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1
MALOINE
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Médecine orale et Chirurgie orale
Parodontologie
Collection Internat en Odontologie
Parodontologie
Sous la Direction de
Avec la collaboration de
Céline BORIES
Dov DERMAN
Diane LABROUSSE
Julie LECLERCQ
William OHANA
4e tirage
MALOINE
www.maloine.fr
2014
Chez le même éditeur
Anatomie dentaire -Application à la pratique de la chirurgie dentaire-, par Woelfel J.B., Scheid
R.C.
Microbiologie en odonto-stomatologie, par Chardin H., Barsotti O., Bonnaure-Mallet M.
Urgences au cabinet dentaire, par Grubwieser G.J., Baubin M .A., Strobl H.J., Zangerle R.8.
Dorosz, Guide pratique des médicaments 2014, 33è édition, par Vital Durand D., Le Jeunne C.
et co ll.
L'essentiel en anatomie, par Kamina P.
Guide pratique des analyses médicales, par Dieusaert P.
Examens de laboratoire, par Fiacre A., Plouvier E., Vincenot A.
Le Code de la p ropriété intellectuelle n'autorisant, aux te rmes de l'article L. 122-5 2• et 3• alinéas, d'une
p a rt, que les copies ou rep roductions st rictement réservées à l'usage p rivé du copiste et non destinées à
une utilisation collective, et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans le but d'exemple
ou d'illustration, toute rep résentation ou rep roduction intégrale ou pa rtielle, faite sans le consentement
de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L. 122-4 du Code de la p ropriété
intellectuelle).
Cette rep résentation ou reproduction, par quelque p rocédé que ce soit, constituerait donc une cont refa
çon sanctionnée par les a rticles L. 335-2 et suivants du CPI.
Imprimé en Espagne
Liste des auteurs
Avec la collaboration :
Parodontologk :
- Dr Céline BORIES : Docteur en Chirurgie Dentaire. Ancien Interne des Hôpitaux de Nantes,
Ancien Assistant Hospitalo-Universitaire (Université de Nantes)
- Dr Daphné POUCH TORTIGER : Docteur en Chirurgie Dentaire. Ancien Interne des Hôpitaux
de Nantes, Ancien Assistant Hospitalo-Universitaire (Université de Nantes)
V
Préface
Il est vrai, que contrairement aux D ESODF et D ESCO où les compétences acquises dans des
domaines très ciblés semblent évidentes, le périmètre de compétences de la spécialisatio n en
MBD peut paraître beaucoup plus flou car il est très vaste. Il est bien évident que chaque praticien
spécialiste en M B D ne pourra acquérir toutes les compétences. C'est pourquoi, dans nos Facultés
et nos services nous nous attachons et en accord avec la maquette nationale, d'orienter les internes
vers des parcours personnalisés, qui permettront une offre globale de soins. Ces spécialistes en
MBD seront capables seuls ou en équipe (avec les autres D ES) de prendre en charge tout type de
pathologie bucco-dentaire, des plus simples aux plus complexes, des moins spécifiques aux plus
spécifiques. Ceci explique que le DESM DB qui a été pour longtemps affublé de « troisième filière »
trouve tout son sens et est essentiel à notre profession.
Dans cette collection en trois volumes sur l'internat en Odontologie, les auteurs se sont attachés
à rendre les ouvrages pratiques pour la préparation et la réussite au concours de l'internat en
Odontologie, mais également à la réussite du deuxième cycle des études odontologiques qui a une
finalité très clinique. Ces outils serviront également de référence aux internes de tous les DES en
formation, mais aussi dans la pratique quotidienne des futurs chirurgiens-dentistes.
Cette collection est organisée par grandes thématiques (volume orthopédie dento-faciale -
odontologie pédiatrique, volume médecine orale et chirurgie orale - parodontologie et volume
odontologie conservatrice, endodontie - prothèses) et par items. Réalisés de manières claires et
concises, ces items sont traités dans l'esprit du concours.
Je remercie tous les auteurs pour ce travail important et essentiel dans l'actualisation des
connaissances en fonction des nouvelles données acquises de la science. Ces trois volumes s eront,
j'en suis persuadé, des références du moment. Il ne faut pas oublier, et cela n'est pas faute de le
répéter à tous nos étudiants, qu'au-delà des examens ou des concours nous avons des patients
à soigner et que nous nous devons toujours de proposer la thérapeutique la meilleure et la plus
adaptée en fonction des connaissances actuelles.
vii
Introduction
Si vous lisez ces quelques lignes, c'est que vous vous apprêtez à préparer l'internat en
Odontologie et nous vous en félicitons. Lorsque nous avons passé l'internat, celui-ci était non
qualifiant et intéressait peu de candidats. Aujourd'hui, l'étudiant qui voudra exercer la chirurgie
orale ou l'orthopédie dento-faciale n'aura plus d'autre choix que de préparer ce concours. Enfin,
ceux qui souhaitent évoluer en milieu hospitalier, hospitalo-universitaire ou approfondir leurs
compétences cliniques peuvent suivre la voie de la médecine bucco-dentaire.
A l'époque (pas si lointaine!), il n'existait pas d'ouvrage ou de collection dédiée à l'internat en
Odontologie. Nous avons passé beaucoup trop de temps (précieux) à chercher des documents en
bibliothèques. Il s'agissait le plus souvent de volumineux traités ou d'articles en langue anglaise,
finalement peu adaptés à la préparation au concours qui exige certes de solides connaissances
de l'ensemble du programme, mais aussi une acquisition structurée et une vivacité d'esprit pour
répondre aux questions posées en plaçant un maximum de mots clés, dans un laps de temps
limité. Nous nous sommes donc astreints à résumer ces articles, rédiger des plans détaillés et
mettre en avant ces mots clés sur des fiches afin d'être paré pour ce type d'épreuves.
Cette collection comprend 3 tomes : un tome odontologie pédiatrique et orthopédie dento
faciale ; un tome parodontologie, médecine orale et chirurgie orale ; un tome odontologie
conservatrice, endodontie et prothèses. Ils n'ont pas la prétention de remplacer vos
enseignements ni vos lectures. Ils sont là pour les compléter et surtout vous aider à raisonner et
à en faire la synthèse, le plus efficacement possible. Ces tomes ont été réalisés en se basant sur
les items exacts du programme de l'internat en Odontologie et dans l'état d'esprit du concours et
du futur interne. Vous y retrouverez des mots clés (souvent en gras), des plans détaillés avec un
raisonnement de chaque item par « tiroirs » qui permet de ne rien oublier sur une copie de
concours où chaque demi-point compte.
Ce travail a exclusivement été rédigé par des internes en fonction et anciens internes,
aujourd'hui AHU, anciens AHU ou MCU-PH (que je remercie sincèrement, compte tenu de
l'importance du travail engendré en plus de leurs activités hospitalière, universitaire, de
recherche ou libérale) et de chaque spécialité ou domaine de compétence (chirurgie orale,
parodontologie, odontologie pédiatrique, orthopédie dento-faciale, odontologie conservatrice,
endodontie et prothèses) de façon à ce que la rédaction puisse rester dans l'état d'esprit du
concours.
Nous avons essayé autant que possible de mettre en avant les recommandations les plus
récentes dans chacune des disciplines. Ce sont ces consensus qui seront recherchés par vos
correcteurs lors de l'examen.
Nous espérons que ce travail répondra à vos attentes et constituera une aide précieuse pour
votre préparation et vos révisions.
Nous vous souhaitons bonne chance!
Pour les auteurs, Nicolas DAVIDO
ix
Table des Matières
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MEDECINE ET CHIRURGIE ORALE 1
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PARODON!OLOG!E 229
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xii
Abréviations dans les items de Médecine et Chirurgie orale
xiii
INR in ternational normalized ratio
I RC insuffisance rénale chronique
IRM imagerie par résonance magnétique
IV intra-veineuse
LLC leucémie lymphoïde chronique
LMC leucémie myéloïde chronique
LN lymphonœud
MCE massage cardiaque externe
M EO PA m élange équimolaire d'oxygène et de protoxyde d'azote
MNI mononucléose infectieuse
N FS numération formule sanguine
OAP œdème aigu du poumon
08 ouverture buccale
OIN oral in tra-epithelia/ neoplasia
OMS organisation mondiale de la santé
ORN ostéoradionécrose
PA pression artérielle
PAL phosphatases alcalines
PNN polynucléaire neutrophile
RCP réanimation cardio-pulmonaire ou réunion de concertation pluridisciplinaire
RREI résorption radiculaire externe inflammatoire
SA semaine d'aménorrhée
SAMU service aide médicale d'urgence
SAT/VAT sérologie antitétanique/vaccination antitétanique
SMOD sinusite maxillaire d'origine dentaire
TCA temps de céphaline activée
TOM tomodensitométrie
TNM classification tumor, nodes, metastases
TP taux de prothrombine
TS temps de saignement
UICC union internationale de la classification des cancers
USIC unité de soins intensifs de cardiologie
UV ultraviolets
VADS voies aéra-digestives supérieures
VAS voies aériennes supérieures
VH B/VH C virus de l'hépatite B/C
VI H virus de l'immunodéficience humaine
vs vitesse de sédimentation
VWF facteur de von Willebrand
vzv varicelle zona virus
xiv
Abréviations dans les items de Parodontologie
XV
PAE pellicule acquise exogène
Pd'A perte d'attache
PRP plasma riche en plaquettes
pp poches parodontales
PNN polynucléaire neutrophile
Pg Porphyromonas gingivalis
Pg Prevote/la gingivalis
Pi Prevote/la intermedia
PGE2 prostaglandine E2
CRP protéine c réactive
PAP prothèse amovible partielle
RG récessions gingivales
rhPDGF-BB recombinant human platelet-derived growth factor 88
ROG régénération osseuse guidée
RTG régénération tissulaire guidée
RTI régénération tissulaire induite
RE réticulum endoplasmique
SGD sillon gingivo-dentaire
Tf Tannere/la forsythia
TPS thérapeutique parodontale de soutien
TPI thérapeutique parodontale initiale
TC tissu conjonctif
TNC traitement non chirurgical
Td Treponema dentico/a
TNFa tumor necrosis factor a
UV ultraviolet
vzv varicella-zoster virus
VIH virus de l'immunodéficience humaine
xvi
Valeurs usuelles rencontrées chez l'adulte
(sauf exceptions mentionnées)
1. BIOCHIMIE
- Abréviations des milieux dans lesquels les constituants ont été dosés :
Se : Sérum ; Pl : Plasma ; dU : Urines de 24 h ; Sg : Sang
- Des abréviations peuvent être placées entre parenthèses :
(H) : Homme; (F) : Femme
Symboles des multiples et sous-multiples utilisés dans la liste des valeurs usuelles :
G : giga 109; T : téra 1012 ; m: milli = 10-3; p: pico = 10-12; f: femto 10-1s
= = =
1.2. Enzymes
Les valeurs usuelles des activités enzymatiques sont très variables selon les techniques et
notamment la température de détermination. Les valeurs retenues ici correspondent aux
résultats obtenus par les méthodes de référence de l'international Federation of Clinical
Chemistry à 3 7°C.
Hommes Femmes
Se Alanine aminotransférase (ALAT, TGP) <4S Ul/L < 34 UI/L
Se Aspartate aminotransférase (ASAT, TGO) < 3S Ul/L < 3S Ul/L
Se Créatine kinase (CK) <171 Ul/L < 14S Ul/L
Se Gamma glutamyltransférase (GGT) <SS Ul/L < 38 Ul/L
Se Lactate déshydrogénase (LDH) < 248 UI/L < 248 UI/L
1.3. G lucose
Pl Glucose 3 ,90 - 5,30 mmol/L 0,70 - 0,95 g/L
2. HÉMA TOLOGIE
2.1. Hémostase
Sg Temps de saignement
Technique d'JVY trois points 2 -4min
Technique d'JVY incision 4-8min
Pl Temps de céphaline avec activateur 0,80 - 1,20
(rapport malade/témoin)
Pl Taux du complexe prothrombinique 0 ,70 - 1 ,00 70 - 1 0 0 %
(taux de prothrombine)
Pl Fibrinogène 2 - 4 g/L
Sg Thrombocytes (plaquettes) 1 50 - 400 G/L
xvii
2.2. Hématologie cellulaire
1 Hommes Femmes
Sg volume globulaire des érythrocytes par kg de masse 30 mL 26 mL
corporelle
Lymphocytes 1 - 4 G/L
Lymphocytes T CD4 0,5 - 1,6 G/L
Lymphocytes T CDB 0,4 - 0,8 G/L
Monocytes 0,2 - lG/L
xviii
Médecine et Chirurgie Orale
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1
Médecine et Chirurgie Orale
2
ITEM 6 Maladies cardio-vasculaires : conduite à tenir en odontologie
3
ITEM 6 Maladies cardio-vasculaires : cond u ite à tenir en odontologie
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) ou médicamenteuse (anxiolytique) sans contre-indication chez le patient
hypertendu et permet de diminuer le stress qui peut être à l'origine d'une crise hypertensive.
