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LEISHMANIOSES

Pr Y. DIENG
LEISHMANIOSES
Protozooses dues à Flagellés genre Leishmania
transmises par Phlébotomes. 370 millions individus sont
exposés et la prévalence mondiale est estimée à 12
millions de cas.
Trois types de leishmanioses :
 les leishmanioses viscérales ou Kala-azar, mortelles
en l’absence de traitement,
 les leishmanioses cutanées ou bouton d’Orient,
localisées, plus rarement diffuses,
 et les leishmanioses cutanéo-muqueuses
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1. AGENTS PATHOGENES
Classification
• Phylum : Sarcomastigophora
• Classe : Zoomastigophora
• Ordre : Kinetoplastida
• Famille : Trypanosomatidae
• Genre : Leishmania
• S/Genre : Leishmania (intestin moyen) Viannia (Intestin
postérieur)

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• Espèce : - complexe L. (L) donovani : [L. (L) donovani, L. (L)
infantum, L. (L) chagasi] ==> leishmanioses viscérales
– complexe L. (L) tropica: [L. (L) tropica, L. (L) major, L. (L)
aethiopica] ==> leishmanioses cutanées de l'ancien
monde
– complexe L. (L) mexicana ==> leishmanioses cutanées
du nouveau monde
– complexe L. (V) guyanensis ==> leishmanioses cutanées du
nouveau monde
– complexe L. (V) braziliensis ==> leishmanioses cutanéo-
muqueuses du nouveau monde

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Morphologie
2 formes:
 Forme amastigote : Présente chez l’HD vertébré,
• ovoïde, immobile, endocellulaire,
• 2 à 6 µm de diamètre avec un gros noyau,
• un appareil flagellaire rudimentaire appelé rhizoplaste
attaché à un blépharoplaste et un corpuscule parabasal
(kinétoplaste) qui est une mitochondrie géante contenant
de l’ADN
• Multiplication par scissiparité.

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 forme promastigote
• trouvée dans le tube digestif des hôtes intermédiaires
et en culture in vitro ,
• allongée, flagellée, longue de 8-24 x 4-5 µm et très
mobile,
• se déplaçant flagelle en avant;
• le kinétoplaste est situé à la base du flagelle qui mesure
10 à 15 µm.
• Multiplication par scissiparité.
:
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PROMASTIGOTE

FLAGELLE

KINETOPLASTE

NOYAU

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 Biologie
• Habitat : cellules du système réticulo-histiocytaire
• Culture :
– Milieu NNN (Novy, Mac Neal et Nicolle) : gélose au sang de
lapin
– Milieu de Schneider
– Milieu extrait de bœuf-fécule de pomme de terre
– Milieu RPMI (Rosewald Park Memorial Institute) 1640
bicarbonaté
– Milieu de culture cellulaire : macrophages cultivés en lignée
continue permettent développement intracellulaire des
leishmanies sous forme amastigote.

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2. Vecteur
 Phlébotome, Insecte, Diptère, Nématocère, Psychodidae,
 Genres Phlebotomus (ancien monde) et Lutzomyia (nouveau
monde).
 Adulte : 2 à 3 mm de long; aspect bossu avec corps, ailes et pattes
velues. Yeux nettement visibles.
 Femelle seule est hématophage, piqûre douloureuse.
 Le cycle biologique est terrestre (larves sur le sol humide).
 Une activité nocturne et crépusculaire, vol est silencieux.
 Retrouvé principalement dans les trous, crevasses, terriers en bordure
des bois, l'été dans les zones tempérées et toute l'année dans les
régions tropicales.

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3. Réservoir
• Animaux sauvages et domestiques (en
particulier les chiens errants); les rongeurs;
• Hommes.

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4. Contamination
• Piqûre de phlébotomes par régurgitation des parasites dans
la plaie
• Ecrasement de l’insecte sur la peau
• Cas exceptionnels transmission interhumaine directe : voie
vénérienne, transfusionnelle ou transplacentaire.

