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TCHAD

PROGRAMME D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE ET


D’ASSAINISSEMENT EN MILIEUX SEMI URBAIN ET RURAL DE
ONZE REGIONS, PHASE I.

ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL

Mai 2018

1
TABLE DE MATIERE
I. INTRODUCTION GENERALE ................................................................................................. 4
II. METHODOLOGIE ET PROGRAMME DE L’ETUDE ................................................................ 7
III. PRESENTATION GENERALE DU TCHAD ET DE LA ZONE DU PROGRAMME ................ 8

3.1 Présentation générale du Tchad ................................................................... 8


3.1.1 Situation géographique ............................................................................. 8
3.2 Contexte socio-économique ....................................................................... 14
IV. VARIANTES DU PROGRAMME ............................................................................................... 23

4.1 Option « Programme » ............................................................................... 23


4.2 Option « sans programme » ...................................................................... 23
V. CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DE GESTION ENVIRONNEMENTALE 23
Le Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE) .......................................................... 24

1. Cadre législatif et réglementaire de gestion environnementale et sociale. 25


La Loi n°014/PR/98 sur l’environnement ..................................................................................... 26
Le code de l’eau : Loi n°016/PR/99 .............................................................................................. 27
La Loi n° 14/PR/2008 .................................................................................................................... 27
La loi sur le foncier ....................................................................................................................... 27

2. Cadre institutionnel de gestion environnementale et sociale .................... 28


Le Haut Comité National pour l’Environnement (HCNE) ............................................................ 28
Le Ministère de l’Environnement, de l’Eau et de la Pêche ........................................................... 28
Ministère de l’Agriculture, l’Irrigation et des Equipements Agricoles ........................................ 30
Ministère de l’Elevage et des Productions Animales .................................................................... 31

5.2 Conventions internationales ....................................................................... 31


5.3 Instruments juridiques régionaux et Sous régionaux ................................. 32
5.4 Politiques de sauvegarde environnementale et sociale de la Banque Africaine de Développement . 33
VI. EVALUATION DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIAUX ............................. 37

6.1 Identification des impacts .......................................................................... 37


6.2 Analyse de sensibilité environnementale et sociale de la zone du
programme ....................................................................................................... 37
6.3 Principales sources des impacts ................................................................. 38
VII. CARACTERISATION DES IMPACTS ET DETERMINATION DE LEUR IMPORTANCE .. 44
7.1.3 Gestion du risque environnemental .............................................................................................. 51

2
7.1.4 Programme de suivi environnemental et social ............................................................................ 51

7.1.4.1 Les mesures de surveillance environnementale .................................... 51


7.1.4.2 Procédures et les modalités de la surveillance environnementale ..................................... 53

7.1.4.3 suivi environnemental .......................................................................... 54


7.1.4.3.1 Suivi des mesures d’atténuation et de bonification ........................................................ 54
VIII. CONSULTATIONS PUBLIQUES ............................................................................................... 64
IX. PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIAL.................................................... 67

9.5 Elaboration des couts des mesures d’accompagnement/PGES ................. 78


9.5.1 Coûts des mesures concernant l’altération des sols et des eaux ........................................... 78
9.5.2 Coûts des mesures concernant la destruction des ressources végétales ............................... 78
9.5.3 Coûts des mesures concernant la santé des travailleurs ....................................................... 78
9.5.6 Coûts relatifs à l’amélioration des conditions des femmes et la réduction de la pauvreté ... 78
9.5.7 Coûts relatifs à la gestion des conflits pour la pérennisation des ouvrages (cohabitation) .. 78
9.5.8 Coûts des mesures concernant la mise en œuvre du programme de suivi ............................ 79
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ..................................................................................... 81

3
I. INTRODUCTION GENERALE

Globalement, le Tchad est un pays aride et semi-aride à 90%. Les zones saharienne et sahélienne
qui occupent cette proportion connaissent depuis longtemps, des phénomènes de
désertification.

Avec les sécheresses des années 1970 et 1980, des modifications drastiques de l’environnement
se sont encore produites. Le changement climatique a provoqué le déplacement des isohyètes
de 180 Km vers le sud, entraînant d’importants bouleversements de paysages. Le Lac Tchad et
le Lac Fitri ont vu leurs superficies considérablement réduites, la réserve de la biosphère du Lac
Fitri, les réserves de faune de Ouadi Rimé ; de Ouadi Achim ; d’Abou Telfane et d’autres
écosystèmes d’importance capitale sont considérablement dégradés.

La dégradation des ressources naturelles devient alors une problématique majeure avec comme
conséquence la baisse de production agricole et fourragère et son cortège d’insécurité
alimentaire, de famine, de migration d’hommes et de mortalité du bétail y compris de la faune
sauvage.

D’une superficie de 1 284 000 Km², la population comptant 11 039 873 habitants selon le
recensement 2009 (RGPH, 2012), est essentiellement rurale (environ 80%), en perpétuelle
croissance et dont la survie dépend des ressources naturelles, ne parvient plus à subvenir à ses
besoins élémentaires. Du point de vue économique, le Tchad, classé au 186ème rang sur 188 (2016)
par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), avec un Indicateur de
Développement Humain de 0,396, figure parmi les pays les moins avancés, devancé par le Gabon
(109ème pour une valeur de 0,697) Cameroun (153ème pour une valeur de 0,518) et le Rwanda
(159ème pour une valeur de 0,498) pour l’Afrique Centrale, devant le Niger (187ème pour une valeur
de 0,353) pour les pays de CILSS.

Cette population dont 48% de sexe masculin et 52% de sexe féminin. La population nomade
est estimée à 353 500 personnes soit environ 4% de la population totale. Plus de la moitié de la
population (57%) vit en dessous du seuil de pauvreté absolu. La population est répartie de façon
inégale dans le pays avec une densité moyenne de 5,4 habitants au km2, et des extrêmes allant
de 1 habitant/km2 dans la préfecture du Borkou-Ennedi dans le Tibesti, à 60 habitants/km2 dans
la préfecture du Logone Occidental.

A l’instar de tous les pays sahéliens, le Tchad enregistre depuis près de trois décennies des
déficits pluviométriques récurrents qui, combinés à des actions anthropiques pas toujours
respectueuses de l’environnement, ont entrainé une dégradation des ressources naturelles et une
baisse des productions agrosylvopastorales. Ce contexte de forte aridité est à l’origine des forts
flux migratoires vers les centres urbains des populations rurales et cet exode rural a installé dans
le pays une situation précaire de sécurité alimentaire et énergétique, exacerbant les situations
d’indigence et de pauvreté.

Cependant, malgré l’avènement de l’ère pétrolière, la dégradation continue de l’environnement


économique, politique et physique au Tchad a contribué à réduire les efforts consentis aux plans
technique, financier et institutionnel pour infléchir ces tendances et mettre en place les
conditions socio-économiques susceptibles de créer les conditions d’amélioration des
conditions de vie.

4
Le Programme d’Action National d’Adaptation (PANA) aux Changements Climatiques au
Tchad capitalise tous les efforts entrepris par les plus hautes autorités de ce pays, et est «Un
outil de directives et d’encadrement des politiques nationales et sectorielles» visant à prévenir
les effets néfastes des changements climatiques à contribuer au développement durable ».

Ces efforts ont porté principalement sur la mise en œuvre de projets de développement prenant
en compte la diversification agricole, des actions de lutte contre la désertification et la
dégradation des terres arables et l'amélioration des conditions de vie et des revenus des paysans.

Cette Etude d’Impacts Environnementale et Sociale s’inscrit dans le cadre du Programme


d’Alimentation en Eau Potable et Assainissement en Milieux Rural et Semi- Urbain dans onze
régions au Tchad dont la phase1 concerne cinq (05) régions1.

1
Régions de l’Ennedi Ouest ; du Tibesti, Borkou, du Logone Occidental et Logone Oriental

5
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU PROJET

L’accès à l’eau et à l’assainissement se présente comme l’un des principaux défis pour les
ménages tchadiens. Non seulement les taux d’accès sont parmi les plus bas du monde mais les
progrès sont restés marginaux au cours des dernières années. Les raisons, multiples, se trouvent
aussi bien du côté de l’offre, comme la désorganisation du cadre institutionnel et le manque de
ressources budgétaires consacrées à ce secteur, que de la demande par le manque d’initiatives
des groupes d’usagers. Cette note passe en revue ces principales contraintes pour proposer une
série de recommandations, qui visent à orienter les acteurs du secteur vers des actions concrètes
tant pour le court que le moyen terme et à mener le pays vers les objectifs ambitieux du
Développement Durable dont l’Objectif de Développement Durable N° 6 : « Garantir
l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en
eau ». Cet objectif vise à assurer l’accès universel à l’eau potable, à un coût abordable d’ici
2030. Si l’eau potable et l’assainissement sont des services qui vont de soi pour une grande
partie de la population mondiale, il n’en va pas de même pour beaucoup. Plus de 40 % de la
population mondiale manque d’eau, un chiffre qui devrait augmenter sous l’effet des
changements climatiques. Si rien n’est fait pour y remédier, au moins un quart de la population
de la planète devrait être confronté à des pénuries d’eau récurrentes d’ici 2050.
La réalisation de cet objectif implique d’emprunter une autre voie, qui passe, entre autres, par
le renforcement de la coopération internationale, la protection des zones humides et des cours
d’eau ou le partage des technologies de traitement des eaux.

Le Tchad opte pour cet objectif de porter le taux d’accès des populations à l’eau potable de 53
% en 2015 à 95% en 2030 et le taux d’accès aux services de l’assainissement de 16 % en 2015
à 50% en 2030.

Le secteur de l’eau et de l’assainissement se révèle difficile à cerner. L’eau et son usage


constituent en effet, l’affaire de tous : à commencer par celle des ménages pour leurs besoins
alimentaires et d’hygiène, l’affaire des agriculteurs pour arroser leurs champs, ou encore celle
de l’Etat et des Communes pour la gestion des réserves et de l’environnement.

Le Tchad par rapport aux autres pays de la sous-région est confronté à une situation sanitaire
caractérisée par une morbidité et une mortalité élevées dues aux épidémies (, méningite,
cholera, typhoïdes etc.) et diarrhées liées aux mauvaises conditions d’hygiène et
d’assainissement de base. Ces épidémies cycliques et les maladies d’origine endeuillent
chaque année de nombreuses familles tchadiennes et entraine des graves conséquences sur la
santé des populations vulnérables.

Pour relever ces défis, le Gouvernement a déployé d’énormes efforts en termes de construction
d’infrastructures sanitaires de base. En dépit des efforts fournis, le taux d’accès des populations
aux services d’assainissement de base s’élève à 16% en 2015 et reste en deçà du minimum vécu
dans les autres pays de la sous-région (plus de 2/3 des ménages pratiquent la défécation à l’air
libre), (Ministère de l’Eau et de l’Assainissement ; 2017, PND 2017-2021)

Le Tchad étant un pays sahélien confronté à des multiples défis liés à l’eau. La rareté des pluies
ces dernières décennies, le changement climatique et la présence des zones de socle sur environ
25% de la superficie, constituent des problèmes majeurs dans la mobilisation des ressources en
eau. En effet, malgré les réalisations faites dans le domaine de l’eau, le taux d’accès est encore
faible. Au niveau national, le taux d’accès à l’eau potable est estimé à 61,5% pour une
population desservie d’environ 9 036 000 habitants sur un total estimé en à 4 650 152 de

6
personnes en 2017. L’accroissement démographique des populations (3,5 %/an) fait également
accroitre la demande et la diminution du taux d’accès à l’eau potable. C’est ainsi que le présent
programme est conçu afin d’accroitre le taux d’accès à l’eau potable et d’améliorer l’efficacité
des interventions publiques et celles des partenaires du pays (Ministère de l’Eau et de
l’Assainissement ; 2017, PND 2017-2021).

C’est dans l’option de relever ces doubles défis que le Gouvernement du Tchad avec l’appui
des Partenaires Techniques Financiers s’engagent à financer progressivement le sous-secteur
de l’Alimentation de l’Eau Potable et Assainissement en Milieux Semi-Urbain, et Rural, en
commençant par les zones où les taux d’accès à l’alimentation en eau potable et assainissement,
sont parmi les plus faibles du pays.

Ainsi il a préféré commencer par les régions privées d’accès à l’eau potable et/ou ayant recours
à des sources d’eau de mauvaise qualité (marigots, puits traditionnels, pluies, etc.) où les taux
actuels d’accès à l’eau potable en 2017 sont très faibles. Il s’agit de: Régions de Borkou (19%,
population : 120 104), Ennedi (8%, population : 77 795), Tibesti (5%, population : 32 704),
Logone Oriental (27%, population : 1 026 242) et Logone Occidental (16%, population : 907
338)2.

Par ailleurs, la collecte de l’eau est réservée aux enfants et femmes. En effet, les femmes rurales
au Tchad passent plusieurs heures par jour aux tâches domestiques, dont une bonne partie pour
s’approvisionner en eau et en bois et sont donc les premières concernées par l’alimentation en
eau potable dans les ménages. Il devient alors difficile pour elles de se consacrer à d’autres
activités génératrices de revenus ou à des loisirs, et pis, les filles pour le chemin de l’école.

II. METHODOLOGIE ET PROGRAMME DE L’ETUDE


Cette Etude d’Impacts Environnementale et Sociale a été préparée en conformité avec les
Termes de Référence et en employant les méthodes d’identification, d'évaluation et
d'atténuation des impacts. Les détails au sujet de ces méthodes sont déclinés ci-après.

Le programme de travail a été élaboré dans l'objectif de satisfaire aux exigences des Termes de
Référence ainsi qu’aux exigences internes de la Banque Africaine de Développement mais aussi
du programme sur la gestion de l’environnement, la santé et la sécurité. Le programme de travail
a consisté à :
1. Recueil des informations sur :
✓ les phases du programme et les activités ;
✓ les politiques, les plans et les procédures de construction et ses contractants
concernant la gestion des impacts et des risques ;
✓ les conditions physiques, biologiques et socio-économiques de la zone du
programme ainsi que de la zone d’influence.
2. L’identification et l'évaluation minutieuses des sources potentielles d’impacts associées
aux activités du programme.
3. Le développement des mesures d'atténuation proposées pour le projet et un plan de
gestion environnementale et sociale conçu pour aborder chacune des sources d’impact
identifiées.

2
Source : Direction de l’Eau potable, avril 2017

7
III. PRESENTATION GENERALE DU TCHAD ET DE LA ZONE DU
PROGRAMME

3.1 Présentation générale du Tchad


3.1.1 Situation géographique
La République du Tchad est l’un des pays les plus continentaux du monde et aussi l’un des plus
grands Etats intérieurs de l’Afrique. C’est un pays de transition entre les zones saharienne et
soudanienne couvre une superficie de 1.284.000 km² et est limité au Nord par la Libye, au Sud
par la République Centrafricaine, à l’Est par le Soudan (Soudan et Soudan du Sud) et à l’Ouest
par le Niger, le Nigeria et le Cameroun. Il couvre une superficie de 1 284 000 km2 est le 5ème
pays le plus étendu du continent africain. Il s’étend entre 7º et 24º de latitude Nord et entre 14º
et 24º de longitude Est. Il s’étale sur une longueur de 1 700 km du Nord au Sud et sur 1000 km
d’Est en Ouest.
Les principaux éléments du relief y sont représentés par les cinq grands ensembles naturels
suivants :
• les hauts bassins du Chari et du Logone, d’altitude moyenne comprise entre 400 à 500
m, avec des massifs montagneux à 1163m ;
• les plaines d’inondation du Logone entre Lai et N’Djaména (300 à 400 m d’altitude) et
du Sud-Est, le long de la frontière de la RCA (400 à 450 m) ;
• le massif du Guéra au centre avec un point culminant à 1500 m ;
• les deltas du Chari avec des altitudes variant de 300 à 350 m avec d’anciennes
formations deltaïques aux alluvions argilo-sableux ;
• les zones inondables et les cordons dunaires des environnants du lac Tchad (altitudes
variant de 280 à 290 m), le massif du Ouaddaï à l’Est (500 à 1000 m) ;
Le massif du Tibesti au Nord où le pic d’Emi-Koussi culmine à 3415 m.

8
Figure1: Carte administrative du Tchad et principales villes (PFNL, 2014)

3.1.1.2 Climat, zones bioclimatiques, relief et hydrographie

Le climat tchadien repose sur deux masses d’air: l’harmattan (masse d’air continental, chaud et
sec qui amène des vents venant de l’est et du nord – est du Sahara) et la mousson instable d’air
maritime, équatorial, humide un peu frais qui charrie les vents du sud – ouest). Entre les deux
se déplace le front intertropical, élément important dans l’alternance saison sèche (6 à 7 mois)
/ saison des pluies (3 à 4 mois) et la détermination de la pluviométrie, généralement faible et
instable.

Le régime thermique est marqué par une période relativement froide allant de décembre à
février (11° - 22º C) et une période chaude de mars à juin (39 – 45°C).

9
La distribution de la pluviométrie et la répartition du couvert végétal permettent de distinguer
trois zones bioclimatiques dont les principales caractéristiques sont résumées dans le tableau
N°1:

Tableau N°1: Description des zones bioclimatiques au Tchad

Zones Description
Bioclimatiques
Saharienne Zone occupant près de la moitié du pays (600 350 km2),
caractérisée par une très faible pluviométrie limitée au Sud par
l’isohyète 200 mm/an. Comprend les trois régions de Tibesti
(Ouest), celle de Borkou (Centre) et d’Ennedi (Est).
Végétation présente dans les ouadis, les plaines et les zones
d’affleurement de la nappe phréatique.
Sols pour la plupart peu évolués.
Faune dominée par la famille des antilopes (gazelle dammah,
gazelle dorcas, gazelle leptocère, addax et oryx, etc.).
Sahélienne Zone comprise entre les isohyètes 200 et 800 mm sur une
superficie de 490 570 km2.
Sols ferrugineux tropicaux sableux, pauvres en matière organique.
Végétation caractérisée par:
la savane arbustive, au Sud du pays et où dominent les Acacias et
les Balanites, avec un tapis composé d’Andropogonées ;
la steppe (ou pseudo-steppe), au nord et caractérisée par des
formations ligneuses très ouvertes, avec un tapis graminéen
dominé par les Aristidées.
Faune y est abondante et variée.
Soudanienne Zone comprise entre les isohyètes 800 mm à 1200 mm sur une
superficie de 193 080 km2, avec deux types de formations
végétales: forêt claire et savane arborée.
Sols ferrugineux tropicaux, riches en matière organique.
Faune abondante et variée.
Source: PANA-Tchad, Nov. 2009

Le relief du Tchad est caractérisé par les ensembles naturels par des hauts bassins du Chari et
du Logone, d’altitude moyenne de 400 à 500 m, avec des massifs montagneux culminant à 1163
m ; les plaines d’inondation du Logone entre Lai et N’Djamena (300 à 400 m d’altitude) ; le
massif du Guéra au Centre, culminant à 1500 m ; les deltas du Chari dont l’altitude varie de
300 à 350 m avec d’anciennes formations deltaïques aux alluvions argilo-sableux ; les zones
inondables et les cordons dunaires des environnants du Lac Tchad avec des altitudes variant de
280 à 290 m ; le massif du Ouaddaï à l’Est (500 à 1000 m) ; le massif du Tibesti au Nord, avec
le pic d’Emi-Koussi atteignant 3415 m d’altitude. Les principaux sols sont consignés dans le
tableau N°2.

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Tableau N°2: Principaux types de sols selon les zones bioclimatiques au Tchad

Zone Association des sols Localisation Mise en valeur


agroclimatique
Zone saharienne · sols minéraux bruts · Djourab, Mourdi, · Vocation pastorale
d’apport éolien Nord Tibesti · Pastorale,
· sols halomorphes · Ouadis de Mortcha plantation
alcalins  salés · Ounianga, sols phoénicole
· vertisols, sols oasiens de Faya
hydromorphes et
halomorphes
Zone sahélienne · sols minéraux bruts, · Chaînes · Aucune valeur
squelettiques d’érosion montagneuses de agricole
· sols peu évolués Guera Agrosylvopastorale
lithiques · Bitkine, Mongo, Pastorale
· sols isohumiques Yao Sylvopastorale
· sols lessivés et sols · Axe Abéché-Biltine
halomorphes sur · Berges et Terrasses
matériaux sablo- des ouaddis
argileux · Au Nord de Mongo
· vertisols et Sud de Bitkine,
· sols hydromorphes : Mangalmé, Am-
sols minéraux à Timan, N’Djaména,
pseudogley Adré, Goz-Beida
· sols à sesquioxydes : · Bol, N’Djaména,
sol ferrugineux Salamat
tropicaux lessivés à · N’Djaména,
concrétions Abéché, Bokoro-
ferrugineuses et
cuirasses
Zone · sols ferrugineux · Logone Occidental, Agrosylvopastorale
soudanienne tropicaux  lessivés et Moyen Chari, (coton, céréales,
sols ferralitiques Logone Oriental, cannes à sucre,
· sols hydromorphes et Mont de Lam Laï, légumineuses,
Vertisols (argiles noires jusqu’à la frontière oléagineuses,
tropicales) avec le Cameroun protéagineuses,
· Bongor, Bousso, manioc) + cultures
Fianga, Kyabé, maraîchères et
Moïssala fruitières
Coton, arachide, mil,
légumineuses +
maraîchage et
cultures fruitières
Céréales, manioc,
oléagineux,
protéagineux
Source: PANA-Tchad, Nov. 2009

Au Tchad, l’hydrographie est dominée par les principaux cours d’eau permanents que sont le
Chari (1200 km) et le Logone (1000 km), cours d’eau permanents et par le Lac Tchad. Ces deux

11
cours d’eau forment le système Chari-Logone couvrant un bassin versant de 600 000 km2 de la
confluence à N’Djamena alors que le Lac Tchad, est une relique d’une vaste mer intérieure dont
la superficie a varié de 25 000 à 2500 km2 à l’heure actuelle. Son volume est passé de 86
milliards de m3 en 1963 à 18 milliards de m3 en 1992 à cause des sécheresses récurrentes et
d’utilisation prohibée.

On note aussi l’existence d’autres plans d’eau comme les lacs Tikem, Léré, Fitri, Iro, Manboo
et des cours d’eau temporaires (Ouadis, Ennedi).

3.1.1.3 Ressources biologiques

En ce qui concerne la diversité biologique (forêt, faune et flore), le Tchad recèle d’importantes
richesses dont l’exploitation rationnelle contribuera à son développement économique et social.

En ce qui concerne les formations forestières dont les principaux types, dictés, du Nord au Sud,
par les volumes pluviométriques, sont:
• les forêts galeries, feuillues denses situées le long des cours d’eau, et les îlots de forêts
denses sèches qui font place, par endroits, à des formations dégradées à forêts claires et
savanes boisées.
• Les formations forestières feuillues ouvertes, appelées formations mixtes forestières,
regroupent les formations mixtes productives
• Les forêts claires et les savanes boisées de la zone soudanienne sont en général des
formations mixtes improductives situées dans le domaine sahélien avec des arbres
rabougris et dont le volume brut sur écorce ne dépasse 20m3 / ha, et la hauteur dominante
reste inférieure à 7 m.
• Les jachères forestières, rencontrées au niveau des terroirs agricoles, sont constituées
par des formations arborées mixtes forestières et graminéennes.
• Les formations essentiellement arbustives, composées de steppes, de steppes arbustives
et de savanes se rencontrent dans les secteurs sahariens et sahélo – soudaniens.

La soudanienne du projet abrite la moitié des dix (10) forêts classées existantes au Tchad dans
dont trois (03) dans la Région du Logone Oriental et deux (02) dans celle du Logone Occidental.
Ces massifs forestiers représentent plus de 58% de la superficie sur les 1087690 hectares.

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Tableau N° 3 : Forêts classées dans la zone du projet

item Titre/ Superficie Région Etat actuel


localisation (hectares)
1 Forêt classée de 46 500 Logone Malgré la pression humaine, le
Siagon Yamodo Oriental site n’est pas pourtant dégradé.