Précautions vis-à-vis du risque hémorragique chez les patients sous AAP dans le cadre
d'une maladie coronarienne ou suite d'un AVC
- Précautions à prendre vis-à-vis des interactions médicamenteuses.
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées.
1.2.2.2. Précautions spécifiques
- HTA équilibrée : tous les soins (chirurgicaux ou non) sont possibles en respectant les
précautions générales.
- HTA non contrôlée : Seuls les soins urgents seront réalisés et nécessitent une prise en charge
hospitalière.
- Précautions vis-à-vis de l'anesthésie locale : il n'y a pas de contre-indication particulière à
l'utilisation des vasoconstricteurs. Par contre, il faut limiter la quantité d'anesthésiques locaux
avec vasoconstricteurs : la dose maximale d'adrénaline est de 0,04mg (soit 2 cartouches d'AL à
1 / 1 0 0000 ou 4 cartouches d'AL à 1/2 00000).
- Précautions vis-à-vis du risque hémorragique : chez les patients sous AAP, il faut mettre en
place un protocole d'hémostase locale (voir item 5 1) . Il n'y a pas d'indication à prescrire un TS
chez les patients sous AAP.
- Précautions vis-à-vis des prescriptions :
• Corticoïdes : diminution de l'effet anti-hypertenseur.
• AINS : ils sont déconseillés en cas d'association aux IEC, diurétiques thiazidiques, {J-bloquants,
ARA II (risque accru d'aggravation de la fonction rénale, élévation de la kaliémie et action
hypotensive). De plus, l'association AAP et AINS est contre-indiquée en raison d'une possible
a ugmentation du risque ulcérogène, hémorragique et hépatotoxique.
• An tifongiques : interaction entre l'itraconazole (Sporanox®) ou le kétoconazole (car inducteur
enzymatique) avec les antagonistes calciques : risque majoré d'effets indésirables, notamment
par diminution du métabolisme hépatique des antagonistes calciques.
2.1. Généralités
- La pathologie coronarienne survient lorsque les artères du cœur sont obstruées par une
plaque d'athérome entrainant ainsi :
• insuffisance coronarienne chronique (angor stable)
• insuffisance coronarienne aigue (angor instable ou IDM)
4
ITEM 6 Maladies cardio-vasc u l a i res : conduite à tenir en odontologie
Les objectifs de traitement sont d'allonger la durée de vie du malade (diminution morbidité et
mortalité cardio-vasculaire), d'améliorer la qualité de vie et le ralentissement voire la
diminution des plaques d'athéroscléroses.
5
ITEM 6 Maladies cardio-vascu la ires : conduite à tenir en odontologie
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) ou médicamenteuse (anxiolytique) sans contre-indication chez le patient
atteint de maladie coronarienne.
- Précautions vis-à-vis du risque hémorragique chez les patients sous AAP et/ou sous
anticoagulants.
- Précautions à prendre vis-à-vis des interactions médicamenteuses.
- S'assurer que le patient a son aérosol (trinitrine : Natispray®) lors des soins.
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées.
2.2.2.2. Précautions spécifiq ues
- Angor stable : tous les soins (chirurgicaux ou non) sont possibles en respectant les
précautions générales.
- Angor instable : le praticien devra consulter le cardiologue traitant afin d'évaluer l'état du
malade et d'améliorer ses fonctions en vue des actes à pratiquer.
- ATCD d'IDM<30 jours : Seuls les soins urgents seront réalisés et nécessitent une prise en
charge hospitalière.
- ATCD d'IDM>30 jours et <6 mois : en présence de pathologies cardio-vasculaires,
insuffisance rénale, diabète associés, seuls les soins urgents seront réalisés et nécessitent une
prise en charge hospitalière.
- ATCD d'IDM>6 mois : tous les soins (chirurgicaux ou non) sont possibles en respectant les
précautions générales.
- Précautions vis-à-vis de l'anesthésie locale : il n'y a pas de contre-indication particulière à
l'utilisation des vasoconstricteurs. Par contre, il faut limiter la quantité d'anesthésiques locaux
avec vasoconstricteurs : la dose maximale d'adrénaline est de 0,04mg (soit 2 cartouches d'AL à
1 / 1 00000 ou 4 cartouches d'AL à 1/200000).
- Précautions vis-à-vis du risque hémorragique : chez les patients sous AAP ou
anticoagulants, il faut mettre en place un protocole d'hémostase locale (voir item 5 1).
- Précautions vis-à-vis des prescriptions :
• Antibiotiques : l'érythromycine entraîne une diminution de la biodisponibilité de
/'hypolipémiant (concerne la rosuvastatine). De plus, contre-indication à l'utilisation de
/'érythromycine avec la simvastatine par risque d'atteinte musculaire et de rabdomyolyse.
• AINS : ils sont déconseillés en cas d'association aux IEC et {3-bloquants (risque accru
d'aggravation de la fonction rénale, élévation de la kaliémie et action hypotensive). De plus,
/'association AAP et AINS est contre-indiquée en raison de l'augmentation possible du risque
ulcérogène et hémorragique.
• Antifongiques : interaction entre l'itraconazole et le kétoconazole avec les antagonistes
calciques : risque majoré d'effets indésirables, notamment par diminution du métabolisme
hépatique des antagonistes calciques. De plus, contre-indication à l'utilisation de l'itraconazole,
du kétoconazole, avec la simvastatine par risque d'atteinte musculaire et de rabdomyolyse. Le
jluconazole est déconseillé avec la simvastatine car des cas de rabdomyolyses ont été rapportés.
6
ITE M 6 Maladies cardio-vasculaires : conduite à tenir en odontologie
3.1. Généralités
Il s'agit de l'incapacité du cœur à perfuser suffisamment les organes cibles périphériques ou s'il y
parvient, c'est avec une augmentation de la pression artérielle. Selon la Société Européenne de
Cardiologie, l'incidence de l'insuffisance cardiaque congestive (!CC) dans la population générale
en Europe est estimée entre 0,4 et 2% et survient principalement chez les patients âgés de7 4 ans
en moyenne. Selon des études récentes, le pronostic à long terme de la survie des patients
atteints d'ICC est mauvais surtout si le problème sous-jacent ne peut être corrigé.
- Les principaux signes de l'ICC sont :
• dyspnée ou fatigue au repos ou à l'effort
• œdème des chevilles
• preuve objective (à l'échographie) d'une dysfonction cardiaque (systolique et/ou diastolique)
au repos
• une réponse au traitement de l'IC (qui peut également masquer les signes de la maladie en
raison de l'amélioration des symptômes du patient).
Classification de l'IC (d'après l'A merican College of Cardiology et l'A merican Heart Association) :
Stade A Stade B Stade C Stade D
Patient au stade
Patients avec terminal d'IC
Patients avec une
Patients à haut risque symptômes présents nécessitant une aide
anomalie structurale
d'IC mais sans ou passés d'IC avec circulatoire
mais sans symptôme
anomalie structurale une anomalie mécanique ou une
d'IC
structurale transplantation
cardia ue
7
ITEM 6 Maladies cardio-vasculaires : conduite à tenir en odontologie
- L'approche thérapeutique de l'ICC comprend les éléments suivants : conseils d'ordre général
(éducation du patient et de la famille, surveillance du poids, règles nutritionnelles, . . . ), des
traitements pharmacologiques et chirurgicaux.
- Le traitement est essentiellement à base de diurétiques. En l'absence de contre-indications, un
traitement par bêta-bloquant sera introduit afin de diminuer la consommation myocardique.
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) ou médicamenteuse (anxiolytique) sans contre-indication chez le patient
insuffisant cardiaque et permet de diminuer le stress à l'origine d'une possible décompensation
en OAP.
- Précautions vis-à-vis du risque hémorragique chez les patients sous anticoagulants.
- Précautions à prendre vis-à-vis des interactions médicamenteuses.
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées.
3.2.2.2. Précautions spécifiques
- IC stade A et B tous les soins (chirurgicaux ou non) sont possibles en respectant les
:
8
ITEM 6 Maladies cardio-vasculaires : conduite à tenir en odontologie
4. 1. Généralités
- La survenue d'un trouble du rythme cardiaque est un phénomène de significatio n et
d'expression très variable, suivant d'une part le trouble du rythme et d'autre part l'existence
éventuelle d'une cardiopathie sous-jacente.
- Le diagnostic de trouble du rythme est parfois suggéré par la clinique, mais sa nature peut être
découverte fortuitement par un électrocardiogramme ou par réalisation d'un enregistrement
des 24h appelé holter ECG.
- Le pronostic d'un trouble du rythme cardiaque dépend essentiellement de la gravité de la
cardiopathie sous-jacente.
- On distingue :
• La tachycardie ventriculaire (urgence médicale) : présente une mauvaise tolérance
hémodynamique et risque de transformation en fibrillation ventriculaire et de mort subite.
• La fibrillation atriale (ou ACFA) : Elle correspond à une action non coordonnée des cellules
myocardiques auriculaires, ce qui va entraîner une contraction rapide et irrégulière des
oreillettes cardiaques pouvant entrainer une incapacité hémodynamique.
• Les extrasystoles (ES) : il s'agit d'une contraction cardiaque prématurée. Le plus souvent il
s'agit d'une ES auriculaire (cause d'arythmie la plus fréquente).
• Les blocs de branche : conduction interrompue ou ralentie dans l'une des branches (droite ou
gauche). L'existence du bloc de branche entraîne un asynchronisme de contraction
ventriculaire.
• Les blocs atrio-ventriculaires (BA V) : résultent d'un ralentissement ou d'une interruption de la
conduction atrio-ventriculaire. Le pronostic dépend du type de BAV (BAV 1 , 2 ou 3) : du
risque syncopal nul à la mort subite. En cas de BAV de type 2 symptomatique ou BAV3 on
discutera la mise en place d'un pace-maker.
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEO PA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) ou médicamenteuse (anxiolytique) sans contre-indication chez le patient
ayant un trouble du rythme ou de la conduction.
9
ITEM 6 M a l a d i es cardio-vasculaires : conduite à tenir en odontologie
- Arythmie contrôlée : tous les soins (chirurgicaux ou non) sont possibles en respectant les
précautions générales.
- Arythmie non contrôlée : Seuls les soins urgents seront réalisés et nécessitent une prise en
charge hospitalière.
- Patient porteur d'un pacemaker ou défibrillateur implantable : tous les soins
(chirurgicaux ou non) sont possibles en respectant les précautions générales.
- Précautions vis-à-vis de l'anesthésie locale : il n'y a pas de contre-indication particulière à
l'utilisation des vasoconstricteurs. Par contre, il faut limiter la quantité d'anesthésiques locaux
avec vasoconstricteurs : la dose maximale d'adrénaline est de 0,04mg (soit 2 cartouches d'AL à
1 / 1 00000 ou 4 cartouches d'AL à 1/200000). De plus, les injections intra osseuses qui
provoquent une élévation plus importante du rythme cardiaque et de la pression artérielle
doivent être évitées.
- Précautions vis-à-vis du risque hémorragique : chez les patients sous anticoagulants, il faut
mettre en place un protocole d'hémostase locale (voir item 5 1 ) .
- Précautions vis-à-vis des prescriptions :
• Antibiotiques : certains macro/ides (azithromycine, clarithromycine) son t déconseillés chez les
patients sous antiarythmiques par risque majoré de troubles du rythme ventriculaire (torsades
de pointes surtout).
• AINS : ils sont déconseillés en cas d'association aux {3-bloquants (risque accru d'aggravation de
la fonction rénale, élévation de la kaliémie et action hypotensive).
