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de ses dents
« Pour les Nuls » est une marque déposée de John Wiley & Sons, Inc.
« For Dummies » est une marque déposée de John Wiley & Sons, Inc.
© Éditions First, un département d’Édi8, Paris, 2015. Publié en accord avec
John Wiley & Sons, Inc.
ISBN : 978-2-7540-7444-5
ISBN Numérique : 9782754082198
Dépôt légal : octobre 2015
Remerciements des
auteurs
Tous nos remerciements pour leurs précieux conseils aux :
✓ Docteur Luc Chikhani, stomatologiste et chirurgien maxillo-
facial, responsable du service de stomatologie et chirurgie
maxillo-faciale à l’Hôpital européen Georges Pompidou, chargé
d’enseignement à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, ancien interne
et chef de clinique aux Hôpitaux de Paris.
✓ Docteur Erik Nortier, psychiatre des Hôpitaux, ancien interne
et chef de clinique aux Hôpitaux de Paris.
✓ Professeur Pierre Weinmann, cardiologue, praticien-
hospitalier, chef du service de médecine nucléaire à l’Hôpital
européen Georges Pompidou.
Introduction
À propos de ce livre
La vocation de cet ouvrage n’est pas de pousser le lecteur à
l’automédication, mais de le rendre co-gestionnaire de son
capital santé. Nous vous livrerons au cours de cette lecture les
règles essentielles de la prévention qui seront basées sur la
chronologie de la vie. Les autres soins conservateurs, esthétiques
et prothétiques seront abordés sans tabou, en décrivant tous les
aspects, technique, scientifique mais aussi financier.
Cet ouvrage a aussi pour objectif de faire prendre conscience au
lecteur que des dents mal ou non soignées peuvent avoir des
conséquences extrêmement négatives sur la vie quotidienne d’un
individu. Ces conséquences peuvent être douloureuses, mais pas
uniquement. Des infections dentaires peuvent évoluer à bas bruit
et avoir des répercussions sur d’autres organes et même
engendrer des problèmes de santé gravissimes mettant en danger
la vie du patient.
Le défi de cet ouvrage sera de dédramatiser, désacraliser,
démystifier les soins dentaires, de les rendre accessibles à tous,
mais aussi de répondre à toutes les questions pratiques que les
lecteurs sont susceptibles de se poser.
Par où commencer ?
Il paraît plus cohérent de suggérer aux Nuls de commencer par
le commencement et de suivre le cheminement des auteurs…
Cependant, en fonction de l’urgence de votre problème,
plusieurs entrées possibles ont été conçues afin de mieux
répondre à vos préoccupations.
Cette icône vous donnera les informations utiles sur les gestes
d’urgence et la conduite à tenir en attendant de consulter votre
dentiste.
Première partie
Allô maman bobo,
la peur des soins dentaires
ne date pas d’hier
Dans cette partie…
L ahistoire
mystification des soins dentaires repose sur une
plurimillénaire et sur une relation très
particulière existant entre le soignant et le soigné.
Ainsi les dents et le sourire constituent la seule partie
apparente de notre squelette, la seule trace d’expression de
notre vivant qui perdurera après notre mort. Cette charge
symbolique explique en partie la complexité de la relation
à nos dents. Enfin, l’angoisse liée aux soins, transmise de
génération en génération, la spécificité de la douleur
dentaire ou encore l’aspect financier, sont autant
d’éléments qui font de la bouche une des régions les plus
« sensibles » du corps humain.
Chapitre 1
Les dents de l’histoire
Dans ce chapitre :
Le sourire du Shabbat
Épris d’esthétique dentaire, les premiers Hébreux accordaient
également une valeur considérable à l’intégrité dentaire.
Qu’un maître casse une dent à son esclave, il doit alors à titre de
compensation le libérer de sa servitude. À propos des prothèses,
le Talmud de Babylone nous livre d’intéressantes informations.
Les femmes porteuses d’une dent en or se voient interdire de
sortir le jour du shabbat. En effet, un éventuel accident survenu à
la prothèse nécessiterait une réparation conduisant à transgresser
l’interdit du travail.
En outre, le Talmud relate aussi la mésaventure survenue à une
servante. Peu avant ses noces, elle fut rejetée par son fiancé qui
prétendait qu’elle était défigurée par une fausse dent.
Heureusement le rabbin Ishmael, qui prit l’affaire en main,
ordonna la substitution d’une dent en or à la place de l’ancienne
prothèse. Ce bijou dentaire mit si bien la beauté de la « future »
en valeur que le jeune homme revint sur son refus.
Aristote l’avant-gardiste
Ainsi, au détour du XIe siècle dans Cordoue alors dominée par les Arabes,
Abulcassis écrit un magistral Savoir médical. Le livre XXX se trouve
consacré à la chirurgie dentaire. Avec minutie, l’auteur décrit les
instruments et indique leur spécificité. Telle rugine est réservée au raclage
des dents par l’intérieur tandis que telle autre sert à effectuer un travail
identique à partir de l’extérieur. Pour la première fois, le terme tartre est
évoqué par Abulcassis. Et certains des instruments qu’il a imaginé pour
son élimination demeurent toujours en usage. On peut considérer ce
savant comme un des fondateurs de la parodontologie (spécialité dédiée
au traitement des gencives et de l’os maxillaire).
La Renaissance à l’origine du
premier amalgame dentaire
À travers l’Europe, on part en guerre contre les idées reçues, on
souligne les failles des approches antérieures. En 1543,
l’anatomiste flamand Andrés Vesale révèle les erreurs commises
par Galien. Il insiste sur le fait que les médecins de l’Antiquité
gréco-romaine ont fait leurs descriptions non à la suite de
dissections humaines, mais à partir de dissections de singes.
Au sein du grand remue-ménage de la Renaissance, la médecine
dentaire ne représente sans doute pas l’une des préoccupations
majeures. Comment expliquer autrement l’indifférence que
rencontre la découverte de l’amalgame dentaire par Johann
Stocker ? Médecin de la ville d’Ulm en Allemagne, mais formé
à Bologne en Italie, son ouvrage Praxis aurea fournit la recette
de l’invention. Ainsi donc est-il en avance de trois cents ans
puisque l’amalgame sera redécouvert et utilisé au terme du
premier tiers du XIXe siècle.
Les superstitions et les préjugés ont la dent dure
Aux quatre coins de l’Europe, des échoppes proposent une large gamme
de « produits dérivés dentaires » des plus fantaisistes. Poète et satiriste
bavarois du XVIe siècle, Hans Sachs croque à belles dents les colporteurs
qui proposent conjointement des plantes contre des vers dentaires, des
onguents tueurs de puces et des pesticides contre les rongeurs. Le
pinceau du peintre hollandais Lucas de Leyde n’est pas moins cruel. Sur
une toile datée de 1523, on aperçoit l’officine du « dentiste ». Le visage
ravagé par la douleur, un patient bouche bée, fait face à son tortionnaire.
Tandis que le charlatan opère, son assistante ou plutôt sa complice allège
la bourse du malchanceux. L’arracheur de dents excelle dans le vol à la
tire !
L an’est
relation entre le patient et son dentiste est atypique. Elle
pas comparable à celle entretenue avec un autre
médecin, généraliste ou spécialiste, parce que le dentiste n’est
pas un médecin comme les autres. En effet, dans le cadre des
soins dentaires, le patient est à la merci du dentiste qui pénètre
son intimité buccale sans qu’il ne puisse rien observer ni
contrôler. Cette situation particulière peut générer des peurs et
des angoisses souvent irrationnelles pouvant même aller jusqu’à
la phobie.
La dimension symbolique de la
bouche
Pour mieux comprendre cette relation si particulière au dentiste,
il faut connaître la valeur symbolique que nous accordons à la
bouche et aux dents. Pourquoi cette partie du corps est-elle si
importante ? Il convient alors de s’intéresser à la période post-
natale. En effet, dès sa naissance, le petit être humain
expérimente la vie par sa cavité buccale, qui lui offre ses
premières satisfactions. C’est par la bouche qu’il apaise sa faim
et qu’il respire. Au-delà de la nourriture, il porte à la bouche
tous les objets qu’il peut attraper. C’est sa façon de les découvrir.
La bouche est également au centre des premières relations de
l’enfant avec sa mère qui lui apporte sécurité, chaleur et
nourriture. C’est encore le centre du langage. Certains enfants
ont parfois même peur, dès lors que les instruments pénètrent
dans leur bouche d’être étouffés. Il faut tenir compte de cette
appréhension, qui perdure parfois chez des patients adultes.
Deux épisodes importants de notre vie renforcent la dimension
symbolique de la bouche :
✓ La percée des dents de lait : Une des premières douleurs
importantes du petit enfant est le moment de la percée des
dents de lait. C’est une nouvelle expérience liée à la
bouche, cette fois désagréable. Non seulement il souffre à
cause de ses dents, mais il a souvent un érythème fessier
associé (rougeurs), voire de la fièvre. Notons que c’est
souvent avec ses dents que le tout-petit exprime sa colère,
notamment en mordant. Tout au long de son
développement, la bouche sera au centre de deux
sensations : plaisir et douleur.
✓ La chute des dents de lait : C’est souvent un
bouleversement générateur d’angoisse. L’enfant
hypersensible ressent cette perte comme une rupture de la
continuité de son être qui le confronte à l’absence, à
l’amputation et à la mort. C’est bien pour faire face à ce
désarroi que la petite souris replace la perte de la dent dans
un contexte ludique. En effet, cette tradition permet
d’expliquer à l’enfant qu’il perd quelque chose mais qu’en
échange, la petite souris lui donne une contrepartie.
3. N’hésitez pas à exprimer toutes vos craintes, même les plus insolites ou
farfelues, liées aux soins.
5. Assurez des visites régulières chez votre dentiste afin de vous inscrire
dans un cadre de prévention et de réduire l’importance des soins.
Chapitre 3
La douleur dentaire
dans tous ses états
Dans ce chapitre :
I lnombreuses
existe une multiplicité de douleurs dentaires pouvant avoir de
origines. Ce chapitre va permettre d’en faire un
état des lieux et de détailler le traitement de chacune de ces
douleurs, ainsi que les médicaments pouvant être prescrits.
Douleur au froid
Description : de petites douleurs fugaces au froid peuvent être
révélatrices de la présence d’une carie débutante. Il sera
nécessaire de se faire soigner rapidement avant que cette lésion
ne se développe davantage et n’entraîne une douleur plus
importante.
En attendant la consultation : les douleurs étant ponctuelles et
de faible intensité, aucun médicament ne sera nécessaire.
Douleur au chaud
Description : plusieurs cas de figures sont envisageables.
Une douleur au chaud associée à une douleur au froid peut être
symptomatique d’une carie profonde. D’autre part, lorsque la
douleur au chaud est combinée à une douleur à la pression, il
peut s’agir le plus souvent d’une infection de la dent. Enfin, en
l’absence de carie ou d’infection, une douleur au chaud pourra
aussi apparaître en présence de lésions au niveau des gencives
ou des muqueuses buccales (gingivites, aphtes ou brûlures).
En attendant la consultation : il faudra s’abstenir de boire des
boissons chaudes. Un médicament antalgique (type paracétamol)
pourra être pris. Attention, les médicaments anti-inflammatoires
sont, par contre, à éviter, car ils risqueraient d’aggraver toute
infection potentielle. Enfin, si la gencive est douloureuse, un
bain de bouche ou un gel gingival pourront être utiles pour
soulager le mal.
Les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) de
type ibuprofène ont deux grandes actions : anti-inflammatoires
et aussi antalgiques. Bien qu’ils puissent, dans un premier
temps, soulager la douleur, ces médicaments vont aussi entraîner
une réduction de l’inflammation. Or, ce processus est justement
mis en place par l’organisme pour combattre l’infection
présente. Ainsi, en prenant ces médicaments, les ressources de
l’organisme pour combattre les germes vont diminuer. Ceux-ci
pourront en conséquence gagner du terrain, ce qui pourra faire
« flamber » l’infection et entraîner des conséquences
dramatiques sur l’organisme (risque de septicémie mortelle).
Bien que ces médicaments soient en vente libre, il vous est
vivement conseillé de demander un avis à votre praticien avant
de débuter tout traitement anti-inflammatoire.
Traitement chez le dentiste : l’intensité et la fréquence de ces
douleurs au chaud conditionneront votre consultation chez le
dentiste. Celui-ci réalisera un examen lui permettant de poser un
diagnostic quant à l’origine de votre douleur et d’effectuer
ensuite les soins nécessaires.
Douleur à la pression
Description : ce type de douleur apparaît le plus souvent
pendant ou après les repas et peut être causé par trois causes
principales :
1. Le blocage d’aliments dans l’espace interdentaire, lié à un
espace entre deux dents ou à la perte d’une obturation
(plombage), peut être à l’origine d’une inflammation de la
gencive et de l’os sous-jacent. Souvent cette douleur
chronique, d’intensité moyenne, est difficile à identifier et
peut même être diffuse.
2. Une infection dentaire peut également être responsable de
ce type de douleurs. Son intensité sera très importante. Le
moindre contact au niveau de la dent malade pourra
déclencher des douleurs aigues. De plus, une légère
mobilité et une sensation de « dent longue » pourront être
également ressenties.
3. Le soin de dévitalisation est souvent suivi d’une douleur
très pénible localisée au niveau de la dent soignée et de sa
périphérie, qui peut durer de 3 à 5 jours. Cette dent
fraîchement dévitalisée est souvent très sensible à la
pression (sensation de « dent longue ») et peut être
légèrement et temporairement mobile.
En attendant la consultation :
L’alvéolite sèche pourra survenir dans les jours suivant une extraction
difficile ou celle d’une dent infectée. Cette complication opératoire survient
après l’avulsion de la dent, lorsque le saignement local n’a pas été suivi
par la formation complète de ce caillot sanguin au niveau du site
d’extraction. L’os non recouvert par le caillot sera exposé, provoquant ainsi
des douleurs intenses, puissantes, lancinantes et irradiantes pouvant durer
plusieurs jours. Ce type de complications risque de toucher davantage les
patients ayant une mauvaise hygiène buccale, des fumeurs ou encore des
femmes utilisant des contraceptifs oraux.
Douleur musculo-articulaire
Description : les douleurs myofaciales (myalgies) ont un
caractère sourd, tenace, oppressant et lancinant avec parfois des
crampes. Elles irradient souvent les régions anatomiques
voisines, ce qui peut fausser le diagnostic du dentiste ou du
médecin traitant. Les douleurs des muscles maxillaires peuvent
être dues à une surcharge occlusale liée à un bruxisme
(grincement des dents) ou à des anomalies de l’occlusion
(anomalie dans l’emboîtement des dents).
Quant aux douleurs articulaires (arthralgies), leur épicentre se
situe au niveau de l’articulation temporo-mandibulaire. Ces
douleurs sont irradiantes et pourront provoquer des otalgies
(douleurs dans l’oreille) et parfois même des acouphènes
(sifflements dans l’oreille), ainsi que des migraines.
