Ils précèdent souvent les signes
cliniques ;
Les signes d’imagerie, eux aussi, sont mis en évidence
par des examens spécifiques (radiographie, scanner, IRM,
etc.) ;
Les signes pathognomoniques, nom savant pour définir
les signes rares et spécifiques d’une maladie. Par
exemple,
le signe de Köplik, qui se manifeste par de
petites taches
blanches à l’intérieur de la bouche, à
proximité de la
première dent molaire, est le signe
pathognomonique de
la rougeole qui se déclarera peu de
temps après cette
observation.
Apportez vos radios !
Globalement psychosocial
Cette anamnèse ne serait pas complète si l’ostéopathe ne
s’intéressait pas à l’environnement professionnel, social ou
personnel et aux habitudes de vie de son patient.
En effet, pour un même problème ou trouble, les habitudes de
vie de chacun peuvent en aggraver ou au contraire en alléger
les
conséquences.
Psychosomatique ou somatopsychique
Hypothèses hypothèses…
À l’issue de l’anamnèse, l’ostéopathe est en mesure d’évoquer
un certain nombre d’hypothèses concernant l’origine du
trouble
de son patient.
Deux cas de figure sont alors rencontrés :
Soit la prise en charge n’est pas possible. Par exemple,
si la consultation chez l’ostéopathe fait suite à un
traumatisme très récent, que la douleur est intense et
gêne
les activités de la vie quotidienne, sans avis médical,
il y a
de fortes chances pour que l’ostéopathe adresse, au
préalable, son patient à un médecin pour effectuer des
examens complémentaires (radiographie par exemple).
Certains motifs de consultation doivent faire l’objet
d’une
médicalisation urgente. Il s’agit d’un des objectifs
principaux de l’anamnèse qui est de savoir si oui ou non
le patient peut bénéficier d’un traitement ostéopathique.
En revanche, si une pathologie, même sérieuse, a été
identifiée et diagnostiquée médicalement et fait l’objet
d’une prise en charge spécifique, l’ostéopathe peut alors
proposer d’accompagner son patient vers une guérison
plus rapide ou plus confortable, en favorisant le bon
fonctionnement des régions du corps qui pourraient être
touchées.
Soit la prise en charge est possible. L’évaluation de
l’ostéopathe et la compréhension du corps de son
patient
diffèrent parfois de l’évaluation médicale. Son
objectif
n’est pas de poser un diagnostic comme le
ferait un
médecin mais de reconnaître la structure
anatomique
responsable de la douleur et de comprendre
le mécanisme
de survenue de cette douleur. Les outils
qu’il a à sa
disposition sont ses connaissances en sciences
fondamentales (anatomie, physiologie, sémiologie…)
et
ses mains qui, grâce à la palpation des structures,
le
renseigneront sur l’état des articulations, muscles
viscères, etc.
Dans ce chapitre :
Le temps de l’observation
Enquête de traitement
Le temps de l’observation
L’observation du corps du patient est un temps important car,
bien souvent, elle permet d’orienter plus précisément les tests
à
effectuer par la suite. Cette observation s’effectue dans un
premier temps patient debout, le praticien l’observe alors de
profil, de face et de dos.
Parmi les différents éléments que l’ostéopathe observe,
notons
par exemple :
La peau
La couleur ou la texture de la peau est très riche d’informations
pour l’ostéopathe (une peau pâle, bleue, rouge,
présentant des
décolorations, des plaques rouges, des
boutons, etc., peut
renseigner le praticien sur d’éventuels
troubles). Les cicatrices,
la présence de grains de beauté et
leur aspect, des œdèmes
(gonflements), des desquamations
de certaines régions, toutes
ces affections peuvent parfois
être associées à des troubles,
musculaires, articulaires ou
encore osseux, et ce sont autant
d’informations supplémentaires qui permettent à l’ostéopathe de
mieux comprendre la
nature des troubles présentés le jour de la
consultation.
Tête et cou
Ma tête penche-t-elle à droite ou à gauche ?
Ma tête est-elle plutôt tournée vers la droite ou vers la
gauche ?
Mon menton est-il rentré ou plutôt déporté vers l’avant ?
Ma musculature au niveau de mon cou semble-t-elle
identique à droite et à gauche ?
Épaules
Mes épaules sont-elles à la même hauteur ?