• Antifongiques : interaction entre /'itraconazole et le kétoconazole avec les antagonistes
calciques : risque majoré d'effets indésirables, notammen t par diminution du métabolisme
hépatique des antagonistes calciques. De plus, le traitement concomitant entre le kétoconazole
et le dabigatran (Pradaxa®) est contre-indiqué.
5. ENDOCARDITE INFECTIEUSE
10
I T E M 6 Maladies cardio-vasculaires : conduite à tenir en odontologie
- Un bilan bucco-dentaire et les gestes invasifs destinés à assainir la cavité buccale doivent
être réalisés au plus tôt de façon à obtenir une cicatrisation muqueuse avant chirurgie
valvulaire.
- Chez les patients à haut risque d'EI, le sondage parodontal s'effectue sous
antibioprophylaxie.
- Il est recommandé d'éliminer les FIBD chez les patients à haut risque d'EI.
- Précautions vis-à-vis du risque hémorragique chez les patients sous anticoagulants
(porteurs de prothèses valvulaires mécaniques).
- Chez les patients à risque d'EI, un suivi bucco-dentaire est recommandé avec une fréquence
de 4 à 6 mois.
5.2.2.2. Précaution vis-à-vis des pathologies associées
11
I T E M 6 Maladies cardio-vascula ires : condu ite à te n i r en odontologie
- Antibioprophylaxie de l'EI :
Elle consiste en l'administration d'une dose unique dans l'heure précédent la réalisation d'un
geste invasif afin de prévenir tout risque d'infection à distance :
6. A RETENIR
7. REFERENCES
12
ITE M 7 M a ladies endocriniennes : conduite à ten i r en odontologie
1. DIABETE
1.1. Généralités
- Le diabète résulte d'une carence en insuline absolue par destruction des cellules bêta des ilôts
de Langerhans par un mécanisme auto-immun : diabète de type 1 ; relative par mécanisme
d'insulino-résistance (déterminisme génétique) : diabète de type 2 .
13
ITEM 7 Maladies endocriniennes : conduite à tenir en odontologie
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) tout à fait indiquée chez le patient diabétique et permet de diminuer le stress
à l'origine d'une décompensation de la maladie (par effet hyperglycémiant de l'adrénaline).
- Dès le diagnostic de la maladie, il est recommandé de pratiquer un bilan bucco-dentaire.
- Respecter les heures des repas du patient diabétique pour éviter toute variation de la
glycémie.
- L'éradication des foyers infectieux bucco-dentaires améliore le contrôle de la glycémie
chez les patients diabétiques.
- Il est recommandé d'éliminer les foyers infectieux chez les patients diabétiques équilibrés
et non équilibrés.
- Un suivi bucco-dentaire est recommandé chez les patients diabétiques avec une fréquence de 4
à 6 mois.
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées.
1.2.2.2. Précautions spécifiques
- Diabète traitée/contrôlée : tous les soins (chirurgicaux ou non) sont possibles en respectant
les précautions générales. Il n'a pas été trouvé de consensus sur le fait de savoir si les patients
diabétiques équilibrés (Hb lAC <7%) nécessitent des précautions particulières vis-à-vis des
foyers infectieux bucco-dentaires.
- Diabète non traitée/non contrôlée : les actes non invasifs peuvent être réalisés en
respectant les précautions générales. Chez les patients diabétiques non équilibrés (Hb lAC >7%),
en cas de geste invasif, les actes devront être réalisés sous antibioprophylaxie et poursuivre le
traitement antibiotique jusqu'à cicatrisation muqueuse.
- Précautions vis-à-vis de l'anesthésie locale : chez le patient contrôlé, il n'y a pas de contre
indication particulière à l'utilisation des vasoconstricteurs. Chez le patient non contrôlé, compte
tenu du risque hyperglycémiant de l'adrénaline, il faudra en limiter la quantité d'anesthésiques
locaux avec vasoconstricteurs.
14
ITEM 7 Maladies endocriniennes : conduite à tenir en odontologie
2. HYPOTHYROÏDIE
2.1. Généralités
- L'hypothyroïdie se caractérise par un déficit en hormones thyroïdiennes par atteinte primitive
de la glande thyroïde (hypothyroïdie primaire : 2% de la population) ou par atteinte
hypothalamo-hypophysaire (hypothyroïdie centrale : 0,005% de la population).
- Les principales étiologies des hypothyroïdies sont :
• Les thyroïdites auto-immunes (thyroïdites d'Hashimoto, atrophique, du post-partum, ...)
• Les thyroïdites non auto-immunes (thyroïdites subaiguë de Quervain ...)
• Les causes iatrogènes (surcharge iodée, radiothérapie cervicale, ...)
• Les autres causes (carence iodée sévère, hypothyroïdie congénitale)
- L'hypothyroïdie entraîne : asthénie, hypothermie, prise de poids, constipation, bradycardie et
des complications cardiaques (insuffisance cardiaque, coronaropathie, . . .) .
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) tout à fait sure chez le patient hypothyroïdien.
- Eviter l'utilisation de produits iodés (Bétadine® par exemple) qui pourrait retentir sur le
fonctionnement de la thyroïde.
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées (notamment cardiaques).
2.2.2.2. Précautions spécifiques
- Hypothyroïdie traitée/contrôlée : tous les soins sont possibles en respectant les précautions
générales.
- Hypothyroïdie non traitée/non contrôlée : actes d'urgence uniquement et prise en charge
hospitalière.
- Précautions vis-à-vis de l'anesthésie locale : chez le patient contrôlé, il n'y a pas de contre
indication particulière à l'utilisation des vasoconstricteurs.
- Précautions vis-à-vis des prescriptions :
• les opioïdes sont déconseillés chez les patients non contrôlés
• les benzodiazépines sont contre-indiquées chez les patients ayan t une hypothyroïdie sévère.
15
ITEM 7 Maladies endocriniennes : condu ite à tenir en odontologie
3. HYPERTHYROÏDIE
3 . 1. Généra lités
- Il s'agit d'un excès d'hormones thyroïdiennes qui se traduit au niveau des tissus cibles par un
syndrome de thyrotoxicose.
- Les principales étiologies des hyperthyroïdies sont :
• La maladie de Basedow
• Le goitre multinodulaire toxique
• L'adénome toxique
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) tout à fait sure chez Je patient hyperthyroïdien.
- Eviter l'utilisation de produits iodés (Bétadine® par exemple) qui pourrait retentir sur le
fonctionnement de la thyroïde.
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées (notamment cardiaques).
3.2.2.2. Précautions spécifiques
16
ITEM 7 Maladies endocriniennes : conduite à ten i r en odontologie
4. A RETENIR
- L 'éradication des foyers infectieux bucco-dentaires améliore le contrôle de la glycémie chez les
patients diabétiques.
- li n 'a pas été trouvé de consensus sur le fait de savoir si les patients diabétiques équilibrés
(Hb1AC <7%) nécessitent des précautions particulières vis-à-vis des foyers infectieux bucco
dentaires.
- Chez les patients diabétiques non équilibrés (Hb1AC > 7%), en cas de geste invasif, les actes
devront être réalisés sous antibioprophylaxie.
- A ttenton à /'utilisation de vasoconstricteurs chez le patient hyperthyroïdien en raison du
risque de crise thyrotoxique.
5. REFERENCES
17
ITE M 8 M a ladies respiratoires : conduite à tenir en odontologie
1. ASTHME
18
ITEM 8 Maladies respiratoires : conduite à tenir en odontologie
Prise en charge par paliers chez l'adulte et l'enfant >5 ans (en gras : traitement de choix) :
Palier 1 -
+ corticothérapie inhalée à faible dose (Bécotide®) ou anti-
Palier 2
leucotriènes (Singulair®)
+ corticothérapie inhalée à faible dose + agoniste Bêta2 de
longue durée d'action (Symbicort®, Sérétide®) ou
Palier 3 Bêta2+ d'action
corticothérapie inhalée à moyenne ou forte dose ou
rapide
corticothérapie inhalée à faible dose et anti-leucotriènes
(Salbutamol :
Ventoline®) + corticothérapie inhalée à moyenne ou forte dose +
Palier 4 agoniste Bêta2 de longue durée d'action (Symbicort®,
Sérétide®) ou anti-leucotriènes ou théophylline (Euphylline®)
+ corticothérapie par voie générale à la dose la plus faible
Palier 5 possible (Cortancyl®, Solupred®) ou traitement par anti-IgE
[Xolair®)
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) tout à fait indiquée chez Je patient asthmatique (léger à modéré) et permet
de diminuer Je stress à l'origine d'une décompensation de la maladie (bronchospasme). En
raison de l'effet dépresseur respiratoire des anxiolytiques, ces traitements ne sont pas
recommandés chez le patient asthmatique. Si cette prescription est indispensable pour Je bon
déroulement des soins, celle-ci se fera après accord du médecin traitant.
- Rechercher un terrain atopique/allergies croisées souvent associé(es) chez le patient
asthmatique.
- Précautions lors d'utilisations de produits dentaires à base de poudre (poudre d'alginate,
de résine, ...) qui risquent d'aggraver l'obstruction des voies aériennes supérieures (VAS) en cas
d'inhalation.
- Il est particulièrement recommandé d'éliminer les foyers infectieux bucco-dentaires chez
les patients asthmatiques.
- S'assurer que Je patient asthmatique a son aérosol bronchodilatateur (Ventoline®) lors des
soins.
- Utilisation de la digue recommandée afin d'éviter l'inhalation d'instruments ou des aérosols
qui pourraient contenir des bactéries pouvant entraîner des infections respiratoires
responsables d'obstructions des VAS.
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées.
1.2.2.2. Précautions spécifiques
- Asthme traité/contrôlé : tous les soins (chirurgicaux ou non) sont possibles en respectant les
précautio ns générales.
- Asthme non traité/non contrôlé : seuls les actes urgents seront réalisés et une prise en
charge hospitalière est nécessaire.
- Précautions vis-à-vis de l'anesthésie locale : il n'y a pas de contre-indication particulière à
l'utilisation des vasoconstricteurs, sauf allergie à l'un des constituants (attention aux sulfites
pouvant précipiter une crise d'asthme chez le patient allergique).
19
I T E M 8 Maladies respiratoires : c o n d u ite à t e n i r en odontologie
2.1. Généralités
- La BPCO est une maladie respiratoire chronique définie par une obstruction permanente et
progressive des voies aériennes dont la cause la plus fréquente est le tabagisme.
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) est contre-indiquée (relatif) chez le patient insuffisant respiratoire. De plus,
en raison de l'effet dépresseur respiratoire des anxiolytiques, ces traitements ne sont pas
recommandés chez le patient insuffisant respiratoire. Si cette prescription est indispensable
20
ITEM 8 M a l a d ies respiratoires : conduite à tenir en odontologie
pour le bon déroulement des soins, celle-ci se fera après accord du médecin traitant. Nous
pourrons utiliser alors du diazepam (Valium®) à faible dose.
- Précautions lors d'utilisations de produits dentaires à base de poudre (poudre d'alginate,
de résine, . . .) qui risquent d'aggraver l'obstruction des VAS en cas d'inhalatio n.
- Il est particulièrement recommandé d'éliminer les foyers infectieux bucco-dentaires chez
les patients présentant des pathologies respiratoires chroniques.
- Réaliser les soins en position semi-assise chez les patients présentant une insuffisance
respiratoire.
- Utilisation de la digue recommandée afin d'éviter l'inhalatio n d'instruments ou des aérosols
qui pourraient contenir des bactéries pouvant entraîner des infections respiratoires
responsables d'obstructions des VAS.
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées.
2.2.2.2. Précautions s pécifiques
- BPCO traitée/contrôlée : tous les soins (chirurgicaux ou non) sont p ossibles en respectant les
précautions générales.
- BPCO non traitée/non contrôlée : seuls les actes urgents seront réalisés et une prise en
charge hospitalière est nécessaire.
- Précautions vis-à-vis de l'anesthésie locale : il n'y a pas de contre-indication particulière à
l'utilisation des vasoconstricteurs, sauf allergie à l'un des constituants (sulfites).
- Précautions vis-à-vis des prescriptions :
• An talgiques opioïdes (codéine, tramado/) : contre-indication relative (sauf insuffisance
respiratoire sévère où il s'agit d'une contre-indication absolue) compte tenu de leur effet
dépresseur respiratoire.
