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REPUBLIQUE DU TCHAD
MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’EAU ET DE LA PECHE
2017
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2.6.1.2. Mise en place d’une autorité nationale désignée (AND) au Tchad.......................................... 28
2.6.1.3. Approbation du readiness programm du Fonds vert Climat du Tchad................................... 29
2.7. Les instruments financiers au niveau mondial........................................................................... 29
3. Vision, finalité, objectifs et axes d’intervention................................................................................ 30
3.1. Vision à l’horizon 2030...................................................................................................................... 30
3.2. Finalité................................................................................................................................................ 30
3.3. Objectif............................................................................................................................................... 30
3.4. Résultats,impacts et effets escomptés........................................................................................... 30
3.5. Acteurs............................................................................................................................................... 31
3.6. Axes stratégiques et actions prioritaires......................................................................................... 32
3.6.1. Axe 1 : Renforcer la résilience des systèmes de production agro-sylvo-pastoraux
et halieutiques...................................................................................................................................... 33
3.6.2. Axe 2 : Promouvoir des actions d’atténuation des changements climatiques..................... 37
3.6.3. Axe 3 : Prévenir les risques et de gérer les phénomènes climatiques extrêmes.................. 40
3.6.4. Axe 4 : Renforcer les capacités des acteurs et des institutions en matière de lutte contre les change-
ments climatiques................................................................................................................................ 42
3.6.5. Axe 5 : Renforcer les instruments et les capacités de mobilisation des
financements liés au climat................................................................................................................. 45
4. Dispositif de suivi et évaluation et de financement de la stratégie................................................ 48
4.1. Dispositif de suivi évaluation............................................................................................................ 48
4.2. Dispositif de financement................................................................................................................. 48
Conclusion..................................................................................................................................................... 50
Références Bibliographiques (non exhaustif)............................................................................................ 51
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PAN/LCD Programme d’Action National de Lutte Contre la Désertification
PANA Plan d’Action National d’Adaptation aux Changements Climatiques
PED Pays en Développement
PIB Produit Intérieur Brut
PMA Pays les Moins Avancés
PNE Politique Nationale de l’Environnement
PNA Plan National d’Adaptation
PNSA Programme National de Sécurité Alimentaire
PND Plan National de Développement
PNISR Plan National d’Investissement du Secteur Rural
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
PNUE Programme des Nations Unies pour l’Environnement
PRESIBALT Programme de réhabilitation et de renforcement de la résilience des systèmes so-
cio-écologiques du Bassin du lac Tchad
PRGDT Programme régional de gestion durable des terres et d’adaptation aux change-
ments climatiques au Sahel et en Afrique de l’Ouest
PRODEBALT Programme de développement durable du Bassin du lac Tchad
PTF Partenaires Techniques et Financiers
REDD+ Réduction des Emissions dues a la Déforestation et a la Dégradation des forets
SNLCC Stratégie Nationale de Lutte contre les Changements Climatiques
CNSC Cadre National de Service Climatique
SNPA/DB Programme d’Action National pour la conservation de la Biodiversité
SNRP Stratégie Nationale de Croissance et de Réduction de la Pauvreté
SYDRAT Système d’Information pour le Développement Rural et l’Aménagement du Terri-
toire
UE Union Européenne
UICN Union Internationale pour la Conservation de la Nature
UTCATF Utilisation des Terres, Changement d’Affectation des Terres et Foresterie
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Remerciements
mat Assafo, Biampambe Patallet, Arrachid Ahmat,
Djabou Guindja, Nadji Tellro Waï, Oumar Mahamat
Hassane, Boussala Badmonkreo, Hakim Djibril, Kafou
Mahamat Seid, Ahmat Mahamat Haggar, Nourradine
La Stratégie Nationale de Lutte contre le Chan- Ibrahim Kosei, Mahamat Djime Dreni, Khadija Abdelk-
gement Climatique du Tchad est le fruit d’un travail ader, Hamid Abakar, Elie Mbaitoubam, Eldjima Sanda,
participatif et inclusif de diverses parties prenantes Adyl Bechir, Mahamat Moussa, Aissatou Ibrahimou
des secteurs impliqués dans la lutte contre les change- Oumarou, Fatimé Mahamat Seïd, Collette Issa Benou-
ments climatiques et d’experts nationaux et internatio- dji, et tous les cadres de la Direction de la lutte contre
naux. les changements climatiques et l’Education Environne-
Il nous est impossible de citer tous ceux qui ont soutenu mentale etc. pour leur participation à la réalisation de
et participé activement à la préparation de cette Stra- ce document. J’exprime également mes remerciements
tégie. Cependant, j’aimerais profiter de cette agréable au Dr DJEKOTA Christophe Ngarmari, biologiste et Dr
circonstance pour remercier très sincèrement tous les BAOHOUTOU LAOHOTE, climatologue à l’Universi-
cadres nationaux des ministères sectoriels, des organi- té de N’Djaména pour leurs pertinentes contributions
sations professionnelles du secteur du développement à toutes les étapes du développement de cette Straté-
rural, des organisations de la société civile, de femmes gie. Que toutes les autres personnes qui ont contribué
et de jeunes, les systèmes de recherche agricole, les or- à la réalisation de cette stratégie et qui n’ont pas pu
ganisations scientifiques et techniques, les acteurs du être citées en soient vivement remerciés.
secteur privé pour leur participation à la formulation et Je m’en voudrais de terminer mon propos sans réitérer
à la validation technique de cette stratégie. mes remerciements aux experts internationaux du sys-
Nous tenons à exprimer notre gratitude et nos vifs tème des Nations Unies, des agences de coopération,
remerciements pour les contributions précieuses de des organisations régionales et sous régionales qui ont
l’équipe nationale du projet AMCC au Tchad, en parti- pris part au processus de formulation de cette stratégie.
culier à Mr Bakari Sanda, Coordonnateur National du
Projet AMCC-Tchad, Mr Arsène Djoula, cadre national Directeur de Lutte contre les Changements Clima-
spécialiste en adaptation, et Mr Choua Abderrahmane tiques et de l’Education Environnementale
cadre national spécialiste en atténuation des change-
ments climatiques pour leur précieuse contribution à
la préparation du présent document.
Nous adressons nos plus sincères à Dr Benoit SARR as- MAHAMAT HASSANE IDRISS
sistant technique, spécialiste en adaptation au change-
ment climatique, chef de mission du Projet AMCC au
Tchad qui a assuré la coordination et la supervision de
ce travail et à Mr Ratsimiseta Andriantsiferana, Assis-
tant Technique spécialiste en Energies renouvelables.
Nous exprimons notre profonde gratitude Mr Julien
Koularambaye Koundja, Directeur Général de l’Envi-
ronnement dont les avis et orientations ont rendu pos-
sible ce travail.
