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Plan d’Action Régional de Lutte Contre la Désertification du gouvernorat de Sidi Bouzid

SOMMAIRE

INTRODUCTION ..................................................................................................... 6
CHAPITRE 1: SITUATIONS GEOGRAPHIQUE, SOCIO-ECONOMIQUE ET
ADMINISTRATIVE ................................................................................................. 9
1. SITUATION GEOGRAPHIQUE ............................................................................................... 9
2. SITUATION ADMINISTRATIVE ............................................................................................ 9
ERREUR ! AUCUNE ENTREE DE TABLE DES MATIERES N'A ETE
TROUVEE.CHAPITRE 5: PROPOSITION DES
PROJETS………………………………….85
PROJET 1 : AMENAGEMENT DES PARCOURS, ET PROMOTION DE L’ELEVAGE……..85
PROJET 2 : RESTAURATION DES SOLS, MOBILISATION DES EAUX DE
RUISSELLEMENT ET GESTION DURABLE DES ZONES MONTAGNEUSES ET
D’EPANDAGE……………………………………………………………………………….…….89
PROJET 3 : LA LUTTE CONTRE L’ENSABLEMENT ET LA GESTION DES ZONES
SABLEUSES FRAGILES………………………………………………………………….……....95
PROJET 4. AMENAGEMENT ET REGENERATION DES NAPPES ALFATIERES ET DES
PEUPLEMENTS D’ACACIA RADDIANA ET INTENSIFICATION DES REBOISEMENTS...99
PROJET 5 : LE DEVELOPPEMENT AGRICOLE, INTEGRE ET PARTICIPATIF ET
PROMOTION DE L’AGRICULTURE DE CONSERVATION……………………………...….102
PROJET 6. DEVELOPPEMENT DU TISSU ECONOMIQUE LOCAL ET PROMOTION DES
ACTIVITES GENERATRICES DE REVENUS………………………...……………………….108
PROJET 7. RENFORCEMENT DU TISSU INSTITUTIONNEL LOCAL COMME
PARTENAIRE ESSENTIEL POUR LE DEVELOPPEMENT ET SON IMPLICATION DANS
L'ELABORATION ET DANS LA MISE EN ŒUVRE DU PARLCD………………………….110
PROJET 8. PROGRAMMES DE RECHERCHE-DEVELOPPEMENT………………………112

CONCLUSION ...................................................................................................... 113

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Plan d’Action Régional de Lutte Contre la Désertification du gouvernorat de Sidi Bouzid

Liste des Tableaux :

Tableau 1 : découpage administratif .......................................................................................11


Tableau 2 : Evolution de la population 1994-2004 .................................................................13
Tableau 3 : évolution par sexe (1994-2004) ...........................................................................13
Tableau 4 : Evolution de la population par milieu ..................................................................14
Tableau 5 : Répartition de la population par tranche d’âge.....................................................15
Tableau 6 : Répartition de la population occupée par statut de profession et sexe..................16
Tableau 7 : Contribution des différents secteurs à l’emploi dans le gouvernorat ...................16
Tableau 8 : Evolution du chômage en % (18-59ans) ..............................................................18
Tableau 9 : Evolution du taux (%) d’analphabétisation par sexe ............................................18
Tableau 10: Population active en 2004 par niveau d’instruction et sexe...............................19
Tableau 11: Répartition des personnes handicapées et familles nécessiteuses par délégation 20
Tableau 12 : Répartition de la pluviométrie moyenne par délégation .....................................25
Tableau 13 : Classes des pentes..............................................................................................30
Tableau 14: Classes des sols...................................................................................................35
Tableau 15 : Les ressources en eau du gouvernorat de Sidi Bouzid (en million de m3) .........38
Tableau 16 : Occupation des sols ...........................................................................................41
Tableau 17 : Etat de l’érosion dans le gouvernorat de Sidi Bouzid.........................................46
Tableau 18 : Les réalisations du programme CES 1990-2000 ................................................48
Tableau 19 : Prévision et réalisation de la seconde stratégie 2002-2011 ................................50
Tableau 20 : Le nombre de cheptel.........................................................................................51
Tableau 21 : Alimentation en eau potable dans le Gouvernorat du Sidi Bouzid .....................52
Tableau 22 : Les périmètres irrigués dans le gouvernorat de Sidi Bouzid ..............................55
Tableau 23 : L’importance des associations hydrauliques en milieu rural par délégation.......57
Tableau 24 : Les réalisations la stratégie nationale des reboisements ....................................59
Tableau 25 : Classes de texture ..............................................................................................64
Tableau 26 : Classes de pente.................................................................................................64
Tableau 27 : Classes du couvert végétal .................................................................................64
Tableau 28 : Classes des étages bioclimatiques ......................................................................65
Tableau 29 : Classes d’aménagement .....................................................................................66
Tableau 30 : Taux de pauvreté................................................................................................67
Tableau 31 : Classes de sensibilité à la désertification ...........................................................67
Tableau 32 : Importance des classes sensibilité à la désertification ........................................69

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Liste des Figures

FIGURE N°1 : Plan de situation.

FIGURE N°2 : Carte administrative.

FIGURE N°3 : Carte d’étages bioclimatique.

FIGURE N°4 : Répartition annuelle de la pluviométrie par délégation.

FIGURE N°5 : Variation des températures moyennes maximales et minimales.

FIGURE N°6 : Modèle Numérique du terrain.

FIGURE N°7 : Carte des pentes.

FIGURE N°8 : Carte pédologique.

FIGURE N°9 : Carte du réseau hydrographique.

FIGURE N°10 : Carte d’occupation des sols.

FIGURE N°11 : Carte de zones érodées.

FIGURE N°12 : Carte de zones homogènes.

FIGURE N°13 : Carte de sensibilité à la désertification.

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Introduction
La désertification comme phénomène naturel est une dégradation des ressources
naturelles due à l’interférences de plusieurs facteurs dont notamment, l’usage inadéquat des
ressources, les conditions climatiques sévères, la pauvreté etc.
Etant donné que ce processus est provoqué en partie par une mauvaise utilisation des
sols, des plantes et de l’eau par les êtres humains, il peut également être corrigé par un
changement de comportement. Dans certaines parties du monde, la population a réussi à gérer
les terres arides durant des millénaires.
La lutte contre la désertification est donc une préoccupation liée surtout au
développement durable. Il s’agit de s’attaquer à la pauvreté et d’améliorer le bien-être
humain, et de préserver l’environnement. À la fois une cause et une conséquence de plusieurs
problèmes sociaux, économiques et environnementaux tels que l’insécurité alimentaire, la
pauvreté rurale, la perte de la diversité biologique et les changements climatiques, la
désertification est au cœur du réseau complexe de défis auxquels font face les pays en
développement.
La Tunisie a adopté la Convention sur la Lutte Contre la Désertification (CCD), en juin
1994 et l’a ratifié le 22 Janvier 1996.
L'élément central de la CCD est le développement de Programmes d'Action Nationaux,
Sous Régionaux, Régionaux et Locaux (respectivement, les PAN, les PASR, les PAR et les
PAL) par les gouvernements nationaux, en coopération avec les partenaires au
développement, les populations locales et les ONG.
Les programmes d'action nationaux, sous-régionaux et régionaux servent de cadre pour
la mise en œuvre de la Convention, car ils sont l'élément central de la stratégie de lutte contre
la désertification et d'atténuation des effets de la sécheresse. Ils sont formulés en tirant parti
des plans et programmes en cours qui donnent de bons résultats et sont mis à jour dans le
cadre d'un processus participatif permanent, en tenant compte des enseignements tirés de
l'action menée sur le terrain ainsi que des résultats de la recherche.
En Tunisie, et suite à la ratification de la Convention des Nations Unies sur la lutte
contre la désertification, fut créé en 1996, le Comité National pour la Lutte Contre la
Désertification qui vient d’être érigé en juin 2005 en un Conseil National de Lutte contre la
Désertification (CNLCD).
En 1998, la Tunisie a élaboré son Programme d’Action National de Lutte Contre la
Désertification (PAN/LCD). La volonté politique d’optimisation des efforts pour la lutte
contre la désertification a été concrétisée par l’intégration du PAN LCD dans le Xéme Plan de
Développement Economique et Social (2002-2006). Cette intégration s’est traduite par
l’allocation d’une enveloppe de 2925 MDT, pour la mise en oeuvre des stratégies et
programmes de conservation des ressources naturelles et de lutte contre la désertification.
Pour garantir une forte participation des populations, un Réseau des Associations
tunisiennes pour la Lutte Contre la Désertification (22) est en cours de création avec l’Appui
FEM (micro-crédit).
Au niveau institutionnelles et réglementaires, plusieurs lois ont été adoptées dont
notamment la Loi 95- 52 portant ratification de la Convention ; la Loi n° 99-43 du 10 mai
1999 relative à la Promotion de l'agriculture biologique, la Loi n° 2004-24 du 15 mars 2004
modifiant et complétant la loi n°99-43 du 10/5/99 relative à la création des Groupements de