• AINS : contre-indiqués si le patient est traité par corticothérapie par voie générale (risque
ulcérogène +++ et hémorragie digestive).
• Sédatifs/anxiolytiques : contre-indication (essentiellement chez l'insuffisant respiratoire
sévère) compte tenu de leur effet dépresseur respiratoire
3. A RETENIR
- A ttention a ux prescriptions qui peuvent précipiter une crise d'asthme ou aggraver la dépression
respiratoire.
- Vérifier l'absence d'interactions médicamenteuses fréquentes entre les traitements de ces
pathologies et nos prescriptions.
- Réaliser les soins en position semi-assise.
- Vérifier que le patient a son aérosol bronchodilatateur lors des séances de soins.
4. REFERENCES
21
ITEM 8 Maladies respiratoires : condu ite à tenir en odontologie
- HUPP WS. Dental management of patients with obstructive pulmonary diseases. Dent Clin North
Am. 2 006 Oct; 5 0 (4) : 5 13-27
- SOCIETE FRANÇAISE DE C H I RURGIE ORALE. Prise en charge des foyers infectieux bucco-dentaires,
2 0 1 2.
22
ITEM 9 Maladies rénales : conduite à tenir en odontologie
l 'insuffisance rénale chronique est définie par une diminution permanente du débit de filtration
glomérulaire. En fonction du stade de la maladie rénale chronique, le patient sera traité
médicalement, par dialyse ou transplan tation rénale. Nous devrons donc prendre des précau tions
aussi bien lors de la réalisation des soins dentaires ou chirurgicaux que dans nos prescriptions.
1. GENERALITES
1 . 1 . Conduite à tenir
23
ITEM 9 Maladies rénales : conduite à tenir en odontologie
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) ou la prescription d'anxiolytique n'est pas contre-indiquée chez le patient
insuffisant rénal.
- Précautions à l'égard des troubles de l'hémostase ou de la coagulation (les patients
hémodialysés sont sous H N F ou HBPM 3/semaine).
- Précautions à l'égard du risque infectieux chez le patient IRC (dialyse ou transplanté).
- Avant transplantation rénale ou instauration d'un traitement immunosuppresseur, il est
recommandé de pratiquer un bilan bucco-dentaire et d'éliminer les foyers infectieux bucco
dentaires. Les actes de chirurgie orale doivent être pratiqués au plus tôt de façon à obtenir une
fermeture muqueuse avant instauration du traitement immunosuppresseur.
- Chez le patient transplanté rénal, il faut instaurer une surveillance bucco-dentaire tous
les 4 à 6 mois
- Ne pas réaliser les soins les jours de dialyse.
- En cas d'urgence médicale chez un patient I RC, il ne faut pas prendre la TA au bras qui sert à
l'hémodialyse. Les médicaments de la trousse d'urgence devront également être administrés à
l'autre bras.
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées (HTA, thrombopénie) .
1.1.2.2. Précautions spécifiques
- IRC sous traitement conservateur : tous les soins non chirurgicaux sont possibles en
respectant les précautions générales. Les actes chirurgicaux nécessiteront un protocole
d'hémostase locale.
- IRC dialysé (hémodialyse ou dialyse péritonéale) : tous les soins non chirurgicaux sont
possibles en respectant les précautions générales. Les actes chirurgicaux nécessiteront un
protocole d'hémostase locale (en raison du risque hémorragique lié à la thrombopénie et du
traitement par HNF / H B PM si des actes chirurgicaux urgents doivent être réalisés le jour de
l'hémodialyse). De plus, une attention particulière doit être portée chez ces patients en raison du
risque de transmission infectieuse (surtout virale) . La gestion des urgences dentaires
infectieuses (cellulite, ostéite, péricoronarite, ...) nécessite une antibiothérapie curative
(AFSSAPS, 2 0 1 1).
- Patient transplanté rénal : tous les soins non chirurgicaux sont possibles en respectant les
précautions générales. Une antibioprophylaxie peut être discutée avec le médecin traitant en
fonctio n de l'acte à réaliser. Les soins chirurgicaux (invasifs) seront réalisés sous
antibioprophylaxie (amoxicilline 2g ou clindamycine 600mg si allergie à la pénicilline
administrés dans l'heure précédent le geste) . La gestion des urgences dentaires infectieuses
(cellulite, ostéite, péricoronarite, ... ) nécessite une antibiothérapie curative (AFSSAPS, 2 0 1 1).
- I l n'y a pas de contre-indication à réaliser un acte particulier chez un patient transplanté rénal
mais il faudra mesurer le rapport entre le bénéfice de l'intervention et le risque infectieux.
- Précautions vis-à-vis de l'anesthésie locale : il n'y a pas de contre-indication particulière à
l'utilisation des vasoconstricteurs.
24
ITEM 9 Maladies rénales : conduite à tenir en odontologie
2. A RETENIR
3. REFERENCES
- AGENCE FRANÇAISE DE SECURITE SAN ITAIRE DES PRODUITS DE SANTE. Recommandations de bonnes
pratiques: Prescription des antibiotiques en pratique bucco-dentaire. Juillet 2 0 1 1. 75p.
- COLLEGE UNIVERSITAIRE DES ENSEIGNANTS DE NEPHROLOGI E. Insuffisance rénale chronique. M ars
2 0 1 0. 41p.
- JOVER CERVERO A, BAGAN JV, JIMENEZ SORIANO Y, POVEDA RODA R. DENTAL management in renal
/ai/ure: patients on dialysis. Med Oral Patol Oral Cir Bucal. 2008 Jul1; 1 3 ( 7) : E419-26.
- RAJA K, COLETTI D P. Management of the dental patient with renal disease. Dent Clin North Am.
2006 Oct; 50(4) : 5 29-45.
25
ITEM 9 Maladies rénales : conduite à tenir en odontologie
- SOCIETE FRANÇAISE DE CHIRURGIE ORALE. Prise en charge des foyers infectieux bucco-dentaires,
2012.
- SOCIETE FRANÇAISE DE CHIRURGIE ORALE. Emploi des vasoconstricteurs e n odonto-stomatologie:
recommandations. Médecine Buccale et Chirurgie Buccale. Vol 9, n°2 2003. P65-94.
26
ITEM 10 Maladies hépatique : conduite à tenir en odontologie
1. HEPATITES MEDICAMENTEUSES
1.1. Généralités
- Les hépatites médicamenteuses sont des lésions des cellules hépatocytaires secondaires à
l'exposition à un agent médicamenteux (ex : paracétamol). Le diagnostic repose alors sur une
enquête minutieuse sur les médicaments ingérés, leur dose, la molécule, le rythme des prises par
rapports aux anomalies cliniques et biologiques constatées.
- Tous les médicaments que nous sommes amenés à prescrire peuvent engendrer une hépatite
médicamenteuse (antalgiques non anti-inflammatoires, AINS, corticoïdes, anti-infectieux).
27
ITEM 10 Maladies hépatique : conduite à teni r en odontologie
2.1. Généralités
- Les hépatites virales sont des maladies du foie caractérisées par une inflammation du
parenchyme hépatique secondaire à une infection virale.
- Les virus responsables sont le : VHA, VHB, VHC, VHD (ou Delta) et VHE (très rare en France).
D'autres virus hépatotrophes peuvent être responsables d'hépatite biologique : CMV, E BV, VIH,
H SV, . . . Ils peuvent tous être responsables d'une hépatite aigue (souvent asymptomatique, mais
dans de rare cas, le pronostic vital peut être engagé) . Seuls les virus de l'hépatite B (plus ou
moins Delta) et C peuvent passer à la chronicité.
Classification
Prévalence des
Virus de /'Hépatite x
Hépatites Chroniques Mode de contamination
(VHx)
en France
VHA Oro-fécale
Parentérale, sexuelle et materno
VHB 2 00000 à 300000 cas
fœtale
Parentérale, materno-fœtale, soins
VHC Environ 600000 cas dentaires, piercing,
exceptionnellement sexuelle
VHD Parentérale et sexuelle
VHE Oro-fécale
- Il existe une prévalence élevée de l'infection VIH chez les patients présentant une hépatite
virale B ou C et Delta (facteurs de risque identiques). Il faut donc toujours interroger ces
patients sur leur statut sérologique vis-à-vis du V I H.
28
ITEM 10 Maladies hépatique : conduite à tenir en odontologie
- Chez un patient ayant une hépatite aiguë et/ou sous traitement pour une hépatite : connaître la
valeur du TP et la numération plaquettaire
- Précautions particulières pour les patients présentant une thrombopénie (voir item 5 1)
- Vaccination VHB obligatoire pour tous les professionnels de santé salariés (centres de soins ou
exercice hospitalier)
- Précautions habituelles durant les soins pour éviter un accident d'exposition au sang (gants,
masque et lunettes de protection)
29
ITEM 10 Maladies hépatique : conduite à tenir en odontologie
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels (degré d'insuffisance
30
ITEM 10 Maladies hépatique : conduite à tenir en odontologie
diminuer les posologies et espacer le rythme des prises (se référer au Vidal)
../ Métronidazole : prescription possible (se référer au Vidal) mais diminuer les posologies et
espacer le rythme des prises (SOOmg toutes les 12h au lieu de toutes les 6h)
• Antalgiques non anti-inflammatoires :
../ Paracétamol : prescription possible mais diminuer les posologies et espacer le rythme des
augmenter l'intervalle des prises entre les doses à 12h et réduire la dose. Ces traitements
peuvent aggraver /'encéphalopathie hépatique
• AINS : contre-indiqués par augmentation de la toxicité hépatique et risque hémorragique
digestif augmenté
• Anxiolytiques (benzodiazépines par exemple) prescription possible mais diminuer les
posologies et espacer le rythme des prises
31
ITEM 10 Maladies hépatique : conduite à tenir en odontologie
4. A RETENIR
- les patients présentant une atteinte hépatiques ont un risque hémorragique a ugmenté (lié à
la thrombopénie et la diminution de syn thèse des facteurs de la coagulation), un risque
infectieux augmenté (co-infection VIH/VHC, altération de l'état général quand bilan hépatique
effondré), un risque de toxicité hépatique accrue par la prescription (paracétamol, AINS, .. .).
- De plus, les patients présen tant une hépatite virale son t à risque de transmission
patient/praticien. Il faudra donc s'assurer de bien respecter les règles universel/es d'hygiène et
d'asepsie, de se protéger efficacement (masque, gants, lunettes de protection) et de vérifier son
statut vaccinal contre le VHB (taux d'anticorps >SOUi/ml) obligatoire pour les pra ticiens ayan t
u n exercice hospitalier.
5. REFERENCES
- BIOUR M, BEN SALEM C, CHAZOUILLERES 0, GRANGE JO, SERFATY L, POUPON R. Hepatotoxicité des
medicaments : 1 4e mise à jour du fichier bibliographique des atteintes hépatiques et des
médicaments responsables. Gastro-enterologie clinique et biologique. 2004 Aug-Sep;2 8(8-
9):72 0-59.
- FIRRIOLO FJ. Dental management of patients with end-stage liver disease. Dental clinics of North
America. 2006 Oct; 5 0 (4) :563-90, vii. PubMed PMID: 17000274. Epub 2006/09/2 7.
- COLLEGE DES U NIVERSITAIRES EN HEPATO-GASTRO-ENTEROLOGIE. Abrégé d 'hépato-gastro
entérologie. Masson, 2009.
- LEE WM. Drug-induced hepatotoxicity. The New England j ournal of medicine. 2003 Jul
3 1;349(5) :474-85.
- NAVARRO VJ, SENIOR JR. Drug-related hepatotoxicity. The New England journal of medicine. 2006
Feb 1 6;354(7) : 73 1-9.
- PERDIGAO J P, DE ALMEIDA PC, ROCHA TD, M OTA M R, SOARES EC, ALVES AP, et al. Postoperative
bleeding after dental extraction in liver pretransplant patients. Journal of oral and maxillofacial
surgery. 2 0 1 2 Mar; 7 0 (3) : e 1 7 7-84.
- PI LLY E. (Collège des Universitaires de Maladlies Infectieuses et Tropicales), Maladies
infectieuses et tropicales, 2 3ème édition. Editions CMIT Vivactis 2 0 12.
