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I.

INTRODUCTION
L’avortement est la perte d’un embryon ou d’un fœtus lors d’une grossesse. Pour tout savoir
sur cette interruption, volontaire ou non, de grossesse, découvrez nos recherches faites en
exposé.

II. L’AVORTEMENT, QU'EST-CE QUE C'EST ?


L’avortement est la perte d’un embryon ou d’un fœtus lors d’une grossesse.
Il peut être spontané, c’est-à -dire se produire sans avoir été recherché (problème de santé,
génétique, etc), ou provoqué et donc volontaire.

III. AVORTEMENT SPONTANE


On parle aussi de fausse-couche. Par définition, il s’agit du décès ou de l’expulsion hors de
l’organisme maternel d’un embryon ou d’un fœtus de moins de 500 grammes ou â gé de moins
de 22 semaines d’aménorrhée ou sans règles (= 20 semaines de grossesse).
Si la fausse-couche survient plus tard dans la grossesse, on parle de « mort fœtale in utero ».
 Avortement spontané : prévalence et causes
Les fausses-couches sont un phénomène très fréquent. Elles sont, pour la plupart, liées à une
anomalie génétique ou chromosomique de l’embryon, qui est alors expulsé naturellement par
la mère.
On distingue :
 Les fausses-couches précoces
Elles surviennent au cours du premier trimestre de la grossesse (moins de 12 semaines
d’aménorrhée). Elles concernent 15 à 20 % des grossesses mais passent parfois inaperçues
lorsqu’elles surviennent dans les toutes premières semaines car elles sont parfois confondues
avec les règles.
 Les fausses-couches tardives
Elles surviennent au cours du deuxième trimestre, entre 12 et 24 semaines d’aménorrhée
environ. Elles concernent environ 0,5% des grossesses.
 Les morts fœtales in utero.
Elles surviennent au troisième trimestre.
Il existe de très nombreuses causes pouvant mener à une fausse-couche, voire à des fausses-
couches à répétition. Parmi ces causes, on trouve en premier lieu des anomalies génétiques ou
chromosomiques de l’embryon, impliquées dans 30 à 80% des fausses-couches précoces2.
Les autres causes possibles de l’avortement spontané sont :
une anomalie de l’utérus (par exemple utérus cloisonné, béance du col, fibromes utérins,
synéchies utérines, etc), ou le syndrome DES concernant les femmes ayant été exposées in
utero au distilbène (nées entre 1950 et 1977) ;
des troubles hormonaux, qui empêchent la grossesse d’être menée à terme (troubles
thyroïdiens, troubles métaboliques, etc) ;
les grossesses multiples qui augmentent le risque de fausses-couches. la survenue d’une
infection pendant la grossesse.
De nombreuses maladies infectieuses ou parasitaires peuvent en effet provoquer une fausse-
couche, en particulier le paludisme, la toxoplasmose, la listériose, la brucellose, la rougeole, la
rubéole, les oreillons, etc.
Certains examens médicaux, comme l’amniocentèse ou la biopsie du trophoblaste, peuvent
provoquer une fausse-couche. La présence d’un stérilet dans l’utérus au moment de la
grossesse.
Certains facteurs environnementaux (consommation de drogue, d’alcool, de tabac, de
médicaments…).
Des troubles immunologiques (du système immunitaire), surtout impliqués dans les fausses-
couches répétées.
 L’interruption médicale de grossesse (IMG)
C'est un avortement provoqué, pratiqué pour des raisons médicales, souvent à cause d’une
anomalie ou d’une maladie du fœtus mettant sa vie en danger après la naissance ou entrainant
de graves problèmes de santé, ou encore lorsque la vie de la mère est en danger.
Que ce soit sur le plan psychologique ou sur le plan médical, l’avortement provoqué est très
différent de la fausse-couche spontanée, même s’il existe de nombreux points communs. Cette
fiche traitera donc ces deux sujets séparément.
 L’avortement provoqué
É galement appelé « interruption volontaire de grossesse » (ou IVG) peut être déclenché de
plusieurs façons, notamment par la prise de médicaments « abortifs » ou par l’aspiration du
fœtus. Les lois régissant l’accès à l’avortement (ou son interdiction) diffèrent d’un pays à
l’autre.

