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La généralité de la PMA
A) LA DÉFINITION
B) L’HISTOIRE DE LA PMA
Dans les années 1790, pour la première fois, une insémination de sperme est pratiquée en
dehors de l'acte sexuel et donne lieu à une naissance. L’idée est venue au biologiste écossais
John Hunter face à un patient souffrant d’hypospadias, une malformation génitale. La
première insémination artificielle avec donneur a eu lieu en 1884 aux États-Unis.
Au début des années 1950, des chercheurs de l’université de l’Iowa aux États-Unis mettent au
point des techniques de préservation du sperme, évitant de le détruire lors de la congélation.
Ils parviennent également à réimplanter du sperme ainsi conservé, et l’insémination aboutit à
la première naissance à partir de sperme congelé en 1953. Ce résultat conduira au
développement des banques du sperme dans les années 1970.
À la fin des années 1960, le biologiste britannique Robert Edwards parvient à féconder des
ovocytes dans un milieu de culture, en laboratoire. Il s’associe alors avec le gynécologue
Patrick Steptoe pour transférer l’embryon dans l’utérus d’une mère. Mais il faudra dix années
de plus pour qu'une grossesse puisse être menée à terme (voir plus loin). Leurs recherches
rencontrent alors une vive opposition. Robert Edwards sera finalement récompensé par le
prix Nobel de médecine en 2010, 22 ans après le décès de Patrick Steptoe.
Louise Brown naît le 25 juillet 1978 à Manchester, au Royaume-Uni. Elle est le premier bébé
à naître d’une fécondation in vitro, après une décennie de recherches menée par Robert
Edwards et Patrick Steptoe (voir plus haut). Sa mère souffrait d’un blocage des trompes
utérines, empêchant le sperme d’atteindre les ovaires. En France, la petite Amandine naît en
février 1982. Depuis la naissance de Louise Brown, plus de 5 millions d’enfants sont nés via
cette technique à travers le monde.
Zoé naît en mars 1984 en Australie, après l'implantation d'un embryon obtenu par fécondation
in vitro et congelé. La congélation des embryons soulève de nouvelles questions éthiques.
Que faire des embryons surnuméraires obtenus lors d'une FIV mais qui ne sont pas
implantés ? En France, la loi autorise trois options : les détruire, les donner à la recherche, ou
les confier à d’autres parents. Faute de décision des parents, les embryons sont conservés 5
ans avant destruction.
Faut-il autoriser une veuve à se faire implanter les embryons qui ont été congelés du vivant de
son mari ? Non, ont décidé les législateurs français. En 1990, Maria Pirès, qui a déjà subi six
tentatives de FIV sans succès, perd son mari dans un accident. Après sa mort, elle demande à
bénéficier de nouvelles tentatives, à partir des embryons congelés du couple. Mais les
médecins refusent de « faire naître des orphelins ». La mère perdra en justice après plusieurs
recours.
Les lois de bioéthique de juillet 1994 autorisent et encadrent, entre autres, le diagnostic
préimplantatoire (DPI). Cette technique permet de détecter des maladies génétiques graves et
incurables. Le noyau des cellules de chaque embryon créé en milieu de culture lors d’une FIV
est examiné pour sélectionner l’embryon qui ne porte pas l’anomalie génétique recherchée. Ce
dernier est ensuite implanté dans l’utérus tandis que les embryons porteurs de l’anomalie sont
détruits.
La première tentative de greffe d’utérus a lieu en Arabie saoudite en 2000 sur une patiente de
26 ans, à partir d’une donneuse vivante de 46 ans. Mais l’utérus est rejeté, et la greffe échoue.
Il faut attendre dix ans pour que la technique soit perfectionnée. En 2014, en Suède, une
femme de 36 ans, greffée avec l’utérus d’une femme ménopausée, a ainsi pu, pour la première
fois, donner naissance à un enfant. En France, plusieurs chercheurs travaillent sur ce sujet,
mais aucun enfant n’a été mis au monde avec cette méthode pour l’instant.
C) L’EVOLUTION DE LA PMA
Depuis les premiers essais d'insémination artificielle jusqu'à la première greffe d'utérus
réussie, la procréation médicalement assistée (PMA) a connu une évolution
remarquable. Cette évolution est due à l'amélioration des connaissances et des
techniques, ainsi qu'à la sophistication croissante des équipements médicaux. Ces
avancées ont permis à de nombreuses personnes souffrant d'infertilité de devenir
parents. Les progrès majeurs ont notamment été réalisés dans les domaines de la
stimulation ovarienne, de la fécondation in vitro (FIV), du diagnostic préimplantatoire
et de la cryoconservation des embryons. Grâce à ces avancées, les taux de succès de la
PMA ont augmenté, ouvrant la voie à une nouvelle ère d'espoir pour les couples
infertiles.