- ZEITOUN J O, LEFEVRE J, CH RYSSOSTALIS A. Hépato-gastro-entérologie et chirurgie viscérale, 2 009.
32
ITEM 11 Maladies neurologiques et psychiatriques : conduite à tenir en odontologie
1. DEPRESSION
1 . 1. G énéralités
- La dépression est un « état psychique pathologique associant une modification pénible de
l'humeur et u n ralentissement de l'activité intellectuelle et motrice ».
- Le diagnostic repose sur :
• La présence de 5 critères (dont 2 spécifiques) sur 9 du Diagnostic and Statistical Manual of
Mental Disorders (DSM-IV)
• La durée de l'épisode : supérieure à 2 semaines
33
ITEM 11 Maladies neurologiques et psychiatriques : conduite à tenir en odontologie
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Limiter le stress du patient à l'aide d'une prémédication sédative au protoxyde d'azote
(M EOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de protoxyde d'azote) tout à fait indiquée chez le
patient déprimé.
- Motiver le patient à l'hygiène bucco-dentaire.
- Prendre en charge I'hyposialie (prévention fluorée, sialologues (Sulfarlem® par exemple,
mais d'efficacité relative).
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées.
1.2.2.2. Précautions spécifiques
2. SCHIZOPHRENIE
2.1. Généralités
Il s'agit d'une maladie fréquente, touchant 0, 7 à 1 % de la population générale, d'origine
multifactorielle. Le terme de schizophrénie désigne un ensemble, probablement hétérogène,
caractérisé par la présence d'une dissociation mentale, d'affects émoussés ou inappropriés,
d'hallucinations et de délire. Elle est associée à un handicap socio-professionnel pouvant être
majeur.
Les patients atteints de schizophrénie présentent une surmortalité, à la fois par suicide mais
également par une comorbidité somatique importante, iatrogène ou non (comorbidité add ictive,
cardiovasculaire, ... ).
34
ITEM 11 Maladies neurologiques et psychiatriques : condu ite à tenir en odontologie
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Rechercher les pathologies associées à la mauvaise hygiène bucco-dentaire et à
l'intoxication alcoolo-tabagique.
- Evaluer l'état mental et physique du patient.
- Limiter le stress du patient à l'aide d'une prémédication sédative. Les anxiolytiques de la
famille des benzodiazépines (sauf pour les patients sous Leponex®) et l'hydroxyzine (Atarax®)
peuvent être prescrits chez le patient atteint de schizophrénie. La sédation au protoxyde d'azote
(MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de protoxyde d'azote) est déconseillée en raison du
risque de dissociation mentale.
- Motiver le patient à l'hygiène bucco-dentaire, qui est souvent déficitaire chez ces
patients.
- Prendre en charge l'hyposialie (prévention fluorée, sialologues : Sulfarlem® par exemple,
mais d'efficacité relative).
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées.
2.2.2.2. Précautions spécifiques
35
ITEM 11 Maladies neurologiques et psych iatriques : conduite à ten i r en odontologie
3 . 1 . Généra lités
- L'attaque de panique correspond à une période délimitée d'une sensation de peur ou
malaise intense, de survenue brutale. L'acmé de la crise est atteinte en 1 0 minutes et la crise
peut durer de quelques minutes à 1 heure. La prévalence est de 1 à 3% et le sex-ratio est de 2
femmes pour un homme.
- Les crises de « spasmophilie » ou de « tétanie » correspondent le plus souvent à des attaques
de panique marquées par des manifestations respiratoires (hyperventilation), n euromusculaires
(paresthésies, hypertonie) et comportementales.
- L'attaque de panique peut être isolée ou s'inscrire dans un trouble panique ( 4 attaques de
panique en 4 semaines) ou être associée à d'autres troubles psychiatriques.
4. A RETENIR
36
I T E M 11 Maladies neurologiques et psychiatriques : condu ite à tenir en odontologie
5. REFERENCES
- VERMA A, YADAV S, SACHDEVA A, Dental Consequences and Management in Patients with Major
Depressive Disorder. Journal of I nnovative D entistry, 2 0 1 1. 1 (3) : p. 1 -6.
- FRIEDLANDER AH, N O RMAN OC, late-life depression: psychopathology, medical interventions, and
dental implications. Oral Surg O ral M ed Oral Pathol Oral Radial Endod, 2002. 94(4) : p. 404- 1 2 .
- PELISSOLO A , LOAS G . Crise d'angoisse aigue e t attaque de panique. Polycopié National des
Enseignants. 8p.
- YALTIRIK M, KOCAELLI H, YARGIC 1. Schizophrenia and dental management: review of the literature.
Quintessence I nt. 2004 Apr; 3 5 (4) : 3 1 7- 2 0 .
37
ITE M 12 l m m unodéficiences congénitales et acquises : conduite à tenir en odontologie
1. GENERALITES
- L'infection à VIH est une infection évoluant sur plusieurs années et dont les principales cellules
cibles sont les lymphocytes T CD4. Les stades de l'infection sont divisés en 3 stades :
• Stade A : primo-infection. Elle survient e ntre 2 et 6 semaines après la contamination et l'on
retrouve dans les % des cas un syndrome pseudo-grippal.
• Stade A (>500 CD4/mm3) : phase chronique asymptomatique pouvant durer des années et
au cours duquel le patient est contagieux car il y a une active réplication virale.
• Stade B (200-499 CD4/mm3) : phase chronique symptomatique pré-SIDA. Le patient
présente des signes généraux (altération de l'état général, manifestations hématologiques et
cutanéo-muqueuses) .
• Stade C ( <200 CD4/mm3) : phase chronique symptomatique avec événements majeurs
(=SIDA). On retrouve infections opportunistes (candidoses oesophagiennes, infections à
C M V, encéphalopathies, pneumocystose, tuberculose, toxoplasmose cérébrale, ... ), tumeurs
associées au VIH (maladie de Kaposi, lymphom es, cancers).
- Le diagnostic repose sur un test biologique (test ELISA) dont le résultat doit être rendu au
patient par le praticien qui fait le diagnostic. Si le résultat est positif, un deuxième test doit être
réalisé pour éviter d'éventuelles erreurs (faux positif rare <0,00004%). Il s'agit d'une maladie à
déclaration obligatoire dont le résultat doit être adressé à !'ARS puis transmise à l'InVS.
2. CONDUITE A TENIR
38
I T E M 12 l m m unodéficiences congénitales et acquises : con d u ite à tenir en odontologie
39
ITEM 12 lmmunodéficiences congénitales et acquises : conduite à tenir en odontologie
40
ITEM 12 l m m u n odéficiences congénitales et acquises : conduite à tenir en odontologie
3. A RETENIR
- Précautions à prendre lors des soins (risque AES+++) : masque, gants, lunettes de protection.
- Bilan biologique avant les soins chirurgicaux chez les patients VIH/SIDA stade B/C : NFS,
plaquettes, taux de CD4 et charge virale.
- Certaines lésions buccales (candidose aigue pseudomembraneuse oro-pharyngée, condylomes,
leucoplasie orale chevelue, maladie de Kaposi) peuvent être révélatrices d'un VIH/SIDA.
- Compte tenu des complications possibles rénales, hépatiques, neurologiques, infectieuses, ...
chez les patients VIH/SIDA, se référer aux items correspondants pour les précautions générales
et spécifiques.
4. REFERENCES
41
ITEM 13 Allergie : conduite à tenir en odontologie
Des manifestations allergiques mineures ou majeures peuvent survenir lors des soins dentaires
ou chirurgicaux. De même, les médicaments que nous sommes amenés à prescrire peuvent
entraîner une réaction allergique (antalgiques anti-inflammatoires et antibiotiques de la fam ille
des pénicillines principalement). L 'identification des facteurs de risque d 'allergie chez un patient
doivent être identifiés dès /'interrogatoire médical. Si une manifestation allergique inconn ue du
patient jusqu 'alors survient lors d'un acte, un diagnostic précoce et une prise en charge
pharmacologique urgente peut s'avérer nécessaire.
1. GENERALITES
Les signes cliniques de ces manifestations allergiques son t les suivan tes :
1 absents
rhinorrhée, angoisse
2 tachycardie nausées,
Prurit, dyspnée
vomissements,
rash, stade 2
stade 2 douleurs
3 eczéma + hypotension stade 2 + confusions
+ bronchospasme abdominales
de artérielle
contact stade 3 + détresse stade 3 stade 3 + perte
stade 3
4 respiratoire/ arrêt + collapsus/arrêt connaissance/coma
+ incontinence
respiratoire cardiaque /convulsions
- Les stades 3 et 4 sont des urgences médicales où le pronostic vital est engagé.
42
ITEM 13 Allergie : conduite à tenir en odontologie
2. CONDUITE A TENIR
43
ITEM 13 Allergie : cond u ite à ten i r en odontologie
- Le choc anaphylactique est une urgence médicale qui nécessite l'hospitalisation en service de
réanimation. Son traitement nécessite l'emploi d'adrénaline et est celui de l'arrêt cardiaque (voir
item 24).
4. A RETENIR
- Une allergie se traduit par des manifestations cliniques liées à la libération d'histamine et de
médiateurs pro-inflammatoires par dégranulation des polynucléaires basophiles et des
plasmocytes.
- Elle peut avoir des conséquences gravissimes : œdème de Quincke (œdème laryngé entrainant
une obstruction des voies aériennes supérieures), choc anaphylactique (arrêt cardio
circulatoire).
- Importance de l'interrogatoire médical car les étiologies dans notre pratique son t
principalement médicamenteuses : antibiotiques, A INS, anesthésiques locaux et /'utilisation du
latex (gants et digue).
5. REFERENCES
- ROSENBERG M B, PHERO JC, GIOVANNITTI JA J R. Management of al/ergy and anaphylaxis du ring oral
surgery. Oral Maxillofac Surg Clin North Am. 2 0 1 3 Aug; 2 5 (3) :40 1-6.
- SOCIETE FRANÇAISE DE C H I RURGIE ORALE. Emploi des vasoconstricteurs en odonto-stomatologie:
recommandations. Médecine Buccale et Chirurgie Buccale. Vol 9, n°2 2 0 0 3 . P65-94.
- STERKERS G. Allergies et hypersensibilités de type I chez l'enfant et chez l'adulte. Association des
Collèges des Enseignants d'immunologie des Universités de Langue Française. 09/20 1 0 .
44
I T E M 14 Contraception, grossesse et alla itement : conduite à tenir en odontologie
1 . GROSSESSE
1 . 1 . Généralités
- La grossesse entraîne :
• une hémodilution avec baisse du taux d'hémoglobine malgré l'augmentation de
l' érythropoïèse,
• une hyperleucocytose modérée,
• une thrombopénie inconstante et modérée,
• une élévation des phosphatases alcalines, d'origine placentaire.
- Chez la femme enceinte, le gynécologue sera amené à faire un test de dépistage du diabète
gestationnel (recommandé au 6ème mois).
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé de la
patiente, l'existence de pathologies associées, les traitements actuels et le stade de la grossesse.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) et sans contre-indication chez la femme enceinte.
- Il est recommandé de pratiquer un bilan bucco-dentaire et d'éliminer les foyers infectieux
bucco-dentaires chez la femme enceinte ou ayant un projet de grossesse.
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées.
45
ITEM 14 Contraception, grossesse et allaitement : conduite à tenir en odontologie
peuvent être envisagés hormis les actes chirurgicaux complexes en respectant les
précautions générales. Lors de la deuxième période de ce cycle, il est préférable de ne réaliser
que les soins urgents et de différer les actes de routine après l'accouchement.
- Précautions vis-à-vis de l'anesthésie locale : chez la femme enceinte, quelque soit le terme
de la grossesse, il n'y a pas de contre-indication particulière à l'utilisation des molécules
anesthésiques suivantes : articaïne, lidocaïne, mépivacaïne. L'usage des vasoconstricteurs
(adrénaline) n'est pas non plus contre-indiqué.
- Précautions vis-à-vis des prescriptions :
• En fonction de la période de la grossesse, certains médicaments seront contre-indiqués en
fonction de leur effet :
./ tératogène : lié aux expositions pendant le premier trimestre où le risque malformatif est
maximal
./ fœtoxique : qui se traduit par un ralentissement fœtal ou néonatal à type d'atteinte de la
croissance ou de la maturation fonctionnelle des organes en place. Le risque est maximal
au début du deuxième trimestre
./ néonatal : lié aux expositions en fin de grossesse ou pendant l'allaitement
46
ITEM 14 Contraception, grossesse et a l laitement : conduite à tenir en odontologie
2. ALLAITEMENT
- Les médicaments que nous pouvons être amenés à prescrire peuvent passer dans le lait
maternel et entraîner des effets indésirables toxiques chez le nourrisson.
