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1
MALOINE
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Médecine orale et Chirurgie orale
Parodontologie
Collection Internat en Odontologie
Parodontologie
Sous la Direction de
Avec la collaboration de
Céline BORIES
Dov DERMAN
Diane LABROUSSE
Julie LECLERCQ
William OHANA
4e tirage
MALOINE
www.maloine.fr
2014
Chez le même éditeur
Anatomie dentaire -Application à la pratique de la chirurgie dentaire-, par Woelfel J.B., Scheid
R.C.
Microbiologie en odonto-stomatologie, par Chardin H., Barsotti O., Bonnaure-Mallet M.
Urgences au cabinet dentaire, par Grubwieser G.J., Baubin M .A., Strobl H.J., Zangerle R.8.
Dorosz, Guide pratique des médicaments 2014, 33è édition, par Vital Durand D., Le Jeunne C.
et co ll.
L'essentiel en anatomie, par Kamina P.
Guide pratique des analyses médicales, par Dieusaert P.
Examens de laboratoire, par Fiacre A., Plouvier E., Vincenot A.
Le Code de la p ropriété intellectuelle n'autorisant, aux te rmes de l'article L. 122-5 2• et 3• alinéas, d'une
p a rt, que les copies ou rep roductions st rictement réservées à l'usage p rivé du copiste et non destinées à
une utilisation collective, et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans le but d'exemple
ou d'illustration, toute rep résentation ou rep roduction intégrale ou pa rtielle, faite sans le consentement
de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L. 122-4 du Code de la p ropriété
intellectuelle).
Cette rep résentation ou reproduction, par quelque p rocédé que ce soit, constituerait donc une cont refa
çon sanctionnée par les a rticles L. 335-2 et suivants du CPI.
Imprimé en Espagne
Liste des auteurs
Avec la collaboration :
Parodontologk :
- Dr Céline BORIES : Docteur en Chirurgie Dentaire. Ancien Interne des Hôpitaux de Nantes,
Ancien Assistant Hospitalo-Universitaire (Université de Nantes)
- Dr Daphné POUCH TORTIGER : Docteur en Chirurgie Dentaire. Ancien Interne des Hôpitaux
de Nantes, Ancien Assistant Hospitalo-Universitaire (Université de Nantes)
V
Préface
Il est vrai, que contrairement aux D ESODF et D ESCO où les compétences acquises dans des
domaines très ciblés semblent évidentes, le périmètre de compétences de la spécialisatio n en
MBD peut paraître beaucoup plus flou car il est très vaste. Il est bien évident que chaque praticien
spécialiste en M B D ne pourra acquérir toutes les compétences. C'est pourquoi, dans nos Facultés
et nos services nous nous attachons et en accord avec la maquette nationale, d'orienter les internes
vers des parcours personnalisés, qui permettront une offre globale de soins. Ces spécialistes en
MBD seront capables seuls ou en équipe (avec les autres D ES) de prendre en charge tout type de
pathologie bucco-dentaire, des plus simples aux plus complexes, des moins spécifiques aux plus
spécifiques. Ceci explique que le DESM DB qui a été pour longtemps affublé de « troisième filière »
trouve tout son sens et est essentiel à notre profession.
Dans cette collection en trois volumes sur l'internat en Odontologie, les auteurs se sont attachés
à rendre les ouvrages pratiques pour la préparation et la réussite au concours de l'internat en
Odontologie, mais également à la réussite du deuxième cycle des études odontologiques qui a une
finalité très clinique. Ces outils serviront également de référence aux internes de tous les DES en
formation, mais aussi dans la pratique quotidienne des futurs chirurgiens-dentistes.
Cette collection est organisée par grandes thématiques (volume orthopédie dento-faciale -
odontologie pédiatrique, volume médecine orale et chirurgie orale - parodontologie et volume
odontologie conservatrice, endodontie - prothèses) et par items. Réalisés de manières claires et
concises, ces items sont traités dans l'esprit du concours.
Je remercie tous les auteurs pour ce travail important et essentiel dans l'actualisation des
connaissances en fonction des nouvelles données acquises de la science. Ces trois volumes s eront,
j'en suis persuadé, des références du moment. Il ne faut pas oublier, et cela n'est pas faute de le
répéter à tous nos étudiants, qu'au-delà des examens ou des concours nous avons des patients
à soigner et que nous nous devons toujours de proposer la thérapeutique la meilleure et la plus
adaptée en fonction des connaissances actuelles.
vii
Introduction
Si vous lisez ces quelques lignes, c'est que vous vous apprêtez à préparer l'internat en
Odontologie et nous vous en félicitons. Lorsque nous avons passé l'internat, celui-ci était non
qualifiant et intéressait peu de candidats. Aujourd'hui, l'étudiant qui voudra exercer la chirurgie
orale ou l'orthopédie dento-faciale n'aura plus d'autre choix que de préparer ce concours. Enfin,
ceux qui souhaitent évoluer en milieu hospitalier, hospitalo-universitaire ou approfondir leurs
compétences cliniques peuvent suivre la voie de la médecine bucco-dentaire.
A l'époque (pas si lointaine!), il n'existait pas d'ouvrage ou de collection dédiée à l'internat en
Odontologie. Nous avons passé beaucoup trop de temps (précieux) à chercher des documents en
bibliothèques. Il s'agissait le plus souvent de volumineux traités ou d'articles en langue anglaise,
finalement peu adaptés à la préparation au concours qui exige certes de solides connaissances
de l'ensemble du programme, mais aussi une acquisition structurée et une vivacité d'esprit pour
répondre aux questions posées en plaçant un maximum de mots clés, dans un laps de temps
limité. Nous nous sommes donc astreints à résumer ces articles, rédiger des plans détaillés et
mettre en avant ces mots clés sur des fiches afin d'être paré pour ce type d'épreuves.
Cette collection comprend 3 tomes : un tome odontologie pédiatrique et orthopédie dento
faciale ; un tome parodontologie, médecine orale et chirurgie orale ; un tome odontologie
conservatrice, endodontie et prothèses. Ils n'ont pas la prétention de remplacer vos
enseignements ni vos lectures. Ils sont là pour les compléter et surtout vous aider à raisonner et
à en faire la synthèse, le plus efficacement possible. Ces tomes ont été réalisés en se basant sur
les items exacts du programme de l'internat en Odontologie et dans l'état d'esprit du concours et
du futur interne. Vous y retrouverez des mots clés (souvent en gras), des plans détaillés avec un
raisonnement de chaque item par « tiroirs » qui permet de ne rien oublier sur une copie de
concours où chaque demi-point compte.
Ce travail a exclusivement été rédigé par des internes en fonction et anciens internes,
aujourd'hui AHU, anciens AHU ou MCU-PH (que je remercie sincèrement, compte tenu de
l'importance du travail engendré en plus de leurs activités hospitalière, universitaire, de
recherche ou libérale) et de chaque spécialité ou domaine de compétence (chirurgie orale,
parodontologie, odontologie pédiatrique, orthopédie dento-faciale, odontologie conservatrice,
endodontie et prothèses) de façon à ce que la rédaction puisse rester dans l'état d'esprit du
concours.
Nous avons essayé autant que possible de mettre en avant les recommandations les plus
récentes dans chacune des disciplines. Ce sont ces consensus qui seront recherchés par vos
correcteurs lors de l'examen.
Nous espérons que ce travail répondra à vos attentes et constituera une aide précieuse pour
votre préparation et vos révisions.
Nous vous souhaitons bonne chance!
Pour les auteurs, Nicolas DAVIDO
ix
Table des Matières
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MEDECINE ET CHIRURGIE ORALE 1
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PARODON!OLOG!E 229
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Abréviations dans les items de Médecine et Chirurgie orale
xiii
INR in ternational normalized ratio
I RC insuffisance rénale chronique
IRM imagerie par résonance magnétique
IV intra-veineuse
LLC leucémie lymphoïde chronique
LMC leucémie myéloïde chronique
LN lymphonœud
MCE massage cardiaque externe
M EO PA m élange équimolaire d'oxygène et de protoxyde d'azote
MNI mononucléose infectieuse
N FS numération formule sanguine
OAP œdème aigu du poumon
08 ouverture buccale
OIN oral in tra-epithelia/ neoplasia
OMS organisation mondiale de la santé
ORN ostéoradionécrose
PA pression artérielle
PAL phosphatases alcalines
PNN polynucléaire neutrophile
RCP réanimation cardio-pulmonaire ou réunion de concertation pluridisciplinaire
RREI résorption radiculaire externe inflammatoire
SA semaine d'aménorrhée
SAMU service aide médicale d'urgence
SAT/VAT sérologie antitétanique/vaccination antitétanique
SMOD sinusite maxillaire d'origine dentaire
TCA temps de céphaline activée
TOM tomodensitométrie
TNM classification tumor, nodes, metastases
TP taux de prothrombine
TS temps de saignement
UICC union internationale de la classification des cancers
USIC unité de soins intensifs de cardiologie
UV ultraviolets
VADS voies aéra-digestives supérieures
VAS voies aériennes supérieures
VH B/VH C virus de l'hépatite B/C
VI H virus de l'immunodéficience humaine
vs vitesse de sédimentation
VWF facteur de von Willebrand
vzv varicelle zona virus
xiv
Abréviations dans les items de Parodontologie
XV
PAE pellicule acquise exogène
Pd'A perte d'attache
PRP plasma riche en plaquettes
pp poches parodontales
PNN polynucléaire neutrophile
Pg Porphyromonas gingivalis
Pg Prevote/la gingivalis
Pi Prevote/la intermedia
PGE2 prostaglandine E2
CRP protéine c réactive
PAP prothèse amovible partielle
RG récessions gingivales
rhPDGF-BB recombinant human platelet-derived growth factor 88
ROG régénération osseuse guidée
RTG régénération tissulaire guidée
RTI régénération tissulaire induite
RE réticulum endoplasmique
SGD sillon gingivo-dentaire
Tf Tannere/la forsythia
TPS thérapeutique parodontale de soutien
TPI thérapeutique parodontale initiale
TC tissu conjonctif
TNC traitement non chirurgical
Td Treponema dentico/a
TNFa tumor necrosis factor a
UV ultraviolet
vzv varicella-zoster virus
VIH virus de l'immunodéficience humaine
xvi
Valeurs usuelles rencontrées chez l'adulte
(sauf exceptions mentionnées)
1. BIOCHIMIE
- Abréviations des milieux dans lesquels les constituants ont été dosés :
Se : Sérum ; Pl : Plasma ; dU : Urines de 24 h ; Sg : Sang
- Des abréviations peuvent être placées entre parenthèses :
(H) : Homme; (F) : Femme
Symboles des multiples et sous-multiples utilisés dans la liste des valeurs usuelles :
G : giga 109; T : téra 1012 ; m: milli = 10-3; p: pico = 10-12; f: femto 10-1s
= = =
1.2. Enzymes
Les valeurs usuelles des activités enzymatiques sont très variables selon les techniques et
notamment la température de détermination. Les valeurs retenues ici correspondent aux
résultats obtenus par les méthodes de référence de l'international Federation of Clinical
Chemistry à 3 7°C.
Hommes Femmes
Se Alanine aminotransférase (ALAT, TGP) <4S Ul/L < 34 UI/L
Se Aspartate aminotransférase (ASAT, TGO) < 3S Ul/L < 3S Ul/L
Se Créatine kinase (CK) <171 Ul/L < 14S Ul/L
Se Gamma glutamyltransférase (GGT) <SS Ul/L < 38 Ul/L
Se Lactate déshydrogénase (LDH) < 248 UI/L < 248 UI/L
1.3. G lucose
Pl Glucose 3 ,90 - 5,30 mmol/L 0,70 - 0,95 g/L
2. HÉMA TOLOGIE
2.1. Hémostase
Sg Temps de saignement
Technique d'JVY trois points 2 -4min
Technique d'JVY incision 4-8min
Pl Temps de céphaline avec activateur 0,80 - 1,20
(rapport malade/témoin)
Pl Taux du complexe prothrombinique 0 ,70 - 1 ,00 70 - 1 0 0 %
(taux de prothrombine)
Pl Fibrinogène 2 - 4 g/L
Sg Thrombocytes (plaquettes) 1 50 - 400 G/L
xvii
2.2. Hématologie cellulaire
1 Hommes Femmes
Sg volume globulaire des érythrocytes par kg de masse 30 mL 26 mL
corporelle
Lymphocytes 1 - 4 G/L
Lymphocytes T CD4 0,5 - 1,6 G/L
Lymphocytes T CDB 0,4 - 0,8 G/L
Monocytes 0,2 - lG/L
xviii
Médecine et Chirurgie Orale
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1
Médecine et Chirurgie Orale
2
ITEM 6 Maladies cardio-vasculaires : conduite à tenir en odontologie
3
ITEM 6 Maladies cardio-vasculaires : cond u ite à tenir en odontologie
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) ou médicamenteuse (anxiolytique) sans contre-indication chez le patient
hypertendu et permet de diminuer le stress qui peut être à l'origine d'une crise hypertensive.
Précautions vis-à-vis du risque hémorragique chez les patients sous AAP dans le cadre
d'une maladie coronarienne ou suite d'un AVC
- Précautions à prendre vis-à-vis des interactions médicamenteuses.
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées.
1.2.2.2. Précautions spécifiques
- HTA équilibrée : tous les soins (chirurgicaux ou non) sont possibles en respectant les
précautions générales.
- HTA non contrôlée : Seuls les soins urgents seront réalisés et nécessitent une prise en charge
hospitalière.
- Précautions vis-à-vis de l'anesthésie locale : il n'y a pas de contre-indication particulière à
l'utilisation des vasoconstricteurs. Par contre, il faut limiter la quantité d'anesthésiques locaux
avec vasoconstricteurs : la dose maximale d'adrénaline est de 0,04mg (soit 2 cartouches d'AL à
1 / 1 0 0000 ou 4 cartouches d'AL à 1/2 00000).
- Précautions vis-à-vis du risque hémorragique : chez les patients sous AAP, il faut mettre en
place un protocole d'hémostase locale (voir item 5 1) . Il n'y a pas d'indication à prescrire un TS
chez les patients sous AAP.
- Précautions vis-à-vis des prescriptions :
• Corticoïdes : diminution de l'effet anti-hypertenseur.
• AINS : ils sont déconseillés en cas d'association aux IEC, diurétiques thiazidiques, {J-bloquants,
ARA II (risque accru d'aggravation de la fonction rénale, élévation de la kaliémie et action
hypotensive). De plus, l'association AAP et AINS est contre-indiquée en raison d'une possible
a ugmentation du risque ulcérogène, hémorragique et hépatotoxique.
• An tifongiques : interaction entre l'itraconazole (Sporanox®) ou le kétoconazole (car inducteur
enzymatique) avec les antagonistes calciques : risque majoré d'effets indésirables, notamment
par diminution du métabolisme hépatique des antagonistes calciques.
2.1. Généralités
- La pathologie coronarienne survient lorsque les artères du cœur sont obstruées par une
plaque d'athérome entrainant ainsi :
• insuffisance coronarienne chronique (angor stable)
• insuffisance coronarienne aigue (angor instable ou IDM)
4
ITEM 6 Maladies cardio-vasc u l a i res : conduite à tenir en odontologie
Les objectifs de traitement sont d'allonger la durée de vie du malade (diminution morbidité et
mortalité cardio-vasculaire), d'améliorer la qualité de vie et le ralentissement voire la
diminution des plaques d'athéroscléroses.
5
ITEM 6 Maladies cardio-vascu la ires : conduite à tenir en odontologie
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) ou médicamenteuse (anxiolytique) sans contre-indication chez le patient
atteint de maladie coronarienne.
- Précautions vis-à-vis du risque hémorragique chez les patients sous AAP et/ou sous
anticoagulants.
- Précautions à prendre vis-à-vis des interactions médicamenteuses.
- S'assurer que le patient a son aérosol (trinitrine : Natispray®) lors des soins.
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées.
2.2.2.2. Précautions spécifiq ues
- Angor stable : tous les soins (chirurgicaux ou non) sont possibles en respectant les
précautions générales.
- Angor instable : le praticien devra consulter le cardiologue traitant afin d'évaluer l'état du
malade et d'améliorer ses fonctions en vue des actes à pratiquer.
- ATCD d'IDM<30 jours : Seuls les soins urgents seront réalisés et nécessitent une prise en
charge hospitalière.
- ATCD d'IDM>30 jours et <6 mois : en présence de pathologies cardio-vasculaires,
insuffisance rénale, diabète associés, seuls les soins urgents seront réalisés et nécessitent une
prise en charge hospitalière.
- ATCD d'IDM>6 mois : tous les soins (chirurgicaux ou non) sont possibles en respectant les
précautions générales.
- Précautions vis-à-vis de l'anesthésie locale : il n'y a pas de contre-indication particulière à
l'utilisation des vasoconstricteurs. Par contre, il faut limiter la quantité d'anesthésiques locaux
avec vasoconstricteurs : la dose maximale d'adrénaline est de 0,04mg (soit 2 cartouches d'AL à
1 / 1 00000 ou 4 cartouches d'AL à 1/200000).
- Précautions vis-à-vis du risque hémorragique : chez les patients sous AAP ou
anticoagulants, il faut mettre en place un protocole d'hémostase locale (voir item 5 1).
- Précautions vis-à-vis des prescriptions :
• Antibiotiques : l'érythromycine entraîne une diminution de la biodisponibilité de
/'hypolipémiant (concerne la rosuvastatine). De plus, contre-indication à l'utilisation de
/'érythromycine avec la simvastatine par risque d'atteinte musculaire et de rabdomyolyse.
• AINS : ils sont déconseillés en cas d'association aux IEC et {3-bloquants (risque accru
d'aggravation de la fonction rénale, élévation de la kaliémie et action hypotensive). De plus,
/'association AAP et AINS est contre-indiquée en raison de l'augmentation possible du risque
ulcérogène et hémorragique.
• Antifongiques : interaction entre l'itraconazole et le kétoconazole avec les antagonistes
calciques : risque majoré d'effets indésirables, notamment par diminution du métabolisme
hépatique des antagonistes calciques. De plus, contre-indication à l'utilisation de l'itraconazole,
du kétoconazole, avec la simvastatine par risque d'atteinte musculaire et de rabdomyolyse. Le
jluconazole est déconseillé avec la simvastatine car des cas de rabdomyolyses ont été rapportés.
6
ITE M 6 Maladies cardio-vasculaires : conduite à tenir en odontologie
3.1. Généralités
Il s'agit de l'incapacité du cœur à perfuser suffisamment les organes cibles périphériques ou s'il y
parvient, c'est avec une augmentation de la pression artérielle. Selon la Société Européenne de
Cardiologie, l'incidence de l'insuffisance cardiaque congestive (!CC) dans la population générale
en Europe est estimée entre 0,4 et 2% et survient principalement chez les patients âgés de7 4 ans
en moyenne. Selon des études récentes, le pronostic à long terme de la survie des patients
atteints d'ICC est mauvais surtout si le problème sous-jacent ne peut être corrigé.
- Les principaux signes de l'ICC sont :
• dyspnée ou fatigue au repos ou à l'effort
• œdème des chevilles
• preuve objective (à l'échographie) d'une dysfonction cardiaque (systolique et/ou diastolique)
au repos
• une réponse au traitement de l'IC (qui peut également masquer les signes de la maladie en
raison de l'amélioration des symptômes du patient).
Classification de l'IC (d'après l'A merican College of Cardiology et l'A merican Heart Association) :
Stade A Stade B Stade C Stade D
Patient au stade
Patients avec terminal d'IC
Patients avec une
Patients à haut risque symptômes présents nécessitant une aide
anomalie structurale
d'IC mais sans ou passés d'IC avec circulatoire
mais sans symptôme
anomalie structurale une anomalie mécanique ou une
d'IC
structurale transplantation
cardia ue
7
ITEM 6 Maladies cardio-vasculaires : conduite à tenir en odontologie
- L'approche thérapeutique de l'ICC comprend les éléments suivants : conseils d'ordre général
(éducation du patient et de la famille, surveillance du poids, règles nutritionnelles, . . . ), des
traitements pharmacologiques et chirurgicaux.
- Le traitement est essentiellement à base de diurétiques. En l'absence de contre-indications, un
traitement par bêta-bloquant sera introduit afin de diminuer la consommation myocardique.
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) ou médicamenteuse (anxiolytique) sans contre-indication chez le patient
insuffisant cardiaque et permet de diminuer le stress à l'origine d'une possible décompensation
en OAP.
- Précautions vis-à-vis du risque hémorragique chez les patients sous anticoagulants.
- Précautions à prendre vis-à-vis des interactions médicamenteuses.
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées.
3.2.2.2. Précautions spécifiques
- IC stade A et B tous les soins (chirurgicaux ou non) sont possibles en respectant les
:
8
ITEM 6 Maladies cardio-vasculaires : conduite à tenir en odontologie
4. 1. Généralités
- La survenue d'un trouble du rythme cardiaque est un phénomène de significatio n et
d'expression très variable, suivant d'une part le trouble du rythme et d'autre part l'existence
éventuelle d'une cardiopathie sous-jacente.
- Le diagnostic de trouble du rythme est parfois suggéré par la clinique, mais sa nature peut être
découverte fortuitement par un électrocardiogramme ou par réalisation d'un enregistrement
des 24h appelé holter ECG.
- Le pronostic d'un trouble du rythme cardiaque dépend essentiellement de la gravité de la
cardiopathie sous-jacente.
- On distingue :
• La tachycardie ventriculaire (urgence médicale) : présente une mauvaise tolérance
hémodynamique et risque de transformation en fibrillation ventriculaire et de mort subite.
• La fibrillation atriale (ou ACFA) : Elle correspond à une action non coordonnée des cellules
myocardiques auriculaires, ce qui va entraîner une contraction rapide et irrégulière des
oreillettes cardiaques pouvant entrainer une incapacité hémodynamique.
• Les extrasystoles (ES) : il s'agit d'une contraction cardiaque prématurée. Le plus souvent il
s'agit d'une ES auriculaire (cause d'arythmie la plus fréquente).
• Les blocs de branche : conduction interrompue ou ralentie dans l'une des branches (droite ou
gauche). L'existence du bloc de branche entraîne un asynchronisme de contraction
ventriculaire.
• Les blocs atrio-ventriculaires (BA V) : résultent d'un ralentissement ou d'une interruption de la
conduction atrio-ventriculaire. Le pronostic dépend du type de BAV (BAV 1 , 2 ou 3) : du
risque syncopal nul à la mort subite. En cas de BAV de type 2 symptomatique ou BAV3 on
discutera la mise en place d'un pace-maker.
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEO PA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) ou médicamenteuse (anxiolytique) sans contre-indication chez le patient
ayant un trouble du rythme ou de la conduction.
9
ITEM 6 M a l a d i es cardio-vasculaires : conduite à tenir en odontologie
- Arythmie contrôlée : tous les soins (chirurgicaux ou non) sont possibles en respectant les
précautions générales.
- Arythmie non contrôlée : Seuls les soins urgents seront réalisés et nécessitent une prise en
charge hospitalière.
- Patient porteur d'un pacemaker ou défibrillateur implantable : tous les soins
(chirurgicaux ou non) sont possibles en respectant les précautions générales.
- Précautions vis-à-vis de l'anesthésie locale : il n'y a pas de contre-indication particulière à
l'utilisation des vasoconstricteurs. Par contre, il faut limiter la quantité d'anesthésiques locaux
avec vasoconstricteurs : la dose maximale d'adrénaline est de 0,04mg (soit 2 cartouches d'AL à
1 / 1 00000 ou 4 cartouches d'AL à 1/200000). De plus, les injections intra osseuses qui
provoquent une élévation plus importante du rythme cardiaque et de la pression artérielle
doivent être évitées.
- Précautions vis-à-vis du risque hémorragique : chez les patients sous anticoagulants, il faut
mettre en place un protocole d'hémostase locale (voir item 5 1 ) .
- Précautions vis-à-vis des prescriptions :
• Antibiotiques : certains macro/ides (azithromycine, clarithromycine) son t déconseillés chez les
patients sous antiarythmiques par risque majoré de troubles du rythme ventriculaire (torsades
de pointes surtout).
• AINS : ils sont déconseillés en cas d'association aux {3-bloquants (risque accru d'aggravation de
la fonction rénale, élévation de la kaliémie et action hypotensive).
• Antifongiques : interaction entre /'itraconazole et le kétoconazole avec les antagonistes
calciques : risque majoré d'effets indésirables, notammen t par diminution du métabolisme
hépatique des antagonistes calciques. De plus, le traitement concomitant entre le kétoconazole
et le dabigatran (Pradaxa®) est contre-indiqué.
5. ENDOCARDITE INFECTIEUSE
10
I T E M 6 Maladies cardio-vasculaires : conduite à tenir en odontologie
- Un bilan bucco-dentaire et les gestes invasifs destinés à assainir la cavité buccale doivent
être réalisés au plus tôt de façon à obtenir une cicatrisation muqueuse avant chirurgie
valvulaire.
- Chez les patients à haut risque d'EI, le sondage parodontal s'effectue sous
antibioprophylaxie.
- Il est recommandé d'éliminer les FIBD chez les patients à haut risque d'EI.
- Précautions vis-à-vis du risque hémorragique chez les patients sous anticoagulants
(porteurs de prothèses valvulaires mécaniques).
- Chez les patients à risque d'EI, un suivi bucco-dentaire est recommandé avec une fréquence
de 4 à 6 mois.
5.2.2.2. Précaution vis-à-vis des pathologies associées
11
I T E M 6 Maladies cardio-vascula ires : condu ite à te n i r en odontologie
- Antibioprophylaxie de l'EI :
Elle consiste en l'administration d'une dose unique dans l'heure précédent la réalisation d'un
geste invasif afin de prévenir tout risque d'infection à distance :
6. A RETENIR
7. REFERENCES
12
ITE M 7 M a ladies endocriniennes : conduite à ten i r en odontologie
1. DIABETE
1.1. Généralités
- Le diabète résulte d'une carence en insuline absolue par destruction des cellules bêta des ilôts
de Langerhans par un mécanisme auto-immun : diabète de type 1 ; relative par mécanisme
d'insulino-résistance (déterminisme génétique) : diabète de type 2 .
13
ITEM 7 Maladies endocriniennes : conduite à tenir en odontologie
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) tout à fait indiquée chez le patient diabétique et permet de diminuer le stress
à l'origine d'une décompensation de la maladie (par effet hyperglycémiant de l'adrénaline).
- Dès le diagnostic de la maladie, il est recommandé de pratiquer un bilan bucco-dentaire.
- Respecter les heures des repas du patient diabétique pour éviter toute variation de la
glycémie.
- L'éradication des foyers infectieux bucco-dentaires améliore le contrôle de la glycémie
chez les patients diabétiques.
- Il est recommandé d'éliminer les foyers infectieux chez les patients diabétiques équilibrés
et non équilibrés.
- Un suivi bucco-dentaire est recommandé chez les patients diabétiques avec une fréquence de 4
à 6 mois.
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées.
1.2.2.2. Précautions spécifiques
- Diabète traitée/contrôlée : tous les soins (chirurgicaux ou non) sont possibles en respectant
les précautions générales. Il n'a pas été trouvé de consensus sur le fait de savoir si les patients
diabétiques équilibrés (Hb lAC <7%) nécessitent des précautions particulières vis-à-vis des
foyers infectieux bucco-dentaires.
- Diabète non traitée/non contrôlée : les actes non invasifs peuvent être réalisés en
respectant les précautions générales. Chez les patients diabétiques non équilibrés (Hb lAC >7%),
en cas de geste invasif, les actes devront être réalisés sous antibioprophylaxie et poursuivre le
traitement antibiotique jusqu'à cicatrisation muqueuse.
- Précautions vis-à-vis de l'anesthésie locale : chez le patient contrôlé, il n'y a pas de contre
indication particulière à l'utilisation des vasoconstricteurs. Chez le patient non contrôlé, compte
tenu du risque hyperglycémiant de l'adrénaline, il faudra en limiter la quantité d'anesthésiques
locaux avec vasoconstricteurs.
14
ITEM 7 Maladies endocriniennes : conduite à tenir en odontologie
2. HYPOTHYROÏDIE
2.1. Généralités
- L'hypothyroïdie se caractérise par un déficit en hormones thyroïdiennes par atteinte primitive
de la glande thyroïde (hypothyroïdie primaire : 2% de la population) ou par atteinte
hypothalamo-hypophysaire (hypothyroïdie centrale : 0,005% de la population).
- Les principales étiologies des hypothyroïdies sont :
• Les thyroïdites auto-immunes (thyroïdites d'Hashimoto, atrophique, du post-partum, ...)
• Les thyroïdites non auto-immunes (thyroïdites subaiguë de Quervain ...)
• Les causes iatrogènes (surcharge iodée, radiothérapie cervicale, ...)
• Les autres causes (carence iodée sévère, hypothyroïdie congénitale)
- L'hypothyroïdie entraîne : asthénie, hypothermie, prise de poids, constipation, bradycardie et
des complications cardiaques (insuffisance cardiaque, coronaropathie, . . .) .
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) tout à fait sure chez le patient hypothyroïdien.
- Eviter l'utilisation de produits iodés (Bétadine® par exemple) qui pourrait retentir sur le
fonctionnement de la thyroïde.
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées (notamment cardiaques).
2.2.2.2. Précautions spécifiques
- Hypothyroïdie traitée/contrôlée : tous les soins sont possibles en respectant les précautions
générales.
- Hypothyroïdie non traitée/non contrôlée : actes d'urgence uniquement et prise en charge
hospitalière.
- Précautions vis-à-vis de l'anesthésie locale : chez le patient contrôlé, il n'y a pas de contre
indication particulière à l'utilisation des vasoconstricteurs.
- Précautions vis-à-vis des prescriptions :
• les opioïdes sont déconseillés chez les patients non contrôlés
• les benzodiazépines sont contre-indiquées chez les patients ayan t une hypothyroïdie sévère.
15
ITEM 7 Maladies endocriniennes : condu ite à tenir en odontologie
3. HYPERTHYROÏDIE
3 . 1. Généra lités
- Il s'agit d'un excès d'hormones thyroïdiennes qui se traduit au niveau des tissus cibles par un
syndrome de thyrotoxicose.
- Les principales étiologies des hyperthyroïdies sont :
• La maladie de Basedow
• Le goitre multinodulaire toxique
• L'adénome toxique
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) tout à fait sure chez Je patient hyperthyroïdien.
- Eviter l'utilisation de produits iodés (Bétadine® par exemple) qui pourrait retentir sur le
fonctionnement de la thyroïde.
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées (notamment cardiaques).
3.2.2.2. Précautions spécifiques
16
ITEM 7 Maladies endocriniennes : conduite à ten i r en odontologie
4. A RETENIR
- L 'éradication des foyers infectieux bucco-dentaires améliore le contrôle de la glycémie chez les
patients diabétiques.
- li n 'a pas été trouvé de consensus sur le fait de savoir si les patients diabétiques équilibrés
(Hb1AC <7%) nécessitent des précautions particulières vis-à-vis des foyers infectieux bucco
dentaires.
- Chez les patients diabétiques non équilibrés (Hb1AC > 7%), en cas de geste invasif, les actes
devront être réalisés sous antibioprophylaxie.
- A ttenton à /'utilisation de vasoconstricteurs chez le patient hyperthyroïdien en raison du
risque de crise thyrotoxique.
5. REFERENCES
17
ITE M 8 M a ladies respiratoires : conduite à tenir en odontologie
1. ASTHME
18
ITEM 8 Maladies respiratoires : conduite à tenir en odontologie
Prise en charge par paliers chez l'adulte et l'enfant >5 ans (en gras : traitement de choix) :
Palier 1 -
+ corticothérapie inhalée à faible dose (Bécotide®) ou anti-
Palier 2
leucotriènes (Singulair®)
+ corticothérapie inhalée à faible dose + agoniste Bêta2 de
longue durée d'action (Symbicort®, Sérétide®) ou
Palier 3 Bêta2+ d'action
corticothérapie inhalée à moyenne ou forte dose ou
rapide
corticothérapie inhalée à faible dose et anti-leucotriènes
(Salbutamol :
Ventoline®) + corticothérapie inhalée à moyenne ou forte dose +
Palier 4 agoniste Bêta2 de longue durée d'action (Symbicort®,
Sérétide®) ou anti-leucotriènes ou théophylline (Euphylline®)
+ corticothérapie par voie générale à la dose la plus faible
Palier 5 possible (Cortancyl®, Solupred®) ou traitement par anti-IgE
[Xolair®)
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) tout à fait indiquée chez Je patient asthmatique (léger à modéré) et permet
de diminuer Je stress à l'origine d'une décompensation de la maladie (bronchospasme). En
raison de l'effet dépresseur respiratoire des anxiolytiques, ces traitements ne sont pas
recommandés chez le patient asthmatique. Si cette prescription est indispensable pour Je bon
déroulement des soins, celle-ci se fera après accord du médecin traitant.
- Rechercher un terrain atopique/allergies croisées souvent associé(es) chez le patient
asthmatique.
- Précautions lors d'utilisations de produits dentaires à base de poudre (poudre d'alginate,
de résine, ...) qui risquent d'aggraver l'obstruction des voies aériennes supérieures (VAS) en cas
d'inhalation.
- Il est particulièrement recommandé d'éliminer les foyers infectieux bucco-dentaires chez
les patients asthmatiques.
- S'assurer que Je patient asthmatique a son aérosol bronchodilatateur (Ventoline®) lors des
soins.
- Utilisation de la digue recommandée afin d'éviter l'inhalation d'instruments ou des aérosols
qui pourraient contenir des bactéries pouvant entraîner des infections respiratoires
responsables d'obstructions des VAS.
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées.
1.2.2.2. Précautions spécifiques
- Asthme traité/contrôlé : tous les soins (chirurgicaux ou non) sont possibles en respectant les
précautio ns générales.
- Asthme non traité/non contrôlé : seuls les actes urgents seront réalisés et une prise en
charge hospitalière est nécessaire.
- Précautions vis-à-vis de l'anesthésie locale : il n'y a pas de contre-indication particulière à
l'utilisation des vasoconstricteurs, sauf allergie à l'un des constituants (attention aux sulfites
pouvant précipiter une crise d'asthme chez le patient allergique).
19
I T E M 8 Maladies respiratoires : c o n d u ite à t e n i r en odontologie
2.1. Généralités
- La BPCO est une maladie respiratoire chronique définie par une obstruction permanente et
progressive des voies aériennes dont la cause la plus fréquente est le tabagisme.
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) est contre-indiquée (relatif) chez le patient insuffisant respiratoire. De plus,
en raison de l'effet dépresseur respiratoire des anxiolytiques, ces traitements ne sont pas
recommandés chez le patient insuffisant respiratoire. Si cette prescription est indispensable
20
ITEM 8 M a l a d ies respiratoires : conduite à tenir en odontologie
pour le bon déroulement des soins, celle-ci se fera après accord du médecin traitant. Nous
pourrons utiliser alors du diazepam (Valium®) à faible dose.
- Précautions lors d'utilisations de produits dentaires à base de poudre (poudre d'alginate,
de résine, . . .) qui risquent d'aggraver l'obstruction des VAS en cas d'inhalatio n.
- Il est particulièrement recommandé d'éliminer les foyers infectieux bucco-dentaires chez
les patients présentant des pathologies respiratoires chroniques.
- Réaliser les soins en position semi-assise chez les patients présentant une insuffisance
respiratoire.
- Utilisation de la digue recommandée afin d'éviter l'inhalatio n d'instruments ou des aérosols
qui pourraient contenir des bactéries pouvant entraîner des infections respiratoires
responsables d'obstructions des VAS.
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées.
2.2.2.2. Précautions s pécifiques
- BPCO traitée/contrôlée : tous les soins (chirurgicaux ou non) sont p ossibles en respectant les
précautions générales.
- BPCO non traitée/non contrôlée : seuls les actes urgents seront réalisés et une prise en
charge hospitalière est nécessaire.
- Précautions vis-à-vis de l'anesthésie locale : il n'y a pas de contre-indication particulière à
l'utilisation des vasoconstricteurs, sauf allergie à l'un des constituants (sulfites).
- Précautions vis-à-vis des prescriptions :
• An talgiques opioïdes (codéine, tramado/) : contre-indication relative (sauf insuffisance
respiratoire sévère où il s'agit d'une contre-indication absolue) compte tenu de leur effet
dépresseur respiratoire.
• AINS : contre-indiqués si le patient est traité par corticothérapie par voie générale (risque
ulcérogène +++ et hémorragie digestive).
• Sédatifs/anxiolytiques : contre-indication (essentiellement chez l'insuffisant respiratoire
sévère) compte tenu de leur effet dépresseur respiratoire
3. A RETENIR
- A ttention a ux prescriptions qui peuvent précipiter une crise d'asthme ou aggraver la dépression
respiratoire.
- Vérifier l'absence d'interactions médicamenteuses fréquentes entre les traitements de ces
pathologies et nos prescriptions.
- Réaliser les soins en position semi-assise.
- Vérifier que le patient a son aérosol bronchodilatateur lors des séances de soins.
4. REFERENCES
21
ITEM 8 Maladies respiratoires : condu ite à tenir en odontologie
- HUPP WS. Dental management of patients with obstructive pulmonary diseases. Dent Clin North
Am. 2 006 Oct; 5 0 (4) : 5 13-27
- SOCIETE FRANÇAISE DE C H I RURGIE ORALE. Prise en charge des foyers infectieux bucco-dentaires,
2 0 1 2.
22
ITEM 9 Maladies rénales : conduite à tenir en odontologie
l 'insuffisance rénale chronique est définie par une diminution permanente du débit de filtration
glomérulaire. En fonction du stade de la maladie rénale chronique, le patient sera traité
médicalement, par dialyse ou transplan tation rénale. Nous devrons donc prendre des précau tions
aussi bien lors de la réalisation des soins dentaires ou chirurgicaux que dans nos prescriptions.
1. GENERALITES
1 . 1 . Conduite à tenir
23
ITEM 9 Maladies rénales : conduite à tenir en odontologie
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) ou la prescription d'anxiolytique n'est pas contre-indiquée chez le patient
insuffisant rénal.
- Précautions à l'égard des troubles de l'hémostase ou de la coagulation (les patients
hémodialysés sont sous H N F ou HBPM 3/semaine).
- Précautions à l'égard du risque infectieux chez le patient IRC (dialyse ou transplanté).
- Avant transplantation rénale ou instauration d'un traitement immunosuppresseur, il est
recommandé de pratiquer un bilan bucco-dentaire et d'éliminer les foyers infectieux bucco
dentaires. Les actes de chirurgie orale doivent être pratiqués au plus tôt de façon à obtenir une
fermeture muqueuse avant instauration du traitement immunosuppresseur.
- Chez le patient transplanté rénal, il faut instaurer une surveillance bucco-dentaire tous
les 4 à 6 mois
- Ne pas réaliser les soins les jours de dialyse.
- En cas d'urgence médicale chez un patient I RC, il ne faut pas prendre la TA au bras qui sert à
l'hémodialyse. Les médicaments de la trousse d'urgence devront également être administrés à
l'autre bras.
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées (HTA, thrombopénie) .
1.1.2.2. Précautions spécifiques
- IRC sous traitement conservateur : tous les soins non chirurgicaux sont possibles en
respectant les précautions générales. Les actes chirurgicaux nécessiteront un protocole
d'hémostase locale.
- IRC dialysé (hémodialyse ou dialyse péritonéale) : tous les soins non chirurgicaux sont
possibles en respectant les précautions générales. Les actes chirurgicaux nécessiteront un
protocole d'hémostase locale (en raison du risque hémorragique lié à la thrombopénie et du
traitement par HNF / H B PM si des actes chirurgicaux urgents doivent être réalisés le jour de
l'hémodialyse). De plus, une attention particulière doit être portée chez ces patients en raison du
risque de transmission infectieuse (surtout virale) . La gestion des urgences dentaires
infectieuses (cellulite, ostéite, péricoronarite, ...) nécessite une antibiothérapie curative
(AFSSAPS, 2 0 1 1).
- Patient transplanté rénal : tous les soins non chirurgicaux sont possibles en respectant les
précautions générales. Une antibioprophylaxie peut être discutée avec le médecin traitant en
fonctio n de l'acte à réaliser. Les soins chirurgicaux (invasifs) seront réalisés sous
antibioprophylaxie (amoxicilline 2g ou clindamycine 600mg si allergie à la pénicilline
administrés dans l'heure précédent le geste) . La gestion des urgences dentaires infectieuses
(cellulite, ostéite, péricoronarite, ... ) nécessite une antibiothérapie curative (AFSSAPS, 2 0 1 1).
- I l n'y a pas de contre-indication à réaliser un acte particulier chez un patient transplanté rénal
mais il faudra mesurer le rapport entre le bénéfice de l'intervention et le risque infectieux.
- Précautions vis-à-vis de l'anesthésie locale : il n'y a pas de contre-indication particulière à
l'utilisation des vasoconstricteurs.
24
ITEM 9 Maladies rénales : conduite à tenir en odontologie
2. A RETENIR
3. REFERENCES
- AGENCE FRANÇAISE DE SECURITE SAN ITAIRE DES PRODUITS DE SANTE. Recommandations de bonnes
pratiques: Prescription des antibiotiques en pratique bucco-dentaire. Juillet 2 0 1 1. 75p.
- COLLEGE UNIVERSITAIRE DES ENSEIGNANTS DE NEPHROLOGI E. Insuffisance rénale chronique. M ars
2 0 1 0. 41p.
- JOVER CERVERO A, BAGAN JV, JIMENEZ SORIANO Y, POVEDA RODA R. DENTAL management in renal
/ai/ure: patients on dialysis. Med Oral Patol Oral Cir Bucal. 2008 Jul1; 1 3 ( 7) : E419-26.
