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Prendre soin

de ses dents

Docteurs Alain et Jérémy Amzalag


Avertissement
Les conseils dispensés dans ce livre ne remplacent en aucun cas une
visite chez le chirurgien-dentiste, seul habilité à établir un diagnostic et à
prescrire un traitement.

Prendre soin de ses dents pour les Nuls

« Pour les Nuls » est une marque déposée de John Wiley & Sons, Inc.
« For Dummies » est une marque déposée de John Wiley & Sons, Inc.
© Éditions First, un département d’Édi8, Paris, 2015. Publié en accord avec
John Wiley & Sons, Inc.

Éditions First, un département d’Édi8


12, avenue d’Italie
75013 Paris – France
Tél. : 01 44 16 09 00
Fax : 01 44 16 09 01
Courriel : firstinfo@editionsfirst.fr
Site Internet : www.pourlesnuls.fr

ISBN : 978-2-7540-7444-5
ISBN Numérique : 9782754082198
Dépôt légal : octobre 2015

Direction éditoriale : Marie-Anne Jost-Kotik


Édition : Laure-Hélène Accaoui et Sandra Monroy
Correction : Emeline Bénéteau-Guibert
Relecture sur épreuves : Marika Da Costa
Illustrations de parties : Marty
Illustrations : Fotolia
Index : Muriel Mékiès
Couverture et mise en page : KN Conception
Production : Emmanuelle Clément

Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à


l’usage privé du client.
Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux,
de tout ou partie de cette œuvre est strictement interdite et constitue une
contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la
propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute
atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles
ou pénales.

Ce livre numérique a été converti initialement au format EPUB par Isako


www.isako.com à partir de l'édition papier du même ouvrage.
À propos des auteurs
Alain Amzalag est chirurgien-dentiste spécialisé dans
l’esthétique du sourire. Il est l’auteur de nombreux ouvrages
parus aux éditions Carnot, Seuil, Masson, Hachette et Medcom.
Consultant auprès d’émissions diffusées à la radio et la
télévision, il a également publié de nombreux articles dans la
presse grand public et spécialisée.
Jérémy Amzalag, chirurgien-dentiste diplômé à Paris, a
poursuivi ses études aux États-Unis (université de New York)
pour se spécialiser en chirurgie (parodontologie et
implantologie). Il a également obtenu un diplôme universitaire
en implantologie à Paris. Il est co-auteur d’un ouvrage de
référence en implantologie orale et a créé avec son père la
première encyclopédie médico-dentaire en ligne :
http://www.capitaldents.com/

Remerciements des
auteurs
Tous nos remerciements pour leurs précieux conseils aux :
✓ Docteur Luc Chikhani, stomatologiste et chirurgien maxillo-
facial, responsable du service de stomatologie et chirurgie
maxillo-faciale à l’Hôpital européen Georges Pompidou, chargé
d’enseignement à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, ancien interne
et chef de clinique aux Hôpitaux de Paris.
✓ Docteur Erik Nortier, psychiatre des Hôpitaux, ancien interne
et chef de clinique aux Hôpitaux de Paris.
✓ Professeur Pierre Weinmann, cardiologue, praticien-
hospitalier, chef du service de médecine nucléaire à l’Hôpital
européen Georges Pompidou.
Introduction

C roquer, déguster, sourire, séduire, embrasser, la santé de nos


dents conditionnent notre bien-être et notre art de vivre. Lors
d’un entretien de recrutement, à diplômes et expériences égaux,
la personne ayant le sourire le plus rayonnant risque de
l’emporter. L’angoisse liée aux soins dentaires et à la douleur
constitue le principal frein à la consultation. Cette peur
irrationnelle et universelle confine le patient dans une posture de
négligence. Le patient aura aussi tendance à se retrancher
derrière le paramètre financier afin de décliner toute proposition
de traitement.
Aussi, trop de préjugés entachent encore notre profession et
parasitent la relation dentiste-patient. Montrer au patient cette
connexion qui existe entre les dents et le corps en général
démontre l’importance du dentiste sur l’échiquier médical.
Il est important de rappeler que le système de soins en France
permet à ses citoyens d’être pris en grande partie en charge sur
l’ensemble des soins dentaires : la consultation, le détartrage, le
traitement de caries, les dévitalisations… Ce privilège n’est pas
accordé par beaucoup d’autres États dans le monde, et nous
devons en profiter pour accompagner nos enfants le plus tôt
possible afin qu’ils soient suivis régulièrement sur le terrain de
la prévention et qu’ils évitent ainsi des traitements plus
complexes à l’âge adulte.
Les dernières innovations technologiques liées aux nouvelles
méthodes d’anesthésie, à l’apport de l’imagerie 3D ou bien
encore à la démocratisation des soins esthétiques et de
l’implantologie nous permettent non seulement d’éradiquer la
douleur, mais aussi de repousser les limites du vieillissement.
L’objectif de cette nouvelle dentisterie ne se limitera plus
uniquement à une approche purement technicienne visant à
remplacer des dents, mais à restituer au patient son intégrité et sa
dentition originelle.

À propos de ce livre
La vocation de cet ouvrage n’est pas de pousser le lecteur à
l’automédication, mais de le rendre co-gestionnaire de son
capital santé. Nous vous livrerons au cours de cette lecture les
règles essentielles de la prévention qui seront basées sur la
chronologie de la vie. Les autres soins conservateurs, esthétiques
et prothétiques seront abordés sans tabou, en décrivant tous les
aspects, technique, scientifique mais aussi financier.
Cet ouvrage a aussi pour objectif de faire prendre conscience au
lecteur que des dents mal ou non soignées peuvent avoir des
conséquences extrêmement négatives sur la vie quotidienne d’un
individu. Ces conséquences peuvent être douloureuses, mais pas
uniquement. Des infections dentaires peuvent évoluer à bas bruit
et avoir des répercussions sur d’autres organes et même
engendrer des problèmes de santé gravissimes mettant en danger
la vie du patient.
Le défi de cet ouvrage sera de dédramatiser, désacraliser,
démystifier les soins dentaires, de les rendre accessibles à tous,
mais aussi de répondre à toutes les questions pratiques que les
lecteurs sont susceptibles de se poser.

À qui s’adresse ce livre ?


La construction de cet ouvrage, qui s’adresse à toutes les
tranches d’âge, aura différentes entrées en fonction des
problèmes rencontrés.

Comment ce livre est organisé


Avant de suivre le fil chronologique de la vie, un bref rappel
historique et une approche psychologique seront détaillés, avant
de terminer par les perspectives d’avenir.
Ce livre est composé de huit parties.

Première partie : « Allô maman


bobo », la peur des soins dentaires
ne date pas d’hier
Cette première partie vous permettra tout d’abord de mieux
cerner l’origine des angoisses véhiculées à travers les
générations. Vous comprendrez aussi mieux comment ces
angoisses réactivées par des préjugés et notre vécu pourront
impacter la relation au dentiste. Nous nous intéresserons aussi
aux spécificités de la douleur dentaire avant, pendant et après les
soins.

Deuxième partie : Les dents, de la


naissance à l’âge de 18 ans
Cette partie vous décrira le parcours idéal de soins de l’enfant,
de la poussée des premières dents jusqu’à l’évolution des dents
de sagesse. La programmation et les indications du traitement
orthodontique seront aussi détaillées dans cette partie.
Troisième partie : Prendre soin de
ses dents au quotidien
Une hygiène dentaire rigoureuse combinée à des visites
régulières chez le dentiste devraient permettre de conserver ses
dents le plus longtemps possible. Afin d’atteindre cet objectif,
nous vous livrerons les recettes permettant de réaliser un
brossage optimal. Les causes et les remèdes de la mauvaise
haleine seront également traités. Enfin, nous expliquerons la
relation entre les bouleversements hormonaux liés à la grossesse
et les manifestations buccales associées.

Quatrième partie : Du petit point noir


de la carie à la méchante rage de
dent
Nous vous détaillerons les mécanismes de formation et de
développement des caries ainsi que les techniques et les
matériaux utilisés pour les soigner. Les différents traitements
seront décrits, du simple plombage à la pose d’une couronne
dentaire, voire même d’un implant en passant aussi par la
dévitalisation dentaire. Nous établirons un véritable catalogue
des systèmes prothétiques visant à remplacer les dents absentes.

Cinquième partie : Maladies de la


bouche : des petits bobos aux
grands maux
La bouche et les dents constituent une porte d’entrée pour
différentes maladies pouvant affecter notre santé générale. Nous
aborderons toutes les spécialités médicales concernées. Nous
évoquerons aussi l’impact de certaines addictions telles que le
tabac, le cannabis ou bien encore l’alcool sur le risque
d’apparition de cancer buccal.

Sixième partie : Esthétique : les


différentes facettes de votre sourire
Les techniques actuelles de blanchiment dentaire réactivent
l’éclat de notre sourire sans danger, tandis que les facettes
permettent de reconstruire nos dents et notre sourire d’une
manière totalement naturelle. Quant à l’orthodontie,
l’application des nouvelles techniques permet de rendre plus
conciliable ce type de traitement avec une vie sociale et intime.
D’autre part, un déséquilibre de notre dentition peut induire un
vieillissement prématuré du visage. Dans ce contexte, une
reconstitution judicieuse et harmonieuse de nos dents permettra
de restituer l’équilibre du visage originel.

Septième partie : Perspectives : quoi


de neuf docteur ?
L’application de l’imagerie 3D, des empreintes optiques et du
laser permet au praticien de prendre en charge le patient avec un
maximum de précision et de sécurité. D’autre part, les
perspectives offertes par la recherche sur les cellules souches
peuvent nous faire espérer que nous pourrons un jour générer la
formation du tissu dentaire.

Huitième partie : La partie des Dix


Tous les livres de la collection « Pour les Nuls » se terminent par
la partie des Dix. Ce livre ne fait pas exception ! Dans cette
partie, vous découvrirez les dix signaux d’alarme pour aller voir
en urgence votre dentiste, les dix grandes fausses idées reçues à
propos de nos dents et les dix réflexes qui feront de vous votre
propre dentiste.

Par où commencer ?
Il paraît plus cohérent de suggérer aux Nuls de commencer par
le commencement et de suivre le cheminement des auteurs…
Cependant, en fonction de l’urgence de votre problème,
plusieurs entrées possibles ont été conçues afin de mieux
répondre à vos préoccupations.

Les icônes utilisées dans ce livre


Cette icône rappelle une donnée médico-dentaire importante à
ne pas négliger.

Cette icône s’adresse aux lecteurs initiés qui voudront


approfondir un point et connaître les détails les plus pointus
d’une technique de soin ou bien encore avoir une explication sur
un terme médical. Les autres pourront choisir de sauter ce
passage.
Cette icône permet de connaître des informations qui pourraient
a priori paraître surprenantes.

Cette icône vous donnera les informations utiles sur les gestes
d’urgence et la conduite à tenir en attendant de consulter votre
dentiste.
Première partie
Allô maman bobo,
la peur des soins dentaires
ne date pas d’hier
Dans cette partie…

L ahistoire
mystification des soins dentaires repose sur une
plurimillénaire et sur une relation très
particulière existant entre le soignant et le soigné.
Ainsi les dents et le sourire constituent la seule partie
apparente de notre squelette, la seule trace d’expression de
notre vivant qui perdurera après notre mort. Cette charge
symbolique explique en partie la complexité de la relation
à nos dents. Enfin, l’angoisse liée aux soins, transmise de
génération en génération, la spécificité de la douleur
dentaire ou encore l’aspect financier, sont autant
d’éléments qui font de la bouche une des régions les plus
« sensibles » du corps humain.
Chapitre 1
Les dents de l’histoire
Dans ce chapitre :

▶ Croyances et rituels liés aux dents

▶ Évolutions modernes de la dentisterie

À chaque époque et en tous lieux, la dentition a eu rendez-vous


avec la magie. Des pratiques ésotériques se sont souvent
trouvées associées aux balbutiements de l’art dentaire. Ce n’est
qu’au XVIIIe siècle, que Pierre Fauchard, véritable inventeur de la
dentisterie moderne, fera voler en éclat tous ces mythes associés
aux soins dentaires.

Croyances et rituels liés aux dents


Différentes civilisations ont véhiculé des croyances, de
l’Antiquité jusqu’à la Renaissance en passant par le Moyen Âge.

Au temps des Pharaons


Dans un tombeau à Gizeh, près du Caire, furent découvertes
deux dents reliées l’une à l’autre par un fil d’or. Cette
intervention, remontant au XVe siècle avant notre ère, avait dû
être effectuée après la mort dans le but de faciliter le passage du
défunt dans le royaume des morts. Une telle pratique illustre
bien l’aspiration des anciens Égyptiens à la perfection physique.

Le sourire du Shabbat
Épris d’esthétique dentaire, les premiers Hébreux accordaient
également une valeur considérable à l’intégrité dentaire.
Qu’un maître casse une dent à son esclave, il doit alors à titre de
compensation le libérer de sa servitude. À propos des prothèses,
le Talmud de Babylone nous livre d’intéressantes informations.
Les femmes porteuses d’une dent en or se voient interdire de
sortir le jour du shabbat. En effet, un éventuel accident survenu à
la prothèse nécessiterait une réparation conduisant à transgresser
l’interdit du travail.
En outre, le Talmud relate aussi la mésaventure survenue à une
servante. Peu avant ses noces, elle fut rejetée par son fiancé qui
prétendait qu’elle était défigurée par une fausse dent.
Heureusement le rabbin Ishmael, qui prit l’affaire en main,
ordonna la substitution d’une dent en or à la place de l’ancienne
prothèse. Ce bijou dentaire mit si bien la beauté de la « future »
en valeur que le jeune homme revint sur son refus.

Hippocrate et la Grèce antique


Grâce aux écrits d’Hippocrate, on peut découvrir les méthodes
utilisées à l’époque pour soigner la bouche et les dents. Sans
doute en raison du fameux principe « d’abord ne pas nuire », le
médecin pratiquait l’extraction en dernier recours. On a ainsi
retrouvé des pinces servant à l’opération. La plupart sont en fer,
mais certaines étaient fabriquées en plomb. Or ce métal de
structure trop molle ne permettait pas d’extraire une dent
solidement implantée dans la mâchoire. Ainsi l’opérateur était
contraint d’arracher uniquement les dents déjà branlantes.

Aristote l’avant-gardiste

Si, à cette époque, un non-spécialiste peut procéder à ce type


d’intervention, les choses évoluent un siècle plus tard. Aristote ne partage
pas le point de vue d’Hippocrate dans le domaine des soins dentaires. Ces
derniers sont désormais confiés à des « docteurs » à part entière.
Comparé aux « barbiers-arracheurs de dents » sévissant sur le pont Neuf
au XVIIe siècle, Aristote est un avant-gardiste. En revanche, le grand
philosophe est le premier à émettre une théorie peu rationnelle. Selon lui,
les femmes auraient deux dents de moins que les hommes.

Les Romains, des maniaques de la


dent blanche
Rome surpasse la Grèce dans le souci de l’hygiène dentaire. À
leurs invités, les Romains fortunés offrent des cure-dents en or.
Le bon usage exige d’en user entre les différents services.
D’autre part, les poudres destinées à l’hygiène buccale
deviennent monnaie courante. Les ingrédients de base sont les
poudres d’os, d’huîtres et de coquilles d’œuf. Parfois on y
adjoint du miel. Il arrivera ensuite que l’on ajoute de la myrrhe
ou du salpêtre au mélange. Dotées de puissantes vertus
astringentes, ces substances sont censées consolider le sourire.
Ainsi la poudre dentifrice joue un double rôle. La formule
« deux produits en un » est inventée.
Influencée par les canons de l’esthétique hellénique, Rome a
aussi le culte du beau. Or la perfection esthétique passe par le
sourire resplendissant de blancheur. Dans le dessein d’accentuer
cet éclat, la bonne société romaine utilise un produit baptisé
« nitrum ». Cette substance, sans doute du carbonate de
potassium ou de sodium, est brûlée avant d’être étalée sur les
dents afin d’en rehausser la brillance. Ainsi naît le concept du
blanchiment des dents.

Les bâtonnets de l’Islam : prototypes


des premières brosses à dents
Fondateur de l’Islam, le prophète Mahomet (570-632) élève
l’hygiène corporelle au rang de rituel. Il préconise le nettoyage
des dents à l’aide d’un bâtonnet en bois d’arak : le siwak. Le
calife Abu Bakr, beau-père et successeur de Mahomet, considère
son usage comme un hommage rendu à Dieu. En ritualisant
l’hygiène dentaire, l’Islam favorise le développement de
l’odontologie (médecine dentaire). En revanche, ses interdits
viennent freiner cet essor. En effet, le Coran proscrit la
dissection et exclut toute représentation du corps humain. Les
grands médecins arabes n’en ont pas moins produit des ouvrages
capitaux. Au patrimoine hérité de l’Antiquité, ils ont ajouté leurs
propres découvertes.
Abulcassis et la naissance de la parodontologie

Ainsi, au détour du XIe siècle dans Cordoue alors dominée par les Arabes,
Abulcassis écrit un magistral Savoir médical. Le livre XXX se trouve
consacré à la chirurgie dentaire. Avec minutie, l’auteur décrit les
instruments et indique leur spécificité. Telle rugine est réservée au raclage
des dents par l’intérieur tandis que telle autre sert à effectuer un travail
identique à partir de l’extérieur. Pour la première fois, le terme tartre est
évoqué par Abulcassis. Et certains des instruments qu’il a imaginé pour
son élimination demeurent toujours en usage. On peut considérer ce
savant comme un des fondateurs de la parodontologie (spécialité dédiée
au traitement des gencives et de l’os maxillaire).

Amérique précolombienne : les


esthètes de la souffrance
En 1492, la découverte des « Indes occidentales » par
Christophe Colomb amorce la conquête d’un immense empire.
Aztèques, Mayas et Incas sont les trois grandes civilisations
préexistantes rencontrées par les conquistadores. Dans bien des
domaines, elles présentent un niveau de civilisation supérieur à
celui de l’envahisseur. Sur les plans artistique, scientifique et
social, chacune d’elle possède ses spécificités. En revanche, leur
approche respective de la médecine dentaire démontre une
certaine convergence. En l’occurrence le terme « art dentaire »
semble mieux adapté. En effet, les interventions d’ordre
esthétique prennent souvent le pas sur le souci thérapeutique.
Chez les Mayas du Yucatan, du Guatemala et du Honduras, la
décoration des dents annonce le rang social. Ils excellent dans
l’incrustation dentaire. Jade, turquoise et hématite sont les
pierres précieuses les plus utilisées à ces fins. Un amalgame de
calcium et de phosphore pourvoit à la fixation de ces ornements.
Obtenues à partir du bois de Campêche et de charbon végétal,
des teintures rouges et noires vont colorer l’émail des dents.
Outre leur effet décoratif, on leur attribue des vertus
conservatoires.
Pourtant, tous ces prodiges de la joaillerie se font parfois au
détriment des dents. De récents examens au rayon X l’ont
démontré : le praticien maya mérite davantage le titre d’esthète
de la souffrance que celui de chirurgien-dentiste. Si, lors de
l’intervention, la pulpe est endommagée par inadvertance, ces
bijoux dentaires sont tout de même posés.

La Renaissance à l’origine du
premier amalgame dentaire
À travers l’Europe, on part en guerre contre les idées reçues, on
souligne les failles des approches antérieures. En 1543,
l’anatomiste flamand Andrés Vesale révèle les erreurs commises
par Galien. Il insiste sur le fait que les médecins de l’Antiquité
gréco-romaine ont fait leurs descriptions non à la suite de
dissections humaines, mais à partir de dissections de singes.
Au sein du grand remue-ménage de la Renaissance, la médecine
dentaire ne représente sans doute pas l’une des préoccupations
majeures. Comment expliquer autrement l’indifférence que
rencontre la découverte de l’amalgame dentaire par Johann
Stocker ? Médecin de la ville d’Ulm en Allemagne, mais formé
à Bologne en Italie, son ouvrage Praxis aurea fournit la recette
de l’invention. Ainsi donc est-il en avance de trois cents ans
puisque l’amalgame sera redécouvert et utilisé au terme du
premier tiers du XIXe siècle.
Les superstitions et les préjugés ont la dent dure

Aux quatre coins de l’Europe, des échoppes proposent une large gamme
de « produits dérivés dentaires » des plus fantaisistes. Poète et satiriste
bavarois du XVIe siècle, Hans Sachs croque à belles dents les colporteurs
qui proposent conjointement des plantes contre des vers dentaires, des
onguents tueurs de puces et des pesticides contre les rongeurs. Le
pinceau du peintre hollandais Lucas de Leyde n’est pas moins cruel. Sur
une toile datée de 1523, on aperçoit l’officine du « dentiste ». Le visage
ravagé par la douleur, un patient bouche bée, fait face à son tortionnaire.
Tandis que le charlatan opère, son assistante ou plutôt sa complice allège
la bourse du malchanceux. L’arracheur de dents excelle dans le vol à la
tire !

En dépit des avancés scientifiques, la Renaissance ne parvient pas à


éradiquer les superstitions et les préjugés qui concernent les dentistes.

Les charlatans du pont Neuf


Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le pont Neuf est le principal centre de
ralliement à Paris pour les charlatans et les barbiers-arracheurs
de dents. Le plus célèbre d’entre eux, Hyeronimo Ferranti
Contugi, originaire de la petite commune d’Orvieto en Italie, y a
inventé une drogue : l’orviétan. Cette substance miraculeuse est
censée permettre d’extraire une dent malade sans la moindre
douleur. Ses affaires marchent à merveille, mais la concurrence
est forte. Certains proposent de faire repousser les dents tombées
en frictionnant la gencive nue avec de la cervelle de lièvre rôtie.
Un édit daté du 11 mai 1699 va mettre un bémol aux gaietés du
pont Neuf. Dorénavant, les « experts dentaires » devront avoir
passé avec succès un certain nombre d’examens théoriques et
pratiques.
Évolutions modernes de la
dentisterie
L’émergence d’un personnage hors du commun, Pierre
Fauchard, va hisser l’odontologie au rang de discipline
indépendante et va être à l’origine de nombreuses découvertes et
d’innovations.

Pierre Fauchard, le précurseur


français de la dentisterie moderne
Né en 1678 à Rennes, Pierre Fauchard débute sa carrière de
chirurgien-dentiste dans la marine. À l’époque, les praticiens
embarqués à bord des navires du roi représentent l’élite de la
profession. Il quitte ensuite « la Royale » avant de s’installer
successivement à Angers, Nantes, Rennes, Tours puis Paris,
en 1719. Rapidement, il acquiert une notoriété qu’il renforce par
la publication d’un ouvrage en deux tomes Le chirurgien-
dentiste ou Traité des dents. Cette encyclopédie, doublée d’un
manuel pratique, connaît un succès considérable à travers toute
l’Europe. Il enseigne l’art et la manière de confectionner des
prothèses complètes (dentiers) pour les deux maxillaires et
invente aussi la dent à pivot ainsi que le « bridge ». De la
position du dentiste lors d’une intervention à la réimplantation
des dents arrachées, rien n’échappe à sa vigilance visionnaire. Il
construit même le fauteuil dentaire fonctionnel. À sa disparition,
survenue le 21 mars 1761, Pierre Fauchard a ouvert un large
boulevard à la dentisterie moderne. Les fantaisies dentaires vont
baisser le rideau pour faire place aux dents de la sagesse.
La nouvelle version de l’amalgame
dentaire
Dès 1819 en Angleterre, les praticiens commencent à se servir
de pâtes pour l’obturation des cavités dentaires. Excellent dans
son principe, le remède n’en est pas moins nocif. Composée
d’étain, de bismuth, de plomb et de mercure, cette pâte
représente un concentré de toxiques. La bouche devient alors un
terrain miné. À ce péril majeur s’ajoutent les nuisances
consécutives à son insertion. Avant son usage, l’amalgame doit
être porté à haute température. Outre la dent traitée, la chair des
joues, la langue et les gencives sortent mortifiées d’une telle
agression thermique. En 1826, la découverte de la « pâte
d’argent » met un terme à ce supplice incendiaire. Elle peut être
à présent posée sur la dent à température ambiante. La
composition de ce nouveau matériau reste voisine de celle des
amalgames dentaires encore utilisés de nos jours.

Les balbutiements de l’anesthésie


dentaire
En 1844, Horace Wells, dentiste dans le Connecticut, se fait
ainsi arracher une dent sans anesthésie, mais sous gaz hilarant,
après en avoir observé les effets. Son triomphe ne fera cependant
pas long feu. Quatre ans plus tard, il tente de réitérer l’opération
sur un chirurgien de Harvard devant un public d’étudiants. Le
savant cobaye hurlera de douleur. Ridiculisé, Wells se suicidera.
En 1884, l’ophtalmologiste viennois Karl Koller est le premier
médecin à utiliser la cocaïne dans le cadre de l’anesthésie locale.
Il faut attendre 1905 et la découverte de la procaïne à Munich
par les Allemands Einhorn et Wittställer pour voir émerger la
technique de l’anesthésie locale dans le domaine de la
dentisterie.

La fameuse roulette du dentiste


Dans le domaine instrumental, l’invention de James B.
Morrisson connaît un succès immédiat. En 1871, il produit une
roulette à pédale. Grâce à cet appareil, les caries sont traitées
avec une efficacité accrue tout en réduisant les souffrances du
patient. L’année suivante, la firme Ash and Sons entreprend sa
fabrication industrielle. Ces tours à pieds atteignent une vitesse
de rotation de 2 000 tours à la minute (contre 200 000 tours
aujourd’hui !).

La radiographie ou le troisième œil


des dentistes
Le véritable virage survient le 8 novembre 1895 à Würzburg en
Allemagne. Le docteur Wilhelm Röntgen annonce sa découverte
des rayons X. Elle n’est cependant pas opérationnelle dès le
départ. La première machine à radiographie tient du génial
bricolage. Un courant de haute tension délivré par une bobine
d’induction circule dans l’appareil sans la moindre isolation. Ce
n’est donc pas dépourvu de danger. Il faut attendre 1937 pour
que la firme Siemens produise des installations en série assorties
de toutes les mesures de sécurité. Le progrès continue de
marquer le pas. Le premier appareil panoramique réalisé par
l’usine anglaise Watson date de 1960 et se nomme
« panographe ». Le Finnois Paatero l’améliore ensuite, car son
procédé permet une représentation radiographique de l’ensemble
des plans de la cavité buccale. Naguère, tout comme les marins
qui, avant la découverte du sextant se voyaient contraints de
naviguer à l’estime, l’homme de l’art fonctionnait au juger. Sans
cesse, il lui fallait récapituler les enseignements tirés des
expériences de ses prédécesseurs. Force était ensuite de se fier à
son intuition. Désormais, la radiographie lui ouvre le troisième
œil.
Mais les flamboiements de la technique ne suffisent pas à faire
table rase du passé.
Dans l’esprit du patient, les angoisses « trangénérationnelles »
ont la vie dure, comme nous le verrons dans le chapitre suivant.
Chapitre 2
La relation
dentiste-patient :
« It’s complicated »
Dans ce chapitre :

▶ Dentiste-patient : décryptage d’une relation très particulière

▶ Les peurs liées aux soins dentaires

▶ Les conseils pour vaincre sa peur du dentiste

L an’est
relation entre le patient et son dentiste est atypique. Elle
pas comparable à celle entretenue avec un autre
médecin, généraliste ou spécialiste, parce que le dentiste n’est
pas un médecin comme les autres. En effet, dans le cadre des
soins dentaires, le patient est à la merci du dentiste qui pénètre
son intimité buccale sans qu’il ne puisse rien observer ni
contrôler. Cette situation particulière peut générer des peurs et
des angoisses souvent irrationnelles pouvant même aller jusqu’à
la phobie.

Dentiste-patient : décryptage d’une


relation très particulière
Le nomadisme médical existe moins chez les dentistes que chez
les autres médecins. En effet, le choix d’un dentiste n’est pas
une démarche facile, car il nécessite l’établissement d’une
relation de confiance et également un lâcher-prise indispensable
dans le cadre d’un parcours de soins.

Déséquilibre entre le soignant et le


soigné
Le déséquilibre de cette relation intervient à plusieurs niveaux :
✓ Tout d’abord au sens propre du terme puisque le patient,
allongé sur le fauteuil, est en situation de dépendance
vis-à-vis de son praticien qui « mène le jeu ». Il va devoir
accepter de se laisser opérer en direct sous anesthésie
locale, les yeux grands ouverts. Dans son imaginaire, bien
qu’il soit anesthésié, ces instruments rotatifs et sonores,
qui pénètrent sa bouche, vont pouvoir à tout moment
réactiver une éventuelle douleur.
✓ Également d’un point de vue psychologique, le patient
qui souffre est en situation de vulnérabilité face à son
dentiste. En effet, la douleur dentaire particulièrement
aiguë induit chez le souffrant un caractère régressif et
infantile qui le rend totalement dépendant des faits et
gestes de son soignant. Enfin, le dentiste sait où se situe le
véritable siège de la douleur, son origine et la manière dont
il va abréger ce calvaire. Ce déséquilibre des savoirs ne
fait encore une fois qu’accentuer la position d’infériorité
dans laquelle le patient se trouve.
Un peu de médecine et de psychologie

Dans un ouvrage intitulé Écrit sur la bouche, le psychiatre Claude


Olievenstein s’interroge sur les fantasmes du dentiste « qui regarde en
dedans de nous, avec la totale impudeur d’une prise de possession ».
L’auteur assimile le face-à face du dentiste et de son patient à une
curieuse image proche de celle d’un prêtre qui va pratiquer un sacrifice
humain. Cette réflexion illustre bien l’ambigüité de notre relation au
dentiste.

La dimension symbolique de la
bouche
Pour mieux comprendre cette relation si particulière au dentiste,
il faut connaître la valeur symbolique que nous accordons à la
bouche et aux dents. Pourquoi cette partie du corps est-elle si
importante ? Il convient alors de s’intéresser à la période post-
natale. En effet, dès sa naissance, le petit être humain
expérimente la vie par sa cavité buccale, qui lui offre ses
premières satisfactions. C’est par la bouche qu’il apaise sa faim
et qu’il respire. Au-delà de la nourriture, il porte à la bouche
tous les objets qu’il peut attraper. C’est sa façon de les découvrir.
La bouche est également au centre des premières relations de
l’enfant avec sa mère qui lui apporte sécurité, chaleur et
nourriture. C’est encore le centre du langage. Certains enfants
ont parfois même peur, dès lors que les instruments pénètrent
dans leur bouche d’être étouffés. Il faut tenir compte de cette
appréhension, qui perdure parfois chez des patients adultes.
Deux épisodes importants de notre vie renforcent la dimension
symbolique de la bouche :
✓ La percée des dents de lait : Une des premières douleurs
importantes du petit enfant est le moment de la percée des
dents de lait. C’est une nouvelle expérience liée à la
bouche, cette fois désagréable. Non seulement il souffre à
cause de ses dents, mais il a souvent un érythème fessier
associé (rougeurs), voire de la fièvre. Notons que c’est
souvent avec ses dents que le tout-petit exprime sa colère,
notamment en mordant. Tout au long de son
développement, la bouche sera au centre de deux
sensations : plaisir et douleur.
✓ La chute des dents de lait : C’est souvent un
bouleversement générateur d’angoisse. L’enfant
hypersensible ressent cette perte comme une rupture de la
continuité de son être qui le confronte à l’absence, à
l’amputation et à la mort. C’est bien pour faire face à ce
désarroi que la petite souris replace la perte de la dent dans
un contexte ludique. En effet, cette tradition permet
d’expliquer à l’enfant qu’il perd quelque chose mais qu’en
échange, la petite souris lui donne une contrepartie.

Les peurs liées aux soins dentaires


L’anxiété générée par les soins dentaires est fondée sur neuf
peurs rationnelles et irrationnelles qui se confondent et
s’additionnent.
1. Peur de la douleur, de la « roulette » et de la piqûre :
Cette peur irrépressible représente le principal frein à la
consultation. Même si le patient est sous anesthésie, le
bruit des instruments rotatifs (bruit de la « roulette ») est
associé dans son inconscient et malgré tout à la douleur.
Déjà sous l’emprise de la douleur, il peut parfois même
s’imaginer qu’il va devoir s’acquitter d’une autre douleur
insupportable pour lui : celle de la piqûre de l’anesthésie.
2. Peurs transgénérationnelles : Ces peurs constituent un
héritage des idées reçues, transmises par les parents. Le
patient conditionné par les messages véhiculés de
génération en génération associe ainsi ses problèmes
dentaires à la fatalité. Dans les cas les plus sérieux, il ne
s’autorise pas à dépasser ces préjugés de peur de « trahir »
sa famille sur le plan symbolique. Il est donc indispensable
de dissocier notre histoire dentaire de celle de nos parents.
3. Peurs acquises : Le principal frein à la consultation
dentaire repose sur la peur de la douleur. Une expérience
douloureuse, vécue même tôt dans l’enfance, pourra
marquer profondément notre mémoire. Les origines du
traumatisme peuvent être diverses : une extraction de dent
de lait douloureuse, une anesthésie qui n’a pas bien
fonctionné, une rage de dent, un détartrage douloureux…
Cet épisode désagréable pourra influencer la perception
des soins dentaires et parasiter notre rapport au dentiste.
4. Peur du viol de l’intimité : Étroitement associée aux cinq
sens, la bouche se trouve impliquée dans la fonction
érotique et représente de ce fait un espace intime. Toute
approche de soin brutale pourra être interprétée par le
patient comme un viol de son intimité. En effet, le patient
et son dentiste sont deux inconnus qui, la plupart du temps,
se retrouvent à distance quasiment intime, le soigné étant
étendu la bouche ouverte. Dès lors, l’imaginaire du patient
pourrait percevoir le dentiste comme un voyeur, voire
même un violeur en puissance.
5. Peur de l’étouffement : Dans le cadre des soins, le
dentiste a recours à l’utilisation d’instruments rotatifs
sonores projetant souvent de l’eau dans la bouche du
patient, qui peut alors ressentir une sensation
d’étouffement et des difficultés pour déglutir. Cet état
pourra aussi se reproduire lors de la prise d’empreintes. De
plus, le patient peut aussi craindre que les instruments du
praticien ne lui blessent les gencives, les joues ou la
langue.
6. Peur de la contamination : Les angoisses du patient sur
les risques de contamination lors des soins dentaires,
même si elles ne sont pas toujours fondées, sont, elles
aussi, compréhensibles. Si le Sida n’est pas l’unique
affection concernée, c’est son irruption qui a déclenché
cette peur. Les maladies nosocomiales (infections
contractées au cours de soins) ont ensuite pris le relais.
7. Peur de l’empoisonnement : Depuis de nombreuses
années, les campagnes contre l’utilisation de l’amalgame
dentaire ont pour effet pervers de présenter le dentiste
comme un « empoisonneur ». Souvent inconséquents, les
arguments jetés dans le désordre par certains font oublier
les propriétés intéressantes de ce matériau. À ce jour, il n’y
a pas d’interdiction à l’utilisation de ces produits.
8. Peur des maladies provoquées par des infections
dentaires (infections focales) : Redouter les
retentissements d’une infection dentaire sur la santé du
corps humain relève du bon sens. Dans ce cas précis, la
peur devient positive et s’apparente à de la vigilance.
9. Peur de « l’arnaqueur » : La peur du « dentiste-
arnaqueur » est bien vivace. Elle est intemporelle et
universelle. Cette soumission qui précède les soins met
déjà le patient dans un état particulier. Faute de pouvoir
partager la pertinence du diagnostic et des soins entrepris,
le patient ne peut s’empêcher de penser que le dentiste
risque de l’arnaquer. N’ayant toutefois pas le choix, il doit
se livrer et faire une confiance « aveugle » à son praticien.
Comment ne pas douter, ne pas imaginer que cette
confiance forcée va être abusée ?

Les conseils pour vaincre sa peur


du dentiste
Le meilleur moyen pour dissiper les angoisses liées aux soins
dentaires sera d’opposer des réponses rationnelles et
comportementales à toutes ces peurs.
Voici les neuf grands conseils que nous pouvons vous prodiguer
pour aller chez votre dentiste en toute sérénité.
1. Pour vaincre la peur de la douleur, de la « roulette » et
de la piqûre : le patient doit savoir que les techniques
d’anesthésie utilisées de nos jours suppriment
définitivement la douleur au cours des soins. Quant aux
bruits et aux vibrations induits par les instruments, tout en
restant aussi désagréables, ils ne pourront plus être
associés à une quelconque douleur.
L’anesthésie chez le dentiste

Contrairement à l’anesthésie générale, l’anesthésie locale est réalisée sur


un patient éveillé et permet d’insensibiliser uniquement la zone à traiter.
Elle se dissipe progressivement et relativement rapidement (disparition
totale entre 1 et 2 heures).

Au cours de l’anesthésie, deux éléments sont responsables des douleurs


caractéristiques liées aux injections : la pénétration de l’aiguille et la
vitesse d’injection du produit anesthésique dans la gencive. Pour réduire,
voire supprimer ces douleurs, plusieurs méthodes sont actuellement
disponibles :

✓ L’anesthésique de contact : un gel anesthésiant puissant peut


être appliqué au niveau de la gencive (pré-anesthésie),
permettant ainsi de réduire la douleur liée à l’impact de l’aiguille.

✓ Le confort de l’anesthésie peut être aussi renforcé par l’utilisation


d’aiguilles encore plus fines, ainsi que par une injection la plus
lente possible. Certains instruments sont actuellement
disponibles pour permettre d’atteindre ces objectifs. En effet, un
microprocesseur règle le volume et la vitesse d’injection de ces
appareils en fonction de la sensibilité du patient. Ils permettent
ainsi une perfusion véritablement indolore de la solution
anesthésique.

2. Pour vaincre les peurs transgénérationnelles :


dissocions notre scénario dentaire de celui de nos parents.
Ces peurs ne font que renforcer notre appréhension, car –
dans notre inconscient – les soins dentaires ne peuvent se
faire que dans la douleur. Pour rompre avec ce passé
révolu, il est judicieux d’établir un parcours idéal de soins
chez l’enfant.
3. Pour vaincre les peurs acquises : prenez conscience que
le cabinet dentaire d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celui
d’hier. En effet, la prise en charge de la douleur (utilisation
quasi-systématique de l’anesthésie), l’amélioration de la
qualité de la communication du dentiste et les nouvelles
technologies permettent au patient de gommer les
mauvaises expériences vécues.
4. Pour vaincre la peur du viol de l’intimité : choisissez un
dentiste en fonction non seulement de ses compétences
techniques, mais aussi de ses qualités humaines. L’attitude
empathique du dentiste ainsi que sa délicatesse
diminueront la dimension intrusive des soins dentaires.
5. Pour vaincre la peur de l’étouffement : exprimez cette
crainte à votre praticien qui vous proposera de faire
régulièrement des pauses au cours du soin. Lors de la prise
d’empreinte, le dentiste pourra vous installer en position
assise, ce qui permettra ainsi de mieux tolérer ce moment
parfois délicat. Enfin, l’assistante contribuera à améliorer
votre confort et votre sécurité en aspirant régulièrement
l’eau et en utilisant des instruments protégeant les joues et
la langue.
6. Pour vaincre la peur de la contamination : n’hésitez pas
à demander à votre dentiste de vous présenter les différents
protocoles de stérilisation, ce qui permettra de vous
rassurer quant à la propreté et aux précautions apportées
pour respecter les règles de base d’asepsie. À l’instar de
nombreux restaurants exposant leur cuisine, des cabinets
dentaires font de même et rendent visibles leur salle de
stérilisation.
7. Pour vaincre la peur de l’empoisonnement : faites
confiance aux données acquises de la science. L’amalgame
est un matériau qui est toujours employé et comporte des
indications justifiées. En revanche, ces obturations à base
de mercure seront déconseillées dans certaines situations :
chez l’enfant et la femme enceinte (principe de
précaution).
8. Pour vaincre la peur des maladies provoquées par des
infections dentaires (infections focales) : consultez votre
chirurgien-dentiste au moins une fois par an afin qu’il
puisse réaliser un bilan clinique et radiologique, lui
permettant de dépister une éventuelle infection et de la
traiter le cas échéant. Ces contrôles réguliers réduiront
sensiblement le risque de développer des infections
associées aux dents.
9. Pour vaincre la peur de l’arnaqueur : choisissez un
dentiste qui adopte une communication claire, transparente
et éthique. Votre praticien se doit, dans le cadre d’un
consentement éclairé, de vous informer sur les différentes
possibilités de traitement, leurs avantages et inconvénients,
ainsi que leurs complications et risques éventuels. D’autre
part, un devis devra vous être remis avant tout traitement
pouvant faire l’objet d’un dépassement d’honoraires. Vous
pourrez transmettre ce devis à votre mutuelle qui vous
informera sur sa prise en charge ainsi que sur la part
restant éventuellement à votre charge.
Phobie dentaire et gaz relaxant

Chez les patients phobiques, la douleur et l’anxiété cohabitent et évoluent


selon un cercle vicieux : la douleur génère l’anxiété qui elle-même
potentialise la douleur qui entretient l’angoisse. Les patients
particulièrement sensibles sont en éveil et réceptifs aux moindres
stimulations, même peu douloureuses. Le recours au gaz relaxant
(mélange d’oxygène et d’azote) va permettre de définir un nouveau confort
opératoire basé sur la diminution de l’anxiété (effet anxiolytique), ainsi
qu’une suppression de la perception de la douleur (effet antalgique). Ce
concept, appelé la sédation consciente, présente plusieurs
caractéristiques :

✓ une rapidité d’action : l’effet anxiolytique est obtenu en deux à


trois minutes ;

✓ une modification du seuil de sensibilité ;

✓ une intensité modulable : le dentiste peut réguler à tout moment


le volume de gaz inhalé ;

✓ une « amnésie partielle » du soin : le patient occultera les


moments désagréables de l’intervention ;

✓ un état de conscience du patient ;

✓ une ventilation et une respiration normales ;

✓ une coopération totale du patient qui est capable de répondre à


une demande et de donner des informations sur ce qu’il ressent ;

✓ le temps de récupération est très court, de 2 à 5 minutes. Ce gaz


n’étant pas métabolisé par l’organisme, il est rapidement éliminé
sans effet secondaire. Le patient pourra donc quitter le cabinet
sans être accompagné et reprendre une activité normale ;

✓ aucun risque n’est associé quant à l’inhalation de ce gaz.


La régulation de toutes ces peurs évoquées permet de réduire la
charge anxiogène du patient. En outre, la prise en charge de la
douleur, l’accompagnement humain et psychologique du
dentiste et le nouveau confort opératoire visent aussi à
dédramatiser les soins dentaires. Ce nouveau climat de soins,
propice à la prévention, révolutionne ainsi la relation dentiste-
patient.

Les 5 conseils pour vaincre la peur du dentiste

1. Choisissez votre dentiste en fonction de ses qualités d’écoute et


d’empathie.

2. Racontez à votre dentiste vos mauvaises expériences vécues, y


compris les plus anciennes.

3. N’hésitez pas à exprimer toutes vos craintes, même les plus insolites ou
farfelues, liées aux soins.

4. Demandez à votre dentiste de vous livrer toutes les explications liées au


traitement à venir. En effet, le meilleur moyen d’aborder positivement une
séance de soin est de la vivre par anticipation.

5. Assurez des visites régulières chez votre dentiste afin de vous inscrire
dans un cadre de prévention et de réduire l’importance des soins.
Chapitre 3
La douleur dentaire
dans tous ses états
Dans ce chapitre :

▶ Caractéristiques des douleurs dentaires

▶ Classification et traitement des douleurs dentaires

I lnombreuses
existe une multiplicité de douleurs dentaires pouvant avoir de
origines. Ce chapitre va permettre d’en faire un
état des lieux et de détailler le traitement de chacune de ces
douleurs, ainsi que les médicaments pouvant être prescrits.

Caractéristiques des douleurs


dentaires
« Il n’y a pas de philosophe qui supporte avec sérénité une rage
de dents. » William Shakespeare
« La douleur dentaire est la plus grande et la plus cruelle des
douleurs qui n’entraînent pas la mort. » Ambroise Paré
Ces deux citations résument à elles seules le caractère
insupportable des douleurs dentaires. En outre, la dimension
hors-norme de la douleur dentaire repose sur une triple
spécificité.
La bouche, un territoire à fleur de
peau
Le nerf des dents, les gencives, les lèvres et la langue
appartiennent aux territoires les plus richement innervés du
corps. Ils sont donc susceptibles de générer des douleurs parmi
les plus importantes pouvant être ressenties par l’homme.
La douleur dentaire peut apparaître spontanément, sans cause
apparente ou bien encore être déclenchée par un stimulus. Elle
peut être intermittente ou continue, localisée ou irradiante le
long d’un trajet nerveux ou musculaire.
La douleur constitue un signal d’alarme faisant intervenir des
nocicepteurs (récepteur de la douleur) permettant de nous
indiquer l’existence d’un danger : une plaie, une brûlure, une
agression chimique, virale ou microbienne. Le stimulus
douloureux perçu est ensuite transmis par les voies de la douleur
jusqu’au cortex cérébral, provoquant ainsi la perception de la
douleur.
La cause de la douleur est objective. Par contre, son ressenti sera
subjectif et dépendra du seuil de sensibilité de chacun. En effet,
des facteurs psychoculturels retentissent sur la perception de la
douleur. Par exemple, les populations d’origine méditerranéenne
expriment en général la sensation douloureuse d’une façon très
gestuelle et physique.

La bouche, un territoire au carrefour


de nos émotions et de nos
sensations
La douleur dentaire est localisée dans une zone très investie sur
le plan psychologique et sensorielle. La bouche est le siège de
plusieurs fonctions essentielles dans notre vie de tous les jours :
la respiration, la nutrition, la parole, la sexualité.
En outre, cette douleur possède une dimension d’autant plus
angoissante qu’elle se situe au niveau de la tête, ce qui constitue
une caisse de résonance particulière.

La bouche, un territoire miné


La douleur dentaire est la seule douleur qui, en phase aiguë (rage
de dent), peut résister à tous les antalgiques, y compris les plus
puissants. À ce stade, seul le dentiste aura une action salvatrice.
Lorsque le patient arrive chez son dentiste sous l’emprise de la
douleur, il n’a pas d’autre choix que de s’abandonner à son
praticien qui, dans son imaginaire, pourra être associé à un grand
sorcier. Celui-ci connaît l’origine de la douleur, son mécanisme
d’action et la manière dont il va l’éradiquer. Le dentiste
commence alors le soin par l’anesthésie, qui induit un état de
grâce : l’arrêt de la douleur. Vient ensuite le soin à proprement
parler où le soignant utilise des instruments invasifs et sonores
pour traiter la dent malade. Durant cette phase, le patient est
totalement soumis aux superpouvoirs du dentiste. Une fois le
soin terminé, l’anesthésie se dissipe et d’autres types de douleurs
consécutives au traitement pourront réapparaître et remplacer les
précédentes. Ces nouvelles douleurs seront toutefois calmées
plus facilement par des antalgiques. Du rôle de sauveur, le
dentiste sera rétrogradé au rang de traître, presque d’escroc, dès
lors que la douleur du patient resurgira. Il est donc important de
comprendre, pour mieux les tolérer, que ces douleurs post-
opératoires s’inscrivent dans un schéma de cicatrisation normal.
Les différentes douleurs dentaires et
leurs traitements
Il existe une multitude de douleurs dentaires qui dépendent de
nombreux facteurs tels que leur localisation, leur origine, leur
fréquence, leur intensité, leur durée. L’analyse de tous ces
éléments permettra à votre dentiste d’identifier le type de
douleur incriminée pour en traiter la cause.
Nous allons tenter de vous livrer un véritable catalogue des
différentes douleurs dentaires. Ce chapitre ne constitue en rien
un appel à l’automédication, mais vous permettra de mieux
comprendre et de soulager votre mal en attendant de consulter
votre dentiste.

Douleur au sucre, au brossage ou à


l’air
Description : le patient apparente très souvent ces douleurs à
celles des caries dentaires. Il est donc important de s’attacher à
expliquer tout particulièrement ce phénomène fréquemment
ressenti pour que le patient soit apte à la distinguer des douleurs
provoquées par les caries dentaires.
Suite à la prise d’aliments sucrés ou acides, au passage de la
brosse à dents ou encore à l’air, ces douleurs s’apparentant à un
courant électrique peuvent apparaître et survenir à la jonction
entre la gencive et la dent (collet dentaire). Il s’agit de petites
facettes d’usures siégeant à la base des dents (les mylolyses
dentaires). Ces zones étant fragiles, elles seront davantage
exposées au risque d’apparition de caries et nécessiteront une
attention toute particulière de la part de votre dentiste.
Le collet dentaire constitue la zone de rencontre entre la
couronne (partie visible de la dent) et la racine (partie située
sous la gencive). De nombreuses attaques chimiques (aliments
acides, prise de substances illicites, reflux gastriques) et
mécaniques (brossage des dents trop vigoureux, bruxisme) vont
entraîner une usure du collet, créant ainsi une petite concavité
appelée mylolyse. Le collet étant à proximité du nerf de la dent,
sa moindre atteinte pourra faire l’objet de douleurs très
importantes décrites par les patients comme des « court-jus ».
En attendant la consultation : il sera judicieux d’utiliser une
brosse à dents souple ainsi qu’un dentifrice peu abrasif
contenant du fluor et des bicarbonates. Concernant la technique
de brossage, le mouvement horizontal sera à proscrire. Il faudra
réaliser un brossage vertical dans le sens de la gencive vers la
dent (de haut en bas pour les dents du haut, et de bas en haut
pour les dents du bas). De plus, il sera important de veiller à
exercer une pression légère sur les dents. Ainsi, la prise de la
brosse à dents entre deux doigts (et non à pleine main) pourra
permettre de mieux contrôler sa force.
Traitement chez le dentiste : il est conseillé de consulter
rapidement votre praticien, car ces érosions peuvent s’accroître
rapidement. La reconstruction de la dent par des composites aura
une triple action. D’un point de vue mécanique, ce matériau va
permettre de reconstituer la couche dentaire originelle, faisant
ainsi barrière aux attaques physiques et chimiques. D’un point
de vue thermique, la dent traitée sera préservée des variations de
température. Enfin, la surface usée sera reconstruite, permettant
ainsi de rétablir l’esthétique de la dent.

Douleur au froid
Description : de petites douleurs fugaces au froid peuvent être
révélatrices de la présence d’une carie débutante. Il sera
nécessaire de se faire soigner rapidement avant que cette lésion
ne se développe davantage et n’entraîne une douleur plus
importante.
En attendant la consultation : les douleurs étant ponctuelles et
de faible intensité, aucun médicament ne sera nécessaire.

Traitement chez le dentiste : à ce stade initiale, le traitement de


la carie par votre dentiste sera rapide et supprimera
définitivement la douleur.

Douleur pulsatile (rage de dent)


Description : il s’agit d’une douleur aiguë, lancinante liée à une
carie profonde souvent déclenchée par le froid, mais parfois
aussi spontanée, qui se prolonge dans le temps en comparaison
de la simple douleur liée à la carie. Cette douleur insupportable
ressentie comme un « cœur qui bat » dans la dent augmente en
position couchée et ne sera calmée par aucun médicament, si
puissant soit-il. Il est parfois même difficile de localiser de façon
précise la dent qui est la source du mal. À ce stade, seule
l’intervention du dentiste sera salvatrice.
La pulpe dentaire, appelée plus communément nerf de la dent,
est constituée de fibres nerveuses et de vaisseaux sanguins
contenues dans la dent, cavité close dont les parois ne sont pas
extensibles. En cas de carie profonde, la diffusion de bactéries
en direction du nerf va déclencher une inflammation. Il en
résultera un gonflement des vaisseaux sanguins qui, en
comprimant les fibres nerveuses contre les parois de la dent,
vont provoquer une tension extrême et très douloureuse : il
s’agit de la pulpite (inflammation irréversible du nerf de la dent).
En attendant la consultation : il faudra éviter de prendre toute
boisson trop froide ou trop chaude. Il sera aussi préférable de
dormir dans une position semi-couchée (adossé à plusieurs
oreillers) afin de réduire l’afflux de sang dans la dent, qui
amplifie la compression du nerf dentaire. Enfin, un médicament
antalgique (type paracétamol), voire un anti-inflammatoire (type
ibuprofène), pourra être pris pour tenter de calmer la douleur
avant de consulter votre dentiste.
Traitement chez le dentiste : la visite chez votre praticien
constituera une véritable urgence. Le soin va consister en une
ouverture de la dent malade, permettant ainsi de libérer la
pression exercée sur le nerf. Ce geste réalisé sous anesthésie
supprimera instantanément la douleur.