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développement agricole (GDA) et le Décret 2003-1784 du 11 Août 2003 portant création de Supprimé : La période nomade¶
la Banque Nationale de Gènes Elle a duré depuis l’invasion hilalienne
De même plusieurs organes et structures ont été créés dont : jusqu’à la fin du 19éme siècle. Alors que
les tribus occupaient la plaine localisée
• L’Organe National de Coordination (ONC) entre le Jebel et la côte et pratiquaient un
• Les Commissions régionales et locales de Lutte Contre la Désertification. Les élevage extensif basé sur la
transhumance, les tribus de la montagne
Commissions Régionales de LCD sont issues des Conseils régionaux (à l’échelle des et celles de Jerba étaient sédentaires. La
population des montagnes habitaient des
Gouvernorats) de développement existants. Ils sont chargés de coordonner la mise en oeuvre villages fortifiés (KSOURS) et
des programmes et projets de lutte contre la désertification à l’échelle régionale et locale, de pratiquaient des cultures basées sur la
valorisation des eaux de ruissellement. ¶
veiller à l’adoption des approches participatives, intégrées et territoriales lors de la
l’élaboration de la mise en oeuvre des programmes et projets de LCD et de superviser Supprimé : , mais son maintien était
conditionné par l’activité agricole des
l’élaboration des rapports régionaux dans ce domaine et assurer le suivi du phénomène de la sédentaires qui fournissaient aux
désertification de la région. nomades une partie de leurs besoins
alimentaires en échange avec les produits
• Le Fonds National de Lutte Contre la Désertification (FND) Le FND a été institué en animaux.
décembre 1997. Supprimé : autarcique
A l’occasion de la préparation du Xème Plan les stratégies de protection des ressources Supprimé : précaire, mais il est
naturelles ont été actualisées pour devenir des stratégies décennales (2002 – 2011) couvrant Supprimé : de la mobilité des tribus et
ainsi deux plans successifs ( X et XI Plan). Il s’agit principalement des stratégies suivantes : de l’absence d’entraves aux déplacements
de l’homme et de son troupeau, mais
¾ La stratégie de mobilisation des ressources en eau ; surtout en raison
¾ La stratégie de la conservation des eaux et du sol ; Supprimé : A la fin du 19ème siècle,
¾ La stratégie des forêts et parcours et de lutte contre l'ensablement ; l’arrivée des Français provoqua
¾ La stratégie nationale de diversité biologique. Supprimé : des mutations et des
transformations profondes dans
D’autres stratégies contribuent à la protection des ressources naturelles. Il s’agit
principalement de la Stratégie Nationale pour la promotion de la femme rurale, du Programme Supprimé : .¶

de maîtrise de l’énergie et de la Stratégie d’amélioration de la situation foncière dans le La période de transition¶
monde rural. Depuis leur arrivée, les français ont
adopté une politique visant la fixation des
Plusieurs projets sectoriels concourent à la réalisation de ces stratégies. tribus afin de faciliter leur contrôle. A cet
ème effet, l’armée coloniale a commencé par
Ces actions ont permis durant le IX Plan de Développement Economique et Social la privatisation des terres, jusque là
indivisibles et l’introduction de l’échange
(1997-2001) une amélioration sensible des indicateurs de développement (taux monétaire.¶
d’électrification et d’accès à l’eau potable en milieu rural respectivement 86 % et 65 %, recul Parallèlement, la région verra d’une part
la création d’une série d’agglomérations
net de la pauvreté à 4,2 % de la population) et de marchés agricoles (Médenine, Ben
ème
Guerdane...) et d’autre part, la création de
Durant le X Plan (2002-2006), l'ensemble des indicateurs de développement durable périmètres irrigués et le développement
se sont nettement améliorés (amélioration du taux de reboisement forestier qui est passé à de l’arboriculture en sec (Jorf, Zarzis...)
afin d’en faire des foyers d’attraction des
12,1% en 2004, le PIB par habitant qui a dépassée 3500 DT par an). populations nomades, qui commencent à
... [1]
s’adonner peu à peu à des activités basées
Supprimé : : ¶
Dans le Gouvernorat de Sidi Bouzid, la désertification est un phénomène assez récent. -
L’économie agro-pastorale était dominante dans la région. Ce système était bien adapté Supprimé : ;¶
au milieu aride en raison de l’équilibre entre les potentialités productives du milieu et les -
besoins de la population. Supprimé : ;¶
A partir du début du siècle, le mode de l’organisation de l’espace et de l’exploitation des - un début d

ressources naturelles a connu des mutations et des transformations profondes caractérisées par Supprimé : ;
La délimitation des terres, la difficulté de pratiquer la transhumance et le Supprimé : - le développement d’un
mode de vie semi-nomade attaché à
nomadisme,l’extension des cultures, la surexploitation des ressources hydriques etc.
... [2]
l’appropriation foncière et le début de
Le remplacement de l’araire traditionnelle par la déchaumeuse à disques s’est avéré
Supprimé : - L’élevage : Pendant cette
catastrophique pour le couvert végétal naturel et pour le milieu physique lui même. Le période s’est développé un
développement de l’élevage semi-extensif et sédentaire, engendre un surpâturage localisé Supprimé : avec un nouveau mode de
autour des villages en raison des déplacements limités des troupeaux. conduite. Il est à la fois
Supprimé : dit élevage familial. Ce
mode

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Au niveau des zones de montagne, les sols en pente, soumis aux fortes pluies d’hivers,
s’érodent à une vitesse impressionnante.
Dans les périmètres irrigués, la surexploitation des ressources souterraines devient
inquiétante.
La réduction et la disparition par endroit du couvert végétal, la dégradation des sols, , la
baisse de la diversité biologique, et tant d’autres facteurs contraignants qui, par ailleurs, ne
sont pas spécifiques à Sidi Bouzid, imposent, à l’étape actuelle des politiques publiques de
développement marquées par une volonté affirmée de prise en compte de la dimension
environnementale et de la durabilité des systèmes d’exploitation.
Cependant, au cours des dernières décennies, le Gouvernorat de Sidi Bouzid a cumulé
une expérience certaine en matière de lutte contre la désertification et dans le domaine des
approches intégrées de développement durable.
ème
Au cours des premières années du X Plan (2002—2005), la mise en oeuvre des
stratégies et des projets de lutte contre la désertification ont permis, au niveau du Gouvernorat
des réalisations importantes
L’analyse des résultats des stratégies et des actions mises en oeuvre montre l’existence
de «success stories», projets territoriaux exemplaires du point de vue des actions de lutte
contre la dégradation affectant les ressources. Ces actions peuvent constituer de nouveaux
lieux d’apprentissage politique et social d’une gestion durable des ressources naturelles,
Cependant, et s’il apparaît nécessaire d’inscrire le programme de lutte contre la
désertification parmi les priorités dans les prochains programmes de développement
économique et social, il est tout aussi nécessaire d’instaurer un dialogue permanent,
participatif et consultatif, entre les pouvoirs publics et tous les agriculteurs et acteurs
concernés.
Il s’agit d’élaborer un plan intégré qui constituera un plan directeur d’aménagement à
l’échelle du gouvernorat qui doit être :
ƒ Techniquement éligible en déterminant les projets d’aménagement les plus appropriés
pour lutter contre le phénomène de la désertification et maîtriser les ressources naturelles dans
un aspect efficace et durable
ƒ Socialement acceptable en répondant aux attentes et aux besoins de la population
concernée de sorte que celle-ci adhère et adopte les propositions d’aménagement.
ƒ Economiquement rentable en visant les projets les plus rentables et les plus productifs
sur les plans macro et micro économique, les effets directs et indirects des projets.