- RAJA K, COLETTI D P. Management of the dental patient with renal disease. Dent Clin North Am.
2006 Oct; 50(4) : 5 29-45.
25
ITEM 9 Maladies rénales : conduite à tenir en odontologie
- SOCIETE FRANÇAISE DE CHIRURGIE ORALE. Prise en charge des foyers infectieux bucco-dentaires,
2012.
- SOCIETE FRANÇAISE DE CHIRURGIE ORALE. Emploi des vasoconstricteurs e n odonto-stomatologie:
recommandations. Médecine Buccale et Chirurgie Buccale. Vol 9, n°2 2003. P65-94.
26
ITEM 10 Maladies hépatique : conduite à tenir en odontologie
1. HEPATITES MEDICAMENTEUSES
1.1. Généralités
- Les hépatites médicamenteuses sont des lésions des cellules hépatocytaires secondaires à
l'exposition à un agent médicamenteux (ex : paracétamol). Le diagnostic repose alors sur une
enquête minutieuse sur les médicaments ingérés, leur dose, la molécule, le rythme des prises par
rapports aux anomalies cliniques et biologiques constatées.
- Tous les médicaments que nous sommes amenés à prescrire peuvent engendrer une hépatite
médicamenteuse (antalgiques non anti-inflammatoires, AINS, corticoïdes, anti-infectieux).
27
ITEM 10 Maladies hépatique : conduite à teni r en odontologie
2.1. Généralités
- Les hépatites virales sont des maladies du foie caractérisées par une inflammation du
parenchyme hépatique secondaire à une infection virale.
- Les virus responsables sont le : VHA, VHB, VHC, VHD (ou Delta) et VHE (très rare en France).
D'autres virus hépatotrophes peuvent être responsables d'hépatite biologique : CMV, E BV, VIH,
H SV, . . . Ils peuvent tous être responsables d'une hépatite aigue (souvent asymptomatique, mais
dans de rare cas, le pronostic vital peut être engagé) . Seuls les virus de l'hépatite B (plus ou
moins Delta) et C peuvent passer à la chronicité.
Classification
Prévalence des
Virus de /'Hépatite x
Hépatites Chroniques Mode de contamination
(VHx)
en France
VHA Oro-fécale
Parentérale, sexuelle et materno
VHB 2 00000 à 300000 cas
fœtale
Parentérale, materno-fœtale, soins
VHC Environ 600000 cas dentaires, piercing,
exceptionnellement sexuelle
VHD Parentérale et sexuelle
VHE Oro-fécale
- Il existe une prévalence élevée de l'infection VIH chez les patients présentant une hépatite
virale B ou C et Delta (facteurs de risque identiques). Il faut donc toujours interroger ces
patients sur leur statut sérologique vis-à-vis du V I H.
28
ITEM 10 Maladies hépatique : conduite à tenir en odontologie
- Chez un patient ayant une hépatite aiguë et/ou sous traitement pour une hépatite : connaître la
valeur du TP et la numération plaquettaire
- Précautions particulières pour les patients présentant une thrombopénie (voir item 5 1)
- Vaccination VHB obligatoire pour tous les professionnels de santé salariés (centres de soins ou
exercice hospitalier)
- Précautions habituelles durant les soins pour éviter un accident d'exposition au sang (gants,
masque et lunettes de protection)
29
ITEM 10 Maladies hépatique : conduite à tenir en odontologie
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels (degré d'insuffisance
30
ITEM 10 Maladies hépatique : conduite à tenir en odontologie
diminuer les posologies et espacer le rythme des prises (se référer au Vidal)
../ Métronidazole : prescription possible (se référer au Vidal) mais diminuer les posologies et
espacer le rythme des prises (SOOmg toutes les 12h au lieu de toutes les 6h)
• Antalgiques non anti-inflammatoires :
../ Paracétamol : prescription possible mais diminuer les posologies et espacer le rythme des
augmenter l'intervalle des prises entre les doses à 12h et réduire la dose. Ces traitements
peuvent aggraver /'encéphalopathie hépatique
• AINS : contre-indiqués par augmentation de la toxicité hépatique et risque hémorragique
digestif augmenté
• Anxiolytiques (benzodiazépines par exemple) prescription possible mais diminuer les
posologies et espacer le rythme des prises
31
ITEM 10 Maladies hépatique : conduite à tenir en odontologie
4. A RETENIR
- les patients présentant une atteinte hépatiques ont un risque hémorragique a ugmenté (lié à
la thrombopénie et la diminution de syn thèse des facteurs de la coagulation), un risque
infectieux augmenté (co-infection VIH/VHC, altération de l'état général quand bilan hépatique
effondré), un risque de toxicité hépatique accrue par la prescription (paracétamol, AINS, .. .).
- De plus, les patients présen tant une hépatite virale son t à risque de transmission
patient/praticien. Il faudra donc s'assurer de bien respecter les règles universel/es d'hygiène et
d'asepsie, de se protéger efficacement (masque, gants, lunettes de protection) et de vérifier son
statut vaccinal contre le VHB (taux d'anticorps >SOUi/ml) obligatoire pour les pra ticiens ayan t
u n exercice hospitalier.
5. REFERENCES
- BIOUR M, BEN SALEM C, CHAZOUILLERES 0, GRANGE JO, SERFATY L, POUPON R. Hepatotoxicité des
medicaments : 1 4e mise à jour du fichier bibliographique des atteintes hépatiques et des
médicaments responsables. Gastro-enterologie clinique et biologique. 2004 Aug-Sep;2 8(8-
9):72 0-59.
- FIRRIOLO FJ. Dental management of patients with end-stage liver disease. Dental clinics of North
America. 2006 Oct; 5 0 (4) :563-90, vii. PubMed PMID: 17000274. Epub 2006/09/2 7.
- COLLEGE DES U NIVERSITAIRES EN HEPATO-GASTRO-ENTEROLOGIE. Abrégé d 'hépato-gastro
entérologie. Masson, 2009.
- LEE WM. Drug-induced hepatotoxicity. The New England j ournal of medicine. 2003 Jul
3 1;349(5) :474-85.
- NAVARRO VJ, SENIOR JR. Drug-related hepatotoxicity. The New England journal of medicine. 2006
Feb 1 6;354(7) : 73 1-9.
- PERDIGAO J P, DE ALMEIDA PC, ROCHA TD, M OTA M R, SOARES EC, ALVES AP, et al. Postoperative
bleeding after dental extraction in liver pretransplant patients. Journal of oral and maxillofacial
surgery. 2 0 1 2 Mar; 7 0 (3) : e 1 7 7-84.
- PI LLY E. (Collège des Universitaires de Maladlies Infectieuses et Tropicales), Maladies
infectieuses et tropicales, 2 3ème édition. Editions CMIT Vivactis 2 0 12.
- ZEITOUN J O, LEFEVRE J, CH RYSSOSTALIS A. Hépato-gastro-entérologie et chirurgie viscérale, 2 009.
32
ITEM 11 Maladies neurologiques et psychiatriques : conduite à tenir en odontologie
1. DEPRESSION
1 . 1. G énéralités
- La dépression est un « état psychique pathologique associant une modification pénible de
l'humeur et u n ralentissement de l'activité intellectuelle et motrice ».
- Le diagnostic repose sur :
• La présence de 5 critères (dont 2 spécifiques) sur 9 du Diagnostic and Statistical Manual of
Mental Disorders (DSM-IV)
• La durée de l'épisode : supérieure à 2 semaines
33
ITEM 11 Maladies neurologiques et psychiatriques : conduite à tenir en odontologie
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Limiter le stress du patient à l'aide d'une prémédication sédative au protoxyde d'azote
(M EOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de protoxyde d'azote) tout à fait indiquée chez le
patient déprimé.
- Motiver le patient à l'hygiène bucco-dentaire.
- Prendre en charge I'hyposialie (prévention fluorée, sialologues (Sulfarlem® par exemple,
mais d'efficacité relative).
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées.
1.2.2.2. Précautions spécifiques
2. SCHIZOPHRENIE
2.1. Généralités
Il s'agit d'une maladie fréquente, touchant 0, 7 à 1 % de la population générale, d'origine
multifactorielle. Le terme de schizophrénie désigne un ensemble, probablement hétérogène,
caractérisé par la présence d'une dissociation mentale, d'affects émoussés ou inappropriés,
d'hallucinations et de délire. Elle est associée à un handicap socio-professionnel pouvant être
majeur.
Les patients atteints de schizophrénie présentent une surmortalité, à la fois par suicide mais
également par une comorbidité somatique importante, iatrogène ou non (comorbidité add ictive,
cardiovasculaire, ... ).
34
ITEM 11 Maladies neurologiques et psychiatriques : condu ite à tenir en odontologie
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Rechercher les pathologies associées à la mauvaise hygiène bucco-dentaire et à
l'intoxication alcoolo-tabagique.
- Evaluer l'état mental et physique du patient.
- Limiter le stress du patient à l'aide d'une prémédication sédative. Les anxiolytiques de la
famille des benzodiazépines (sauf pour les patients sous Leponex®) et l'hydroxyzine (Atarax®)
peuvent être prescrits chez le patient atteint de schizophrénie. La sédation au protoxyde d'azote
(MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de protoxyde d'azote) est déconseillée en raison du
risque de dissociation mentale.
- Motiver le patient à l'hygiène bucco-dentaire, qui est souvent déficitaire chez ces
patients.
- Prendre en charge l'hyposialie (prévention fluorée, sialologues : Sulfarlem® par exemple,
mais d'efficacité relative).
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées.
2.2.2.2. Précautions spécifiques
35
ITEM 11 Maladies neurologiques et psych iatriques : conduite à ten i r en odontologie
3 . 1 . Généra lités
- L'attaque de panique correspond à une période délimitée d'une sensation de peur ou
malaise intense, de survenue brutale. L'acmé de la crise est atteinte en 1 0 minutes et la crise
peut durer de quelques minutes à 1 heure. La prévalence est de 1 à 3% et le sex-ratio est de 2
femmes pour un homme.
- Les crises de « spasmophilie » ou de « tétanie » correspondent le plus souvent à des attaques
de panique marquées par des manifestations respiratoires (hyperventilation), n euromusculaires
(paresthésies, hypertonie) et comportementales.
- L'attaque de panique peut être isolée ou s'inscrire dans un trouble panique ( 4 attaques de
panique en 4 semaines) ou être associée à d'autres troubles psychiatriques.
4. A RETENIR
36
I T E M 11 Maladies neurologiques et psychiatriques : condu ite à tenir en odontologie
5. REFERENCES
- VERMA A, YADAV S, SACHDEVA A, Dental Consequences and Management in Patients with Major
Depressive Disorder. Journal of I nnovative D entistry, 2 0 1 1. 1 (3) : p. 1 -6.
- FRIEDLANDER AH, N O RMAN OC, late-life depression: psychopathology, medical interventions, and
dental implications. Oral Surg O ral M ed Oral Pathol Oral Radial Endod, 2002. 94(4) : p. 404- 1 2 .
- PELISSOLO A , LOAS G . Crise d'angoisse aigue e t attaque de panique. Polycopié National des
Enseignants. 8p.
- YALTIRIK M, KOCAELLI H, YARGIC 1. Schizophrenia and dental management: review of the literature.
Quintessence I nt. 2004 Apr; 3 5 (4) : 3 1 7- 2 0 .
37
ITE M 12 l m m unodéficiences congénitales et acquises : conduite à tenir en odontologie
1. GENERALITES
- L'infection à VIH est une infection évoluant sur plusieurs années et dont les principales cellules
cibles sont les lymphocytes T CD4. Les stades de l'infection sont divisés en 3 stades :
• Stade A : primo-infection. Elle survient e ntre 2 et 6 semaines après la contamination et l'on
retrouve dans les % des cas un syndrome pseudo-grippal.
• Stade A (>500 CD4/mm3) : phase chronique asymptomatique pouvant durer des années et
au cours duquel le patient est contagieux car il y a une active réplication virale.
• Stade B (200-499 CD4/mm3) : phase chronique symptomatique pré-SIDA. Le patient
présente des signes généraux (altération de l'état général, manifestations hématologiques et
cutanéo-muqueuses) .
• Stade C ( <200 CD4/mm3) : phase chronique symptomatique avec événements majeurs
(=SIDA). On retrouve infections opportunistes (candidoses oesophagiennes, infections à
C M V, encéphalopathies, pneumocystose, tuberculose, toxoplasmose cérébrale, ... ), tumeurs
associées au VIH (maladie de Kaposi, lymphom es, cancers).
- Le diagnostic repose sur un test biologique (test ELISA) dont le résultat doit être rendu au
patient par le praticien qui fait le diagnostic. Si le résultat est positif, un deuxième test doit être
réalisé pour éviter d'éventuelles erreurs (faux positif rare <0,00004%). Il s'agit d'une maladie à
déclaration obligatoire dont le résultat doit être adressé à !'ARS puis transmise à l'InVS.
2. CONDUITE A TENIR
38
I T E M 12 l m m unodéficiences congénitales et acquises : con d u ite à tenir en odontologie
39
ITEM 12 lmmunodéficiences congénitales et acquises : conduite à tenir en odontologie
40
ITEM 12 l m m u n odéficiences congénitales et acquises : conduite à tenir en odontologie
3. A RETENIR
- Précautions à prendre lors des soins (risque AES+++) : masque, gants, lunettes de protection.
- Bilan biologique avant les soins chirurgicaux chez les patients VIH/SIDA stade B/C : NFS,
plaquettes, taux de CD4 et charge virale.
- Certaines lésions buccales (candidose aigue pseudomembraneuse oro-pharyngée, condylomes,
leucoplasie orale chevelue, maladie de Kaposi) peuvent être révélatrices d'un VIH/SIDA.
- Compte tenu des complications possibles rénales, hépatiques, neurologiques, infectieuses, ...
chez les patients VIH/SIDA, se référer aux items correspondants pour les précautions générales
et spécifiques.
4. REFERENCES
41
ITEM 13 Allergie : conduite à tenir en odontologie
Des manifestations allergiques mineures ou majeures peuvent survenir lors des soins dentaires
ou chirurgicaux. De même, les médicaments que nous sommes amenés à prescrire peuvent
entraîner une réaction allergique (antalgiques anti-inflammatoires et antibiotiques de la fam ille
des pénicillines principalement). L 'identification des facteurs de risque d 'allergie chez un patient
doivent être identifiés dès /'interrogatoire médical. Si une manifestation allergique inconn ue du
patient jusqu 'alors survient lors d'un acte, un diagnostic précoce et une prise en charge
pharmacologique urgente peut s'avérer nécessaire.
1. GENERALITES
Les signes cliniques de ces manifestations allergiques son t les suivan tes :
1 absents
rhinorrhée, angoisse
2 tachycardie nausées,
Prurit, dyspnée
vomissements,
rash, stade 2
stade 2 douleurs
3 eczéma + hypotension stade 2 + confusions
+ bronchospasme abdominales
de artérielle
contact stade 3 + détresse stade 3 stade 3 + perte
stade 3
4 respiratoire/ arrêt + collapsus/arrêt connaissance/coma
+ incontinence
respiratoire cardiaque /convulsions
- Les stades 3 et 4 sont des urgences médicales où le pronostic vital est engagé.
42
ITEM 13 Allergie : conduite à tenir en odontologie
2. CONDUITE A TENIR
43
ITEM 13 Allergie : cond u ite à ten i r en odontologie
- Le choc anaphylactique est une urgence médicale qui nécessite l'hospitalisation en service de
réanimation. Son traitement nécessite l'emploi d'adrénaline et est celui de l'arrêt cardiaque (voir
item 24).
4. A RETENIR
- Une allergie se traduit par des manifestations cliniques liées à la libération d'histamine et de
médiateurs pro-inflammatoires par dégranulation des polynucléaires basophiles et des
plasmocytes.
- Elle peut avoir des conséquences gravissimes : œdème de Quincke (œdème laryngé entrainant
une obstruction des voies aériennes supérieures), choc anaphylactique (arrêt cardio
circulatoire).
- Importance de l'interrogatoire médical car les étiologies dans notre pratique son t
principalement médicamenteuses : antibiotiques, A INS, anesthésiques locaux et /'utilisation du
latex (gants et digue).
5. REFERENCES
- ROSENBERG M B, PHERO JC, GIOVANNITTI JA J R. Management of al/ergy and anaphylaxis du ring oral
surgery. Oral Maxillofac Surg Clin North Am. 2 0 1 3 Aug; 2 5 (3) :40 1-6.
- SOCIETE FRANÇAISE DE C H I RURGIE ORALE. Emploi des vasoconstricteurs en odonto-stomatologie:
recommandations. Médecine Buccale et Chirurgie Buccale. Vol 9, n°2 2 0 0 3 . P65-94.
- STERKERS G. Allergies et hypersensibilités de type I chez l'enfant et chez l'adulte. Association des
Collèges des Enseignants d'immunologie des Universités de Langue Française. 09/20 1 0 .
44
I T E M 14 Contraception, grossesse et alla itement : conduite à tenir en odontologie
1 . GROSSESSE
1 . 1 . Généralités
- La grossesse entraîne :
• une hémodilution avec baisse du taux d'hémoglobine malgré l'augmentation de
l' érythropoïèse,
• une hyperleucocytose modérée,
• une thrombopénie inconstante et modérée,
• une élévation des phosphatases alcalines, d'origine placentaire.
- Chez la femme enceinte, le gynécologue sera amené à faire un test de dépistage du diabète
gestationnel (recommandé au 6ème mois).
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé de la
patiente, l'existence de pathologies associées, les traitements actuels et le stade de la grossesse.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) et sans contre-indication chez la femme enceinte.
- Il est recommandé de pratiquer un bilan bucco-dentaire et d'éliminer les foyers infectieux
bucco-dentaires chez la femme enceinte ou ayant un projet de grossesse.
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées.
45
ITEM 14 Contraception, grossesse et allaitement : conduite à tenir en odontologie
peuvent être envisagés hormis les actes chirurgicaux complexes en respectant les
précautions générales. Lors de la deuxième période de ce cycle, il est préférable de ne réaliser
que les soins urgents et de différer les actes de routine après l'accouchement.
- Précautions vis-à-vis de l'anesthésie locale : chez la femme enceinte, quelque soit le terme
de la grossesse, il n'y a pas de contre-indication particulière à l'utilisation des molécules
anesthésiques suivantes : articaïne, lidocaïne, mépivacaïne. L'usage des vasoconstricteurs
(adrénaline) n'est pas non plus contre-indiqué.
- Précautions vis-à-vis des prescriptions :
• En fonction de la période de la grossesse, certains médicaments seront contre-indiqués en
fonction de leur effet :
./ tératogène : lié aux expositions pendant le premier trimestre où le risque malformatif est
maximal
./ fœtoxique : qui se traduit par un ralentissement fœtal ou néonatal à type d'atteinte de la
croissance ou de la maturation fonctionnelle des organes en place. Le risque est maximal
au début du deuxième trimestre
./ néonatal : lié aux expositions en fin de grossesse ou pendant l'allaitement
46
ITEM 14 Contraception, grossesse et a l laitement : conduite à tenir en odontologie
2. ALLAITEMENT
- Les médicaments que nous pouvons être amenés à prescrire peuvent passer dans le lait
maternel et entraîner des effets indésirables toxiques chez le nourrisson.
• Précautions vis-à-vis de l'anesthésie locale : chez la femme qui allaite, il n'y a pas de
contre-indication particulière à l'utilisation des molécules anesthésiques suivantes : articaïne,
lidocaïne, mépivacaïne associées ou non aux vasoconstricteurs (adrénaline).
• Précautions vis-à-vis des prescriptions : la quantité du médicament excrété dans le lait
maternel est faible. Néanmoins, l'avis du médecin traitant est préférable avant toute
prescription chez la femme qui allaite en raison du risque néonatal.
47
I T E M 14 Contraception, grossesse et allaitement : conduite à tenir en odontologie
3. CONTRACEPTION
- La contraception est l'ensemble des dispositifs qui permettent d'éviter la survenue d'une
grossesse non désirée. En France, 2/3 des femmes utilisent une contraception, la principale
méthode étant la voie orale. L'utilisation d'un contraceptif ne protégeant pas d'une infection
sexuellement transmissible, il faudra être vigilant à tout signe ou symptôme suggérant une telle
pathologie (voir item 12).
4 . A RETENIR
48
ITEM 14 Contraception, grossesse et allaitement : conduite à ten i r en odontologie
5. REFERENCES
- AGENCE FRANÇAISE DE SECURITE SANITAIRE DES P RODUITS DE SANTE. Rappel sur la contre-indication
des AINS à partir du début du 6ème mois de la grossesse, quelque soit la voie d'administration.
Février 2 009. 2p.
- AGENCE NATIONALE DE SECURITE DU MEDICAMENTS ET DES PRODUITS DE SANTE. Dossiers
thématiques/médicaments et grossesse. www. ansm.sante.fr.
- CENTRE DE REFERENCE SUR LES AGENTS TERATOGENES. www . lecrat.org.
- COLLEGE NATIONAL DES GYNECOLOGUES ET OBSTETRICIENS FRANÇAIS. Grossesse normale. Besoins
nutritionnels d'une femme enceinte. Campus National de Gynécologie O bstétrique. 2 5/07/ 2 006.
pl-8.
- EUROPEAN M EDICINES AGENCY. Annexe III : Modifications des rubriques concernées des résumés des
caractéristiques du produit et des notices. 0 2/08/2 0 1 3 . www. ema.europa.eu. p75-9.
- SOCIETE FRANÇAISE DE CHIRURGIE ORALE. Prise en charge des foyers infectieux bucco-dentaires,
2 0 1 2.
- Vidal 2 0 1 3
49
ITEM 15 Conduite à tenir en pratique odontologique avant, pendant et après radiothérapie ou chimiothérapie
la radiothérapie est avec la chirurgie le traitement curatif des cancers des VADS. Elle peut être
associée ou non a une chimiothérapie.
A ux vues des conséquences de la radiothérapie ou de la chimiothérapie au niveau buccal, le
chirurgien-dentiste a un rôle essentiel dans /'élimination des foyers infectieux bucco-dentaires mais
aussi dans le suivi des patients pendant et après leur traitemen t.
la réunion de concertation pluridisciplinaire incluant un chirurgien-dentiste, permettra
l'intervention de ce dernier avec un « timing » adéquat dans la planification du traitement du
cancer des voies aéra-digestives supérieures (VADS).
la Société Française de Chirurgie Orale {SFCO) a émis des recommandations précises quant à la
prise en charge des patients avant, pendant et après radiothérapie ou chimiothérapie.
1.1.1. La radiothérapie
- La radiothérapie fait partie des traitements curatifs des carcinomes épidermoïdes de la cavité
buccale et des VADS. Elle consiste en l'application à haute dose et de manière ciblée de
rayonnements ionisants (électrons, photons, ... ) provoquant l'altération de !'ADN des cellules
cancéreuses ( 45 à 70 grays) .
- Une radiothérapie externe est réalisée dans plus d e 7 0 % des cancers des VADS
- L'util isation de la radiothérapie peut être utilisée seule ou associée à la chimiothérapie :
• Lors d'une localisation radiosensible : amygdale
• Préservation d'un organe : permet d'éviter une chirurgie mutilante chez les répondeurs à la
chimiothérapie néo-adjuvante
• Contre indication à la chirurgie
• Dans tous les cas, irradiation du site tumoral et des aires ganglionnaires, même si NO (voir
classification TNM à l'item 70) (sauf cancer localisé aux cordes vocales)
- Elle peut être aussi utilisée en complément de la chirurgie (radiothérapie post-opératoire
complémentaire).
• Sur le lit d'exérèse et les aires ganglionnaires
• Systématiquement si T3 ou T4 ou si rupture capsulaire (N2 ou N3)
- Erythème et hyperpigmentation.
- Mucite et dermite : elles apparaissent dès le 1 Sème jour après le début de la radiothérapie.
Variable, la mucite va de l'érythème non douloureux n'entravant pas l'alimentation (grade 1) à
de très nombreuses ulcérations saignantes accompagnées de sévères douleurs empêchant de
50
ITEM 15 Conduite à ten i r en pratique odontologique avant, pendant et après radiothérapie ou chimiothérapie
s'alimenter et même de boire, obligeant donc à une alimentation entérale ou parentérale (grade
4) .
- Mycoses : elles représentent un risque permanent et très fréquent. Elles cèdent aux
traitements antifongiques.
- Ulcérations torpides et nécroses muqueuses qui sont à distinguer d'une récidive
nécessitant un « œil expérimenté » pour éviter les gestes agressifs (biopsie intempestive)
favorisant l'extension rapide de ces ulcérations jusque, dans certains cas, aux gros vaisseaux du
cou qu'elles peuvent ulcérer, provoquant des hémorragies cataclysmiques terminales.
l'irradiation des glandes salivaires se trouvant dans le champ d'irradiation (100% en cas de
tumeurs de la cavité buccale ou du cavum).
- Une dose supérieure à 40 grays entraîne une altération irréversible des glandes salivaires. Si
les doses n'ont pas été trop élevées, la salive revient progressivement en 6 à 1 2 mois.
- Cette hyposialie aura des conséquences au niveau buccal ( dysphagie, dysgueusie, candidoses,
caries). Tous les traitements palliatifs et substituts de salive restent extrêmement décevants.
1.1.2.3. Muscles/ATM
1.1.2.4. Osseux
1.1.2.5. Dents
- Caries (ébène) : Liées à l'asialie, elles surviennent spontanément dans les 4-6 mois qui
suivent la fin de la radiothérapie externe, d'une grande agressivité et rapidité d'évolution,
elles évoluent en des sites peu habituels et n'épargnent aucune dent.
- Elles atteignent essentiellement les collets, sous la forme de caries rampantes annulaires qui
évoluent jusqu'à la fracture corono-radiculaire, mais aussi, après érosion, les bords libres et les
pointes occlusales.
1.2.1. La chimiothérapie
- La chimiothérapie consiste en l'inhibition de la croissance tumorale par agents cytotoxiques,
modificateurs de la réponse biologique, anti-angiogéniques, hormonothérapie. Seule, elle n'est
pas considérée comme un traitement curatif des cancers des VADS et n'est pas utilisée de façon
systématique.
- Les drogues injectées par une voie veineuse centrale (chambre implantable) sont le cisplatine
(CDDP), la vincristine, l'osofosfamide (Ifos), la doxorubincine (Doxo), le 5-fluoro-uracile (5-
FU), ... utilisés seuls ou en synergie et, plus récemment le taxotère.
51
ITEM 15 Condu ite à tenir en pratique odontologique avant, pendant et après radiothérapie ou chim iothérapie
- Elle est toujours utilisée en association avec d'autres traitements (chirurgie, radiothérapie)
dans trois circonstances :
• Chimiothérapie néo-adjuvante (ou d'induction) : Deux à trois cures sont réalisées dans un
premier temps. Il y a une sélection des répondeurs à la chimiothérapie (facteurs prédictif de
radiosensibilité) afin de proposer un traitement par radiothérapie ainsi qu'une diminution du
taux de métastases.
• Chimioradiothérapie concomitante : L'utilisation de la chimiothérapie en même temps que
l'irradiation potentialise l'efficacité de celle-ci.
• Chimiothérapie palliative : protocole utilisé en cas de récidive locorégionale ou de métastase
sans possibilité thérapeutique afin de ralentir l'évolution tumorale et prolonger la survie
dans des conditions de confort acceptables.
1.2.2. 1. Buccaux
- Tout comme la radiothérapie on retrouve des mucites, une stomatite, une xérostomie des
paresthésies (liées au 5-FU).
1.2.2.2. Hématologiques
- Une aplasie médullaire constituée d'un syndrome anémique (asthénie, pâleur cutanéo
muqueuse), neutropénique (infections opportunistes, candidoses, ulcérations bactériennes
extensives), thrombocytaire (hémorragie spontanée ou provoquée).
1.2.2.3. Cardiaques
- Cardiotocixité ( cisplatine)
1.2.2.4. Rénales
52
ITEM 15 Conduite à tenir en pratique odontologique avant, pendant et après radiothérapie ou chimiothérapie
53
ITEM 15 Conduite à tenir en pratique odontologique avant, pendant et après radiothérapie ou chimiothérapie
54
ITEM 15 Conduite à tenir en pratique odontologique avant, pendant et après radiothérapie ou chimiothérapie
- Les zones de la muqueuse buccale ulcérée doivent être fréquemment irriguées avec des
solutions antiseptiques
- Pour le traitement des mucites le recours aux antalgiques par voie systémique est
indispensable ; les morphiniques par voie parentérale sont fréquemment prescrits pour les
mucites sévères (grade 4)
- Les infections virales ou fongiques doivent être traitées (antifongiques ... voir item 62)
4. A RETENIR
- la prise en charge bucco-dentaire chez ces patients est indispensable et doit être adaptée aux
modalités du traitement après concertation avec le radiothérapeute et /'oncologue.
- les complications bucco-dentaires peuvent être toutes ou en partie prévenues par une mise en
état préalable de la denture.
- Importance de la fluorothérapie qui permet la conservation de la denture résiduelle.
- li est du devoir du chirurgien-dentiste d'assurer la surveillance bucco-dentaire et de réaliser les
soins dentaires et prothétiques en respectan t les recommandations (SFCO).
5. REFERENCES
55
ITEM 16 Ethylisme et toxico m a n ie : cond u ite à tenir en odontologie
La dépendance es t un mode d'utilisation inapproprié d'une s ubs tance, entraînant une détres s e ou
JI s 'agit souvent d'une population assez précaire, avec une mauvaise hygiène bucco-dentaire, d'où
un risque infectieux élevé. Ces patients consultent peu, alors même qu'ils sont plus à risque de cancers
- La dépendance à une substance est définie, selon le Diagnostic and Statistical Ma nuai (DSM) of
Mental Disorders, par la présence d'au moins 3 des critères suivants, au cours des 1 2 derniers
mois :
• Tolérance : besoin d'accroître les doses consommées pour obtenir une intoxication ou un
effet désiré, ou une diminution des effets à dose consommée constante.
• Symptômes de sevrage caractéristiques, évités ou soulagés par une nouvelle prise de la
substance.
• Prise de la substance en plus grande quantité ou sur une durée plus longue que prévue.
• Désir persistant ou efforts infructueux pour diminuer ou contrôler la consommation.
• Temps considérable passé à utiliser ou à se procurer la substance.
• Abandon ou réduction des activités sociales, professionnelles ou de loisir à cause de
l'usage de la substance.
• Continuer à utiliser la substance malgré la connaissance des risques pour la santé qui y
sont liés.
2. ETHYLISME CHRONIQUE
56
I T E M 16 Ethylisme et toxicomanie : conduite à tenir en odontologie
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEO PA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) n'est pas contre-indiqué chez le patient alcoolo-dépendant.
- Précautions à l'égard des troubles de la coagulation (les patients alcoolo-dépendants
peuvent présenter une insuffisance hépatique ou une cirrhose, voir item 1 0).
- Précautions à l'égard du risque infectieux chez le patient alcoolo-dépendant (retard de
cicatrisation muqueuse).
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées (insuffisance hépatique, cirrhose).
2. 1.2.2. Précautions spécifiq ues
- Aucun soin ne devra être pratiqué chez un patient qui se présente à la consultation dans
un état agité ou d'ébriété. Il devra être adressé à un service d'urgence médicale pour
évaluation.
- Précautions vis-à-vis de l'anesthésie locale : il n'y a pas de contre-indication particulière à
l'utilisation des vasoconstricteurs.
- Précautions vis-à-vis des prescriptions :
• Antibiotiques :
./ Métronidazole : son association avec /'Espérai® est déconseillée. En cas de consommation
d'alcool associée, il existe un risque d'effet antabuse (érythème, malaise, nausée, vomissement,
tachycardie, hypotension, voire risque cardiaque, respiratoire, et neurologique).
• An talgiques non opiacés non AINS (paracétamol) : ne présente aucune adaptation de la
posologie si le patient ne présente pas d'insuffisance hépatique ou cirrhose.
• An talgiques opioïdes faibles (codéine/tramadol) : interaction entre ces analgésiques et le
Révia® ou le Baclofène® : entraîne une diminu tion de l'efficacité des analgésiques et augmente le
risque de détresse respiratoire.
• AINS : déconseillé en raison du risque de saignement augmenté et d'ulcère-gastro-duodénal.
• Sédatifs/anxiolytiques : interaction entre les benzodiazépines et le Révia® ou le Baclofène® :
risque de détresse respiratoire a ugmenté.
• Bains de bouche contenant de l'alcool (Eludril®) déconseillés chez les patients alcooliques.
3. TOXICOMANIE
57
ITEM 16 Ethylisme et toxicomanie : conduite à tenir en odontologie
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) est déconseillée en raison de son effet hallucinogène et du risque d'abus. La
prescription de benzodiazépines doit être maniée avec précautions compte tenu du risque
d'abus ou de dépendance chez le patient toxicomane.
- Précautions à l'égard du risque infectieux chez le patient toxicomane (endocardite
infectieuse du cœur droit chez les toxicomanes IV).
- Précautions à prendre vis-à-vis du risque d'AES (masque, gants, lunettes de protection)
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées (risque d'infection VI H/VHB/VH C accru par
rapport à la population générale).
- En général, il s'agit d'une population précaire, marginale, avec une mauvaise hygiène bucco
dentaire. Ces patients consultent peu, plutôt en urgence et le suivi s'avère difficile, une fois
l'urgence terminée. De plus, la prise d'opiacés peut modifier la perception de la douleur,
retardant la prise en charge.
- Précautions vis-à-vis de l'anesthésie locale :
• il n'y a pas de contre-indication particulière à l'utilisation des vasoconstricteurs chez les
patients sous THC. En revanche, compte tenu des effets de la cocaïne sur le système cardio
vasculaire (augmentation de la pression artérielle pouvant entraîner une insuffisance
coronarienne aigue, un infarctus du myocarde ou un accident cérébro-vasculaire),
l'utilisation de vasoconstricteurs est déconseillée si le patient en a consommé moins de 24
heures avant les soins.
• Il existe également un risque augmenté de convulsions en cas d'utilisation de lidocaïne chez
les patients ayant consommé de la cocaïne.
- Précautions vis-à-vis des prescriptions :
• Antalgiques opioïdes faibles (codéine/tramadol) : la prescription de dérivés morphiniques
doit se faire avec prudence, sur une durée limitée et avec l'avis de /'addictologue en raison des
risques liés aux effets secondaires et au mésusage de la prescription.
• Sédatifs/anxiolytiques : la prescription de benzodiazépines doit se faire avec prudence, sur
une durée limitée et avec l'avis de /'addictologue en raison des risques liés aux effets secondaires
et au mésusage de la prescription.
58
ITEM 16 Ethylisme et toxicomanie : conduite à tenir en odontologie
4. A RETENIR
- Les patients toxicomanes (alcool, drogues) représentent une population précaire, marginale,
avec une mauvaise hygiène bucco-dentaire. Ces patients consultent peu, plutôt en urgence et le
suivi s'avère difficile.
- Il fau t faire attention au risque d'AES chez ces patients chez qui il existe un risque accru de
VIH, VHC, VHB.
- Précautions à prendre vis-à-vis des troubles de la coagulation chez les patients alcooliques
chroniques par insuffisance hépatique/cirrhose souvent associée.
- Précautions à prendre lors de /'utilisation de vasoconstricteurs chez les patients
cocaïnomanes.
- Précautions à prendre lors de la prescription : surtout des antalgiques opioïdes {risque de
dépendance/mésusage).
5. REFERENCES
- B LANKSMA CJ, BRAND HS. Cocaine abuse: orofacial manifestations and implications for dental
treatment. Int Dent J. 2005 Dec;55 (6) :365-9.
- SOCIETE FRANÇAISE DE CHIRURGIE ORALE. Prise en charge des foyers infectieux bucco-dentaires,
2012.
- SOCIETE FRANÇAISE DE CHIRURGIE ORALE. Emploi des vasoconstricteurs e n odonto-stomatologie:
recommandations. M édecine Buccale et Chirurgie Buccale. Vol 9, n°2 2 003. P65-94.
59
ITEM 17 Prescriptions anti-infectieuses en odontologie
la cavité buccale est un milieu septique qui peut faire l'objet d'infections bactériennes,
fongiques ou virales chez le patient sain ou immunodéprimé. les thérapeutiques anti-infectieuses
regroupent les antibiotiques, les antifongiques et les antiviraux. Ces thérapeutiques fon t partie
intégrante de l'arsenal thérapeutique du chirurgien-dentiste et leur utilisation doit se faire en
respectant les indications et en tenant compte de l'état de san té du patient.
Ce sont les médicaments les plus prescrits en odonto-stomatologie. Leur sur-prescription, leur
posologie inadéquate, le spectre anti-bactérien inadapté et la durée de traitement inadaptée ont
entrainé une augmentation de la résistance aux antibiotiques. Ceci a conduit l'AFSSAPS
initialement en 2 0 0 1, puis en juillet 2 0 1 1 , à poser les indications et des recommandations de
prescription de ces molécules là où la situation clinique était réellement nécessaire.
- Des règles essentielles et élémentaires sont à connaître :
• un antibiotique n'a aucune action antalgique ;
• un antibiotique ne doit en aucun cas se substituer à un geste chirurgical de drainage d'une
infection aigue ;
• tout acte dentaire ou de chirurgie orale ne doit pas systématiquement donner lieu à une
prescription antibiotique post-opératoire ;
• l'utilisation d'antibiotiques ne peut pas se substituer à une hygiène orale insuffisante ou aux
règles universelles d'hygiène et d'asepsie ;
• chez un patient sain, une antibiothérapie ne doit être envisagée qu'en présence de signes
généraux (fièvre, AEG) et/ou locaux (cellulite par exemple).
- La prescription d'antibiotiques doit tenir compte de 3 facteurs :
• le patient (son statut médical),
• l'infection en présence (quelle est la porte d'entrée : dentaire, salivaire, sinusienne,
cutanée, ... )
• l'antibiotique (molécule, posologie, rythme des prises, durée de traitement, prophylactique
ou curative, voie d'administration orale ou IV)
1.1. Le patient
- L'AFSSAPS, a récemment (07 /2 0 1 1) distingué les patients de la population générale indemne
de toute pathologie chronique, des patients immunodéprimés (diabète, insuffisance
rénale/hépatique, état de dénutrition, VIH, cancers, ... voir items 6 à 16 correspondants) et des
patients à haut risque d'endocardite infectieuse (ATCD d'endocardite infectieuse, cardiopathies
congénitales cyanogènes, porteurs de prothèse valvulaire : voir item 6).
60
ITEM 17 Prescriptions anti-infectieuses en odontologie
2 . 1 . Antibiotiques bactéricides
- Un antibiotique bactéricide tue les bactéries et réduit donc l'inoculum initial. Une activité
bactéricide est nécessaire dès que l'infection est sévère ou survient chez un patient
immunodéprimé. Dans ce groupe, on retrouve les P-lactamines et les nitro-imidazolés.
- Les qualités requises pour une antibiothérapie efficace dans les infections oro-faciales sont :
• Une bonne diffusion dans la salive, l'os, les tissus péri-dentaires et amygdaliens
• Une efficacité contre les streptocoques et les bactéries anaérobies
61
I T E M 17 Prescriptions anti-i nfectieuses en odontologie
Antibiotiques diffusant dans la salive et les Antibiotiques diffusant dans le tissu osseux
tissus amygdaliens
- Erythromycine - Pénicilline
- Tétracycline - Céphalosporine
- Clindamycine - Tétracycline
- M étronidazole - Clindamycine
- M étronidazole
2.5.1. p-Jactamines
- Les JJ-lactamines sont des antibiotiques bactéricides actifs pendant la phase de croissance
bactérienne. Ils sont indiqués pour traiter les phases aigues des infections odontogènes et éviter
leurs complications.
- Les pénicillines sont aujourd'hui les antibiotiques de choix dans le traitement des
infections odontogènes. En effet, elles sont actives sur une grande partie des bactéries
aérobies et anaérobies de la cavité buccale. Cependant, l'augmentation des résistances
bactériennes, notamment à Bacteroides et ?revote/la qui produisent une JJ-lactamase, peut
entraîner un échec du traitement par P-lactamines. Ainsi, pour lutter contre l'action de la JJ
lactamase, et permettre de lutter efficacement contre ces bactéries, on associe l'amoxicilline à un
inhibiteur de JJ-lactamase : l'acide clavulanique (Augmentin®).
2.5.2. Macro/ides
- Les macrolides vrais sont des antibiotiques bactériostatiques avec une activité faible contre les
bactéries anaérobies appartenant au groupe des Bacteroides, Fusobacterium, Porphyromonas et
?revote/la. Les Streptococci aérobies et les bactéries anaérobies facultatives rencontrées dans la
sphère oropharyngée y sont, quant à elles, résistantes.
62
ITEM 17 Prescriptions anti-infectieuses en odontologie
2.6.2. Antibioprophylaxie
- Elle consiste en l'administration d'une dose unique dans l'heure précédent la réalisation d'un
geste invasif chez un patient à haut risque d'endocardite infectieuse (consensus) afin de
prévenir tout risque d'infection à distance. Elle pourra également avoir lieu dans certaines
situations cliniques chez des patients immunodéprimés (cancers, S IDA, diabète non équilibré, ...) .