Une reconnaissance spéciale est également accordée
aux experts nationaux : Kimto Olivier SAID, Solange
Padja, Ahmat Agala, Roita Kladoumngar, Yassine Ah-
10
Introduction
etc..), de pertes et dommages sur les systèmes agro
sylvo pastoraux, halieutiques et les établissements
humains, des occurrences de maladies humaines
Les changements climatiques consti- et animales climato sensibles et de nombreuses
tuent sans nul doute un des défis majeurs que tensions sécuritaires (conflits, migrations clima-
l’humanité devra relever. La communauté inter- tiques, etc.). Nonobstant quelques progrès enre-
nationale (scientifiques, décideurs, société civile, gistrés en matière de lutte contre les changements
institutions financières, gestionnaires des villes, climatiques en faveur d’initiatives récentes sur les
etc.) n’a jamais été aussi mobilisée au cours de changements climatiques, il subsiste encore des
ces dernières décennies autour des questions et défis importants à relever pour l’atteinte des ob-
de débats internationaux sur le climat dans le jectifs du développement durable (ODD) à l’hori-
Cadre de la Convention-Cadre des Nations Unies zon 2030. Plus particulièrement, il est nécessaire
sur les Changements Climatiques (CCNUCC). Ces de relever les défis majeurs de l’adaptation aux
négociations ont connu un point culminant avec changements climatiques, de réduction des émis-
la signature en avril 2016 de l’Accord de Paris puis sions de gaz à effet de serre et de contribuer à la
sa ratification en novembre 2016. Les objectifs de lutte contre la pauvreté. Conscient de ces défis, le
l’Accord exigent, entre autres, que la réduction ra- Gouvernement du Tchad se fixe comme objectif
pide des émissions de gaz à effet de serre doit aller de bâtir une Stratégie Nationale de Lutte contre
de pair avec un renforcement significatif de la ré- les Changements Climatiques dont la vision est
silience sociale et économique aux changements d’asseoir, à l’horizon 2030, une économie plus ré-
climatiques. Or, à l’image des pays sahéliens, les siliente aux changements climatiques s’inscrivant
secteurs clés du développement rural du Tchad dans une trajectoire de développement moins
demeurent encore vulnérables aux impacts des émettrice de gaz à effet de serre. Cette stratégie
changements climatiques. En effet, selon les ob- a pour objectif d’orienter et de faire converger les
servations et les projections climatiques, le Tchad initiatives politiques, institutionnelles, techniques,
est considéré par la communauté scientifique in- scientifiques, et financières pour faire face au
ternationale comme l’un des «hotspot» du chan- changement climatique. Elle vise également à do-
gement climatique dans le monde. La variabilité ter au Tchad, les capacités institutionnelles, tech-
et les changements climatiques actuels se carac- niques, scientifiques et financières nécessaires
térisent par (i) une baisse et variabilité accrue de pour s’adapter aux changements climatiques et
la pluviométrie et des ressources en eau, (ii) une participer à l’effort global d’atténuation du ré-
augmentation des températures observée depuis chauffement climatique.
les années 1990 et (iii) une recrudescence des
phénomènes météorologiques extrêmes. Par ail-
leurs, les sécheresses récurrentes et la dégradation
de la couverture végétale ainsi que la perte de la
biodiversité ont donné lieu à des changements sé-
vères des paramètres environnementaux sur toute
l’étendue du territoire et particulièrement dans le
bassin du Lac-Tchad. A cela s’ajoutent divers phé-
nomènes météorologiques extrêmes (sécheresses,
inondations, vague de chaleur, vents violents,
12
1.2 Des caractéristiques démographiques en quête d’emplois tous les 20 ans.
socio-économiques encore dépendantes des aléas
climatiques Quant à l’espérance de vie, elle est de 49 ans pour
les femmes et 47 ans pour les hommes. L’indice de
Au plan démographique, la population
vulnérabilité sociale HAI (Human Assests Index),
tchadienne était estimée à 6,3 millions en 1993.
développé par le PNUD sur la base de services
Elle est actuellement à 12,3 millions d’habitants
sociaux (éducation, santé, etc.) montre un taux
(INSSEED, 2013). La population est inégalement
assez faible au Tchad (24,4 en 2015) et le classe
répartie sur l’ensemble du territoire avec une
au 185ème rang sur 188 pays. Cet indice pourrait se
densité moyenne estimée à 9,5 habitants par km².
détériorer davantage à cause des effets des chan-
Selon INSEED et RGPH2 (2013), le taux d’ac-
gements climatiques. Un des défis à surmonter à
croissement moyen annuel est de 3,6 %, avec une
moyen et à long terme sera l’amélioration de la
fécondité très forte soit 6,6 enfants en moyenne
résilience face aux chocs et aux extrêmes clima-
par femme. La proportion de femmes (50,7%)
tiques dans un contexte d’accroissement de la po-
est légèrement supérieure à celle des hommes
pulation.
(49,3%) selon les résultats du RGPH2 de 2009.
Une synthèse sur les indicateurs socio-écono- L’économie du Tchad reposait essentiellement
miques comparatifs fait ressortir, pour le Tchad, sur le secteur rural jusqu’en 2004 où le Tchad est
des informations ci-après: en 2002, 76,2% de devenu un pays producteur et exportateur de pé-
la population tchadienne vivent en milieu rural ; trole brut. Plus de 80% de la population continue
en 2001 le Tchad occupait le 165ème rang sur 177 d’exercer dans le secteur agropastoral. Principale
pays selon l’indice de développement humain activité économique en milieu rural, l’agricultu-
(IDH). Il est passé au 171ème rang en 2007 puis re occupe près de 80% de la population active.
au 185ème rang en 2015 (PNUD, 2015). L’IDH, au Elle contribue à hauteur de 24,77 % du PIB dont
cours de ces cinq dernières années, est en hausse 20% proviennent de la production vivrière et 3%
de 5,9% par rapport à 2012 (soit 0,392 en 2015). des cultures de rente. Le système de production
demeure très extensif avec une faible utilisation
- 27% de la population ont accès à l’eau po-
des intrants et une faible mécanisation. L’élevage
table en 2000, 51% en 20151 ;
fait vivre plus de 40 % de la population rurale.
- 26% de la population ont accès aux ser- Ce secteur joue à juste titre un rôle économique
vices de santé en 1991 contre 29% en et social prépondérant en participant à la sécu-
2000. rité alimentaire et nutritionnelle des populations
ainsi qu’à la lutte contre la pauvreté. Les perfor-
La grande majorité de la population, constituée
mances du secteur agricole et pastoral restent
de ruraux, vit essentiellement de l’agriculture, de
encore tributaires de la pluviométrie et ses varia-
l’élevage, de la pêche, du petit commerce et de
tions. A titre d’exemple, la part du secteur agri-
l’artisanat. Selon les prévisions de la croissance
cole dans le PIB est passée de 10,7 % en 2005,
démographique actuelle, le Tchad comptera près
à 9,7 % en 2007 puis 11, 3 % en 2010 (OSS,
de 16 millions d’habitants en 2025 et pourrait en
2015). Quant à la pêche, elle constitue une ac-
compter plus de 25 millions en 2050. Par ailleurs
tivité génératrice de revenus très important pour
un tchadien sur deux a moins de 15 ans et deux
près de 171.000 pêcheurs, dont 17 000 profes-
sur trois ont moins de 25 ans. Sur cette base, il faut
sionnels et 154 000 «agro-pêcheurs». Le potentiel
s’attendre à un doublement du nombre de jeunes
halieutique est évalué entre 144 000 et 288 000
1 http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/SH.H2O.SAFE.ZS
14
al., 2014, Sarr et al., 2015) ont permis de mettre 0,8 °C depuis la fin des années 1970. Dans la sta-
en évidence les changements climatiques actuels tion de N’Djamena, la hausse de température est
majeurs survenus en Afrique et plus particulière- continue depuis le début des années 80 pour les
ment au Tchad. températures minimales et au milieu des années
90 pour les températures maximales (figure 2a
1.4.1. Une variabilité accrue de la pluviométrie et ses et 2b). La hausse des températures minimales et
composantes
maximales, au cours de ces deux dernières décen-
Après les années humides entre 1950 et la fin nies considérées comme étant les plus chaudes,
des années 1960 et les années 70 et 80 sèches, est respectivement de +1,5 °C et +1° C.
les changements climatiques majeurs enregis-
trés au cours de ces deux dernières décennies au 3,0
1,0
0,0
cipitations marquées par une brusque alternance -0,5
-1,5
1,5
1,0
plus difficile la planification agricole. 0,5
0,0
-0,5
-1,0
-1,5
-2,0
-2,5
-3,0
1951
1953
1955
1957
1959
1961
1963
1965
1967
1969
1971
1973
1975
1977
1979
1981
1983
1985
1987
1989
1991
1993
1995
1997
1999
2001
2003
2005
2007
2009
2011
2013
16
Concernant les précipitations, les projections indiquent des hausses généralisées sur l’ensemble du
pays. Cette hausse qui varie de 10 à 20 % sera plus importante dans les parties septentrionales du
Tchad.
