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RENFORCEMENT DE LA SURVEILLANCE ET
DES SYSTEMES D’ALERTE POUR LA FIEVRE
CATARRHALE OVINE, LA FIEVRE DU NIL
OCCIDENTAL ET LA RAGE AU MAROC, EN
RAGE - Maroc
ALGERIE ET EN TUNISIE
Données historiques
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RAGE
1. Introduction ........................................................................................................................ 3
2. Evaluation du programme de lutte contre la rage............................................................. 3
2.1 Epidémiologie de la rage animale au Maroc ........................................................................ 4
2.2 Actions de sensibilisation...................................................................................................... 14
2.3 Prophylaxie de la rage .......................................................................................................... 14
2.4 Résultats et contraintes ........................................................................................................ 16
2.5 Conclusion ............................................................................................................................. 17
3. Stratégie d’éradication de la rage .................................................................................... 18
3.1 Objectifs généraux ................................................................................................................ 18
3.2 Epidémiosurveillance............................................................................................................ 19
3.3 Réglementation spécifique ................................................................................................... 26
3.4 Formation et sensibilisation ................................................................................................. 27
3.5 Prophylaxie ............................................................................................................................ 31
3.6 Coordination des actions ...................................................................................................... 33
3.7 Evaluation de la stratégie proposée ..................................................................................... 37
3.8 Evaluation financière du projet : coût et avantages .......................................................... 39
4. Annexes ............................................................................................................................. 42
4.1 Estimation de la population canine au Maroc (*) .............................................................. 42
4.2 Questionnaire d’enquête pour l’estimation de la population canine au Maroc (1999) .. 44
4.3 Méthodes d’échantillonnage (théoriques) ........................................................................... 45
4.4 Questionnaire d’enquête sur l’écologie du chien ............................................................... 49
4.5 Réglementation spécifique de la rage .................................................................................. 57
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1. Introduction
La rage animale, zoonose majeure, est une maladie réputée légalement contagieuse au Maroc.
En dépit des différentes actions de lutte mises en place depuis le lancement du Programme National
de Lutte contre la Rage (PNLR) en 1986, cette maladie continue de sévir à l’état enzootique sur tout le
territoire national et pose un sérieux problème de santé publique. Ainsi, une moyenne de 406 cas de
rage animale et 22 cas de rage humaine sont déclarés officiellement chaque année entre 1978 et
2008.
Le chien joue le rôle de réservoir et de vecteur principal de la maladie. Cette situation tient à
l'existence d'une population canine importante en milieu rural, dont la majorité appartient à des
propriétaires mais dont les déplacements ne sont pas (ou très peu) contrôlés.
L’évaluation des différentes actions entreprises dans le cadre du plan national de lutte contre la rage,
a montré que les principaux objectifs de ce plan n’ont pas été atteints. Il est à préciser que
l’insuffisance dans l’application des mesures de prophylaxie médicale et sanitaire, le faible degré de
sensibilisation du public ainsi que le problème de la coordination interdépartementale associé à
une responsabilisation non précise des différents intervenants, ont constitué les principaux facteurs
limitant et ayant contribué aux faibles résultats obtenus.
Compte tenu de ce qui précède, la Direction de l’Elevage a jugé utile d’élaborer une nouvelle stratégie
d’éradication de la rage adaptée à la situation épidémiologique actuelle, en prenant en considération
les résultats de l’évaluation du plan précédant.
A cet effet, cette Direction a désigné une commission technique qui a été chargée d’élaborer cette
nouvelle stratégie de lutte et d’éradication de la rage 2000-2010.
La stratégie adoptée consistait en (i) l’élimination de la frange canine errante et (ii) la vaccination de
70 à 80% des chiens à propriétaire. Pour des raisons d’organisation, ces opérations se sont déroulées
en cinq phases successives correspondant à des zones géographiques différentes de 1986 à 1992
et se sont généralisées à toutes les Provinces du Royaume à partir de 1993. La sensibilisation du
public, la formation du personnel technique ainsi que la mise en place d’infrastructures et
d’équipements appropriés devaient constituer les moyens nécessaires pour atteindre les objectifs
fixés.
Un deuxième plan de lutte a été lancé en 2003 au niveau de certaines zones pilotes avant sa
généralisation en fin 2005 sur tout le territoire national ce qui a permis une amélioration des
indicateurs épidémiologiques relatifs à l’évolution de la rage animale au Maroc. Cette situation reste
néanmoins tributaire du maintien d’une bonne coordination intersectorielle dans la programmation et
le déroulement des activités de lutte contre la rage.
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2.1 Epidémiologie de la rage animale au Maroc
La rage est répartie sur presque tout le territoire national et sévit à l’état enzootique depuis plusieurs
décennies. Elle est répartie de manière non uniforme mais dans tout les cas le chien constitue le
véhicule et le réservoir principal du virus. Au Maroc, il est déclaré une moyenne de 406 cas de rage
animale annuellement (1978 à 2008) avec une grande prévalence en milieu rural. En conséquence de
cette prévalence, la rage entraîne un problème majeur de santé publique : en moyenne 22 cas de
rage humaine sont déclarés chaque année durant la même période.
Dans ce sens, l’enquête sondage réalisée en cours d’élaboration du PNLR dans différentes Provinces
du Royaume, a estimé le ratio moyen Homme/Chien à 10/1 avec toutefois des variations d’une
Province à l’autre (34/1 à 8/1) et à l’intérieur d’une même Province selon la densité, la structure et la
répartition de la population nationale. En général, l’enquête sondage a révélé que ce ratio est faible en
milieu urbain et assez élevé en milieu rural et suburbain. Sur cette base, la population canine
nationale a été estimée à environ 1.500.000 dont 30% est constituée de chiens errants (soit environ
450.000, dont 300.000 le sont en milieu rural).
Toutefois, les données de ce rapport dépassent parfois les estimations faites dans certaines zones et
une ré-estimation des effectifs de la population canine a été jugée nécessaire.
En conséquence, il a été reconnu qu’une connaissance étroite de l’écologie canine et ses relations
avec la société humaine est une base indispensable à la mise en place d’une stratégie de contrôle de
la rage. A cette fin, plusieurs enquêtes écologiques ont été menées dans différentes régions du Maroc
au cours de la réalisation du PNLR.
Certaines de ces enquêtes ont montré que les « vrais » chiens errants ne représentent qu’une faible
proportion de la population canine totale et que la grande majorité des chiens à propriétaires sont en
divagation pendant la majeure partie de la journée. Les chiennes sans propriétaires des villes ne se
reproduisent presque pas et ne sont pas en mesure d’élever des chiots. Leur fécondité reste en
dessous du seuil de maintenance. Il semblerait que les chiens errants ne puissent constituer de
populations stables. La durée de la période d’errance semble correspondre à une durée de survie.
En complément, plusieurs enquêtes on été réalisées dans différentes Provinces du Maroc par des
étudiants vétérinaires, au cours des stages de développement (ville de Safi en 1984; ville d’Ifrane en
1985 et 1991; ville de Rommani en 1989; ville de Zemamra en 1990; ville de Béni Mellal en 1992; ville
de Sefrou en 1993) et qui ont permis d’estimer entre autres le rapport « nombre de chiens par foyer
familial », rapport qui ne varie pas beaucoup dans les régions étudiées (exception faite pour Ifrane et
Settat). Le rapport moyen chien par foyer dans les différentes régions étudiées est de 1,9. La majorité
des familles (95%) ont un chien au moins ; les chiens de plus de 3 ans sont estimés à 45% (35% sont
dans l’intervalle de 1-3 ans), le sexe ratio moyen est de 3,10 ; les chiens libres en permanence sont
estimés à 60% ; 20% le sont pendant le jour ou la nuit ; environ 66% des chiens servent pour le
gardiennage des foyers et 31,4% le sont pour les troupeaux ; enfin, la proportion des chiots gardés
dans l’exploitation où ils sont nés ne dépasse pas 10%.
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Toutefois, les études réalisées jusqu’en 1992/93 sur l’éco-éthologie des populations canines au
Maroc, doivent être actualisées et étendues à d’autres régions pour une connaissance actualisée de
la population canine et donc pour une meilleure gestion et évaluation des actions de prophylaxies.
Ces études doivent être en mesure de déterminer les facteurs quantitatifs (effectifs, structure des
populations, reproduction,…) et qualitatifs (habitat et ressources alimentaires, relations homme/chien,
organisation sociale…) caractérisant une population donnée.
De 1978 à 2008, 12 580 cas de rage animale, ont été déclarés. Ils sont représentés par un total de
5992 Carnivores, 6542 Herbivores et 46 dont l’espèce n’a pas été précisée.
Ces déclarations indiquent que le pourcentage de carnivores infectés est en diminution depuis 1981,
alors que celui des herbivores est en augmentation et dépasse celui des carnivores. Cette tendance
s’est néanmoins inversée lors des pics de 1988-1989 et de 2001-2002.
De façon générale, durant cette période, l’incidence annuelle de la rage au Maroc montre des
fluctuations qui seraient attribuées d’une part, au phénomène cyclique de la rage : période de
recrudescence et d’accalmie, et d’autre part à l’état de réalisation des différentes composantes du
plan national de lutte contre la rage, entre autres les mesures de prophylaxie médicale et sanitaires.