63
ITEM 17 Prescriptions anti-i nfectieuses en odontologie
64
ITEM 1 7 Prescriptions anti-i nfectieuses e n odontologie
3. LES ANTIFONGIQUES
4. LES ANTIVIRAUX
5. A RETENIR
6. REFERENCES
65
ITEM 18 Prescriptions anti-inflammatoires en odontologie
1 . 1 . Indications/Contre-indications/Interactions médicamenteuses
1.1.1. Indications
- Chirurgie orale : avulsion DOS incluse mandibulaire, énucléation de kystes ou tumeurs
bénignes de la cavité buccale, chirurgie pré-implantaire (sinus lift, greffe osseuse, expansion de
crête, ... )
- Chirurgie maxillo-faciale : chirurgie orthognatique par exemple
- Dermatologie buccale : lichen plan érosif, pemphigus vulgaire, pemphigoïde bulleuse,
pathologie cicatricielle (corticothérapie par voie générale puis locale ou locale seule ; voir items
63 et 65)
1. 1.2. Contre-indications
- Foyer infectieux en évolution (varicelle, zona, herpes, ... )
- H épatite aigue, cirrhose
- Etats psychotiques non contrôlés
- Chez les patients sous AINS ou aspirine (augmentation du risque hémorragique et du risque
d'ulcère gastro-duodénal)
66
ITEM 18 Prescriptions anti-inflam matoires en odontologie
2.1.1. Indications
- Propriété antalgique +++ (supérieure au paracétamol), antipyrétique (aspirine et certains
arylcarboxyliques : ibuprofène, kétoprofène seulement) et anti-agrégante plaquettaire (aspirine
et flurbiprofène seulement)
- Propriété anti-inflammatoire très relative
2.1.2. Contre-indications
- Ulcère gastro-duodénal
- I nsuffisance hépato-cellulaire
- Insuffisance rénale sévère
- Allergie aux AINS
- Femme enceinte/femme qui allaite
- Enfant : utilisation déconseillée
67
ITEM 18 Prescriptions anti-i nflammatoires en odontologie
Asprine (Aspégic®)
utilisation déconseillée en odontologie du fait de lOOOmg toutes les 8h (max. 3 g/j)
l 'augmentation du risque hémorragique
3. A RETENIR
4. REFERENCES
- AGENCE FRANÇAISE DE SECURITE SAN ITAIRE DES PRODU ITS DE SANTE. Mise au point sur la prise en
charge de la fièvre chez l'enfant. 1 5 décembre 2004.
- PARDIGON L ET H UGLY C. Médicaments de l'inflammation. Encycl Med Chir, Stomatologie, Elsevier
1 99 7, 2 2 - 0 1 2-C-10.
68
ITEM 19 et 20 Prescri ptions a n a lgésiques en odontologie, Prévention et contrôle de la douleur en odontologie
Selon l'IASP (In ternational Association for the Study of Pain) 1 9 79, « la douleur est une
expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à un dommage tissulaire réel ou
potentiel ou décrite en ces termes évoquant une telle lésion ». Il existe deux types de douleur en
fonction du mécanisme physiopathologique : les douleurs par excès de nociception (douleurs
inflammatoires aigues provoquées par un soin conservateur ou par un acte chirurgical) et les
douleurs neuropath iques (douleurs chroniques avec mécanisme de sensibilisation centrale). la
prévention de la douleur fait intervenir plusieurs facteurs : la prise en compte du patient, de
/'expérience du praticien et de l'acte à réaliser. le contrôle, quant à lui, fait appel à la
pharmacologie des douleurs aigues ou chroniques et leurs techniques psychologiques
d'accompagnement.
1. PREVENTION DE LA DOULEUR
2. CONTRÔLE DE LA DOULEUR
69
ITEM 19 et 20 Prescriptions analgésiques en odontologie, Prévention et contrôle de la douleur en odontologie
traitement ainsi que dans un but de recherche clinique : Questionnaire DN4, Quantative
Sensory Testing (QST), MacGill Pain Questionnaire (MPQ), Questionnaire Douleur Saint
Antoine (QDSA), ... Ces échelles sont utilisées pour l'évaluation des douleurs neuropathiques.
Différences entre douleur nociceptive et douleur neuropathiques
Douleur Nociceptive (aigue) Neuropathique (chronique)
Sémiologie Symptôme Syndrome
Mécanisme Monofactoriel Multifactoriel
Installation Récente >3-6 mois
Utile, protectrice, signal
Finalité I nutile, destructrice
d'alarme
Composante affective Anxiété Dépression
Comportement Réactionnel Appris
Réadaptatif, somato
Objectif thérapeutique Curatif, voire préventif
psychosocial
- Les douleurs par excès de nociception surviennent suite à l'augmentation des messages
nociceptifs générés par les nocicepteurs périphériques au sein des tissus lésés. Cela e ntraîne le
plus souvent une réaction inflammatoire se manifestant par les signes cardi naux de
l'inflammation (douleur, chaleur, rougeur et œdème).
- Si cette sensibilité somatique accrue persiste, cela peut entrainer une hyperexcitabilité des
neurones impliqués dans le transfert des messages nociceptifs. Ce mécanisme aboutit à une
sensibilisation centrale et donc un passage de la douleur aigue vers la douleur chronique.
Cliniquement, les patients décrivent des douleurs à type de brûlure ou de décharges électriques
spontanées ou provoquées.
70
ITEM 19 et 20 Prescriptions ana lgésiques en odontologie, Prévention et contrôle de la douleur en odontologie
Contre
Traitement Effet(s)
Propriétés Pharmacocinétique Indication(s)
Pharmacologique Indésirable(s)
relatives
- Métabolisme
hépatique - Insuffisance
- Manifestations
- Bonne disponibilité hépato
- Antalgique cutanées
Paracétamol par voie orale (70- cellulaire
- Antipyrétique allergiques
90%) - Insuffisance
- Toxicité hépatique
- Excrétion rénale rénale
(90%)
- Troubles gastro-
- Ulcère gastro-
intestinaux
duodénal
- Risque
- Insuffisance
hémorragique
hépato-
- Antalgique - Accidents rénaux
cellulaire
- Antipyrétique(') - Complications
- Métabolisme - Insuffisance
- Anti- obstétricales et néo-
AINS hépatique rénale sévère
inflammatoire(") natales
- Excrétion rénale - Allergie a u
- Antiagrégant - Accidents cutanés
AINS
plaquettaire('"J allergiques
- Femme
- Choc
enceinte/femme
anaphylactique
qui allaite
- Troubles
hépatiques et rénaux
- Insuffisance
Codéine - Constipation
hépato-cellulaire
TramadolC§l - Mauvaise - Nausées/
- Asthme
biodisponibilité orale vomissements
- Antalgique à - Insuffisance
(30%) - Dépression
action centrale respiratoire
- Métabolisme respiratoire
Morphine - Femme
hépatique - Pharmaco-
enceinte/femme
dépendance
ui allaite
Légendes : (*) : aspirine et certains arylcarboxyliques : ibuprofène, kétoprofène seulement ; (**) : à forte dose mais
activité anti-inflammatoire très relative ; (***) : aspirine et tlurbiprofène seulement ; (§) : utilisés seuls ou en
association au paracétamol.
71
ITEM 19 et 20 Prescriptions ana lgésiques en odontologie, Prévention et contrôle de la d o u l e u r en odontologie
Niveau de
AMM cbez Recommandation Doses
Traitement preuve
l'adulte s eftlcaces
scientifique
DCI DCom
Antidé�resseurs tricl:'.cligues
25 à
Amitriptyline Laroxyl® A 1 ère intention
1 50mgLJ
Douleur 75 à 1 5 0
l mipramine Tofranil® A 1ère intention
Neuropathique mgL!
75 à 1 5 0
Clomipramine Anafranil® A 1 ère intention
m�LJ
Antié�ile�tigues
1 800 à
Gabapentine Neurontin® A 1 ère intention
Douleur 3600mgLJ
Neuropathique 150 à
Prégabaline Lyrica® A 1 ère intention
600m�LJ
0 iacés
200 à
Tramadol LP Topalgic® A
2ème intention ou 400mgLJ
1 ère intention si 300 mg/)
Douleur crises de
association modérée à douloureuses ou tramadol et
Tramadol et Ixprim® A sévère douleur 2600 mg/)
Paracétamol inflammatoire de
associée paracétamo
1
Sulfate de Douleurs 2 0 à 60
Skénan® A Recom mandé en
moq�hine LP persistantes ou mgL!
cas d'échec des
rebelles aux
Chlorydrate traitements 10 à 1 2 0
Oxycontin® A autres
d'oxycodone LP précédents mg/)
antal i ues
Abréviations : DCI : Dénomination Commune Internationale ; DCom ; Dénomination Commerciale ; A : haut niveau de
preuve scientifique ; AMM : Autorisation de Mise sur le Marché.
3. A RETENIR
72
ITEM 19 et 20 Prescriptions a n a lgésiques en odontologie, Prévention et contrôle de la douleur en odontologie
4. REFERENCES
73
ITEM 21 Anesthésies locales et locorégionales en odontologie
Dans notre profession, /'anesthésie est souvent un préalable indispensable à tou t soin, pour
obtenir le silence opératoire lors de l'acte (soin conservateur, chirurgie, implantologie, .. .) .
Différentes techniques d'anesthésie son t à notre disposition, et notre choix se basera sur plusieurs
critères : zone à anesthésier, durée approximative et type d'acte, nombre de dents à traiter. En plus
de ces caractéristiques purement techniques, il faudra également tenir compte du contexte
pathologique local (abcès en regard de la dent à soigner), et général, contre-indiquant ainsi
certains types d'anesthésies (par exemple celles avec vasoconstricteurs).
l 'objectif de cet item sera, après quelques brefs rappels anatomiques, de détailler les différentes
techniques anesthésiques maxillaires et mandibulaires, locales et régionales, ainsi que la gestuelle
à adopter pour obtenir une analgésie efficace.
74
ITEM 2 1 Anesthésies locales et locorégionales en odontologie
2 . 1 . Techniques régionales
- Elle consiste à i njecter la solution anesthésique à proximité du nerf alvéolaire inférieur, juste
avant son e ntrée dans la mandibule.
- Matériel :
• On utilise une seringue qui permet d'effectuer une aspiration (évite l'injection dans un
vaisseau), et une aiguille d'une longueur de 30 à 38 mm, et de diamètre supérieur à
40/lOOème, afin d'éviter de léser un vaisseau sanguin.
• Il faut également injecter uniquement après test d'aspiration négatif.
• Nous décrirons ici la technique classique (foramen mandibulaire) et la technique d'Akinosi.
75
ITEM 21 Anesthésies locales et locorégionales en odontologie
- Techniques de substitution :
• La technique d'AKINOSI (également appelée technique au col du condyle) : permet
d'anesthésier le V3 en se rapprochant du foramen ovale.
• Elle a de plus l'intérêt d'être effectuée bouche fermée, et est donc surtout utile en cas de
trismus (exemple : péricoronarite sur une dent de sagesse).
• Le pouce ou l'index de la main libre écarte la joue et vient reconnaître le processus coronoïde.
L'aiguille est introduite parallèlement au plan d'occlusion, au niveau de la ligne muco
gingivale chez l'adulte.
• Chez l'enfant, le repère sera le collet des dents maxillaires. Les repères anatomiques sont
assez aléatoires, et seuls la face latérale de l'aile externe du processus ptérygoïde et le
processus pyramidal du palatin sont des repères fiables, matérialisant l'insertion inférieure
du ptérygoïdien latéral.
• Injection en ayant piqué en arrière en dehors et légèrement en bas, après un enfoncement de
15 à 20 mm, sans avoir obtenu de contact osseux.
- Indications : Lorsque l'on veut soigner plusieurs dents, allant de la 1 ère prémolaire, jusqu'à
l'incisive du même côté. Parfois, cette anesthésie englobe la 2 ème prémolaire.
- Matériel : Seringue à cartouche, aiguille de 1 6mm, diamètre 25 à 30/l OOème.
- Technique : Il ne faut jamais tenter de pénétrer à l'intérieur du foramen mentonnier, sous
peine de douleurs importantes, et d'un risque d'hématome. Il faut dans un premier temps
repérer la branche mentonnière à la palpation. Injection à distance, aiguille orientée en bas et en
arrière, sur une profondeur de 1 à 2 mm. � de cartouche.
- Avantages : Analgésie du groupe prémolaire
- Inconvénients : Analgésie du groupe incisivo-canin est inconstant.
- Indications : Utile pour compléter une anesthésie au foramen mandibulaire, lors d'une
chirurgie d'avulsion de dent de sagesse mandibulaire afin d'insensibiliser la muqueuse
alvéolaire ou se situera l'incision de décharge.
- Matériel : Seringue à cartouche, aiguille de 1 6mm, diamètre de 25 à 30/lOOème.
- Technique : I ntroduction de l'aiguille de façon passive, par simple traction de la muqueuse, au
niveau de l'angle disto-lingual de la 2 ème molaire.
76
ITEM 21 Anesthésies locales et locorégionales en odontologie
- Technique : Il faut tendre la muqueuse avec l'index ou le pouce de la main libre, puis il faut
piquer au niveau de l'angle disto-vestibulaire de la 2ème molaire (mais toujours en distal de la lère
molaire pour éviter le processus zygomatique), jusqu'à la garde en restant parallèle à la
tubérosité, et en dirigeant l'aiguille en haut, et en arrière.
- Avantages : Permet l'analgésie des 3 molaires. Parfois, la racine mésiale de la l ère molaire est
innervée par le nerf alvéolaire supérieur et moyen, ce qui nécessite un complément d'anesthésie.
Comme l'injection est à distance du site opératoire, le saignement ne va pas drainer
l'anesthésique.
- Inconvénients : Si contact osseux, risque de douleur et d'hématome.
77
ITEM 21 Anesthésies locales et locorégionales en odontologie
../ Injection dans un vaisseau (artérioles ou veinules) : très rare -7 Lésions vasculaires
de douleurs.
- Les différentes manifestations cliniques possibles sont des troubles généraux : malaise bénin
(pâleur, vertiges, sueurs, ... ), malaise vagal, stress, tachycardie, troubles du rythme, réaction
allergique, ...
78
ITEM 21 Anesthésies locales et locorégionales en odontologie
4. A RETENIR
S. REFERENCES
- MILLOT S, LONGUET A, C HARRIER JL. Techniques d'analgésie buccodentaire. Encycl Med Chir,
Stomatologie/Odontologie, Elsevier, 2 2-090- K-05, 2008.
- M ORTIER E, DROZ D, GERDOLLE D. L 'anesthésie locale et régionale. Réalités cliniques, Vol 12 n°1,
2001 p. 3 5-46.
79
ITEM 22 Indications et contre-indications de l'anesthésie générale et de la sédation consciente par inhalation en odontologie
1. NIVEAUX DE SÉDATION
- Cette évaluation repose sur une fiche présentant quelques questions que le patient rempli lui
même en salle d'attente, soit lors de la consultation avec le praticien traitant.
- En fonction des réponses du patient, les cases cochées permettent l'évaluation d'un score qui
permet d'évaluer le niveau de stress du patient et donc de lui proposer la solution la moins
anxiogène pour faire face aux soins dentaires.
- Les échelles les plus fréquemment utilisées sont :
• Echelle de Corah ( 1 978) : Corah 's Dental Anxiety Scale (COAS) qui comporte 4 questions à
choix multiples. La première concerne la réaction à l'idée de se rendre chez le dentiste, la
deuxième le sentiment ressenti dans la salle d'attente, la troisième le sentiment ressenti sur
le fauteuil et la quatrième le ressenti lors des soins. Les scores vont de 1 à 5 pour chaque
réponse. Un score < 1 3 relève d'une anxiété faible ; un score entre 13 et 1 7 : une anxiété
modérée ; un score > 1 7 : une anxiété sévère.
• Echelle de Veerkamp ( 1 993) est une échelle validée et également très utilisée pour
l'évaluation du comportement du patient. Les scores vont de 0 à 5 : 0 = détendu ; 1 = mal à
l'aise ; 2 = tendu ; 3 = réticent ; 4 = très perturbé ; 5 = totalement déconnecté.
• Echelle de Humphris (1995) : Echelle Modified Dental Anxiety Scale (MOAS) adaptée à partir
du COAS. C'est une échelle qui est plus adaptée chez l'adulte. Elle présente un score allant de
1 à 5/question et elle comporte 5 questions.
80
ITEM 22 Ind ications et contre-indications de l'anesthésie générale et de la sédation consciente par inhalation en odontologie
3.1. Indications
- Adulte anxieux ou phobique
- Déficience mentale ou démence du sujet âgé
- infirme moteur cérébral
- Autisme
- Trisomie 2 1
- Actes complexe d e chirurgie orale (DOS difficile, greffe osseuse, ... )
3.2. Contre-indications
3.2.1. Absolues
- Hypertension intra-crânienne (en raison de ses effets vaso-dilatateurs sur la circulation
cérébrale)
- Patients qui nécessitent une ventilation en oxygène pur (risque d'hypoxie), altération de l'état
de conscience (obstacle à la coopération du patient)
- Traumatisme crânien
- Traumatisme facial au niveau de la région d'application du masque
- Injection récente d'air ou d'hexafluorure de soufre pour traitement de décollements de rétine
(minimum trois mois)
- Anomalies neurologiques d'apparitions récentes et non expliquées
- Une température <5°C constitue aussi une contre-indication, car à une telle température le
mélange risque de perdre son homogénéité par la liquéfaction du protoxyde d'azote
- L'utilisation du bistouri électrique
3.2.2. Relatives
- Sinusite, infection récente de la sphère ORL
- Occlusion nasale
- Maladie pulmonaire obstructive, bronchite chronique
- Insuffisance respiratoire sévère
- Patients traités ou ayant été traités dans l'année précédente à la bléomycin e
- Patients déficients en vitamine 8 1 2 (risque d'atteinte d u système nerveux périphérique et
d'entraîner une polyneuropathie périphérique)
- Allergie au latex (masque)
- Claustrophobie (patient qui refuse le masque)
- Patients non coopératifs qui refusent la sédation et donc l'application du masque
- Toxicomanes, alcooliques
- Patients psychotiques car il y a un risque de dissociation mentale
81
ITEM 22 Indications et contre-indications de l'anesthésie générale et de la sédation consciente par i n halation en odontologie
4. ANESTHESIE GENERALE
- Dans notre pratique, l'anesthésiste doit partager les voies aériennes supérieures (VAS) avec le
chirurgien oral. Les praticiens devront donc se concerter pour que tous les impératifs de
sécurité soient respectés pour le malade (liberté des VAS, fixation de la sonde d'intubation,
monitorage, protection oculaire, « packing » oro-pharyngé, aspiration suffisante, recomptage des
compresses et des dents avulsées en fin d'intervention, ...) .
- L'intubation est le plus souvent naso-trachéale pour ne pas gêner le chirurgien oral dans l a
réalisation d e s e s gestes techniques e t éviter toute déconnexion ou déchirure des canules par
l'instrumentation chirurgicale. Néanmoins, dans certains cas, l'intubation pourra être orale voire
à l'aide d'un masque laryngé (principalement chez le petit enfant pour des gestes
rapides/simples car cette canule peut être mobilisée par l'acte et ne protège pas les VAS des
régurgitations).
4.1. Indications
- patients immatures ou présentant une phobie dentaire
- handicap mental ou physique
- geste chirurgical où il est difficile de parvenir à une anesthésie locale adéquate en raison de la
douleur ou de la longueur/difficulté de l'acte chirurgical (traumatismes facial et dentaire
important, remise en état buccal par avulsion multiples >8 dents par exemple)
- contre-indication à l'anesthésie locale en rapport avec une allergie confirmée
- réflexe nauséeux important
- limitation importante de l'ouverture buccale
4.2. Contre-indications
- Compréhension imparfaite des consignes pré- et postopératoires de par le niveau socioculturel
ou l'obstacle de la langue, environnement social défavorable
- Aliments et boissons consommés dans les 5 dernières heures avant !'AG
- Risques anesthésiques majeurs (pathologie cardiaque ischémique sévère, insuffisance
respiratoire terminale, patient âgé ou risque de décompensation d'une pathologie) : évaluation
nécessaire du rapport bénéfice-risque
- Refus du patient et/ou des parents ou du représentant légal.
82
ITEM 22 I n dications et contre-indications de l'anesthésie générale et de la sédation consciente par inhalation en odontologie
5. A RETENIR
- le MEOPA est une technique intéressan te chez l'enfant et l'adulte anxieux et qui présente peu de
risques ou de complications.
- la consultation pré-anesthésique en vue d'une AG est obligatoire, ainsi que la signature d'un
consentement éclairé du patient.
- Connaissance des indications/contre-indications indispensable pour le concours.
6. REFERENCES
- AMERICAN DENTAL ASSOCIATION Guidelines for the use of sedation and general anesthesia by
dentists, ADA, 2007.
- HAUTE AUTORITE DE SANTE, Indications et contre-indications de /'anesthésie générale pour les actes
courants d'odontologie et de stomatologie. Juin 2005.
- HENNEQUI N M, COLLADO V, FAULKS D, KOSCI E LNY S, ÜNODY P, NICOLAS E. A clinical trial of efficacy
and safety of inhalation sedation with a 50% nitrous oxide/oxygen premix (Ka/inox™) in general
practice. Clin Oral I nvestig. 2 0 1 2 ; 1 6(2) :63 3-42.
- HUMPHRIS GM, MORRISON T, LINDSAY SJ. The Modified Dental Anxiety Scale: validation and United
Kingdom norms. Community Dent H ealth. 1995; 1 2 (3): 143-50.
83
ITEM 23 Prise en charge pré-opératoire du patient en vue d ' u n acte ch irurgical
La prise en charge pré-opératoire du patient en vue d'un acte chirurgical s'établit lors de la
consultation initiale. Au cours de cette consultation, le praticien procède à l'interrogatoire,
l'examen clinique et prescrira des examens complémentaires (radiologiques et si besoin
biologiques) en fonction du terrain physiologique ou pathologique et des signes retrouvés à
l'examen afin de mener son acte chirurgical dans les meilleures conditions.
Cette étape est primordiale car elle permettra de diminuer la morbidité de l'acte opératoire et
de limiter au maximum la survenue d'une complication per- et post-opératoire.
1 . INTERROGATOIRE
2. EXAMEN CLINIQUE
- Il faut examiner tout l'environnement péri-oral et endobuccal du patient à l'aide d'un éclairage
adapté, d'abaisse-langue et/ou miroir.
2.1. Exobuccal
- Il faut examiner l'aspect des téguments, l'existence de signes neurologiques éventuels
(hypoesthésie labio-mentonnière par exemple), d'adénopathies cervico-faciales, si l'on doit
pratiquer une exérèse de tumeur bénigne ou une énucléation d'un kyste à la mandibule.
84
ITEM 23 Prise en charge pré-opératoire du patient en vue d ' u n acte chirurgical
2.3. Endobucca l
- A l'inspection, l'examen recherche l'état des muqueuses (fistule ?), gencive (parodonte fin ou
épais ?), dents (déplacements dentaires, mobilité physiologique ou non, délabrement).
- Si le patient consulte pour une réhabilitati o n implantaire, il faut évaluer l'espace prothétique
intra- et i nter-arcade.
- A la palpation, il faut rechercher en fonction du MDC, l'existence de douleurs, la localisation
d'une éventuelle dent incluse (qui pourra être ressentie par un bombé), l'épaisseur des crêtes
osseuses, une fenestration osseuse, ...
3. EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
3.1. Radiologiques
3 . 1 . 1 . Panoramique dentaire
- En première i ntention, on réalise un panoramique dentaire qui permet d'avoir une vision
d'ensemble sur le maxillaire, la mandibule et les dents.
- Dans la plupart des cas, ce cliché est suffisant en vue de réaliser un acte chirurgical d'avulsion
dentaire.
- Dans la région antérieure maxillaire ou mandibulaire (qui se situe en dehors du plan de coupe),
la définition peut s'avérer insuffisante et nécessiter des clichés complémentaires (radiographie
rétro-alvéolaire).
- De même, si les apex d'une dent (dent de sagesse surtout) présentent des rapports intimes
probables avec le nerf alvéolaire inférieur, il faudra avoir recours à des clichés tri
dimensionnels.
3.1.2. Rétro-alvéolaire
- Pour réaliser une avulsion d'une à trois dents contiguës, le cliché rétro-alvéolaire pris avec
angulateur de Rinn est un excellent cliché qui ne présente aucune déformation.
3. 1.3. Tridimensionnel
- Nous p ouvons réaliser enfin une tomographie à faisceau conique (cane beam computed
tomography ou CBCT) ou un dentascan (TDM). A ce jour dans notre pratique, il faut préférer le
C BCT au TDM car la définition des images osseuses/dentaires est supérieure pour le CBCT avec
une irradiation inférieure (voir partie imagerie tridimensionnelle dans l'item 29).
- Ces clichés permettent de mesurer l'épaisseur/hauteur des crêtes osseuses en vue de poser un
implant dentaire, d'évaluer en 3 dimensions les rapports entre les apex d'une dent de sagesse
inférieure, une dent i ncluse, une lésion ostéolytique des maxillaires et les structures adjacentes :
os, dents voisines, nerveuses. Dans les cas de lésions ostéolytiques ou de dents incluses, il faut
également rechercher l'existence d'images de résorptions radiculaires externes inflammatoires
sur les dents voisines (important pour le pronostic de ces dents et médico-légal).
85
ITEM 23 Prise en charge pré-opératoire du patient en vue d'un acte chirurgical
3.2. Biologiques
- Dans certains cas (suspicion d'une pathologie infectieuse ou hématologique, p rise
médicamenteuse d'anticoagulants par exemple), nous pourrons être amenés à prescrire un b ilan
biologique pré-opératoire (voir aussi pour complément l'item 5 1) . Les examens à notre
disposition sont les suivants :
• Numération Formule Sanguine (NFS) et Plaquettes : nous permettent de savoir s'il existe un
risque infectieux (neutropénie/leucopénie) ou un trouble de l'hémostase primaire (risque
hémorragique si plaquettes<SOG/L)
• Taux de Prothrombine (TP) : examen à prescrire chez les patients insuffisants hépatiques ou
en cas de suspicion d'un déficit en facteurs de la coagulation (risque hémorragique si
TP<3 0%)
• International Normalized Ratio (INR) : examen à prescrire systématiquement chez patient
sous AVK (sauf si intervention en urgence avec I N R stable dans le temps, le dernier datant de
moins de 3J et I N R<3,5-4 en fonction des auteurs)
• Transaminases {ALA T/ASA T) : que nous pouvons prescrire en cas de suspicion d'une
pathologie hépatique
4.1. Prescription
- En vue de la réalisation d'un acte chirurgical, nous pouvons être amenés à prescrire une
ordonnance pré-opératoire au patient afin de limiter le risque infectieux général et/ou local,
limiter l'œdème post-opératoire, limiter le stress du patient (voir aussi les items 1 7, 1 8, 19, 20 et
22).
4.1.1. Antibiotiques
- Selon les dernières recommandations de l'AFSSAPS, les antibiotiques à notre disposition en
vue de réaliser un acte chirurgical sont principalement : l'amoxicilline (Clamoxyl®) et la
clindamycine (Dalacine®) en cas d'allergie aux pénicillines.
- Chez les patients à haut risque d'endocardite infectieuse, il faut réaliser une antibioprophylaxie
que le patient devra prendre dans l'heure précédent le geste chirurgical (vérifier que l'acte n'est
pas contre-indiqué) : amoxicilline 2g ou clindamycine 600mg en une prise (voir item 6).
- Pour certaines interventions chirurgicales (avulsion de dents incluses, chirurgie des kystes et
tumeurs bénignes des maxillaires, chirurgie pré-implantaire), une prescription antibiotique
prophylactique poursuivie d'une antibiothérapie est recommandée : amoxicilline 2g/jour en 2
prises ou clindamycine 1,2g/jour en 2 prises à débuter le matin de l'intervention chirurgicale et
à continuer pendant 7 jours.
4.1.2. Anti-inflammatoires
- Prednisolone (Solupred®) à la posologie de lmg/kg/2 4heures à débuter le matin de .
86
ITEM 23 Prise en charge pré-opératoire du patient en vue d ' u n acte chirurgical
formulé par écrit, daté et signé du patient majeur ou des parents/tuteur légal si le patient est
mineur ou dans l'incapacité physique et/ou mentale de signer.
6. A RETENIR
7. RÉFÉRENCES
- AGENCE FRANÇAISE DE S ECURITE SANITAIRE DES PRODUIS DE SANTE. Prescriptions des antibiotiques en
pratique bucco-dentaire. Recommandations, Juillet 20 1 1.
- HAUTE AUTORITE DE SANTE. Guide des indications et des procédures des examens radiologiques en
odontostomatologie : Recommandations pour les professionnels de santé, Mai 2006.
- SEDAGHATFAR M, AUGUST MA, ET DODSON TB, Panoramic radiographie findings as predictors of
inferior alveolar nerve exposure following third molar extraction. J Oral Maxillofac Surg, 2005.
63(1): p. 3-7.
87
I T E M 24 Situations d ' u rgence cardio-vasculaire et respiratoire en odontologie
L 'arrêt cardio-vasculaire et respiratoire est une urgence médicale dont le pronostic est sombre
puisque l 'on recense 80 à 85% de décès et 50% de séquelles neurologiques. La survie du malade
dépend donc de la qualité et de la rapidité de mise en œuvre de la réanimation initiale (1 0% de
survie en moins à chaque m in ute d'arrêt cardia-circulatoire).
1. ETIOLOGIES
2. DIAGNOSTIC
- Le diagnostic se traduit par un état de mort apparente (Glasgow 3) avec abolition du pouls
fémoral et carotidien, une mydriase bilatérale et aréactive, une absence de ventilation spontanée
(gasps) et qui peut être précédée de mouvements cloniques (en faveur d'une souffrance
vasculaire cérébrale).
88
ITEM 24 Situations d 'urgence cardio-vasculaire et respiratoire en odontologie
4. CONCLUSION
5. A RETENIR
89
ITEM 24 Situations d ' u rgence card io-vasculaire et respiratoire en odontologie
6. RÉFÉRENCE
90
ITEM 25 Accidents d'in halation et de déglutition en odontologie
L 'inhalation ou l'ingestion accidentelle de corps étrangers (CE) au cours des soins dentaires ou
chirurgicaux est un phénomène rare (rapport assurance MACSF 201 1 : 9 cas d'accidents
d'ingestion et 5 cas d'inhalation de CE) mais représente une situation d'urgence.
L 'inhalation soudaine d'un CE se traduit en règle générale par une asphyxie aiguë chez un sujet
auparavant sain et déclenche des mouvements de toux violents qui, souvent aboutissent à
l'expulsion du CE des voies aériennes supérieures {VAS). En l'absence d'expulsion, l'obstruction des
VAS peut conduire au décès si la prise en charge est inappropriée.
En revanche, l'ingestion de CE ne représente pas de risque vital immédiat pour le patient mais
peut entraîner des complications digestives de par la forme agressive (limes endodontiques, fraises,
tournevis d'implantologie, .. .) de certains instruments que nous u tilisons au quotidien.
1. ACCIDENTS D'INHALATION
91
ITEM 25 Accidents d'inhalation et de déglutition en odontologie
2. ACCIDENTS DE DÉGLUTIT/ON
- Les accidents de déglutition sont beaucoup plus fréquents que les accidents d'inhalation et
potentiellement moins graves. Le plus souvent, le patient rapporte la notion de déglutition
douloureuse mais ce n'est pas systématique. Rarement, il peut y avoir un syndrome d'inhibition
ou encore digestif irritatoire.
- En urgence, il faut vérifier que le patient ventile normalement et il ne faut rien faire et surtout
orienter le patient vers une structure hospitalière (appel du service et courrier écrit
mentionnant le type d'objet ingéré). Le retrait du corps étranger est décidé essentiellement en
fonction de la taille, de la forme et du type d'objet ainsi que de sa localisation. Certains objets
pointus ou tranchants ne peuvent pas passer les anses intestinales et nécessitent le retrait car ils
risqueraient de perforer les tissus.
- Il ne faut pas tenter de faire vomir le patient (risque de coincer le CE dans l' œsophage) ni
d'englober le CE dans des substances fibreuses qui rendraient la manœuvre d'extraction du CE
par endoscopie plus complexe.
- A l'hôpital, les médecins réaliseront une radiographie thoracique de face et de profil et un ASP
(Abdomen Sans Préparation) . 2 situations se présenteront :
• soit le CE est dans l'œsophage : dans ce cas, il sera retiré par endoscopie
• soit le CE est dans l'estomac : surveillance régulière jusqu'à expulsion du CE par les voies
naturelles (en 48-72H). Le patient doit recueillir les selles durant cette période pour
l'identification de l'obj et. Une recommandation de diètes spéciales, qui pourraient faciliter ou
accélérer le transit du corps étranger, n'est pas appuyée par des données scientifiques.
L'utilisation de laxatifs est contre-indiquée car l'augmentation de la contraction péristaltique
de l'intestin ne ferait que favoriser une éventuelle perforation.
3. A RETENIR
- Accident d'inhalation est une urgence médicale qui peut se traduire par un tableau d'asphyxie
a igue pouvant aboutir à un arrêt cardia-respiratoire. li faut pratiquer au cabinet la manœuvre
de Heimlich et assurer les techniques de réanimation cardio-pulmonaire en cas d'échec dans
l'a ttente des secours.
- Accident de déglutition beaucoup plus fréquent et potentiellement moins grave. le patient
devra être adressé vers une structure hospitalière pour évaluation, prise en charge et
surveillance.
4. RÉFÉRENCES
- COLLEGE NATIONAL DES ENSEIG NANTS DE REANI MATION M EDICALE. Item 1 93 : Détresse respiratoire
a igue de l'adulte. Corps étranger des voies aériennes supérieures. 2 0 10-2 0 1 1, pl 9-20.
- ZITZMANN NU, FRIED R, ELSASSER S, MARINELLO CP. Inhalation et ingestions de corps étrangers. Rev
Mens Suisse Odontostomatol, 1 1 0 (6), 2000
92
ITEM 51 Troubles de l'hémostase : conduite à tenir en odontologie
l 'hémostase est l'ensemble des phénomènes qui concourent à l'arrêt du saignement. Elle se
déroule en trois temps : l'hémostase primaire (formation du thrombus), la coagulation (formation
d'un caillot de fibrine) et la fibrinolyse (lyse du caillot de fibrine).
Dans la plupart des cas, les actes de chirurgie orale entrainent des saignements sans gravité et
contrôlables localement (sutures, compression extrinsèque) chez les patients ne présentant pas de
troubles de la crase sanguine. Chez les patients atteints de troubles de l'hémostase, cet arrêt du
saignement peut nécessiter une prescription pré-opératoire associée ou non à une hospitalisation
(en général ambulatoire).
1 . 1 . 1 . Numération plaquettaire
- La norme du nombre de plaquettes est de 150 à 400G/L (ou 150000 à 400000/mm3) de sang.
On parle de thrombopénie quand le nombre de plaquettes est <150G/L et de thrombocytose
quand la numératio n plaquettaire est >400G/L.
93
ITEM 51 Troubles de l'hémostase : conduite à tenir en odontologie
2. TROUBLES DE L 'HÉMOSTASE
- Sur le plan clinique, le risque hémorragique varie selon la sévérité de la thrombopénie. Tout
cas de thrombopénie doit inciter le chirurgien-dentiste à prendre contact avec le médecin
traitant afin de mettre en place le traitement du patient. En règle générale, on considère que :
• Jusqu'à 80000 plaquettes/mm3 : pas de signes hémorragiques
• Entre 80000 et 50000 plaquettes/mm3 : purpura et gingivorragies occasionnelles
• Entre 5 0000 et 30000 plaquettes/mm3 : purpura évident, pétéchies, hématomes buccaux,
gingivorragies.
• En dessous de 30000 plaquettes/mm3 : épistaxis, hémorragies profuses et incontrôlables
localement.
- En chirurgie orale, jusqu'à 50000 plaquettes/mm3 de sang, le risque hémorragique est faible.
En revanche, en dessous de 3 0000 plaquettes/mm3, tout acte chirurgical nécessite une
transfusion plaquettaire.
94
ITEM 51 Troubles de l'hémostase : conduite à tenir en odontologie
2.2.2. L'hémophilie
- L'hémophilie comprend les anomalies du facteur VIII (hémophilie A= 80%) et IX (hémophilie
8=2 0%). L'hémophilie est une pathologie exclusivement masculine (gène des facteurs VIII et IX
sur chromosome X), dont la prévalence est comprise entre 1 / 1 0 000 et 1/5 000. Le diagnostic
biologique met en évidence un allongement important du TCA. Les manifestations cliniques
apparaissent habituellement précocement se traduisant par des hémarthroses caractéristiques
(hémorragies des articulations des chevilles, genoux, coudes, ... ) ou des hématomes.
- Le traitement repose essentiellement sur le traitement substitutif du patient (produits
plasmatiques obtenus par purification ou par génie génétique) et parfois par l'utilisation de la
desmopressine quand le patient est répondeur (hémophilies A légère). Tout patient porteur
d'une hémophilie devra être pris en charge en milieu hospitalier, les formes mineures pouvant
95
ITEM 51 Troubles de l'hémostase : conduite à t e n i r en odontologie
toutefois nécessiter uniquement des mesures d'hémostase locale en vue d'une i ntervention sous
anesthésie locale.
- Chez les patients sous H N F, l'activité anticoagulante est évaluée par le calcul du Temps de
Céphaline Activée (TCA), normalement compris entre 1,5 fois et 2,5 fois celui du témoin ou par
le dosage de l'héparinémie dont les zones d'efficacité thérapeutiques sont comprises entre 0,3 et
0,6 U I/ml.
- Pour un traitement par HBPM à dose curative, les contrôles ne sont pas systématiques.
Lorsqu'il est nécessaire de vérifier l'effet anticoagulant du traitement, on dose l'activité AntiXa,
dont la zone d'efficacité est entre 0,5 et 1,0 UI AntiXa/ml.
- Les AVK inhibent la synthèse des facteurs de coagulation vitamine K dépendants hépatiques : 4
facteurs (II, V I I, X, IX) et 2 inhibiteurs (protéine C, protéine S). Ils sont généralement administrés
rapidement en relais des héparines. Les patients peuvent être traités durant plusieurs mois ou
années en fonction de leur pathologie. Leur durée d'action, en général de plusieurs j ours, varie
en fonction des molécules. Chez les patients sous antithrombotiques nécessitant une
intervention en chirurgie orale, le praticien devra maintenir le traitement anti-coagulant (bilan
biologique : I N R préalable) et pratiquer un contrôle approprié de l'hémostase locale.
- Pour les AVK, l'activité anticoagulante est évaluée par la mesure du Taux de Prothrombine
(TP). Afin de standardiser cette mesure, !' International Normalized Ratio ( I N R) a été i ntroduit.
- INR normal=l,O
- INR moyen des patients sous anticoagulants : entre 2,0 et 40.
96
ITEM 51 Troubles de l'hémostase : condu ite à tenir en odontologie
- L'I N R thérapeutique est le plus souvent compris entre 2,0 et 3,0, pouvant atteindre 4,0 dans
certains cas (valve mécanique cardiaque notamment) .
2.3.3. 1. Généralités
- Le TS est augmenté chez les patients sous anti-agrégants plaquettaires. La prescription de cet
examen en bilan pré-opératoire apporte donc peu d'intérêt en pratique courante.
3.1. Mesures locales non spécifiques (en association à la com pression et à la réalisation
de sutu res)
97
ITEM 51 Troubles de l'hémostase : conduite à tenir en odontologie
98
ITEM 51 Troubles de l'hémostase : conduite à tenir en odontologie
4.2. Prise en charge d'un acte de chirurgie orale programmé et du risque hémorragique
en présence d'un trouble de l'hémostase connu
- Pour les patients présentant un trouble de l'hémostase, la chirurgie orale nécessitera une
approche rigoureuse et consciencieuse pas toujours faisable au cabinet dentaire. La stratégie à
mettre en œuvre pour ces patients portent essentiellement sur le contrôle local de l'hémostase
et l'antifibrinolyse du caillot.
99
I T E M 5 1 Troubles de l'hémostase : conduite à ten ir en odontologie
../ Cependant, une dose flash prescrite en prophylaxie de J'Endocardite I nfectieuse n'a pas
montré cliniquement d'interaction avec les anti-coagulants .
../ Le métronidazole i nterfère avec les AVK et potentialise son effet. I l doit être évité dès que
possible.
• Antalgique pour traiter les douleurs post-opératoires : le paracétamol ± codéine est
l'antalgique de choix. Il devra être utilisé à la posologie de lg x3/jour sur une courte durée
( <7 jours) chez les patients sous anticoagulants. Au-delà, il peut potentialiser l'effet des AVK
par inhibition de leur métabolisme .
../ L'Aspirine et les AINS peuvent interférer avec la fonction plaquettaire et augmenter le
5. A RETENIR
- ConnaÎtre les moyens d'explora tion de la coagulation {TS, TP, TCA, INR) et les indications de
ces examens biologiques.
- Avoir une démarche toujours structurée : rechercher la cause d'un saignement inexpliqué par
un interrogatoire rigoureux {A TCD, prise médicamenteuse, .. .) par exemple.
- Ne pas oublier que souvent ces patients son t polymédiqués (nombreuses interactions
médicamenteuses entre les traitements par anticoagulants oraux et nos prescriptions) et/ou
sont souvent à haut risque d'endocardite infectieuse (an tibioprophylaxie +++).
- les complications hémorragiques son t essentiellement liées à l 'état du patient et par
conséquent la plupart du temps évitables. Une fois le diagnostic posé et le risque évalué, des
mesures spécifiques, notamment d 'hémostase locale seront à mettre en place en accord avec les
données actuelles de la science.
6. RÉFÉRENCES
- ABELLI A ET M ENARD P. Traitement préventif et curatif des hémorragies opératoires. Encycl Med
Chir, Stomatologie/Odontologie, Elsevier, 2 2-090-G- 1 0, 1998, 1 3p.