Douleur au chaud
Description : plusieurs cas de figures sont envisageables.
Une douleur au chaud associée à une douleur au froid peut être
symptomatique d’une carie profonde. D’autre part, lorsque la
douleur au chaud est combinée à une douleur à la pression, il
peut s’agir le plus souvent d’une infection de la dent. Enfin, en
l’absence de carie ou d’infection, une douleur au chaud pourra
aussi apparaître en présence de lésions au niveau des gencives
ou des muqueuses buccales (gingivites, aphtes ou brûlures).
En attendant la consultation : il faudra s’abstenir de boire des
boissons chaudes. Un médicament antalgique (type paracétamol)
pourra être pris. Attention, les médicaments anti-inflammatoires
sont, par contre, à éviter, car ils risqueraient d’aggraver toute
infection potentielle. Enfin, si la gencive est douloureuse, un
bain de bouche ou un gel gingival pourront être utiles pour
soulager le mal.
Les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) de
type ibuprofène ont deux grandes actions : anti-inflammatoires
et aussi antalgiques. Bien qu’ils puissent, dans un premier
temps, soulager la douleur, ces médicaments vont aussi entraîner
une réduction de l’inflammation. Or, ce processus est justement
mis en place par l’organisme pour combattre l’infection
présente. Ainsi, en prenant ces médicaments, les ressources de
l’organisme pour combattre les germes vont diminuer. Ceux-ci
pourront en conséquence gagner du terrain, ce qui pourra faire
« flamber » l’infection et entraîner des conséquences
dramatiques sur l’organisme (risque de septicémie mortelle).
Bien que ces médicaments soient en vente libre, il vous est
vivement conseillé de demander un avis à votre praticien avant
de débuter tout traitement anti-inflammatoire.
Traitement chez le dentiste : l’intensité et la fréquence de ces
douleurs au chaud conditionneront votre consultation chez le
dentiste. Celui-ci réalisera un examen lui permettant de poser un
diagnostic quant à l’origine de votre douleur et d’effectuer
ensuite les soins nécessaires.

Douleur à la pression
Description : ce type de douleur apparaît le plus souvent
pendant ou après les repas et peut être causé par trois causes
principales :
1. Le blocage d’aliments dans l’espace interdentaire, lié à un
espace entre deux dents ou à la perte d’une obturation
(plombage), peut être à l’origine d’une inflammation de la
gencive et de l’os sous-jacent. Souvent cette douleur
chronique, d’intensité moyenne, est difficile à identifier et
peut même être diffuse.
2. Une infection dentaire peut également être responsable de
ce type de douleurs. Son intensité sera très importante. Le
moindre contact au niveau de la dent malade pourra
déclencher des douleurs aigues. De plus, une légère
mobilité et une sensation de « dent longue » pourront être
également ressenties.
3. Le soin de dévitalisation est souvent suivi d’une douleur
très pénible localisée au niveau de la dent soignée et de sa
périphérie, qui peut durer de 3 à 5 jours. Cette dent
fraîchement dévitalisée est souvent très sensible à la
pression (sensation de « dent longue ») et peut être
légèrement et temporairement mobile.
En attendant la consultation :

1. Pour soulager le blocage d’aliments dans l’espace


interdentaire, il sera conseillé de brosser minutieusement la
zone douloureuse ainsi que de passer des brossettes
interdentaires ou du fil dentaire dans l’espace concerné. De
plus, un bain de bouche antiseptique pourra être utilisé.
2. Dans le cas d’une infection dentaire potentielle, il sera
possible de prendre un médicament antalgique (type
paracétamol) pour vous soulager. Un médicament anti-
inflammatoire sera encore une fois à éviter.
3. Les douleurs résultant du soin de dévitalisation pourront
également être calmées par la prise d’un médicament
antalgique.
Traitement chez le dentiste :
1. Après nettoyage de la zone inflammatoire, votre praticien
traitera le problème en reconstituant le point de contact
afin qu’il soit étanche au passage des aliments.
2. En cas d’infection dentaire, le dentiste s’il le peut, soignera
la dent causale dans la séance. Dans l’éventualité où
l’infection serait trop importante, empêchant ainsi une
anesthésie efficace, le praticien pourra vous prescrire un
traitement antibiotique et diminuera légèrement la hauteur
de la dent douloureuse pour que celle-ci n’entre plus en
contact avec les dents antagonistes. Il vous reverra
quelques jours plus tard afin d’effectuer le soin nécessaire
dans des conditions de confort optimal.
3. Si la douleur de la dent dévitalisée est insupportable à la
pression et vous empêche de vous alimenter normalement,
il sera recommandé de consulter à nouveau votre dentiste
dans les jours qui suivent le soin. Il pourra s’assurer de la
bonne cicatrisation de la dent et réduira si nécessaire les
contacts avec les dents opposées.

Douleur au niveau des gencives et


des muqueuses
Description : ces douleurs peuvent avoir trois origines
principales :
1. Inflammatoire : les gingivites sont responsables de
douleurs diffuses et d’intensité faible à moyenne
accompagnées de saignements des gencives.
2. Infectieuse : les infections virales de type herpès sont
responsables de sensations de brûlures, de picotements et
de démangeaisons qui précèdent leur apparition. Le virus
du zona est aussi à l’origine de douleurs pouvant être très
diverses. On pourra observer des sensations de brûlures
des muqueuses qui pourront s’accompagner de douleurs
dentaires vives dans certains cas, tandis que dans d’autres
cas, une paralysie ou des douleurs diffuses du visage
pourront être constatées.
3. Traumatique : les muqueuses de la bouche et la langue
peuvent être blessées par une dent abîmée, par une
morsure au cours de la mastication, par une brûlure causée
par une boisson ou un aliment trop chaud, ou bien encore
par une prothèse amovible inadaptée. Ces blessures seront
à l’origine de douleurs localisées d’intensité moyenne,
réactivées au moindre contact lors de l’alimentation et de
l’élocution. Enfin, les aphtes sont générateurs de douleurs
intenses et localisées qui pourront être réactivées au
contact d’aliments chauds ou acides.
En attendant la consultation :

1. En cas de gingivite, le saignement des gencives ne doit pas


vous empêcher d’assurer le nettoyage de vos dents. Un
brossage rigoureux avec une brosse à dents souple,
accompagné de l’utilisation de brossettes interdentaires ou
du fil dentaire ainsi que d’un bain de bouche seront
recommandés.
2. Un traitement homéopathique pourra être débuté avant la
consultation de votre dentiste ou de votre médecin traitant.
D’autre part, il sera préférable d’éviter d’embrasser votre
entourage tant que les vésicules d’herpès ne seront pas
totalement sèches. Concernant le zona, un antalgique (type
paracétamol) pourra être pris en attendant que votre
médecin traitant ne vous prescrive un traitement adapté.
3. En cas de lésion traumatique, il sera préférable d’éviter
tout contact avec des aliments chauds, acides ou vinaigrés.
Des gels gingivaux antiseptiques pourront être appliqués
sur la zone douloureuse pour éviter qu’elle ne s’infecte.
Dans le cas de prothèse amovible inadaptée, il sera
conseillé de la retirer en attendant votre visite chez le
dentiste. Concernant les angles vifs au niveau d’une dent
abîmée, vous pourrez appliquer de la cire orthodontique
pour ne pas aggraver la situation. Enfin, l’application
locale de produits analgésiques et antiseptiques peut être
utilisée pour réduire la douleur et augmenter l’immunité
buccale.
Traitement chez le dentiste :
1. Un détartrage sera réalisé au cabinet dentaire pour éliminer
le tartre responsable de l’inflammation, réduisant ainsi
rapidement les douleurs au niveau des gencives.
2. Votre praticien ou votre médecin traitant pourra vous
prescrire un traitement adapté visant à traiter le virus
d’herpès (à base d’aciclovir). Quant au zona, le traitement
sera choisi au cas par cas et dépendra de votre âge, de
votre état immunitaire et de sa localisation.
3. Une restauration sera réalisée dans le cas d’une dent
abîmée. De plus, la prothèse mal adaptée pourra être réglée
par votre dentiste pour soulager la zone douloureuse.
Enfin, les aphtes particulièrement douloureux pourront être
traités par votre dentiste qui appliquera une solution
d’acide trichloracétique diluée à 30 %, ce qui permettra de
cautériser l’ulcération. Cela permettra aussi une réduction
importante de la douleur avec une accélération de la
cicatrisation.

Douleur aux dents de sagesse


Description : deux cas de figure peuvent induire des douleurs
situées au niveau des dents de sagesse :
✓ La dent de sagesse peut être bloquée dans l’os soit par
manque de place ou du fait d’une orientation oblique et
non verticale. Dans ce cas, de violentes douleurs
(pressions, élancements) pourraient apparaître au niveau
de tout le secteur concerné.
✓ La dent de sagesse n’est que partiellement sortie au niveau
de l’arcade dentaire, il peut y avoir une inflammation
importante de la gencive : c’est la péri-coronarite.

En attendant la consultation : un brossage minutieux associé à


des bains de bouche antiseptiques seront recommandés. Un
traitement antalgique (type paracétamol) pourra aussi être pris
pour calmer les douleurs.
Traitement chez le dentiste : dans le cas d’une dent de sagesse
incluse ne disposant pas d’assez d’espace pour évoluer et
provoquant des douleurs récurrentes, il sera préférable de
programmer son extraction. Concernant les douleurs liées à une
péri-coronarite, un nettoyage de la zone inflammatoire sera
réalisé pour éliminer les bactéries présentes. Un traitement à
base d’antibiotiques, de bain de bouche et d’antalgiques pourra
aussi être associé. Dans un second temps, votre dentiste
réévaluera la situation pour décider de l’indication ou non
d’extraction de cette dent de sagesse.

Douleur suite à une chirurgie


Description : il s’agit le plus souvent de douleurs post-
opératoires d’intensité moyenne qui peuvent faire suite à la
réalisation d’un acte invasif tel une extraction ou la pose d’un
implant. En outre, une complication suivant une extraction peut
parfois provoquer des douleurs très importantes : c’est
l’alvéolite sèche.
Cas particulier de l’alvéolite sèche

Suite à une extraction dentaire, un caillot sanguin se forme dans l’alvéole


d’extraction, ce qui permet de réduire le saignement au niveau du site et
de protéger l’os sous-jacent. Ce caillot va également servir de matrice pour
que l’os et les tissus se reconstituent durant le processus de cicatrisation.

L’alvéolite sèche pourra survenir dans les jours suivant une extraction
difficile ou celle d’une dent infectée. Cette complication opératoire survient
après l’avulsion de la dent, lorsque le saignement local n’a pas été suivi
par la formation complète de ce caillot sanguin au niveau du site
d’extraction. L’os non recouvert par le caillot sera exposé, provoquant ainsi
des douleurs intenses, puissantes, lancinantes et irradiantes pouvant durer
plusieurs jours. Ce type de complications risque de toucher davantage les
patients ayant une mauvaise hygiène buccale, des fumeurs ou encore des
femmes utilisant des contraceptifs oraux.

En attendant la consultation : il va être important que le


patient suive de façon rigoureuse les recommandations du
dentiste suite à l’extraction d’une dent. Le respect de ces règles
sera essentiel pour prévenir toute complication douloureuse :
1. Comprimer le site d’extraction avec une compresse stérile
pendant les 20 premières minutes suivant l’extraction pour
permettre la formation d’un caillot sanguin stable.
2. Ne pas se rincer, ne pas cracher et ne pas utiliser de bain de
bouche pendant les premières 24 heures suivant
l’extraction pour ne pas perturber la formation du caillot
sanguin. Les bains de bouche devront ensuite bien
évidemment être faits deux fois par jour durant la semaine
suivant la chirurgie, pour réduire le risque d’infection.
3. Si le saignement persiste, il sera recommandé d’appliquer
à nouveau une pression avec une compresse stérile pendant
plusieurs minutes.
4. Éviter de s’alimenter tant que l’anesthésie locale ne s’est
pas totalement dissipée. En effet, dans le cas contraire, on
risquerait de se mordre la joue, les lèvres ou la langue sans
que l’on puisse s’en rendre compte.
5. Ne pas consommer d’aliments chauds, acides, vinaigrés ou
épicés durant les premiers jours et préférer des aliments
tièdes, voire froids. En effet, le froid présente des vertus
antalgiques et anti-inflammatoires. Il pourra même vous
être conseillé d’appliquer une poche de glace sur la joue du
côté de l’extraction et de consommer de la glace
alimentaire. D’autre part, il sera préférable durant les
premiers jours d’éviter de consommer certains petits
aliments (tel que la semoule, le riz ou des graines de
céréales notamment) pouvant se loger dans le site
d’extraction.
6. Un antalgique simple (type paracétamol) pourra être pris
en première intention pour calmer les douleurs d’intensité
moyenne. En cas de douleurs plus intenses pouvant
évoquer une alvéolite, il sera conseillé d’avoir recours à un
antalgique contenant de la codéine (type paracétamol
codéïné) sous réserve que le patient ne soit pas allergique à
ce composant. De plus, compte-tenu du risque de
somnolence induit par la codéine, il sera préférable de le
prendre avant de dormir.
7. Ne consommer ni alcool (rappelons que la bière fait partie
des alcools !), ni tabac durant les premières 72 heures.
Alcool, tabac et extraction dentaire

Il sera nécessaire d’éviter de consommer de l’alcool et du tabac suite à


une extraction pour les raisons suivantes :

✓ L’alcool est susceptible de retarder le processus de cicatrisation


et d’interférer avec l’action des médicaments. De plus, cette
substance présente une propriété vasodilatatrice augmentant
ainsi les risques de saignement et d’inflammation.

✓ La chaleur de la fumée de cigarette augmente le risque de


saignement. De plus, les toxines émanant de cette fumée
ralentissent le processus de cicatrisation. Enfin, le mécanisme
d’aspiration de la fumée de cigarette pourrait expulser le caillot
sanguin nouvellement formé, favorisant ainsi le risque d’alvéolite.

Traitement chez le dentiste : Le praticien pourra vous voir dans


les jours qui suivent l’extraction dentaire pour s’assurer de la
bonne cicatrisation du site. En revanche, si la douleur est
d’intensité plus importante faisant ainsi penser à une alvéolite, il
vous sera conseillé de voir le plus rapidement possible votre
dentiste pour que celui-ci applique, si besoin, un produit à base
d’essence de clou de girofle et d’anesthésiant. De plus, il pourra
cureter éventuellement le fond de l’alvéole dentaire, sous
anesthésie locale, pour permettre au caillot sanguin de se
reformer. Enfin, si le praticien estime que le site d’extraction est
infecté, il pourra vous prescrire un traitement antibiotique.

Douleur musculo-articulaire
Description : les douleurs myofaciales (myalgies) ont un
caractère sourd, tenace, oppressant et lancinant avec parfois des
crampes. Elles irradient souvent les régions anatomiques
voisines, ce qui peut fausser le diagnostic du dentiste ou du
médecin traitant. Les douleurs des muscles maxillaires peuvent
être dues à une surcharge occlusale liée à un bruxisme
(grincement des dents) ou à des anomalies de l’occlusion
(anomalie dans l’emboîtement des dents).
Quant aux douleurs articulaires (arthralgies), leur épicentre se
situe au niveau de l’articulation temporo-mandibulaire. Ces
douleurs sont irradiantes et pourront provoquer des otalgies
(douleurs dans l’oreille) et parfois même des acouphènes
(sifflements dans l’oreille), ainsi que des migraines.
En attendant la consultation : pour relaxer la mâchoire, le
patient devra éviter de mâcher des aliments durs, croquants, qui
le contraignent à ouvrir grand la bouche. De plus, le chewing-
gum sera à éviter. Le patient pourra aussi pratiquer un exercice
de relaxation consistant à maintenir la bouche entrouverte en
interposant la langue entre les dents pendant quelques minutes
plusieurs fois par jour pour réduire les tensions.
Traitement chez le dentiste : votre dentiste vous prescrira des
antalgiques, voire des anti-inflammatoires ou des myorelaxants
en fonction de la situation clinique. Il pourra également vous
recommander de porter une gouttière occlusale de relaxation (à
porter essentiellement la nuit) visant à soulager les tensions
exercées au niveau des muscles et des articulations. Votre
praticien pourra aussi vous conseiller de consulter un
kinésithérapeute qui vous enseignera certains exercices que vous
pourrez répéter régulièrement à la maison.

Douleur diffuse touchant une partie


du visage
Description : les douleurs névralgiques sont causées par la
lésion d’un nerf et sont généralement localisées sur un coté du
visage. Elles se manifestent sous forme de décharges
fulgurantes. Leur caractère paroxystique confère au patient un
véritable handicap lors de l’apparition de ces crises qui se
répètent durant plusieurs jours, voire plusieurs semaines.
Dans la plupart des cas, le nerf lésé est le trijumeau qui joue un
rôle sensoriel et moteur majeur au sein de notre visage. Sa lésion
pourra être responsable de nombreux symptômes dont les
principaux sont des douleurs semblables à des élancements ou à
des chocs électriques. Ces douleurs seront déclenchées par le
toucher d’une zone spécifique (zone gâchette). Le simple fait de
sourire, de parler, de toucher ou même de se brosser les dents
pourra activer ces symptômes.
En attendant la consultation : certains conseils pourront vous
aider à réduire la douleur ou à mieux la supporter. Ils visent
notamment à pratiquer la relaxation, la méditation et à supprimer
autant que faire se peut, toute source de stress. Il sera aussi
conseillé de réduire la consommation d’alcool, de café et de
tabac. En effet, ces substances sont des facteurs de risque
pouvant déclencher l’apparition de ces névralgies. D’autre part,
des gels anesthésiants pourront être utilisés pour vous soulager
temporairement et compléter l’action des médicaments
antalgiques.
Traitement chez le dentiste : le caractère irradiant de ces
douleurs évoque souvent une rage de dent. Il est donc important
de consulter votre dentiste afin qu’il élimine toute source
dentaire et qu’il vous oriente ainsi vers le spécialiste le plus
approprié. Si le diagnostic de douleur névralgique est avéré, le
médecin spécialiste pourra vous prescrire un traitement
approprié (médicamenteux ou chirurgical suivant les cas). De
plus, un accompagnement humain et psychologique pourra être
associé pour vous aider à gérer le plus sereinement possible ces
maux en attendant la résolution complète de la pathologie.
Deuxième partie
Les dents, de la naissance
à l’âge de 18 ans
Dans cette partie…

C ette partie est annonciatrice d’une heureuse nouvelle.


Dans ce domaine autant précis que précieux, qui concerne
la santé bucco-dentaire de vos enfants, l’égalité cesse
d’être un vœu pieux pour devenir une réalité. Désormais,
qu’ils naissent au sein d’une famille aisée ou qu’ils soient
issus d’un milieu modeste, les bébés du troisième
millénaire disposent de chances égales pour conserver une
dentition impeccable tout au long de leur vie. En effet, le
système de santé français offre à ses concitoyens un accès
et une prise en charge des soins préventifs parmi les
meilleurs au monde.
Chapitre 4
0-6 ans :
Des dents de lait à
bichonner
Dans ce chapitre :

▶ Aïe, Aïe, Aïe, quand bébé fait ses dents

▶ « Pouce » à la succion du pouce et de la tétine

▶ Comment préserver les dents de lait ?

▶ Chocs sur les dents de lait, comment gérer ces traumatismes ?

L asuscitent
poussée des dents de lait, leur traitement et leur chute
de nombreuses interrogations auprès des parents.
Nous allons établir dans ce chapitre le parcours dentaire idéal de
l’enfant, tant sur le plan de la prévention qu’au niveau des
traitements. Nous vous livrerons aussi tous les conseils pour
prendre soin de ces dents de lait qui ont un rôle social,
psychologique et fonctionnel dans la vie de l’enfant.
Les dents de lait ont plusieurs rôles essentiels :
✓ un rôle masticatoire ;

✓ un rôle esthétique permettant le développement


psychosocial de l’enfant ;
✓ un rôle dans la croissance du visage par le maintien de la
dimension verticale de l’étage inférieur de la face ;
✓ un rôle dans le maintien d’un espace nécessaire pour les
dents permanentes dont elles guident l’éruption ;
✓ un rôle dans l’apprentissage de la parole.

L’appellation « dents de lait » s’explique par le fait que ces dents


ont un aspect nacré et sont plus blanches que les dents
définitives.

Aïe, Aïe, Aïe, quand bébé fait ses


dents
La poussée des dents de lait va respecter une chronologie bien
particulière. Elle peut s’accompagner de nombreux signes et
douleurs associés pouvant perturber parfois de manière
importante les premiers mois du développement de l’enfant.

Chronologie d’éruption des dents de


lait
Déjà, au cours de la grossesse, des bourgeons en forme de
cloche commencent à se former dans les mâchoires du futur
bébé. Ces esquisses de dent vont se calcifier progressivement.
En général, la première dent du bébé (incisive) fait surface lors
du sixième mois. Elle peut cependant percer dès le cinquième
mois ou ne pas encore s’être manifestée à l’âge d’un an. La
précocité ou le retard éventuels n’ont rien à voir avec la
croissance générale de l’enfant. Il peut même arriver (mais cela
demeure exceptionnel) que, dès sa naissance, le nouveau-né
arbore une ou deux petites dents. Tel fut le cas de Louis XIV et
Napoléon !

Figure 4.1. Les dents de lait.

Tableau 4.1. Calendrier d’éruption des dents de lait

Dents de Incisive Incisive Canine 1re 2e


lait centrale latérale molaire molaire

Date 6 à 7 mois 7 à 9 mois 1 an et 1 an 2 ans


d’éruption demi
Douleurs des poussées dentaires et
symptômes associés
La poussée dentaire est un moment très difficile pour votre tout-
petit : c’est même probablement sa première rencontre avec la
douleur. Il souffre et l’intensité du mal peut aller de la simple
irritation de la gencive aux élancements que les adultes
connaissent lors de la sortie des dents de sagesse. La douleur
provient du fait qu’en poussant, la dent distend la gencive et finit
par la percer.
De nombreux symptômes peuvent être associés aux poussées
dentaires :
✓ une fièvre légère (moins de 38 o C) ;

✓ une hypersalivation (le bébé bave) ;

✓ une inflammation de la gencive ;

✓ une rougeur au niveau des fesses (érythème fessier) et au


niveau des joues (érythème jugal) ;
✓ des diarrhées.

On observera aussi des modifications dans le comportement du


bébé avec des pleurs fréquents, une certaine irritabilité et une
perte d’appétit. Aussi, le bébé aura tendance à mordiller tout ce
qui peut lui passer sous la main, lui permettant ainsi de soulager
ses gencives.

Gestion et traitements des douleurs


Pour soulager votre enfant de la douleur occasionnée par la
poussée de ses dents, vous pourrez recourir à différents
stratagèmes :
✓ Massez ses gencives à l’aide d’un baume apaisant.
Différents produits sont disponibles, notamment sous
forme de gels. Quel que soit le type de baume choisi, ce
sont avant tout les vertus calmantes du massage qui sont
reconnues.
✓ Donnez-lui du paracétamol, ce qui permettra de calmer la
douleur et de faire tomber la fièvre. Attention, il faudra
veiller à bien respecter les dosages en fonction de l’âge et
du poids de l’enfant.
✓ Ayez recours à l’anneau de dentition. Il sera conseillé de le
placer au préalable au réfrigérateur, car le mordillement de
cet objet froid aura un effet anti-inflammatoire et
anesthésique.
✓ Pensez à l’homéopathie. Chamomilla 5CH par exemple,
pourra être utile pour soulager votre bébé.

Dans le cas où les symptômes associés aux poussées dentaires


sont importants et persistent même après le recours à ces
différents stratagèmes, il vous est recommandé de consulter un
pédiatre.

« Pouce » à la succion du pouce et


de la tétine
La succion du pouce ou de la tétine correspond à un besoin
naturel qui se retrouve chez les majorités des bébés et qui peut
augmenter lorsque l’allaitement ou le biberon diminue. Par
contre, si cette habitude se prolonge après 4 ou 5 ans, elle pourra
avoir des conséquences néfastes sur le développement des
mâchoires et des dents.
Les causes
La succion du pouce est une habitude pouvant débuter très tôt,
parfois avant même que le bébé ne naisse. En effet, il a été
possible de constater à l’échographie que certains fœtus suçaient
leur pouce dans l’utérus de leur maman. Mais le plus souvent, ce
geste débute quand l’enfant a quelques mois. Il suce
habituellement son pouce dans différentes situations : dans les
moments de fatigue, d’ennui, de maladie ou encore lorsqu’il est
contrarié et cherche du réconfort. On pourrait presque comparer
cette habitude à celle de l’adulte qui fume de façon compulsive
une cigarette en cas de situation stressante.
D’autre part, sucer son pouce est aussi un plaisir qui peut faire
référence à ses expériences antérieures. C’est un rappel de
sensations anciennes, positives (dans le ventre de la mère par
exemple).

Les conséquences
La succion du pouce ou de la tétine peut avoir des conséquences
néfastes à plusieurs niveaux. Elle sera susceptible d’entraîner :
✓ un retard de croissance au niveau des mâchoires (sous-
développement) ;
✓ une modification de l’orientation des dents avec des dents
du haut projetées vers l’avant (dents de lapin) ;
✓ des perturbations au niveau de l’élocution, provoquées par
une modification de la position de la langue et par une
déformation du palais ;
✓ une respiration par la bouche (et non par le nez), risquant
ainsi de provoquer des troubles du sommeil et des
problèmes ORL (oto-rhino-laryngé) ;
✓ des blessures au niveau du pouce, qui étant constamment
dans la bouche, peut se dessécher, se gercer ou s’infecter
en dessous et autour de l’ongle.

À long terme, la succion risque d’entraîner de mauvaises


habitudes chez l’enfant lors de la déglutition de la salive, c’est
ce que l’on appelle la déglutition infantile. En effet, la langue
adopte une position trop basse au repos comme lors de la
déglutition de la salive. Elle se positionnera ainsi en avant entre
les dents du haut et celles du bas ou viendra pousser sur les
incisives, au lieu de monter normalement s’appuyer au niveau
du palais afin d’exercer la pression nécessaire au développement
des mâchoires.
En conséquence, les mâchoires seront sous-développées et les
dents du haut se trouveront projetées en avant.

Les conseils
Il faut tout d’abord avoir à l’esprit que le fait de donner une
tétine à son bébé dès la maternité, est susceptible d’entraîner une
dépendance. De plus, il n’y a aucune garantie de tranquillité la
nuit, car le bébé qui perd sa tétine le fait savoir. Enfin, ce petit
objet, qui traîne n’importe où, constitue un véritable nid à
germes pour l’enfant.
– L’arrêt de la tétine : Dans la plupart des cas, cet arrêt va se
faire naturellement vers l’âge de 3 ans lorsque le désir de sucer
est progressivement remplacé par d’autres centres d’intérêts.
Cependant, dans certains cas où les enfants restent « accros » à
cette sucette, l’objectif sera de l’arrêter progressivement pour ne
pas les brusquer et pour que ce changement soit bien accepté.
Par exemple, pour débuter le « sevrage », on pourra commencer
à la supprimer au cours de la journée et ne l’utiliser qu’au
moment du coucher.
– L’arrêt du pouce : il sera d’autant plus difficile du fait qu’il
ne s’agit pas d’un objet dont il peut se séparer aisément. Il sera
en permanence confronté à la possibilité de sucer ce pouce, qui
est accessible à tout moment. Ce sevrage devra donc faire l’objet
d’un accompagnement tout particulier :
✓ Identifier les moments : votre enfant suce davantage son
pouce dans certaines situations, par exemple au moment
du coucher ou lorsqu’il est contrarié. Trouver ce qui le
pousse à sucer son pouce vous permettra ainsi de trouver
des solutions au bon moment.
✓ Proposer des activités nécessitant l’usage de ses deux
mains : pendant que votre enfant sera occupé, il ne pensera
pas à sucer son pouce.
✓ Suivre ses progrès et le récompenser : notez sur un
calendrier les jours où il ne suce pas son pouce et montrez-
lui les progrès ainsi réalisés. Vous pourrez même le
récompenser.
✓ Utiliser un produit amer : certains vernis amers vendus en
pharmacie peuvent être appliqués sur ses ongles. Ces
produits pourront parfois suffire à dissuader votre enfant
de sucer son pouce.
✓ Trouver un substitut : un doudou ou une peluche pourra
permettre à l’enfant de retrouver du réconfort dans les
moments où il avait l’habitude de sucer son pouce pour
être apaisé.
✓ Communiquer et faire équipe avec votre enfant : en lui
expliquant les effets néfastes de la succion du pouce, il
pourra ainsi mieux comprendre pourquoi il doit arrêter.
✓ Consulter votre dentiste : il sera votre allié. Il est toujours
utile qu’une personne extérieure, ayant de plus un statut de
soignant, explique à votre enfant les raisons de ce
« sevrage » avec une approche différente.

Que ce soit pour l’arrêt de la tétine ou du pouce, l’objectif sera


toujours le même. Il s’agira de choisir le bon moment, ce pourra
être par exemple à l’occasion d’un événement tel qu’un
anniversaire ou lors de la rentrée scolaire.

Comment préserver les dents de


lait ?
Il est important de ne pas négliger ces petites dents de lait sous
prétexte qu’elles tomberont bientôt. En effet, la prévention et le
traitement de ces dents conditionneront la bonne santé et
l’alignement harmonieux des dents définitives.

Particularités des dents de lait


La denture temporaire joue un rôle important dans la vie de
l’enfant à plusieurs niveaux. D’un point de vue fonctionnel, ses
dents de lait vont lui permettre de passer de l’alimentation
liquide au solide, lui faisant ainsi découvrir les plaisirs de la
gustation. D’un point de vue esthétique, elles vont permettre à
l’enfant de sourire et d’interagir avec son environnement. En
effet, sur le plan psychologique, il est important qu’aucune
disgrâce esthétique ne vienne gêner les rapports de l’enfant avec
ses camarades de classe ou de jeu. Enfin, il faut signaler que ses
dents de lait sont aux avant-postes des dents définitives. Ainsi,
placées sur les arcades, elles serviront de rail conducteur pour
que les dents définitives puissent évoluer dans une bonne
position.

Les spécificités de la dent de lait

– Sa teinte est plus claire que celle des dents définitives (aspect nacré).

– La couche superficielle de la dent, l’émail, est moins minéralisée, moins


translucide et plus mince tandis que la couche sous-jacente, la dentine est
plus poreuse en comparaison des dents définitives.

– Ces caractéristiques confèrent à la dent de lait une plus grande


susceptibilité à la carie.

– Le nerf de la dent (pulpe dentaire) est plus volumineux que celui des
dents définitives. Par conséquent, si une carie se développe, elle atteindra
plus rapidement le nerf, risquant ainsi de provoquer des douleurs et un
risque d’infection au niveau de la dent.

La première visite chez le dentiste


Sauf situation d’urgence, cette visite semble souhaitable vers
l’âge de 2 ans. Le choix du praticien sera important. En effet,
certains professionnels seront plus aptes que d’autres à établir un
rapport de confiance avec de jeunes patients et s’efforceront de
donner un caractère agréable à leur lieu d’exercice. Comme le
premier contact ne sera accompagné d’aucune intervention,
l’enfant va pouvoir se familiariser avec le dentiste et
l’environnement du cabinet dentaire et les futures visites seront
ainsi dédramatisées. Puis, la fréquence des séances à venir
pourra être déterminée avec l’accord des parents.

Initiation au brossage des dents


Aux alentours de 18 mois, dès que l’enfant sait coordonner ses
gestes, vous commencerez à lui apprendre le jeu du brossage
avec une petite brosse. Lorsqu’il saura se rincer, mettez un peu
de dentifrice sans fluor en choisissant son arôme préféré. Le mot
« jeu » mérite d’être souligné. En effet, le petit ne doit pas
associer le brossage à une corvée. On peut miser sur l’instinct
d’imitation et lui montrer comment on manœuvre soi-même.
Ensuite, lors des premiers essais, mieux vaut le laisser faire à sa
manière. Tant pis si ces gestes sont un peu désordonnés au
départ. Le plus important sera de lui faire intégrer le reflexe du
brossage.
À partir de 3-4 ans, l’enfant va devoir apprendre à se brosser
véritablement les dents, une par une. En effet, il sera judicieux
de subdiviser la bouche de l’enfant en quatre zones principales
qui correspondent aux quatre côtés de la bouche : en haut à
gauche, en haut à droite, en bas à gauche et en bas à droite. Il
pourra passer 30 secondes au niveau de chaque côté en brossant
successivement la face externe (proche de la joue), la face
masticatrice et la face interne (proche de la langue) de chacune
de ses dents.
Enfin, si on constate que l’enfant est réfractaire à l’utilisation de
la brosse à dents manuelle, on pourra avoir recours à la brosse à
dents électrique pour donner un aspect plus ludique au brossage.
Ces brosses à dents sont parfois équipées d’un minuteur musical
qui permettra à l’enfant de mieux respecter le temps de brossage.
Durée et fréquence de brossage :
✓ Il est important d’instaurer un temps minimum de brossage
(au moins 2 minutes). Pour lui permettre de respecter ce
temps, il sera possible par exemple d’utiliser un sablier, un
chronomètre ou encore de programmer une de ses
chansons favorites dont la durée correspondra environ à
celle du brossage.
✓ Concernant la fréquence du brossage, il est recommandé
que l’enfant se brosse les dents deux fois par jour : le
matin et le soir.

Prévention : alimentation, biberon,


calcium et fluor
On peut affirmer qu’une alimentation équilibrée et une
hygiène buccale soigneuse représentent les deux piliers de la
bonne santé dentaire. On pourrait ainsi définir la carie comme
une maladie infectieuse d’origine diétético-bactérienne. Cela
signifie qu’une diététique mal organisée favorise l’action
destructrice des bactéries sur les dents. Protides, lipides et
glucides (sucres) sont les trois grands groupes de substances qui
entrent dans notre alimentation. Les protides, sources d’énergie,
que l’on trouve entre autres dans les viandes et les poissons, tout
comme les lipides ou graisses (beurre, huiles végétales), ne
jouent aucun rôle dans l’apparition de la carie. En revanche, ce
sont les glucides, pourtant indispensables à notre santé, qui sont
les grands responsables de la naissance de ces affections.
Il convient toutefois de distinguer deux catégories :
✓ les monosaccharides, qui sont les amis de nos dents et sont
contenues notamment dans les fruits frais riches en fibres,
vitamines et minéraux ;
✓ les autres sucres notamment le saccharose, qui sont plutôt
des ennemis de nos dents, c’est-à-dire un sucre industriel
totalement dépourvu de vitamines et de sels minéraux. En
effet, à peine mis dans la bouche, il se transforme en partie
en un acide très corrosif pour l’émail risquant de
provoquer des caries.
On retrouve aussi ce sucre dans la plupart des boissons gazeuses,
les confiseries et les pâtisseries, mais encore dans des aliments
plus inattendus comme les céréales, certaines charcuteries ou
encore les plats cuisinés. La consommation de ces aliments « à
risque » devra être suivie d’un brossage des dents.
En outre, il a été constaté que de nombreux médicaments
(sirops, préparations homéopathiques) destinés aux enfants
contiennent des sucres cariogènes sous différentes formes. Il
sera donc indispensable que l’enfant se brosse les dents après la
prise de ces médicaments.
Pour éviter les caries :
✓ Faites la chasse au sucre industriel. En effet, les bactéries
affectionnent particulièrement les résidus sucrés « qui
traînent » sur la plaque dentaire. Or, le mélange bactéries-
sucre entraîne la production d’acides qui attaquent l’émail
et la dentine, provoquant ainsi la carie.
✓ Évitez le grignotage entre les repas, l’absorption de sucres
à tout moment de la journée établit dans la bouche un bain
acide quasi permanent favorisant le développement des
lésions carieuses.
✓ Donnez des fruits à vos enfants. Ces aliments contiennent
du sucre naturel, moins nocif que de nombreux autres
aliments, et satisferont le goût inné de votre enfant pour les
saveurs sucrées. D’autre part, il existe en pharmacie des
friandises (bonbons, sucettes, confiseries) contenant un
édulcorant d’origine naturelle, le xylitol, qui n’est pas
utilisé par les bactéries pour attaquer les dents. Ces
friandises seront bien évidemment à consommer avec
modération.

Il faut à tout prix éviter de donner des biberons de liquides


sucrés (eau, lait, sirop) visant à faciliter l’endormissement à
l’heure du coucher ou encore à calmer un accès d’agitation de
votre enfant, et ce particulièrement après l’âge de 18 mois. En
effet, si la prise du biberon se poursuit au-delà, elle pourra
entraîner le « syndrome du biberon ». Cette affection atteint
l’enfant jusqu’à l’âge de 4 ans. Persister à donner des biberons
dits « de confort » à un enfant, qui a largement dépassé l’âge du
sevrage, est une grave erreur, car les dents vont macérer en
permanence dans un bain sucré et acide provoquant ainsi une
déminéralisation suivie par le développement de caries.
Dès 18 mois, à la moindre alerte, il convient de procéder à un
dépistage précoce chez le dentiste.
Le syndrome du biberon se manifeste en premier lieu par la carie
qui attaque les surfaces lisses des incisives supérieures. Si
l’usage du biberon sucré n’est pas immédiatement interrompu, la
carie s’étendra alors au niveau des canines et des molaires
temporaires à une vitesse spectaculaire entraînant des
destructions dentaires considérables. Le chirurgien-dentiste
pourra alors décider de la nécessité d’extraire la ou les dents
atteintes si ces caries sont trop importantes. Si l’enfant est jeune
et que de nombreuses dents sont extraites, le praticien pourra
réaliser une petite prothèse mobile en attendant l’apparition de
ses dents définitives.
Les moyens les plus efficaces pour éviter ce syndrome du
biberon seront :
✓ la suppression totale des biberons sucrés. Il faudra aussi
veiller à ne pas tremper la tétine dans du sucre, du miel ou
de la confiture ;
✓ l’apprentissage et la pratique accrus de la mastication
d’une alimentation solide ;
✓ un brossage minutieux des dents.
Le calcium joue un rôle essentiel à tous les niveaux : l’équilibre
sanguin, les noyaux cellulaires, le système nerveux, mais aussi
les tendons. Il apparaît également indispensable pour la
constitution et l’entretien de notre ossature et de nos dents. Sur
les 1 000 à 1 500 grammes de calcium présents dans notre corps,
99 % se localisent dans les os et les dents. Afin de maintenir cet
équilibre, nos besoins d’ingestion de calcium sont considérables.
Chez l’enfant entre 1 et 6 ans, on recommande d’en
absorber 600 à 700 mg. L’alimentation et les boissons doivent
donc satisfaire cette exigence. Parmi les nombreuses sources, les
produits laitiers semblent pouvoir répondre le mieux à cette
demande. Cependant, absorber du calcium n’a de valeur que si
sa bonne assimilation permet à l’organisme d’en profiter. Cette
parfaite intégration sera facilitée si l’aliment est riche en
calcium, mais contient aussi, entre autres, des minéraux tels que
le cuivre et la silice, ainsi que certaines vitamines (C et D). Dans
ce cas, chacune des composantes apporte sa pierre à l’édifice :
on dit qu’ils travaillent en synergie. Par conséquent, la
consommation de produits laitiers devra être associée à une
alimentation variée et riche notamment en fruits à coque, laitue,
persil et autres choux par exemple.
Il est important de ne pas échanger vos couverts avec ceux de
votre enfant et de ne pas goûter ses aliments avec la même
cuillère pour éviter de lui transmettre vos propres germes qui
risqueraient de provoquer chez lui l’apparition de caries.
En effet, à l’origine, la bouche du nouveau-né ne contient pas de
germes, et ce jusqu’à la poussée des dents. Les principales
bactéries responsables de la carie : le steptococcus mutans et le
lactobacillus sont présentes dans la flore buccale de l’entourage
de l’enfant (parents, nounou…). La transmission de ces bactéries
de la mère à son nouveau-né a été démontrée et prédisposera
ainsi l’enfant à la carie.
Le fluor est un oligo-élément présent dans la nature, mais est
aussi un des éléments constitutifs des os du corps humain. De
plus, c’est un matériau bâtisseur de l’émail des dents. Il a été
démontré que le fluor joue un rôle dans la prévention et la
réduction des caries. Il renforce en effet la résistance de l’émail
aux attaques bactériennes et acides. Cependant, une
consommation en quantité excessive pourra déboucher sur une
pathologie au niveau des futures dents définitives : la fluorose.
C’est une coloration et une détérioration de l’émail, en
particulier au niveau des incisives supérieures et inférieures.
Comme les sources d’administration ne cessent aujourd’hui de
s’accroître, un surdosage est possible. La prescription
généralisée de suppléments fluorés (comprimés ou gouttes) a
donc été abandonnée au profit d’un apport au cas par cas. Votre
dentiste et votre pédiatre devront tenir compte à la fois du terrain
de l’enfant (a-t-il déjà des caries ?), de ses habitudes
alimentaires (quelle dose de fluor absorbe-t-il tous les jours ?),
de son lieu de résidence (habite-t-il une commune où l’eau est
particulièrement fluorée ?) ainsi que du dentifrice utilisé (quel
est son dosage en fluor ?) pour déterminer si une
supplémentation en fluor est indiquée ou non.
Dosage en fluor des dentifrices suivant l’âge

Voici ce que recommande l’UFSBD (Union française pour la santé bucco-


dentaire) :

– De la première dent de l’enfant à ses 2 ans : le brossage sera réalisé


avec de l’eau.

– Entre 2 et 3 ans : le brossage sera réalisé avec un dentifrice fluoré entre


250 et 600 ppm (c’est-à-dire 25 à 60 mg de fluor pour 100 grammes), à
condition que l’enfant sache recracher.

– Entre 3 et 6 ans : le brossage sera réalisé avec un dentifrice fluoré


entre 500 et 1 000 ppm, à condition que l’enfant sache recracher.

– À partir de 6 ans : le brossage sera réalisé avec un dentifrice fluoré entre


1 000 et 1 500 ppm.

Soins chez le dentiste


Si votre enfant se plaint d’avoir mal lorsqu’il mange et que vous
apercevez une petite tâche sombre au niveau d’une de ses dents,
il peut s’agir d’une carie. Il est important de prendre rendez-vous
sans trop tarder, car une carie évolue plus vite chez un tout-petit
et doit donc être traitée rapidement. De plus, la douleur dentaire
est souvent moins aiguë chez l’enfant que chez l’adulte. Et
lorsque la douleur est présente, elle pourra être très furtive. Elle
n’est pas forcément due au chaud ou au froid comme pour les
dents définitives, mais peut être présente lors de la mastication,
quand les aliments viennent se tasser à la longue dans la cavité
creusée par la carie.
Ces lésions touchent principalement les deux molaires de lait. Le
traitement de la carie sera adapté suivant l’étendue de la lésion :
✓ En cas de petite carie, un simple composite pourra être mis
en place après nettoyage de la lésion carieuse.
✓ En cas de carie plus volumineuse et si le nerf est atteint, un
traitement de pulpotomie pourra être réalisé. Ce soin
consiste à retirer la partie du nerf qui est atteinte et à
appliquer ensuite un produit permettant d’obturer la dent.
Dans les cas où la dent de lait a été délabrée de manière
importante par la carie, une prothèse permettant de
protéger la dent (couronne préformée) pourra être mise en
place par le dentiste ou le pédodontiste.
✓ Enfin, si la carie est très volumineuse, elle peut (dans les
pires cas) aller jusqu’à provoquer un abcès. L’infection
atteint alors le germe de la dent définitive, qui va connaître
des retards de croissance ou voir son émail définitivement
abîmé. Il sera bien évidemment indispensable, dans ce cas,
d’extraire la dent.

Chocs sur les dents de lait,


comment gérer ces traumatismes ?
Le jeune enfant n’a pas encore intégré le réflexe de protection du
visage par les mains. Les chutes en avant sur les dents étant
fréquentes, les incisives supérieures seront les premières
touchées. Ces accidents arrivent le plus souvent à la maison (sur
un coin de table, dans la salle de bain) ou lors d’activités
extérieures (dans la cour de récréation, au jardin, en
trottinette…). Ces accidents sont beaucoup moins graves que
lorsqu’ils se produisent sur les dents définitives, et ils ne doivent
en rien vous affoler.
Comment réagir sur le moment ?
Ce type de traumatismes est souvent très impressionnant : la
lèvre gonfle, la gencive est violacée, la dent peut être cassée,
déplacée ou même expulsée. Cet accident est souvent
accompagné d’un saignement important et d’une violente
douleur. Rassurez-vous, c’est souvent plus spectaculaire que
grave. Essayez de garder votre calme pour ne pas inquiéter votre
enfant. Prenez le temps de le calmer et de le consoler.
Ensuite, il faudra bien nettoyer la bouche de votre enfant à l’aide
d’une compresse imbibée d’eau ou d’un bain de bouche sans
alcool, puis calmer sa douleur avec du paracétamol. La prise
d’arnica en granulés pourra aussi permettre de réduire le
gonflement de la lèvre.
Par contre, dans le cas de plaies profondes (de la lèvre ou de la
langue) et de saignements importants, il sera préférable de
consulter rapidement un service d’urgence spécialisé en
pédiatrie.
En cas d’expulsion de la dent :
✓ Si vous n’arrivez pas à retrouver la dent, peu importe. Sur
le plan médical, ça n’a aucune importance car même si elle
avait été conservée dans de bonnes conditions, il n’aurait
pas été possible de la remettre en place comme cela peut
être le cas pour une dent définitive.
✓ Si vous craignez que votre enfant ait avalé par mégarde la
dent, ne soyez pas inquiet, cet incident n’aura aucune
répercussion. Bien entendu, c’est un peu plus préoccupant
en ce qui concerne la petite souris. Mais elle sait se
montrer compréhensive : avec ou sans dent sous l’oreiller,
elle passera quand même !
Un avis médical dans les deux jours
Il est important que le dentiste examine votre enfant dans
les 24 à 48 heures qui suivent l’accident. En effet, il sera
nécessaire que le praticien procède à un examen clinique et
radiologique et accompagne le traumatisme de l’enfant (ainsi
que celui de ses parents), tant sur le plan médical que
psychologique. Il est important de signaler que, plus le délai
entre le traumatisme et la consultation est court, plus la guérison
est rapide.
Deux types de traumatismes sont possibles :
✓ Les traumatismes sans déplacement de la dent : la dent est
simplement ébréchée. Dans ce cas, le dentiste réalisera un
polissage des angles vifs. Dans un second temps, il pourra
reconstituer la dent à l’aide d’un composite s’il le juge
nécessaire. En outre, s’il est constaté que le nerf a été
atteint lors du choc, il faudra alors dévitaliser la dent de
lait pour éviter toute infection. Cette intervention se fera
bien évidemment sous anesthésie locale et le recours au
gaz relaxant (protoxyde d’azote) pourra être envisagé.
Votre dentiste pourra vous adresser à un pédodontiste
(dentiste spécialiste des enfants), si nécessaire.
✓ Les traumatismes avec déplacement ou expulsion de la
dent : chez les très jeunes enfants, ces traumatismes sont
les plus fréquents. En effet, l’os étant encore très mince et
plus « tendre », les dents auront davantage tendance à se
déplacer au sein de l’alvéole, sans se fracturer.

Un suivi régulier
Il arrive qu’une dent touchée, qu’elle soit fêlée ou qu’elle ait
simplement un peu bougé dans sa cavité, prenne une coloration
grisâtre, dans les semaines, voire les mois qui suivent le choc.
En fait, le nerf et les vaisseaux de la dent ont été rompus sous
l’effet du choc. La dent n’étant plus irriguée par la circulation
sanguine, elle se nécrose et se « meurt » peu à peu. Il n’y a rien
de grave en soi dans la mesure où ce n’est que provisoire, car
plus tard, cette petite dent abîmée sera remplacée par une belle
dent définitive toute neuve. Le dentiste surveillera régulièrement
la dent jusqu’à ce qu’elle tombe. Par contre, si l’apparition de
cette teinte foncée s’accompagne d’un gonflement de la gencive
et/ou d’une douleur à la pression sur cette dent, il faudra
consulter sans tarder. En effet, le dentiste préfèrera alors
l’enlever sous anesthésie locale afin de ne faire courir aucun
risque d’infection à la dent permanente.
Un dernier conseil, purement pratique cette fois : pensez à la
déclaration d’assurance. En effet, un traumatisme sur une dent
temporaire peut avoir des conséquences qui ne seront visibles
que plusieurs années plus tard. Et si vous n’avez pas fait de
déclaration au moment de l’accident, les soins ultérieurs risquent
de ne pas être pris en charge.
Chapitre 5
6-12 ans :
Dents temporaires
vs dents définitives,
« la guerre des voisins »
Dans ce chapitre :

▶ Quand les dents de lait se font la malle…

▶ Caractéristiques, prévention et traitement des nouvelles dents définitives

▶ Chocs sur les dents définitives

▶ Les anomalies des dents définitives

▶ Orthodontie de l’enfant

L’ enfant évolue dans une période où ses petites dents de lait


tombent tandis que d’autres plus volumineuses font leur
apparition, parfois d’une manière désordonnée. Ce chassé-croisé
constitue une phase de transition où il passe progressivement
dans le monde adulte. Cette situation totalement inédite place
l’enfant dans une position particulière. Ces dents définitives
volumineuses qui apparaissent, ébauchent un sourire d’adulte
dans un visage d’enfant. Ce contraste est parfois difficile à
assumer pour l’enfant, ainsi que pour ses parents.
Quand les dents de lait se font la
malle…
À partir de 5 ans et demi, les racines des dents de lait se
résorbent puis disparaissent. Ainsi privée de sa base, la dent
concernée devient mobile et tombe. La dent définitive viendra
ensuite la remplacer. Il s’agit d’un long processus qui va
s’étendre de la sixième à la douzième année.

Le processus de chute des dents de


lait : la rhizalyse
La rhizalyse correspond au processus de résorption des racines
de dents de lait qui précède leur chute. C’est un phénomène
normal chez l’enfant qui perd ses dents temporaires au profit de
ses dents définitives. Cette rhizalyse est provoquée par la
poussée des dents permanentes sous-jacentes prêtes à les
remplacer. L’absence du germe dentaire définitif va empêcher la
résorption des racines de la dent temporaire, qui restera en place
pendant quelques années (voire dizaines d’années).
Dans certains cas, cette rhizalyse ne se produit pas tandis que la
dent définitive correspondante fait éruption à côté de la dent de
lait en place. Il sera alors nécessaire que le dentiste retire cette
petite dent résiduelle, qui n’est pas tombée d’elle-même.
Les parents sont souvent inquiets lorsqu’au niveau des incisives,
une dent définitive pousse à l’intérieur, derrière la dent de lait,
formant ainsi une double rangée (comme chez les requins !).
Après la chute de la dent de lait, la dent définitive sera le plus
souvent remise dans une bonne position au bout de quelques
semaines par la simple pression exercée naturellement par la
langue.
Chronologie d’éruption des dents
définitives
Entre 6 et 12 ans, chacune des deux arcades voit l’apparition des
premières molaires définitives, puis le remplacement progressif
des dents de lait : quatre incisives, deux canines, quatre
prémolaires. De nombreux parents s’alarment d’un retard
supposé dans l’éruption d’une ou de plusieurs dents définitives.
En fait, la date de poussée des dents définitives est variable, d’un
cas à l’autre. Si vos dents ou celles de votre conjoint sont
apparues tardivement, il est possible que la même situation se
présente chez votre enfant, car le bagage génétique joue un rôle
non négligeable.
Figure 5-1 : Les dents définitives.