En attendant la consultation : pour relaxer la mâchoire, le
patient devra éviter de mâcher des aliments durs, croquants, qui
le contraignent à ouvrir grand la bouche. De plus, le chewing-
gum sera à éviter. Le patient pourra aussi pratiquer un exercice
de relaxation consistant à maintenir la bouche entrouverte en
interposant la langue entre les dents pendant quelques minutes
plusieurs fois par jour pour réduire les tensions.
Traitement chez le dentiste : votre dentiste vous prescrira des
antalgiques, voire des anti-inflammatoires ou des myorelaxants
en fonction de la situation clinique. Il pourra également vous
recommander de porter une gouttière occlusale de relaxation (à
porter essentiellement la nuit) visant à soulager les tensions
exercées au niveau des muscles et des articulations. Votre
praticien pourra aussi vous conseiller de consulter un
kinésithérapeute qui vous enseignera certains exercices que vous
pourrez répéter régulièrement à la maison.
L asuscitent
poussée des dents de lait, leur traitement et leur chute
de nombreuses interrogations auprès des parents.
Nous allons établir dans ce chapitre le parcours dentaire idéal de
l’enfant, tant sur le plan de la prévention qu’au niveau des
traitements. Nous vous livrerons aussi tous les conseils pour
prendre soin de ces dents de lait qui ont un rôle social,
psychologique et fonctionnel dans la vie de l’enfant.
Les dents de lait ont plusieurs rôles essentiels :
✓ un rôle masticatoire ;
Les conséquences
La succion du pouce ou de la tétine peut avoir des conséquences
néfastes à plusieurs niveaux. Elle sera susceptible d’entraîner :
✓ un retard de croissance au niveau des mâchoires (sous-
développement) ;
✓ une modification de l’orientation des dents avec des dents
du haut projetées vers l’avant (dents de lapin) ;
✓ des perturbations au niveau de l’élocution, provoquées par
une modification de la position de la langue et par une
déformation du palais ;
✓ une respiration par la bouche (et non par le nez), risquant
ainsi de provoquer des troubles du sommeil et des
problèmes ORL (oto-rhino-laryngé) ;
✓ des blessures au niveau du pouce, qui étant constamment
dans la bouche, peut se dessécher, se gercer ou s’infecter
en dessous et autour de l’ongle.
Les conseils
Il faut tout d’abord avoir à l’esprit que le fait de donner une
tétine à son bébé dès la maternité, est susceptible d’entraîner une
dépendance. De plus, il n’y a aucune garantie de tranquillité la
nuit, car le bébé qui perd sa tétine le fait savoir. Enfin, ce petit
objet, qui traîne n’importe où, constitue un véritable nid à
germes pour l’enfant.
– L’arrêt de la tétine : Dans la plupart des cas, cet arrêt va se
faire naturellement vers l’âge de 3 ans lorsque le désir de sucer
est progressivement remplacé par d’autres centres d’intérêts.
Cependant, dans certains cas où les enfants restent « accros » à
cette sucette, l’objectif sera de l’arrêter progressivement pour ne
pas les brusquer et pour que ce changement soit bien accepté.
Par exemple, pour débuter le « sevrage », on pourra commencer
à la supprimer au cours de la journée et ne l’utiliser qu’au
moment du coucher.
– L’arrêt du pouce : il sera d’autant plus difficile du fait qu’il
ne s’agit pas d’un objet dont il peut se séparer aisément. Il sera
en permanence confronté à la possibilité de sucer ce pouce, qui
est accessible à tout moment. Ce sevrage devra donc faire l’objet
d’un accompagnement tout particulier :
✓ Identifier les moments : votre enfant suce davantage son
pouce dans certaines situations, par exemple au moment
du coucher ou lorsqu’il est contrarié. Trouver ce qui le
pousse à sucer son pouce vous permettra ainsi de trouver
des solutions au bon moment.
✓ Proposer des activités nécessitant l’usage de ses deux
mains : pendant que votre enfant sera occupé, il ne pensera
pas à sucer son pouce.
✓ Suivre ses progrès et le récompenser : notez sur un
calendrier les jours où il ne suce pas son pouce et montrez-
lui les progrès ainsi réalisés. Vous pourrez même le
récompenser.
✓ Utiliser un produit amer : certains vernis amers vendus en
pharmacie peuvent être appliqués sur ses ongles. Ces
produits pourront parfois suffire à dissuader votre enfant
de sucer son pouce.
✓ Trouver un substitut : un doudou ou une peluche pourra
permettre à l’enfant de retrouver du réconfort dans les
moments où il avait l’habitude de sucer son pouce pour
être apaisé.
✓ Communiquer et faire équipe avec votre enfant : en lui
expliquant les effets néfastes de la succion du pouce, il
pourra ainsi mieux comprendre pourquoi il doit arrêter.
✓ Consulter votre dentiste : il sera votre allié. Il est toujours
utile qu’une personne extérieure, ayant de plus un statut de
soignant, explique à votre enfant les raisons de ce
« sevrage » avec une approche différente.
– Sa teinte est plus claire que celle des dents définitives (aspect nacré).
– Le nerf de la dent (pulpe dentaire) est plus volumineux que celui des
dents définitives. Par conséquent, si une carie se développe, elle atteindra
plus rapidement le nerf, risquant ainsi de provoquer des douleurs et un
risque d’infection au niveau de la dent.
Un suivi régulier
Il arrive qu’une dent touchée, qu’elle soit fêlée ou qu’elle ait
simplement un peu bougé dans sa cavité, prenne une coloration
grisâtre, dans les semaines, voire les mois qui suivent le choc.
En fait, le nerf et les vaisseaux de la dent ont été rompus sous
l’effet du choc. La dent n’étant plus irriguée par la circulation
sanguine, elle se nécrose et se « meurt » peu à peu. Il n’y a rien
de grave en soi dans la mesure où ce n’est que provisoire, car
plus tard, cette petite dent abîmée sera remplacée par une belle
dent définitive toute neuve. Le dentiste surveillera régulièrement
la dent jusqu’à ce qu’elle tombe. Par contre, si l’apparition de
cette teinte foncée s’accompagne d’un gonflement de la gencive
et/ou d’une douleur à la pression sur cette dent, il faudra
consulter sans tarder. En effet, le dentiste préfèrera alors
l’enlever sous anesthésie locale afin de ne faire courir aucun
risque d’infection à la dent permanente.
Un dernier conseil, purement pratique cette fois : pensez à la
déclaration d’assurance. En effet, un traumatisme sur une dent
temporaire peut avoir des conséquences qui ne seront visibles
que plusieurs années plus tard. Et si vous n’avez pas fait de
déclaration au moment de l’accident, les soins ultérieurs risquent
de ne pas être pris en charge.
Chapitre 5
6-12 ans :
Dents temporaires
vs dents définitives,
« la guerre des voisins »
Dans ce chapitre :
▶ Orthodontie de l’enfant
Date 6 à 7 7 à 8 9 à 10 10 à 12 11 à 12 6à7 11 à 13
d’éruption ans en ans en ans en ans ans en bas ans ans en
bas bas bas 10 à 12 bas
7 à 8 8 à 9 11 à 12 ans en 12 à 13
ans en ans en ans haut ans en
haut haut en haut haut
Conséquences de la cohabitation des
dents temporaires et des dents
définitives (susceptibilités à la carie)
De 6 à 12 ans, l’enfant traverse la longue phase de denture dite
« mixte ». Cela signifie que le remplacement des dents
temporaires par les dents définitives est graduel. Les anciennes
dents et les nouvelles dents connaissent donc la cohabitation.
Plusieurs conséquences peuvent en découler :
✓ Des douleurs sont souvent associées à la mobilité des
dents de lait précédant leur chute. Lors de la mastication,
ces dents mobiles s’enfoncent dans la gencive, générant
ainsi de grosses sensibilités. Si une de ces dents est trop
douloureuse pour l’enfant et le gêne au cours de
l’alimentation, le dentiste pourra prévoir de l’extraire.
Quant aux douleurs liées à la poussée des dents définitives,
elles seront rares par rapport à celles liées à l’éruption des
dents de lait. Contrairement aux dents lactéales qui percent
douloureusement la muqueuse, les dents définitives vont
évoluer sans effraction de la gencive, en bénéficiant d’une
« voie de sortie » préalablement établie par les dents de
lait.
✓ Le brossage des dents est rendu plus difficile en raison de
la présence à la fois des dents de lait et des dents
définitives. En effet, cette alternance de dents, de volumes
et de positions différentes est responsable d’un alignement
imparfait, ce qui constitue de véritables pièges où les
résidus alimentaires et la plaque bactérienne pourront
stagner, risquant ainsi de provoquer des caries. Par
conséquent, un brossage encore plus minutieux s’impose et
on pourra avoir recours, pour ce faire, à une brosse à dents
électrique, si le brossage manuel s’avère imparfait.
✓ L’esthétique du sourire de l’enfant va se trouver perturbé
par l’alternance des dents de lait et des dents définitives. Il
faudra bien évidemment rassurer votre enfant sur le
caractère provisoire de cette « disgrâce ».
Caractéristiques, prévention et
traitement des nouvelles dents
définitives
Après une gestion rigoureuse de leurs dents de lait, les enfants
doivent découvrir les particularités des dents « de grand », pour
les conserver plus longtemps.
Les caractéristiques
Lorsque les dents définitives apparaissent dans la bouche de
l’enfant, leur minéralisation n’est pas encore totalement achevée.
À leur arrivée en bouche, la surface de leur émail est poreuse et
tendre et sera donc davantage sujette au développement des
caries. Ce processus de maturation de l’émail va s’échelonner
sur une durée d’environ deux ans durant laquelle il faudra être
particulièrement vigilant. Un brossage rigoureux sera assorti de
visites biannuelles chez le dentiste. À ce stade, le recours à un
dentifrice renforcé en fluor (teneur en fluor comprise
entre 1 000 et 1 500 ppm) est particulièrement indiqué pour deux
raisons principales : tout d’abord, parce qu’il n’existe plus de
risque de développer une fluorose au-delà de l’âge de 7 ans ;
ensuite, car le fluor exerce un rôle capital dans la minéralisation
et la protection contre les caries au niveau des nouvelles dents
définitives.
Vers l’âge de 6-7 ans, les parents constatent souvent que les dents qui
poussent sont plus jaunes que les dents de lait, qui sont de couleur blanc
nacré. Ceci est justifié par le fait que la dent est constituée de deux
couches minérales : une couche interne jaune, la dentine, et une couche
externe translucide, l’émail. Or, la dentine de la dent définitive, plus dense
et donc plus jaune que celle de la dent temporaire transparaîtra
davantage, donnant ainsi une tonalité plus jaune à la dent. Lorsque toutes
les dents temporaires seront tombées, cet effet de contraste s’atténuera.
✓ En cas de petite carie, un simple composite pourra être mis en place après
nettoyage de la lésion carieuse.
▶ Orthodontie de l’adolescent
▶ Dents de sagesse
Orthodontie de l’adolescent
Offrir un traitement orthodontique à votre enfant constitue un
magnifique investissement dont les bénéfices se feront ressentir
à la fois sur les plans esthétique, fonctionnel, médico-dentaire et
psychologique.
Les bénéfices du traitement orthodontique :
✓ sur le plan esthétique : un joli sourire avec un alignement
idéal des dents va permettre de donner au visage un
caractère harmonieux ;
✓ sur le plan fonctionnel : un emboîtement satisfaisant des
mâchoires va réduire le risque de développer des
problèmes au niveau des articulations. De plus, ce bon
engrainement va permettre une mastication efficace,
indispensable à la bonne digestion des aliments ;
✓ sur le plan médico-dentaire : des dents alignées vont
faciliter un brossage plus efficace, ce qui va ainsi diminuer
le risque de développement de caries et de déchaussement
dentaire ;
✓ sur le plan psychologique : un beau sourire va permettre à
la personne de s’épanouir à tous les niveaux (social,
professionnel et affectif).
Le mécanisme du traitement
orthodontique
Durant le traitement orthodontique, des forces légères mais
constantes vont être appliquées sur les dents. Ces pressions vont
être exercées dans le but de faire effectuer aux dents différents
types de mouvements qui permettront d’obtenir un alignement et
une occlusion satisfaisantes. Pour qu’elle puisse se déplacer, un
mécanisme bien spécifique va s’organiser autour de la dent.
Le principal dispositif utilisé dans le cadre du traitement
orthodontique fixe chez l’adolescent est le système « multi-
attaches », communément appelé les bagues. Ils comportent des
anneaux ceinturant les molaires et des boîtiers collés sur la
surface externe des autres dents. L’ensemble est relié par un fil
métallique élastique en forme d’arc. Cet arc est tendu et modelé
en fonction des différents types de déplacements dentaires à
obtenir.
Certaines bagues sont en métal tandis que d’autres, se voulant
plus discrètes et esthétiques, sont en céramique transparente.
Cependant, il faut signaler que ces bagues en céramique ont
certains inconvénients. Hormis leur coût légèrement plus élevé,
elles sont plus fragiles et jaunissent avec le temps.
Durée, fréquence, douleurs et risques
associés au traitement
La durée moyenne d’un traitement orthodontique oscille
généralement entre 12 et 24 mois, mais peut parfois s’étaler sur
une période encore plus longue dans des cas plus complexes.
L’intervalle de temps entre chaque séance est variable suivant le
type de traitement proposé, mais se situera généralement
entre 4 et 8 semaines.
L’appareil orthodontique constitue un corps étranger qui va être
exploré systématiquement de manière réflexe par le jeune. Pour
peu que ce dispositif comporte des aspérités ou des angles vifs,
les risques de blessure et de saignement de la langue et de la
joue sont alors réels.
Consultez rapidement votre dentiste ou votre orthodontiste qui
arrondira les angles vifs. En attendant le rendez-vous, procurez-
vous chez le pharmacien de la cire orthodontique. Son
application va permettre d’isoler les parties coupantes des
muqueuses blessées. Un gel antiseptique pourra aussi être utilisé
pour favoriser la cicatrisation.
Outre les blessures décrites ci-dessus, le traitement
orthodontique risque de provoquer certaines douleurs. En effet,
la constante action de l’appareil sur les dents peut induire une
pénible sensation d’étau et entraîner des maux de tête. Ces
douleurs disparaîtront naturellement au fil du traitement et
pourront être soulagées par des médicaments antalgiques
(paracétamol). Ces douleurs seront d’autant plus importantes
dans les premiers jours suivant les consultations chez
l’orthodontiste, car durant ces séances, le praticien va resserrer
l’appareil et ainsi recréer les sensations de tension décrites.