- HENDERSON JM, BERGMAN S, SALAMA A, KOTERWAS G. Management of the oral and m axillofacial
surgery patient with thrombocytopenia. Journal of oral and maxillofacial surgery : official journal
of the American Association of Oral and Maxillofacial Surgeons. 2 0 0 1 Apr; S9(4) :4 2 1 -7.
- ISRAELS S, SCHWETZ N, BOYAR R, M c NICOL A. Bleeding disorders: characterization, dental
considerations and management. J Can Dent Assac. 2006 Nov;72 (9) :827.
- MADIREDDI S. Thrombocytopenia and avoiding bleeding complications. Dentistry today. 2009
Dec;28(12): 56, 8, 60-2; quiz 3.
- POLYCOPIE NATIONAL Du COLLEGE D ES ENSEIGNANTS. Hématologie - Transfusions 2 0 1 0.
1 00
ITEM 52 Adénopathies cervico-faciales
Une adénopathie est une augmentation du volume des lymphonoeuds (LN) dont la découverte
peut conduire à des diagnostics très variés. le volume des LN peut a ugmenter au cours des
pathologies infectieuses, néoplasiques, inflammatoires, allergiques ou métaboliques. Nous allons
voir la démarche à suivre et déterminer si les adénopathies sont d 'origines locale, régionale ou
générale, multiples ou isolées, superficielles ou profondes, récentes ou anciennes, aiguës ou
chroniques, bénignes ou malignes.
Objectifs : devant une adénopathie superficie/le, il faut argumenter les principales hypothèses
diagnostiques etjustifier les examens complémentaires pertinents.
1. GÉNÉRALITÉS
- Les adénopathies sont un motif de consultation fréquent nécessitant u n bilan cli nique et
paraclinique rigoureux. L'interrogatoire et l'examen clinique restent un point clef pour une
orientation diagnostique fiable. On considère qu'un ganglion est pathologique si sa taille est
> l em. Les adénopathies profondes sont non palpables.
2. DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
2.1. I nterrogatoire
- Age et É tat général du patient
- Antécédents :
• Carcinome épidermoïde
• Maladie de système
É
- tat sérologique, sexualité à risque
- Statut vaccinal à jour
- Facteur de risque de tuberculose : BCG, contage et mode vie à risque, ATCD de tuberculose,
symptômes cliniques évocateurs
- Prise de médicament récent
- Facteurs de risque alcool-tabac
- Animaux familiers (chats)
- N otion de voyages récents
- Milieu socio-professionnel
- Date apparition, vitesse d'évolution, douleur
- Signes fonctionnels ORL associés : dysphagie, dyspnée, troubles de la déglutition, dysphonie,
épistaxis, obstruction nasale
- Signes généraux associés : altération de l'état général, notion d'amaigrissement.
1 01
ITEM 52 Adénopathies cervico-faciales
2.3.1. Biologiques
- Numération Formule Sanguine (N FS) et Vitesse de Sédimentation (VS) recherchent un
processus infectieux et hémopathies
- IDR à la tuberculine : tuberculose
- Au moindre doute avec une tuberculose : hospitalisation et isolement respiratoire en urgence
et recherche de B K dans les crachats 3 j ours de suite le matin à jeun avant le lever.
- Sérologies : mononucléose infectieuse (MNI test avec recherche d'EBV), toxoplasmose, VIH,
syphilis.
1 02
I T E M 52 Adénopathies cervico-faciales
2 .3.2. Histologiques
- Ponction à l'aiguille fine à titre d'orientation car risque de faux négatifs
- Biopsie ganglionnaire sous anesthésie générale : adénomectomie chirurgicale (demande
d'examen bactériologiques à la recherche de Mycobacterium tuberculosis (bacille de Koch dit
BK), histologiques et cytologiques à la recherche des marqueurs immuno-histochimiques en
faveur d'une hémopathie).
2.3.3. Radiologiques
- Radiographie de thorax : tuberculose, sarcoïdose, carcinologique
- Les autres examens d'imagerie seront prescrits en fonction de l'orientation diagnostique :
• Panoramique dentaire (souvent en première intention chez le chirurgien-dentiste) : à la
recherche de foyers infectieux dentaires, lithiase salivaire et calcifications ganglionnaires
• Echographie cervicale : pré cise l'aspect de malignité d'une adénopathie et permet de
visualiser la thyroïde et les glandes salivaires. Elle est peu couteuse et non irradiante.
• TO M avec i njection de produits de contraste
• I RM
3. ETIOLOGIES
3.1.1. Bactérienne
- Tuberculose
- Syphilis primaire o u secondaire.
- Maladie de griffe du chat (Bartonella henselae) : adénopathie suppurée et fistulisée à la peau
dans le territoire de drainage de la lésion.
- Mycobactérie atypique à Mycobacterium scrofulaceum
3.1.2. Virale
- Mononucléose infectieuse (à Epstein-Barr Virus) : rechercher une angine pseudo
membraneuse ou érythémateuse
- VIH : primo-infection ou maladie opportuniste au stade SIDA
- Herpès : gingivo-stomatite associée et rechercher une angine vésiculeuse
- Rubéole
1 03
ITEM 52 Adénopathies cervico-faciales
3.1.3. Parasitaire
- Toxoplasmose à Toxoplasma gondii
3.3. Médicamenteuse
- Après J 7 d'une prise médicamenteuse (hydantoïne par exemple)
3.4. Tumora le
3.4. 1 . Hémopathies
- Lymphome de H odgkin
- Lymphome non hodgkinien
- Leucémie
3.4.2. Métastases
- Métastase d'un carcinome épidermoïde
- Métastase d'autre tumeur primaire : mélanome, thyroïde, parotide, . . .
4 . CONDUITE À TENIR
1 04
ITEM 52 Adénopathies cervico-faciales
5. A RETENIR
6. REFERENCES
1 05
I T E M 53 I mages radio-claires des maxillaires et de la m a n d i bule
1. DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
1.1. Interrogatoire
- Dans la plupart des cas, le patient ne consulte pas pour la présence d'une image radio -claire. Il
s'agit d'une découverte fortuite radiologique faite le plus souvent par le chirurgien-dentiste
traitant lors d'un examen panoramique de contrôle. Ces ostéolyses sont le plus souvent
asymptomatiques.
- Les lésions peuvent évoluer pendant des mois, voire des années sans que le patient n'ait de
signe d'alerte : consulte en urgence (les lésions kystiques ou tumorales volumineuses peuvent
entraîner une fracture mandibulaire) pour un épisode douloureux et/ ou infectieux (cellulite
cervico-faciale par exemple) ou pour une déformation faciale persistante.
1.2.1. Exobuccal
- On ne peut retrouver aucune particularité au stade précoce de la maladie. Dans des formes
plus avancées ou plus sévères (tumeur maligne), le patient peut présenter :
• une tuméfaction faciale
• des adénopathies cervico-faciales
• une fistule cutanée
• un exanthème cutané
• une hypoesthésie d'un territoire sensitif du nerf trijumeau (V2, V3 surtout)
• rhinorrhée purulente antérieure et/ou postérieure
• ouverture buccale normale ou limitée (présage une lésion postérieure surtout maligne)
1.2.2. Endobuccal
- L'examen peut être normal ou présenter les signes suivants :
• dyschromie dentaire (traduit une nécrose pulpaire)
• migrations dentaires
• mobilité dentaire anormale
• retard d'évolution d'une dent permanente
• suppuration à la palpation
1 06
I T E M 53 Images radio-cla ires des maxillaires et de la mandibule
2. HYPOTHÈSES DIAGNOSTIQUES
1 07
ITEM 53 Images radio-claires des maxillaires et de la mandibule
- Chez l'adulte, les symptômes apparaissent habituellement de façon progressive et ce sont les
vertèbres qui sont le plus souvent infectées. Parmi les symptômes, soulignons une sensibilité,
une rougeur et une douleur qui ne répond pas aux analgésiques. À la différence des enfants, les
adultes atteints d'ostéomyélite ne présentent pas de fièvre.
- Si l'ostéomyélite résulte d'une infection des tissus mous avoisinants, ou si l'infection a pénétré
par une fissure de l'os, la région au-dessus de l'os malade devient douloureuse et enflée. Le pus
s'accumule et forme un abcès sur la peau ou dans les tissus mous voisins.
- L'aspect macroscopique lors de la biopsie peut également être trompeur. Il est donc
indispensable, devant toute suspicion d'ostéomyélite, de faire un prélèvement
anatomopathologique à la recherche d'une éventuelle tumeur maligne.
2.4. 1. Ostéosarcome
- L'ostéosarcome est une tumeur osseuse maligne primaire. Il a une prédilection pour la région
des métaphyses des os longs tubulaires. 50% des cas se produisent autour du genou. Plus
fréquent chez les sujets jeunes (moyenne d'âge 16 ans), l'adulte peut également souffrir de cette
forme de cancer. On peut noter une légère prédominance masculine.
- Il est souvent découvert à l'occasion d'une douleur ou d'une sensation de gêne dans les
mouvements qui conduisent à une consultation. La douleur est constante et se propage vers les
articulations proches de la tumeur. Elle est d'intensité variable d'un individu à l'autre. Elle peut
durer quelques jours et disparaître spontanément, puis revenir. Au début, des médicaments de
type antalgiques soulagent le patient, mais la douleur devient rapidement résistante à ces
traitements.
- Le membre peut gonfler à l'endroit où est située la tumeur. Une tuméfaction que l'on peut
palper apparaît. L'endroit où se trouve la lésion devient chaud, rouge et douloureux au toucher.
C'est le signe d'une inflammation ; parfois absente. Rare au niveau de la face, on décrit une
paresthésie, une perte des dents, ou une obstruction nasale.
2.4.3. Lymphomes
- Les lymphomes Hodgkiniens et non Hodgkiniens peuvent intéresser l'os, donnant des images
1 08
ITEM 53 Images radio-claires des maxillaires et de la mandibule
3. A RETENIR
- Le plus souvent ces images son t découvertes fortuitement lors d'un examen radiologique de
routine.
- Ces ostéolyses sont le plus souvent asymptomatiques et peuvent évoluer pendant des mois voire
des années sans signe d'appel (sauf en cas de tumeurs malignes).
- Diagnostics très variés : allant de la pathologie infectieuse d'origine dentaire à la pathologie
tumorale maligne.
4. RÉFÉRENCES
1 09
ITEM 54 Avulsions dentaires
L 'avulsion dentaire est acte quotidien pour le chirurgien-dentiste, qui nécessite une
connaissance et une maitrise de certaines techniques chirurgicales.
Ce type d'intervention est souvent redouté par le patien t, qui craint les éventuelles sensations
douloureuses pendant et après l'acte chirurgical. Il convient donc dans un premier temps de
dédramatiser la situation, et de lui expliquer calmement comment va se dérouler la séance. Ce
dialogue avec le patient permettra aussi d'obtenir de lui son consentement éclairé.
L 'objectif de cet item est de détailler les techniques chirurgicales des avulsions simples et
complexes, ainsi que les instrumen ts nécessaires.
1. GENERALITES
- L'avulsion doit, sauf cas exceptionnel, s'effectuer dans un environnement favorable et sain. Il
convient donc en premier lieu de réaliser un détartrage, qui va permettre de favoriser la
cicatrisation post-opératoire, de diminuer le saignement et la bactériémie en per-opératoire.
- Lors de l'acte, on prendra soin de ne pas léser les dents voisines, et on veillera au maintien du
capital osseux existant. Pour cela on privilégiera la séparation de racines lors de l'avulsion d'une
dent pluriradiculée, et on n'aura recours à l'alvéolectomie que dans des cas bien précis. La
conservation du capital osseux permettra entre autres d'avoir la possibilité de remplacer plus
facilement la dent extraite par un implant. Dans le cas d'avulsions multiples, le praticien
commencera par la dent la plus postérieure, pour éviter lors des avulsions suivantes, d'être gêné
par un éventuel écoulement sanguin.
- Pour accomplir l'acte opératoire dans de bonnes conditions, l'idéal est de disposer d'une aide
opératoire au fauteuil, et d'une instrumentiste qui s'occupera du plateau techni que.
110
ITEM 54 Avulsions dentaires
3. PHASE PRE-OPERATOIRE
111
ITEM 54 Avulsions dentaires
• niveau 1 : Paracétamol l OO Omg toutes les 6h (max. 4g/24h) chez l'adulte et 60mg/kg/24h
chez l'enfant, Ibuprofène 400mg toutes les 8h (max. 1,2g/24h) chez l'adulte (attention au
risque d'ulcère gastro-duodénal, hémorragique, infectieux et sur terrain particulier :
déconseillé/contre-indiqué chez la femme enceinte, lors de l'allaitement et en cas
d'insuffisance rénale)
• niveau 2 : association paracétamol SOOmg + codéine 3 0mg, 1 à 2 comprimé(s) toutes les 6h ;
association paracétamol SOOmg + tramadol S Omg, 1 à 2 comprimé(s) toutes les 6h.
- Une antibiothérapie sera prescrite si nécessaire (évaluer le terrain, risque infectieux local) :
• Amoxicilline l g, 1 cp matin et soir pendant 7 j ours (en cas d'allergie, prescrire
clindamycine 600mg matin, midi et soir, pendant 7 jours)
1 12
I T E M 54 Avulsions dentaires
4.2.2. 1. Anesthésie
4.2.2.2. Syndesmotomie
4.2.2.3. Luxation
4.2.2.4. Avulsion
- Une fois la dent luxée, elle est retirée de son alvéole à l'aide du davier.
4.2.2.5. Curetage
- Un curetage soigneux des parois de l'alvéole est réalisé, avec une curette chirurgicale ou une
pince gouge. A ce stade il est nécessaire de s'assurer que l'on a retiré tout granulome existant. Il
faut faire attention toutefois à ne pas faire un curetage trop vigoureux lorsque l'on se trouve
proche d'éléments anatomiques nobles : sinus, canal contenant le nerf alvéolaire inférieur.
4.2.2.6. Sutures
- Des s utures sont réalisées l orsqu'il est p ossible d'obtenir u n contact entre les berges, ou bien
chez le patient ayant u n risque hémorragique.
113
ITEM 54 Avulsions dentaires
4.3. 1. Indications
- L'alvéolectomie sera indiquée pour différentes raisons : on distinguera des indications liées à
la partie coronaire de la dent, à sa partie radiculaire, ainsi que des indications liées à l'état de son
parodonte.
- ankylose
- table osseuse très fine, risquant de fracturer
4.3.3. 1 . Anesthésie
4.3.3.2. Incisions
- Le décollement est amorcé avec un syndesmotome, puis est complété et terminé à l'aide d'un
décolleur de M olt. Le lambeau de pleine épaisseur muco-périosté ainsi élevé sera chargé sur un
écarteur.
114
ITEM 54 Avulsions dentaires
4.3.3.4. Ostéotomie
- Une alvéolectomie à minima est réalisée, afin d'exposer une partie de la racine de la dent à
avulser, et de pouvoir y accéder avec le syndesmotome, l'élévateur, ou le davier. Cette
ostéotomie est faite avec une fraise boule montée sur une pièce-à-main à irrigatio n interne.
- Dans le cas d'une dent pluriradiculée, il est nécessaire de séparer les racines, afin d'avulser la
dent de la manière la plus atraumatique possible pour les corticales osseuses, et préserver ainsi
ce capital en vue d'une éventuelle pose d'implant (sauf pour les dents de sagesses) .
- La s éparation est faite avec une fraise Zékrya chirurgicale (c'est-à-dire à extrémité travaillante)
montée sur contre-angle bague rouge, de la façon suivante :
• molaire maxillaire : tranchée mésio-distale, s'arrêtant aux crêtes marginales, et tranchée
vestibulo-palatine, pour séparer les deux racines vestibulaires.
• molaire mandibulaire : tranchée vestibulo-linguale.
- Une fois les tranchées faites, il suffit d'y insérer un syndesmotome ou un élévateur, et de faire
une légère rotation, jusqu'à séparation des fragments.
- Les s utures seront cette fois-ci indispensables. On privilégiera les sutures simples : en 0, en X
ou en U.
5 . 1 . Traitement antalgique
- Il commence dès la fin de l'intervention, avant le réveil de la sensibilité. En effet, une douleur
installée est plus difficile à combattre.
- Les antalgiques prescrits seront donc de niveau 1 ou 2, en fonction de la durée et de la
difficulté de l'intervention.
115
ITEM 54 Avulsions dentaires
6. A RETENIR
- L 'avulsion dentaire est un acte souvent appréhendé par le patient, mais qui peut a ussi s'avérer
stressant pour le praticien.
- Certains prérequis sont nécessaires afin de pouvoir réaliser cet acte dans des conditions
satisfaisantes : avoir effectué une anamnèse complète, prescrire une prémédication adaptée,
savoir poser l'indication d'a/véo/ectomie après un examen clinique et radiographique, disposer
d'un plateau technique adéquat, ...
- Cette approche méthodologique et rigoureuse permettra de prévenir une majeure partie des
complications per et postopératoires, et de contribuer ainsi au succès de l'intervention.
7. REFERENCES
116
ITEM 55 Complications en chirurgie buccale
1 . 1. Anesthésie
1 . 1 . 1. Anesthésie locale
- Les complications dues à l'anesthésie locale entrainant une altération de l'état général sont
multiples (malaise vagal, allergie, syncope cardiaque, . ..) et dépendent de plusieurs facteurs
(dose administrée, présence d'un vasoconstricteur, injection intra-vasculaire, . .. ) .
- L e s complications locales sont d e plusieurs ordres (accident nerveux, hémorragique,
mécanique), et sont explicitées dans l'item 2 1 .
1.2. I nstallation
117
ITE M SS Complications en chirurgie buccale
118
ITEM 55 Complications en chirurgie buccale
d'une restauratio n volumineuse (amalgame), un pansement type I RM sera appliqué sur la dent
lésée en fin de séance. Enfin, si la dent adjacente est une couronne, il convient de la resceller.
- La plupart du temps le patient déglutit et avale le fragment par manœuvre réflexe (absence de
toux réactionnelle). Le plus souvent cette dent est évacuée par voie naturelle dans les 2 à 3 j ours
qui suivent. Un contrôle radiographique est nécessaire pour suivre la progression de la dent.
- Si la dent n'est pas atteignable facilement, il convient de reporter l'avulsion pour avoir des
compléments radiographiques, et ainsi pouvoir mieux localiser l'élément.
- Souvent une dent de sagesse maxillaire en position haute. Elle fait l'obj et d'une tentative de
récupération immédiate (voie alvéolaire), en s'appuyant sur un cliché panoramique ou CBCT
pour mieux localiser la dent. En cas d'échec, l'intervention est différée pour e ffectuer la
technique de Caldwell-Luc sous AL ou AG, ou par méatotomie sous AG par un ORL.
- Fait suite à une luxation vigoureuse d'une dent de sagesse maxillaire. Il est préférable
d'adresser le patient à un spécialiste compétent, qui réalisera la récupération sous anesthésie
générale du fait de la complexité de l'intervention.
119
ITEM 55 Complications en chirurgie buccale
120
I T E M 55 Complications en chirurgie buccale
2.1.3. Infection
- Prise en charge par u n geste de drainage associé à une antibiothérapie.
2.2. Accidents osseux : a lvéolite sèche, suppurée, ostéites (Voir item 61)
121
ITEM SS Complications en chirurgie buccale
2.4. Trismus
- C'est une réaction normale lors de l'avulsion d'une dent incluse postérieure, accompagnée d'un
œdème qui doit disparaître en quelques jours. S'il persiste, il doit faire rechercher une
complication infectieuse locale ou traumatique. Il peut faire suite à une fracture de la mandibule,
ou révéler une luxation, favorisée par une manœuvre d'ouverture trop ample ou brutale sous
AG.
3. A RETENIR
- Une technique précise et des gestes maîtrisés doivent permettre de limiter les risques de
complication, tout en tenant compte que le risque zéro n 'existe pas en chirurgie.
- Dans tous les cas, le bilan pré-opératoire (anamnèse médicale, examen clinique et
radiographique) doit permettre de programmer au mieux l'intervention. lorsqu 'il existe une
pathologie générale, pouvant compliquer l'intervention, le praticien pourra être amené à
prendre contact préalablement avec le médecin traitant (voir items 6 à 1 6).
4. REFERENCES
122
I T E M 56 Kystes des maxillaires
les kystes des maxillaires son t des lésions intra-osseuses, de cause odontogéniques ou non, qui
possèden t une structure histologique particulière caractérisée par la présence d'une enveloppe
épithéliale, kératinisée ou non, et un con tenu liquide (séreux, séro-hémorragique, hémorragique ou
purulent), semi-liquide ou solide.
Après un examen clinique rigoureux, une investigation radiographique ainsi qu'un examen
anatomo-pathologique obligatoire seront nécessaires pour poser un diagnostic et mettre en place
la thérapeutique la plus adéquate.
1. DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
1.1. I nterrogatoire
- La plupart du temps, ces lésions sont découvertes fortuitement lors d'un examen
panoramique de routine. Dans certains cas, le patient pourra être amené à consulter pour un
gonflement, une douleur, des déplacements dentaires ou une asymétrie faciale. N ous
rechercherons alors les circonstances d'apparition qui amènent le patient à consulter, les
douleurs associées (intensité, durée, caractère continu ou intermittent) ou tuméfactions
éventuelles.
- O n recherchera également des antécédents éventuels sur le plan oncologique :
adénocarcinome du foie ou du poumon.
- O n précisera s i le patient présente une altération de l'état général : fièvre, amaigrissement,
asthénie, ... et si des signes fonctionnels sont associés : douleur, troubles de la sensibilité
(hypoesthésie, anesthésie, dysesthésie), de la déglutition, troubles articulaires, ...
1.2.1. Exo-buccal
- A l'inspection, o n recherchera une asymétrie du visage, et l'aspect des téguments (peau en
regard d'une tuméfaction normale, érythémateuse ou fistulisée).
- A la palpation, o n évaluera les aspects d'une tuméfaction éventuelle : limites, consistances,
température, sensibilité, rapports avec les plans profonds ...
- O n évaluera également la sensibilité tactile (médico-légal) des différents territoires
(principalement V2 et V 3 ) de la face.
- On recherchera la présence d'adénopathies cervico-faciales dans cette zone et les
caractéristiques de cette/ces adénopathie(s) (voir item 52).
- Enfin o n vérifiera la quantité (normale ou diminuée) et la qualité de l'ouverture buccale du
patient (déviation).
- Toutes ces données collectées devront être consignées sur le dossier médical du malade. Un
schéma daté devra être réalisé (médico-légal).
1.2.2. Endo-buccal
- Il fa udra également rechercher à l'inspection et la palpation une éventuelle tuméfaction : siège,
consistance, taille, contour, aspect de la muqueuse de recouvrement, ...
- La palpation recherche une tuméfaction, une perte de l'intégrité des corticales osseuses
(vestibulaire, linguale ou palatine), l'existence de signes fonctionnels (douleur).
123
ITEM 56 Kystes des maxilla ires
1.3.1. Radiographique
- Cet examen permet d'évaluer la lésion et ses rapports avec les structures adjacentes. En aucun
cas, elle permet de poser un diagnostic. Il permet, en confrontant avec les données de l'examen
clinique, de poser une ou plusieurs hypothèses diagnostiques. Le diagnostic précis n'est
déterminé que par le médecin anatomo-pathologiste.
- Cet examen permettra d'établir le rapport entre la lésion et les dents voisines et de vérifier
l'intégralité ou non du desmodonte.
- C'est un examen tri-dimensionnel qui permettra une évaluation très précise de la lésion
d'aspect kystique :
• volume /taille à mesurer en millimètres
• aspect uni- ou poly-loculaire
• homogénéité ou non de la lésion : image radio-claire, radio-opaque ou mixte
• aspect des bords : bien ou mal limités
• rapports avec toutes les structures alentours : nerveuses, dentaires, sinusiennes
• évaluation précise des RREI au niveau des apex des dents au sein de la lésion
• évaluation de la perforation des corticales externes vestibulaire ou linguale/palatine.
124
ITEM 56 Kystes des maxil l a i res
1.3.2. Histologique
- Bien que les examens cliniques et radiographiques soient la plupart du temps suffisamment
informatifs pour nous guider sur le diagnostic de la lésion kystique, c'est toujours l'examen
histologique qui permettra de confirmer le diagnostic.
- Il est la plupart du temps réalisé lors de l'intervention d'exérèse. Dans certains cas, on peut
réaliser une biopsie de la membrane kystique dans un but d'orienter ou d'adapter son attitude
thérapeutique en cas de doute avec une tumeur bénigne ou maligne notamment.
- Cet examen est systématique et obligatoire (médico-légal) . La demande s'accompagnera
d'un formulaire correctement renseigné des informations suivantes : identité du patient (nom,
prénom, date de naissance, sexe), renseignements cliniques (ATCD médicaux, signes retrouvés à
l'examen clinique, . . . ), nature de l'examen demandé, date, heure et lieu du prélèvement, nature du
milieu de conservation (formol, bouin, ... ), demande particulière (immunomarquage par
exemple).
- De nombreuses classifications ont été proposées depuis des dizaines d'années. Celle utilisée
actuellement est la classification de !'OMS (Organisation M ondiale de la Santé), 2 0 1 0 .
125
ITEM 56 Kystes des maxillaires
126
ITEM 56 Kystes des maxilla ires
127
ITEM 56 Kystes des m a x i l l a i res
3. PRINCIPES DE TRAITEMENT
- Le traitement de ces lésions doit prendre en compte les données de l'examen clinique et le
bilan de l'imagerie bi- et tri-dimensionnelle.
3.2. Décompression/marsupialisation
- Lorsque ces lésions sont étendues, l'acte chirurgical peut être iatrogène pour les structures
nerveuses (hypoesthésie ou anesthésie le plus souvent transitoire), dentaires (perte de vitalité
lorsque la lésion est au voisinage de l'apex d'une dent) ou encore peuvent majo rer le risque de
fracture mandibulaire ou de communication bucco-sinusienne. Ainsi, certains auteurs proposent
de réaliser une décompression (avec mise en place de drain) associée à une biopsie d'une partie
de la lésion. Cette alternative thérapeutique a pour but de diminuer la taille de la lésion et donc
d'intervenir plus tard (en général 3 à 6 mois voi re 1 an après pour les lésions les plus
volumineuses) sans risque pour les structures nobles (dents, si nus, nerf alvéolaire inférieur).
Cette thérapeutique est très controversée car elle présente deux désavantages majeurs :
nécessité d'une collaboration très importante de la part du patient (suivi régulier +++ et
irrigation hi-quotidienne des drains par le patient) et prélever une petite partie de la lésion lors
de la biopsie ne met pas à l'abri de se trouver en présence d'une tumeur bénigne mais surtout
maligne sur une autre partie de la lésion.
128
ITEM 56 Kystes des maxillaires
4. A RETENIR
- les kystes des maxillaires sont des lésions nombreuses et diverses don t le diagnostic pourra
être posé grâce à la réalisation d 'un examen clinique rigoureux, d'examens radiographiques
mais a ussi d'une analyse histologique (+++).
- la classification de /'OMS comprend les kystes épithéliaux odontogènes, les kystes épithéliaux
non odontogènes, les kystes inflammatoires et les pseudo-kystes.
- le traitement sera la plupart du temps chirurgical et une surveillance post-opératoire sera de
rigueur.
5. RÉFÉRENCES
- SAUVEUR G., FERKDADJI L., GILBE RT E., M ES BAH M . Kystes des maxillaires. Encycl Med Chir,
Stomato logie, 2 2 -062-G- 10, Elsevier, 2 006, M édecine buccale, 28-550-G- 10, Elsevier, 2 008.
- WORLD H EALTH ÜRGANIZATION. K04 : Diseases of pulp and periapical tissues. ICD- 1 0 Versio n :
2 0 10.
- WORLD H EALTH ÜRGANIZATION. K09 : Cysts of oral region, not elsewhere classified. ICD-10
Version : 2 0 1 0.
1 29
ITEM 57 Inclusions dentaires
Après quelques rappels sur les causes générales et locales des inclusions, nous détaillerons la
conduite à tenir en fonction de deux situations cliniques les plus fréquentes : dent à avulser
(exemple de la dent de sagesse mandibulaire), ou dent à conserver (exemple de la canine incluse, à
tracter sur l'arcade par mouvement orthodontique).
La chirurgie des dents incluses est fréquente et bien codifiée, elle répond à des protocoles précis.
Il s'agira le plus souvent d'une chirurgie programmée, avec une consultation pré-opératoire
obligatoire. Ce type de chirurgie nécessite une aide opératoire au fauteuil.
130
ITEM 57 Inclusions dentaires
2. EPIDEMIOLOGIE
- Théoriquement l'inclusion dentaire peut concerner chaque type de dent, mais la fréquence de
leur inclusion varie énormément.
- Ci-dessous sont répertoriées les dents les plus fréquemment incluses, par ordre décroissant :
• 3ème m olaire mandibulaire et maxillaire
• canine maxillaire
• 2ème prémolaire mandibulaire
• 1 ère pré molaire mandibulaire
- Plus de deux tiers des inclusions dentaires sont dues à une dysharmonie <lento-maxillaire.
3. CONDUITE A TENIR
- Abstention
• Si le risque est supérieur au bénéfice. Exemple : dent de sagesse mandibulaire dont les racines
englobent le nerf alvéolaire inférieur, inclusion trop profonde. -7 Evaluer le rapport
bénéfice/risque.
- Eruptio n dirigée
• Elimination de l'obstacle (dent lactéale, gencive épaisse ou os dense), alvéolectomie
conductrice
- Mise en place chirurgico-orthodontique
• Exemple : canine incluse à tracter sur arcade
- Réimplantation
• Dent incluse extraite et replacée dans sa position idéale. Nécessite une stabilisation i nitiale
par contention.
- Transplantation
• Dent incluse extraite et replacée dans un autre site, à la place d'une dent manquante.
N écessite une contention initiale.
- Avulsion chirurgicale
131
ITEM 57 Inclusions dentaires
4.1.2. Classifications
- Pour évaluer le degré de difficulté de l'intervention :
• Classification de Winter : position de l'axe de la 3ème molaire par rapport à celui de la dent
adjacente (2ème molaire) : verticale, mésioversée, horizontale, distoversée, vestibulaire, . ..
• Classification de Pell et Gregory :
./ Classification 123 : distance entre la face distale de la 2ème molaire et le bord antérieur de la
branche montante de la mandibule ; cette distance étant comparée par rapport au
diamètre mésio-distal de la dent de sagesse .
./ Classification ABC : distance entre la face occlusale de la 2 ème molaire et celle de la dent de
sagesse ; cette distance permettant d'évaluer la profondeur d'inclusion.
Ainsi, avulser une classe lA sera une intervention plus simple qu'une classe 3C.
• Morphologie radiculaire : forme des racines, divergences, ...
• Obstacles anatomiques avoisinants : nerf alvéolaire inférieur. Parfois l'évaluation par
radiographie panoramique ne suffit pas, il faut alors prescrire un scanner ou un CBCT pour
évaluer précisément les rapports entre les racines de la dent de sagesse mandibulaire et le
canal mandibulaire dans lequel circule ce nerf.
132
ITEM 57 Inclusions dentaires
5 . 1 . Phase pré-opératoire
- Anamnèse médicale : évaluer risque hémorragique et infectieux.
- Examen clinique : persistance éventuelle de la dent lactéale. Palpation mettant en évidence une
voussure vestibulaire ou palatine. Vérifier également le positionnement des dents adjacentes
(incisive latérale en malposition, ... ) .
- Examens radiographiques : panoramique, e t en complément, il est possible d'y adjoindre :
cliché rétro-alvéolaire, cliché occlusal, examen tomodensitométrique si nécessaire en fo nction
de la profondeur et du type d'inclusion.
- La canine pourra donc être incluse en position vestibulaire ou palatine.
- Objectif : Accéder à la dent incluse, collage d'un bouton e t mise en place d'une chaînette o u
d'une ligature m étal ou élastomérique pour traction ortho-chirurgicale.
6. A RETENIR
- les inclusions dentaires sont donc dues à différentes causes locales ou générales, et le praticien
devra adapter sa thérapeutique à /'anatomie, en évaluant a u préalable le rapport
bénéfice/risque, et en informer le patient.
- l 'avulsion d'une den t incluse ainsi que la mise en place chirurgico-orthodontique répondent à
des protocoles bien précis qu 'il faut savoir respecter afin de mener à bien le traitement.
133
ITEM 57 Inclusions dentaires
7. REFERENCES
134
ITEM 58 Evaluation d ' u n traumatisé cervico-facial
L 'évaluation de la gravité du traumatisme est primordiale pour une prise en charge adaptée.
Elle nécessite une bonne connaissance de /'anatomie et un examen exhaustif de la face compété par
une imagerie adaptée.
Le traumatisme maxi/Io-facial représente toujours une urgence relative. Il faut en premier lieu
avoir éliminé une urgence vitale chirurgicale ou réanimatoire : cérébrale, rachidienne et thoraco
abdominale. Les voies aériennes supérieures doivent être libérées et les constantes
hémodynamiques stables.
A u final, il faudra toujours garder en tête qu'un traumatisé facial est aussi un traumatisé
cérébral et rachidien jusqu 'à preuve du contraire.
Un poly-traumatisé : blessé grave ayant plusieurs lésions don t au moins une engage le pronostic
vitale.
Objectifs : évaluation et recherche des complications précoces chez un traumatisé cervico-facial.
Iden tifier les situations d'urgence et planifier leur prise en charge.
1. INTERROGA TOIRE
- ATCD :
• Traitement en cours (AVK, AAP) ou troubles de l'hémostase connus
• Anomalie occlusion ancienne
• Généraux
2. EXAMEN CLINIQUE
135
ITEM 58 Evaluation d'un traumatisé cervico-facial
2 . 1 . Face
2.1.1. Inspection
- La peau : ecchymose, hématome, plaie, corps étranger
- Recherche de déformation, enfoncement, asymétrie du visage
136
ITEM 58 Evaluation d ' u n traumatisé cervico-facial
3. EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
3.1. I magerie
- Tout traumatisé crânien avec perte de connaissance doit avoir un scanner cérébral sans
inj ection en urgence à la recherche d'un hématome sous-durai ou extra-durai ou d'une
hémorragie méningée. Si le patient n'a pas eu de perte de connaissance, le scanner se fera en
fonction de la gravité de son état clinique et de ses antécédents.
- D evant toute suspicion de fracture osseuse de la face, il faudra demander un scanner du massif
facial avec et sans injection de produit de contraste en coupe axiale et coronale.
- Pour la mandibule : demander un panoramique dentaire pour débrouillage. Le TOM n'est pas
systématique. Il sera demandé surtout pour les fractures des condyles.
- Pour les dents : demander un panoramique dentaire et des clichés rétro-alvéolaires.
4. A RETENIR
- Ne pas oublier que tout traumatisé cervico-facial est un traumatisé cérébral jusqu'à preuve
du contraire.
- JI faudra donc toujours préciser le mécanisme de /'accident (traumatisme crânien et si oui
avec ou sans perte de connaissance) et rechercher les facteurs aggravants (prise d'anti
coagulants ou AAP).
- JI faudra savoir orienter le patient vers des urgences générales devan t tout symptôme
neurologique afin qu'il ait un scanner cérébral non injecté en urgence et une prise en charge
adaptée.
- A l'échelle du chirurgien-dentiste, il sera nécessaire de faire un bilan lésionnel a ussi bien
osseux que dentaire afin de prescrire les examens adaptés (panoramique, cliché rétro
alvéolaire, CBCT) et de savoir prendre en charge tous les traumatismes dentaires.
5. RÉFÉRENCES
- COLLEGE FRANÇAIS DES ENSEIGNANTS D'ORL. Évaluation de la gravité et recherche des complications
précoces chez un traumatisé crânio-facial. 2 009. Sp.
- COLLEGE HOSPITALO-UNIVERSITAI RE FRANÇAIS DE C H I RU RGIE MAXILLO- FACIALE ET STOMATOLOGIE.
Traumatologie maxillo-faciale. 2 008-2009. 43p.
137
ITEM 60 Cellulites cervico-faciales odontogènes ou non odontogènes
1. PHYSIOPATHOLOGIE ET BACTÉRIOLOGIE
- Les CFO sont des infections ayant pour porte d'entrée un foyer infectieux péri-apical dentaire
(nécrose pulpaire) et plus rarement parodontal. Elles gagnent ensuite les tissus cellulaires sous
cutanés, sous-muqueux ou les loges cervico-faciales. Dans la majorité des cas, la flore
polymicrobienne en cause associe des germes aérobies (y compris aéra-anaérobie)
principalement Gram + (streptocoques oraux, en particulier le groupe millen) et des germes
anaérobies Gram + {Peptostreptococcus et Parvimonas) et Gram (Prevotella et Porphyromonas).
-
2. DIAGNOSTIC
- Le tableau clinique permet de distinguer plusieurs types de C FO. Selon l'évolution, o n décrit
des CFO aiguës ou chroniques. Les CFO aiguës sont divisées en cellulites séreuses, suppurées et
gangréneuses.
- La C FO chronique fait souvent suite à une cellulite suppurée mal traitée (traitement
étiologique et drainage insuffisant, antibiothérapie inadéquate). L'évolution chronique peut se
faire pendant plusieurs mois.
- La CFO diffuse peut soit être secondaire à une cellulite circonscrite, soit diffus e d'emblée. Par
sa rapidité, elle aboutit à des complications pouvant engager le pronostic vital. Son caractère
nécessite une hospitalisation en urgence.
1 38
ITEM 60 C e l l u l ites cervico-faciales odontogènes ou non odontogènes
139
ITEM 60 Cellu lites cervico-faciales odontogènes ou non odontogènes
3. TRAITEMENT
1 40
ITEM 60 C e l l u l ites cervico-faciales odontogènes ou non odontogènes
- Les s ignes fonctionnels du patient atteint de CFO sont importants. Une prescription
d'antalgiques, associée aux antibiotiques, est de règle. Le plus souvent, après avoir évalué la
fonctio n hépatique, la prescription d'un antalgique de palier I I selon l'Organisation mondiale de
la santé (OMS) : association de paracétamol 1 g et codéine 60 mg ou tramadol 1 0 0 mg toutes les
6 heures est nécessaire.
- Même si l'effet antalgique des Anti-inflammatoires Non Stéroïdiens (AINS) est connu, ceux-ci
sont proscrits chez ces patients en raison du risque de retard du diagnostic et d'ulcère gastro
duodénal.
- Si la dent causale semble pouvoir être traitée de manière satisfaisante, on décidera d'être
conservateur. U n parage canalaire sera réalisé afin d'obtenir un drainage par voie endodontique.
La dent sera laissée ouverte dans un premier temps, pour une période d'environ 48 à 72 heures
et le traitement endodontique sera réalisé dans un second temps, après régression de l'infection.
- Lorsque la conservation de la dent causale semble impossible, son avulsion sera réalisée
d'emblée afin d'assurer un drainage alvéolaire.
- Face à une CFO collectée, l'évacuation du pus devra être réalisée d'emblée sous anesthésie
locale et associée au traitement du foyer causal.
3. 1.3. Surveillance
- La surveillance est essentiellement clinique et devra se faire à 2 4 heures, 48 heures et 7 j ours.
Ce sont les signes locaux (levée du trismus, amélioration d'une o dynophagie, régressio n d'un
érythème j ugal et cervical, diminution de la tuméfaction) qui reflètent le mieux l'évolution de
l'infection.
1 41
I T E M 60 C e l l ulites cervico-faciales odontogènes ou non odontogènes
3.2.1. Indications
- Un patient présentant une CFO d'origine dentaire doit être adressé aux urgences et hospitalisé
en service spécialisé en cas de signes de gravité :
• évolution défavorable ou absence de réponse à un traitement médico-chirurgical bien mené.
Il n'existe pas de consensus sur la durée de traitement antibiotique ambulatoire à observer, 48
heures semblent le minimum en l'absence d'évolution défavorable
• tuméfaction au niveau du plancher buccal
• extension cervicale ( œ dème, emphysème, érythème)
• dysphagie ou dyspnée
• CFO sur terrain particulier (femme enceinte, insuffisance rénale, patient immunodéprimé,
diabétique, patient âgé, enfant)
• trismus serré (impossibilité alimentaire, surveillance du plancher buccal i mpossible)
• syndrome septique (fièvre supérieure à 38,5 °C, frissons, chute de tension)
• indication à un traitement chirurgical sous anesthésie générale (CFO collectée).
5. CONCLUSION
- Les CFO représentent une réelle urgence où le pronostic vital du patient peut être engagé. Sa
prise en charge médico-chirurgicale comprend obligatoirement l'élimination du foyer infectieux
dentaire. Au premier stade, elle pourra être effectuée en ville. Un suivi régulier du patient est
nécessaire afin de pallier toute évolution défavorable du traitement initial. En cas de doute ou
d'évolution défavorable, il ne faudra pas hésiter à adresser le patient vers un service hospitalier.
1 42
ITEM 60 Cellu lites cervico-faciales odontogènes ou non odontogènes
6. A RETENIR
- les infections m axillaires présen tent un risque vital rare, en cas d'atteinte cérébrale, par
thrombophlébite du sinus caverneux.
- les infections mandibulaires son t plus sévères que les infections maxillaires du fait de leur
extension cervicale. Elles présentent un risque vital en cas de diffus ion par obstruction des
voies aérodigestives supérieures (VADS) ou médiastinite. li existe alors un important risque
vital.
- le drainage d'une éventuelle collection, /'avulsion de la dent causale devront être réalisés
d'emblée sans a ttendre l'effet d'une antibiothérapie probabiliste, à large spectre. Ce traitement
permettra une amélioration rapide des signes cliniques, de l'état de santé du patient et évitera
une diffusion secondaire de /'infection (surtou t sur un terrain immunodéprimé).