- une diminution sensible du nombre de cas de rage canine à partir de 1978 parallèlement à des
difficultés économiques (sécheresse). Il a été remarqué que, si un effort de prophylaxie sanitaire a
été fait au cours de ces années, le faible nombre de chiens vaccinés (25 000 en 1983) ne semble
pas influencer le déroulement de l’enzootie rabique, caractérisée sur cette période de 1978 à
1985, par une augmentation sensible des cas de rage chez les herbivores;
- une diminution de l’incidence annuelle de la rage (période 1986 - 1989) parallèlement à
l’augmentation du nombre de chiens abattus (285 244 chiens) et vaccinés (229 231 chiens). Ainsi
on enregistre un résultat positif à la mise en œuvre des actions prophylactiques en 1990 où le
nombre de cas de rage animales déclarés a subi une nette régression. Quant à la rage humaine,
elle a connu également une diminution significative (la plus basse de toutes les déclarations
annuelles depuis 1986) et qui est de 16 cas ;
- une recrudescence des cas déclarés surtout en 1992 avec 423 cas de rage animale de même que
la rage humaine qui a subi une augmentation dans la même année avec 24 cas. Il est à noter
pendant cette période une diminution des effectifs de chiens abattus et une suspension provisoire
des campagnes de vaccination antirabique. Aussi cette période a coïncidé avec l’apparition des
épizooties de peste équine et de fièvre aphteuse ;
- une régression de la rage animale qui semble plus apparente en 1993 où la diminution a été de -
32%, par rapport à 1992. On peut l’expliquer par l’effort notable accompli en matière de
vaccination des chiens de propriétaires, malgré la stagnation relative des effectifs abattus (68 000
chiens) ;
- une recrudescence de la rage notamment durant l’année 1998 qui a enregistré 476 cas, soit une
augmentation de +17% par rapport à 1996. Cette situation peut être due à un relâchement dans la
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vaccination qui a été limitée à des interventions ponctuelles et dispersées dans le temps, loin
d’atteindre les objectifs attendus. Les mesures de prophylaxie sanitaire quant à elle, ont connu
une certaine stabilisation des effectifs abattus ;
- une recrudescence de la rage animale observée depuis 1996 continue jusqu’en 2001. Quant à la
rage humaine, elle suit l’incidence de la rage animale dans l’ensemble avec un pic de 46 cas
observés en 1999 et jamais atteint auparavant ;
- une diminution des cas de rage animale enregistrés de 2003 à 2008 suite à l’instauration du
deuxième plan de lutte contre la rage dans certaines zones pilotes.
450
350
300
Nombre de cas
250
200
150
100
50
Il est à noter que malgré les différentes actions de lutte entreprises depuis la mise en place du plan
national de lutte contre la rage en 1986, la maladie continue à sévir à l’état enzootique en raison de la
régularité et de l’importance des cas de rage animale déclarés annuellement (en moyenne 406 cas
par an sur la période 1978-2008) et ceux déclarés chez l’homme (en moyenne 22 cas par an). D’une
manière générale, la courbe d’évolution de la rage humaine suit celle de la rage animale.
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700 35
animale humaine
600 30
500 25
Rage humaine
Rage animale
400 20
300 15
200 10
100 5
0 0
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Figure : 2 Evolution de la rage animale et humaine (1986-2008)
La mise en place du Plan National de lutte s’est effectuée par phase d’ampleur variable, on peut en
résumer l’influence sur l’incidence de la rage de la façon suivante :
- Le résultat des actions du plan sur la période allant de 1986 à 1989, s’est traduit positivement sur
l’année 1990 où le nombre de cas de rage animale déclarés a subi une nette régression.
- L’effort notable accompli en matière de vaccination particulièrement sur l’année 1993 a permis une
diminution des cas de rage animale observés. Cette régression fut de l’ordre de –32% par rapport à
1992.
- Le relâchement observé en termes de prophylaxie médicale sur la période allant de 1996 à 2002,
s’est traduit par une recrudescence de la rage, particulièrement durant l’année 1998.
- L’application des mesures de lutte du plan national au niveau des zones pilotes à partir de l’année
2003 a permis une diminution de l’ordre de 50% de l’incidence de la rage animale.
Au sein de ces fluctuations annuelles, il existe des variations saisonnières en étroite relation avec le
cycle de reproduction de l’espèce canine coïncidant avec la période automnale et printanière de
l’activité sexuelle de la chienne. En effet, les périodes de recrudescence et d’accalmie observées de
la rage expliqueraient les pics observés entre février-mai et août-janvier.
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Figure 3 : Evolution mensuelle de la rage animale au Maroc (2006-2008)
Par ailleurs, il est à signaler que la courbe d’évolution saisonnière de la rage canine est similaire à
celle des autres espèces avec un léger décalage qui serait expliqué par le fait que (i) les
contaminations canines précèdent généralement celles des autres espèces et (ii) que la majorité des
contaminations rabiques sont attribuées au chien.
35
Chiens Autres espèces
30
25
20
15
10
La rage animale est endémique dans tout le Maroc mais son incidence diffère selon les provinces. On
constate que toutes les provinces sont touchées mais à des degrés divers, de 60 cas à quelques cas
par an. Elles peuvent être groupées en plusieurs grandes zones selon le nombre de cas rapportés
(Figure 5).
L’étude de la répartition de la rage animale dans l’espace au cours des années 1986-08 a montré
qu’elle est en grande partie concentrée dans les Provinces du centre du pays (Casablanca, Rabat,
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Kénitra, Fès et Settat) et certaines autres Provinces avoisinantes (cas de Sidi Kacem et Taounate) et
excentrées (cas d’Oujda). Cette situation serait en relation avec l’importance de la densité humaine et
l’existence d’un réseau routier dense. Il en résulte des mouvements importants des populations
humaines et animales, amplifiés par les phénomènes d’exode rural de plus en plus importants ces
dernières années.
® ®
Le gen d
Legend
p rovin ce-m a
province-ma
Moyenne des cas (1986-1999)
Moyenne des cas (1986-1999)
Champ 19
Champ19
>= 1 ca s
>= 1 cas
6 - 1 2 cas
6 - 12 cas
1 3 - 23 ca s
13 - 23 cas
2 4 - 38 ca s
24 - 38 cas
3 9 - 60 ca s
39 - 60 cas
La distribution de la rage animale par milieu (rural ou urbain) a été étudiée durant les années 1995 à
2008. Il en ressort que :
- la rage animale est plus présente en milieu rural avec en moyenne 85% des cas de rage
déclarés toutes espèces confondues.
- La rage canine est plus fréquente en milieu rural qu’en milieu urbain avec respectivement
71% et 29% en moyenne.
M.
urbain
M. rural
15% 85%
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rôle de vecteur joué par le chien en matière de contaminations des autres espèces animales.
L’espèce bovine, principale victime, se situe en deuxième place avec 27% des cas en moyenne.
Camelin
0,46% sauvage AUTRES*
OV/CP 0,33% 0,03%
5,90%
CHIENS
EQUINS 36,51%
20,62%
CHATS
8,65%
BOVINS
27,50%
Au niveau national :
Globalement on note que l’incidence de la rage reste encore inférieure à celle relevé en 2003, soit
une variation de l’ordre de -33%. Au cours de l’année 2007, la rage animale a connu une
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recrudescence par rapport à l’année 2006 quoique la vaccination généralisée se soit poursuivie pour
la troisième année consécutive (figure 9)
600
572
500 -33%
400 355
313 317
446 467 425
300 360 335
200
100
0
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 MOY
160
140 Stagnation
120
100
80
60
40
20
0
2003 2004 2005 2006 2007 2008
NBRE DE CAS 167 116 84 83 104 102
Figure 10 : Evolution épidémiologique de la rage animale au niveau des zones pilotes (2003-2008)
Distribution mensuelle
La distribution mensuelle des cas de rage toutes espèces animales confondues sur cette période ne
présente plus aucune forme saisonnière en raison du faible pourcentage du nombre de cas rage
canine déclaré (32%) par rapport au total déclaré (toutes espèces confondues).
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Mois 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Moy 03-08
JAN 48 35 48 20 40 36 37 ,8
FEV 38 40 36 25 34 21 32,3
MARS 37 47 45 35 25 44 38,8
AVRIL 41 39 55 38 36 29 39,7
MAI 36 37 37 38 34 28 35,0
JUIN 40 31 26 38 39 28 33,7
JUIL 42 18 26 23 41 28 29,7
AOÛT 23 27 22 17 11 22 20,3
SEP 25 38 14 26 9 18 21,7
OCT 63 32 16 20 21 20 28,7
NOV 27 33 19 28 41 18 27,7
DEC 47 48 16 27 24 21 30,5
Tableau 1 : Evolution mensuelle des cas de rage animale durant la période 2003-2008
Distribution géographique
Par milieu
Au niveau national comme pour les années précédentes, le milieu rural regroupe la majorité des cas
de rage animale déclarés en 2003 - 2008 avec 83 % des cas contre 17 % en milieu urbain (Figure
11).
17%
M. rural
M. urbain
83%
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Par province
Dans l’ensemble, la distribution de la rage animale sur cette période ne présente aucune forme
particulière par rapport aux autres années puisque la majorité des provinces sont touchées par la
maladie à des degrés variables avec une exception observée au niveau des provinces du sud où la
maladie est absente et ne fait généralement pas objet de déclaration. En moyenne dans les provinces
pilotes, sur ces cinq années, la rage est inférieure à 110 cas toutefois en 2007 une recrudescence de
cas a été observée à 104 cas (figure 12).
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1%
7%
5%
Chiens
33% Bovins
Equins
22%
Chats
Ovins/Caprins
Camelins
32%
Figure 13 : Répartition par espèce des cas de rage animale déclarés (2003 – 2008)
Améliorer la connaissance des populations en matière de rage devant constituer un des principaux
moyens envisagés dans le programme national de lutte contre la rage.
L’information du public, initiée en début du programme, a été jugée trop limitée dans le temps pour
avoir un impact (à titre indicatif, une enquête d’évaluation du programme a montré que le public cible
n’est pas suffisamment informé du danger de la rage et de l’intérêt du PNLR).