Sont-elles enroulées vers l’avant ou déportées en arrière ?
Ont-elles tendance à tourner vers la droite ou vers la
gauche ?
Existe-t-il une différence de musculature entre l’épaule
gauche et droite ?
Bras
L’espace entre mon bras et mon tronc (abdomen/thorax)
est-il le même à droite et à gauche ?
La position de ma main est-elle identique des deux côtés ?
Existe-t-il une différence de musculature entre mon bras
droit et mon bras gauche ?
Des articulations paraissent-elles plus gonflées que les
autres ?
Thorax
Certaines côtes sont-elles plus apparentes d’un côté ?
Lorsque j’inspire et expire, mon thorax bouge-t-il de la
même manière à droite et à gauche ?
Existe-t-il des différences de musculature de mes
pectoraux à droite ou à gauche ?
Un des mamelons (tétons) est-il plus bas d’un côté ?
Jambe
Mes rotules sont-elles tournées plutôt vers l’extérieur ou
vers l’intérieur ?
Mes genoux sont-ils plutôt arqués ou en X ? Quand je
joins mes pieds, mes genoux se touchent-ils ou sont-ils
loin l’un de l’autre ?
Existe-t-il une différence de musculature entre la droite et
la gauche ?
Certaines articulations sont-elles plus gonflées que les
autres ?
Pied
Est-il plus tourné vers l’extérieur que l’autre ?
A-t-il tendance à s’appuyer davantage sur l’extérieur ? Sur
l’intérieur ?
Ai-je une boule sur la partie interne de mon gros orteil ?
Mes doigts de pieds sont-ils recroquevillés ?
Est-ce que je me sens instable en position statique ?
Tête et cou
Ma tête est-elle projetée en avant ou en arrière ?
Courbures du dos
Sont-elles très marquées ou peu présentes ?
Genoux
Y en a-t-il un plus fléchi ou plus tendu que l’autre ?
Rhumatologie et orthopédie
Macro et micromouvements
Enfin, une part importante est réservée à l’évaluation de la
mobilité de différentes régions anatomiques. Le mouvement
est
permis par de nombreuses structures. Même s’il est
courant de
dire que ce dernier est dépendant de l’activité
musculaire, de
nombreuses autres structures y participent
(os, articulations,
ligaments, nerfs, fascias, etc.).
Les mouvements évalués lors de ces tests sont qualifiés de
macromouvements, c’est-à-dire qu’ils sont visibles.
La seconde phase de tests pratiqués par l’ostéopathe a pour
objectif d’évaluer les micromouvements (des articulations
principalement), qui sont invisibles mais perceptibles lors de
la
palpation.
Le mouv’ ostéopathique
Commence à présent l’évaluation manuelle spécifique à
l’ostéopathie. Les mains expertes de l’ostéopathe partent à la
recherche d’informations pour répondre à certaines questions
qu’il a pu se poser lors de l’anamnèse ou encore lors de
l’observation. L’enquête continue.
Les différents éléments que la palpation ostéopathique
va
analyser sont nombreux, parmi ceux-ci :
la température de la peau ;
la texture, la densité et la forme des structures
anatomiques ;
les mobilités.
Chaud ou froid ?
La température cutanée (de la peau) est une des premières
informations que l’ostéopathe reçoit lorsqu’il vient au contact
du
corps de son patient. Cette température peut refléter
l’état du
tissu situé juste en dessous (muscles, articulations,
organes, etc.).
Si vous présentez une rougeur cutanée, comme lors d’une
inflammation, et que vous passez votre main dessus, vous
allez
sentir une zone plus chaude. Autre exemple, lorsque
vous venez
d’ingérer des aliments, la température de la région
de l’estomac
va augmenter car ce dernier est en activité pour
assurer son rôle
dans la digestion. Lorsque vous commencez
une activité
physique où vos membres inférieurs (cuisses et
jambes) sont
sollicités, la température mesurée à la surface
de la peau va
progressivement augmenter à cause de l’activité
musculaire.
Ainsi, la température cutanée peut renseigner sur l’activité
normale ou anormale d’une région anatomique, et donc
informer
l’ostéopathe d’un éventuel fonctionnement anormal.