2 Forêt classée de 64 000 Logone Menacée du braconnage, de


Timbéri Oriental transhumance. Réduction même de
ses limites. Etat environnemental
moyen
3 Forêt classée de 521 500 Logone Etat satisfaisant malgré la pression
Dora Kagui Oriental humaine (culture)

9 Forêt classée de 1340 Logone Dégradée, perte de la biodiversité


Déli Occidental

10 Forêt classée de 350 Logone Assez dégradée, pression


Lac Wey Occidental démographique

TOTAL (hectares) 633 690


(Source : Direction de Protection des Forêts et de la Lutte contre la Désertification)

Ces forêts classées sont essentielles pour la conservation de la biodiversité, pour servir de
refuges aux espèces et pour préserver les processus écologiques qui ne peuvent pas survivre
dans les paysages terrestres. Aujourd’hui, elles sont souvent le seul espoir qui nous reste pour
empêcher que de nombreuses espèces menacées. Il y a aussi des forêts non inventoriées.
Elles sont en état de dégradation avancée pour cause d’empiétement pour pâturage, agriculture
et mauvaise gestion des feux de brousse. Aussi, la mauvaise application des textes
règlementaires et législatifs serait en partie responsable de cet état de dégradation.

Maintenir, conserver et restaurer des espèces et des habitats, ces forêts classées nécessitent des
interventions actives régulières de la gestion. Ce qui permet à protéger des habitats ou des
espèces particulières.

Les agressions contre ces forêts proviennent essentiellement de choix de politiques


économiques favorisant les cultures de rente dans les formations forestières.
2014
La protection de la forêt est un acte de tous les jours et dépend entièrement de nos modes de
consommation. Rien de telle qu’une bonne balade en forêt pour se rendre compte de la
biodiversité qu’elle abrite !

Faune
Du point de vue faune, il est mentionné un nombre de 772 espèces animales sans compter les
insectes qui sont les plus nombreux dont 15 espèces des mammifères, 4 des oiseaux, ainsi que
les crocodiles et varans sont intégralement protégés. De ces 772 espèces animales, 4
mammifères (Rhinocéros noir ou Diceros bicornis, le Lamantin ou Trichnechus senegalensis et
Oryx gazella damah et le bœuf Kouri ou Bostaurus typicus), oiseau (Prinia fluviatilis), 1 reptile
et 16 poissons sont endémiques.

13
Au Tchad, il existe trois (3) Parcs Nationaux, sept (7) Réserves de Faune, dix (10) Domaines
de Chasse et quatre (4) Réserves de Biosphère.
Dans les tableaux qui suivent, sont consignés les différents types d’aires protégées, leur
localisation.

Tableau N° 3: Les réserves de faune

N° Nom Superficie (ha) Année Localisation


Ouadi Rimé et
1 8 000 000 1969 Batha, Kanem et Biltine
Ouadi Achim
2 Barh Salamat 2 060 000 1964 Salamat
3 Siniaka-Minia 426 000 1961 Guéra
4 Fada Archeï 211 000 1967 BET
5 Mandélia 138 000 1967 Chari-Baguirmi
6 Binder-Léré 135 000 1974 Mayo-KebbiOuest
7 Abou-Telfane 110 000 1974 Guéra
Source : Analyse Diagnostique Transfrontalière (ADT) : Aspect socio-économique du Bassin
Conventionnel du Tchad, Partie Tchadienne, 2006

Tableau N° 4 : Les Domaines de Chasse au Tchad

N° Nom Superficie (ha) Localisation


1 Aouk 774 000 Moyen Chari Salamat
2 Douguia 59 400 Chari Baguirmi
3 Beïnamar 76 000 Logone Occidental
4 Melfi 426 000 Guéra
5 Kouloudia 65 000 Lac
6 Ennedi 1 215 000 BET
7 Barh Erdgui 70 000 BET
8 Chari Onoko 366 400 Mayo-Kebbi Est
9 Barh Engui 70 000
10 Ouaddi Aou Ché 2 042 000
Total 5 163 800

3.2 Contexte socio-économique


Avec cette population estimée à 14 000 000 habitants (RGPH, 2012) dont 80% vivent en milieu
rural et une densité moyenne de 5,7 habitants/Km², très inégalement répartie avec des densités
allant de 0,1 habitant au km² dans la Région du Borkou, d’Ennedi et du Tibesti à 54 habitants
au km², dans la région du Logone Occidental. Elle est aussi caractérisée par un fort taux
d’accroissement moyen annuel (3,5 %), une grande majorité de ruraux (plus de 80%), et les
jeunes de 0 à 14 ans représentent 47,95% de la population ; la fécondité y très forte (6,6 enfants,
en moyenne par femme en âge de procréer).

L’agriculture est un secteur très important de l’économie tchadienne car elle génère des
ressources financières appréciables pour le pays et participe à la consolidation de la sécurité
alimentaire des tchadiens.
Les principaux secteurs qui contribuent à l’économie nationale sont principalement
l’agriculture, l’élevage et les produits forestiers. Cette agriculture, pratiquée en milieu rural, est
14
dominée par l’arachide, principale culture de rente et à moindre par le coton et les cultures
vivrières.

L’agriculture reste cependant basée sur des systèmes extensifs, sur des terres marginales peu
productives: les cultures sont surtout pluviales et portent sur de petites surfaces de l’ordre de 2
à 3 ha, les cultures irriguées portant sur environ 0,1 à 1 hectare. Depuis un certain temps, le
Gouvernement Tchadien déploie des efforts dans le développement des cultures irriguées pour
des productions intensives et pour la réduction de la pauvreté en milieu rural.

Selon recensement général de l’élevage de 2015 et publié en 2017 (Cf. tableau N°5), il y a :
✓ 24 809015 bovins, ce qui correspond dans la zone du programme à 8%,
✓ 19% des ovins dans la zone du programme
✓ 15% pour les caprins dans la zone du programme
✓ 40% pour les camelins dans la zone du programme
✓ 13% pour les asins et équins chacune dans la zone du programme
✓ 53% pour les porcins et volailles dans la zone du programme
✓ 24% pour les volailles sans les transhumants qui n‘étaient pas comptabilisés.

15
Tableau N°5: Effectif du bétail

REGION BOVINS OVINS CAPRINS CAMELINS EQUINS ASINS PORCINS VOLAILLES

BORKOU 338 073 1 670 439 1 506 359 1 243 247 101 712 209 616 - 539 435

ENNEDI OUEST 82 214 1 104 297 804 736 1 299 612 21 777 66 431 - 346 618
LOGONE OCC. 332 165 322 336 364 022 3 717 2 532 2 325 98 234 1 573 383
LOGONE
ORIENTAL 1 194 985 1 248 839 1 722 018 6 138 12 606 30 120 789 309 5 755 978

TIBESTI - 724 755 269 449 2 942 2 942 64 891 - 121 118
T. ZONES 373
PROJET 1 947 437 5 070 666 4 666 584 2 555 656 141 569 383 887 543 8 336 532
TOTAL TCHAD 24 809 015 26 531 103 30 770 962 6 442 808 1 073 498 2 804 210 1 661 178 34 638 609
Pourcentage zone
projet % 8 19 15 40 13 13 53 24
Source : recensement général de l’élevage 2015

15
La production animale joue un rôle prépondérant dans la vie quotidienne du monde rural où la
subsistance, donc la survie de nombreuses familles est bâtie autour de l’élevage, essentiellement
extensif à causes de la recherche des pâturages naturels.

La pêche, tout comme l’agriculture et l’élevage, contribue grandement à l’économie nationale


du Tchad qui dispose d’un important potentiel en ressources halieutiques estimé à 186.500
tonnes en 2008. En année de bonne pluviométrie, la production de poissons peut atteindre
373.000 tonnes avec plus de 35 % proviennant du Lac Tchad et 65 % des autres cours d’eau
(fleuves, plaines inondées et lacs secondaires).

3.2.1.1.5 Genre et développement


Les pouvoirs publics tchadiens ont adopté en 1995 une déclaration de politique d’intégration
de la femme au développement en vue de favoriser son épanouissement. De nombreux
instruments internationaux visant la protection et la promotion de la femme et de la jeune fille
ont été également adoptés. En dépit des efforts déployés par l’Etat et ses principaux partenaires,
la situation du genre demeure encore très déséquilibrée dans l’ensemble pays, en particulier en
milieu rural.

Les femmes représentent environ 52% de la population tchadienne. Bien que l’on note une
amélioration de la situation de la femme, il y a des survivances de pratiques et considérations
traditionnelles qui constituent des handicaps à son plein épanouissement. Le milieu traditionnel
tchadien met les femmes au même rang que les enfants, si bien que leur point de vue semble
quelque fois négligé. La coexistence de deux Droits, le Droit moderne et le Droit coutumier
pour traiter des problèmes rencontrés par les femmes traduit bien les difficultés qu’elles
subissent dans différents secteurs d’activités. Des facteurs socio-économiques tels la surcharge
de travail et l’accès à la dot limitent l’accès de la femme à l’éducation. Nombreux sont les
parents qui estiment que les filles sont vouées aux tâches domestiques, tandis que d’autres
estiment que leur scolarisation augmente les risques de prostitution. Dans le domaine
socioreligieux, on note l’existence et la perpétuation des pratiques traditionnelles néfastes à la
femme (le lévirat, l’excision, les bastonnades, le sororat, la polygamie imposée à la première
épouse, les mariages précoces et forcés …) et quelque fois à l’homme (sororat, polygamie,
bastonnades, mariage forcé, le rejet des sollicitations du mari sur le lit conjugal…)

Dans le secteur de la santé, les inégalités et disparités de genre, le manque de pouvoir de


décision des femmes car ce sont les rapports de genre qui déterminent la décision d’aller
consulter ou non dans une formation sanitaire en cas de maladie

Au niveau des secteurs de la production, à peu de différence près les relations homme/femme
dans les sous-secteurs de la production tels que l’agriculture, l’élevage, la pêche, les ressources
naturelles et l’artisanat sont marquées par des fortes inégalités et disparités de genre présentant
les mêmes caractéristiques générales. De façon générale, les femmes qui assurent une bonne
part de la production de subsistance ont paradoxalement un faible accès aux moyens de
production, au capital humain et aux services financiers et de vulgarisation. En particulier,
l’insécurité foncière ainsi que le faible accès aux équipements, aux intrants agricoles, aux
technologies, aux crédits constatés chez la femme et à moindre degré chez l’homme, constituent
une contrainte majeure à la productivité, notamment celle des femmes.

Cette situation peu reluisante de la Femme au Tchad et particulièrement dans la zone du


programme impose les actions spécifiques ciblées en leur faveur dans le cadre de l’intervention
conjointe BAD-Etat tchadien dans le cadre du présent programme.

16
De même générale dans la zone de l’étude, les femmes jouent un rôle de premier plan dans
l’économie. Cependant bien qu’elles soient majoritaires, elles sont peu représentées dans la
gestion des affaires publiques.

3.2 Généralités sur la zone du programme


Le programme couvre cinq (05) régions dont trois (03) dans la zone septentrionale : Régions
du Tibesti, de l’Ennedi Ouest et du Borkou, et la zone soudanienne avec les Régions du Logone
Occidental et Oriental. Le taux de desserte respectif et croissante est de l’ordre de 5 ; 8 et 19%
pour la zone septentrionale et de 16 et 27% pour la zone soudanienne.

Le Tchad fait partie des 189 pays ayant signé les 17 Objectifs de Développement Durable N°6,
titré « Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des
ressources en eau ». Cet objectif vise à assurer l’accès universel à l’eau potable, à un coût
abordable d’ici 2030 (…), il n’en va pas de même pour beaucoup. Si rien n’est fait pour y
remédier, au moins un quart de la population de la planète devrait être confronté à des pénuries
d’eau récurrentes d’ici 2050.

Sur les cinq régions, la population est de l’ordre de 2 164 183 habitants3 et répartie comme suit :
✓ Région de Borkou : 120 104
✓ Région d’Ennedi : 77 795
✓ Région de Tibesti : 32 704
✓ Région du Logone Oriental : 1 026 242
✓ Région du Logone Occidental : 907 338

3.2.1 Région du Borkou


La Région du Borkou avec sa superficie de 236. 000 km² couvre 18,38% du territoire national
et est caractérisée par une grande dépression. Cette région est connue pour ses conditions
climatiques extrêmes : la pluviométrie peut être considérée comme nulle, l’hygrométrie
toujours faible et les températures extrêmes. Il exporte le natron et les dattes sèches vers les
marchés intérieurs et les pays voisins.

L’immensité des ressources en eau souterraine du Borkou lui agrée de pratiquer l’agriculture
en toute période de l’année sans se soucier des caprices de la pluviométrie. Les potentialités
agricoles et hydrogéologiques de la dépression du Borkou lui permettront de satisfaire les
besoins en alimentation des populations locales et exporter des produits maraichers, des raisins,
des olives, des figues, etc., vers les autres marchés en toutes périodes de l’année. La situation
est lamentable quant à l’accès à l’eau potable dans la presque tous les villages.

Dans le secteur de l’éducation, l’ouverture de la cantine scolaire est capitale pour les élèves du
Borkou. Ce qui suscitera une forte fréquentation des écoles. Dans le secteur culturel, la région
ne dispose pas des infrastructures. Lors des actes de Forum, les représentants de la Région ont
soulevé plusieurs domaines d’interventions dont celui de « Eau et Assainissement ». Ainsi, il
a été sollicité :
✓ Construction des mini-adductions d’eau et des forages hydrauliques
✓ Création d’un centre pour la promotion des latrines améliorées et la promotion
d’hygiène en milieu rural

3
Source : Direction de l’Eau potable, avril 2017

17
✓ Protection des eaux de la nappe phréatique des palmerais contre les pollutions dues aux
latrines.

3.2.2 Région de l’Ennedi Ouest


La Région de l’Ennedi naquit de l’éclatement de la Région du Borkou-Ennedi-Tibesti et par
Ordonnance N°027/PR/PM/2012 du 03 Septembre 2012, l’Ennedi fut scindé en deux (02)
Régions : Ennedi Est avec comme Chef de Région : Amdjarass et Ennedi Ouest, Fada. La
Région de l’Ennedi Ouest est subdivisée en deux Départements que sont le Département de
Fada (Fada) et Département de Mourtcha (Kalaït).

Cette région a une superficie de 34 824 km2 et la population est estimée à 69 000 habitants sur
les sept (07) Sous-Préfectures. Il est créé 21 Cantons dans la Région dont leurs ressorts
territoriaux n’ont pas été déterminés4 aussi tous ces Chefs de Canton sont basés à Kalaït, ville
carrefour prospère et pôle d’attraction pour toutes les activités commerciales et d’élevage5 C’est
une zone d’élevage de dromadaire et de tourisme par excellence. L’existence de plusieurs oasis
dans sa partie nord, où l’eau est disponible en surface et en sous-sol, favorise l’exploitation des
cultures telles que le palmier dattier et le maraichage. L’insuffisance de l’eau et de pâturage
conduit les éleveurs à se déplacer dans la zone d’Archei et Torboul à la recherche d’eau et de
pâturage.

La région de l’Ennedi-Ouest est une zone d’élevage par excellence où toutes les espèces des
animaux domestiques sauf le porc y sont élevées. Malgré ces potentialités de l’élevage, elle ne
compte deux secteurs d’élevage et postes vétérinaires, animés par sept (07) fonctionnaires de
de santé animale6. Cette insuffisance du personnel et des structures vétérinaires entrainent
souvent une insuffisance du contrôle de la situation zoo sanitaire.

La région de l’Ennedi-Ouest est l’une des régions qui a bénéficié des retombées de
l’exploitation du pétrole7, en termes des infrastructures réalisées. Ainsi deux centres de santé
ont été réalisés à Kalaït dont un amélioré. Par contre dans les villes de Gouro, Torboul, Nohi,
Ounianga Kébir et Teby avec chacune et à Fada, un centre de santé amélioré.

Au sujet de l’adduction de l’eau potable réalisé et en cours de réalisation, il est à noter des
châteaux d’eau et des forages de capacités diverses. Ainsi, des châteaux de 100 m3 chacun à
Fada, Ounianga Kébir et Gouro et de 500 m3 à Torboul et aussi de quatre (04) forages à Fada.

Certains axes de développement retenus pour la région lors des actes de Développement Rural
en 2012 sont en concordances avec les objectifs du Programme de l’Alimentation en Eau
Potable et Assainissement en Milieux Rural et Semi-Urbain se résument comme suit :
« Amélioration du niveau de vie de la population rurale»en termes :
✓ Assainissement et Santé
✓ Renforcement des capacités de production, de stockage et de distribution des réseaux
d’eau potable de Fada;
✓ Construction d’au moins un château d’eau dans chaque sous-préfecture ;

4
Mornadji Mbaïssanebe Kar-Ouba, 2015 : Synthèse des rapports de mois d’Avril.
N°004/PR/PM/MATSP/REO/SG/CAB/2015, 5p.
5 Mornadji Mbaïssanebe Kar-Ouba, 2014 : Synthèse des bulletins politiques et économiques de la Région de l’Ennedi Ouest

pour les mois de Mars-Avril-Mai, 2014. N°128/PR/PM/MATSP/REO/SG/CAB/2014, 17p.


6 Quatre ingénieurs des techniques d’élevage et trois vaccinateurs
7
Mornadji Mbaïssanebe Kar-Ouba, 2014 : Synthèse des bulletins politiques et économiques de la Région de l’Ennedi Ouest
pour les mois de Mars-Avril-Mai, 2014. N°128/PR/PM/MATSP/REO/SG/CAB/2014, 17p.

18
✓ Intensification des campagnes de sensibilisation sur le VIH/Sida, la santé maternelle et
infantile.
✓ Financement des projets et des activités des groupements féminins et associations des
jeunes ;
✓ Facilitation de ’accès au microcrédit dans toutes les sous-préfectures de la région de
l’Ennedi ;
✓ Renforcement de l’alphabétisation des femmes ;
✓ Création des opportunités d’emploi aux jeunes de la région ;

3.2.3 Région du Tibesti


La région du Tibesti est l’une des plus jeunes de vingt-deux (23) régions que compte notre pays,
le Tchad. Érigée en 2008 par décret présidentiel. Elle compte deux grands départements:
Tibesti-Est avec Chef-lieu Bardai et le Tibesti-Ouest a pour Chef-lieu Zouar, sept sous-
préfectures et dix-huit cantons et un Derdé pour toute la communauté Toubou.

Le Tibesti, est aussi l’une des plus grandes régions du pays d’une superficie d’environ 200
000Km2 soit 1/6 de la superficie nationale faisant frontière avec deux pays: la Libye au Nord et
le Niger à l’Ouest, elle est limitée au Sud par le Kanem et Borkou, à l’Est par la région de
l’Ennedi. La région du Tibesti avec Chef-lieu Bardai est située à plus de 2000 Km au Nord de
N’Djamena.

Le climat est unique pour toute cette immense région, il est de type désertique aride. On
distingue deux types de saison dont l’une est chaude d’Avril à Octobre et l’autre est fraîche
allant de Novembre à Mars. La pluviométrie est très faible ou même de fois inexistante.
Cependant, la population de la région estimée selon le dernier recensement à plus de 41 000
habitants, vit grâce à l’existence d’un nombre très élevés des oasis , de l’élevage des
dromadaires et de quelques petits ruminants adaptant au climat ainsi que du commerce donc le
trafic des marchandises et des bétails avec les pays voisins.

La production agricole est généralement pratiquée dans les Oasis qui en ont en permanence des
eaux de source. En général, les sources ne sont pas aménagées et faiblement exploitées pour la
culture maraîchère, phoeniculture et arboriculture (raisin et Figuier). Le système d’irrigation
est au Chadouf mais aussi utilisé le bras des sources dans certaines localités.
Le sous-sol du Tibesti est très riche en matières minérales (Or, Uranium etc.…) de l’avis de
tous les experts. Elle dispose aussi des sources d’eau thérapeutiques partout dans la région qui
sont réputée à soigner certaines maladies.

Sur le plan touristique, le Tibesti offre le visage d’une région montagneuse aux paysages
spectaculaires, massif volcanique gorge profonde, cratères lunaires, lacs de désert, peintures
rupestres sur les roches et les gravures préhistoriques. Les plus hautes montagnes du Sahara y
culminent avec deux sommets dépassant 3000m. Le plus haut sommet est l’Emi-Koussi qui
culmine à 3415m, l’autre, le mont Toussidé 3315m est un ancien volcan encore actif, comme
en témoigne l’émission de fumerolles. Il faut également mentionner les sources thermales aux
vertus thérapeutiques de Soboroum avec leurs geysers et leurs eaux sulfureuses chaudes.

Le Tibesti, malgré sa position géographique très défavorable et les nombreux conflits armés qui
ont nettement entravé ses potentialités humaines et environnementales, reste encore une région
pleine de richesses à travers ses ressources naturelles. Une richesse tout à fait exploitable et à
mettre au service de développement du pays si une volonté politique et une mobilisation
communautaire de grande envergure l’accompagne en amont et en aval.

19
Mais en dépit de ces richesses, le vécu de la population du Tibesti est un autre drame. La région
est confrontée à des difficultés de tout ordre : éducation/formation, santé, environnement,
pauvreté. Ces difficultés entravent dangereusement son développement.

La Région du Tibesti est confrontée à un grave problème des engins non explosés qui polluent
l’environnement. Elle renferme à cet effet, une frange très importante des personnes
handicapées du fait de l’explosion des mines anti-personnelles et d’autres engins enfouis. Faute
d’exploiter toute leur capacité, cette couche vit une situation socio-économique très précaire.
Ce qui rend impossible l’exploitation des milieux naturels et reste l’une des régions les plus
exposés à la désertification, coupe abusif de peu des arbres existants, extermination de la faune
sauvage par les militaires et l’avancée du désert par les dunes mouvantes. Ces différents
phénomènes représentent un danger pour toutes les actions de développement de ladite région.

Potentiellement, cette région est l’une des plus riches du pays en matière minérale et d’autres
ressources naturelles. Cependant, elle souffre énormément des problèmes de sous-
développement, du fait de ses ressources inexploitées, de la distance qui la sépare de la capitale
et du reste du pays. Mais, surtout de la difficulté d’accès car le réseau routier n’y est pas
développé.

2.2.4 Région du Logone Occidental


La Région du Logone est située au sud du pays, elle est frontalière du Cameroun. Elle a été
créée par les décrets n° 415/PR/MAT/02 du 3 octobre 2002 et 419/PR/MAT/02 du 17 octobre
2002. Elle correspond à l'ancienne Préfecture du Logone Occidental créée par l'Ordonnance n°4
du 29 janvier 1969 qui démembre l'ancienne Préfecture du Logone en trois (Logone Occidental,
Logone Oriental et Tandjilé). La région du Logone Occidental est divisée en 4
Départements (Cf. tableau N°6):

Tableau N°6 : Structure administrative de la Région du Logone Occidental

Département Chef-lieu Sous-préfectures


Dodjé Beinamar Beinamar, Laokassy, Tapol, Beissa
Guéni Krim Krim Krim Krim, Bao, Bemangra, Doguindi
Moundou, Bah, Deli, Dodinda, Mbalkabra, Mballa Banyo,
Lac Wey Moundou
Ngondong
Ngourkosso Benoye Bebalem, Beladjia, Benoye, Bourou, Beriki, Saar Gogne

Son économie est basée sur les Cultures vivrières, coton. Au forum8, ses représentants ont
énuméré plusieurs axes de développement dont l’attention était portée sur trois domaines : Eau
potable, Assainissement et sante, et le domaine du développement des Femmes et jeunes.
Ces doléances sont résumées comme suit :
✓ Eau potable, beaucoup de villages n’ont pas accès à l’eau potable, il serait bon de faire
des châteaux d’eau pour alimenter les chefs-lieux de canton qui n’en ont pas et les puits
ouverts ou forages dans les villages avec des équipements appropriés.

8
Forum sur le développement Rural de 2012

20
✓ Dans les domaines de l’Assainissement et de la sante, il a été sollicité la construction
des centres de santé dans tous les cantons les équiper et les alimenter avec des produits
pharmaceutiques y affecter les personnels qualifiés afin de :
• Sensibilisation de la population à construire des latrine au niveau de chaque ménage
et toutes les places publiques ;
• Formation dans chaque village des agents d’assainissement
• Création des centres de santé ou case de santé équipée pour la mère et l’enfant et y
affectation des infirmières accoucheuses formées ;
• Formation des auxiliaires dans les villages ;
• Assistance au développement de la pharmacopée tout en favorisant la collaboration
avec la médecine moderne au profit de la population.

✓ Dans le domaine du développement des Femmes et jeunes, les soucis ont été portés sur :
• Formation des femmes et des jeunes désœuvrés dans les techniques de production,
de transformation, de conditionnement et commercialisation des produits agricoles,
halieutiques, élevages, forestiers etc….
• Leur implication dans la prise de décision pour favoriser le développement rural,
augmenter leur pouvoir d’achat et réduire l’exode rural ;
• Création des structures de micro finance

3.2.5 Région du Logone Oriental


Situé au Sud du Tchad, la Région du Logone Oriental a une superficie de 28 035 km2 avec
51,28% des femmes et une densité de 33 habitants/Km², à 80% des jeunes est repartie dans les
06 départements, 23 Sous-préfectures, 23 Communes, 42 cantons et 1324 villages.