Des difficultés au cours de la mastication vont pouvoir
également être constatées, risquant ainsi d’amoindrir le plaisir à
manger et d’induire un impact négatif sur l’humeur de
l’adolescent. Rassurez-vous, leur capacité d’adaptation étant
surprenante, ces effets se dissiperont très rapidement.
Concernant l’hygiène bucco-dentaire, une chute de la qualité du
brossage des dents et des gencives serait susceptible de
provoquer une inflammation des gencives (gingivite), ainsi que
le développement de caries. En effet, la configuration biscornue
de l’appareil rend la pratique du brossage difficile et favorise la
rétention de la plaque bactérienne. Il conviendra donc de se
servir d’une brosse à dents spécialement conçue pour
l’orthodontie qui sera complétée par l’utilisation d’un bain de
bouche antiseptique et des brossettes interdentaires.
Le recours à la chirurgie
La chirurgie orthognatique s’adresse aux patients présentant des
décalages importants au niveau des mâchoires, qui n’ont pas été
traités pendant l’enfance (traitement interceptif). Dans ce cas, le
traitement orthodontique seul n’est pas suffisant pour réduire ces
anomalies et le recours à la chirurgie s’impose.
Ce traitement peut être réalisé à tout âge, mais sera à privilégier
chez l’adolescent en fin de croissance ou chez l’adulte jeune. Ce
type de chirurgie, réalisé par un chirurgien maxillo-facial sous
anesthésie générale, est indiqué dans certaines situations bien
spécifiques :
✓ une mâchoire trop avancée ou, au contraire, trop reculée ;
La contention orthodontique
Une fois l’objectif atteint et le traitement orthodontique terminé,
il va être indispensable de porter un dispositif fixe (attèle) ou
amovible (gouttière) destiné à stabiliser la nouvelle position des
dents. En effet, la correction liée au traitement orthodontique a
provoqué un étirement de fibres élastiques situées autour des
dents qui vont avoir tendance à les ramener dans leur position
d’origine. Le port de ces dispositifs va permettre à ces fibres de
se réorganiser et de se stabiliser autour de cette nouvelle position
des dents et ainsi de maintenir les résultats obtenus à l’issue du
traitement. Cette période de contention peut s’étendre sur
plusieurs mois, voire quelques années. Certains orthodontistes
recommandent même aux patients de conserver ces dispositifs à
vie.
Enfin, l’évolution des dents de sagesse devra être
particulièrement surveillée, car elles seraient susceptibles de
perturber l’alignement des dents, et ce malgré le port de la
contention.
Le tabac et le cannabis
Nul besoin d’annoncer au dentiste que l’on fume, il s’en rendra
rapidement compte par lui-même. Outre la mauvaise haleine,
l’aspect brûlé et œdématié des gencives, la présence de tartre en
quantité importante, la perte de goût ainsi que des colorations
brunâtres au niveau des dents et de la langue vont caractériser la
bouche du fumeur. En montrant à l’adolescent tous ces
changements au niveau de sa bouche, le dentiste va permettre au
jeune adulte de mieux mesurer et prendre conscience des
impacts néfastes du tabac sur l’ensemble de l’organisme. En
effet, ces signaux visibles en bouche sont, en fait, le reflet de ce
que le tabac et le cannabis induisent à bas bruit à l’intérieur du
corps, sur les autres organes.
Outre les risques de cancer de la bouche, la consommation de
tabac aura également un impact négatif sur les gencives ainsi
que sur l’os entourant les dents (parodonte), risquant ainsi
d’entraîner des problèmes de déchaussement à moyen terme. De
plus, il est important de signaler que les composants toxiques
contenus dans le cannabis vont être encore plus dévastateurs que
ceux contenus dans le tabac.
La substance active du cannabis, le THC
(Tétrahydrocannabinol), va avoir plusieurs effets
caractéristiques :
✓ une action immunodépressive sur les macrophages et les
lymphocytes induisant une résistance plus faible aux
infections bactériennes et virales au niveau de la bouche.
Cette susceptibilité prédisposera ainsi davantage le jeune
adulte à développer des problèmes parodontaux
(déchaussement) ;
✓ et une diminution de la quantité de salive (xérostomie)
potentialisant le risque de caries et de déchaussement des
dents. De plus, les brûlures observées au niveau des
muqueuses augmentent la probabilité d’apparition de
cancers de la bouche.
L’alcool
Les effets de l’alcool sur la bouche sont multiples : on observe
une irritation des muqueuses buccales, un dessèchement de la
bouche, une langue pâteuse ainsi qu’une haleine chargée. De
plus, par sa forte concentration en sucre, l’alcool va entraîner
une macération acide favorisant le développement de caries à
évolution rapide. Enfin, cette substance nuit également aux
défenses immunitaires, ce qui peut entraîner la prolifération de
germes et déboucher sur l’apparition de maladies de gencives
(parodontites).
En outre, l’alcool n’est pas forcément cancérigène, mais sa
combinaison au tabac multiplie le risque de cancer buccal par
six. En effet, l’alcool va potentialiser la pénétration des
substances cancérigènes du tabac.
Les piercings
De très nombreuses complications peuvent apparaître à la suite
de la mise en place d’un piercing en bouche (généralement au
niveau de la langue) : transmission de maladies dues à
l’utilisation de matériel mal ou pas stérilisé (Sida, Hépatite B,
Tétanos), hémorragie de la langue par rupture d’un vaisseau
sanguin, passage du piercing dans les voies respiratoires (en
étant avalé par accident), allergie au métal, courant électrique en
bouche provoqué par la présence simultanée de métaux de
différentes natures, perte ou modification du goût, irritation des
muqueuses ou encore difficultés au cours de la mastication ou de
la prononciation. Cette longue et impressionnante liste des
risques que présente le port de ces « bijoux » semble à elle seule
dissuasive.
Troisième partie
Prendre soin de ses dents
au quotidien
Dans cette partie…
La gencive
Ce tissu, qui recouvre l’os de la mâchoire, présente une couleur
rose pâle avec un aspect ferme en « peau d’orange ». Son
changement de couleur (rose foncé, voire rouge ou violacé) et le
saignement qui l’accompagne sont souvent un signal d’alarme,
révélateur d’une inflammation.
La gencive peut être divisée en trois parties :
✓ La gencive libre : c’est le rebord de la gencive qui est situé
à la base de la dent (collet). Elle se présente sous forme
d’une mince bandelette plate et brillante qui n’est pas
attachée fermement à la dent, créant ainsi un petit espace :
le sillon gingivo-dentaire (ou sulcus). Cette zone va
constituer une porte d’entrée pour les bactéries constituant
la plaque dentaire qui vont pouvoir s’y développer. Si le
sillon s’approfondit, il constituera une poche (poche
parodontale) qui servira de « réservoir » à ces bactéries.
✓ La gencive attachée : c’est la partie la plus importante et la
plus résistante de la gencive. Elle est fermement adhérente
à l’os par l’intermédiaire de fibres de collagène. Plus sa
hauteur est importante et mieux les tissus de soutien de la
dent seront préservés contre l’attaque des bactéries
intervenant dans le développement de la maladie
parodontale.
✓ La muqueuse alvéolaire : elle n’est pas aussi fermement
adhérente à l’os sous-jacent que la gencive attachée et
assure la continuité avec la muqueuse tapissant l’intérieur
des joues et des lèvres.
L’os alvéolaire
Ce tissu constitue le principal support qui va servir d’ancrage à
la dent. Il englobe les racines fixées à cet os par l’intermédiaire
de fibres desmodontales. L’os alvéolaire est constitué de
plusieurs couches :
✓ une couche externe et une couche interne, composées d’un
os compact ;
✓ une couche intermédiaire, composée d’un os spongieux.
La couche externe de l’os est recouverte d’une fine membrane
blanchâtre et fibreuse : le périoste, qui fait la jonction entre la
gencive attachée et l’os sous-jacent. Il jouera un rôle important
dans la régénération de l’os en cas de fracture ou à la suite d’une
chirurgie.
Le cément
Il constitue la couche superficielle recouvrant la surface des
racines de la dent. C’est un tissu minéralisé qui va permettre
d’assurer une bonne liaison entre la dent et l’os des mâchoires.
En effet, le cément va permettre l’accrochage des fibres
desmodontales qui seront tendues entre l’os alvéolaire et la dent.
Le desmodonte
Il est également appelé ligament desmodontal ou fibres
desmodontales. Ce tissu est situé dans un espace très étroit
(environ 0,25 mm) entre la dent et l’os. Il va assurer la bonne
cohésion entre la surface des racines dentaires (cément) et l’os
alvéolaire, en permettant une légère souplesse naturelle, à la
façon d’un amortisseur.
La formation de la plaque et du
tartre
Lorsque la plaque dentaire n’est pas éliminée au cours du
brossage biquotidien, elle risque de se calcifier et évoluer en
tartre, ce qui constitue un des principaux facteurs responsables
de la destruction des tissus de soutien de la dent intervenant au
cours de la maladie parodontale.
La formation de la plaque dentaire
La plaque dentaire est une sorte d’enduit blanchâtre constituée
d’un ensemble de bactéries qui colonisent la surface des dents.
Quotidiennement, ces germes vont se déposer sur la surface des
dents, en association avec des résidus alimentaires (sucres,
acides) et des protéines salives. Certaines bactéries déjà
présentes au sein de cette plaque vont pouvoir se développer et
attirer la fixation d’autres séries de bactéries. Suivant la
composition, la consistance et la localisation de la plaque
dentaire, deux conséquences majeures peuvent en résulter :
d’une part, la formation de caries au niveau des dents, et d’autre
part le développement de la maladie parodontale au niveau de
ses tissus de soutien.
La formation de cette plaque dentaire va être effectuée en trois
étapes :
✓ Un film organique, appelé pellicule acquise, va se déposer
à la surface des dents. Il est constitué de différents
éléments composant la salive tels que les glycoprotéines,
les peptides et les glucides.
✓ Des bactéries spécifiques ayant des propriétés adhésives
particulières vont alors coloniser la pellicule acquise qui
sera ainsi transformée en biofilm.
✓ Des phénomènes chimiques (adhésion et adsorption) vont
générer la multiplication du nombre de bactéries grâce à
l’apport de nouvelles espèces, formant ainsi la plaque
dentaire.
Sa formation
Le tartre va être formé par la minéralisation de la plaque
dentaire ; celle-ci va se charger en composants inorganiques de
la salive qui vont entraîner sa calcification grâce aux capacités
activatrices de certaines bactéries. De plus, le caractère poreux
du tartre nouvellement formé va générer une accumulation
supplémentaire d’une nouvelle plaque dentaire, générant ainsi
une spirale infernale.
La constitution du tartre commence par l’apparition de petits
cristaux, environ un jour et demi après la formation de la plaque.
Il faudra seulement 12 jours pour obtenir un tissu tartrique bien
calcifié.
La réaction chimique de la formation du tartre est permise par la
précipitation des ions carbonate et phosphate contenus dans la
salive. Ces sels minéraux vont être unis au sein d’une matrice
organique pour former le tartre, qui peut être assimilé à du
calcaire.
Deux familles de bactéries entrent dans la composition du
tartre : les bactéries gram + (aérobies) qui se développent en
présence d’oxygène, et les bactéries gram - (anaérobies) plus
virulentes, qui croissent au contraire en l’absence d’oxygène. La
composition bactérienne du tartre va varier en fonction de sa
quantité. Au départ, le tartre est essentiellement constitué de
bactéries aérobies. Son augmentation va entraîner une
diminution de la présence d’oxygène, favorisant la croissance de
bactéries anaérobies qui vont alors être présentes en nombre plus
important que les bactéries aérobies. Le rôle pathogène plus
marqué de ces bactéries gram - peut s’expliquer par la
production de toxines très irritantes susceptibles d’accentuer la
réaction inflammatoire de l’organisme (inflammations des
gencives, voire abcès dans certains cas). De plus, des enzymes
également libérées par ces bactéries seront capables de détruire
les tissus de soutien de la dent.
Par conséquent, nous pouvons plus aisément comprendre la
relation qu’il existe entre la quantité de tartre et son caractère
toxique.
Le brossage manuel
La méthode utilisée pour manipuler la brosse à dents manuelle
s’appelle la technique de Bass (ou technique du rouleau). Au
départ, la brosse à dents est positionnée à 45 degrés par rapport à
la gencive, de sorte que les poils soient tournés vers les racines
des dents. Ensuite, la rotation exercée par le poignet va
permettre de réaliser un brossage allant de la gencive vers la
dent. Par conséquent, il sera indispensable de brosser
distinctement les dents du haut et du bas : au niveau des dents
supérieures, le mouvement de la brosse à dents s’effectuera de
haut en bas, tandis qu’au niveau des dents inférieures, le
mouvement de la brosse à dents sera inverse, soit de bas en haut.
Un mouvement contraire risquerait en effet de traumatiser la
gencive et d’entraîner ainsi son éventuelle rétraction, causant
ainsi des sensibilités au froid et au sucre.
Le brossage pourra de plus être complété, pour les plus assidus,
par un petit mouvement circulaire au niveau de chaque dent en
exerçant une pression douce.
Cette technique aura donc l’avantage de nettoyer les zones se
situant à la jonction entre la gencive et la dent, qui sont de
véritables pièges pour le dépôt de plaque dentaire. Ce
mouvement de rotation de la brosse à dents va également
permettre de faire passer quelques poils de la brosse dans les
espaces interdentaires, initiant le nettoyage de ces zones qui sera
complété par d’autres « outils » (fils, brossettes…).
Il conviendra de choisir une brosse à dents :
✓ à poils souples, pour éviter de traumatiser la gencive et
d’user la base des dents ;
✓ à petite tête, pour atteindre certaines zones plus
difficilement accessibles au brossage telles que les dents
du fond.
Le brossage électrique
La qualité du brossage manuel peut ne pas être constante et
varier en fonction de notre motivation et de notre état de fatigue.
Le principal intérêt de la brosse à dents électrique réside dans la
programmation d’un mouvement précis et idéal, qui va réduire
considérablement les efforts du patient. Celui-ci va devoir
uniquement se contenter de promener durant quelques secondes
la brosse sur chaque face des dents sans réaliser aucun
mouvement. De plus, les nouvelles générations de brosses à
dents électriques, conçues en partenariat avec les dentistes,
tendent à se rapprocher du matériel professionnel utilisé au
cabinet dentaire. Le recours à la brosse à dents électrique sera
indiqué chez les personnes ayant une dextérité réduite
(personnes handicapées, personnes âgées) ou plus généralement
chez les personnes n’appliquant pas rigoureusement la technique
de brossage manuelle recommandée. Quant aux enfants, souvent
difficiles à motiver, la brosse à dents électrique présentera un
moyen ludique les incitant à plus d’assiduité dans cette tâche,
qui leur est souvent pénible.