Figure 3 : Température (°C) de l’air (en bas) en JJAS et taux de précipitation (%) en (haut) sur la saison JJAS simulés par 29
modèles globaux à l’horizon 2030 comparativement à la période de référence 1981-2010 et pour le scénario optimiste
(RCP4,5 en haut) et le scénario pessimiste ( RCP8.5 en bas) au Tchad (source, AGRHYMET, 2015)
Les impacts du climat sont importants sur les Le Tchad se caractérise par la diversité des sys-
grands systèmes hydrographiques que sont les tèmes d’élevage. Les évènements climatiques ex-
bassins du lac Tchad, les systèmes agro-sylvo- trêmes induisent des risques notamment l’aban-
pastoraux, halieutiques et humains. don des zones pastorales, la forte mortalité dans
la strate fourragère avec des répercussions pro-
1.5.1 Agriculture fondes sur les systèmes pastoraux, les modifica-
tions des circuits habituels de mouvements du
La production agricole, céréalière notam-
bétail, l’allongement des mouvements de transhu-
ment, est faible et variable en raison de multiples
mance, etc. Certaines années, les déficits fourra-
facteurs dont les aléas climatiques persistants. Les
gers conduisent à une plus grande vulnérabilité
rendements du secteur agricole ont connu des
du secteur de l’élevage au Tchad.
18
tations projetées (en considérant un climat futur
La sécheresse, en réduisant la production fourra- plus sec) dans certaines zones, ainsi que par la de-
gère et en accentuant la rareté de l’eau pour le bé- mande croissante de barrages pour la production
tail (Turner, 2000 ; Hiernaux et al., 2009 ; d’après agricole et énergétique. Pour le cas du Tchad, la
Ayantunde et al., 2015) constitue la principale pêche est d’autant plus vulnérable qu’elle dépend
contrainte climatique à laquelle les ressources et de ressources en eau de surface très localisées,
les productions animales doivent faire face. Les liées principalement aux apports des cours d’eau
changements climatiques impacteront sur la dis- permanents tels que le Chari et du Logone. Or,
ponibilité et la qualité des ressources fourragères, ces deux principaux cours d’eaux tout comme les
l’accès aux ressources en eau, ainsi que le bétail principaux lacs sont affectés par les diminutions
et la mobilité des troupeaux. Les changements cli- de hauteurs d’eau consécutives aux sécheresses
matiques auront également des incidences sur les récurrentes des années 70 et 80.
animaux avec la résurgence de certaines maladies
animales. Toutefois, il est observé que les sèche- La conversion de nombreux agriculteurs et éle-
resses récurrentes conduisent à une adoption de veurs vers une pêche de subsistance, l’arrivée
l’agropastoralisme au sein des communautés pas- d’immigrants en provenance des pays voisins vers
torales, jusque-là dépendantes de l’élevage seu- le Lac Tchad et autour des zones pourvues de res-
lement (Turner, 2000; CEDEAO et CSAO/OCDE, sources en eaux, la baisse considérable des stocks
2008 ; Ayantunde et al., 2015). halieutiques etc., sont actuellement les effets du
climat perceptibles au Tchad.
1.5.3 Pêche et aquaculture
1.5.4 Ressources floristiques et faunistiques
La pêche demeure artisanale et confrontée
à de nombreuses menaces dont les sécheresses La plupart des espèces végétales et ani-
récurrentes, l’ensablement des cours d’eau et desmales endémiques connues au Tchad sont mena-
lacs. En outre, de nombreuses espèces halieu- cées aujourd’hui d’extinction à cause des aléas
climatiques et des activités humaines. Les phéno-
tiques sont menacées d’extinction sous l’effet des
changements climatiques. mènes tels que la régression progressive du cou-
vert végétal, le dépérissement accru des ligneux, la
La FAO (2010) estime que la pêche continentale déforestation, la suppression du rôle de réservoir
sera impactée par la réduction des plaines inon- d’eau de la forêt, l’augmentation de la vitesse du
dées consécutives à la diminution des précipi- vent, la baisse de la pluviométrie, etc., impactent
Au Tchad, l’impact du climat est prépon- Figure 5 : Evolution de la superficie du Lac Tchad de 1973
dérant pour les grands systèmes hydrologiques à 2013.
(fleuves et lacs dont le Lac Tchad). Les effets de la
1.5.6 Energie
variabilité et des changements climatiques sur les
ressources en eau tels que la baisse de niveau des Bien que le Tchad soit un pays pétrolier,
nappes phréatiques, la forte évaporation, la dimi- la consommation de produits pétroliers représente
nution des débits des principaux cours d’eau de 3% de la consommation totale et celle d’électri-
l’ordre de 30 à 60% et l’assèchement progressif cité seulement 0,5%. La consommation nationale
du Lac Tchad etc., sont actuellement perceptibles d’énergie est dominée à concurrence de 96,5%
à tous les niveaux. par la consommation de combustibles ligneux
dont la productivité reste fortement dépendante
Depuis près de quatre décennies, les sécheresses
du climat et ses variations. Cette surexploitation
récurrentes, la variabilité accrue des précipitations,
des ressources en bois pour les usages ménagers
l’exploitation anarchique des ressources en eau et
combinés au changement climatique ont conduit
la forte pression démographique ont radicalement
une déforestation supérieure à 90% du patrimoine
modifié l’environnement du bassin du Lac Tchad
national et une extinction de certaines espèces vé-
qui représente un important centre de développe-
gétales de 1970 à nos jours.
ment socio-économique et culturel sous régional.
La surface du Lac Tchad, jadis l’un des plus grands Cependant le pays dispose d’un bon potentiel en
du monde a été divisé par dix depuis les années énergies renouvelables (gisement solaire de 4,5 à
1960. Sa superficie est passée de 25 000 km2 en 6,5 kWh/m2/j sur tout le territoire, en gisement éo-
1963 à 2500 km2 à nos jours. L’assèchement pro- lien avec des pointes de vitesse de vent pouvant
gressif du Lac Tchad est devenu emblématique du atteindre 4 à 7 m/s au Nord, et en biomasse dans
changement climatique actuel (IRD, 2011) et de la le Sud) ainsi que des possibilités d’interconnexion
pression anthropique. Une étude du PNUE (2011) du réseau électriques avec le Cameroun qui per-
a montré que la réduction de la superficie du Lac mettraient d’utiliser l’énergie d’origine hydrau-
Tchad est imputable à 50% aux variations et des lique.
20
1.5.7 Etablissements humains (mortalité infantile, juvénile, maternelle et sénile),
la faible espérance de vie à la naissance, l’appa-
Les pressions de la population et la com- rition des maladies climato sensibles comme les
pétition pour l’accès aux ressources naturelles infections respiratoires aiguës, le paludisme, les
(terres, eau, pâturage, etc…), l’exode rural, les flux diarrhées, les maladies cardiovasculaires, le cho-
migratoires climatiques intérieurs et extérieurs, les léra, la méningite, les affections oculaires, etc.,
pressions sur les structures et services urbains, sont pour la plupart causés et/ou aggravés par les
etc., sont les conséquences des effets des change- effets du dérèglement climatique sur la santé et
ments climatiques sur les peuplements humains. la nutrition au Tchad. Les travaux ont montré un
Les centres urbains sont également confrontés à niveau de malnutrition chronique dans 14 régions
des épisodes d’inondations lors de fortes pluies ou du Tchad avec une prévalence se situant entre
de crues des fleuves. 40,1 % et 63, 9 % (EDS-MICS, 2014 -2015). Les
effets des chocs climatiques associés aux conflits
A titre d’exemple, on mentionnera les fortes inon-
et migrations exacerbent ces diverses situations de
dations des années 1996, 1999, 2004, 2005,
malnutrition.