Ainsi, le nombre de chiens abattus depuis la mise en place du plan est en moyenne de 78.217 têtes
par an. Le minima a été noté en 1986, date du lancement du plan, avec 15.713 têtes, alors que le
maxima a été enregistré en 1989 avec 258.224 chiens abattus, chiffre qui coïncidait avec la
généralisation de cette action à presque l’ensemble du territoire national (sauf les Provinces qui
étaient programmées pour la phase V). Depuis, une stabilisation des effectifs marquait les années
1990-98.
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400000 500000
450000
400000
300000
350000
300000
Abattages Vaccinations
200000 250000
200000
150000
100000
100000
50000
0 0
1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
P. Sanitaire 15713 25264 73570 3E+05 77767 50666 79433 65986 62599 74425 92356 59562 55224 4145 3153 5470 4317 47799 28102 43125 30646 22614
P. Médicale 0 18569 2E+05 2E+05 20355 3527 4785 3E+05 3E+05 3E+05 0 0 21729 60839 53941 68548 45976 1E+05 4E+05 5E+05 3E+05 3E+05
Hormis l’année 1989 où les abattages des chiens ont atteint leur maximum (258.224 chiens errants),
les réalisations en matière de prophylaxie sanitaire sont restées globalement en deçà des prévisions
du PNLR avec un taux moyen d’abattage annuel de l’ordre de 5% (*).
Par ailleurs, il est à signaler que l’abattage de masse des chiens n’est pas toujours la bonne solution ;
bien au contraire, il entraînerait une exacerbation du taux de renouvellement de la population canine
et par conséquent une augmentation de la proportion des jeunes chiens non vaccinés, sans oublier
son impact négatif sur la participation des propriétaires aux campagnes de vaccination. D’où la
nécessité de limiter l’abattage aux seuls « vrais chiens errants ».
(*) Au Maroc, la population canine a été estimée à environ 1.500.000 au démarrage du PNLR dont
30% de chiens errants. Cette population a été recensé à la lumière des résultats de certaines
enquêtes transversales réalisées dans certaines régions (entre 1986-1992) sur la base du ratio moyen
chiens/foyer, ainsi que le pourcentage des chiens errants recensé à 10%. Sur cette base, la
population canine serait estimée à environ 2.846.319 chiens dont 10% d’errants.
L’effectif moyen des chiens vaccinés pendant la période 1986-1998 (non comprises les années 1991-
92 et 1996-98) est de 185 912 têtes par an, soit un taux de vaccination de moins 20% par rapport à
la population totale estimée à 2 millions. Le maximum de chiens vaccinés a été réalisé en 1994 avec
325 780 têtes.
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Toutefois, cette composante a connu des relâchements dans le temps avec l’avancement du plan. En
effet, durant les années 1991-92, les campagnes généralisées de vaccination antirabique n’ont pas eu
lieu (cette période a coïncidé avec l’apparition des épizooties de peste équine et de fièvre aphteuse
qui ont mobilisé des moyens humains et matériels importants). En 1996-98, la vaccination antirabique
des chiens a été limitée à des interventions ponctuelles dans le temps et dans l’espace.
Le lancement du deuxième plan de lutte en 2003 sur des zones pilotes et sa généralisation en 2005 à
l’échelle nationale a permis de souligner l’effort considérable entrepris par les services vétérinaires en
terme de vaccination des chiens à propriétaires (45 000 chiens vaccinés en 2005).
Résultats positifs :
Résultats négatifs
Par rapport aux objectifs fixés par le PNLR en 1986 :
Les actions de prophylaxie sanitaire sont restées faibles (seuls 4% des chiens errants
ont été abattus) et mal ciblées (abattage de certains chiens à propriétaires non identifiés
en milieu rural,…) ;
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les campagnes de vaccination n’ont pu atteindre qu’un faible pourcentage des chiens
à propriétaires malgré leur étendue dans le temps, la disponibilité du vaccin antirabique
ainsi que la gratuité de l’opération ;
Principales contraintes :
Elles découlent des résultats du plan national de lutte contre la rage. En effet, la situation
épidémiologique de la rage animale n’a pas subi de variations significatives notamment en nombre de
cas de rage déclarés chaque année (386 cas de rage animale en moyenne et 22 cas chez l’homme).
Une telle situation n’est pas acceptable aussi bien sur le plan hygiénique que sur le plan économique.
La persistance d’une telle situation qui, en plus des pertes en vie humaine, coûte à l’Etat un chiffre
évalué à plus de 14,3 millions de Dirhams (coût découlant des frais du traitement antirabique, des
abattages, des vaccinations et de diagnostic de la rage au laboratoire notamment).
2.5 Conclusion
La rage animale demeure toujours endémique au Maroc. Le chien constitue le principal réservoir et
vecteur de la maladie, il est responsable de près de 50% des contaminations rabiques.
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Bien que son incidence apparaisse plus élevée dans les zones à forte densité humaine, la rage reste
liée à un mode de vie essentiellement rural des populations. En effet, près de 80% des
déclarations de rage animale sont rapportées en milieu rural.
Les prophylaxies menées depuis quelques dizaines d’années n’ont pas pu atteindre les objectifs
attendus et, par conséquent, la rage animale continue de se disséminer. Les déplacements non
contrôlés des chiens (errants ou en divagation), leur rassemblement dans les souks, dans les
périmètres périurbains et dans les villes (décharges publiques…) en toute liberté à la quête de la
nourriture, l’extension des villes accentuée par l’exode rural, sont autant de facteurs qui favorisent
l’expansion de la rage au Maroc.
Malgré les efforts déployés depuis 1986, la rage continue à sévir de façon inquiétante dans la plupart
des Provinces du Royaume et pose de sérieux problèmes de santé publique.
La stratégie adoptée depuis 1986, dans le cadre du P.N.L.R, a consisté à coupler la prophylaxie
médicale et sanitaire, avec une répartition des opérations en cinq phases successives et étalées dans
le temps (sept ans).
L'évaluation des réalisations en matière de lutte antirabique a montré que les objectifs fixés par le
P.N.L.R. n’ont pas été atteints; c'est ainsi que les deux principales composantes de la stratégie de ce
programme ont été affectées et ce pour différentes raisons.
En se basant sur les résultats de l'évaluation de l'ancien P.N.L.R et tenant compte des conditions
socio-culturelles prévalant dans la société ainsi que des moyens humains et matériels susceptibles
d'être mobilisés, une stratégie d’éradication de la rage a été proposée.
- à moyen terme : la réduction du nombre de cas de rage dans un délai de cinq ans ;
- à long terme : l'élimination de la rage dans un délai de dix ans et le maintien du pays
indemne.
La nouvelle stratégie actuelle proposée, qui s'appuie sur une généralisation de la prophylaxie
médicale, soutenue par une prophylaxie sanitaire ciblée, a nécessité la révision de la réglementation,
des actions régulières de sensibilisation du public, des programmes de formation et de recyclage des
principaux intervenants et la mise en place d'un réseau d'épidémiosurveillance national.
Enfin, un système d'évaluation de la stratégie proposée a été mis en place. Il permettra de procéder,
éventuellement, à une réadaptation en cours d'exécution de la stratégie, grâce à des outils
d'évaluation adaptés à des rythmes réguliers.
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3.2 Epidémiosurveillance
Au Maroc, les travaux réalisés jusqu’à présent dans ce domaine restent rares et fragmentaires.
Néanmoins, ils permettent de déterminer les facteurs caractéristiques d’une population donnée à
savoir :
Les facteurs quantitatifs permettent de calculer certains paramètres tels que le ratio homme/chien, le
sexe-ratio, l’âge-ratio et le taux de renouvellement.
Ces travaux reposent sur deux types d’approches, la première utilise les méthodes d’étude des
carnivores sauvages. Il s’agit de techniques de terrain hautement adaptées qui sont en continuelle
amélioration. La seconde approche utilise les méthodes d’enquêtes socio-écologiques et
anthropologiques. Il s’agit du questionnaire.
L’estimation de la population canine effectuée en février - mars 1999 sur la base d’un questionnaire
d’enquête proposé par la commission et adressé à l’ensemble des services vétérinaires par la
Direction de l’Elevage à l’occasion de la préparation de la présente stratégie, a donné les résultats
suivants :
Chiens à propriétaires
Si on suppose que la population canine errante est estimée à 10% (selon certaines études), celle-ci
serait de 202 378 chiens errants.
Projet GCP/RAB/002/FRA : Historique et situation épidémiologique de la rage au Maroc
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Ces résultats sont inférieurs aux estimations présentées dans le cadre du plan modificatif de la rage
(1993) effectuées par extrapolation des ratio moyens chien/foyer estimés sur la base des résultats
d’études socio-écologiques effectuées dans certaines régions du Maroc, qui s’élèvent à 2 846 319
chiens dont 2 335 708 en zone rurale.
Cette enquête préliminaire a touché pratiquement toutes les Provinces du pays. Cependant, les
méthodes d’estimation utilisées sont variables d’un service à l’autre et la représentativité statistique
des foyers n’est pas démontrée. Aussi, une enquête exhaustive utilisant les méthodes recommandées
pour l’estimation de la population canine s’avérait nécessaire pour garantir l’efficacité de la stratégie
d’éradication de la rage.
Les échantillons d’animaux ainsi constitués sont plus représentatifs des zones (douars et quartiers) et
les résultats (paramètres quantitatifs et qualitatifs ainsi calculés : ratio, taux...) peuvent être extrapolés
à l’ensemble de la population canine. Par exemple, le ratio chien par foyer multiplié par le nombre de
ménages ruraux permettra d’obtenir une estimation fiable de la population canine à propriétaire dans
chaque milieu rural.
Il est à signaler que la réalisation de cette enquête nécessite la mobilisation de tous les moyens
humains et matériels nécessaires pour garantir sa réussite ainsi que des résultats qui seront obtenus.
Acteurs du réseau
Le maître d’œuvre est la Direction de l’Elevage.