Tableau 5.1. Calendrier d’éruption des dents définitives

Dents Incisive Incisive Canine 1re 2e 1re 2e


définitives centrale latérale prémolaire prémolaire molaire molaire

Date 6 à 7 7 à 8 9 à 10 10 à 12 11 à 12 6à7 11 à 13
d’éruption ans en ans en ans en ans ans en bas ans ans en
bas bas bas 10 à 12 bas
7 à 8 8 à 9 11 à 12 ans en 12 à 13
ans en ans en ans haut ans en
haut haut en haut haut
Conséquences de la cohabitation des
dents temporaires et des dents
définitives (susceptibilités à la carie)
De 6 à 12 ans, l’enfant traverse la longue phase de denture dite
« mixte ». Cela signifie que le remplacement des dents
temporaires par les dents définitives est graduel. Les anciennes
dents et les nouvelles dents connaissent donc la cohabitation.
Plusieurs conséquences peuvent en découler :
✓ Des douleurs sont souvent associées à la mobilité des
dents de lait précédant leur chute. Lors de la mastication,
ces dents mobiles s’enfoncent dans la gencive, générant
ainsi de grosses sensibilités. Si une de ces dents est trop
douloureuse pour l’enfant et le gêne au cours de
l’alimentation, le dentiste pourra prévoir de l’extraire.
Quant aux douleurs liées à la poussée des dents définitives,
elles seront rares par rapport à celles liées à l’éruption des
dents de lait. Contrairement aux dents lactéales qui percent
douloureusement la muqueuse, les dents définitives vont
évoluer sans effraction de la gencive, en bénéficiant d’une
« voie de sortie » préalablement établie par les dents de
lait.
✓ Le brossage des dents est rendu plus difficile en raison de
la présence à la fois des dents de lait et des dents
définitives. En effet, cette alternance de dents, de volumes
et de positions différentes est responsable d’un alignement
imparfait, ce qui constitue de véritables pièges où les
résidus alimentaires et la plaque bactérienne pourront
stagner, risquant ainsi de provoquer des caries. Par
conséquent, un brossage encore plus minutieux s’impose et
on pourra avoir recours, pour ce faire, à une brosse à dents
électrique, si le brossage manuel s’avère imparfait.
✓ L’esthétique du sourire de l’enfant va se trouver perturbé
par l’alternance des dents de lait et des dents définitives. Il
faudra bien évidemment rassurer votre enfant sur le
caractère provisoire de cette « disgrâce ».

Caractéristiques, prévention et
traitement des nouvelles dents
définitives
Après une gestion rigoureuse de leurs dents de lait, les enfants
doivent découvrir les particularités des dents « de grand », pour
les conserver plus longtemps.

Les caractéristiques
Lorsque les dents définitives apparaissent dans la bouche de
l’enfant, leur minéralisation n’est pas encore totalement achevée.
À leur arrivée en bouche, la surface de leur émail est poreuse et
tendre et sera donc davantage sujette au développement des
caries. Ce processus de maturation de l’émail va s’échelonner
sur une durée d’environ deux ans durant laquelle il faudra être
particulièrement vigilant. Un brossage rigoureux sera assorti de
visites biannuelles chez le dentiste. À ce stade, le recours à un
dentifrice renforcé en fluor (teneur en fluor comprise
entre 1 000 et 1 500 ppm) est particulièrement indiqué pour deux
raisons principales : tout d’abord, parce qu’il n’existe plus de
risque de développer une fluorose au-delà de l’âge de 7 ans ;
ensuite, car le fluor exerce un rôle capital dans la minéralisation
et la protection contre les caries au niveau des nouvelles dents
définitives.

Pourquoi les dents définitives sont-elles plus


jaunes que les dents de lait ?

Vers l’âge de 6-7 ans, les parents constatent souvent que les dents qui
poussent sont plus jaunes que les dents de lait, qui sont de couleur blanc
nacré. Ceci est justifié par le fait que la dent est constituée de deux
couches minérales : une couche interne jaune, la dentine, et une couche
externe translucide, l’émail. Or, la dentine de la dent définitive, plus dense
et donc plus jaune que celle de la dent temporaire transparaîtra
davantage, donnant ainsi une tonalité plus jaune à la dent. Lorsque toutes
les dents temporaires seront tombées, cet effet de contraste s’atténuera.

La prévention des caries


La première dent définitive à apparaître est la première molaire.
Elle se démarque de ses voisines par ses sillons irréguliers,
tortueux et profonds. Autant dire qu’un tel terrain est propice à
l’accrochage des dépôts alimentaires. Les risques de carie
s’accroissent. Au sein des craquelures de la dent, les poils de la
brosse à dents peinent à se glisser. En revanche, pour les
bactéries responsables de la carie, ces sinuosités tiennent lieu de
voie express.
Il existe, depuis une vingtaine d’années, une méthode préventive
qui constitue une arme absolue contre le développement des
caries au niveau des faces masticatrices des dents de 6 ans. Elle
consiste à recouvrir les sillons d’une résine protectrice. Ce
vernis fluoré obture la moindre fissure. Outre sa parfaite
efficacité, cette technique offre l’avantage d’être totalement
indolore. Tout au plus, convient-il de rendre visite à son dentiste
deux fois par an afin qu’il s’assure que les scellements du sillon
(sealants) ne sont ni usés, ni décollés et procède éventuellement
à leur restauration. Ajoutons que ces soins préventifs sont pris en
charge par la Sécurité sociale.
L’action de ces sealants a trois objectifs principaux :
✓ inhiber le processus de déminéralisation de l’émail de la
dent ;
✓ faciliter le processus de reminéralisation de l’émail de la
dent avant la progression d’une carie ;
✓ inhiber l’activité enzymatique des bactéries intervenant
dans le développement des lésions carieuses.

Le traitement des caries


Le traitement de la carie de la nouvelle dent définitive sera adapté suivant l’étendue de
la lésion :

✓ En cas de petite carie, un simple composite pourra être mis en place après
nettoyage de la lésion carieuse.

✓ En cas de carie plus volumineuse et si le nerf est atteint, un traitement de


dévitalisation pourra être réalisé (voir partie suivante).

✓ Enfin, en dernier recours, si la carie est très volumineuse et si la dent ne peut


être soignée, celle-ci devra être extraite. Un petit appareil mobile pourra être
porté par l’enfant en attendant qu’il soit possible de remplacer d’une manière
plus définitive la dent manquante par un bridge ou un implant dentaire (voir
partie suivante).

On peut observer chez certains enfants un espace (diastème)


entre les deux dents de devant, fréquemment appelé « dent du
bonheur ». La présence d’une insertion musculaire au niveau de
la lèvre (frein) va entraîner une pression qui va avoir tendance à
écarter les deux incisives supérieures, créant ainsi un écart. Dans
ce cas, il pourra être possible de réaliser une petite chirurgie : la
freinectomie. Cette petite intervention rapide, consistant au
raccourcissement du frein, va permettre aux dents de se
resserrer, faisant ainsi disparaître cet espace lorsque toutes les
dents définitives se mettront en place. De plus, cette
freinectomie va aussi permettre de réduire les risques de
problèmes de gencives et de libérer la mobilité de la lèvre.
Cette intervention devra être impérativement réalisée avant tout
traitement orthodontique.

Choc sur les dents définitives


Ces traumatismes, très fréquents sur les dents définitives de
l’enfant, sont le plus souvent liés à la pratique de certains sports
et loisirs à risque (trottinette, skate, roller, VTT…), de jeux
domestiques ou encore d’accidents de la voie publique.
Pensez à la déclaration d’assurance. En effet, un traumatisme sur
une dent définitive peut avoir des conséquences qui ne seront
visibles que plusieurs années plus tard. Si vous n’avez pas fait
de déclaration au moment de l’accident, les soins ultérieurs
risquent de ne pas être pris en charge.
Les dents les plus atteintes sont les dents de devant (incisives),
car elles sont en première ligne en cas de choc. Suivant la
violence de l’impact, la dent sera plus ou moins fracturée,
déplacée ou non, voire expulsée dans certains cas. Ces atteintes
dentaires peuvent aussi être associées à des blessures au niveau
des tissus mous (gencives, lèvres, langue, joues) et devront être
prises en charge en milieu hospitalier, si elles sont profondes.
Un rendez-vous chez votre dentiste s’imposera rapidement après
l’accident. Il adaptera la conduite à tenir en fonction de
l’importance des dommages dentaires.
La dent est reliée à la circulation générale par un cordon
vasculo-nerveux : la pulpe dentaire. En cas de choc, même
d’intensité moyenne, la dent va être coupée du reste de la
circulation par la rupture de ce cordon. La pulpe va alors se
mortifier et la dent va changer progressivement de couleur pour
devenir légèrement plus foncée quelques mois ou quelques
années après.
Dans ce cas précis, le dentiste pourra appliquer du froid sur la
dent pour évaluer sa vitalité. Si elle ne réagit pas au froid, cette
dent fera l’objet d’une surveillance toute particulière. Votre
praticien pourra même, dans certaines situations, réaliser la
dévitalisation de la dent en vue de prévenir toute infection
éventuelle.

Choc sans fracture de la dent


La dent a été traumatisée lors du choc, sans avoir été fracturée,
ni déplacée. Elle va présenter un léger saignement au niveau de
la gencive, une légère mobilité et restera sensible à la
mastication pendant quelques jours.
Le dentiste devra la contrôler régulièrement pour s’assurer que
le nerf n’a pas été abîmé. L’apparition d’une fêlure sur la dent ne
devra en rien vous inquiéter et ne fera l’objet d’aucun traitement,
sauf si des douleurs apparaissent.

Choc avec fracture simple de la dent


En cas de fracture superficielle de la dent (sans atteinte du nerf),
différents cas de figures sont envisageables :
✓ Si la fracture est minime, un simple polissage peut être
réalisé afin d’éviter que des angles vifs ne blessent la lèvre
ou la langue.
✓ Si la fracture est un peu plus importante, il serait idéal de
récupérer le petit fragment de dent et de le conserver dans
de la salive ou du lait. S’il est constaté que la dent est
sensible au froid, un vernis fluoré protecteur pourra être
appliqué dans un premier temps. La dent pourra ensuite
être reconstituée, soit en recollant le morceau cassé
récupéré, soit en réalisant une restauration de type
composite.
✓ Si la fracture est plus importante, des douleurs importantes
pourront apparaître (à l’air, au froid ou à la pression). Le
traitement de la dent dépendra du niveau d’atteinte du nerf
ainsi que du stade de maturation de la dent. Votre dentiste
pourra ensuite réaliser, dans un second temps, la
reconstitution de cette dernière par un matériau esthétique.

Choc avec déplacement


Dans ce cas particulier, les tissus de soutien de la dent (gencive
et os) vont être atteints de façon importante et devront faire
l’objet d’une surveillance régulière.
Trois types de déplacements peuvent être envisagés au cours
d’un accident :
✓ un déplacement latéral de la dent (luxation) ;

✓ un déplacement vertical avec enfoncement de la dent


(intrusion) : dans le cas d’un choc violent au niveau du
menton, il peut arriver parfois que la dent ait été
totalement impactée, donnant ainsi l’impression que celle-
ci est absente. Le dentiste pourra alors réaliser un examen
radiographique pour confirmer ou non la présence de cette
dent sous la gencive ;
✓ un déplacement vertical avec élévation de la dent
(extrusion).

Lors de votre consultation chez le dentiste, et après anesthésie,


le praticien réalisera un nettoyage de la zone avec une solution
antiseptique, la dent sera repositionnée délicatement et une
attelle reposant sur les dents adjacentes pourra être mise en place
pour assurer son immobilisation.
L’objectif principal sera de s’assurer que la dent repositionnée
n’interfère pas avec les autres dents. Si c’est le cas, des
corrections pourront être réalisées par votre dentiste pour éviter
que des forces ne sollicitent trop la dent traumatisée, perturbant
ainsi sa consolidation.

Choc avec expulsion de la dent


En cas d’expulsion, la dent est totalement sortie de son alvéole
au cours de l’accident. Le premier réflexe va être de récupérer la
dent, ce qui permettra éventuellement de la réimplanter, si les
conditions le permettent.
Deux éléments vont influencer le succès d’une remise en place
de la dent (réimplantation) : la manière dont la dent est
conservée ainsi que le temps passé hors de la bouche. Il sera
conseillé de conserver la dent dans un liquide physiologique et
de consulter le plus rapidement possible votre dentiste. En effet,
au-delà d’une heure à sec, il risque de se produire une
déshydratation et une destruction des cellules constituant le
ligament tapissant la racine de la dent. C’est de l’intégrité de ce
ligament dont dépendra le succès de la réimplantation. Si la dent
est conservée dans une solution appropriée (lait froid stérilisé
UHT idéalement, voire sérum physiologique ou salive de
l’enfant), ce ligament pourra ainsi être préservé pendant
quelques heures en attendant la consultation chez le dentiste.
Lors de votre consultation chez le dentiste, plusieurs cas de
figures :
✓ Dans le cas où la dent a été conservée pendant une durée
relativement courte, dans une solution adéquate, le
praticien pourra, après avoir réalisé une anesthésie,
effectuer un nettoyage minutieux à l’aide d’une solution
antiseptique pour ensuite repositionner délicatement la
dent au sein de son alvéole sous contrôle radiographique.
Une attelle reposant sur les dents adjacentes pourra ensuite
être mise en place pour assurer son immobilisation. La
dévitalisation de la dent sera effectuée quelques jours après
la réimplantation (7 à 10 jours). Des visites de contrôle
régulières devront être assurées pour prévenir
d’éventuelles complications.
✓ Dans le cas où la dent n’a pas été récupérée ou qu’elle n’a
pas été conservée dans une solution adéquate pendant une
courte durée, elle ne pourra pas être réimplantée par le
dentiste. Le remplacement de cette dent par un bridge ou
un implant pourra être fait aussitôt la croissance terminée.
En attendant, un petit appareil provisoire assurera le
maintien de l’espace et permettra à votre enfant de garder
le sourire.

Suite à la dévitalisation, un changement de couleur pourra


progressivement apparaître, donnant à la dent une tonalité plus
foncée. Cet effet pourra dans certains cas être compensé par un
traitement de blanchiment spécifique aux dents dévitalisées
(blanchiment interne).

Les anomalies des dents définitives


Il existe trois grands types d’anomalies dans le cadre de
l’éruption des dents définitives :

Les anomalies de nombre


Une ou plusieurs dents peuvent manquer à l’appel, on parle alors
d’agénésie dentaire. Un examen radiographique (radiographie
panoramique) va permettre de diagnostiquer cette anomalie et de
la différencier d’un simple retard d’éruption de la dent. Dans le
cas de l’agénésie, le germe dentaire définitif absent ne pouvant
pas induire la résorption des racines de la dent temporaire, celle-
ci pourra donc rester en place. Cependant, les racines de cette
dent de lait étant plus fragiles et plus courtes, elle risquera de
bouger puis de tomber au bout d’un certain temps. Si c’est le
cas, deux types de traitement seront envisagés et devront être
discutés par le dentiste en concert avec l’orthodontiste. Soit
l’espace libre pourra être refermé grâce au port d’un appareil
orthodontique, soit l’espace pourra être maintenu et remplacé
dans un second temps, une fois la croissance terminée, par la
mise en place d’un implant.
Il est à noter que cette anomalie est héréditaire et touche le plus
souvent les incisives latérales supérieures, les incisives centrales
inférieures et les prémolaires supérieures et inférieures.
Il est important d’effectuer une radiographie panoramique de
l’enfant pour que le dentiste puisse diagnostiquer une agénésie le
plus tôt possible. Le praticien pourra alors réaliser des soins
préventifs au niveau des dents de laits persistantes pour les
garder le plus longtemps possible.
Il sera également indispensable d’assurer une hygiène bucco-
dentaire rigoureuse (brosse à dents et fil dentaire ou brossette
interdentaire) et de faire des visites régulières de contrôle.
Les anomalies de forme
Elles touchent le plus souvent les incisives latérales qui ont une
forme de « grain de riz » et sont généralement associées à des
agénésies dentaires. Leur petite taille contraste avec les dents
voisines, notamment avec la canine qui paraît d’autant plus
pointue et volumineuse.
Des traitements esthétiques non invasifs (facette de composite
ou de porcelaine) permettent de maquiller ces anomalies.

Les anomalies de structure


✓ Une consommation en quantité excessive de fluor pourra
déboucher sur une pathologie au niveau des futures dents
définitives : la fluorose. C’est une coloration (blanche ou
brun foncé) et une détérioration de l’émail, en particulier
au niveau des incisives supérieures et inférieures.
✓ La prise de certains antibiotiques (tétracyclines) lors de la
grossesse ou durant l’enfance avant l’âge de 8 ans peut
également entraîner une coloration particulièrement foncée
des dents.
✓ On retrouve aussi des anomalies de structure de l’émail
dans le cas des amélogénèses imparfaites. Il s’agit d’une
maladie génétique où toutes les dents peuvent être
atteintes. L’émail est dans ce cas fragilisé, strié, mou, de
couleur jaune-brun et davantage susceptible d’être attaqué
par les caries. Ces dents feront l’objet d’une attention
particulière et devront être recouvertes, en cas de trop
grande fragilité, par des couronnes.
Orthodontie de l’enfant
La première consultation de l’enfant chez l’orthodontiste est
recommandée entre 6 et 7 ans. Cette période correspond à
l’arrivée des incisives permanentes, qui cohabitent avec les dents
de lait encore en place. Un traitement orthodontique, même s’il
semble trop précoce pour certains parents, va s’avérer très utile
dans certaines situations.

Qu’est-ce que l’orthodontie


interceptive ?
Le recours à l’orthodontie chez l’enfant entre 7 et 10 ans
(orthodontie interceptive également appelée orthopédie
dentofaciale) va s’avérer nécessaire pour corriger des décalages
importants pouvant exister au niveau des mâchoires. Cette
période constitue un moment idéal, car l’orthodontiste va
profiter de la pleine croissance de l’enfant pour réduire les
déséquilibres constatés et ainsi permettre aux dents et aux
mâchoires de se développer harmonieusement.
Ce traitement interceptif va permettre à l’enfant d’éviter de
subir, quand il sera plus grand, des traitements beaucoup plus
lourds tels que l’extraction de dents permanentes ou encore le
recours à la chirurgie des mâchoires (chirurgie orthognatique). Il
est important de noter que les anomalies, encore récentes à cet
âge, sont plus faciles à corriger. Les traitements nécessaires sont,
en conséquence, souvent relativement courts (de 6 à 12 mois en
moyenne) et se font principalement à l’aide d’appareils
amovibles.

Les différentes situations


Si aucune anomalie majeure n’est constatée, votre enfant pourra
être revu par l’orthodontiste à intervalles réguliers pour s’assurer
que la croissance des mâchoires et des dents se déroule dans les
meilleures conditions. Des recommandations pourront lui être
données concernant le maintien d’une bonne hygiène ou encore
sur le fait que sucer son pouce peut avoir des conséquences
néfastes sur ses dents et son palais.
Si l’orthodontiste diagnostique des caries chez l’enfant, celui-ci
sera bien évidemment adressé chez son dentiste pour effectuer
les soins nécessaires. D’autre part, s’il est constaté que certaines
dents temporaires ont été extraites et que les dents définitives
sous-jacentes ne sont pas encore prêtes à faire leur apparition, il
pourra être décidé de mettre en place un petit appareil
(mainteneur d’espace) destiné à préserver l’espace nécessaire
permettant la poussée des futures dents permanentes.
En revanche, si des anomalies plus importantes sont constatées,
le traitement orthodontique de l’enfant va s’avérer nécessaire.
Différentes situations vont nécessiter son recours :
✓ un mauvais emboîtement des mâchoires ;

✓ une persistance de la succion du pouce ;


✓ des anomalies au niveau de la respiration (respiration par
la bouche et non par le nez), de la phonation ou encore de
la déglutition (une position trop basse de la langue pouvant
entraîner une projection des dents vers l’avant).

Un mauvais emboîtement des mâchoires peut être causé par


différents types de décalages :
✓ un décalage dans le sens antéro-postérieur (mâchoire
supérieure ou inférieure trop ou pas assez en avant) ;
✓ un décalage dans le sens horizontal (mâchoire supérieure
insuffisamment développée) ;
✓ un décalage dans le sens vertical (insuffisance ou excès de
recouvrement des dents du haut sur les dents du bas).

Les traitements associés


En cas de décalage des mâchoires dans le sens antéro-
postérieur, deux situations sont envisageables :
✓ La mâchoire supérieure est trop développée en
comparaison de la mâchoire inférieure (rétrognathie),
donnant ainsi un profil convexe (bombé) à l’enfant avec
des « dents de lapin ». Pour réduire ce décalage, un
appareil nocturne pourra être prescrit. Il aura pour objectif
de favoriser la croissance de la mâchoire inférieure de
l’enfant tout en freinant celle de la mâchoire supérieure.
De plus, cet appareil va permettre de corriger la projection
vers l’avant des incisives de l’enfant et ainsi réduire le
risque de fracture en cas de choc. En effet, vu leur position
sortante, ces incisives ne seront pas protégées par la lèvre
supérieure en cas de choc frontal.
✓ La mâchoire supérieure n’est pas assez développée en
comparaison de la mâchoire inférieure (prognathie),
donnant ainsi un profil concave (creux) à l’enfant et un
menton projeté vers l’avant. Un autre type d’appareil
nocturne permettra de corriger ce défaut en favorisant la
croissance de la mâchoire supérieure de l’enfant tout en
freinant celle de la mâchoire inférieure.

En cas de décalage des mâchoires dans le sens horizontal :


Si la mâchoire supérieure est trop étroite et ne permet pas un bon
emboîtement avec la mâchoire inférieure, un dispositif
(disjoncteur) fixé sur les molaires supérieures définitives
(pendant quelques semaines seulement) va permettre d’élargir
progressivement la mâchoire supérieure afin que celle-ci
recouvre correctement la mâchoire inférieure (tel un couvercle
sur une boîte).
En cas de décalage dans le sens vertical :
Les dents du haut ne recouvrent pas suffisamment (béance), ou
au contraire de façon excessive les dents du bas (supraclusion).
✓ Cette béance peut être retrouvée principalement lorsque
l’enfant suce son pouce ou qu’il respire uniquement par la
bouche, empêchant ainsi les dents du haut de se
positionner correctement. Des dispositifs pourront être mis
en place pour corriger ces décalages.
✓ Dans le cas de la supraclusion, un petit appareil (plaque
palatine) pourra être mis en place pour ralentir la descente
des dents du haut et ainsi réduire le recouvrement excessif
des dents du bas.

En cas de persistance de la succion du pouce :


La conséquence de cette succion du pouce est souvent une
projection des dents du haut en avant, c’est ce que l’on appelle
communément les « dents de lapin ». De plus, une langue ayant
une activité trop tonique pourra aussi générer une position
avancée des incisives supérieures. D’autre part, la béance
(insuffisance de recouvrement des dents du bas par les dents du
haut) est une autre conséquence fréquente de succion du pouce.
Outre le désagrément esthétique pour l’enfant, celui-ci
présentera encore une fois un risque plus important de fracturer
ses dents de devant, en cas d’accident. Avant de pouvoir
repositionner ses dents dans une position correcte, il sera
indispensable que l’enfant arrête dans un premier temps de sucer
son pouce.
Il pourra aussi être judicieux de faire appel à un orthophoniste
pour que l’enfant puisse replacer sa langue dans une position
correcte. En effet, un meilleur positionnement de la langue
permettra de réduire les pressions exercées sur les dents de
devant et ainsi faciliter par la suite leur repositionnement dans
une position plus reculée.
En cas d’anomalies au niveau de la respiration :
Il a été constaté que lorsque l’enfant respire par la bouche (et
non par le nez), la langue présente une position trop basse,
empêchant ainsi un développement suffisant de la mâchoire
supérieure. Ce type de respiration peut aussi provoquer
l’apparition d’une béance. Un orthophoniste (ou un
kinésithérapeute) pourra apprendre à l’enfant à respirer par le
nez et travailler avec lui d’éventuelles difficultés de phonation.
Dans un second temps, si une béance est présente, elle pourra
être traitée.
Il a été également constaté qu’une respiration buccale entraîne
des problèmes respiratoires fréquents (rhinopharyngites, otites,
troubles du sommeil notamment).
De plus, les risques d’allergies sont considérablement augmentés
lorsque l’enfant respire par la bouche. En effet, au cours de la
respiration par le nez, l’air passe par les fosses nasales où il est
filtré pour éliminer les microbes et les allergènes qu’il contient.
Au contraire, lors de la respiration par la bouche, l’air arrive
directement dans les poumons sans être filtré, risquant ainsi de
provoquer de nombreuses allergies.
Chapitre 6
12-18 ans :
Dur, dur d’être un ado
Dans ce chapitre :

▶ Orthodontie de l’adolescent

▶ Dents de sagesse

▶ Les comportements à risque

L’ adolescence est une période tourmentée, aussi bien sur le


plan physique que psychologique. Dans ce cadre,
l’orthodontie reste une épreuve difficile nécessitant parfois
l’extraction des dents de sagesse. À l’issu de ce parcours, le
jeune adulte pourra alors faire une véritable « overdose » de
soins dentaires.
La bonne gestion de cette période permettra au dentiste et à
l’adolescent de construire une relation privilégiée ce qui
permettra au soignant de faire passer certains messages de
prévention, en se substituant aux parents.

Orthodontie de l’adolescent
Offrir un traitement orthodontique à votre enfant constitue un
magnifique investissement dont les bénéfices se feront ressentir
à la fois sur les plans esthétique, fonctionnel, médico-dentaire et
psychologique.
Les bénéfices du traitement orthodontique :
✓ sur le plan esthétique : un joli sourire avec un alignement
idéal des dents va permettre de donner au visage un
caractère harmonieux ;
✓ sur le plan fonctionnel : un emboîtement satisfaisant des
mâchoires va réduire le risque de développer des
problèmes au niveau des articulations. De plus, ce bon
engrainement va permettre une mastication efficace,
indispensable à la bonne digestion des aliments ;
✓ sur le plan médico-dentaire : des dents alignées vont
faciliter un brossage plus efficace, ce qui va ainsi diminuer
le risque de développement de caries et de déchaussement
dentaire ;
✓ sur le plan psychologique : un beau sourire va permettre à
la personne de s’épanouir à tous les niveaux (social,
professionnel et affectif).

À quel âge l’adolescent doit-il


débuter un traitement ?
Certains enfants présentant des décalages importants au niveau
des mâchoires, nécessitent un traitement vers l’âge de 7 ans. En
dehors de ces situations, la période de choix pour débuter un
traitement orthodontique est située aux alentours de 11-12 ans.
En effet, à cet âge, l’orthodontiste pourra encore bénéficier de la
croissance des mâchoires pour réduire plus facilement les
décalages au niveau des mâchoires et des dents. D’autre part, la
condition préalable à tout traitement orthodontique est sa totale
acceptation par le jeune. Or, il présente à cet âge la capacité
d’adaptation idéale et sera suffisamment raisonnable pour
comprendre le profit qu’il pourra en tirer. L’occasion est à saisir,
car deux ans plus tard le climat risquerait de se détériorer. La
traversée de la puberté amène fréquemment le rejet de toute
initiative d’origine parentale. Une telle réaction trouve en partie
son explication dans le refus d’ajouter aux disgrâces liées à la
puberté (acné, mue de voix, éveil parfois agité à la sexualité…)
le port d’un dispositif souvent métallique jugé peu esthétique par
le sexe opposé.
Les traitements orthodontiques sont partiellement pris en charge
par la Sécurité sociale sous réserve d’obtenir l’accord préalable
de votre caisse d’assurance maladie et si les soins sont
commencés avant le seizième anniversaire. La base de
remboursement de la Sécurité sociale ne couvrant que très
rarement l’intégralité des honoraires de l’orthodontiste, il est
fortement conseillé de souscrire à une mutuelle complémentaire.

La visite chez l’orthodontiste


Dès l’arrivée dans le cabinet, l’orthodontiste va effectuer un
examen détaillé regroupant de nombreux éléments, notamment
la façon de s’exprimer, de mastiquer, d’avaler, le type
d’emboîtement des dents, l’harmonie du profil ou encore
l’espace disponible permettant aux dents d’évoluer ou non. Le
praticien va aussi chercher à détecter la persistance de mauvaises
habitudes (succion du pouce, respiration par la bouche ou
mauvais positionnement de la langue notamment). À ce stade de
la consultation, l’orthodontiste pourra d’ores et déjà déterminer
la nécessité d’entreprendre un traitement orthodontique. Cet
examen clinique va ensuite être complété par la prise
d’empreintes, de photographies de face et de profil ainsi que par
des radiographies. Enfin, l’orthodontiste pourra alors établir un
plan de traitement qui prendra en compte tous les déséquilibres
diagnostiqués. Il va de soi que chaque patient étant unique, le
traitement sera donc adapté aux problèmes spécifiques de
chacun.
Une radiographie du poignet pourra aussi être prescrite par votre
orthodontiste pour compléter l’examen. Même si, de prime
abord, le rapport entre cette articulation et le système dentaire
semble peu évident, l’utilité de cet examen à des fins
orthodontiques est considérable. En effet, il va permettre de
fournir des renseignements indispensables sur la taille future de
l’enfant, mais sert également à établir l’âge osseux de l’enfant,
qui ne correspond pas toujours avec son âge civil. Savoir s’il
existe une avance ou un retard de l’un par rapport à l’autre est
essentiel pour la conduite du traitement orthodontique.

Les indications de l’orthodontie


L’orthodontie vise à harmoniser le sourire et à corriger les
malpositions dentaires (associées ou non à des troubles de
développement des mâchoires) afin d’établir un emboîtement
(occlusion) idéal des dents.

Qu’est-ce qu’un emboîtement idéal des dents ?

Cela correspond à une situation où lors de la fermeture des mâchoires, les


dents de devant (incisives) du haut mordent légèrement devant et par-
dessus les dents du bas et où les dents du fond (prémolaires et molaires)
s’engrènent de la façon la plus précise possible. Celles-ci doivent
s’intégrer les unes aux autres de manière à ce que les dents du haut
entrent dans les creux des dents du bas et réciproquement.

Les malpositions des dents sont dues à deux principaux types


d’anomalies.
Premièrement, elles peuvent être causées par un défaut
d’espace lié à une absence d’harmonie entre la taille des dents et
celle des arcades dentaires, on parle alors de dysharmonie dento-
maxillaire. Différents types de déséquilibres sont envisageables :
✓ Des larges mâchoires sont occupées par des dents
proportionnellement trop étroites avec l’apparition
d’espaces disgracieux entre les deux. Hormis le caractère
inesthétique, cette situation n’entraîne pas de gêne
fonctionnelle majeure.
✓ Des dents trop larges qui doivent coexister sur des
mâchoires étroites, entraînant parfois des problèmes
d’alignements importants. Les dents adoptent alors des
positions désordonnées et demeurent même parfois
bloquées à l’intérieur de l’os. Canines et incisives sont les
victimes majeures de ce manque de place.

Si le manque de place est très conséquent et que l’orthodontiste


ne peut faire autrement, l’extraction sélective d’une ou de
plusieurs dents définitives saines sera alors nécessaire. Il est à
signaler qu’à l’heure actuelle, les praticiens pratiquent ce type
d’extractions avec le plus grand discernement. En effet, dans la
plupart des cas, un compromis sera fait et on préfèrera accepter
de légères malpositions pour éviter de provoquer un éventuel
déséquilibre de la denture par ces extractions intempestives.
Deuxièmement, le mauvais alignement des dents peut aussi être
lié à un défaut de position. Différents types de déséquilibres
sont envisageables :
✓ des dents du haut (ou du bas) trop ou pas assez en avant ;

✓ des dents du haut recouvrant de façon excessive


(supraclusion) ou insuffisante (béance) les dents du bas.
L’orthodontie permettra alors de corriger tous ces différents
types de malpositions dentaires.
En revanche, lorsque ces malpositions dentaires sont associées à
des décalages trop importants au niveau des mâchoires et
qu’elles n’ont pas été traitées précocement entre 7 et 11 ans (voir
chapitre 5 sur l’orthodontie de l’enfant), le seul traitement
orthodontique ne sera pas suffisant et devra être associé à un
traitement chirurgical des mâchoires (chirurgie orthognatique).

Le mécanisme du traitement
orthodontique
Durant le traitement orthodontique, des forces légères mais
constantes vont être appliquées sur les dents. Ces pressions vont
être exercées dans le but de faire effectuer aux dents différents
types de mouvements qui permettront d’obtenir un alignement et
une occlusion satisfaisantes. Pour qu’elle puisse se déplacer, un
mécanisme bien spécifique va s’organiser autour de la dent.
Le principal dispositif utilisé dans le cadre du traitement
orthodontique fixe chez l’adolescent est le système « multi-
attaches », communément appelé les bagues. Ils comportent des
anneaux ceinturant les molaires et des boîtiers collés sur la
surface externe des autres dents. L’ensemble est relié par un fil
métallique élastique en forme d’arc. Cet arc est tendu et modelé
en fonction des différents types de déplacements dentaires à
obtenir.
Certaines bagues sont en métal tandis que d’autres, se voulant
plus discrètes et esthétiques, sont en céramique transparente.
Cependant, il faut signaler que ces bagues en céramique ont
certains inconvénients. Hormis leur coût légèrement plus élevé,
elles sont plus fragiles et jaunissent avec le temps.
Durée, fréquence, douleurs et risques
associés au traitement
La durée moyenne d’un traitement orthodontique oscille
généralement entre 12 et 24 mois, mais peut parfois s’étaler sur
une période encore plus longue dans des cas plus complexes.
L’intervalle de temps entre chaque séance est variable suivant le
type de traitement proposé, mais se situera généralement
entre 4 et 8 semaines.
L’appareil orthodontique constitue un corps étranger qui va être
exploré systématiquement de manière réflexe par le jeune. Pour
peu que ce dispositif comporte des aspérités ou des angles vifs,
les risques de blessure et de saignement de la langue et de la
joue sont alors réels.
Consultez rapidement votre dentiste ou votre orthodontiste qui
arrondira les angles vifs. En attendant le rendez-vous, procurez-
vous chez le pharmacien de la cire orthodontique. Son
application va permettre d’isoler les parties coupantes des
muqueuses blessées. Un gel antiseptique pourra aussi être utilisé
pour favoriser la cicatrisation.
Outre les blessures décrites ci-dessus, le traitement
orthodontique risque de provoquer certaines douleurs. En effet,
la constante action de l’appareil sur les dents peut induire une
pénible sensation d’étau et entraîner des maux de tête. Ces
douleurs disparaîtront naturellement au fil du traitement et
pourront être soulagées par des médicaments antalgiques
(paracétamol). Ces douleurs seront d’autant plus importantes
dans les premiers jours suivant les consultations chez
l’orthodontiste, car durant ces séances, le praticien va resserrer
l’appareil et ainsi recréer les sensations de tension décrites.
Des difficultés au cours de la mastication vont pouvoir
également être constatées, risquant ainsi d’amoindrir le plaisir à
manger et d’induire un impact négatif sur l’humeur de
l’adolescent. Rassurez-vous, leur capacité d’adaptation étant
surprenante, ces effets se dissiperont très rapidement.
Concernant l’hygiène bucco-dentaire, une chute de la qualité du
brossage des dents et des gencives serait susceptible de
provoquer une inflammation des gencives (gingivite), ainsi que
le développement de caries. En effet, la configuration biscornue
de l’appareil rend la pratique du brossage difficile et favorise la
rétention de la plaque bactérienne. Il conviendra donc de se
servir d’une brosse à dents spécialement conçue pour
l’orthodontie qui sera complétée par l’utilisation d’un bain de
bouche antiseptique et des brossettes interdentaires.

Le recours à la chirurgie
La chirurgie orthognatique s’adresse aux patients présentant des
décalages importants au niveau des mâchoires, qui n’ont pas été
traités pendant l’enfance (traitement interceptif). Dans ce cas, le
traitement orthodontique seul n’est pas suffisant pour réduire ces
anomalies et le recours à la chirurgie s’impose.
Ce traitement peut être réalisé à tout âge, mais sera à privilégier
chez l’adolescent en fin de croissance ou chez l’adulte jeune. Ce
type de chirurgie, réalisé par un chirurgien maxillo-facial sous
anesthésie générale, est indiqué dans certaines situations bien
spécifiques :
✓ une mâchoire trop avancée ou, au contraire, trop reculée ;

✓ un espace important entre les dents antérieurs du haut et du


bas (béance) ;
✓ un sourire découvrant de façon excessive les gencives
(sourire gingival) ou, au contraire, un sourire ne
découvrant absolument pas les dents.

Dans la plupart des cas, un traitement orthodontique précèdera et


suivra l’acte chirurgical pour compléter la thérapeutique
chirurgicale.

La contention orthodontique
Une fois l’objectif atteint et le traitement orthodontique terminé,
il va être indispensable de porter un dispositif fixe (attèle) ou
amovible (gouttière) destiné à stabiliser la nouvelle position des
dents. En effet, la correction liée au traitement orthodontique a
provoqué un étirement de fibres élastiques situées autour des
dents qui vont avoir tendance à les ramener dans leur position
d’origine. Le port de ces dispositifs va permettre à ces fibres de
se réorganiser et de se stabiliser autour de cette nouvelle position
des dents et ainsi de maintenir les résultats obtenus à l’issue du
traitement. Cette période de contention peut s’étendre sur
plusieurs mois, voire quelques années. Certains orthodontistes
recommandent même aux patients de conserver ces dispositifs à
vie.
Enfin, l’évolution des dents de sagesse devra être
particulièrement surveillée, car elles seraient susceptibles de
perturber l’alignement des dents, et ce malgré le port de la
contention.

Les dents de sagesse


Les dents de sagesse sont les troisièmes molaires définitives,
elles font leur apparition en bouche entre 16 et 25 ans.
Généralement au nombre de quatre, ces dents sont de forme et
de taille variable et ne sont pas systématiquement présentes. En
effet, le bol alimentaire est de nos jours composé d’aliments plus
mous et cuits nécessitant un effort masticatoire moins important
qu’à l’époque de nos ancêtres. De plus, la réduction de la taille
des mâchoires au cours de l’évolution laisse de moins en moins
de place pour permettre la poussée des dents de sagesse qui vont
tendre à disparaître de plus en plus dans les générations futures.
Les troisièmes molaires sont communément appelées « dents de
sagesse », car elles font leur apparition en général à la fin de
l’adolescence, ce qui pourrait marquer le début de la maturité.
Dans d’autres pays, ces dents revêtent des noms différents. Par
exemple, elles sont appelées « dents de l’amour » en Corée, ou
encore « dents de 20 ans » en Turquie.

Quand extraire les dents de


sagesse ?
Dans certaines situations, il va être préférable de ne pas
conserver les dents de sagesse pour prévenir l’apparition de
certains problèmes consécutifs à leur poussée :
✓ en cas de manque de place : dans le cadre d’un traitement
orthodontique, l’examen des radiographies peut permettre
de déceler un manque d’espace permettant la bonne
poussée des dents de sagesse. Il sera alors préférable
d’envisager l’extraction de ces dents à leur état de germe
entre 12 et 14 ans : c’est la germectomie. À ce stade, les
racines des dents de sagesse n’étant pas encore formées,
leur extraction est ainsi facilitée.
✓ en cas de poussée douloureuse : il arrive souvent que la
dent de sagesse ne sorte que partiellement et soit
recouverte d’un capuchon de gencive. Des bactéries
peuvent alors se loger dans cette zone et entraîner une
infection des tissus entourant la dent : c’est la péri-
coronarite. On peut alors ressentir des douleurs lancinantes
dans la mâchoire ainsi que des maux de gorge assimilés à
une angine. Des ganglions peuvent également apparaître
sous la mâchoire et s’accompagner de difficultés à ouvrir
la bouche (trismus). À ce stade, votre dentiste pourra vous
prescrire des antibiotiques associés à des bains de bouche
et des antalgiques (paracétamol). Ce traitement pourra être
suffisant pour dissiper l’infection en quelques jours. Si ces
incidents se reproduisent, il sera alors préférable
d’envisager l’extraction.

Dans le cas de la péri-coronarite, bien que la gencive soit très


douloureuse, il sera très important d’assurer une hygiène
rigoureuse autour de la dent afin d’éviter toute surinfection. En
attendant de consulter votre dentiste, l’application d’un gel
antiseptique à l’aide d’une brosse à dents ultra-souple (brosse à
dents chirurgicale) pourra être complétée par des bains de
bouche.
✓ en cas de dent incluse ou semi-incluse : l’axe de la dent
de sagesse étant horizontale ou oblique, celle-ci sera
bloquée par la seconde molaire voisine et ne pourra pas
faire son apparition dans la bouche. Il sera alors préférable
de prévoir l’extraction de cette dent susceptible de
provoquer des douleurs comparable à une otite. De plus, la
dent de sagesse risquerait de provoquer une carie, voire
une infection au niveau de la dent adjacente.
✓ en cas de carie volumineuse : dans le cas où la carie
serait trop importante, et la dent difficilement accessible au
brossage, le risque de récidive de lésion carieuse sera
majoré, et il sera alors préférable d’extraire la dent.
On a souvent tendance à penser que les dents de sagesse peuvent
perturber l’alignement des dents de devant. Il est important de
signaler qu’aucune étude n’a réellement démontré ce
phénomène. Cependant, des visites régulières chez le dentiste
seront indispensables pour suivre la bonne évolution des dents
de sagesse et le maintien d’un alignement satisfaisant des dents.
Le recours à la contention, suite au traitement orthodontique,
permettra également de prévenir l’apparition de ce phénomène.

L’opération des dents de sagesse et


leurs suites
L’extraction des dents de sagesse est le plus souvent réalisée
sous anesthésie locale. Elle peut être pratiquée en une ou
plusieurs séances en fonction du nombre et de la position des
dents à extraire. Avant de procéder à l’intervention, votre
dentiste vous prescrira un examen radiologique (radiographie
panoramique) afin d’évaluer la position des dents de sagesse. Si
une ou plusieurs de ces dents se situent à proximité d’éléments
anatomiques, il sera alors préférable de réaliser un examen
radiographique plus précis, en trois dimensions (cone-beam ou
scanner). L’analyse de ces images localisera avec précision ces
zones à risque et ainsi protégera d’éventuelles complications lors
de l’intervention.
Différents types de complications peuvent survenir au cours de
l’extraction d’une dent de sagesse :
✓ Au niveau des dents du bas, la lésion du nerf dentaire
inférieure ou du nerf linguale pourra entraîner des pertes
de sensibilité plus ou moins durables au niveau de la lèvre
et de la langue (paresthésies).
✓ Au niveau des dents du haut, la projection de la dent de
sagesse dans le sinus pourra nécessiter une ré-intervention
dans un second temps pour récupérer ce corps étranger
dans le sinus.

Le plus souvent, votre dentiste pourra vous prescrire un


traitement antibiotique à débuter le matin de l’intervention et à
poursuivre pendant 6 à 8 jours ainsi que des bains de bouche et
des antalgiques (paracétamol). Un médicament anti-
inflammatoire pourra être ajouté dans certaines interventions
plus complexes risquant d’entraîner des réactions plus
importantes.
Au terme de l’intervention, différents types de suites opératoires
peuvent apparaître telles que des saignements, des douleurs, un
gonflement de la joue (œdème), un bleu ou encore une limitation
d’ouverture de la bouche (trismus).
Quelques trucs et astuces

Les saignements, dans les premières heures suivant l’extraction, pourront


être stoppés en exerçant une pression sur le site avec une compresse
stérile pendant quelques minutes. De plus, il faudra éviter de se rincer la
bouche et de cracher pendant les premières 24 heures pour permettre une
bonne coagulation du caillot sanguin.

La douleur plus ou moins importante, généralement proportionnelle à la


durée et à la complexité de l’intervention, sera calmée par la prise
régulière d’antalgiques dans les jours qui suivent l’extraction.

Le risque de gonflement de la joue (œdème) pourra être diminué par


l’application régulière d’une poche de glace (pendant 10 minutes toutes les
heures) au cours de la première journée et par la prise d’arnica (granules
d’homéopathie). Il sera conseillé d’envelopper la poche de glace avec un
tissu pour éviter d’éventuelles brûlures au niveau de la peau.

Le risque d’apparition d’un trismus pourra également être minoré par


l’application de la glace et la prise éventuelle d’un médicament anti-
inflammatoire.

Les comportements à risque


L’adolescent est dans une période d’invulnérabilité où toute
expérience est bonne à prendre. La consommation de tabac,
d’alcool, de drogues ainsi que la pose de piercings peuvent en
faire partie. Le dentiste est aux avant-postes pour constater les
premiers dégâts causés par ces comportements. En effet, il passe
en moyenne plus de temps avec ces jeunes patients que la
plupart des autres médecins. De plus, son autorité scientifique
lui permettra de conseiller le jeune adulte d’un point de vue
factuel sans tomber dans le discours moralisateur.
Le flirt
Certes, la cavité buccale est riche en microbes et les germes se
transmettent inévitablement lors du baiser. Cependant, tout
dépend de l’hygiène des partenaires et de leur état de santé. Si
ces deux éléments sont satisfaisants, les risques sont faibles. Une
sorte d’équilibre fait qu’aucun des germes ne prend le dessus. En
revanche, si l’une des personnes est malade, la bonne hygiène
bucco-dentaire des deux partenaires n’exclut pas la contagion.
Tout dépend de la nature du germe responsable de la maladie et
de sa présence ou de son absence dans la salive. D’autre part,
rappelons que certaines maladies graves comme le Sida ou
l’hépatite B ne se transmettent pas par la salive. Toutefois, étant
donné que ces agents pathogènes se transmettent par le sang, il
sera important que les deux partenaires aient des dents et des
gencives en bonne santé pour limiter toute forme de
contamination. Signalons que ce constat concerne
particulièrement les relations bucco-génitales.

Le tabac et le cannabis
Nul besoin d’annoncer au dentiste que l’on fume, il s’en rendra
rapidement compte par lui-même. Outre la mauvaise haleine,
l’aspect brûlé et œdématié des gencives, la présence de tartre en
quantité importante, la perte de goût ainsi que des colorations
brunâtres au niveau des dents et de la langue vont caractériser la
bouche du fumeur. En montrant à l’adolescent tous ces
changements au niveau de sa bouche, le dentiste va permettre au
jeune adulte de mieux mesurer et prendre conscience des
impacts néfastes du tabac sur l’ensemble de l’organisme. En
effet, ces signaux visibles en bouche sont, en fait, le reflet de ce
que le tabac et le cannabis induisent à bas bruit à l’intérieur du
corps, sur les autres organes.
Outre les risques de cancer de la bouche, la consommation de
tabac aura également un impact négatif sur les gencives ainsi
que sur l’os entourant les dents (parodonte), risquant ainsi
d’entraîner des problèmes de déchaussement à moyen terme. De
plus, il est important de signaler que les composants toxiques
contenus dans le cannabis vont être encore plus dévastateurs que
ceux contenus dans le tabac.
La substance active du cannabis, le THC
(Tétrahydrocannabinol), va avoir plusieurs effets
caractéristiques :
✓ une action immunodépressive sur les macrophages et les
lymphocytes induisant une résistance plus faible aux
infections bactériennes et virales au niveau de la bouche.
Cette susceptibilité prédisposera ainsi davantage le jeune
adulte à développer des problèmes parodontaux
(déchaussement) ;
✓ et une diminution de la quantité de salive (xérostomie)
potentialisant le risque de caries et de déchaussement des
dents. De plus, les brûlures observées au niveau des
muqueuses augmentent la probabilité d’apparition de
cancers de la bouche.

En outre, les hydrocarbones présents dans le cannabis favorisent


l’apparition des candidoses buccales (champignons).

L’alcool
Les effets de l’alcool sur la bouche sont multiples : on observe
une irritation des muqueuses buccales, un dessèchement de la
bouche, une langue pâteuse ainsi qu’une haleine chargée. De
plus, par sa forte concentration en sucre, l’alcool va entraîner
une macération acide favorisant le développement de caries à
évolution rapide. Enfin, cette substance nuit également aux
défenses immunitaires, ce qui peut entraîner la prolifération de
germes et déboucher sur l’apparition de maladies de gencives
(parodontites).
En outre, l’alcool n’est pas forcément cancérigène, mais sa
combinaison au tabac multiplie le risque de cancer buccal par
six. En effet, l’alcool va potentialiser la pénétration des
substances cancérigènes du tabac.

Les piercings
De très nombreuses complications peuvent apparaître à la suite
de la mise en place d’un piercing en bouche (généralement au
niveau de la langue) : transmission de maladies dues à
l’utilisation de matériel mal ou pas stérilisé (Sida, Hépatite B,
Tétanos), hémorragie de la langue par rupture d’un vaisseau
sanguin, passage du piercing dans les voies respiratoires (en
étant avalé par accident), allergie au métal, courant électrique en
bouche provoqué par la présence simultanée de métaux de
différentes natures, perte ou modification du goût, irritation des
muqueuses ou encore difficultés au cours de la mastication ou de
la prononciation. Cette longue et impressionnante liste des
risques que présente le port de ces « bijoux » semble à elle seule
dissuasive.
Troisième partie
Prendre soin de ses dents
au quotidien
Dans cette partie…

ous vivons une époque où les limites du vieillissement


N sont en permanence repoussées, tant au niveau
médical qu’esthétique. Notre espérance de vie
s’allonge et tout un chacun espère vieillir en bonne santé,
sans trop subir les outrages du temps.
La médecine esthétique et les soins antirides, issus d’une
recherche de plus en plus performante et sophistiquée,
sont partie prenante de cette évolution.
En parallèle, la médecine anti-âge dentaire vient prendre
toute sa place en offrant la possibilité de conserver ses
dents durant toute sa vie.
Ce nouveau concept de soin, qui implique une alliance
thérapeutique entre le patient et son praticien, requiert une
hygiène bucco-dentaire rigoureuse complétée par un
traitement régulier chez son chirurgien-dentiste.
Chapitre 7
L’environnement de la dent
et son ennemi no 1 : le
tartre
Dans ce chapitre :

▶ Les tissus de soutien de la dent (parodonte)

▶ La formation de la plaque et du tartre

L espardifférents tissus environnant la dent peuvent être fragilisés


la présence de tartre qui, s’il n’est pas éliminé
rapidement, a des effets dévastateurs risquant de provoquer la
destruction de ces tissus au cours du développement de la
maladie parodontale, que l’on appelle plus communément le
déchaussement dentaire.

Les tissus de soutien de la dent


(parodonte)
Figure 7-1 : Le parodonte.

Le mot « parodonte » provient du grec para (autour) et odontos


(dent). Il s’agit de l’ensemble des tissus de soutien qui entourent
et supportent la dent. La parfaite santé bucco-dentaire permettra
d’assurer une protection efficace permettant au parodonte de
mieux résister aux agressions bactériennes liées à la maladie
parodontale. Le parodonte est constitué de quatre types de
tissus : la gencive, l’os alvéolaire, le cément et le desmodonte.

La gencive
Ce tissu, qui recouvre l’os de la mâchoire, présente une couleur
rose pâle avec un aspect ferme en « peau d’orange ». Son
changement de couleur (rose foncé, voire rouge ou violacé) et le
saignement qui l’accompagne sont souvent un signal d’alarme,
révélateur d’une inflammation.
La gencive peut être divisée en trois parties :
✓ La gencive libre : c’est le rebord de la gencive qui est situé
à la base de la dent (collet). Elle se présente sous forme
d’une mince bandelette plate et brillante qui n’est pas
attachée fermement à la dent, créant ainsi un petit espace :
le sillon gingivo-dentaire (ou sulcus). Cette zone va
constituer une porte d’entrée pour les bactéries constituant
la plaque dentaire qui vont pouvoir s’y développer. Si le
sillon s’approfondit, il constituera une poche (poche
parodontale) qui servira de « réservoir » à ces bactéries.
✓ La gencive attachée : c’est la partie la plus importante et la
plus résistante de la gencive. Elle est fermement adhérente
à l’os par l’intermédiaire de fibres de collagène. Plus sa
hauteur est importante et mieux les tissus de soutien de la
dent seront préservés contre l’attaque des bactéries
intervenant dans le développement de la maladie
parodontale.
✓ La muqueuse alvéolaire : elle n’est pas aussi fermement
adhérente à l’os sous-jacent que la gencive attachée et
assure la continuité avec la muqueuse tapissant l’intérieur
des joues et des lèvres.

L’os alvéolaire
Ce tissu constitue le principal support qui va servir d’ancrage à
la dent. Il englobe les racines fixées à cet os par l’intermédiaire
de fibres desmodontales. L’os alvéolaire est constitué de
plusieurs couches :
✓ une couche externe et une couche interne, composées d’un
os compact ;
✓ une couche intermédiaire, composée d’un os spongieux.
La couche externe de l’os est recouverte d’une fine membrane
blanchâtre et fibreuse : le périoste, qui fait la jonction entre la
gencive attachée et l’os sous-jacent. Il jouera un rôle important
dans la régénération de l’os en cas de fracture ou à la suite d’une
chirurgie.