2006, 2007 et 2008, 2010, 2016, qui ont égale-
ment affecté les quartiers précaires des centres 1.6 Pertes, dommages engendrés par les changements
urbains etc. Le bilan de ces inondations se traduit climatiques
22
une réduction d’émissions de l’ordre de 18,20% ports, communication, etc),
à 71% respectivement pour le scénario incondi-
- l’assèchement et l’ensablement des cours d’eau
tionnel et conditionnel. Les réductions sensibles
et des lacs,
se remarqueraient beaucoup plus dans le secteur
de l’élevage et l’agriculture tandis que l’augmen- - la raréfaction des sources d’énergie domestique
tation de la capacité de séquestration se remarque (bois, charbon),
dans l’affectation des terres et foresterie (CPDN, - l’apparition de nombreuses tensions sécuritaires
Tchad, livrable 3, 2015 ). (conflits, exode rural, migrations climatiques,
1.8 Synthèse des principaux risques et défis liés au etc…),
changement climatique
- l’occurrence des maladies humaines et animales
Au plan climatique, les principaux risques aux- climato sensibles, etc.,
quels le Tchad est confronté peuvent être décrits - l’insécurité alimentaire et nutritionnelle,
comme suit (i) baisse et variabilité accrue de la
pluviométrie et des ressources en eau (ii) accrois- - A cela s’ajoutent des capacités institutionnelles
sement continu des températures observées de- et techniques encore faibles en dépit des efforts
puis les années 1990 (iii) recrudescence des phé- réalisés au cours de ces dernières années par le
nomènes météorologiques extrêmes (sécheresses, gouvernement et ses partenaires.
inondations, canicules, vents violents, tempête de
sable) qui deviendront de plus en plus intenses et 2. Politiques, stratégies et mesures prises pour
fréquents au cours de ce siècle (GIEC, 2014). Ces lutter contre les changements climatiques
évolutions climatiques, sans doute amplifiées par
Depuis plus d’un quart de siècle, la com-
les changements climatiques, font que le Tchad
munauté internationale a pris conscience de la
est considéré par la communauté scientifique in-
gravité des effets néfastes des changements clima-
ternationale comme l’un des hotspots (« points
tiques et de la nécessité de se mobiliser pour y
marquants ») du changement climatique dans le
faire face. C’est ainsi que les Etats ont pris, collec-
monde (CSAO, 2010).
tivement ou individuellement, une série de me-
Les principaux défis associés à ces risques clima- sures afin de promouvoir l’adaptation et l’atténua-
tiques sont : tion des changements climatiques au Tchad.
- la dégradation des sols et de la couverture végé- Le Tchad a pris de nombreux engagements inter-
tale, nationaux en tant que Partie à la CCNUCC. Il a,
- la baisse des ressources en eau de surface et pro- en outre, adopté un corpus substantiel de docu-
fondes, la pollution des eaux, ments stratégiques et de textes normatifs.
-la perte de la biodiversité végétale, animale, ha- 2.1- Traités et accords internationaux
lieutique et menace d’extinction de la plupart des
Depuis la fin des années 1980, le Tchad a signé
espèces,
puis ratifié un bon nombre de traités et accords
-la modification des systèmes de transhumance, internationaux relatifs aux questions environ-
nementales en général et au changement clima-
- les pertes et dommages sur les systèmes agro
tique en particulier.
sylvo pastoraux, halieutiques et les établissements
humains (infrastructures socio sanitaires, trans- 2.2 Convention-Cadre des Nations Unies sur les
Changements Climatiques (CCNUCC)
24
- Energie : promotion des énergies renouvelables d’engagement dont 6,540 pour atteindre l’objectif
et amélioration de l’efficacité énergétique, conditionnel. Le coût total de la mise en œuvre
de la CPDN s’élève à 21,233 Milliards USD, dont
- Utilisation des terres, changement d’affectation 17,920 pour l’atteinte des objectifs condition-
des terres et foresterie (UTCATF) : réduction des nels. A moyen et long terme, le Fonds Vert pour le
émissions dues à la déforestation et à la dégra- climat devrait assurer une part substantielle des
dation et renforcement des politiques de reboise- financements en vue de la mise en œuvre de la
ment, CPDN du Tchad. L’initiative « AMCC-Tchad » et
- Transports : développement de transports alter- le Readiness program du Fonds Vert climat en fa-
veur du Tchad concourent à renforcer les moyens
natifs,
institutionnels et le cadre réglementaire afin que
- Agriculture : promotion des engrais organiques le Tchad puisse pleinement recourir à ce méca-
et valorisation des semences fourragères, nisme financier et mettre en œuvre des projets et
mesures d’adaptation et d’atténuation.
• La Contribution Prévue Déterminée au niveau
2.3 Politiques et stratégies de lutte contre les
National. changements climatiques
- la garantie d’un accès pour tous, aux ressources - Projet d’amélioration de l’information, éduca-
naturelles, y compris le foncier, les ressources gé- tion et communication des populations rurales et
périurbaines à l’adaptation aux changements cli-
nétiques et les connaissances y relatives.
matiques (ONG, UICN, Belgique),
Enfin, il est à noter que le Tchad vient d’être doté
depuis septembre 2016 d’un Cadre National de En outre, l’adaptation aux changements clima-
Services Climatiques dont l’objectif est de fournir tiques est également appuyée et mise en œuvre
des produits et services climatiques adaptés aux en début 2015 pour une durée de 7 ans par le Pro-
besoins des usagers afin de faire face aux défis jet d’Amélioration de la Résilience des Systèmes
posés par la variabilité et les changements clima- Agricoles au Tchad (PARSAT) d’un montant de
tiques. 36,2 millions d’USD avec le cofinancement FIDA,
FEM, ASAP et le Gouvernement Tchadien.
2.4 Programmes, projets initiatives passés ou ac-
tuels dans le domaine du changement climatique au
Au niveau régional on notera les initiatives sui-
Tchad
vantes:
Sur le plan national, les initiatives pour
- le programme de développement durable du
soutenir l’adaptation ont réellement démarré avec
bassin du Lac Tchad (PRODEBALT sur finance-
le financement du Programme d’Action Natio-
ment BAD),
nal d’Adaptation aux changements climatiques
(PANA en 2009), par l’Union Européenne (UE) - le Projet de Renforcement de la Résilience à
à travers le projet Alliance Mondiale Contre le l’Insécurité Alimentaire et Nutritionnelle au Sahel
Changement Climatique (AMCC) au Tchad. Sur (P2RS, sur Fonds Africain de Développement d’un
un financement total de huit (8) millions d’Euros, montant de 15 millions d’USD),
4,6 millions d’euros ont été attribués à des ONGs
- le Projet d’Appui à l’Initiative du Bassin du Lac
pour la mise en œuvre de quatre projets pilotes
Tchad pour la réduction de la vulnérabilité et des
d’adaptation. Il s’agit notamment du :
risques liés aux IST/VIH/SIDA (PAIBLT, BAD),
26
- le projet régional « Adaptation au changement climatique et développement des énergies
climatique dans le bassin du Lac Tchad » (coopé- renouvelables» un programme de formation
ration allemande BMZ/GIZ) couvrant la période des principaux acteurs des changements clima-
2013-2018, tiques. Le diagnostic des compétences et des be-
soins en renforcement des capacités conduit au-
- le projet de préservation du Lac Tchad : contri-
près d’une trentaine d’institutions tchadiennes a
bution à la stratégie de développement du Lac
abouti en 2016 à l’identification des 7 modules
(FEM-AFD),
de compétences. Sur les Sept (7) modules, cinq
- l’Agence panafricaine de la grande muraille (5) visent à renforcer la gouvernance et le plai-
verte, doyer sur le climat des cadres centraux et deux (2)
- le programme de gestion intégrée des bassins sont destinés aux cadres centraux et aux cadres
transfrontaliers en Afrique –cas du lac Tchad (UE), et agents des services déconcentrés avec un focus
sur l’adaptation aux changements climatiques.
- le programme régional pour le renforcement de (figure 6).
la résilience des pays du Sahel (26 millions US,
L’opérationnalisation du plan de formation plu-
BID).
riannuel du projet a déjà abouti entre 2016 et
Le Programme régional de gestion durable des 2017 à la formation de plus de trois cent (300)
terres et d’adaptation aux changements clima- cadres techniques dont plus de trente (30) femmes
tiques au Sahel et en Afrique de l’Ouest (PRGDT) environ au cours de 6 ateliers nationaux suivants :
du CILSS (2011-2016) :http://portails.cilss.bf/prg- (i) l’accès aux financements liés au climat, (ii)
dt/. Il est financé pour un montant de 13.25 m€ l’intégration des changements climatiques dans
par l’UE, le Fonds Français pour l’Environnement les politiques sectorielles de développement, (iii)
Mondial (FFEM), le Centre de recherches pour le l’analyse des données et de la vulnérabilité clima-
développement international (CRDI) du Canada, tique, (iv) le suivi-évaluation de l’adaptation aux
et CILSS (2011-2016). changements climatiques et (v) les négociations
L’adaptation est soutenue par le 11ème Fonds Eu- internationales sur le climat, (vi) la capitalisation,
ropéen de Développement pour la période 2014- l’information et la communication sur les change-
2020. Celui-ci prévoit une enveloppe de 297 ments climatiques.
millions d’euros pour le domaine «sécurité ali-
mentaire, nutrition, développement rural » et un
montant de 53 millions d’euros pour la « gestion
durable des ressources naturelles ».