• Précautions vis-à-vis de l'anesthésie locale : chez la femme qui allaite, il n'y a pas de
contre-indication particulière à l'utilisation des molécules anesthésiques suivantes : articaïne,
lidocaïne, mépivacaïne associées ou non aux vasoconstricteurs (adrénaline).
• Précautions vis-à-vis des prescriptions : la quantité du médicament excrété dans le lait
maternel est faible. Néanmoins, l'avis du médecin traitant est préférable avant toute
prescription chez la femme qui allaite en raison du risque néonatal.
47
I T E M 14 Contraception, grossesse et allaitement : conduite à tenir en odontologie
3. CONTRACEPTION
- La contraception est l'ensemble des dispositifs qui permettent d'éviter la survenue d'une
grossesse non désirée. En France, 2/3 des femmes utilisent une contraception, la principale
méthode étant la voie orale. L'utilisation d'un contraceptif ne protégeant pas d'une infection
sexuellement transmissible, il faudra être vigilant à tout signe ou symptôme suggérant une telle
pathologie (voir item 12).
4 . A RETENIR
48
ITEM 14 Contraception, grossesse et allaitement : conduite à ten i r en odontologie
5. REFERENCES
- AGENCE FRANÇAISE DE SECURITE SANITAIRE DES P RODUITS DE SANTE. Rappel sur la contre-indication
des AINS à partir du début du 6ème mois de la grossesse, quelque soit la voie d'administration.
Février 2 009. 2p.
- AGENCE NATIONALE DE SECURITE DU MEDICAMENTS ET DES PRODUITS DE SANTE. Dossiers
thématiques/médicaments et grossesse. www. ansm.sante.fr.
- CENTRE DE REFERENCE SUR LES AGENTS TERATOGENES. www . lecrat.org.
- COLLEGE NATIONAL DES GYNECOLOGUES ET OBSTETRICIENS FRANÇAIS. Grossesse normale. Besoins
nutritionnels d'une femme enceinte. Campus National de Gynécologie O bstétrique. 2 5/07/ 2 006.
pl-8.
- EUROPEAN M EDICINES AGENCY. Annexe III : Modifications des rubriques concernées des résumés des
caractéristiques du produit et des notices. 0 2/08/2 0 1 3 . www. ema.europa.eu. p75-9.
- SOCIETE FRANÇAISE DE CHIRURGIE ORALE. Prise en charge des foyers infectieux bucco-dentaires,
2 0 1 2.
- Vidal 2 0 1 3
49
ITEM 15 Conduite à tenir en pratique odontologique avant, pendant et après radiothérapie ou chimiothérapie
la radiothérapie est avec la chirurgie le traitement curatif des cancers des VADS. Elle peut être
associée ou non a une chimiothérapie.
A ux vues des conséquences de la radiothérapie ou de la chimiothérapie au niveau buccal, le
chirurgien-dentiste a un rôle essentiel dans /'élimination des foyers infectieux bucco-dentaires mais
aussi dans le suivi des patients pendant et après leur traitemen t.
la réunion de concertation pluridisciplinaire incluant un chirurgien-dentiste, permettra
l'intervention de ce dernier avec un « timing » adéquat dans la planification du traitement du
cancer des voies aéra-digestives supérieures (VADS).
la Société Française de Chirurgie Orale {SFCO) a émis des recommandations précises quant à la
prise en charge des patients avant, pendant et après radiothérapie ou chimiothérapie.
1.1.1. La radiothérapie
- La radiothérapie fait partie des traitements curatifs des carcinomes épidermoïdes de la cavité
buccale et des VADS. Elle consiste en l'application à haute dose et de manière ciblée de
rayonnements ionisants (électrons, photons, ... ) provoquant l'altération de !'ADN des cellules
cancéreuses ( 45 à 70 grays) .
- Une radiothérapie externe est réalisée dans plus d e 7 0 % des cancers des VADS
- L'util isation de la radiothérapie peut être utilisée seule ou associée à la chimiothérapie :
• Lors d'une localisation radiosensible : amygdale
• Préservation d'un organe : permet d'éviter une chirurgie mutilante chez les répondeurs à la
chimiothérapie néo-adjuvante
• Contre indication à la chirurgie
• Dans tous les cas, irradiation du site tumoral et des aires ganglionnaires, même si NO (voir
classification TNM à l'item 70) (sauf cancer localisé aux cordes vocales)
- Elle peut être aussi utilisée en complément de la chirurgie (radiothérapie post-opératoire
complémentaire).
• Sur le lit d'exérèse et les aires ganglionnaires
• Systématiquement si T3 ou T4 ou si rupture capsulaire (N2 ou N3)
- Erythème et hyperpigmentation.
- Mucite et dermite : elles apparaissent dès le 1 Sème jour après le début de la radiothérapie.
Variable, la mucite va de l'érythème non douloureux n'entravant pas l'alimentation (grade 1) à
de très nombreuses ulcérations saignantes accompagnées de sévères douleurs empêchant de
50
ITEM 15 Conduite à ten i r en pratique odontologique avant, pendant et après radiothérapie ou chimiothérapie
s'alimenter et même de boire, obligeant donc à une alimentation entérale ou parentérale (grade
4) .
- Mycoses : elles représentent un risque permanent et très fréquent. Elles cèdent aux
traitements antifongiques.
- Ulcérations torpides et nécroses muqueuses qui sont à distinguer d'une récidive
nécessitant un « œil expérimenté » pour éviter les gestes agressifs (biopsie intempestive)
favorisant l'extension rapide de ces ulcérations jusque, dans certains cas, aux gros vaisseaux du
cou qu'elles peuvent ulcérer, provoquant des hémorragies cataclysmiques terminales.
l'irradiation des glandes salivaires se trouvant dans le champ d'irradiation (100% en cas de
tumeurs de la cavité buccale ou du cavum).
- Une dose supérieure à 40 grays entraîne une altération irréversible des glandes salivaires. Si
les doses n'ont pas été trop élevées, la salive revient progressivement en 6 à 1 2 mois.
- Cette hyposialie aura des conséquences au niveau buccal ( dysphagie, dysgueusie, candidoses,
caries). Tous les traitements palliatifs et substituts de salive restent extrêmement décevants.
1.1.2.3. Muscles/ATM
1.1.2.4. Osseux
1.1.2.5. Dents
- Caries (ébène) : Liées à l'asialie, elles surviennent spontanément dans les 4-6 mois qui
suivent la fin de la radiothérapie externe, d'une grande agressivité et rapidité d'évolution,
elles évoluent en des sites peu habituels et n'épargnent aucune dent.
- Elles atteignent essentiellement les collets, sous la forme de caries rampantes annulaires qui
évoluent jusqu'à la fracture corono-radiculaire, mais aussi, après érosion, les bords libres et les
pointes occlusales.
1.2.1. La chimiothérapie
- La chimiothérapie consiste en l'inhibition de la croissance tumorale par agents cytotoxiques,
modificateurs de la réponse biologique, anti-angiogéniques, hormonothérapie. Seule, elle n'est
pas considérée comme un traitement curatif des cancers des VADS et n'est pas utilisée de façon
systématique.
- Les drogues injectées par une voie veineuse centrale (chambre implantable) sont le cisplatine
(CDDP), la vincristine, l'osofosfamide (Ifos), la doxorubincine (Doxo), le 5-fluoro-uracile (5-
FU), ... utilisés seuls ou en synergie et, plus récemment le taxotère.
51
ITEM 15 Condu ite à tenir en pratique odontologique avant, pendant et après radiothérapie ou chim iothérapie
- Elle est toujours utilisée en association avec d'autres traitements (chirurgie, radiothérapie)
dans trois circonstances :
• Chimiothérapie néo-adjuvante (ou d'induction) : Deux à trois cures sont réalisées dans un
premier temps. Il y a une sélection des répondeurs à la chimiothérapie (facteurs prédictif de
radiosensibilité) afin de proposer un traitement par radiothérapie ainsi qu'une diminution du
taux de métastases.
• Chimioradiothérapie concomitante : L'utilisation de la chimiothérapie en même temps que
l'irradiation potentialise l'efficacité de celle-ci.
• Chimiothérapie palliative : protocole utilisé en cas de récidive locorégionale ou de métastase
sans possibilité thérapeutique afin de ralentir l'évolution tumorale et prolonger la survie
dans des conditions de confort acceptables.
1.2.2. 1. Buccaux
- Tout comme la radiothérapie on retrouve des mucites, une stomatite, une xérostomie des
paresthésies (liées au 5-FU).
1.2.2.2. Hématologiques
- Une aplasie médullaire constituée d'un syndrome anémique (asthénie, pâleur cutanéo
muqueuse), neutropénique (infections opportunistes, candidoses, ulcérations bactériennes
extensives), thrombocytaire (hémorragie spontanée ou provoquée).
1.2.2.3. Cardiaques
- Cardiotocixité ( cisplatine)
1.2.2.4. Rénales
52
ITEM 15 Conduite à tenir en pratique odontologique avant, pendant et après radiothérapie ou chimiothérapie
53
ITEM 15 Conduite à tenir en pratique odontologique avant, pendant et après radiothérapie ou chimiothérapie
54
ITEM 15 Conduite à tenir en pratique odontologique avant, pendant et après radiothérapie ou chimiothérapie
- Les zones de la muqueuse buccale ulcérée doivent être fréquemment irriguées avec des
solutions antiseptiques
- Pour le traitement des mucites le recours aux antalgiques par voie systémique est
indispensable ; les morphiniques par voie parentérale sont fréquemment prescrits pour les
mucites sévères (grade 4)
- Les infections virales ou fongiques doivent être traitées (antifongiques ... voir item 62)
4. A RETENIR
- la prise en charge bucco-dentaire chez ces patients est indispensable et doit être adaptée aux
modalités du traitement après concertation avec le radiothérapeute et /'oncologue.
- les complications bucco-dentaires peuvent être toutes ou en partie prévenues par une mise en
état préalable de la denture.
- Importance de la fluorothérapie qui permet la conservation de la denture résiduelle.
- li est du devoir du chirurgien-dentiste d'assurer la surveillance bucco-dentaire et de réaliser les
soins dentaires et prothétiques en respectan t les recommandations (SFCO).
5. REFERENCES
55
ITEM 16 Ethylisme et toxico m a n ie : cond u ite à tenir en odontologie
La dépendance es t un mode d'utilisation inapproprié d'une s ubs tance, entraînant une détres s e ou
JI s 'agit souvent d'une population assez précaire, avec une mauvaise hygiène bucco-dentaire, d'où
un risque infectieux élevé. Ces patients consultent peu, alors même qu'ils sont plus à risque de cancers
- La dépendance à une substance est définie, selon le Diagnostic and Statistical Ma nuai (DSM) of
Mental Disorders, par la présence d'au moins 3 des critères suivants, au cours des 1 2 derniers
mois :
• Tolérance : besoin d'accroître les doses consommées pour obtenir une intoxication ou un
effet désiré, ou une diminution des effets à dose consommée constante.
• Symptômes de sevrage caractéristiques, évités ou soulagés par une nouvelle prise de la
substance.
• Prise de la substance en plus grande quantité ou sur une durée plus longue que prévue.
• Désir persistant ou efforts infructueux pour diminuer ou contrôler la consommation.
• Temps considérable passé à utiliser ou à se procurer la substance.
• Abandon ou réduction des activités sociales, professionnelles ou de loisir à cause de
l'usage de la substance.
• Continuer à utiliser la substance malgré la connaissance des risques pour la santé qui y
sont liés.
2. ETHYLISME CHRONIQUE
56
I T E M 16 Ethylisme et toxicomanie : conduite à tenir en odontologie
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEO PA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) n'est pas contre-indiqué chez le patient alcoolo-dépendant.
- Précautions à l'égard des troubles de la coagulation (les patients alcoolo-dépendants
peuvent présenter une insuffisance hépatique ou une cirrhose, voir item 1 0).