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CHAPITRE 1: SITUATIONS GEOGRAPHIQUE, SOCIO-

ECONOMIQUE ET ADMINISTRATIVE

1. SITUATION GEOGRAPHIQUE
D’une superficie totale de 7 379 km2, soit 5 % de la superficie de la Tunisie, le
gouvernorat de Sidi Bouzid se caractérise par son emplacement stratégique au centre de la
Tunisie, constituant un trait d'union entre des différentes régions du pays (figure 1).
Situé à 260 kilomètres de la capitale, le gouvernorat de Sidi Bouzid fait la liaison entre
la Tunisie steppique et la Tunisie pré-saharienne. Il est limitrophe de 6 gouvernorats :
- Le gouvernorat de Siliana au Nord
- Le gouvernorat de Gabès au Sud,
- Les gouvernorats de Gafsa et Kasserine à l’Ouest,
- Le gouvernorat de Sfax et Kairouan à Est
Le territoire du Gouvernorat de Sidi Bouzid est majoritairement dans l’aride. Le semi- aride
représente environ 2 % de la superficie du gouvernorat et se limite à quelques îlots situés au
niveau des massifs de Jbel Foufi, Jbel El Kbar et Jbel El Mghila.

2. SITUATION ADMINISTRATIVE
Le gouvernorat de Sidi Bouzid renferme 12 délégations: Sidi Bouzid Est, Sidi Bouzid
Ouest, Sebelet Ouled Askar, Jelma, Ouled Haffouz, Er Rgab, Bir Lehfay, Sidi Ali Ben Oun,
El Meknassi, Menzel Bouzaien, El Mazzouna, Souk Ejdid et 114 secteurs (Tableau 1 et
figure 2).

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Figure N°: 1 PLAN DE SITUATION

Echelle : 1 / 3 000 000

W E

Ka
i ro
ua
n
ine
IE

ser
ALG ER

Kas

SIDI BOUZID
Sfax

Ga
fs
a

Gabès

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Tableau 1 : découpage administratif

Délégation Superficie en ha % Nombre de secteurs


1. Sidi Bouzid Ouest 42742 5,8 12
2. Sidi Bouzid Est 78582 10,6 12
3. Sebelet Ouled Askar 31408 4,2 5
4. Jelma 64849 8,7 11
5. Ouled Haffouz 39356 5,3 9
6. Er Rgab 104781 14,1 17
7. Bir Lehfay 50761 6,8 9
8. Sidi Ali Ben Oun 60875 8,2 7
9. El Meknassi 62463 8,4 9
10. Menzel Bouzaien 58960 7,9 7
11. El Mazzouna 111910 15,1 9
12. Souk Ejdid 35336 4,8 7
Total 742023 100 114
Source : Carte Agricole
Le découpage administratif du gouvernorat montre que :
ƒ les délégations les plus étendues sont celles d’El Mezzouna (15,1%) et Regueb
(14,1%) ; la délégation de Sidi Bouzid Est occupe la troisième place avec
10,6% de la superficie totale du gouvernorat,
ƒ les délégations les moins étendues sont Sabelet ouled Askar et souk Jedid
d’une superficie ne dépassant pas les 5% du gouvernorat.
Le gouvernorat du Sidi Bouzid est à caractère rurale : le milieu rural est présenté par
97 secteurs alors que uniquement 17 secteurs représentent le milieu urbain.

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Figure N° 2 : CARTE ADMINISTRATIVE

Echelle : 1 / 700 000

JILMA
W E

CEBALAT OULED ASKER

SIDI BOUZID EST

OULED HAFFOUZ

SIDI BOUZID OUEST

BIR EL HAFEY

SOUK JEDID
REGUEB
SIDI ALI BEN AOUN

MENZEL BOUZAIENE
MEKNASSY

MEZZOUNA

10 0 10 20 30 40 50 Kilomètres

LEGENDE

Limite du gouvernorat de Sidi Bouzid


Limite de délégation

Réseau routier

Chemin de fer

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3. LA POPULATION :
D’après les recensements de 2004, le gouvernorat de Sidi Bouzid compte 395 506
habitants, dont 75,7 % en milieu rural. Le taux de croissance est positif, il est de 0,48%. Ce taux
reste inférieur au taux de croissance national 1,21%.

Tableau 2 : Evolution de la population 1994-2004

1994 2004 Taux de croissance % 1994-


1984-1994 2004

Population du gouvernorat 377 143 395 506 2 ,7 0,48

Population nationale 8 785 400 9 910 900 2,3 1,21

%population du gouvernorat de 4,3 4,0


Sidi Bouzid/ national

Source : ODCO 2004


Ce taux faible est en fait le résultat de la politique du planning familial menée par le pays
depuis les années soixante. Ainsi le taux de croissance est passé de 2,3 % en 1984-1994 à 1,21%
en 1994-2004 à l’échelle nationale et de 2,7 à 0,48 % à l’échelle du gouvernorat.

3.1- Evolution de la population par sexe (1994-2004)

Entre les deux recensements de 1994 et celui de 2004, le gouvernorat de Sidi Bouzid
montre une légère augmentation du nombre de la population (taux de croissance de 0,48%). Cette
augmentation reste équilibrée entre les deux sexes.

Tableau 3 : évolution par sexe (1994-2004)

Population par sexe 1994 2004


Masculin 190 440 195 341
Féminin 186 703 200 165
% masculin/féminin 50,5 49, 4
%masculin/ national 50,6 50, 1
Source : INS 2004

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Ainsi, il apparaît que :


- le taux d’évolution de la population par sexe est équilibrée :; 49,4% masculin
contre 50,6% féminin en 2004
- l’évolution de la population féminine est légèrement supérieure à la population
masculine.
- L’évolution de la population de la région de Sidi Bouzid est comparable aux taux
d’évolution de la population par sexe à l’échelle nationale.
3.2- Evolution de la population par milieu (1994-2004)

Le taux de croissance de la population urbaine entre 1994 et 2004 est faible, le


gouvernorat de Sidi Bouzid garde son caractère rural prononcé (75,7% de la population est
rurale).

Tableau 4 : Evolution de la population par milieu

Population par milieu 1994 2004


Habitat % Habitat %

Gouvernorat Communal 81 142 21,5 96 293 24,3


de Sidi Bouzid
Non communal 296 001 78,5 299 213 75,7
national Communal 5.361.751 61,0 6.429.461 64,9

Non communal 3.423.613 39 3.481 35,1


Source : INS 2004
Le taux de la ruralité de la région de Sidi Bouzid est nettement supérieur au taux
national 35,1% en 2004. On retrouve cet aspect rural au niveau de toutes les délégations. En
effet, en dehors des délégations : de Sidi Bouzid Ouest et Meknassy, les autres délégations ont
des populations qui gardent un aspect largement rural ; Cependant, une tendance à la migration
de la population rurale vers les villes est observée.

3.3- Répartition de la population en 2004 par tranche d’âge

Le gouvernorat de Sidi Bouzid est caractérisé par une population jeune (0 – 19 ans)
43,0%, les adultes (20 – 39 ans) présentent 31,4% de la population.

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Tableau 5 : Répartition de la population par tranche d’âge

2004 %
0-19 169 951 43.0
20-39 124 287 31.4
40-59 65 879 16.7
>60 35 388 8.9
Total 395 506 100,0
Source : INS 2004

Les recensements de 2004 montrent que.


- la population de la région de Sidi Bouzid est très jeune, en 2004 la tranche d’âge
0-19 ans représente 43,0% de la population totale.
- Les habitants les plus âgés 20-39 ans représentent un taux assez important
(31,4%) du total de la population.
- La population âgée plus de 60 ans ne représente que 8,9%

4. L’ACTIVITE ECONOMIQUE
La région de Sidi Bouzid a connu une évolution importante en matière de diversification
des secteurs économiques et des structures de productions. Les secteurs qui peuvent concurrencer
l’agriculture en matière d’offre d’emploi, sont les services et l’administration, et le secteur du
bâtiment.
Le solde migratoire est important et totalise 2900 actifs par an. En effet la compression
des emplois agricoles pendant une bonne période, accompagnée d’augmentations sensibles dans
l’emploi généré par les industries ou encore dans les services et l’administration sont à l’origine
de ce flux migratoire important.

4.1- Répartition en 2004 de la population occupée par statut de profession et par sexe :

Le recensement de 2004 montre que le nombre des salariés est largement plus important
que celui des autres statuts de profession. Ces salariés représentent 56,4 % de l’ensemble de
la population occupée.

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Tableau 6 : Répartition de la population occupée par statut de profession et sexe

Pour son propre compte


Pour son propre compte
Statut de

et il a des salariés
profession

Aides familiales
et sans salariés

Non indiqués
Autres cas
Apprentis

Ensemble
Salariés
Sexe

Total 3 188 26 199 53 265 99 10 555 525 532 94 364

% 3,4 27,8 56,4 0,1 11,2 0,6 0,6 100


Source : INS 2004

4.2- Répartition de la population par activité économique

La population active du gouvernorat de Sidi Bouzid dans les différents secteurs,


selon les statistiques de l’INS, décroît de 101 505 en 1999 à 94 364 personnes en 2004.