28
Economique Social et Culturel, de la société civile Vert pour le Climat ainsi que la mise en place des
ainsi que les points focaux des conventions inter- institutions telles que l’Autorité Nationale Dési-
nationales, il a été recommandé au Ministère de gnée.
l’Environnement et de la Pêche de mettre en place
2.7 Les instruments financiers au niveau mondial
des Autorités Nationales Désignées (AND) pour
chaque mécanismes financiers de la CCNUCC Le concept de financement du changement cli-
(Fonds adaptation, Fonds Vert Climat, MDP) etmatique est utilisé dans le cadre des négociations
des comités techniques (adaptation, atténuation,
internationales sur le climat et se réfère aux flux
financement, ou mixte, etc..) chargés d’appuyer
financiers de pays développés vers les pays en dé-
chaque AND dans le processus de certificationveloppement pour l’atténuation du changement
des projets à soumettre au fonds climatiques.climatique et les activités d’adaptation. Le finan-
2.6.1.3 Approbation du readiness programm du cement du climat est au cœur des accords inter-
Fonds vert Climat nationaux depuis le lancement de la CCNUCC en
1992. Plusieurs fonds climatiques (multilatéraux,
bilatéraux et privés) ont été mis en place au ni-
veau national, international et régional pour ac-
compagner les Etats les plus vulnérables pour la
lutte contre le réchauffement climatique dans leur
processus d’adaptation et d’atténuation des effets
du changement climatique.
30
une augmentation durable de la productivité et rennes ont été mobilisées pour la mise en œuvre
des revenus tout en améliorant la réduction des à hauteur d’au moins de 70 à 80 % des actions
émissions de gaz à effet de serre. prioritaires identifiées,
Axe 1 : Améliorer la ré- Action prioritaire 1.1. Développement des pratiques agro sylvo pasto-
silience des systèmes de rales et halieutiques résilientes vis à vis des risques climatiques et des
production agricoles et conséquences du changement climatique
des système urbains
Action prioritaire 1.2. Renforcement de la protection et la préservation
de la biodiversité et des écosystèmes locaux des changements de milieu
induits par les changements climatiques.
Action prioritaire 1.3. Rendre les systèmes urbains éco intelligents face
aux changements climatiques
Action prioritaire 1.4. Renforcement de la capitalisation, la diffusion
des pratiques agro sylvo pastorales et halieutiques intelligentes face aux
changements climatiques
Axe 2 : Promouvoir des Action prioritaire 2.1. Promotion d’une gestion durable des terres et des
actions d’atténuation des forêts en vue de la réduction des émissions dues à la dégradation et à la
changements climatiques déforestation (, REDD+)
Action prioritaire 2.2. Promotion de la production et l’utilisation d’éner-
gies renouvelables (solaire, éolien) pour le mixte énergétique et à des fins
agro sylvo pastorales
Action prioritaire 2.3. Développement du recours à l’énergie électrique
par l’alimentation du Tchad en énergie d’origine hydroélectrique
Action prioritaire 2.4. Promotion d’autres sources d’énergie alternatives
(gaz butane), et des énergies domestiques efficients
Axe 3 2 : Prévenir les Action prioritaire 3.1. Renforcement du réseau météorologique et les ou-
risques et gérer des phé- tils de suivi et de prévision du temps et du climat
nomènes climatiques ex-
Action prioritaire 3.2. Création d’un observatoire de prévention et de
trêmes
gestion des risques et catastrophes naturelles
Action prioritaire 3.3. Renforcement des capacités opérationnelles du
dispositif de prévention et gestion des crises
Action prioritaire 3.4. Renforcement du dispositif de surveillance épidé-
miologique et de lutte contre les maladies humaines et animales clima-
to-sensibles
Axe 4 : Renforcer des Action prioritaire 4.1. Développement et application des programmes
capacités des acteurs et d’information, d’éducation et de communication sur l’adaptation et l’at-
des institutions en ma- ténuation des changements climatiques
tière de lutte contre les
Action prioritaire 4.2. Renforcement de la coordination et la conver-
changements climatiques
gence des initiatives nationales, sectorielles et locales en matière de lutte
contre les changements climatiques
Action prioritaire 4.3. Renforcement des capacités techniques, institu-
tionnelles pour la planification, la mise en œuvre et le suivi évaluation
des CC
Axe 5 : Renforcer des Action prioritaire 5.1. Création d’un Fonds National Climat
instruments et les capa-
Action prioritaire 5.2. Renforcement des capacités de mobilisation des
cités de mobilisation des
fonds climatiques nationaux internationaux
financements liés au cli-
mat Action prioritaire 5.3. Renforcement de l’accès aux financements en fa-
veur des collectivités et des communautés locales
32
Chacun de ces axes stratégiques se décompose rable, gérer durablement les forêts, lutter contre la
en une série d’activités prioritaires et d’activités désertification, enrayer et inverser le processus de
principales à mettre en œuvre pour atteindre dégradation des terres et mettre fin à l’appauvris-
l’objectif global assigné à la SNLCC. sement de la biodiversité,
Les cinq (5) axes stratégiques définis récapitulent - ODD 17 : Renforcer les moyens de mettre en
les priorités identifiées dans le PANA (2009), la œuvre le Partenariat mondial pour le développe-
CPDN (2015), le plan d’action pour la mise en ment durable et le revitaliser ;
œuvre du Nadre National pour les Services Cli-
Ces actions prioritaires seront suivies et évaluées
matologiques (CNSC) du Tchad (2016-2020),ect.
en considérant un ensemble d’indicateurs perti-
Ces actions font partie intégrante des documents nents qui permettront d’apprécier les progrès réa-
de politiques et de stratégies du Tchad dont la Po- lisés par le Tchad pour faire face aux changements
litique Nationale de l’Environnement, la Vision climatiques.
2030, le PND 2017-2021, etc.
3.6.1. Axe 1 : Renforcer la résilience des systèmes de
Elles contribuent à l’atteinte des Objectifs du Dé- production agro-sylvo-pastoraux et halieutiques
veloppement Durable (ODD) en particulier son
Cet axe vise à promouvoir des pratiques
objectif 13 «Prendre d’urgence des mesures pour
d’agriculture intelligente et réactive face au climat
lutter contre les changements climatiques et leurs
afin de réduire les impacts négatifs des change-
répercussions» ainsi que les ODDs ci-après:
ments climatiques et d’améliorer significative-
- ODD 1: Éliminer la pauvreté sous toutes ses ment la résilience des communautés et des éco-
formes et partout dans le monde, systèmes. Dans ce sens, il promeut l’agriculture
intelligente dans le but : (i) d’assurer la maîtrise
- ODD 2. Mettre fin à la famine, atteindre la secu-
et la gestion durable de l’eau pour s’adapter aux
rité alimentaire, améliorer la nutrition, et promou-
changements climatiques,(ii) de sécuriser les pro-
voir une agriculture durable,
ductions agro-sylvo-pastorales et halieutiques, (iii)
- ODD 3: Assurer une vie saine, et promouvoir le d’inverser la tendance à la dégradation des terres
bien-être de tous, à tous les âges, agricoles, des pâturages et des forêts en vue d’as-
- ODD 6: Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’as- surer une production optimale et soutenue dans
sainissement et assurer une gestion durable des un environnement préservé et de gérer durable-
ment la biodiversité.