Le cément
Il constitue la couche superficielle recouvrant la surface des
racines de la dent. C’est un tissu minéralisé qui va permettre
d’assurer une bonne liaison entre la dent et l’os des mâchoires.
En effet, le cément va permettre l’accrochage des fibres
desmodontales qui seront tendues entre l’os alvéolaire et la dent.

Le desmodonte
Il est également appelé ligament desmodontal ou fibres
desmodontales. Ce tissu est situé dans un espace très étroit
(environ 0,25 mm) entre la dent et l’os. Il va assurer la bonne
cohésion entre la surface des racines dentaires (cément) et l’os
alvéolaire, en permettant une légère souplesse naturelle, à la
façon d’un amortisseur.

La formation de la plaque et du
tartre
Lorsque la plaque dentaire n’est pas éliminée au cours du
brossage biquotidien, elle risque de se calcifier et évoluer en
tartre, ce qui constitue un des principaux facteurs responsables
de la destruction des tissus de soutien de la dent intervenant au
cours de la maladie parodontale.
La formation de la plaque dentaire
La plaque dentaire est une sorte d’enduit blanchâtre constituée
d’un ensemble de bactéries qui colonisent la surface des dents.
Quotidiennement, ces germes vont se déposer sur la surface des
dents, en association avec des résidus alimentaires (sucres,
acides) et des protéines salives. Certaines bactéries déjà
présentes au sein de cette plaque vont pouvoir se développer et
attirer la fixation d’autres séries de bactéries. Suivant la
composition, la consistance et la localisation de la plaque
dentaire, deux conséquences majeures peuvent en résulter :
d’une part, la formation de caries au niveau des dents, et d’autre
part le développement de la maladie parodontale au niveau de
ses tissus de soutien.
La formation de cette plaque dentaire va être effectuée en trois
étapes :
✓ Un film organique, appelé pellicule acquise, va se déposer
à la surface des dents. Il est constitué de différents
éléments composant la salive tels que les glycoprotéines,
les peptides et les glucides.
✓ Des bactéries spécifiques ayant des propriétés adhésives
particulières vont alors coloniser la pellicule acquise qui
sera ainsi transformée en biofilm.
✓ Des phénomènes chimiques (adhésion et adsorption) vont
générer la multiplication du nombre de bactéries grâce à
l’apport de nouvelles espèces, formant ainsi la plaque
dentaire.

Il aura fallu moins de 24 heures pour que ce phénomène se


produise.
Il est important de souligner qu’un brossage minutieux va
permettre d’éliminer la plaque dentaire et ainsi retarder la
formation du tartre.

La formation du tartre et ses


caractéristiques
Bien que le mécanisme de formation du tartre soit commun à
tous, sa quantité et son caractère nocif vont être dépendants de
nombreux facteurs, variables suivant chaque individu.

Sa formation
Le tartre va être formé par la minéralisation de la plaque
dentaire ; celle-ci va se charger en composants inorganiques de
la salive qui vont entraîner sa calcification grâce aux capacités
activatrices de certaines bactéries. De plus, le caractère poreux
du tartre nouvellement formé va générer une accumulation
supplémentaire d’une nouvelle plaque dentaire, générant ainsi
une spirale infernale.
La constitution du tartre commence par l’apparition de petits
cristaux, environ un jour et demi après la formation de la plaque.
Il faudra seulement 12 jours pour obtenir un tissu tartrique bien
calcifié.
La réaction chimique de la formation du tartre est permise par la
précipitation des ions carbonate et phosphate contenus dans la
salive. Ces sels minéraux vont être unis au sein d’une matrice
organique pour former le tartre, qui peut être assimilé à du
calcaire.
Deux familles de bactéries entrent dans la composition du
tartre : les bactéries gram + (aérobies) qui se développent en
présence d’oxygène, et les bactéries gram - (anaérobies) plus
virulentes, qui croissent au contraire en l’absence d’oxygène. La
composition bactérienne du tartre va varier en fonction de sa
quantité. Au départ, le tartre est essentiellement constitué de
bactéries aérobies. Son augmentation va entraîner une
diminution de la présence d’oxygène, favorisant la croissance de
bactéries anaérobies qui vont alors être présentes en nombre plus
important que les bactéries aérobies. Le rôle pathogène plus
marqué de ces bactéries gram - peut s’expliquer par la
production de toxines très irritantes susceptibles d’accentuer la
réaction inflammatoire de l’organisme (inflammations des
gencives, voire abcès dans certains cas). De plus, des enzymes
également libérées par ces bactéries seront capables de détruire
les tissus de soutien de la dent.
Par conséquent, nous pouvons plus aisément comprendre la
relation qu’il existe entre la quantité de tartre et son caractère
toxique.

Ses facteurs de développement


Outre la mauvaise hygiène bucco-dentaire, le développement du
tartre peut être favorisé par plusieurs facteurs :
✓ La nature de la salive : les personnes présentant une salive
alcaline (taux d’acidité faible) ont généralement davantage
de tartre, le milieu alcalin favorisant la minéralisation de la
plaque dentaire. En revanche, leurs dents seront moins
sujettes au développement des lésions carieuses.
✓ La position des dents : un mauvais alignement des dents
rend le brossage moins efficace.
✓ Le mauvais état de surface des dents ou des prothèses :
toute aspérité pouvant être liée à des plombages abîmés ou
des couronnes mal adaptées pourra être propice au dépôt
de tartre.
✓ Un état de santé perturbant le système endocrinien :
certaines conditions médicales temporaires telles que la
grossesse, la puberté ou des pathologies chroniques mal
équilibrées telle que le diabète, notamment.
✓ Une forte consommation de sucres va permettre
d’alimenter les bactéries contenues au sein de la plaque
dentaire.
✓ L’activité des glandes salivaires : la production de tartre est
également liée au débit de salive présent en bouche. Les
zones situées à proximité des canaux excréteurs des
glandes salivaires (glande parotidienne et sublinguale)
constituent ainsi des zones de prédilection pour le tartre. Il
s’agit principalement de la face interne des incisives
inférieures et des faces externes des molaires supérieures.
Chapitre 8
Prévention et hygiène
dentaire : le meilleur
dentiste,
c’est vous !
Dans ce chapitre :

▶ Le brossage des dents

▶ Les outils indispensables pour compléter le brossage

▶ La mauvaise haleine et l’hygiène bucco-dentaire

L’ ambition de ce chapitre est de démontrer au lecteur que


l’application de mesures préventives permettra de réduire
considérablement le risque de développer une maladie
parodontale (déchaussement des dents) qui nécessiterait le
recours à des traitements plus importants.

Le brossage des dents


La cavité buccale est une porte d’entrée privilégiée susceptible
de faire l’objet d’attaques par de nombreux agents extérieurs. Le
respect d’une hygiène rigoureuse constitue la démarche de
prévention par excellence qui permettra de se protéger contre ces
agressions et de préserver ainsi notre capital dentaire, et plus
globalement notre santé.

Techniques du brossage des dents


Le brossage des dents constitue un « travail » indispensable à
réaliser au moins deux fois par jour et ce, pendant deux minutes.
Son action va permettre de déloger régulièrement la plaque
dentaire qui, en s’accumulant, évoluera en tartre et attaquera les
dents (caries) et ses tissus de soutien (maladie parodontale).
Pour mieux détailler la technique de brossage, il conviendra de
délimiter la bouche selon quatre zones principales :
✓ la moitié supérieure gauche ;

✓ la moitié supérieure droite ;

✓ la moitié inférieure gauche ;

✓ la moitié inférieure droite.

Trente secondes vont être consacrées à chacun de ces quatre


territoires en vue d’aboutir à un brossage de deux minutes.
Au niveau de chaque zone, l’opération va consister à brosser
successivement les trois faces principales des dents : la surface
externe du côté des joues, la surface interne du côté du palais (en
haut) et de la langue (en bas) et la surface masticatrice des dents
rentrant en contact avec les dents antagonistes.

Le brossage manuel
La méthode utilisée pour manipuler la brosse à dents manuelle
s’appelle la technique de Bass (ou technique du rouleau). Au
départ, la brosse à dents est positionnée à 45 degrés par rapport à
la gencive, de sorte que les poils soient tournés vers les racines
des dents. Ensuite, la rotation exercée par le poignet va
permettre de réaliser un brossage allant de la gencive vers la
dent. Par conséquent, il sera indispensable de brosser
distinctement les dents du haut et du bas : au niveau des dents
supérieures, le mouvement de la brosse à dents s’effectuera de
haut en bas, tandis qu’au niveau des dents inférieures, le
mouvement de la brosse à dents sera inverse, soit de bas en haut.
Un mouvement contraire risquerait en effet de traumatiser la
gencive et d’entraîner ainsi son éventuelle rétraction, causant
ainsi des sensibilités au froid et au sucre.
Le brossage pourra de plus être complété, pour les plus assidus,
par un petit mouvement circulaire au niveau de chaque dent en
exerçant une pression douce.
Cette technique aura donc l’avantage de nettoyer les zones se
situant à la jonction entre la gencive et la dent, qui sont de
véritables pièges pour le dépôt de plaque dentaire. Ce
mouvement de rotation de la brosse à dents va également
permettre de faire passer quelques poils de la brosse dans les
espaces interdentaires, initiant le nettoyage de ces zones qui sera
complété par d’autres « outils » (fils, brossettes…).
Il conviendra de choisir une brosse à dents :
✓ à poils souples, pour éviter de traumatiser la gencive et
d’user la base des dents ;
✓ à petite tête, pour atteindre certaines zones plus
difficilement accessibles au brossage telles que les dents
du fond.

Durée d’utilisation : il sera recommandé de changer


régulièrement de brosse à dents (environ tous les deux à trois
mois), car les poils peuvent s’user ou avoir tendance à se
courber vers l’extérieur (poils en éventail) et perdre ainsi de leur
efficacité. Cette fréquence de renouvellement sera cependant
relativement variable selon chacun. En effet, une personne
réalisant un brossage plus « dynamique » usera plus rapidement
sa brosse.

Le brossage électrique
La qualité du brossage manuel peut ne pas être constante et
varier en fonction de notre motivation et de notre état de fatigue.
Le principal intérêt de la brosse à dents électrique réside dans la
programmation d’un mouvement précis et idéal, qui va réduire
considérablement les efforts du patient. Celui-ci va devoir
uniquement se contenter de promener durant quelques secondes
la brosse sur chaque face des dents sans réaliser aucun
mouvement. De plus, les nouvelles générations de brosses à
dents électriques, conçues en partenariat avec les dentistes,
tendent à se rapprocher du matériel professionnel utilisé au
cabinet dentaire. Le recours à la brosse à dents électrique sera
indiqué chez les personnes ayant une dextérité réduite
(personnes handicapées, personnes âgées) ou plus généralement
chez les personnes n’appliquant pas rigoureusement la technique
de brossage manuelle recommandée. Quant aux enfants, souvent
difficiles à motiver, la brosse à dents électrique présentera un
moyen ludique les incitant à plus d’assiduité dans cette tâche,
qui leur est souvent pénible.

Brosses à dents rechargeables ou à


pile
Les brosses à dents à pile présentent les mêmes caractéristiques
que les brosses à dents manuelles. Leur seule différence réside
dans le fait qu’elles exercent par leurs vibrations une action
mécanique légèrement supérieure permettant de déloger la
plaque dentaire. Cependant, leur utilisation présente certains
inconvénients. D’une part, elles ne reproduisent pas le
mouvement idéal réalisé par les autres types de brosses à dents
électriques (rechargeables). D’autre part, l’efficacité de ces
brosses sera dépendante du niveau de charge des piles. En effet,
l’usure des piles entraînera une diminution de la puissance de la
brosse, impactant directement la qualité du brossage.
Les brosses à dents rechargeables présentent l’avantage d’avoir
un témoin de charge, ce qui leur permettra d’avoir une efficacité
constante. De plus, plusieurs innovations technologiques
caractérisent ces brosses à dents. Tout d’abord, un capteur de
pression va signaler l’application de forces excessives, qui
risqueront d’user les dents et de traumatiser les gencives.
Ensuite, ces brosses à dents reproduisent les mouvements
recommandés permettant ainsi d’assurer un brossage idéal.
Enfin, la plupart de ces brosses à dents sont équipées d’un
minuteur qui va émettre un signal (bip sonore ou vibration)
toutes les 30 secondes pour informer l’utilisateur sur son temps
de brossage. Par conséquent, il est recommandé de privilégier
ces types de brosses à dents aux brosses à dents à pile.
Il existe deux types de brosses à dents électriques rechargeables :
les brosses à dents oscillo-rotatives et les brosses à dents
soniques, qui présentent des caractéristiques différentes.

Brosses à dents oscillo-rotatives ou


soniques
Les brosses à dents oscillo-rotatives en vente depuis plusieurs
années sur le marché possèdent des petites têtes rondes qui vont
réaliser des rotations partielles (environ 8 000 / minute), dans un
sens puis dans l’autre (quart de tour alternés). Cette technologie
présente certaines limites, notamment dans le nettoyage des
espaces interdentaires et des zones situées à la jonction gencive-
dent. Pour pallier ces faiblesses, des brosses présentant un
design plus adapté ont fait leur apparition. En effet, elles sont
munies de poils avec des longueurs et des orientations variables
permettant d’assurer un nettoyage plus efficace.
Les brosses à dents soniques possèdent des têtes plus larges qui
se rapprochent de la forme des brosse à dents manuelles et vont
réaliser jusqu’à environ 30 000 mouvements par minute. Leur
technologie est basée sur une activation dynamique des fluides
(dentifrice mélangé avec la salive) permettant de les projeter
entre les dents et au niveau de la zone située à la jonction dent-
gencive, pour ainsi éliminer en partie la plaque dans ces zones
très difficiles à atteindre. Cette action va être complétée par
l’action mécanique des poils de la brosse qui va permettre de
déloger la plaque dentaire résiduelle.

Le dentifrice
Le dentifrice a plusieurs effets. Tout d’abord, il participe au
retrait de la plaque dentaire. Ensuite, ses composants
préviennent le développement des caries et des maladies
parodontales. Enfin, le dentifrice aide à lutter contre la mauvaise
haleine. Il est important de remarquer que les effets du brossage
seront davantage dépendants de la technique de brossage
employée que du type de dentifrice choisi.
On distingue quatre principales catégories de dentifrice suivant
les problèmes rencontrés :
✓ Les dentifrices « protection carie » : l’utilisation d’un
dentifrice dosé à 1 500 ppm de fluor (c’est-à-dire 150 mg
de fluor pour 100 g de dentifrice) est recommandé pour
réduire le risque de caries en reminéralisant l’émail pour le
rendre ainsi plus résistant aux attaques acides des
bactéries.
✓ Les dentifrices « protection gencives » : les agents
contenus (enoxolone, bicarbonate de soude ou
pyrophosphate) permettent de réduire l’accumulation de la
plaque et donc du tartre pour assurer une protection contre
l’atteinte des tissus de soutien de la dent (maladie
parodontale).
✓ Les dentifrices « blancheur » sont composés d’agents
blanchissants à faible concentration tels que le peroxyde
d’hydrogène, le carbonate de calcium ou encore la perlite
qui vont rendre le sourire plus éclatant. Cependant,
signalons que cette action blanchissante ne sera
malheureusement pas toujours obtenue ou ne sera que de
courte durée.
✓ Les dentifrices « sensibilité » contenant notamment de
l’acétate de strontium, du nitrate de potassium ou encore
du fluorure de sodium agissent par la formation d’une
barrière minérale naturelle à la surface de la dent, la
protégeant ainsi contre les agressions thermiques et
chimiques.

Votre dentiste sera le mieux placé pour vous conseiller le


dentifrice le plus adapté à vos besoins.

Les « outils » indispensables pour


compléter le brossage
Différents types d’instruments vont permettre de parfaire le
brossage en vue d’atteindre les zones qui n’ont pas pu être
nettoyées avec la brosse à dents.

Le fil dentaire
Le rôle du fil dentaire est de permettre un nettoyage des espaces
interdentaires. Il sera indiqué au niveau des espaces étroits, le
plus souvent au niveau des dents de devant. Sa composition peut
varier du plastique (nylon, téflon ou polyéthylène) à la soie. Le
fil dentaire peut être ciré ou non.
Le fil dentaire ciré est plus facile à utiliser pour le patient que
celui non ciré. En effet, le rôle de la cire va être de faciliter le
passage du fil entre les dents. Cependant, le fil dentaire ciré sera
légèrement moins efficace, car la cire en se déposant sur les
dents, risque d’inhiber l’action protectrice du fluor contenu dans
le dentifrice.
Son utilisation va nécessiter une certaine pratique. Cela va
consister à enrouler les extrémités d’un fil (d’une quarantaine de
centimètres) autour de ses index tout en le guidant à l’aide de ses
pouces. Une pression associée à un mouvement de va-et-vient
sera alors réalisée pour passer le point de contact des dents. Une
fois situé dans l’espace interdentaire, le fil sera alors plaqué
successivement contre la face d’une dent, puis de l’autre. Cette
action sera répétée au niveau de chaque espace. Pour les patients
éprouvant une certaine difficulté à utiliser le fil dentaire, il existe
également des porte-fils (petites fourches en plastique) facilitant
leur passage.

Les brossettes interdentaires


Ces petits « goupillons » vont également permettre de nettoyer
les espaces interdentaires. Ils seront davantage indiqués au
niveau des espaces plus larges, le plus souvent au niveau des
dents du côté et du fond (prémolaires et molaires). Ces
brossettes auront un intérêt tout particulier chez les personnes
atteintes de maladies parodontales, qui présentent des espaces
interdentaires plus importants.
Il existe différentes tailles de brossettes, sélectionnées pour
s’adapter le plus précisément possible aux espaces interdentaires
de chaque patient.
La première utilisation de la brossette va dissiper la solution
antiseptique dont elle est pré-imprégnée. Il sera donc conseillé
de la tremper dans un bain de bouche antiseptique à partir de la
seconde utilisation.
Il est également recommandé de rincer la brossette, après chaque
utilisation et d’en changer régulièrement (au bout de quelques
jours).
Leur utilisation va également requérir une certaine habitude. Il
est important de noter qu’un espace interdentaire est constitué de
l’accolement de deux dents. Il sera donc important que le
mouvement horizontal effectué par la brossette soit répété
pendant quelques secondes sur la surface de chacune des deux
dents.

Les bains de bouche


Il est important de distinguer les bains de bouche à visée
thérapeutique, des solutions utilisées quotidiennement après le
brossage.

Les bains de bouche à visée thérapeutique


Ils sont prescrits de façon ponctuelle suite à une chirurgie
buccale (extraction, implant) ou à une blessure causée par un
appareil. Ces solutions, qui ont des propriétés antiseptiques
efficaces, sont généralement à base de chlorhexidine fortement
dosée (0,2 % au minimum) qui vont permettre de limiter la
prolifération des bactéries.
L’usage régulier des bains de bouche à visée thérapeutique est
fortement déconseillé. Ils risquent en effet de provoquer une
modification de l’équilibre bactérien naturel de la bouche ainsi
que l’apparition, au bout d’une quinzaine de jours, d’effets
secondaires, tels, qu’une coloration foncée des dents et de la
langue, une modification voire même une perte du goût ou
encore une desquamation superficielle des muqueuses.
Rassurez-vous, ces effets seront réversibles à l’arrêt du
traitement.
D’autre part, le bain de bouche devra être dilué ou non selon sa
concentration en principe actif. S’il est très concentré et qu’il est
utilisé pure au lieu d’être dilué, il y aura un risque important de
brûlure. C’est pourquoi, il est important de lire attentivement la
notice du bain de bouche utilisé.

Les bains de bouche à usage quotidien


Ils constituent un complément de brossage pouvant permettre,
suivant leur composition, de limiter l’accumulation de plaque,
réaliser une protection contre les caries ou encore rafraîchir
l’haleine. En effet, un bain de bouche riche en composés fluorés
(au moins 200 ppm) va permettre de protéger les dents contre le
développement de caries tandis que les solutions contenant de la
chlorhexidine à faible concentration (inférieur à 0,1 %) auront
un effet démontré sur la réduction des inflammations gingivales.
Votre dentiste sera le mieux placé pour vous conseiller le bain de
bouche le plus approprié à votre situation.
Notons également que l’utilisation quotidienne d’un bain de
bouche contenant de l’alcool est déconseillée. Elle risque en
effet, de provoquer des irritations, voire des brûlures, au niveau
des muqueuses ainsi qu’un assèchement de la bouche.

Les jets dentaires et les hydropulseurs


Les jets dentaires projettent de l’eau permettant ainsi de déloger
certains débris alimentaires stagnant entre les dents. Cette
ancienne génération d’appareils est à présent supplantée par les
hydropulseurs. Ces nouveaux instruments permettent
d’améliorer l’hygiène dentaire autour des dents, des implants
ainsi que sous les prothèses de grande étendue (bridge, par
exemple). Ils sont faciles à manier, leur technologie innovante
génère un jet d’air accompagné de microgouttelettes. Leur
embout très fin va permettre de nettoyer en profondeur les
espaces difficilement accessibles par le brossage conventionnel,
ciblant ainsi de façon plus précise la plaque dentaire. Un bain de
bouche pourra également être associé à l’eau contenue dans le
réservoir, ce qui permettra de potentialiser son action au niveau
des dents et des gencives.

Les révélateurs de plaque


Ces produits se présentent sous forme de pastilles ou de liquide
et doivent être utilisés après le brossage. Ils renferment une
teinture (à base d’éosine, d’érythrosine ou de fuschsine) qui va
réagir au contact de la plaque présente sur les dents. Les zones
ainsi colorées vont permettre au patient de repérer plus
facilement la plaque oubliée au cours du brossage. Par
conséquent, le révélateur de plaque représente une aide très utile
qui permettra d’évaluer la qualité de votre hygiène bucco-
dentaire.
La mauvaise haleine (halitose) et
l’hygiène bucco-dentaire
La mauvaise haleine touche de 30 à 50 % de la population
générale suivant les études effectuées. Elle est le plus souvent
d’origine bucco-dentaire (90 % des cas) et pourra être soignée,
dans la plupart des cas, en pratiquant une hygiène bucco-
dentaire rigoureuse.
Cette halitose peut, dans certains cas, devenir tellement gênante
qu’elle sera susceptible d’affecter les relations sociales,
professionnelles, voire sexuelles.

Ses causes
L’halitose présente deux types principales de causes : bucco-
dentaire et d’ordre générale.

Au niveau bucco-dentaire
La mauvaise haleine peut s’expliquer par une accumulation de
bactéries sur les dents, les prothèses mal entretenues, les
muqueuses ou encore le dessus de la langue. Elle est générée par
l’émanation de composés sulfurés volatils malodorants (sulfure
d’hydrogène et méthyl mercaptan, notamment).
Différentes situations d’ordre bucco-dentaire peuvent être
responsables de la mauvaise haleine :
✓ une mauvaise hygiène bucco-dentaire, responsable de
l’accumulation de débris alimentaires à la surface des
dents : ces résidus pourront également stagner entre les
dents du fait de plombages défectueux non hermétiques ou
d’espaces interdentaires importants ;
✓ les maladies parodontales où les germes présents (gram -
anaérobies) produisent des composés malodorants ;
✓ une diminution de la quantité de salive favorise l’acidité
du milieu buccal. De plus, cette réduction du flux salivaire,
qui va affaiblir les mécanismes de défense naturels, ne
permettra pas un nettoyage efficace des muqueuses. Cette
situation peut être observée dans le cadre de certains
syndromes (tel que le syndrome de Gougerot-Sjrögren),
d’une consommation d’alcool et de drogue ou encore suite
à la prise de médicaments (antidépresseur,
antiparkinsonien ou somnifères, notamment) ;
✓ le dépôt d’un enduit au niveau de la langue, suite à une
diminution de la quantité de salive. On pourra également
observer cet enduit si l’action « auto-nettoyante » de la
langue n’est pas suffisamment assurée ;
✓ la présence de caries constituent un réservoir favorisant le
développement des bactéries ;
✓ la consommation de tabac, responsable notamment d’une
diminution de la quantité de salive et d’une prédisposition
aux maladies parodontales ;
✓ la présence d’aphtes, d’ulcérations, de candidoses ou de
cancers au niveau de la bouche ;
✓ la période faisant suite à une chirurgie buccale durant
laquelle le patient aura du mal à se brosser les dents.

Au niveau général
✓ l’halitose matinale peut s’expliquer par la digestion
nocturne et la prolifération des bactéries dans la bouche et
sur la langue, au cours de la nuit ;
✓ certaines habitudes alimentaires : le métabolisme de
certains aliments ou boissons (alcool, ail, oignon, ou café
notamment) va générer la production de composés
volatiles malodorants qui vont se retrouver dans l’air
expiré. Un jeûne prolongé pourra également, du fait du
métabolisme des protéines qu’il implique, donner une
mauvaise haleine ;
✓ la grossesse, où les variations hormonales induites
provoquent des inflammations des gencives (gingivites
gravidiques) qui donnent souvent une mauvaise haleine.
De plus, les reflux acides liés aux vomissements ne font
que renforcer cette halitose ;
✓ les infections ORL (oto-rhino-laryngé) telles que les
sinusites ou les amygdalites chroniques ;
✓ les pathologies gastro-intestinales telles que les gastrites
ou les reflux gastro-œsophagiens, qui vont être
responsables de rejets acides ;
✓ les pathologies du foie, induisant une odeur de « terre
argileuse » ;
✓ les maladies générales non équilibrées telles que le
diabète, l’hypoglycémie va induire une haleine chargée en
acétone responsable d’une odeur de fruits en fermentation ;
✓ le stress a également des conséquences sur le
fonctionnement des glandes salivaires. Il s’agit soit d’une
diminution de la sécrétion salivaire (hyposialie), soit d’une
absence totale de salive (asialie). En cas de stress, la salive
peut également devenir épaisse et visqueuse. L’ensemble
de ces troubles de la sécrétion salivaire sera source de
mauvaise haleine.
Ses traitements
Si l’origine de l’halitose est diagnostiquée au niveau de la cavité
buccale, le dentiste devra enseigner au patient l’application
d’une hygiène bucco-dentaire rigoureuse incluant un brossage
minutieux des dents ainsi que de l’intérieur des joues et du
palais, l’utilisation de brossettes interdentaires ou de fil dentaire,
un brossage de la langue à l’aide d’un gratte-langue souple ainsi
que le recours à un dentifrice et à un bain de bouche
antiseptiques.
D’autre part, il sera indispensable que le dentiste assainisse le
milieu bucco-dentaire du patient en traitant les éventuelles caries
et les problèmes parodontaux. De plus, des prothèses amovibles
mal adaptées favorisant l’impaction des aliments devront être
réadaptées ou refaites.
Enfin, il sera important de rétablir une hydratation adéquate chez
les personnes atteintes de sécheresse buccale (hyposialie),
notamment par la consommation de chewing-gums sans sucre
(au xylitol) ou bien par la prise de certaines solutions de salive
artificielle.
Si l’origine de l’halitose ne présente pas de rapport avec la
bouche, il sera nécessaire d’orienter le patient vers son médecin
traitant en vue de réaliser les examens complémentaires
nécessaires.
Chapitre 9
Les dents de la mère :
bien vivre sa grossesse
Dans ce chapitre :

▶ Les particularités médicales pendant la grossesse

▶ La prévention et le traitement des problèmes bucco-dentaires

▶ Les précautions liées à la prise de médicaments

« U naujourd’hui
enfant, une dent », ce proverbe se transmet encore
d’une génération à l’autre. Même s’il est
vrai que de nombreux bouleversements hormonaux et
immunologiques accompagnent la grossesse, cette idée reçue est
non seulement fausse, mais aussi dangereuse en soi. La future
maman ne doit pas s’imaginer que la mise au monde de son
enfant se fera au détriment de sa propre santé. Cependant, la
femme enceinte devra durant cette période adopter une hygiène
bucco-dentaire rigoureuse et faire l’objet d’une surveillance
particulière de la part de son dentiste traitant.

Les particularités médicales


L’état de grossesse provoque un véritable chamboulement
physiologique à l’origine de problèmes bucco-dentaires.
Les modifications hormonales
Chez la femme enceinte, les taux de progestérone et d’œstradiol
grimpent dans une proportion considérable, ce qui va générer
des répercussions inflammatoires au niveau de la cavité buccale.
Deux phénomènes hormonaux se conjuguent :
✓ La progestérone va entraîner une augmentation de la
perméabilité des vaisseaux sanguins.
✓ Les œstrogènes vont induire une diminution de la
kératinisation des gencives.

Ces deux phénomènes vont favoriser la colonisation des


bactéries dans la circulation, générant ainsi un processus
inflammatoire au niveau des gencives.
De plus, certaines hormones comme la progestérone
entraîneraient aussi une diminution des défenses immunitaires
chez la femme enceinte, susceptible d’entraîner une
augmentation du risque infectieux.

Les modifications de l’environnement


buccal
Outre les gencives inflammatoires liées aux modifications
hormonales, la composition de la salive va subir des
changements au cours de la grossesse. Elle va devenir plus
acide, ce qui va favoriser le développement de caries. De plus,
les reflux acides associés aux vomissements vont majorer ce
risque.
Pour certaines femmes, le brossage des dents peut provoquer des
nausées matinales. Si tel est le cas, il sera préférable de se rincer
la bouche avec de l’eau et d’utiliser un bain de bouche
antiseptique ou à base de fluorure.

La prévention et le traitement des


problèmes bucco-dentaires
Les modifications liées à la grossesse vont avoir des
répercussions à la fois sur les muqueuses mais aussi sur les
dents. Il sera essentiel de les détailler afin de déterminer les
mesures de prévention adaptées.

Atteintes des gencives


La gingivite spécifique de la femme enceinte (gingivite
gravidique) peut se manifester, dès les premiers mois de
grossesse, par un saignement de gencives se déclenchant au
moindre contact. Les tissus rougissent, enflent et engendrent une
douleur grandissante.
Toutefois, les hormones ne sont pas les seules responsables. En
effet, en cas de brossage imparfait, des résidus alimentaires
dégradés vont se déposer au niveau des gencives et des dents.
Des bactéries viendront alors se greffer pour donner naissance à
la plaque dentaire, qui une fois calcifiée (tartre) sera responsable
de l’inflammation et de l’apparition de la gingivite.
Dans certains cas, la femme enceinte peut également développer
des épulis : il s’agit de petites excroissances de gencives
bénignes localisées le plus souvent entre les dents qui
disparaissent en fin de grossesse. Si ces affections sont
douloureuses et inconfortables à la mastication, il sera nécessaire
de consulter votre dentiste.
Une hygiène bucco-dentaire rigoureuse est indispensable durant
toute la grossesse. Un brossage trois fois par jour associé au
passage de brossettes interdentaires ou de fil dentaire sera
indiqué. Un bain de bouche antiseptique sans alcool pourra
renforcer l’immunité buccale et combattre la mauvaise haleine
liée à la gingivite.
Un saignement important des gencives pourrait conduire à
diminuer la fréquence du brossage. C’est une erreur à éviter, car
une nouvelle accumulation de plaque bactérienne pourrait alors
aggraver l’inflammation gingivale. Dans ce cas, il sera conseillé
d’utiliser provisoirement une brosse à dents à poils ultra-souples.
Au cours des visites de contrôle effectuées durant la grossesse,
le dentiste pourra réaliser un détartrage s’il le juge nécessaire.

Atteintes des dents


L’acidification de la salive, les changements de comportement
alimentaire (grignotages fréquents) et les reflux gastriques liés
aux vomissements augmentent le risque de caries. En effet, le
sucre alimentaire consommé au cours du grignotage est l’allié
privilégié des bactéries. Ces dernières sont ainsi stimulées et
sécrètent des acides qui vont attaquer l’émail. Dès lors, les caries
vont pouvoir se développer. Un dentifrice fluoré pourra être
utilisé pour neutraliser ces attaques acides.
De plus, au cours des vomissements, les reflux acides vont
également entraîner une déminéralisation de l’émail dentaire.
Dans un tel cas (et c’est bien le seul), on renoncera au brossage
des dents dans l’instant qui suit le vomissement. En effet, le
frottement généré par la brosse à dents viendrait renforcer
l’agression acide. On remplacera ce soin par un rinçage
abondant avec un bain de bouche fluoré. Enfin, en cas de
nausées répétées, votre dentiste pourra se concerter avec votre
gynécologue pour éventuellement modifier votre alimentation.
Deux types de douleurs peuvent apparaître spécifiquement chez
la femme enceinte :
✓ des douleurs pulsatiles, diffuses et jamais localisées qui
pourraient être dues à des inflammations du nerf de la
dent, et ceci en l’absence de toute carie. En effet, ce nerf
est composé de vaisseaux sanguins et de fibres nerveuses
qui se situent dans une cavité close. L’inflammation
générée par des modifications de la circulation sanguine
liées à la grossesse entraînera une compression des filets
nerveux au sein de cette cavité, responsables de ces
douleurs qui disparaîtront spontanément au bout de
quelques jours ;
✓ des douleurs aigues localisées similaires à celles causées
par des caries. Il peut s’agir de sensibilités au chaud, au
froid, au sucré ou aux aliments acides. Au cours du
brossage, il peut également apparaître des douleurs
irradiantes lors du contact avec la brosse à dents. Il sera
recommandé alors d’adopter un brossage plus doux et
l’utilisation d’un bain de bouche fluoré. De plus, votre
dentiste pourra également mettre en place des composites
qui permettront de protéger les dents les plus sensibles.

Les particularités des soins


dentaires durant la grossesse
Durant le premier trimestre de la grossesse, il sera préférable de
ne pas intervenir en dehors des soins mineurs (traitement de
petites caries, détartrage) afin de minimiser le risque
d’avortement spontané (fausse couche). Les soins non urgents
seront plutôt réalisés après le troisième mois. En effet, la femme
enceinte durant cette période est souvent sujette aux nausées et
présente une fatigue intense.
Le second trimestre sera la période la plus propice pour réaliser
les soins, car le fœtus s’est développé et la patiente est en
meilleure condition.
En ce qui concerne le troisième trimestre, il sera déconseillé
d’intervenir au cours des deux derniers mois afin de réduire le
risque d’accouchement prématuré.
Dans l’absolu, en l’absence de situation d’urgence, il sera
préférable de reporter toutes les interventions invasives
(extraction de dent de sagesse, implant, traitement prothétique
complexe) après l’accouchement.
Une infection gingivale ou dentaire non traitée pourrait diffuser
dans le sang jusqu’au placenta et activer certaines hormones
(prostaglandines) majorant ainsi le risque d’accouchement
prématuré.
Lors du traitement d’une carie, il sera préférable d’éviter la mise
en place ou la dépose d’amalgame pendant la grossesse. Ces
manipulations risquent d’entraîner un relargage de mercure
toxique pour la mère et son enfant. Il sera donc préférable de
privilégier un matériau d’obturation en composite.

Les précautions liées à l’anesthésie


dentaire
Si un soin dentaire s’impose durant les phases délicates de la
grossesse (premier trimestre et deux derniers mois de la
grossesse), le dentiste utilisera de préférence un anesthésique
sans adrénaline, même si l’anesthésie sera moins efficace.
En effet, l’adrénaline, tout en contractant les vaisseaux, retient
mieux la substance anesthésique sur la zone à traiter.
Néanmoins, cette substance accélère le rythme cardiaque et
accroît du même coup les possibilités de contractions
prématurées.

Les précautions liées à la


radiographie
Bien que les radiographies numériques soient beaucoup moins
irradiantes qu’auparavant, elles ne seront réalisées qu’en cas de
nécessité absolue (infection aiguë, rage de dent). Elles seront à
proscrire durant les deux premiers mois de grossesse, car c’est
durant cette période qu’a lieu l’essentiel de l’organogénèse
(formation des organes de l’embryon).
De plus, par mesure de précaution, toute radiographie devra être
réalisée chez la femme enceinte sous protection d’un tablier
plombé.
Enfin, l’examen sialographique des glandes salivaires permettant
de mettre en évidence des calculs au niveau des glandes
salivaires sera formellement contre-indiqué pendant la grossesse,
car l’iode injecté provoque une insuffisance thyroïdienne
responsable de la mort du fœtus par asphyxie.

Les précautions liées à la prise de


médicaments
La prescription d’antibiotiques, d’anti-inflammatoires et
d’antalgiques (antidouleurs) fera l’objet de précautions
particulières durant la grossesse.
Les antibiotiques
L’antibiotique de choix pour traiter les infections dentaires est la
pénicilline. En cas d’allergie à cette molécule, votre dentiste
vous prescrira un médicament appartenant à d’autres familles
d’antibiotiques (céphalosporine ou macrolides notamment). Par
contre, les tétracyclines seront contre-indiquées, car elles
pourront provoquer des troubles de la coloration (dyschromie)
des dents ainsi que des risques de malformations chez l’enfant.

Les anti-inflammatoires
Le recours aux anti-inflammatoires (stéroïdiens et non
stéroïdiens) est fortement déconseillé chez la femme enceinte,
car ils pourront avoir des effets néfastes sur le déroulement de la
grossesse.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (aspirine ou ibuprofène,
par exemple) peuvent provoquer des détresses cardiaques chez
le nouveau-né et seront à proscrire au cours des deux derniers
trimestres de la grossesse.
Les anti-inflammatoires stéroïdiens (cortisone, par exemple)
peuvent entraîner un problème de croissance ainsi qu’un retard
possible dans la maturation de certaines régions du cerveau du
fœtus. Ils ne seront administrés que si le pronostic vital de la
femme enceinte est en jeu.

Les antalgiques
Le paracétamol constitue la molécule de choix permettant de
lutter contre la douleur dentaire chez la femme enceinte. En
effet, ce médicament ne présente aucun effet toxique pour le
fœtus.
Cependant, tout médicament associant le paracétamol à des
dérivés codéïnés sera à proscrire. En effet, ces molécules
peuvent induire des troubles dans le développement du fœtus
(bec de lièvre ou retard de croissance notamment).
Quatrième partie
Du petit point noir de la carie à
la méchante rage de dent
Dans cette partie…

a carie est une maladie infectieuse dont les effets sont


L dévastateurs non seulement pour la dent, mais aussi
pour l’organisme. En effet, une carie non traitée peut
aboutir à une infection du nerf de la dent pouvant diffuser
à distance dans le corps humain et même atteindre des
organes vitaux.
La carie peut aller d’une simple petite cavité pouvant être
soignée rapidement par un simple plombage à une
destruction beaucoup plus importante de la dent
nécessitant des traitements plus complexes (couronne,
bridge, implant dentaire…).
Chapitre 10
La carie, son
développement
et ses différents
traitements
Dans ce chapitre :

▶ La dent, un organe à part entière

▶ Les facteurs responsables de la carie

▶ Les stades de développement de la carie

▶ Les traitements (amalgames, composites, inlays, dévitalisation)

L aquotidienne
dent est un organe vivant qui est exposé dans la vie
à différents types d’agressions (bactériennes,
chimiques, physiques, thermiques) susceptibles d’altérer plus ou
moins profondément son intégrité. L’analyse de sa structure va
nous permettre de mieux comprendre les mécanismes de
formation et de développement de la carie.

La dent, un organe vivant à part


entière
La dent peut être divisée en deux parties : la couronne dentaire,
partie visible de la dent et la racine dentaire, implantée dans l’os
et la gencive.
Cet organe est constitué de quatre principaux tissus.

L’émail
C’est la couche superficielle recouvrant la couronne de la dent.
Constitué à 96 % de matière minérale, il représente le tissu le
plus dur de l’organisme.
Son épaisseur est plus importante au sommet de la couronne
qu’à sa base. Ce tissu semi-transparent peut prendre une tonalité
jaune ou grise en fonction des individus. L’émail étant situé à
distance du nerf, son atteinte superficielle n’induira que peu ou
pas de sensibilité.

Le cément
C’est la couche superficielle recouvrant les racines de la dent.
C’est un tissu conjonctif minéralisé qui va permettre d’assurer
une bonne cohésion entre la dent et l’os des mâchoires. Cette
couche, moins minéralisée et plus mince que l’émail, sera plus
vulnérable au risque de carie au niveau de la racine, et il sera
indispensable de prendre soin des dents dénudées, où les lésions
carieuses de collet sont fréquentes.

La dentine
C’est la couche sous-jacente, située en dessous de l’émail, au
niveau de la couronne, et en dessous du cément au niveau des
racines. Ce tissu est beaucoup moins minéralisé que l’émail,
donc plus fragile. La dentine tout comme l’émail n’est pas
vascularisée, cependant elle est traversée par des petits tunnels
(tubulis dentinaires) qui se prolongent jusqu’à la pulpe
provoquant ainsi une réelle sensibilité.

La pulpe (nerf de la dent)


Située au centre de la dent, elle est composée de deux parties : la
pulpe camérale, située au niveau de la couronne et la pulpe
radiculaire, située au niveau des canaux des racines. Ce tissu est
constitué de nerfs transmettant les sensibilités et les signaux
douloureux et de vaisseaux qui vont permettre d’assurer la
nutrition et l’irrigation de la dent ainsi que sa connexion à
l’ensemble de la circulation.

Les facteurs responsables de la


carie
Trois principaux facteurs doivent être présents et se combiner
pour permettre le développement de la lésion carieuse : la
présence de certaines bactéries au sein de la plaque dentaire, des
mauvaises habitudes alimentaires ainsi que la susceptibilité
propre de chaque individu à la carie dentaire.

Les bactéries
La cavité buccale est le siège d’une grande variété de bactéries
(des centaines de millions) constituant la flore buccale. Au
quotidien, la bouche subit de nombreuses agressions physiques,
chimiques ou bien encore mécaniques susceptibles d’entraîner
un déséquilibre de cette flore buccale, provoquant ainsi de
nombreuses perturbations rendant les bactéries encore plus
virulentes.
Quotidiennement, ces bactéries vont se déposer sur la surface
des dents, en association avec des résidus alimentaires (sucres,
acides), des protéines salivaires, pour former un enduit
blanchâtre : c’est la plaque dentaire. Certaines bactéries déjà
présentes au sein de cette plaque vont pouvoir se développer et
attirer la fixation d’autres séries de bactéries, c’est cette
combinaison de germes qui permettra d’attaquer la dent et de
générer progressivement le processus carieux. Si cette plaque
dentaire n’est pas rapidement éliminée par le brossage, elle se
durcira pour former le tartre qui fragilisera les gencives.

Le régime alimentaire
La permanente guerre d’usure livrée par les bactéries aux dents
évoque le siège d’un château fort. Les envahisseurs ne sauraient
passer à l’action sans munitions : ce sont les sucres contenus
dans l’alimentation. Deux types d’attaques peuvent être
distingués. Les attaques rapides concernent les sucres rapides
(boissons sucrées, confiseries ou encore pâtisseries) qui sont
transformés en acide par les bactéries et vont réaliser des
agressions ponctuelles sur les dents. Les attaques lentes,
générées par des sucres cachés (plats cuisinés, céréales, pain et
biscuit notamment), sont quant à elles de véritables bombes à
retardement, qui en dopant les bactéries de la plaque dentaire,
deviendront encore plus toxiques.
Il est également important de signaler que certains troubles du
comportement alimentaire, tels que l’anorexie et la boulimie,
augmentent de manière significative le risque de développer des
caries. En effet, les vomissements et les reflux gastro-
œsophagiens engendrent des attaques acides au niveau des dents.
Facteurs individuels et personnels
Différents éléments variables vont induire suivant les personnes
une susceptibilité plus ou moins importante aux caries :
✓ Une bonne hygiène bucco-dentaire réduit fortement le
risque de caries. En effet, un brossage biquotidien combiné
au passage du fil dentaire et/ou des brossettes
interdentaires est fortement recommandé pour éliminer la
plaque dentaire qui se dépose sur la surface des dents.
✓ La salive présente plusieurs caractéristiques qui vont lui
permettre de jouer un rôle prépondérant dans la prévention
des lésions carieuses.

Les principales fonctions de la salive

– La protection : l’une de ses composantes, la proline (protéine) a la


propriété d’être absorbée par la surface de l’émail. Ainsi, un écran
protecteur se forme afin de mieux résister aux assauts des attaques
acides.

– Des propriétés antibactériennes.

– La régulation du Ph buccal : la salive permet de diminuer le taux d’acidité


buccale et ainsi le risque carieux.

– La reminéralisation de la dent grâce à la présence d’éléments minéraux


(calcium, fluor) inclus dans sa composition.

– La digestion : grâce à ses enzymes (amylase salivaire), la salive facilite


la digestion des aliments.

✓ L’âge conditionne également la susceptibilité à la carie. En


effet, lorsque les dents définitives font leur apparition dans
la bouche entre 6 et 12 ans, la minéralisation de l’émail
n’est pas totalement achevée, ce qui rend la dent plus
fragile et réceptive à la carie. La maturation définitive de
l’émail de l’ensemble des dents se situe entre 16 et 18 ans.
✓ Certaines maladies (syndrome de Gougerot-Sjrögren par
exemple), la prise de médicaments (antidépresseurs,
bêtabloquants), la radiothérapie localisée au niveau du
visage ou du cou, le stress ou encore les conduites
addictives (alcool et drogues) sont autant de facteurs
responsables d’une diminution de la production de salive
(asialie) et donc propices au développement des caries.
D’autre part, des maladies comme le diabète, vont avoir un
impact sur la composition de la salive qui sera davantage
sucrée, favorisant ainsi le risque carieux.
✓ Le caractère héréditaire lié à la transmission de la carie
n’est pas clairement identifié. Cependant, certains facteurs
prédisposant peuvent être transmis des parents à l’enfant.
Il peut s’agir de la qualité de l’émail plus ou moins fragile,
de la morphologie de certaines dents qui peuvent avoir une
forme anormale favorisant les caries, ou encore d’une
quantité et/ou d’une qualité de salive déficiente diminuant
ainsi la protection contre les lésions carieuses.

Les stades de développement de la


carie
Le processus de la carie correspond à un phénomène de
déminéralisation des tissus de la dent. En effet, les bactéries
présentes vont transformer les sucres issus de l’alimentation en
acides qui vont « ronger » progressivement la dent et se
rapprocher inéluctablement de son nerf, en l’absence de
traitement.
La carie a tendance à se localiser principalement dans les zones
où le brossage est moins aisé. Il s’agit le plus souvent des sillons
de la dent, des espaces interdentaires ainsi que des collets (base)
de la dent.
Il existe quatre principaux stades dans le développement de la
carie :
Stade 1 : l’émail est le premier tissu atteint. Cette étape n’est
pas douloureuse, mais le soin de cette carie devra être
rapidement effectué afin d’éviter que celle-ci ne progresse et
n’atteigne la couche sous-jacente : la dentine.
Stade 2 : la carie poursuit son évolution au niveau de la dentine.
Des sensibilités peuvent apparaître au froid et au sucre. La
dentine étant un tissu moins minéralisé que l’émail, la lésion
carieuse évoluera rapidement. Il est indispensable de traiter au
plus vite la dent pour éviter une atteinte du nerf.
Stade 3 : la carie progresse encore un peu plus. La diffusion des
bactéries en direction du nerf va déclencher une inflammation. Il
en résultera un gonflement des vaisseaux sanguins qui, en
comprimant les fibres nerveuses contre les parois de la dent,
vont provoquer une tension extrême et très douloureuse : il
s’agit de la pulpite (inflammation irréversible du nerf de la dent)
ou « rage de dent ». Il en résulte des douleurs au froid, au chaud
et une sensation de « cœur qui bat » dans la dent. À ce stade,
seul le traitement de dévitalisation permettra de supprimer la
douleur.
Stade 4 : si la carie n’a pas été soignée au niveau du stade
précédent, l’inflammation du nerf va évoluer en infection et se
propager le long des racines. Le nerf va ainsi se mortifier
(nécrose) et entraîner l’apparition d’un abcès dentaire. On pourra
alors observer un gonflement de la gencive, une suppuration
ainsi qu’une sensibilité à la mastication.
Ce stade est particulièrement dangereux, car des bactéries
présentes au niveau des racines de la dent peuvent se propager
par la circulation sanguine dans l’organisme et entraîner des
conséquences parfois dramatiques, notamment au niveau du
cœur : c’est l’endocardite bactérienne.

Les traitements (amalgames,


composites, inlays, dévitalisation)
Suivant le volume et la position de la carie à traiter, le dentiste
va avoir à sa disposition un arsenal de matériaux et de
techniques divers pour pouvoir traiter la dent atteinte.

Traitement des caries débutantes à


moyennes (stades 1 et 2) :
composite, amalgame, inlay
Ces types de caries ne vont pas atteindre le nerf et pourront donc
être traitées sans que le dentiste n’ait besoin de dévitaliser la
dent.
Au stade précoce de la carie débutante de stade 1, la lésion étant
superficielle et à une distance importante du nerf, le nettoyage
de la carie pourra être réalisé sans anesthésie. Le dentiste
utilisera une résine de type composite pour remplir la cavité
provoquée par la lésion carieuse.
S’agissant de la carie moyenne de stade 2, après que le dentiste a
réalisé le nettoyage de la lésion carieuse, deux méthodes de
traitement vont permettre de reconstituer la dent.
La méthode directe
Le dentiste va pouvoir reconstituer la dent dans la séance,
directement au cabinet dentaire. Deux principaux types de
matériaux sont disponibles actuellement.
Les composites
Ce sont des matériaux de reconstruction relativement récents
dotés de qualités esthétiques et adhésives très intéressantes.
Utilisées à l’origine exclusivement au niveau des dents du
sourire, les dernières générations de composite sont à présent
plus résistantes et peuvent désormais être employées au niveau
des dents du fond (prémolaires et molaires) où les forces
générées par la mastication sont plus importantes.
Les composites présentent trois avantages considérables :
✓ Sur le plan esthétique, il existe différentes gammes de
teintes et de textures qui vont permettre de reconstituer au
plus près, la forme et la couleur de la dent originelle.
✓ Les bonnes propriétés adhésives de ce matériau vont
permettre au dentiste d’être le plus conservateur possible
dans la préparation de la dent, contrairement à l’amalgame
qui va nécessiter un nettoyage plus profond.
✓ Les composites vont permettre de traiter les surfaces
d’usures situées au niveau de la base des dents (mylolyse).
La reconstruction de ces zones de fragilité va permettre de
réduire les sensibilités de ces dents (au froid, au sucre et au
brossage) et de diminuer le risque de caries.

Il existe cependant des inconvénients à l’utilisation des


composites :
✓ Sa durée de vie : la longévité de ce matériau est limitée
dans le temps (quelques années). En effet, le joint (zone de
jonction entre la dent et le composite) moins hermétique
qu’au niveau des amalgames, peut être infiltré au bout de
quelques années et faire l’objet de reprise de caries. Le
dentiste pourra être amené à remplacer la restauration, s’il
constate des infiltrations ou des débuts de décollement du
composite.
✓ Son état de surface : le composite se fragilise dans le
temps et perd son aspect lisse.
✓ Sa couleur : ce matériau est relativement poreux et capte
progressivement les colorants (thé, café, vin rouge,
tabac…).
✓ Au niveau des gencives : ce type de restauration peut
provoquer des inflammations s’il est en contact trop intime
avec les gencives.
✓ Au niveau du nerf : une proximité trop importante peut
entraîner une toxicité au niveau de la pulpe dentaire. Pour
l’éviter, le dentiste pourra mettre en place un matériau de
type verre ionomère pour protéger le nerf et ainsi créer un
écran entre celui-ci et le composite.

Les amalgames (ou « plombages au mercure »)


Ce matériau résulte de la combinaison d’un liquide, le mercure,
et d’une poudre d’alliage de plusieurs métaux (argent, cuivre,
zinc et étain notamment). Il s’agit du plus ancien matériau de
reconstruction de la dent. Son utilisation est essentiellement
réservée aux dents du fond (prémolaires et molaires), compte
tenu de son caractère peu esthétique. L’éternelle polémique
entretenue au sujet de ce produit est fondée sur l’éventuelle
toxicité du mercure contenu dans ces amalgames. Il est à
signaler qu’aucune étude scientifique sérieuse en Europe et aux
États-Unis n’a démontré le caractère toxique des doses de
mercure contenues dans l’amalgame dentaire.
Ce matériau présente plusieurs avantages :
✓ Sur le plan mécanique, la bonne résistance de ce matériau
a été prouvée et reconnue depuis plusieurs dizaines
d’années.
✓ Sa durée de vie : l’étanchéité au niveau du joint entre le
plombage et la dent est stable dans le temps. La longévité
de l’amalgame est généralement supérieure à celle des
composites (jusqu’à vingt ans ou plus dans certains cas).
✓ Ce matériau permet de bloquer le développement et
l’action des bactéries responsables de la formation des
caries (pouvoir bactériostatique).