Avoir le sens chaud
Ça prend forme
La texture, la densité et la forme des structures anatomiques
sont
appréciées par la palpation ostéopathique. L’ostéopathe
va se
créer une représentation mentale des structures superficielles ou
plus profondes qui constituent votre corps grâce à
cette
palpation.
J’ai la pression
La palpation ostéopathique
Pour illustrer la technique de palpation utilisée par l’ostéopathe,
il existe un exercice amusant. Placez une bille à
l’intérieur d’une
boule de pâte à modeler et, progressivement,
partez à la
recherche de cette bille en tentant d’apprécier les
différences de
densité des deux structures.
Ça bouge ?
La mobilité fera ensuite l’objet d’une attention toute particulière.
Les micromouvements des articulations ou d’autres
structures
seront ainsi étudiés.
L’ostéopathe part à la recherche de perturbations de cette
mobilité, lesquelles lui permettront d’aboutir dans son
enquête.
Il qualifiera ces perturbations de dysfonctions
ostéopathiques.
Des restrictions de la mobilité, pouvant même conduire au
blocage de certaines structures, ou à l’inverse une mobilité
trop
importante sont autant de paramètres qui aideront à
définir la
dysfonction ostéopathique.
La dysfonction ostéopathique
On l’appelle parfois également dysfonction somatique, soma
faisant référence au corps. Il s’agit d’un trouble (dys – ) d’une
fonction du corps. En d’autres termes, il s’agit d’une
perturbation du rôle que doit jouer une structure anatomique
dans l’ensemble du corps. Chaque élément doit jouer un ou
plusieurs rôles dont dépend l’organisme tout entier. Il existe
donc une relation étroite entre structure et fonction. Cette
relation est mutuelle et réciproque, c’est-à-dire que la structure
influence la fonction et la fonction influence la structure.
Comprendre comment ces structures fonctionnent et
interagissent entre elles est l’objectif principal de l’ostéopathe.
Le philosophe français Alain disait : « Savoir, c’est comprendre
comment la moindre chose est liée au tout. » Si nous lisons
cette
citation à travers le prisme du paradigme ostéopathique, elle
permet d’illustrer l’importance que l’ostéopathe
accorde aux
dysfonctionnements, même mineurs (« la moindre
chose »), et
dont les répercussions se manifestent parfois dans
tout le corps
(« liée au tout »). L’identification et la compréhension des
dysfonctions ostéopathiques sont les fondements de
la quête et
de l’enquête du praticien pour assurer le mieux-être
de son
patient.
Ces dysfonctions sont nommées en relation avec le
mouvement
facilité. Si une vertèbre, par exemple, tourne
correctement vers
la gauche mais qu’elle est bloquée
pour tourner à droite, alors
l’ostéopathe dira qu’elle est
en dysfonction de rotation gauche.
La tête et le ventre
Le mouvement des structures crâniennes et viscérales peut
être
évalué de plusieurs manières. L’objectif de ces différentes
méthodes d’évaluation reste néanmoins le même : mettre
en
évidence des restrictions de mobilité de ces structures,
altérant
par là même leur fonction.
Du côté de la tête
Le crâne d’un enfant en bas âge est composé de différentes
pièces qui ne sont pas encore reliées entre elles par du tissu
osseux (voir chapitre 2). Ainsi, les positions anormales de
certaines de ces pièces osseuses, à la suite d’un accouchement
difficile par exemple, peuvent être appréciées par
l’ostéopathe
qui, à l’aide de techniques très douces, tente de
corriger ces
malpositions.
Le crâne d’un adulte est, en général, totalement rigide, les
différents os qui le constituent sont solidement reliés les uns
aux
autres par du tissu osseux. Néanmoins, les ostéopathes
pratiquant l’ostéopathie crânienne vont tenter d’évaluer la
micromobilité de certaines de ces structures. Au niveau du
crâne
d’un adulte persistent, entre les différents os des séparations
appelées sutures crâniennes.
Du côté du ventre
Les viscères sont maintenus et protégés, à l’intérieur de
l’abdomen par de nombreux éléments anatomiques. Des os,
des
muscles, des fascias, contribuent à maintenir ces organes
à leur
place, afin qu’ils puissent remplir leurs rôles.
L’abdomen est limité en haut par le muscle diaphragme, en
forme de voile de parachute, qui sépare l’abdomen du thorax.