- li fau t privilégier une association d'antibiotiques comme /'amoxicilline et le métronidazole en
l'absence d'allergie à la pénicilline.
- Ne pas prescrire d'anti-inflammatoires.
7. RÉFÉRENCES
- B ERNARD P. Critères d'hospitalisation initiale et secondaire. Med Mal Infect 2000 ; 30 (Suppl 4) :
3 6 5 -369.
- CHUTKA N R ET TOUBIA N. Effect of nonsteroidal anti-injlammatory drugs on the gastrointestinal
tract: diagnosis by wireless capsule endoscopy. Gastrointest Endosc Clin N Am 2004 ; 14 (1) : 67-
85.
- DAVIDO N, BARERE F, YASUKAWA K. Cellulites faciales odontogènes de l'adulte : prise en charge
médico-chirurgicale. I n f Dent n°2 1 - 2 5 mai 2 0 1 1. p75-82.
- DAVIDO N ET TOLEDO-ARENAS R. Foyers infectieux dentaires et complications. AKOS (Traité de
M édecine) 7- 1 1 05, Elsevier, 2 0 10.
- FLYNN TR et coll. Severe odontogenic infections, part 1 : prospective report. J Oral M axillofac Surg
2 0 0 6 ; 64 (7) : 1 09 3 - 1 0 1 03.
- LA ROSA J, BOUVIER S ET LANGERON O. Prise en charge des cellulites maxillofaciales. Prat Anesth
Reanim 2008; 1 2 : 3 09-3 15.
- PERON J ET MANGEZ J. Cellulites et fistules d'origine dentaire. Encycl Med Chir,
Stomatologie/Odontologie, 2 2 -0 3 3 - A- 1 0, Elsevier, 2 0 0 2 .
1 43
ITEM 61 Ostéites maxillaires
Les ostéites correspondent à une atteinte du tissu osseux par un phénomène d'inflammation puis
d'infection. Ce phénomène peut être observé suite à une infection locale ou générale, suite à un acte
iatrogène, ou sans cause apparente. L 'objectif de cet item est d'exposer dans un premier temps les
mécanismes physiopathologiques des ostéites, puis le diagnostic, et enfin, la conduite à tenir face à
ces pathologies en s'appuyant sur les données actuelles.
2. ETIOLOGIE
1 44
ITEM 61 Ostéites maxillaires
- Médicamenteuses :
• En particulier par l'utilisation des bisphosphonates (BP), prescrits notamment dans le
traitement de l'ostéoporose. Il faut spécifier qu'actuellement ce sont les B P administrés par
voie intraveineuse (zoledronate, et pamidronate) qui occasionnent le plus d'ostéonécroses.
- Par irradiation :
• Il y aura tout d'abord des facteurs favorisants :
./ Liés à la radiothérapie
� Tout d'abord la dose totale d'irradiation est importante à connaître, sachant qu'au-delà
de 60 grays, le risque d'ostéoradionécrose (ORN) augmente fortement. De plus, dans le
cadre de la curiethérapie, les ORN sont plus fréquentes. Il faut de plus connaître le
territoire d'irradiation, et le fractionnement de la dose, sachant que plus les séances de
radiothérapie sont proches, plus le risque d'ORN est grand.
./ Liés à la tumeur
� Les tumeurs les plus à risque d'engendrer des ORN lors de leur traitement sont par
ordre décroissant : le plancher, le trigone rétro-molaire, la langue, l'amygdale, et le
voile du palais. De plus, le risque est accru dans le cas de tumeurs en contact ou
envahissant le tissu osseux.
./ Liés au terrain
� Les patients immunodéprimés, ou porteurs d'une pathologie chronique non équilibrée,
ou bien ayant une intoxication alcoolo tabagique sont plus susceptibles de déclencher
une ORN.
• Et des facteurs déclenchants :
./ Les avulsions dentaires sur site irradié,
./ Les plaies de la muqueuse buccale,
./ Le port de prothèse amovible,
./ Les traumatismes.
1 45
ITEM 61 Ostéites maxilla ires
3. DIAGNOSTIC POSITIF
1 46
ITEM 61 Ostéites maxilla ires
- Le scanner permet de préciser les limites d'exérèse d'un éventuel séquestre, afin de décider
d'une résection interruptrice ou non.
• Le traitement préventif de l'ORN (voir aussi item 15) :
./ Avant irradiation. la mise en état de la bouche est primordiale, ainsi qu'une motivation à
l'hygiène. Les dents devant être avulsées le seront au minimum 2 1 jours avant le début de
la radiothérapie. Il faudra également réaliser des gouttières fluorées, ainsi qu'une prothèse
de protectio n en résine acrylique, avec écran plombé .
./ Pendant l'irradiation : il faut éviter tout geste risquant de léser la muqueuse buccale. Le
port des prothèses est déconseillé en raison de l'aggravation des mucites radiques. Afin de
prévenir la radio-mucite, on prescrira des soins locaux : bains de bouche alcalins .
./ Après l'irradiation. le port de gouttières fluorées doit être instauré et ce à vie (gel fluoré à
1 % application quotidienne). Si un geste chirurgical est envisagé, il faudra faire une
-
antibiopro phylaxie. Dans le cas d'avulsion dentaire, elle doit être le moins traumatique
possible, suivie d'une régularisation de crête. La mise en place de colle biologique et de
sutures est conseillée pour améliorer la cicatrisation. L'anesthésie sera faite sans
vasoconstricteur.
• Le traitement curatif de l'ORN :
./ Là aussi, de nombreux auteurs ont proposé des classifications cliniques .
./ La classification de Marx et Myers permet de standardiser la conduite à tenir en fonction
de l'état du patient (exemple : stade 1 : exposition osseuse de moins de 2 mm : 40 séances
d'oxygénothérapie hyperbare).
3.2. 1 . 1 . Centrales
- Les signes cliniques : ce sont des ostéites apparaissant dans un contexte de parodontite apicale
aigüe. Le patient présente une altération de l'état général (AEG), associée à des signes
fonctionnels tels que des douleurs et un trismus plus ou moins serré en fonction de la
localisation de la dent causale. Localement il y a une tuméfaction vestibulaire et une gencive
rouge en regard de la dent.
- La radiographie montre une lésion apicale appendue à l'apex de la dent altérée.
- Le traitement médical nécessite la mise en place d'un traitement antibiotique associé à u n
antalgique.
- Le traitement chirurgical peut correspondre à un traitement endodontique si la dent est
conservable et si le patient ne présente pas de risque infectieux particulier. Sinon, on procèdera
à l'avulsion de la dent causale.
- Signes cliniques : Ce sont des ostéites beaucoup plus rares que les précédentes. Elles sont
surtout secondaires à un processus infectieux, comme une cellulite masséterine. Les signes
généraux et locaux sont les mêmes que ceux des ostéites centrales.
- La radiographie alvéolaire ne montre rien de particulier. Parfois, une incidence occlusale
permet de visualiser un petit séquestre de corticale « en pelure d'oignon ».
147
ITEM 61 Ostéites maxillaires
3.2.2. 1. Ostéopériostose
- Cette ostéite se retrouve lors d'atteinte carieuse d'une molaire lactéale le plus souvent. Le
traitement se résume à l'avulsion de la dent lactéale sans antibiothérapie (car pas de signes
généraux).
3.2.2.2. Ostéopériostite
- Cette ostéite est secondaire à une ostéite aigue non ou mal traitée. Les signes cliniques sont
plus marqués, avec cette fois une douleur associée à une tuméfaction avec muqueuse de
recouvrement rouge en regard de la dent responsable.
- Le traitement nécessite une antibiothérapie avec avulsion de la dent causale, si elle ne peut
être restaurée de façon durable.
3.2.4. Ostéomyélites
- Les ostéomyélites sont le plus souvent dues à une infection par Staphylococcus aureus. La
fixation de cette bactérie intervient surtout au niveau des os longs et des corps vertébraux,
beaucoup plus rarement à la mandibule. Au niveau clinique, apparait une douleur et une
tuméfaction mandibulaire dans un contexte de septicémie. I ci, les dents en rappo rt avec la
tuméfaction sont saines. Il faut donc traiter la cause en utilisant une antibiothérapie à visée anti
staphylococcique ( cloxacilline ou pristinamycine) .
4. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
- Il faut évoquer différents processus ostéolytiques pouvant aisément se confondre avec une
ostéite de cause dentaire :
• L'ostéopétrose d'Albers-Schônberg.
• Les tumeurs à cellules géantes : Les géodes ostéolytiques du chérubisme, surtout chez le
patient jeune, le granulome central à cellules géantes, la tumeur brune de l'hyperparathyroïdie.
• Les kystes et tumeurs odontogènes : Le syndrome de Garlin et Goltz associant une
naevomatose à des kératokystes.
• Les pathologies hématologiques : le myélome, en particulier dans le cadre de la maladie de
Khaler, pouvant présenter des lacunes osseuses.
• Les tumeurs malignes : Les métastases osseuses, les ostéosarcomes, les adénocarcinomes.
• Les artefacts osseux : lacunes de Stafne, foramen mentonnier, . . .
1 48
ITEM 61 Ostéites maxilla ires
5. A RETENIR
6. REFERENCES
- AGENCE FRANÇAISE DE S ECURITE SAN ITAIRE DES PRODUIS DE SANTE. Prescriptions des antibiotiques en
pratique bucco-dentaire. Recommandations, Juillet 2 0 1 1 .
- AGENCE FRANÇAISE D E SECURITE SAN ITAIRE DES PRODUIS DE SANTE. Recommandations sur la prise en
cha rge bucco-dentaire des patien ts traités par bisphosphonates, Décembre 2 007.
- ASSOCIATION DENTAIRE FRANÇAISE. Mieux Prescrire en Odontologie, D ossiers de l'ADF 2006.
- MAES JM, VIEILLARD M H, PENEL G, RAOUL G, FERRI J. Ostéonécroses des maxillaires sous
bisphosphonates. Encycl Med Chir, M édecine buccale, 28-4 1 0-G- 1 0, Elsevier, 2 008.
- MAES JM, RAOUL G, OMEZZINE M, FERRI J. Ostéites des os de la face, Encycl Med Chir, Médecine
buccale, 28-405-M- 10, Elsevier, 2005.
- MARX RE et al. Bisphosphonate-induced osteonecrosis of the jaws: a challenge, a responsibility,
and an opportunity. I nt J Periodontics Restorative Dent. 2008 Feb; 2 8 ( 1 ) : 5-6.
- NOROOZI AR, PHILBERT RF. Modern concepts in understanding and management of the "dry
socket" syndrome: comprehensive review of the literature. Oral Surg Oral Med Oral Pathol Oral
Radio! Endod. 2009 Jan; 107(1) :30-5.
1 49
ITEM 62 Cand idoses buccales
Les mycoses buccales sont des affections superficielles dues à des levures saprophytes
opportunistes qui lors de circonstances particulières se multiplient et deviennent pathogènes.
L 'agent étiologique le plus communément retrouvé est le Candida a/bicans. Ces mycoses sont donc
toujours le témoin d'un déséquilibre de la flore buccale, dont il est nécessaire d'en retrouver
/'étiologie.
1. ETIOPA THOGENIE
- Les mycoses n'atteignent que rarement l'homme sain, et la notion d' « opportunisme » est très
importante. En effet, certains facteurs favorisants ou déclenchants permettent d'expliquer l e
passage à l a virulence des levures saprophytes. Ces facteurs peuvent être intrinsèques o u
extrinsèques.
2. FORMES CLINIQUES
150
ITE M 62 Candidoses buccales
• puis on observe au début des signes d'inflammation diffuse des muqueuses sur lesquelles
apparaissent des placards blanchâtres à l'aspect « crêmeux » qui ensuite convergent et
fin issent par former une nappe polycyclique typique du muguet ;
• diffusion rapide à l'ensemble de la cavité buccale (langue-?joue-? ensemble de la cavité
buccale).
• les plaques blanches se détachent au raclage léger à l'abaisse-langue, laissant apparaître u n
fon d érosif érythémateux.
• évolution favorable, spontanée ou après traitement.
- Il s'agit d'une candidose classique, qui passe à la chronicité et évolue par poussées. Il
s'accompagne toujours d'une sensation de cuisson, de sécheresse dont le patient souvent s'en
accommode.
- O n constate de petites granulations grisâtres ou des placards kératosiques, intéressant les
joues, les lèvres, la langue, le palais ; très adhérents et ne pouvant se détacher que par raclage
(diagnostic différentiel avec la forme aiguë), ils prennent en vieillissant une coloration jaune
brunâtre.
- forme érythémateuse
- ulcérée
- formes parti elles
- formes granulomateuses et sclérosantes
- La muqueuse de la commissure labiale prend une teinte opaline. Sur le versant cutané, la peau
est fissurée et douloureuse. La lésion est souvent en forme de triangle. Les bords sont marqués
par des lambeaux cornés et soulevés, et en croûtelles jaunâtres. L'observation de la perlèche
impose la recherche d'une autre lésion candidosique, notamment rétro-commissurale (lésion
symétrique). Souvent associée à une perte de la dimension verticale.
1 51
ITEM 62 Cand idoses buccales
- Souvent asymptomatique, elle est située sur la partie médiane postérieure de la face dorsale de
la langue, en avant du V lingual. La lésion est une plage érythémateuse grossièrement losangique
ou ovale, allongée d'avant en arrière. C'est une lésion dépapillée qui tranche par sa couleur
rouge avec le reste de la langue (aspect atrophique et érythémateux) . Le plus souvent la langue
est légèrement surélevée, mamelonnée (palpation douloureuse). Il existe des formes
particulières où la lésion est un peu déprimée, la muqueuse est très rouge avec des infiltrations
sous-jacentes. On recherchera toujours des lésions dites en miroir au palais (ouranite
candidosique).
3. EXAMEN MYCOLOGIQUE
- La mycose peut être confirmée par un examen mycologique. Il doit être réalisé avant tout
traitement antifongique. Le prélèvement est effectué à l'aide d'un écouvillon ou d'une spatule
stérile, à distance des repas, le matin de préférence. Il permet de rechercher des filaments
pseudo-mycéliens.
1 52
I T E M 62 Candidoses buccales
4. DIAGNOSTIC
5 . TRAITEMENT
1 53
ITEM 62 Ca ndidoses buccales
semaines
• Amphotéricine B (Fungizone®), actif contre les levures de type Candida, 3 à 4 cuillères à café
par jour après le repas, en rinçage de bouche pendant une minute, le tout pendant 3 semaines
6. A RETENIR
- Son expression clinique est très polymorphe. L 'apparition et /'évolution de ce type de lésion
reflète l'état de san té du patient, et en est tributaire.
- Les formes récidivantes pourront apparaître lors du traitement de sujets immunodéprimés
médicalement ou de façon acquise. Il faudra faire des réserves de pronostic face à des candidoses
buccales basées sur la fragilité de certains terrains.
- Le traitement préventif doit par ailleurs être envisagé dès que les conditions locales ou
générales favorables à /'apparition d'une mycose ne peuvent être modifiées (hygiène, bains de
bouche alcalins, solutions antifongiques, .. .).
7. REFERENCES
- AGBO-GODEAU S, GUEDJ A. Mycoses buccales. Encycl Med Chir, M édecine buccale, 28-280-M- 1 0,
Elsevier, 2 008.
- SAMARANAYAKE LP, C HEUNG LK. Candidiasis and other fungal disease of the mouth. Dermathol
Ther 2002 ; 1 5 : 2 5 1 -69.
- SZPIRGLAS H, BEN S LAMA L. Pathologie de la muqueuse buccale. Editions Elsevier, 1 999.
1 54
ITEM 63 Les Kératoses et lésions précancéreuses de la muqueuse buccale
1. L'ERYTHROPLASIE DE QUEYRAT
Lésion rare, à haut risque de transformation maligne, sous forme de plage veloutée, rouge
brillant, le plus souvent uniforme sans trace de kératinisation souvent très étendue mais ayant
une limite nette.
2. LES KÉRATOSES
- On retrouve liée à la chaleur, la kératose en pastille des sujets qui gardent leur mégots aux
lèvres. Elle se transforme souvent en carcinome épidermoïde ; par compte l'ouranite
glandulaire du fumeur de pipe (liée à la chaleur de la fumée) a un risque de transformation
plus faible.
1 55
I T E M 63 Les Kératoses et lésions précancéreuses de la muqueuse buccale
1 56
ITEM 63 Les Kératoses et lésions précancéreuses de la muqueuse buccale
2.3.1.2. Etiologie
- Son siège électif reste la face interne des joues, la face dorsale de la langue. Le plus souvent,
le lichen est d'installation progressive. Il est asymptomatique, et sa découverte fortuite lors d'un
examen de routine. On distingue deux grandes formes cliniques différentes :
• Le lichen quiescent :
./ I l peut prendre différents aspects cliniques : en réseau dendritique ou en feuilles de
fougères (de loin le plus fréquent), en pointillés, en anneaux, en nappes blanchâtres. On
retrouve toujours des stries blanchâtres plus ou moins enchevêtrées, et légèrement en
relief : les stries de Wickham, entre lesquelles on observe de la muqueuse saine de
couleur normale .
./ Les lichens peuvent être associés à des lésions cutanées, souvent localisées au niveau du
poignet, sous forme de papules prurigineuses. Possibilité d'association à des lésions
génitales (fourreau de la verge).
./ Il existe des aspects atypiques : érythémateux simple, pigmentaire ou nigricans, formes
bulleuses ; ces formes nécessitent un examen anatomo-pathologique pour p ouvoir être
diagnostiquées.
• Le lichen évolutif ou érosif
./ I l fait suite au lichen quiescent, lequel a évolué pour une raison le plus souvent inconnue.
Cette évolution se fait par poussées, pour lesquelles l'infiltration du corps m uqueux de
Malpighi augmente, ce qui entraîne des formes érosives.
1 57
ITEM 63 Les Kératoses et lésions précancéreuses de la muqueuse buccale
- Ils correspondent à la biopsie. Cette dernière montre une hyperplasie du corps m uqueux de
Malpighi, avec un infiltrat important de cellules inflammatoires au niveau du chorion, et de la
jonction dermo-épithéliale, donnant à cette dernière un aspect tendu (disparition des crêtes
gingivales).
2.3.1.5. Evolution
- La transformation maligne a une faible incidence (1 à 3%). Elle survient le plus souvent
chez des femmes ne présentant aucun facteur de risque et passe souvent par le stade de
carcinome verruqueux.
- Les patients présentent souvent plusieurs foyers buccaux de transformation maligne au cours
de l'évolution, voire une atteinte touchant la muqueuse vulvaire ou oesophagienne.
- Le plus souvent, une simple surveillance suffit. Si doute sur le lichen : biopsie. Lorsqu'il existe
une gingivite desquamative superficielle, une étude en immunofluorescence est indispensable,
même s'il existe des lésions réticulées en périphérie des érosions.
2.3. 1 . 7. Traitements
- Lichen quiescent :
• S'il n'y a pas de symptôme, on ne propose aucun traitement, sauf surveillance
semestrielle, et rassurer le patient sur sa dermatose. Si le patient est gêné par les lésions
blanches, on peut lui prescrire de la trétinoïne en crème en application locale (Locacid®
0,05%).
- Lichen évolutif:
• Corticothérapie locale dans un premier temps : Solupred® 40mg en bains de bouche,
bains de bouche composés (Eludril®, Fungizone® et solution de bicarbonate à 14 o/oo),
D ermoval®, Diprolène® en pommade ou en crème ou une association de corticoïdes de classe
I I (Diprosone®) en crème et d'un adhésif (Orabase®) à appliquer le soir au coucher.
• La décroissance thérapeutique sera réalisée sur 1-3 mois afin de limiter le nombre de
récidives.
• En cas d'échec de la corticothérapie locale, passage à une corticothérapie par voie
générale (Solupred® 0,5 à lmg/kg/24h) en l'absence de contre-indications (voir item 18),
rapidement dégressif (en 1 mois) avec relais par corticothérapie locale.
• La corticothérapie par voie générale suppose un bilan préalable à sa prescription : glycémie à
j eun, bilan lipidique, hépatique, rénal, contrôle de la tension artérielle, radiographie
pulmonaire et examen bactériologique des selles.
• S'il s'agit d'une forme verruqueuse, biopsie, puis destruction ± radiothérapie.
1 58
ITEM 63 Les Kératoses et lésions précancéreuses de la muqueuse buccale
- Retrouvée chez les sujets séropositifs, quelques cas on été rapportés chez des suj ets
immunodéprimés non infectés par le VIH.
- Sa localisation principale est sur les bords de la langue.
- Elle est constituée par des plages blanchâtres, légèrement surélevées, à contours
déchiquetés, mal limités, à surface plane ou le plus souvent irrégulière, hérissée de crêtes
festonnées.
- Elle ne s'élimine pas au grattage et dans ses formes étendues peuvent intéresser le dos et la
face ventrale de la langue, le plancher buccal, les commissures intermaxillaires et la face interne
des j oues, surtout la linea alba.
Les papillomes viraux, les condylomes ou les verrues sont des lésions cutanées ou muqueuses
causées par les virus des papillomes humains H PV.
Ces virus provoquent des tumeurs épithéliales bénignes de la peau et des muqueuses
malpighiennes. Certains de ces virus ont un pouvoir oncogène. Les condylomes buccaux ont une
fréquence accrue chez le patient VIH.
1 59
ITEM 63 Les Kératoses et lésions précancéreuses de la muqueuse buccale
- Une dysplasie est une malformation congénitale ou un trouble du développement d'un organe
ou tissu.
- Par extension, ce terme a été utilisé pour désigner certains aspects anormaux acquis de
l'épithélium malpighien, susceptible d'évoluer vers un carcinome in situ ou un carcinome
épidermoïde (CE) invasif.
- Suivant le modèle gynécologique, on parle de néoplasie intra épithéliale (OIN) pour
caractériser les précurseurs des carcinomes épidermoïdes buccaux.
3.1. H istologie
- Le système des carcinomes in situ et des dysplasies épithéliales utilisait quatre grades de
précurseurs, fondés essentiellement sur le degré d'extension en hauteur d'un ensemble de
troubles dans l'architecture épithéliale, de mitoses et d'immaturité ou d'atypies cellulaires par
rapport à la hauteur totale de l'épithélium.
1 60
ITEM 63 Les Kératoses et lésions précancéreuses de la muqueuse buccale
4. A RETENIR
- Le chirurgien-dentiste a un rôle essentiel dans la préven tion des CE (70% des cancers sont
diagnostiqués a u stade T3, voir item 70) mais a ussi un rôle d'information quant aux facteurs de
risque de ces cancers.
- La connaissance clinique et histolog ique des kératoses et lésions précancéreuses est nécessaire
a u dépistage précoce des cancers des VADS.
- Tou te suspicion d'un CE doit être accompagnée d'une biopsie permettant de confirmer
/'hypothèse diagnostique ou le grade de dysplasie.
5. RÉFÉRENCES
1 61
I T E M 64 Ulcérations de la muqueuse buccale
1 . DÉFINITIONS
2. DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
2.1. Interrogatoire
- Age
- Antécédents personnels : application de topique, épisodes antérieurs similaires, facteurs de
risque de MST, voyage, notion de contage, d'épidémie
- Prothèse dentaire, hygiène bucco-dentaire
- Traitements en cours
- Facteurs de risque : tabac ou alcool
- Ancienneté : aigue, chronique, récidivant
- Facteurs déclenchant ou calmant
- Signes fonctionnels : douleur, prurit, retentissement fonctionnel
- Signes généraux associés : fièvre, asthénie, amaigrissement
- Signes associés : adénopathie, atteinte extra-buccale (cutanée, génitale, digestive, ... )
1 62
ITEM 64 Ulcérations de la muqueuse buccale
3. ETIOLOGIES
4. CONDUITE À TENIR
1 63
ITE M 64 Ulcérations de la muqueuse buccale
- L'aphte pourra être considéré comme un diagnostic d'élimination (cause la plus fréquente
d'ulcération de la muqueuse buccale) .
4. 1.2. Aphtes
- Lésion : il s'agit d'une ulcération arrondie et douloureuse précédée d'une sensation de cuisson
à fond jaune beurre frais délimitée par un liseré érythémateux, infiltrée mais non indurée
guérissant en 5 à 10 jours sans laisser de cicatrice si la lésion est infra-centimétrique. L'aphtose
banale évolue par poussée.
- Topographie parfréquence : muqueuse lèvre, vestibule, joue, bord latéral et face inférieure de
la langue, . . .
- Facteurs déc/enchants : alimentaire (agrume, noix, gruyère, tomate), médicamenteux (AINS,
alendronate, bêta-bloquant, opiacés, sels d'or, D-pénicillamine, ... )
- Type :
• Aphtes vulgaires ou communs (voir description)
• Aphtes géantes : > l em de diamètre, peuvent perdurer plusieurs mois et laisser une cicatrice
• Aphtes miliaires : multiples érosions < 2mm > 10 lésions
• Manifestations extra-orale : cutanée, génitale, oculaire, articulaire, digestive . . .
- Examens complémentaires :
• Le diagnostique est clinique
• Si doute avec une cause secondaire : NFS + VS (hémopathie, maladie auto-immune)
• Biopsie inutile si le diagnostique clinique est évident.
- Traitemen t :
• Les aphtes communs n e nécessitent pas de traitement ou alors un traitement symptomatique
d'appoint.
../ Local :
1 64
ITEM 64 Ulcérations de la muqueuse buccale
- Ensuite il faudra évoquer toutes les autres étiologies notamment inflammatoire et auto
immune et enfin un lichen plan.
5. CONCLUSION
- Les érosions et ulcérations sont des lésions élémentaires dont les étiologies sont orientées par
l'interrogatoire et la clinique.
- Toujours évaluer si la lésion est aigue/ récidivante ou chronique> l mois.
- Une ulcération buccale chronique et indolore doit faire éliminer u n carcinome épidermoïde
jusqu'à preuve du contraire.
6. A RETENIR
- C'est un sujet pouvant paraître rébarbatif mais en étant systématique et en ressortan t les
tiroirs cela devient facile et surtout rapide de retrouver les étiologies. Il suffit de se faire un
moyen mnémotechn ique pour ressortir ses cases.
- Nous vous en proposons un, le meilleur étant celui que l'on invente soi-même :
• IN (idiopathique, inflammatoire, infectieux) ME (métabolique) TRO (traumatique) TU
(tumoral) VA (vasculaire) MAL (malformation).
7. RÉFÉRENCE
- VAI LLANT L ET GOGA D. Dermatologie buccale. Collection Dermatologie Pratique. Doin, 1997.
1 65
I T E M 65 Lésions vésiculeuses de la cavité buccale
Une vésicule est une lésion élémentaire provenant d'une micro-collection liquidienne intra
épithéliale par spongiose (œdème extra-cellulaire), ou par nécrose de liquéfaction (im bibition).
Son diamètre est de 1 à 3 mm (bulle : 1 cm). Elle est fragile et éphémère. La présence de
vésicules intra-buccales est souvent associée à des vésicules cutanées. Elle peut évoluer de 3 façons :
coalescence, trouble du con tenu, rupture (donne lieu à une érosion et non pas une ulcération).
Dans cet item, nous traiterons des quatre principaux virus responsables de lésions vésiculeuses :
herpès, varicelle, zona, herpangine, syndrome pied-main-bouche.
1. LE VIRUS DE L'HERPES
1 66
ITEM 65 Lésions vésiculeuses de la cavité buccale
2 . VARICELLE ZONA
167
I T E M 65 Lésions vésiculeuses de la cavité buccale
2 . 1 . Varicelle
- Dûe au VZV.
- Nature des lésions :
• macules rosées pouvant revêtir un aspect papuleux qui deviennent des vésicules
transparentes, entourées d'un liseré érythémateux. Vers le 3ème jour, le contenu se trouble et
le centre se déprime et se flétrit, pour former une croûte vers le 4ème jour.
- Topographie :
• exanthème sur la face, puis s'étend rapidement au tronc.
• les nouvelles lésions apparaissent par vagues successives. Ce qui est capital à retenir, c'est
qu'en tout endroit. il y a des lésions à tous les stades. On en retrouve sur la muqueuse jugale,
palais, oropharynx.
- Symptômes généraux :
• peut être asymptomatique. Etat fébrile modéré (38 °C), polyadénopathies superficielles,
prurit.
- Evolution des lésions :
• les vésicules buccales se rompent rapidement et laissent des érosions superficielles
arrondies, peu douloureuses. Guérison spontanée en 2 à 3 semaines.
- Complications :
• surinfection bactérienne avec cicatrices, encéphalite aigue, ataxie cérébelleuse, pneumonie
varicelleuse, purpura thrombopénique ou leuconeutropénie.
- Diagnostic positif:
• idem H SV.
- Diagnostic différentiel :
• herpès disséminé, variole, impétigo, dermite herpétiforme ou de contact, érythème
polymorphe, syndrome main-pied-bouche, éruption médicamenteuse.
- Traitement :
• éviction des collectivités, traitement symptomatique : bonne hygiène, éviter les grattages,
antihistaminiques, antiviraux : vidarabine, aciclovir, vaccination (si risque grave) .
2.2. Zona
- Réactivation (récurrence) du VZV (n'arrive qu'une fois généralement) à l'intérieur du ganglion
sensitif. M igration le long des fibres s ensitives jusqu'à la peau ou muqueuse, siège de l'éruption.
- Ne survient que chez les patients qui ont déjà eu la varicelle.
- Fréquent chez l'immunodéprimé, et 10 fois plus chez le sujet VI H .
- Faible contagiosité.
- Topographie :
• éruptions localisées unilatéralement, ne croisant pas la ligne médiane.
• localisée à un seul territoire d'un ganglion sensitif.
1 68
ITEM 65 Lésions vésiculeuses de la cavité buccale
3. HERPANGINE
1 69
ITEM 65 Lésions vésiculeuses de la cavité buccale
4. SYNDROME PIED-MAIN-BOUCHE
- Infection à virus coxsackievirus A (ou Coxsackie A virus).
- Epidémiologie :
• très contagieux (transmission orale ou fécale).
• en France, surtout dû au virus coxsackie A 1 6, AlO et A6.
- Nature des lésions :
• papules érythémateuses de 2 à 8 mm de diamètre centrées par une vésicule éphémère à
contenu grisâtre.
• la vésicule se rompt, laissant un cratère gris-jaunâtre superficiel.
• les ulcérations peuvent fusionner en lésions plus larges.
- Localisation :
• lésions buccales et cutanées (paume des mains, doigts et orteils)
- Evolution :
• formation de croûtes en 2 à 3 jours, qui disparaissent en 7 à 1 0 jours.
- Complications :
• chez l'adulte : myocardite, méningo-encéphalite, méningite aseptique, avortement spontané.
- Diagnostic positif:
• idem HSV.
- Diagnostic différentiel :
• gingivostomatite herpétique, aphtose, érythème polymorphe.
- Traitement :
• symptomatique : antipyrétique et lidocaïne en gel.
5. A RETENIR
- Les lésions vésiculeuses de la cavité buccale peuvent donc être dues à différents types de virus,
dont le mécanisme d'action se doit d'être connu du praticien afin de comprendre les notions de
primo-infection, et de réactivation.
- Le diagnostic positifse fait surtout par l'interrogatoire et la clinique, et une certaine expérience
est nécessaire pour reconnaître le type d'infection don t il s'agit, aux vues des nombreux
diagnostics différentiels existants.
6. REFERENCES
- B EAUVI LLAIN DE MONTREUI L C, TESSIER MH, B ILLET J. Pathologie bénigne de la m uqueuse buccale.
Encycl Med Chir, ORL, Oto-rhino-laryngologie, 2 0-624-A- 1 0, Elsevier, 2 0 1 2 .
- ROYAN S . Les infections virales éruptives. Actualités pharmaceutiques n°494. Mars 2 0 10.
1 70
ITEM 66 Limitation de l'ouverture buccale et pathologies de l'ATM
Un trismus se définit par la limitation temporaire (<2 mois) de l'ouverture buccale, par
con tracture des muscles masticateurs. Au delà, on parle de constriction permanente des
maxillaires. les causes de limitation d'ouverture buccale peuvent être locales (cellulite cervico
faciale à point de départ dentaire par exemple), ce qui est retrouvé le plus fréquemment, ou
générale (tétanos, par exemple, à éliminer en premier lieu).
1. DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
1 . 1. I nterrogatoire
- ATCD médicaux : rechercher un diabète, une tumeur maligne, une pathologie neurologique
(maladie de Parkinson), une pathologie psychiatrique (schizophrénie)
- L'histoire de la maladie ( H O M) est très importante, puisque comme dans toute pathologie,
c'est elle qui va orienter le diagnostic :
• Un patient qui rapporte une érosion punctiforme due à une épine de ronces (piqure
septique) dans les jours précédents l'apparition du trismus devra faire rechercher en premier
lieu le tétanos ;
• Un patient qui évoque une prise médicamenteuse récente devra faire rechercher le
médicament responsable du trismus neuroleptiques et dérivés (responsables de
dyskinésies précoces ou tardives) : metoclopramide (Primpéran®), barbituriques,
phénothiazines et dérivés ;
• Rechercher u n ATCD de tumeur maligne cervico-faciale traitée par radiothérapie.
- L'H D M devra préciser :
• l'état de la sérologie/vaccination anti-tétanique (SAT/VAT) ++++
• la notion d'un ATCD de trauma facial et/ou mandibulaire (séquelle de fracture condylienne,
fracture de l'angle de la mandibule, du coroné, du zygoma, ... ).
• le caractère du trismus : uni- ou bilatéral (oriente vers une cause locale ou générale),
douloureux o u non (oriente vers une origine infectieuse), continu ou intermittent (penser au
tétanos), avec ou sans paroxysmes, d'installation brusque ou progressive.
1 71
ITEM 66 Limitation de l'ouverture buccale et pathologies de !'ATM
- Afin de ne pas oublier une étiologie, il faut raisonner par tiroirs (les étiologies précises ont
déjà été citées ci-dessus) :
2.1. Trismus
- Infectieux : local (dentaire ou salivaire) ou général (tétanos : Clostridium tetani/bacille de
Nicolaïer, médicamenteux, diabète, neurologique) ;
- Traumatique : ATCD récent de fracture mandibulaire (surtout au niveau postérieur), fracture
du zygoma ou de l'apophyse zygomatique du maxillaire ;
- Tumoral : bénigne mais surtout tumeur maligne avec envahissement local de la tumeur au
niveau des muscles masticateurs ;
- Inflammatoire : pathologie de !'ATM.
1 72
ITEM 66 Limitation de l'ouverture buccale et pathologies de l'ATM
3. CONDUITE À TENIR
- Cette thématique est traitée dans l'item 140 : dysfonctions des articulations temporo
mandibulaires
5. A RETENIR
- li fau t dans un premier temps éliminer le tétanos comme cause générale de trismus : urgence
médicale avec mortalité dans 25-30% des cas.
- Démarche diagnostique guidée par /'histoire de la maladie.
- Bien différencier le trismus de la constriction permanente des m axillaires.
1 73
ITE M 66 Limitation de l'ouverture buccale et pathologies de l'ATM
6. RÉFÉRENCES
1 74
ITEM 67 Pathologies sal ivaires
1 . 1 . Glande sous-mandibulaire
- Elles sont au nombre de 2 s ituées sous le plancher buccal en dedans de la branche horizontale
de la mandibule. Elles sont composées d'une partie glandulaire et d'un canal (canal de Wharton)
dont l'orifice se trouve au n iveau des caroncules sub-linguales, latéralement au frein de la
langue. Au niveau du canal, passe dans sa portion supérieure le nerf linguale. La palpation de la
région sub-mandibulaire met en évidence, en l'absence de pathologie, une salive claire et en
quantité suffisante.
2. DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
2 . 1 . I nterrogatoire
- On recherchera si la tuméfaction est d'apparition progressive ou rapide, uni ou
bilatérale, si elle s 'accompagne de signes fonctionnels (douleurs), trismus, paralysie
faciale, gonflements lors des repas, de signes généraux . . .
1 75
ITEM 67 Pathologies salivaires
buccale, le pH<6.5.
3. PA THOLOGIE LITHIASIQUE
- C'est la cause la plus fréquente de gonflement douloureux de la glande (80 % des cas siègent au
niveau des glandes sous-mandibulaires). Près de 2 5 % des patients présentent des lithiases
salivaires multiples. La glande peut être gonflée de façon diffuse ou partielle. La fréquence des
lithiases dans le canal sous-mandibulaire (Wharton) s'explique par des facteurs anatomiques et
biologiques favorisant la stase salivaire :
• trajet ascendant du canal
• canal relativement large et orifice terminal petit
• par la qualité de la salive, qui présente un pH plus basique, et une viscosité plus élevée que la
salive parotidienne.
1 76
ITEM 67 Pathologies salivaires
3.1. Clinique
- Dans la glande sub-mandibulaire, les lithiases siègent dans près de 85 % des cas dans le canal
(30 % à l'ostium du canal, 20 % dans la partie moyenne du canal). Elles sont à l'origine d'une
inflammation des glandes salivaires de clinique caractéristique.
- L'évolution de ces pathologies lithiasiques se fait de signes mécaniques (la salive bloquée
entraîne une gêne, une douleur lors des repas) : la hernie et la colique salivaire à des signes
infectieux : whartonite/péri-whartonite, abcès du plancher buccal à la sous-mandibulite
(anciennement appelée sous-maxillite) pour les localisations sous-mandibulaires.
- La hernie ou colique salivaire sont des signes mécaniques locaux sans signes généraux. Le
patient ressent le plus souvent une gêne, une sensation de tension le long du trajet du canal. En
présence des signes infectieux, on retrouve des signes généraux (fièvre, asthénie, altération de
l'état général) et locaux (trismus, hypersialorrhée réflexe, tuméfaction douloureuse,
adénopathies locales, ostium douloureux et rouge, pus à l'ostium de la glande à la palpation).
- L'imagerie standard est suffisante pour diagnostiquer ces pathologies à l'aide du panoramique
dentaire ou de clichés occlusaux antérieurs ou postérieurs.
3.2. Traitement
1 77
ITE M 67 Pathologies salivaires
4.1. I nfectieuse
- Les sialadénites aiguës virales (oreillons) sont les plus fréque ntes des affections salivaires.
Elles sont dues à un paramyxovirus à ARN par transmission directe par contage. On retrouve
une atteinte glandulaire bilatérale accompagnée de signes fonctionnels (douleur locale avec
irradiation à l'oreille) et des signes généraux (fièvre, asthénie) .
• D'autres virus peuvent être responsables d'atteintes des glandes salivaires principales
comme les coxsackies et les echovirus.
- Les sialadénites bactériennes touchent en général l'enfant (infections à pyogènes). On
retrouve des signes généraux (altération de l'état général) et locaux (otalgie, signes cardinaux de
l'inflammation, pus à I'ostium de la glande, surtout parotidienne). La l ocalisation de la
tuméfaction est uni ou bilatérale.
4.2. Inflammatoire
4.2.2. Sarcoidose
- La sarcoïdose est une granulomatose systémique de cause inconnue. Elle est responsable d'une
atteinte médiastino-pulmonaire (manifestations respiratoires +++) mais peut toucher d'autres
organes (cutanées spécifiques dans 10 à 30% des cas, ophtalmologiques, hépatiques,
neurologiques, cardiaques, rénales, articulaires et osseuses).
- Elle touche surtout les adultes jeunes entre 20 et 40 ans. Elle peut également être retrouvée au
niveau rhinosinusien et dans le cadre du syndrome d'Heerfordt (associe sarcoïdose, uvéite,
parotidite bilatérale, paralysie faciale périphérique et fièvre).
- Elle est plus fréquente et plus grave chez les sujets Noirs.
- La guérison spontanée survient dans la majorité des cas.
5. PA THOLOGIE TUMORALE
5 . 1. Bénigne
1 78
I T E M 67 Pathologies salivaires
- A l'examen, on met en évidence une masse unique, arrondie, indolore, ferme, plus ou moins
mobile par rapport aux plans profo nds, la peau normale en regard et surtout elle est isolée (en
faveur de la bénignité). I l n'y a pas d'atteinte sensitive (V) ou motrice (VI I) de la face, pas
d'adénopathie, pas de douleur s pontanée ou provoquée et pas d'altération de l'état général.
- On précisera sa fermeté, sa taille parfois variable entre deux examens caractérisant son
évolution par poussées et l'on notera ces éléments sur un schéma daté (médico-légal).
- L'examen clinique recherchera une lésion maligne de la face (éliminer un ganglion
métastatique) : cuir chevelu, n ez, orbite. Enfin les autres glandes salivaires sont examinées
(normales dans ce cas) .
- Le bilan paraclinique est limité car toute tumeur de la parotide nécessite une exploration
chirurgicale avec exame n extemporané :
• La cytoponction : elle a peu d'intérêt car rarement contributive, avec risque d'essaimage
potentiel (cancer, adénome pléomorphe) .
• La biopsie est CONTRE-INDIQUEE car risque de lésions du VII, des vaisseaux (carotide
externe) et d'essaimage si cancer
• La sialographie : elle n ' est pas systématique, surtout pratiquée en cas de doute avec une
lithiase.
- L'adénome pléomorphe donne une image typique d'encorbellement (aspect de « balle dans la
main »).
• L 'échograph ie paro tidienne : précise si la tumeur est intra ou extra-parotidienne, d'aspect
liquidien ou soli de, sa taille s'il s'agit d'un autre nodule ou d'une adénopathie.
• La scintigraphie : retrouve une tumeur hypofixante.
• TDM ou IRM parotidien : apprécie bien le prolongement pharyngé (lobe profond), permet un
bilan d'extension en cas de d oute avec un cancer.