Tableau N°7 : Structure administrative de la Région du Logone Oriental

Département Chef-lieu Sous-préfectures


Nya Bébédjia Bébédjia, Mbikou, Béboni, Miandoum, Komé
Nya Pendé Goré Békan, Donia, Goré, Yamodo
Pendé Doba Doba, Kara, Madana
Kouh-Est Bodo Bodo, Bédjo, Béti
Kouh-Ouest Béboto Béboto, Baké, Dobiti
Monts de Lam Baïbokoum Baïbokoum, Bessao, Mbaïkoro, Mbitoye, Laramanaye

Les cultures vivrières de la région sont le manioc dans la zone frontalière, les mils et sorgho
plus au nord, les cultures commerciales sont le coton, et l'arachide autour de la ville de Doba.
Des champs pétrolifères ont été explorés et exploités dans la Région dont l'oléoduc de 1070 km
relie ladite région au littoral camerounais à Kribi mis en service en 20031.

La Région du Logone Oriental est l’une des régions ou les ressources naturelles et les
potentialités environnementales sont abondantes, riches et variées. Ce sont les
Terre/Montagnes, la végétation, les ressources en eau, les forêts, les zones humides (plaines,
marres, cour d’eau).

21
Le Chef-lieu du Logone Oriental est Doba, les atouts que possèdent la région, les contraintes
qui entravent le développement répertoriés comme suit :
✓ Exode rural des jeunes formés sans emplois ;
✓ Mauvaise gouvernance au sein des Organisations paysannes et du manque de
professionnalisme;
✓ Mauvaise répartition de la pluviométrie ;
✓ Analphabétisme ;
✓ Conflits fonciers et entre Conflits agriculteurs éleveurs ;
✓ Décimation de la population par le SIDA ;
✓ Insuffisance de l’accès à l’eau potable et de structure d’assainissement ont entrainé des
maladies diverses dont l’onchocercose qui sévit également dans la région9;
✓ Incivisme ; manque des latrines dans les villages ;
✓ Insuffisance d’hygiène autour des points d’eau et absence des bacs à ordures
✓ Taux de scolarisation des filles réduit dans les zones rurales ;
✓ Les violences en milieu scolaire, etc.

Certaines de ces contraintes se sont dégagées dans les axes développement qui sont en rapport
avec le PAEPA MR SU.
✓ Axe1 : Accès à l’eau potable et à l’assainissement autour des points ainsi que pour la
gestion des eaux des pluies ;
✓ Axe2 : Mise en place de microcrédit avec un réseau complètement rénové.

9
les villages de Mboh/Nya département de la Nya, Ouli- Bangala dans le département des
Monts de Lam
22
IV. VARIANTES DU PROGRAMME

Les infrastructures concernent deux zones (Saharienne et Soudanienne), la présente étude fait
partie d’un ensemble dont près dix-huit régions sont déjà servis ou en chantier d’attribution
d’eau potable et assainissement. Le présent programme est déjà validé pour le financement.
Dans ces conditions, on notera ce qui suit comme examen de variantes : Une option
« programme » et l’option « sans programme».

4.1 Option « Programme »

Le programme prévoit deux composantes dont :


✓ Composante A : sur les systèmes d’adduction d’eau, la gestion des espaces abritant ces
infrastructures avec la présence des animaux à abreuver : (i) La construction de 48 mini
AEP ; (ii) réalisation de 250 PMH ; (iii) la construction de 05 forages motorisés et
équipés de système solaires pour le maraichage ; (iv) réalisation de 135 latrines
publiques ; (v) réalisation de (06) piézomètres ;
✓ Composante B : (i) réhabilitation de trois laboratoires d’analyse des eaux (ii) kits de
réactifs plus matériels de conditionnement.

Sur la base des résultats des consultations publiques auprès des parties prenantes, il a été conclu
la mise en œuvre de ce programme au vu des taux de desserte d’eau potable très médiocre les
cinq (05) régions. Compte tenu de la pénibilité des femmes dans la corvée, la Banque Africaine
de Développement (BAD) s’est engagée à les financer en compagnie de certains partenaires
(Source : Aide-mémoire mission BAD, Avril 2018).

4.2 Option « sans programme »

Elle consiste à ne pas réaliser le programme. Dans ce cas, on aura le maintien des milliers des
populations dans un état médiocre d’alimentation en eau de boisson avec toutes les corollaires
des maladies d’origine hydriques que sont les maladies de cécité dans la Région du Logone
Oriental, la diarrhée et bien d’autres maladies.
o la persistance des risques du maintien des jeunes dans la corvée de l’eau au lieu de
prendre le chemin de l’école
o l’augmentation du coût des soins pour les maladies d’origine hydrique
o la persistance de l’inconfort dans lequel sont les usagers de ces régions;
o un important manque à gagner au plan économique et social lié au temps de plus en plus
long consommé par les femmes à la recherche de l’eau et des populations

V. CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DE GESTION


ENVIRONNEMENTALE

Le Tchad dispose pour la gestion de l’environnement, des politiques, procédures et instruments


juridiques et réglementaires en la matière. Il a également souscrit à des accords et conventions
sous régionales et internationales en matière de protection de l’environnement, de lutte contre
la désertification, de gestion des espèces et des écosystèmes d’intérêt mondial, de lutte contre
les pollutions et nuisances de même que dans le domaine des changements climatiques.

23
5.1 Cadre de politique environnementale et sociale
Les principes fondamentaux du Cadre Politique du Tchad en matière d’environnement stipulent
:
- Tout citoyen, individuellement ou dans le cadre d’institutions locales traditionnelles ou
d’associations, est chargé, en collaboration avec les collectivités territoriales
décentralisées et l’Etat, d’œuvrer, de prévenir et de lutter contre toute sorte de pollution
ou de dégradation de l’environnement dans le respect des textes législatifs et
réglementaires ;
- L’administration met en place les organes de la loi. Elle associe les organismes
concernés pour une meilleure coordination de l’action de protection et de mise en valeur
de l’environnement ;
- Le Tchad collabore avec d’autres Etats et participe à l’action des organisations
internationales afin de protéger l’environnement mondial dans le cadre du
développement durable ;
- Le Gouvernement met en place en tant que besoin, des instances de concertation et de
collaboration avec les pouvoirs publics des pays voisins, à différents niveaux, afin de
coordonner les politiques d’environnement ayant des incidences transfrontalières, en
particulier pour ce qui concerne la gestion des déchets, des ressources naturelles,
notamment hydriques, la gestion des eaux usées et des eaux de ruissellement ainsi que
la conservation ou la réhabilitation des biotopes ;
- Les institutions locales traditionnelles, les associations et les entreprises participent à la
prévention contre toute forme de pollution ou dégradation de l’environnement en
collaboration avec l’Etat.

Cette politique est mise en œuvre à travers des stratégies nationales et des plans d’actions.

La Constitution
Le premier texte qui témoigne de l’importance que le pays accorde à la protection de
l’environnement est la Constitution de la République du Tchad du 31 mars 1996, révisée par la
Loi constitutionnelle N° 08/PR/2005 du 15 juillet 2005. La Constitution reconnaît par
l’intermédiaire des articles 47, 48 et 52, la valeur de l’environnement au Tchad. Ce texte stipule
en effet que « Toute personne a droit à un environnement sain » (article 47) et « L’Etat et les
collectivités décentralisées doivent veiller à la protection de l’environnement » (article 48). Des
références supplémentaires à la protection de l’environnement et la conservation des ressources
naturelles figurent à l’article 125.

Le Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE)


Le Plan National d’Actions pour l’Environnement donne des orientations à suivre pour obtenir
un développement durable au Tchad. Il définit la stratégie de la politique environnementale
nationale en général. D’autres actions stratégiques sont menées. Il s’agit du Programme
National d’Actions de Lutte contre la Désertification (PAN/LCD), du Programme National
d’Adaptation au Changement Climatique (PANA). Ces instruments sont opérationnels.

Schéma Directeur de l’Eau et d’Assainissement


Avant l’élaboration de la SDEA, le Tchad a conçu plusieurs documents de politique dont la
politique de l’eau et de l’assainissement au Tchad contenue dans le document de la Table Ronde
de Genève IV de 1997, visait à couvrir les besoins en eau potable avec une stratégie sectorielle
basée sur le renforcement du cadre institutionnel, sur la responsabilisation des usagers dans la
gestion et l’entretien des points d’eau et enfin sur la participation des usagers aux coûts de l’eau.
Les politiques et stratégies du Plan d'Orientation Révisé (POR) de 1997 et de la Stratégie

24
Nationale du Logement (SNL) de 1999, avaient pour objectifs : (i) d’assurer la couverture en
eau potable de la population urbaine et semi urbaine ; (ii) d’assurer la disponibilité d’eau saine
à 15 minutes de marche, à 50 % de la population d’ici l’an 2001 et à 70 % de la population en
l’an 2015 ; et (iii) céder la gestion et l’entretien aux populations bénéficiaires. La Stratégie
Nationale du Logement (SNL) devait favoriser l’accès égal au logement, aux infrastructures,
aux services de santé, à l’eau, à l’éducation et aux espaces libres. La Politique Nationale en
matière d’assainissement avait pour objectif de résoudre les graves problèmes de
l’assainissement avec comme finalité la pratique d’hygiène pour tous.

Le Schéma Directeur (SDEA), approuvé le 30 avril 2003 s’est inspirée des différentes politiques
ci-haut cités avant de développer une nouvelle politique de l'eau dont l’objectif est de contribuer
à améliorer durablement l'accès à l'AEPA, à l'exploitation rationnelle et équitable des ressources
pastorales et agricoles dans le respect et la sauvegarde des écosystèmes. La politique de l’eau
est basée sur 12 grands principes fondateurs qui orientent les activités de développement
durable des ressources en eau sur la période allant de 2000 à 2020.

Les stratégies définies dans le SDEA indiquent les moyens d’atteindre les objectifs spécifiques
du sous-secteur de l’eau en tenant compte des grands principes énoncés dans la politique de
l’eau. Ces stratégies se déclinent en 05 niveaux sous sectoriels : eau potable (en milieu urbain,
semi-urbain et rural), hydraulique pastorale, hydraulique agricole, protection et gestion
rationnelle des ressources en eau et assainissement.

1. Cadre législatif et réglementaire de gestion environnementale et sociale


Le Tchad attache une grande importance à l’amélioration des aspects juridiques en matière de
gestion de l’environnement. En effet, il existe des Lois sur l’environnement et d’autres textes
législatifs et réglementaires nationaux portant sur différents secteurs touchant l’environnement.
Par ailleurs, le pays adhère à de nombreux accords, traités et conventions internationaux.
La question foncière tient également une place importante en matière d’impact environnemental
et social notamment dans le cas de projets d’infrastructures pouvant nécessiter la libération de
terres occupées par des particuliers.
Les principaux textes législatifs et réglementaires qui encadrent la gestion de l’environnement
au Tchad sont :
✓ la Constitution de 1996 révisée en 2005 et reprise en 2018 par le Forum puis
promulguée ;
✓ la loi n°02/PR/2000 du 16 février 2000 portant statut des Collectivités territoriales
décentralisées (CTD) ;
✓ la Loi n° 14/PR/98 du 17 août 1998 définissant les principes généraux de la protection
de l’environnement et ses Décrets d’application n° 904/PR/PM/MERH/2009 du 6 août
2009 portant Réglementation des pollutions et des nuisances à l’environnement et, le
Décret n° 630/PR/PM/MEERH/2010 du 4 août 2010, portant Réglementation des études
d’impact sur l’environnement ;
✓ Décret N°562/PR/PM/MEEP/2018 du 22 Mars 2018, portant Organigramme du
Ministère de l’Environnement, de l’eau et de la Pêche
✓ l’arrêté n° 039 /PR/MERH/SG/DGE/DEELCPN/2012 portant guide général de
réalisation d’une étude d’impact sur l’environnement
✓ l’arrêté n°025 du 06 Août 2008 portant interdiction de l’exportation du bois et du
charbon de bois et de l’usage du bois et du charbon de bois dans les entreprises sur
l’étendue du territoire national
✓ le Code de l’eau institué par la Loi n° 16/PR/99 du 18 août 1999 et ses textes
d’application. Ce sont :

25
a. Décret N°330/PR/PM/MEH/2014 du 20 Janvier 2014, Définissant les conditions
de transfert des pouvoirs de l’Etat aux Collectivités Territoriales Décentralisées
en matière de délégation du Service Public de l’Eau ;
b. Arrêtés
i. Arrêté N°030/MEA/SG/2016 du 30 Décembre 2016, portant définition
du cadre modèle de convention particulière de Délégation du Service
Public de l’Eau Potable et de périmètre d’Autorité aux Collectivités
Territoriales Décentralisées ;
ii. Arrêté N°031/PR/PM/MEA/SG/2016 du 30 Décembre 2016, Définissant
les critères de sélection d’un exploitant visant l’exploitation, l’entretien
et le développement des systèmes d’approvisionnement en eau potable ;
iii. Arrêté interministériel N°003/MEA/SG/2017 du 18 Janvier 2017,
portant définition du cadre modèle de contrat particulier de Délégation
du Service Public de l’Eau Potable à une Association d’Usagers ou un
Fermier Privé
✓ le Code Minier institué par la loi n° 011/PR/1995.

La Loi n°014/PR/98 sur l’environnement


La Loi n°014/PR/98 du 17 Août 1998 définissant les principes généraux de la protection de
l’environnement constitue au Tchad le socle de la politique nationale de protection de
l‘environnement. Son objectif principal est d’établir les principes pour la gestion durable de
l’environnement et sa protection contre toutes les formes de dégradation, afin de sauvegarder,
de valoriser les ressources naturelles et d’améliorer les conditions de vie de la population.
L’évaluation environnementale et les plans d’urgence sont développés au Titre VI de la loi.

Le principe général est énoncé à l’article 80 : « Lorsque des aménagements, ouvrages ou des
projets risquent en raison de leur dimension ou de leur incidence sur le milieu naturel, de porter
atteinte à l’environnement, l’administration peut imposer au pétitionnaire ou au maître
d’ouvrage, l’établissement d’une étude d’impact préalable permettant d’apprécier leur
compatibilité avec les exigences de la protection de l’environnement ».

Ainsi, le chapitre I du titre VI de la loi n°014/PR/98 aborde le sujet de l’évaluation


environnementale. Alors que les articles 80, 85, 86 clarifient le rôle potentiel du promoteur ou
maître d’œuvre d’un projet pouvant porter atteinte à l’environnement, les articles 81, 84
informent du contenu d’une étude d’évaluation des impacts environnementaux.

Bien que la loi sur l’environnement couvre l’entièreté des domaines et champs de
préoccupations et de prise en compte des impératifs d’environnement dans les projets de
développement, un nombre important d’articles fait référence à des textes d’application
subséquents non encore publiés. Certains de ces textes sont en cours d’élaboration et
d’approbation. A ce jour, deux (02) décrets sont promulgués. Il s’agit du décret portant
réglementation des pollutions et nuisances à l’environnement en 2009 et, du décret portant
réglementation des études d'impact sur l'environnement en 2010.
Quatre arrêtés ministériels sont en cours de signature pour servir de texte d’application au décret
sur les L’EIE. Ces arrêtés portent sur :
- La Catégorisation (A, B, C) des projets soumis ou non à des évaluations
environnementales ;
- L’audit environnemental ;
- Le Processus de consultations publiques.

26
Le code de l’eau : Loi n°016/PR/99

La Loi n° 016/PR/99 du 18 août 1999 instaure un Code de l’Eau qui fixe les modalités de
gestion des eaux pluviales, lacustres ou souterraines et celle de l’exploitation des ouvrages
hydrauliques (Article 1). La loi stipule notamment que « Toutes les ressources en eaux, situées
dans les limites du territoire national sont un bien collectif. A ce titre, elles font partie
intégrante du domaine public de l’Etat qui est inaliénable et imprescriptible ».
Les ressources en eau sont donc un bien collectif faisant partie intégrante du domaine public.
Leur mise en exploitation est soumise aux lois et règlements en vigueur et dans le respect du
droit coutumier.

De la protection qualitative des eaux, au titre -, chapitre 1, l’article 114 exprime que « Les
dispositions du présent titre ont pour objet la lutte contre la pollution des eaux et leur
régénération dans le but de satisfaire ou de concilier les exigences de :
✓ L’alimentation en eau potable des populations et de la santé publique ;
✓ L’agriculture, de l’élevage de l’industrie, des transports et toute autre activité humaine
d’intérêt général ;
✓ La vie biologique du milieu récepteur et spécialement de la faune piscole ;
✓ La protection des sites ;
✓ La conservation des eaux ;
✓ Loisirs, des sports nautiques. »

Le Code n’indique pas de manière claire, la nécessité de conduire des études d’impacts
environnementaux pour les projets d’exploitation de la ressource en eau. Néanmoins, l’article
117 stipule que : « Les déversements, écoulements, rejets, dépôts directs ou indirects d’eau ou
de matière, et plus généralement tout fait susceptible la qualité de l’eau superficielle ou
souterraine sont soumis à la réglementation et à l’autorisation préalable soumis conformément
aux dispositions des articles 115 et 116 du présent chapitre. Dans tous les cas, les droits des
tiers à l’égard des auteurs de pollution sont et demeurent réservés »

Cependant, l’article 117 porte sur le respect de la réglementation et l’autorisation préalable


avant l’altération de la qualité de l’eau superficielle ou souterraine par un déversement ou toutes
autres formes de pollutions directes ou indirectes.

La Loi n° 14/PR/2008
La Loi n° 14/PR/2008 promulgué le 10 juin 2008, porte sur le régime des forêts, de la faune et
des ressources halieutiques.
Cette loi offre avec des dispositions précises, une opportunité d’appuyer les problématiques de
désertification, de la conservation de la diversité biologique et de l’atténuation des émissions
de gaz à effet de serre.
L’un des objectifs de la loi est d’assurer la protection de l’environnement, la conservation de la
biodiversité et de la lutte contre la désertification. Les principes retenus sont : la durabilité,
impliquant la gestion rationnelle, équilibrée et durable des ressources, soucieuse du présent
autant que de l’avenir, d’une part, le principe de participation, qui implique la prise en compte
des avis, besoins, aspirations ou intérêts de l’ensemble des parties, d’autre part.

La loi sur le foncier


Au Tchad, les textes sur le régime domanial et foncier datent de plus de 50 années. Ce sont les
lois n° 23, 24 et 25 du 22 juillet 1967, et leurs décrets d'application n° 186, 187, 188 du 01 août
1967 qui régissent respectivement le statut des biens domaniaux ; le régime de la propriété

27
foncière et des droits coutumiers ; les limitations des droits fonciers. Ces textes constituent la
base légale de l’administration des terres tant privées que publiques au Tchad.

En termes de propriété de terres, au Tchad, l’ensemble des terres appartient à l’Etat. Il constitue
le domaine national. Cette disposition qui est supposée être complétée en Conseil des Ministres
n’a fait l’objet d’aucune modification jusqu’à nos jours10. Le domaine de l’Etat est constitué
d’une part de domaine public qui est imprescriptible et inaliénable et d’autre part de domaine
privé. Ce sont des domaines naturels ou artificiels.

Dans le système foncier traditionnel, l'accès individuel à la terre est obtenu en vertu de la
filiation patrilinéaire, c'est à dire en vertu de l'appartenance d'un individu à un groupe de parenté
donné et du principe de la propriété collective de la terre. Le terroir agricole s'organise autour
du chef de terre, descendant du lignage fondateur du village. La stabilité des droits fonciers
accordés à une personne est fonction de l'exploitation qu'il en fait. Tant qu'il cultive sa terre, il
est assuré de ne pas en être dépossédé, sauf faute grave à l'encontre des principes sociaux
essentiels.

Dans la zone d’étude, deux droits fonciers se confrontent, le droit foncier coutumier et le droit
foncier moderne. Dans le système coutumier également deux modes de gestion du foncier. Dans
la partie septentrionale (BET), c’est la loi islamique qui est employée. Par contre dansa la zone
soudanienne (Deux Logones), la terre appartient à la communauté villageoise et les droits de
culture sont investis dans les lignages représentés par les chefs de cantons, de village ou de terre
qui ont la charge de distribuer les terres entre les membres du groupe (y compris aux nouveaux
venus dans la communauté). Dans cette zone soudanienne, du fait de ce droit coutumier, il est
observé les ventes anarchiques des terres cultivables et d’habitation dans toutes ces deux
localités concernées par le projet. Le fonctionnement moderne est plus fréquemment observé
dans les zones urbaines où les terrains sont d’abord occupés et un appel est fait au Service de
Cadastre pour le lotissement pour rétrocession aux occupants. Le droit foncier traditionnel fait
beaucoup des mécontents dans la zone du projet au Sud.

Cette dualité de droit foncier pose dans certaines circonstances et certaines localités des entorses
préjudiciables lorsqu’il s’agit d’acquisition des terrains pour usages d’utilité publique.

2. Cadre institutionnel de gestion environnementale et sociale


Les principales instances nationales impliquées dans la gestion environnementale et sociale
dudit projet sont:

Le Haut Comité National pour l’Environnement (HCNE)


Le Haut Comité National pour l’Environnement (HCNE) est chargé de façon générale de la
mise en œuvre de l’agenda 21 et du développement durable au pays. En cas de nécessité, il
recherche les compromis entre les impératifs de développement et ceux de la conservation des
ressources naturelles.

Le Ministère de l’Environnement, de l’Eau et de la Pêche


La politique environnementale du Tchad est mise en œuvre par le Ministère de
l’Environnement, de l’Eau et de la Pêche. Il a pour attributions : la conception et la mise en
œuvre des politiques de protection de l’Environnement, de la gestion des ressources en eau
qu’elles soient celles de surface ou souterraine; la gestion des ressources naturelles; le

10
Loi N° 23 du 22 juillet 1967 et son décret d’application N° 187 du 1er août 1967.

28
développement et la promotion des ressources halieutiques et de l’aquaculture et la mise en
œuvre de la réglementation nationale, des accords et conventions régionaux et internationaux
relatifs à la diversité biologique.

Le décret N°562/PR/PM/MEEP/2018 du 22 Mars 2018 portant organigramme du Ministère de


l’Environnement, de l’Eau et de la Pêche a prévu :
❖ Une Direction de Cabinet du Ministre
❖ Une Inspection Générale
❖ Une Administration Centrale
❖ Des Services déconcentrés
❖ Des Organismes et Programmes sous tutelle

Parlant de la Direction de Cabinet du Ministre (Article 2), il est placé sous l’autorité d’un
Directeur de Cabinet dont la composition et les attributions sont celles définies par le Décret
N°173/PR/PM/2018 du 26 Janvier 2018, déterminant la composition et les attributions des
cabinets ministériels.

De l’Inspection Générale (Article 3), elle veille à la régularité, à la qualité, à l’efficacité du


fonctionnement des services, à l’application de la législation, de la réglementation et des
directives ministérielles. Ainsi, l’Article 4 est consacré à toutes ses prérogatives.

Parlant l’Administration Centrale (Article 6), elle comprend :


✓ Une Direction des Evaluations Environnementales, de Lutte contre les Pollutions et
les Nuisances
✓ Une Direction de l’Education Environnementale, du Développement Durable et de
la Lutte contre les Changements Climatiques
✓ Une Direction des Forêts et de la Lutte Contre la Désertification,
✓ Une Direction de la Conservation de la faune et des Aires Protégées
✓ Une Direction des Pêches et de l’Aquaculture ;
✓ Une Direction de l’Approvisionnement en Eau Potable ;
✓ Une Direction de l’Assainissement
✓ Une Direction de l’Hydraulique Pastorale
✓ Une Direction des Ressources en Eau ;
✓ Une Direction de Suivi et de l’Exploitation des Ouvrages Hydrauliques
✓ Une Direction des Ressources Humaines, du Matériel et des Affaires Juridiques ;
✓ Une Direction des Etudes, de la Planification, du Suivi, de l’Evaluation et de
l’Informatique.

De la Direction Générale (Article 7), elle est placée sous d’un Directeur Général assisté d’un
Adjoint. Son organisation et ses attributions sont celles définies par le Décret
N°280/PR/PM/2018 du 16 Février 2018, portant création, organisation et attributions des
Directions Générales des départements Ministériels.