L’unité centrale du réseau est le Laboratoire National d’Epidémiologie et des Zoonoses (LNEZ) qui
reçoit directement l’information émanant des services vétérinaires moyennant une fiche élaborée à cet
effet en remplacement des supports utilisés antérieurement.
Les acteurs du réseau sont constitués principalement par les laboratoires d’analyses et de
recherches vétérinaires (LARV), les services vétérinaires provinciaux (DPA, ORMVA et des abattoirs)
ainsi que les vétérinaires du secteur privé.
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Support et moyens d’information
La fiche élaborée est adoptée par les acteurs du réseau et transmise directement au LNEZ, dûment
remplie, dans un délai ne dépassant pas un mois. Le LNEZ assure le traitement de l’information et sa
transmission à la Direction de l’Elevage et aux services vétérinaires extérieurs (SV, laboratoires…). La
Direction de l’Elevage assurer l’information des Ministères de la Santé (Direction de l’Epidémiologie et
de la lutte contre les maladies) et de l’Intérieur (Direction des Collectivités Locales) moyennant un
bulletin épidémiologique trimestriel. Un rapport annuel est diffusé aux Ministères de l’Agriculture, de la
Santé, de l’Intérieur et éventuellement aux Ministères de l’Environnement et de l’Education Nationale.
Services vétérinaires
Services provinciaux
L.A.R.V. (DPA-ORMVA-SVM)
CTP * Ministère de santé
Renseignement sur le
LNEZ
Traitement et analyse
S.V.
LARV D.E.
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de laboratoire, le service vétérinaire complète les informations issues de l’enquête ; il transmet alors la
fiche dûment remplie et signée par le chef du service vétérinaire au LNEZ.
Dans le cas où le prélèvement suspect parvient directement au laboratoire (sans passer par le
service vétérinaire), celui-ci recueille les informations et avise immédiatement le service vétérinaire
(téléphone, fax,…). Une fois le diagnostic établi, le laboratoire envoie le questionnaire au service
vétérinaire qui mène l’enquête par la suite et complète le questionnaire avant de l’envoyer au LNEZ.
c) Diagnostic de la rage
Le diagnostic clinique de la rage ne peut pratiquement jamais être un diagnostic de certitude. Le
diagnostic de référence doit donc rester celui qui est effectué au laboratoire. Du diagnostic de
laboratoire dépendent les décisions importantes à prendre au plan réglementaire et sanitaire, tant
chez l’homme que chez l’animal.
Réglementation
En matière de diagnostic, l’arrêté ministériel édictant les mesures complémentaires et spéciales pour
la lutte contre la rage (cf. paragraphe 3) précise la nature des prélèvements à effectuer à cette fin, les
laboratoires habilités à effectuer le diagnostic biologique de la rage et le laboratoire de référence.
Formation
En matière de diagnostic de la rage il existe deux groupes d’intervenants:
- les intervenants des services vétérinaires extérieurs (DPA, ORMVA, services vétérinaires
municipaux) et des vétérinaires du secteur privé.
Les intervenants des laboratoires sont responsables de la mise en œuvre du diagnostic. Ils doivent
connaître les méthodes de référence, leur principe et leur fiabilité et être en mesure:
de fournir une réponse pertinente et compréhensible, dans des délais brefs aux
services vétérinaires extérieurs, responsables de la région de provenance de l’animal suspect.
Les intervenants des services vétérinaires extérieurs et les vétérinaires privés ont la
responsabilité d’effectuer les prélèvements, de prendre les décisions sanitaires qui s’imposent et de
faire appliquer la législation après réception du résultat d’analyse. Ils doivent être en mesure de :
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acheminer le prélèvement et les documents associés dans des délais satisfaisants et
des conditions de conservation et de sécurité optimales ;
Il a fallu donc en marge de cette stratégie, assurer la formation des deux groupes d’intervenants pour
leur permettre de faire face à leurs responsabilités et d’effectuer les missions qui leur incombent.
En premier lieu, les prélèvements envoyés au laboratoire est toujours accompagnés d’une demande
d’examen où le demandeur relate le maximum de renseignements sur l’animal suspect. Ces
renseignements permettent d’orienter les recherches au laboratoire.
Les prélèvements sont réalisés dans de bonnes conditions de sécurité. En premier lieu, les personnes
chargées d’effectuer le prélèvement sont vaccinées correctement contre la rage. Elles manipulent
en se protégeant par le port de gants de caoutchouc épais, de lunettes et/ou de masques de
protection et de vêtements de travail (tablier en caoutchouc, combinaison, blouses de travail, ...).
Un récipient de décontamination contenant un désinfectant virucide capable d’inactiver le virus de
la rage (eau de Javel diluée au 1/2, ammonium quaternaire à une dilution finale de 1/500…) et
suffisamment grand pour y immerger complètement les instruments utilisés pour le prélèvement, est
mis à la disposition du manipulateur.
Méthodes de prélèvements
Quelle que soit l’espèce concernée, le diagnostic de la rage utilise les mêmes techniques. Du fait de
l’extrême affinité du virus rabique pour le tissu nerveux, c’est à ce niveau essentiellement qu’il est
recherché.
Un diagnostic biologique de la rage ne peut être porté dans de bonnes conditions que lorsque le
développement naturel de la maladie chez l’animal a été respecté; c’est pourquoi un animal suspect
de rage ne doit jamais être abattu, sauf pour des raisons de sécurité ou lorsqu’un diagnostic positif a
été obtenu sur des prélèvements effectués in vivo. La durée d’observation d’un carnivore mordeur
suspect de rage est de 15 jours.
Chaque fois qu’il sera possible d’en réaliser l’acheminement dans de bonnes conditions, les services
vétérinaires extérieurs procèdent à la décapitation de l’animal mort et à l’acheminement de la tête
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entière. Dans le cas des animaux de petite taille (chiot, chat, petits rongeurs), le demandeur peut
transmettre au laboratoire le cadavre entier.
Le cadavre ou la tête sont enveloppés dans deux couches de papier absorbant, entourés d’au moins
deux couches de plastique étanche avec une réserve de froid (réfrigérant). L’ensemble est ensuite
emballé dans un carton pour être transporté par des véhicules du service extérieur demandeur, sous
la responsabilité d’un vétérinaire inspecteur, vers le laboratoire dont dépend la région de provenance
de l’animal.
Le prélèvement peut éventuellement être acheminé par les transports publics ou particuliers. Le
transporteur doit être informé des précautions à prendre.
Prélèvement du cerveau
Dans le cas où le demandeur ne peut procéder à l’acheminement rapide et dans de bonnes conditions
du cadavre ou de la tête, et notamment pour les espèces de grande taille (bovins et équidés), le
service vétérinaire extérieur procède à l’extraction du cerveau entier, après la décérébration de
l’animal. Le cerveau est immergé dans une solution de formol à 10% ou dans de la glycérine (à 50%
dans du PBS) pour en assurer une bonne conservation ou encore enveloppé dans un tissu imbibé de
formol avant d’être conditionné dans un récipient étanche. Le récipient est choisi en matière solide,
incassable de préférence.
Prélèvement à la paille
Chez les carnivores, dans le cas d’études épidémiologiques et si aucune des deux méthodes
précédentes ne peut être réalisées, dans des bonnes conditions de sécurité tant au plan du
prélèvement qu’au plan de l’acheminement, un prélèvement « à la paille » est effectué. Le service
demandeur procède à la décapitation partielle et au dégagement du trou occipital. Un chalumeau (une
paille plastique par exemple) est introduit dans le trou occipital en direction d’un des orbites; ceci
permet d’obtenir lors du retrait du chalumeau une « carotte » constituée des différentes parties du
système nerveux. Le chalumeau peut alors être coupé pour être introduit dans un récipient de petite
taille rempli de glycérine; l’ensemble est alors conditionné pour pouvoir être acheminé par la poste ou
les transports publics.
Dans la majorité des espèces animales, le virus rabique est excrété de façon importante dans les
glandes salivaires qui sont constituées d’un tissu qui subi moins rapidement l’autolyse que le cerveau.
Aussi, les services vétérinaires extérieurs s’assurent que les glandes salivaires ne sont pas éliminées
au moment de la décapitation de l’animal.
Dans certains cas, il peut être important d’obtenir un résultat avant la mort de l’animal. C’est le cas
chez les espèces pour lesquelles la durée d’évolution de la maladie est longue (cas des bovins pour
lesquels l’évolution de la maladie jusqu’à son terme fatal peut aller jusqu’à 12 jours) et qui sont
dangereux pour l’homme dans la mesure où ils excrètent une grande quantité de virus dans la salive
et ceci avant l’apparition des symptômes.
Dans ce cas, le vétérinaire demandeur peut réaliser un calque de cornée par application d’une lame
de microscope sur l’œil de l’animal, ou procéder à un prélèvement de salive par écouvillonnage. La
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lame de microscope sera immergée dans un récipient contenant de l’acétone froid et l’écouvillon sera
plongé dans un récipient contenant du PBS.
Dans les deux cas, les prélèvements seront transportés au laboratoire sous la responsabilité du
service demandeur.
Le service demandeur est responsable d’assurer l’acheminement du prélèvement dans les meilleurs
délais, et dans des conditions de sécurité draconiennes.
Il est important que l’acheminement soit exécuté dans les meilleures conditions de conservation.
Le diagnostic de laboratoire
Les laboratoires agréés
Les laboratoires vétérinaires de la Direction de l’Elevage sont les seuls laboratoires habilités à
effectuer le diagnostic de la rage chez les animaux. Il s’agit, entre autres, des Laboratoires
Régionaux d’Analyses et de Recherches Vétérinaires (Agadir, Casablanca, Fés, Marrakech, Oujda et
Tanger).
Prélèvements au laboratoire
Les techniciens de laboratoires habilités à effectuer les prélèvements, prennent les mêmes
précautions que celles citées précédemment.