- Précautions à l'égard du risque infectieux chez le patient alcoolo-dépendant (retard de
cicatrisation muqueuse).
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées (insuffisance hépatique, cirrhose).
2. 1.2.2. Précautions spécifiq ues
- Aucun soin ne devra être pratiqué chez un patient qui se présente à la consultation dans
un état agité ou d'ébriété. Il devra être adressé à un service d'urgence médicale pour
évaluation.
- Précautions vis-à-vis de l'anesthésie locale : il n'y a pas de contre-indication particulière à
l'utilisation des vasoconstricteurs.
- Précautions vis-à-vis des prescriptions :
• Antibiotiques :
./ Métronidazole : son association avec /'Espérai® est déconseillée. En cas de consommation
d'alcool associée, il existe un risque d'effet antabuse (érythème, malaise, nausée, vomissement,
tachycardie, hypotension, voire risque cardiaque, respiratoire, et neurologique).
• An talgiques non opiacés non AINS (paracétamol) : ne présente aucune adaptation de la
posologie si le patient ne présente pas d'insuffisance hépatique ou cirrhose.
• An talgiques opioïdes faibles (codéine/tramadol) : interaction entre ces analgésiques et le
Révia® ou le Baclofène® : entraîne une diminu tion de l'efficacité des analgésiques et augmente le
risque de détresse respiratoire.
• AINS : déconseillé en raison du risque de saignement augmenté et d'ulcère-gastro-duodénal.
• Sédatifs/anxiolytiques : interaction entre les benzodiazépines et le Révia® ou le Baclofène® :
risque de détresse respiratoire a ugmenté.
• Bains de bouche contenant de l'alcool (Eludril®) déconseillés chez les patients alcooliques.
3. TOXICOMANIE
57
ITEM 16 Ethylisme et toxicomanie : conduite à tenir en odontologie
- Interrogatoire médical et contact avec le médecin traitant pour évaluer l'état de santé du
patient, l'existence de pathologies associées et les traitements actuels.
- Prémédication sédative au protoxyde d'azote (MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de
protoxyde d'azote) est déconseillée en raison de son effet hallucinogène et du risque d'abus. La
prescription de benzodiazépines doit être maniée avec précautions compte tenu du risque
d'abus ou de dépendance chez le patient toxicomane.
- Précautions à l'égard du risque infectieux chez le patient toxicomane (endocardite
infectieuse du cœur droit chez les toxicomanes IV).
- Précautions à prendre vis-à-vis du risque d'AES (masque, gants, lunettes de protection)
- Précaution vis-à-vis des pathologies associées (risque d'infection VI H/VHB/VH C accru par
rapport à la population générale).
- En général, il s'agit d'une population précaire, marginale, avec une mauvaise hygiène bucco
dentaire. Ces patients consultent peu, plutôt en urgence et le suivi s'avère difficile, une fois
l'urgence terminée. De plus, la prise d'opiacés peut modifier la perception de la douleur,
retardant la prise en charge.
- Précautions vis-à-vis de l'anesthésie locale :
• il n'y a pas de contre-indication particulière à l'utilisation des vasoconstricteurs chez les
patients sous THC. En revanche, compte tenu des effets de la cocaïne sur le système cardio
vasculaire (augmentation de la pression artérielle pouvant entraîner une insuffisance
coronarienne aigue, un infarctus du myocarde ou un accident cérébro-vasculaire),
l'utilisation de vasoconstricteurs est déconseillée si le patient en a consommé moins de 24
heures avant les soins.
• Il existe également un risque augmenté de convulsions en cas d'utilisation de lidocaïne chez
les patients ayant consommé de la cocaïne.
- Précautions vis-à-vis des prescriptions :
• Antalgiques opioïdes faibles (codéine/tramadol) : la prescription de dérivés morphiniques
doit se faire avec prudence, sur une durée limitée et avec l'avis de /'addictologue en raison des
risques liés aux effets secondaires et au mésusage de la prescription.
• Sédatifs/anxiolytiques : la prescription de benzodiazépines doit se faire avec prudence, sur
une durée limitée et avec l'avis de /'addictologue en raison des risques liés aux effets secondaires
et au mésusage de la prescription.
58
ITEM 16 Ethylisme et toxicomanie : conduite à tenir en odontologie
4. A RETENIR
- Les patients toxicomanes (alcool, drogues) représentent une population précaire, marginale,
avec une mauvaise hygiène bucco-dentaire. Ces patients consultent peu, plutôt en urgence et le
suivi s'avère difficile.
- Il fau t faire attention au risque d'AES chez ces patients chez qui il existe un risque accru de
VIH, VHC, VHB.
- Précautions à prendre vis-à-vis des troubles de la coagulation chez les patients alcooliques
chroniques par insuffisance hépatique/cirrhose souvent associée.
- Précautions à prendre lors de /'utilisation de vasoconstricteurs chez les patients
cocaïnomanes.
- Précautions à prendre lors de la prescription : surtout des antalgiques opioïdes {risque de
dépendance/mésusage).
5. REFERENCES
- B LANKSMA CJ, BRAND HS. Cocaine abuse: orofacial manifestations and implications for dental
treatment. Int Dent J. 2005 Dec;55 (6) :365-9.
- SOCIETE FRANÇAISE DE CHIRURGIE ORALE. Prise en charge des foyers infectieux bucco-dentaires,
2012.
- SOCIETE FRANÇAISE DE CHIRURGIE ORALE. Emploi des vasoconstricteurs e n odonto-stomatologie:
recommandations. M édecine Buccale et Chirurgie Buccale. Vol 9, n°2 2 003. P65-94.
59
ITEM 17 Prescriptions anti-infectieuses en odontologie
la cavité buccale est un milieu septique qui peut faire l'objet d'infections bactériennes,
fongiques ou virales chez le patient sain ou immunodéprimé. les thérapeutiques anti-infectieuses
regroupent les antibiotiques, les antifongiques et les antiviraux. Ces thérapeutiques fon t partie
intégrante de l'arsenal thérapeutique du chirurgien-dentiste et leur utilisation doit se faire en
respectant les indications et en tenant compte de l'état de san té du patient.
Ce sont les médicaments les plus prescrits en odonto-stomatologie. Leur sur-prescription, leur
posologie inadéquate, le spectre anti-bactérien inadapté et la durée de traitement inadaptée ont
entrainé une augmentation de la résistance aux antibiotiques. Ceci a conduit l'AFSSAPS
initialement en 2 0 0 1, puis en juillet 2 0 1 1 , à poser les indications et des recommandations de
prescription de ces molécules là où la situation clinique était réellement nécessaire.
- Des règles essentielles et élémentaires sont à connaître :
• un antibiotique n'a aucune action antalgique ;
• un antibiotique ne doit en aucun cas se substituer à un geste chirurgical de drainage d'une
infection aigue ;
• tout acte dentaire ou de chirurgie orale ne doit pas systématiquement donner lieu à une
prescription antibiotique post-opératoire ;
• l'utilisation d'antibiotiques ne peut pas se substituer à une hygiène orale insuffisante ou aux
règles universelles d'hygiène et d'asepsie ;
• chez un patient sain, une antibiothérapie ne doit être envisagée qu'en présence de signes
généraux (fièvre, AEG) et/ou locaux (cellulite par exemple).
- La prescription d'antibiotiques doit tenir compte de 3 facteurs :
• le patient (son statut médical),
• l'infection en présence (quelle est la porte d'entrée : dentaire, salivaire, sinusienne,
cutanée, ... )
• l'antibiotique (molécule, posologie, rythme des prises, durée de traitement, prophylactique
ou curative, voie d'administration orale ou IV)
1.1. Le patient
- L'AFSSAPS, a récemment (07 /2 0 1 1) distingué les patients de la population générale indemne
de toute pathologie chronique, des patients immunodéprimés (diabète, insuffisance
rénale/hépatique, état de dénutrition, VIH, cancers, ... voir items 6 à 16 correspondants) et des
patients à haut risque d'endocardite infectieuse (ATCD d'endocardite infectieuse, cardiopathies
congénitales cyanogènes, porteurs de prothèse valvulaire : voir item 6).
60
ITEM 17 Prescriptions anti-infectieuses en odontologie
2 . 1 . Antibiotiques bactéricides
- Un antibiotique bactéricide tue les bactéries et réduit donc l'inoculum initial. Une activité
bactéricide est nécessaire dès que l'infection est sévère ou survient chez un patient
immunodéprimé. Dans ce groupe, on retrouve les P-lactamines et les nitro-imidazolés.
- Les qualités requises pour une antibiothérapie efficace dans les infections oro-faciales sont :
• Une bonne diffusion dans la salive, l'os, les tissus péri-dentaires et amygdaliens
• Une efficacité contre les streptocoques et les bactéries anaérobies
61
I T E M 17 Prescriptions anti-i nfectieuses en odontologie
Antibiotiques diffusant dans la salive et les Antibiotiques diffusant dans le tissu osseux
tissus amygdaliens
- Erythromycine - Pénicilline
- Tétracycline - Céphalosporine
- Clindamycine - Tétracycline
- M étronidazole - Clindamycine
- M étronidazole
2.5.1. p-Jactamines
- Les JJ-lactamines sont des antibiotiques bactéricides actifs pendant la phase de croissance
bactérienne. Ils sont indiqués pour traiter les phases aigues des infections odontogènes et éviter
leurs complications.
- Les pénicillines sont aujourd'hui les antibiotiques de choix dans le traitement des
infections odontogènes. En effet, elles sont actives sur une grande partie des bactéries
aérobies et anaérobies de la cavité buccale. Cependant, l'augmentation des résistances
bactériennes, notamment à Bacteroides et ?revote/la qui produisent une JJ-lactamase, peut
entraîner un échec du traitement par P-lactamines. Ainsi, pour lutter contre l'action de la JJ
lactamase, et permettre de lutter efficacement contre ces bactéries, on associe l'amoxicilline à un
inhibiteur de JJ-lactamase : l'acide clavulanique (Augmentin®).
2.5.2. Macro/ides
- Les macrolides vrais sont des antibiotiques bactériostatiques avec une activité faible contre les
bactéries anaérobies appartenant au groupe des Bacteroides, Fusobacterium, Porphyromonas et
?revote/la. Les Streptococci aérobies et les bactéries anaérobies facultatives rencontrées dans la
sphère oropharyngée y sont, quant à elles, résistantes.
62
ITEM 17 Prescriptions anti-infectieuses en odontologie
2.6.2. Antibioprophylaxie
- Elle consiste en l'administration d'une dose unique dans l'heure précédent la réalisation d'un
geste invasif chez un patient à haut risque d'endocardite infectieuse (consensus) afin de
prévenir tout risque d'infection à distance. Elle pourra également avoir lieu dans certaines
situations cliniques chez des patients immunodéprimés (cancers, S IDA, diabète non équilibré, ...) .
63
ITEM 17 Prescriptions anti-i nfectieuses en odontologie
64
ITEM 1 7 Prescriptions anti-i nfectieuses e n odontologie
3. LES ANTIFONGIQUES
4. LES ANTIVIRAUX
5. A RETENIR
6. REFERENCES
65
ITEM 18 Prescriptions anti-inflammatoires en odontologie
1 . 1 . Indications/Contre-indications/Interactions médicamenteuses
1.1.1. Indications
- Chirurgie orale : avulsion DOS incluse mandibulaire, énucléation de kystes ou tumeurs
bénignes de la cavité buccale, chirurgie pré-implantaire (sinus lift, greffe osseuse, expansion de
crête, ... )
- Chirurgie maxillo-faciale : chirurgie orthognatique par exemple
- Dermatologie buccale : lichen plan érosif, pemphigus vulgaire, pemphigoïde bulleuse,
pathologie cicatricielle (corticothérapie par voie générale puis locale ou locale seule ; voir items
63 et 65)
1. 1.2. Contre-indications
- Foyer infectieux en évolution (varicelle, zona, herpes, ... )
- H épatite aigue, cirrhose
- Etats psychotiques non contrôlés
- Chez les patients sous AINS ou aspirine (augmentation du risque hémorragique et du risque
d'ulcère gastro-duodénal)
66
ITEM 18 Prescriptions anti-inflam matoires en odontologie
2.1.1. Indications
- Propriété antalgique +++ (supérieure au paracétamol), antipyrétique (aspirine et certains
arylcarboxyliques : ibuprofène, kétoprofène seulement) et anti-agrégante plaquettaire (aspirine
et flurbiprofène seulement)
- Propriété anti-inflammatoire très relative
2.1.2. Contre-indications
- Ulcère gastro-duodénal
- I nsuffisance hépato-cellulaire
- Insuffisance rénale sévère
- Allergie aux AINS
- Femme enceinte/femme qui allaite
- Enfant : utilisation déconseillée
67
ITEM 18 Prescriptions anti-i nflammatoires en odontologie
Asprine (Aspégic®)
utilisation déconseillée en odontologie du fait de lOOOmg toutes les 8h (max. 3 g/j)
l 'augmentation du risque hémorragique
3. A RETENIR
4. REFERENCES
- AGENCE FRANÇAISE DE SECURITE SAN ITAIRE DES PRODU ITS DE SANTE. Mise au point sur la prise en
charge de la fièvre chez l'enfant. 1 5 décembre 2004.