Le Ministère de l’Environnement, l’Eau et de la Pêche est représenté au niveau régional par les
Services Déconcentrés du Ministère conformément au Décret N°603/PR/PM/SGG/2016
d’Août 2016, portant création et Organisation des Délégations des Ministères et de ses textes
d’application.

Parlant des Organismes sous tutelle, il est signifié que « Le Ministère de l’Environnement, l’Eau
et de la Pêche assure la tutelle de toutes structures qui lui sont rattachées ou qui viendraient à

29
lui être rattachées» (Article 34). Ceci dit fait dire le Ministère ignore les organismes qui lui
sont actuellement rattachés.

Ministère de l’Agriculture, l’Irrigation et des Equipements Agricoles


La politique agricole du Tchad est mise en œuvre par le Ministère en charge de l’Agriculture.
Il est le responsable opérationnel en matière de gestion agricole. Le Décret
N°450/PR/PM/MAIEA/2018 du 16 Mars 2018 portant organigramme du Ministère de
l’Agriculture, de l’Irrigation et des Equipements Agricoles est structuré comme suit:
❖ Une Direction de Cabinet
❖ Une Inspection Générale
❖ Une Administration Centrale
❖ Des Services déconcentrés
❖ Des Organismes et Programmes sous tutelle

La Direction de Cabinet du Ministre (Article 2), a la même ossature que celle du Ministère de
l’Environnement, de l’Eau et de la Pêche et selon le même le Décret cité pour ce Ministère.

De l’Inspection Générale (Article 3), elle veille à la régularité, à la qualité, à l’efficacité du


fonctionnement des services, à l’application de la législation, de la réglementation et des
directives ministérielles. Ainsi, l’Article 4 est consacré à toutes ses prérogatives.

L’Administration Centrale comprend :


✓ Une Direction Générale ;
✓ Six Directions Techniques dont trois sont concernées pour la mise en œuvre de ce Projet.
Il s’agit des Directions :
o Direction de Génie Rural et de l’Hydraulique Agricole,
o Direction des semences et Plants, et
o Direction de la Protection des Végétaux et du Conditionnement.

Les principales missions du Ministère en charge de l’Agriculture sont notamment :


- appui à la sécurité alimentaire ;
- élaboration et suivi de la mise en œuvre de la législation agricole, du contrôle
phytosanitaire et de conformité des produits agricoles ;
- gestion et réalisation des grands aménagements hydro agricoles.

Au sein dudit Ministère, les questions liées à la gestion de l’environnement sont principalement
traitées par la Direction de la protection des végétaux et du Conditionnement. Celles liées à
l’Hydraulique agricole, ressort de la Direction de Génie Rural et de l’Hydraulique Agricole, et
celles traitant des semences et des plants sont des prérogatives de la Direction des semences et
Plants.

Le Ministère est représenté au niveau régional par les Services Déconcentrés du Ministère
conformément au Décret N°603/PR/PM/SGG/2016 du Août 2016, portant création et
Organisation des Délégations des Ministères et de ses textes d’application.

Le Ministère assure la tutelle de huit (08) Organismes sous-tutelles que sont :


1. Agence Nationale d’Appui au Développement Rural (ANADER)
2. Institut Tchadien de Recherche Agronomique pour le Développement (ITRAD) ;
3. Office Nationale de Sécurité Alimentaire (ONASA) ;
4. Office Nationale de Lutte Antiacridienne (ANLA) ;

30
5. Secrétariat Permanent/CONACILSS ;
6. Programme détaillé pour le Développement de l’Agriculture en Afrique (PDDAA)
7. Système d’Information Durable sur la Sécurité et d’Alerte Précoce (SISSSAP)
8. L’Ecole des Techniques d’Agriculture de Ba-Illi (ETA).

Ministère de l’Elevage et des Productions Animales


La politique dans les domaines du développement de la production animale et gestion des
filières y relatives, c’est le Ministère de l’Elevage et des Productions Animales qui en est le
responsable opérationnel. Le Décret N°443/PR/PM/MEPA/2018 du 15 Mars 2018 portant
Organigramme du Ministère de l’Elevage et des Productions Animales est structuré de la même
manière que les deux ministères ci-dessus et comme suit:
❖ Une Direction de Cabinet
❖ Une Inspection Générale
❖ Une Administration Centrale
❖ Des Services déconcentrés
❖ Des Organismes et Programmes sous tutelle

La Direction de Cabinet du Ministre (Article 2), avec la même ossature que celles de deux ci-
dessus. Il en est de même pour l’Inspection Générale (Article 3) du Décret 443

Quant à l’Administration Centrale (Article 7), elle comprend :


✓ Une Direction Générale ;
✓ Cinq (05) Directions Techniques avec un Bureau de Gestion des Crises que sont:
o Direction des Etudes, des Statistiques, de la Programmation et des Archives ;
o Direction des Ressources Humaines et de la Formation ;
o Direction du Développement Pastoral et des Productions Animales ;
o Direction des Services Vétérinaires, et
o Un Bureau Permanent de Prévention et de Gestion des Crises Pastorales

Les principales missions du Ministère de l’Elevage et des Productions Animales sont fonction
des directions et ou des services. Pour les deux Directions
✓ Direction du Développement Pastoral et des Productions Animales
L’article 12, édicte les prérogatives de cette direction en termes de coordination, d’animation,
de la conception, de la mise en œuvre et du suivi de la politique dudit ministère en matière de
développement pastoral et des productions animales.

✓ Direction des Services Vétérinaires


Ses prérogatives sont rédigées à l’article 16 dudit Décret en matière de santé animale.

Les Services techniques des collectivités territoriales


Les ordonnances de création et organisation des collectivités territoriales et des circonscriptions
administratives attribuent des compétences aux communes en ce qui concerne la gestion de leur
environnement. Il faut tout de même relever la faiblesse des capacités d’intervention de ces
collectivités, notamment en termes de suivi de la mise en œuvre des projets qui s’exécutent
dans leur territoire.

5.2 Conventions internationales


Le Tchad a signé et ratifié un certain nombre de Conventions/Protocoles visant la protection de
l’environnement. Celles ayant trait à la présente étude sont résumées dans le tableau ci-après.

31
Tableau N°8 : Liste des Conventions internationales

Date de Date de
N° Conventions
signature ratification
1. La Convention des Nations Unies sur la prévention 07/06/1994 13/08/1996
et le contrôle de la désertification. Elle a pour
objectif de lutter contre la désertification et
d’atténuer les effets de la sécheresse dans les pays
gravement touchés par la sécheresse et/ou la
désertification en particulier en Afrique.
2. La Convention de Stockholm sur les Polluants 23/05/2001 16/05/2002
Organiques Persistants POP. Elle vise la gestion
rationnelle et écologique des produits chimiques en
vue de protéger l’environnement et la santé humaine.
3. La Convention sur la Diversité Biologique. Elle 07/06/1992 30/04/1993
encourage les mesures qui conduiront à un avenir
durable sur la diversité biologique.
4. La Convention Cadre des Nations Unies sur le 07/06/1992 30/04/1993
Changement Climatique. Elle a pour objectif de
stabiliser et de réduire, conformément aux
dispositions pertinentes de la convention, les
concentrations de gaz à effets de serre (GES).
5. La Convention de Rotterdam sur la procédure de 10/09/1998 10/03/2004
consentement préalable en connaissance de cause
applicable à certains produits chimiques et pesticides
dangereux qui font l’objet d’un commerce
international.
6. La Convention de Ramsar sur la protection des zones 02/10/1989 13/10/1990
humides. Elle sert de cadre à l’action nationale et à
la coopération internationale pour la conservation et
l’utilisation rationnelle des zones humides et leurs
ressources.
7. La Convention international sur le commerce 08/02/1988 02/02/1989
international des espèces de faune et de flore
menaces d’extinction. L’objectif est de faire en sorte
que le commerce international sur les spécimens sur
la flore et faune sauvage ne menace pas leur survie.
8. La Convention relative aux zones humides 13/10/1990 13/10/1990
d’importance internationale particulièrement comme
habitats des oiseaux d’eau
9. La Déclaration de Rio sur l’environnement et le 03/06/1992
développement

5.3 Instruments juridiques régionaux et Sous régionaux

La Convention Africaine pour la Conservation de la Nature et des Ressources Naturelles


du 16/09 1968 (Alger)
Adopté le 15 septembre 1968 à Alger, entrée en vigueur le 9 octobre 1969, le Tchad a signé la
même année, elle est considérée comme l’une des grandes Conventions de l’Organisation de
32
l’Unité Africaine en matière de la Biodiversité. Elle somme les Etats (article 8) de prendre
toutes les mesures de protection, de conservation, d’utilisation durable et de restauration du
couvert végétal.

La Convention portant création du CILSS du 19/09/1973 (Ouagadougou)


Adoptée le 13 septembre 1973 à Ouagadougou (Burkina Faso) avec mandat de s’investir dans
la recherche de la sécurité alimentaire et la lutte contre les effets de la sécheresse et la
désertification pour un nouvel équilibre écologique au sahel. Cette étude est en lien direct avec
cette Convention car elle implique l’aspect lutte contre la dégradation des terres, pourtant
habitat de la biodiversité.

L'accord sur le règlement commun de la faune et de la flore du 03/12/1977 (Nigeria). Cet


Accord a été signée le 3 décembre 1977 à ENUGU, au Nigeria et entré en vigueur en 1978. Les
pays membres ont limité son champ d’application au bassin conventionnel du Lac Tchad. A
travers cet Accord, les Etats membres (Cameroun, Nigeria, Niger, Tchad et RCA) cherchent à
promouvoir les mesures de conservation des ressources naturelles.

La Convention de Bamako sur l'interdiction de porter à l'Afrique des déchets dangereux et sur
le contrôle des mouvements transfrontaliers et la gestion des déchets dangereux produits en
Afrique du 30/01/1991.

Accord de Coopération et de Concertation entre les Etats d’Afrique centrale sur la


Conservation de la faune sauvage, signé à Libreville (Gabon) le 16 avril 1983 avec le but de
protéger la faune sauvage menacée d’extinction entre le Cameroun, le Gabon, la RCA, le
Soudan, le Congo et le Tchad. Celui-ci renforce la Convention d’Alger sur la conservation de
la nature et des ressources naturelles et celle sur le Commerce international des espèces de faune
et de flore sauvage menacées d'extinction (CITES)

Convention portant création de la Commission du Bassin du Lac Tchad, créé et signée à


Fort Lamy en 1964 par les pays riverains du Lac Tchad, dans la perspective de poursuite des
objectifs de sa création. Cette commission a comme rôles la coordination des activités des Etats
pour une exploitation rationnelle des ressources hydrauliques du Lac ainsi que sa faune et sa
flore.

Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux


et de leur élimination adoptée par la conférence de plénipotentiaires le 22 mars 1989 l’entrée
en vigueur le 5 mai 1992.

5.4 Politiques de sauvegarde environnementale et sociale de la Banque Africaine de


Développement

La Banque Africaine de Développement travaille sur la base d’un Système de Sauvegarde


Intégré (SSI). Ce Système est conçu pour promouvoir la durabilité des résultats des projets par
la protection de l’environnement et des personnes contre les éventuels impacts négatifs des
projets. Il a pour but :
✓ Mieux harmoniser les sauvegardes avec les nouvelles politiques et stratégies de la
Banque, y compris la nouvelle stratégie décennale de la Banque (2013-2022) ;
✓ Adopter des pratiques internationales, y compris sur le changement climatique ;
✓ Adapter la mise en œuvre des politiques à une gamme évolutive de produits de prêts et
de modalités de financement novatrices ;

33
✓ Travailler à une meilleure harmonisation des pratiques de sauvegarde parmi les
institutions financières multilatérales ;
✓ Adapter les méthodes de sauvegarde à divers clients ayant des capacités différentes ;
✓ Améliorer les processus internes et d’affectation des ressources.

5.4.1 Objectifs et les sauvegardes opérationnelles


La durabilité environnementale et sociale est la pierre angulaire de la croissance économique et
de la réduction de la pauvreté en Afrique. La stratégie à long terme (2013-2022) de la Banque
Africaine de Développement met l’accent sur la nécessité d’aider les pays membres régionaux
dans leurs efforts visant à réaliser une croissance inclusive et à assurer la transition vers
l’économie verte.

En outre, la Banque Africaine de Développement s’est engagée à assurer la viabilité sociale et


environnementale des projets qu’elle appuie. Le Système de Sauvegarde Intégré (SSI) est
conçu pour promouvoir la durabilité des résultats des projets par la protection de
l’environnement et des personnes contre les éventuels impacts négatifs des projets.

Les sauvegardes de la Banque Africaine de Développement ont pour objectifs :


✓ D’éviter, dans la mesure du possible, les impacts négatifs des projets sur
l’environnement et les personnes concernées, tout en optimisant les bénéfices potentiels
du développement ;
✓ De minimiser, atténuer et/ou compenser les impacts négatifs des projets sur
l’environnement et les personnes touchées, à défaut de les éviter ; et
✓ D’aider les emprunteurs/clients à renforcer leurs systèmes de sauvegarde et de
développer leur capacité à gérer les risques environnementaux et sociaux. La Banque
requiert que les emprunteurs/clients se conforment à ces sauvegardes lors de la
préparation et de l’exécution des projets.

La déclaration de politique de sauvegardes intégré établit les principes essentiels qui fondent
l’approche de la Banque en matière de sauvegarde. Par conséquent, la Banque a adopté cinq
(05) sauvegardes opérationnelles, limitant ainsi leur nombre au minimum nécessaire pour
atteindre ses objectifs et assurer le fonctionnement optimal du Système de Sauvegarde Intégré:
Sauvegarde Opérationnelle 1 (SO1) : évaluation environnementale et sociale,
primordiale et régit le processus de détermination de la catégorie environnementale et
sociale d’un projet et les exigences de l’évaluation environnementale et sociale.
Sauvegarde Opérationnelle 2 (SO2) : Réinstallation involontaire, acquisition des
terres, déplacement et indemnisation des populations. Elle consolide les conditions et
les engagements politiques énoncés dans la politique de la Banque sur la réinstallation
involontaire et intègre un certain nombre d’amélioration destinées à accroître
l’efficacité opérationnelle de ces conditions.
Sauvegarde Opérationnelle 3 (SO3) : Biodiversité et services écosystémiques, elle
fixe les objectifs pour conserver la diversité biologique et promouvoir l’utilisation
durable des ressources naturelles. Elle traduit également les engagements politiques
contenus dans la politique de la Banque en matière de gestion intégrée des ressources
en eau et en exigences opérationnelles.
Sauvegarde Opérationnelle 4 (SO4) : Prévention et contrôle de la pollution, gaz à
effet de serre, matières dangereuses et utilisation efficiente des ressources, couvre toute
la gamme d’impacts liés à la pollution, aux déchets et aux substances dangereuses clés,
pour lesquels il existe des conventions internationales en vigueur, ainsi que des normes
complètes spécifiques à l’industrie ou régionales, qui sont appliquées par d’autres

34
Banques Multilatérales de Développement notamment pour l’inventaire des gaz à effet
de serre.
Sauvegarde Opérationnelle 5 (SO5) : Conditions de travail, santé et sécurité, elle
définit les exigences de la Banque envers ses emprunteurs ou ses clients concernant les
conditions des travailleurs, les droits et la protection contre les mauvais traitements ou
l’exploitation. Elle assure également une meilleure harmonisation avec la plupart des
Banques Multilatérales de Développement.

5.5 Comparaison des politiques environnementales


L’objectif du Système de Sauvegardes Intégré de la Banque Africaine de Développement est
celui de promouvoir la durabilité des résultats des projets par la protection de l’environnement
et des personnes contre les éventuels impacts négatifs des projets. Cet objectif correspond
parfaitement à celui du Tchad.
En effet, la protection de l’environnement au Tchad est d’ordre Constitutionnel. La Constitution
de 1996, révisé en 2005 les articles 4711, 4812 et 5213 sont consacrés à la protection de
l’Environnement. Même si cette protection est globale, ces articles prônent d’un environnement
sain qui doit s’inscrire dans le comportement de chaque citoyen, de la manipulation des déchets
et de l’interdiction de son importation, de son stockage, de son enfouissement et de son
déversement sur le territoire national. En plus de ces trois articles de la Constitution, bien
d’autres textes édictés renforcent cette protection. Ainsi l’étude d’impact environnementale et
sociale se trouve concernée par ces dispositions.

Toutes les sauvegardes opérationnelles de la Banque Africaine de Développement cadrent bien


avec les textes législatifs et réglementaires de la République du Tchad.

Le Tchad a signé et ratifié des conventions et traités internationaux, sous régionaux et régionaux
évoqués plus haut, rejoint la Banque Africaine de Développement dans ses préoccupations
relatives à la protection de l’Homme et des ressources naturelles (SO2 et SO3) contre les
traitements inhumains et humiliants, et surtout comportement ne prenant pas en compte les
mesures de sauvegardes environnementales.

5.6 Catégorisation du projet PAEPA MR SU


L’évaluation environnementale permet de savoir si le projet est respectueux de l’environnement
pour faciliter les prises de décision par le projet.
L’envergure de l’évaluation environnementale dépend de la nature et des impacts potentiels du
projet concerné. L’ÉE évalue les risques environnementaux et les impacts potentiels d’un projet
dans sa zone d’influence, examine des projets alternatifs et identifie les moyens pour améliorer
le projet choisi.

Ce programme classé en catégorie 2 par ses impacts environnementaux négatifs potentiels sur
la population et l’environnement de zones importants (zones humides, forêts et autres habitats
naturels) sont moins défavorables que ceux de la catégorie A. Les impacts sont limités au site,
et sont pour la majorité réversible. Les mesures d’atténuation sont plus faciles à mettre en place.

11
« Toute personne a droit à un environnement sain »
12
« L'Etat et les collectivités territoriales décentralisées doivent veiller à la protection de l'environnement. Les
conditions de stockage, de manipulation et d'évacuation des déchets toxiques ou polluants provenant d'activités
nationales sont déterminées par la loi. Le transit, l'importation, le stockage, l'enfouissement, le déversement sur
le territoire national des déchets toxiques ou polluants étrangers sont interdits »
13
« Tout citoyen a le devoir de respecter et de protéger l'environnement ».

35
Cependant, l’étude sur I ’évaluation environnementale démontre qu’il n’existe pas d’impacts
potentiels à grande échelle, importants ou irréversibles sur l’environnement liés au projet. Les
impacts potentiels identifiés sont principalement des impacts localisés liés aux activités selon
la composante:
✓ Composante A est porté sur les systèmes d’adduction d’eau, la gestion des espaces
abritant ces infrastructures avec la présence des animaux à abreuver: (i) La construction
de 40 mini AEP ; (ii) réalisation de 250 PMH ; (iii) la construction de 20 forages
motorisés et équipés de système solaires pour le maraichage ; (iv) réalisation de 100
latrines publiques ; (v) réalisation de (10) piézomètres ;
✓ Composante B : sur (i) la réhabilitation de trois laboratoires d’analyse des eaux (ii) kits
de réactifs plus matériels de conditionnement.

Ces activités sont localisées géographiquement mais auront des impacts environnementaux
négatifs importants qu’il faudra compenser. Les impacts environnementaux prévus sont
associés principalement à la phase de construction des travaux de réhabilitation, incluant la
gestion des déchets solides et liquides (eaux usées), la sécurité des travailleurs, le contrôle des
bruits, de la poussière et de l’érosion donc modérés.

36
VI. EVALUATION DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIAUX

6.1 Identification des impacts


La démarche méthodologique a consisté, dans un premier temps, à identifier l’ensemble des
composantes de l’environnement (milieu biophysique et humain) susceptibles d’être affectées
par les travaux d’installation des points d’eau, aménagement des sites pour les cultures
maraîchères et de jardin d’enfants, de construction d’infrastructures ou réhabilitation du
laboratoire d’analyse d’eau, les activités génératrices de revenus (par exemple la transformation
des produits locaux, le séchage de fruits/légumes) programmés par PAEPA MR SU.

6.2 Analyse de sensibilité environnementale et sociale de la zone du programme


La zone du programme est située aux deux extrémités du Tchad avec des spécificités chacune.
La première est caractérisée par une désertification accentuée accompagnée de la mobilité des
dunes. Par contre la seconde, se trouve dans une localité plus ou moins boisée dont la nappe
phréatique est en fonction de la localité et des caractéristiques climatiques et
géomorphologiques. Il se posera une problématique majeure : Comment aménager et valoriser
ces ressources en eaux et en terres de façon durable sans incidences majeures sur
l’environnement et les activités des populations. Dans la zone, l’agriculture pluviale et irriguée
n’ont pas connu un fort développement en raison d’un manque de disponibilité des pluies et la
ressource eau (difficultés de mobilisation et de transport).

Les sols étaient ainsi devenus des zones de parcours et d’élevage avec un pâturage pauvre
exploité par un élevage extensif en toute saison.

Ce sont des milieux qui exigent pour leur valorisation durable, des aménagements structurants
de qualité pour faire face aux risques de dégradation irréversibles.

Ainsi, le projet est implanté dans une première zone à dominance pastorale et la seconde dans
une agro-pastorale à vocation agricole.

Enjeux environnementaux
La présente section traite des différents enjeux environnementaux de la zone du projet et des
zones adjacentes. L’identification des enjeux repose sur une analyse des données et des
documents disponibles dans lesdites zones. Les enjeux thématiques identifiés sont les suivants :
✓ Préservation des ressources en eau et de sols
✓ Préservation de la biodiversité
Les enjeux socio-sanitaires
La présente section traite des différents enjeux sociaux identifiés au niveau des différentes
localités sont les suivants :
✓ Développement des maladies hydriques y compris la cécité;
✓ Protection de la santé et de la sécurité des populations et des travailleurs dans la zone
du projet;
✓ Prévention et gestion des conflits fonciers liés à la désaffectation des terres après
aménagement;
✓ Préservation des activités pastorales de la zone du projet ;
✓ Renforcement de la dynamique organisationnelle agricole des femmes et des jeunes;

37
6.3 Principales sources des impacts

Tableau N°9: Principales sources et récepteurs d’impact


Principaux récepteurs
Phases d’activités Principals sources impact
Milieu biophysique Milieu humain

• Installation des chantiers


• Libération, débroussaillage
Préparation de et nettoyage des emprises
terrain et Travaux • Terrassement
• Santé et
d’aménagement, • Ouverture et exploitation des
sécurité
de construction et zones d’emprunts
• Air • Emploi et
de réhabilitation • Transport et entreposage des
• Eaux revenu
matériaux
• Sols • Ressources
• Présences des ouvriers
• Faune naturelles
• Flore • Activités
• Paysage économiques
• Conditions de
• Transport des personnes et vie
des biens
• Stockage et conservation des
Exploitation/Mise
produits agricoles
en service
• Transformation des produits
agricoles et séchage des
produits maraichers

Ensuite, le croisement des sources d’impacts avec les composantes de l’environnement a


conduit à l’élaboration de la matrice d’interaction (Léopold) et à l’identification des impacts.

Impacts positifs directs et indirects


De par son objectif, le PAEPA MR SU aura des effets socio-environnementaux très importants
aussi bien sur le milieu naturel que sur la santé humaine. Les activités du projet contribueront
à améliorer la sécurité alimentaire, la santé ainsi que les conditions de vie de ménages ruraux
et des semi-urbains. L’approche systémique du projet permettra d’appuyer les stratégies de
résilience, qui intégreront forcement la préservation et l’utilisation appropriée des ressources
naturelles, la lutte contre les pratiques agricoles destructives du capital environnemental et de
nuisance. L’amélioration des activités agro-économiques permettant d’augmenter la
disponibilité de produits vivriers et de générer des revenus additionnels, et de réduire la
pauvreté et la vulnérabilité aux chocs et aux risques externes.

Les aménagements pour les cultures maraîchères permettront d’améliorer la mobilisation des
eaux souterraines, de diminuer l’érosion sur les terres cultivables et ainsi d’améliorer le bilan
hydrique et partant le rendement des cultures. Le recours aux méthodes HIMO permettra de
fournir une activité et des sources de revenus en contre saison pour les personnes les plus
vulnérables ceci entraînera la disponibilité en temps réel des légumes vertes fraîches. La
formation et l’accompagnement des associations de gestion des aménagements amélioreront

38
les connaissances et le savoir-faire des populations en matière d’adaptation aux changements
climatiques.

Le développement du séchage devrait avoir un impact important sur la résilience des ménages
par rapport aux différentes crises. Les principaux effets positifs potentiels seront la réduction
des difficultés en périodes de soudure.