Tableau 7 : Contribution des différents secteurs à l’emploi dans le gouvernorat


de Sidi Bouzid

Les secteurs 1999 2004 2004 (en%)

Agriculture, forêt et pêche 46 753 34 952 37,0


Industrie manufacturière 4 037 5 265 5,6
Mines et énergie 319 426 0,5
BTP 22 061 16 992 18,0
Commerce 8 583 8 876 9,4
Services (sans administration) 7 203 9 140 9,7
Administration, santé et éducation 12 217 17 823 18,9
Non déclarés 332 891 0,9
Total gouvernorat 101 505 94 364 100,0
Total national 2 634 965 2 854 688
Source : INS 2004

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L’agriculture reste l’activité majeure avec 34 952 emplois, mais avec un taux de
croissance négatif. Les fonctions et activités administratives occupent la seconde place avec 17
823 emplois suivis des bâtiments et travaux publics (BTP) avec 16 992 emplois. Les services
sans administration et le commerce viennent en dernières positions avec respectivement 9 140 et
8 876 emplois. Les taux de croissance de ces secteurs sont relativement faibles.
Le secteur des « non déclarés » connaît le taux de croissance le plus fort (21,8%).
Il y a un recul important de l’activité dans le secteur agricole (taux de croissance – 5,7%
entre 1999 et 2004). Ce même constat s’applique au secteur des BTP (taux de croissance négatif -
5,1%). Ces pertes ont influencé le taux de croissance total de l’emploi à sidi Bouzid. Le secteur
commercial connaît par ailleurs une certaine stabilité (0,7%)
A l’échelle du gouvernorat le taux de croissance est négatif, d’où l’utilité de mettre en
place le mécanisme nécessaire pour la création et le développement des activités génératrices
d’emploi.

5. SITUATION SOCIALE

La situation sociale du gouvernorat de Sidi Bouzid est analysée à travers un


ensemble d’indicateurs qui reflètent dans une large mesure les conditions de vie de la
population. Il s’agit des :

• taux de chômage

• taux d’analphabétisme

• taux de pauvreté
5.1- Evolution du taux de chômage par sexe

Le gouvernorat de Sidi Bouzid présente un taux de chômage légèrement supérieur à


la moyenne nationale. Sidi Bouzid est connu être un pôle d’attraction pour une main
d’oeuvre qualifiée venant des régions avoisinantes telles que Kairouan, Kasserine,Gabès, et
Gafsa.
Le tableau 8 résume l’évolution du taux de chômage par sexe.

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Tableau 8 : Evolution du chômage en % (18-59ans)

1994 2004
Masculin 16.9 12.9
Gouvernorat de
Féminin 17.5 20.7
Sidi Bouzid
Total Gouvernorat 17.0 14.7
Masculin 15 12,9
National Féminin 17,2 16,7
Total National 15,6 13,9
Source INS 2004

L’évolution du taux de chômage entre 1999 et 2004 montre que :

• Le taux de chômage des féminins pour l’année 2004 est sensiblement égal à celui des
masculins. Ceci vient du fait que l’agriculture de Sidi Bouzid draine un nombre
important de la population féminine.

• Le taux de chômage dans le gouvernorat de Sidi Bouzid (14,7%) est supérieur au taux
de chômage à l’échelle nationale (13.9%).

5.2- Evolution du taux de l’analphabétisation par sexe et par niveau d’éducation

Sidi Bouzid enregistre une légère diminution du taux d’analphabétisme entre 1999 et
2004. Cette diminution est plus importante chez la population féminine que chez la
population masculine.
Tableau 9 : Evolution du taux (%) d’analphabétisation par sexe

1994 2004

Gouvernorat Masculin 26.3 22.1


de Sidi Bouzid Féminin 56.4 44.6
Total Gouvernorat 41.3 33.6
National Masculin 21,2 14,8
Féminin 42,3 31
Total National 31,7 22,9
Source INS 2004

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L’état d’analphabétisme dans la région montre que :

• Le taux d’analphabétisme est plus élevé chez la population féminine que chez la
population masculine pour l’année 2004

• Le taux d’analphabétisation dans le gouvernorat de Sidi Bouzid (33,6%) est


largement supérieur au taux national (22,9%).

Tableau 10: Population active en 2004 par niveau d’instruction et sexe

Non indiqués
Analphabétisme

Niveau

l’enseignement

l’enseignement
2ème partie de

Education
1ère partie de

supérieure
d’instruction

Total
de base

de base
Sidi Bouzid 108 524 110 657 87 929 14 342 379 321 831

Taux (%) 33.7 34.4 27.3 4.1 0,1 100,0

Centre Ouest 88 996 123 482 81 232 27 176 380 321 266

Taux (%) 34,2 36,4 24,9 4,3 0,2 100,0


Source : INS 2004

La répartition des emplois par niveau d’instruction montre que :

• 34.4% de la population active occupée ont un niveau primaire (1ère partie de


l’enseignement de base). La population analphabète est importante, elle
représente 33.7% de la population active

• La population active occupée ayant une éducation supérieure compte environ


4.1%.

• Cet état étant presque similaire dans l’ensemble du centre Ouest.


5.3- Evolution du taux de pauvreté

Dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, le nombre de personnes handicapées est de 5 997


personnes (1.5 % de la population totale), le taux de familles bénéficiaires des soins à tarifs

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réduits compte 33 110 familles, (soit 43.1% de l’ensemble des familles. 11.5% des familles du
gouvernorat sont considérées nécessiteuses.

Tableau 11: Répartition des personnes handicapées et familles nécessiteuses par


délégation

Nombre de personnes Nombre de familles


Nombre de familles
Délégations handicapées 2003 bénéficiaires
nécessiteuses
des soins à tarifs réduits

1. Sidi Bouzid Ouest 907 1 013 3 233


2. Sidi Bouzid Est 774 887 3 535
3. Sebelet Ouled Askar 268 455 2 039
4. Jelma 526 654 3 207
5. Ouled Haffouz 448 731 2 976
6. Er Rgab 585 953 4 038
7. Bir Lehfay 469 576 2 787
8. Sidi Ali Ben Oun 373 626 2 229
9. El Meknassi 474 751 2 069
10. Menzel Bouzaien 436 895 1 844
11. El Mazzouna 293 626 2 643
12. Souk Ejdid 444 665 2 510
Total 5 997 8 832 33 110
Source : DGPS (MASSE) 2003

L’intervention des organismes sociaux en matière de lutte contre la pauvreté est important et est
focalisé sur les délégations qui présentent un nombre de familles nécessiteuses élevé (Sidi Bouzid
Ouest, Regueb, Sidi Bouzid Est et Menzel Bouzaiene).

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6. CONCLUSION
Le gouvernorat de Sidi Bouzid est une région dont la population communale est
largement inférieure à la population rurale (24,3% contre 75,7%). La croissance en milieu
communal est positive, elle est de l’ordre de 3%. Ceci est lié à l’importance du développement
industriel que connaît la région et aux conditions de vie difficiles en milieu rural.
Toutefois on note l’existence d’un exode rural dicté par :

• La succession des années de sécheresse et la régression des revenus agricoles

• L’absence de diversification des activités agricoles et la fragilité des systèmes de


production en place : systèmes basés sur la céréaliculture associée à l’élevage
ovin et caprin conduit en extensif

• La fragilité de l’écosystème rendue possible par l’utilisation des façons


culturales agressives (charrues, polydisques) qui pulvérisent les sols et les
rendent plus vulnérables à la déflation, et par le suivi d’un mode de conduite du
troupeau non adéquat (surpâturage).

• La tendance vers le morcellement de certaines exploitations agricoles et la


disparition progressive des exploitations à superficies viables due à des partages
irrationnels et répétitifs des terres agricoles entre les héritiers.

Le gouvernorat de Sidi Bouzid connaît par ailleurs un essor éducationnel


appréciable :

• 306 écoles premier cycle de l’enseignement de base dont 26 écoles sont liées par
internet.

• 37 écoles deuxième cycle de l’enseignement de base

• 08 écoles privées deuxième cycle de l’enseignement de base

• 01 Institut supérieur des études technologiques

Le taux de chômage a connu une amélioration passant de du 17% en 1994 à 14,7%


en 2004.

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L’activité économique du gouvernorat de Sidi Bouzid est basée sur l’agriculture avec une
diversification qui touche les secteurs des Bâtiments et Travaux Publics (BTP) et
l’administration, la santé et l’éducation.
La vocation rurale de la région : 75,7% des habitants sont en milieu non communal,
nécessite une consolidation de l’emploi agricole et la lutte contre la migration de la main d’œuvre
agricole.