Ce
muscle joue un rôle fondamental lors de la respiration.
À chaque
mouvement respiratoire, les viscères contenus dans
l’abdomen
(comme ceux contenus dans le thorax) effectuent
des
mouvements de va-et-vient réguliers dus à la montée
et à la
descente du diaphragme (voir chapitre 11). Il arrive
parfois que
de mauvais fonctionnements d’un viscère, pour
diverses raisons,
d’anciennes maladies par exemple, freinent
ou empêchent le
mouvement normal de ce viscère lors des
mouvements
respiratoires. Et si ce viscère ne peut plus se
mobiliser
normalement, alors, il arrive que son fonctionnement puisse être
perturbé. L’ostéopathe cherche donc
à évaluer ces pertes de
mobilité afin d’éventuellement les
prendre en charge par la suite.
Organes et viscères
Enquête de traitement
À l’issue de tous ces tests, le dénouement approche.
L’enquête
se termine et le ou les coupables sont identifiés. Toutes les
informations reçues au cours de l’échange
durant l’anamnèse et
celles qu’ont apportées les différents
tests permettent à
l’ostéopathe d’avoir une idée globale et
en même temps précise
de la stratégie thérapeutique qu’il
doit mettre en œuvre. Globale
car le raisonnement ostéopathique ne concerne pas uniquement
la zone douloureuse ou
gênante, mais l’ensemble du corps et
l’interrelation des différentes structures. Et précise car, grâce à
ses connaissances
anatomiques et physiologiques, il a déduit de
toutes les informations la manière dont les dysfonctions
ostéopathiques se
sont mises en place et les éventuelles
compensations que le
corps a utilisées pour s’adapter. Ce qui
finalement guidera la
manière dont il peut les prendre en charge.
Dans ce chapitre :
Une prise en charge globale
Globalement positif
L’idée de globalité de l’individu, si fréquemment retrouvée
dans
un certain nombre de thérapies alternatives, est au
centre des
préoccupations ostéopathiques. Le corps est considéré comme
un système au sein duquel l’ensemble des parties
le constituant
sont en relation les unes avec les autres et ne
sont pas étudiées
de manière isolée (voir chapitre 8).
Étymologiquement, manipulation
est l’action de manipuler et
signifie
« conduire par la main ». Même si,
aujourd’hui,
plusieurs définitions sont
données à ce mot, vous entendrez
souvent ce terme lorsque l’on évoque l’ostéopathie ou la
médecine manuelle. La
manipulation serait donc utilisée dès
que l’ostéopathe utilise ses mains pour
tester ou traiter un
patient.
Le souffle de vie
Cette approche, plus spirituelle, postule que ces liquides, dont
la
circulation doit être libre, permettent la vie et que ce sont
eux
qui animent l’organisme. Cette théorie, dont Still a posé
les
bases, a été largement reprise et développée par William
Garner
Sutherland, élève de Still (voir chapitre 13). Sutherland
évoquait
la possibilité de perception de ces flux liquidiens
(qu’il appelait
d’ailleurs parfois « souffle de vie ») au contact
du corps du
patient, et principalement au niveau de son crâne.
Cette
conception est d’ailleurs très proche des courants
vitalistes
(tradition philosophique pour laquelle le vivant
n’est pas
réductible aux lois physico-chimiques).
L’ostéo en action
Les techniques crânio-sacrées sont utilisées par certains
ostéopathes afin de restaurer une mobilité normale des os du
crâne et du sacrum (os situé en bas du dos, juste au-dessus
des
fesses). Le crâne et le sacrum sont séparés l’un de l’autre
par la
quasi-totalité de la colonne vertébrale mais sont reliés
par un
manchon de tissu assez résistant qui entoure la moelle
épinière
et que l’on appelle la dure-mère. L’ostéopathe pose
ses mains
sur le crâne de son patient et, grâce à des pressions
très précises
sur certaines zones, restaure la mobilité des
structures
restreintes. Sa démarche est identique lorsqu’il
évalue la
mobilité du sacrum. Il place généralement sa main
sous les
fesses de son patient qui est allongé sur le dos pour
contacter cet
os et lui redonner une mobilité optimale.
Dans ce chapitre :
La santé, ça s’apprend !
La santé, ça s’apprend !