Après extraction du cerveau entier, le laboratoire effectue et traite les prélèvements suivants (corne
d’Ammon, cortex, bulbe rachidien et cervelet) dont une partie est conservée (3 mois pour les positifs
et six mois pour les négatifs). Les glandes salivaires sont aussi prélevées.
Techniques de diagnostic
Le choix de la méthode d’analyse est en partie conditionné par l’état du prélèvement. Les techniques
de diagnostic utilisées le plus couramment au Maroc sont au nombre de trois: l’histopathologie (HP),
l’immunofluorescence directe (IF) et l’inoculation aux souriceaux (IS). Les deux dernières sont
des méthodes de référence recommandées par l’OMS et l’OIE.
L’inoculation aux souriceaux, consiste à reproduire expérimentalement la maladie sur une espèce
très sensible au virus. Elle permet l’isolement du virus.
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L’inoculation aux cellules, consiste à mettre en évidence le virus rabique par immunofluorescence
après multiplication sur des cellules réceptives (neuroblatomes murins).
La lecture des tests de diagnostic est impérativement faite par deux personnes qualifiées. Dès lors
qu’un seul test donne un résultat positif, le prélèvement est considéré comme positif.
La formulation des réponses de laboratoire est standardisée pour l’ensemble des laboratoires.
Laboratoire de référence
Pour l’instant, il n’y a pas encore de laboratoire de référence officiel. Le Laboratoire National de
Contrôle des Médicaments Vétérinaires, par son expertise peut compléter et renforcer le dispositif de
diagnostic de la rage, et il a pour rôle :
Au Maroc, La rage animale est régie par des textes législatifs et réglementaires fixant les
modalités de son contrôle sur le territoire national.
a) Texte général
Dahir portant loi n° 1-75-292 du 19 septembre 1977 tel qu’il a été modifié et complété édictant des
mesures propres à garantir les animaux domestiques contre les maladies animales.
En vertu de ce texte, la rage animale est considérée comme étant une maladie réputée légalement
contagieuse chez toutes les espèces. Il fixe les modalités de déclaration, les mesures de police
sanitaire ainsi que les sanctions pour toute infraction à ces dispositions.
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b) Textes spécifiques
Arrêté viziriel du 20 juillet 1915 (7 ramadan 1333) tel qu’il a été modifié et complété prescrivant les
mesures à prendre contre la rage.
Arrêté viziriel du 20 février 1934 (5 Kaada 1352) autorisant la vaccination préventive des chats
contre la rage.
Arrêté du Directeur des affaires économiques (5 avril 1937) portant approbation des méthodes de
vaccination antirabique des animaux domestiques.
Arrêté Gubernatorial prescrivant les mesures à prendre sur le territoire de la Province concernée
contre la rage des animaux domestiques.
Public cible
Le public cible est constitué par les professionnels de santé animale, vétérinaires et techniciens,
acteurs en matière de lutte contre la rage, qu’ils soient responsables de la mise en œuvre d’actions ou
exécutants, dépendant des services vétérinaires ou des laboratoires.
Epidémiologie et épidémiosurveillance
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L’objectif principal de la formation en matière d’épidémiologie et d’épidémio-surveillance est de
permettre aux différents intervenants de maîtriser les principes épidémiologiques de base, utiles pour
la gestion de la prophylaxie de la rage.
Les objectifs spécifiques visent à rendre les différents intervenants capables de:
8. Comprendre les méthodes de diagnostic et savoir interpréter les résultats de laboratoire pour
mettre en œuvre, en temps utile, les mesures adéquates de prophylaxie.
9. Connaître les différentes méthodes de contention et savoir les expliquer aux propriétaires de
chiens.
10. Effectuer le signalement complet et précis d’un chien (sexe, âge, robe, signes particuliers,...).
13. Calculer certains indicateurs en matière d’épidémiologie et d’écologie (taux, ratios, ...).
Diagnostic de laboratoire
Les intervenants des laboratoires sont responsables de la mise en œuvre du diagnostic. Les objectifs
de formation sont de les rendre capables de:
3. Prendre toutes décisions en matière de diagnostic (arrêt ou poursuite des investigations, mise
en œuvre des méthodes complémentaires, appel au laboratoire de référence).
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6. Connaître le circuit de l’information.
7. Donner une réponse précise, pertinente et compréhensible, dans des délais brefs aux
services extérieurs, responsables de la région de provenance de l’animal suspect.
Stratégie
La présentation de la stratégie a été faite sous la forme d’un séminaire, organisé par la Direction de
l’Elevage avant son lancement.
Modules de formation
Des sessions de formation d’une durée maximum de 5 jours ont été organisées au bénéfice des
différents intervenants. Ces formations ont été harmonisées et dispensées par le groupe de
formateurs du réseau d’épidémiosurveillance, sur la base d’un programme structuré, avec un contenu
et des supports définis.
Le programme de formation s’articulait comme suit::1 atelier national de formation des formateurs (20
personnes à former) a été réalisé sur une durée de 5 jours et comportait les modules suivants:
Une démultiplication régionale de ces modules a été alors organisée avec la participation des
formateurs qui ont transmis cette formation aux vétérinaires et aux techniciens de la zone d’action
concernée, à raison de:
6 ateliers régionaux pour former les vétérinaires (20 personnes à former par atelier),
6 ateliers régionaux pour former les techniciens (20 personnes à former par atelier).
b) Sensibilisation du public
Public cible
La réussite de cette stratégie est en grande partie liée à l’adhésion du public à cette action. C’est
pourquoi la sensibilisation du public est un facteur important pour le succès de ce programme.
L’ensemble de la population est concernée par cette sensibilisation.
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Une attention particulière a été apportée aux élèves, que ce soit dans les écoles, les collèges ou les
lycées, qui pourraient avoir un rôle de transmetteur de l’information pour le reste de la population.
Cette sensibilisation a été assurée conjointement par les vétérinaires du secteur public et des cadres
du Ministère de l’Education Nationale selon un planning préétabli moyennant l’utilisation de supports
audiovisuels (vidéos, diapositives).
Contrôle des chiots non désirés par remise aux services compétents.
Réunions explicatives dans les souks (zone rurale) et dans les quartiers populaires
(zone périurbaine).
Affiches et posters (avec des images parlantes et peu ou pas de texte) dans les lieux
publics.
Emissions radiophoniques.
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Presse.
3.5 Prophylaxie
a) Prophylaxie médicale
Réglementation
La législation marocaine préconise la vaccination préventive obligatoire des chiens et des chats de
plus de trois mois. La vaccination des herbivores peut être rendue obligatoire dans certaines
conditions de risque de contagion (arrêtés gubernatoriaux ou municipaux).
Les propriétaires des animaux vaccinés et identifiés sont tenus de disposer d’un carnet ou certificat
vétérinaire de vaccination antirabique en cours de validité.
Les campagnes de vaccination peuvent se dérouler par des rassemblements de chiens en milieu rural
ou par toute autre méthode efficace en milieu urbain ou dans les zones éloignées. Dans tous les cas,
les campagnes de vaccination précèdent obligatoirement les mesures sanitaires d’abattage pour
garantir l’adhésion du public.
La couverture vaccinale doit être d’au moins 70% de la population cible, tout en adaptant chaque
campagne prophylactique aux particularités locales. Le taux réel de protection est estimé
régulièrement grâce à des enquêtes sérologiques localisées pour la détection des anticorps post-
vaccinaux par l’une des techniques reconnues par l’OMS. S’il y a lieu, des campagnes de rattrapage
peuvent être organisées à l’échelle régionale. La durée de l’immunité conférée peut être également
déterminée par un suivi sérologique.
Projet GCP/RAB/002/FRA : Historique et situation épidémiologique de la rage au Maroc
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b) Prophylaxie sanitaire
La prophylaxie sanitaire constitue un élément de base pour lutter contre toute maladie contagieuse.
Pour ce qui est de la rage, une lutte efficace doit passer obligatoirement par l’abattage de la
population canine errante, phase complémentaire indispensable à la réalisation d’une prophylaxie
médicale efficiente. Les modalités de mise en œuvre de cette prophylaxie feront l’objet d’une circulaire
interministérielle.
Au niveau de la fourrière, l’abattage des chiens ramassés et non réclamés après expiration du délai
fixé sera effectué sous la responsabilité du vétérinaire des abattoirs municipaux ou communautaires
par l’utilisation du sulfate de strychnine ou par tout autre moyen approprié retenu par ce dernier.
Parallèlement, les chats errants sont capturés au niveau des dépôts d’ordures en plaçant des cages
piégées, ramassés par des ouvriers de la commune ou de la municipalité et euthanasiés à la
strychnine ou par tout autre moyen approprié sous la responsabilité du médecin vétérinaire après un
délai de 48 heures pour les chats non identifiés.
Il est à signaler que la gestion du personnel ainsi que celui du matériel de capture et son entretien est
à la charge de la commune urbaine ou de la municipalité.
L’exécution de cette opération sera réalisée le jour du souk. Elle passe par l’abattage régulier et
continu des chiens errants autour des tueries et abattoirs ruraux moyennant le dépôt d’appâts
empoisonnés par le service vétérinaire, de préférence de bonne heure (5 à 7 heures du matin : chiens
affamés). Les ouvriers de la commune seront chargés du ramassage des cadavres des chiens et de
leur enfouissement.
La gestion du personnel ainsi que celui du matériel de capture et son entretien est à la charge de la
commune rurale.
Sur le plan pratique, l’estimation du nombre moyen de chiens errants à abattre par souk a été
décidé sur la base :
200.000 / (300 * 300) = 2,2 chiens errants à abattre par souk, ce qui est faisable à priori.