Le dentifrice
Le dentifrice a plusieurs effets. Tout d’abord, il participe au
retrait de la plaque dentaire. Ensuite, ses composants
préviennent le développement des caries et des maladies
parodontales. Enfin, le dentifrice aide à lutter contre la mauvaise
haleine. Il est important de remarquer que les effets du brossage
seront davantage dépendants de la technique de brossage
employée que du type de dentifrice choisi.
On distingue quatre principales catégories de dentifrice suivant
les problèmes rencontrés :
✓ Les dentifrices « protection carie » : l’utilisation d’un
dentifrice dosé à 1 500 ppm de fluor (c’est-à-dire 150 mg
de fluor pour 100 g de dentifrice) est recommandé pour
réduire le risque de caries en reminéralisant l’émail pour le
rendre ainsi plus résistant aux attaques acides des
bactéries.
✓ Les dentifrices « protection gencives » : les agents
contenus (enoxolone, bicarbonate de soude ou
pyrophosphate) permettent de réduire l’accumulation de la
plaque et donc du tartre pour assurer une protection contre
l’atteinte des tissus de soutien de la dent (maladie
parodontale).
✓ Les dentifrices « blancheur » sont composés d’agents
blanchissants à faible concentration tels que le peroxyde
d’hydrogène, le carbonate de calcium ou encore la perlite
qui vont rendre le sourire plus éclatant. Cependant,
signalons que cette action blanchissante ne sera
malheureusement pas toujours obtenue ou ne sera que de
courte durée.
✓ Les dentifrices « sensibilité » contenant notamment de
l’acétate de strontium, du nitrate de potassium ou encore
du fluorure de sodium agissent par la formation d’une
barrière minérale naturelle à la surface de la dent, la
protégeant ainsi contre les agressions thermiques et
chimiques.
Le fil dentaire
Le rôle du fil dentaire est de permettre un nettoyage des espaces
interdentaires. Il sera indiqué au niveau des espaces étroits, le
plus souvent au niveau des dents de devant. Sa composition peut
varier du plastique (nylon, téflon ou polyéthylène) à la soie. Le
fil dentaire peut être ciré ou non.
Le fil dentaire ciré est plus facile à utiliser pour le patient que
celui non ciré. En effet, le rôle de la cire va être de faciliter le
passage du fil entre les dents. Cependant, le fil dentaire ciré sera
légèrement moins efficace, car la cire en se déposant sur les
dents, risque d’inhiber l’action protectrice du fluor contenu dans
le dentifrice.
Son utilisation va nécessiter une certaine pratique. Cela va
consister à enrouler les extrémités d’un fil (d’une quarantaine de
centimètres) autour de ses index tout en le guidant à l’aide de ses
pouces. Une pression associée à un mouvement de va-et-vient
sera alors réalisée pour passer le point de contact des dents. Une
fois situé dans l’espace interdentaire, le fil sera alors plaqué
successivement contre la face d’une dent, puis de l’autre. Cette
action sera répétée au niveau de chaque espace. Pour les patients
éprouvant une certaine difficulté à utiliser le fil dentaire, il existe
également des porte-fils (petites fourches en plastique) facilitant
leur passage.
Ses causes
L’halitose présente deux types principales de causes : bucco-
dentaire et d’ordre générale.
Au niveau bucco-dentaire
La mauvaise haleine peut s’expliquer par une accumulation de
bactéries sur les dents, les prothèses mal entretenues, les
muqueuses ou encore le dessus de la langue. Elle est générée par
l’émanation de composés sulfurés volatils malodorants (sulfure
d’hydrogène et méthyl mercaptan, notamment).
Différentes situations d’ordre bucco-dentaire peuvent être
responsables de la mauvaise haleine :
✓ une mauvaise hygiène bucco-dentaire, responsable de
l’accumulation de débris alimentaires à la surface des
dents : ces résidus pourront également stagner entre les
dents du fait de plombages défectueux non hermétiques ou
d’espaces interdentaires importants ;
✓ les maladies parodontales où les germes présents (gram -
anaérobies) produisent des composés malodorants ;
✓ une diminution de la quantité de salive favorise l’acidité
du milieu buccal. De plus, cette réduction du flux salivaire,
qui va affaiblir les mécanismes de défense naturels, ne
permettra pas un nettoyage efficace des muqueuses. Cette
situation peut être observée dans le cadre de certains
syndromes (tel que le syndrome de Gougerot-Sjrögren),
d’une consommation d’alcool et de drogue ou encore suite
à la prise de médicaments (antidépresseur,
antiparkinsonien ou somnifères, notamment) ;
✓ le dépôt d’un enduit au niveau de la langue, suite à une
diminution de la quantité de salive. On pourra également
observer cet enduit si l’action « auto-nettoyante » de la
langue n’est pas suffisamment assurée ;
✓ la présence de caries constituent un réservoir favorisant le
développement des bactéries ;
✓ la consommation de tabac, responsable notamment d’une
diminution de la quantité de salive et d’une prédisposition
aux maladies parodontales ;
✓ la présence d’aphtes, d’ulcérations, de candidoses ou de
cancers au niveau de la bouche ;
✓ la période faisant suite à une chirurgie buccale durant
laquelle le patient aura du mal à se brosser les dents.
Au niveau général
✓ l’halitose matinale peut s’expliquer par la digestion
nocturne et la prolifération des bactéries dans la bouche et
sur la langue, au cours de la nuit ;
✓ certaines habitudes alimentaires : le métabolisme de
certains aliments ou boissons (alcool, ail, oignon, ou café
notamment) va générer la production de composés
volatiles malodorants qui vont se retrouver dans l’air
expiré. Un jeûne prolongé pourra également, du fait du
métabolisme des protéines qu’il implique, donner une
mauvaise haleine ;
✓ la grossesse, où les variations hormonales induites
provoquent des inflammations des gencives (gingivites
gravidiques) qui donnent souvent une mauvaise haleine.
De plus, les reflux acides liés aux vomissements ne font
que renforcer cette halitose ;
✓ les infections ORL (oto-rhino-laryngé) telles que les
sinusites ou les amygdalites chroniques ;
✓ les pathologies gastro-intestinales telles que les gastrites
ou les reflux gastro-œsophagiens, qui vont être
responsables de rejets acides ;
✓ les pathologies du foie, induisant une odeur de « terre
argileuse » ;
✓ les maladies générales non équilibrées telles que le
diabète, l’hypoglycémie va induire une haleine chargée en
acétone responsable d’une odeur de fruits en fermentation ;
✓ le stress a également des conséquences sur le
fonctionnement des glandes salivaires. Il s’agit soit d’une
diminution de la sécrétion salivaire (hyposialie), soit d’une
absence totale de salive (asialie). En cas de stress, la salive
peut également devenir épaisse et visqueuse. L’ensemble
de ces troubles de la sécrétion salivaire sera source de
mauvaise haleine.
Ses traitements
Si l’origine de l’halitose est diagnostiquée au niveau de la cavité
buccale, le dentiste devra enseigner au patient l’application
d’une hygiène bucco-dentaire rigoureuse incluant un brossage
minutieux des dents ainsi que de l’intérieur des joues et du
palais, l’utilisation de brossettes interdentaires ou de fil dentaire,
un brossage de la langue à l’aide d’un gratte-langue souple ainsi
que le recours à un dentifrice et à un bain de bouche
antiseptiques.
D’autre part, il sera indispensable que le dentiste assainisse le
milieu bucco-dentaire du patient en traitant les éventuelles caries
et les problèmes parodontaux. De plus, des prothèses amovibles
mal adaptées favorisant l’impaction des aliments devront être
réadaptées ou refaites.
Enfin, il sera important de rétablir une hydratation adéquate chez
les personnes atteintes de sécheresse buccale (hyposialie),
notamment par la consommation de chewing-gums sans sucre
(au xylitol) ou bien par la prise de certaines solutions de salive
artificielle.
Si l’origine de l’halitose ne présente pas de rapport avec la
bouche, il sera nécessaire d’orienter le patient vers son médecin
traitant en vue de réaliser les examens complémentaires
nécessaires.
Chapitre 9
Les dents de la mère :
bien vivre sa grossesse
Dans ce chapitre :
« U naujourd’hui
enfant, une dent », ce proverbe se transmet encore
d’une génération à l’autre. Même s’il est
vrai que de nombreux bouleversements hormonaux et
immunologiques accompagnent la grossesse, cette idée reçue est
non seulement fausse, mais aussi dangereuse en soi. La future
maman ne doit pas s’imaginer que la mise au monde de son
enfant se fera au détriment de sa propre santé. Cependant, la
femme enceinte devra durant cette période adopter une hygiène
bucco-dentaire rigoureuse et faire l’objet d’une surveillance
particulière de la part de son dentiste traitant.
Les anti-inflammatoires
Le recours aux anti-inflammatoires (stéroïdiens et non
stéroïdiens) est fortement déconseillé chez la femme enceinte,
car ils pourront avoir des effets néfastes sur le déroulement de la
grossesse.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (aspirine ou ibuprofène,
par exemple) peuvent provoquer des détresses cardiaques chez
le nouveau-né et seront à proscrire au cours des deux derniers
trimestres de la grossesse.
Les anti-inflammatoires stéroïdiens (cortisone, par exemple)
peuvent entraîner un problème de croissance ainsi qu’un retard
possible dans la maturation de certaines régions du cerveau du
fœtus. Ils ne seront administrés que si le pronostic vital de la
femme enceinte est en jeu.
Les antalgiques
Le paracétamol constitue la molécule de choix permettant de
lutter contre la douleur dentaire chez la femme enceinte. En
effet, ce médicament ne présente aucun effet toxique pour le
fœtus.
Cependant, tout médicament associant le paracétamol à des
dérivés codéïnés sera à proscrire. En effet, ces molécules
peuvent induire des troubles dans le développement du fœtus
(bec de lièvre ou retard de croissance notamment).
Quatrième partie
Du petit point noir de la carie à
la méchante rage de dent
Dans cette partie…
L aquotidienne
dent est un organe vivant qui est exposé dans la vie
à différents types d’agressions (bactériennes,
chimiques, physiques, thermiques) susceptibles d’altérer plus ou
moins profondément son intégrité. L’analyse de sa structure va
nous permettre de mieux comprendre les mécanismes de
formation et de développement de la carie.
L’émail
C’est la couche superficielle recouvrant la couronne de la dent.
Constitué à 96 % de matière minérale, il représente le tissu le
plus dur de l’organisme.
Son épaisseur est plus importante au sommet de la couronne
qu’à sa base. Ce tissu semi-transparent peut prendre une tonalité
jaune ou grise en fonction des individus. L’émail étant situé à
distance du nerf, son atteinte superficielle n’induira que peu ou
pas de sensibilité.
Le cément
C’est la couche superficielle recouvrant les racines de la dent.
C’est un tissu conjonctif minéralisé qui va permettre d’assurer
une bonne cohésion entre la dent et l’os des mâchoires. Cette
couche, moins minéralisée et plus mince que l’émail, sera plus
vulnérable au risque de carie au niveau de la racine, et il sera
indispensable de prendre soin des dents dénudées, où les lésions
carieuses de collet sont fréquentes.
La dentine
C’est la couche sous-jacente, située en dessous de l’émail, au
niveau de la couronne, et en dessous du cément au niveau des
racines. Ce tissu est beaucoup moins minéralisé que l’émail,
donc plus fragile. La dentine tout comme l’émail n’est pas
vascularisée, cependant elle est traversée par des petits tunnels
(tubulis dentinaires) qui se prolongent jusqu’à la pulpe
provoquant ainsi une réelle sensibilité.
Les bactéries
La cavité buccale est le siège d’une grande variété de bactéries
(des centaines de millions) constituant la flore buccale. Au
quotidien, la bouche subit de nombreuses agressions physiques,
chimiques ou bien encore mécaniques susceptibles d’entraîner
un déséquilibre de cette flore buccale, provoquant ainsi de
nombreuses perturbations rendant les bactéries encore plus
virulentes.
Quotidiennement, ces bactéries vont se déposer sur la surface
des dents, en association avec des résidus alimentaires (sucres,
acides), des protéines salivaires, pour former un enduit
blanchâtre : c’est la plaque dentaire. Certaines bactéries déjà
présentes au sein de cette plaque vont pouvoir se développer et
attirer la fixation d’autres séries de bactéries, c’est cette
combinaison de germes qui permettra d’attaquer la dent et de
générer progressivement le processus carieux. Si cette plaque
dentaire n’est pas rapidement éliminée par le brossage, elle se
durcira pour former le tartre qui fragilisera les gencives.
Le régime alimentaire
La permanente guerre d’usure livrée par les bactéries aux dents
évoque le siège d’un château fort. Les envahisseurs ne sauraient
passer à l’action sans munitions : ce sont les sucres contenus
dans l’alimentation. Deux types d’attaques peuvent être
distingués. Les attaques rapides concernent les sucres rapides
(boissons sucrées, confiseries ou encore pâtisseries) qui sont
transformés en acide par les bactéries et vont réaliser des
agressions ponctuelles sur les dents. Les attaques lentes,
générées par des sucres cachés (plats cuisinés, céréales, pain et
biscuit notamment), sont quant à elles de véritables bombes à
retardement, qui en dopant les bactéries de la plaque dentaire,
deviendront encore plus toxiques.
Il est également important de signaler que certains troubles du
comportement alimentaire, tels que l’anorexie et la boulimie,
augmentent de manière significative le risque de développer des
caries. En effet, les vomissements et les reflux gastro-
œsophagiens engendrent des attaques acides au niveau des dents.
Facteurs individuels et personnels
Différents éléments variables vont induire suivant les personnes
une susceptibilité plus ou moins importante aux caries :
✓ Une bonne hygiène bucco-dentaire réduit fortement le
risque de caries. En effet, un brossage biquotidien combiné
au passage du fil dentaire et/ou des brossettes
interdentaires est fortement recommandé pour éliminer la
plaque dentaire qui se dépose sur la surface des dents.
✓ La salive présente plusieurs caractéristiques qui vont lui
permettre de jouer un rôle prépondérant dans la prévention
des lésions carieuses.
Les suites
Le soin de dévitalisation est souvent suivi d’une douleur très
pénible localisée au niveau de la dent soignée et de sa périphérie
qui peut durer 3 à 5 jours. Cette dent fraîchement dévitalisée est
souvent très sensible à la pression (sensation de dent longue) et
peut être légèrement mobile de manière temporaire.
Les complications
Ce traitement comporte aussi certains risques. Un fragment de
produit utilisé pour obturer les canaux peut être projeté
accidentellement au-delà d’une racine. Si la plupart du temps,
cet « accident » reste sans conséquence, il peut parfois
provoquer certaines complications. Au niveau des dents du haut,
ce fragment pourrait induire une sinusite aiguë si ce fragment
atteint le sinus. Un drainage par voie chirurgicale ou
endoscopique s’avèrera alors nécessaire pour éliminer ce corps
étranger. Au niveau des dents du bas, si ce fragment est projeté
au contact du nerf dentaire inférieur (qui longe l’extrémité des
racines des prémolaires et des molaires du bas), il pourrait
engendrer des douleurs importantes et des pertes de sensibilité
de la lèvre qui devront être prises en charge rapidement.