Il existe aussi des inconvénients à la mise en place des


amalgames :
✓ Leur caractère inesthétique : sa couleur gris-argenté
contraste fortement avec la blancheur de l’émail. Cette
coloration sombre va s’amplifier avec le temps et
transparaître à travers l’émail.
✓ La technique de mise en place nécessite de réaliser une
cavité plus importante (cavité à base élargie) que dans le
cas des composites, ceci afin d’assurer sa rétention et sa
stabilité.
✓ L’interaction avec les autres métaux en bouche : cette
réaction se matérialise par la formation d’un courant
électrique entre deux métaux de nature différente, la salive
jouant le rôle de conducteur. Il en résulte une sensation de
goût métallique caractéristique dans la bouche.
Tableau 10-1 : Comparaison synthétique des méthodes de soins

Les composites Les amalgames

Avantages – caractère esthétique – durée de vie longue


– propriétés adhésives – pouvoir bactériostatique
– traitement des mylolyses – grande résistance mécanique

Inconvénients – durée de vie moyenne – caractère inesthétique


– état de surface plus fragile – technique de mise en place
– tendance à la coloration (plus délabrant)
– inflammation au niveau des – interaction avec les autres
gencives et du nerf métaux

La méthode indirecte : l’inlay


L’inlay (ou incrustation) est une pièce prothétique réalisée « sur-
mesure » qui va venir s’emboîter dans la dent et reconstituer les
parois manquantes en respectant fidèlement la forme et le
volume de la dent originelle. Au cours de la première séance, le
praticien va nettoyer la carie et réaliser une cavité dont
l’architecture spécifique sera adaptée en vue de la pose de
l’inlay. Une empreinte permettra de transmettre au laboratoire
ces informations pour réaliser l’incrustation. Au terme de cette
première séance, un inlay provisoire va être mis en place. La
pose de l’inlay sera assurée lors de la seconde séance par un
collage très précis à l’abri de la salive.
Les principales indications des inlays vont concerner les dents
du fond (prémolaires et molaires) présentant une carie
importante au point de contact avec une dent voisine. Dans ce
cas précis, l’objectif va être de reconstituer de façon hermétique
ce point de contact avec la dent adjacente, ce qui sera plus
complexe à réaliser avec un composite ou un amalgame simple.
Le dentiste va alors avoir recours au laboratoire pour réaliser la
reconstitution de la dent. Il existe trois types de matériaux
entrant dans la composition de l’inlay : la céramique, le
composite chargé en céramique, ou l’or. Il faut souligner que
malgré son caractère peu esthétique, l’or reste le matériau le plus
précis et stable dans le temps.
Les espaces interdentaires sont le siège de débris alimentaires et
de bactéries qui stagnent. Si ces espaces ne sont pas
régulièrement nettoyés par le fil dentaire ou la brossette
interdentaire, des caries vont pouvoir se développer au niveau
des points de contact situés entre deux dents. Ce type de lésions
carieuses, très fréquent, détruit les parois dentaires, permettant
ainsi aux aliments de s’impacter dans la gencive interdentaire. Il
en résulte ainsi des douleurs importantes à la mastication
associées aux douleurs de caries (froid, sucré). Il faut noter que
ces lésions ne sont pas visibles à l’œil nu au départ et sont en
général détectées à la radiographie, d’où l’intérêt des visites de
contrôles régulières chez le dentiste.
Cette technique directe de restitution de la dent présente de
nombreux avantages :
✓ Son caractère esthétique : la forme, le volume ainsi que la
teinte sont parfaitement reconstituées au plus proche de la
dent d’origine.
✓ La reconstitution précise du point de contact de la dent
permet de rétablir une parfaite étanchéité, évitant tout
passage alimentaire, et de restituer un confort masticatoire
optimal.
✓ Les bonnes propriétés mécaniques des matériaux utilisés
sont proches de l’émail et vont permettre de renforcer la
dent délabrée.
✓ La précision de l’adaptation au niveau du joint entre
l’inlay et la dent réduit le risque d’infiltration et de reprise
de carie.
✓ Le parfait état de surface réalisé par le laboratoire
préviendra toute coloration de l’inlay dans le temps.
✓ La précision de l’inlay va permettre de respecter
l’emboîtement (occlusion) des dents.

Le seul inconvénient de cette méthode reste son coût plus élevé


que celui d’un simple composite ou d’un amalgame. En effet, la
complexité de sa réalisation et le recours au travail du
laboratoire de prothèse justifient cette dépense plus élevée pour
le patient. Malheureusement, la Sécurité sociale et les mutuelles
ne prennent pas en compte ces éléments et assurent le même
taux de remboursement pour l’inlay que pour le composite et
l’amalgame.
Pour mieux comprendre l’intérêt des inlays en comparaison des
restaurations directes, on peut faire une analogie à la mode. En
effet, on peut rapprocher les composites et l’amalgame du prêt-
à-porter, tandis que l’on peut assimiler les inlays à la haute
couture.

Traitement des caries importantes et


avancées (stades 3 et 4) :
dévitalisation
Lorsque la carie atteint le nerf (stade 3), le seul traitement
susceptible de soigner la dent va être la dévitalisation.

Les différentes phases de la dévitalisation


Après l’anesthésie, ce soin est réalisé en plusieurs étapes :
✓ Une cavité est réalisée au centre de la dent permettant
d’avoir accès au nerf qui est contenu dans la chambre
pulpaire et dans les canaux des racines.
✓ Après avoir localisé les différents canaux, le dentiste va
utiliser des instruments très fins (limes) pour mesurer leur
longueur à l’aide de radiographies. Ces différentes mesures
vont permettre au dentiste de calibrer ses instruments à
l’anatomie de la dent.
✓ Une irrigation chimique à l’aide d’hypochlorite de sodium
va permettre d’assurer une désinfection des canaux.
Parallèlement à ce nettoyage, une préparation mécanique à
l’aide d’une séquence va assurer un nettoyage complet du
contenu du nerf ainsi que la mise en forme des canaux.
✓ Cette préparation des canaux va permettre au dentiste de
réaliser l’étape finale : l’obturation. Elle consiste au
remplissage le plus étanche possible des canaux jusqu’à
leur extrémité à l’aide d’un produit : la gutta percha.

Les suites
Le soin de dévitalisation est souvent suivi d’une douleur très
pénible localisée au niveau de la dent soignée et de sa périphérie
qui peut durer 3 à 5 jours. Cette dent fraîchement dévitalisée est
souvent très sensible à la pression (sensation de dent longue) et
peut être légèrement mobile de manière temporaire.

Les complications
Ce traitement comporte aussi certains risques. Un fragment de
produit utilisé pour obturer les canaux peut être projeté
accidentellement au-delà d’une racine. Si la plupart du temps,
cet « accident » reste sans conséquence, il peut parfois
provoquer certaines complications. Au niveau des dents du haut,
ce fragment pourrait induire une sinusite aiguë si ce fragment
atteint le sinus. Un drainage par voie chirurgicale ou
endoscopique s’avèrera alors nécessaire pour éliminer ce corps
étranger. Au niveau des dents du bas, si ce fragment est projeté
au contact du nerf dentaire inférieur (qui longe l’extrémité des
racines des prémolaires et des molaires du bas), il pourrait
engendrer des douleurs importantes et des pertes de sensibilité
de la lèvre qui devront être prises en charge rapidement.
Le respect de ce protocole de dévitalisation complexe et
rigoureux permettra de réduire au maximum la survenue d’une
éventuelle infection ultérieure au niveau des racines de la dent.
En effet, si les canaux n’ont pas été obturés jusqu’à leur
extrémité, il risque alors de se développer une infection au
niveau de cette zone, qui pourra diffuser à distance par la
circulation sanguine et atteindre des organes vitaux. Ces
infections évoluant parfois sans douleur, ils ne peuvent être
détectés qu’à l’occasion d’un examen radiographique.
Malheureusement, si cette infection n’est pas diagnostiquée
précocement chez le dentiste, la douleur et la formation d’un
abcès au niveau de la joue n’apparaîtront que tardivement, à un
stade d’infection déjà avancé où la dent ne sera pas toujours
conservable.
Dans le cas d’une carie de stade 4 : le nerf de la dent étant
infecté, le traitement de dévitalisation va se faire en deux
séances. Au cours de la première séance, le dentiste va éliminer
la pulpe nécrosée de la dent, drainer un abcès éventuel et mettre
en place un pansement provisoire, ce qui va permettre une
réduction progressive de la douleur. Quelques jours plus tard, le
dentiste pourra alors terminer le soin de dévitalisation par
l’obturation des canaux.
Chapitre 11
Les différents types
de prothèses dentaires
Dans ce chapitre :

▶ La couronne

▶ Le bridge

▶ La prothèse amovible

L esdesdifférentes techniques de restauration et de remplacement


dents seront décrites dans ce chapitre. L’ensemble de ces
traitements va avoir les mêmes objectifs : rétablir le capital
esthétique et fonctionnel du patient dans le but d’améliorer son
confort au quotidien.
Les dangers du tourisme dentaire « low-cost »

Le prix très attractif des traitements dentaires à l’étranger ne doit pas faire
oublier les deux principaux risques encourus par le patient :

– Le temps de réalisation : il existe un réel risque dentaire lié au fait que


les soins réalisés à l’étranger s’étalent nécessairement sur une durée très
courte (quelques jours) alors même que ces soins nécessiteraient une
durée de traitement beaucoup plus longue.

En effet, certains traitements, tels que les dévitalisations, les extractions ou


encore la pose d’implants et de prothèses, nécessitent de nombreuses
séances, espacées dans le temps, et de fréquentes visites de contrôle,
nécessaires pour mener à bien le projet prothétique, dans les meilleures
conditions. Le non-respect des protocoles opératoires et des délais de
cicatrisation entre les différentes séances de soins risque de compromettre
la réussite de ces traitements. En outre, des infections dentaires liées au
non-respect des protocoles opératoires pourront également aboutir à des
pathologies générales graves, affectant à distance d’autres organes du
corps.

Les dangers du tourisme dentaire « low-cost » (suite)

– le « service après-vente » : il est fréquent que les traitements réalisés à


l’étranger soient à revoir totalement quelques années plus tard, rendant
encore plus complexes les nouveaux traitements à réaliser. En
conséquence, le prix à payer tant sur le plan médical que financier risque
d’être bien plus important que prévu.

La couronne
L’objectif de ce dispositif prothétique va être de reconstituer et
de protéger la dent abîmée pour assurer sa pérennité. Le dentiste
recommandera alors la réalisation d’une couronne lorsque cette
dent est trop fragilisée pour pouvoir être reconstruite à l’aide
d’un amalgame, d’un composite ou bien d’un inlay. Ce type de
restauration concerne à la fois les dents vivantes et les dents
dévitalisées.
Le coût d’une couronne (et des prothèses dentaires en général)
est souvent présenté d’une manière réductrice : le dentiste achète
la couronne à un faible coût pour la revendre plus chère à son
patient. Ce préjugé ne reflète pas la réalité du traitement
prothétique. En effet, la réalisation d’une couronne suppose
l’accomplissement préalable de plusieurs étapes : soins
conservateurs, dévitalisation, préparation de la dent, réalisation
d’une couronne provisoire, empreinte, essayage de la couronne ;
la pose de la couronne ne constitue donc que l’étape finale de ce
traitement. On comprend ainsi mieux que le montant de la
couronne réglé par le dentiste au prothésiste ne représente
qu’une infime partie du coût de l’ensemble du traitement.

Figure 11-1 : La couronne dentaire.


Couronne sur dent vivante
Lorsqu’une dent encore vivante est trop abîmée pour être
renforcée par les moyens conventionnels (amalgame, composite,
inlay), il sera alors possible de la protéger à l’aide d’une
couronne.
La réalisation de ce dispositif va nécessiter plusieurs étapes :
✓ Au cours de la première séance, le dentiste va réaliser, sous
anesthésie, la préparation de la dent. Elle consiste en sa
réduction dans les trois sens de l’espace pour ménager une
place suffisante permettant l’emboîtement de la future
couronne définitive. Au terme de la préparation de la dent,
une couronne provisoire sera mise en place.
✓ Au cours de la seconde séance, si la dent recouverte par la
dent provisoire n’a fait l’objet d’aucune sensibilité (chaud,
froid, pression), le dentiste pourra alors déposer la
couronne provisoire pour prendre une empreinte qui sera
transmise au laboratoire de prothèse qui confectionnera la
couronne définitive. Dans le cas contraire, le praticien
devra dévitaliser la dent pour éviter toute complication
ultérieure au niveau de la dent (douleur ou infection).
✓ Au cours de la troisième et dernière séance, la couronne
définitive pourra enfin être mise en place. Elle sera collée
ou scellée suivant le matériau utilisé pour concevoir la
couronne.

Au fil de la vie, le volume de la pulpe dentaire (nerf) a tendance


à diminuer en se rétractant vers le centre de la dent. Plus on
avance au cours de l’âge et moins le nerf sera proche de la
surface externe de la dent, réduisant ainsi les sensibilités aux
variations thermiques (chaud, froid). Le dentiste aura donc
moins de chance, lors de la réduction de la dent en vue de
réaliser une couronne, de se rapprocher du nerf chez une
personne âgée que chez une personne jeune. C’est pourquoi, les
couronnes sur dent vivante pourront davantage être réalisées
chez les patients d’un certain âge. Cependant, il est aussi à noter
que le volume de la pulpe est variable d’une personne à l’autre
et peut dépendre de certains facteurs tels que le bruxisme, par
exemple, qui entraîne une rétractation du nerf des dents. Il sera
donc préférable que le dentiste effectue une radiographie afin de
compléter son diagnostic et ainsi déterminer si la réalisation
d’une couronne est envisageable ou pas, sur dent vivante.

Couronne sur dent dévitalisée


Plusieurs phénomènes sont responsables de la fragilisation d’une
dent dévitalisée :
✓ La dent n’étant plus vascularisée, innervée et hydratée par
le nerf, elle devient alors plus cassante.
✓ La cavité réalisée pour traiter la carie et assurer la
dévitalisation va profondément atteindre la structure de la
dent.

On comprend dès lors aisément qu’une dent, dont les parois sont
très faibles ne puisse être reconstruite par une simple obturation
(composite, amalgame, inlay). En effet, cette dent ne serait pas
suffisamment solide mécaniquement pour supporter les
contraintes induites par la mastication et risquerait ainsi de se
fracturer. La mise en place de la couronne va constituer un acte
de prévention permettant de prévenir ces risques.
Cette intervention repose sur la préparation de la dent (réduction
périphérique) et la prise d’une empreinte transmise au
laboratoire de prothèse qui va reconstituer la dent en deux
parties :
– L’inlay-core (ou pilier) : c’est une pièce prothétique
permettant de renforcer la dent à l’instar des fondations qui
permettent de bâtir un immeuble. Cet élément sera scellé au
cœur de la dent.
– La couronne : cet élément, qui est assimilable à un
« chapeau », va venir s’emboiter sur l’inlay-core et ainsi
reconstituer la dent.
L’inlay-core est une pièce métallique d’un seul tenant dont on
peut distinguer deux parties :
✓ sa partie basse (tenon), qui va s’ancrer dans la racine :
c’est ce qu’on appelle communément le « pivot » ;
✓ sa partie haute (moignon), qui émerge de la dent et servira
de support à la couronne.

Signalons que le recours à l’inlay-core n’est pas systématique. Si


la dent est faiblement délabrée, le dentiste réalisera une
reconstitution directe de la base de la dent à l’aide de matériau
composite. Une couronne pourra ensuite être mise en place sur
ce socle.
Différents types de couronnes peuvent être rencontrés :
✓ Les couronnes en métal non précieux : elles sont
réalisées au niveau des dents du fond et sont peu
coûteuses. Ces restaurations peu esthétiques sont de moins
en moins fréquentes de nos jours.
✓ Les couronnes en or : bien que ce matériau soit très stable
dans le temps, le cours élevé de l’or et son caractère
inesthétique limitent son utilisation.
✓ Les couronnes céramo-métalliques : elles sont
constituées d’une armature en métal conférant une grande
résistance mécanique à la restauration. Cette base sera
recouverte de porcelaine permettant de reproduire l’aspect
minéral des dents naturelles. Il s’agit de la solution la plus
indiquée pour restaurer les dents du fond (prémolaires et
molaires) où les forces masticatrices sont importantes.
✓ Les couronnes en céramique pure : cette technique plus
complexe à réaliser et donc plus onéreuse est plutôt
réservée aux dents du sourire (incisives et canines). Ces
restaurations reproduisent au plus près la luminescence et
la teinte de l’émail des dents naturelles. Une fois en place,
il sera difficile de les distinguer des dents voisines. Il faut
noter que ces couronnes sont à déconseiller au niveau des
dents postérieures, car plus fragiles.
Les points-clés pour une couronne adaptée

Bien que la couronne ait été réalisée à partir d’une empreinte précise, un
certain nombre de corrections peuvent s’avérer nécessaires avant sa
pose :

– Le point de contact : un réglage minutieux est indispensable pour éviter


que des aliments ne se coincent entre la couronne et les dents voisines et
ne génèrent une inflammation au niveau des gencives.

– La limite : la couronne doit s’ajuster au niveau de la gencive pour


permettre une parfaite étanchéité, limitant ainsi la pénétration de bactéries.

– L’occlusion : la mise en place de la restauration ne doit en aucun cas


perturber l’emboîtement des dents qui devra être parfaitement harmonieux.

– La couleur : elle doit se rapprocher le plus possible de celle des dents


voisines. Bien que le dentiste ait préalablement choisi la teinte à partir d’un
nuancier, il sera parfois nécessaire d’effectuer certaines rectifications au
laboratoire.

– Le volume : la couronne mise en place devra reproduire le plus


fidèlement possible la forme et le volume de la dent originelle, ce qui
favorisera son intégration de la part du patient.

Le bridge
Comme son terme anglophone l’indique, ce pont est une
prothèse dentaire fixée qui consiste à remplacer une ou plusieurs
dents en s’appuyant sur les dents naturelles voisines qui sont
situées de part et d’autre de l’espace édenté. Il s’agit en fait
d’une structure unitaire constituée de couronnes soudées les
unes aux autres. Ce traitement prothétique sera précédé de
l’analyse radiographique et clinique des dents destinées à
supporter le bridge. Il sera indispensable que ces dents soient
parfaitement saines et suffisamment solides pour pouvoir
supporter la charge générée par le bridge. L’indication de ces
prothèses peut aussi bien concerner les dents du fond que les
dents du sourire.

Figure 11-2 : Le bridge.

Les différents types de bridge


Dans le cadre de la réalisation d’un bridge, deux cas de figures
sont envisageables :
✓ Dans la première situation : les dents supportant le bridge
sont parfaitement saines et seront conservées vivantes, si
possible. Dans ce cas, lors de la première séance sous
anesthésie, ces dents seront réduites
a minima pour se rapprocher le moins possible des nerfs.
Ces piliers devront être parallèles dans les trois sens de
l’espace pour permettre la bonne insertion du bridge. Un
bridge provisoire sera mis en place au terme de la
consultation. Au cours de la seconde séance, si aucune
sensibilité n’est signalée par le patient, le dentiste pourra
prendre l’empreinte et la transmettre au laboratoire en vue
de la réalisation du bridge définitif. Lors du dernier
rendez-vous, le praticien réalisera l’essayage, puis la mise
en place du bridge si toutes les conditions sont réunies.
✓ Dans la seconde situation : les dents supportant le bridge
sont déjà dévitalisées. Les étapes seront les mêmes à la
différence que les piliers seront préalablement reconstitués
à l’aide d’inlays-core avant de recevoir le bridge.

Il est à noter que quel que soit le nombre de dents à remplacer, la


répartition des forces entre les piliers devra être équitable. En
effet, un nombre équivalent de dents devra supporter le bridge
de chaque côté de l’espace édenté.
D’autre part, plus le nombre de dents à remplacer est important,
plus le nombre de piliers devra être conséquent.

Les avantages
✓ C’est un soin rapide qui permet de rétablir la fonction et
l’esthétique en quelques séances.
✓ C’est une prothèse fixée qui évite d’avoir recours aux
prothèses amovibles, inconfortables et parfois
inesthétiques.
✓ Ce traitement permet d’éviter d’avoir recours à la chirurgie
implantaire.
✓ Ce dispositif bénéficie d’une meilleure prise en charge que
les implants.

Les inconvénients
✓ Ce protocole implique souvent de toucher à l’intégrité de
dents saines, ce qui présente un inconvénient majeur. Cette
situation pourra être évitée par la mise en place d’un
implant qui est un élément indépendant, ne s’appuyant par
sur les dents naturelles.
✓ En cas d’infection d’un ou des piliers supportant le bridge,
l’ensemble du dispositif devra être démonté pour
déterminer si la ou les dents atteintes sont conservables.
Dans le meilleur des cas, les dents supports retraitées
pourront être réutilisées pour la mise en place d’un
nouveau bridge. Dans le cas contraire, de nouvelles dents
devront être préparées pour réaliser un bridge d’étendue
plus importante, ce qui génèrera des dépenses
supplémentaires.

Si vous êtes porteur d’un bridge, votre hygiène doit être


irréprochable. En effet, les couronnes étant toutes solidarisées
entre elles, des débris alimentaires et des bactéries peuvent
stagner sous le bridge et causer d’importantes inflammations. Il
est donc indispensable d’utiliser quotidiennement des brossettes
interdentaires pour nettoyer ces interstices.

La prothèse amovible
Ces appareils sont des dispositifs qui ne sont pas fixés en bouche
de manière définitive par le dentiste. Ils doivent être retirés par
le patient après chaque repas pour assurer son nettoyage. Ces
prothèses peuvent remplacer une ou plusieurs dents (prothèse
partielle), voire même l’ensemble des dents (prothèse totale).

Les prothèses partielles


On peut distinguer deux types d’appareils partiels :

L’appareil en résine
Il est constitué d’une base en résine sur laquelle sont montées les
dents prothétiques et des crochets. Cette prothèse repose à la fois
sur les gencives par l’intermédiaire de la base et sur les dents
restantes à l’aide de crochets stabilisateurs. La résine étant un
matériau fragile, son épaisseur devra être suffisamment
importante pour assurer une certaine solidité de l’appareil. Ce
type de prothèse, relativement encombrante et donc gênante
pour le patient, est le plus souvent utilisée provisoirement durant
la phase de cicatrisation suivant certaines chirurgies (extractions,
mise en place d’implants).

L’appareil à base métallique (ou stellite)


Il est constitué d’un châssis en alliage métallique (à base de
chrome et de cobalt) sur lequel sont montées les dents
prothétiques et des crochets. L’élaboration de ce type de
prothèse plus sophistiquée repose sur une analyse conjointe du
dentiste et du prothésiste pour répartir de la façon la plus
équilibrée les charges de l’appareil sur les dents restantes. La
parfaite stabilité de l’appareil est garantie par l’emplacement
stratégique des crochets et des attaches.
Ce châssis métallique, à la fois léger et solide, est moins
volumineux que l’appareil en résine et donc plus facilement
toléré par le patient.

Les prothèses totales


Ce type d’appareil, que l’on appelle communément « dentiers »
est composé d’une base en résine sur laquelle sont ajustées des
dents prothétiques reconstituant l’ensemble de l’arcade dentaire.
Compte-tenu de l’anatomie des maxillaires, nous allons
distinguer les prothèses supérieures et inférieures :

La prothèse complète du haut


C’est principalement la présence du palais qui va permettre
d’assurer la stabilisation de la prothèse par un effet de
« ventouse ». En effet, on pourra assimiler le palais et la
prothèse à deux plaques de verre, qui, une fois unies par la
présence d’une goutte d’eau seront quasiment inséparables. Pour
tendre vers ce phénomène, la prothèse devra épouser le plus
fidèlement possible les contours du palais et la salive sera un
élément intermédiaire indispensable à l’union de ces deux
éléments.

La prothèse complète du bas


L’absence du palais au niveau de la mâchoire inférieure va
entraîner en conséquence une réduction de la surface d’appui de
la prothèse et l’effet ventouse présent au niveau de l’appareil du
haut ne va pas être aussi bien reproduit. De plus, le caractère
mobile de la mâchoire inférieure, la présence de muscles, ainsi
que celle de la langue vont avoir tendance à déstabiliser ce type
d’appareil.
Compte tenu de ces facteurs, la tenue des prothèses complètes
inférieures est souvent difficile à obtenir, même avec l’utilisation
d’adhésifs dentaires. Pour pallier ces difficultés qui peuvent
gâcher la vie du patient, on pourra avoir recours à
l’implantologie. En effet, la mise en place d’au moins deux
implants au niveau de la mâchoire inférieure sera possible dans
la majorité des cas et permettra d’assurer une grande stabilité de
ces appareils.
Figure 11-3 : Un exemple de prothèse stabilisée.

– Le port d’une nouvelle prothèse en bouche entraîne certains


changements. On peut observer des difficultés au niveau de la
prononciation de certains sons. Une augmentation de la quantité
de salive est également constatée durant les premiers jours. Il
faudra vous armer de patience pour accepter progressivement cet
appareil dans les semaines qui suivront sa mise en place.
– Si une irritation ou une blessure apparaît au niveau de la
gencive en regard de la prothèse, vous devrez consulter votre
dentiste afin qu’il réalise les corrections nécessaires. En
attendant, vous pourrez appliquer un gel antiseptique et faire des
bains de bouche.
– Il est impératif de retirer la prothèse pour la nettoyer après
chaque repas avec une brosse à dents appropriée et du savon de
Marseille (ou du dentifrice). En effet, le port de ces appareils
modifie l’écosystème buccal et augmente le risque de
développer des caries et des inflammations au niveau des
gencives. Il sera, par conséquent, indispensable d’assurer une
hygiène irréprochable.
– Le port des prothèses (surtout la prothèse complète supérieure)
favorise le développement de candidoses buccales. En effet, la
muqueuse au niveau du palais, qui est en contact intime avec
l’appareil, est isolée du reste de la cavité buccale et les
champignons auront ainsi davantage tendance à se développer.
Ces candidoses ayant tendance à apparaître dans un milieu
humide, il sera donc indispensable que, de temps à autre (au
cours de certaines nuits par exemple), ces prothèses ne soient
pas portées et soient laissées à l’air libre en ayant été
préalablement parfaitement séchées.

Les avantages des prothèses amovibles


✓ Ce traitement permet d’éviter d’avoir recours à la chirurgie
implantaire.
✓ Ce dispositif moins onéreux bénéficie d’une meilleure
prise en charge que les implants.
✓ Ce soin permet au dentiste de ne pas préparer les dents
supportant l’appareil, contrairement aux bridges.
✓ C’est une technique rapide qui permet de rétablir la
fonction et l’esthétique en quelques séances.

Les inconvénients des prothèses amovibles


✓ Ces prothèses sont souvent assimilées à des corps
étrangers qui sont difficilement intégrés par le patient à la
fois sur les plans esthétique, fonctionnel et psychologique.
Ces appareils rappellent en permanence la perte d’intégrité
liée à la perte des dents.
✓ Les difficultés d’adaptation et les blessures associées au
port de ce dispositif sont importantes et devront faire
l’objet de plusieurs séances de correction.
✓ La présence de cet appareil entraîne une perte du goût et
une difficulté d’élocution qui peuvent handicaper le
patient.
✓ La pression exercée par cet appareil abîme les gencives et
les dents supports. Des caries de collets causées par le
frottement de crochets peuvent notamment apparaître à la
base des dents.
✓ L’instabilité de la prothèse peut perturber le plaisir lié à
l’alimentation.

Contrairement à l’implantologie, les traitements prothétiques


présentés dans ce chapitre font l’objet d’une prise en charge
partielle de la part de la Sécurité sociale et des mutuelles.
Chapitre 12
Dents du troisième type,
les implants
Dans ce chapitre :

▶ L’implant

▶ Les avantages et les contre-indications

▶ Les différentes étapes du traitement chirurgical

▶ Les différents types de prothèses sur implant

▶ Les complications, le suivi et la maintenance

L’ implantologie est une spécialité présentant un recul


important (plus d’une quarantaine d’années) et qui
symbolise une véritable révolution médicale et psychologique.
En effet, la perte des dents est vécue par le patient comme une
atteinte à son intégrité physique et une blessure narcissique
intolérable. Au-delà des performances techniques, cette
technique constitue une alternative de choix qui permettra au
patient de retrouver son sourire originel.

L’implant
L’implant peut être assimilé à une racine artificielle ancrée dans
l’os de la mâchoire. Il vise à remplacer la ou les racines d’une
dent absente afin de constituer un support stable sur lequel vont
s’emboîter les dents prothétiques (couronne, bridge ou appareil
amovible).

Figure 12-1 : L’implant.


La différence entre un implant et une dent

La dent naturelle est reliée à l’os par l’intermédiaire d’un ligament


parodontal (desmodonte) qui joue un rôle d’amortisseur permettant de
mieux absorber les forces générées par la mastication. De plus, ce
ligament contient aussi des récepteurs (mécano-récepteurs) qui vont faire
office de signal d’alarme quand les forces exercées sur les dents seront
trop importantes. Ce ligament n’est pas présent autour des implants qui
sont directement au contact de l’os. Ainsi, les contraintes développées au
niveau des implants ne seront ni amorties, ni régulées par des récepteurs
et risquent d’entraîner des fragilités à différents niveaux (couronnes
prothétiques, dents naturelles, articulations, os entourant les implants). Il
sera donc indispensable que votre dentiste effectue des réglages très
précis, ainsi que des contrôles réguliers pour vérifier l’équilibre des
contacts et la qualité de l’engrainement des dents (occlusion). Dans
certains cas de bruxisme, le praticien pourra aussi vous recommander de
porter une gouttière de protection durant la nuit pour neutraliser
d’éventuelles charges parasites.

La composition de l’implant
L’implant est le plus souvent conçu en titane. Ce matériau est
inerte biologiquement, c’est-à-dire qu’il n’est pas reconnu par
l’organisme comme un corps étranger et, par conséquent, ne
pourra pas faire l’objet d’un rejet. De plus, le titane présente une
grande résistance mécanique permettant de constituer un support
suffisamment solide pour supporter les forces de la mastication.
Signalons que l’allergie au titane est extrêmement rare et que
très peu de cas ont été rapportés.
C’est de manière fortuite que les vertus du titane ont été
découvertes en 1952 par un chirurgien orthopédique suédois, le
professeur Branemark. Son projet de recherche scientifique
portait sur l’étude de la cicatrisation de l’os. Dans le cadre de
cette étude, il implanta un cylindre en titane dans la cuisse d’un
lapin. Une fois le test réalisé, il a constaté que cette pièce
métallique s’était totalement intégrée à l’os, révélant ainsi la
parfaite affinité de l’os pour le titane. C’est ainsi que naquit le
premier implant en titane.
Le zircone peut également entrer dans la composition de
l’implant mais nécessite encore des recherches complémentaires
pour être définitivement adopté par la communauté scientifique.

Le concept d’ostéo-intégration
L’ostéo-intégration est le processus permettant à l’implant
dentaire de s’intégrer totalement dans l’os. Cette réaction est
permise par la fusion entre l’os vivant et la couche d’oxyde de
titane recouvrant la surface de l’implant, de sorte que ces deux
surfaces deviennent inséparables.

Forme et état de surface


Le concept d’ostéo-intégration est favorisé par deux éléments :
✓ La forme de vis de l’implant permet d’augmenter sa
surface de contact avec les cellules osseuses, qui vont
pouvoir se développer le long des spires, générant ainsi
une prise totale de l’implant au sein de la mâchoire.
✓ L’état de surface rugueux et poreux du titane facilite sa
colonisation par les cellules osseuses.

L’implant est une pièce conditionnée de façon stérile. Il est donc


impératif que les précautions d’asepsie soient assurées, de la
conception de l’implant à sa pose dans la bouche du patient.
Dans l’idéal, il semble préférable que ces interventions (en
particulier les greffes) soient assurées dans un espace
exclusivement dédié à cet effet.

Les dimensions de l’implant


Il existe une multitude de longueurs et de diamètres qui seront
sélectionnés en fonction de l’anatomie et du type d’os rencontré.
Ainsi, certains implants courts (inférieurs à 10 mm) et plus
larges (supérieurs à 5 mm) pourront être utilisés dans certaines
zones où la hauteur d’os est limitée. Là où la largeur osseuse
s’avère insuffisante, des implants plus longs et plus étroits sont
choisis.

Connexion
La connexion entre l’implant et le pilier implantaire est une zone
sensible pour plusieurs raisons. Elle doit être parfaitement
étanche dans le but d’empêcher une éventuelle pénétration de
bactéries susceptibles de provoquer une infection. De plus, une
connexion parfaitement ajustée entre l’implant et le pilier va
garantir une excellente stabilité.
La mise en place de l’implant n’est qu’une étape du traitement
qui va permettre de servir de support à la mise en place des dents
prothétiques. On peut donc observer trois étages différents :
✓ l’implant, situé au sein de l’os ;

✓ le pilier implantaire, qui est vissé à l’implant et sert de


structure intermédiaire qui connecte l’implant à la
couronne ;
✓ la couronne prothétique (couronne sur implant) qui est
vissée ou collée au pilier selon les cas, et représente la
seule partie visible de la dent dans la bouche du patient.
Les avantages
Les effets bénéfiques de l’implantologie sont tellement
gratifiants que l’on ne peut y voir que des avantages, en dehors
du coût encore relativement élevé :
✓ Le taux de réussite très élevé des implants (environ 95 %)
dans le cas où les conditions opératoires (bonne expertise
du praticien, respect des protocoles) et les conditions
médicales (patient en bon état de santé et non fumeur)
seraient réunies. Très peu de chirurgies peuvent prétendre
à d’aussi excellents résultats.
✓ La préservation du capital osseux : lorsqu’une ou plusieurs
dents sont absentes, l’os a tendance à se résorber
progressivement, car il n’est plus stimulé. Les implants
mis en place permettront ainsi de maintenir le volume
osseux qui sera dynamisé sous l’effet des forces générées
par la mastication.
✓ Le remplacement d’une ou plusieurs dents absentes (voire
de toutes les dents), sans avoir à limer les dents naturelles
voisines en ayant recours à un bridge. En effet,
contrairement aux bridges, les implants sont des éléments
indépendants qui remplacent la ou les dents manquantes
sans reposer sur les dents naturelles voisines.

L’agénésie est un syndrome génétique qui se caractérise par


l’absence d’une ou plusieurs dents définitives (incisives latérales
supérieures et prémolaires le plus souvent). On pourra avoir
recours à l’implantologie, en concertation avec l’orthodontiste,
pour prendre en charge ce type d’anomalies.
✓ La stabilisation d’une prothèse amovible partielle ou totale
va pouvoir être nettement améliorée grâce au recours aux
implants.
✓ La suppression d’une prothèse amovible partielle ou
totale : de nombreux patients perçoivent ces appareils
comme un « corps étranger » insupportable qui peut
affecter leur confort de vie. Au handicap fonctionnel
peuvent s’ajouter une disgrâce esthétique et un sentiment
d’humiliation qui pourra parfois confiner la personne dans
un état dépressif.

Comment reconnaître un implant de qualité ?

L’implant n’est pas une simple vis en titane. Ce concentré de technologie


en constante évolution résulte de plusieurs dizaines d’années de
recherche de la part des laboratoires. Il est donc indispensable de vous
renseigner sur la marque de l’implant qui sera utilisée pour vous traiter. En
effet, il en existe une multitude (plus de 140 fabricants), certaines
paraissent plus sûres que d’autres, tant au niveau de la fiabilité de leurs
études cliniques, qu’au niveau de leur protocole de production. Il vous est
donc conseillé de sélectionner avec votre dentiste une marque d’implant
qui a un véritable recul scientifique et qui a fait ses preuves depuis un
certain nombre d’années. Ces conditions assurent une fiabilité dans le
temps, réduisent au maximum les risques d’échecs liés aux implants, mais
vous garantissent aussi un investissement sur le long terme.

Les contre-indications
La pose d’implants n’est pas indiquée chez tous les patients. En
effet, même si le recours à l’implantologie présente de
nombreuses applications, certaines situations vont limiter leur
utilisation. Il existe deux principaux types de contre-indications :

Les contre-indications absolues


Les contre-indications absolues à ce type d’intervention sont
nombreuses :
✓ Au niveau cardiaque : un infarctus ou un AVC (accident
vasculaire cérébral) récent, une insuffisance cardiaque
sévère ou bien certaines pathologies cardiaques sont
susceptibles d’entraîner un risque élevé d’endocardite
infectieuse (voir chapitre 13).

Le risque d’endocardite infectieuse est particulièrement accru


dans trois situations particulières :
✓ un patient ayant un antécédent d’endocardite infectieuse ;

✓ un patient présentant une cardiopathie congénitale


cyanogène ;
✓ un patient porteur d’une prothèse valvulaire aortique ou
mitrale.
• Au niveau oncologique : un cancer diagnostiqué
ou en cours de traitement empêchera ce type
d’opération. La radiothérapie de la tête et du cou
entraîne des modifications au niveau de la
vascularisation de l’os de la mâchoire susceptibles
d’entraîner le phénomène d’ostéoradionécrose
(destruction de l’os spontanée ou consécutive à un
acte chirurgical).
• Au niveau rénal : une insuffisance rénale non
traitée pouvant aboutir à une dialyse.
• Au niveau immunitaire : un patient porteur du
SIDA (dont le taux de Lymphocytes T CD4 est
inférieur à 200/ mm3) ou un patient greffé sous
traitement immunosuppresseur ou en attente d’une
transplantation d’organe.
• Au niveau endocrinien : un diabète sévère ou mal
équilibré, ou une hyperparathyroïdie.
• Au niveau osseux : la prise de traitements pouvant
interférer avec le métabolisme osseux tels que les
biphosphonates administrés par voie veineuse. Ces
médicaments sont généralement pris dans le
traitement de l’ostéoporose et de certains cancers.
• Au niveau neurologique : en cas de crises
épileptiques fréquentes.
• Au niveau de l’âge : il faudra que le patient ait
totalement achevé sa croissance (à partir de 16 ans
en général).

Les contre-indications relatives


Certaines situations bien particulières ne contre-indiquent pas
formellement la mise en place des implants, mais obligent à une
plus grande vigilance. Ces précautions permettront de prévenir
non seulement un échec implantaire, mais aussi d’éventuelles
complications plus graves pouvant affecter l’état de santé du
patient. La décision finale posant l’indication ou non du
traitement implantaire devra être prise après concertation entre
le dentiste, le patient et le médecin traitant. Voici quelques
situations qui appellent à la vigilance :
Le tabac et les implants

De nombreuses études scientifiques ont prouvé que le taux d’échec au


niveau des implants était plus élevé chez les patients fumeurs. Ce taux est
encore plus étroitement lié au nombre d’années de consommation de
tabac ainsi qu’au nombre moyen de cigarettes fumées par jour. Les trois
principaux constituants de la fumée de cigarette (nicotine, monoxyde de
carbone, et acide cyanhydrique) sont responsables de plusieurs effets sur
l’organisme :

– une vasoconstriction (réduction du débit sanguin) ;

– un ralentissement des phénomènes de cicatrisation ;

– une diminution de l’efficacité de la réponse inflammatoire ;

– une réduction de la concentration de l’oxygène dans les tissus ;

– une altération de la qualité de l’os ;

– une perturbation de la flore buccale, susceptible d’entraîner des


pathologies liées au déchaussement des dents ;

– une réduction du débit sanguin dans l’os des mâchoires, empêchant


l’arrivée d’une quantité suffisante de nutriments et d’oxygène.

L’ensemble de ces effets auront un impact négatif dans la bonne ostéo-


intégration de l’implant et augmenteront le risque d’aboutir à un échec
implantaire précoce ou différé.

✓ Au niveau cardiaque : un infarctus de moins de 6 mois,


une angine de poitrine installée, ou bien certaines
pathologies cardiaques étant susceptibles d’entraîner un
risque d’endocardite infectieuse.
✓ Au niveau endocrinien : un diabète non contrôlé
responsable d’une susceptibilité accrue aux infections et
d’une altération des processus de cicatrisation.
✓ Au niveau hématologique : un traitement anticoagulant
nécessitera une prise en charge particulière pour prévenir
tout risque d’hémorragie.
✓ Au niveau osseux : les patients suivant un traitement
corticoïde au long cours ou aux biphosphonates devront
être pris en charge avec une vigilance particulière.
✓ Au niveau de la grossesse : la pose d’un implant pourra
être reportée après l’accouchement.
✓ Au niveau du tabac : c’est un facteur d’échec implantaire
important. Cela s’explique par le fait que les gros fumeurs
(plus de dix cigarettes par jour depuis de nombreuses
années) présentent une altération au niveau de nombreux
processus intervenant dans la cicatrisation et la
régénération de l’os.
✓ Au niveau de l’hygiène : une hygiène bucco-dentaire
déficiente réduit les chances de succès implantaire dans le
temps.

Les différentes étapes du traitement


chirurgical
La mise en place des implants n’est qu’une des étapes
s’inscrivant dans un traitement global où la finalité sera de
rétablir l’esthétique et la fonction grâce aux dents prothétiques
qui reposeront sur ces supports.
Une radiographie panoramique complétée par un examen en
trois dimensions (type cone-beam ou scanner) permettront
d’évaluer avec précision la quantité et la qualité de l’os.
Le scanner est un examen en trois dimensions de l’os, de moins
en moins utilisé dans le cadre de l’implantologie, au profit du
cone-beam. En effet, ce bilan, exclusivement dédié aux examens
dentaires, présente des avantages notables : il est beaucoup
moins irradiant et aussi moins coûteux que le scanner. Le cone-
beam permet de reconstituer en trois dimensions l’anatomie de
la bouche du patient et d’en visualiser les différentes structures à
risques (nerfs, vaisseaux, sinus notamment). À l’aide d’un
logiciel qui peut rappeler un simulateur de vol, les implants
peuvent être sélectionnés (taille, forme) et positionnés
virtuellement de façon très précise dans la bouche du patient. Le
dentiste peut alors naviguer dans des conditions proches du réel
et s’assurer que la mise en place des implants sera réalisée le
jour de la chirurgie, en toute sécurité.

La phase de reconstruction (greffe)

Figure 12-2 : Le schéma d’une greffe.

Suite à l’extraction d’une ou de plusieurs dents, le volume


osseux a tendance à diminuer tant en hauteur qu’en largeur. Ces
modifications vont contraindre le dentiste, dans certains cas, à
passer par une phase préalable de reconstruction de l’os, pour
renforcer la zone à implanter. Lorsque le manque d’os est
important, la greffe est pratiquée dans un premier temps, puis
l’implant dentaire est posé quelques mois plus tard (4 à 6 mois).
Lorsque le déficit d’os est faible, la mise en place de l’implant
pourra être synchrone de la greffe osseuse.
La reconstruction osseuse peut s’avérer particulièrement délicate
au niveau de deux régions où le volume osseux est souvent
insuffisant : les zones du fond en haut (cette région est traversée
par le sinus qui est une cavité remplie d’air et dépourvue d’os) et
les zones du fond en bas.

Les zones du fond en haut


Dans le premier cas, le dentiste est souvent confronté à un
déficit d’os au niveau de cette région qui nécessite une phase de
reconstruction osseuse.
Deux cas de figure peuvent alors se présenter :
✓ Si le volume osseux à recréer n’est pas trop important, une
petite manipulation permettant de « gagner » quelques
millimètres (environ 3 mm) peut être réalisée. Elle consiste
à modeler le plancher du sinus avec des instruments fins
pour adapter sa forme à celle du futur implant (technique
de Summers).
✓ Si le volume osseux à reconstituer est plus important, une
autre technique peut être réalisée : le comblement de sinus
(sinus lift). Elle consiste à créer, par l’intérieur de la
bouche, une ouverture permettant d’avoir accès au
plancher du sinus. Ce plancher est tapissé d’une
« moquette » : la membrane sinusienne. L’objectif de cette
manipulation est de soulever cette membrane pour créer un
espace où sera interposé le greffon. Ce matériau va
progressivement se consolider et stimuler autour de lui la
formation d’os naturel. La finalité du comblement de sinus
est donc de recréer une hauteur d’os suffisante qui va
permettre la mise en place de l’implant.

Avant de réaliser toute intervention en rapport avec le sinus, il


sera indispensable de s’assurer qu’il n’y a aucune pathologie au
niveau de cette région. Si un doute persiste après la réalisation
du cone-beam, il sera indispensable de consulter un médecin
spécialiste (ORL) en vue d’assainir préalablement le sinus.
Il faudra compter en général six mois pour que la greffe se
consolide et que les implants puissent être posés au terme de
cette « cicatrisation ».

Ce qu’il faut éviter suite au comblement de sinus


Pendant les 15 premiers jours, il faudra éviter :

– de se moucher trop fort, en se bouchant les narines ou d’éternuer la bouche fermée ;

– de prendre l’avion ;

– de nager sous l’eau (la plongée sera à proscrire) ;

– de réaliser des activités trop intenses ;

– de jouer d’un instrument de musique à vent (trompette, clarinette…) ;

– de fumer : le tabac est formellement à bannir avant et après l’intervention, car il


augmente de façon significative le risque d’échec.

Ces précautions permettront d’éviter la survenue de surpressions au niveau du sinus et


du greffon, qui pourraient remettre en cause le succès de l’intervention.

Les zones du fond en bas


Contrairement à la région du menton qui est riche en os et
facilement implantable, la région postérieure (région des
prémolaires et molaires) peut souvent présenter un manque
osseux. Ce déficit est compliqué par le passage du nerf dentaire
inférieur, qui traverse l’os du maxillaire inférieur et qui doit être
préservé intact pour prévenir tout risque de perte de sensibilité
ultérieure. Les greffes effectuées dans ce secteur sont souvent
délicates à réaliser et présentent un taux de succès moyen. La
pose d’implants courts (inférieurs à 10 mm) semble être une
alternative intéressante, si le patient préfère éviter ce type
d’interventions.
Ces différents types d’interventions sont susceptibles d’entraîner
des suites opératoires qui peuvent être relativement importantes
pendant quelques jours : des sensibilités, voire des douleurs et
des réactions inflammatoires (œdèmes, bleus notamment) qui
sont tout à fait normales et ne doivent en rien vous inquiéter.
Dans la grande majorité des cas, un traitement antibiotique sera
prescrit pour réduire le risque infectieux, et pourra être complété
parfois par un traitement anti-inflammatoire afin de réduire les
suites opératoires.
À l’issue de ces greffes, une période de cicatrisation de plusieurs
mois sera observée pour s’assurer du succès de l’intervention,
qui pourra être confirmé par la réalisation d’un cone-beam de
contrôle (radiographie 3D). Si toutes les conditions sont réunies,
la pose des implants pourra alors être assurée.

La phase implantaire
Une fois toutes les conditions réunies, les implants vont pouvoir
être placés dans les meilleures conditions.
Les différentes étapes sont :
✓ une désinfection du site à l’aide de Bétadine ou de
Chlorhexidine ;
✓ une anesthésie locale comparable à celle réalisée lors du
traitement d’une simple carie ;
✓ l’incision de la gencive pour avoir accès à l’os ;
✓ un forage qui va permettre d’effectuer un logement au sein
de l’os dont les dimensions seront calibrées à celles de
l’implant. Ce forage sera réalisé sous irrigation avec du
sérum physiologique stérile pour éviter d’échauffer l’os ;
✓ l’implant qui est mis en place et la gencive qui est suturée
avec des fils pouvant être résorbables.

Deux protocoles sont envisageables. Le premier permet de


positionner un capuchon de cicatrisation vissé sur le col de
l’implant immédiatement lors de la chirurgie pour éviter que la
gencive ne recouvre l’implant dans les semaines qui suivent
l’intervention. Dans le second protocole, le capuchon n’est placé
qu’à une date ultérieure à la chirurgie et nécessite de réaliser une
légère incision au niveau de la gencive pour permettre sa mise
en place.
Dans les deux cas, une couronne provisoire ou un appareil
provisoire est mis en place durant la phase de cicatrisation.
Le délai moyen avant de réaliser la prothèse est le plus souvent
de trois mois pour les dents du bas et de quatre mois pour les
dents du haut.
Dans certains cas esthétiques ou de reconstruction d’une arcade
complète où la qualité de l’os est très bonne, la mise en place
des implants et de dents provisoires est réalisée de façon
simultanée : c’est ce qu’on appelle la mise en charge immédiate.
Il faudra être particulièrement vigilant pendant plusieurs
semaines dans ces cas particuliers, avoir une hygiène rigoureuse
et une alimentation semi-molle.
Le principal intérêt de cette technique est d’éviter d’avoir
recours à une prothèse amovible provisoire souvent
inconfortable pour le patient durant la phase de cicatrisation des
implants.
Des points de suture sont mis en place à la fin de l’intervention
(tout comme lors des chirurgies de greffes), ce qui va permettre
au caillot de se former rapidement et diminuer ainsi les risques
de saignement dans les heures suivant la chirurgie.
Suite à la chirurgie implantaire ou de
reconstruction…

– Vous pourrez reprendre tout de suite votre activité bien qu’il soit
généralement conseillé de s’arrêter le jour de l’intervention notamment si
celle-ci a été relativement complexe.

– Il est important de prendre les médicaments prescrits pendant


l’ensemble de la durée du traitement et de ne surtout pas prendre
l’initiative de les modifier sans l’accord préalable du praticien.

– Il est préférable d’éviter toute source de chaleur sur la zone opérée


risquant de favoriser le saignement et le gonflement et, au contraire,
d’appliquer une poche de glace régulièrement durant les
premières 24 heures (une dizaine de minutes toutes les heures).

– En cas de petit saignement, appliquez une compresse stérile pour


maintenir une pression sur le site opéré.

– Ne pas fumer, surtout durant les jours qui suivent l’intervention, car le
risque d’échec sera augmenté.

– Utilisez une brosse à dents chirurgicale au niveau de la zone opérée, car


sa particularité est d’avoir des poils très souples. Il sera conseillé d’éviter
l’emploi de la brosse à dents électrique pendant la cicatrisation (une
dizaine de jours).

– Il faudra vous assurer que la prothèse provisoire portée durant la phase


de cicatrisation n’exerce pas une pression excessive sur la zone opérée,
ce qui risquerait d’entraîner un échec de la greffe ou de la mise en place
des implants.

La phase prothétique
Après que le dentiste s’est assuré de la bonne cicatrisation des
implants à l’aide de différents tests cliniques et radiologiques,
des empreintes seront réalisées pour pouvoir mettre en place les
dents prothétiques qui seront fixées sur les implants par
l’intermédiaire des piliers implantaires. Il existe une grande
variété de prothèses sur implant qui vont vous être détaillées
dans la partie suivante.

Les différents types de prothèses


sur implant
Trois principaux cas de figure sont envisageables.

Le remplacement d’une dent

Figure 12-3 : Une couronne sur implant.

Il s’agit d’un cas relativement fréquent qui peut survenir chez un


patient jeune qui a reçu un choc sur une dent ou qui présente une
anomalie congénitale (type agénésie). Cela peut aussi concerner
le cas de dents très infectées, ou encore de dents dévitalisées qui
se sont fracturées et n’ont pu être conservées.
Ce type de traitement va permettre d’éviter de préparer et
d’endommager les dents saines voisines, ce qui peut arriver lors
de la réalisation d’un bridge fixé sur les dents adjacentes.

Le remplacement de plusieurs dents

Figure 12-4 : Bridge sur implants.

Certains patients peuvent être amenés à perdre plusieurs dents


voisines suite à un problème de déchaussement ou d’infection. Il
arrive aussi que des dents trop délabrées ne puissent être
restaurées par des couronnes ou des bridges. Dans tous ces cas,
seul le recours à l’implantologie permettra d’éviter le port
d’appareils amovibles.
Le nombre, la répartition et la dimension des implants vont être
parfaitement étudiés pour concevoir une prothèse fixée (bridge)
équilibrée et pérenne.
L’os de la mâchoire supérieure étant moins dense, plusieurs
précautions doivent être prises :
✓ le délai de cicatrisation des implants est supérieur en haut
(4 mois) qu’en bas (3 mois) ;
✓ le nombre nécessaire d’implants pour remplacer les dents
est plus important en haut qu’en bas.

Le remplacement de toutes les dents


Si l’ensemble des dents d’une arcade sont absentes, plusieurs
options vont permettre de remplacer ces dents.

Les appareils complets stabilisés

Figure 12-5 : Un appareil complet stabilisé sur implants.