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5. Cycle évolutif
Parasite dixène :
 Chez l’homme et les animaux : leishmanies sous forme amastigote
se multiplient par scissiparité dans les cellules du SRH qu’elles
distendent. L’éclatement de la cellule –hôte libère les parasites qui
pénètrent aussitôt dans de nouvelles cellules.
 Chez le phlébotome femelle, elle s’infecte en absorbant des
monocytes sanguins ou des histiocytes dermiques parasités par les
formes amastigotes. Celles –ci se transforment en promastigotes qui
se multiplient dans son intestin et migrent vers le pharynx. La
transmission est assurée lors d’un repas sanguin et les promastigotes
se transforment en amastigotes en quelques minutes.

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6. Répartition géographique
• Leishmaniose viscérale : cinq foyers, indien, méditerranéen,
chinois, américain, africain
• Leishmaniose cutanée : trois foyers, méditerranéen,
américain, africain
• Leishmaniose cutanéo-muqueuse : un seul foyer, américain

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7. Clinique
 Leishmaniose viscérale : Kala Azar , L’enfant est le plus
fréquemment touché :
• Incubation : 10 jours à plusieurs mois
• Invasion insidieuse : asthénie, troubles digestifs, fébricule
• Etat:
– Fièvre , constante, anarchique
– Anémie, amaigrissement,
– Splénomégalie, hépatomégalie
– Adénopathies, lésions cutanées
• Evolution mortelle en l’absence de traitement par hémorragies ou
infections intercurrentes

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 Leishmanioses cutanées : caractérisées par des lésions d’aspect
polymorphe et d’évolution lente, chronique, indolore, classiquement sans
signes généraux, sans lésion muqueuse ni viscérale.
 Incubation : longue > 1 à 4 mois (de quelques jours à 1 an et plus),
 Invasion : à l’endroit de la piqûre, papule indurée, indolore, non
prurigineuse, arrondie ou ovalaire, le plus souvent déjà croûteuse;
 Etat : deux aspects cliniques sont décrits :
 Leishmanioses cutanées localisées : une lésion ulcérée ou ulcéro-
croûteuse, dite humide, parfois les lésions sont squameuses,
sèches. Les agents : L. major et L. tropica (Ancien Monde), dont
évolution vers cicatrice indélébile.
L. guyanensis (Pian) et L. mexicana (Ulcère des gommiers) dans le
Nouveau Monde.

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 Leishmanioses cutanées diffuses (LCD):
– à L. aethiopica d’Afrique de l’est, nodulaire, non ulcérée,
pseudolépromateuse, anergique, se rencontre dans les hauts plateaux
du Kenya à l’Ethiopie.
– Il faut en rapprocher, la forme cutanée diffuse due à L. amazonensis
des forêts tropicales d’Amérique du Sud.

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 Leishmaniose cutanéo-muqueuse (LCM) appelée Espundia
limitée géographiquement au continent sud-américain, est
due à L. braziliensis.
 C'est une atteinte cutanée initiale classique, puis 1 à 40 ans plus tard,
apparaissent des métastases muqueuses de la sphère ORL (nez,
bouche), entraînant une perforation de la cloison nasale.
 Un à trois % des patients ayant contracté une leishmaniose cutanée
feront une leishmaniose cutanéo-muqueuse.

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 La co-infection LV/Sida comporte des localisations
inhabituelles : digestive, pulmonaire, cutanée (lésions
nodulaires ou ulcérées) traduisant la diffusion polyviscérale
du parasite en l’absence de contrôle immunitaire de l’hôte.

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8. Diagnostic biologique
 Présomption :
 Leishmaniose viscérale :
• Hémogramme : anémie, leucopénie, thrombopénie
• Protidogramme : ↑gamma Globulines
• ↑VS

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 Diagnostic de certitude : mise en évidence parasite
 Leishmaniose viscérale :
• Prélèvements :
– Sang sur anticoagulant : leuco concentration
– Ponction moelle ,
– Suc ganglionnaire : injection-aspiration sérum physiologique
dans adénopathie périphérique
– Ponction splénique : risque de rupture
• Examen direct :
– Fixation et coloration Giemsa ( frottis, apposition)
– Amastigotes intra ou extracellulaires
– IF directe

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Leishmaniose viscérale
• Culture sur milieux spéciaux
– Milieux diphasiques: NNN++
– Milieux liquides: milieu de Schneider, RPMI, etc.
– Incubation 22-28°C
– Promastigotes
– Examen de la culture: 1x/semaine
– Souvent se positive la 1ère semaine
– 4 semaines avant de rendre un résultat négatif
• Diagnostic moléculaire :
– Hybridation in situ
– PCR : cible diagnostic (séquences conservées) , identification
espèce (séquences variables)