Le respect de ce protocole de dévitalisation complexe et
rigoureux permettra de réduire au maximum la survenue d’une
éventuelle infection ultérieure au niveau des racines de la dent.
En effet, si les canaux n’ont pas été obturés jusqu’à leur
extrémité, il risque alors de se développer une infection au
niveau de cette zone, qui pourra diffuser à distance par la
circulation sanguine et atteindre des organes vitaux. Ces
infections évoluant parfois sans douleur, ils ne peuvent être
détectés qu’à l’occasion d’un examen radiographique.
Malheureusement, si cette infection n’est pas diagnostiquée
précocement chez le dentiste, la douleur et la formation d’un
abcès au niveau de la joue n’apparaîtront que tardivement, à un
stade d’infection déjà avancé où la dent ne sera pas toujours
conservable.
Dans le cas d’une carie de stade 4 : le nerf de la dent étant
infecté, le traitement de dévitalisation va se faire en deux
séances. Au cours de la première séance, le dentiste va éliminer
la pulpe nécrosée de la dent, drainer un abcès éventuel et mettre
en place un pansement provisoire, ce qui va permettre une
réduction progressive de la douleur. Quelques jours plus tard, le
dentiste pourra alors terminer le soin de dévitalisation par
l’obturation des canaux.
Chapitre 11
Les différents types
de prothèses dentaires
Dans ce chapitre :
▶ La couronne
▶ Le bridge
▶ La prothèse amovible
Le prix très attractif des traitements dentaires à l’étranger ne doit pas faire
oublier les deux principaux risques encourus par le patient :
La couronne
L’objectif de ce dispositif prothétique va être de reconstituer et
de protéger la dent abîmée pour assurer sa pérennité. Le dentiste
recommandera alors la réalisation d’une couronne lorsque cette
dent est trop fragilisée pour pouvoir être reconstruite à l’aide
d’un amalgame, d’un composite ou bien d’un inlay. Ce type de
restauration concerne à la fois les dents vivantes et les dents
dévitalisées.
Le coût d’une couronne (et des prothèses dentaires en général)
est souvent présenté d’une manière réductrice : le dentiste achète
la couronne à un faible coût pour la revendre plus chère à son
patient. Ce préjugé ne reflète pas la réalité du traitement
prothétique. En effet, la réalisation d’une couronne suppose
l’accomplissement préalable de plusieurs étapes : soins
conservateurs, dévitalisation, préparation de la dent, réalisation
d’une couronne provisoire, empreinte, essayage de la couronne ;
la pose de la couronne ne constitue donc que l’étape finale de ce
traitement. On comprend ainsi mieux que le montant de la
couronne réglé par le dentiste au prothésiste ne représente
qu’une infime partie du coût de l’ensemble du traitement.
On comprend dès lors aisément qu’une dent, dont les parois sont
très faibles ne puisse être reconstruite par une simple obturation
(composite, amalgame, inlay). En effet, cette dent ne serait pas
suffisamment solide mécaniquement pour supporter les
contraintes induites par la mastication et risquerait ainsi de se
fracturer. La mise en place de la couronne va constituer un acte
de prévention permettant de prévenir ces risques.
Cette intervention repose sur la préparation de la dent (réduction
périphérique) et la prise d’une empreinte transmise au
laboratoire de prothèse qui va reconstituer la dent en deux
parties :
– L’inlay-core (ou pilier) : c’est une pièce prothétique
permettant de renforcer la dent à l’instar des fondations qui
permettent de bâtir un immeuble. Cet élément sera scellé au
cœur de la dent.
– La couronne : cet élément, qui est assimilable à un
« chapeau », va venir s’emboiter sur l’inlay-core et ainsi
reconstituer la dent.
L’inlay-core est une pièce métallique d’un seul tenant dont on
peut distinguer deux parties :
✓ sa partie basse (tenon), qui va s’ancrer dans la racine :
c’est ce qu’on appelle communément le « pivot » ;
✓ sa partie haute (moignon), qui émerge de la dent et servira
de support à la couronne.
Bien que la couronne ait été réalisée à partir d’une empreinte précise, un
certain nombre de corrections peuvent s’avérer nécessaires avant sa
pose :
Le bridge
Comme son terme anglophone l’indique, ce pont est une
prothèse dentaire fixée qui consiste à remplacer une ou plusieurs
dents en s’appuyant sur les dents naturelles voisines qui sont
situées de part et d’autre de l’espace édenté. Il s’agit en fait
d’une structure unitaire constituée de couronnes soudées les
unes aux autres. Ce traitement prothétique sera précédé de
l’analyse radiographique et clinique des dents destinées à
supporter le bridge. Il sera indispensable que ces dents soient
parfaitement saines et suffisamment solides pour pouvoir
supporter la charge générée par le bridge. L’indication de ces
prothèses peut aussi bien concerner les dents du fond que les
dents du sourire.
Les avantages
✓ C’est un soin rapide qui permet de rétablir la fonction et
l’esthétique en quelques séances.
✓ C’est une prothèse fixée qui évite d’avoir recours aux
prothèses amovibles, inconfortables et parfois
inesthétiques.
✓ Ce traitement permet d’éviter d’avoir recours à la chirurgie
implantaire.
✓ Ce dispositif bénéficie d’une meilleure prise en charge que
les implants.
Les inconvénients
✓ Ce protocole implique souvent de toucher à l’intégrité de
dents saines, ce qui présente un inconvénient majeur. Cette
situation pourra être évitée par la mise en place d’un
implant qui est un élément indépendant, ne s’appuyant par
sur les dents naturelles.
✓ En cas d’infection d’un ou des piliers supportant le bridge,
l’ensemble du dispositif devra être démonté pour
déterminer si la ou les dents atteintes sont conservables.
Dans le meilleur des cas, les dents supports retraitées
pourront être réutilisées pour la mise en place d’un
nouveau bridge. Dans le cas contraire, de nouvelles dents
devront être préparées pour réaliser un bridge d’étendue
plus importante, ce qui génèrera des dépenses
supplémentaires.
La prothèse amovible
Ces appareils sont des dispositifs qui ne sont pas fixés en bouche
de manière définitive par le dentiste. Ils doivent être retirés par
le patient après chaque repas pour assurer son nettoyage. Ces
prothèses peuvent remplacer une ou plusieurs dents (prothèse
partielle), voire même l’ensemble des dents (prothèse totale).
L’appareil en résine
Il est constitué d’une base en résine sur laquelle sont montées les
dents prothétiques et des crochets. Cette prothèse repose à la fois
sur les gencives par l’intermédiaire de la base et sur les dents
restantes à l’aide de crochets stabilisateurs. La résine étant un
matériau fragile, son épaisseur devra être suffisamment
importante pour assurer une certaine solidité de l’appareil. Ce
type de prothèse, relativement encombrante et donc gênante
pour le patient, est le plus souvent utilisée provisoirement durant
la phase de cicatrisation suivant certaines chirurgies (extractions,
mise en place d’implants).
▶ L’implant
L’implant
L’implant peut être assimilé à une racine artificielle ancrée dans
l’os de la mâchoire. Il vise à remplacer la ou les racines d’une
dent absente afin de constituer un support stable sur lequel vont
s’emboîter les dents prothétiques (couronne, bridge ou appareil
amovible).
La composition de l’implant
L’implant est le plus souvent conçu en titane. Ce matériau est
inerte biologiquement, c’est-à-dire qu’il n’est pas reconnu par
l’organisme comme un corps étranger et, par conséquent, ne
pourra pas faire l’objet d’un rejet. De plus, le titane présente une
grande résistance mécanique permettant de constituer un support
suffisamment solide pour supporter les forces de la mastication.
Signalons que l’allergie au titane est extrêmement rare et que
très peu de cas ont été rapportés.
C’est de manière fortuite que les vertus du titane ont été
découvertes en 1952 par un chirurgien orthopédique suédois, le
professeur Branemark. Son projet de recherche scientifique
portait sur l’étude de la cicatrisation de l’os. Dans le cadre de
cette étude, il implanta un cylindre en titane dans la cuisse d’un
lapin. Une fois le test réalisé, il a constaté que cette pièce
métallique s’était totalement intégrée à l’os, révélant ainsi la
parfaite affinité de l’os pour le titane. C’est ainsi que naquit le
premier implant en titane.
Le zircone peut également entrer dans la composition de
l’implant mais nécessite encore des recherches complémentaires
pour être définitivement adopté par la communauté scientifique.
Le concept d’ostéo-intégration
L’ostéo-intégration est le processus permettant à l’implant
dentaire de s’intégrer totalement dans l’os. Cette réaction est
permise par la fusion entre l’os vivant et la couche d’oxyde de
titane recouvrant la surface de l’implant, de sorte que ces deux
surfaces deviennent inséparables.
Connexion
La connexion entre l’implant et le pilier implantaire est une zone
sensible pour plusieurs raisons. Elle doit être parfaitement
étanche dans le but d’empêcher une éventuelle pénétration de
bactéries susceptibles de provoquer une infection. De plus, une
connexion parfaitement ajustée entre l’implant et le pilier va
garantir une excellente stabilité.
La mise en place de l’implant n’est qu’une étape du traitement
qui va permettre de servir de support à la mise en place des dents
prothétiques. On peut donc observer trois étages différents :
✓ l’implant, situé au sein de l’os ;
Les contre-indications
La pose d’implants n’est pas indiquée chez tous les patients. En
effet, même si le recours à l’implantologie présente de
nombreuses applications, certaines situations vont limiter leur
utilisation. Il existe deux principaux types de contre-indications :
– de prendre l’avion ;
La phase implantaire
Une fois toutes les conditions réunies, les implants vont pouvoir
être placés dans les meilleures conditions.
Les différentes étapes sont :
✓ une désinfection du site à l’aide de Bétadine ou de
Chlorhexidine ;
✓ une anesthésie locale comparable à celle réalisée lors du
traitement d’une simple carie ;
✓ l’incision de la gencive pour avoir accès à l’os ;
✓ un forage qui va permettre d’effectuer un logement au sein
de l’os dont les dimensions seront calibrées à celles de
l’implant. Ce forage sera réalisé sous irrigation avec du
sérum physiologique stérile pour éviter d’échauffer l’os ;
✓ l’implant qui est mis en place et la gencive qui est suturée
avec des fils pouvant être résorbables.
– Vous pourrez reprendre tout de suite votre activité bien qu’il soit
généralement conseillé de s’arrêter le jour de l’intervention notamment si
celle-ci a été relativement complexe.
– Ne pas fumer, surtout durant les jours qui suivent l’intervention, car le
risque d’échec sera augmenté.
La phase prothétique
Après que le dentiste s’est assuré de la bonne cicatrisation des
implants à l’aide de différents tests cliniques et radiologiques,
des empreintes seront réalisées pour pouvoir mettre en place les
dents prothétiques qui seront fixées sur les implants par
l’intermédiaire des piliers implantaires. Il existe une grande
variété de prothèses sur implant qui vont vous être détaillées
dans la partie suivante.
Les complications
Le traitement implantaire constitue une des thérapeutiques
présentant le taux d’échec le plus faible en dentisterie.
Cependant, comme dans toute chirurgie, la pose d’implants (et
les greffes) comportent aussi des risques et ne peuvent être
garanties à 100 %. Le strict respect de l’asepsie, la prise du
traitement médicamenteux prescrit par le dentiste, l’expertise du
praticien, le choix du système implantaire et la qualité de la
prothèse réalisée seront autant de facteurs qui conditionneront le
succès du traitement.
Différents types de complications relativement rares peuvent
survenir au cours de chaque phase du traitement.
Au stade initial
Dans le cadre de l’examen initial (médical et bucco-dentaire),
une maladie chronique a pu être sous-estimée. En effet, un
diabète mal équilibré ou un trouble du métabolisme de l’os peut
être responsable d’une mauvaise cicatrisation de l’os autour de
l’implant (non ostéo-intégration) conduisant à l’échec du
traitement.
Au stade chirurgical
– sur le plan anatomique : une lésion du nerf dentaire inférieur
(mâchoire du bas) peut entraîner une perte de sensibilité
provisoire ou définitive au niveau de la lèvre inférieure. La prise
de radiographies au cours de l’intervention et le respect d’une
distance minimale de sécurité (2 mm) entre l’implant et le nerf
permettront de prévenir ce risque. Si une lésion du nerf est
constatée au cours de l’intervention, l’implant devra être
immédiatement déposé.
– sur le plan de l’hygiène : un défaut du strict respect des règles
d’asepsie peut être susceptible de générer une infection
remettant en cause le succès de l’intervention.
Au stade de la cicatrisation
– sur le plan infectieux : la survenue d’une infection est
principalement liée à une hygiène bucco-dentaire déficiente
responsable d’une inflammation réversible au niveau de la
gencive (mucosite). Si ce phénomène persiste, il risque de se
propager au niveau de l’os entourant l’implant (péri-implantite)
et de provoquer des dégâts importants remettant en cause le
pronostic implantaire.
Au stade final
Différents types de complications peuvent survenir dans les mois
ou les années suivant la pose de la prothèse implantaire :
– au niveau biologique : la perte de l’ancrage des implants dans
l’os (ostéo-intégration) constitue la complication majeure des
traitements implanto-prothétiques. Elle peut survenir au terme
de la cicatrisation de l’implant ou à plus long terme, quelques
années après. Cette perte de l’ostéo-intégration, liée le plus
souvent à une hygiène déficiente, débute par une inflammation
de la gencive (saignement) qui, en progressant, peut être
responsable de la rétractation de la gencive. Cette inflammation
peut alors évoluer encore davantage et atteindre l’os entourant
l’implant (péri-implantite) qui, à terme, pourra entraîner une
perte de la stabilité de l’implant. Ce phénomène, pouvant être
assimilé au déchaussement des dents (parodontite), est souvent
indolore et d’évolution rapide. Il pourra être diagnostiqué par un
cliché radiographique et devra être pris en charge rapidement par
le dentiste. Si l’atteinte de l’os autour de l’implant n’est pas trop
importante, une décontamination de la surface de l’implant, de
l’os et de la gencive pourra être réalisée, ainsi qu’une greffe,
dans le but de conserver cet implant.
Il est important de noter que ce risque de complication est
2,5 fois plus élevé chez les fumeurs.
– Sur le plan esthétique, au niveau des dents du sourire, les
prothèses sur implants peuvent générer des résultats décevants.