« J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs
raisons et de leurs conséquences. »
« Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai
pas le
pouvoir hérité des circonstances pour forcer les
consciences. »
Ces deux phrases sont tirées du serment d’Hippocrate prêté
par
les médecins à la fin de leurs études. Et même si les ostéopathes
ne sont pas soumis à ce « rite de passage », ces deux
phrases
sont quotidiennement mises en application par tous
les praticiens
lors de l’exercice de leur profession.
L’ostéopathe, à l’issue de la rencontre avec son patient, a
entamé
une relation privilégiée basée sur la confiance et un
respect
mutuel.
La bonne posture
Assis
Une position assise idéale durable n’existe pas. Certaines
positions, néanmoins, sont préférables à d’autres. Être « bien »
assis signifie éviter de mettre votre dos en tension.
Pour cela, choisissez un fauteuil confortable, légèrement
incliné
vers l’arrière, le dossier soutenant votre dos jusqu’à
la nuque. La
posture sera encore plus confortable si vos bras
reposent sur des
accoudoirs.
Évitez les sièges trop mous dans lesquels on s’enfonce !
Debout
Lors de la station debout prolongée, vous pouvez écarter
légèrement les jambes et ouvrir les pieds vers l’extérieur
pour
répartir de manière égale le poids du corps sur les deux
jambes.
Cela permettra de soulager le dos et d’éviter certaines
douleurs.
Couché
Dormir est si simple et si naturel… Et pourtant, bien dormir
tout
en préservant son dos n’est pas chose facile. Comment
s’allonger sur son lit ? Dormir sur le dos, sur le ventre ou sur le
côté ? Combien de temps ? Existerait-il une meilleure position
pour un meilleur sommeil ?
Les positions de couchage sont souvent responsables de
douleurs cervicales, dorsales ou lombaires qui peuvent
amener le
patient à consulter son ostéopathe. Pour éviter
ces problèmes,
voici trois positions de couchage à envisager,
chacune avec ses
avantages et ses inconvénients. À vous de
choisir celle qui vous
convient le mieux.
Sur le dos. C’est souvent la position conseillée. Elle
permet de soulager la nuque et le dos, et la colonne
vertébrale est alignée. Attention, cette position peut
favoriser les reflux gastriques acides et risque d’aggraver
les ronflements.
Sur le côté. Dormir sur le côté est bénéfique pour les
patients souffrant d’apnée obstructive du sommeil ou
sujets au ronflement. Cette position est aussi conseillée
à
tous ceux qui souffrent de douleurs cervicales. Enfin,
dormir sur le côté gauche, parce que cela favorise la
circulation sanguine, est également recommandé pour
les
femmes enceintes. Cette position peut en revanche
provoquer des douleurs d’épaule ou de hanche.
L’apnée du sommeil
Reposez-vous !
Après la consultation, il est important de prendre son temps et
de
bien se reposer. Votre corps a besoin de toute son énergie
pour
« intégrer » les modifications liées à la prise en charge. Le
repos
est nécessaire pour combattre l’inflammation des articulations,
responsable de la survenue de la douleur, et causée par
le ou les
blocages des articulations. Se reposer signifie également de ne
pas solliciter excessivement son corps et respecter
ainsi la devise
de Winston Churchill : « Pas de sport ! »… seulement
pendant 2 ou 3 jours ou selon la recommandation de
votre
ostéopathe. Une fois ce délai passé, reprenez doucement
et
progressivement votre activité sportive de façon à éviter des
blessures causées par une reprise trop brutale.
Enfin, évitez aussi les travaux physiques trop importants
comme
porter des charges lourdes ou déménager dans les
jours suivant
la séance.
Si vous en avez la possibilité, prenez donc votre journée et
reposez-vous. Enfin une autorisation pour ne rien faire !
Articulez-vous !
Il s’agit là d’utiliser, peut-être un peu plus souvent qu’à votre
habitude, les articulations de votre corps. Un corps qui ne
bouge
pas assez est un corps qui va souffrir ou qui souffre
déjà.
Lorsqu’une articulation et les muscles qui l’entourent
ne
bougent pas assez, alors leur fonction, outre le fait de
permettre
le mouvement, n’est pas correctement remplie. En
effet, les
mouvements articulaires et les contractions musculaires
participent aussi aux mouvements de la circulation
du sang ou
de la lymphe (qui contient les globules blancs
assurant les
défenses immunitaires). Ces mouvements contribuent à
l’élimination des déchets produits par l’organisme
par les
systèmes veineux et lymphatique. Vous retrouvez au
chapitre 16 un ensemble de techniques qui vous guideront
pour
mobiliser une grande partie de vos articulations !