ressources en eau,
- ODD 7: Garantir l’accès de tous à des services Action prioritaire 1.1. Développement des pra-
énergétiques fiables, durables et modernes à un tiques agro sylvo pastorales et halieutiques ré-
silientes vis à vis des risques climatiques et des
coût abordable,
conséquences du changement climatique
- ODD 11 : Faire en sorte que les villes et les éta-
blissements humains soient ouverts à tous, sûrs, Depuis plus de 30 ans, les initiatives se sont mul-
tipliées, de la part des institutions de recherche et
résilients et durables,
développement agricole, les services techniques,
- ODD 12 : Établir des modes de consommation la société civile, des partenaires techniques et fi-
et de production durables, nanciers, des agriculteurs, éleveurs et pêcheurs
- ODD 15 : Préserver et restaurer les écosystèmes pour trouver les meilleurs moyens de s’adapter
terrestres, en veillant à les exploiter de façon du- aux changements climatiques. Les résultats de
des eaux et des sols (maintien du couvert végétal - renforcer les aménagements des zones de pâ-
et accroissement de la fertilité, etc.) ; de dévelop- turage intercommunautaires face aux risques de
pement de l’agroforesterie en particulier la régé- changements climatiques et renforcer la gestion
nération naturelle assistée ; de développement concertée des ressources,
des aménagements hydro-agricoles (bas-fonds, - renforcer l’accès à l’eau, la mobilisation de l’eau
périmètres irrigués, barrages); l’aménagement des à des fins agrosylvo pastorales vi l’exploitation de
zones de pâturages intercommunautaires et des l’énergie solaire et l’efficience de l’utilisation de
bassins pour la promotion de la pisciculture. En l’eau,
outre, cette action devra capitaliser les co-béné-
fices adaptation et atténuation des changements - intensifier et diversifier l’agriculture afin qu’elle
climatiques. Il est reconnu (CILSS, 2015) que de soit mieux adaptée aux risques climatiques,
nombreuses pratiques d’adaptation contribuent à - aménager et sécuriser les systèmes de produc-
la l’amélioration de la production agricole, la sé- tion halieutiques et aquacoles dans le but de la
curité alimentaire et à la séquestration du carbone rendre moins dépendante des aléas climatiques et
34
environnementaux tion pour promouvoir les bonnes pratiques en la
matière.
Action prioritaire 1.2. Renforcement de la pré-
servation de la biodiversité et des écosystèmes La deuxième activité vise à renforcer les capacités
locaux des changements de milieu induits par les du personnel du centre de recherche et d’obser-
changements climatiques vation de la biodiversité et des changements cli-
matiques, en formant des spécialistes et en leur
La biodiversité au Tchad a été grandement affectée
fournissant les équipements et les investissements
par les sécheresses récurrentes et la désertification.
nécessaires pour mener les recherches appro-
A cela s’ajoutent, la surexploitation et l’utilisation
priées sur les espèces et les ressources génétiques
non durable des ressources biologiques causées
du Tchad. Elle vise à entreprendre l’inventaire
par l’extrême pauvreté et la pression démogra-
complet des espèces animales et végétales afin de
phique, laquelle résulte de l’accroissement de la
pouvoir constituer et exploiter une base des don-
population due à l’arrivée de vagues de réfugiés.
nées.
La pression sur les écosystèmes terrestres et sur
la biodiversité est causée par la déforestation, le La troisième activité vise à mettre en œuvre la
défrichement et les feux de brousse pour l’agricul- stratégie nationale et le plan d’actions de la diver-
ture intensive, la prolifération des parasites et des sité biologique (SPAN-DB) élaborée en 2000 dont
espèces envahissantes,etc. Les pratiques de pêche l’objectif était de «Contribuer au développement
non durables utilisant des équipements et engins durable du Tchad et à la réduction de la pauvreté
prohibés ainsi que les produits chimiques toxiques à travers une meilleure gestion de la diversité bio-
menacent également les cours d’eau. La pollution logique (rapport 2014). Cette activité contribuera
issue de l’industrie minière et de l’extraction de à valoriser la diversité génétique de la faune et de
pétrole constitue une menace pour l’eau douce la flore et les savoirs traditionnels des communau-
et son écosystème. Il y a actuellement un manque tés autochtones présentant un intérêt pour la bio-
important d’investissements financiers, de spécia- diversité.
listes, des équipements et des infrastructures pour
Les activités indicatives pour la mise en œuvre
mener des recherches appropriées sur les espèces,
sont désignées comme suit :
les ressources génétiques et sur l’inventaire com-
plet des espèces animales et végétales à des fins - Promouvoir des techniques de conservation et
de surveillance. Des mesures et des outils de sur- de protection de la biodiversité face aux défis po-
veillance plus adaptés sont également nécessaires sés par les changements climatiques,
pour faire face à la coupe de bois illégale et au - Renforcer les capacités des acteurs et du person-
braconnage. nel du centre de recherche et d’observation de la
La première activité sur la biodiversité et protec- biodiversité et des changements climatiques,
tion des écosystèmes locaux vise à promouvoir - Mettre en œuvre de la stratégie nationale et le
des techniques de conservation et de protection plan d’actions de la diversité biologique,
de la biodiversité. Les activités à réaliser s’appuie-
ront notamment sur le 5ème rapport national sur la - Renforcer la protection, la valorisation et la ges-
biodiversité et viseront à sensibiliser les autorités tion des ressources des zones humides menacées
locales et les communautés à la conservation et à par la variabilité et les changements climatiques,
la protection de la biodiversité, à travers l’organi- Action prioritaire 1.3. Rendre les systèmes ur-
sation d’ateliers et de campagnes de communica- bains éco intelligents face aux changements cli-
36
Acteurs : Ministère en charge de l’Environnement Bien que le Tchad soit un puits d’absorption des
et de la Pêche, Ministère en charge de l’Eau, Mi- GES (Deuxième communication Nationale, 2012),
nistère en charge de l’Agriculture et de l’Elevaage, la destruction de forêt et changement d’utilisation
institutions de recherches agricoles et pastorales des terres représentent environ 58 % des émis-
(ITRAD, IRED, IRD, CNRD), les Universités, la so- sions de GES et de la perte de biodiversité.
ciété civile, le secteur privé, les mairies, les socié-
Il s’agira de promouvoir une gestion des terres et
tés de bâtiments, les aménagistes, les communau-
des forêts sobres en carbone et/ou à forte capacité
tés locales, les autorités publiques et traditionnels.
de séquestration du carbone dans le système sol
3.6.2. Axe 2 : Promouvoir des actions d’atténuation
végétation. Le mécanisme de Réduction des Emis-
des changements climatiques
sions liées à la Déforestation et à la Dégradation
Le Tchad entend faciliter aux populations, l’accès des forêts (REDD+) incite les pays en développe-
aux sources d’énergies nouvelles et renouvelables ment à protéger leurs ressources forestières, à amé-
et aux équipements, promouvoir les sources liorer la gestion et à faire une utilisation judicieuse
d’énergie efficientes qui concourent à l’atteinte de contribuant à la lutte contre les changements cli-
l’ambition nationale de réduction des émissions matiques. Ce mécanisme se base sur les efforts vi-
de gaz à effet de serre à l’horizon 2030 (CPDN, sant à conférer une valeur au carbone stocké dans
Tchad, 2015). Il s’agit principalement de réussir le les forêts. Outre, la réduction de la déforestation
pari de la promotion des énergies renouvelables et la dégradation des forêts, la “REDD+” vise éga-
(solaire, éolienne, hydraulique) soucieuses de la lement la conservation, la gestion durable des fo-
préservation de l’environnement afin d’améliorer rêts et le renforcement des stocks de carbone. A
les activités agricoles, pastorales et halieutiques long terme, si le Tchad devient pays partenaire du
(exhaure, production, conservation, séchage, etc.) programme, des paiements seront perçus par le
et l’accès durable à l’energie. Tchad, via un mécanisme de marché ou par des
fonds, en échange d’une réduction des émissions
De même, il faudra s’attaquer aux principaux
de gaz à effet de serre.
facteurs de dégradation des terres et des forêts,
sources d’émission de gaz à effet de serre les plus La participation du Tchad au projet de la Grande
importantes au Tchad que sont les mauvaises mé- Muraille Verte devra être poursuivie. Davantage
thodes d’exploitation des terres en agriculture, le que l’idée initiale d’un mur d’arbre, le projet
surpâturage et les feux de brousse. Grande Muraille Verte doit être un outil de déve-
loppement rural grâce au développement de la ré-
Les investissements dans des projets d’atténua-
silience des populations et des écosystèmes, à une
tion dans le programme REDD+ par exemple, de-
gestion durable des terres, à la protection du patri-
vront accorder une importance particulière aux
moine rural et à l’amélioration des conditions de
co-bénéfices pour les populations locales comme
vie des communautés locales. La CPDN précise
l’accès à l’énergie durable pour tous, la création
que l’opération dix millions d’arbres a été lancée
d’emplois locaux, la réduction des impacts et l’en-
dans le cadre du projet Grande Muraille Verte.