Les prothèses totales, notamment celles du bas, présentent des


problèmes importants de stabilité et peuvent être
particulièrement gênantes pour le patient. La mise en place de
deux implants au niveau de la mâchoire inférieure et de quatre
implants au niveau de la mâchoire supérieure va permettre
d’améliorer de façon notable la stabilité de ces appareils. De
plus, en augmentant le nombre d’implants, il sera également
possible de réduire l’encombrement de la prothèse,
particulièrement gênante au niveau de la prothèse du haut (faux
palais).

Les bridges complets sur implants


Si la densité et le volume osseux le permettent, il sera
envisageable de réaliser un bridge fixe (en céramique ou en
résine suivant les cas) reconstituant l’ensemble de l’arcade
dentaire. Un nombre conséquent d’implants (entre 5 et 8) sera
nécessaire pour établir une base suffisante permettant de
supporter ce type de prothèses. Il va être indispensable lors de la
phase de cicatrisation des implants de passer par une phase
provisoire durant laquelle les implants seront très
progressivement mis en charge. Cette étape délicate va permettre
au dentiste non seulement d’évaluer les forces générées par la
mastication, mais aussi d’évaluer l’esthétique, l’élocution et
l’hygiène du patient afin de concevoir au mieux la prothèse
définitive.

Figure 12-6 : Bridge complet sur implants.

Les complications
Le traitement implantaire constitue une des thérapeutiques
présentant le taux d’échec le plus faible en dentisterie.
Cependant, comme dans toute chirurgie, la pose d’implants (et
les greffes) comportent aussi des risques et ne peuvent être
garanties à 100 %. Le strict respect de l’asepsie, la prise du
traitement médicamenteux prescrit par le dentiste, l’expertise du
praticien, le choix du système implantaire et la qualité de la
prothèse réalisée seront autant de facteurs qui conditionneront le
succès du traitement.
Différents types de complications relativement rares peuvent
survenir au cours de chaque phase du traitement.

Au stade initial
Dans le cadre de l’examen initial (médical et bucco-dentaire),
une maladie chronique a pu être sous-estimée. En effet, un
diabète mal équilibré ou un trouble du métabolisme de l’os peut
être responsable d’une mauvaise cicatrisation de l’os autour de
l’implant (non ostéo-intégration) conduisant à l’échec du
traitement.

Au stade chirurgical
– sur le plan anatomique : une lésion du nerf dentaire inférieur
(mâchoire du bas) peut entraîner une perte de sensibilité
provisoire ou définitive au niveau de la lèvre inférieure. La prise
de radiographies au cours de l’intervention et le respect d’une
distance minimale de sécurité (2 mm) entre l’implant et le nerf
permettront de prévenir ce risque. Si une lésion du nerf est
constatée au cours de l’intervention, l’implant devra être
immédiatement déposé.
– sur le plan de l’hygiène : un défaut du strict respect des règles
d’asepsie peut être susceptible de générer une infection
remettant en cause le succès de l’intervention.
Au stade de la cicatrisation
– sur le plan infectieux : la survenue d’une infection est
principalement liée à une hygiène bucco-dentaire déficiente
responsable d’une inflammation réversible au niveau de la
gencive (mucosite). Si ce phénomène persiste, il risque de se
propager au niveau de l’os entourant l’implant (péri-implantite)
et de provoquer des dégâts importants remettant en cause le
pronostic implantaire.

Au stade final
Différents types de complications peuvent survenir dans les mois
ou les années suivant la pose de la prothèse implantaire :
– au niveau biologique : la perte de l’ancrage des implants dans
l’os (ostéo-intégration) constitue la complication majeure des
traitements implanto-prothétiques. Elle peut survenir au terme
de la cicatrisation de l’implant ou à plus long terme, quelques
années après. Cette perte de l’ostéo-intégration, liée le plus
souvent à une hygiène déficiente, débute par une inflammation
de la gencive (saignement) qui, en progressant, peut être
responsable de la rétractation de la gencive. Cette inflammation
peut alors évoluer encore davantage et atteindre l’os entourant
l’implant (péri-implantite) qui, à terme, pourra entraîner une
perte de la stabilité de l’implant. Ce phénomène, pouvant être
assimilé au déchaussement des dents (parodontite), est souvent
indolore et d’évolution rapide. Il pourra être diagnostiqué par un
cliché radiographique et devra être pris en charge rapidement par
le dentiste. Si l’atteinte de l’os autour de l’implant n’est pas trop
importante, une décontamination de la surface de l’implant, de
l’os et de la gencive pourra être réalisée, ainsi qu’une greffe,
dans le but de conserver cet implant.
Il est important de noter que ce risque de complication est
2,5 fois plus élevé chez les fumeurs.
– Sur le plan esthétique, au niveau des dents du sourire, les
prothèses sur implants peuvent générer des résultats décevants.
Pour mieux expliquer ce phénomène, il est important de
comprendre que les maxillaires et les dents constituent la
charpente du visage et contribuent au soutien des gencives, de la
lèvre et des joues. La simple perte de dents va s’accompagner
d’une diminution du volume osseux et d’une rétraction des
gencives. De plus, cette absence dentaire aura aussi un impact
direct sur le flétrissement de la lèvre, des joues et l’apparition de
rides, ces tissus n’étant plus soutenus par l’os de la mâchoire. Le
simple remplacement des dents absentes par des implants ne
permettra pas ainsi de restituer les contours du sourire originel
du patient. En effet, si le volume d’os et de gencive n’est pas
recréé, il sera nécessaire de compenser ces manques par des
dents démesurément longues, déséquilibrant totalement le
sourire du patient. De plus, les tissus mous du patient (lèvres et
joues) ne seront pas soutenus et risquent d’entraîner un
vieillissement prématuré du visage.
Les volumes d’os et de gencive perdus peuvent être rétablis de
deux façons pour aboutir à un résultat esthétique satisfaisant :
✓ des greffes d’os et de gencive qui vont permettre de
redonner un volume suffisant assurant le soutien des tissus
mous (gencive, lèvre, joues) ;
✓ des artifices prothétiques : dans le cas où les volumes
perdus sont considérables et ne peuvent être reconstitués
par des greffes, il est préférable que le dentiste réalise une
prothèse implantaire incluant une fausse gencive. Cet
artifice conçu en résine, en composite ou en céramique
rose assurera le rétablissement des volumes manquants.
Le suivi et la maintenance
Il est important de souligner que le traitement implantaire ne
prend pas fin lors de la mise en place de dents prothétiques. La
vigilance conjuguée du patient et du dentiste va permettre de
réduire au maximum les risques de complications énoncées dans
le paragraphe précédent. En effet, de nombreuses études ont
démontré que le manque d’hygiène du patient, l’accumulation de
tartre et l’absence de contrôle régulier potentialise le risque
d’échec du traitement implantaire. Cette prévention va donc se
jouer à deux niveaux :
✓ Par le dentiste : un suivi régulier (clinique et
radiographique) au cabinet dentaire va être indispensable
afin de contrôler dans le temps le bon état de la prothèse et
des implants qui la supportent. Ce suivi thérapeutique
associé à des détartrages (à l’aide d’instruments
spécifiques aux implants) constitue un des éléments
essentiels du traitement. Il sera donc conseillé de consulter
votre dentiste tous les six mois pour assurer ces contrôles.
✓ Par le patient : il incombe au patient d’adopter une hygiène
dentaire irréprochable pour réduire au maximum la
survenue d’une complication, notamment infectieuse (péri-
implantite). En effet, en complément d’un brossage
efficace et d’un bain de bouche antiseptique, le recours aux
brossettes interdentaires va s’avérer indispensable, car les
embrasures (espaces entre les dents prothétiques) ont
tendance à être souvent plus larges au niveau des prothèses
sur implant.

Soulignons que l’hygiène des prothèses fixes sur implant est


plus délicate, certaines zones étant plus difficilement accessibles
à la brosse à dents et aux brossettes interdentaires. Il sera donc
nécessaire de porter une attention toute particulière dans ces cas
précis.

Figure 12-7 : L’hygiène des implants.

En complément de la brosse à dents, différents types d’outils et


d’instruments peuvent être utilisés pour nettoyer certains espaces
difficilement accessibles :
✓ Quand les interstices sont suffisamment larges, des
brossettes interdentaires pourront être utilisées.
✓ Dans le cas où les interstices sont plus étroits, il sera
conseillé d’utiliser du fil dentaire conçu pour les implants.

Les appareils amovibles devront, quant à eux, être nettoyés après


chaque repas à l’aide d’une brosse à dents et de savon de
Marseille et non de dentifrice, susceptible de rayer la surface de
la prothèse.
D’autre part, de nouveaux appareils permettant d’améliorer
l’hygiène dentaire autour des implants ont fait leur apparition.
Faciles à manier, leur technologie innovante génère un jet d’air
accompagné de microgouttelettes qui va nettoyer en profondeur
les espaces difficilement accessibles par les outils
conventionnels, ciblant ainsi de façon plus précise la plaque
dentaire.
Pour permettre au patient d’assurer une hygiène irréprochable,
notamment au niveau des prothèses fixes sur implant, le dentiste
pourra avoir recours à la conception et la fabrication de
prothèses assistées par ordinateur (CFAO).
L’apport récent des technologies numériques est un atout qui va
permettre de réaliser des pièces prothétiques (piliers et
couronnes) « sur mesure » de haute précision, adaptées à
l’anatomie de chaque patient. Les résultats obtenus permettront
donc de ménager des interstices parfaitement calibrés pour
faciliter leur nettoyage et assurer ainsi une parfaite santé des
gencives. De plus, les prothèses s’adapteront parfaitement aux
contours des gencives et restitueront le plus fidèlement possible
votre sourire originel.
Cinquième partie
Maladies de la bouche :
des petits bobos
aux grands maux
Dans cette partie…

A vez-vous des problèmes digestifs, circulatoires,


nerveux, allergiques ? Un diabète ? Une maladie
cardiaque ? Un stress familial ? Fumez-vous plus de dix
cigarettes par jour ? Êtes-vous sujet à des aphtes ou des
herpès ? Êtes-vous enceinte ?
Ne soyez pas surpris si votre dentiste vous pose toutes ces
questions lors d’une consultation. Il est important de
savoir si votre état de santé général peut avoir des
conséquences sur votre santé bucco-dentaire et vice versa.
Nous verrons ainsi qu’une infection dentaire non ou mal
traitée pourra provoquer de nombreuses maladies.
Chapitre 13
La bouche, une porte
d’entrée
à de nombreuses maladies
Dans ce chapitre :

▶ Les dents et le cœur

▶ Les dents et les sinus

▶ Les dents et le diabète

▶ Les dents et les yeux

▶ Les dents et le système musculo-articulaire

▶ Les dents et le bruxisme

▶ Les dents et le risque infectieux opératoire

L efibres
nerf de la dent est composé de vaisseaux sanguins et de
nerveuses ; la dent est donc un organe vivant qui
communique, via la circulation sanguine, avec l’ensemble du
corps. Lors d’une infection dentaire, des germes peuvent se
diffuser dans le sang et atteindre les organes vitaux. C’est la
raison pour laquelle il faut prévenir les infections bucco-
dentaires afin de se protéger des maladies à distance. Ainsi,
avant toute opération chirurgicale importante (cardiaque,
ophtalmique, orthopédique, greffes), un bilan dentaire sera
exigé.

Les dents et le cœur


Une infection bucco-dentaire non traitée risque d’entraîner des
complications graves, voire mortelles, chez des personnes à
risques cardiaques, notamment en cas de malformations cardio-
vasculaires.

L’endocardite infectieuse
Des bactéries peuvent provoquer une infection cardiaque
redoutable, l’endocardite infectieuse, c’est-à-dire une infection
de l’endocarde, qui est l’enveloppe interne du cœur.
Les patients ayant souffert dans leur enfance de rhumatismes
articulaires aigus sont également susceptibles de développer une
endocardite.

Les précautions à prendre

Dès votre premier rendez-vous, il sera donc essentiel de signaler à votre


dentiste toute pathologie de cet ordre.

Dans ce contexte, une heure avant tout soin dentaire, y compris même
pour un simple détartrage, une dose d’antibiotiques (antibioprophylaxie)
vous sera prescrite.

L’antibiotique habituellement prescrit est l’amoxicilline (molécule


appartenant à la famille des pénicillines). Il sera important de signaler une
éventuelle allergie pour que votre dentiste vous prescrive une autre famille
d’antibiotiques.
Les accidents cardio-vasculaires
Un mauvais état bucco-dentaire conjugué à d’autres facteurs de
risques (le tabac, l’alcool, le diabète, une alimentation riche en
cholestérol, notamment) est susceptible de majorer l’apparition
d’accidents cardio-vasculaires.
Il existe un lien entre une mauvaise hygiène dentaire et les
accidents cardio-vasculaires. En effet, les bactéries présentes en
bouche sont susceptibles de pénétrer dans la circulation générale
et ainsi voyager dans l’ensemble de l’organisme. Le système
immunitaire les identifie alors comme des intrus et déclenche
une inflammation locale au niveau des artères, dont les parois
gonflent et s’épaississent : c’est l’athérosclérose. Cette
pathologie peut être alors la cause d’accidents tels qu’un
infarctus du myocarde, un accident vasculaire cérébral (AVC),
ou bien encore une rupture d’anévrisme.

Le stress, l’adrénaline et l’anesthésie

L’adrénaline, hormone sécrétée naturellement par le corps humain dans


une situation de stress est également présente dans les solutions
anesthésiques. L’anxiété et le stress lié aux soins dentaires induisent chez
le patient, une augmentation de la production d’adrénaline, avec pour
conséquence une élévation du rythme cardiaque, de la vitesse de
contraction du cœur et de la pression artérielle. Ces effets vont être
amplifiés par la présence d’adrénaline dans l’anesthésie dentaire.

Par conséquent, l’utilisation de l’adrénaline devra faire l’objet de


précautions particulières chez des patients hypertendus ou présentant des
troubles du rythme cardiaque.

Il sera essentiel de signaler à votre dentiste tout antécédent


cardio-vasculaire ainsi que les traitements médicamenteux en
cours. En effet, les traitements anti-coagulants et anti-agrégants
plaquettaires augmentent les risques de saignement prolongé,
voire d’hémorragie, notamment au cours d’actes de chirurgie
buccale. Dans certains cas, votre dentiste rentrera en contact
avec votre médecin traitant afin de s’accorder sur une
planification des soins en toute sécurité.

Les dents et les sinus


Il existe un rapport étroit entre les dents et le sinus maxillaire, à
tel point qu’une infection au niveau de certaines dents pourra
engendrer une sinusite.

Qu’est-ce que le sinus maxillaire ?


Les sinus de la face sont des cavités remplies d’air, creusées à
l’intérieur des os du crâne.
Il existe différents types de sinus de la face : le sinus frontal, le
sinus éthmoïdal, le sinus maxillaire. Le sinus maxillaire, qui
nous intéresse plus particulièrement, est une cavité située au sein
de l’os maxillaire, et en contact avec les fosses nasales. La base
du sinus maxillaire se situe au voisinage des racines des
prémolaires et des molaires supérieures.
Une couche cellulaire que l’on appelle la muqueuse sinusale
tapisse les différentes parois du sinus maxillaire. Celle-ci assure
plusieurs rôles :
✓ un rôle de protection contre les bactéries et les débris
présents dans l’air grâce à la sécrétion de mucus ;
✓ un rôle de défense immunitaire grâce à la présence de
cellules de l’immunité ;
✓ un rôle de réchauffement de l’air qui pénètre au niveau des
sinus maxillaires.

La sinusite maxillaire
La sinusite maxillaire est caractérisée par une infection des sinus
qui est le plus souvent d’origine dentaire. Les trois principales
causes de sinusites d’origine dentaire sont :
✓ L’infection d’une ou plusieurs racines des prémolaires et
molaires supérieures en relation avec le sinus. Dans ce cas,
le traitement de la sinusite reposera sur l’éradication de
l’infection dentaire.
✓ L’effraction de la muqueuse du sinus suite à l’extraction
d’une dent, entraînant une communication entre la cavité
buccale et le sinus (communication bucco-sinusienne).
Dans ce cas, il sera nécessaire au cours d’une intervention
chirurgicale de rétablir une fermeture étanche entre la
cavité buccale et le sinus.
✓ La projection accidentelle d’un fragment de pâte dentaire
utilisée pour obturer les canaux (dans le cas d’une
dévitalisation) au-delà d’une racine dans le sinus. Si, la
plupart du temps, cet « accident » reste sans conséquence,
il peut parfois provoquer une sinusite aiguë. Un drainage
par voie chirurgicale ou endoscopique s’avère alors
nécessaire pour éliminer ce corps étranger.

Dans le cas d’une sinusite, on peut parfois ressentir des


sensibilités, voire des douleurs au niveau de dents apparemment
saines, notamment lorsque l’on se penche en avant ou bien
lorsque l’on court. Ces sensations peuvent s’expliquer par la
proximité de certaines dents avec le sinus enflammé. Si un doute
subsiste concernant l’origine dentaire de la sinusite, une
radiographie panoramique ou un scanner pourra être prescrit.

Les dents et le diabète


L’apparition de caries, le développement de problèmes
parodontaux (déchaussement dentaire), la moindre résistance
aux infections microbiennes, les troubles des glandes salivaires
et le retard de cicatrisation constituent les principales
conséquences bucco-dentaires chez le sujet diabétique. Il faut
signaler que toutes ces conséquences sont bien sûr enregistrées
dans le cadre d’un diabète non équilibré.

Le trouble des glandes salivaires


La sécheresse buccale (xérostomie) est la principale
manifestation buccale rencontrée chez le diabétique. De plus, les
traitements pris pour traiter cette maladie accentuent le
phénomène.

Les caries
Chez le patient diabétique, l’hyperglycémie augmente le taux de
glucose présent dans la salive, ce qui se traduira par une attaque
acide de l’émail des dents avec pour conséquence, des caries à
évolution particulièrement rapide. En outre, le risque carieux
sera renforcé par la diminution du flux salivaire associé au
diabète (xérostomie) qui facilite l’accumulation de la plaque
dentaire.
Les problèmes parodontaux
(déchaussement des dents)
La maladie parodontale (parodontite) est une inflammation des
tissus de soutien des dents (gencive et os maxillaire) qui se
manifeste par une gencive enflammée qui saigne, des abcès
éventuels et des dents plus ou moins mobiles.
Le diabète est un facteur de risque reconnu dans la maladie
parodontale :
✓ D’une part, l’hyperglycémie présente chez les personnes
atteintes de diabète semble altérer le processus normal de
guérison des plaies au niveau des gencives et favoriser
aussi la multiplication des bactéries responsables de la
parodontite.
✓ D’autre part, l’accumulation du tartre lié à la sécheresse
buccale va favoriser l’inflammation des gencives et de l’os
autour des dents.

Les candidoses buccales


La candidose buccale est une infection causée par une
accumulation de champignons appelés candida albicans, à
l’intérieur de la bouche. La candidose buccale est principalement
caractérisée par des tâches blanchâtres dans la bouche,
habituellement situées sur la langue et la face interne des joues.
La sécheresse buccale, conjuguée à une augmentation du sucre
dans la salive et à une diminution des défenses immunitaires,
favorise ces infections.

Brûlures et troubles du goût


On peut constater des brûlures de la muqueuse et de la langue
accompagnées parfois d’une diminution du goût.

Mauvaise haleine (halitose)


Le diabète provoque une accumulation de composés acides dans
le sang (acidocétose diabétique), responsables de la mauvaise
haleine.
D’autres symptômes plus généraux peuvent apparaître dans le
cas du diabète tels :
✓ une soif ou une faim excessive ;
✓ une fréquence élevée des urines ;

✓ une perte de poids injustifiée ;


✓ une vision floue.

Il est conseillé, si un ou plusieurs de ces symptômes sont


associés aux manifestations buccales évoquées précédemment,
de consulter son médecin traitant.
Une hygiène dentaire rigoureuse et des visites de contrôle
régulières seront nécessaires afin de prévenir et traiter toute
infection potentielle pouvant aggraver le diabète du patient.
Chez le sujet diabétique, on observe une élévation du seuil de
résistance à la douleur, liée à l’altération des vaisseaux sanguins
et des fibres nerveuses. Ainsi, les affections dentaires seront
détectées plus tardivement chez le patient diabétique en raison
de ce dysfonctionnement du signal d’alarme de la douleur.

Les dents et les yeux


Une infection dentaire peut retentir sur nos yeux et entraîner une
diffusion de bactéries à distance (bactériémie), responsables de
poussées d’uvéites à répétition. Cette pathologie est une
inflammation de la tunique moyenne de l’œil qui se manifestera
par une perte d’acuité visuelle et des rougissements. La
suppression de l’infection dentaire pourra permettre d’aboutir à
une guérison spectaculaire.
Dans la tradition populaire, la canine est appelée la « dent de
l’œil ». En effet, cette dent présente une racine particulièrement
longue qui se trouve à proximité de l’orbite. Aussi, une
dévitalisation de la canine pourrait provoquer une réaction
inflammatoire au bout de la racine, pouvant engendrer des
douleurs dans cette région durant plusieurs jours.
Un bilan bucco-dentaire pré-opératoire (clinique et radiologique)
devra être assuré avant certaines opérations de l’œil. Votre
dentiste devra traiter tous les foyers infectieux avant qu’une
intervention puisse être programmée. Dans le cadre de
l’opération de la cataracte, le cristallin est remplacé par une
prothèse qui pourrait être colonisée par des bactéries d’origine
dentaire. Dans ce cas, une nécrose de l’œil pourrait se
développer, compromettant ainsi le résultat de l’intervention et
pouvant même entraîner une perte éventuelle de la vue.

Les dents et le système musculo-


articulaire
Une infection dentaire, une dent absente ou bien encore un
problème d’emboîtement des dents peut être à l’origine de
troubles musculaires ou articulaires.

Les dents et les muscles


Tous les médecins du sport s’accordent à dire qu’il existe une
relation de cause à effet entre une infection dentaire et la fatigue
musculaire. Dans le cadre d’une dent infectée, les bactéries
peuvent se diffuser dans le sang et se fixer sur un tendon ou un
muscle déjà fragilisé, favorisant ainsi des tendinites et des
claquages musculaires. La résolution du problème musculaire
sera accélérée par le traitement des infections dentaires
présentes.
La carrière de certains sportifs, en particulier des footballeurs, a
été perturbée par des problèmes dentaires. En effet, certains
joueurs ont vu la signature de leur contrat annulée suite à une
visite médicale ayant détecté des infections dentaires
susceptibles d’entraîner des pubalgies à répétition (une infection
douloureuse du pubis ainsi que des muscles ou des tendons
avoisinants).

Les dents et les articulations


L’articulation des mâchoires (articulation temporo-mandibulaire)
est la première articulation mobile du corps. Elle permet
l’emboîtement des dents et détermine l’équilibre de toutes les
autres articulations. Les dents doivent se toucher en même temps
et s’emboîter parfaitement les unes sur les autres lorsque la
bouche est fermée avec les dents serrées. Un défaut
d’emboîtement d’une dent, ne serait-ce que d’un dixième de
millimètre, pourrait entraîner une déviation de la mâchoire avec
des répercussions sur l’équilibre du squelette. De même, une
dent extraite et non remplacée peut engendrer des mouvements
des autres dents et induire ainsi une dysharmonie de l’articulé
dentaire.
Par conséquent, toute perturbation de l’emboîtement des dents
pourra entraîner une déviation du centre de gravité du corps et
avoir des répercussions sur les plans cervical, dorsal, lombaire
ou bien encore au niveau des hanches.
L’une des principales indications de l’orthodontie, au-delà de
l’esthétique, est de rétablir un articulé idéal des dents. C’est pour
cette raison que de nombreux sportifs de haut niveau portent des
appareils orthodontiques.
En effet, de nombreux médecins du sport ont constaté que les
performances étaient améliorées chez les sportifs après qu’ils
ont réalisé un traitement orthodontique pour rétablir un bon
équilibre de leurs mâchoires.

Les dents et le bruxisme


Le bruxisme est un trouble fréquent qui se manifeste par le
serrement et/ou le grincement involontaire et excessif des dents
en dehors de la mastication, survenant principalement pendant le
sommeil. Le dépistage du bruxisme doit être de plus en plus
précoce afin de prévenir ses conséquences dévastatrices.
Souvent le bruit nocturne exaspérant généré par le grincement
des dents peut être détecté par le conjoint.

Les causes du bruxisme


✓ le stress ;
✓ une prédisposition héréditaire ;

✓ des troubles de l’occlusion (anomalie de l’emboîtement


des dents) ;
✓ la prise de certains antidépresseurs ;
✓ la consommation de certaines drogues (ecstasy ou d’autres
stimulants tels que la méthamphétamine).

Les conséquences du bruxisme


Elles peuvent se situer à différents niveaux :
– Au niveau dentaire : à un stade avancé, l’usure des dents met
en évidence la dentine, qui est le tissu minéralisé sous-jacent à
l’émail, de teinte brunâtre ou jaunâtre. L’usure des dents peut
aussi induire des signes de pulpites, qui sont une inflammation
du nerf de la dent conduisant à la dévitalisation, voire des
nécroses pulpaires signes d’une infection du nerf de la dent.
Au niveau des tissus de soutien de la dent, lorsque le seuil de
résistance est dépassé, les structures du parodonte, gencives et os
maxillaire, peuvent être atteintes. La mobilité des dents peut
apparaître rapidement, exacerbant le bruxisme qui accélère la
chute des dents.
– Au niveau des muscles : une impression de fatigue peut être
ressentie suite à une activité prolongée des muscles de la
mandibule, plus particulièrement au réveil. Elle peut, à la
longue, faire place à une douleur lancinante qui, chez certains,
irradie au niveau des épaules, du cou, de la nuque et des muscles
crâniens avec l’apparition de maux de tête.
– Au niveau des articulations temporo-maxillaires : une douleur
à ce niveau est due à l’état de contracture du muscle
ptérygoïdien externe. Le plus souvent unilatérale, elle sévit du
côté opposé où se fait le grincement des dents. Un craquement
pourra aussi apparaître fréquemment au niveau de l’articulation
temporo-mandibulaire de ce même côté, ainsi qu’une limitation
d’ouverture de la bouche dans certains cas (trismus).
Les différents traitements
Il existe différents traitements pour prendre en charge le
bruxisme :
✓ La prise de conscience de ce travers par le patient
constituera déjà un début de traitement, car permettant une
auto-surveillance dans la journée.
✓ Un parfait équilibrage des dents, visant à recréer un
emboîtement idéal entre les dents du haut et les dents du
bas, peut suffire à supprimer la cause du bruxisme. Le
chirurgien-dentiste est tout indiqué pour rétablir une
parfaite harmonie entre la dentition du haut et du bas.
✓ Le port de gouttières, la nuit, permettra de freiner l’usure
nocturne des dents et de reposer les muscles de la
mastication, ce qui évitera les crispations et les tensions
ressenties au réveil.
✓ La kinésithérapie spécialisée permettra d’apprendre à
relaxer les muscles masticatoires et à diminuer les
conséquences sur le système musculo-articulaire des
mâchoires, telles que les maux de têtes (céphalées) ou
encore des douleurs au niveau des cervicales
(cervicalgies).
✓ La psychothérapie de soutien ou bien l’hypnose aura pour
but de permettre au patient de mieux prendre en charge son
stress et son anxiété diminuant ainsi ses grincements
nocturnes.
✓ Le botox (toxine botulique) : ce traitement consiste à
injecter de la toxine botulique dans les muscles élévateurs.
En amoindrissant la puissance du muscle, on diminue la
force et donc l’hyperpression, mais on arrive également à
déconditionner ainsi le patient. Si en médecine esthétique
(notamment au niveau des rides), les injections doivent
être répétées tous les quatre à six mois, dans notre cas, le
bénéfice s’étendra au moins sur huit mois. Au terme de
cette période, il faudra au moins un an au patient retombé
dans le bruxisme pour reconstituer la masse musculaire
préexistante. On notera, en outre, que le traitement ne
présente pas d’effets secondaires.

Les dents et le risque infectieux


opératoire
Une infection dentaire peut compromettre la réussite d’une
intervention chirurgicale, voire mettre en danger la vie d’une
personne. En effet, le traitement des infections dentaires est
primordial avant toute greffe, par exemple cardiaque ou rénale.
La mise en place d’une prothèse ou d’un organe requiert une
extrême vigilance afin que le corps étranger ne soit pas colonisé
par des bactéries.
Certaines interventions cardiaques réalisées en urgence
amèneront le chirurgien à indiquer l’extraction d’une dent
suspecte, le pronostic vital du patient étant en cause.
De plus, les patients greffés doivent redoubler de précautions,
car les médicaments anti-rejets diminuent leurs défenses
immunitaires. De ce fait, la moindre infection dentaire risque
d’avoir des conséquences graves sur ces organismes affaiblis.
De même, la chirurgie orthopédique (prothèse de hanches, du
genou) et la chirurgie oculaire (opération de la cataracte
notamment) nécessitent les mêmes précautions.
C’est la raison pour laquelle, au cours d’un bilan préopératoire,
un bilan bucco-dentaire (clinique et radiologique) est souvent
prescrit afin de traiter les foyers infectieux potentiels.
Chapitre 14
Les maladies de la bouche,
du petit aphte à bien plus
grave
Dans ce chapitre :

▶ Les aphtes

▶ L’herpès

▶ Le cancer buccal

▶ Les candidoses buccales

L aseptiques
bouche et le colon sont les parties du corps les plus
: c’est-à-dire les plus colonisées par des germes. En
effet, la cavité buccale est le siège d’une grande variété de
bactéries (des centaines de millions) constituant la flore buccale
et vivant dans un état d’équilibre.
Au quotidien, la bouche subit de nombreuses agressions
physiques, chimiques ou bien encore mécaniques qui pourront
entraîner un déséquilibre de cette flore buccale, provoquant ainsi
de nombreuses lésions au niveau des
muqueuses.
Les aphtes
Le mot « aphte » vient du mot grec aptein qui signifie brûlure.
Ce sont de petites ulcérations de forme arrondie qui siègent le
plus souvent sur les muqueuses à l’intérieur de la bouche : sur la
face interne des joues, sur la face interne des lèvres, au niveau
des gencives sous le collet des dents, sur la langue ou au niveau
du plancher de la langue. Il est important de noter que les aphtes
ne sont ni infectieux ni contagieux.
Ces affections sont très douloureuses et le cycle de guérison est
en moyenne de 15 jours avec une phase aiguë de 4 jours. Elles
s’accompagnent même parfois de ganglions au niveau du cou
avec des difficultés à avaler comme dans le cadre d’une angine
(il s’agit surtout des aphtes de la langue et du plancher de la
bouche).
Un aphte survient quand un petit vaisseau se bouche, une
ulcération apparaît alors puis une nécrose, ce qui finit par créer
un petit trou. Plus le vaisseau est important, plus l’érosion est
étendue et plus l’aphte sera gros.

Les causes
Les principales causes des aphtes peuvent être variées :
mécaniques, comportementales, médicales ou bien encore
alimentaires.

Les causes mécaniques


L’apparition d’un aphte peut provenir de différents
traumatismes :
✓ un brossage trop énergique avec dérapage de la brosse à
dents ;
✓ des problèmes d’adaptation d’une prothèse ;

✓ une éraflure pouvant être provoquée par un aliment ou


bien une morsure accidentelle lors de la mastication ;
✓ un angle vif au niveau d’une dent ;

✓ des blessures liées à un tic de mordillement des joues ou


des lèvres ;
✓ une brûlure suite à la consommation d’aliments ou de
liquides chauds ;
✓ une ulcération liée à la pénétration de la muqueuse par une
aiguille lors d’une anesthésie chez le dentiste ;
✓ des blessures provoquées par le port d’appareils
orthodontiques.

Les causes comportementales


Les habitudes de vie peuvent aussi être à l’origine de
l’apparition d’aphtes :
✓ la fatigue ;

✓ le stress ;

✓ une mauvaise hygiène bucco-dentaire entraînant un


déséquilibre de la flore buccale ;
✓ l’arrêt du tabac (sevrage tabagique).

L’arrêt du tabac entraîne durant le premier mois l’apparition


d’aphtes. Plusieurs hypothèses tentent d’expliquer ce
phénomène inattendu.
D’une part, l’échauffement de la fumée de cigarette induirait un
durcissement de la muqueuse buccale, produisant ainsi un « effet
protecteur » diminuant à l’arrêt du tabac. D’autre part, la
nicotine présente dans le tabac renforcerait les défenses
immunitaires, prévenant l’apparition des aphtes. Le recours à
des substituts nicotiniques permettrait de réduire ces poussées
aphteuses.
Mais gardez-vous de prendre ceci pour un encouragement à
poursuivre votre consommation de tabac !

Les causes médicales


Certaines maladies ou les effets secondaires de médicaments
vont favoriser l’apparition des aphtes :
✓ les maladies réduisant les défenses immunitaires (maladies
auto-immunes, comme le Sida) ;
✓ la maladie de Crohn (maladie inflammatoire chronique du
système digestif) ;
✓ la maladie de Behçet : cette maladie entraîne non
seulement l’apparition d’aphtes au niveau de la bouche et
des parties génitales, mais aussi des atteintes au niveau des
yeux, des vaisseaux et des articulations ;
✓ certains médicaments inflammatoires, anti-stéroïdiens
(ibuprofène) ;
✓ les bétabloquants (médicaments traitant les pathologies
cardiaques) ainsi que certains médicaments contre
l’ostéoporose (l’aléndronate par exemple) ;
✓ les médicaments qui réduisent la sécrétion salivaire tels
que les antidépresseurs ;
✓ des changements hormonaux liés au cycle menstruel chez
la femme ;
✓ à la suite d’une radiothérapie ou d’une chimiothérapie.

Les causes alimentaires


La consommation de certains aliments peut également entraîner
l’apparition des aphtes :
✓ les fromages à pâte dure : gruyère, comté, beaufort, tome,
mimolette, cheddar, gouda ;
✓ certains fruits tels que l’ananas, les kiwis, les bananes,
ainsi que les fruits secs ;
✓ une consommation excessive d’alcool, de tabac ou de
café ;
✓ les noix, les cacahuètes et les amandes ;

✓ le vinaigre.
Comment prévenir les aphtes ?

1. Une parfaite hygiène dentaire avec un brossage rigoureux biquotidien


complété par le passage de fil dentaire ou de brossettes interdentaires,
ainsi que l’utilisation de bains de bouche antibactériens permettra de
renforcer l’immunité buccale.

2. Veillez à ce qu’il n’y ait aucun angle vif au niveau des dents ou des
prothèses dentaires pouvant irriter les joues, les lèvres ou la langue.

3. Concernant les personnes ayant une prédisposition aux aphtes, il sera


préférable d’éviter de consommer les aliments énoncés précédemment.
Notons que la prise de comprimés contenant de la pyridoxine et du
lysozyme, permettrait de réduire le risque de récidive des aphtes.

Les traitements
L’application locale de produits pourra être combinée si
nécessaire à des traitements administrés par voie générale afin
de réduire la douleur et augmenter l’immunité buccale.

Les traitements locaux


Des traitements à base d’antiseptiques, d’anesthésiques locaux et
d’analgésiques (antidouleur) vont être prescrits par votre
dentiste. L’application de ces produits doit être de courte durée
et ne nécessite pas d’ordonnance médicale.
Dans le cas d’aphtes multiples et très douloureux, votre dentiste
ou votre médecin pourra aussi vous prescrire des médicaments à
base de corticoïdes, qui ont un fort pouvoir anti-inflammatoire.
Un aphte qui récidive et qui a du mal à cicatriser malgré les
traitements locaux doit attirer votre attention. Votre dentiste
pourra faire une biopsie afin de vérifier le caractère bénin de la
lésion et écarter ainsi toute suspicion de cancer buccal.

Les traitements par voie générale


Dans le cas où les traitements locaux énoncés précédemment ne
suffisent pas à guérir les aphtes, un traitement par voie générale
pourra être associé.

Les traitements complémentaires


Le traitement des aphtes par la médecine traditionnelle ayant
déçu beaucoup de patients, nombreux sont ceux qui se tournent
vers la médecine homéopathique qui semble en effet donner de
bons résultats, tant sur le plan de la prévention que celui de la
cicatrisation. Certains produits homéopathiques permettent de
mieux gérer les douleurs liées aux aphtes.
D’autre part, des suppléments vitaminiques à base de vitamine B
ou d’une association de vitamines B1, B2, B6 permettra de
mieux prévenir l’apparition des aphtes.
Pour calmer la douleur pendant la phase aiguë, vous pourrez
appliquer au niveau de l’aphte à l’aide d’un coton-tige, un gel
anesthésiant à base de lidocaïne. Il faudra bien veiller à ne pas
mettre de produit au niveau du palais. En effet, ceci pourrait
induire une sensation d’engourdissement désagréable, voire
angoissante, au niveau du voile du palais, empêchant une
déglutition normale.
Les aphtes particulièrement douloureux pourront être traités par
votre dentiste qui appliquera une solution d’acide
trichloracétique diluée à 30 %, ce qui permettra de cautériser
l’ulcération. Cela permettra aussi une réduction importante de la
douleur et une accélération de la cicatrisation.
Le laser est une technologie également utilisée en chirurgie
dentaire. Elle permettra en effet, de traiter les aphtes d’une
manière efficace et indolore. L’application du laser au niveau de
l’aphte entraînera une cautérisation de l’ulcération et permettra
de renforcer l’immunité locale. De plus, une réduction du temps
de cicatrisation sera également obtenue.
L’acide hyaluronique est un composant naturellement présent
dans l’organisme qui possède de nombreuses vertus. Ce sont
notamment ses pouvoirs anti-inflammatoires et cicatriciels qui
en font une molécule de choix dans le traitement de l’aphte.
Contenu dans certains médicaments, il pourra être utilisé dans le
traitement des aphtes.

L’herpès
L’herpès est une maladie virale contagieuse qui se caractérise
par une éruption de petites cloques ou de vésicules
habituellement douloureuses. Les appellations populaires de
« feux sauvages » ou bien encore de « boutons de fièvre » qui
leur ont été donnés s’expliquent par les sensations de brûlure, de
picotement et les démangeaisons qui précèdent leurs apparitions.
L’herpès peut atteindre la peau et les muqueuses à différents
endroits du corps : le plus souvent sur les lèvres (herpès labial),
mais aussi à l’intérieur de la bouche, au fond de la gorge, sur les
joues, autour des narines, sur le front, sur l’appareil génital ou
encore sur les yeux (herpès oculaire).
Cette affection, considérée comme bénigne chez les sujets en
bonne santé, peut dégénérer chez les sujets présentant un déficit
immunitaire ainsi que chez la femme enceinte. En effet, le virus
de l’herpès peut traverser la barrière placentaire et atteindre le
fœtus.
Les facteurs déclenchant de l’herpès
labial
La première infection, qui survient la plupart du temps avant
20 ans, ne cause généralement aucun symptôme. Le virus est
donc présent dans le corps, mais reste inactif. Il est replié dans
les ganglions nerveux, proche du site d’infection où il
« sommeille ».
Toutefois, des facteurs déclenchants peuvent le réveiller et
favoriser la survenue d’une nouvelle poussée d’herpès :
✓ le stress, une fatigue excessive ou une émotion forte ;
✓ la chaleur ou le froid extrême ;

✓ une exposition solaire prolongée ;


✓ un rhume et une montée de fièvre ;

✓ les menstruations ;
✓ les infections (grippe ou angine, par exemple) ;

✓ le décalage horaire ; les traumatismes liés notamment à des


soins dentaires prolongés ;
✓ une consommation d’alcool excessive.

La fréquence des crises varie d’un individu à l’autre. Certains en


auront régulièrement, et d’autres une à deux fois dans leur
existence, voire jamais.

Les précautions à prendre


Le virus à l’origine de l’herpès labial peut être facilement
transmis. La contamination est possible dès les premiers
symptômes et ce, jusqu’à ce que les croûtes aient séché.
La contamination du sujet sain peut se faire par contact direct
avec les lésions, ou indirect par l’intermédiaire d’objets ayant
été en contact avec la salive ou la bouche d’une personne
infectée, surtout durant la poussée d’herpès.
Il faudra donc éviter d’embrasser une personne ayant une
éruption d’herpès labial, tant que les vésicules ne sont pas
complètement sèches, le liquide à l’intérieur de ces vésicules
contenant des virus. Les contacts oraux/génitaux sont également
proscrits pour éviter toute contamination dans un sens ou dans
l’autre.
De plus, les personnes déjà porteuses du virus de l’herpès
devront se préserver des facteurs déclenchants. Par exemple,
avant toute exposition au soleil, appliquez un baume protecteur
et hydratant au niveau des lèvres.

Les traitements
Bien qu’il n’existe aucun traitement médical permettant
d’éliminer définitivement le virus du corps, certains traitements
vont permettre toutefois de soulager les symptômes et d’en
réduire légèrement la durée.

Les traitements locaux


Il s’agit de crèmes contenant une molécule antiviral :
l’Aciclovir. Ce médicament, délivré sans ordonnance, devra être
appliqué 5 fois par jour, pendant 10 jours maximum. Il sera
préférable d’appliquer cette crème dès l’apparition des premiers
symptômes (picotements, démangeaisons, brûlures).
Peuvent également être utilisées des crèmes à base de Doconasol
qui est un alcool gras antiviral.

Les traitements par voie générale


L’Aciclovir nécessitera une prescription de la part de votre
dentiste ou de votre médecin, soit à titre curatif (de 5 à 10 jours),
soit préventif (sur plusieurs mois). Il sera souhaitable de
commencer le traitement dès l’apparition des premiers
symptômes.

Les traitements complémentaires


Le traitement homéopathique pourra être complémentaire des
traitements conventionnels et sa prescription sera adaptée aux
différents stades de développement de l’herpès.

Le cancer buccal
Le cancer de la bouche se caractérise par la multiplication et la
propagation anarchique de cellules anormales dans la cavité
buccale. Il peut se développer dans la muqueuse de la bouche ou
dans les tissus plus profonds comme l’os, le muscle ou les nerfs.
Cette maladie, qui touche davantage l’homme que la femme,
peut apparaître à n’importe quel âge, mais son incidence
augmente nettement après 40 ans, pour atteindre un pic chez les
personnes de plus de 60 ans.
Le cancer de la muqueuse buccale est le plus fréquent, il
représente 90 % de tous les cancers buccaux.
Le chirurgien-dentiste traitant est aux avant-postes de la
prévention et de la détection de ce type de lésions.
Les facteurs de risque
La bouche est une zone susceptible de subir de très nombreuses
agressions chimiques, thermiques, mécaniques et bactériennes,
ce qui la rend plus vulnérable au développement du cancer. Cette
maladie n’a pas forcément de cause unique, mais c’est
davantage la combinaison de plusieurs facteurs qui favorisent
son apparition.

Le tabac
L’importance et l’ancienneté de la consommation de tabac
constituent un facteur de risque majeur.

Pourquoi le tabac est-il dangereux ?

Certaines substances contenues dans le tabac sont particulièrement


toxiques :

– La nicotine, qui crée la très forte dépendance tabagique, ne serait pas


cancérigène. Mais elle a une activité qui annule l’effet des médicaments
anticancéreux.

– L’éthanol est un puissant irritant des muqueuses.

– Les goudrons : les hydrocarbures aromatiques (benzopyrène) et les


nitrosamines contenus dans les goudrons sont très cancérigènes.

– Les facteurs irritants (phénols, aldéhydes, acroléines) sont également


cancérigènes.

La consommation de tabac provoque également des élévations


très fortes de température dans la cavité buccale (agression
thermique). Cette action de brûlure répétée induira des troubles
de la kératinisation des muqueuses buccales (kératoses
tabagiques) et un déséquilibre de l’écosystème buccal, ce qui
prédisposera les fumeurs aux cancers buccaux.

Le cannabis
La fumée de cannabis serait plus cancérigène que celle du tabac
(de 3 à 5 fois).
Le risque cancérigène supérieur du cannabis sur le tabac peut
s’expliquer par une concentration plus élevée de certains
composants toxiques dans le cannabis que dans le tabac
(hydrocarbures aromatiques, benzopyrène, nitrosamine). Ce
risque cancérigène est majoré s’il s’accompagne d’une
consommation de tabac et d’alcool.
En outre, le cannabis entraîne une diminution du débit salivaire
(xérostomie) chez les fumeurs chroniques, ce qui provoque une
réduction du rôle protecteur de la salive. Ce phénomène
augmentera le risque de brûlures et de blessures des muqueuses,
susceptibles d’entraîner le développement de lésions
cancéreuses.

L’alcool
L’alcool n’est pas forcément cancérigène, mais sa combinaison
avec le tabac multiplie le risque de cancer buccal par six, car il
potentialise la pénétration des substances cancérigènes du tabac.
Les effets de l’alcool sont multiples : il induit une irritation des
muqueuses buccales, une hypovitaminose et un déficit
nutritionnel favorisant ainsi l’apparition du cancer buccal.
Enfin, l’alcool induit une dérégulation du système enzymatique,
ce qui constitue un facteur de risque supplémentaire.
L’alimentation
Une mauvaise hygiène alimentaire constitue un facteur de risque
supplémentaire. Ainsi, une alimentation pauvre en fruits et
légumes augmentera sensiblement le risque de développer un
cancer de la bouche (de 20 à 60 %).
Les compléments alimentaires comme les antioxydants
permettent également de se protéger contre l’apparition de cette
maladie.

Les facteurs de risque mécaniques


Des blessures liées à l’inadaptation des prothèses peuvent
induire des ulcérations récidivantes dont la non-cicatrisation et
favoriser la survenue de cancer buccal.
De plus, tout angle vif au niveau d’une dent, d’une couronne ou
bien encore de bagues orthodontiques pourra induire une
blessure des joues ou de la langue. Si cet élément irritant n’est
pas supprimé, l’ulcération ne se résorbera pas et deviendra
chronique, ce qui constituera un facteur de risque majeur.
Si une dent ou une couronne abîmée présente un angle tranchant,
vous devez impérativement consulter votre chirurgien-dentiste
qui adoucira ce relief aigu. Il faut savoir que de nombreux
cancers buccaux sont liés à des irritations mécaniques répétées
qui induisent des ulcérations ne cicatrisant pas.
En attendant la consultation dentaire, il est conseillé de protéger
la zone irritée en appliquant de la cire orthodontique sur l’angle
vif ou sur les bagues orthodontiques pour protéger ainsi la zone
irritée. De plus, un bain de bouche ou un gel antiseptique
pourront être utilisés pour éviter que la plaie ne s’infecte.
Une mauvaise hygiène bucco-dentaire : la bouche est le siège
d’une grande variété de bactéries (des centaines de millions)
constituant la flore buccale et vivant dans un état d’équilibre.
L’absence de soins et une mauvaise hygiène bucco-dentaire
peuvent rompre cet équilibre et favoriser l’apparition d’un
cancer buccal.
La dépression : les sujets dépressifs auraient une plus grande
prédisposition aux cancers buccaux, compte tenu d’un système
immunitaire affaibli.
La prédisposition génétique : certains gènes pourraient
prédisposer aux cancers buccaux.
L’âge : une personne de 70 ans présente beaucoup plus de
risques de développer un cancer buccal qu’un jeune de 20 ans.

Les symptômes
Toute altération de la muqueuse buccale, si minime soit-elle,
dans les cas suivants, devra attirer votre attention et vous amener
à consulter votre dentiste :
✓ une ulcération ou blessure qui ne cicatrise pas malgré le
traitement ;
✓ une ulcération buccale traumatique qui ne guérit pas au-
delà de 10 jours malgré la suppression de l’agent irritant ;
✓ un changement important d’aspect de la muqueuse
buccale ;
✓ une muqueuse buccale qui devient inflammatoire et
congestive de manière chronique ;
✓ une muqueuse qui s’épaissit et prend du relief ;

✓ une muqueuse qui se durcit (induration) ou qui devient


verruqueuse ;
✓ une muqueuse qui se fissure ;
✓ l’apparition d’une induration au niveau de la lésion
buccale ;
✓ si vous pensez avoir un aphte qui ne guérit pas ;
✓ l’apparition de ganglions indolores ;
✓ un épaississement de la joue ;

✓ des plaques blanches ou rouges dans la bouche ;


✓ une excroissance dans la bouche qui ressemble à une
verrue.

D’autres signes devront aussi attirer votre attention :


✓ une difficulté à bouger la mâchoire ou la langue ;
✓ un dentier mal ajusté ;

✓ un saignement ou une douleur dans la bouche ou sur la


lèvre ;
✓ un engourdissement de la bouche ou du visage ;
✓ une voix enrouée de longue date ;

✓ des difficultés à mastiquer ou à déglutir.

Détection et traitement du cancer


buccal
Son diagnostic peut être facilité par l’auto-observation ainsi que
par des visites régulières chez le dentiste : d’une part, la cavité
buccale est facile à explorer par le patient lui-même qui pourra
déceler une anomalie des muqueuses ; d’autre part, dans le cadre
d’une visite au moins annuelle, votre dentiste sera apte à détecter
les principaux signes évoquant la transformation d’une lésion
précancéreuse en une tumeur maligne.
Dans le cas d’une suspicion de lésion cancéreuse, votre dentiste
pratiquera une biopsie. Si cet examen révèle le caractère malin
de cette lésion, d’autres investigations cliniques pourront être
nécessaires :
✓ des examens mycologiques, bactériologiques ou
virologiques ;
✓ des examens radiographiques – radiographie panoramique,
scanner, cone-beam ou IRM (imagerie à résonance
magnétique) ;
✓ un bilan sanguin.

À partir de ces examens, la stratégie thérapeutique sera établie.


La chirurgie représente le principal mode de traitement du
cancer de la bouche et pourra être associée à la radiothérapie et
la chimiothérapie.
Comme le cancer de la bouche peut ne provoquer ni douleur, ni
symptôme au début de la maladie, il importe de se faire
examiner la bouche régulièrement par un dentiste ou un médecin
pour le détecter précocement. En effet, plus celui-ci sera détecté
précocement, plus son traitement sera efficace.
Le pronostic de guérison du cancer sera aussi amélioré par la
réduction de l’exposition aux facteurs de risques.
Le papillomavirus (HPV) est une des maladies sexuellement
transmissibles les plus fréquentes au monde. Ce virus, à l’origine
du cancer du col de l’utérus, pourrait aussi induire indirectement
la survenue de cancers de la cavité buccale et de la gorge. En
effet, un individu sain, qui a des relations sexuelles avec un
partenaire porteur du papillomavirus, risquerait de contracter ce
virus (notamment par la pratique d’une fellation ou d’un
cunnilingus). On pourrait observer, dans certains cas,
l’apparition de condylomes (petites verrues) au niveau de la
bouche ou de la gorge, susceptibles d’évoluer en lésions
cancéreuses par la suite.

Les candidoses buccales


Les candidoses, désignées également sous le nom de
« muguets », sont des infections très fréquentes causées par la
présence d’un champignon, le candida albicans. C’est un micro-
organisme qui est normalement présent sur la peau, mais aussi
dans les voies génitales féminines, dans la cavité buccale et
également dans le tube digestif. Une candidose (notamment
buccale) pourra apparaître lorsque le candida albicans se
multiplie de façon anarchique, provoquant ainsi une infection au
niveau de la peau ou des muqueuses.
Les candidoses buccales peuvent siéger à différents endroits :
✓ au niveau des lèvres : des dépôts blanchâtres au coin des
lèvres, appelées perlèches. Ces lésions peuvent
occasionner des fissures nécessitant une consultation
médicale ;
✓ au niveau de la langue : une coloration noire peut
apparaître. Il faut savoir toutefois que cette coloration
pourra aussi s’expliquer par d’autres facteurs tels que le
tabac ou la prise de certains médicaments ;
✓ sur les joues et le palais : des dépôts blanchâtres pouvant
être à l’origine de picotements et de brûlures ainsi que des
rougeurs et une sensation de sécheresse buccale.

Il est important de signaler qu’un goût métallique caractéristique


est souvent présent chez les patients souffrant de candidoses
buccales.