Le développement des AGR pour les femmes, couches plus vulnérables permettra des de
diversifier les revenus tout en diminuant la pression sur l’exploitation des ressources naturelles.
La possibilité d’avoir des revenus réguliers en saison sèche devrait également faire baisser le
niveau d’endettement de ces ménages et sortir de la vulnérabilité.

Pour ce qui est des mesures d’accompagnement, l’alphabétisation fonctionnelle suite à


l’implantation des centres multifonctionnels permettra d’abord de pallier à l’abandon précoce
des écoles des jeunes filles, de promouvoir l’autonomisation économique des femmes, de
renforcer leur capacités de gestion, de faciliter leur intégration dans les Comités de gestion des
groupements et la prise en charge des activités productives. Enfin, l’éducation
environnementale devrait permettre de créer, auprès des ménages semi-urbains que ruraux
bénéficiaires une meilleure conscience sur l’importance d’utiliser les ressources naturelles de
manière responsable et de veiller à leur préservation et surtout à leur renouvellement pour la
génération future.

En résumé, les impacts positifs attendus du programme sont (i) la création d’emplois
temporaires pendant la période des travaux pour les ouvriers lors des opérations de collecte des
graviers et moellons, de fouille (déblais remblais), les tacherons pour la construction des
infrastructures socio-sanitaires et hydrauliques (latrines, centre fonctionnel, réhabilitation des
laboratoires, exutoires et bassins d’abreuvement des animaux), (ii) l’accès à l’eau potable et la
sécurisation de l’approvisionnement des populations et du bétail, (iii) l’accroissement très
significatif du taux d’accès à l’assainissement, (iv) la diminution de la prévalence des maladies
hydriques et (v) l’autonomisation des femmes.

Impacts négatifs directs et indirects

Les impacts et effets socio-environnementaux négatifs potentiels des principales activités


relèvent des ressources en eau, les sols, le couvert végétal, les écosystèmes, la santé humaine,
les droits conflits fonciers et l’accaparement des points d’eau par des « Nantis » ou influents.

Pour des fins agricoles, le PAEPA MR SU mobilisera surtout les eaux souterraines pour la
consommation en boisson et les cultures maraîchères. Il y a une probabilité de toucher les
différentes nappes (faible et grande profondeurs) pendant les forages. Les effets de la
consommation d’eau en boisson et en petite irrigation à travers l’intensification du pompage
devront être appréciés par le programme au fil des années. Ces aménagements posent également
la question sur le partage des nouvelles ressources crées entre les populations sédentaires,
nomades et les exploitantes des cultures maraîchères.

La gestion de l’eau de boisson est possible d’entrainer des conflits pour sa distribution et par sa
disponibilité, de qualité et du non-paiement de l’eau.

La distribution des parcelles aux bénéficiaires après aménagement pour l’exploitation des
cultures maraîchères pourrait être source des conflits

39
L’intensification des cultures maraîchères est susceptible de provoquer l’érosion hydrique ou
éolienne avec perte de la couche superficielle la plus fertile, la salinisation des terres suite à une
irrigation mal conduite et la perte de fertilité et à des restitutions insuffisantes en matière
organique et éléments chimique.

L’utilisation prohibée des produits phytosanitaires ou sa mauvaise gestion pour les cultures
maraîchères peut provoquer des effets négatifs sur la santé des utilisateurs, les sols, la faune
édaphique voire des consommateurs. Par ailleurs, la présence dans les zones à eau stagnantes à
une certaine période peut constituer une source de maladies bien que le risque soit limité compte
tenu de la taille des aménagements et de l’éloignement des habitations.

La construction du centre fonctionnel ainsi des latrines peut aussi occasionner la perte du terrain
et le problème de gestion après aménagement.

En résumé, les principaux impacts négatifs à atténuer sont : (i) risques conflit dans la gestion
de l’eau de consommation, (ii) risques de pertes ou de réduction des terres agricoles et de
terrain, (iii) risques d’érosion et/ou de pollution des terres par suite d’utilisation des produits
phytosanitaires pour les cultures maraîchères et intoxication des consommateurs, (iv) risques
de pollution et de contamination des eaux et des sols après vidange des déchets des latrines et
des eaux usées, (v) risques d’accidents pour les travailleurs et les populations pendant la phase
de construction et (vi) baisse probable du niveau des nappes phréatiques suite aux prélèvements
et aux changements climatiques.

40
Tableau N°10 : Synthèse des impacts potentiels des activités du PAEPA MR SU

Activités Impacts environnementaux Impacts socio- économiques


Positifs Négatifs Positifs Négatifs
Composante A :
La construction de 40 • Meilleure mobilisation • Taux de prélèvement de • Location des habitations • Présence du
mini AEP, réalisation des eaux souterraines l’eau plus important • Développement de HIMO personnel clé des
de 250 PMH, • Gestion de la nappe dans ladite nappe • Développement des activités entreprises
construction de 20 phréatique • Débroussaillement des génératrices des revenus • Propagation possible
forages motorisés • Assainissement des zones (fourniture de pour les femmes et les jeunes des maladies
réalisation de 100 milieux matériau pour les (restauration, petit • Non observation des
latrines publiques constructions, terres commerce, etc.) us et coutumes
agricoles/maraichage, • Exploitation
bâtis, perte de revenus, incontrôlée de l’eau
pertes des sols, des souterraine
habitats des animaux et
de la flore)
• Braconnage
(Consommation de la
viande de brousse et de
bois de chauffe)
Construction du Centre • Meilleure utilisation de • Perturbation de la • Location des habitations • Présence du
multifonctionnel l’espace structure des sols, des • Renforcement des capacités personnel clé des
• Entreposage des récoltes habitats des animaux des femmes dans les entreprises
• Bonne conservation des • Braconnage domaines de la couture, • Propagation des
produits (Consommation de la transformation des produits maladies
• Augmentation de la durée viande de brousse et de locaux, etc., • Non observation des
de conservation bois de chauffe) • Diminution des pertes des us et coutumes
• • Utilisation prohibée des produits maraichers • Risqué de conflits
produits phytosanitaires suite à une mauvaise

41
• Meilleure organisation du gestion ou des
circuit commercial malversations
• Augmentation des revenus
des productrices
• Sécurité alimentaire
• Renforcement des liens
sociaux
• Activités Génératrices des
Revenus (Amélioration des
revenus, Allègement des
charges de travail des
femmes, Diminution de
l’exode rural en contre
saison)
• Rattrapage scolaire et
alphabétisation fonctionnelle
des jeunes filles et des
femmes pour une meilleure
intégration socioéconomique
dans la communauté
• Education environnementale
(Augmentation de la
sensibilité des populations et
des jeunes pour des
questions
environnementales) incluse
dans IEC
Développement/ • Protection des parcelles • Pertes de pâturage • Récupération et bonification • Conflits liés au droit
Intensification des de cultures contre • Diminution de la fertilité de terres et l’usage des sols
cultures maraîchères par des techniques

42
l’érosion hydrique et le intensives non • Augmentation de la (cohabitation entre
bétail appropriées productivité des terres les droits)
• Développement de • Déboisement • Sécurisation et augmentation • Exploitation
pratiques d’agriculture • Contamination des sols de la production agricole incontrôlée de l’eau
agro écologique par un usage abusive de • Réduction de l’exode par la souterraine
• Intégration agriculture produits phytosanitaires possibilité de cultures de • Développement des
élevage • Gestion irrationnelle des contre saison par les femmes maladies hydriques
• Augmentation de la ressources en eaux et les jeunes surtout dans la (augmentation du
production maraîchère (irrigation) zone soudanienne paludisme,
• Dégradation de la diarrhéiques,
qualité des eaux et des bilharzioses, etc.)
sols (salinisation, • Intoxication due à
acidification, etc.) l’utilisation
inappropriée de
produits
phytosanitaires
• Utilisation prohibée
des intrants
• Emission des gaz à
effet de serre
Composante B
Réhabilitation de trois • Existence des laboratoires • • Disponibilité de l’eau de •
laboratoires consommation de bonne
qualité

43
VII. CARACTERISATION DES IMPACTS ET DETERMINATION DE LEUR
IMPORTANCE

La caractérisation d’un impact est la description de celui-ci de façon à faciliter la


détermination de son importance ou de sa signification. Elle est faite sur la base d’un certain
nombre de critères susceptibles d’influencer les décisions relatives au projet en six (06)
points: le type d’impact, l’interaction, son intensité (ampleur), son étendue, sa durée, sa
réversibilité,...

Quant à l’évaluation de l’importance absolue de l’impact, elle a pour but d’affecter une
importance relative aux impacts associés au PAEPA MR SU et de déterminer l’ordre de
priorité selon lequel les impacts doivent être évités, réduits ou compensés (ERC). La
méthode de Martin FECTEAU permet d’avoir l’importance absolue de l’impact. Elle
combine les trois paramètres qui sont l’intensité, la durée et l’étendue. L’importance peut
être majeure, moyenne ou mineure.

44
Tableau N°11 : Importance absolue et relative des impacts

Activités Impacts Nature Intensité Etendue Durée Importance


absolue
Composante A
Meilleure mobilisation des eaux souterraines Positive Moyenne Locale Longue Moyenne
Gestion de la nappe Positive Moyenne Locale Longue Moyenne
Assainissement des milieux Longue
Positive Moyenne Locale Moyenne
Taux de prélèvement de l’eau plus important dans la nappe Negative Moyenne Locale Longue Moyenne
Débroussaillement des zones ((fourniture de matériau pour les Négative Moyenne Locale Court terme Moyenne
La construction de mini constructions, terres agricoles/maraichage, bâtis, perte de revenus,
AEP, réalisation de pertes des sols, des habitats des animaux et de la flore)
PMH, construction de
Exploitation incontrôlée de l’eau souterraine Négative Moyenne Locale Long terme Moyenne
forages motorisés et la
Mobilisation et emploi temporaire de la main d’œuvre locale Positive Faible Locale Moyen terme Moyenne
réalisation
Développement des activités génératrices des revenus pour les Positive
réalisation de latrines Faible Locale Moyen terme Moyenne
femmes et les jeunes (restauration, petit commerce, etc.)
publiques
Emission de poussières, de fumées et du bruit Négative Faible Locale Court terme Moyenne
Propagation des maladies (IST/SIDA) Négative Moyenne Locale Court terme Moyenne
Non observation des us et coutumes Négative Moyenne Locale Court terme Moyenne
Pollution du paysage par les déchets inertes des chantiers Négative Forte Ponctuelle Moyen terme Moyenne
Production des déchets solides et liquide pendant l’exploitation des Négative Forte Ponctuelle Long terme Majeure
infrastructures (domestiques, industriels)
Protection des parcelles de cultures contre l’érosion hydrique Positive Moyenne Locale Longue Moyenne
Développement de pratiques d’agriculture agro écologique Positive Moyenne Locale Moyenne Moyenne
Intégration agriculture élevage Positive Moyenne Locale Moyenne Moyenne
Récupération et bonification de terres Positive Moyenne Locale Moyenne Moyenne
Développement/
Augmentation de la productivité des terres Positive Moyenne Locale Moyenne Moyenne
Intensification des
Sécurisation et augmentation de la production agricole Positive Moyenne Locale Moyenne Moyenne
cultures maraîchères
Réduction de l’exode par la possibilité de cultures de contre saison Positive Moyenne Locale Moyenne Moyenne
Emission des gaz à effet de serre Negative Moyenne Régionale Long terme Majeure
Facilitation des flux commerciaux autour des marchés Positive Forte Régionale Longue Majeure
Amélioration des revenus des populations Positive Forte Régionale Longue Majeure

45
Amélioration des prévalues agricoles Positive Forte Régionale Long terme Majeure
Acquisition des de terres pour l’implantation des infrastructures Négative Forte Ponctuelle Moyen terme Moyenne
Augmentation de la production maraîchère Moyenne Moyenne
Positive Moyenne Locale
Pertes de pâturage Négative Faible Régionale Moyenne Moyenne
Diminution de la fertilité par des techniques intensives non Négative Faible Courte Moyenne
Ponctuelle
appropriées
Déboisement Négative Faible Ponctuelle
Courte Moyenne
Contamination des sols par un usage abusive de produits Ponctuelle
Positive Faible Courte Moyenne
phytosanitaires
Développement des maladies hydriques (augmentation du Negative Forte Régionale Long terme Majeure
paludisme, diarrhéiques, bilharzioses, etc.)
Intoxication due l’utilisation inappropriée de produits phytosanitaires Negative Forte Régionale Long terme Majeure
Utilisation prohibée des intrants Negative Faible Locale Long terme Moyenne
Conflits liés au droit et l’usage des sols (cohabitation entre les droits) Negative Moyenne Locale Long terme Moyenne
Gestion irrationnelle des ressources en eaux (irrigation) Négative Faible Ponctuelle Courte Moyenne
Dégradation de la qualité des eaux et des sols (salinisation, Négative Faible Courte Moyenne
acidification, etc.) Ponctuelle

Emission des gaz à effet de serre Negative Moyenne Régionale Long terme Majeure
Facilitation des flux commerciaux autour des marchés Positive Forte Régionale Longue Majeure
Amélioration des revenus des populations Positive Forte Régionale Longue Majeure
Amélioration des prévalues agricoles Positive Forte Régionale Long terme Majeure
Construction du centre Meilleure utilisation de l’espace, alphabétisation fonctionnelle Positive Moyenne Locale Longue
multifonctionnel Entreposage des récoltes Positive Moyenne Locale Longue
Bonne conservation des produits/Séchage des produits locaux Positive Moyenne Locale Longue
Augmentation de la durée de conservation Positive Moyenne Locale Longue Moyenne
Perturbation de la structure des sols, des habitats des animaux Négative Moyenne Ponctuelle Courte Moyenne
Braconnage (Consummation de la viande de brousse) et destruction Négative Moyenne Ponctuelle Courte Moyenne
des bois de chauffe
Education environnementale (Augmentation de la sensibilité des Régionale Majeure
Positive Moyenne Longue
populations et des jeunes pour des questions environnementales)
Augmentation de la sensibilité des populations et des jeunes pour des Positive Forte Régionale Longue Majeure
questions environnementales

46
7.1 Mesures d’atténuation des impacts

Ce chapitre donne les lignes directrices majeures, pour la gestion environnementale et


sociale du PAEPA MR SU dégagées à partir des priorités nationales et en tenant compte
du cadre politique, législatif et juridique du Tchad, des conventions sous régionales,
régionales et internationales signées et ratifiées par le Tchad, des Directives de
sauvegarde environnementale et sociale de la BAD. Ces directives comprennent des
orientations relatives au renforcement des impacts positifs et d’autres directives à la
prévention, l’atténuation et la compensation des impacts négatifs. Les activités
d’aménagement et de construction seront soumises à un tri qui permettra d’écarter en
amont de la mise en œuvre du programme les impacts négatifs majeurs. Les mesures
d’atténuation d’ordre technique, à réaliser aussi bien lors de la phase de construction
qu’en période de d’exploitation, sont consignées dans le tableau N°12. Il s’agit
d’intégrer les activités du projet dans le milieu naturel. Pour ce qui est des impacts
négatifs, l’étude a précisé les actions environnementales visageables afin de les
supprimer ou de les réduire.

7.1.1 Mesures générales d’atténuation


• Clauses environnementales et sociales
Les clauses environnementales et sociales à insérer dans les DAO et les dossiers
d’exécution sont destinées à aider les personnes en charge de la rédaction des DAO et
les marchés d’exécution des travaux afin qu’elles puissent intégrer dans ces documents
des prescriptions permettant d’optimiser la protection de l’environnement et de la santé
humaine.

• Mesures de gestion de chantier


Le programme doit exiger des entreprises d’exécution des marchés de respecter les
mesures de gestion de chantier et des pollutions et les nuisances pendant les travaux.
Les mesures d’atténuation de l’exécution du projet sont :
✓ Procéder au choix judicieux et motivés des sites d’implantation en concertation
avec les bénéficiaires et analyser les atouts et les inconvénients des sites;;
✓ Mener une campagne de sensibilisation avant le démarrage des travaux ;
✓ Veiller au respect des mesures d’hygiène et de sécurité des installations du
programme ;
✓ Veiller au respect des règles de sécurité lors des travaux ;
✓ Assurer la collecte et l’élimination des déchets issus des travaux ;
✓ Employer en priorité la main d’œuvre locale ;
✓ Prévoir dans le programme des mesures d’accompagnement (hygiène et
assainissement, équipement ; programme de gestion et d’entretien ;
✓ Mener des campagnes de sensibilisation sur les IST/SIDA ;
✓ Impliquer étroitement les services déconcentrés de l’Etat, les associations et les
organisations non gouvernementales ainsi que les autorités traditionnelles dans
le suivi de la mise en œuvre des activités ;
✓ Impliquer les communautés locales dans toutes les phases de la mise en œuvre
du projet ;
✓ Assurer la surveillance et le suivi environnemental.

Les mesures d’atténuation de suivi du projet sont :


✓ Suivi environnemental et surveillance environnementale ;

47
7.1.2 Mesures d’atténuation des activités
• Milieu humain
Il n’y a pas d’expropriation pour tous les sites dans ce programme puisque les sites
doivent être attribués et/ou rétrocédés donc pas un Plan de réinstallation élaboré à ce
titre. Néanmoins, lorsqu’il y a rétrocession, un procès-verbal de rétrocession doit être
signé des parties engagées.

• Milieu biophysique
Ces mesures relatives au milieu biophysique concerneront entre autre l’atmosphère, les
eaux (souterraines et superficielles), les sols, la faune et la flore.
✓ Atmosphère : Afin de réduire les émissions atmosphériques pendant la phase
des travaux, il faudrait arroser les périmètres des travaux, équiper les véhicules
de silencieux et entretenir régulièrement. La mise en valeur des parcelles grâce
aux installations de pompage solaire permettra également de limiter ces
différentes émissions.
✓ Sols : La faune terrestre (termites, microorganismes du sol) remplit des
fonctions écologiques importantes. Elle est responsable du recyclage de la
matière organique, et donc de la fertilité du sol. La destruction des termites qui
enrichissent le sol en argile diminue la capacité de stockage des composés
organiques qui entrent dans la structuration et l’ameublissement des sols qui
s’appauvrissent, induisant leur faible productivité.
✓ Ressources en eau : Les activités en matière d’irrigation doivent inclure un
PGES détaillé, énumérant toutes les mesures jugées réalisables et nécessaire
pour réduire de façon significative les effets dommageables pour
l’environnement ;
✓ La pollution liée à la mauvaise gestion des huiles usées et autres hydrocarbures
voire lubrifiants sur le sol. Cette pollution pourrait aussi être responsable de la
destruction des habitats ou de la microfaune terrestre.

En phase d’implantation il faut promouvoir un système d’irrigation faisant un usage


rationnel de l’eau et améliorer le drainage de l’eau sur les terres agricoles.

En phase de construction, il faudrait choisir des sites ou l’impact social,


environnemental et du changement climatique est proportionnel aux avantages attendus
à long terme. On doit également s’assurer de l’élimination des déchets de construction.
En phase d’exploitation, il faudrait entretenir les systèmes de drainage et lessiver les
sols pour éliminer la salinité dérivant de l’irrigation :
• Veiller à ce que les applications n’excèdent pas les doses
recommandées ;
• Réduire le lessivage par le choix du type d’engrais appropriés aux
conditions du sol, par des applications fractionnées et par des épandages
localisés ;
• Explorer le potentiel d’augmentation de la production sans recours aux
engrais chimiques ;
✓ Conservation de la biodiversité : En phase d’exploitation, la mise en œuvre des
activités d’irrigation nécessitera l’usage des engrais phosphorés et azotés qui
accentuera le phénomène d’eutrophisation des mares et des cuvettes et qui
entraînera un appauvrissement de la diversité de la faune aquatique. La faune et
les animaux domestiques sont affectés par les pesticides dans le cadre de la lutte
antiparasitaire (intoxication pouvant provoquer un avortement chez les femelles
48
en gestation ou au-delà, la mort). En effet, la plupart des pesticides utilisés dans
la lutte antiparasitaire peuvent toucher la faune non cible à cause de la non
sélectivité des certains pesticides. L’application des pesticides peut avoir des
impacts importants sur la faune aquatique et peut perturber la chaine alimentaire
de ce milieu. L’usage des pesticides illicites peut durablement perturber la faune
aquatique et avoir des conséquences sur la santé humaine après la
consommation des produits issus des cours d’eaux contaminés.
✓ Ressources forestières : En vue d’une bonne conservation de la biodiversité, il
faudrait vérifier la présence des espèces menacées, et faire en sorte que des
espaces adéquats soient disponibles pour les migrations de la faune sauvage et
que des mesures de conservation soient mises en place.

En ce qui concerne le changement climatique, le boisement, la reforestation et, en


particulier la régénération des forêts offre un potentiel d’atténuation du changement
climatique. Il s’agit également d’accroitre l’efficience d’utilisation du bois de feu grâce
à des foyers économes en énergie et l’installation de sources d’énergie renouvelable
(énergie solaire ou biogaz). La rémunération des services environnementaux, comme
le piégeage de carbone (reboisement), peut offrir une source supplémentaire de revenu
et, par la même, une incitation à la gestion durable des forêts.

Afin de limiter les effets négatifs environnementaux des activités de reforestation,


l’emplacement et les espèces d’arbres à planter sont à choisir en concertation avec les
autorités locales au moment opportun.

Pour les sols, il faudra restreindre le défrichement des terres convenant au mieux à la
production agricole et définir les zones qui ne doivent pas être défrichées. Eviter le
brûlis comme méthode de défrichement.

✓ Elevage et ressources en terres de parcours : Pour la gestion des parcours et


élevage, les mesures d’atténuation suivantes peuvent être retenues :
• Contre l’érosion du sol accrue par le pâturage, l’enlèvement de la végétation
et le piétinement, il faudra restreindre l’accès du bétail aux zones instables.
Une option de limitation de destruction de la végétation doit être de rigueur
pour l’implantation des couloirs de transhumance. On pourrait également
appliquer des mesures de lutte contre l’érosion du sol, comme la
reforestation, réensemencement des herbes, la préparation du sol, la création
de terrasse ;
• Contre l’envasement et la salinisation accrue des eaux de superficielle on
peut procéder à un boisement utilisant des plantes autochtones polyvalentes
comme Acacia albida, utiliser en fonction de la zone en bande enherbée
l’espèce Andropogon gayanus. Ces deux espèces servant de fourrage pour
les animaux et des fruits et de régénération pour les sols.
• Contre la détérioration de la fertilité et des caractéristiques du sol due à
l’enlèvement de la végétation, au feu, à l’érosion accrue et à la compaction
du sol il faudrait appliquer le compostage ou l’évacuation du fumier ;

Pour ce qui est de la gestion paysagère et de remise en état il faudrait, à chaque


fois, effectuer une remise en état des sols, et veiller à bien y supprimer tous les
déchets générés lors des interventions de construction et d’aménagement.

49
✓ Conservation de la biodiversité : La biodiversité est essentielle au maintien de
services éco systémiques comme la fourniture d’eau et de nourriture, ainsi que
d’autres services importants aussi bien pour les écosystèmes eux-mêmes que
pour la vie humaine. Il conviendra d’éviter la perturbation des habitats naturels
autant que possible. Il conviendra d’inclure les mesures d’atténuation
génériques suivantes dans les PGES des activités susceptibles d’avoir des effets
négatifs sur la biodiversité, en plus des mesures locales spécifiques qui pourront
être recensées dans les EIES ou d’autres analyses environnementales :
• Veiller à ce que les caractéristiques des activités du projet soient conçues
de manière à prévenir la perturbation des habitats naturels et recherche
les solutions qui minimisent la perte de la biodiversité ;
• Favoriser la participation des populations locales à l’identification
d’autres solutions acceptables ;
• Eviter d’introduire des espèces végétales exotiques et veiller à intégrer
la protection de la biodiversité aux orientations relatives à l’agriculture;
• Collaborer avec les groupes communautaires locaux pour établir des
systèmes efficaces de gestion des zones protégées, restaurer les habitats
endommagés et contrebalancer les pertes inévitables d’habitats en
assurant aux communautés touchées une compensation et des avantages
accrus,
• Envisager les mesures, qui permettraient par le biais des activités de
PAEPA MR SU, de réduire les émissions de gaz à effet de serre ou
d’accroitre la capacité de stockage de carbone ;
• Promouvoir la formation et le renforcement des capacités en matière
d’éducation environnementale destinées aux communautés rurales.