Par ailleurs, pour parvenir à l’objectif visé dans le cadre de cette stratégie, une importance particulière
et soutenue doit être accordée à cette action pendant toute la période d’exécution du plan de lutte.
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Au niveau de la zone périurbaine
Ces zones sont caractérisées par l’existence d’une population importante de chiens errants, où toutes
les conditions de multiplication sont réunies, à savoir les décharges publiques, les ordures
ménagères, les abris,…etc.
Les actions à ce niveau visent l’établissement d’un programme de lutte (de préférence trimestriel)
contre cette population errante avec la participation des services vétérinaires et des communes
urbaines. Pour ce faire, une équipe est désignée par la commune urbaine et chargée de la capture, du
ramassage et de l’enfouissement des chiens errants abattus. Leur abattage est effectué à l’aide
d’appâts empoisonnés par le service vétérinaire ou par tout autre moyen approprié.
La réussite de cette opération dépend étroitement de toutes les autres mesures visant à réduire les
conditions favorables au développement et à la multiplication des chiens errants à ce niveau, en
parallèle avec la sensibilisation de masse du citoyen.
a) Réglementation
La lutte contre la rage est complexe du fait que cette maladie sévit à l’état endémique, que les
acteurs potentiels appartiennent à plusieurs départements ministériels, que la population canine est
difficile à connaître et que la sensibilisation des citoyens au danger de cette maladie est une condition
indispensable à l’exécution de cette lutte. Aussi et à l’instar des actions entreprises dans ce sens dans
les pays qui ont réussi à éradiquer cette maladie, il s’avère indispensable de créer de façon
réglementaire un « Comité Interministériel de Lutte contre la Rage » dont la tâche serait de mener
cette lutte, exclusivement ou en parallèle à d’autres actions de lutte telles que celles de la tuberculose
ou de la brucellose. Le but recherché c’est d’arriver, grâce à une meilleure utilisation des moyens
humains et matériels dont disposent les différents départements, à l’éradication de cette maladie dans
un délai acceptable. Il est bien évident qu’au niveau d’une Province ou d’une Wilaya, un arrêté
gubernatorial peut contribuer à la coordination des actions de lutte, néanmoins les mouvements des
citoyens et des chiens rendent cette mesure insuffisante et par conséquent, seules des actions
coordonnées à tous les niveaux permettent, à terme, d’atteindre l’objectif recherché .
Ce comité peut s’adjoindre, s’il le juge nécessaire, d’autres départements ministériels (Environnement,
Education nationale,…etc).
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La présidence de ce Comité est assurée par le Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et
des Eaux et Forêts ; et le secrétariat permanent, conjointement par la Direction Générale des
Collectivités Locales et la Direction de l’Elevage.
La commission provinciale ou préfectorale de lutte contre la rage est composée comme suit:
Et est chargée de :
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c) Conditions
La qualité de la coordination est tributaire de la conviction et du degré d’implication des pouvoirs
publics de l’intérêt des actions à mener, d’où la nécessité pour chaque service technique de justifier
de manière permanente le choix des objectifs et des moyens à mettre en place pour y parvenir. De
même, la sensibilisation du citoyen contribuera à l’adhésion à la volonté de lutte contre cette maladie.
Afin de parvenir à une bonne efficacité des comités de lutte, il est indispensable:
qu’il y ait les mêmes personnes qui président et qui composent ces différents comités;
que les dates et les rythmes de tenue des réunions soient constamment respectées ;
Les réunions des commissions provinciales ou préfectorales servent, entre autres, à préparer celles
du Comité interministériel de lutte contre la rage.
régulièrement et durant toute l’année, les opérations d’abattage des chiens errants,
en intervenant en priorité dans les lieux où ces animaux se concentrent le plus (souks, autour
des décharges publiques, abattoirs, tueries, etc...);
la capture des chiens errants en vue de leur élimination par des moyens appropriés
(avec le concours des services vétérinaires);
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la disponibilité des produits de traitement antirabique;
l’information permanente des citoyens sur la gravité de la rage, sur les mesures
préventives et prophylactiques et sur les mesures d’urgence en cas d’exposition au risque de
la rage;
la gestion des produits d’euthanasie, lorsque leur utilisation est décidée par la
commission locale;
Par ailleurs, il est à préciser que lors de toute action de sensibilisation, qu’elle soit menée au niveau
national ou provincial, les différents départements ministériels concernés doivent être associés pour
Projet GCP/RAB/002/FRA : Historique et situation épidémiologique de la rage au Maroc
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que, simultanément, les différents aspects de la lutte soient exposés au citoyen et que les relations
entre ces actions soient clairement perçues par ce dernier.
La démarche évaluation se conçoit essentiellement dans un but de décision. Elle repose à la fois sur
(i) des données objectives (prévalence et incidence, taux de couverture vaccinale, pourcentage des
animaux abattus) et (ii) des données subjectives (degré de sensibilisation de la population, niveau de
coordination..).
A titre indicatif, l’action d’évaluation comporte trois étapes : (i) la récolte des informations (ii) la mesure
des données objectives et (iii) le jugement (évaluation).
a) Indicateurs de l’évaluation
Les indicateurs épidémiologiques doivent permettre de définir précisément la quantification du
phénomène mesuré et correspondre exactement aux objectifs du projet dont dépend leur choix :
Nombre de nouveaux cas de rage animale déclarés par unité de temps (incidence).
Pourcentage des chiens à propriétaires vaccinés contre la rage par rapport à l’objectif
fixé (70% au moins).
Pourcentage des chiens errants abattus par an par rapport à l’objectif fixé (10% de la
population canine totale).
Nombre des nouveaux cas de rage humaine déclarés par unité de temps.
En effet, les principales structures qui seraient concernées par le programme et donc par l’évaluation
sont :
L’évaluation des différentes actions de lutte attribuées à chacun des intervenants portera notamment
sur les indicateurs d’évaluation ci-après :
Projet GCP/RAB/002/FRA : Historique et situation épidémiologique de la rage au Maroc
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L’évaluation du taux de couverture vaccinale estimé sur la base du nombre de
chiens à propriétaires vaccinés par rapport à la population canine initiale estimée pendant
l’intervalle de temps considérée. Ce ratio apportera des éléments d’appréciation objective sur
l’efficacité des interventions des services vétérinaires provinciaux et le degré de participation,
donc de sensibilisation, des populations cibles à l’action de lutte menée.
Quand ?
Apporter un jugement sur les résultats des actions mises en place devra reposer sur des études
d’observation dont le principe est la comparaison de deux situations dans le temps et dans l’espace.
Partant des objectifs de la stratégie visant l’éradication de la rage dans 10 ans, une évaluation à mi-
parcours (5 ans après) et à la fin du programme (10 ans après) doit être réalisée. Celle-ci portera sur :
7.1.1. Comment ?
Tenter d’évaluer l’efficacité d’une telle stratégie équivaut à répondre aux questions : « les différentes
actions mises en place ont-elles entraîné une modification significative de la situation c’est à dire non
liée au hasard (cas de la cyclicité de la rage animale) ? » et « sont-elles les seules responsables du
changement significatif enregistré ? ».
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c) Outils de l’évaluation
Enquêtes séro-épidémiologiques
Pour ce type d’enquêtes, les objectifs visés seraient d’évaluer le degré de protection des chiens
vaccinés après un temps donné (1 mois et un an après vaccination) ainsi que la circulation du virus
rabique au sein de la population sensible. Le protocole habituel de réalisation de ce type d’enquête
sera appliqué (disposer d’une base de sondage, réaliser un échantillonnage représentatif,…).
Enquêtes socio-écologiques
Le but recherché de celles-ci serait de connaître, après une période donnée (5 ou 10 ans), les
changements intervenus au niveau de la socio-écologie de la population canine (effectifs, nombre de
chiens par foyer, sexe ratio, taux de renouvellement,…). Aussi, pour une meilleure connaissance de
celle-ci et pour une évaluation objective des actions de lutte entreprises, des enquêtes socio-
écologiques s’avèrent nécessaires.
Les résultats attendus de ces enquêtes seraient d’une utilité certaine pour une bonne évaluation et
donc pour une meilleure réadaptation de la stratégie proposée.
Dans cette évaluation, il n’a été tenu compte que des frais que devrait engager le Ministère de
l’Agriculture, du Développement Rural et des Eaux et Forêts (Direction de l’Elevage) pour l’exécution
de cette stratégie.
Les pertes induites par la rage, telle qu’elle sévit actuellement au Maroc, sont considérables;
essentiellement, on peut en citer deux :
la valeur économique des animaux qui succombent suite à une infection rabique (dont
on peut citer les ruminants et les équidés).
en outre, la rage atteint 20 à 25 personnes par an qui finissent par en périr. Donc tout
programme de lutte contre cette maladie doit permettre d’aboutir à la diminution puis la
suppression de ces pertes. Mais quel sera le coût de ce programme ? L’estimation du coût du
projet d’éradication de la rage au Maroc nécessite, au préalable, la détermination d’un certain
nombre de paramètres dont il dépend. Le plus important de ces paramètres est celui de la
population canine et ses variations dans l’espace et dans le temps. Etant donné les
difficultés inhérentes à la maîtrise de ce paramètre, cette estimation pourrait être réalisée
selon la démarche suivante, qui consiste à :
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- Supposer que sur le plan de la prophylaxie sanitaire, la Direction de l’Elevage
interviendra seulement par l’achat de la strychnine et l’affectation à ces opérations
d’agents vétérinaires des différents services vétérinaires.
- La vaccination des chiens par les vétérinaires du secteur public entraînera des
frais de déplacement du personnel vétérinaire qui sont : (i) pour la vaccination :
0,125 DH/chien/an ; (ii) pour la formation et l’information : 27600 DH/an.