En voiture
Lors de longs trajets, faites des
pauses toutes les
heures et demie et
profitez-en pour vous dégourdir les
jambes en marchant, en vous étirant
et en vous
relaxant.
Étirez-vous !
Même si la pratique des étirements ne fait pas aujourd’hui
l’objet d’un consensus auprès de tous les praticiens (certains
les
encouragent et d’autres non), les récentes études sur
le sujet
suggèrent qu’ils procurent à celui ou celle qui les
pratique une
sensation de mieux-être.
Les bienfaits des étirements sont nombreux mais ils peuvent
parfois contribuer à fragiliser certains muscles. Une règle
importante à respecter est de les effectuer sans provoquer une
douleur. Il est bon également de s’étirer assez fréquemment
pour
en retirer des bénéfices. Ils doivent être réalisés lentement et
progressivement, sans à-coup. Il n’y a pas de règle,
en revanche,
sur le temps à y passer, l’important à nouveau
est de ne surtout
pas forcer un mouvement. Si vous ressentez
le besoin de vous
étirer avant la pratique d’une activité
physique, pour améliorer
vos performances par exemple, il
est préférable de le faire assez
longtemps avant cette activité.
Après un effort, il est conseillé de
patienter quelques minutes
que vos muscles se relâchent et se
détendent naturellement
avant de pratiquer des étirements.
Les étirements permettent également de diminuer la fatigue
musculaire et participent donc à prévenir la survenue de
troubles
ou de douleurs du système musculo-squelettique.
Vous retrouvez
un ensemble de techniques d’étirements dans
l’ostéobox du
chapitre 16.
Buvez de l’eau !
Le corps humain est en grande partie constitué d’eau. Cette
eau
représente 60 % de notre masse corporelle. Un homme
adulte
de 70 kilos contient donc environ 40 litres d’eau !
Pour un bon fonctionnement de notre organisme, il est
nécessaire de boire régulièrement tout au long de la journée. En
effet, les liquides de notre organisme sont constitués parfois à
99 % d’eau. Le sang, la lymphe, le liquide cérébro-spinal (dans
lequel baigne notre cerveau), la salive, les larmes, l’urine, le
mucus produit par diverses glandes (à l’intérieur du nez par
exemple), tous ces liquides jouent un rôle fondamental dans
notre organisme. C’est la raison pour laquelle, la déshydratation,
même peu importante, peut avoir des conséquences sur
le
fonctionnement de l’organisme en général.
Après une consultation chez l’ostéopathe, la mobilisation
parfois
importante de certains muscles, les contractions,
les étirements
et les adaptations que le corps va mettre en
place peuvent
entraîner des modifications du métabolisme
musculaire et
provoquer des sensations de courbature le
lendemain. Boire de
l’eau permet de diminuer ces sensations.
Boire un litre d’eau par jour est vivement recommandé, il suffit
pour ça de toujours avoir sur soi une petite bouteille d’eau
pour
rester bien hydraté.
Sportivement vôtre !
Même pratiquées à petite dose, certaines activités physiques
protègent et renforcent les muscles du dos. D’autres peuvent
même soulager certaines douleurs. Évidemment, la réalisation
du geste et la posture du corps sont des paramètres essentiels
à
prendre en compte.
En revanche, il n’est pas toujours facile de débuter la pratique
d’une nouvelle activité et, bien souvent, on ne sait jamais
laquelle choisir.
Voici quelques conseils concernant la pratique sportive qui
vous
guideront peut-être…
En avant, marche !
La marche est un sport complet. Elle permet de renforcer les
muscles du dos et des hanches.
Privilégiez, du moins au début, la marche sur un terrain plat
et
commencez progressivement. De bonnes chaussures de
marche
sont essentielles pour éviter les blessures.
Les petits pas diminuent les mouvements de torsion de la
colonne et diminuent les tensions s’exerçant sur le dos ! Évitez
les grandes enjambées !