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CHAPITRE 2: CARACTERISTIQUES CLIMATIQUES ET

PHYSIQUES DE LA REGION

Le Gouvernorat de Sidi Bouzid se trouve dans les étages bioclimatiques allant de l’aride
inférieur au semi aride supérieur. Les conditions climatiques se caractérisent essentiellement par
la faiblesse des précipitations et leur irrégularité interannuelle et inter saisonnière.
De part le caractère agricole de la région, les caractéristiques climatiques et physiques
sont des facteurs déterminants dans le développement de différents secteurs économiques du
gouvernorat.

1. PRESENTATION DES CARACTERISTIQUES DE LA REGION

1.1- Le climat

Situé au Centre du pays, le Gouvernorat de Sidi Bouzid est majoritairement dans l’aride.
Le semi- aride représente environ 2 % de la superficie du gouvernorat et se limite à quelques
petites zones situées au niveau des massifs de Jbel Foufi, Jbel El Kbar et Jbel El Mghila.
La zone aride se répartit en deux sous zones :
ƒ la première est relative à l’aride supérieur et représente environ 79 % de la
superficie totale du gouvernorat et couvre toute la partie Nord et Centre du
gouvernorat,
ƒ la deuxième se rapporte à l’aride inférieur et représente environ 19 % de la
superficie totale du gouvernorat et concerne la partie sud du gouvernorat (région
de Mezzouna).

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Figure N° 3 : ETAGES BIOCLIMATIQUES

Echelle : 1 / 700 000

W E

Jilma
%

Sabalet Ouled Askar


%

Ouled Haffouz
%
Sidi Bouzid
%

Bir El Hfay
%
Souk Ejdid
% Er Rgab
Sidi Ali Ben Oun
% %

El Mezzouna
Menzel Bou Zaien %
% El Meknassi %

LEGENDE

Aride inférieur doux


Aride inférieur frais
Aride supérieur doux
Aride supérieur frais
Aride supérieur tempéré
Semi aride inférieur frais
Semi aride inférieur tempéré
Semi aride moyen frais
Semi aride supérieur frais

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1.2- La Pluviométrie

Le gouvernorat de Sidi Bouzid est caractérisé par un climat continental à été très sec et
chaud et hiver très froid. Le climat est déterminé généralement par le relief qui divise le
gouvernorat en zones climatologiques homogènes. En effet la pluviométrie diminue en
passant de l’Ouest à l’Est sous l’effet de l’altitude, elle varie de 234,2 mm au niveau de sidi
Ali Ben Aoun à 197,2 mm au niveau de Regueb.
L’observatoire de pluviométrie du gouvernorat est formé par 32 stations réparties sur
les différents bassins versants. La pluviométrie moyenne annuelle au Nord est de 226,9 mm
(Jelma), elle décroît en allant vers le Sud pour atteindre 184,2 mm à El Mezzouna. Les jours
pluvieux sont peu nombreux, ils sont en moyenne de 19 jours à El Mezzouna et 36 jours à Bir
El Hfay.

Tableau 12 : Répartition de la pluviométrie moyenne par délégation

Station Minimale en mm/an Moyenne en mm/an Maximale en mm/an

1. Sidi Bouzid 85.5 236.9 422.8


2. Sebelet O. Askar 53.0 206.6 468.5
3. Jelma 111.4 226.9 468.5
4. Ouled Haffouz 85.0 227.5 624.0
5. Er Rgab 52.5 197.2 390.5
6. Bir Lehfay 125.9 251.5 711.7
7. Sidi Ali Ben Oun 93.5 234.2 523.0
8. El Meknassi 57.9 199.8 618.2
9. Menzel Bouzaien 77.7 211.5 605.5
10. El Mazzouna 54.5 184.2 445.5
11. Souk Ejdid 88.2 213.4 499.1

Source : I.N.M (1974-2003)


Ces précipitations sont également variables dans l’espace et dans le temps.

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pluviométrie en mm 300
250
200
150
100
50
0

d
a
a

n
b

i
un
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10
S

M
4.
S

7.
2.

9.
Délégation

Figure 4: Répartition annuelle de la pluviométrie par délégation

1.3- Les vents :

Les vents sont très fréquents dans la région de Sidi Bouzid et on distingue différents
types :
Vents froids d’hiver venant du Nord Est et du Nord,
Les vents de sable d’hiver soufflant de l’Ouest, de l’Est, Nord-Ouest ou de
l’Ouest, Sud-Ouest,
Les vents de Chehili en été avec une moyenne de 13 jours par an. Ils
provoquent souvent des dégâts considérables sur le maraîchage,
l’arboriculture et quelques fois sur les céréales.
De tous ces vents, les plus dévastateurs sont les vents de sable de Janvier - février, qui
ont des effets néfastes sur la végétation et les sols. Ils peuvent déchausser la végétation
naturelle ou enterrer les céréales, brûler les fleurs et les bourgeons des arbres fruitiers etc…
Les vents dans la région de sidi Bouzid se présentent comme un grand facteur
d’érosion.

1.4- Les températures:

Elles sont caractérisées par des variations très importantes. La température moyenne
annuelle à Sidi Bouzid est de 19, 8 °C. Janvier est le mois le plus froid. Juillet et Août sont les
mois les plus chauds. Durant les mois de Décembre, Janvier et Février, la température

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descend parfois au dessous de 5°C. En été les températures sont élevées (36 – 38 °C) et
desséchantes.

22 – 24

10 – 12

0 - 10
20 – 22
18 – 20

24 – 26

12 – 14

26 – 28

14 – 16

28 – 30

Figure 5 : Variation spatiale des températures moyennes minimale et maximale


1.5- L’évapotranspiration :

Le gouvernorat de Sidi Bouzid se caractérise par un taux d’évapotranspiration très


important. Les valeurs moyennes annuelles se situent entre 2200 mm et 2400 mm
1.6- Conclusion

Toutes les conditions climatiques du gouvernorat du Sidi Bouzid sont favorables à une
érosion importante des sols. Cette érosion peut être d’origine hydrique ou éolienne.
.

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2. LE MILIEU PHYSIQUE

2.1- Le relief

Le gouvernorat de Sidi Bouzid occupe une situation entre les hautes steppes et le
Sahara et se caractérise par des reliefs variés et accidentés présentant des alternances de
montagnes et de plaines ou de plateaux.
L’altitude du gouvernorat varie entre 40 m (sud du gouvernorat) et 1375 m au Nord.
Les principaux reliefs présents au niveau du gouvernorat sont les suivants :
- Jbel Mghila au Nord Ouest
- Jbel Goubrar à l’Est
- L’axe Nord Sud, composé des Jbels Gadoum, Faid, Bou Zer et Boudinar au Centre
- Jbel El Kbar et Melloussi au Centre Ouest
- Jbel Bou Hedma au Sud

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Figure N° 6 : Modèle numérique du terrain

Echelle : 1 / 700 000

W E

Jilma
%

Sabalet Ouled Askar


%

Ouled Haffouz
%
Sidi Bouzid
%

Bir El Hfay
%
Souk Ejdid
% Er Rgab
Sidi Ali Ben Oun
% %

El Mezzouna
Menzel Bou Zaien %
% El Meknassi %

LEGENDE

Classes d'élévation

41 - 300 m
300 - 500 m
500 - 800 m
800 - 1000 m
1000 - 1374 m

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L’activité agricole est développée dans des zones de plaine, et notamment dans ;
- la plaine de Gammouda : elle constitue la zone la plus fertile du gouvernorat. Cette
plaine bénéficie d’apports véhiculés par Oued El Fakka,
- la plaine de Oued Haffouz : elle constitue une zone de vallée entre l’axe Nord Sud et
Jbel Goubrar,
- la plaine de Sidi Ali Ben Aoun, Souk Jedid : c’est une zone de vallée entre Jbel El Kbar ,
Jbel Melloussi et Jbel Zitoun,
- la plaine de Regueb : limitée au Nord par Jbel Goubrar, elle constitue la zone fertile du
gouvernorat,
- la plaine de Meknassy : la plus au sud du gouvernorat, elle est la moins importante en
terme de superficie.