- C'est une tumeur d'évolution lente pouvant présenter des poussées évolutives avec
modification rapide du volume.
- Le traitement chirurgical systématique permet généralement la guérison mais la récidive
locale est possible.
- Le risque majeur est la dégénérescence maligne (adénocarcinome à évoquer devant deux
signes classiques : une paralysie faciale périphérique et/ou des adénopathies cervicales).
- Le traitement est chirurgical et conservateur du nerf facial. La chirurgie comporte des risques
précoces et tardifs :
• Complications précoces :
./ Paralysie fa ciale : immédiate ; partielle ou totale mais souvent régressive (sidération),
secondaire à ) 'oedème post-opératoire ou un hématome compressif (évacuation++)
./ Complications de la paralysie faciale : kératite, fuite salivaire, ...
./ Fistule salivaire .
./ Sepsis, hématome.
• Complications secondaires :
./ Récidive locale (2 à 4%) .
./ Dégénérescence si tissu tumoral laissé en place (discuté) .
./ Syndrome de Frey : hypersudation per-prandiale due à la réinnervation erronée des
glandes sudo ripares par le nerf auriculo-temporal (traitement difficile).
./ Douleurs temporales spontanées ou provoquées par la mastication .
./ Séquelle inesthétique (vide parotidien) .
./ Hypoesthésie du pavillon de l'oreille et du lobule.
1 79
I T E M 67 Pathologies salivaires
5.2. Maligne
- On redoute une tumeur maligne surtout devant la présence d'adénopathies et/ou de
parésthésie ou paralysie faciale.
5.2.2. Adénocarcinome
- 1 0 à 2 0% des tumeurs de la parotide, d'évolution rapide avec atteinte du facial et métastases
précoces.
- La sialographie retrouve une lacune irrégulière avec destruction des canaux.
- Il est primitif ou secondaire à la dégénérescence d'une tumeur mixte. Son traitement est le
même que pour toutes les tumeurs malignes associant chirurgie et radiothérapie.
1 80
I T E M 67 Pathologies salivaires
6. A RETENIR
- Les pathologies salivaires peuvent être mécaniques, infectieuses, infla mmatoires ou tumorale.
- En dehors d'une poussée aiguë, tou te tuméfaction de la parotide ne faisant pas sa preuve
(évolution rapide, adénopathies, a tteinte du VII, douleurs) nécessite une exploration chirurgicale
pour examen h istologique.
7. RÉFÉRENCE
- MAKEIEFF M ET GUERRIE R B. Pathologie des glandes salivaires. La revue du praticien 2002, 52,
p 148 1 -7.
1 81
I T E M 68 Sinusites chroniques et communications bucco-sinusiennes
1 . Etiologies
- Avulsion d'une dent antrale, en particulier les prémolaires maxillaires et la première molaire
maxillaire
- Projection d'une racine ou d'un apex dans le sinus maxillaire
- Infection d'origine dentaire
- C uretage d'un kyste au maxillaire
- Exérèse d'une tumeur bénigne ou maligne
- Complication d'une chirurgie implantaire au maxillaire
2. DIAGNOSTIC
2 . 1 . CBS immediate
1 82
ITEM 68 Sin usites chroniques et communications bucco-sinusiennes
L'examen 3D précisera alors les dimensions de la CBS dans les 3 sens de l'espace, l'existence
d'une sinusite maxillaire associée et localisera de façon précise le corps étranger intra-sinusien.
3. TRAITEMENTS
1 83
ITEM 68 Sin usites chroniques et communications bucco-sinusiennes
Avantages Inconvénients
- Facilité d'accès - Perte de la profondeur du vestibule
Lambeau buccal - Technique chirurgicale simple - Bride cicatricielle parfois importante
de traction et gênante pour le patient
- CBS <2-3 mm
- Bon résultat et bonne stabilité de - D o uleurs p ost-opératoire +++
Lambeau de la greffe (nécessite de préparer une plaque
transition palatine)
palatin - Cicatrisation de seconde i ntention au
n iveau du site donneur
Lambeau Quantité importante de tissus ou - Technique chirurgicale complexe
graisseux fermer la CBS - Douleurs post-opératoires +++
buccal (boule - Œdème/hématome post-opératoire
graisseuse de
Bichat)
Greffe osseuse Fermeture d'une CBS ancienne et - Technique chirurgicale complexe
monocorticale volumineuse - Risque de nécrose du greffon
- Fermeture de la CBS - Technique chirurgicale complexe
- Mise en fonction de la dent - Résultats très inconstants et
Transpositions
transplantée praticien dépendant
dentaires
- Risque <l'ankylose et de résorption
de la dent transplantée
- En l'absence de CBS, un sinus sain est généralement stérile. En revanche, la création d'une
communication entre le sinus maxillaire et la cavité buccale, aura pour conséquence la
contamination du sinus par des bactéries de la cavité buccale, notamment dans le cas d'une
projection d'une racine ou d'un apex dans le sinus maxillaire. Certains auteurs préconisent
l'utilisation d'une antibiothérapie prophylactique avant drainage chirurgical du sinus maxillaire,
par amoxicilline et acide clavulanique (Augmentin® S OOmg, 2 cp x3/j) ou encore clindamycine
(Dalacine® 3 00mg, 2cp x2/j) en cas d'allergie à la pénicilline, efficace contre les bactéries
anaérobies. Des lavages naso-sinusiens au sérum physiologique (unidoses de NaCl à 0,9% ou
Stérimar®) pourront également être proposés pendant 10 j ours.
- Deux techniques chirurgicales sont employées pour réaliser le drainage, le lavage du sinus
et/ou la récupération du fragment dentaire projeté dans le sinus maxillaire :
• Méatotomie moyenne ou inférieure (intervention chirurgicale sous endoscopie réalisée
par un ORL ou un chirurgien maxillo-facial.
• Technique de Caldwell-Luc : abord chirurgical au niveau de la paroi antérieure du sinus
maxillaire pouvant être réalisée par un chirurgien-dentiste spécialiste en chirurgie orale.
- Le traitement antibiotique sera poursuivi pendant 1 0 jours après intervention chirurgicale, et
des antalgiques seront prescrits (paracétamol lg x4/j max. ou paracétamol S OOmg/codéine
30mg à la posologie de lg paracétamol/60mg codéine sans dépasser 6 à 8 cp/24h chez l'adulte).
- Tout mouchage violent, utilisation de pailles et consommation de tabac seront proscrits
pendant une durée d'au moins 1 5 j ours.
- La surveillance du patient sera de règle jusqu'à disparition complète des signes cliniques et
fermeture de la communication.
1 84
ITEM 68 S i n usites chroniques et communications bucco-sinusiennes
4. A RETENIR
- les CBS son t des complications relativement rares en chirurgie buccale, dont le diagnostic
précoce permet de diminuer rapidement la symptomatologie, et d'éviter la survenue d'une
sinusite maxillaire d'origine dentaire renda n t le traitement plus difficile et altérant la qualité de
vie du patient.
5. RÉFÉRENCE
1 85
ITEM 69 Tumeurs bénignes de la cavité buccale
les tumeurs bénignes de la cavité buccale peuvent être odontogènes ou non. Les tumeurs
bénignes odontogènes sont représentées par le kératokyste odon togénique et l'améloblastome
principalement. Ce sont des lésions agressives et très récidivantes qui nécessitent une prise en
charge spécialisée et une surveillance accrue. les tumeurs bénignes non odontogènes, quant à elles,
son t divisées selon leur origine (osseuse, cartilagineuse, vasculaire, nerveuse, salivaire, .. .) et
spécifiques aux maxillaires (cémento-ossiftant, riches en cellules géantes, .. .). leur découverte
pourra être fortuite lors d'un examen de routine ou être le motif de consultation du patient. les
éléments de l'interrogatoire, de l'examen clinique et de l'examen radiologique permettront de poser
des hypothèses de diagnostic qui seront confirmées par un examen histologique obligatoire.
1 . DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
- La démarche diagnostique pour les tumeurs bénignes est identique à celle décrite dans les
items 53 et 56.
2. PSEUDO-TUMEURS
2.1. Epulis
- Cette lésion touche le plus souvent la femme et est liée à des modifications hormonales, surtout
pendant la grossesse. Elle est localisée le plus souvent au maxillaire antérieur principalement.
Cliniquement très proche du granulome pyogénique, il se caractérise par une petite tuméfaction
rouge, pédiculée, saignant au moindre contact et localisée entre deux incisives le plus souvent.
Le traitement consiste en une exérèse associée à une correction des facteurs irritatifs locaux
(tartre, lésion carieuse, ... ).
2.3. Diapneusie
- Elle survient suite à des phénomènes de succion/aspiration au niveau d'un secteur édenté et se
caractérise cliniquement par une petite tuméfaction pédiculée, centimétrique ou infra
centimétrique localisée le plus souvent à la face interne de j oue, élastique à la palpation et dont
la muqueuse de recouvrement est identique à la muqueuse avoisinante. Le patient ne consulte
pas pour une douleur mais pour une gêne (parfois mordillée en surface).
1 86
ITEM 69 Tumeurs bénignes de la cavité buccale
- Le traitement consiste en une exérèse et une correction de l'édentement afin d'éviter toute
récidive.
3. 1.2. Améloblastome
- L'améloblastome est une tumeur bénigne, dont le caractère invasif justifie un diagnostic
précoce précédant un traitement adapté. La plupart des améloblastomes proviennent de
!'épithélium odontogénique.
- Il affecte plus particulièrement le sexe masculin avec une légère prédisposition pour les 4ème
et Sème décennies. La mandibule est atteinte dans 80% des cas, plus particulièrement dans la
région angulaire avec extension à la branche montante (70% des cas).
- Il est caractérisé par sa remarquable latence. I l présente les signes cliniques communs de
toutes les tumeurs bénignes des maxillaires : le plus souvent, une tuméfaction massetérin e avec
épaississement de la branche m ontante et antéprojection de son bord antérieur. La tuméfaction
est recouverte par des téguments normaux, sa consistance est variable selon le stade évolutif.
Elle est osseuse de façon évidente lorsque la soufflure n'a pas laminé les corticales. Lorsque
1 87
ITEM 69 Tumeurs bénignes de la cavité buccale
celles-ci sont dépressibles ou même lorsqu'elles sont franchies, il est possible de les retrouver en
périphérie.
- En plus de la tuméfaction, on a :
• des signes dentaires : rapports de la tumeur avec les dents, déplacements dentaires,
mobilités, absence de certaines dents, état des dents, douleurs ;
• accidents infectieux : collection suppurée, fistules, ulcérations avec bourgeonnements
muqueux ;
• signes osseux : ostéolyse uni ou polygéodique, fracture spontanée révélatrice.
- L'image radiologique de l'améloblastome n'est pas univoque. Aucune n'est spécifique. L'image
polygéodique ou multiloculaire décrite le plus souvent comme image en « bulles de
savon » est la plus évocatrice.
- Compte tenu du risque de récidive accru de ce type de lésion, la résection mandibulaire
(interruptrice ou non interruptrice) est le traitement de choix dans les lésions polygéodiques.
Dans certains cas, notamment en présence d'une lésion m onogéodique, l'énucléation peut être
indiquée. Dans tous les cas, un suivi du malade est primoridal tous les ans.
radio-clair.
• l 'odontome composé réalise une opacité dysharmonieuse, constituée par l'accumulation de
multiples corps dentaires rudimentaires qui présente chacun un tissu amélaire, dentinaire et
pulpaire.
- La guérison est définitive après exérèse chirurgicale.
1 88
ITE M 69 Tumeurs bénignes de la cavité buccale
différentiel radiologique avec l'améloblastom e est parfois impossible devant une image le plus
souvent monogéodique, aux limites nettes.
3.3.2. Myxome
- Le myxome est une tumeur rare (3% des tumeurs odontogènes) qui se développe à partir de la
composante mésenchymateuse du germe dentaire.
- Cliniquement, il se manifeste par une tuméfaction rarement douloureuse, des déplacements
dentaires et des pertes dentaires. Au niveau radiologique, on met en évidence une ostéolyse
pluri-lacunaire plus ou moins bien définie.
- Après exérèse, la surveillance est de règle car la récidive est fréquente.
3.3.3. Cémentoblastome
- Le cémentoblastome est une tumeur bénigne odontogénique d'origine cémentaire. La
localisation est principalement mandibulaire au niveau prémolo-molaire avec une nette
prédominance masculine. Les lésions sont également asymptomatiques et retrouvées au cours
d'un examen radiographique de routine.
- Cliniquement, il est parfois retrouvé une voussure corticale en regard de la lésion, des
déplacements dentaires et des douleurs à la percussion. Radiologiquement, on observe une
masse radio-opaque qui fusionne à la racine de la dent.
1 89
ITEM 69 Tumeurs bénignes de la cavité buccale
4.2.1. Ostéome
- Il s'agit de la prolifération d'os compact ou trabéculaire. La localisation la plus fréquente est au
niveau lingual mandibulaire en regard des canines/prémolaires (torus mandibulaire) ou au
niveau palatin (torus palatin). L'incidence est plus élevée chez la femme autour de la troisième
ou quatrième décade et dans l'ethnie africaine.
- Le traitement est soit l'abstention thérapeutique et surveillance en l'absence de gêne ressentie
par le patient. Dans certains cas (douleurs à la mastication ou gêne pour mettre en place une
prothèse amovible), ces ostéomes peuvent être réséqués chirurgicalement.
4.2.2. Ostéoblastome
- Elles touchent principalement l'homme jeune <30 ans. Cliniquement asymptomatique, il est
parfois responsable de déplacements dentaires nécessitant un traitement chirurgical.
4.3. 1. Chondrome
- Exceptionnel au niveau des maxillaires. Localisé au niveau de la région antérieure du
maxillaire.
4.3.2. Chondroblastome
- Retrouvé chez l'homme jeune et localisé au niveau du condyle mandibulaire. Il s'agit d'une
tumeur exceptionnelle.
1 90
ITEM 69 Tumeurs bénignes de la cavité buccale
4.8.2. Chérubisme
- C'est une pathologie de l'enfant qui progresse et se stabilise à l'adolescence et régresse à l'âge
adulte. Cliniquement, les enfants sont joufflus. Au niveau endobuccal, on met en évidence des
malpositions dentaires importantes et il existe fréquemment des agénésies dentaires multiples.
- A la radiographie, on met en évidence des lacunes radio-claires multiples avec effet de masse
au niveau des corticales osseuses.
1 91
ITEM 69 Tumeurs bénignes de la cavité buccale
5. A RETENIR
6. RÉFÉRENCES
1 92
ITEM 70 Tumeurs malignes de la muqueuse buccale
Une tumeur maligne est une prolifération anarchique de cellules anormales, pouvant s'étendre
aux tissus voisins, et essaimer à distance.
les cancers de la cavité buccale représen tent 25% des cancers des VADS, qui eux-mêmes
représenten t 1 0% de la totalité des cancers. 1 7 000 nouveaux cas de cancers des VADS sont
dépistés chaque année. La France est au deuxième rang mondial dans la prévalence avec 14 cas
pour 1 00 000 habitants.
le carcinome épidermoïde représente 90% des cancers de la cavité buccale, avec dans 90% des
cas, une intoxication alcoolo-tabagique associée. Celui-ci apparaît le plus souvent sur une
muqueuse saine, bien que 20% surviennent sur des lésions dites pré-cancéreuses.
1. DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
1.1. I nterrogatoire
- L'âge et le sexe du patient seront deux informations importantes, puisque, bien que cela se
modifie au cours du temps, la prévalence des cancers de la cavité buccale reste la plus élevée
chez l'homme entre 40 et 60 ans.
- On recherchera une intoxication alcool-tabagique, et on notera l'importance de la synergie
multiplicative alcool/tabac (facteur de risque augmenté de x4 à x 1 0 pour le tabac ; facteur de
risque augmenté de x 1 5 par rapport à un patient qui ne consomme aucun toxique) qui verra le
risque dysplasique augmenter.
- On recherchera également des signes fonctionnels associés : gênes, irritations dans un
premier temps, puis dysphagies, douleurs lors de la déglutition, limitation de l'ouverture
buccale, haleine fétide, difficultés d'élocution et lors de la protraction de la langue,
changement du son de la voix, stomatorragies ...
1.2.1. Exo-bucca/
- A l'inspection, on recherche une asymétrie faciale et on regarde l'aspect des téguments de la
face.
- A la palpation, on recherchera des adénopathies cervico-faciales : nombre, taille,
consistance, mobilité par rapport aux plans profonds. Cet examen devra être réalisé de manière
systématique et consigné dans le dossier médical du patient.
1.2.2. Endo-buccal
- Il sera réalisé un examen complet de l'ensemble de la cavité buccale : celui-ci devra être
systématique et systématisé afin de n'oublier aucune zone.
- Un bon éclairage sur une muqueuse asséchée et déplissée sera nécessaire.
- L'ensemble de la muqueuse sera minutieusement exploré à la recherche d'une lésion suspecte :
ulcération qui ne guérit pas, lésion végétante, ulcéra-bourgeonnante, infiltrante, nodulaire,
fissuraire, avec une induration qui à la palpation dépasse les limites visibles de la lésion, et
qui saignera le plus souvent lors du contact avec un doigt ou un instrument.
- Une cartographie de la lésion sera effectuée : schéma avec taille, localisation, possibilité de
réaliser des photos : intérêt médico-légal ++.
1 93
ITEM 70 Tumeurs malignes de la muqueuse buccale
1.3.1. Radiographique
- Une radiographie panoramique de débrouillage sera demandée afin d'éliminer une étiologie
dentaire à la lésion muqueuse, ou de déceler une éventuelle extension osseuse en regard de la
lésion.
1.3.2. Histologique
- Une biopsie sera réalisée lors de toute suspicion de tumeur maligne. Elle sera envoyée au
laboratoire d'anatomo-pathologie pour examen. Elle renseignera sur la nature de la lésion, son
degré de différenciation, sa nature infiltrante ou non.
- Celle-ci sera effectuée selon une technique de prélèvement rigoureuse : à cheval sur la
muqueuse malade et sur la muqueuse saine. Le prélèvement doit être profond et orienté,
conservé dans un milieu de transport adéquat, et accompagné d'une fiche de renseignements
cliniques correctement remplie.
1.3.3. Diagnostic
- 90% des tumeurs malignes de la cavité buccale sont des carcinomes épidermoïdes. Parmi les
10% restants, 5% sont des carcinomes glandulaires (adénocarcinome, carcinome adénoïde
kystique, carcinome muco-épidermoïde), et 5% sont des tumeurs plus rares comme le sarcome,
le lymphome . . .
2. CONDUITE À TENIR
- Un bilan d'extension pré-thérapeutique est réalisé aussitôt que le diagnostic est posé. Il
comprend :
• des examens radiographiques : TDM cervico-faciale, thoraco-abdo-pelvien, I RM cervico
faciale, radiographie pulmonaire, échographie abdominale.
• un examen par endoscopie, sous anesthésie générale, afin de connaître l'aspect de la tumeur
et son étendue. Il sera possible de réaliser plusieurs autres biopsies à la recherche d'une
seconde localisation.
• un bilan dentaire pré-thérapeutique à la recherche de foyers infectieux.
- Au terme de ce bilan, le dossier complet du patient sera présenté en RCP (réunion de
concertation pluri-disciplinaire) où se réunissent des spécialistes (chirurgiens, oncologues,
radiothérapeutes, radiologues, anatomo-pathologistes) pour validation d'une attitude
thérapeutique.
- Un protocole thérapeutique est proposé au patient. Il peut comporter la chirurgie, la
radiothérapie, la chimiothérapie, ou des traitements combinés.
- La décision est fonction du terrain du patient, de la classification TNM de la tumeur.
1 94
ITEM 70 Tumeurs malignes de la muqueuse buccale
2 . 1 . Traitements
2.1.1. Chirurgie
- Il sera réalisé une chirurgie de la tumeur primitive avec une exérèse carcinologique : marges
de sécurité de 1 cm de tissu sain tout autour de la tumeur. Elle doit permettre un examen
histologique complet.
- Dans le même temps opératoire, il sera envisagé une chirurgie reconstructrice dans le cas de
pertes de substances muqueuses ou osseuses étendues. Celle-ci s'effectuera par le biais de
lambeaux pédiculés ou de transplants micro-anastomosés.
- Enfin, on procèdera à une chirurgie ganglionnaire qui sera à la fois exploratrice et
thérapeutique. Le type de curage sera fonction de l'importance de l'extension ganglionnaire. Un
examen histologique extemporané permettra de savoir s'il est nécessaire d'étendre le curage à
d'autres chaînes.
1 95
ITEM 70 Tumeurs malignes de la muqueuse buccale
2.1.3. Chimiothérapie
- En ce qui concerne les cancers de la cavité buccale, il n'existe pas à ce jour de chimiothérapie
curative : elle est utilisée associée à la radiothérapie pour ses propriétés sensibilisantes.
- Elle est également indiquée pour le traitement des métastases, mais aussi en palliatif.
3. A RETENIR
4. RÉFÉRENCES
1 96
ITE M 71 Algies faciales
Parmi les algies de la face, on distingue les céphalées primaires (névralgie essentielle du
trijumeau, algie vasculaire de la face, céphalée de tension et migraine) qui surviennent sans lésion
sous-jacente, par opposition a ux algies secondaires qui sont symptomatiques d'une affection
cérébrale ou extra-cérébrale. les céphalées primaires évoluent de manière chronique sur des mois
ou des années, mais la plupart se manifestent par des crises répétées séparées par des périodes de
rémission. En l'absence de signes paracliniques (biologique ou radiologique), le diagnostic est
purement clinique, fondé sur l'interrogatoire avec l'aide de critères établis par l'international
Headache Society (IHS). Devant tout patient consultant pour des algies faciales, /'objectif est de
déterminer s'il s'agit d'une cause idiopathique ou sous-jacen te, dont les causes son t multiples et
parfois sévères.
1 . NÉVRALGIE TRIGÉMINALE
- La partie sensitive du nerf trij umeau (Vème paire crânienne) assure l'innervation sensitive de la
face et de certaines structures i ntra-crâniennes à partir de trois contingents :
• Le nerf o phtlamique (Vl )
• L e nerf maxillaire supérieur (V2)
• Le nerf maxillaire inférieur (V3)
- Ces 3 contingents entrent dans le crâne respectivement par la fente sphénoïdale, le foramen
grand rond et le foramen ovale et gagnent le ganglion trigéminal. De ce ganglion, la racine
sensitive du V gagne la protubérance puis se divise en fibres ascendantes et descendantes
destinées aux différents noyaux sensitifs du V.
- La névralgie faciale essentielle du trijumeau est une affection fréquente, apparaissant le plus
souvent chez la femme après 50 ans et évoluant sur un mode discontinu.
- Le terme « essentiel » fait référence à l'absence de cause détectable par les moyens
paracliniques usuels. La névralgie secondaire, en revanche, devra faire rechercher
systématiquement une cause sous-jacente.
1 97
ITEM 71 Algies faciales
- Facteurs déclenchant :
• zone gâchette (trigger zone) : douleur déclenchée par la stimulation d'une zone précise (aile
du nez, lèvre supérieure).
• période réfractaire : zone gâchette non stimulable pendant quelques minutes après une
décharge douloureuse.
- Examen neurologique :
• Il est normal entre les épisodes. On ne retrouve pas de déficit sensitif dans le territoire du V,
ni d'anesthésie cornéenne. Le réflexe cornéen est préservé, pas de déficit moteur du V3 et pas
d'anomalies des paires crâniennes.
- Examen complémentaire :
• Il n'y a pas d'examen complémentaire à faire puisque le diagnostic est purement clinique.
- Traitement de la névralgie trigéminale essentielle :
• Traitement médical symptomatique pendant les crises en 1 ère intention par antalgiques
actifs sur les douleurs neuropathiques avec une augmentation progressive des doses sans
dépasser la dose indiquée .
../ Carbamazépine (Tégrétol®) constitue le traitement de 1 ère intention. La posologie est
1 98
ITEM 71 Algies faciales
En résumé :
SIGNE NF Essentielle NF Symptomatique
Fond ± permanent de douleurs
Salves douloureuses
ou de paresthésies (absence
paroxistiques séparées par
Accès douloureux d'intervalles libres) ; parfois
des intervalles libres de toute
les douleurs sont continues
douleur
sans paroxysme douloureux
Déficit sensitif dans le
NON OUI
territoire du V
Normal
Examen neuro Aucun déficit sensitif dans le Anormal
territoire du V
Réflexe cornéen Conservé Aboli
Zone « gâchette » OUI ++++ NON
Atteinte du Vl Exceptionnelle OUI souvent
Atteinte des trois
JAMAIS OUI (élément évocateur)
territoires du V
- L'algie vasculaire de la face (cluster headache) est une forme aiguë de céphalée essentielle dont
le diagnostic est purement clinique. Il s 'agit d'une affection rare, extrêmement douloureuse et
i nvalidante pour le patient.
1 99
ITEM 71 Algies faciales
- Terrain :
• H omme jeune.
- Caractéristiques de la crise :
• Douleurs périorbitaires unilatérales toujours du même coté à type d'arrachement, de
broiement de l'œil.
- Durée :
• 1 5 minutes à 3 heures.
- Signes vasomoteurs associés homolatéraux :
• Congestion nasale, hyperhémie conjonctivale, larmoiements, syndrome de Claude Bernard
Homer, érythème de la pommette, hypersudation du front.
- Rythme des crises :
• 1 à 5 crises par jour et à heure fixe.
- Périodicité des crises :
- Périodique de quelques semaines, prédominant au printemps et à l'automne, séparées par des
intervalles libres de plusieurs mois.
- Examen complémentaire :
• Le diagnostic étant là aussi purement clinique, il n'y pas d'examens complémentaires à
réaliser.
- Traitement :
• Information et éducation du patient
• Sevrage tabagique
• É radication de l'alcool (facteur déclenchant fréquent des accès au cours des périodes
douloureuses).
• Traitement de la crise :
../ sumatriptan en sous cutané ou nasal et oxygénothérapie à haut débit.
• Traitement de fond :
../ inhibiteur calcique (Verapamil®, Jsoptine® conseillé en première intention).
• Il faudra aussi assurer un soutient psychologique (risque suicidaire élevé) et une
surveillance.
3. MIGRAINE
200
ITEM 71 Algies faciales
4. CÉPHALÉE DE TENSION
- C'est le diagnostic différentiel principal avec la migraine. Elle est soit musculaire (céphalées
o ccipitales) soit psychogène (céphalées frontales). La durée varie entre quelques minutes à
quelques jours.
- Les caractéristiques de ces céphalées sont : bilatérales, en barre, non pulsatiles, légères à
modérées et non aggravées par les activités physiques quotidiennes.
5. A RETENIR
- Ce chapitre est très cadré. li n y a pas d'erreur possible entre les névralgies et les algies de la
face.
- Pour les névralgies, il faudra bien distinguer l'essentielle qui est idiopathique de la secondaire
qui est le résultat d'une pathologie sous jacente.
- La prise en charge principale est essentiellement le contrôle de la douleur et le suivi
psychologique.
6. RÉFÉRENCES
201
ITEM 72 H é mopathies : manifestations buccales et conduite à tenir
les manifestations buccales des hémopathies peuven t revêtir des aspects variés selon les
affections considérées.
Il faut savoir que toute la pathologie buccale rencontrée a u cours des hémopathies n 'est jamais
spécifique d'une affection, mais témoigne d'un syndrome neutropénique ou agranulocytaire,
hémorragique, anémique voire proliféra tif ou hyperplasique. A insi, ces manifestations n 'ont aucun
caractère pathognomonique et elles devront être replacées dans leur con texte clinique et surtout
biologique. C'est, en effet, le laboratoire qui permet le diagnostic des hémopathies.
1. CONDUITE À TENIR
1 . 1. Interrogatoire
- Etude des ATCD personnels et familiaux
- Enquête sur les traitements actuels (adresser au médecin traitant pour arrêter tout traitement
médical non indispensable)
- H istoire de la maladie (circonstances de survenue/mode évolutif) : notion d'amaigrissement
récent, d'asthénie, de fièvre inexpliquée, d'altération de l'état génaral, signes d'anoxie
(palp itations, dyspnées, ... )
202
ITEM 72 Hémopathies : manifestations buccales et conduite à tenir
2.1. Etiologies
Neutropénie sévère (200-500/mmJ)
Neutropénie modérée (<1700/mm3)
agranulocytose (<200/mmJ)
- Agranulocytose toxique/médicamenteuse : - H épatite virale
barbituriques, anti-histaminique, - Infection bactérienne ou parasitaire
antithyroïdiens de synthèse, neuroleptiques - Attention : neutropénie ethnique
- VIH physiologique chez les patients Noirs
- Syndrome myelo-prolifératif (>800/mm3)
- Insuffisance médullaire
3 . 1. Syndrome thrombopénique
- La thrombopénie est l'abaissement des plaquettes de dessous de 150 000/mm3.
- On observe des thrombopénies d'origine centrale (par insuffisance ou aplasie médullaire, par
prolifération maligne d'une autre lignée cellulaire) ou périphérique (par excès de destructio n
dans l a circulation) ou par séquestration dans u n organe hypertrophié (hypersplénisme +++ ) .
Certaines thrombopénies sont d'origine constitutionnelle, l e s plus fréquentes sont héréditaires.
- On rencontre les thrombopénies :
• au cours d'infections virales : V I H, VZV, M N !, ...
• au cours d'infections bactériennes : typhoïde, septicémie à Gram-
• d'origine médicamenteuse : toxique (quinidine, rifampicine, diurétiques thiazitiques comme
J'Esidrex®, la digitoxin e : Digoxine®) ou allergique (thrombopénie immuno-allergique à
l'héparine : très fréquente, représente 5% des héparinothérapies)
• au cours de l'alcoolisme
• idiopathiques
- Quelque soit l'origine de la thrombopénie, elle retentit sur l'hémostase selon son intensité :
• jusqu'à 80 000 plaquettes/mm3, pas de signes hémorragiques
• entre 80 000 et 50 000 plaquettes/mm3, Je purpura et les gingivorragies sont occasionnels
• <50 000 plaquettes/mm3, J e purpura est évident et il existe un risque hémorragique majeur
lors d'avulsions dentaires
• < 2 0 000 plaquettes/mm3, les hémorragies sont profuses et incontrôlables localement.
203
ITEM 72 Hémopathies : manifestations buccales et conduite à tenir
- Les anémies sont définies par la diminution du taux d'hémoglobine pour 1 00ml de sang
(normal : 14g chez le nouveau-né ; 13g chez l'homme adulte ; 12g chez la femme et 10,Sg chez la
femme enceinte à partir du 2ème trimestre).
- Un seul symptôme est commun habituellement à toutes les anémies : la pâleur des
muqueuses.
- Les autres signes stomatologiques doivent être mentionnés pour chaque type d'anémie :
• Anémie mégaloblastique de Biermer +++ (carence en vitamine 8 1 2)
./ Glossite de Hunter = atrophie linguale
./ Langue dépapillée
./ Muqueuse vernissée
• Anémie sidéropénique = ferriprive :
./ Glossite dépapillée
./ Perlèche commissurale
./ Dysphagie spasmodique avec atrophie de la muqueuse oesophagienne (syndrome de
Plummer-Vinson)
• Maladie de Fanconi
./ Malformations neuro-céphaliques
./ Dyschromies dentaires
./ Alvéolyse diffuse
- Tous les éléments hématopoïétiques peuvent proliférer et constituer des affections tumorales
au cours desquelles des lésions spécifiques pourront i ntéresser la cavité buccale.
204
ITEM 72 Hémopathies : manifestations buccales et conduite à tenir
S.4. Myélome
- Géodes crâniennes ou mandibulaires visibles en radiologie conventionnelle. Dans les cas de
localisation isolée, il faudra faire le diagnostic différentiel avec les lésions uniloculaires
radioclaires des maxillaires (voir items 53, 56 et 61).
S.S. Amylose
- Les dépôts amyloïdes sont des dépôts protéiques extracellulaires qui peuvent infiltrer de
nombreux organes et compromettre leur fonction. Les protéines amyloïdes peuvent être mises
en évidence sur une biopsie d'organe.
- L'amylase linguale donne une macroglossie (qui peut gêner l'alimentation, la phonation voire
la respiration). L'atteinte des glandes salivaires, avec une xérostomie et une hypertrophie
palpable des glandes salivaires est beaucoup plus rare. En revanche, l'atteinte des glandes
salivaires accessoires est fréquente, d'où l'intérêt de la biopsie des glandes salivaires accessoires
(BGSA) .
S.6. Lymphomes
- Lymphomes hodgkiniens : manifestations buccales semblables à la LLC
- Lymphomes non hodgkiniens : polyadénopathies cervico-faciales le plus fréquemment + /-
associées à une ulcération mal limitée pouvant faire évoquer un carcinome épidermoïde
6. A RETENIR
- Connaître les manifestations buccales des hémopathies par cœur : déjà tombé plusieurs fois a u
concours (le plus important : leucémies aiguës car les signes b uccaux peuvent e n partie faire
supposer cette pathologie grave).
- Connaître les valeurs biologiques (NFS, plaquettes, .. ) par cœur.
.
205
ITEM 72 Hémopathies : man ifestations buccales et conduite à tenir
7. RÉFÉRENCE
- SZPIRGLAS H . ET LACOSTE J.-P. Manifestations buccales des hémopathies. Encycl Med Chir,
Stomatologie-Odontologie, 22-050-A- 1 0, Elsevier, 1 994, 8p.
206
ITEM 73 Indications et contre-ind ications impla ntaires
l 'indication ou la contre-indication d'une chirurgie implan taire ne peut être posée qu 'après une
réflexion fondée sur l'examen clinique et radiographique, et surtout après une anamnèse médicale
rigoureuse, celle-ci visant à mettre à jour les antécédents médicaux et chirurgicaux du patient,
ainsi que les médications en cours.
l 'objectif de cet item sera de définir quelles son t les indications et contre-indications absolues et
relatives à la chirurgie implantaire.
1 . INDICATIONS
- La solution implantaire peut être proposée dans tous les types d'édentement : unitaire, plural
ou total.
- Il s'agit d'une alternative de choix par rapport aux réhabilitations prothétiques
conventionnelles (bridge collé, bridge conventionnel, prothèse amovible).
- Il est bien entendu nécessaire de fournir au patient une information loyale, claire et juste, sur
les différentes options thérapeutiques envisageables dans son cas, avec plusieurs devis chiffrés,
les avantages et inconvénients de chaque option, afin d'obtenir son consentement éclairé.
- Principales indications de l'implantologie :
• Edentement unitaire avec des dents adjacentes saines
• Agénésies dentaires
• Edentement unitaire avec nécessité de conservation d'un diastème interdentaire
• Edentement postérieur libre
• Demande d'une thérapeutique conservatrice (refus de mutilation des dents saines)
• Localisation et nombre inadéquats de piliers résiduels
• Absence de pilier dentaire pour réaliser une prothèse fixée
• Nécessité d'un ancrage o rthodontique
• Edentement total : Bridge sur pilotis, barres de conjonction et attachements sphériques
axiaux, bridge complet implanta-porté
• Manque de rétention d'une prothèse adjointe
• I nstabilité d'une prothèse adjointe
• Inconfort fonctionnel avec les prothèses adjointes
• Refus psychologique de port d'une prothèse adjointe
• Habitudes parafonctionnelles qui compromettent la stabilité d'une prothèse adjointe
2. CONTRE-INDICA TIONS
- Les contre-indications absolues ou relatives sont liées à des affections pour lesquelles l'acte
chirurgical (pose de l'implant) est à risque ou interfère avec la cicatrisation tissulaire. Les
risques sont principalement infectieux ou hémorragiques.
207
ITEM 73 Indications et contre-indications implantaires
d'endocardite infectieuse (2g d'amoxicilline lh avant un acte) n'ont pas lieu d'être dans ce cas, et
ne permettent donc pas de lever la contre-indication) .
- Cardiopathies à haut risque d'endocardite infectieuse :
• prothèses valvulaires aortiques ou mitrales, les cardiopathies congénitales cyanogènes,
antécédents d'endocardite infectieuse.
- Infarctus récent.
- Insuffisance cardiaque sévère.
- Affections nécessitant ou devant nécessiter une transplantation d'organe (exemple :
insuffisance rénale chronique sévère ou terminale, patients dialysés).
- Leucémies aiguës : la neutropénie entraine une vulnérabilité extrême aux infections.
- Affection du métabolisme osseux : problèmes au niveau de la cicatrisation osseuse,
compromettant donc l'ostéo-intégration des implants : ostéomalacie, maladie de Paget,
ostéogenèse imparfaite, ...
- Patients sous bisphosphonates par voie intra-veineuse : Zometa® (zoledronate), Aredia®
(pamidronate), car risque d' ostéonécrose.
- Irradiation cervico-faciale : contre-indication si irradiation supérieure à 50 Gy, car risque
d' ostéoradionécrose.
- Déficits immunitaires congénitaux et acquis (SIDA).
- Patients traités par immunosuppresseur ou corticoïdes au long cours.
- Cancer en évolution.
208
ITE M 73 Ind ications et contre-indications implantaires
209
ITEM 73 I n dications et contre-indications implantaires
2.3.1. Bruxisme
- Un patient bruxomane ou ayant déjà eu une fracture de dent saine doit être considéré comme
étant à risque important. L'intensité des forces développées pendant la mastication ainsi que les
habitudes parafonctionnelles peuvent avoir des répercussions importantes sur la stabilité et la
pérennité du traitement (fracture d'implant, de vis de prothèse, . . .). Ce risque est amplifié si les
forces occlusales ne sont pas distribuées dans l'axe de l'implant. Le bruxisme peut donc, dans
certains cas, constituer une contre-indication locale définitive au traitement implantaire.
210
ITEM 73 I n d i cations et contre-indications impla ntaires
3. A RETENIR
- L 'anamnèse médicale est très importante pour définir si le patient présente des contre-
indications absolues ou relatives à la chirurgie implantaire.
- Détecter les facteurs de risque et en informer le patient.
- Evaluer le rapport bénéfice/risque au cas par cas.
- Tou t édentement est une indication d'implant, sous réserve de l'état de santé.
4. REFERENCES
- LECLERCQ P, DOHAN SL, DOHAN DM. lmplantologie axiale: procédures chirurgicales et stratégies
prothétiques. Encycl Med Chir, Odontologie, Odontologie, 23-330-A- 1 6, Elsevier, 2 008.
- M ISSI KA P, BENHAMOU A, KLEIN FINGER 1. Accéder à l'implantologie. Collection J PIO, Editions CdP,
2003.
- M ISSIKA P , B ERT M, TARRAGANO H. 3 0 questions e n Odontologie, Editions I D, 2 0 1 2 .
211
ITEM 74 Bilan pré-implantaire
1. ENTRETIEN INITIAL
- Le but du bilan pré-implantaire est d'établir avec Je patient un projet prothétique esthétique et
fonctionnel.
- Pour ce faire, un premier entretien avec le patient permet de connaitre son motif de
consultation, ainsi que ses motivations et son niveau d'exigence esthétique. Cette première
consultation se fait au bureau, le praticien doit savoir écouter, particulièrement la première
information fournie par Je patient, qui résume souvent ses aspirations. L'idée ici est de dégager
quels sont les souhaits et les besoins du patient : Prothèse fixe ou amovible ? Recherche une
réhabilitation plus pour la mastication (fonctionnelle) ou pour lesthétique ?
2. EXAMEN CLINIQUE
212
ITE M 74 Bilan pré-impla ntaire
3. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
3.2. Photographies
- Permettent d'archiver l'état initial. Utiles pour la communication avec le patient, mais aussi
pour illustrations cliniques de présentations lors de conférences.
• Visage face et profil
• Sourire face et profil
• Photographies intrabuccales frontales et latérales, en statique et en dynamique
3.3. Radiographies
- Panoramique : examen i nitial de choix pour une évaluation approximative de la hauteur
osseuse disponible (approximative car déformations, agrandissements), ainsi que pour vérifier
les rapports entre le site à implanter et certains obstacles anatomiques : canal mandibulaire
(contenant le nerf alvéolaire inférieur), sinus maxillaire, fosses nasales.
213
ITEM 74 Bilan pré-implantaire
- Rétro-alvéolaire, bilan long cône : pour préciser une zone particulière, utile par exemple en
cas d'avulsion-implantation immédiate.
- Tomodensitométrique : scanner ou cône-beam. Coupes coronales tous les millimètres.
Permet une évaluation tridimensionnelle du volume osseux disponible, évalue les rapports avec
les obstacles anatomiques, et permet également de faire des mesures afin de choisir
préalablement Je diamètre et la longueur de l'implant qui correspond le mieux au cas clinique.
L'analyse de la densité osseuse influera également sur Je choix du système implantaire (spires
auto-taraudantes, auto-forantes, ... ).
- Cet examen s'effectue avec un guide radiologique en place. La tige-guide radio-opaque permet
de visualiser J'axe prothétique idéal par rapport au volume osseux sous-jacent.
- Après l'examen radiographique, le guide radiographique est alors transformé en guide
chirurgical, en matérialisant un puits-guide pour Je foret pilote, dans l'axe souhaité. Cet axe sera
un compromis entre J'axe prothétique idéal et le volume osseux disponible au niveau du site.
- Certaines nouvelles techniques permettent de planifier par ordinateur la position des implants,
le guide radiologique est alors fabriqué par stéréolithographie à partir de la simulation virtuelle
sur logiciel. Exemple : NobelGuide® (Nobel Clinician®), Sim plant®, . . .
- L'ensemble de ces examens vont alors aboutir à u n e ou plusieurs propositions de plan de
traitement, qui comprendront les points suivants :
• Information claire et loyale donnée au patient, afin d'obtenir son consentement éclairé.