Les causes
Différents facteurs peuvent être à l’origine de ces affections :
✓ un système immunitaire affaibli : il peut s’agir de
personnes atteintes de cancer ou du Sida ;
✓ la présence d’un diabète : c’est notamment le manque de
salive lié à cette maladie (hyposialie) qui favorise le
développement de ces infections ;
✓ la prise d’un traitement antibiotique : ces médicaments
détruisent non seulement les germes ciblant la maladie
traitée, mais aussi les bactéries assurant l’équilibre de la
flore buccale. Le patient devient alors plus vulnérable aux
candidoses. Il sera donc conseillé de compenser les effets
secondaires des antibiotiques par la prise de levure ;
✓ l’âge : chez les nourrissons, leur système immunitaire n’est
pas encore totalement développé ;
✓ chez les personnes âgées : le port des prothèses dentaires
associées à une diminution du flux salivaire rendent la
muqueuse buccale plus fragile ;
✓ la consommation d’alcool et de tabac ;
✓ une hygiène dentaire insuffisante.

Les traitements
Les candidoses, qui sont des infections non dangereuses chez les
personnes en bonne santé, peuvent toutefois se diffuser dans la
circulation sanguine et atteindre les organes vitaux des sujets
présentant un système immunitaire affaibli ; le traitement devra
être alors engagé le plus tôt possible.

Mesures de prévention
L’objectif va consister à supprimer les facteurs contribuant à
l’apparition des candidoses :
✓ améliorer l’hygiène buccale, notamment avec un brossage
rigoureux et l’usage d’un bain de bouche antiseptique ;
✓ nettoyer les prothèses dentaires avec une solution
antiseptique à base de chlorhexidine ou de bicarbonate de
soude et éviter de les porter la nuit ;
✓ assurer une hydratation adéquate chez les personnes
atteintes de sécheresse buccale (hyposialie), notamment
par la consommation de chewing-gums sans sucre (au
xylitol) ou bien par la prise de certaines solutions de salive
artificielle.

Les traitements locaux


Les patients pourront ressentir une amélioration des symptômes
après trois à quatre jours de traitement. Cependant, il est
important de souligner que ces médicaments devront être pris
pendant au moins deux semaines afin d’éliminer complètement
l’infection.
Les traitements locaux efficaces pour traiter les candidoses
buccales contiennent des principes actifs antifongiques qui
existent sous forme de gels : Miconazole, Fluconazole, ou de
suspensions buvables : Amphotéricine B, Nystatine.
Il faudra éviter de consommer de la nourriture ou des liquides
dans la demi-heure qui suit l’application du traitement topique
pour potentialiser au maximum l’action du principe actif.

Les traitements par voie générale


Il s’agit de molécules sous forme de comprimés qui sont les
mêmes que celles prescrites sous forme locale. Le traitement
devra être mené sur deux semaines pour être efficace. Par
exemple, pour le Fluconazole, il conviendra de prendre 1
comprimé de 100 mg 1 fois par jour pendant 14 jours.
Chapitre 15
La maladie parodontale
et ses traitements
Dans ce chapitre :

▶ La maladie parodontale

▶ Les traitements non chirurgicaux de la maladie parodontale

▶ Les traitements chirurgicaux de la maladie parodontale

▶ Les traitements chirurgicaux esthétiques de la gencive

L aà maladie parodontale est une maladie qui peut se développer


bas bruit et très rapidement, si elle n’est pas diagnostiquée,
et susceptible de mener à la perte des dents. Sa prise en charge et
ses traitements vont permettre de la stabiliser et de faire en sorte
que le patient puisse garder ses dents, le plus longtemps
possible.

La maladie parodontale
Cette maladie, qui présente plusieurs stades d’évolution, va être
déclenchée par différents facteurs. Non seulement nocive pour
les tissus de soutien des dents, elle pourra également avoir un
impact sur l’ensemble de l’organisme.
Son origine et ses différentes formes
Il existe plusieurs types de maladies parodontales présentant des
caractéristiques différentes. Cependant, elles ont toutes en
commun leur origine bactérienne. Il s’agit d’une maladie
infectieuse d’origine bactérienne, liée à la présence des germes
constituant la plaque dentaire et le tartre.
En fonction du niveau d’atteinte des tissus de soutien, on peut
distinguer deux principaux stades de la maladie parodontale :
✓ La gingivite : il s’agit d’une inflammation réversible
localisée au niveau des gencives. Elle pourra être
totalement éliminée grâce à une hygiène adaptée et un
détartrage réalisé par le dentiste. À ce stade,
l’inflammation, liée au tartre situé à la base des dents au
contact des gencives, n’a pas encore atteint les autres tissus
de soutien de la dent. Les différents signes relatifs à
l’inflammation peuvent être présents tels qu’une gencive
rouge, lisse et gonflée, présentant un saignement spontané
ou provoqué par le brossage des dents.
✓ La parodontite : il s’agit d’une inflammation de la
gencive, mais également des autres tissus de soutien de la
dent. La présence du tartre en profondeur sous les gencives
va être responsable d’une destruction irréversible de l’os et
des fibres d’attachement de la dent. De ce fait, des espaces
vont se créer entre la dent elle-même et la gencive qui
l’entoure, pour former des poches parodontales. Au sein de
ces poches vont se développer des bactéries inaccessibles
aux différents instruments de brossage. Les poches
parodontales vont s’approfondir au fur et à mesure de la
destruction des tissus de soutien et de l’évolution de la
parodontite. Il en résultera un déchaussement progressif
aboutissant à une mobilité, puis à la perte des dents.
Il existe deux principaux types de parodontite :
✓ La parodontite chronique est la forme la plus fréquente.
Elle constitue le stade qui suit la gingivite, si celle-ci n’est
pas traitée. La parodontite chronique se caractérise par la
présence de poches parodontales et de rétractions au
niveau de la gencive. Cette pathologie peut apparaître à
n’importe quel âge, cependant on la retrouve plus
fréquemment chez l’adulte (à partir de 40-50 ans). Ce type
de parodontite peut atteindre un nombre variable de dents
et progresser plus ou moins rapidement.
✓ La parodontite agressive concerne généralement les
patients jeunes (entre 16 et 40 ans), elle est caractérisée par
une destruction plus rapide de l’os que la parodontite
chronique.

Les facteurs de risque associés à la


maladie parodontale
Différents facteurs ont été identifiés comme responsables de
l’apparition et du développement de la maladie parodontale. Le
risque de développer cette pathologie sera d’autant plus
important si vous cumulez les facteurs.
Il existe quatre principaux facteurs de risque :
✓ La présence de tartre : c’est le principal agent responsable
de la maladie parodontale.
✓ Le facteur héréditaire : la maladie parodontale est
généralement transmise par les parents ou les grands-
parents. Les individus présentant une susceptibilité aux
parodontites auront un système immunitaire déficient face
à ce type de pathologie.
✓ La consommation de tabac, reconnue comme étant un
facteur de risque majeur responsable du développement et
de la progression de la maladie parodontale. Le tabac
induit plusieurs effets. Il est tout d’abord responsable
d’une diminution des mécanismes de défense face aux
bactéries et réduit ensuite la vascularisation des gencives.
De ce fait, l’inflammation provoquée par la maladie
parodontale sera masquée et donc plus difficile à
diagnostiquer. Enfin, il entraînera un retard de cicatrisation
au niveau des tissus et donc une réponse moins favorable
aux traitements.
✓ Les maladies systémiques associées : de nombreuses
maladies mal équilibrées telles que le diabète peuvent
perturber le métabolisme tissulaire ou le fonctionnement
du système de défense et rendre certains sujets plus
sensibles au développement des maladies parodontales.

D’autres facteurs peuvent également intervenir en aggravant la


maladie parodontale :
✓ Le stress peut favoriser le serrement ou le grincement des
dents (bruxisme). Des charges excessives pourront être
ainsi transmises aux tissus de soutien de la dent,
accentuant sa fragilité.
✓ Des médicaments, tels que certains immunosuppresseurs,
anti-épileptiques ou bêtabloquants vont entraîner une
réduction de la quantité de salive et des lésions au niveau
des gencives.

La maladie parodontale et ses


impacts sur l’organisme
Cette pathologie peut intervenir à différents niveaux :
✓ Chez les personnes diabétiques : il a été démontré depuis
de nombreuses années, qu’elles sont davantage
susceptibles de développer des maladies parodontales, et
ce particulièrement si le diabète est mal équilibré et accroît
la susceptibilité aux infections. Les parodontites seront, en
conséquence, plus fréquentes et plus sévères chez les
personnes diabétiques.
Il est démontré qu’il existe une relation à double sens entre
la maladie parodontale et le diabète. En effet, la présence
d’une parodontite va pouvoir induire des difficultés pour
équilibrer un diabète, tandis que la présence d’un diabète
peut également minorer l’efficacité des traitements
parodontaux chez les patients présentant une fragilité au
niveau des gencives.
✓ Chez les personnes atteintes d’une pathologie cardio-
vasculaire : les maladies parodontales étant des infections
bactériennes, elles pourront avoir une incidence sur les
maladies cardio-vasculaires. Des études récentes menées
chez des patients atteints de parodontite confirment le
risque plus important de développer des pathologies
cardiaques ; jusqu’à deux fois plus pour le risque
d’infarctus par exemple.
✓ Chez la femme enceinte : la grossesse induit une
augmentation de la production hormonale. En effet, la
concentration de progestérone est multipliée par dix et
celle de l’œstradiol par trente. Cette forte variation
hormonale sera responsable d’un état inflammatoire au
niveau de la gencive. De plus, la progestérone va réduire
les défenses immunitaires de l’organisme, favorisant ainsi
la prolifération de certaines bactéries. Il en résulte
l’apparition de gingivites propres à la femme enceinte
(gingivite gravidique).
Il existerait un lien étroit entre l’accouchement prématuré
et la maladie parodontale chez la femme enceinte. En effet,
ce phénomène pourrait s’expliquer par une diffusion des
bactéries et d’endotoxines présentes au niveau du
parodonte infecté, en direction du fœtus par l’intermédiaire
de la circulation sanguine. En conséquence, cette invasion
de bactéries et de toxines pourrait entraîner une
inflammation responsable de la rupture de la poche des
eaux et de contractions utérines provoquant ainsi un
accouchement prématuré.

Les traitements non chirurgicaux de


la maladie parodontale
Ces traitements visent à éliminer le tartre responsable d’une
inflammation des gencives (gingivites). Ils visent également à
prévenir, voire même à traiter, certaines formes précoces de la
maladie parodontale affectant à la fois les gencives et l’os
(parodontites).
Il existe deux types de traitements non chirurgicaux :
✓ le détartrage ;

✓ les surfaçages (ou curetages) des racines.

Le détartrage
Une hygiène bucco-dentaire rigoureuse associée à un détartrage
régulier (1 à 2 fois par an) seront les conditions essentielles pour
prévenir le risque de développer une maladie parodontale.
Le détartrage est réalisé grâce à un instrument présentant un
embout fin métallique (ultrason) qui, sous l’effet des vibrations à
haute fréquence détache les fragments de tartre situés à la
surface des dents (au-dessus et à la limite des gencives).
Le dentiste pourra également utiliser en complément des
instruments manuels (curettes), qui par effet de grattage vont
lisser la surface des dents et ainsi compléter l’action des
ultrasons.
Au terme du détartrage, un polissage à l’aide d’une brossette
rotative enduite d’une pâte va permettre de supprimer les
aspérités et d’éliminer les colorations résiduelles. Le fait de polir
la surface des dents aura pour effet de retarder un nouveau dépôt
de tartre, celui-ci ayant tendance à se loger plus aisément au
niveau des surfaces rugueuses.
En fonction de la sensibilité du patient, ce traitement pourra être
réalisé, dans certains cas, sous anesthésie locale.
Suite au détartrage, il est possible de ressentir au passage de la
langue, l’impression étrange d’avoir des « trous » entre les
dents. Ce sont en fait des espaces naturels qui étaient
préalablement colonisés par le tartre. Ne vous inquiétez pas,
cette sensation inhabituelle se dissipera d’elle-même au bout de
quelques heures.
D’autre part, il peut aussi arriver que des sensibilités au froid
apparaissent à la base des dents (collets) durant plusieurs jours
après un détartrage. En effet, le tartre précédemment présent à la
surface des dents jouait un rôle d’écran qui les protégeait des
variations thermiques. Un dentifrice pour dents sensibles pourra
être utilisé pendant cette période.
Les surfaçages (ou curetages) des
racines
Le traitement correspond à un détartrage en profondeur sous la
gencive à l’aide d’instruments très fins (curettes et/ou ultrason)
pour éliminer le tartre situé le long des racines des dents.
Ce curetage vise également à réduire la profondeur des poches
parodontales présentes suite à la progression de la parodontite.
Rappelons que ces poches sont des véritables « culs-de-sac » qui
se sont créés entre la gencive et la dent suite à la destruction de
l’os par l’action du tartre. Ces curetages, qui nécessitent souvent
plusieurs séances, sont réalisés la plupart du temps sous
anesthésie locale.
L’élimination du tartre au cours de ces traitements va induire une
réduction de l’inflammation (et donc du saignement des
gencives) et prévenir une destruction plus importante de l’os
autour des dents. Ces soins permettront également, dans certains
cas, d’éviter le recours à des thérapeutiques chirurgicales plus
lourdes et pourront être suffisants pour stabiliser la parodontite
dans les formes précoces ou modérées de cette maladie.
La réduction des poches parodontales au cours du traitement est
liée à une diminution de l’inflammation. En effet, avant le
traitement parodontal, la gencive gonflée n’était pas à sa
position naturelle et avait tendance à envahir les espaces
interdentaires et la base des dents. Le traitement va avoir pour
conséquence d’entraîner une légère rétraction des gencives qui
seront moins enflammées, laissant apparaître une petite partie
des racines. Il est également possible d’observer chez certains
patients la formation d’espaces, voire de « trous noirs » entre les
dents. De plus, des sensibilités au chaud et au froid pourront
apparaître au niveau de ces collets exposés. Ces conséquences
peu esthétiques et parfois désagréables sont malheureusement
liées à la perte de l’os due à la maladie parodontale et sont
inévitables. Les sensibilités auront tendance à diminuer au fur et
à mesure des semaines et pourront également être calmées par
des gels ou des dentifrices spécifiques.

Les traitements chirurgicaux de la


maladie parodontale
Il existe certaines situations où les traitements chirurgicaux
seront indispensables pour traiter et stabiliser la maladie
parodontale.

Les lambeaux d’assainissement


Le dentiste réévalue l’état parodontal trois à quatre semaines
environ après avoir réalisé les curetages. S’il observe la
persistance de poches profondes inflammatoires, il sera alors
nécessaire de poursuivre le traitement parodontal par une phase
chirurgicale afin d’obtenir une réduction de la profondeur de ces
poches. L’objectif des lambeaux d’assainissement va être de
réaliser une ouverture de la gencive pour procurer un accès aux
instruments et une visibilité optimale au dentiste. Le tartre et les
bactéries persistant au niveau des poches parodontales profondes
pourront être ainsi éliminés, le plus précisément possible.
Ce lambeau d’assainissement permet donc au dentiste d’avoir
une vision beaucoup plus précise « à ciel ouvert ». À l’inverse,
la présence de la gencive lors du surfaçage limite la visibilité du
praticien qui travaille davantage « à l’aveugle ». À la fin de
l’intervention, des points de suture permettront de repositionner
la gencive dans une position idéale et d’assurer une bonne
cicatrisation.
Ces chirurgies, réalisées sous anesthésie locale, nécessiteront un
rendez-vous de contrôle huit à quinze jours plus tard pour
enlever les fils de sutures.
Ces interventions sont plus invasives que les surfaçages et
peuvent s’accompagner de douleurs qui seront calmées par la
prise d’antalgiques (paracétamol). De plus, des bains de bouche
antiseptiques et une brosse à dents chirurgicale (très douce)
devront être utilisés dans les jours qui suivent la chirurgie.
Il est également possible dans certains cas bien précis de
régénérer l’os perdu suite au développement de la maladie
parodontale. L’opération consistera à réaliser un lambeau
d’assainissement et à ensuite positionner du matériau de
comblement (substituts osseux synthétiques ou naturels) qui sera
protégé par la mise en place d’une membrane (à base de
collagène).

Les traitements chirurgicaux


esthétiques de la gencive
Certains patients présentent des rétractions importantes de la
gencive qui donne l’impression d’avoir des « dents longues ».
Chez d’autres patients, le recouvrement excessif de leurs dents
par la gencive provoquera l’effet inverse. Différents types de
chirurgies existent pour corriger ces défauts esthétiques.

Les greffes de gencive (ou chirurgie


mucco-gingivale)
Ces chirurgies sont indiquées lorsque les racines du patient sont
exposées suite à la rétraction de ses gencives. Ce phénomène
peut être causé par la maladie parodontale, par un traitement
orthodontique exerçant des forces trop importantes sur les dents
(entraînant ainsi une perte d’os et de gencive), ou également par
un brossage traumatique des dents. Les conséquences peuvent
être une apparition de sensibilités au chaud et au froid, ainsi
qu’un sourire disgracieux. L’objectif de cette chirurgie vise à
recouvrir les racines exposées et à ré-épaissir les tissus
gingivaux. Cette procédure consiste à prélever de la gencive,
classiquement au palais, et à la placer sur les racines dénudées. Il
est à noter que ces greffes pourront également être réalisées
autour des implants dentaires dans certaines situations bien
précises.

Les élongations coronaires


esthétiques
Ces chirurgies visent à redessiner un contour harmonieux des
gencives. Le résultat s’obtient en retirant des excès de gencive
qui masquent une partie des dents. Ces interventions présentent
souvent des résultats spectaculaires et permettront de supprimer
l’impression de « sourire gingival » que l’on peut retrouver chez
certaines personnes. Il sera également parfois nécessaire de
remodeler le contour osseux soutenant les gencives pour parfaire
le résultat esthétique.
L’ensemble des traitements parodontaux nécessite un suivi
régulier chez le dentiste pour s’assurer que la maladie
parodontale est stabilisée. Un contrôle, au minimum tous les six
mois, sera donc recommandé. De plus, il est important de
souligner que ces traitements devront être accompagnés d’un
respect strict des règles d’hygiène bucco-dentaire afin d’être
couronnés de succès.
Sixième partie
Esthétique : les différentes
facettes de votre sourire
Dans cette partie…

ous vivons dans une société où le paraître occupe une


N place importante, la recherche de la perfection étant de
plus en plus poussée. L’esthétique occupe, de ce fait,
une place de choix et le sourire prend toute sa dimension
dans cette nouvelle quête. Un sourire harmonieux va donc
nécessairement contribuer à l’épanouissement d’un
individu, tant sur le plan personnel qu’au niveau de ses
relations professionnelles et amoureuses. Inversement, une
personne complexée par son sourire aura tendance à le
cacher et à se replier sur elle-même. Dans ce contexte, le
sourire devient un véritable outil de communication et de
séduction, conditionnant notre relation à l’autre. Il
constitue, en outre, un élément prépondérant contribuant à
maintenir l’équilibre du visage. En effet, les dents et les
maxillaires représentant les piliers de notre visage, leurs
différentes atteintes sont susceptibles d’engendrer un
vieillissement prématuré.
Chapitre 16
Le blanchiment des dents
Dans ce chapitre :

▶ Les caractéristiques déterminant la blancheur des dents

▶ Les contre-indications et précautions à prendre

▶ Les différentes techniques et les effets secondaires

L’ engouement des patients pour le traitement de blanchiment


n’est pas un phénomène de mode. Cette forte demande
esthétique est liée à l’importance, dans la société actuelle,
d’avoir un sourire éclatant. À cet effet, il n’est pas rare de
constater dans le cadre d’un entretien de recrutement, qu’à
compétences et expériences égales, le candidat ayant le sourire
le plus éclatant sera davantage susceptible de l’emporter.
Cependant, il est également à noter que ce traitement n’est pas
indiqué chez tous les patients et nécessitera de prendre certaines
précautions avant d’être effectué.
Le terme « blanchiment », couramment utilisé pour décrire ce
type de traitement, n’est en fait pas correct. En effet, l’emploi du
terme « éclaircissement » serait plus approprié, car l’objectif de
ce soin va être d’éclaircir et non de blanchir les pigments
présents au sein de la matrice organique de la dent.
Les caractéristiques déterminant la
blancheur des dents
Différents éléments vont conditionner la couleur et l’éclat de nos
dents.

La composition de la dent
La dent est constituée de deux couches minérales : l’émail,
couche externe transparente et la dentine, couche interne sous-
jacente. C’est la couleur de la dentine plus ou moins jaune qui va
transparaître à travers l’émail et déterminer ainsi la blancheur
des dents.
Au sein même de la dent, il existe trois zones ayant chacune des
particularités de colorations :
✓ Le bord de la dent est généralement translucide (ou parfois
légèrement bleuté), car il est très mince et constitué
exclusivement d’émail.
✓ Le corps de la dent est généralement moins translucide et
se caractérise par une teinte plus soutenue pouvant aller du
jaune au gris.
✓ La base de la dent (collet) est davantage opaque et plus
jaune.

En outre, on peut également constater que les canines


supérieures et inférieures sont le plus souvent, plus foncées que
les autres dents et ce, du fait de leur épaisseur de dentine plus
importante.
Les variations de la blancheur au
cours de la vie
Au fil de la vie, les différentes agressions physiques et
chimiques associées à celles du brossage contribuent à user la
couche externe de l’émail. Ce phénomène va laisser transparaître
la couche de dentine située sous l’émail, diminuant ainsi la
blancheur des dents.

La couleur des dents, un jeu de


contraste
La blancheur des dents est également déterminée par le contraste
entre la couleur de la peau, des cheveux, des yeux, des lèvres,
des gencives et la couleur des dents. La blancheur des dents
découle donc aussi d’un jeu de contraste. En effet, plus la peau
est mate, les yeux marrons, et les cheveux bruns et plus les dents
paraîtront blanches. À l’inverse, plus la peau, les cheveux et les
yeux sont clairs et plus les dents paraîtront jaunes, voire parfois
grisâtres.

Les colorants
Les colorants liés à la consommation de certains aliments ou
boissons (tels le café, le thé, le vin rouge ou rosé, les sodas
colorants, le chocolat, les fruits rouges, les tomates, les
betteraves ou encore les carottes), ainsi que le tabac vont
atténuer la blancheur des dents.

Les anomalies génétiques


Certains syndromes sont responsables de défauts de structure et
de coloration de l’émail, c’est par exemple le cas de l’amélo-
génèse imparfaite où l’on observera une coloration diffuse des
dents associée à un émail irrégulier et rugueux.

La prise excessive de fluor


Une quantité exagérée de fluor (fluorose) ingérée entre la
naissance et l’âge de 6 ans peut induire des colorations brunes de
l’émail.

Les traitements antibiotiques


Les antibiotiques de type tétracycline prescrits au cours de la
grossesse de la mère ou durant les premières années de la vie de
l’enfant peuvent également engendrer des colorations brunes ou
grises caractéristiques au niveau de ses dents définitives. Ces
troubles de la coloration sont difficiles à traiter et sont souvent
résistants au traitement de blanchiment dentaire.

Le traumatisme dentaire
À la suite d’un choc au niveau d’une ou plusieurs dents, il peut
arriver une rupture du nerf de la dent ayant pour conséquence la
mortification de ce nerf. La dent change alors progressivement
de couleur et prend une tonalité sombre (gris-brun). Dans ce cas,
il sera possible, après l’avoir dévitalisée, de procéder à un
traitement de blanchiment à l’aide d’une autre technique : le
blanchiment interne.
Les dents dévitalisées prennent souvent, au bout de quelques
années, une teinte inesthétique pouvant aller du gris au brun.
Le blanchiment, également réalisable sur ces dents dévitalisées,
nécessite une technique différente : c’est le blanchiment interne.
Après que le dentiste s’est assuré que la dévitalisation a été
parfaitement réalisée, il va appliquer au cœur de la dent, un
produit de blanchiment (perborate de sodium ou peroxyde
d’hydrogène) qui sera laissé en place pendant quelques jours.
L’opération pourra être renouvelée, si besoin pour obtenir la
teinte désirée.
Il est important de souligner que ce type de traitement n’est pas
toujours couronné de succès et varie selon, par exemple,
l’ancienneté de la décoloration ou l’importance du traumatisme
subi par la dent.

Les contre-indications et
précautions à prendre
Tous les patients ne sont pas candidats à l’éclaircissement des
dents et certaines situations le contre-indiquent. De plus, votre
dentiste devra prendre toutes les précautions nécessaires avant
de réaliser ce type de traitement.

Les contre-indications
✓ En cas de sensibilité connue à un des principes actifs du
produit de blanchiment.
✓ Chez les personnes mineures : la minéralisation des dents
étant totalement achevée à 18 ans, il sera préférable
d’atteindre cet âge pour procéder à ce type de traitement.
✓ Chez la femme enceinte : la gingivite gravidique de la
femme enceinte pourrait être aggravée par le produit de
blanchiment.
✓ Chez les fumeurs : l’arrêt complet de la cigarette est requis
avant tout blanchiment, faute de quoi aucun résultat visible
ne pourra être obtenu. De plus, le tabac peut être
susceptible d’interagir avec le principe actif du produit de
blanchiment, ce qui risquerait alors de devenir toxique
pour l’organisme.
✓ Chez les patients présentant des fêlures de l’émail qui
peuvent devenir la source de violentes douleurs en cas de
blanchiment. En effet, ces brèches pourraient être infiltrées
par le produit, générant un risque d’atteinte du nerf de la
dent.

Les précautions à prendre


Votre dentiste doit préalablement faire un examen clinique et
radiologique afin de s’assurer que votre état bucco-dentaire est
sain.
Le blanchiment dentaire est réalisable si plusieurs conditions
sont réunies :
✓ Le parodonte (tissu de soutien des dents) doit être sain. En
effet, le produit d’éclaircissement pourrait aggraver des
problèmes inflammatoires préexistants au niveau du
parodonte. Votre dentiste devra donc préalablement
procéder à un détartrage suivi d’un polissage ; ceci afin
d’éliminer les sources bactériennes responsables de ces
inflammations potentielles.
✓ Les dents doivent être parfaitement traitées. Le soin des
caries et la protection des collets fragilisés (mylolyses)
sont indispensables avant tout traitement. De plus,
l’étanchéité des obturations (composites et amalgames)
devra être contrôlée (et, le cas échéant, restaurée) afin de
s’assurer que le produit de blanchiment ne puisse pas
diffuser à proximité du nerf et mettre ainsi en péril sa
vitalité.

Les produits de blanchiment dentaire ne sont pas actifs sur les


obturations et les prothèses dentaires. Par conséquent, si des
composites ou des couronnes doivent être remplacés pour des
raisons esthétiques, il sera plus judicieux de le faire, après
l’éclaircissement des dents saines. Votre dentiste pourra alors
harmoniser la teinte des futures restaurations à la nouvelle teinte
des dents obtenue au terme de l’éclaircissement.

Les différentes techniques


Il existe deux principales méthodes permettant d’éclaircir les
dents : le blanchiment au cabinet dentaire, et le blanchiment à la
maison (ambulatoire).
Dans les deux cas, une concertation entre le dentiste et le patient
sera nécessaire pour s’accorder sur les objectifs à atteindre. En
effet, certains patients ont parfois des attentes excessives qui ne
sont pas toujours réalisables. Aussi sera-t-il nécessaire, avant de
débuter le traitement, de déterminer la teinte d’origine des dents,
à l’aide d’un nuancier, afin de pouvoir la comparer à la teinte
obtenue au terme du blanchiment.
Le blanchiment est basé sur le phénomène de peroxydation. Il
s’agit d’une réaction chimique qui va permettre une libération
d’oxygène par le principe actif du produit, composé de peroxyde
d’hydrogène (eau oxygénée) dans certains cas, et dans d’autres
cas de peroxyde de carbamide (mélange de peroxyde
d’hydrogène et d’urée). Au cours de cette réaction chimique,
l’oxygène libéré va traverser les cristaux de l’émail et agir en
éclaircissant les pigments colorés contenus au sein de la dentine.
Cette réaction chimique de peroxydation pourra être catalysée
(accélérée) par certains facteurs tels que la chaleur ou la lumière.

Le blanchiment au cabinet dentaire

Figure 16-1 : Le blanchiment dentaire : avant-après.

Il s’agit de la technique la plus couramment utilisée, car la


moins contraignante pour le patient. Ce soin peut être réalisé en
une ou deux séances (voire trois parfois). La concentration du
principe actif contenue dans le produit de blanchiment étant plus
élevée que dans le cas du blanchiment à la maison, des
précautions particulières devront être prises pour protéger les
tissus environnants. Avant d’appliquer le produit de blanchiment
sur les dents, le dentiste devra mettre en place un écarteur
spécifique pour protéger les muqueuses et les lèvres du produit
d’éclaircissement fortement concentré en principe actif. Une
protection (digue en silicone) est également positionnée au
niveau des gencives (à la base des dents) pour les protéger
d’éventuelles brûlures pouvant être occasionnées par le contact
avec le produit. Le produit de blanchiment sera ensuite appliqué
sur les dents, et pourra être activé, dans certains cas, par une
source lumineuse dégageant de la chaleur (lampe LED
notamment).
Votre dentiste sera présent durant toute la séance pour veiller au
bon déroulement du traitement et éventuellement arrêter la
procédure, en cas de fortes sensibilités.
Au terme du blanchiment, le praticien peut vous prescrire un
dentifrice ou un gel contenant des agents désensibilisants
(comme du fluorure, du nitrate de potassium ou encore du
chlorure de strontium) pour prévenir d’éventuelles sensibilités
(de type courant électrique) pouvant survenir durant les premiers
jours.
Il est également vivement recommandé de stopper pendant
48 heures la consommation de colorants contenus dans les
aliments et les boissons tels que le café, le thé, le vin rouge ou
rosé, les sodas, le chocolat, les fruits rouges, les tomates, les
betteraves ou encore les carottes. En effet, l’émail étant
légèrement plus poreux au cours des deux premiers jours suivant
le traitement, il sera plus réceptif à l’imprégnation des colorants.
Par conséquent, l’arrêt de leur consommation permettra de
potentialiser les effets du blanchiment.

Le blanchiment à la maison
(ambulatoire)
Bien que très efficace, cette technique est moins fréquemment
utilisée car moins pratique pour le patient. En effet, elle
nécessite le port de gouttières sur mesure contenant un produit
de blanchiment, qui devront être portées durant une semaine, de
deux heures par jour à toute la nuit suivant la concentration de
principe actif. L’autre inconvénient réside dans le fait que le
patient devra éviter de consommer tout colorant contenu dans les
aliments et les boissons pendant l’ensemble du traitement.
L’avantage de cette technique réside dans la concentration plus
faible de ces produits, qui seront donc moins irritants pour les
dents et les tissus environnants. De plus, ces produits sont
appliqués pendant une durée plus longue qu’au cours du
blanchiment au cabinet dentaire. Par conséquent, l’imprégnation
prolongée du principe actif au contact des dents donnera des
résultats équivalents, voire supérieurs au blanchiment réalisé au
cabinet dentaire.
Dans les cas de colorations sévères, on pourra opter pour une
combinaison des deux techniques consistant, dans un premier
temps, en une séance d’éclaircissement au cabinet dentaire,
suivie dans un second temps, du traitement ambulatoire pendant
une semaine. Cette alternative aura l’avantage de donner, dès la
première séance, un résultat visible et immédiat, ce qui
permettra de motiver le patient afin qu’il respecte
scrupuleusement le protocole contraignant au cours du
blanchiment à la maison.
Notons que ces différentes techniques de blanchiment ne doivent
pas être répétées de façon excessive, sous peine de fragiliser les
tissus dentaires et d’atteindre le nerf de la dent.
En outre, l’efficacité du traitement de blanchiment sera variable
en fonction de chaque patient et dépendra de la teinte originelle
des dents.
Les produits de blanchiment accessibles en vente libre font
l’objet d’une réglementation stricte qui limite de façon drastique
leur concentration en principe actif. Par conséquent, leur
utilisation ne permettra d’obtenir que des résultats peu
significatifs, s’estompant rapidement dans le temps.
Chapitre 17
La baguette magique
du dentiste : les facettes
Dans ce chapitre…

▶ Les caractéristiques des facettes

▶ Les facettes en composite

▶ Les facettes en porcelaine

L esdansfacettes sont des coques de fine épaisseur qui se collent,


un but esthétique, sur la face externe des dents du
sourire (incisives et canines).
Les facettes, qui sont considérées comme un acte esthétique, ne
sont pas prises en charge par la Sécurité sociale. Ces soins
pourront éventuellement être pris en charge par votre
complémentaire santé, si le contrat que vous avez souscrit le
prévoit.

Les caractéristiques des facettes


Les facettes peuvent réaliser des petits « miracles » esthétiques,
mais ne sont cependant pas réalisables chez tous les patients,
certaines situations pouvant contre-indiquer leur recours.
Avantage
Contrairement à la réalisation des couronnes qui nécessite de
réduire de façon importante la dent et, dans la plupart des cas, de
la dévitaliser, les facettes impliqueront une préparation plus
superficielle et conservatrice de la dent, ce qui permettra, dans la
majorité des cas, de préserver sa vitalité.

Indications
Les facettes permettent de modifier la forme, la texture, la teinte
ou encore l’alignement d’une ou plusieurs dents présentant à
l’origine une imperfection esthétique.
La mise en place des facettes peut concerner de nombreuses
situations telles que :
✓ un diastème (dents du bonheur) qui pourra être réduit,
voire, dans certains cas, fermé ;
✓ des fortes colorations résistantes au traitement de
blanchiment ;
✓ des formes atypiques (dents en « grain de riz » par
exemple) ;
✓ une faible hauteur de dents nécessitant d’être rallongées ;

✓ des fractures ;

✓ une anomalie de formation de l’émail ;


✓ une anomalie de position.

Contre-indications
Certaines situations contre-indiquent le recours aux facettes :
✓ une mauvaise hygiène dentaire ;

✓ un bruxisme (grincement des dents) important ;

✓ des dents trop abîmées, nécessitant d’être protégées par


une couronne.

Limites
Le recours aux facettes constitue uniquement une alternative
esthétique. En effet, lors de certaines situations, telles qu’un
mauvais alignement des dents, la mise en place de facettes va
être un moyen de « maquiller » ces imperfections esthétiques
sans réellement résoudre le problème de fond. Le seul véritable
moyen de réaligner les dents reste le recours à l’orthodontie.
Cependant, il n’est pas toujours évident à l’âge adulte de porter
des bagues ou des gouttières pendant une période relativement
longue.
Il existe deux principaux types de facettes : les facettes en
composite et les facettes en porcelaine.

Les facettes en composite


Ce sont des matériaux de reconstruction relativement récents
dotés de qualités esthétiques et adhésives très intéressantes. Ils
permettent de remodeler une ou plusieurs dents du sourire en
une seule séance sans avoir recours à l’intervention du
prothésiste.

Les avantages
✓ Le résultat est obtenu immédiatement à la fin de la séance.

✓ Le procédé, non invasif, ne nécessite aucune préparation


de la dent qui sera donc conservée intacte.
✓ Le coût est modéré comparativement à celui des facettes
en porcelaine. Ceci s’explique par le fait que ce travail,
réalisé en une seule séance en cabinet, ne fait pas appel au
travail du laboratoire de prothèse.

Les inconvénients
✓ Le résultat esthétique obtenu est moins satisfaisant que
celui des facettes en porcelaine. En effet, le composite est
un matériau qui ne reproduit pas les caractéristiques de
l’émail, de façon aussi naturelle que la porcelaine.
✓ La résistance limitée est liée à sa plus grande fragilité que
la porcelaine d’où un risque de fracture et également un
risque plus fréquent de décollement. En conséquence, le
patient devra prendre certaines précautions dans la vie
quotidienne (ne pas se ronger les ongles ou ne pas croquer
des sandwichs par exemple).
✓ La durée de vie relative est due à la nature légèrement
poreuse de ce matériau qui aura tendance à capter les
colorations au cours du temps, et ce d’autant plus si le
patient est fumeur ou consommateur de café ou de thé.
✓ Le composite n’est pas toujours bien toléré par la gencive.
Ce matériau pourrait entraîner des inflammations
gingivales à répétition, notamment en cas de mauvaise
hygiène bucco-dentaire.
Les différentes techniques
✓ Méthode de reconstruction en technique directe : les
facettes sont modelées en bouche par le dentiste à l’aide
d’une pâte composite assemblée par couches successives
qui durcit ensuite sous l’effet d’une lampe. Le composite
est alors poli au cours d’un véritable travail de sculpture
visant à redessiner la forme idéale de la dent afin qu’elle
s’intègre de la façon la plus harmonieuse possible au
sourire. Différentes teintes sont à la disposition du dentiste
pour reproduire le plus précisément possible la couleur des
dents voisines.
✓ Méthode des coques préformées : contrairement à la
technique précédente, les facettes ne sont pas modelées
directement en bouche par le dentiste qui dispose d’un
coffret présentant des coques de tailles et de formes
différentes. Le travail va consister à sélectionner la coque
la plus adaptée à la dent pour parfaire le sourire du patient.
Ces facettes seront ensuite collées à l’aide d’un produit qui
permettra de reproduire au mieux la couleur des dents
voisines.

Notons que les coques sont conçues en industrie et subissent un


traitement leur conférant un état de surface parfaitement lisse.
Elles auront donc tendance à se colorer moins facilement que les
facettes reconstruites en méthode directe par le dentiste. Ces
coques ont un coût supérieur aux autres facettes en composite.

Les facettes en porcelaine


Cette technique, qui requiert plusieurs séances et une bonne
expertise de la part du dentiste, donnera des résultats esthétiques
supérieurs à ceux des facettes en composite.
La réalisation des facettes en porcelaine peut être précédée par
une analyse du sourire par le dentiste. Au cours de cette séance
préliminaire, et après un entretien permettant de déterminer les
attentes esthétiques du patient, des photographies et des
empreintes sont prises et transmises au laboratoire qui pourra
réaliser une maquette préfigurant les futures facettes. Dans
certains cas, le dentiste pourra, au cours d’une seconde séance,
se servir de cette maquette pour réaliser des facettes provisoires
« test », ce qui permettra au patient de visualiser le résultat
esthétique final et de donner son avis sur des corrections
éventuelles à apporter avant de réaliser les facettes définitives.

Figure 17-1 : Les facettes : avant-après.

Avantages
✓ Le résultat esthétique est très supérieur aux facettes en
composite. En effet, le recours à ce matériau va permettre
au laboratoire de prothèse de réaliser une facette qui se
rapproche au plus près de l’aspect naturel d’une dent, tant
au niveau de sa teinte, de sa translucidité que de sa forme.
Il sera très difficile de faire la différence entre une dent
naturelle et une facette en porcelaine.
✓ La résistance de ce type de facettes est importante grâce
aux bonnes propriétés mécaniques de la porcelaine qui va
réduire le risque de fracture. De plus, le protocole
rigoureux de collage va réduire de façon notable leur
risque de décollement.
✓ Le parfait état de surface de ces facettes, qui ne capteront
en aucun cas les différents colorants rencontrés dans la vie
quotidienne, va permettre une durée de vie équivalente à
celle d’une couronne.
✓ La porcelaine est parfaitement tolérée par la gencive, qui
va assimiler la facette en porcelaine à une dent naturelle,
évitant ainsi toute inflammation gingivale.

Inconvénients
✓ Le résultat est obtenu au terme de plusieurs séances (au
minimum deux).
✓ Le procédé est légèrement plus invasif que lors de la
réalisation des facettes en composite et nécessite, dans la
plupart des cas, une préparation de la surface externe de la
dent, afin d’obtenir une épaisseur suffisante permettant la
mise en place de la facette en porcelaine. Toutefois, cette
réduction de l’émail, quand elle est nécessaire, est
nettement moins importante que dans le cas de la
réalisation d’une couronne.
✓ Le coût de ces facettes est plus important, mais se justifie
par la nature du matériau utilisé, ainsi que par la
complexité du travail assuré par le dentiste et par le
laboratoire de prothèse.

Les différentes techniques


✓ Les facettes conventionnelles : la réduction de la surface
externe de la dent va permettre de ménager l’espace
nécessaire à la mise en place de la future facette (environ
1 mm d’épaisseur). Une empreinte va ensuite être prise par
le dentiste pour permettre au laboratoire de prothèse de
confectionner la facette en porcelaine. Au terme de la
séance, une facette provisoire en composite sera collée en
attendant le prochain rendez-vous. Quelques jours plus
tard, le dentiste va retirer la facette provisoire pour essayer
la facette en porcelaine qui devra parfaitement s’intégrer
tant au niveau de la forme, que de la couleur et de la
luminosité. Si tel est le cas, la facette pourra alors être
collée au terme d’un protocole très strict.
✓ Les facettes pelliculaires : cette nouvelle génération de
facettes en porcelaine constitue une véritable révolution.
En effet, les bonnes propriétés mécaniques de la porcelaine
vont permettre la conception de facettes ultrafines (0,3 mm
environ), qui nécessiteront une préparation minimale, voire
nulle de la surface des dents. De plus, le résultat esthétique
final sera comparable à celui obtenu dans le cas des
facettes conventionnelles en porcelaine. Cette technique ne
sera pas réalisable dans tous les cas et sera davantage
indiquée chez les personnes présentant des dents en retrait
(vers l’intérieur). À l’inverse, si les dents à traiter étaient
projetées vers l’avant, la mise en place des facettes
pelliculaires ne ferait qu’aggraver ce défaut.
✓ Au cours de la première séance du traitement, le dentiste
réalise une préparation superficielle de la dent, si elle
s’avère nécessaire. Dans certains cas, la dent pourra être
préservée intacte. Le dentiste va ensuite prendre une
empreinte qui sera transmise au laboratoire pour la
réalisation de la facette. Au terme de cette séance, la mise
en place d’une facette provisoire n’est souvent pas
justifiée, la dent étant peu ou pas du tout réduite. Au cours
de la seconde séance quelques jours plus tard, le dentiste
procédera à l’essayage de la facette qui sera collée, si elle
est parfaitement adaptée, au terme d’un protocole
comparable à celui des facettes conventionnelles en
porcelaine.

L’efficacité du collage des facettes est largement supérieure au


niveau de l’émail que de la dentine. Or, les facettes pelliculaires
permettent de ne retirer qu’une infime partie de l’émail sans
jamais atteindre la dentine (tissu situé sous l’émail),
contrairement aux facettes conventionnelles en porcelaine. Par
conséquent, la qualité du collage des facettes pelliculaires sera
très performante et supérieure à celle obtenue au niveau des
facettes conventionnelles en porcelaine.
Chapitre 18
Impact des traitements
dentaires sur l’esthétique
du visage
Dans ce chapitre :

▶ L’impact des dents sur les changements esthétiques du visage

▶ Les traitements dentaires au service de l’esthétique

C el’importance
chapitre va vous permettre de mieux appréhender
des dents et des mâchoires au niveau de
l’équilibre du visage, toute altération de l’un de ces éléments
devant être traitée, sous peine de rompre cet équilibre et
provoquer un vieillissement prématuré du visage.

L’impact des dents sur les


changements esthétiques du visage
Les dents et les maxillaires constituent la charpente du visage. À
l’image des fondations d’un immeuble, toute atteinte risque de
provoquer son effondrement.
Caractéristiques esthétiques du
visage
Le visage peut être divisé en trois étages :
✓ l’étage supérieur occupé par le front ;

✓ l’étage moyen constitué par les yeux et le nez ;


✓ l’étage inférieur constitué par les mâchoires et les dents.

Afin qu’un visage soit harmonieux, ces différents étages doivent


être de proportion égale. Toutefois, la hauteur de l’étage
inférieur va avoir tendance à diminuer au cours de la vie et ainsi
rompre l’harmonie originelle. Ce phénomène physiologique aura
pour principale conséquence de provoquer un affaissement du
visage accompagné de l’apparition des premières rides.

Les différentes atteintes dentaires et


leurs répercussions sur le visage
Les dents et les maxillaires constituent les principaux tissus de
soutien des lèvres et des joues. Aussi, toute altération de ces
tissus durs induit inéluctablement un affaissement du visage.
Plusieurs facteurs dentaires sont responsables de ce
vieillissement prématuré du visage :
✓ l’usure naturelle des dents au cours de la vie, notamment
liée à la mastication ;
✓ des prothèses (couronnes, bridge ou prothèses amovibles)
qui ne respectent pas les caractères dentaires originelles.

Les dents du sourire ont une longueur et une orientation qui


conditionnent la position et le soutien des lèvres. Si les dents
prothétiques ne reproduisent pas la position originelle des dents,
les lèvres vont s’affaisser et des rides pourront apparaître.

Les molaires constituent de véritables piliers du visage. Si les


dents prothétiques sont plus courtes que les dents d’origine, la
hauteur de l’étage inférieur du visage diminuera, provoquant
ainsi un effondrement du visage, responsable d’un
approfondissement des sillons naso-géniens (rides reliant le nez
et le menton) ainsi que la formation de rides autour de la bouche.
✓ La perte d’une ou plusieurs dents non remplacées peut
entraîner l’apparition de ridules et de rides autour de la
bouche, les sillons naso-géniens se creusent, les lèvres
s’effondrent, un effet d’aspiration des joues peut survenir.
✓ Les problèmes parodontaux (communément appelés le
déchaussement des dents) entraînent à terme, une perte du
volume osseux entourant les dents qui sera responsable
d’une diminution du soutien des tissus mous (joues et
lèvres).
✓ Le bruxisme : une usure prématurée de l’émail des dents
provoquée par un grincement pendant la journée ou la nuit
entraîne une diminution de l’étage inférieur de visage.

Les traitements dentaires au service


de l’esthétique
L’objectif de l’ensemble des traitements dentaires intervenant en
esthétique va être de reconstruire le sourire originel du patient
tout en traitant les facteurs énoncés précédemment, qui sont
responsables d’un vieillissement prématuré du visage.
Toute reconstruction du sourire doit respecter l’équilibre du
visage.
À l’inverse, certaines opérations esthétiques effectuées sans
discernement peuvent détériorer l’esthétique du visage. Par
exemple, une réduction excessive du volume du nez est
susceptible de souligner parfois un état dentaire peu flatteur.

Le remplacement d’une ou plusieurs


dents absentes
Ceci concerne notamment le remplacement des prémolaires et
molaires par l’intermédiaire d’implants, de bridges ou de
prothèses amovibles afin de permettre de rétablir la hauteur de
l’étage inférieur et de retendre ainsi les tissus du visage.
Dans certains cas, le remplacement des dents absentes n’est pas
suffisant pour retendre au mieux les tissus de soutien du visage.
Il pourra alors être judicieux d’avoir recours en complément,
aux injections d’acide hyaluronique pour atténuer certaines rides
présentes autour de la bouche.
Les bienfaits de l’acide hyaluronique

L’acide hyaluronique est un produit naturellement présent dans l’organisme


qui permet de maintenir une hydratation ainsi qu’une certaine élasticité et
fermeté de la peau. Au fil du temps, la quantité et la qualité d’acide
hyaluronique diminuent et cette perte entraîne une déshydratation et une
perte de fermeté, laissant apparaître des rides notamment autour de la
bouche.

À l’image d’une éponge, l’acide hyaluronique injecté dans la peau va


permettre de retenir l’eau dans les tissus et contribuer non seulement à
leur réhydratation mais aussi à leur comblement, atténuant ainsi les rides.

Toutefois, les résultats obtenus s’estompent au fil du temps, car ce produit


est résorbable au bout d’une dizaine de mois. Il sera donc nécessaire de
renouveler régulièrement les injections.

Le bruxisme
C’est une pathologie de plus en plus fréquente qui peut
apparaître très tôt au cours de la vie et qui nécessitera d’être
traitée pour éviter des conséquences esthétiques sur le visage.
Dans des cas sévères ayant entraîné une usure prématurée des
dents, responsable d’une diminution de l’étage inférieur, il sera
indispensable d’envisager une reconstruction par l’intermédiaire
de prothèses fixes afin de prévenir un affaissement du visage. Il
faudra alors passer par une phase intermédiaire où des dents
provisoires seront mises en place pour tester l’adaptation du
patient à ces modifications de hauteur. En effet, tout changement
important et non progressif de la hauteur des dents prothétiques
pourrait entraîner, dans certains cas, des douleurs au niveau des
articulations de la mâchoire (articulation temporo-mandibulaire).
Les problèmes parodontaux
Ces pathologies doivent être prises en charge pour maintenir le
volume osseux indispensable au maintien des dents et des tissus
de soutien du visage.

Les prothèses inadaptées


Elles sont sources de vieillissement prématuré du visage. Elles
peuvent concerner les prothèses amovibles (dentier partielle ou
totale) ou les prothèses fixes (couronnes ou bridges) :
✓ Concernant les prothèses amovibles, la base en résine de
l’appareil permet généralement de redonner un volume
satisfaisant au tissu de soutien du visage. En effet, le
dentiste et le prothésiste pourront faire varier aisément
l’épaisseur de cette base en résine pour compenser les
pertes osseuses liées à l’absence des dents. De plus, le
volume et la position des dents prothétiques pourront être
également modifiés pour redessiner le contour des joues et
des lèvres et retendre ainsi les tissus. Cependant, ces
prothèses, souvent perçues comme un corps étranger, sont
mal acceptées par le patient.
✓ Concernant les prothèses fixes, toute reconstruction
importante du sourire va nécessiter un véritable travail
d’investigation visant à établir les bases indispensables
permettant de concevoir la future prothèse. Il est tout
d’abord intéressant de collecter d’anciennes photos et de
les fournir au dentiste qui pourra les comparer à la
situation actuelle. Des empreintes préliminaires sont
ensuite prises et l’ensemble des éléments recueillis va
permettre de réaliser une maquette préfigurant le résultat
esthétique final. Une fois le projet validé par le dentiste et
le patient, une prothèse provisoire fixe en résine est conçue
par le laboratoire et mise en place par le dentiste. Cette
prothèse fera office « d’esquisse » de la future prothèse
définitive. Diverses modifications vont alors être apportées
sur cette prothèse pour aboutir à un résultat satisfaisant
tant sur le plan esthétique que fonctionnel. Ce n’est qu’à ce
stade que la prothèse définitive pourra être réalisée à l’aide
de matériaux qui reproduisent le plus fidèlement possible
l’aspect minéral des dents. Une ou plusieurs séances
d’essayage seront nécessaires. En effet, dans certains cas,
des modifications de forme, de teinte ou de position
pourront être apportées afin que cette prothèse reproduise
un sourire naturel, qui soit en parfait équilibre avec les
tissus de soutien du visage (lèvres et joues).

Le sourire contribue fortement à déterminer l’expression du


visage et représente une véritable carte d’identité de l’individu.
En effet, le caractère unique de chaque sourire repose sur la
position et la forme des incisives et canines et chacune de ces
dents va permettre de révéler une facette de sa personnalité :
✓ Les incisives centrales peuvent révéler la force de
caractère de l’individu. Par exemple, si ces dents sont
orientées vers l’avant, elles sont parfois significatives
d’une personnalité plutôt affirmée. Au contraire, si les
incisives centrales sont en retrait, elles pourront davantage
caractériser une personne introvertie.
✓ Les incisives latérales ont pour rôle principal d’apporter
une note de douceur et de féminité au sourire. En effet, des
incisives latérales relativement petites et arrondies
pourront atténuer une forte personnalité exprimée par les
incisives centrales.
✓ Les canines vont déterminer l’instinct animal de l’individu.
Plus ces dents sont volumineuses et pointues et plus cette
énergie animale sera marquée. A contrario, des canines
plus petites et émoussées traduiront une certaine sagesse et
sérénité.

C’est l’organisation judicieuse de ces six dents qui permettra de


construire un sourire harmonieux et équilibré.
Chapitre 19
Orthodontie de l’adulte
Dans ce chapitre :

▶ Les particularités du traitement orthodontique chez l’adulte

▶ La technique esthétique d’orthodontie linguale

▶ La technique esthétique des gouttières transparentes

L escompatibles
traitements conventionnels n’étant pas toujours
avec une vie sociale et professionnelle épanouie,
d’autres techniques alternatives plus discrètes se sont
développées et font le bonheur de nombreux adultes.

Les particularités du traitement


orthodontique chez l’adulte
Les traitements orthodontiques chez l’adulte de tout âge
comportent certaines spécificités par rapport au traitement de
l’enfant et de l’adolescent. En outre, au-delà de l’aspect
esthétique, différentes situations pourront également nécessiter
le recours à l’orthodontie.

Les particularités
Plusieurs caractéristiques varient chez l’adulte par rapport à
l’adolescent :
✓ La durée de renouvellement des cellules est plus
importante, ce qui va rendre le déplacement des dents au
cours du traitement orthodontique plus lent que chez
l’adolescent.