Pour mieux expliquer ce phénomène, il est important de
comprendre que les maxillaires et les dents constituent la
charpente du visage et contribuent au soutien des gencives, de la
lèvre et des joues. La simple perte de dents va s’accompagner
d’une diminution du volume osseux et d’une rétraction des
gencives. De plus, cette absence dentaire aura aussi un impact
direct sur le flétrissement de la lèvre, des joues et l’apparition de
rides, ces tissus n’étant plus soutenus par l’os de la mâchoire. Le
simple remplacement des dents absentes par des implants ne
permettra pas ainsi de restituer les contours du sourire originel
du patient. En effet, si le volume d’os et de gencive n’est pas
recréé, il sera nécessaire de compenser ces manques par des
dents démesurément longues, déséquilibrant totalement le
sourire du patient. De plus, les tissus mous du patient (lèvres et
joues) ne seront pas soutenus et risquent d’entraîner un
vieillissement prématuré du visage.
Les volumes d’os et de gencive perdus peuvent être rétablis de
deux façons pour aboutir à un résultat esthétique satisfaisant :
✓ des greffes d’os et de gencive qui vont permettre de
redonner un volume suffisant assurant le soutien des tissus
mous (gencive, lèvre, joues) ;
✓ des artifices prothétiques : dans le cas où les volumes
perdus sont considérables et ne peuvent être reconstitués
par des greffes, il est préférable que le dentiste réalise une
prothèse implantaire incluant une fausse gencive. Cet
artifice conçu en résine, en composite ou en céramique
rose assurera le rétablissement des volumes manquants.
Le suivi et la maintenance
Il est important de souligner que le traitement implantaire ne
prend pas fin lors de la mise en place de dents prothétiques. La
vigilance conjuguée du patient et du dentiste va permettre de
réduire au maximum les risques de complications énoncées dans
le paragraphe précédent. En effet, de nombreuses études ont
démontré que le manque d’hygiène du patient, l’accumulation de
tartre et l’absence de contrôle régulier potentialise le risque
d’échec du traitement implantaire. Cette prévention va donc se
jouer à deux niveaux :
✓ Par le dentiste : un suivi régulier (clinique et
radiographique) au cabinet dentaire va être indispensable
afin de contrôler dans le temps le bon état de la prothèse et
des implants qui la supportent. Ce suivi thérapeutique
associé à des détartrages (à l’aide d’instruments
spécifiques aux implants) constitue un des éléments
essentiels du traitement. Il sera donc conseillé de consulter
votre dentiste tous les six mois pour assurer ces contrôles.
✓ Par le patient : il incombe au patient d’adopter une hygiène
dentaire irréprochable pour réduire au maximum la
survenue d’une complication, notamment infectieuse (péri-
implantite). En effet, en complément d’un brossage
efficace et d’un bain de bouche antiseptique, le recours aux
brossettes interdentaires va s’avérer indispensable, car les
embrasures (espaces entre les dents prothétiques) ont
tendance à être souvent plus larges au niveau des prothèses
sur implant.
L efibres
nerf de la dent est composé de vaisseaux sanguins et de
nerveuses ; la dent est donc un organe vivant qui
communique, via la circulation sanguine, avec l’ensemble du
corps. Lors d’une infection dentaire, des germes peuvent se
diffuser dans le sang et atteindre les organes vitaux. C’est la
raison pour laquelle il faut prévenir les infections bucco-
dentaires afin de se protéger des maladies à distance. Ainsi,
avant toute opération chirurgicale importante (cardiaque,
ophtalmique, orthopédique, greffes), un bilan dentaire sera
exigé.
L’endocardite infectieuse
Des bactéries peuvent provoquer une infection cardiaque
redoutable, l’endocardite infectieuse, c’est-à-dire une infection
de l’endocarde, qui est l’enveloppe interne du cœur.
Les patients ayant souffert dans leur enfance de rhumatismes
articulaires aigus sont également susceptibles de développer une
endocardite.
Dans ce contexte, une heure avant tout soin dentaire, y compris même
pour un simple détartrage, une dose d’antibiotiques (antibioprophylaxie)
vous sera prescrite.
La sinusite maxillaire
La sinusite maxillaire est caractérisée par une infection des sinus
qui est le plus souvent d’origine dentaire. Les trois principales
causes de sinusites d’origine dentaire sont :
✓ L’infection d’une ou plusieurs racines des prémolaires et
molaires supérieures en relation avec le sinus. Dans ce cas,
le traitement de la sinusite reposera sur l’éradication de
l’infection dentaire.
✓ L’effraction de la muqueuse du sinus suite à l’extraction
d’une dent, entraînant une communication entre la cavité
buccale et le sinus (communication bucco-sinusienne).
Dans ce cas, il sera nécessaire au cours d’une intervention
chirurgicale de rétablir une fermeture étanche entre la
cavité buccale et le sinus.
✓ La projection accidentelle d’un fragment de pâte dentaire
utilisée pour obturer les canaux (dans le cas d’une
dévitalisation) au-delà d’une racine dans le sinus. Si, la
plupart du temps, cet « accident » reste sans conséquence,
il peut parfois provoquer une sinusite aiguë. Un drainage
par voie chirurgicale ou endoscopique s’avère alors
nécessaire pour éliminer ce corps étranger.
Les caries
Chez le patient diabétique, l’hyperglycémie augmente le taux de
glucose présent dans la salive, ce qui se traduira par une attaque
acide de l’émail des dents avec pour conséquence, des caries à
évolution particulièrement rapide. En outre, le risque carieux
sera renforcé par la diminution du flux salivaire associé au
diabète (xérostomie) qui facilite l’accumulation de la plaque
dentaire.
Les problèmes parodontaux
(déchaussement des dents)
La maladie parodontale (parodontite) est une inflammation des
tissus de soutien des dents (gencive et os maxillaire) qui se
manifeste par une gencive enflammée qui saigne, des abcès
éventuels et des dents plus ou moins mobiles.
Le diabète est un facteur de risque reconnu dans la maladie
parodontale :
✓ D’une part, l’hyperglycémie présente chez les personnes
atteintes de diabète semble altérer le processus normal de
guérison des plaies au niveau des gencives et favoriser
aussi la multiplication des bactéries responsables de la
parodontite.
✓ D’autre part, l’accumulation du tartre lié à la sécheresse
buccale va favoriser l’inflammation des gencives et de l’os
autour des dents.
▶ Les aphtes
▶ L’herpès
▶ Le cancer buccal
L aseptiques
bouche et le colon sont les parties du corps les plus
: c’est-à-dire les plus colonisées par des germes. En
effet, la cavité buccale est le siège d’une grande variété de
bactéries (des centaines de millions) constituant la flore buccale
et vivant dans un état d’équilibre.
Au quotidien, la bouche subit de nombreuses agressions
physiques, chimiques ou bien encore mécaniques qui pourront
entraîner un déséquilibre de cette flore buccale, provoquant ainsi
de nombreuses lésions au niveau des
muqueuses.
Les aphtes
Le mot « aphte » vient du mot grec aptein qui signifie brûlure.
Ce sont de petites ulcérations de forme arrondie qui siègent le
plus souvent sur les muqueuses à l’intérieur de la bouche : sur la
face interne des joues, sur la face interne des lèvres, au niveau
des gencives sous le collet des dents, sur la langue ou au niveau
du plancher de la langue. Il est important de noter que les aphtes
ne sont ni infectieux ni contagieux.
Ces affections sont très douloureuses et le cycle de guérison est
en moyenne de 15 jours avec une phase aiguë de 4 jours. Elles
s’accompagnent même parfois de ganglions au niveau du cou
avec des difficultés à avaler comme dans le cadre d’une angine
(il s’agit surtout des aphtes de la langue et du plancher de la
bouche).
Un aphte survient quand un petit vaisseau se bouche, une
ulcération apparaît alors puis une nécrose, ce qui finit par créer
un petit trou. Plus le vaisseau est important, plus l’érosion est
étendue et plus l’aphte sera gros.
Les causes
Les principales causes des aphtes peuvent être variées :
mécaniques, comportementales, médicales ou bien encore
alimentaires.
✓ le stress ;
✓ le vinaigre.
Comment prévenir les aphtes ?
2. Veillez à ce qu’il n’y ait aucun angle vif au niveau des dents ou des
prothèses dentaires pouvant irriter les joues, les lèvres ou la langue.
Les traitements
L’application locale de produits pourra être combinée si
nécessaire à des traitements administrés par voie générale afin
de réduire la douleur et augmenter l’immunité buccale.
L’herpès
L’herpès est une maladie virale contagieuse qui se caractérise
par une éruption de petites cloques ou de vésicules
habituellement douloureuses. Les appellations populaires de
« feux sauvages » ou bien encore de « boutons de fièvre » qui
leur ont été donnés s’expliquent par les sensations de brûlure, de
picotement et les démangeaisons qui précèdent leurs apparitions.
L’herpès peut atteindre la peau et les muqueuses à différents
endroits du corps : le plus souvent sur les lèvres (herpès labial),
mais aussi à l’intérieur de la bouche, au fond de la gorge, sur les
joues, autour des narines, sur le front, sur l’appareil génital ou
encore sur les yeux (herpès oculaire).
Cette affection, considérée comme bénigne chez les sujets en
bonne santé, peut dégénérer chez les sujets présentant un déficit
immunitaire ainsi que chez la femme enceinte. En effet, le virus
de l’herpès peut traverser la barrière placentaire et atteindre le
fœtus.
Les facteurs déclenchant de l’herpès
labial
La première infection, qui survient la plupart du temps avant
20 ans, ne cause généralement aucun symptôme. Le virus est
donc présent dans le corps, mais reste inactif. Il est replié dans
les ganglions nerveux, proche du site d’infection où il
« sommeille ».
Toutefois, des facteurs déclenchants peuvent le réveiller et
favoriser la survenue d’une nouvelle poussée d’herpès :
✓ le stress, une fatigue excessive ou une émotion forte ;
✓ la chaleur ou le froid extrême ;
✓ les menstruations ;
✓ les infections (grippe ou angine, par exemple) ;
Les traitements
Bien qu’il n’existe aucun traitement médical permettant
d’éliminer définitivement le virus du corps, certains traitements
vont permettre toutefois de soulager les symptômes et d’en
réduire légèrement la durée.
Le cancer buccal
Le cancer de la bouche se caractérise par la multiplication et la
propagation anarchique de cellules anormales dans la cavité
buccale. Il peut se développer dans la muqueuse de la bouche ou
dans les tissus plus profonds comme l’os, le muscle ou les nerfs.
Cette maladie, qui touche davantage l’homme que la femme,
peut apparaître à n’importe quel âge, mais son incidence
augmente nettement après 40 ans, pour atteindre un pic chez les
personnes de plus de 60 ans.
Le cancer de la muqueuse buccale est le plus fréquent, il
représente 90 % de tous les cancers buccaux.
Le chirurgien-dentiste traitant est aux avant-postes de la
prévention et de la détection de ce type de lésions.
Les facteurs de risque
La bouche est une zone susceptible de subir de très nombreuses
agressions chimiques, thermiques, mécaniques et bactériennes,
ce qui la rend plus vulnérable au développement du cancer. Cette
maladie n’a pas forcément de cause unique, mais c’est
davantage la combinaison de plusieurs facteurs qui favorisent
son apparition.
Le tabac
L’importance et l’ancienneté de la consommation de tabac
constituent un facteur de risque majeur.
Le cannabis
La fumée de cannabis serait plus cancérigène que celle du tabac
(de 3 à 5 fois).
Le risque cancérigène supérieur du cannabis sur le tabac peut
s’expliquer par une concentration plus élevée de certains
composants toxiques dans le cannabis que dans le tabac
(hydrocarbures aromatiques, benzopyrène, nitrosamine). Ce
risque cancérigène est majoré s’il s’accompagne d’une
consommation de tabac et d’alcool.
En outre, le cannabis entraîne une diminution du débit salivaire
(xérostomie) chez les fumeurs chroniques, ce qui provoque une
réduction du rôle protecteur de la salive. Ce phénomène
augmentera le risque de brûlures et de blessures des muqueuses,
susceptibles d’entraîner le développement de lésions
cancéreuses.
L’alcool
L’alcool n’est pas forcément cancérigène, mais sa combinaison
avec le tabac multiplie le risque de cancer buccal par six, car il
potentialise la pénétration des substances cancérigènes du tabac.
Les effets de l’alcool sont multiples : il induit une irritation des
muqueuses buccales, une hypovitaminose et un déficit
nutritionnel favorisant ainsi l’apparition du cancer buccal.
Enfin, l’alcool induit une dérégulation du système enzymatique,
ce qui constitue un facteur de risque supplémentaire.
L’alimentation
Une mauvaise hygiène alimentaire constitue un facteur de risque
supplémentaire. Ainsi, une alimentation pauvre en fruits et
légumes augmentera sensiblement le risque de développer un
cancer de la bouche (de 20 à 60 %).
Les compléments alimentaires comme les antioxydants
permettent également de se protéger contre l’apparition de cette
maladie.
Les symptômes
Toute altération de la muqueuse buccale, si minime soit-elle,
dans les cas suivants, devra attirer votre attention et vous amener
à consulter votre dentiste :
✓ une ulcération ou blessure qui ne cicatrise pas malgré le
traitement ;
✓ une ulcération buccale traumatique qui ne guérit pas au-
delà de 10 jours malgré la suppression de l’agent irritant ;
✓ un changement important d’aspect de la muqueuse
buccale ;
✓ une muqueuse buccale qui devient inflammatoire et
congestive de manière chronique ;
✓ une muqueuse qui s’épaissit et prend du relief ;
Les causes
Différents facteurs peuvent être à l’origine de ces affections :
✓ un système immunitaire affaibli : il peut s’agir de
personnes atteintes de cancer ou du Sida ;
✓ la présence d’un diabète : c’est notamment le manque de
salive lié à cette maladie (hyposialie) qui favorise le
développement de ces infections ;
✓ la prise d’un traitement antibiotique : ces médicaments
détruisent non seulement les germes ciblant la maladie
traitée, mais aussi les bactéries assurant l’équilibre de la
flore buccale. Le patient devient alors plus vulnérable aux
candidoses. Il sera donc conseillé de compenser les effets
secondaires des antibiotiques par la prise de levure ;
✓ l’âge : chez les nourrissons, leur système immunitaire n’est
pas encore totalement développé ;
✓ chez les personnes âgées : le port des prothèses dentaires
associées à une diminution du flux salivaire rendent la
muqueuse buccale plus fragile ;
✓ la consommation d’alcool et de tabac ;
✓ une hygiène dentaire insuffisante.
Les traitements
Les candidoses, qui sont des infections non dangereuses chez les
personnes en bonne santé, peuvent toutefois se diffuser dans la
circulation sanguine et atteindre les organes vitaux des sujets
présentant un système immunitaire affaibli ; le traitement devra
être alors engagé le plus tôt possible.