2.2- Les pentes du terrain

L’examen de l’état des reliefs montre que :

• La majorité des terres (82%) présentent des pentes assez faibles inférieures à 3 %,
• 6 % des terres présentent des pentes moyennes de 3 à 5 %,
• 5 % des terres présentent des pentes relativement fortes de 5 à 10 %,
• Environ 5 % des terrains présentent des fortes pentes supérieures à 15 %.
Il s’avère qu’environ 10 % de la superficie du gouvernorat présentent une pente
supérieure à 5 %, et qui sont menacées par une érosion moyenne à forte.
Il est à signaler que compte tenu des courtes zones de transition entre les montagnes et les
plaines, une bonne partie de ces dernières sont le siège d’érosion forte malgré leur faible pente.
En effet, les ruissellements violents descendent directement dans les plaines causent l’inondation
et l’érosion des terres fertiles de faible pente.

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Tableau 13 : Classes des pentes

Superficie
Classe de pente
(ha) (%)
<3% 607 021 81,8
3à5% 45 718 6,2
5 à 10 % 36 713 4,9
10 à 15 % 12 570 1,7
15 à 20 % 15 586 2,1
> 25 24 420 3,3

Total 742 030 100


Source : Carte agricole

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Figure N° 7 : Carte des pentes

Echelle : 1 / 700 000

W E

Jilma
%

Sabalet Ouled Askar


%

Ouled Haffouz
%
Sidi Bouzid
%

Bir El Hfay
%
Souk Ejdid
% Er Rgab
Sidi Ali Ben Oun
% %

El Mezzouna
Menzel Bou Zaien %
% El Meknassi %

LEGENDE

Classes des pentes


0à 3%

3à 5%

5 à 10 %
10 à 15 %

15 à 25 %
>25 %
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CHAPITRE 3: DIAGNOSTIC DES RESSOURCES

NATURELLES

1. LES RESSOURCES EN SOLS


Le gouvernorat de Sidi Bouzid comprend plusieurs catégories de sols. La plus grande
partie de sols sont d’apports fluviales et éoliens et peu évolués.
La Nord-Est de Sidi Bouzid se caractérise par la présence des sols limono-argileux
salés. Dans ceux-ci se présentent à plus ou moins grande profondeur des croûtes calcaires ou
gypseuses tendres.
Les plus grandes surfaces sont recouvertes par des sols sableux dunaires. Vers trois
mètres de profondeur on trouve dans la majorité des cas, une intercalation de croûte calcaire
tendre reposant sur un sol de limon sableux.
Les pentes des djebels entourant la région sont recouvertes par des sols alluviaux
mixtes continentaux et éoliens à dominante sableuse. Dans les zones d’épandage des oueds,
les sols deviennent plus finement sableux que sur les pentes.
La région de Sidi Ali Ben Aoun est en grande partie constituée par des sols sableux
recouvrant un horizon croûteux d’extension importante. Les talwegs des oueds plus ou moins
importants sont remblayés par un colluvial sableux à très sableux et parfois même par un
colluvial caillouteux de composition très variée. Les alluvions récentes qui s’étendent vers la
partie aval des oueds tendent à donner des sols limons sableux plus ou moins grossiers. On
rencontre aussi des sols argileux, peu évolués et érodés.
La région de Bled Regueb est caractérisée par des grandes surfaces croûteuses
calcaires. Vers l’Est cette croûte passe à un sol colluvial sableux jaunâtre tendant à évoluer
vers un sol brun steppique. Dans certains talwegs descendants des pentes, on observe une
croûte feuilletée calcaro-gypseuse, intercalaire aussi bien dans des sols sablonneux que
limono-argileux.
Dans la région de Meknassy, la plus grande partie est couverte par des sols
d’accumulation sableuse évoluant pédogénétiquement vers des sols bruns steppiques. Les sols
des pentes peuvent êtres recouverts par un colluvionnement grossier (Djebel Meloussi) ou à
texture plus fine (Djebel Bouhedma) par la suite de l’accumulation de formations sableuses

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Figure N° 8 : Carte Pédologique

Echelle : 1 / 700 000

W E

Jilma
%

Sabalet Ouled Askar


%

Ouled Haffouz
%
Sidi Bouzid
%

Bir El Hfay
%
Souk Ejdid
% Er Rgab
Sidi Ali Ben Oun
% %

El Mezzouna
Menzel Bou Zaien %
% El Meknassi %

LEGENDE

Sols minéraux bruts


Sols peu évolués d'apport
Rendzines
Sols bruns calcaires
Sols gypseux
Vertisols
Sols isohumiques chataîns
Sols brunifiés
Sols fersiallitiques
Sols halomorphes
Sols hydromorphes
Unités complexes de sol
Zones urbaine

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éoliennes. D’ailleurs l’action du vent est très importante sur la plaine de Meknassy qui est
largement ouverte aux vents dominants.
On note aussi, la présence de sols squelettiques qui tendent vers les sols
rendziniformes très caillouteux avec souvent un certains taux d’argile.

Tableau 14: Classes des sols dans le gouvernorat de Sidi Bouzid

Type du sol Superficie en ha %

Sols minéraux bruts 117 842 16,0


Sols peu évolués d’apport 256 337 34,9
Rendzines 23 672 3,2
Sols bruns calcaires 41 266 5,6
Sols gypseux 25 330 3,4
Vertisols 1 430 0,2
Sols isohumiques châtains 148 292 20,2
Sols halomorphes 31 428 4,3
Sols hydromorphes 14 919 2,0
Unités complexes des sols 73 734 10,0
Source : Carte agricole

Il ressort de la pédologie du gouvernorat de Sidi Bouzid que :

• 35 % des sols du gouvernorat sont des sols peu évolués d’apport. Ce type des sols se
différencie en sols peu évolués d’apport fluviatile dans les plaines et les peu évolués
d’apport colluvial sur les formations de pente. Les sols des plaines sont profonds et à
texture fine. Les sols des versants sont moins profonds mais souvent érodés.
• 20 % des sols sont des sols isohumiques châtains. Ils sont des sols épais, noirs, très
riches en matières organiques qui se forment en région tempérée au climat sec
(pluviométrie inférieure à 500 mm par an), sur un pédoclimax de prairie ou de steppe,
de fruticées épineuses ou de forêt claire. Ces sols sont des chernozems ou des
brunizems. Ils donnent des terres agricoles très fertiles.

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Il est à signaler que les sols minéraux bruts (16%) sont le siège d’une érosion
différentielle active.

2. LES RESSOURCES HYDRIQUES

2.1- Réseau hydrographique

Le réseau hydrographique du gouvernorat de Sidi Bouzid se décompose en 8 bassins


versants :
¾ Bassin versant d’oued Zeroud,
¾ Bassin versant d’oued El Leben,
¾ Bassin versant de Garaat En Njila,
¾ Bassin versant de Garaat El Majoul,
¾ Bassin versant de Garaat Saïd,
¾ Bassin versant de Sebkhet Mecheguigue,
¾ Bassin versant de Sebkhet El Bhira,
¾ Bassin versant de Sebkhet En Naouel.

Les différentes caractéristiques du réseau hydrographique du gouvernorat de Sidi


Bouzid, (réseau très dense, fortes pentes, concentration rapide des écoulements, ravinements
importants, risques de crues violentes) ajoutées aux caractéristiques physiques du milieu
(climat irrégulier avec risques d’averses intenses, sols dégradés et dénudés d’un couvert
végétal dense) font que l’érosion est quasi présente sur tout le gouvernorat.

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Figure N° 9 :Carte du réseau hydrographique

Echelle : 1 / 700 000

W E

Jilma
%

Sabalet Ouled Askar


%

Ouled Haffouz
%
Sidi Bouzid
%

Bir El Hfay
%
Souk Ejdid
% Er Rgab
Sidi Ali Ben Oun
% %

El Mezzouna
Menzel Bou Zaien %
% El Meknassi %

LEGENDE

lac
Sebkha/Garaa
chott
Hyl_sb32.shp

Route Nationale
Route Régionale

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2.2- Les ressources en eau

Les ressources hydrauliques du gouvernorat qui sont évaluées à 280,8 millions de mètres
cubes par an se répartissent comme suit :
2.2.1. Les eaux de surface
Les ressources en eau de surface sont évaluées à 130 Mm3 par an.
Les mobilisations par les travaux de conservation des eaux et des sols (barrages, ouvrages
d’épandage, ouvrages de recharges, banquettes,…) sont peu importantes et n’atteignent que
46,2%.

Tableau 15 : Les ressources en eau du gouvernorat de Sidi Bouzid (en million de m3)

Les ressources Les ressources Les ressources


mobilisables mobilisées exploitées
Eau de surface 130,0 60,0 60
Les nappes phréatiques 62,0 73,4 73,4
Les nappes profondes 88,8 64,0 55,2
Total 280,8 197,4 188,6
Source : CRDA2004
2.2.2. Les eaux souterraines
La région de Sidi Bouzid compté 17 nappes d’eau souterraines (nappes profondes et
nappes phréatiques) d’une capacité totale de 150,8 millions de m3, soit 54% des ressources
globales du gouvernorat.