L’application d’une force sur la dent au cours du traitement


orthodontique va entraîner une perte (résorption) de l’os
entourant la racine du côté où la pression est exercée.
Parallèlement, une formation (apposition) d’os va apparaître du
côté opposée à la force appliquée : c’est qu’on appelle le
processus d’apposition/résorption de l’os maxillaire, qui
accompagne tout déplacement orthodontique des dents. Ce
processus va s’effectuer de façon plus lente chez l’adulte du fait
de la durée plus importante de renouvellement des cellules.
✓ La densité de l’os est moins importante, ce qui implique
que les forces exercées au cours du traitement
orthodontique devront être plus légères, sous peine de
fragiliser l’os et les tissus de soutien des dents (parodonte).
✓ La croissance osseuse étant achevée, l’orthodontiste aura
parfois recours, dans le cas de décalages importants, à la
chirurgie orthognatique (chirurgie des mâchoires) pour
aboutir au résultat souhaité.
✓ L’orthodontiste devra travailler en étroite collaboration
avec le dentiste traitant, car il devra prendre en compte les
divers soins effectués chez l’adulte, tels les plombages, les
couronnes, bridges ou encore les implants. Il devra
également tenir compte des dents présentant des fragilités
(notamment, des dents usées ou déchaussées).

Toute maladie parodontale doit être prise en charge avant le


début d’un traitement orthodontique. En effet, avec l’âge, les
tissus de soutien des dents sont davantage vulnérables aux
atteintes extérieures. Dans le cas où le parodonte ne serait pas
parfaitement sain, les forces exercées au cours du traitement
orthodontique pourraient le fragiliser et aggraver la maladie
parodontale présente.
De plus, il sera recommandé d’instaurer une hygiène bucco-
dentaire rigoureuse ainsi que des contrôles réguliers au cours du
traitement orthodontique pour prévenir toute réactivation de la
maladie parodontale.

Les indications
Il existe trois principales catégories d’indication du traitement
orthodontique chez l’adulte :
✓ Les traitements esthétiques visant à corriger les défauts
d’alignement tels que les encombrements dentaires (dents
qui se chevauchent) ou les diastèmes (espaces entre les
dents). Ces traitements peuvent également concerner une
projection des dents trop avancées ou à l’inverse trop
reculées qui affecte le profil du patient. Enfin, dans des cas
plus sévères de rétrognathie (situation où une des deux
mâchoires est plus reculée que l’autre) ou de prognathie
(situation où une des deux mâchoires est plus avancée que
l’autre), le traitement orthodontique devra être associé à un
traitement chirurgical (chirurgie orthognatique).
✓ Les traitements fonctionnels : les malpositions dentaires
peuvent être à l’origine de problèmes fonctionnels au
niveau de la mastication, de la phonation, de la déglutition
ou encore de la respiration (apnée du sommeil). En outre,
les malpositions dentaires peuvent favoriser
l’accumulation de tartre et rendre difficile le brossage,
prédisposant le patient à la maladie parodontale. Enfin, un
mauvais emboîtement lié à des malpositions dentaires est à
l’origine de problèmes articulaires potentiellement
accompagnés de douleurs et de contractures musculaires.
Le traitement orthodontique sera une étape préalable
indispensable dans le traitement de ces troubles
fonctionnels.
✓ Les traitements associés à d’autres traitements
prothétiques. Dans certains cas, le recours au traitement
orthodontique sera indiqué pour repositionner les dents
dans une position idéale, permettant ainsi au dentiste de
remplacer dans des conditions optimales, les dents
absentes par des traitements prothétiques divers (bridges,
implants ou encore prothèses amovibles).

La technique esthétique
d’orthodontie linguale
Ce procédé, apparu il y a environ une quarantaine d’années,
adopte les mêmes principes mécaniques que pour le traitement
orthodontique conventionnel. La seule différence repose sur le
positionnement discret des bagues situées sur la face interne des
dents (du côté de la langue).

Description du concept
La mise en place de ces bagues est beaucoup plus délicate. En
effet, l’appareil va être soumis aux forces exercées par la langue
et sa conception doit être plus étudiée que dans le cas des
traitements conventionnels. Cette précision d’adaptation,
indispensable à la réussite de ce type de traitement, va nécessiter
une fabrication sur mesure de l’ensemble des composants
orthodontiques (fils, arcs, boîtiers) grâce à la modélisation
numérique des empreintes.

Les avantages
✓ son caractère très discret ;

✓ au même titre que le traitement orthodontique


conventionnel, l’orthodontie linguale va permettre de
traiter un large éventail de cas ;
✓ sa précision d’adaptation au niveau des dents.

Les inconvénients
✓ des difficultés pour assurer une bonne hygiène bucco-
dentaire ;
✓ des gênes au niveau de l’alimentation, de l’élocution, ainsi
que des blessures de la langue au cours des premières
semaines ;
✓ des gênes sur le plan amoureux du fait de la présence des
attaches linguales ;
✓ le coût plus élevé que les bagues conventionnelles (environ
deux fois plus cher), lié à la conception sur mesure des
composants orthodontiques.

Le brossage devra être particulièrement rigoureux au niveau des


bagues sur la face interne des dents, qui constituera un site de
prédilection pour la plaque bactérienne risquant d’entraîner une
inflammation des gencives. Les brossettes interdentaires seront
également utiles pour contribuer à éliminer cette plaque
bactérienne.
En cas de blessures au niveau de la langue, le patient pourra
avoir recours à la cire orthodontique pour protéger les zones
particulièrement soumises au frottement de l’appareil
orthodontique. Si ces blessures ne cicatrisent pas au bout de
quelques jours, il sera important de retourner voir l’orthodontiste
afin qu’il réalise les corrections adaptées.

La technique esthétique des


gouttières transparentes
Cette technologie apparue il y a environ une vingtaine d’années
se distingue totalement du principe des bagues orthodontiques
par son caractère amovible (et donc non fixée aux dents). Ce
concept innovant est basé sur le port d’une série de gouttières
qui va assurer un alignement progressif des dents.

Description du concept
Les empreintes prises par l’orthodontiste sont envoyées à un
laboratoire spécialisé qui va les numériser à l’aide d’un scanner.
Un modèle en trois dimensions élaboré par un technicien
informatique va alors permettre de pré-visualiser la série des
mouvements dentaires à obtenir. Cette étude virtuelle est ensuite
renvoyée par Internet à l’orthodontiste. Ainsi, les différentes
étapes du traitement sont programmées à l’avance et le patient
va pouvoir visualiser le résultat esthétique final avant de débuter
le traitement. Lorsque l’orthodontiste a donné son accord
définitif, une série de gouttières (en résine polyuréthane) est
alors conçue. Chaque gouttière va représenter une des étapes
successives du traitement, depuis la malposition originelle
jusqu’à la position finale désirée pour chaque dent. Le patient
devra porter ces gouttières successivement, environ 15 jours
chacune, à raison d’environ 22 heures par jour. Des visites
régulières de contrôle seront également à prévoir (environ toutes
les six semaines).
Des petits plots en composite (taquets) vont être collés à la
surface de certaines dents pour servir de points d’ancrage aux
gouttières et ainsi mieux guider les mouvements dentaires à
réaliser.
De plus, dans des cas d’encombrements dentaires importants
(dents qui se chevauchent), la largeur de certaines dents devra
être réduite pour ainsi ménager des espaces facilitant leur
déplacement.

Les avantages
✓ son caractère discret ;
✓ la prédictibilité du résultat : en effet, le résultat esthétique
final pourra être visualisé à l’avance par le patient et ce,
avant même de débuter le traitement ;
✓ le coût est variable, mais en général inférieur au traitement
lingual ;
✓ l’absence de blessures au niveau des joues, des lèvres et de
la langue ;
✓ les troubles de l’élocution sont mineurs rendant ainsi le
traitement compatible avec une vie professionnelle et
amoureuse ;
✓ les gouttières devant être retirées au cours des repas et du
brossage, l’alimentation ne sera donc pas perturbée et
l’hygiène dentaire pourra être parfaitement assurée ;
✓ le traitement provoque moins de douleurs ou de
sensibilités que lors des traitements conventionnels.
Les inconvénients
✓ Les gouttières doivent être portées de façon rigoureuse
pendant environ 22 heures par jour afin que les objectifs
du traitements soient atteints.
• Signalons que les gouttières devront être retirées
lors des « pause-café ». En effet, les liquides
chauds peuvent déformer (et colorer) les gouttières
et ainsi réduire leur efficacité.
✓ Certains cas complexes ne peuvent pas être pris en charge
par ce type de traitement et nécessitent d’avoir recours aux
bagues orthodontiques.

Le traitement par gouttières n’étant pas fixé aux dents,


contrairement aux bagues orthodontiques, les forces appliquées
sur les dents vont être moins directes que celles exercées par les
bagues. En effet, ces gouttières englobant les dents, leur
efficacité sur le contrôle et les mouvements dentaires sera
davantage dépendante de la forme des dents. Ainsi, les
gouttières vont être moins actives sur les dents globuleuses que
sur les dents plates car elles épouseront moins facilement les
contours des dents arrondies. L’orthodontiste sera le plus à
même de décider si certaines situations contre-indiquent le
recours à ce type de traitement.
Notons que ces traitements (technique linguale ou par
gouttières) peuvent être également réalisés chez l’adolescent, si
celui-ci est réfractaire au traitement par bagues
conventionnelles.
Il est également important d’insister sur le fait que ces deux
types de traitement nécessitent une expertise particulière de
l’orthodontiste, qui devra être formé à ces techniques.
Une fois l’objectif atteint et le traitement orthodontique terminé,
il va être indispensable de porter un dispositif fixe (attèle) ou
amovible (gouttière) destiné à stabiliser la nouvelle position des
dents. De plus, des contrôles réguliers chez l’orthodontiste
devront être effectués.
Septième partie
Perspectives : quoi de neuf
docteur ?
Dans cette partie…

ette partie a pour objectif de présenter les principales


C avancées technologiques et médicales qui se mettent
actuellement en place dans le monde de la dentisterie.
Cette révolution des soins dentaires va permettre au
patient d’être soigné de la manière la plus rapide, précise
et indolore possible. La plupart de ces innovations, déjà en
cours de développement, vont se démocratiser dans les
cabinets dentaires d’ici peu de temps.
Chapitre 20
Les apports de la
technologie
numérique
Dans ce chapitre :

▶ Les empreintes optiques

▶ La fabrication des prothèses assistées par ordinateur

L’application des technologies numériques à la dentisterie va


être non seulement un gage de précision et d’adaptation des
prothèses, mais devrait également rendre les soins plus
confortables pour le patient.

Les empreintes optiques


Cette technique va permettre de remplacer l’ancienne méthode
inconfortable pour le patient, de prise d’empreinte à base de
pâte, pouvant par ailleurs être source d’imprécision dans
certaines situations.

Le principe
Une caméra intra-buccale ressemblant à un stylo va permettre au
dentiste d’enregistrer les différentes surfaces des dents. Les
données informatiques recueillies vont permettre de reconstruire
l’image des dents de façon très précise, en trois dimensions, de
manière à pouvoir être transmises directement au laboratoire, via
un logiciel.

Les avantages
✓ Précision : contrairement à l’empreinte traditionnelle, qui
présente un risque de déformation lié à la nature du
matériau d’empreinte, l’image numérique est stable.
✓ Confort : l’empreinte traditionnelle est souvent
désagréable et susceptible d’entraîner des réflexes
nauséeux chez certains patients.
✓ Contrôle en direct de la qualité de l’empreinte : le dentiste
visualise en trois dimensions sur son écran le résultat de
l’empreinte, ce qui lui permet de déceler d’éventuelles
erreurs. Si tel est le cas, une nouvelle empreinte optique
sera alors reprise immédiatement sans avoir besoin de
revoir le patient, comme cela peut arriver parfois avec les
empreintes conventionnelles.
✓ Archivage des données : en cas d’accident, la prothèse
pourra être reconstruite à l’identique grâce à la
conservation des données numériques.

Les inconvénients
✓ Le coût : le prix encore élevé ne les rend pas accessibles à
tous les praticiens.
✓ L’ouverture de la bouche du patient : dans certaines
situations, une faible ouverture ne permet pas la bonne
manipulation de l’appareil optique.
✓ Certaines zones difficilement accessibles : dans les parties
les plus reculées de la bouche, la caméra ne pourra pas
enregistrer tous les détails des dents, ce qui nécessitera le
recours à l’empreinte conventionnelle.

La fabrication des prothèses


assistées par ordinateur
Les données issues des empreintes vont être converties
numériquement pour être intégrées à un logiciel, qui va
permettre de concevoir et fabriquer les prothèses.

Le principe
Ces systèmes de conception et de fabrication assistées par
ordinateur (CFAO) se sont développés dans de nombreux
domaines (aéronautique notamment) avant de faire leur
apparition dans le domaine de la dentisterie, depuis plusieurs
années déjà.
Deux étapes vont permettre d’aboutir à la fabrication de la future
prothèse. Dans un premier temps, les données numériques vont
être intégrées dans un logiciel qui va permettre la planification
virtuelle personnalisée de la future prothèse : c’est la conception
assistée par ordinateur (CAO).
Une fois cette planification validée par le prothésiste et le
dentiste, la prothèse va être réalisée par un robot suivant les
instructions très précises transmises par le logiciel : c’est la
fabrication assistée par ordinateur (FAO).
La machine permettant de fabriquer « automatiquement » la
prothèse est déjà présente dans certains cabinets dentaires. Bien
qu’encore très coûteux pour le dentiste, ce robot va conférer un
gain de temps important pour le patient. En effet, la prothèse
pourra être conçue dans la séance, supprimant ainsi la phase
provisoire habituelle de quelques jours, nécessaire à la
fabrication de la prothèse au laboratoire.
Chapitre 21
L’implantologie du futur
Dans ce chapitre :

▶ L’imagerie radiologique en trois dimensions

▶ La chirurgie implantaire guidée

L aoutil
radiologie en trois dimensions (cone-beam) constitue un
très utile qui va permettre au dentiste de positionner les
implants de façon plus sécurisée et précise.

L’imagerie radiologique en trois


dimensions
Le cone-beam va permettre de reconstituer en trois dimensions
l’anatomie de la bouche du patient et d’en visualiser les
différentes structures à risque (nerfs, vaisseaux, sinus,
notamment). À l’aide d’un logiciel de planification, qui peut
rappeler le simulateur de vol, les implants vont pouvoir être
sélectionnés (taille, forme) et positionnés virtuellement de façon
très précise dans la bouche du patient.

La chirurgie implantaire guidée


À partir de la planification virtuelle réalisée par le dentiste à
l’aide de la radiographie en trois dimensions, un guide
chirurgical va être conçu par le laboratoire. Ce guide va
constituer une aide très précieuse pour le dentiste, durant la
chirurgie, lui permettant de placer les implants avec une grande
précision, dans les positions identiques à celles prévues
initialement par le logiciel. De plus, l’intervention sera réalisée
en toute sécurité, car le guidage des implants va permettre de
rester à distance des zones anatomiques sensibles (nerfs,
vaisseaux, sinus). En outre, dans certains cas la prothèse pourra
être préalablement conçue grâce au logiciel de planification afin
d’être mise en place au terme de la chirurgie, générant ainsi un
gain de temps certain.
Par conséquent, l’ensemble des différentes étapes du traitement
implantaire va pouvoir être prévu à l’avance, ce qui va constituer
un confort à la fois pour le praticien et pour le patient.
Notons que cette technique est actuellement davantage indiquée
dans certains cas précis, du fait de son coût non négligeable,
mais elle sera toutefois amenée à se généraliser dans les années
qui viennent.
Chapitre 22
Les cellules souches,
une perspective d’avenir ?
Dans ce chapitre :

▶ Le rôle des cellules souches dentaires

▶ Leur application dans le traitement des caries

S i,grand
pour les médecins, les cellules souches représentent un
espoir dans le traitement de certaines pathologies, elles
pourraient l’être également bientôt pour les chirurgiens-
dentistes.

Le rôle des cellules souches


dentaires
Les cellules souches ont la capacité de se différencier en cellules
spécialisées, capables de réparer des tissus et de se renouveler de
façon indépendante. Ces caractéristiques constituent des
perspectives d’avenir qui pourraient justifier leur application au
domaine de la dentisterie. En effet, la dent contient des cellules
souches qui sont présentes au niveau de la pulpe dentaire (nerf).
Lorsque qu’une carie se forme, les cellules souches du nerf
dentaire reçoivent un signal d’alarme et tentent, en réponse, de
réparer la dent.
Des chercheurs ont pu identifier cinq récepteurs présents à la
surface des cellules souches. En cas de carie, deux substances
(dopamine, sérotonine) constituant des signaux d’alarme vont
être libérées par les plaquettes sanguines. Ces deux substances
vont se fixer sur les récepteurs des cellules souches, qui seront
alors activés pour réparer la dent, en re-fabriquant la dentine
détruite par la lésion carieuse.

Leur application dans le traitement


des caries
Si ces observations se confirment, il sera peut-être envisageable,
dans le futur, de ne plus dévitaliser les dents atteintes par une
carie. En effet, ces cellules souches permettraient ainsi à la dent
cariée de se reconstruire et de cicatriser en reformant de la
dentine.
Pour ce faire, il sera alors nécessaire de prélever des cellules
souches au niveau de certaines dents saines. Cela pourrait
concerner les dents de lait ou des dents de sagesse vouées à être
extraites par la suite. Ces cellules prélevées seront alors
cultivées, stockées et réinjectées ultérieurement au niveau des
dents cariées.
Des chercheurs sont parvenus à stimuler les cellules souches
dentaires pour fabriquer de la dentine suite à leur exposition à
une lumière laser. Ces résultats sont encourageants et ouvrent
également de belles perspectives.
En outre, le laser est actuellement à l’étude pour permettre de
traiter les caries. Si ces investigations se concrétisent, il pourra
ainsi être possible, pour soigner les caries, d’éradiquer
définitivement la roulette du dentiste (et le bruit désagréable qui
la caractérise).
Huitième partie
La partie des Dix
Dans cette partie…

C omme dans tous les livres de la collection « Pour les


Nuls », cette partie concentre les points importants en
guise d’aide-mémoire. Vous pourrez vous y reporter à tout
moment afin d’appréhender les situations justifiant une
consultation chez votre dentiste. Vous apprendrez
également les réflexes à adopter pour préserver au mieux
votre capital dentaire et à tordre le cou à certains préjugés
qui persistent concernant les dents et le dentiste.
Chapitre 23
Les dix signaux douloureux
qui justifient une visite
chez votre dentiste
Dans ce chapitre :

▶ Mémos des principales douleurs dentaires

▶ Les gestes à adopter en attendant la consultation

C edouleurs
chapitre vous livre un véritable catalogue des différentes
dentaires et des conseils pour soulager votre mal en
attendant de consulter le dentiste.

En cas de douleur au sucre, au


brossage ou à l’air
Ces douleurs peuvent survenir à la suite de l’ingestion
d’aliments sucrés ou acides, au passage de la brosse à dents ou
encore à l’air. Elles s’apparentent à un courant électrique
pouvant apparaître et survenir à la jonction entre la gencive et la
dent (collet dentaire).
En attendant la consultation, il sera judicieux d’utiliser une
brosse à dents souple ainsi qu’un dentifrice contre les
sensibilités contenant notamment de l’acétate de strontium, du
nitrate de potassium ou encore du fluorure de sodium. Il sera
également important de veiller à n’exercer qu’une pression
légère sur les dents.

En cas de douleur au froid


De petites douleurs fugaces au froid peuvent être révélatrices de
la présence d’une carie débutante. Il sera nécessaire de se faire
soigner rapidement avant que cette lésion ne se développe
davantage en entraînant une douleur plus importante.
En attendant la consultation, les douleurs étant ponctuelles et de
faible intensité, aucun médicament ne sera nécessaire.

En cas de douleur pulsatile (cœur


qui bat dans la dent)
Il s’agit d’une douleur aiguë, lancinante, liée à une carie
profonde souvent déclenchée par le froid, mais parfois aussi
spontanée, qui se prolonge dans le temps. Cette douleur
insupportable, qui augmente en position couchée, ne saurait
totalement disparaître par aucun médicament, si puissant soit-il.
Il est parfois même difficile de localiser, de façon précise, la
dent à l’origine du mal. À ce stade, seule l’intervention du
dentiste est salvatrice.
Il faudra éviter, dans l’attente de la consultation, de prendre
toute boisson trop froide ou trop chaude. Il sera aussi préférable
de dormir dans une position semi-couchée (adossé à plusieurs
oreillers). Enfin, un médicament antalgique (type paracétamol)
pourra être pris pour tenter de réduire la douleur.
En cas de douleur au chaud
Il peut s’agir d’une douleur au chaud associée à une douleur au
froid pouvant être symptomatique d’une carie profonde, ou
d’une douleur au chaud combinée à une douleur à la pression,
révélatrice d’une infection de la dent. Enfin, en l’absence de
carie ou d’infection, une douleur au chaud pourra également
apparaître, en présence de lésions au niveau des gencives ou des
muqueuses buccales (gingivites, aphtes ou brûlures).
En attendant la consultation, il faudra s’abstenir de boire toute
boisson chaude. Un médicament antalgique (type paracétamol)
pourra être pris. Si la gencive est douloureuse, un bain de
bouche ou un gel gingival pourra être utilisé.

En cas de douleur à la pression


Cette douleur, qui apparaît le plus souvent pendant ou après les
repas, peut être causée par le blocage d’aliments dans l’espace
interdentaire, lié à un espace entre deux dents ou à la perte d’une
obturation (plombage). En attendant la consultation, il sera
conseillé de brosser minutieusement la zone douloureuse ainsi
que de passer des brossettes interdentaires ou du fil dentaire au
sein de l’espace concerné. Un bain de bouche antiseptique
pourra, de plus, être utilisé.
Une douleur à la pression peut également survenir en cas
d’infection dentaire. Son intensité est très importante, le moindre
contact au niveau de la dent malade pouvant déclencher des
douleurs aiguës. De plus, une légère mobilité, une sensation de
« dent longue » ou un gonflement de la gencive en regard de la
dent pourront être ressentis.
En attendant la consultation, il sera possible de prendre un
médicament antalgique (type paracétamol) pour vous soulager.
En cas de douleur au niveau des
gencives et des muqueuses
Ces douleurs peuvent être liées à des infections virales de type
herpès, responsables de sensations de brûlures, de picotements et
de démangeaisons précédant leurs apparitions. Le virus du zona
est aussi à l’origine de douleurs très diverses (brûlures des
muqueuses pouvant s’accompagner de douleurs dentaires vives,
de douleurs diffuses de la face voire même, dans certains cas, de
paralysie). En outre, les candidoses buccales pourront également
être à l’origine de sensations de brûlures au niveau des
muqueuses et de la langue.
Il sera conseillé de consulter rapidement votre dentiste ou votre
médecin traitant qui vous prescrira un traitement adapté à la
situation.

En cas de douleur aux dents de


sagesse
Deux cas de figure peuvent induire des douleurs localisées au
niveau des dents de sagesse :
✓ La dent de sagesse peut être bloquée dans l’os, soit par
manque de place ou du fait d’une orientation oblique et
non verticale. De violentes douleurs (pressions,
élancements) sont susceptibles d’apparaître au niveau de
tout le secteur concerné.
✓ La dent de sagesse n’est que partiellement sortie au niveau
de l’arcade dentaire. Une inflammation importante de la
gencive peut se déclencher : la péri-coronarite.
Dans l’attente de la consultation, un brossage minutieux associé
à des bains de bouche antiseptiques seront recommandés. Un
traitement antalgique (type paracétamol) pourra aussi être pris
pour calmer les douleurs.

En cas de douleur intense suite à


une chirurgie
À la suite d’une extraction, le plus souvent d’une dent infectée,
des douleurs intenses, puissantes, lancinantes et irradiantes
peuvent apparaître et persister pendant plusieurs jours. Ce type
de complication (alvéolite) risque de toucher davantage les
patients ayant une mauvaise hygiène buccale, les fumeurs ou
encore les femmes utilisant des contraceptifs oraux.
En attendant la consultation, des produits à base de clous de
girofle pourront être appliqués sur la zone douloureuse, en
association avec des bains de bouche antiseptiques et des
antalgiques.

En cas de douleur musculo-


articulaire
Les douleurs musculaires ont un caractère sourd, tenace,
oppressant et lancinant, accompagné parfois de crampes au
niveau des mâchoires, tandis que les douleurs articulaires sont
irradiantes et susceptibles de provoquer des otalgies (douleurs
dans l’oreille), des acouphènes (sifflements dans l’oreille), ainsi
que des migraines.
En attendant la consultation, le patient devra, pour relaxer la
mâchoire, éviter de mâcher des aliments durs, croquants, le
contraignant à ouvrir grand la bouche, de même pour le
chewing-gum. Le patient pourra aussi pratiquer un exercice de
relaxation consistant à maintenir la bouche entrouverte en
interposant la langue entre les dents pendant quelques minutes,
plusieurs fois par jour, pour réduire les tensions.

En cas de douleur diffuse touchant


une partie du visage
Il s’agit de douleurs névralgiques causées par la lésion d’un nerf,
généralement localisées sur un côté du visage. Elles se
manifestent sous forme de décharges fulgurantes qui se
reproduisent durant plusieurs jours, voire plusieurs semaines.
Leur caractère insupportable constitue un véritable handicap
pour le patient. Le simple fait de sourire, parler, toucher ou se
brosser les dents pourra activer ces symptômes.
En attendant la consultation, certaines astuces pourront vous
aider à réduire la douleur ou à mieux la supporter. Elles
consistent notamment à supprimer, autant que faire se peut, toute
source de stress et à réduire la consommation d’alcool, de café et
de tabac. D’autre part, des gels anesthésiants pourront être
utilisés pour vous soulager temporairement et compléter l’action
des médicaments antalgiques.
Chapitre 24
Les dix grandes fausses
idées
reçues
Dans ce chapitre :

▶ Les principaux préjugés liés aux soins dentaires

▶ Les informations utiles pour faire évoluer les mentalités

C erationnels
chapitre va vous permettre d’opposer des arguments
et scientifiques à des idées préconçues.

Les médicaments anti-


inflammatoires sont efficaces en cas
d’infection
Les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) de
type ibuprofène ont deux grandes actions : anti-inflammatoire et
antalgique. Bien qu’ils puissent, dans un premier temps,
soulager la douleur, la prise de ces médicaments va aussi
entraîner une réduction de l’inflammation. Or, ce processus est
justement mis en place par l’organisme pour combattre
l’infection présente. Ainsi, en prenant ces médicaments, les
ressources de l’organisme pour combattre les germes vont
diminuer. Ceux-ci pourront, en conséquence, gagner du terrain,
ce qui pourra faire « flamber » l’infection et entraîner des
conséquences dramatiques sur l’organisme (risque de septicémie
mortelle). Bien que ces médicaments soient en vente libre, il
vous sera vivement conseillé de demander un avis à votre
praticien avant de débuter tout traitement anti-inflammatoire.

L’implant dentaire peut être rejeté


par le corps
L’implant est le plus souvent conçu en titane. Ce matériau, inerte
biologiquement, c’est-à-dire non reconnu par le système
immunitaire de l’organisme comme un corps étranger, ne pourra
pas faire l’objet d’un rejet, comme cela peut être le cas pour les
greffes d’organes. Signalons de plus que l’allergie au titane est
extrêmement rare, très peu de cas ayant été rapportés.

Les implants dentaires ne sont pas


contre-indiqués chez les personnes
âgées
Il n’existe aucune limite d’âge à la pose d’implants. Le dentiste
pourra entrer en contact avec le médecin généraliste ou
spécialiste du patient pour s’assurer que son état général est
stable et qu’il ne présente pas de contre-indication majeure à
cette chirurgie. Grâce à la pose d’implants, il est possible
d’améliorer considérablement la stabilité de prothèses amovibles
(dentiers), voire même de les supprimer, par la pose d’une
prothèse fixée (bridge sur implants). L’implantologie va donc
permettre d’améliorer de façon notable la qualité de vie du
patient, tant sur les plans fonctionnel, esthétique que
psychologique, et constitue une véritable source de
rajeunissement pour le patient.

Le chewing-gum est mauvais pour


les dents
Le chewing-gum, sans sucre, est un véritable allié dans la lutte
contre les caries pour quatre raisons. Tout d’abord, le fait de
mastiquer va permettre un nettoyage mécanique des dents.
Ensuite, l’augmentation de la salive générée par la mastication
va permettre de diminuer l’acidité salivaire et de renforcer la
structure minérale des dents. La salive contient, de plus, une
protéine (la proline) qui forme un film protecteur antibactérien à
la surface des dents. Enfin, le xylitol contenu dans le chewing-
gum sans sucre est un édulcorant d’origine naturelle ne pouvant
être utilisé par les bactéries pour attaquer les dents et provoquer
ainsi des caries.
Il est toutefois conseillé de consommer les chewing-gums sans
sucre avec modération, de préférence après le repas du midi (si
le brossage n’a pas pu être assuré) ou après tout grignotage.

Une mère perd une dent à chaque


grossesse
L’idée selon laquelle chaque grossesse coûterait une dent à la
mère est complètement fausse. En revanche, les nausées et les
gencives sensibles au cours des premiers mois de la grossesse
peuvent rendre désagréable le brossage chez la femme enceinte.
De plus, les reflux acides liés aux vomissements peuvent être
sources de caries. Il sera donc indispensable de compenser ces
effets par une hygiène bucco-dentaire rigoureuse et des visites
régulières chez le dentiste, afin de prévenir tout problème
dentaire.

Les soins dentaires sont trop chers


Le système de santé français offre à ses concitoyens un accès et
une prise en charge des soins préventifs parmi les meilleurs au
monde. En effet, l’ensemble des soins conservateurs (visites de
contrôle, détartrage, soin de carie, dévitalisation), s’ils sont
entrepris régulièrement, devraient permettre au patient d’éviter
de développer des problèmes dentaires et de conserver ses dents
le plus longtemps possible. Ce dernier pourra également éviter
d’entreprendre des traitements plus complexes (prothèses,
implants) moins bien pris en charge par la Sécurité sociale et les
mutuelles. Signalons aussi que la Sécurité sociale a instauré des
bilans bucco-dentaires intégralement pris en charge pour les
enfants à l’âge de 6 ans, 9 ans et 12 ans, puis pour les
adolescents à l’âge de 15 ans et 18 ans, ainsi que pour la femme
enceinte. Chacun peut profiter de ces avantages en adoptant une
attitude responsable.

Les dents de lait n’ont pas besoin


d’être soignées, car elles vont
tomber
Des caries non traitées sur des dents de lait peuvent avoir des
conséquences importantes. En effet, l’infection consécutive à
une carie des dents de lait risque de perturber le bon
développement des germes des dents définitives présentes sous
les dents de lait. De plus, l’extraction prématurée d’une dent
temporaire risque de perturber l’alignement des dents voisines.
En effet, celles-ci vont avoir tendance à se rapprocher, fermant
ainsi l’espace dédié à l’éruption de la dent définitive
correspondante. En conséquence, il apparaît essentiel de porter
une attention particulière au soin et à la préservation des dents
de lait de l’enfant.

Les plombages sont dangereux pour


la santé
De nombreuses études scientifiques ont démontré que la quantité
de mercure dégagée au cours de la dépose des amalgames était
supérieure à celle « relarguée » en bouche par ces mêmes
amalgames, au quotidien. Par conséquent, il sera préférable de
les conserver, notamment si ceux-ci sont en bon état et
parfaitement étanches.
Néanmoins, si une dépose d’amalgame se révèle nécessaire, elle
devra fera l’objet de précautions particulières de la part du
dentiste.
En outre, la pose et la dépose d’amalgame sera à éviter, par
mesure de prévention, dans certaines situations spécifiques :
✓ allergie au mercure ;

✓ fragilité au niveau de la fonction rénale ;

✓ grossesse.

Les caries et les problèmes de


déchaussement sont une fatalité
Quel que soit notre terrain familial, la grande majorité des
pathologies dentaires sont évitables, qu’il s’agisse des caries ou
de maladies parodontales. S’agissant de la prévention de la carie,
des visites régulières chez le dentiste associées à une hygiène
bucco-dentaire rigoureuse et une nutrition équilibrée permettront
de les détecter et les soigner, le plus précocement possible.
S’agissant des problèmes de gencive, des éventuelles
prédispositions à la maladie parodontale pourront être détectées
et prises en charge précocement chez le jeune adulte, afin de
traiter et d’endiguer cette maladie avant qu’elle ne cause des
dégâts plus importants (déchaussement des dents). Il est
important de noter que le respect d’une hygiène bucco-dentaire
stricte (brossage associé aux brossettes interdentaires ou au fil
dentaire) et l’absence de comportements à risque (consommation
de tabac notamment) constitueront des éléments décisifs dans la
prévention de cette pathologie.

Le dentiste fait mal


Cette peur irrépressible de la douleur représente le principal
frein à la consultation. Même sous anesthésie, le patient associe
malgré tout, dans son inconscient, le bruit des instruments
rotatifs (bruit de la « roulette »), à la douleur.
Pour vaincre cette peur, il doit savoir que les techniques
d’anesthésie utilisées de nos jours suppriment définitivement la
douleur au cours des soins. De plus, le caractère indolore lié à la
maîtrise des techniques d’anesthésie lui permettra d’oublier la
peur des piqûres. Ainsi, les bruits et vibrations induits par les
instruments, même s’ils restent désagréables, ne pourront plus
être associés à une quelconque douleur.
Chapitre 25
Les dix réflexes qui feront
de
vous votre propre dentiste
Dans ce chapitre :

▶ Les bonnes attitudes à adopter pour réagir dans certaines situations

▶ Les gestes qui éviteront que vos dents vous jouent un mauvais tour

C epropre
chapitre a pour ambition de vous rendre acteur de votre
santé dentaire en devenant l’allié privilégié du
dentiste.

Pour avoir une hygiène


irréprochable
Au risque de paraître insistant, seule une hygiène bucco-dentaire
rigoureuse et régulière permettra de prévenir les problèmes de
carie et de déchaussement.
Concernant le brossage, il va être judicieux d’utiliser une brosse
à dents plutôt souple ainsi qu’un dentifrice peu abrasif contenant
du fluor et des bicarbonates. Le mouvement horizontal sera à
proscrire au cours du brossage. Il faudra préférer un brossage
vertical dans le sens de la gencive vers la dent (de haut en bas
pour les dents du haut, et de bas en haut pour les dents du bas).
Les aides au brossage (brossettes interdentaires, fil dentaire,
hydropulseur, bain de bouche) constituent des outils
indispensables pour parfaire le brossage et doivent être utilisées
quotidiennement afin de permettre le nettoyage des espaces
interdentaires, inaccessibles à la brosse à dents (qu’elle soit
manuelle ou électrique).

En cas de saignement des gencives


chez la femme enceinte
L’inflammation des gencives, qui se manifeste par un
saignement, ne doit en rien empêcher d’assurer le nettoyage des
dents pendant la grossesse. En effet, la femme enceinte peut
présenter un saignement important des gencives, qui pourrait la
conduire à diminuer la fréquence du brossage. C’est une erreur à
éviter, car une nouvelle accumulation de plaque bactérienne
pourrait alors aggraver l’inflammation et entraîner une infection
gingivale pouvant se diffuser dans le sang et jusqu’au placenta,
risquant ainsi de majorer le risque d’accouchement prématuré.
Il est donc indispensable que la femme enceinte soit
particulièrement vigilante au niveau de son hygiène dentaire et
fasse régulièrement des visites de contrôle chez le dentiste.

À la suite d’une extraction


Il va être important que le patient suive de façon rigoureuse les
recommandations du dentiste, suite à l’extraction d’une dent.
Tout d’abord, il est essentiel qu’un caillot sanguin stable se
forme à la suite de l’extraction, afin de favoriser une bonne
cicatrisation. Pour ce faire, le patient doit exercer une pression
avec une compresse stérile jusqu’à l’arrêt total du saignement.
Cette opération peut être renouvelée au cours de la journée si un
saignement réapparaît. Il faut également éviter de cracher, se
rincer la bouche ou faire des bains de bouche, qui seraient
susceptibles de perturber la formation du caillot sanguin. En
revanche, vingt-quatre heures après l’extraction, des bains de
bouche devront être réalisés, deux fois par jour, durant une
semaine, afin de favoriser la cicatrisation et réduire le risque
d’infection.
Enfin, il est conseillé de ne pas consommer d’aliments chauds,
acides, vinaigrés ou épicés durant les premiers jours et préférer
des aliments tièdes, voire froids. En effet, le froid présente des
vertus antalgiques et anti-inflammatoires. Il pourra même vous
être conseillé d’appliquer une poche de glace sur la joue, du côté
de l’extraction et de consommer de la glace alimentaire.
Il est également vivement recommandé de ne pas consommer
d’alcool (rappelons que la bière fait partie des alcools), ni de
tabac durant les premières 72 heures, pour favoriser une bonne
cicatrisation.

Pour prévenir l’apparition des


aphtes
L’apparition d’aphtes peut être liée à la présence d’angles vifs,
au niveau des dents ou des prothèses dentaires, pouvant irriter
les joues, les lèvres ou la langue. Dans ce cas, il sera
indispensable de protéger les zones irritées en appliquant de la
cire orthodontique au niveau des angles vifs. Un bain de bouche
ou un gel antiseptique pourra être également utilisé pour éviter
que la plaie ne s’infecte.
De plus, il sera préférable pour les personnes davantage sujettes
aux aphtes, d’éviter de consommer certains aliments tels que les
fromages à pâte, certains fruits (l’ananas, les kiwis, les bananes
ou encore les fruits secs tels que les noix, cacahuètes et
amandes).
Pour calmer la douleur durant la phase aiguë, vous pourrez
appliquer au niveau de l’aphte, à l’aide d’un coton-tige, un gel
anesthésiant à base de lidocaïne.
Notons que la prise de comprimés, contenant de la pyridoxine et
du lysozyme, permettrait de réduire le risque de récidive des
aphtes.

Quel régime alimentaire adopter


pour protéger vos dents ?
Il existe deux grandes familles d’aliments, les aliments « amis »
et les aliments « ennemis ». Les aliments « amis » vont être à
privilégier, car ils contiennent du fluor (notamment l’eau, le sel,
les poissons ou le thé) et du calcium (principalement, le lait et le
fromage) qui vont permettre de renforcer l’émail de la dent et
ainsi de nous protéger contre les caries. Cependant, il est à noter
que la consommation de produits laitiers devra être associée à la
prise d’autres aliments afin que la fixation du calcium s’opère et
renforce ainsi l’émail des dents. Parmi ces aliments, on
retrouvera notamment le persil, l’algue Wakamé, les noix, les
noisettes, les amandes, les graines de sésame, les oignons, la
laitue, les brocolis ou encore le choux et le navet.
Les aliments « ennemis » seront, quant à eux, à consommer avec
modération, car ils augmentent l’acidité buccale, favorisant ainsi
l’action des bactéries responsables des caries. Parmi ces
aliments, on peut retrouver notamment les confiseries, les
viennoiseries, les chips, les plats cuisinés, les sodas, les jus de
fruit, les céréales, les biscuits ou encore les barres chocolatées. Il
est à noter que les épisodes de grignotage favorisent la
stagnation de ces aliments sur les dents et augmentent le risque
de développer des caries. Il sera donc conseillé, dans l’idéal, de
se brosser les dents après tout grignotage, voire de mâcher un
chewing-gum au xylitol pendant quelques minutes, si le
brossage ne peut être assuré.

Pour éviter la transmission de la


carie des parents aux enfants
La bouche du nouveau-né ne contient pas de germes et ce,
jusqu’à la poussée des dents. Les principales bactéries
responsables de la carie, le steptococcus mutans et le
lactobacillus, sont présentes dans la flore buccale de l’entourage
de l’enfant (parents, nounou, etc.) et risquent de lui être
transmises.
Il sera donc vivement conseillé aux parents de ne pas échanger
les couverts avec leur enfant et de ne pas goûter ses aliments
avec la même cuillère.

Avant tout traitement orthodontique


chez l’adulte
Tout problème de gencive (maladie parodontale) doit être pris en
charge avant le début d’un traitement orthodontique. En effet,
avec l’âge, les tissus de soutien des dents sont davantage
vulnérables aux sollicitations extérieures. Dans le cas où les
gencives ne seraient pas parfaitement saines, les forces exercées
au cours du traitement orthodontique pourraient les fragiliser et
aggraver la maladie parodontale présente.
De plus, il sera recommandé d’instaurer une hygiène bucco-
dentaire rigoureuse ainsi que des contrôles réguliers au cours du
traitement orthodontique, ceci en vue de prévenir toute
réactivation de la maladie parodontale.

Pour éviter la mauvaise haleine


La mauvaise haleine est le plus souvent d’origine bucco-dentaire
(90 % des cas) et pourra être soignée, la plupart du temps, en
pratiquant une hygiène bucco-dentaire rigoureuse associée à des
visites régulières chez le dentiste, qui traitera les éventuelles
caries et les problèmes parodontaux. Concernant l’hygiène
bucco-dentaire, il est vivement conseillé d’utiliser des brossettes
interdentaires pour éliminer les aliments stagnant entre les dents
et de brosser régulièrement l’ensemble des muqueuses (langue,
joues, palais). Des bains de bouche sans alcool pourront aussi
être effectués pour rafraîchir l’haleine. Il sera également
important de s’hydrater régulièrement et de mâcher du chewing-
gum (favorisant la salivation), une diminution de la salive
favorisant la mauvaise haleine.
Enfin, ajoutons que le tabac, l’alcool et certains aliments (l’ail,
l’oignon ou le café notamment) favorisent aussi la mauvaise
haleine et doivent être consommés avec modération.

Avant une intervention chirurgicale


La bouche étant connectée à l’ensemble du corps, notre état
dentaire conditionne notre bonne santé générale. Il sera donc
important d’aller consulter votre dentiste pour réaliser un bilan
bucco-dentaire (clinique et radiologique), avant toute
intervention chirurgicale, ceci afin de traiter les foyers infectieux
potentiels. En effet, une infection dentaire peut compromettre la
réussite d’une intervention chirurgicale, voire mettre en danger
la vie d’une personne. Le traitement des infections dentaires est
donc primordial avant toute greffe (cardiaque ou rénale,
notamment), ou avant la mise en place d’une prothèse (de
hanche ou de genou, notamment), afin d’éviter que le corps
étranger ne soit colonisé par des bactéries.
De plus, les patients greffés doivent redoubler de précautions,
car les médicaments anti-rejets diminuent leurs défenses
immunitaires, et la moindre infection dentaire risque d’avoir des
conséquences graves sur leurs organismes affaiblis.
La chirurgie oculaire (opération de la cataracte notamment)
nécessitera les mêmes précautions.

Dans le cas où une couronne tombe


Il est fortement déconseillé de recoller soi-même une couronne
(ou un bridge) pour trois raisons principales. Tout d’abord, le
recollage de la couronne, sans nettoyage préalable minutieux de
la dent, risque d’entraîner une colonisation de bactéries au sein
de la dent. Ensuite, un défaut de mise en place de la couronne
peut entraîner des contacts excessifs sur la dent, support de la
prothèse, risquant de fragiliser, voire de fracturer, la racine de la
dent. Enfin, une couronne collée de manière approximative avec
des produits non professionnels, risque de se décoller et d’être
avalée, ou inhalée par les voies respiratoires, pouvant ainsi
entraîner des conséquences graves pour la santé du patient. Il est
donc vivement recommandé d’aller consulter rapidement votre
dentiste pour faire recoller votre prothèse.
Ce livre a été réalisé avec le soutien de Dentsply et Philipps
sonicare.

DENTSPLY International est l’un des leaders de la fabrication


et de la commercialisation d’équipements et produits à usage
dentaire à travers le monde.
Créée le 23 juin 1899 à New York, la DENTists’ suPPLY
Company démarra son activité en développant la dent du XXe
siècle. Aujourd’hui, plus d’un siècle plus tard, l’entreprise
fabrique et distribue ses produits dans 120 pays et emploie
11 600 collaborateurs dans le monde. La mission de DENTSPLY
a toujours été de développer des solutions innovantes pour les
professionnels du dentaire et les patients. À travers une histoire
riche, DENTSPLY a inventé quelques-unes des technologies les
plus avancées de l’industrie dentaire. L’innovation est toujours
au cœur de son activité aujourd’hui comme le prouvent les
nombreux nouveaux produits lancés ces dernières années.
S’appuyant sur sa longue expérience, DENTSPLY a acquis des
expertises fortes sur l’ensemble des procédures cliniques et sa
plateforme globale de solutions permet aux praticiens d’offrir
une offre complète de soins bucco-dentaires aux patients, allant
de la prévention jusqu’au remplacement de la dent. La gamme
de produits comprend des produits consommables et petits
équipements pour le cabinet et le laboratoire, y compris des
solutions pour les spécialistes en endodontie, orthodontie et
implantologie.

*
L’innovation est inscrite dans l’ADN de Philips depuis sa
fondation en 1891.
C’est certainement le secret de sa réussite dans de nombreux
secteurs de la santé et du bien-être.
Ainsi, Philips Sonicare, marque de brosse à dents à la
technologie sonique, est la plus recommandée par les dentistes
en France (Enquête DP Tracker 2014).
Cette technologie associe une fréquence élevée à la grande
amplitude de son mouvement de balayage. Ces caractéristiques
lui donnent une efficacité nettement supérieure à celle du
brossage manuel. Elle se décline désormais dans une gamme qui
répond aux besoins des adultes et des enfants à partir de 4 ans.
Pour une activité complète, Philips Sonicare a également
développé l’AirFloss, un nouvel appareil offrant une alternative
au fil et aux brossettes interdentaires. AirFloss possède une
activité cliniquement et statistiquement significative, démontrée
par la diminution de l’inflammation et du saignement gingival.
Sommaire

Couverture
Prendre soin de ses dents Poche Pour les Nuls
Copyright
À propos des auteurs
Remerciements des auteurs
Introduction
À propos de ce livre

À qui s’adresse ce livre ?

Comment ce livre est organisé

Par où commencer ?

Les icônes utilisées dans ce livre

Première partie - Allô maman bobo, la peur des soins


dentaires ne date pas d’hier
Chapitre 1 - Les dents de l’histoire
Croyances et rituels liés aux dents

Évolutions modernes de la dentisterie

Chapitre 2 - La relation dentiste-patient : « It’s complicated »


Dentiste-patient : décryptage d’une relation très particulière
Les peurs liées aux soins dentaires

Les conseils pour vaincre sa peur du dentiste

Chapitre 3 - La douleur dentaire dans tous ses états


Caractéristiques des douleurs dentaires

Les différentes douleurs dentaires et leurs traitements

Deuxième partie - Les dents, de la naissance à l’âge de 18 ans


Chapitre 4 - 0-6 ans : Des dents de lait à bichonner
Aïe, Aïe, Aïe, quand bébé fait ses dents

« Pouce » à la succion du pouce et de la tétine

Comment préserver les dents de lait ?

Chocs sur les dents de lait, comment gérer ces traumatismes ?

Chapitre 5 - 6-12 ans : Dents temporaires vs dents définitives, « la


guerre des voisins »
Quand les dents de lait se font la malle…

Caractéristiques, prévention et traitement des nouvelles dents définitives

Choc sur les dents définitives

Les anomalies des dents définitives

Orthodontie de l’enfant

Chapitre 6 - 12-18 ans : Dur, dur d’être un ado


Orthodontie de l’adolescent

Le mécanisme du traitement orthodontique

Les dents de sagesse

Les comportements à risque

Troisième partie - Prendre soin de ses dents au quotidien


Chapitre 7 - L’environnement de la dent et son ennemi n° 1 : le
tartre
Les tissus de soutien de la dent (parodonte)

La formation de la plaque et du tartre

Chapitre 8 - Prévention et hygiène dentaire : le meilleur dentiste,


c’est vous !
Le brossage des dents

Le brossage manuel

Le brossage électrique

Le dentifrice

Les « outils » indispensables pour compléter le brossage

La mauvaise haleine (halitose) et l’hygiène bucco-dentaire

Chapitre 9 - Les dents de la mère : bien vivre sa grossesse


Les particularités médicales

La prévention et le traitement des problèmes bucco-dentaires

Les particularités des soins dentaires durant la grossesse

Les précautions liées à la prise de médicaments

Quatrième partie - Du petit point noir de la carie à la méchante


rage de dent
Chapitre 10 - La carie, son développement et ses différents
traitements
La dent, un organe vivant à part entière

Les facteurs responsables de la carie

Les stades de développement de la carie

Les traitements (amalgames, composites, inlays, dévitalisation)

Chapitre 11 - Les différents types de prothèses dentaires


La couronne

Le bridge

La prothèse amovible

Chapitre 12 - Dents du troisième type, les implants


L’implant

Les avantages

Les contre-indications

Les différentes étapes du traitement chirurgical

Les différents types de prothèses sur implant

Les complications

Le suivi et la maintenance

Cinquième partie - Maladies de la bouche : des petits bobos


aux grands maux
Chapitre 13 - La bouche, une porte d’entrée à de nombreuses
maladies
Les dents et le cœur

Les dents et les sinus

Les dents et le diabète

Les dents et les yeux

Les dents et le système musculo-articulaire

Les dents et le bruxisme

Les dents et le risque infectieux opératoire

Chapitre 14 - Les maladies de la bouche, du petit aphte à bien


plus grave
Les aphtes
L’herpès

Le cancer buccal

Les candidoses buccales

Chapitre 15 - La maladie parodontale et ses traitements


La maladie parodontale

Les traitements non chirurgicaux de la maladie parodontale

Les traitements chirurgicaux de la maladie parodontale

Les traitements chirurgicaux esthétiques de la gencive

Sixième partie - Esthétique : les différentes facettes de votre


sourire
Chapitre 16 - Le blanchiment des dents
Les caractéristiques déterminant la blancheur des dents

Les contre-indications et précautions à prendre

Les différentes techniques

Chapitre 17 - La baguette magique du dentiste : les facettes


Les caractéristiques des facettes

Les facettes en composite

Les facettes en porcelaine

Chapitre 18 - Impact des traitements dentaires sur l’esthétique du


visage
L’impact des dents sur les changements esthétiques du visage

Les traitements dentaires au service de l’esthétique

Chapitre 19 - Orthodontie de l’adulte


Les particularités du traitement orthodontique chez l’adulte

La technique esthétique d’orthodontie linguale


La technique esthétique des gouttières transparentes

Septième partie - Perspectives : quoi de neuf docteur ?


Chapitre 20 - Les apports de la technologie numérique
Les empreintes optiques

La fabrication des prothèses assistées par ordinateur

Chapitre 21 - L’implantologie du futur


L’imagerie radiologique en trois dimensions

La chirurgie implantaire guidée

Chapitre 22 - Les cellules souches, une perspective d’avenir ?


Le rôle des cellules souches dentaires

Leur application dans le traitement des caries

Huitième partie - La partie des Dix


Chapitre 23 - Les dix signaux douloureux qui justifient une visite
chez votre dentiste
En cas de douleur au sucre, au brossage ou à l’air

En cas de douleur au froid

En cas de douleur pulsatile (cœur qui bat dans la dent)

En cas de douleur au chaud

En cas de douleur à la pression

En cas de douleur au niveau des gencives et des muqueuses

En cas de douleur aux dents de sagesse

En cas de douleur intense suite à une chirurgie

En cas de douleur musculo-articulaire

En cas de douleur diffuse touchant une partie du visage

Chapitre 24 - Les dix grandes fausses idées reçues


Les médicaments anti-inflammatoires sont efficaces en cas d’infection

L’implant dentaire peut être rejeté par le corps

Les implants dentaires ne sont pas contre-indiqués chez les personnes âgées

Le chewing-gum est mauvais pour les dents

Une mère perd une dent à chaque grossesse

Les soins dentaires sont trop chers

Les dents de lait n’ont pas besoin d’être soignées, car elles vont tomber

Les plombages sont dangereux pour la santé

Les caries et les problèmes de déchaussement sont une fatalité

Le dentiste fait mal

Chapitre 25 - Les dix réflexes qui feront de vous votre propre


dentiste
Pour avoir une hygiène irréprochable

En cas de saignement des gencives chez la femme enceinte

À la suite d’une extraction

Pour prévenir l’apparition des aphtes

Quel régime alimentaire adopter pour protéger vos dents ?

Pour éviter la transmission de la carie des parents aux enfants

Avant tout traitement orthodontique chez l’adulte

Pour éviter la mauvaise haleine

Avant une intervention chirurgicale

Dans le cas où une couronne tombe


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