Mesures de prévention
L’objectif va consister à supprimer les facteurs contribuant à
l’apparition des candidoses :
✓ améliorer l’hygiène buccale, notamment avec un brossage
rigoureux et l’usage d’un bain de bouche antiseptique ;
✓ nettoyer les prothèses dentaires avec une solution
antiseptique à base de chlorhexidine ou de bicarbonate de
soude et éviter de les porter la nuit ;
✓ assurer une hydratation adéquate chez les personnes
atteintes de sécheresse buccale (hyposialie), notamment
par la consommation de chewing-gums sans sucre (au
xylitol) ou bien par la prise de certaines solutions de salive
artificielle.
▶ La maladie parodontale
La maladie parodontale
Cette maladie, qui présente plusieurs stades d’évolution, va être
déclenchée par différents facteurs. Non seulement nocive pour
les tissus de soutien des dents, elle pourra également avoir un
impact sur l’ensemble de l’organisme.
Son origine et ses différentes formes
Il existe plusieurs types de maladies parodontales présentant des
caractéristiques différentes. Cependant, elles ont toutes en
commun leur origine bactérienne. Il s’agit d’une maladie
infectieuse d’origine bactérienne, liée à la présence des germes
constituant la plaque dentaire et le tartre.
En fonction du niveau d’atteinte des tissus de soutien, on peut
distinguer deux principaux stades de la maladie parodontale :
✓ La gingivite : il s’agit d’une inflammation réversible
localisée au niveau des gencives. Elle pourra être
totalement éliminée grâce à une hygiène adaptée et un
détartrage réalisé par le dentiste. À ce stade,
l’inflammation, liée au tartre situé à la base des dents au
contact des gencives, n’a pas encore atteint les autres tissus
de soutien de la dent. Les différents signes relatifs à
l’inflammation peuvent être présents tels qu’une gencive
rouge, lisse et gonflée, présentant un saignement spontané
ou provoqué par le brossage des dents.
✓ La parodontite : il s’agit d’une inflammation de la
gencive, mais également des autres tissus de soutien de la
dent. La présence du tartre en profondeur sous les gencives
va être responsable d’une destruction irréversible de l’os et
des fibres d’attachement de la dent. De ce fait, des espaces
vont se créer entre la dent elle-même et la gencive qui
l’entoure, pour former des poches parodontales. Au sein de
ces poches vont se développer des bactéries inaccessibles
aux différents instruments de brossage. Les poches
parodontales vont s’approfondir au fur et à mesure de la
destruction des tissus de soutien et de l’évolution de la
parodontite. Il en résultera un déchaussement progressif
aboutissant à une mobilité, puis à la perte des dents.
Il existe deux principaux types de parodontite :
✓ La parodontite chronique est la forme la plus fréquente.
Elle constitue le stade qui suit la gingivite, si celle-ci n’est
pas traitée. La parodontite chronique se caractérise par la
présence de poches parodontales et de rétractions au
niveau de la gencive. Cette pathologie peut apparaître à
n’importe quel âge, cependant on la retrouve plus
fréquemment chez l’adulte (à partir de 40-50 ans). Ce type
de parodontite peut atteindre un nombre variable de dents
et progresser plus ou moins rapidement.
✓ La parodontite agressive concerne généralement les
patients jeunes (entre 16 et 40 ans), elle est caractérisée par
une destruction plus rapide de l’os que la parodontite
chronique.
Le détartrage
Une hygiène bucco-dentaire rigoureuse associée à un détartrage
régulier (1 à 2 fois par an) seront les conditions essentielles pour
prévenir le risque de développer une maladie parodontale.
Le détartrage est réalisé grâce à un instrument présentant un
embout fin métallique (ultrason) qui, sous l’effet des vibrations à
haute fréquence détache les fragments de tartre situés à la
surface des dents (au-dessus et à la limite des gencives).
Le dentiste pourra également utiliser en complément des
instruments manuels (curettes), qui par effet de grattage vont
lisser la surface des dents et ainsi compléter l’action des
ultrasons.
Au terme du détartrage, un polissage à l’aide d’une brossette
rotative enduite d’une pâte va permettre de supprimer les
aspérités et d’éliminer les colorations résiduelles. Le fait de polir
la surface des dents aura pour effet de retarder un nouveau dépôt
de tartre, celui-ci ayant tendance à se loger plus aisément au
niveau des surfaces rugueuses.
En fonction de la sensibilité du patient, ce traitement pourra être
réalisé, dans certains cas, sous anesthésie locale.
Suite au détartrage, il est possible de ressentir au passage de la
langue, l’impression étrange d’avoir des « trous » entre les
dents. Ce sont en fait des espaces naturels qui étaient
préalablement colonisés par le tartre. Ne vous inquiétez pas,
cette sensation inhabituelle se dissipera d’elle-même au bout de
quelques heures.
D’autre part, il peut aussi arriver que des sensibilités au froid
apparaissent à la base des dents (collets) durant plusieurs jours
après un détartrage. En effet, le tartre précédemment présent à la
surface des dents jouait un rôle d’écran qui les protégeait des
variations thermiques. Un dentifrice pour dents sensibles pourra
être utilisé pendant cette période.
Les surfaçages (ou curetages) des
racines
Le traitement correspond à un détartrage en profondeur sous la
gencive à l’aide d’instruments très fins (curettes et/ou ultrason)
pour éliminer le tartre situé le long des racines des dents.
Ce curetage vise également à réduire la profondeur des poches
parodontales présentes suite à la progression de la parodontite.
Rappelons que ces poches sont des véritables « culs-de-sac » qui
se sont créés entre la gencive et la dent suite à la destruction de
l’os par l’action du tartre. Ces curetages, qui nécessitent souvent
plusieurs séances, sont réalisés la plupart du temps sous
anesthésie locale.
L’élimination du tartre au cours de ces traitements va induire une
réduction de l’inflammation (et donc du saignement des
gencives) et prévenir une destruction plus importante de l’os
autour des dents. Ces soins permettront également, dans certains
cas, d’éviter le recours à des thérapeutiques chirurgicales plus
lourdes et pourront être suffisants pour stabiliser la parodontite
dans les formes précoces ou modérées de cette maladie.
La réduction des poches parodontales au cours du traitement est
liée à une diminution de l’inflammation. En effet, avant le
traitement parodontal, la gencive gonflée n’était pas à sa
position naturelle et avait tendance à envahir les espaces
interdentaires et la base des dents. Le traitement va avoir pour
conséquence d’entraîner une légère rétraction des gencives qui
seront moins enflammées, laissant apparaître une petite partie
des racines. Il est également possible d’observer chez certains
patients la formation d’espaces, voire de « trous noirs » entre les
dents. De plus, des sensibilités au chaud et au froid pourront
apparaître au niveau de ces collets exposés. Ces conséquences
peu esthétiques et parfois désagréables sont malheureusement
liées à la perte de l’os due à la maladie parodontale et sont
inévitables. Les sensibilités auront tendance à diminuer au fur et
à mesure des semaines et pourront également être calmées par
des gels ou des dentifrices spécifiques.
La composition de la dent
La dent est constituée de deux couches minérales : l’émail,
couche externe transparente et la dentine, couche interne sous-
jacente. C’est la couleur de la dentine plus ou moins jaune qui va
transparaître à travers l’émail et déterminer ainsi la blancheur
des dents.
Au sein même de la dent, il existe trois zones ayant chacune des
particularités de colorations :
✓ Le bord de la dent est généralement translucide (ou parfois
légèrement bleuté), car il est très mince et constitué
exclusivement d’émail.
✓ Le corps de la dent est généralement moins translucide et
se caractérise par une teinte plus soutenue pouvant aller du
jaune au gris.
✓ La base de la dent (collet) est davantage opaque et plus
jaune.
Les colorants
Les colorants liés à la consommation de certains aliments ou
boissons (tels le café, le thé, le vin rouge ou rosé, les sodas
colorants, le chocolat, les fruits rouges, les tomates, les
betteraves ou encore les carottes), ainsi que le tabac vont
atténuer la blancheur des dents.
Le traumatisme dentaire
À la suite d’un choc au niveau d’une ou plusieurs dents, il peut
arriver une rupture du nerf de la dent ayant pour conséquence la
mortification de ce nerf. La dent change alors progressivement
de couleur et prend une tonalité sombre (gris-brun). Dans ce cas,
il sera possible, après l’avoir dévitalisée, de procéder à un
traitement de blanchiment à l’aide d’une autre technique : le
blanchiment interne.
Les dents dévitalisées prennent souvent, au bout de quelques
années, une teinte inesthétique pouvant aller du gris au brun.
Le blanchiment, également réalisable sur ces dents dévitalisées,
nécessite une technique différente : c’est le blanchiment interne.
Après que le dentiste s’est assuré que la dévitalisation a été
parfaitement réalisée, il va appliquer au cœur de la dent, un
produit de blanchiment (perborate de sodium ou peroxyde
d’hydrogène) qui sera laissé en place pendant quelques jours.
L’opération pourra être renouvelée, si besoin pour obtenir la
teinte désirée.
Il est important de souligner que ce type de traitement n’est pas
toujours couronné de succès et varie selon, par exemple,
l’ancienneté de la décoloration ou l’importance du traumatisme
subi par la dent.
Les contre-indications et
précautions à prendre
Tous les patients ne sont pas candidats à l’éclaircissement des
dents et certaines situations le contre-indiquent. De plus, votre
dentiste devra prendre toutes les précautions nécessaires avant
de réaliser ce type de traitement.
Les contre-indications
✓ En cas de sensibilité connue à un des principes actifs du
produit de blanchiment.
✓ Chez les personnes mineures : la minéralisation des dents
étant totalement achevée à 18 ans, il sera préférable
d’atteindre cet âge pour procéder à ce type de traitement.
✓ Chez la femme enceinte : la gingivite gravidique de la
femme enceinte pourrait être aggravée par le produit de
blanchiment.
✓ Chez les fumeurs : l’arrêt complet de la cigarette est requis
avant tout blanchiment, faute de quoi aucun résultat visible
ne pourra être obtenu. De plus, le tabac peut être
susceptible d’interagir avec le principe actif du produit de
blanchiment, ce qui risquerait alors de devenir toxique
pour l’organisme.
✓ Chez les patients présentant des fêlures de l’émail qui
peuvent devenir la source de violentes douleurs en cas de
blanchiment. En effet, ces brèches pourraient être infiltrées
par le produit, générant un risque d’atteinte du nerf de la
dent.
Le blanchiment à la maison
(ambulatoire)
Bien que très efficace, cette technique est moins fréquemment
utilisée car moins pratique pour le patient. En effet, elle
nécessite le port de gouttières sur mesure contenant un produit
de blanchiment, qui devront être portées durant une semaine, de
deux heures par jour à toute la nuit suivant la concentration de
principe actif. L’autre inconvénient réside dans le fait que le
patient devra éviter de consommer tout colorant contenu dans les
aliments et les boissons pendant l’ensemble du traitement.
L’avantage de cette technique réside dans la concentration plus
faible de ces produits, qui seront donc moins irritants pour les
dents et les tissus environnants. De plus, ces produits sont
appliqués pendant une durée plus longue qu’au cours du
blanchiment au cabinet dentaire. Par conséquent, l’imprégnation
prolongée du principe actif au contact des dents donnera des
résultats équivalents, voire supérieurs au blanchiment réalisé au
cabinet dentaire.
Dans les cas de colorations sévères, on pourra opter pour une
combinaison des deux techniques consistant, dans un premier
temps, en une séance d’éclaircissement au cabinet dentaire,
suivie dans un second temps, du traitement ambulatoire pendant
une semaine. Cette alternative aura l’avantage de donner, dès la
première séance, un résultat visible et immédiat, ce qui
permettra de motiver le patient afin qu’il respecte
scrupuleusement le protocole contraignant au cours du
blanchiment à la maison.
Notons que ces différentes techniques de blanchiment ne doivent
pas être répétées de façon excessive, sous peine de fragiliser les
tissus dentaires et d’atteindre le nerf de la dent.
En outre, l’efficacité du traitement de blanchiment sera variable
en fonction de chaque patient et dépendra de la teinte originelle
des dents.
Les produits de blanchiment accessibles en vente libre font
l’objet d’une réglementation stricte qui limite de façon drastique
leur concentration en principe actif. Par conséquent, leur
utilisation ne permettra d’obtenir que des résultats peu
significatifs, s’estompant rapidement dans le temps.
Chapitre 17
La baguette magique
du dentiste : les facettes
Dans ce chapitre…
Indications
Les facettes permettent de modifier la forme, la texture, la teinte
ou encore l’alignement d’une ou plusieurs dents présentant à
l’origine une imperfection esthétique.
La mise en place des facettes peut concerner de nombreuses
situations telles que :
✓ un diastème (dents du bonheur) qui pourra être réduit,
voire, dans certains cas, fermé ;
✓ des fortes colorations résistantes au traitement de
blanchiment ;
✓ des formes atypiques (dents en « grain de riz » par
exemple) ;
✓ une faible hauteur de dents nécessitant d’être rallongées ;
✓ des fractures ;
Contre-indications
Certaines situations contre-indiquent le recours aux facettes :
✓ une mauvaise hygiène dentaire ;
Limites
Le recours aux facettes constitue uniquement une alternative
esthétique. En effet, lors de certaines situations, telles qu’un
mauvais alignement des dents, la mise en place de facettes va
être un moyen de « maquiller » ces imperfections esthétiques
sans réellement résoudre le problème de fond. Le seul véritable
moyen de réaligner les dents reste le recours à l’orthodontie.
Cependant, il n’est pas toujours évident à l’âge adulte de porter
des bagues ou des gouttières pendant une période relativement
longue.
Il existe deux principaux types de facettes : les facettes en
composite et les facettes en porcelaine.
Les avantages
✓ Le résultat est obtenu immédiatement à la fin de la séance.
Les inconvénients
✓ Le résultat esthétique obtenu est moins satisfaisant que
celui des facettes en porcelaine. En effet, le composite est
un matériau qui ne reproduit pas les caractéristiques de
l’émail, de façon aussi naturelle que la porcelaine.
✓ La résistance limitée est liée à sa plus grande fragilité que
la porcelaine d’où un risque de fracture et également un
risque plus fréquent de décollement. En conséquence, le
patient devra prendre certaines précautions dans la vie
quotidienne (ne pas se ronger les ongles ou ne pas croquer
des sandwichs par exemple).
✓ La durée de vie relative est due à la nature légèrement
poreuse de ce matériau qui aura tendance à capter les
colorations au cours du temps, et ce d’autant plus si le
patient est fumeur ou consommateur de café ou de thé.
✓ Le composite n’est pas toujours bien toléré par la gencive.
Ce matériau pourrait entraîner des inflammations
gingivales à répétition, notamment en cas de mauvaise
hygiène bucco-dentaire.
Les différentes techniques
✓ Méthode de reconstruction en technique directe : les
facettes sont modelées en bouche par le dentiste à l’aide
d’une pâte composite assemblée par couches successives
qui durcit ensuite sous l’effet d’une lampe. Le composite
est alors poli au cours d’un véritable travail de sculpture
visant à redessiner la forme idéale de la dent afin qu’elle
s’intègre de la façon la plus harmonieuse possible au
sourire. Différentes teintes sont à la disposition du dentiste
pour reproduire le plus précisément possible la couleur des
dents voisines.