L'info rmation donnée au patient sera principalement verbale, et peut contenir certains
supports écrits (brochures, schémas, compléments audio-visuels). Elle doit être simple, claire
et appropriée, c'est-à-dire adaptée au destinataire du message.
• Avantages et inconvénients de chaque option thérapeutique.
• Les risques encourus, et ce qui se déroulera en cas d'échec de la thérapeutique.
• Evaluation financière, devis chiffré.
4. A RETENIR
- les premières consultations apparaissent donc comme une étape déterminante dans la bonne
réalisation du plan de traitement.
- Elles doivent aboutir à une ou plusieurs propositions thérapeutiques, et à /'obtention du
consentement éclairé du patient.
- Permet de définir les souhaits et les besoins du patient, et ainsi éviter certains litiges.
5. REFERENCES
214
ITEM 75 Principes chirurgicaux de la mise en place des implants endo-osseux
Les implants endo-osseux sont fréquemment utilisés depuis de nombreuses années pour
réhabiliter prothétiquement les zones édentées, et fon t partie intégrante de l'arsenal thérapeutique
mis à la disposition du praticien. Cette thérapeutique présente de nombreux avantages par rapport
aux techniques de prothèse conventionne/le, comme par exemple le fait de ne plus prendre appui
sur les dents adjacentes, mais également d'éviter d'avoir recours à une prothèse amovible dans les
cas d'édentements postérieurs libres.
De nombreux systèmes son t commercialisés, mais tous reposent sur certains principes généraux
que nous allons détailler dans cet item.
215
ITEM 75 Principes chirurgicaux de la mise en place des impla nts endo-osseux
• Connexion interne : triangle, hexagone, octogone, dodécagone, ... C'est le type de connexion le
plus utilisé
• Cône morse
- La pose chirurgicale d'implants doit venir s'intégrer dans un plan de traitement global. Elle est
précédée d'un bilan pré-implantaire, qui aura entre-autre permis de définir le diamètre et la
longueur de l'implant à poser, la densité osseuse, et l'axe de forage (guide chirurgical obtenu
après wax-up ou par ordinateur).
2.3.1. Prémédication
- Chlorhexidine 0, 1 2% : 3 fois/j pendant 7 j ours, à débuter le lendemain de l'intervention.
- Antalgiques (voir items 19 et 2 0).
3. PROTOCOLE CHIRURGICAL
3 . 1 . Anesthésie
- Anesthésie locale avec de l'articaïne adrénalinée (voir items 6 à 16 si précautions à prendre en
fonction de l'état de santé du patient) .
- Pas d'anesthésie loco-régionale à la mandibule (c'est-à-dire pas d'anesthésie au foramen
mandibulaire, également appelée « technique à l'épine de Spix ») pour conserver la sensibilité du
nerf alvéolaire inférieur.
216
ITEM 75 Principes chirurgicaux de la mise en place des i m plants endo-osseux
21 7
ITEM 75 Principes c h i rurgicaux de la mise en place des implants endo-osseux
- L'implant ne doit pas être trop fortement vissé (éviter de dépasser les 50 NCm), afin de ne pas
créer une ischémie au niveau du site.
- Certains implants sont auto-taraudants, d'autres sont même auto-forants (Nobel Activ® par
exemple), et permettent d'obtenir une stabilité primaire de l'implant en simplifiant la séquence
de forage. Ceci peut être i ntéressant dans les cas d'avulsion - implantation immédiate, ou
lorsque le site osseux est peu dense.
- M ise en place de la vis de couverture (2 temps chirurgicaux) ou de la vis de cicatrisation ( 1
temps chirurgical). Dans l e s secteurs esthétiques e t si l a stabilité primaire le permet, u n e dent
provisoire en résine peut être transvissée directement en fin d'intervention (mise en esthétique
immédiate). Cette dent sera mise en sous-occlusion.
- Sutures :
• Peuvent être résorbables (Vicryl®) ou non-résorbables (soie)
• Fil formé d'un seul filament (conseillé car ne retient pas lés bactéries et la plaque : Prolène®
par exemple)
• Diamètre 3-0, 4-0 ou 5-0 ; Aiguilles de section ronde, triangulaire, ou tapercut
- Appliquer une poche de glace (enveloppée dans un linge ou un tissu).
- Conseils post-opératoires classiques.
5. MISE EN FONCTION
- Il s'agit d'une technique chirurgicale consistant à exposer le col de l'implant afin d'avoir accès à
la connexion prothétique. Elle s'effectue 2 à 6 mois après la pose d'un implant en deux temps
chirurgicaux.
- Elle doit répondre à certains impératifs :
• Mettre à jour la connexion de l'implant,
• Aménager une bande de gencive attachée,
• Préserver les papilles,
• Etablir une ligne des collets harmonieuse.
6. A RETENIR
- la méthode de mise en place chirurgicale d'un implant suit les mêmes règles quel que soit le
système implantaire choisi, seuls les accessoires changent.
- les implants présentent néanmoins des particularités qu 'il faut connaître. le respect du
protocole opératoire conseillé par le fabricant, ainsi q ue le respect de la physiologie osseuse,
seront les garants de /'obtention de /'ostéo-intégration.
- l 'implantologie a un objectifprothétique, c'est donc le projet prothétique qui définit la position
des implants.
218
ITEM 75 Principes chirurgicaux de la mise en place des implants e ndo-osseux
7. REFERENCES
219
ITEM 76 Complications et échecs i m p lantaires
Les taux de succès des implants dentaires rapportés habituellement dans la littérature sont de
l'ordre de 95%, ce qui implique invariablement un taux d'échec de 5%, ces échecs étant
globalement assez mal vécus par le patient et le praticien.
Cet item se propose donc de résumer les différents échecs et complications en implantologie et
leurs causes principales, afin de pouvoir mieux les iden tifier, les traiter, et surtout éviter certaines
erreurs.
li est à noter que les échecs se subdivisent en deux catégories :
- Echecs primaires : surviennent avant la mise en charge des implants. lis sont caractérisés par une
absence d'ostéo-intégration (douleurs, mobilité, son « mat » (et non « clair ») à la percussion,
alvéolyse péri-implanta ire, .. .).
- Echecs secondaires : surviennent quant à eux après la mise en charge implantaire. Peuvent être
progressifs ou rapides.
Enfin, l'implant peut être un échec du point de vue esthétique (réalisation prothétique,
alignement irrégulier des collets, absence de papilles, .. .) bien qu'il soit parfaitement ostéo-intégré.
- Les échecs lors de la préparation du cas clinique sont des échecs liés à une anamnèse médicale
inadéquate, qui a omis de mettre à jour certaines pathologies, occasionnant un risque infectieux
ou hémorragique accru. Exemple : un diabète non-équilibré, une pathologie osseuse non
détectée, etc.
- Ceci peut être évité en prenant contact avec le médecin traitant en cas de doute.
- Les échecs lors de la phase chirurgicale peuvent être la conséquence d'un manque de
connaissance de l'anatomie locale (position du canal mandibulaire, du sinus maxillaire, ... ), ou
d'un manque de préparation du cas (analyse radiographique trop superficielle). La préparation
de l'intervention et une connaissance précise de l'anatomie et des principes chirurgicaux
sont capitaux pour éviter une complication ou un échec à ce stade.
220
ITEM 76 Compl ications et échecs implanta i res
3.1. I nfection
- D ue à un manque d'hygiène de la part du patient, associée ou non à une prothèse iatrogène.
- D ébute par une simple inflammation gingivale des tissus mous supracrestaux (mucosite,
réversible) puis s'étend au tissu osseux (péri-implantite, irréversible), formant des défauts
osseux d'évolution assez rapide.
221
ITEM 76 Complications et échecs i m p lanta ires
4. PHASE PROTHET/QUE
222
ITEM 76 Complications et échecs implantaires
5. FONCTION DE L'IMPLANT
S.S. Péri-implantite
- Fait suite à une mucosite. Dans le cas où l'hygiène est négligée.
223
ITEM 76 Complications et échecs implantaires
6. ECHECS ESTHETIQUES
- Il s'agit d'un échec subjectif, car l'implant est ostéo-intégré, mais le résultat esthétique ne
satisfait pas le patient.
- Pour prévenir ce type d'échec, une préparation rigoureuse du cas est nécessaire : wax-up
validé par le patient, guide radiologique puis chirurgical, choix du diamètre implantaire adéquat
par rapport au volume osseux disponible et à la dent à remplacer. Dans certains cas, un recours
à un aménagement tissulaire (greffe de conjonctif par exemple) permet de redonner un volume
et une esthétique satisfaisante.
7. A RETENIR
8. REFERENCES
224
ITEM 77 Aménagement pré-prothétique des tissus buccaux
Les tissus buccaux peuvent nécessiter une préparation préalable chirurgicale et/ou
orthodontique) avant toute restauration prothétique : quelle soit unitaire ou plurale, fixe ou
amovible. En effet, lorsque les édentements sont non compensés ou lorsque les délabrements
coronaires des tissus dentaires sont trop importants, la réalisation des étapes de prothèse ne peut
pas répondre aux exigences actuelles de la science.
1. BILAN PRÉ-OPÉRATOIRE
1.1. I nterrogatoire
- Il devra préciser les ATCD (médicaux, chirurgicaux, allergies connues, traitements actuels)
mais également évaluer la motivation du patient (hygiène bucco-dentaire, compréhension du
projet chirurgical et prothétique).
- En prothèse fixée, il faut respecter l'espace biologique de 3mm entre la crête alvéolaire et la
limite de préparation. Si cet impératif n'est pas respecté, cela conduit à une inflammation
gingivale chronique et au final une perte d'attache. De plus, on doit tenir compte de la quantité
de tissus kératinisés autour de la future prothèse. Une i nsuffisance de tissus kératinisés entraîne
autour de cette prothèse une inflammation chronique avec accumulation de plaque bactérienne
et risque de lésion carieuse sous la prothèse fixée.
- Enfin, lorsque des édentements sont non compensés, cela aboutit à une migration dentaire
(mésio-version, égression) responsable d'un déséquilibre occlusal, une impossibilité de
restaurer les secteurs édentés, un risque de bourrage alimentaire pouvant entraîner syndrome
du septum et lésions carieuses à l'interface entre la prothèse (amovible par exemple) et la dent
naturelle voisine.
225
ITEM 77 Aménagement pré-prothétique des tissus buccaux
3. TECHNIQUES CHIRURGICALES
226
ITEM 77 Aménagement pré-prothétique des tissus buccaux
4. A RETENIR
227
ITEM 77 Aménagement pré-prothétique des tissus buccaux
5. RÉFÉRENCES
228
Parodontologie
PARO D O NT O LOGIE
229
ITEM 78 Etiopathogénie des maladies parodontales
La classification des maladies parodontales distingue les gingivites qui touchent la partie
superficielle du parodonte des parodontites qui provoquent des destructions irréversibles du
parodonte profond. La maladie parodontale est une pathologie inflammatoire multifactorielle
d'origine bactérienne se développant chez un hôte permissif et étant entretenue par un déséquilibre
entre l'agression bactérienne et la défense de l'hôte. Ce déséquilibre résulte de mécanismes
étiopathogéniques complexes dont la plaque dentaire, le système immunitaire et les facteurs de
risque jouent un rôle majeur.
1 . 1 . Le biofilm
- Le biofilm est une association de bactéries adhérant à une surface au sein d'une matrice
d'exopolymères secrétée par elle-même, parcourue par des canaux aqueux ouverts contenant
différents nutriments. Le biofilm se forme au niveau des surfaces dures dentaires et des tissus
mous.
- Plusieurs stades de formation :
• Formation de la Pellicule Acquise Exogène (PAE) :
• Synthèse de la matrice d'exopolymères : formation de la plaque dentaire
• Tartre (non nocif en soi, mais est un facteur de rétention de plaque)
230
ITEM 78 Etiopathogénie des maladies parodontales
genres différents colonisant une même niche écologique. Il permet aussi l'établissement
d'une forme de communication avec les cellules eucaryotes de l'hôte.
231
ITEM 78 Etiopathogénie des maladies parodontales
1.3. Etiopathogénie :
- La destruction parodontale nécessite la présence de 3 facteurs :
• Un hôte susceptible
• Des bactéries parodontopathogènes
• L'absence possible de bactéries bénéfiques/protectrices de la santé parodontale
- Les parodontites sont des infections mixtes intermédiaires entre :
• Les infections opportunistes non spécifiques d'une espèce donnée
• Les infections spécifiques d'une bactérie
- Quand l'équilibre hôte/bactérie est rompu, 2 mécanismes peuvent détruire les tissus
parodontaux :
• Les bactéries détruisent directement le parodonte en relarguant des produits lytiques
../ Collagénase de Pg
../ Sulfides volatiles qui inhibent la synthèse du collagène et des protéines non collagéniques
232
ITEM 78 Etiopathogénie des maladies parodontales
233
ITEM 78 Etiopathogénie des maladies parodontales
4.3. La lésion précoce 6-7j après a rrêt du contrôle de plaque qui correspond à l a
gingivite
5. CONCLUSION
234
ITEM 78 Etiopathogénie des maladies parodontales
6. A RETENIR
Antigènes, LPS,
facteurs de
Cytokines, PGE, MMPs
virulence
Réponse Tissu
inflammatoire conjonctif et Progression
Bactéries et immunitaire métabolisme de la maladie
de l'hôte osseux
Anticorps,
PNN
I FOR génétiques
I
Modèle de maladie parodontale adapté de Page & Kornman. 2000
7. RÉFÉRENCES
- BEN JACOB, E, B ECKER, 1, S HAPIRA, Y, AND LEVINE, H. Bacterial linguistic communication and social
intelligence. Trends M icrobiol 2004; 1 2 : 366-372.
- C HARDIN H., BARSOTTI o. ET BONNAURE-MALLET M. Microbiologie en Odontostomatologie. Maloine,
2006.
- HAFFAJEE AS, Socransky SS. Microbiol etiological agents of destructive periodontal diseases.
Periodontol 2 000; 1994; 5 : 78- 1 1 1
- KOLEN B RANDER PE, ANDERSEN RN, BLEHERT OS, EGLAND PG, FOSTER JS, AND PALMER RJ JR. 2002.
Communication among oral bacteria. Microbiol. Mol. Biol. Rev. 66:486-505.
- MARCOTTE H, AND LAVOI E MC. 1 998. Oral microbial ecology and the raie of salivary
immunoglubulin A . M icrobiol. Mol. Biol. Rev. 6 2 : 7 1 - 1 09.
- PAGE RC & KORNMAN KS. The pathogenesis of human periodontitis : an introduction. Periodontol
2000 2 000; 1 4 : 9- 1 1
- S LOTS J , RAMS TE. Microbiology of periodontal disease. l n : S LOTS J, TAUBMAN M A eds.
Contemporary oral microbiology and immunology. Mosby Year Book. Saint Louis. 1 992, pp 425-
443
- SOCRANSKY SS, HAFFAJEE AD. Microbial mechanisms in the pathogenesis of destructive periodontal
diseases: a critical assessment. J Periodontal Res 1991; 2 6 : 1 95-2 1 2
- THEILADE E , WRIGHT WH, JENSEN SB, LôE H . Experimental gingivitis in man Il. A longitudinal
c/inical and bacteriological investigation. J Periodont Res 1966; 1: 1 - 1 3
235
ITEM 79 Maladies générales et parodontopathies
les parodontites son t des pathologies d'origine bactérienne se développan t chez un hôte
permissif
les liens entre les parodontopathies et les maladies générales se fon t par deux voies possibles :
- des bactériémies spontanées, transitoires mais chroniques, pouvant en traîner une greffe
bactérienne sur un organe cible
- une augmentation du taux sanguin de molécules de /'inflammation (cytokines).
- Toutefois, les patients dont le diabète est bien équilibré ne présentent pas plus de pathologies
parodontales que les patients sains.
- Les parodontites et les pathologies cardio-vasculaires présentent avant tout les mêmes
facteurs de risque, tels le tabac, le stress, l'âge ou les prédispositions génétiques. Elles touchent
en outre une large part de la population. Cela rend donc le lien de cause à effet difficile à établir.
236
ITEM 79 Maladies générales et parodontopathies
- Selon D eStefano ( 1993), le développement de pathologies cardiaques est accru de 25% chez
les sujets présentant une parodontite.
- Selon Beck et al ( 1 9 96), pour 20% de perte osseuse supplémentaire, le risque de
développement de pathologie cardiaque augmente de 40%
- Si le risque d'endocardite infectieuse est bien documenté depuis longtemps, le lien entre
parodontites et développement des pathologies ischémiques est de découverte plus récente.
- l 'a tteinte parodontale exacerberait les mécanismes inflammatoires en lien avec la pathologie
cardiaque.
237
ITEM 79 Maladies générales et parodontopathies
- Un bébé hypotrophe (de petit poids) est un bébé pesant moins de 2,Skg à la naissance.
- Un accouchement prématuré est un accouchement ayant lieu avant 37 semaines d'aménorrhée.
- Les facteurs de risque sont le tabac, le diabète, l'alcool, l'âge, un faible niveau socio-
économique, un faible poids de la mère, une hypertension artérielle, une infection uro-génitale.
- Les maladies parodontales sont suspectées depuis 1996 (Offenbacher) d'être un facteur
favorisant des naissances prématurées et des naissances de bébés de faible poids. En effet, d es
bactéries parodontopathogènes comme Pg ont été retrouvées en proportions plus importantes
dans le placenta et le liquide amniotique lors de naissances prématurées.
- De même que pour les pathologies cardiaques, les médiateurs de l'inflammatio n parodontale
pourraient jouer un rôle dans le déclenchement prématuré de l'accouchement. De plus les taux
importants de cytokines dans le placenta pourraient affecter sa viabilité et donc être à l'origine
de bébés de petit poids. Toutefois à l'heure actuelle rien n'est prouvé.
- D'un point de vue de la santé publique, les accouchements prématurés représentent un réel
problème, de par l'incidence mortelle ou les handicaps consécutifs à ces naissances
prématurées. A l'heure actuelle il n'est pas prouvé que le traitement des maladies parodontales
puisse influencer positivement le terme de la grossesse ou le poids du bébé. Toutefois il est
important de suivre la santé parodontale des patientes enceintes et l'initiative de la sécurité
sociale de mettre en place une consultation prise en charge à 1 00% lors de la grossesse est un
premier pas.
- Les pneumonies et les bronchopneumopathies obstructives ont été reliées aux parodontites en
1 998.
- Deux mécanismes agissent :
• inhalation de bactéries buccales
• altération du mucus par les enzymes bactériennes permettant aux pathogènes respiratoires
de mieux adhérer.
5. A UTRES PA THOLOGIES
- L'implication des bactéries buccales a été évoquée dans des études concernant la gastrite
chronique à Helicobacter pylori, la polyarthrite rhumatoïde et la maladie de Paget.
6. A RETENIR
238
ITEM 79 Maladies générales et parodontopathies
7. REFERENCES
239
ITEM 80 Les facteurs de risque et le pronostic en parodontologie
Le pronostic est la prédiction de la durée, de / 'évolution et de la fin d 'une pathologie ainsi que la
réponse possible au traitement. Le pronostic peut évoluer au cours du traitement. Cette évaluation
globale dépend de la connaissance des étiologies, des facteurs de risque et des thérapeutiques
actuelles et des possibilités de maintien après cicatrisation. Les inégalités de prévalence et de
sévérité des parodontites dans la population révèlent /'influence des facteurs de risque associés qui
peuvent modifier /'apparition, l'évolution de la maladie et sa réaction au traitement. Le pronostic
doit être déterminé après le diagnostic, et permet d'établir un plan de traitement. Au début du
traitement, le patient doit être informé du pronostic global et local (par dent).
1. LE PRONOSTIC
240
ITEM 80 Les facteurs de risque et le pronostic en parodontologie
prédictible et que même un pronostic favorable peut évoluer dans le temps vers un pronostic
plus réservé.
- Un pronostic basé sur la notion de « stabilité parodontale » semble plus fiable. Cette
classification tient compte du maintien de dents fo nctionnelles (confort du patient) et de la
présence de facteurs de risque globaux et locaux.
- Elle différencie :
• Le pronostic favorabl e
• L e pronostic douteux
• Le pronostic défavorable (Lésions inter-radiculaires, alvéolyse > 2/3 hauteur radiculaire,
mobilité 3)
• La dent à extraire (mobilité 4, Perte d'attache jusqu'à l'apex ... )
- Le facteur de risque (FDR) de maladie parodontale peut être défini comme une variable liée au
comportement personnel, au style de vie, à l'exposition à un environnement particulier, une
condition innée ou acquise, associée à la maladie sur la base d'une évidence épidémiologique. La
présence de ce FDR entraîne une augmentation de la prévalence et/ou une aggravation de la
sévérité de la maladie.
- Des FDR locaux et généraux modifient le déclenchement et la progression de la maladie.
- L'Odd Ratio (OR) permet de mesurer l'effet du FDR :
• Si OR = 1, l'exposition au FDR n'a pas d'effet ;
• Si O R < 1, le groupe exposé présente moins de risque d'avoir une parodontite ;
• Si O R = 2 (est > à 1), le groupe exposé au FDR présente 2 fois plus risque de voir une
parodontite.
- Un indicateur de risque est une variable associée à la maladie sans implication dans son
étiopathogénie (âge, sexe, ethnie, niveau socio-économique).
- Le marqueur de la maladie est un facteur qui n'a pas d'explication biologique reconnue ou
démontrée en tant qu'agent étiologique, mais le lien avec la maladie a été montré par des études
croisées ou longitudinales. Sa valeur est surtout prédictive ou pronostique : sa présence peut par
exemple être associée à une augmentation de la prévalence de la maladie.
2. 1.1.2. Tabac
241
ITEM 80 Les facteurs de risque et le pronostic en parodontologie
- Effet dose dépendant : Les effets du tabac sur le parodonte semblent liés à la consommation
quotidienne (ou annuelle) et à la durée du tabagisme. Une relation directe et proportionnelle
entre le nombre de cigarettes fumées par an et la sévérité de la parodontite développée a été
démontrée.
- Entraîne de nombreuses modifications physiologiques.
• Une flore bactérienne différente de celle des non-fumeurs ? Les études n e sont pas
concluantes.
• Une vasoconstriction périphérique qui potentialise la survenue de certains troubles
vasculaires.
• Une diminution du flux sanguin gingival et de la quantité de salive sécrétée suite à la
libération d'adrénaline sous l'effet de la nicotine.
• Une action sur le système immunitaire spécifique et non spécifique (diminution du
chimiotactisme, de la mobilité et altération de la phagocytose des PNN, augmentation des
cytokines inflammatoires TNFa et I L 1 P et des M M Ps).
• La modification de la structure du tissu conjonctif parodontal par altératio n des fibroblastes
et de leurs fonctions.
- La réponse tissulaire cicatricielle chez les fumeurs aux traitements parodontaux, est de qualité
moindre par rapport aux non-fumeurs.
242
ITEM 80 Les facteurs de risque et le pronostic en parodontologie
- Les patients diabétiques équilibrés présentent le même risque parodontal que les patients
sains.
- Il est aujourd'hui admis que le stress dû à certains traits de caractères, états psychologiques ou
évènements majeurs négatifs, peut avoir une influence sur le système de défense de l'hôte. Le
stress stimule le système nerveux central ce qui entraîne une augmentation de la libération
d'hormones telles le cortisol, l'hormone corticotrope ou adrénocorticotrophine (ACTH),
l'adrénaline et la noradrénaline. Ces hormones sont immuno-suppressives et favoriseraient le
développement de la maladie. Le stress aurait un effet indirect prédisposant aux maladies
parodontales car il a un effet néfaste sur le comportement quotidien (tabac, mauvaise hygiène).
2. 1.1.5. VIH
- Plusieurs maladies génétiques ont été associées aux parodontites agressives comme le
syndrome de Papillon-Lefèvre, le syndrome de Down ou trisomie 2 1, et l'hypophosphatasie.
- Chaque individu réagit de manière différente à son environnement, en fonction de l'expression
de s es gènes, ce qui peut aboutir à des variations dans les structures tissulaires et dans la
réponse immunitaire.
• Il semblerait que les différentes formes de parodontites agressives aient un fond génétique
commun, et qu'elles n'en soient en fait que les manifestations phénotypiques survenant dans
des conditions environnementales différentes. Un facteur familial serait impliqué dans la
transmission de ces formes cliniques, du fait de la forte prévalence (40 à 50%) de la maladie
chez des enfants issus de mêmes parents, dans des familles où un frère ou une sœur présente
la maladie.
• Les gènes H LA, notamment ceux de la classe II dont le polymorphisme a été mis en évidence,
sont considérés comme marqueurs potentiels. Ils déterminent la réponse à des antigènes
spécifiques, et peuvent de ce fait influencer la réponse vis-à-vis de pathogènes parodontaux et
donc, la progression de la maladie parodontale.
• Un polymorphisme au niveau du gène codant pour I'IL-1 et situé sur le chromosome 2 a été
mise en évidence et considéré comme facteur de risque de parodontite agressive généralisée et
peut être pour les formes localisées. Un déséquilibre de lien a ainsi été mis en évidence entre la
parodontite agressive généralisée et l'allèle 1 du gène de l'IL- 1 �.
2. 1.2.2. Age
- La prévalence des parodontites a été corrélée avec l'âge, mais il n'est cependant pas établi que
son augmentation soit associée à celle du risque de maladie, mais qu'elle résulte plutôt d'un effet
cumulatif de la maladie.
243
ITEM 80 Les facteurs de risque et le pronostic en parodontologie
2. 1.2.3. Sexe
- Les parodontites chroniques ont largement été considérées comme atteignant plus les hommes
que les femmes contrairement aux parodontites agressives (les formes localisées notamment)
dont de multiples études ont mis en évidence une prédilection pour le sexe féminin. Malgré tout,
il n'existe pas encore de consensus sur l'incidence du sexe en tant que FOR des parodontites
agressives.
2. 1.2.4. Ethnie
- Le niveau socio-économique.
• C'est un bon marqueur pour plusieurs facteurs de risque de maladie parodontale tels que
l'hygiène orale, l'accès aux soins bucco-dentaires et à l'éducation et l'ethnie. Les parodontites
sont plus sévères dans les pays en voie de développement que dans les pays industrialisés.
- Facteurs nutritionnels.
• Les déficiences en nutriments vitaux comme les protéines, les vitamines et les minéraux ont
des signes cliniques non spécifiques, telle que la susceptibilité aux infections suite à une
carence protéique. En cas de manque en vitamine C ; le signe le plus courant est la gingivite.
Et dans les cas sévères, il peut y avoir défaut de régénération du collagène au n iveau du
ligament parodontal et de l'os alvéolaire et donc perte de la dent (scorbut) .
244
ITEM 80 Les facteurs de risque et le pronostic en parodontologie
3. CONCLUSION
l 'iden tification des facteurs de risque permet de dépister les individus plus susceptibles de
développer des parodontites. Des mesures préventives peuvent éliminer ou diminuer les FDR qui
peuven t l'être. De plus, un suivi de patients à risque pourrait entraîner une baisse significative de la
prévalence de ces m aladies. Prévoir quel patient, quelle dent ou quel site est susceptible d'être
atteint ou de s'aggraver permettrait d'affiner le diagnostic, d'améliorer la prise en charge et la
prévention.
4. A RETENIR
5. REFERENCES
- ALBAN DAR, JM, RAMS, ET. Risk factors for periodontitis in children and young persans. Periodontol
2 0 0 0 2 0 0 2 ; 2 9 : 2 0 7- 2 2 2
- GARCIA, R I , H E NSHAW, MM, KRALL, EA. Relationship between periodontal disease a n d systemic
health. Periodontol 2 000 2 0 0 1 ; 2 5 : 2 1-36.
- GENCO, RJ. Current view of risk factors for periodontal diseases. J Periodontol 1996; 67: 1 04 1 -
1 049.
- G ROSSI, S G, GENCO, RJ, MACHTEI, EE, Ho, AW, KOCH, G, DUNFORD, RG, ZAM BON, JJ, HAUSMANN, E.
Assessment of risk for periodontal disease. Il. Risk indicators for alveolar bone loss. J Periodontol
1995; 66:23-29
- KI NAN E, DF. Influences génétiques dans la pathogénie des maladies parodontales destructrices.
Implications diagnostiques. J Parodont I mplant Orale2000; 1 9 (2) : 1 1 7- 1 39.
- KORNMAN, KS, CRANE, A, WANG, HY, DI GIOVINE, FS, N EWMAN, MG, P IRK, FW, WILSON, TG,
H IGGINBOTTOM, FL, D UFF, GW. The interleukin-1 genotype as a severity factor in adult periodontal
disease. J Clin Periodontoll 997; 24:72-77.
- LôE H . Periodon tal disease. The sixth complication of diabetes mellitus. Diabetes Care
1 9 9 3 ; 1 6 :3 29-34.
- P I H LSTRôM, B L. Periodontal risk assessment, diagnosis and treatment planning. Periodontol 2000
2001; 2 5 : 3 7- 5 8.
245
ITEM 81 Les pathologies gingivales
246
ITEM 81 Les pathologies gingivales
247
ITEM 81 Les pathologies gingivales
- Conséquences :
• L'hyperglycémie diminue le pH de la cavité buccale qui devient acide
• Le taux de glucose augmenté dans la salive et le fluide gingival permet la prolifération
bactérienne
• La glycation (addition d'une molécule de glucose sur certaines protéines) conduit à la
formation de produits terminaux de glycation, dont l'accumulation conduit à la production de
cytokines pro-inflammatoires.
• La réponse inflammatoire de l'organisme est modifiée et la lutte contre les pathogènes
parodontaux moins efficace, avec une augmentation de la destruction parodontale.
• Les maladies parodontales, en étant la cause ou en maintenant une inflammation
permanente, influencent négativement le contrôle de la glycémie et augmentent la résistance
à l'insuline.
- Il est aujourd'hui admis que le diabète influence la santé parodontale et réciproquement. La
fréquence et la sévérité des parodontites sont plus importantes chez les sujets diabétiques que
chez les non diabétiques. Il sera donc important de dépister tôt le développement d'une
parodontite chez les patients diabétiques, celle-ci pouvant déséquilibrer leur diabète. Le
maintien d'une hygiène irréprochable sera la meilleure des préventions.
3.3. Puberté
- A l'adolescence, lorsque le cycle menstruel se met en place, on observe des gingivites
œdémateuses le plus souvent localisées aux papilles inter dentaires. Ces gingivites peuvent être
cycliques à chaque cycle menstruel.
3.4. Ménopause
- Les gingivostomatites desquamatives sont caractéristiques de la ménopause. Les gencives
présentent un aspect rouge vernissé, sont souvent associées à une sécheresse buccale, sont
douloureuses et brûlent
- La mise en place d'un traitement substitutif de la ménopause, associé au traitement de la
sécheresse buccale, est nécessaire pour améliorer le confort de ces patientes.
248
ITEM 81 Les pathologies gingivales
4.1.1. Anti-épileptiques
- L'hyperplasie gingivale associée à la phénitoïne (Dihydan®) est l'effet le plus connu des anti
épileptiques. Cette hyperplasie est signalée chez 20 à 50% des patients traités par phénitoïne en
monothérapie ; la prévalence augmente en cas d'association de plusieurs anti-épileptiques.
- Toutefois la plaque dentaire reste l'agent étiologique essentiel de cette hyperplasie, la réaction
inflammatoire se faisant par prolifération des fibroblastes.
4. 1 .3. Immunosuppresseurs
- La ciclosporine est indiquée dans la prévention des rejets de greffes d'organes et dans le
traitement des pathologies auto-immunes. Elle entraîne comme effet secondaire une fibrose des
tissus pulmonaire, rénal, péricardiaque et gingival chez près de 70% des patients traités.
4.2. Pigmentations
- Un antipaludéen, la chloroquine (Nivaquine®) et un antiarythmique, la quinidine
(Quinidurule®), provoquent des colorations gris-bleu des muqueuses qui disparaissent à l'arrêt
du traitement.
4.3. U lcérations
- Des stomatites aphtoïdes peuvent être secondaires à la prise d'AINS, sels d'or, D
pénicillamines, pindione.
- Les chimiothérapies anticancéreuses peuvent provoquer des érosions et ulcérations. Ces
stomatites sont associées à une faible réaction inflammatoire.
5 . 1 . M aladies infectieuses
5.1.1. VIH
- Le risque de développer une gingivite chez les patients immunodéprimés est très important.
Les infections buccales font partie des premières atteintes signant le développement du S I DA.
- Le chirurgien dentiste est donc en première ligne pour proposer aux patients un test de
dépistage, devant des infections gingivales s'aggravant ou récidivant.
5. 1.2. Tuberculose
- Origine : Mycobacterium tuberculosis (bacille de la tuberculose aussi appelé Bacille de Koch ou
B K)
- Manifestation buccale : chancre d'inoculation en coup d'ongle dans la gencive.
- En France ( 2 0 1 0) : 8,1/105 habitants soit � 5200 cas/an. Cas surtout retrouvé dans l'Île-de-
France ( 1 6,3/105) et la Guyane (15,9/1 05). Les taux de déclaration dans toutes les autres régions
étaient inférieurs à 10 nouveaux cas pour 105 habitants. Les taux de déclaration étaient élevés
249
ITEM 81 Les pathologies gingivales
(>50/1 05) parmi les personnes sans domicile fixe et celles n ées à l'étranger, notamment dans
des pays à forte prévalence de tuberculose.
5.1.3. Syphilis
- Origine : Treponema pallidum
- Syphilis primaire : chancre d'inoculation 3 semaines après contamination, en général sur la
langue ou les lèvres. Parfois sur les gencives.
- Syphilis secondaire : après dissémination du germe, apparition de lésions buccales pouvant
toucher les gencives, sous forme de macules o u papules, recouvertes d'un enduit blanchâtre.
5.2.4. Lymphomes
250
I T E M 81 Les pathologies gingivales
• érosive : douloureuse
• verruqueuse
• bulleuse
- Malignisation dans 5 % des cas
S.S.1. Histiocytose X
- M aladie rare se composant de 3 atteintes à expressions cliniques très différentes et à
évolutions très variables :
• granulome éosinophile : localisation osseuse. Forme la plus bénigne pouvant présenter des
lésions à type parodontite avec atteinte gingivale.
• maladie d'Ha nd-Schüller-Christian : lésions osseuses et viscérales
• maladie d'Abt-Letterer-Siwe : forme aigüe disséminée maligne
S.S.3. Sarcoïdose
- M aladie inflammatoire systémique, de guérison spontanée chez 80% des patients.
- 3 phases :
• alvéolite lymphocytaire et macrophagique
• phase granulomateuse
• fibrose
- Les atteintes buccales sont très rarement décrites.
251
ITEM 81 Les pathologies gingivales
5.6. Hémochromatose
- M aladie héréditaire caractérisée par une absorption excessive du fer dans le duodenum.
L'accumulation de fer dans l'organisme peut provoquer à terme des atteintes hépatiques et
cardiaques.
- La seule manifestation buccale consiste en une possible mélanodermie, apparaissant
tardivement lors de l'évolution de la maladie.
5.7. Scorbut
- Carence en vitamine C, ne se rencontrant presque plus. Se traduisait, dans sa forme grave, par
un déchaussement des dents, des hémorragies des muqueuses, puis la mort du patient.
6. A RETENIR
7. REFERENCES
- AGENCE FRANÇAISE DE S ECURITE SAN ITAIRE DES PRODUITS DE SANTE. Recommandations de bonnes
pratiques: Prescription des antibiotiques en pratique bucco-dentaire. J uillet 2 0 1 1 . 75p.
- HALL WB. Decision making in periodon tology. Ed Saint Louis : M osby, 1 993
- INSTITUT NATIONAL DE VEILLE SANITAIRE. Numéro thématique - Tuberculose en France : la vigilance
reste nécessaire. B E H n°24/25. 2 0 1 2
- M EALEY BL, OCAMPO GL. Diabetes mellitus and periodontal disease. Periodontol 2007 ; 44 : 1 2 7-53
- PEN DYALA G, JOSHI S, KALBURGE J, JOSHI M, ÎEJNAN I A Oral lichen plan us : a report and review of an
autoimmune-mediated condition un gingiva. Compend Contin Educ Dent 2 0 1 2 ; 3 3 (8): 1 0 2-8.
252
ITEM 82 Prévalence des maladies parodontales et moyens d'évaluation
L'épidémiologie des maladies parodontales est dépendante des méthodologies employées dans
les études, et leur complexité ne facilite pas l'estimation de la prévoyance. Les recommandations de
santé publique doivent tenir compte de la réalité clinique de ces pathologies et de l'évolution
constante des connaissances scientifiques. Le critère clinique à retenir est la perte d'attache
parodontale.
1. EPIDEMIOLOGIE
253
ITEM 82 Prévalence des maladies parodontales et moyens d'évaluation
1.1. La gingivite
- Sa prévalence, sa sévérité et son étendue augmentent au fur et à mesure que l es enfants
grandissent. Cette augmentation peut être expliquée par l'augmentation du nombre de sites à
risque, à l'accumulation de plaque, aux changements liés aux éruptions dentaires et aux
hormones. Cette augmentation décroit lors de l'adolescence, phénomène qui peut être expliqué
par une meilleure H BD, une conscience sociale plus importante, la fin de la dentition mixte et la
stabilisation des niveaux d'hormones après la puberté.
- La gingivite concerne 50 à 100% de la population adulte, les femmes étant moins touchées que
les hommes.
- Aux Etats-Unis, la prévalence de la gingivite en fonction des tranches d'âge est la suivante :
• 1 4 % des enfants de 6- 1 1 ans,
• 32 % chez les 1 2 - 1 7 ans,
• 29% des adultes jeunes,
• 13 % pour les plus âgés.
- Par rapport aux études antérieures, on note une amélioration de la sante gingivale par rapport
aux années 1950 et 1960.
1.2. La parodontite
- Cette maladie n'est observée que chez une partie de la population. Elle touche certains sujets et
certains sites.
- Aux Etats Unis, on observe entre 1988 et 1994 sur un échantillon de 9689 américains de 30 à
90 ans :
• 22,5 % des sujets présentent une récession ;::: 3 mm
• 50,3 % des sujets présentent un saignement gingival
• 91,8 % des suj ets présentent du tartre et 55,1 % des sujets présentent du tartre sous-gingival
• 35% des suj ets présentent une parodontite (2 1,8% une parodontite légère, et 1 2,6% une
parodontite modérée à sévère)
• La perte d'attache et la prévalence augmentent avec l'âge
• Les hommes sont plus touchés que les femmes
• La prévalence est plus forte chez les M exicains et les Noirs Américains que chez les
Caucasiens
- En France une étude transversale menée entre 2002 et 2 003 sur 2 144 patients âgés de 3 5 à 64
ans a montré que :
• 95,4% des adultes présentaient une perte d'attache
• 82,23% des adultes présentaient des poches parodontales
• 46,68% des adultes présentaient une perte d'attache ;::: 5mm
• 1 0,2 1 % des adultes présentaient des poches parodontales ;::: 5mm
- Les parodontites agressives sont plus rares. La prévalence de ces dernières varie en fonction
des continents (de 0,1 à 5%) et des populations étudiées (de 0,2 à 3%).
254
ITEM 82 Prévalence des maladies parodontales et moyens d'évaluation
1 Ethnies Prévalence
Caucasien 0,1-0,2%
Afro-américain 1-3%
H ispanique (Amérique du Sud) 0,5- 1 %
Asiatique 0,4-1 %
255
ITEM 82 Prévalence des maladies parodontales et moyens d'évaluation
0 1 Aucun signe
1 1 Présence de saignement gingival au sondage
2 1 Présence de tartre supra et sous gingival
- La bouche est divisée en 4 quadrants, et dans chaque, on examine la dent qui présente
l'atteinte la plus sévère et on évalue ses besoins thérapeutiques.
- On mesure les profondeurs de poches (PP) en mésio et disto vestibulaires des dents restantes,
et on note le saignement au sondage (BOP : Bleeding On Probing). Le B O P et la PP (0-3mm, 4-
Smm ou >6mm) indiquent les besoins thérapeutiques.
PLI
0 1 2 3
Pas de plaque Dépôt de plaque Dépôt de plaque Dépôt de plaque
invisible mais pouvant couvrant Je 1 /3 cervical abondant ( + du 1/3
être déposé à la curette cervical)
256
ITEM 82 Prévalence des maladies parodontales et moyens d'évaluation
3. CONCLUSION
La prévalence et la sévérité des atteintes parodontales augmentent avec l'âge et une hygiène
moyenne. Face à une population française vieillissante, le praticien joue un rôle majeur dans le
dépistage et le traitement de ces m aladies. La mise en place de simples mesures de prévention
permettraient de faire chuter la prévalence de ces m aladies. A u cours des dernières années, une
amélioration de l'hygiène orale et une diminution de la gingivite ont été observées dans des pays
développés. Les études épidémiologiques seront toujours employées pour évaluer de nouvelles
méthodes préventive ou thérapeutique. En raison des méthodes de mesure de la maladie
parodontale variant d'une période à l'autre, il est nécessaire de réaliser des séries d'études
transversales dans des tranches d'âge identiques en u tilisant les mêmes critères pour évaluer
précisément /'évolution de la prévalence.
4. A RETENIR
/
- L 'épidémiologie est indispensable pour mesurer l'efficacité d'une thérapeutique
- La difficulté de mise en œuvre d'étude à grande échelle
- L 'intérêt des indices parodontaux pour mesurer /'évolution de la maladie
5. RÉFÉRENCES
- ALBAN DAR J M et coll. Destructive periodontal disease in adults 30 years of age and aider in the
United States, 1988- 1 9 94. J Periodontol. 1999 Jan; 7 0 ( 1 ) : 1 3- 29.