- La part des chiens qui seront vaccinés par les vétérinaires du secteur privé,
estimée à 55%, a été obtenue à partir des données de la dernière estimation de
la population canine et du pourcentage de couverture vaccinale réalisé en matière
de clavelée, par province, par les vétérinaires du secteur privé.
- Le matériel d’injection utilisé par les services de l’Etat soit 0,0725 DH/chien/an.
- Le nombre de véhicules nécessaires par province est estimé à une unité (50
véhicules pour 50 provinces), sachant que la campagne de vaccination pourra
être couplée à une autre campagne qui utiliserait d’autres véhicules, en plus du
fait que les véhicules affectés à ce projet seraient utilisés deux mois par an; il
sera admis que la durée d’amortissement est de 10 ans.
Ainsi, le coût d’une campagne annuelle d’éradication de la rage (une campagne de vaccination et une
campagne d’abattage des chiens) s’élèverait à 11 446 475 Dhs.
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Par ailleurs, en se référant au protocole de vaccination retenu, onze campagnes de vaccination et dix
campagnes d’abattage sont prévues sur 10 ans ; ainsi, le coût total d’éradication de la rage (C.T.E.R.)
sera de :
C.A.M.E.R. = = 12.591.122 DH
Compte tenu de ces estimations, il apparaît que le C.T.E.R. est un montant qui se trouverait
vraisemblablement compensé par la somme :
Des frais que les Collectivités Locales auraient engagés, en absence d’un programme de
lutte, pour les traitements séro-vaccinaux assurés aux personnes contaminées ou présumées
contaminées de rage;
Des frais que toutes ces personnes engagent pour subir ces traitements (transport et
notamment pour les personnes issues du milieu rural, absence du travail, etc..) ;
Et de la valeur économique des animaux (surtout bovins et équidés) qui meurent de rage;
sans compter les vies humaines, de valeur inestimable, qui seraient sauvées et également, le gain en
termes d’image de marque du Maroc quant à son « statut vis-à-vis de la rage ».
Enfin, il est sans doute intéressant de rappeler que le chien, qui constitue le vecteur de la rage au
Maroc, est également vecteur de l’hydatidose. Cette zoonose entraîne des pertes qui ont été
estimées comme suit :
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4. Annexes
ASSA-ZAG 0
LARACHE 1,07 0
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MARRAKECH 127655 1,27 162121,85 482605 1-13 37 123,00 199 244,85
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4.2 Questionnaire d’enquête pour l’estimation de la population canine au
Maroc (1999)
• Zone rurale
Nombre Méthode d’évaluation
Chiens à propriétaires
Zone urbaine
Nombre Méthode d’évaluation
Chiens à propriétaires
Chiens errants
er
1 jour
a) d’observation
2ème jour
d’observation
3ème jour
d’observation
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Moyenne
De
Chiens
PROVINCE
Cercle C1 C2 Cn
Douar D1 D2 D3 Dx
Foyer F1 F2 F3 Fy
Projet GCP/RAB/002/FRA : Historique et situation épidémiologique de la rage au Maroc
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Un certain nombre de listes complètes et mises à jour est nécessaire
Taille de l’échantillon
Un pourcentage constant de foyers par entité d’échantillonnage doit être enquêté. Pour cela,
l’échantillonnage doit être représentatif du nombre des foyers par douar, par commune et par
cercle comme c’est indiqué dans les étapes d’échantillonnage. Il varie entre 20 % et 30 % des
foyers par douar.
Dans chacune des communes rurales sélectionnées précédemment (première étape), on tire au
sort un certain nombre de douars proportionnellement au nombre de foyers existants par
commune rurale ; de manière à ce que le nombre total de foyers provenant de chaque
commune rurale soit équivalent.
Dans chacun des douars sélectionnés précédemment (deuxième étape), on tire au sort un
certain nombre de foyers proportionnellement au nombre de foyers existants par douar ; de
manière à ce que le nombre total de foyers provenant de chaque douar soit équivalent. Si la
liste des foyers par douar est inexistante voir incomplète, la méthode des itinéraires peut être
adopté. A l’aide de l’autorité locale (Cheikh ou Moqqadem) qui ont déjà averti la population,
les enquêteurs font du porte à porte selon un itinéraire préétablie.
Dans chaque douar sélectionné, compter en observant les chiens errants ou bien en liberté
dans la rue. Le nombre calculé est à retrancher du nombre des chiens à propriétaires en
liberté déclaré par les foyers enquêtés.
Procéder au comptage des chiens dans les souks, tueries et décharges relevant des zones
rurales de la Province.
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b) Echantillonage à plusieurs degrés en zone urbaine
La méthode d’échantillonnage à plusieurs degrés sera adoptée dans chaque Province.
PROVINCE
préfecture
Arrondissement A1 A2 A3 Am
Quartier Q1 Q2 Q3 Qx
Foyer F1 F2 F3 Fy
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Un certain nombre de listes complètes et mises à jour est nécessaire
Taille de l’échantillon
Un pourcentage constant de foyers par entité d’échantillonnage doit être enquêté. Pour cela,
l’échantillonnage doit être représentatif du nombre des foyers par quartier, par arrondissement et par
commune urbaine/préfecture comme c’est indiqué dans les étapes d’échantillonnage. Il varie entre 20
% et 30 % des foyers par quartier.
Si la liste des foyers par quartier est inexistante voir incomplète, la méthode
d’échantillonnage systématique peut être adopté. Par exemple, si on adopte un pas de 3 :
choisir la première maison, la quatrième, la septième, la dixième…On peut aussi prendre tous
les foyers du quartier sélectionné, car le ratio chien par foyer en zone urbaine est très faible.
Dans chaque quartier sélectionné, compter en observant les chiens errants ou bien en
liberté dans la rue.
Procéder au comptage des chiens dans les souks et les décharges relevant des zones
urbaines de la Province.
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4.4 Questionnaire d’enquête sur l’écologie du chien
Enquêteur :………………………………………….……………………………………….…
Adresse : …………………………………………………………………..…………………..
Nom du propriétaire…………………………………………………………………………...
A votre connaissance le quartier est-il touché par la campagne de prophylaxie sanitaire (abattages,
capture….) oui / non ?
Femelle
Mâle
Total
Attache
Libres
Origine*
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Si le foyer ne possède pas de chiens, indiquer les raisons………………………………
………………………………………………………………………..…………………………
Reproduction
Nombre âge
Y a t-il des chiens sans maître dans votre voisinage ? (indiquer le chiffre habituel)
Des membres de votre famille ont-ils été mordus au cours des 12 derniers mois ?
• par des chiens sans maître présent de manière permanent dans le quartier
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• par des chiens étrangers non identifiés
Utilisation du chien
• chasse
• compagnie
• autre………………………………………….
• toute la journée
• la nuit
• jour et nuit
• dans la journée
• la nuit
• jour et nuit
Abris :
• niche
• maison du propriétaire
• libre
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Par l’homme Fréquence : • Régulièrement • occasionnellement
• propriétaire
• adultes de la famille
• enfants de la famille
• amis et voisins
• étrangers
• aucune personne
• la rage
• la maladie de carré
• la leptospirose
• le type de vaccin…………………………………………………
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b) Questionnaire d’enquête sur l’écologie des chiens en zone rurale
Enquêteur :………………………………………….……………………………………….…
Nom du propriétaire…………………………………………………………………………...
Equins :…….autres…………………….
Bétail gardé par un chien : non/oui si oui quel bétail : bovin, ovin, caprin..……………
A votre connaissance le douar citadin est-il touché par la campagne de prophylaxie sanitaire
(abattages, capture….) oui / non ?
Femelle
Mâle
Total
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Attache
Libres
Origine*
………………………………………………………………………..…………………………
Reproduction
Nombre âge
Y a t-il des chiens sans maître dans votre voisinage ? (indiquer le chiffre habituel)
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• chiens étrangers non identifiés ………………………….
Des membres de votre famille ont-ils été mordus au cours des 12 derniers mois ?
• par des chiens sans maître présent de manière permanent dans la communauté
Utilisation du chien
• gardien du troupeau
• chasse
• compagnie
• autre………………………………………….
• toute la journée
• la nuit
• jour et nuit
• dans la journée
• la nuit
• jour et nuit
Abris :
• niche
• maison du propriétaire
• libre
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Nature : • nourriture commercialisée pour chien,
• propriétaire
• adultes de la famille
• enfants de la famille
• amis et voisins
• étrangers
• aucune personne
• la rage
• la maladie de carré
• la leptospirose
• le type de vaccin…………………………………………………
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4.5 Réglementation spécifique de la rage
Vu le Dahir portant loi n° 1-75-292 du 05 Chaoual 1397 ( 19 septembre 1977 ) édictant des
mesures propres à garantir les animaux domestiques contre les maladies contagieuses, tel qu’il a été
complété, notamment son article 5,
ARRETE
1°- Animal reconnu enragé, tout animal pour lequel le diagnostic de la rage a été établi par un
laboratoire d’analyses et de recherches vétérinaires du Ministère chargé de l’Agriculture.
a) Tout animal sensible à la rage qui présente des symptômes évoquant la rage et non susceptibles
d’être rattachés de façon certaine à une autre maladie;
b) ou tout animal sensible à la rage qui, en quelque lieu que ce soit, a mordu ou griffé une personne
ou un animal, sans raison apparente et contrairement à son comportement habituel;
a) Tout animal sensible à la rage qui, au cours d’une période définie par le vétérinaire inspecteur chef
du service vétérinaire local, a été mordu ou griffé par un animal reconnu enragé;
b) Ou tout carnivore qui a été en contact avec un animal reconnu enragé ou pour lequel une enquête
des services vétérinaires n’a pu écarter formellement l’hypothèse d’un tel contact;
a) Tout animal sensible à la rage qui a été mordu ou griffé par un animal suspect de rage;
b) Ou tout carnivore qui a été en contact avec un animal suspect de rage ou pour lequel une enquête
des services vétérinaires n’a pu écarter formellement l’hypothèse d’un tel contact;
c) Ou tout animal sensible à la rage, non carnivore qui a été en contact avec un animal reconnu
enragé;
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5°- Animal mordeur ou griffeur, tout animal sensible à la rage qui, en quelque lieu que ce soit, a mordu
ou griffé :
a) une personne,
Titre II : De la vaccination
Article 2 : En vue de les protéger contre la rage, les propriétaires des carnivores domestiques ou
sauvages apprivoisés, doivent obligatoirement faire procéder à leur vaccination préventive.