Tableau N°13: Impacts résiduels et les mesures de compensation


correspondantes
Impacts résiduels Mesures de compensation

• Promouvoir la plantation d’arbres dans la cour des


écoles, aux alentours des magasins de stockage, de part
et d’autre des pistes pendant la traversée des villages et
• L’occupation partielle et/ou des acacias et autres espèces fourragères dans les
temporaire des terres agricoles, exploitations agricoles
des aires de pâturages, • Donner aux populations la possibilité de réutiliser les
• La perte du couvert végétal sur équipements et les installations temporaires à des fins
les sites d’emprunt, les communautaires.
emprises des infrastructures • Mettre à la disposition des populations riveraines les
• La perte des habitats naturels résidus de construction, les branches élaguées, les
d’animaux matériaux de déblai ou tout autre résidu.
• Les émissions atmosphériques • Créer ou améliorer des habitats équivalents ou permettre
(gaz d’échappement, poussières la sauvegarde de milieux ou habitats équivalents ailleurs.
et bruit) pendant la circulation • Promouvoir l’installation des barrières physiques ou
des véhicules comportementales pour éloigner les animaux
domestiques, sauvages et les oiseaux des cultures.
• Recruter de la main-d’œuvre locale et/ou encourager
l’attribution de certains contrats aux entreprises locales.

50
• Comme mesure de compensation, il faudrait constituer
un puits de carbone en plantant les arbres autour des
aménagements et des infrastructures.

7.1.3 Gestion du risque environnemental


Le risque s’entend comme la combinaison de la probabilité, de la fréquence, de
l’occurrence d’un danger et l’ampleur de ses conséquences. Cinq caractéristiques
séparent le risque environnemental des autres risques technologiques : le fait d’être
chronique et non pas accidentel ; le défaut de connaissances ; l’inertie ; l’irréversibilité
et enfin la globalité. La zone du projet n’est pas connue pour être une zone à risque
environnemental, ni par les faits historiques, ni par la structure géologique du sol, ni
par la géomorphologie.

Il existe par contre les risques ordinaires pouvant survenir pendant la phase de
construction des infrastructures et de réhabilitation des laboratoires, celui lié pour
l’essentiel : aux déversements accidentels ’hydrocarbures, de produits de vidange et
d’autres substances qui rentrent dans l’implantation des infrastructures. Des risques
d’accidents pourraient avoir lieu, tant sur les lieux de travail, qu’à la traversée des pistes
lors de transport des matériaux de construction, ainsi que des cas d’incendies pour
lesquels des mesures sécuritaires et de formation sont prévues pour le personnel des
chantiers.

D’autres mesures techniques concernent l’aménagement d’aires d’entretien sécurisées


pour les camions et pour le stockage des produits polluants afin d’éviter tout
déversement accidentel susceptible de polluer les ressources naturelles. Des mesures
sur sites sont préconisées afin d’assurer une bonne rétention autour des réservoirs de
stockage du carburant, d’huile de vidange, aussi d’aménager des fosses pour
l’évacuation des huiles, graisses et autres liquides polluants provenant des ateliers
d’entretien, des installations de lavage de véhicules et d’équipements et des zones de
chargement.

7.1.4 Programme de suivi environnemental et social


7.1.4.1 Les mesures de surveillance environnementale
Les éléments à considérer aux différentes étapes du projet
La surveillance environnementale a pour enjeu principal de s’assurer que les mesures
d’atténuation et de bonification des impacts environnementaux et sociaux sont
effectivement mises en œuvre. Elle portera sur un certain nombre d’éléments aux
différentes étapes du chantier.
Etape « Installation du chantier »

51
•approbation du plan d’installation (bac de vidange, décharges, zones de
stockage,…)
Etape « Exécution des travaux »
• contrôle par rapport au schéma d’intervention et aux spécifications
techniques en respectant les processus du chantier (journal de
chantier…)
• vérification des matériaux, des zones réellement touchées, des quantités
mise en œuvre ;
• vérifier les points les plus important signalés dans le P.G.E.S (mesures
environnementales et sociales, indicateurs),
• inclure un point « mesures environnementale » pendant les réunions de
chantier avec les entreprises ;
• établir soit un rapport environnemental, soit un procès - verbal
environnemental lors des acquisitions des terrains pour la construction
ou implantation de tout ouvrage;
• tenir compte des mesures environnementales lors de la réception des
infrastructures (point d’eau, maison de la femme, terrain pour la
plantation d’arbres).

Etape «Fin des travaux »


• vérifier la remise en état des zones d’emprunt et de carrière, le comblement
des fosses, l’enlèvement des produits de déblais et des remblais provisoires ;
l’enlèvement des épaves et des débris divers et le nettoyage en générale du
chantier ;
• établir un procès-verbal de repli chantier ;

Tableau N°14 : Cadre pour la surveillance environnementale

Mi Principales mesures Prévisions réalisations Ecarts observations


lieux
Actions IEC sur
VIH/Sida + gestion de
l’environnement dans les
agglomérations
Equipements de sécurité
Milieu pour les travailleurs du x X X
humain chantier x
Dispositifs de sécurité
aux sites des travaux
Arrosage des sites X X x
pendant les travaux
Air Port de masques anti x
poussières et des tenues
de travail
Remise en état des zones x X X x
d’emprunts
Sols gestion des déchets
solides, liquides

52
Reboisement de x x X x
compensation
Végétation Implication des autorités
et traditionnelles et des
écosystème populations dans les
plantations de
compensation
Plantation d’ombrage
Renforcem Formations diverses x X x
ent des Mesures juridiques et
capacités réglementaires sur x
l’environnement
Etc

• faire un bilan en fin de mission, des actions menées et juger de l’efficacité


des mesures et méthodes utilisées sur le chantier pour
• prévenir les impacts temporaires du chantier et proposer un cadre
méthodologique applicable à des chantiers similaires (retour d’expériences).

7.1.4.2 Procédures et les modalités de la surveillance environnementale


Il s’agira ici dans un premier temps de mesurer le degré de la mise en œuvre des
mesures préconisées et dans un second temps de procéder à la recherche de conformité
de ses mesures avec les close contractuelles.

Mesure du degré d’avancement de la mise en œuvre des mesures


Cette partie de la surveillance pourra être effectuée par l’usage du tableau ci-après :

Recherche de la conformité des mesures mises en œuvre


Les travaux non conformes se caractérisent par un décalage entre les travaux exécutés
et les obligations contractuelles en matière de prévention et de protection de
l’environnement. On peut distinguer :
• les prestations non conformes mineures, pour lesquelles les conséquences sont
réparables (point clé) ;
• les prestations non conformes majeures pour lesquelles les conséquences sont
difficilement réparables (point d’arrêt)
Les actions proposées seront de trois (3) types :
• les actions correctives ayant pour but de réparer les atteintes à l’environnement
et d’empêcher la répétition des disfonctionnements constatés ;
• les actions préventives découlant d’une évaluation de risques nouveaux et ayant
pour but d’en éviter l’apparition.
• les actions complémentaires en cas de zones non traitées.

Après chaque visite de terrain assortie d’une réunion de chantier, le responsable de


l’équipe chargé de la surveillance environnementale devra en cas de besoin adressé à
l’entrepreneur une demande de mise en conformité.

53
7.1.4.3 suivi environnemental
7.1.4.3.1 Suivi des mesures d’atténuation et de bonification
Il s’agit pour les structure en charge du suivi du PGES, d’organiser des visites avec
l’entreprise au cours de la période de garantie aux fins de vérifier l’efficacité des
mesures notamment si chacune d’elles :
o ne change en rien l’impact sur l’élément affecté du milieu récepteur;
o atténue ou bonifie nettement l’impact sur l’élément affecté du milieu
récepteur ;
o atténue ou bonifie considérablement l’impact sur l’élément affecté du milieu
récepteur ;
o empire ou ne bonifie pas nettement l’impact sur l’élément affecté du milieu
récepteur ;
o empire ou ne bonifie pas considérablement l’impact sur l’élément affecté du
milieu récepteur.

Tableau N°15 : Fiche d’évaluation de l’efficacité des mesures


d’atténuation/bonification

Milieux Principales mesures Efficacité


Bonne Moyenne Faible
Actions IEC sur VIH/Sida
+ gestion de
l’environnement dans les
agglomérations
Equipements de sécurité
Milieu humain pour les travailleurs du
chantier
=Dispositifs de sécurité
aux sites des travaux
Etc.
Arrosage des sites X x
pendant les travaux
Air Port de masques anti X
poussières
Remise en état des zones x X x
d’emprunts
Sols Gestion des déchets
solides, liquides
Reboisement de
compensation
Implication des autorités
Végétation et traditionnelles et des
écosystème populations dans les
plantations de
compensation

54
Plantation d’ombrage
Renforcement Formations diverses sur
des capacités les mesures juridiques et
réglementaires relatifs à
l’environnement et aux us
et coutumes
Etc.

Synthèse des impacts, mesures d’atténuation, des indicateurs et acteurs responsables


Le tableau ci-après présente la synthèse des principaux impacts environnementaux et
sociaux, les mesures d’atténuation et de bonification préconisées le programme de
surveillance/suivi environnemental, ainsi que les acteurs responsables. On notera la
signification des signes utilisés comme suit :
+ = impact positif
- = impact négatif
S = mesure supplémentaire

55
Tableau N°16 : Récapitulatif des principaux impacts, mesures d’atténuation/bonification et surveillance environnementale

Composante de Activité Source Impact Nature Mesures d’atténuation et Surveillance –suivi environnemental
l’environnement d’impact de bonification des Indicateurs Période/fréquen Acteurs
impacts ce responsables
Dotation de masques Au quotidien
Fonctionnement Désagréments dus au bruit et anti- bruit aux Port effectif de pendant Entreprise
des engins en aux vibrations et aux - conducteurs d’engins et masques anti bruit toute la durée
autres employés
activité explosions des travaux
affectés

Altération du cadre de vie par = Bonne implantation =Signalétique Au quotidien


=la perturbation du trafic et signalisation aux physique des
= l’exploitation des carrières - usagers de la présence déviations Toute la durée Entreprise
des engins et véhicules
=les émissions de poussières =Arrosage effectifs du chantier
à l’aide des flags men
des pistes de
déviations

56
=Les maladies sexuellement =Nombre séance de
transmissibles (MST) et le = Actions d’IEC sur sensibilisation
sida, liés à la présence des VIH/Sida et IST =Nombre de
ouvriers
Implantation du projections de films ONG locale
=Autres maladies causées par =Panneaux de
chantier et arrivée le manque d’hygiène sensibilisation sur VIH le éducatifs Pendant la pour
de nombreuses observées dans certains long de la voie =Nombre dedurée des VIH/SIDA
personnes chantiers ne respectant pas les =acquisition de lots de séances de masse travaux +
règles minimales de salubrité préservatifs à la =Nombre de Entreprise
=La stagnation d’eau dans les disposition des ouvriers personnes pour
zones d’emprunt qui peut participants à ces prévention
favoriser le développement = organisation de tests de
séances autres
des vecteurs de maladies. dépistage volontaire
_ =Nombre de=Au fur et à maladies
personnes dépistées mesure des
tronçons
=Nombre de achevés et
panneaux de remis en
signalisation sur circulation
VIH/Sida le long de
la voie

=mise en place d’une = Existence


infirmerie à la base-vie physique de Pendant la
l’infirmerie et ses durée des Entreprise
équipements et travaux
dotations

57
=acquisition de casques, =Nombre de
Organisation du gants et chaussures de casques,
chantier, sécurité pour les ouvriers chaussures,…
mouvements Perturbation du trafic et
=signalisation des =présence physique
d’engins et risques
circulation des d’accidents liés au chantier chantiers, des déviations des signalisations
usagers de la voie par les personnes curieuses et _ = définition des règles de =document de
Milieu humain pendant les surtout les enfants sécurité et diffusion règlement de Entreprise
travaux =équipements de lutte sécurité
contre incendies
= équipements de
lutte contre
incendies
Milieu humain =Création d’emplois et de = Approche HIMO autant =Nombre d’emplois
revenus financiers importants que possible créés
dans la zone du projet (600
ouvriers locaux) = contribution des
=Nombre de petits Au début, puis
Présence du femmes et des jeunes au
projet dans la =Développement du petit projet dans le respect des commerces créés chaque mois Entreprise
zone commerce le long de la ligne lois jusqu’à la fin
du projet, en particulier par + du chantier
les femmes (restauration des
ouvriers dans les villages, =Sensibilisation des =Taux
vente de boisson,..) ouvriers à l’épargne dans d’accroissement de
les institutions de micro
l’épargne local
finance

58
=Stockage des produits =Présence effective
Altération de la qualité des - sous abris affectés à cela des abris de
Stockage des eaux de surface et des eaux et appropriés
stockage des Dès le début
produits souterraines
(ciments, produits du chantier
Milieu naturel hydrocarbures,..), = construction d’une jusqu’à la fin
fonctionnement plate-forme bétonnée =Présence de la du chantier Entreprise
et pour récupération des plate-forme
entretien/vidange huiles usagers
des engins de
chantier
=Documents y
relatifs

Exploitation de = Présence des


zones d’emprunt =Consommation d’espaces Remise en état ou remblais et graviers
et carrières naturels - aménagement des aires aux sites concernés A la fin des Entreprise
=Érosion des sols utilisées et des zones
= ou sites aménagés travaux
d’emprunt et de carrières
=Documents y
relatifs

Pression sur les Braconnage, pêches illégales, Sensibilisation des =Nbre des séances Maître
Forêts classées et coupe de bois - travailleurs sur le non- de sensibilisations Durant toute d’ouvrage
la Réserve de respect des prescriptions organisé la durée du
faune environnementales
projet

59
=Destruction du couvert =Nombre d’ha Durant toute
végétal pour les besoins de = Plantation de reboisés la durée du ONG locale
l’emprise nécessaire aux compensation sur 10 ha à =Nombre de projet recrutée
répartir entre les 5 régions
travaux groupements
Travaux sur
l’emprise du site =Destruction du couvert villageois impliqués
végétal pour les besoins de =Nombre de séance
l’emprise nécessaire aux de réunions tenues
travaux =Document y
=Risques de coupe du bois relatifs
par les ouvriers
Respect des textes
juridiques et
réglementaires de la loi =autorisations
- tchadienne sur les espèces
officielles des Entreprise
protégées et en matière de
Travaux sur chasse services forestiers Toute la durée +
l’emprise des =Nbre d’infractions du chantier Environneme
sites commises ntaliste+
Bureau de
=Braconnage des ouvriers du Contrôle
chantier contre la faune

60
IMPACTS ET MESURES EN PHASE D’EXPLOITATION
Milieu humain Dynamisation des =approvisionnement et eau =Sensibilisation des =Taux A moyen Maître
activités dans la potable et assainissement en populations sur les d’accroissement des terme d’Ouvrage
ZIP milieu semi-urbain et rural possibilités de revenus femmes
diversification de leurs
=Amélioration globale des
sources de revenus en
revenus des populations rapport avec les facilités
Du point de vue sanitaire qu’offre la présence des
maisons de la femme, le
développement des
+ cultures maraîchères
Risques de conflits - = Sensibilisation des =Nombre de sorties = Une fois par Maître
usagers et des riverains de sensibilisation mois d’Ouvrage
Milieu humain Exploitation des au respect des règles de sur la gestion des =En +
infrastructures gestion des infrastructures
infrastructures permanence ONG +CCAG
=Nombre de au bord de la
panneaux fixés voie
Pression accrue Braconnage contre les =Poursuite des activités de = Nbre d’infractions Personnel des
Milieu naturel sur la faune et animaux sauvages de la - surveillance du parc par les objet de PV services
autres ressources Réserve agents forestiers déconcentrés
forestières

61
Carbonisation pour vente du Toutes de l’Etat
charbon de bois périodes de (MEEP)
chaque année
Capacités Création des conditions de =Atelier sur mise en =Nombre de Atelier en Coordination
limitées des bonne exécution du projet par œuvre du PGES participants à début du +
acteurs de mise les acteurs directs au moyen S l’atelier projet Environneme
en œuvre et de de renforcement des
=Voyage d’étude de 3 =Rapport d’atelier = Nombre de ntaliste
suivi du PGES capacités et l’administration
cadres de la DFLCD et =Mission de terrain mission de
DEELP terrain
Intégration14 de clauses Spécification des clauses DAO (prescription =Au moment Maître
environnementales dans le environnementales techniques et du montage du d’ouvrage et
DAO S bordereaux des prix DAO maître
unitaires,…) d’œuvre
Cadre Critères sélectifs en =Au moment Maître
institutionnel Choix et engagement de faveurs des entreprises Document de du montage du d’ouvrage et
l’entreprise S soucieux des aspects critères de sélection DAO maître
environnementaux et
d’œuvre
sociaux
Extension de la garantie aux Formulation des points Document de =Au moment Maître
aspects environnementaux et spécifiques relatifs à garantie des travaux du montage du d’ouvrage et
sociaux S l’environnement DAO maître
d’œuvre

14
L’intégration des clauses environnementales dans le DAO est censée être faite dans la mesure où le DAO est déjà élaboré. L’expérience des tronçons précédents est
édifiant à cet égard.

62
Approbation du plan Choix de sites et prise de Document de plan Juste avant Maître
d’implantation de l’entreprise S mesures respectueuses de d’implantation démarrage du d’ouvrage et
l’environnement projet maître
d’œuvre

63
VIII. CONSULTATIONS PUBLIQUES
Les consultations publiques permettent d’assurer l’acceptabilité environnementale et
sociale du programme et de sa mise en œuvre au niveau local, régional et national en
mettant tous les acteurs dans un réseau de partage d’information. Il doit mettre l’accent
sur le contexte environnemental et social en rapport avec les différentes parties
prenantes du programme.

Elles ont été réalisées sur la base d’une approche participative qui avait été initiée en
amont du programme. Il résulte d’une part en final des missions de terrain et d’autre
part, des entretiens avec les Ministères en Charge de l’Environnement et de l’Eau, de
l’Economie, de la Coopération et de la Planification du Développement, des
organisations non Gouvernementales, institutions bancaires, des services déconcentrés
de l’Etat, des autorités locales, des chefs de cantons et des leaders d’opinions.

L’objectif est d’assurer une relation durable entre le Gouvernement, le Programme et


les populations, de manière à ce que le programme contribue au Développement tout
en maitrisant les impacts environnementaux et sociaux non souhaités. Ainsi, elles
permettent la prise en compte des perceptions, attentes et préoccupations des parties
prenantes du programme dans l’élaboration de l’EIES. Elles s’incrivent dans une
logique implication des principaux bénéficiaires et acteurs locaux dans la conception
du programme afin de mettre en exergue les enjeux environnementaux et sociaux et
contribuer efficacement à la durabilité du programme.

Spécifiquement, il s’agit de:


✓ Mettre en place un processus de consultation publique efficace qui facilite la
réduction des risques environnementaux et sociaux
✓ Identifier les problèmes environnementaux et socioéconmiques
✓ Fournir les renseignements appropriés aux bénéficiaires
✓ Dans la mesure du possible, donner les bénéficiaires l’ocassion au processus de
consultation Durant la totalité du programme

Il est trivial de signaler que le programme prévoit l’acquisition des terres (installation
du chantier, plate-forme des forages et du Développement des cultures maraîchères, de
construction des centres multifonctionnels pour les femmes, les couloirs de
transhumance) qui ne nécessite pas des déplacements des populations vivant dans la
zone du programme. À cet effet, il n’y a plan de réinstallation à envisage, mais plutôt
une simple procédure d’acquisition sur procès-verbal signé des parties prenantes
engages pour faciliter l’exécution des travaux des chantiers de contruction et
d’exploitation.

L’évaluation environnementale et sociale qui a été réalisée sur l’ensemble de la zone


du programme, il apparaît bien que la réalisation du programme aurait certainement des
impacts négatifs sur le milieu physique, biologique, social et économique. Toutefois,
ces impacts n’auront pas d’effets écologiques majeurs irréversibles tant dans la zone
immédiate du programme que dans ses environs, car ils pourront être circonscrits dans
les limites raisonnables.

La méthodologie a consisté à tenir des réunions

64
✓ Être ouvertes au public
✓ Être ouvertes aux autorités locales
✓ Être ouvertes à discussion visant à founir des renseignements, et rassembler les
commentaires de la communauté concernée.

Les sujets de discussion lors de ces rencontres ont porté sur les retombées en terme
socioéconomique, environnementaux, sanitaire et les effets nuisibles probables qui
pourraient résulter des phases des travaux et d’exploitation assortis des mesures
d’atténuation appropriées. Ainsi, les avis et commentaires des populations et des
groupes cibles ont été intégrés.

Ces réunions pourront durer plusieurs heures, et parfois donner lieu à d’autres réunions
s’il reste des questions en suspens.

Pour cette phase de concertation, ce ne sont pas toutes les parties prenantes qui en n’ont
pris part et moins encore informer de l’existence du programme. Afin de tenir compte
des points de vue de tous les bénéficiaires, il faille pendant la mise en œuvre du
programme, organiser ces consultations publiques que toutes ces parties prenantes
soient au même niveau d’information.

Les principes suivants à considérer:


- Identification de toutes les parties prenantes : l’équipe de l’intermédiation sociale
doit être mobilisée dans le cadre de la mission de cadrage et déployée sur le terrain.
Les rencontres peuvent avoir lieu sous formes d’entretiens individuels ou collectifs.
Les résultats des enquêtes individuelles permettront d’intégrer certaines contraintes
culturelles et locales dans le planning général de la mise en œuvre dudit programme.
- Identification des facteurs socio-économiques qui pourraient influencer le
processus de consultation publique. Ainsi, la planification des réunions doit tenir
compte des périodes des travaux champêtres et d’autres événements socioculturels.
Les sites de la tenue des réunions doivent être choisi en dehors des chefferies et au
besoin séparément ;
- Consultation de toutes les catégories de parties prenantes : faire participer toutes les
catégories sociales. Pour cette phase de préparation du programme, seules quelques
parties prenantes ont été consultées. Ce sont les :
o Autorités politiques, administratives et autorités coutumières (les
Gouverneurs des Régions de l’Ennedi Ouest, du Logone Occidental et du
Logone Oriental, les Chefs de Cantons de Doba, Mbaikoro, Sous-Préfets,
les Sultants ou leurs représentants, les Représentants des Chefs de Cantons,
les populations, etc.)
o Responsables d’organisations de la Société (ONG et Associations)
intervenant dans le domaine de l’environnement, de la santé (VIH/SIDA
notamment). Les différentes images lors de ces rencontres sont à la page
suivante.

La liste des personnes rencontrées est l’objet de l’annexe n°1. Le projet ne nécessitant
pas de déménagement pour cause d’expropriation, il n’y a pas eu de rencontre organisée
assortie de procès-verbal.

65
Planche N°1 : Séances de consultation publique à Fada

Planche N°2 : Séances de consultation publique à Fada (Suite)

Planche N°3 : Séances de consultation publique à Moundou, Doba et Mbaikoro

✓ Planification des réunions : les réunions doivent être planifiées à l’avance afin de
s’assurer le temps nécessaire et les ressources requises disponibles. Les plannings
des réunions doivent être diffusés un mois à l’avance avec un rappel à intervalle de
deux (02) semaines par de canaux adéquats. Un accent doit être mis sur la
sensibilisation des chefs traditionnels et leaders locaux et/ou des personnes

66
ressources selon le cas et la diffusion des messages portés signés des sous-préfets
des localités concernées. Les moyens financiers et la logistique doivent être
mobilisés à temps pour assurer l’aménagement des sites d’accueil des réunions et
leur déroulement dans le respect de l’ordre public.
✓ Définition des paramètres : les résultats attendus du processus de consultation
publique sont :
o Préparation des réponses aux inquiétudes exprimées :
o Mettre à disposition l’information environnementale ;
o Avoir une base de discussion et un outil de négociation entre les différents
acteurs locaux ;

IX. PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIAL

67
Le Plan de Gestion Environnemental et Social consiste en une planification de la mise
en œuvre des mesures environnementales préconisées pour le PAEPA MR SU. Il
couvre toutes les mesures visant à préserver l’intégralité de l’environnement physique,
biologique et humain dans la zone d’influence. Le PGES :
✓ décline les modalités de mise en œuvre des mesures et le programme de
suivi et de surveillance environnementale et sociale;
✓ précise le renforcement des capacités des acteurs responsables de la mise en
œuvre et d’information des populations
✓ prévoit les moyens de mise en œuvre des mesures.

Le PGES s’adresse aux principales parties prenantes du projet, à savoir le Maitre


d’ouvrages, les entreprises engagées dans les opérations de construction et
d’exploitation des ouvrages et tous les prestataires de service engagés par le Maitre
d’ouvrages, les services déconcentrés de l’Etat, la société civile et le bailleur.