vironnement, etc. Ainsi, quatre actions prioritaires
Enfin, il s’agira de poursuivre les actions relatives
sont inscrites dans cet axe.
au développement de ceintures vertes autour des
Action prioritaire 2.1 : Promotion d’une gestion grands centres urbains. Ce programme vise une
durable des terres et des forêts en vue de la ré-
nant de la Déforestation et de la Dégradation des forêts ; REDD+: com-
duction des émissions dues à la dégradation et à prend trois (3) activités supplémentaires qui sont: la conservation des
la déforestation (REDD+)4 réserves de carbone, la gestion durable des forêts et l’accroissement des
stocks de carbone (restauration ou plantation)
4 REDD: mécanisme de Réduction des Emissions des GES prove-
38
gies renouvelables (EnRs), centrale avec batterie, hybride, …) dans les 23
régions du Tchad, la capacité et la propension à
- Mettre en place des systèmes d’irrigation du- payer et enfin les quantités de CO évitées.
2
rables à des fins agro-sylvo-pastorales,
Les activités indicatives liées à cette action sont :
- Informer, éduquer et communiquer la population
à l’utilisation des énergies renouvelables (EnR), - Interconnecter le Tchad et le Cameroun pour
l’alimentation du Tchad en énergie d’origine hy-
- Créer un cadre institutionnel et réglementaire fa- droélectrique,
vorable à l’investissement dans les EnRs.
- Réaliser l’électrification transfrontalière entre
villes limitrophes,
3.6.3. Axe 3 : Prévenir les risques et de gérer les phé- Action prioritaire 3.1. Renforcement du réseau
nomènes climatiques extrêmes météorologique et les outils de suivi et de prévi-
sion du temps et du climat.
Depuis plusieurs décennies, le Tchad su-
bit de plein fouet les aléas des changements cli- Le réseau météorologique actuel n’est pas
40
représentatif des spécificités géographiques et - Renforcer les capacités de suivi et de pré-
climatologiques du pays, pire le maillage ne vision du temps et du climat,
respecte pas la norme requis par l’Organisation
- Développer et diffuser des informations hy-
Météorologique Mondiale (OMM). De surcroit,
dro météorologiques adaptées aux besoins
l’insuffisance de moyens financiers, humains, ma-
des usagers,
tériels font que les équipements actuels ne sont
pas bien entretenus, entachant la fiabilité des don- Action prioritaire 3.2. Création d’un observatoire
nées collectées (CNSC, 2016). de prévention et de gestion des risques et
catastrophes naturelles
La production des informations adaptées aux be-
soins des usages et l’amélioration de la qualité de L’action consiste à diffuser les informations et ren-
la prévision saisonnière demeure encore un défi forcer la capacité des utilisateurs à s’en servir, via
majeur pour les services en charge de ces ques- la création d’un observatoire national des chan-
tions. gements climatiques. La gestion des risques liés
aux évènements climatiques extrêmes nécessite
La prévision saisonnière en Afrique de l’Ouest, au
le renforcement de la veille climatologique spa-
Cameroun et au Tchad (PRESAO) est un des outils
tiale et des systèmes d’alerte météorologiques
indispensables pour prédire annuellement la qua-
afin de mesurer et de connaître le mieux possible
lité de la saison pluviométrique et hydrologique.
les conséquences des modifications du climat et
Cet outil est actuellement piloté par des institu-
d’anticiper les mesures d’adaptation requises. La
tions sous régionales (ACMAD-AGRHYMET-ABN)
prévention et la gestion des impacts de ces chan-
et permet de prévoir les caractéristiques de la sai-
gements climatiques requièrent donc la mise en
son des pluies et celles des écoulements des eaux
place d’une structure efficace et pérenne qui sou-
de surface des principaux bassins fluviaux. Le
tiendra les actions d’adaptation visant à protéger
PRESAO, en dépit de ses insuffisances, demeure
et améliorer les conditions de vie des populations
le principal outil existant pour la planification
tchadiennes. Une fois créé, l’observatoire national
d’alerte. Il est donc nécessaire d’améliorer ses
constituera un plate-forme d’informations permet-
performances et de renforcer son utilisation par
tant d’anticiper les phénomènes liés aux change-
les usagers. Cette action doit permettre d’antici-
ments climatiques et de mettre à la disposition des
per les risques climatiques par l’utilisation des ou-
décideurs et des usagers les informations relatives
tils de prévision et d’alerte à travers une approche
aux changements climatiques.
intégrée qui prend en compte les informations
climatiques historiques, les prévisions climatiques Les activités indicatives proprement dites sont :
à diverses échelles temporelles (courte, intra-sai-
- Créer l’observatoire national sur les change-
sonnière et saisonnière). Les résultats doivent per-
ments climatiques,
mettre l’ajustement continu des décisions dans le
but de minimiser les impacts négatifs des risques - Animer une plate-forme d’informations sur les
hydroclimatiques. catastrophes naturelles liées au climat pour la
prise de décision
Les activités indicatives proprement dites sont :
Action prioritaire 3.3. Renforcement des capaci-
- Renforcer le réseau d’observation, de col-
tés opérationnelles du dispositif de prévention et
lecte et de gestion des données climatolo-
gestion des crises
giques,
Cette action prioritaire est l’extension de la se-
- Créer et opérationnaliser un dispositif national 3.6.4. Axe 4 : Renforcer les capacités des acteurs et
d’African Risk Capacity (ARC), des institutions en matière de lutte contre les chan-
gements climatiques
- Créer un observatoire de prévention et de ges-
tion des crises de catastrophes naturelles, Le renforcement des capacités institution-
nelles est la première condition à remplir pour que
Action prioritaire 3.4. Renforcement du dispo-
les acteurs soient en mesure de jouer efficacement
sitif de surveillance épidémiologique et de lutte
leur rôle et aient conscience de l’importance du
contre les maladies humaines et animales clima-
problème. Or, la faible capacité des acteurs et des
to-sensibles.
institutions à lutter contre les changements clima-
Au regard de la recrudescence de maladies liées tiques est souvent mentionnée au Tchad. Un pré-
aux événements climatiques extrêmes (inon- alable est donc de développer la communication
dations, sécheresses, vagues de chaleur) et des sur les changements climatiques en mobilisant
conséquences possibles sur la santé humaine l’ensemble de la population concernée par ce
et animales il est nécessaire de créer un dispo- phénomène. A cet égard, il est encourageant de
sitif de surveillance épidémiologique et de lutte constater que le mouvement associatif au Tchad
contre les maladies climato-sensibles. A cet effet, témoigne d’une remarquable vitalité et joue d’ores
la nécessité d’améliorer au préalable, le niveau et déjà un rôle essentiel dans la diffusion des in-
de connaissance sur les interactions entre facteurs formations sur les changements climatiques. Un
climatiques, la santé humaine et animale s’im- grand nombre d’organisations, plateformes et as-
pose indéniablement. sociations nationales telles que : (i) l’Association
Les activités indicatives à mettre en œuvre sont : Tchadienne des Volontaires pour la Protection
de l’Environnement (ATVPE), (ii) Leadership pour
- Renforcer la collecte de données et d’informa- l’Environnement et les action de développement
tions, l’analyse des liens entre climat, santé hu- au Tchad (Lead Tchad), (iii) la Cellule de Liai-
maine et animale, son et d’Information des Associations Féminines
- Créer et opérationnaliser un système d’informa- (CELIAF), (iv) l’Association des Femmes Peulh
tion et de communication et sensibilisation sur Autochtones du Tchad (AFPAT) et (v) le Conseil
les maladies climato sensibles, National de Concertation des Producteurs ruraux
du Tchad (CNCPT), Espaces Verts du Sahel (EVS),
Indicateurs axe 3 : (i) nombre de décès, des dis-
etc. s’activent avec beaucoup d’efficacité dans le
parus et des victimes suite aux catastrophes na-
42
domaine de l’environnement et transmettent régu- matiques.
lièrement des messages pratiques y compris dans
le domaine des changements climatiques à leurs
adhérents répartis sur la plus grande partie du ter-
ritoire.