- PARDIGON L ET H UGLY C. Médicaments de l'inflammation. Encycl Med Chir, Stomatologie, Elsevier
1 99 7, 2 2 - 0 1 2-C-10.
68
ITEM 19 et 20 Prescri ptions a n a lgésiques en odontologie, Prévention et contrôle de la douleur en odontologie
Selon l'IASP (In ternational Association for the Study of Pain) 1 9 79, « la douleur est une
expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à un dommage tissulaire réel ou
potentiel ou décrite en ces termes évoquant une telle lésion ». Il existe deux types de douleur en
fonction du mécanisme physiopathologique : les douleurs par excès de nociception (douleurs
inflammatoires aigues provoquées par un soin conservateur ou par un acte chirurgical) et les
douleurs neuropath iques (douleurs chroniques avec mécanisme de sensibilisation centrale). la
prévention de la douleur fait intervenir plusieurs facteurs : la prise en compte du patient, de
/'expérience du praticien et de l'acte à réaliser. le contrôle, quant à lui, fait appel à la
pharmacologie des douleurs aigues ou chroniques et leurs techniques psychologiques
d'accompagnement.
1. PREVENTION DE LA DOULEUR
2. CONTRÔLE DE LA DOULEUR
69
ITEM 19 et 20 Prescriptions analgésiques en odontologie, Prévention et contrôle de la douleur en odontologie
traitement ainsi que dans un but de recherche clinique : Questionnaire DN4, Quantative
Sensory Testing (QST), MacGill Pain Questionnaire (MPQ), Questionnaire Douleur Saint
Antoine (QDSA), ... Ces échelles sont utilisées pour l'évaluation des douleurs neuropathiques.
Différences entre douleur nociceptive et douleur neuropathiques
Douleur Nociceptive (aigue) Neuropathique (chronique)
Sémiologie Symptôme Syndrome
Mécanisme Monofactoriel Multifactoriel
Installation Récente >3-6 mois
Utile, protectrice, signal
Finalité I nutile, destructrice
d'alarme
Composante affective Anxiété Dépression
Comportement Réactionnel Appris
Réadaptatif, somato
Objectif thérapeutique Curatif, voire préventif
psychosocial
- Les douleurs par excès de nociception surviennent suite à l'augmentation des messages
nociceptifs générés par les nocicepteurs périphériques au sein des tissus lésés. Cela e ntraîne le
plus souvent une réaction inflammatoire se manifestant par les signes cardi naux de
l'inflammation (douleur, chaleur, rougeur et œdème).
- Si cette sensibilité somatique accrue persiste, cela peut entrainer une hyperexcitabilité des
neurones impliqués dans le transfert des messages nociceptifs. Ce mécanisme aboutit à une
sensibilisation centrale et donc un passage de la douleur aigue vers la douleur chronique.
Cliniquement, les patients décrivent des douleurs à type de brûlure ou de décharges électriques
spontanées ou provoquées.
70
ITEM 19 et 20 Prescriptions ana lgésiques en odontologie, Prévention et contrôle de la douleur en odontologie
Contre
Traitement Effet(s)
Propriétés Pharmacocinétique Indication(s)
Pharmacologique Indésirable(s)
relatives
- Métabolisme
hépatique - Insuffisance
- Manifestations
- Bonne disponibilité hépato
- Antalgique cutanées
Paracétamol par voie orale (70- cellulaire
- Antipyrétique allergiques
90%) - Insuffisance
- Toxicité hépatique
- Excrétion rénale rénale
(90%)
- Troubles gastro-
- Ulcère gastro-
intestinaux
duodénal
- Risque
- Insuffisance
hémorragique
hépato-
- Antalgique - Accidents rénaux
cellulaire
- Antipyrétique(') - Complications
- Métabolisme - Insuffisance
- Anti- obstétricales et néo-
AINS hépatique rénale sévère
inflammatoire(") natales
- Excrétion rénale - Allergie a u
- Antiagrégant - Accidents cutanés
AINS
plaquettaire('"J allergiques
- Femme
- Choc
enceinte/femme
anaphylactique
qui allaite
- Troubles
hépatiques et rénaux
- Insuffisance
Codéine - Constipation
hépato-cellulaire
TramadolC§l - Mauvaise - Nausées/
- Asthme
biodisponibilité orale vomissements
- Antalgique à - Insuffisance
(30%) - Dépression
action centrale respiratoire
- Métabolisme respiratoire
Morphine - Femme
hépatique - Pharmaco-
enceinte/femme
dépendance
ui allaite
Légendes : (*) : aspirine et certains arylcarboxyliques : ibuprofène, kétoprofène seulement ; (**) : à forte dose mais
activité anti-inflammatoire très relative ; (***) : aspirine et tlurbiprofène seulement ; (§) : utilisés seuls ou en
association au paracétamol.
71
ITEM 19 et 20 Prescriptions ana lgésiques en odontologie, Prévention et contrôle de la d o u l e u r en odontologie
Niveau de
AMM cbez Recommandation Doses
Traitement preuve
l'adulte s eftlcaces
scientifique
DCI DCom
Antidé�resseurs tricl:'.cligues
25 à
Amitriptyline Laroxyl® A 1 ère intention
1 50mgLJ
Douleur 75 à 1 5 0
l mipramine Tofranil® A 1ère intention
Neuropathique mgL!
75 à 1 5 0
Clomipramine Anafranil® A 1 ère intention
m�LJ
Antié�ile�tigues
1 800 à
Gabapentine Neurontin® A 1 ère intention
Douleur 3600mgLJ
Neuropathique 150 à
Prégabaline Lyrica® A 1 ère intention
600m�LJ
0 iacés
200 à
Tramadol LP Topalgic® A
2ème intention ou 400mgLJ
1 ère intention si 300 mg/)
Douleur crises de
association modérée à douloureuses ou tramadol et
Tramadol et Ixprim® A sévère douleur 2600 mg/)
Paracétamol inflammatoire de
associée paracétamo
1
Sulfate de Douleurs 2 0 à 60
Skénan® A Recom mandé en
moq�hine LP persistantes ou mgL!
cas d'échec des
rebelles aux
Chlorydrate traitements 10 à 1 2 0
Oxycontin® A autres
d'oxycodone LP précédents mg/)
antal i ues
Abréviations : DCI : Dénomination Commune Internationale ; DCom ; Dénomination Commerciale ; A : haut niveau de
preuve scientifique ; AMM : Autorisation de Mise sur le Marché.
3. A RETENIR
72
ITEM 19 et 20 Prescriptions a n a lgésiques en odontologie, Prévention et contrôle de la douleur en odontologie
4. REFERENCES
73
ITEM 21 Anesthésies locales et locorégionales en odontologie
Dans notre profession, /'anesthésie est souvent un préalable indispensable à tou t soin, pour
obtenir le silence opératoire lors de l'acte (soin conservateur, chirurgie, implantologie, .. .) .
Différentes techniques d'anesthésie son t à notre disposition, et notre choix se basera sur plusieurs
critères : zone à anesthésier, durée approximative et type d'acte, nombre de dents à traiter. En plus
de ces caractéristiques purement techniques, il faudra également tenir compte du contexte
pathologique local (abcès en regard de la dent à soigner), et général, contre-indiquant ainsi
certains types d'anesthésies (par exemple celles avec vasoconstricteurs).
l 'objectif de cet item sera, après quelques brefs rappels anatomiques, de détailler les différentes
techniques anesthésiques maxillaires et mandibulaires, locales et régionales, ainsi que la gestuelle
à adopter pour obtenir une analgésie efficace.
74
ITEM 2 1 Anesthésies locales et locorégionales en odontologie
2 . 1 . Techniques régionales
- Elle consiste à i njecter la solution anesthésique à proximité du nerf alvéolaire inférieur, juste
avant son e ntrée dans la mandibule.
- Matériel :
• On utilise une seringue qui permet d'effectuer une aspiration (évite l'injection dans un
vaisseau), et une aiguille d'une longueur de 30 à 38 mm, et de diamètre supérieur à
40/lOOème, afin d'éviter de léser un vaisseau sanguin.
• Il faut également injecter uniquement après test d'aspiration négatif.
• Nous décrirons ici la technique classique (foramen mandibulaire) et la technique d'Akinosi.
75
ITEM 21 Anesthésies locales et locorégionales en odontologie
- Techniques de substitution :
• La technique d'AKINOSI (également appelée technique au col du condyle) : permet
d'anesthésier le V3 en se rapprochant du foramen ovale.
• Elle a de plus l'intérêt d'être effectuée bouche fermée, et est donc surtout utile en cas de
trismus (exemple : péricoronarite sur une dent de sagesse).
• Le pouce ou l'index de la main libre écarte la joue et vient reconnaître le processus coronoïde.
L'aiguille est introduite parallèlement au plan d'occlusion, au niveau de la ligne muco
gingivale chez l'adulte.
• Chez l'enfant, le repère sera le collet des dents maxillaires. Les repères anatomiques sont
assez aléatoires, et seuls la face latérale de l'aile externe du processus ptérygoïde et le
processus pyramidal du palatin sont des repères fiables, matérialisant l'insertion inférieure
du ptérygoïdien latéral.
• Injection en ayant piqué en arrière en dehors et légèrement en bas, après un enfoncement de
15 à 20 mm, sans avoir obtenu de contact osseux.
- Indications : Lorsque l'on veut soigner plusieurs dents, allant de la 1 ère prémolaire, jusqu'à
l'incisive du même côté. Parfois, cette anesthésie englobe la 2 ème prémolaire.
- Matériel : Seringue à cartouche, aiguille de 1 6mm, diamètre 25 à 30/l OOème.
- Technique : Il ne faut jamais tenter de pénétrer à l'intérieur du foramen mentonnier, sous
peine de douleurs importantes, et d'un risque d'hématome. Il faut dans un premier temps
repérer la branche mentonnière à la palpation. Injection à distance, aiguille orientée en bas et en
arrière, sur une profondeur de 1 à 2 mm. � de cartouche.
- Avantages : Analgésie du groupe prémolaire
- Inconvénients : Analgésie du groupe incisivo-canin est inconstant.
- Indications : Utile pour compléter une anesthésie au foramen mandibulaire, lors d'une
chirurgie d'avulsion de dent de sagesse mandibulaire afin d'insensibiliser la muqueuse
alvéolaire ou se situera l'incision de décharge.
- Matériel : Seringue à cartouche, aiguille de 1 6mm, diamètre de 25 à 30/lOOème.
- Technique : I ntroduction de l'aiguille de façon passive, par simple traction de la muqueuse, au
niveau de l'angle disto-lingual de la 2 ème molaire.
76
ITEM 21 Anesthésies locales et locorégionales en odontologie
- Technique : Il faut tendre la muqueuse avec l'index ou le pouce de la main libre, puis il faut
piquer au niveau de l'angle disto-vestibulaire de la 2ème molaire (mais toujours en distal de la lère
molaire pour éviter le processus zygomatique), jusqu'à la garde en restant parallèle à la
tubérosité, et en dirigeant l'aiguille en haut, et en arrière.
- Avantages : Permet l'analgésie des 3 molaires. Parfois, la racine mésiale de la l ère molaire est
innervée par le nerf alvéolaire supérieur et moyen, ce qui nécessite un complément d'anesthésie.
Comme l'injection est à distance du site opératoire, le saignement ne va pas drainer
l'anesthésique.
- Inconvénients : Si contact osseux, risque de douleur et d'hématome.