9.1 Mécanisme d’intégration des aspects environnementaux


• Mesures générales de gestion de chantier
Le programme doit exiger des entreprises d’exécution des marchés de respecter les
mesures de gestion de chantier et de lutte contre les pollutions et les nuisances pendant
les travaux. Les mesures d’atténuation de l’exécution du projet sont :
✓ Mener une campagne de sensibilisation avant le démarrage des travaux
✓ Procéder aux choix judicieux et motivés des sites d’implantation en
concertation avec les bénéficiaires et analyser les atouts et les inconvénients
des sites;
✓ Veiller au respect des mesures de sécurité des installations du programme ;
✓ Employer en priorité la main d’œuvre locale ;
✓ Impliquer étroitement les services déconcentrés de l’Etat, les associations et les
organisations non gouvernementales dans le suivi de la mise en œuvre des
activités des microprojets ;
✓ Impliquer les communautés locales dans toutes les phases de la mise en œuvre
du projet ;
✓ Assurer la surveillance et le suivi environnemental ;
• Mesures d’atténuation spécifiques des impacts
Pour ce qui est de la gestion paysagère et de remise en état, il faudrait donc, à chaque
fois, effectuer une remise en état des sols, et veiller à bien y supprimer tous les déchets
générés lors des interventions.

Les émissions atmosphériques (bruit, poussières, fumées, gaz carboniques) seront le


fait de fonctionnement des véhicules et des équipements, le débroussaillage et le
nettoyage des emprises, le décapage des terres et le terrassement, le déplacement des
véhicules. Elles auront tendance à perturber la qualité de l’air. Comme mesures
d’atténuation il faudrait arroser les périmètres des travaux, constituer un puits de
carbone en plantant les arbres autour des aménagements et des infrastructures.

En vue d’atténuer l’impact sur les eaux superficielles et souterraines les entreprises
doivent établir les sites d’entretien des engins, de stockage d’hydrocarbures, de produits
chimiques et matériaux loin des cours d’eau pour les travaux nécessitant une
consommation accrue d’eau. Il leur sera exigé de faire de forage à leur frais et après les
travaux concéder aux populations riveraines Les principales sources d’impact sur le sol
sont les travaux de décapage de terres, de déversement et fuite, d’élimination des

68
déchets. Elles sont susceptibles de modifier les paramètres physico-chimiques des sols
et affecter leur fertilité.

Les activités de débroussaillage pourraient conduire à la diminution du couvert végétal,


à la perte de la biodiversité et à l’exposition des sols à l’érosion. L’impact sur la flore
proviendrait des activités de débroussaillage et de défrichement, les déversements et
fuite des produits. Dans la mesure du possible, il faut limiter l’empreinte du projet grâce
à l’utilisation des sites déjà perturbé afin de réduire le défrichement de nouveaux
périmètres. Le défrichement, en détruisant les habitats d’animaux, aura un impact sur
la faune. Eviter la perturbation des habitats naturels autant que possible. Pour la
protection de la faune il faudrait éviter de sélectionner les sites identifiés à proximité
des zones sensibles.

Populations locales : les principales sources d’impact sont l’acquisition des terres, le
recrutement de la main d’œuvre et les nuisances (bruit, poussières). PAEPA MR SU
doit informer et communiquer sur ses stratégies d’acquisition des terres et de
compensation. Pour l’acquisition des sites pour les travaux d’intérêt public, un procès-
verbal d’attribution ou d’acquisition doit être exigé, signé des autorités traditionnelles
(chefs de Cantons, des terres et/ou des villages) avec les coordonnées géographiques.
Pour ce faire, un comité de reconnaissance de terrain doit être promu. Le recrutement
doit être mené de façon à dissuader l’embauche des personnes n’appartenant pas à la
zone d’intervention du PAEPA MR SU en priorité. Sauf en cas de désistement des natifs
constaté, il sera fait mention aux autorités administratives et locales avec procès-verbal
de constatation dûment signé desdites avec le programme. En raison de l’acquisition
des terres, des activités de défrichement et de nivelage pendant la phase de construction
le patrimoine culturel peut être perdu. Lorsque cela est possible, détourner les activités
du projet loin des villages afin d’éviter d’usurper les sites du patrimoine culturel
(tombes, sites sacrés).

Pour la mise en œuvre du PGES, des consultations du public sont nécessaires, en


particulier pour les actions ci-dessous :
i. L’atelier de mise en œuvre du projet et de son PGES qui mobilisera une
quarantaine de personnes en une journée pour informer et sensibiliser les
représentants des structures impliquées et des populations affectées sur les
enjeux du projet et les mesures prévues pour leur éviter le plus possible de
désagréments et optimiser les impacts positifs. Il est prévu pour une journée à
Sarh, avant le début des travaux.
ii. Les actions de concertations avec les populations des villages riverains aux
infrastructures, pour les actions d’IEC sur la lutte contre le VIH/SIDA et les
travaux de reboisements (plantations de compensation et plantations
d’alignement). Ces concertations seront organisées par les ONG prestataires des
services. Par contre pour la bonne gestion des ouvrages hydrauliques, ce serait
la tâche allouée au CCAG.
iii. Pour les travaux de remise en état ou aménagement de sites de carrières et de
zones d’emprunt, des consultations auront lieu entre l’entreprise, la mission de
contrôle, la Coordination par le biais de l’environnementaliste et les
représentants des localités concernées pour déterminer le type d’intervention
(remise en état ou aménagement en plan d’eau) et les précautions nécessaires à
prendre en fonction de l’option retenue.

69
Tableau N°17: Plan d’atténuation des impacts négatifs

Responsabilité d’exécution
Activités Impacts négatifs Mesures Echéanciers
Chef d’Antenne, Coordination Avant toute exploitation
• Mettre en place des techniques et technologies du Programme des sites infrastructures
• Taux de durables et à faible consommation d’eau (Environnementaliste et
Suivi-Evaluation)
prélèvement de
• Suivre périodiquement le niveau piézométrique de la Direction de l’Hydraulique
l’eau plus nappe
important dans la • Faire correspondre les superficies à exploiter à la Chef d’Antenne, Coordination
La construction nappe disponibilité des ressources en eau du Programme
de 48 mini AEP, (Environnementaliste et
réalisation 05 Suivi-Evaluation) et ONG de
forages mise en œuvre
Débroussaillement • Mis en place d’un mécanisme de gestion des zones • Environnementaliste et Début de la réalisation des
motorisés d’acquisition des matériaux Chef d’Antenne infrastructures
réalisation de des zones (fourniture
135 latrines de matériau pour les • Concertation permanente et entente préalable entre
Durant toute la durée du
les futurs bénéficiaires sous le contrôle des autorités
publiques constructions, terres locales et administratives programme
agricoles/maraichage, • Sensibilisation des différents acteurs et les
bâtis, perte de bénéficiaires par rapport aux bonnes pratiques de Durant toute la durée du
revenus, pertes des gestion de la biodiversité et gestion des latrines programme
sols, des habitats des (Education environnementale)
animaux et de la
flore)
Construction du • Sensibilisation des travailleurs et bénéficiaires par • Environnementaliste et Au début des travaux et
Centre Perturbation de la rapport aux bonnes pratiques de gestion de la Chef d’Antenne et ONG pendant la phase
structure des sols, des biodiversité et gestion des latrines (Education de mise en œuvre d’exploitation du Centre
multifonctionnel
habitats des animaux environnementale) (Opérateurs15
d’accompagnement)

15
Pour les opérateurs d’accompagnement, il serait judicieux de procéder au recrutement des ONG/associations spécialisées dans chaque domaine afin de mener des opérations
en accompagnant les bénéficiaires et pour la réussite du projet. Au cas contraire, signer des conventions avec les services déconcentrés de l’Etat dans la localité

70
Braconnage • Sensibilisation des bénéficiaires par rapport aux
(Consommation de la bonnes pratiques de gestion de la chose publique
(entretien des locaux, etc.)
viande de brousse)
• Education environnementale (Augmentation • Environnementaliste et
de la sensibilité des populations et des jeunes ONG de mise en œuvre
(Opérateurs
pour des questions environnementales) d’accompagnement)
Intoxication due à • Sensibilisation des paysans sur les méfaits des • Opérateurs Au début de chaque
l’utilisation inappropriée produits phytosanitaires d’accompagnement ( campagne
de produits • Sensibilisation des populations aux risques
phytosanitaires d’intoxication alimentaire
Développement/ • Choix judicieux du site d’implantation des cultures • Autorités administratives Pendant les phases de
Intensification maraîchères et locales, Entreprises construction et la mise en
• Minimisation des superficies à décaper et ré d’exécution, Chef œuvre
des cultures d’Antenne et
végétalisation
maraîchères • Conservation d’un couvert végétal ou d’une bande Environnementaliste
Déboisement
boisée autour des sites
• Réhabilitation les sites autant faire se peut après les
travaux
• Sensibilisation et formation des bénéficiaires et des
travailleurs
• Sensibilisation des productrices sur la bonne gestion • Environnementaliste et Au début de chaque
Contamination des sols champagne de production
des produits phytosanitaires Opérateurs
par un usage abusive de
• Respect des conditions d’entreposage des pesticides d’accompagnement maraîchère et toute la
produits phytosanitaires
• durée du programme
Dégradation de la • Respect des conditions d’utilisation des eaux • Environnementaliste et Au début de chaque
qualité des eaux et Opérateurs champagne de production
d’accompagnement maraîchère et toute la
des sols (salinisation, durée du programme
acidification, etc.)
Réhabilitation Pollution par la chute des • Collecte quotidienne des déchets pour leur • Environnementaliste et • A la fin de la journée
de trois débris et les matériaux élimination Opérateurs et à la fin des travaux
excédentaires • Remise en état à la fin des travaux d’accompagnement
laboratoires

71
9.2 Mesures de compensation
Aussi, des mesures de compensation sont préconisées pour le milieu biotique et les
communautés, le cas échéant, pour les impacts résiduels qui pourraient subsister après
l’application des mesures d’atténuation.

Tableau N°18: Mesures de compensation des impacts résiduels


Impacts résiduels Mesures de compensation
• Promouvoir la plantation d’arbres dans la cour des
écoles, aux alentours des Centres Multifonctionnels
et de Santé, dans les sites d’exploitation des cultures
maraîchères (selon le cas, à choisir les espèces des
acacias et autres espèces fourragères dans les
exploitations agricoles)
• L’occupation partielle et/ou
• Gratifier les résidus de construction, les branches
temporaire voire définitive des terres
élaguées, les matériaux de déblai ou tout autre
agricoles, des aires de pâturages,
résidu aux bénéficiaires riverains.
• La perte du couvert végétal sur les
• Promouvoir l’installation des barrières physiques ou
sites d’emprunt, les emprises des
comportementales pour éloigner les animaux
infrastructures
domestiques, sauvages et les oiseaux.
• La perte des habitats naturels
• Recrutement de la main-d’œuvre locale et/ou
d’animaux et de la flore
l’attribution de certains contrats aux entreprises
• Les émissions atmosphériques (gaz
locales en priorité en fonction de leur domaine de
d’échappement, poussières et bruit)
compétences
pendant la circulation des véhicules

9.3 Plan de renforcement des capacités


Un certain nombre d’institutions et de structures interviendront dans la mise en œuvre
du programme, avec différents rôles en matière de gestion de l’environnement. Une
rapide analyse institutionnelle a permis d’évaluer leur capacité à gérer de façon
adéquate les aspects environnementaux et sociaux des activités du PAEPA MR SU, et
au besoin déterminer les domaines de renforcement des capacités requises pour la mise
en œuvre du PGES. Il s’agit des services techniques de l’Etat, les collectivités locales,
les producteurs organisations paysannes, le secteur privé (entreprises, bureaux d’étude
et Consultants). Il ressort de cette analyse que les acteurs ne sont pas toujours tenus par
les enjeux, les opportunités et les défis environnementaux et sociaux liés aux
infrastructures hydrauliques, cultures maraîchères, au stockage communautaires, à la
structuration des associations et groupements et aux activités génératrices de revenus.

Ces différents acteurs clés sont interpellés dans la mise en œuvre et le suivi et devront
être formés et sensibilisés sur les questions environnementales et sociales, les
procédures nationales et les Directives de la Banque Africaine de Développement. Un
atelier de formation sera nécessaire pour renforcer les capacités de tous les acteurs sur
les questions environnementales et sociales, les procédures nationales et les Directives
de la Banque Africaine de Développement. ainsi que sur les instruments nationaux en
vigueur au Tchad.

72
9.4 Programme de suivi et de surveillance

Le programme de suivi et de surveillance expose comment le PAEPA MR SU et le


comité de surveillance et de suivi assureront, tout au long du programme, l’évolution
de l’état de l’environnement, afin de s’assurer notamment que les impacts produits sont
conformes aux impacts prévus et que les mesures d’atténuation et/ou de compensation
produisent les résultats escomptés.

9.4.1 Cadre de suivi et de surveillance


Du point de vu des dispositions institutionnelles, trois niveaux de suivi et de
surveillance sont proposés : le Maitre d’œuvre, les Services déconcentrés de l’Etat
(Points-Focaux), les organisations non gouvernementales locales et le système suivi-
évaluation du PAEPA MR SU.

✓ Le Maitre d’œuvre assure la surveillance environnementale au niveau des chantiers


(vérification de l’effectivité des clauses HSE et des mesures sociales) et produit des
procès-verbaux des chantiers.
✓ Les Services déconcentrés de l’Etat (Points-Focaux), les organisations non
gouvernementales locales assureront le suivi environnemental (contrôle de la
surveillance environnementale et évaluation des impacts réels/indicateurs).
✓ Les rapports des services déconcentrés de l’Etat et les organisations non
gouvernementales locales seront capitalisés dans les rapports d’avancement des
projets et seront proposés à la validation du système suivi-évaluation de PAEPA
MR SU. Ces rapports intégreront, également, l’évaluation des mesures de
renforcement des capacités.

Pendant la phase d’exploitation, la surveillance environnementale devra être assurée


par le maitre d’ouvrage et les services déconcentrés de l’État et les organisations non
gouvernementales locales par souci de durabilité.

9.4.2 Surveillance environnementale et sociale


La surveillance environnementale et sociale a pour but de s’assurer du respect :
✓ Des exigences législatives et règlementaires nationales et internationales en
matière d’hygiène et de santé publique, de gestion du cadre de vie des
populations, de protection de l’environnement et des ressources naturelles ;
✓ Des mesures d’atténuation/bonification proposées dans le PGES ;

La surveillance environnementale et sociale concerne aussi bien la phase de


construction que la phase d’exploitation.

9.4.3 Suivi environnemental et social


Le suivi environnemental a pour but de vérifier, sur le terrain, la justesse de l’évaluation
de certains impacts et l’efficacité des mesures d’atténuation ou de compensation prévu
par le PGES.

9.4.4 Indicateurs de surveillance et de suivi environnemental

Les indicateurs environnementaux et sociaux à suivre par le responsable de


l’environnement/Suivi-évaluation sont entre autres :

74
✓ Effectivité de l’intégration des clauses environnementales et sociales dans les
contrats des prestataires ;
✓ Nombre de sous projets soumis à la sélection environnementale ;
✓ Nombre d’emplois créé localement pour les travaux en HIMO et en entreprise ;
✓ Superficie des terres dégradées récupérées ;
✓ Nombre de séances d’information et de sensibilisation menées dans le domaine
environnemental, social et sanitaire ;
✓ Nombre d’associations locales et d’ONG impliquées dans la mise en œuvre et le
suivi ;
✓ Nombre des conflits fonciers/usages nés en relation avec les activités ;
✓ Nombre de femmes impliquées dans les activités du projet ;
✓ Nombre de personnes formées.

75
Tableau N°19 : Plan de suivi environnemental et social

Données et/ou
Activités Paramètres à suivre Fréquence Normes et exigences Responsabilités
mesures
Passation des Intégration des clauses Liste et nombre des A chaque passation Tous les travaux exécutés Responsables suivi-
marchés environnementales et contrats ayant intégré des marchés en entreprise doivent tenir évaluation, Chef d’Antenne,
d’exécution sociales dans les contrats les clauses comptent des clauses Environnementaliste
environnementales et environnementales et
sociales sociales incluses dans les
contrats
Traitement des Restauration des terres Superficie des terres Trimestriel Restauration des terres Responsables suivi-
points critiques dégradées dégradées restaurées dégradées de tous les évaluation, Chef d’Antenne,
points critiques Environnementaliste
Recrutement Embauche des populations Nombre des personnes A chaque Tous les postes non Chef d’Antenne, Autorités
locales employées localement recrutement qualifiés doivent Administratives et
prioritairement aux Traditionnelles
populations locales
Sensibilisation Séances d’information, Nombre de séances A chaque campagne Toutes les campagnes Responsables suivi-
Education et de d’information, de sensibilisation évaluation, Chef d’Antenne,
communication d’Education et de Environnementaliste
Communication Responsables des Prestataires
menées (ONG et autres)
Participation Implication d’associations Nombre d’associations Chaque armée Implication d’associations Chef d’Antenne, Autorités
locales et d’ONG dans la locales et d’ONG locales et d’ONG autant Administratives et
mise en œuvre et le suivi impliquées dans la que faire se peut se dans la Traditionnelles
mise en œuvre et le mise en œuvre et le suivi
suivi
Implication des femmes et Nombre de femmes et Chaque fois que c’est Implication d’associations Responsables suivi-
jeunes dans les activités jeunes impliquées dans nécessaire locales et d’ONG autant évaluation, Chef d’Antenne,
les activités que faire se peut se dans la Environnementaliste
mise en œuvre et le suivi Responsables des Prestataires
(ONG et autres)

76
Renforcement des Formation des acteurs Nombre de personnes Chaque fois que c’est Implication d’associations Responsables suivi-
capacités formées nécessaire locales et d’ONG autant évaluation, Chef d’Antenne,
que faire se peut se dans la Environnementaliste,
mise en œuvre et le suivi Responsables des Prestataires
(ONG et autres)
Santé et sécurité Nombre d’accidents Nombre d’accidents Chaque trimestre Implication d’associations Responsables suivi-
enregistrés pendant les recensé pour toute la durée du locales et d’ONG autant évaluation, Chef d’Antenne,
travaux projet que faire se peut se dans la Environnementaliste,
mise en œuvre et le suivi Responsables des Prestataires
(ONG et autres), Autorités
Administratives
Nombre de cas de Nombre de pollution Chaque jour pour Implication d’associations Responsables suivi-
pollution recensé toute la durée du locales et d’ONG autant évaluation, Chef d’Antenne,
projet que faire se peut se dans la Environnementaliste,
mise en œuvre et le suivi Responsables des Prestataires
(ONG et autres), Autorités
Administratives

77
9.5 Elaboration des couts des mesures d’accompagnement/PGES
Coûts des mesures concernant la qualité de l’air
Ils sont indiqués pour mémoire parce qu’ils sont pris en compte dans le cahier des
charges des entreprises, donc n’entraînent pas de surcoûts.

9.5.1 Coûts des mesures concernant l’altération des sols et des eaux
Ces coûts concernent d’une part les mesures environnementales à imposer aux
entreprises concernant l’élimination des déchets solides et liquides, les mesures de
remise en état des emprunts.
La première catégorie de mesures incluses dans le cahier des charges, n’entraîne pas de
surcoûts.
Pour la deuxième catégorie de mesures (remise en état), elles sont incluses dans les
dispositions techniques et donc sont prises en compte dans l’évaluation financière de la
partie technique.

9.5.2 Coûts des mesures concernant la destruction des ressources végétales


Le coût moyen du reboisement en zone facilement accessible est estimé à 500 000
FCFA/ha. La superficie à reboiser est estimée à 45 ha pour les régions septentrionales
soit 15 ha/région (plantation à mettre en place dans les principales villes des Régions).
Dans la zone soudanienne, il est prévu 10 hectares/région. Au titre des plantations, ce
qui fait 32 500 000 de FCFA. Vu la particularité de cette activité, il serait judicieux de
majorer de un tiers. Ce qui revient à une somme de 44 000 000 FCFA. Pour l’achat des
plants, le labour, la trouaison et les matériels de l’entretien et l’entretien pendant une
année, il sera prévu la somme de vingt millions (20 000 000) FCFA à allouer. Donc, le
coût de reboisement sera de soixante-quatre millions (64 000 000) FCFA

9.5.3 Coûts des mesures concernant la santé des travailleurs


Ces coûts concernant la santé des travailleurs à imposer aux entreprises sont indiqués
pour mémoire parce qu’ils sont pris en compte dans le cahier des charges des
entreprises, donc n’entraînent pas de surcoûts (à mettre dans le DAO).

9.5.6 Coûts relatifs à l’amélioration des conditions des femmes et la réduction de


la pauvreté
Pour améliorer les conditions des femmes rurales et lutter contre la pauvreté, des micro-
projets ont été prévus en activité connexes en direction des groupements des femmes
dans les agglomérations où seront faites les infrastructures. Il s’agit de séchage solaire
des cultures maraîchères et de développement des activités génératrices des revenus.
Ces activités sont déjà pratiquées par les associations de femmes à FADA, DOBA,
BARDAI, FAYA et MOUNDOU ; elles ont une expérience en matière qui peut être
valorisée.

La construction de la maison des femmes pour mémoire pourrait aider ces femmes des
associations et groupements dans les régions respectives.

9.5.7 Coûts relatifs à la gestion des conflits pour la pérennisation des ouvrages
(cohabitation)
Pour améliorer les conditions de cohabitation des populations de ces régions des
microprojets sont proposés pour mener des actions de règlements et prévention de ces
conflits.

78
✓ Dans le Logone Occidental, l’Association Accompagnement des Actions du
Développement Formatives et Entrepreneuriales (ADEFE) à Moundou, ayant
une expérience avéré peut bien mener cette action. Le coût de la subvention de
ce micro-projet est de l’ordre 10 000 000 FCFA pour former les jeunes.
✓ Dans la région du Logone Oriental surtout dans les zones des réfugiés, une
somme de 10 000 000 pour la formation des jeunes dans le cadre de
sensibilisation à la cohabitation une période d’une année pour amener la
cohabitation pacifique des populations et les retournés de la Centrafrique dans
le Logone Oriental. Association pour l’Appui du Développement Dura (2A2D)
qui zèle déjà dans cette activité dans le Département de NYA.
Pour le coût relatif à la cohabitation pacifique, microprojets s’élève vingt millions
(20 000 000) FCFA.

9.5.8 Coûts des mesures concernant la mise en œuvre du programme de suivi


9.5.8.1 Surveillance environnementale
a) Pour le suivi et les missions de terrain
Il est proposé un suivi permanent trimestriel avec la Coordination-Environnementaliste
pour le suivi environnemental durant toute la phase du projet. Les couts comprennent
les frais liés au déplacement des agents sur le terrain, aux frais de séjour, per diem, etc.
Pour les Directions des Forêts et de la Lutte Contre la Désertification et les évaluations
environnementales et lutte contre la pollution et Nuisances. Il sera prévu un véhicule
tout terrain avec son fonctionnement pour quatre années. Ainsi, une somme de deux
cents millions (200 000 000) FCFA sera prévue.

b) Pour la ssurveillance de l’Environnementaliste


Matériel roulant pour l’unité (pour mémoire)
c) Conception des manuels de bonnes pratiques environnementales, gestion des
risques d’incendie et premiers secours

L’élaboration d’un manuel sur les bonnes pratiques agricoles et environnementales


nécessitera la mobilisation d’une ONG avec des experts clés suivants :
environnementaliste, associé à l’environnementaliste du projet. Le coût de la prestation
est estimé à dix millions (10 000 000) FCFA.

d) Information et Sensibilisation
Il est déjà prévu le recrutement d’une ONG locale pour mener des activités
d’information, éducation et communication des populations bénéficiaires et
d’accompagnement social des organisations paysannes ayant bénéficié des
infrastructures. Ces couts comprennent la confection et la diffusion des messages
l’organisation et la tenue des séances publiques d’information, etc., ces frais sont pour
mémoire.

Le coût global du Plan de Gestion Environnementale et Sociale à prendre en compte est


de l’ordre de deux quatre-vingt-quatorze millions (294 000 000) FCFA (Cf. tableau
N°20).

Il est vivement recommandé de mettre ce plan de gestion environnementale et sociale


en œuvre.