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Nappes phréatiques :
Les nappes phréatiques reconnues sont au nombre de huit, elles se situent en grande partie
dans la zone Est du gouvernorat (Mezzouna, Sidi Bouzid Est, Sidi Bouzid Ouest, Regueb, Jelma).
Dans ces nappes les ressources potentielles sont estimées à 62 millions de m3 équivalent à
22% des ressources totales du gouvernorat.
Le nombre de puits de surface est de 10 139 puits dont 9 542 sont équipés. La salinité
varie entre 2 à 7 g/l, sauf dans les nappes d’El Hajeb-Jelma, El Mach dans la région de Meknessi,
et Regueb où elle se situe au dessous de 2 g/l.
L’exploitation des nappes phréatiques est de l’ordre de 73,4 millions de m3 soit 118,4%
des ressources mobilisées.
Nappes profondes :
Neuf (09) principales nappes profondes sont identifiées. Les ressources mobilisables sont
de l’ordre de 88,8 millions m3 tandis que les ressources mobilisées sont à 64,0 millions m3, soit
un taux d’exploitation de 86%. Les nappes profondes sont exploitées pour l’alimentation en eau
potable et en irrigation.

3. L’OCCUPATION DES SOLS


Les formations naturelles (forêts, végétation naturelle basse, gâraats, sebkha) occupent
environ 48 % de la superficie totale du gouvernorat. Les terres cultivées couvrent environ 50 %
de la superficie du gouvernorat et sont composées principalement par la céréaliculture,
l’arboriculture et les cultures maraîchères.
Les forêts occupent environ 12500 ha et sont localisées, pour l’essentiel, au Nord Ouest
du gouvernorat au niveau du massif montagneux de Jbel Mghila. Le Pin d’Alep est l’espèce
végétale la plus dominante au niveau de ce massif.
La classe parcours / jachère formée par l’alfa, cactus et autres types de végétation basse
ainsi que des terres en jachère occupe environ 43 % de la superficie totale du gouvernorat. Cette
classe est présente dans l’ensemble du gouvernorat : au piémont des forêts, au niveau des zones
de plaine en alternance avec des terres cultivées. Cette classe domine au niveau du sud du
gouvernorat ou les conditions climatiques (aridité) ne favorisent pas l’agriculture.

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Les terres céréalières (pour l’année 2000) occupent environ 8 % de la superficie totale du
gouvernorat. Cette valeur représente les superficies des zones identifiées à partir de l’utilisation
des données terrain recueillies lors des travaux d’enquête ou formulés par les services du CRDA.
Cette valeur ne représente pas le potentiel du gouvernorat en céréaliculture, qui ne pourra être
évalué que pour une année pluvieuse.
La céréaliculture se répartit essentiellement au niveau de la région de Jelma/Cebalat
Ouled Asker, la plaine de Gammouda (surtout en irrigué), la région de Ouled Haffouz, la région
de Souk Jedid, la plaine de Regueb et la région de Mezzouna.
L’arboriculture occupe environ 39 % de la superficie totale du gouvernorat. Cette classe
est majoritairement représentée par l’olivier, l’amandier et le pistachier, espèces connues par leur
adaptation aux conditions climatiques difficiles. L’arboriculture est présente partout dans le
gouvernorat sauf à l’extrémité sud où elle cède sa place à la céréaliculture.
Les cultures maraîchères occupent environ 2.7 % de la superficie totale du gouvernorat
dont 25 % sont sous olivier. Elles se répartissent au niveau des périmètres irrigués publics ou
privés et dans les zones d’épandage. Ces cultures sont irriguées, essentiellement, à partir de puit
de surface exploitant les nappes phréatiques de Hajeb Jelma, Sidi Bouzid, Braga et Meknassy.
La plaine de Gammouda constitue la grande zone des cultures maraîchères du
gouvernorat. Cette plaine bénéficie des apports en eau de l’oued El Fakka et des puits de surface
qui exploitent la nappe de Sidi Bouzid. La plaine de Regueb vient en deuxième position avec un
fort potentiel d’irrigation à partir des puits de surface. Le reste des cultures maraîchères est
concentré dans la région de Jelma au Nord, la région de Souk Jedid au centre et la région de
Meknassy au Sud.
Les sols nus, les étendus d’eau et les zones urbaines occupent environ 6 % de la superficie
totale du gouvernorat

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Les terres incultes dans le gouvernorat du Sidi Bouzid couvrent 47 000 ha, la Superficie
Agricole Utile représente 93,5 % de la surface totale.

Tableau 16 : Occupation des sols

Superficie
Type d’occupation
En ha En %

Superficie Agricole Utile (SAU)


Surface cultivable 460 000 62
Alpha et Forêts 108 000 14,5
Parcours 125 000 17
Les terres incultes 47 000 6,5
Total 740 000 100
Source : CRDA

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Figure N° 10 : Carte d'occupation des sols

Echelle : 1 / 700 000

W E

Jilma
%

Sabalet Ouled Askar


%

Ouled Haffouz
%
Sidi Bouzid
%

Bir El Hfay
%
Souk Ejdid
% Er Rgab
Sidi Ali Ben Oun
% %

El Mezzouna
Menzel Bou Zaien %
% El Meknassi %

LEGENDE

Grandes cultures
Olivier
Verger
Culture maraîchère\Culture fourragère
Parcours
Forêt
Sol nu
Urbain
Garaa
sebkha, chott

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4. DEGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES ET TRAVAUX DE


CONSERVATION

4.1- Les ressources fragiles

Le Gouvernorat de Sidi Bouzid se caractérise par la présence des sols généralement très
fragiles et très sensibles.
Deux aspects déterminent l’état de la dégradation des sols :
L’aspect naturel : le relief de la région est caractérisée par la présence de massifs
montagneux qui séparent des zones de plaines assez vastes.
Le réseau hydrographique est dense. Plusieurs affluents de différentes tailles se déversent
dans les grands Oueds qui traversent le gouvernorat et forment les bassins versant de la région.
Le régime pluviométrique se caractérise par des pluies torrentielles provoquant parfois
un ruissellement accéléré.
L’aspect Humain : Le facteur humain est décisif dans la dégradation du milieu est ce
pour les raisons suivants :
- Les pratiques culturales ne respectent pas souvent le degré de la pente du terrain ;
--Le sur pâturage surtout dans les zones sensibles ;
-La situation de pauvreté et de vulnérabilité favorise une pression sur le milieu.

4.2- L’Erosion dans le gouvernorat de Sidi Bouzid

Les phénomènes érosifs sont très fréquents dans le gouvernorat de Sidi Bouzid et on peut
distinguer facilement les deux types d’érosion « érosion hydrique et érosion éolienne » avec leurs
différentes formes.
La juxtaposition des sols dans le gouvernorat de Sidi Bouzid montre le rôle très important
qu’a pu jouer l’érosion dans le relief de la région. En effet dans le relief actuel on remarque :

• La discontinuité, entre les textures moyennes et fines (apports alluviaux suite à une
érosion hydrique) et textures grossières (apports éoliens suite à une érosion éolienne)
est très nette.

• Les synclinaux très fréquents dans la région, sont généralement remplis d’alluvions
fines (apports alluviaux).

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• La présence des croûtes calcaires dénudées recouvertes de cailloutis en direction du


vent dominant.

• La présence des sols sableux dunaires.


Toutes les formes du relief, montrent qu’on est dans une zone où l’eau et le vent jouent un
rôle prédominant et sont à l’origine d’une érosion hydrique (au Nord) ou éolienne (au
Sud) marquée.

4.2.1- Les zones d’érosion


Trois zones d’érosion peuvent être distinguées :
¾Zones d’érosion forte : Elles sont constituées par les zones à potentialité érosive
forte et les zones fortement affectées par l’érosion, correspondant généralement aux terrain en
forte pente, aux parcours dégradés, et à des sols meubles et au niveau desquelles, on trouve un
décapage superficiel intense avec un ravinement généralisé et hiérarchisé.
¾ Zones d’érosion moyenne : Elles sont constituées par les zones à potentialité
érosive faible et les zones faiblement affectées par l’érosion, correspondant généralement aux
terres de cultures en pente moyenne et à des sols relativement résistantes eu au niveau desquelles,
on trouve un décapage superficiel moyen avec un ravinement individualisé et généralisé ou un
décapage superficiel intense avec ravinement individualisé.
¾ Zone d’érosion faible : Elles sont constituées par les zones stables, les zones
très peu affectées qui sont assez stables et qui correspondent généralement soit aux terres de
cultures en faible pente et au niveau desquelles on trouve un faible décapage superficiel avec ou
non un ravinement élémentaire, lié aux forêt denses.