44
litiques, des ministères techniques, des autorités financement en matière de lutte contre les chan-
locales pour la prise en compte des considéra- gements climatiques, le Tchad figure au premier
tions liées aux changements climatiques dans les rang des pays qui pourrait bénéficier de la soli-
politiques nationales, sectorielles et locales de dé- darité internationale incarnait par les fonds clima-
veloppement, tiques mondiaux.
- Renforcer les capacités techniques et institution- Pour rendre effective cette possibilité, le pays a in-
nelles en matière de planification, de budgétisa- térêt à se fixer comme objectif de créer et d’opéra-
tion, de mise en œuvre, de l’adaptation et l’atté- tionnaliser ses instruments et ses capacités de mo-
nuation des changements climatiques, bilisation des financements liés au climat. C’est
une préalable nécessaire afin de mieux intégrer
- Renforcer les capacités techniques et institution-
la finance climat dans son développement et ain-
nelles pour le suivi évaluation de la performance
si d’accroître sa résilience face aux effets néfastes
des actions d’adaptation et d’atténuation des
des changements climatiques tout en contribuant
changements climatiques,
à l’effort global de réduction des émissions de gaz
Indicateur Axe 4 : (i) nombre de documents de po- à effet de serre.
litiques qui intègre les changements climatiques,
Les actions prioritaires à mettre en eouvre sont :
(ii) nombre de plate-forme sur les changements
climatiques opérationnelle et mise en place, (iii) Action prioritaire 5.1. Création d’un Fonds Na-
nombre d’établissement (universités, écoles pri- tional Climat
maires et secondaires) ayant intégré les questions
Plusieurs pays africains ont déjà créé des fonds
relatives à l’adaptation et atténuation aux change-
climatiques nationaux (FCN) tels que le Bénin
ments climatiques dans les programmes d’ensei-
avec le Fonds climat, le Tchad avec le Fonds Spé-
gnement, (iv) nombre de plan de développement
cial en faveur de l’Environnement (FSE) le Burki-
local qui intègre les changements climatiques, (v)
na Faso à travers le fonds d’intervention en faveur
nombre des réseaux, des plates formes opération-
de l’Environnement et le Sénégal via la Direction
nelles sur la résilience face au changement clima-
des financements verts qui abrite le FNC.
tique(vi) nombre de programmes d’information,
de sensibilisation et d’éducation sur les change- L’objectif d’un FCN est (i) de canaliser et gérer les
ments climatiques. fonds extérieurs liés au changement climatique (ii)
d’amplifier les financements et initiatives existants
Acteurs clés : Ministère en charge de l’Environne-
(y compris ceux financés par des ressources na-
ment, de l’eau et de la Pêche, Ministère de l’écono-
tionales), (iii) de favoriser l’intégration des projets
mie et du plan, Ministères en charge des finances,
et programmes liés au climat dans les stratégies
du budget, Ministère de l’intérieur, Universités,
nationales de développement.
établissements d’enseignement secondaire, Insti-
tut de recherche agricoles, secteur privé, société Les avantages attendus de ce fonds sont : (ii) les
civile, les collectivités territoriales, médias, les financements extérieurs sont alignés sur les prio-
partenaires bilatéraux et multilatéraux. rités nationales, (ii) les capacités des institutions
nationales sont renforcées, (iii) le passage à une
3.6.5. Axe 5 : Renforcer les instruments et les capa-
échelle supérieure dans la réponse du pays aux
cités de mobilisation des financements liés au climat
changements climatiques est développé, (iv) les
Compte tenu de la faiblesse de ses capaci- nouvelles opportunités de partenariats et de finan-
tés financières et de l’ampleur de ses besoins de cement internationaux relancées par la mise en
46
nancements possibles pour financer la lutte contre changements climatiques dans le processus de
les changements climatiques. Ces fonds clima- planification et de budgétisation au niveau natio-
tiques (multilatéraux, bilatéraux et privés) ont été nal, sectoriel et local,
mis en place au niveau international, régional et
- Développer des actions de plaidoyer afin d’ac-
national pour accompagner les Etats les plus vul-
croître les flux financiers climatiques
nérables face au changement climatique dans leur
processus d’adaptation et d’atténuation des effets Action prioritaire 5.3. Renforcement de l’accès
du changement climatique. Il s’agit du Fonds Vert aux financements en faveur des collectivités et des
pour le Climat (FVC), du Fonds d’Adaptation (FA), communautés locales.
du Fonds africain d’Adaptation aux Changements Le niveau local constitue la sphère proprement
Climatiques (FACC), du Fonds pour l’Environne- dite des actions d’adaptation dans le secteur de
ment Mondial (FEM), du Fonds pour les Pays les l’agriculture, l’élevage etc. Il est alors nécessaire
Moins Avancés (FPMA), du Fonds spécial pour les d’accroître le financement au niveau local pour
changements climatiques (FSCC), du Fonds d’in- accompagner les actions de lutte contre les chan-
vestissement pour le climat (FIC), de l’Alliance gements climatiques entreprises par les collecti-
Mondiale contre le Changement Climatique vités et les communautés locales. Le financement
(AMCC), du Fonds de partenariat pour le carbone local doit être assuré par les collectives locales,
forestier (FPCF), du Programme ONU - REDD, etc. le secteur privé, qui exploite les ressources natu-
Pour mobiliser ces financements, le Tchad doit relles locales ainsi que les ressources minières. Le
poursuivre ces efforts d’amélioration du cadre financement peut également se faire à travers la
institutionnel et réglementaire de la lutte contre coopération Nord – Sud.
les changements climatiques (renforcement de Les collectivités locales, les organisations de
capacités institutionnelles, accréditation d’insti- producteurs, les producteurs peuvent également
tutions nationales de mise en œuvre aux Fonds consentir des prêts auprès des institutions ban-
climatiques, mise en place d’Autorités Nationales caires, les sociétés de micro crédit, etc. Ce pro-
Désignées (AND)). cessus devra être facilité par la promotion d’ac-
Pour saisir les opportunités d’accès aux finance- tions de planification, de budgétisation et de suivi
ments climatiques, les activités indicatives sui- évaluation des actions liées au changement clima-
vantes ont été retenues : tique au niveau local.
- Faire accréditer des institutions nationales de Les activités indicatives à mettre en œuvre sont :
mise en œuvre aux Fonds climatiques,
- Renforcer le dialogue et la coopération avec les
- Poursuivre le renforcement des capacités sur
institutions bancaires de micro-finance pour faci-
l’accès aux financements climat et la formulation
liter les investissements locaux pour la lutte contre
de programmes et projets intégrant l’adaptation et
les changements climatiques,
/ou l’atténuation des changements climatiques et
les soumettre à des fonds climatiques, - Développer les plaidoyers auprès des gouverne-
-
Produire des notes d’information et des guides ments pour accroître les flux financiers à destina-
sur les financements possibles des actions d’adap- tion des collectivités locales pour développer des
tation et / ou d’atténuation au Tchad, initiatives en faveur de l’agriculture intelligente
face au climat,
- Poursuivre le plaidoyer pour l’intégration des
48
gements climatiques. Le financement pourra se
à travers les institutions multilatérales que sont la
CCNUCC, la Banque mondiale, le FEM, le PNUD,
le PNUE, etc. Des efforts en vue de l’amélioration
du cadre institutionnel et réglementaire du secteur
de l’environnement et des changements clima-
tiques ont été accomplis au cours de ces derniers
mois (approbation en octobre 2016 par le Fonds
Vert Climat du Readiness programme du Tchad),
la préparation de l’accréditation du Fonds Spécial
en faveur de l’Environnement (FSE), auprès du
Fonds d’adaptation, le dialogue national pour le
FEM-7, etc. La recherche de financements inno-
vants à travers le partenariat public-privé pourrait
être réalisée, tout comme le financement local à
travers le partenariat institutions bancaires, de mi-
crocrédits et collectivités locales.
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