La marche nordique (avec des bâtons) mobilise tout le
corps et,
contrairement à une marche plus classique, elle
participe
également à diminuer les contraintes sur les jambes
puisqu’elle
autorise quatre appuis (jambes et bâtons) et non
plus seulement
deux !
Le Tour de France ?
Faire du vélo est possible lorsque vous avez mal au dos,
à
condition d’éviter une pratique prolongée et en terrain
accidenté.
Sur de courtes distances, soyez attentif à votre position et
n’arrondissez pas le dos, adaptez le cadre à votre morphologie
et
réglez la hauteur du guidon et de la selle, afin que vos pieds
touchent à peine le sol.
Si les douleurs augmentent lors de la pratique de ces activités,
il
est recommandé de les arrêter immédiatement et
d’éventuellement consulter un médecin pour en comprendre la
raison.
Les tâches ménagères
Dans ce chapitre :
Guide pratique illustré pour restaurer une mobilité restreinte
Décontracter sa nuque
À quatre pattes sur un tapis, genoux et coudes écartés et
alignés.
Gardez la tête bien maintenue dans l’axe du corps.
Pliez
lentement les coudes et approchez le menton le plus
près
possible des mains. Focalisez votre attention sur les
mouvements
de votre cou. Ramenez doucement le menton
vers le thorax tout
en expirant (votre nuque se raidit). Une
fois le maximum atteint,
inspirez. Puis expirez en ramenant
lentement le menton vers vos
mains (votre nuque se creuse).
Répétez l’exercice 5 fois de
chaque côté. Cet exercice peut être
réalisé quotidiennement.
Figure 16-1 :
Décontracter
sa nuque.
Figure 16-16 :
Améliorer
la flexion
de hanche
(muscle
ilio-psoas).
Figure 16-17 :
Étirement des
flancs (muscle
carré des
lombes).
Figure 16-18 :
Étirement
spécifique de
la région fessière (muscle
piriforme).
Figure 16-22 :
Étirement
spécifique
des muscles
de l’épaule
(muscles
postérieurs
de l’épaule).
Étirement spécifique des muscles de
l’épaule (muscle antérieurs de l’épaule)
Allongé sur le dos sur le bord d’un lit. Haut du bras étendu
sur le
côté, coude plié, avant-bras parallèle au tronc, paume
tournée
vers le sol. Veillez à bien garder la partie arrière
de l’épaule en
contact avec le lit à l’aide de l’autre main.
Remontez l’avant-
bras vers le plafond. Maintenez pendant
10 secondes. Relâchez
et laissez lentement retomber la main
et l’avant-bras vers le sol.
Maintenez la position pendant
45 secondes. Répétez
l’exercice 2 fois. Changez de côté.
Figure 16-23 :
Étirement
spécifique
des muscles
de l’épaule
(muscle
antérieurs
de l’épaule).
Figure 16-24 :
Étirement
des muscles
extenseurs du
poignet.
Figure 16-25 :
Étirement
des muscles
fléchisseurs
du poignet.
Soulager le pubis
Allongez-vous sur le dos, jambes pliées et pieds au sol.
Positionnez un petit coussin sous la partie inférieure des fesses
afin de diminuer la cambrure du bas du dos ainsi qu’un autre
coussin (ou un vêtement en boule) entre vos genoux et cherchez
à l’écraser. Vous ressentirez une contraction à l’intérieur des
cuisses et parfois un petit « claquement » au niveau du pubis
(voir chapitre 10, encadré « Soulager un bassin douloureux »).
Figure 16-28 :
Renforcer
les muscles
de la cuisse
(muscles
quadriceps
et
ischio-jambiers).
Figure 16-31 :
Étirement
spécifique
du mollet
(muscle
soléaire).
Mobiliser la cheville
Pour rétablir une bonne mobilité entre les os du pied : assis
confortablement, posez votre pied sur le genou et, avec vos
pouces et index des deux mains, venez englober votre cheville
en avant et en arrière de sorte que vos pouces et index
soient
face à face. Vous devez être positionné en dessous des
malléoles
externe et interne.
Le principe va être maintenant de légèrement décoapter
(tracter
vers l’extérieur) le pied. Pour plus de facilité, prenez
appui avec
vos coudes sur la partie antérieure de la cuisse
pour le bras du
côté opposé à la cheville à mobiliser et sur la
partie interne du
mollet pour l’autre bras.