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Leishmaniose viscérale
• Recherche antigènes circulants ( Immunodéprimés+++)
– Sérum, urines
– Immunotransfert, Elisa, agglutination latex
• inoculation au hamster : délais de plusieurs mois

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 Leishmanioses tégumentaires :
• Prélèvements :
– Avant TTT
– Au niveau des berges de la lésion (3-5 points)
– Lésion la plus récente
– Scarification au vaccinostyle (suc dermique) ++
– Biopsie cutanée
– Injection-aspiration sérum physiologique
• Examen direct
– Fixation et coloration Giemsa ( frottis, apposition)
– Amastigotes intra ou extracellulaires
– IF directe

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Leishmanioses tégumentaires
• Culture, diagnostic moléculaire, inoculation hamster : identiques
Kala Azar
– Faux négatifs ED : lésions ( anciennes, actives avec réaction
inflammatoire)
– Contaminations fréquentes des cultures
– PCR positive après guérison lésion

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Scarification au vaccinostyle

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APPOSITION FROTTIS CUTANE

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 Diagnostic indirect :
 Sérologie (Leishmaniose viscérale-LCD-LCM) : anticorps
spécifiques : réactions croisées Trypanosomiases, toxoplasmose
• Immunofluorescence indirecte (promastigotes fixés sur lames)
• DAT(promastigotes trypsinés, fixés et colorés au bleu de
Coomassie)
• ELISA
– Ag soluble brut
– Ag purifié
– Ligand fucose-mannose
– Ag recombinants (rK39 spécifique de la LV active)

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• Western Blot :
– Détection portage asymptomatique
– Bandes 33,24 et 22kD en faveur d’une LV active
• Test rapide ( immunochromatographie)
– Ag recombinants (rK39, rK26,rK9, rKE16)
 IDR à la leishmanine : réaction de Montenegro, sans valeur
diagnostique
 Positive : Bouton d’Orient
 Anergie : LCD

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WESTERN BLOT

16 kD
14kD
Portage Asympto Negatif
LV

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DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :
-Histoplasma capsulatum
-Toxoplasma gondii

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9. Traitement
 Médicaments :
• Dérivés pentavalents de l'antimoine (DPA) ou sels
d'antimoine pentavalents (SbV) à usage parentéral IM ou
IV : antimoniate de N-méthyl glucamine ou Glucantime® :
85 mg/mL, stibiogluconate de sodium ou Pentostam® :
100mg/mL
• Sels de pentamidine : Isethionate de pentamidine :
Pentacarinat®
• Amphotéricine B desoxycholate (Fungizone ®)ou
liposomiale (AmBisome®)
• Miltéfosine : Impavido®

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• Traitements « alternatifs »
- Aminosidine sulfate (paramomycine) par voie
injectable ou locale,
- Antifongiques imidazolés par voie orale :
kétoconazole, itraconazole, fluconazole,
- Moyens physiques : laser, cryothérapie,
thermothérapie

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10. Prophylaxie
 Prophylaxie générale:
 Lutte contre les phlébotomes: mesures de lutte contre les
insectes analogues à celles utilisées dans le cas du
paludisme
 Lutte contre le réservoir de parasites:
- S'il s'agit de l'homme: nécessité de diagnostic et
traitement des cas humains
- S'il s'agit du chien: abattage des chiens errants en zone
d'endémie, ou diagnostic (clinique ou sérologique) des
chiens parasités et traitement

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Prophylaxie individuelle
 Eviter les piqûres de phlébotomes: ne pas se promener à la
tombée du jour en bordure de bois et de fourrés,
 Utiliser des insecticides domiciliaires et des moustiquaires à
mailles fines compte tenu de la petite taille des phlébotomes
 Vaccins: dans la leishmaniose canine, bons résultats
permettant d’envisager de nouvelles voies de recherche sur
l’élaboration d’un vaccin humain,
 Prophylaxie secondaire de la LV chez les immunodéprimés
par amphotéricine B liposomiale (en Europe) ou isothionate
de pentamidine.

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