- ALBANDAR J M ET RAMS TE, Global epidemiology of periodon tal diseases. Periodontology 2000:
2 0 0 2 ; 2 9 : 1 ; 7- 1 0
- ALBAN DAR J M ET TI NOCO E M . Global epidemiology of periodon tal diseases in children and young
persans. Periodontol 2000. 2002; 2 9 : 1 53-76.
- BAEH N I P ET BOURGEOIS D. Epidemiology of periodontal hea/th and disease. Proceedings of the
european worshop on mechanical plaque con trai. 1 9 9 8 : 19-34
- BOURGEOIS D, BOUCHARD P, ET MATTOUT c . 2 0 0 7 Epidemiology of periodontal status in dentate
adults in France, 2002-2003. j Periodontal Res 4 2 : 2 1 9- 2 2 7.
257
ITEM 83 Diagnostic et plan de traitement en parodontologie
1. DIAGNOSTIC
- Le diagnostic des maladies parodontales repose, après entretien avec le patient, sur un examen
clinique minutieux, un bilan radiographique, et éventuellement des tests biologiques.
1.1. Anamnèse
- L'entretien avec le patient permet de déterminer les facteurs de risques principaux des
parodontites :
• Antécédents familiaux de parodontite
• Tabagisme
• Diabète
• Stress
- Le patient va exposer ses antécédents médicaux, son histoire dentaire, ses habitudes d'hygiène,
qui vont orienter le diagnostic comme le plan de traitement.
258
ITEM 83 Diagnostic et plan de traitement en parodontologie
1.2.5. Mobilité
- La cause de la mobilité est à rechercher en priorité. En effet, outre la perte de support osseux,
d'autres causes de mobilité dentaire existent, comme la surcharge fonctionnelle, le trauma
occlusal, les infections péri-apicales, les processus tumoraux ou les traitements o rthodontiques.
259
ITE M 83 Diagnostic et plan de traitement en parodontologie
260
ITEM 83 Diagnostic et plan de traitement en parodontologie
2. PLAN DE TRAITEMENT
261
ITEM 83 Diagnostic et plan de traitement en parodontologie
- Lambeau d'assainissement
• Indications :
./ échec de la thérapeutique non chirurgicale en présence d'un bon contrôle de plaque
./ lésions de furcations
• Technique : après désinfection buccale, anesthésie locale, une incision intrasulculaire est
réalisée et un lambeau de pleine épaisseur de faible étendue est élevé, mettant à jour les
défauts osseux. Le curetage consiste à éliminer le tissu de granulation à l'aide d'une curette. Il
est suivi d'un surfaçage radiculaire. Une prescription d'antalgique et d'antiseptique complète
cet acte.
- Régénération tissulaire guidée
• Indications : défauts infra-osseux ou inter radiculaires.
• But : régénération ad integrum du complexe parodontal
• Principes : l'utilisation de membrane vise à empêcher la prolifération épithéliale dans le
défaut osseux et à favoriser la différenciation des cellules en nouveau cément et ligament
alvéolo-dentaire.
262
ITEM 83 Diagnostic et plan de traitement en parodontologie
- Il s'agit de protéines prélevées sur des germes dentaires de porcelets puis i ntégrées dans un
gel. Elles sont composées à 90% d'amélogénines.
- Leur utilisation a pour but une régénération ad integrum du parodonte en reproduisant les
évènements biologiques se déroulant pendant l'organogénèse. J usqu'à présent aucune étude
avec un niveau de preuve suffisant n'a montré d'efficacité réelle de ces produits dans le
traitement des parodontites.
2.3.3. 1. Antiseptiques
- Ils sont utilisés en bain de bouche ou en irrigation des poches au cours du traitement
mécanique.
- Les principaux antiseptiques utilisés en irrigation sont la chlorhexidine, la povidone (ou
polyvidone) iodée et l'eau oxygénée à 10 volumes.
- La chlorhexidine est l'antiseptique le plus employé de par :
• son large spectre antibactérien.
• sa rémanence
• mais, aux concentrations utilisées (0, 1 à 0,2%), son effet n'est que bactériostatique.
- Seule, elle n'a pas montré d'intérêt dans le traitement des parodontites. Elle peut être utilisée
en complément d'un traitement mécanique dans les poches montrant une amélioration
insuffisante après traitement mécanique.
- Son utilisation est admise en complément du traitement m écanique dans les parodontites
agressives. L'utilisation d'antibiotiques par voie systémique est de plus en plus controversée, en
partie depuis l'apparition d'importantes résistances bactériennes. L'utilisation des antibiotiques
doit être réfléchie, et préférentiellement ciblée après réalisation d'un antibiogramme.
263
ITEM 83 Diagnostic et plan de traitement en parodontologie
3. A RETENIR
4. REFERENCES
- ARMITAGE GC; RESEARCH, SCI ENCE AND THERAPY COMMITTEE OF THE AMERICAN ACADEMY OF
PERIODONTOLOGY. Diagnosis ofperiodontal diseases. J Periodontol. 2003 Aug; 74(8) : 1 2 3 7-47.
- GREENWELL H; COMMITTEE ON RESEARCH, SCIENCE AND THERAPY. AMERICAN ACADEMY OF
PERIODONTOLOGY. Position paper: Guidelines for periodontal therapy. J Periodontol. 2 0 0 1
Nov; 7 2 ( 1 1) : 1 624-8.
- BERCY P, TENENBAUM H. Parodontologie du diagnostic à la pratique Ed De Boeck 1997 P70-73
- SOCRANSKY SS & HAFFAJEE AD. Periodontal microbial ecology Periodontology 2 000, Vol. 38, 2005,
1 35 - 1 8 7
- HAFFAJEE AD, SOCRANSKY S S & GUNSOLLEY J C . Systemic anti-infective periodontal therapy. A
systematic review. Annals of Periodontology . 2003;8, 1 1 5 - 1 8 1
264
ITEM 84 Traitements non chirurgicaux en parodontologie
1.1.1.1. Matériel
265
ITE M 84 Traitements non chirurgicaux en parodontologie
1.1.1.2. Antiseptiques
- Les produits bactériostatiques ou bactéricides ont pour rôle d'inhiber la formation de plaque.
Leur effet limité dans le temps impose leur usage plusieurs fois par j our. Le choix de la molécule
antiseptique varie en fonction du patient, de sa pathologie et de l'étape du plan de traitement. La
concentration de la molécule la plus prescrite dans notre pratique, la chlorhexidine, varie en
fonction des effets recherchés. En effet, l'efficacité de cette molécule et les effets secondaires
associés (colorations, dysgueusie ... ) sont dose dépendants. Lors de la TPI ou en post chirurgical,
la chlorhexidine est prescrite à 0. 1 2 -0.20% pendant 2 à 3 semaines maximum en association
avec un dentifrice/gel à base de chlorhexidine (incompatibilité avec les agents anioniques
présents dans les dentifrices).
- Lors de la TPS, peuvent être prescrits
• De la chlorhexidine à 0,05%
• Du fluorure d'étain
• Des huiles essentielles
266
ITEM 84 Traitements non chirurgicaux en parodontologie
3. CONTENTION
- L'élimination du cément infecté par des curettes manuelles pour rendre la surface cémentaire
lisse est l'objectif du surfaçage, tandis que l'élimination du tartre et du biofilm au niveau de la
surface radiculaire sans élimination intentionnelle du cément grâce aux instruments
ultrasoniques constitue le débridement. L'objectif est de rendre la surface radiculaire
biologiquement compatible avec la cicatrisation parodontale en éliminant le tartre, le biofilm
bactérien, et les endotoxines par action mécanique et irrigation.
4.1. Instruments
267
ITEM 84 Traitements non chirurgicaux en parodontologie
4.1.3. Laser
- Les actions du laser peuvent cibler les tissus mous comme les tissus durs. Les études n'ont pas
montré une efficacité significative par rapport aux ultrasons, cependant le laser pourrait
constituer une alternative thérapeutique. Il existe différents lasers comme les laser C02, Er:YAG,
Nd: YAG qui sont les plus communément utilisés en odontologie.
- Le laser diode produirait une biostimulation qui améliore la cicatrisation chez le fumeur, en
complément de la thérapeutique mécanique.
- Le laser Er:YAG permet de détruire le tartre. Les effets des rayons au niveau des tissus
biologiques se fondent sur un effet tissulaire dit « thermomécanique ». Sa longueur d'onde (2940
nm) lui permet d'être absorbé par les tissus, l'eau passe brusquement de l'état liquide à l'état de
vapeur. Cette évaporation subite provoque pendant un court laps de temps une augmentation de
pression et une micro-explosion qui permet d'éliminer les tissus durs sans dégâts thermiques.
5. CONCLUSION
268
ITEM 84 Traitements non chirurgicaux en parodontologie
6. A RETENIR
7. RÉFÉRENCES
- VAN D E R WEIJDEN GA, ROSEMA NAM, VERSTEEG PA, ÎIMMERMAN M F, VELDEN UVD. Different modes of
oral hygiene ta prevent plaque and gingivitis. J Dent Res. 2006;85 (Special Issue B):Abstract
2 2 66.
- L I N D H E J et al., Clinical periodontology and implant dentistry, Fifth Edition. Blackwell
Munksgaard. Part 1 1 Initial Periodontal Therapy. 2008.
- QU I RYNEN M, BOLLEN CM, VANDEKERCKHOVE BN, DEKEYSER C, PAPAIOANNOU W, EYSSEN H . Full-vs
partial mouth disinfection in the treatment of periodontal infections : short-term clinical and
microbiological observations. J Dent Res. 1 995 Aug; 74(8) : 1459-67.
- WENNSTRÔM J L, TOMASI C, BERTELLE A, DELLASEGA E. Full mouth ultrasonic debridement versus
quadrant scaling and root planning as an initial approach for treatment of chronic periodontitis.
J Clin Periodontol. 2005 Aug; 3 2 (8):85 1 -9.
269
ITEM 85 Traitements chirurgicaux des parodontites
Les parodontites son t des pathologies d'origine bactérienne se développant chez un hôte
permissif
Dans certains cas les traitements dits « à l'aveugle » ne sont pas suffisants et il est nécessaire
d'agir chirurgicalement.
1. BUTS DE LA CHIRURGIE
2. INDICA TIONS
- sites avec perte d'attache continue malgré un traitement étiologique bien mené
- sites empêchant un contrôle de plaque correct
- hyperplasies gingivales induisant des fausses poches
- atteintes de furcations
- freins tractant la gencive
- gestion des défauts faisant suite à une parodontite (récession gingivale)
2.1.1. Frénectomie
- La traction du frein, le plus souvent labial inférieur, sur une faible hauteur de gencive attachée,
est un facteur de risque/d'augmentation des récessions gingivale. Le frein doit donc être excisé
afin :
• de permettre un meilleur contrôle de plaque par le patient
• d'empêcher la création ou le développement plus important d'une récession gingivale
• d'empêcher la récidive après chirurgie muco-gingivale.
2.1.2. Gingivectomie
- Elle présente pour indications les hyperplasies gingivales, le plus souvent médicamenteuses
- Le fond des poches doit être mis en évidence avec une précelle de Crane Kaplan avant incision
(à biseau externe), afin d'inciser au-dessus du fond du sulcus.
2 70
ITEM 85 Traitements chirurgicaux des parodontites
2 71
ITE M 85 Traitements ch irurgicaux des parodontites
- Il faut compter environ 1 mois pour la cicatrisation. Les sutures sont retirées sous 10 à l Sj.
2.4.1. Tunnélisation
- Il s'agit de créer un espace suffisant pour le passage de la brossette. Cette technique n'est
presque plus utilisée de par les risques importants de caries radiculaires. Dans les cas de classe
Il, la régénération tissulaire guidée s'avère une meilleure option.
2.4.4. Hémisection
- Cette technique n'est indiquée que sur molaire mandibulaire, qui aura au préalable dû être
traitée endodontiquement.
- Il s'agit de séparer les 2 racines et de réaliser une couronne permettant le passage de la
brossette inter dentaire.
272
ITEM 85 Traitements c h i rurgicaux des parodontites
3. CONTRE INDICATIONS
- Risque oslérien
- Contrôle de plaque insuffisant
- Troubles de la coagulation
- Troubles psychiatriques
- Tabagisme excessif (contre indication relative)
- Hypertension artérielle non stabilisée
4. A RETENIR
/
- Traitement chirurgical à effectuer après un traitement étiologique bien conduit.
- Concerne soit l'assainissement, soit les conditions anatomiques.
- Etre le plus conservateur possible.
5. REFERENCES
- HAMP SE, RAVALD N, TEWIK A, LUNDSTRÔM A. Perspective à long terme des modalités de traitement
des lésions inter-radiculaires. Journal de Parodontologie, 1 9 9 1 ; 1 1 ( 1/92) : 1 1- 2 3 .
- HEITZ-M AYFIELD LJ, LANG N P . Surgical a n d nonsurgical periodon tal therapy. learned and
unlearned concepts. Periodontol 2000. 2 0 1 3 Jun;62 (1) : 2 1 8- 3 1 .
- LINDHE J, WESTFELT E , NYMAN S , SOCRANSKY SS, HAFFAJEE A D . long-term effect of surgical/non
surgical treatment ofperiodontal disease. J Clin Periodontol. 1 984 Aug; 1 1 (7) :448-58.
- ROSLING B, NYMAN S, LINDHE J. The healing potential of the periodon tal tissue following different
techn iques of periodontal surgery in plaque-free dentitions. A 2-year clinical study. J Clin
Periodontol. 1976 Nov; 3 (4) : 2 33-50.
2 73
ITEM 86 Récessions gingivales : étiopathogénie, classification, diagnostic et traitement
1. ETIOPATHOGENIE
1.1. Etiologie
- Elle est dite plurifactorielle : plusieurs facteurs peuvent s'associer pour entraîner la migration
de l'attache.
1.2. Pathogénie
- Les facteurs déclencheurs peuvent être inflammatoire et/ou traumatique.
- Deux phénomènes peuvent entraîner une récession parodontale :
• Dans une gencive fine, l'infiltrat inflammatoire dû à la présence de biofilm (qui peut être
facilitée par la présence d'un joint <lento-prothétique, un crochet, une obturation
débordante ... ) occupe la totalité de ce conjonctif. L'épithélium envoie des digitations à travers
ce conjonctif infiltré et on observe une fusion de ces digitations avec celles de l'épithélium
oral. La réunion de ces 2 épithéliums est à l'origine de la récession. La lame osseuse du procès
alvéolaire se résorbe sous l'effet du processus inflammatoire.
• Quand un traumatisme survient an niveau de l'épithélium oral, on constate une invagination
épithéliale importante en direction de la racine, avec un épithélium acanthosique s ' enfonçant
2 74
ITEM 86 Récessions gingivales : étiopathogénie, classification, diagnostic et traitement
- La classification la plus simple est celle de Benqué ( 1 983) qui associe une morphologie à un
type de récession et à un pronostic. Elle les classe selon leur ressemblance à un U, un V, ou un 1
avec comme pronostics associés :
• U : mauvais
• V : favorable
• 1 : bon
- La classification de M iller ( 1985) est plus large et plus détaillée pour permettre d'établir le
pro nostic d'un recouvrement de la récession gingivale par la chirurgie muco-gingivale :
• classe 1 : récessions gingivales larges ou étroites n'atteignant pas la jonction muco-gingivale
• classe I I : récessions gingivales larges ou étroites atteignant ou dépassant la jonction muco
gingivale, sans perte des tissus parodontaux interproximaux
• classe I I I : récessions gingivales atteignant o u dépassant la jonction muco-gingivale, avec
perte des tissus parodontaux interproximaux, ou avec malposition
• classe IV : récessions gingivales atteignant la jonction muco-gingivale, avec perte des tissus
parodontaux interproximaux, et avec malpositions
- Le pronostic de recouvrement est décroissant de la classe 1 à IV mais il dépend également de la
capacité i ndividuelle de cicatrisation. Pour les classes 1 et II, il y a possibilité de couverture totale
de la récession. Mais pour les classes I I I et IV, seule une couverture partielle est possible.
3. TRAITEMENT
- Le traitement des récessions par chirurgie plastique parodontale est indiqué en cas :
• De gêne esthétique
• D'évolution du défaut
• D'hypersensibilité dentinaire et/ou douleur gingivale lors des manœuvres d'HBD ou des
repas
• De lésion carieuse superficielle de la surface radiculaire
- Le plan de traitement comporte 3 étapes : le traitement étiologique, la réévaluation et le
traitement chi rurgical.
2 75
ITEM 86 Récessions gingivales : étiopathogénie, classification, d i agnostic et traitement
3.2. Réévaluation
- Un examen clinique, quelques semaines après la phase étiologique, permet de déterminer
l'indication d'un traitement chirurgical.
4. CONCLUSION
5. A RETENIR
- La définition.
- La classification.
- L 'importance de connaître l'étiologie de la récession avant de la traiter pour éviter la récidive.
- Les différentes techniques chirurgicales.
6. RÉFÉRENCES
- BORGH ETTI A, MONNET-CORTI V, Chirurgie plastique parodontale, 2ème édition ed. CdP, 2 008.
- h ttp:!ja ncien.odon ta. un iv-ren nesl .fr/old site/qipl 12.h tm
2 76
ITEM 87 Aménagement du complexe muco-gingival
Le parodonte est constitué par l'ensemble des tissus qui entourent et soutiennent la dent. Il
comprend la gencive, l'os alvéolaire, le ligament alvéolo-dentaire et le cément, qui ont entre eux une
Le parodonte peut être divisé en parodonte marginal et parodonte profond. Le complexe muco
gingival correspond aux tis s us mous du parodonte marginal et constitue une barrière protectrice
2. STRUCTURE
2 77
ITEM 87 Aménagement du complexe muco-gingival
5. RECESSIONS GINGIVALES
2 78
ITEM 87 Aménagement du complexe muco-gingival
7. TECHNIQUES CHIRURGICALES
8. A RETENIR
- Indications précises
- Techniq ues chirurgicales de pointe
- Principe de la greffe :
• préparation du site donneur
• prélèvement du greffon
• mise en place du greffon sur le site receveur et sutures soigneuses
2 79
ITEM 87 Aménagement du complexe m uco-gingival
9. REFERENCES
- GREENWELL H, FIORELLIN I J, GIANNOBILE W, ÜFFENBACHER S, SALKIN L, ÎOWNSEND C, SHERIDAN P,
GENCO R; RESEARCH, SCIENCE AND ÎHERAPY COMMITTEE. Oral Reconstructive and Corrective
Considerations in Periodontal Therapy J Periodontol. 2005 Sep; 76(9) : 1 588-600.
- LANG NP, Periodon tal considerations in prosthetic dentistry. Periodontol 2 000. 1995 Oct; 9 : 1 1 8-
31.
- LôST C . Depth of a/veolar bone dehiscences in relation to gingival recessions J Clin Periodontol.
1 984 Oct; 1 1 (9): 583-9.
- OATES TW, ROBINSON M, GUNSOLLEY JC. Surgical therapies for the treatment ofgingival recession. A
systematic review. Ann Periodontol. 2 003 Dec;8(1) :303-20.
280
ITEM 88 Cicatrisation des thérapeutiques parodontales
La maladie parodontale est une pathologie inflammatoire qui entraîne une perte
d'attache/résorption alvéolaire, et donc des modifications tissulaires tant au niveau de la gencive
que de l'os. Les thérapeutiques parodontales ont pour objectif la restauration de cette attache. La
cicatrisation parodontale entre dans un système complexe mettant en jeu divers tissus (i.e diverses
cellules), avec des chronologies biologiques différentes dans un milieu microbiologique spécifique.
1. GENERALITES
- L'équilibre des rapports entre la gencive, l'os, le ligament et le cément assure l'ancrage de la
dent dans les tissus de soutien et le fonctionnement physiologique de l'attache (herméticité du
parodonte vis-à-vis des bactéries). On parle d'attache parodontale. Lorsque cette attache est
lésée, tous les traitements parodontaux visent à éliminer les facteurs étiologiques et favoriser la
cicatrisation des tissus lésés. Les différents modes cicatriciels sont la réattache, la nouvelle
attache, la réparation et la régénération.
1.2. La réattache
- Elle constitue la réunion du tissu conjonctif gingival à la racine ou la paroi alvéolaire suite à
une séparation chirurgicale ou traumatique. La nouvelle structure de jonction régénère celle
initialement sectionnée.
1.4. La réparation
- C'est le processus biologique qui rétablit la continuité tissulaire sans que l'architecture et la
fonction initiale soient restaurées complètement. De nouveaux tissus sont formés mais ils ne
permettent pas de restaurer complètement l'architecture ou la fonction des tissus lésés.
1.5. La régénération
- La multiplication et la différenciation cellulaire peuvent permettre la formation de nouveaux
tissus qui remplacent l'intégralité des tissus détruits : il s'agit de la régénération tissulaire. Ce
mécanisme est le plus souvent induit.
281
ITEM 88 Cicatrisation des thérapeutiques parodontales
282
ITEM 88 Cicatrisation des thérapeutiques parodontales
283
ITEM 88 Cicatrisation des thérapeutiques parodontales
1 Temps post
chirurgie
Histologie Cellules
J+1 - Caillot entre Je lambeau et la surface - P M N, leucocytes, érythrocytes,
radiculaire débris cellulaires
- Formation de capillaires et exsudat
inflammatoire
J+ 3 - Diminution de J'espace entre Je - Migration de cellules épithéliales sur
lambeau et la surface la surface dentaire
dentaire/osseuse
J+ 7 - Apparition de l'attache épithéliale
sur la dent
- Disparition du caillot
- Prolifération du tissu de granulation
J+ 14 - Synthèse de fibres de collagène
immatures parallèles à la surface
dentaire
J+30 - Attache épithéliale formée
- Début d'attache des fibres supra
crestales
284
ITEM 88 Cicatrisation des thérapeutiques parodontales
avec prudence. Aucun biomatériau n'est, à ce j our, significativement supérieur aux autres. Au
niveau des lésions intra-osseuses, l'utilisation de biomatériaux :
• Augmente le niveau osseux (gain osseux)
• Réduit la perte osseuse crestale
• Augmente le gain d'attache et la réduction de profondeur de poche par rapport au
débridement seul
• Ne montre aucune différence clinique entre les allogreffes osseuses et les matériaux
alloplastiques
• Les résultats obtenus avec un comblement associé à une membrane sont supérieurs à ceux
obtenus avec un matériau seul
- NB : on parle de régénération osseuse guidée (ROG) autour des implants. La ROG est indiquée
pour la préservation osseuse pré-implantaire et la reconstruction péri-implantaire
• Avec os autogène
• Avec os exogène
• Avec biomatériaux de comblement
• Associés ou non à l'usage de membrane
4. CONCLUSION
- la cicatrisation parodontale est un mécanisme complexe qui partage des similitudes avec la
cicatrisation cutanée mais qui est soumise à des contraintes particulières liées à :
• la diversité des types cellulaires impliqués
• la spécificité de /'écosystème de la poche
• la contrainte mécanique appliquée au parodonte
- Certains facteurs, liés au site ou au patient, peuvent influencer le résultat du processus cicatriciel.
- l 'amélioration des paramètres cliniques (profondeur de poche, perte d'attache, BOP) avec une
cicatrisation par LE] est acceptable mais la régénération du parodonte reste idéale. De nombreuses
recherches vont dans ce sens (recherche sur les agents bioactifs tels que les facteurs de croissance
recombinants humains dérivés des plaquettes (Recombinant human platelet-derived growth factor
BB ou rhPDGF-BB), le Plasma Riche en Plaquettes (PRP), l'Emdogain® ou le peptide P-1 5).
285
ITEM 88 Cicatrisation des thérapeutiques parodontales
5. A RETENIR
- La cicatrisation type LE] est celle qui est obtenue le plus souvent.
- Les principes biologiques de la cicatrisation par régénération (histocompatibilité des surfaces,
exclusion cellulaire, stabilité précoce du caillot, maintien de l'espace cicatriciel, adhésion du
caillot, induction cellulaire).
6. RÉFÉRENCES
286
ITEM 89 Le suivi du patient en parodontologie
1. DEFINITION ET BUTS
1.1. Définition
- Le suivi du patient en parodontologie est appelé maintenance parodontale ou thérapeutique
parodontale de soutien. Elle commence dès la fin de la thérapeutique active lorsque le praticien
a atteint l'objectif thérapeutique qu'il s'était fixé.
- Selon l'American Academy of Periodontology ou AAP et Wilson ( 1996), la maintenance
parodontale se définit par une « association d'actes réalisés par des praticiens ou hygiénistes
pour actualiser l'historique médical et dentaire, pratiquer s'il y a lieu des radiographies, réaliser
l'examen de la face, des tissus mous intra buccaux, des dents des tissus parodontaux de soutien,
éliminer la plaque des régions sus et sous gingivales, pratiquer éventuellement détartrage et
surfaçage radiculaire, polir les dents, apprécier l'efficacité du contrôle de plaque du patient et
des autres habitudes comportementales ».
1.2. Buts
- Maintenir les résultats
- Eviter l'apparition de la maladie sur les sites non atteints
- Eviter la récidive sur les sites déjà traités
- Stabiliser une pathologie générale (diabète)
287
ITE M 89 Le suivi du patient en parodontologie
2.2. Diagnostic
288
ITEM 89 Le suivi du patient en parodontologie
plaque adapté (patients handicapés, personnes âgées), une maintenance palliative est réalisée
afin de ralentir le développement de la parodontite.
4. FREQUENCE DU SUIVI
S. A RETENIR
6. REFERENCES
- BECKER W, B ECKER B, BERG LE. Periodontal treatment without maintenance. A retrospective study
in 44 patien ts. J Periodontol 1984 ; 55 : 505-509
- COMM ITTEE ON RESEARCH, SCIENCE AND ÎHERAPY OF THE AMERICAN ACADEMY OF PERIODONTOLOGY.
Supportive periodontal therapy. J Periodontol 1998 ; 69 :502-506
- HAFFAJEE AD, SOCRANSKY SS, LINDHE J, KENT RL, ÜKAMOTO H. Clinical risk indicators for periodontal
attachment /oss. J Clin Periodontol 2 0 0 1 ; 18 : 1 1 7 - 1 2 5
- H ELLSTROM M K, RAM BERG P , KROK L, LINDHE J. The effect of supra-gingival plaque contrai o n the
sub-gingival microflora in human periodontitis. J Clin Periodontol 1995 ; 2 2 : 2 42-246
- MORRISON E C, BURGETT FG et al. Oral hygiene and maintenance of periodontal support. J
Periodontol. 1982 ; 53 : 2 6-30
- WI LSON TG. A typical supportive periodontal treatment visitfor patients with periodontal disease.
Periodontol 2000, 1996 ; 1 2 : 24-28
289
ITEM 90 Interrelations parodontologie-prothèse
Les restaurations dentaires interagissent avec le parodonte et influent sur son état de santé.
Leur réalisation doit respecter l'attache parodontale (place des limites de préparation) et
permettre les manœuvres d'hygiène pour prévenir l'inflammation.
L 'odontologie prothétique comprend :
);> La prothèse fixée unitaire {CM, CCM, CCC)
);> La prothèse fixée plurale pour remplacer une dent
Ce type de prothèse peut être COLLEE ou SCELLEE.
);> L'odontologie restauratrice (onlay, compo, Jacettes.. .)
Les soins/actes de parodontologie interviennent avant la pose de la prothèse d'usage au niveau :
);> Du parodonte malade ou sain,
);> Des tissus mous et/ou des tissus durs, par addition ou par soustraction.
Dans toutes les situations, l'espace biologique doit être respecté pour obtenir une stabilité
pérenne de la gencive marginale et une restauration esthétique et biologiquement acceptée.
1. L'ESPACE BIOLOGIQUE
290
ITEM 90 Interrelations parodontologie-prothèse
291
ITE M 90 Interrelations parodontologie-prothèse
292
ITEM 90 Interrelations parodontologie-prothèse
4. CONCLUSION
293
ITEM 90 Interrelations parodontologie-prothèse
5. A RETENIR
6. REFERENCES
- 80RGHETTI A &MONNET CORTI V. Chirurgie plastique parodontale. 2ème édition. Editions CdP.2008
294
ITEM 91 Prévention des maladies parodontales
- Les maladies parodontales sont des pathologies inflammatoires d'origine bactérienne. Les
bactéries parodontopathogènes et les facteurs de risque de l'hôte sont à l'origine du
développement d'une maladie parodontale.
- Les gingivites ont une étiologie quantitative : elles sont liées à une accumulation de plaque
provoquant une inflammation du parodonte superficiel.
- Des modifications quantitatives de la plaque sont à l'origine de la destruction du parodonte
profond.
- atteintes cutanéo-muqueuses
- réactions allergiques
295
ITEM 91 Prévention des maladies parodontales
2.2.1. Localisées
2.2.2. Généralisées
2.3.1. Localisées
2.3.2. Généralisées
296
I T E M 9 1 Prévention des maladies parodontales
4.2.5. CPITN
5. PERSPECTIVES
- Vaccins
- Hygiénistes
- Education à la santé bucco-dentaire systématisée dans les écoles
- Actualisation de la N GAP (Nomenclature Générale des Actes Professionnels)
- Application de la CCAM (Classification Commune des Actes Médicaux) qui remplacera la N GAP
297
ITEM 91 Prévention des maladies parodontales
6. A RETENIR
- Il est facile de contrôler la plaque, mais il est difficile pour certains patients de le faire au long
cours (importance de /'éducation thérapeutique du patient).
- la maladie parodontale est une pathologie chronique touchant une importante partie de la
population {insister sur la prévention).
- Une meilleure prise en charge par les organismes d'assurance maladie ou des complémentaires
(mutuelles, . . .) permettrait de diminuer la morbidité liée aux atteintes parodontales.
7. REFERENCES
- ARMITAGE GC. Development of a Classification System for Periodontal Diseases and Conditions.
Ann Periodontol. 1 999 Dec;4( 1 ) : 1-6.
- JOHNSON NW. Detection of high-risk groups and individuals for periodontal diseases. lnt Dent J.
1 989 Mar; 3 9 ( 1 ) :33-47.
- Rapport INSERM 1 999 Maladies parodontales : thérapeutiques et prévention Expertise
-
collective I NSERM.
298
Item 92 Les lésions inter-radicu laires
1. DIAGNOSTIC
1 . 1 . 1. Classification de Lindhe
- En fonction de la sévérité de l'atteinte, on différencie 3 LIR de :
• Classe 1 o ù l a perte d'attache horizontale est inférieure à 3 mm
• Classe I I où la perte d'attache est supérieure ou égale à 3 mm
• Classe III qui permet le passage de la sonde de part en part
299
Item 92 Les lésions inter-radiculaires
2. FACTEURS DECISIONNELS
../ existence de canaux accessoires dans cette zone qui peuvent conduire les toxines de la
../ divergence des racines : si elles divergent peu, il y a moins d'os spongieux et la résistance à
300
Item 92 Les lésions inter-radiculaires
- La LIR étant une conséquence de la parodontite, son traitement débute par une TPI classique
avec les étapes d'enseignement à l ' H B D et prescription personnalisée, détartrage et élimination
des facteurs de rétention de plaque. La stratégie de traitement sera en fonction de la sévérité de
l'atteinte et des facteurs sus mentionnés.
3.1. Surfaçage
- La plupart des curettes classiques ont un diamètre supérieur à celui de la furcation, de plus les
curettes manuelles sont plus chronophages.
- Les inserts soniques ou ultrasoniques spécifiques (diamantés en forme de bourgeon)
présentent :
• un contact maximal avec la surface radiculaire
• une rapidité accrue
• des vibrations qui facilitent le débridement
• un col angulé qui permet un meilleur accès
• un bon rapport efficacité / confort du patient.
- Une odontoplastie de la furcation, bien que contraire aux principes d'économie tissulaire,
permet d'obtenir un débridement optimal car l'anatomie de la furcation devient adaptée à celle
de l'instrument employé. Le surfaçage des molaires mandibulaires est plus aisé que celui des
maxillaires (difficulté d'accès à la furcation disto palatine)
- La difficulté d'instrumenter la zone inter-radiculaire rend l'accès chirurgical intéressant car un
débridement non chirurgical parfait est illusoire. L'adj onction d'antibiotiques est inutile.
- Le débridement non chirurgical est réservé aux :
• LIR de classe 1
• LIR de classe I I et I I I mais comme traitement initial avant la chirurgie
3.3. Tu nnellisation
- Cette technique remodèle l'os interradiculaire pour créer un espace permettant le passage de
brossettes inter dentaires. Pour les LIR II profondes et I I I, une tunnellisation peut être envisagée
en fonction de certains critères anato miques tel que :
• Un tronc radiculaire court
• Des racines divergentes et longues
• Une furcation large
• Un faible risque carieux
• Un plancher pulpaire à distance
301
Item 92 Les lésions inter-ra diculaires
- Les complications les plus fréquentes sont les caries radiculaires, les hypersensibilités
dentinaires, les fractures, la fermeture du tunnel par la prolifération de la gencive et la récidive
de la maladie car le contrôle de plaque est insuffisant. Des applications de gel fluoré participent à
la prévention carieuse.
3.5. Extraction
- Elle est indiquée quand le patient présente un mauvais contrôle de plaque, une atteinte trop
sévère (classe I I I, mobilité %), persistance de l'inflammation ou que conserver la dent n'est pas
un choix stratégique.
4. CONCLUSION
- l 'objectif du traitement est de contrôler /'infection tout en restaurant la fonction : obtenir un état
compatible avec une bonne san té parodontale et un contrôle de plaque efficace. Quelle que soit la
solution envisagée, la TPS conditionne le succès sur le long terme de notre thérapeutique.
302
Item 92 Les lésions inter-radiculaires
5. A RETENIR
/
- les classifications.
- le choix du traitement en fonction de la classe.
- l 'anatomie de la dent et les facteurs de risque guident le choix de la thérapeutique.
\.
6. REFERENCES
303
ITE M 93 Esthétique et parodonte
Le parodonte est constitué des tissus de soutien de la dent : gencive, desmodonte, os alvéolaire et
cément. La composante parodontale joue un rôle essen tiel dans /'esthétique du sourire, tout défaut
visible étant préjudiciable au patient dans sa vie sociale et professionnelle.
Les critères esthétiques en parodontologie sont basés sur les normes de la nature.
1. CRITERES ESTHETIQUES
1 . 1 . Cadre facial
- I l s'agit d'apprécier le sourire dans l'ensemble du visage
1.2.1. Lèvres
- Forme
- Longueur
- Epaisseur
- Tonicité
1.2.2. Sourire
- Ligne du sourire
- S ourire gingival : si plus de 3mm de gencive sont visibles lors du sourire retenu.
- Amplitude du sourire
1.2.3. Dents
1.2.4. Gencive
304
ITEM 93 Esthétique et parodonte
• Papilles interdentaires : leur présence est nécessaire à l'esthétique. Leur absence entraîne
des « trous noirs » extrêmement inesthétiques
2.1. Gingivite
- Rouge violacée, saignant au moindre contact ou spontanément, liées à un contrôle de plaque
insuffisant ou à une obturation débordante.
2.2. Parodontite
- Déshabitation des papilles gingivales et effet « trou noir ».
3. GESTION DE L'ESTHETIQUE
3.1. Préventive
- Il s'agit d'être le moins traumatisant possible lors des traitements :
• en évitant au maximum les débridements chirurgicaux dans le secteur antérieur, afin de
limiter l'apparition de récessions gingivales
• en respectant l'espace biologique lors de la réalisation de prothèses conjointes
• en évitant les greffes épithélio-conjonctives dans les zones visibles
• en déposant les amalgames sous digue pour éviter les tatouages gingivaux
• en attendant la complète cicatrisation avant réalisation d'un bridge afin d'éviter qu'un espace
ne se crée sous l'intermédiaire
3.2. Curative
3.2.1. Gingivite
- Détartrage et polissage + motivation à l'hygiène du patient
305
ITEM 93 Esthétique et parodonte
3.2.2. Parodontite
- Les trous noirs sont extrêmement difficiles à gérer et à l'heure actuelle peu d'auteurs
proposent des solutions pour recréer des papilles.
- Les trous noirs inesthétiques peuvent parfois être gérés prothétiquement, en réalisation des
surfaces de contact et en changeant la forme des dents.
4. A RETENIR
- les patients n 'attendent plus seulement que leur parodontite soit traitée, ils veulent aussi
conserver leur sourire
- les techn iques chirurgicales progressent et de plus en plus de défauts esthétiques peuvent être
corrigés
- l 'étude esthétique du sourire doit être soigneuse et intégrée à /'esthétique faciale
- Primum non nocere
5. REFERENCES
306
Item 94 Les maladies parodontales agressives et chroniques
Les parodontites son t définies par la destruction irréversible des différents éléments du
parodonte : la gencive, le cément, le ligament alvéolo-dentaire (LAD) et l'os alvéolaire. La
classification internationale de 1 999 différencie la parodontite chronique {PC) de la parodontite
agressive (PA)
1.2. Classification
Parodontlte chtonlque Parodontlte agressive
Localisée : < 30% des sites présentent une Localisée : la Pd'A i nter proximale touche les
Pd'A (perte d'attache) lères molaires, les incisives et moins de 2
autres dents définitives autres que les lères
molaires et les incisives
Généralisée : > 30% des sites présentent une Généralisée : la Pd'A i nter proximale touche
Pd'A au moins 3 autres d ents définitives autres que
les l ères molaires et les i ncisives
Sévérité de la maladie : Sévérité de la maladie :
Légère : Pd'A = 1 à 2mm Légère : Pd'A = 1 à 2mm
M odérée : Pd'A = 3 à 4mm Modérée : Pd'A = 3 à 4mm
S évère : Pd'A � Smm Sévère : Pd'A � Smm
Mais perte le plus souvent sévère (Pd'A �
Smm
307
Item 94 Les maladies parodontales agressives et chroniques
- La Pd'A inter proximale touche les l eres molaires, les incisives et moins de 2 autres dents
définitives autres que les l ères molaires et les incisives
- Apparition autour de la puberté
- Réponse anticorps sériques forte
- La Pd'A inter proximale touche au moins 3 autres dents définitives autres que les lères
molaires et les incisives
- La majorité des patients ont moins de 30 ans mais ils peuvent être plus âgés
- Réponse des anticorps sériques aux agents infectieux faible
- Existence de phases de destruction prononcées
308
Item 94 Les maladies parodontales agressives et chroniques
4. CONCLUSION
le diagnostic ne doit pas être basé sur l'âge du patient au moment de la consultation, il doit
reposer sur l'ensemble des données cliniques, radiologiques, des documents disponibles sur
/'histoire de la maladie et sur les résultats des examens de laboratoire. le but de la thérapeutique
est la suppression de la flore parodontopathogène et passe par un con trôle de plaque efficace.
5. A RETENIR
6. REFERENCES
- ARMITAGE GC. Development of a Classification System for Periodontal Diseases and Conditions.
Ann Periodontol. 1999 Dec;4( 1 ) : 1 -6.
- LINDHE J et al., Part 6 Periodontal Pathology. 1 8. Chronic Periodontitis, 420 In: Clinical
p eriodontology and implant dentistry, Fifth Edition 2008 par Blackwell Munksgaard.
- LINDHE J et al., Part 6 Periodontal Pathology. 1 9. Aggressive Periodontitis, 428 In: Clinical
p eriodontology and implant dentistry, Fifth Edition 2008 par Blackwell Munksgaard.
- TONETTI M S, M O MBELLI A. Concensus report : aggressive periodontitis. Ann Periodontol
1 999;4:53.
- ALBANDAR J M et al. Prevalence of agressive periodontitis in school attendees in Uganda. J Clin
Periodontol 2 0 0 2 ; 29:82 3-83 1
- J ENKINS WM M & PAPAPANOU PN. Epidemiology ofperiodontal disease in children and adolescents.
Periodontol 2 0 00. 2001; 2 6 : 1 6-32
309
ITEM 95 Techniques chirurgicales de reconstruction des tissus péri-impla ntaires
1.1. L'os
- Le tissu osseux est l'élément essentiel à la réussite mécanique d'une thérapeutique
implantaire.
- Un implant entouré d'au moins 1,Smm d'os serait l'idéal.
- Pour obtenir un alignement des collets, le col de l'implant doit être situé 1 à 3mm en apical du
collet des dents adjacentes.
- Pour obtenir une papille inter-dentaire :
• en hauteur l'idéal serait que le niveau osseux entre dent et i mplant se trouve à environ Smm
du point de contact. Entre deux implants cette distance serait d'environ 4mm. Ce résultat est
plus difficile à obtenir sur des dents triangulaires
• en largeur 3mm entre 2 implants et 1,5 à 2mm entre dent et implant.
310
ITEM 95 Techniques chirurgicales de reconstruction des tissus péri-implantaires
2. QUAND A GIR
2.2. E n per-implantaire
- Permet d'éviter deux interventions chirurgicales pour les défauts moins importants
permettant une stabilité p rimaire de l'implant dans une position optimale.
• Régénération osseuse guidée : en cas de fenestration (ex : absence de paroi vestibulaire mais
implant stable avec les 3 autres parois)
• Comblement osseux : si table osseuse persistante mais défaut entre os et implant >2mm
• Greffe de conjonctif enfoui : e n cas de muqueuse trop fine
• Greffe épithélio-conjon ctive : en cas de manque de muqueuse en zone non visible
• Lambeau déplacé : en général suite à ROG, en cas de muqueuse attachée suffisante disponible.
311
ITEM 95 Techniques chirurgicales de reconstruction des tissus péri-implantaires
3. TECHNIQUES CHIRURGICALES
312
ITEM 95 Techniques chirurgicales de reconstruction des tissus péri-implantaires
4. A RETENIR
5. REFERENCES
313