Une fois que la cheville est légèrement décoaptée, mobilisez-la
en décrivant des circonvolutions ou des « mouvements en 8 »
de
manière à libérer le talus (ou astragale) de la pince que
forment
les deux os des jambes. Durant la technique, il est
possible que
vous ressentiez ou entendiez certains bruits ou
craquements
articulaires physiologiques.
Figure 16-32 :
Mobiliser la
cheville.
Figure 16-33 :
Soulager
les muscles
extenseurs
des orteils.
Cinquième partie
La partie des Dix
Dans cette partie…
Dans ce chapitre :
Qu’est-ce que le DO ?
L’importance de la proximité
L’expérience de terrain
Une déontologie
La déontologie, ou science du devoir, suppose une organisation
professionnelle. La construction d’une déontologie
ostéopathique suggère donc la construction de groupements
professionnels reconnus à vocation ordinale.
À ce jour, il n’existe pas d’« ordre des ostéopathes » que vous
pourriez solliciter en cas de question, de problème ou d’abus.
En
revanche, dans les faits, bien que n’y étant pas inscrits, les
ostéopathes sont soumis au Code de la santé. Dès lors, ils ont
un
devoir d’information auprès de leurs patients et doivent
respecter le secret professionnel.
Par ailleurs, de nombreux ostéopathes sont membres
d’associations socioprofessionnelles et l’indiquent sur leur
plaque,
leur carte de visite ou dans leur salle d’attente. Leur
affiliation à ces associations impose le respect d’une charte de
déontologie et offre généralement la garantie d’une possibilité
de
médiation en cas de litige. N’hésitez pas à interroger le
praticien
et à consulter le site Internet de l’association
socioprofessionnelle à laquelle il est affilié.
L’expérience
Si le dentiste ne peut pas travailler sans sa fraise, le médecin
généraliste sans son stéthoscope et l’acupuncteur sans
ses
aiguilles, l’ostéopathe, lui, n’a aucun outil « externe ».
Sa main
est son seul outil. C’est évidemment un outil qui
évolue avec la
pratique… et avec le temps ! Ainsi, avec
l’expérience, sa
palpation s’affine, le rendant plus sensible
aux troubles parfois
difficiles à percevoir. Un praticien plus
jeune aura d’autres
qualités indéniables : une formation plus
récente, des
connaissances plus actualisées et une technique
parfois moins
routinière.
Chapitre 18
Les dix idées reçues
en ostéopathie
Dans ce chapitre :
L’ostéopathie, c’est pour faire craquer, non ?
Dans ce chapitre :
Qu’est-ce que le TOG ?
L’ostéopathie tissulaire
L’ostéopathie tissulaire dérive des techniques de fascias. Elle
est
fondée sur une approche innovante et pousse l’ostéopathe
à
entrer plus profondément en contact avec la structure à
traiter
jusqu’à lui permettre de « communiquer » avec les
cellules qui
la composent. Pour y parvenir, il utilise certains
paramètres
communs aux techniques de fascias instaurant
ainsi une
véritable communication entre le thérapeute et le
corps de son
patient.
Pierre Tricot, célèbre ostéopathe français, explique que « les
techniques tissulaires travaillent selon le concept que toute
structure vivante est consciente et mettent en application ce
principe pour aider les tissus vivants en difficulté ».
D’un point de vue pratique, l’ostéopathe cherche, grâce à ses
mains, à appliquer une pression sur la zone à traiter. Au cours
de
la séance, les zones traitées sont susceptibles d’être plus
souples
et plus mobiles.
Sans véritables contre-indications, ces techniques sont
employées à tout âge et quel que soit le motif de consultation.
Couverture
L'Ostéopathie pour les Nuls
Copyright
À propos des auteurs
Remerciements
Avertissement
Introduction
À propos de ce livre
Comment ce livre est organisé
La naissance de l’ostéopathie
La motricité
La cognition
Des perspectives
Toucher, palper
L’anatomie disséquée
Je suis stressé
Motif de la consultation ?
Faites-moi signe !
Globalement psychosocial
Le mouv’ ostéopathique
Enquête de traitement
Sportivement vôtre !
Chapitre 16 - Ostéobox
Exercices pour le cou
Une déontologie
L’expérience
L’ostéopathie tissulaire