79
Tableau N° 20: Récapitulatif des coûts des mesures de surveillance et suivi

Coûts des mesures concernant la qualité de l’air PM


Coûts des mesures concernant l’altération des sols et des eaux PM
Coûts des mesures concernant la destruction des ressources
64 000 000
végétales
Coûts des mesures concernant la santé des travailleurs PM
Relatifs à l’amélioration des conditions des femmes et la
PM
réduction de la pauvreté
Coûts relatifs à la gestion des conflits 20 000 000
Pour le suivi et les missions de terrain 200 000 000
Conception des manuels de bonnes pratiques environnementales 10 000 000
Coûts du Plan de Gestion Environnementale et Sociale 294 000 000

80
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Le programme est de catégorie environnementale 2. Il a des impacts positifs importants
sur l’environnement, à savoir, la santé des population et la salubrité du milieu et des
impacts négatifs temporaires ou facilement maîtrisables, à savoir, la présence de bruits
et des poussières ainsi que la présence de flaques d’eau servant de nids aux moustiques
(selon la zone) et la pollution éventuelle des eaux souterraines par les latrines. Des
mesures sont prévues pour minimiser les impacts négatifs du projet sur
l’environnement. Afin de renforcer le contrôle, une fiche de gestion environnementale
et sociale a été conçue pour assurer le suivi du projet depuis son élaboration jusqu’à sa
mise en œuvre. Cette fiche comprend notamment la mise en œuvre des mesures
d’atténuation et de surveillance du Plan de gestion Environnementale et Sociale (PGES)
élaborée en concertation avec les parties prenantes lors des missions de terrain et des
rencontres à plusieurs niveaux. Ils font parties des priorités retenues dans les documents
de politique nationale et des plans développement communaux.

Vu sa portée sanitaire, sa taille moyenne, de l’absence de personnes à déplacer, sa


localisation dans des zones relativement stables, les multiples bénéfices
environnementaux et sociaux générés et les incidences environnementales facilement
maîtrisables par la mise en œuvre des mesures appropriées, le projet est classé, sur le
plan environnemental, en catégorie 2. En effet, au regard de la simplicité de la
technologie qui sera mise en œuvre pour le forage et les travaux de construction des
latrines, les impacts négatifs directs liés aux chantiers sur les éléments de
l’environnement seront mineurs.

Au terme de cette étude d’impact environnemental et social les points ci-après


retiennent l’attention.

i. Le programme porte sur le projet de l’alimentation en eau potable et assainissement


en milieux semi-urbain rural dans cinq (05) régions pour la phase I. Ces régions
sont largement déficitaires en taux de desserte en eau et assainissement. Le projet
ne comporte pas de modification sensible de son environnement d’accueil. En outre,
il intervient dans un contexte marqué par la mise en œuvre de mesures
d’accompagnement au projet global en matière de lutte contre le VIH/SIDA, et la
reforestation, financées par la Banque Africaine de Développement (BAD).
ii. Les principaux impacts environnementaux et sociaux du projet sont :
o Les impacts potentiels d’ordre sanitaire, en particulier les risques de propagation
du VIH/SIDA dans les agglomérations où ces infrastructures seront implantées.
Les mesures préconisées, à savoir les actions IEC au moyen de causeries débats
et de projections de films éducatifs devraient permettre de limiter sensiblement
ces risques sanitaires.
o Les impacts potentiels d’ordre sécuritaire liés à la gestion des chantiers,
l’organisation de la circulation des engins, , la manipulation des matériels dans
les sites de carrières, etc. Ils peuvent être endigués par des actions de
sensibilisation, le respect d’une discipline dont les règles sont formalisées par
l’entreprise, les dispositifs de sécurité appropriés dans la conception technique
et la construction des ouvrages.

81
o Les risques de pollution des eaux de surface et des eaux souterraines du fait de
mauvais stockage et/ou de manipulation approximative des hydrocarbures au
moment de la vidange des engins,…
o La perte de végétation en régénération, toutefois limitée, en raison de l’emprise
nécessaire à la bonne gestion des ouvrages. Des reboisements de compensations
au profit des jeunes des cinq régions organisés sont préconisés.
o Le risque d’une pression plus accrue sur les ressources naturelles de la zone du
projet, en particulier pour la production de charbon de bois et le braconnage. Ce
risque est encore plus sensible pour la Réserve de faune d’Archie, principal
réserve de flore et de faune dans cette partie septentrionale du Tchad et dont les
ressources sont en reconstitution.

iii. Au plan socioéconomique, le projet est porteur d’emplois et de revenus financiers


important pour les locaux pendant toute la durée du projet. Il générera le
développement du petit commerce, en particulier par les femmes pour la
restauration, la vente des boissons sucrées, les facilités d’écoulement des produits
agricoles et artisanaux.

iv. Pour optimiser ces impacts positifs et accroître le rôle des femmes dans le processus
de développement régional, le projet prévoit des actions spécifiques en leur faveur
telles le développement des cultures maraîchères, la construction de la maison des
femmes, soutien à l’école maternelle boosteront certainement l’encadrement des
filles et des femmes donc une promotion des jeunes filles et des femmes dans les
différentes activités génératrices des revenus.

v. Le projet ne comporte pas d’expropriation de biens fonciers, donc pas de


déménagement de populations.

vi. Des mesures sont proposées pour une bonne administration des travaux de ce
programme qui intègre les aspects environnementaux et sociaux. Elles sont relatives
au renforcement des capacités des acteurs en matière de mise en œuvre de PGES,
mais aussi aux dispositions qui méritent d’être observées dès la phase de préparation
des dossiers d’appels d’offres : prescriptions environnementales et sociales à
intégrer dans le cahier des charges, considération de la garantie des travaux,…

Au regard des impacts environnementaux et sociaux et du caractère maîtrisable des


impacts négatifs, d’ailleurs classé en catégorie 2. Il découle de tout ce qui précède que
d’un point de vue environnemental et social, ce projet mérite d’être soutenu. Mais tenir
compte des mesures d’atténuation des impacts négatifs et de bonification des impacts
positifs est assurément une condition nécessaire pour conforter les impacts
économiques et faire en sorte que ce projet soit, pour sa zone d’intervention et pour
toutes les régions concernées, un moyen de lutte contre la pauvreté et mieux, un vecteur
de développement durable en rapport avec les objectifs de développement durable.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

82
1. Comité interministériel-Comité Technique, 2012 : Actes du forum sur le
développement rural. 265 pages
2. Analyse Diagnostique Transfrontalière (ADT) : Aspect socio-économique du Bassin
Conventionnel du Tchad, Partie Tchadienne, 2006
3. BAD, 2018 : Rapport d’Evaluation 29 pages.
4. Commune de Moundou, 2014 : Plan de développement communal 2015-2019. 159
pages plus annexes
5. Groupe de la Banque Africaine de Développement, 2012 : le programme
d’investissement de la Banque au Tchad, Bureau de N’Djaména, P 27.
6. INSEED, 2009: Deuxième Recensement Général de la Population et de l’habitat.
Résultats globaux. 87 pages.
7. INSEED, 2012: Recensement Général de la Population et de l’habitat (RGPH2, 2009).
Résultats définitifs par Sous-Préfecture 120 pages.
8. Koularambaye Koundja Julien, 2010 : Etude de Renforcement des Capacité Nationales
en Matière Education, Formation et Sensibilisation du Public dans le Domaine des
Changements Climatiques Rapport Provisoire. 49 P
9. Madjigoto R., 2016 : Stratégie Nationale et Plan d’Actions pour le Développement des
Produits Foresttiers Non Ligneux (SNPA-PFNL). 58 + Annexes
10. Michel YAMEOGO, 2009 : Rapport provisoire rapport provisoire de l’étude d’impact
environnemental et social du tronçon routier DOBA - KOUMRA - SARH
11. Ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme et de l’Habitat, 2011 :
Actualisation de Plan Urbain de Référence des villes de Moundou, Sarh, Doba et
élaboration de Plan Urbain de Référence des villes d'Am Timan, Pala, Bongor, Lai et
Léré. 149 pages.
12. Ministère de l’Eau et de l’Assainissement ; 2017, PND 2017-2021.
13. Ministère du plan et de la Coopération, 1993 : Etude du Schéma Directeur de
Développement de la zone soudanienne. Rapport de deuxième phase, bilan diagnostic
et orientations. Volume 1 : rapport principal. 425 pages.
14. Mornadji Mbaïssanebe Kar-Ouba, 2014 : Synthèse des bulletins politiques et
économiques de la Région de l’Ennedi Ouest pour les mois de Mars-Avril-Mai, 2014.
N°128/PR/PM/MATSP/REO/SG/CAB/2014, 17p.
15. Mornadji Mbaïssanebe Kar-Ouba, 2015 : Synthèse des rapports de mois d’Avril.
N°004/PR/PM/MATSP/REO/SG/CAB/2015, 5p.
16. PNUD, 2016 : Rapport sur le développement humain. Le développement humain pour
tous. 43 p.
17. Présidence de la République, Loi n° 014/PR/2008 portant sur le régime des forêts, des
parcs et réserves de faune et des ressources halieutiques, mars 2008
18. Présidence de la République, Loi n° 014/PR/98 définissant les principes généraux de
la protection de l’environnement, août 1998
19. Présidence de la République, Loi n° 24/1967 portant sur le régime de la propriété
foncière et des droits coutumiers, juillet 1967
20. Programme d’Action National d’Adaptation (PANA
21. Projet d’Exportation Tchadien, Plan de Gestion de l’Environnement, vol. 3/Partie
Tchadienne, Mai 1999
22. Projet d’Exportation Tchadien, Plan de Gestion de l’Environnement, vol. 4/Partie
Tchadienne, Mai 1999
23. Projet d’Exportation Tchadien, Plan de Gestion de l’Environnement, vol.5t/Partie
Tchadienne, Mai 1999
24. Recensement général de l’élevage de 2015 et publié en 2017
25. République du Tchad, 1972 : Ordonnance N°29/PR/EFPC/1972 du 30 octobre 1972
Portant création de la Semaine Nationale de l’Arbre (SNA) dans la République du
Tchad

83
26. République du Tchad, 2004 : Décret N°561/PR/PM/MEE/2004 portant interdiction de
l’usage du bois vert et de charbon de bois pour la cuisson des briques du 15 novembre
2004. 2 p.

84
ANNEXES
Liste et contacts des personnes rencontrées

Mme DJAMBAYE H.REBECCA SGA MEEP 66 26 97 32


01
hab.rebecca@gmail.com

MEEP
ABAKAR RAMADANE DGHA 66 26 87 32
02
airamadane@yahoo.fr

IDRISS ALI MALLOUM IG MEEP 66 23 04 12


03

04 MAHAMAT SOUNOUSSI CHERIF DGIPSE MEPD Masech1960@gmail.com;

66202544/99905543

05 ADOUM AL-KHALI ADOUM DGIPSE/A MEEP 63667309

06
DJAMAL ABDEL-NASSIR Coordonnateur MEEP 66 73 63 12
PAEPA-CS
cherif.neissa@yahoo.fr

KORE ALLAFOUSA DSEOH MEEP 66 29 51 06


07

NOUR SALEH HAGGAR DAEP MEEP Nouri537@yahoo.fr


09

CHERIF ZAKARIA SOULEYMANE DEPSE MEEP boroyoh@gmail.com


10

NANG-YANA N’DALNA Délégué DRDR/Tandji nnagyana@yahoo.fr


11
Régional lé
Tandjilé

ACHE TAHAR SOUGOUDI DHP MEEP achetasougoudi@gmail.com


12

85
DJIMASRA NARCISSE DSSP/MEPD MEPD 66 07 73 24
13
Narcissedjimassra43@gmail.co
m

MOUSSA TCHITCHAOU DGREEP MEEP 66 29 14 53


14
Moussatchit@gmmail.com

DJEBONDE NG.ISRAEL Chargé des PAEPA-CS 68 30 00 34


15
acquisitions

MAHAMAT NOUR ADOUM R/SE PAEPA- MEEP 66 22 93 80


14
CS

15 ALI OUSMANE Représentant de BID e-mail


la BID au khassimali2025@gmail.com
Tchad
Tél. : +235 66208823

16 62 17 10 97

AHMAT MAHAMAT CHOUDO Chargé des ONG 95 40 00 70


affaires sociales ALBACHAYI
R

17 66 28 25 82

REOUEBMEL NOE Spécialiste UNICEF nreouebmel@unicef.org


EHA

18 98 37 03 28

TERRENOIRE JACQUES Chef de SIF cdmtchad@secour-islamiq.org


mission

19 65 05 98 00

GENEVIEVE COLLETI Directrice de ADRA Colette Geneviève


programme TCHAD adra@yahoo.com

20
FABRICE LONTSI Chef de projet FORACO 68 82 87 06

21
66 29 70 63

YACOUB TAHA Directeur de VERGNET- Adamyacoub2bp@Gmail.com


BATIFOR HYDRO

86
22 AL HADJ MAHAMAT ZENE YAHYA Gouverneur du
Salamat
Ministère +235 99 52 42 42/66295609

de
l’Administrati
on du
Territoire et
de la Sécurité
publique

23
LENAN SIDOINE Chargé de ADRA 66 27 03 18
programmes

24
AFOUMBI YOKSOU Cadre de MEEP 66 28 67 82
MEEP

Chef de service
suivi PMH et
AEP

25
ALEXI AHMET SEINI Chargé de EAA 66 12 78 25
programme et
projet EAA-
Tchad

26
MONAYE HUBERT Responsable de PAEPA-CS 66 38 51 09
l’IEC PAEPA-
CS 91 94 95 64

(Hygiène/Assai.
)

27
ABDELKERIM DANGAYE DGA- ADER MPE /ADER- 66 24 44 26
TCHAD

28 ONG-
CAIDEL
THEODORE KOUNRAGOUE Coordonnateur 66 30 73 40
général ONG
NATIONALE

29
BRIGITTE PECHO UNICEF 66 20 26 20

30

87
SOUMEYE ABDERAMAN Gestionnaire PDR 66 25 47 98/ 99 91 42 36

Asoumeya1980@yahoo.fr

31 AHMAT MAHAMAT BARHIM SG Mairie 95 98 15 45

32 ADOUM ABAKAR ABDOULAYE Chef Secteur MEEP 99 26 20 36/66 26 20 36


Régional
Environnemen
t

33 MOUSSA ABDOULAYE Maire 3eme Marie 99 47 11 44


adjoint

34 BECHIR DJIMET SEID Maire Marie

35 AHMAT MAHAMAT BRAHIM SG Marie Marie 95 98 15 45

36 ALI AHMAT Georges Agent à la Mairie 98 44 17 53


Mairie

37 ELHADJ MAHAMAT ADAM Animateurs PAEPA/10em 63 04 42 74


e FED

38 ISSA MAHAMAT Agent à la Mairie 66 63 11 53


Mairie

39 BRAHIM MOUSSA YOUNOUS Maire 1er Mairie 66 47 76 29


Adjoint

40 MARIAM OUMAR Présidente Antenne 99 64 60 61


CELIAF

41 HAWAI MAHAMAT Présidente A.F.A.E. 66 74 09 29

42 OUMOUHANI OYOMBOUNA Secrétaire Antenne 66 76 43 39


Présidente CELIAF

ENNEDI OUEST

43 KATCHEBE MAMAT PORET STE/FADA Chef de 63708612/93586821


Centre

44 MAHAMAT MOUSSA ehnedi Sous-Préfecture Sous- 66372703/99996602


Fada Préfet/Fada

45 Allafouza Ehnedi STE/Fada Chef de 63229401


Quartier

46 Goukouni Hassan Inspection Chef 66249541


Forestière d’Inpection

47 Salah Youssouf Délégation Délégué 66617313


Education

88
48 Kouloum Moussa

49 Ibrahim Molleh

50 Sougui Djiney

51 Abdallah Maina Canton Archi Chef de


Canton

52 Barkai Ahmat ADI-E-O Président 60931103

53 IZEDINE ABDERAZIZ DIGNGUES GIZ PRCPT POINT 66230640


FOCAL

54 FOTOUMA YOUNOUSS MAIRIE MAIRE 1ère 63140606


FADA Adjointe

55 Mahamat Ahmat Héby Canton Peddat Représentant 66462454

56 YOUSSOUF ABAKAR KOROTY DELEGATION Délégué 66301577/99813767


REGIONAL Régional

57 Dr NGUEREBAYE BESSANDINGAR Hôpital/Fada MCD/FADA 66758885

58 ADOUM HASSAN MBODOU Hôpital/Fada Directeur 99939534

59 YAYA HASSAN ONG Représentant 66287203/99287203


GOUNOU

60 DJIMSANGAR ROBERT GOUVERNOR DIR 66013707/93337920


AT CABINET

61 ZENABA TCHEO ASSO. SIDA Présidente 62678810

62 HAOUA MAI ECOLE FONDATRIC 66370144


FRATERNELL E
E

63 KADJIBA MOUSSA CULTIVATRI PRESIDENT 66492857


CE E

64 HALIME HISSENI COMMERCA 68618446


NTE

65 BIBORO KOREY COMMERCA


NTE

66 AMINE ROSSY GROUPEMEN PRESIDENT 66988788


T DARZO E

67 HADIDJA MAHAMAT JARDINIERE PRESIDENT 66198939


E

68 HADIDJA AMY GROUPEMEN PRESIDENT 63507939


T DJIRGAW E

89
69 BOKITE HARBA ASSOCIATIO PRESIDENT 66968456
N DANDORO E

70 FATOUMA YOUNOUSS ASSOCIATIO 66276760/95534545


N

71 SADIE ARBA ASSOCIATIO 63140601


N

MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DE LA PLANIFICATION DU DEVELOPPEMENT

72 HOULE DJONKAMLA DIRECTION DIRECTEUR houle.djonkamla@gmail.com


GENERALE GENRAL
ADJOINT

73 DORIM BERNARD MEPD DCD dorimbernard@yahoo.fr

74 BEAIN JARETH MEPD CCSEPP mbaibeaifils@gmail.com

REGION LOGONE OCCIDENTAL

75 NGARHADOUM DJIMRASBEYE IDO RESPONSAB 66267062/99267062


LE DES
OPERATION Ngarhadoum2@gmail.com
S

76 LABA MILAMEM BAD ASSISTANT 66299055


E AUX
DECAISSEM m.laba@afdb.org
ENTS

77 TILENGAR DIGUEMBA BAD CHARGE 66262180


DES
ACQUISITIO
NS

78 MADAME BARA SYLVIE BAD SOCIOECON +22508320565


OMISTE

79 OUDIN SYLVAINE ID DIRECTRICE 66872958


PAYS ID

80 BEAIN MBAIGOLMEM DELEGATION RESP ; 63534456


SANITAIRE SNA.DRS

81 MOUGA MASDEWEL BAD CONSULTA 62333131/99821763


NT
EBVIRONNE
MENTALIST
E

82 NODJIMADJI ANGELE UNICEF CHILD 66110346


NGARTOLOUM POTECTION
OFFICER

83 PHILLIPE NGWALLA BAD SPECIALIST +225 57639707


E

90
PROTECTIO
N SOCIALE

84 DJIKOLOUM MOISE SWISSAID POINT 68832938/98734967


FOCAL

85 ZUZI TAMAYE ARSENE 10ème FED INGENIEUR 66731694/90540010


BTP,
CONTROLE
UR

86 MAMADJI DIONDJA DELEGATION DELEGUE 66300717/95011411


DEVP RURAL

87 DATOLOUM DJENEDJE CRT/MOUND PRESIDENT 63033237/99469381


OU CRT/LOGON
E
OCCIDNTAL

88 DJIMASRA NARCISSE MEPD CHARGE 66077324


SUIVI
EVALUATIO
N

89 SIDICK MAOULOUD BAD SPECIALIST 66316889


E
FINANCIER
E

90 KEMSOL VICTORIENNE DELEGATION SECRETAIR 66267067


HYDRAULIQ E
UE

91 MADJITANAN CLOVIS AGIR/CCAG ANIMATEU 63886499


R

92 MBAIGOTO FRANKLIN AGIR/CCAG ANIMATEU 62290111


R

93 MANDJITA DJIMASDINGA MAIRIE DIRECT ; 66244647/99780365


TECHNIQUE
mandjitadjimsdingam@yahoo.f
r

94 ABDOULAYE MANIGNAN MEEP CHEF DE 66295193/95551515


SECTEUR
EAU ET
ASSAINISSE
MENT

95 DJAMAL ABDELNESIR MEEP COORDONN 66736312


ATEUR
PAEPA CS

96 DIONKEYE HUBERT VERGNET REPRESENT 66271582


ANT

REGION LOGONE ORIENTAL

91
97 MAHAMOUT ALLAMINE GOUVERNOR Chef de 66718089/99442638
AT secteur
Régional mahamoutallamine@gmail.com
Eaux et
Assainisseme
nt

98 NGARDODJIM GUIRADOUM GOUVERNOR DIRECTEUR 63338364


AT CABINET
guiradoum63@yahoo.fr

99 NGARTARE NODJIMADJI GOUVERNOR Conseiller 66392926


AT Economique

100 MAO RAMADANE GOUVERNOR Conseiller 66373818


AT Sécurité

101 ADAM ADAMI YOUSSOUF 5% Président 66299839

102 NGARMADJI MBAITOLOUM ROSOC Conseiller 66396211/95273058

103 DJASKONGAR ANANIAS ROSOC Membre 66242355

104 SAINBE DELOR IDO Directeur des 66248204


OP

105 BAB BEIDE DAVID WORLD WASH 66131326


VISION OFFICER

105 DIDENA JEREMMIE CRT Président 63633879/98884440


Régional

106 DINGAMADJI ALEXANDRE AS MANGO C. Affaires 60080118/93626089


Sociales

107 MBAIOALA BEAU RICHARD SOLEIL Directeur 66719008/95272961


D’AFRIQUE Technique
VERTE

108 DANAN BAINCODJISOLANGE SAV Présidente 60561178


groupement

109 MOUMOUH ADOUMNGAR SAV Président 68657565

110 Madame LOUDOUMADI CELIAF SG 66709445

111 NALOUMAL JACQUES ROSOC Vice- 66705505


Président

112 DINGAR NELDE DELEGATION Chef de 66493678


ACTION Bureau
SOCIALE

113 NODJIWOYE DESIRE M. CNCJ/LOR Président 62250531/90492567

92
114 TAREMTA NANGAR CNCJ/LOR TG 63765710

115 NADJIDOUMNAGR NGARGUINAM CANTON Chef de 66255656


DOBA Canton

116 MBAILASSEM MAIDOUAL SECTEUR CHEF DE 66281988


ENVIRONNE SECTEUR
MENT/DOBA

117 DJIMOKO GOTBOB ANTEA/GENI DG/GENIAL 66298626


AL

SOUS-PREFECTURE MBAOKORO

118 MBAIGOTO BERAL CANTON CHEF DE 66689398


MBAIKORO CANTON

119 NODJIKOUAMBAYE MARECHAL Habitant Habitant 99771541

120 ALLAHASRAMBAYE MALON Habitant Habitant 65120247

121 LAOUNGAR FREDERICK Habitant Habitant 66085171

122 DINGAMSSISSEM BIENKANU Habitant Habitant 90120839

123 MAYRE FREDERICK Habitant Habitant 60243804

124 MBAINODJI SEVERIN Habitant Habitant 63194374

125 DJEKADJI SYMPORIEN Habitant Habitant 91223158

126 MBAIRAM DENIS Habitant Habitant

127 DJERANDOUBA Habitant Habitant 92846626

128 DJEPATAREMGOTO SOSTHENE Habitant Habitant 60328137

129 DJETOSRHO NICOLAS Habitant Habitant

130 DINGAMNAIOUALA LEANCE Habitant Habitant

131 MBAIRO DONASIEN Habitant Habitant

132 MEMDOUMBAYE ARMEL Habitant Habitant

133 MASDE SEVERIN Habitant Habitant

134 MBAIDINGUIM FREDERICK Habitant Habitant

135 DJERADINGAM LAURENT Habitant Habitant 92840473

136 MADJINAM SAMUEL Habitant Habitant 62442587

93
137 NGAULMBAYE FRANKLIN Habitant Habitant 93079191

138 MBAIRAMDJI JEAN Habitant Habitant 92510894

139 DJIRAMDJI BEKISSAL Habitant Habitant 95938652

140 DJIMNAITANGARTI GUSTAVE SOUS SOUS 91267722/66395030


PREFECTURE PREFET

141 DANGSALA NGAMAINALA HYDROGEOL 66477390


OGUE

142 FAROUKH MAHAMAT ABGOUDJA Chef de MEEP 66210383/90288453


Division Étude

143 MBAIRO TADIO Chef de MEEP 66688017/99328330


Division de la
Planification,
Suivi et
Évaluation/

144 MOUSTAPHA ABDRAMAN Chef Division MEEP 66216820


Aménagements
Hydro-Agro-
Pastoraux

94

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