✓ Méthode des coques préformées : contrairement à la
technique précédente, les facettes ne sont pas modelées
directement en bouche par le dentiste qui dispose d’un
coffret présentant des coques de tailles et de formes
différentes. Le travail va consister à sélectionner la coque
la plus adaptée à la dent pour parfaire le sourire du patient.
Ces facettes seront ensuite collées à l’aide d’un produit qui
permettra de reproduire au mieux la couleur des dents
voisines.
Avantages
✓ Le résultat esthétique est très supérieur aux facettes en
composite. En effet, le recours à ce matériau va permettre
au laboratoire de prothèse de réaliser une facette qui se
rapproche au plus près de l’aspect naturel d’une dent, tant
au niveau de sa teinte, de sa translucidité que de sa forme.
Il sera très difficile de faire la différence entre une dent
naturelle et une facette en porcelaine.
✓ La résistance de ce type de facettes est importante grâce
aux bonnes propriétés mécaniques de la porcelaine qui va
réduire le risque de fracture. De plus, le protocole
rigoureux de collage va réduire de façon notable leur
risque de décollement.
✓ Le parfait état de surface de ces facettes, qui ne capteront
en aucun cas les différents colorants rencontrés dans la vie
quotidienne, va permettre une durée de vie équivalente à
celle d’une couronne.
✓ La porcelaine est parfaitement tolérée par la gencive, qui
va assimiler la facette en porcelaine à une dent naturelle,
évitant ainsi toute inflammation gingivale.
Inconvénients
✓ Le résultat est obtenu au terme de plusieurs séances (au
minimum deux).
✓ Le procédé est légèrement plus invasif que lors de la
réalisation des facettes en composite et nécessite, dans la
plupart des cas, une préparation de la surface externe de la
dent, afin d’obtenir une épaisseur suffisante permettant la
mise en place de la facette en porcelaine. Toutefois, cette
réduction de l’émail, quand elle est nécessaire, est
nettement moins importante que dans le cas de la
réalisation d’une couronne.
✓ Le coût de ces facettes est plus important, mais se justifie
par la nature du matériau utilisé, ainsi que par la
complexité du travail assuré par le dentiste et par le
laboratoire de prothèse.
C el’importance
chapitre va vous permettre de mieux appréhender
des dents et des mâchoires au niveau de
l’équilibre du visage, toute altération de l’un de ces éléments
devant être traitée, sous peine de rompre cet équilibre et
provoquer un vieillissement prématuré du visage.
Le bruxisme
C’est une pathologie de plus en plus fréquente qui peut
apparaître très tôt au cours de la vie et qui nécessitera d’être
traitée pour éviter des conséquences esthétiques sur le visage.
Dans des cas sévères ayant entraîné une usure prématurée des
dents, responsable d’une diminution de l’étage inférieur, il sera
indispensable d’envisager une reconstruction par l’intermédiaire
de prothèses fixes afin de prévenir un affaissement du visage. Il
faudra alors passer par une phase intermédiaire où des dents
provisoires seront mises en place pour tester l’adaptation du
patient à ces modifications de hauteur. En effet, tout changement
important et non progressif de la hauteur des dents prothétiques
pourrait entraîner, dans certains cas, des douleurs au niveau des
articulations de la mâchoire (articulation temporo-mandibulaire).
Les problèmes parodontaux
Ces pathologies doivent être prises en charge pour maintenir le
volume osseux indispensable au maintien des dents et des tissus
de soutien du visage.
L escompatibles
traitements conventionnels n’étant pas toujours
avec une vie sociale et professionnelle épanouie,
d’autres techniques alternatives plus discrètes se sont
développées et font le bonheur de nombreux adultes.
Les particularités
Plusieurs caractéristiques varient chez l’adulte par rapport à
l’adolescent :
✓ La durée de renouvellement des cellules est plus
importante, ce qui va rendre le déplacement des dents au
cours du traitement orthodontique plus lent que chez
l’adolescent.
Les indications
Il existe trois principales catégories d’indication du traitement
orthodontique chez l’adulte :
✓ Les traitements esthétiques visant à corriger les défauts
d’alignement tels que les encombrements dentaires (dents
qui se chevauchent) ou les diastèmes (espaces entre les
dents). Ces traitements peuvent également concerner une
projection des dents trop avancées ou à l’inverse trop
reculées qui affecte le profil du patient. Enfin, dans des cas
plus sévères de rétrognathie (situation où une des deux
mâchoires est plus reculée que l’autre) ou de prognathie
(situation où une des deux mâchoires est plus avancée que
l’autre), le traitement orthodontique devra être associé à un
traitement chirurgical (chirurgie orthognatique).
✓ Les traitements fonctionnels : les malpositions dentaires
peuvent être à l’origine de problèmes fonctionnels au
niveau de la mastication, de la phonation, de la déglutition
ou encore de la respiration (apnée du sommeil). En outre,
les malpositions dentaires peuvent favoriser
l’accumulation de tartre et rendre difficile le brossage,
prédisposant le patient à la maladie parodontale. Enfin, un
mauvais emboîtement lié à des malpositions dentaires est à
l’origine de problèmes articulaires potentiellement
accompagnés de douleurs et de contractures musculaires.
Le traitement orthodontique sera une étape préalable
indispensable dans le traitement de ces troubles
fonctionnels.
✓ Les traitements associés à d’autres traitements
prothétiques. Dans certains cas, le recours au traitement
orthodontique sera indiqué pour repositionner les dents
dans une position idéale, permettant ainsi au dentiste de
remplacer dans des conditions optimales, les dents
absentes par des traitements prothétiques divers (bridges,
implants ou encore prothèses amovibles).
La technique esthétique
d’orthodontie linguale
Ce procédé, apparu il y a environ une quarantaine d’années,
adopte les mêmes principes mécaniques que pour le traitement
orthodontique conventionnel. La seule différence repose sur le
positionnement discret des bagues situées sur la face interne des
dents (du côté de la langue).
Description du concept
La mise en place de ces bagues est beaucoup plus délicate. En
effet, l’appareil va être soumis aux forces exercées par la langue
et sa conception doit être plus étudiée que dans le cas des
traitements conventionnels. Cette précision d’adaptation,
indispensable à la réussite de ce type de traitement, va nécessiter
une fabrication sur mesure de l’ensemble des composants
orthodontiques (fils, arcs, boîtiers) grâce à la modélisation
numérique des empreintes.
Les avantages
✓ son caractère très discret ;
Les inconvénients
✓ des difficultés pour assurer une bonne hygiène bucco-
dentaire ;
✓ des gênes au niveau de l’alimentation, de l’élocution, ainsi
que des blessures de la langue au cours des premières
semaines ;
✓ des gênes sur le plan amoureux du fait de la présence des
attaches linguales ;
✓ le coût plus élevé que les bagues conventionnelles (environ
deux fois plus cher), lié à la conception sur mesure des
composants orthodontiques.
Description du concept
Les empreintes prises par l’orthodontiste sont envoyées à un
laboratoire spécialisé qui va les numériser à l’aide d’un scanner.
Un modèle en trois dimensions élaboré par un technicien
informatique va alors permettre de pré-visualiser la série des
mouvements dentaires à obtenir. Cette étude virtuelle est ensuite
renvoyée par Internet à l’orthodontiste. Ainsi, les différentes
étapes du traitement sont programmées à l’avance et le patient
va pouvoir visualiser le résultat esthétique final avant de débuter
le traitement. Lorsque l’orthodontiste a donné son accord
définitif, une série de gouttières (en résine polyuréthane) est
alors conçue. Chaque gouttière va représenter une des étapes
successives du traitement, depuis la malposition originelle
jusqu’à la position finale désirée pour chaque dent. Le patient
devra porter ces gouttières successivement, environ 15 jours
chacune, à raison d’environ 22 heures par jour. Des visites
régulières de contrôle seront également à prévoir (environ toutes
les six semaines).
Des petits plots en composite (taquets) vont être collés à la
surface de certaines dents pour servir de points d’ancrage aux
gouttières et ainsi mieux guider les mouvements dentaires à
réaliser.
De plus, dans des cas d’encombrements dentaires importants
(dents qui se chevauchent), la largeur de certaines dents devra
être réduite pour ainsi ménager des espaces facilitant leur
déplacement.
Les avantages
✓ son caractère discret ;
✓ la prédictibilité du résultat : en effet, le résultat esthétique
final pourra être visualisé à l’avance par le patient et ce,
avant même de débuter le traitement ;
✓ le coût est variable, mais en général inférieur au traitement
lingual ;
✓ l’absence de blessures au niveau des joues, des lèvres et de
la langue ;
✓ les troubles de l’élocution sont mineurs rendant ainsi le
traitement compatible avec une vie professionnelle et
amoureuse ;
✓ les gouttières devant être retirées au cours des repas et du
brossage, l’alimentation ne sera donc pas perturbée et
l’hygiène dentaire pourra être parfaitement assurée ;
✓ le traitement provoque moins de douleurs ou de
sensibilités que lors des traitements conventionnels.
Les inconvénients
✓ Les gouttières doivent être portées de façon rigoureuse
pendant environ 22 heures par jour afin que les objectifs
du traitements soient atteints.
• Signalons que les gouttières devront être retirées
lors des « pause-café ». En effet, les liquides
chauds peuvent déformer (et colorer) les gouttières
et ainsi réduire leur efficacité.
✓ Certains cas complexes ne peuvent pas être pris en charge
par ce type de traitement et nécessitent d’avoir recours aux
bagues orthodontiques.
Le principe
Une caméra intra-buccale ressemblant à un stylo va permettre au
dentiste d’enregistrer les différentes surfaces des dents. Les
données informatiques recueillies vont permettre de reconstruire
l’image des dents de façon très précise, en trois dimensions, de
manière à pouvoir être transmises directement au laboratoire, via
un logiciel.
Les avantages
✓ Précision : contrairement à l’empreinte traditionnelle, qui
présente un risque de déformation lié à la nature du
matériau d’empreinte, l’image numérique est stable.
✓ Confort : l’empreinte traditionnelle est souvent
désagréable et susceptible d’entraîner des réflexes
nauséeux chez certains patients.
✓ Contrôle en direct de la qualité de l’empreinte : le dentiste
visualise en trois dimensions sur son écran le résultat de
l’empreinte, ce qui lui permet de déceler d’éventuelles
erreurs. Si tel est le cas, une nouvelle empreinte optique
sera alors reprise immédiatement sans avoir besoin de
revoir le patient, comme cela peut arriver parfois avec les
empreintes conventionnelles.
✓ Archivage des données : en cas d’accident, la prothèse
pourra être reconstruite à l’identique grâce à la
conservation des données numériques.
Les inconvénients
✓ Le coût : le prix encore élevé ne les rend pas accessibles à
tous les praticiens.
✓ L’ouverture de la bouche du patient : dans certaines
situations, une faible ouverture ne permet pas la bonne
manipulation de l’appareil optique.
✓ Certaines zones difficilement accessibles : dans les parties
les plus reculées de la bouche, la caméra ne pourra pas
enregistrer tous les détails des dents, ce qui nécessitera le
recours à l’empreinte conventionnelle.
Le principe
Ces systèmes de conception et de fabrication assistées par
ordinateur (CFAO) se sont développés dans de nombreux
domaines (aéronautique notamment) avant de faire leur
apparition dans le domaine de la dentisterie, depuis plusieurs
années déjà.
Deux étapes vont permettre d’aboutir à la fabrication de la future
prothèse. Dans un premier temps, les données numériques vont
être intégrées dans un logiciel qui va permettre la planification
virtuelle personnalisée de la future prothèse : c’est la conception
assistée par ordinateur (CAO).
Une fois cette planification validée par le prothésiste et le
dentiste, la prothèse va être réalisée par un robot suivant les
instructions très précises transmises par le logiciel : c’est la
fabrication assistée par ordinateur (FAO).
La machine permettant de fabriquer « automatiquement » la
prothèse est déjà présente dans certains cabinets dentaires. Bien
qu’encore très coûteux pour le dentiste, ce robot va conférer un
gain de temps important pour le patient. En effet, la prothèse
pourra être conçue dans la séance, supprimant ainsi la phase
provisoire habituelle de quelques jours, nécessaire à la
fabrication de la prothèse au laboratoire.
Chapitre 21
L’implantologie du futur
Dans ce chapitre :
L aoutil
radiologie en trois dimensions (cone-beam) constitue un
très utile qui va permettre au dentiste de positionner les
implants de façon plus sécurisée et précise.
S i,grand
pour les médecins, les cellules souches représentent un
espoir dans le traitement de certaines pathologies, elles
pourraient l’être également bientôt pour les chirurgiens-
dentistes.
C edouleurs
chapitre vous livre un véritable catalogue des différentes
dentaires et des conseils pour soulager votre mal en
attendant de consulter le dentiste.
C erationnels
chapitre va vous permettre d’opposer des arguments
et scientifiques à des idées préconçues.
✓ grossesse.
▶ Les gestes qui éviteront que vos dents vous jouent un mauvais tour
C epropre
chapitre a pour ambition de vous rendre acteur de votre
santé dentaire en devenant l’allié privilégié du
dentiste.
*
L’innovation est inscrite dans l’ADN de Philips depuis sa
fondation en 1891.
C’est certainement le secret de sa réussite dans de nombreux
secteurs de la santé et du bien-être.
Ainsi, Philips Sonicare, marque de brosse à dents à la
technologie sonique, est la plus recommandée par les dentistes
en France (Enquête DP Tracker 2014).
Cette technologie associe une fréquence élevée à la grande
amplitude de son mouvement de balayage. Ces caractéristiques
lui donnent une efficacité nettement supérieure à celle du
brossage manuel. Elle se décline désormais dans une gamme qui
répond aux besoins des adultes et des enfants à partir de 4 ans.
Pour une activité complète, Philips Sonicare a également
développé l’AirFloss, un nouvel appareil offrant une alternative
au fil et aux brossettes interdentaires. AirFloss possède une
activité cliniquement et statistiquement significative, démontrée
par la diminution de l’inflammation et du saignement gingival.
Sommaire
Couverture
Prendre soin de ses dents Poche Pour les Nuls
Copyright
À propos des auteurs
Remerciements des auteurs
Introduction
À propos de ce livre
Par où commencer ?
Orthodontie de l’enfant
Le brossage manuel
Le brossage électrique
Le dentifrice
Le bridge
La prothèse amovible
Les avantages
Les contre-indications
Les complications
Le suivi et la maintenance
Le cancer buccal
Les implants dentaires ne sont pas contre-indiqués chez les personnes âgées
Les dents de lait n’ont pas besoin d’être soignées, car elles vont tomber
Z-Access
https://wikipedia.org/wiki/Z-Library
ffi
fi