IV. STATISTIQUES SUR L’AVORTEMENT PROVOQUE DANS LE MONDE


L’Organisation mondiale de la santé (OMS) publie régulièrement des rapports sur les
avortements provoqués dans le monde. En 2008, environ une grossesse sur cinq aurait été
interrompue volontairement.
Au total, ce sont près de 44 millions d’avortements qui ont été pratiqués en 2008. Le taux est
plus élevé dans les pays en développement que dans les pays industrialisés (29 avortements
pour 1000 femmes de 15 à 44 ans contre 24 pour 1000, respectivement).
Selon une étude publiée en 20123, le taux mondial d’avortement a diminué de 35 à 29 pour
1000 femmes entre 1995 et 2003. Aujourd’hui, on compte en moyenne 28 avortements pour
1000 femmes.
L’avortement n’est pas légalisé partout dans le monde. Selon l’organisation Center for
reproductive rights, plus de 60% de la population mondiale vit dans des pays où l’avortement
est permis avec ou sans restrictions. Environ 26% de la population vit au contraire dans des
états où cet acte est interdit (bien qu’il soit parfois autorisé si la vie de la femme est en danger
pour des raisons médicales).
L’OMS estime que sur les quelque 210 millions de grossesses survenant chaque année dans le
monde, environ 80 millions d’entre elles sont non souhaitées, soit 40 %.

V. QUI EST CONCERNE PAR LES AVORTEMENTS PROVOQUES ?


Les avortements provoqués concernent toutes les tranches d’â ge chez les femmes en â ge de
procréer, et tous les milieux sociaux.
Dans les deux tiers des cas, en Cô te d’ivoire, les avortements sont pratiqués chez des femmes
qui utilisent un moyen contraceptif.
La grossesse survient en raison d’un échec de la méthode dans 19% des cas et suite à son
utilisation incorrecte dans 46% des cas. Pour les femmes sous contraception orale, l'oubli de
la pilule est en cause dans plus de 90% des cas8.
Dans les pays en développement, plus que les échecs de contraception, c’est surtout l’absence
totale de contraception qui mène aux grossesses non désirées.

VI. AVORTEMENT : LES COMPLICATIONS POSSIBLES


Selon l’OMS, une femme meurt toutes les 8 minutes dans le monde en raison de complications liées à
un avortement.
Sur les 44 millions d’IVG pratiquées chaque année à l’échelle de la planète, la moitié sont effectuées
dans des conditions non sécuritaires, par une personne « qui n’a pas les compétences nécessaires ou
dans un environnement non conforme aux standards médicaux minimums, ou les deux ».
On déplore environ 47 000 décès directement liés à ces avortements, 5 millions de femmes souffrant
de complications après l’acte, comme des hémorragies ou des septicémies.
Ainsi, les avortements non sécuritaires sont l’une des causes de mortalité maternelle les plus
facilement évitables.

VII. LES PRINCIPALES CAUSES DE DECES LIES AUX AVORTEMENTS SONT :


– les hémorragies ;
– les infections et les septicémies ;
– les empoisonnements (dus à la consommation de plantes ou médicaments abortifs) ;
– les blessures génitales et internes (intestin ou utérus perforé).

Les séquelles non fatales comprennent des problèmes de cicatrisation, une infertilité, une incontinence
urinaire ou fécale (liée à des traumatismes physiques lors de l’intervention), etc.
La quasi-totalité des avortements clandestins ou non médicalisés (97%) sont effectués dans les pays
en développement. À lui seul, le continent africain comptabilise la moitié de la mortalité imputable à
ces avortements.
Selon l’OMS, « ces décès et ces invalidités auraient pu être évités si ces avortements provoqués avaient
été pratiqués dans un cadre légal et dans de bonnes conditions de sécurité, ou si leurs complications
avaient été correctement prises en charge en amont, si les patientes avaient eu accès à une éducation à
la sexualité et à des services de planification familiale ».
Les principales complications sont, lorsque l’avortement se fait par chirurgie :

 la perforation utérine (de 1 à 4 ‰) ;


 la déchirure du col de l’utérus (inférieur à 1%) .
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Contrairement à certaines croyances, à long terme, l'IVG n’augmente ni le risque de fausse couche, ni
celui de mort fœtale in utéro, de grossesse extra utérine, ou de stérilité.

CONCLUSION
En Cô te d’ivoire et dans les pays où l’avortement est pratiqué de façon sécuritaire, la mortalité
associée est d'environ trois décès pour un million d'IVG, soit un risque infime.

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