Article 3 : Pour être reconnus valablement vaccinés contre la rage, les animaux doivent être vaccinés
dans les conditions prévues par l’autorisation de mise sur le marché du vaccin utilisé, par un
vétérinaire inspecteur ou un vétérinaire privé investi du mandat sanitaire.
La vaccination peut être effectuée dans les établissements d’enseignement vétérinaire sous l’autorité
d’un vétérinaire enseignant.
Article 4 : La vaccination antirabique préventive est obligatoire pour tous les carnivores domestiques
ou sauvages apprivoisés de plus de 3 mois.
Article 6 : Tout animal ayant mordu ou griffé une personne, même s’il n’est pas suspect de rage, est,
si l’on peut s’en saisir sans l’abattre, soumis par son propriétaire ou détenteur et à ses frais, dans les
vingt-quatre heures, à la surveillance sanitaire sous la responsabilité du vétérinaire inspecteur local ou
d’un vétérinaire mandaté. Les mêmes dispositions s’appliquent aux animaux ayant mordu ou griffé
des animaux domestiques ou des animaux sauvages apprivoisés ou tenus en captivité.
Article 7 : Tout animal suspect de rage dont la conservation par son propriétaire a été autorisée ne
peut faire l’objet d’aucune transaction à titre gratuit ou onéreux, aussi longtemps qu’il est soumis aux
mesures de surveillance. Il ne peut être ni transporté ni abattu pendant cette période sans autorisation
du chef du service vétérinaire local.
Article 8 : Lorsque les herbivores contaminés par la rage appartiennent à un effectif dans lequel cette
maladie n’a pas été observée depuis au moins six mois, ils peuvent être abattus en vue de la
consommation, à condition que leur abattage soit pratiqué dans les trois jours qui suivent la
contamination.
Article 9 : Lorsque les animaux contaminés de rage sont mordeurs ou griffeurs, l’autorité
administrative locale sursoit à leur abattage, afin qu’ils soient soumis aux dispositions de l’article 11 du
présent arrêté.
Article 10 : Les herbivores contaminés de rage dont la conservation par leur propriétaire a été
autorisée ne peuvent faire l’objet d’aucune transaction à titre gratuit ou onéreux pendant la période
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fixée au 3°) de l’article premier du présent arrêté. Ils ne peuvent être ni transportés ni abattus pendant
cette période sans autorisation du Chef du service vétérinaire local.
Article 11 : Tout animal mordeur, griffeur ou contaminant, doit être soumis à une surveillance durant
une période de 15 jours francs, à partir du jour de sa contamination. Cette surveillance comporte
l’obligation pour le propriétaire ou le détenteur de soumettre l’animal, vacciné ou non, à trois visites
effectuées par un vétérinaire inspecteur local ou un vétérinaire investi du mandat sanitaire. La
première visite est effectuée dans les 24 heures qui suivent la contamination, la seconde au plus tard
le 7ème jour et, la troisième le 15ème jour après la contamination. La surveillance de l’animal est
réalisée à la diligence et aux frais de son propriétaire.
Pour les herbivores contaminés ou suspects dont la conservation par le propriétaire a été
autorisée, la période de mise en observation est de 3 mois.
Cependant, pour les animaux suspects de rage qui présentent un danger pour les personnes
ou lorsque les circonstances locales ne permettent pas la mise en oeuvre effective et immédiate des
mesures de surveillance, l’abattage peut être ordonné par décision de l’autorité administrative locale à
laquelle la déclaration de rage aura été faite.
Article 12 : Les prélèvements effectués en vue du diagnostic de laboratoire de la rage sont constitués
par la tête entière pour les carnivores domestiques et par le cerveau pour les grands animaux.
Article 13 : Les prélèvements effectués sur des animaux suspects de rage, des animaux mordeurs ou
griffeurs, morts pendant la période d’observation, abattus ou trouvés morts, doivent être adressés,
sous la responsabilité du chef du service vétérinaire local, au laboratoire d’analyses et de recherches
vétérinaires dont relève sa localité.
Article 14 : Les vétérinaires inspecteurs, les techniciens d’élevage autorisés et les vétérinaires
mandatés sont habilités à pratiquer sur les animaux suspects, contaminés ou abattus, tout
prélèvement utile à l’établissement ou à la confirmation du diagnostic de la rage.
Les laboratoires habilités à effectuer le diagnostic de la rage chez les animaux sont les laboratoires
vétérinaires relevant du Ministère de l’Agriculture.
Titre V : Epidémiosurveillance
Article 15 : Sans préjudice des mesures prises au titre de l’article 11 du présent arrêté, dans les
fourrières des périmètres urbains, sont abattus :
1°- Dans un délai de quarante huit heures au maximum, les chiens et les chats non identifiés;
2°- Après un délai de huit jours ouvrables et francs, les chiens et les chats identifiés mais non
réclamés par leur propriétaire ou dont le propriétaire n’a pas présenté au responsable de la fourrière
le certificat de vaccination antirabique de l’animal, valablement établi antérieurement à sa capture et
en cours de validité.
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Article 16 : Tout chien circulant sur la voie publique à l'intérieur du périmètre urbain et non tenu en
laisse, doit être muni d'une muselière et d'un collier gravé portant sur une plaque de métal le nom et la
demeure de son propriétaire ou possesseur.
Article 17 : Tout chien trouvé errant sur la voie publique, à l'intérieur du périmètre urbain sera conduit
en fourrière pour y être abattu dans les délais et conditions indiqués à l’article 15 du présent arrêté.
Article 18 : Au cours des huit jours ouvrables et francs, seuls les chiens et les chats errants capturés
et mis en fourrière, identifiés et vaccinés contre la rage, peuvent être restitués à leurs propriétaires sur
présentation d’un certificat de vaccination antirabique, valablement établi antérieurement à la capture
de ces animaux et en cours de validité.
Article 19 : En cas de mise en fourrière, lorsque le chien est remis à son propriétaire, ce dernier est
tenu de s'acquitter des frais de conduite, de nourriture et de garde.
Article 20 : Tout chien trouvé errant de jour, en dehors du périmètre des villes, sur la voie publique ou
les terrains non clos, sera immédiatement abattu. Il sera organisé par l’autorité administrative locale à
époque fixée par elle, dans chaque commune et plusieurs fois par an, des battues destinées à
détruire les chiens errants.
Article 21 : Lorsque l'ont peut le capturer sans l’abattre, tout animal qui aurait mordu des personnes
est placé immédiatement en observation sous la surveillance d'un vétérinaire inspecteur ou d'un
vétérinaire mandaté, jusqu'à ce que le diagnostic puisse être établi. Le premier certificat du vétérinaire
sera remis par le propriétaire de l’animal mordeur à l'autorité locale dans les vingt-quatre heures qui
suivront la mise en observation. Le certificat définitif du vétérinaire sera remis par le propriétaire à la
même autorité dans les vingt quatre heures qui suivront la période de mise en surveillance.
Article 22 : Tout chien ou chat mordu ou roulé par un animal reconnu enragé ou ayant eu contact
avec lui devra faire l'objet de la déclaration prévue aux articles 3 et 4 du Dahir portant loi susvisé n° 1-
75-292 du 5 Chaoual 1397 ( 19 septembre 1977 ). Il sera immédiatement abattu par ordre de l'autorité
administrative locale.
Tout chien suspect de contamination rabique, qui aurait été vacciné préventivement depuis
moins d'un an, peut ne pas être soumis à l’abattage si son propriétaire formule une demande écrite à
cette fin. Cependant, le propriétaire est tenu de soumettre son animal à une nouvelle immunisation
dans un délai maximum de dix jours après la contamination. Il doit s'engager à ne pas s'en défaire et
à ne pas le transporter hors de sa résidence habituelle pendant une période de dix mois.
Article 23 : Lorsqu'un animal reconnu enragé a mordu des animaux herbivores, l'autorité
administrative locale met ces animaux sous la surveillance d’un vétérinaire inspecteur ou d’un
vétérinaire mandaté pendant une durée de trois mois.
Ces animaux sont identifiés et il est interdit aux propriétaires ou détenteurs de s'en dessaisir
avant l'expiration de ce délai, sauf dans les conditions fixées à l’article 8 du présent arrêté et dans ce
cas, ils doivent être dirigés sous laissez-passer vétérinaire vers un abattoir régulièrement contrôlé
pour y être abattus pour la consommation.
L'abattage doit être effectué sous la surveillance d’un vétérinaire inspecteur local. Dans ce
cas, tout animal à abattre doit être marqué au feu et le vétérinaire inspecteur local délivre un laissez-
passer visé par l'autorité administrative locale, à qui il est rapporté dans les cinq jours de sa date,
Projet GCP/RAB/002/FRA : Historique et situation épidémiologique de la rage au Maroc
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avec un certificat délivré par le vétérinaire de l'abattoir public susvisé attestant que cet animal a été
abattu.
Article 24 : Sera abrogé l’Arrêté du 23 Moharram 1356 ( 5 Avril 1937 ) portant approbation des
méthodes de vaccination antirabique des animaux domestiques.
Article 25 : Le Directeur de l’Elevage est chargé de l’exécution du présent arrêté qui sera publié au
bulletin officiel.
HABIB EL MALKI
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