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Figure N° 11 : Carte des zones érodées

Echelle : 1 / 700 000

W E

Jilma
%

Sabalet Ouled Askar


%

Ouled Haffouz
%
Sidi Bouzid
%

Bir El Hfay
%
Souk Ejdid
% Er Rgab
Sidi Ali Ben Oun
% %

El Mezzouna
Menzel Bou Zaien %
% El Meknassi %

LEGENDE

Classes d'érosion
Erosion faible

Erosion moyenne

Erosion forte

et
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4.2.2- Importance de l’érosion


La situation actuelle de l’état de l’érosion montre que les superficies érodées et menacée
totalisent environ 234 250 ha, soit 32,6% de la superficie totale du gouvernorat. Les superficies
prioritaires pour l’intervention sont de 100 842 ha soit 14,6% de la superficie totale.
Tableau 17 : Etat de l’érosion dans le gouvernorat de Sidi Bouzid

Description Superficie en ha %

1. Erosion faible 507775 68,4


2. Erosion moyenne 133408 18,0
3. Erosion forte 100842 13,6
Total 742025 100

Les zones fortement touchées (100 842 ha) se trouvent au niveau de limites des délégations
qui suivent dans plusieurs cas les lignes des crêtes. Ces zones sont caractérisées par un relief à
pentes élevées et une couverture végétale faible.
Les zones à potentialité érosive moyenne (18 %) sont les régions dont les reliefs à pentes
moyennes à fortes. Ces zones sont reparties essentiellement dans la partie Ouest du gouvernorat.
L’érosion touche plusieurs zones, mais elle est préoccupante surtout dans les régions à
fortes pentes du gouvernorat et précisément à la limite des délégations au Sud et en partie à la
frontière Nord du gouvernorat.

4.2.3- L’érosion éolienne


L’érosion éolienne dans le gouvernorat de Sidi Bouzid est considérée parmi les
principaux facteurs de désertification. Elle est assez bien active dans le sud du gouvernorat et
représente plus que 5% de la superficie totale.
L’érosion éolienne est néfaste pour le développement durable et l’avenir de
l’environnement. Les effets néfastes sont notamment :
• La baisse de productivité des sols :
- entraînement des éléments fertilisants,
- dégradation de la structure,

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- dessèchement du sol,
- dégâts au niveau des plantes,
• L’ensablement des infrastructures
- réseaux d’irrigation,
- parcelles de culture, pâturages,
- voies de communication, villages,
La zone d’étude se caractérise par une pluviométrie faible et erratique, un taux
d’évapotranspiration élevé, des vents qui soufflent durant toute l’année, une topographie variable
du terrain, un réseau hydrographique dense, un couvert végétal et forestier faible, en plus d’une
utilisation inadéquate. Tous ces facteurs ne fond qu’accélérer le phénomène d’érosion éolienne.

4.3- Réalisation de la 1ère et 2ème Stratégies de conservation des eaux et des sols

L’objectif de la Stratégie Nationale de CES est de lutter contre l’érosion d’une manière
rationnelle et efficace tout en contribuant à la mobilisation des eaux de ruissellement. Cette
stratégie repose sur l’intégration des travaux CES dans les projet de développement agricoles et
sur la base de la participation des agriculteurs dans la mise en œuvre des plans d’aménagement
CES qui visent :

• La conservation du patrimoine eau et sol,


• La préservation des investissements aval, en particulier l’infrastructure
hydraulique,
• L’amélioration des rendements des cultures et des revenus des populations rurales,
• La rentabilité économique des investissements de l’Etat
• L’augmentation de la production agricole par l’amélioration et le maintien de la
fertilité des terres
• La maîtrise de la gestion des ressources naturelles
• La protection des infrastructures et des agglomérations contre les inondations
• La mobilisation des eaux de ruissellement et leur utilisation pour la mise en valeur
agricole
• La fixation de la population rurale par l’amélioration de leurs revenus
• La contribution à l’équilibre régional

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4.4- La première stratégie décennale : 1990-2001

La stratégie adoptée a introduit la notion de l’implication progressive de la population


dans la prise en charge des aménagement CES. Pour cela, elle a œuvré pour la mise en place d’un
cadre législatif adéquat, l’encouragement à la création des entreprises privées et de service, la
modulation des l’aménagements selon les systèmes de production et enfin le renforcement de
l’activité de suivi-évaluation et l’encadrement des bénéficiaires.

Les réalisations ont permis l’aménagement de 78700 ha de versants et la réalisation de 493


ouvrages de recharge et d’épandage.

Tableau 18 : Les réalisations du programme CES 1990-2000

Composantes Objectifs Prévisions (ha) Réalisation (ha)


Aménagement des 1. Protection des 78 700
versants (ha) terres,
- banquettes manuelles, 2. Protection des
- banquettes mécaniques, infrastructures
- recalibrage des oueds,
- cordon en pierres sèches,
- tabias
- Protection des ouvrages, Amélioration des 31 497
- Plantations pastorales, rendements
- Arbo-cultures
. Ouvrage d’épandage Recharger les 493 unités
. Ouvrage de recharge nappes

Lacs collinaires Mobilisation des 23 unités


eaux de
ruissellement
Source : CRDA 2003

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4.5- La deuxième stratégie décennale : 2002-2011

L’évaluation du Programme 1999-2001 a permis de mettre en relief le fait que si


globalement les actions prises en charge par l’administration ont bien avancé, par contre les
objectifs non atteints concernent les actions nécessitant l’adhésion de la population. Ceci peut
expliquer d’une part le fait que la CES n’est pas une priorité pour les petits exploitants et que
d’autre part il y a un manque d’implication (participation) des agriculteurs dès les premiers étapes
du projet. Globalement, c’est sur la base de cette évaluation que les orientations du programme
2002-2011 ont été arrêtées. Ainsi la seconde stratégie a fixé les principales orientations de
l’intervention comme suit :

• Participation efficace des exploitants agricoles à toutes les étapes des


projets de CES (Conception -Etude- Exécution- Gestion) ;

• Organisation des exploitants agricoles dans le cadre des groupements de


développement agricole afin de contribuer activement à l’encadrement des
exploitants et participer à la réalisation des travaux de CES et des
opérations de mise en valeur agricole ;

• Intensification des opérations de mise en valeur agricole dans les zones


aménagées et priorité d’intervention dans ces zones dans le cadre des
projets de développement ;

• encouragement continu à la création des entreprises privées pour participer


à la réalisation des travaux CES ;

• Recours aux bureaux d’études pour l’élaboration des études nécessaires ;

• Intensification de l’exploitation des eaux par les lacs, par l’équipement


destinés à la mise en valeur agricole ;

• Adoption d’une approche d’aménagement intégrée pour assurer une


meilleure rentabilité des projets.
Partant de ces principes et orientations d’intervention, plusieurs objectifs ont été fixés
pour la 2ème stratégie :

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1. les objectifs liés à la protection des ressources naturelles : réduction des


pertes en sol et en eaux de ruissellement.
2. les objectifs liés à l’amélioration de la production : augmentation de la
production et mobilisation des eaux de ruissellement
3. les objectifs liés aux aspects sociaux : amélioration des revenus et offre
d’emploi.
L’état d ‘avancement et des réalisations de la seconde stratégie montre que le taux d’avancement
à la fin de l’année 2003 ne dépasse pas 28%. Seulement 125 ouvrages d’épandage et de recharge
et 27000 ha d’aménagement de versants ont été réalisés

Tableau 19 : Prévision et réalisation de la seconde stratégie 2002-2011

Type d’aménagement Prévisions réalisations


Aménagement des versant en ha 59 400 27 000
Entretien et sauvegarde en ha 59 400 27 000
Lacs collinaires 25 10
Ouvrages d’épandage en unité 300 125
Sources : stratégie Nationale de CES 2003, CRDA

4.6- Le cheptel

Le cheptel vif du gouvernorat de Sidi Bouzid se compose essentiellement d’ovins. En


effet, selon le rapport interne de la direction de production animale de CRDA établi en 2004, le
gouvernorat de Sidi Bouzid détient les premières places à l’échelle nationale en matière d’élevage
ovin. L’effectif du troupeau ovin, selon ce rapport, s’élève à 316 000 têtes.

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Tableau 20 : Le nombre de cheptel

Délégation Bovins Ovins Caprins

1. Sidi Bouzid Ouest 3 430 26 000 2 000


2. Sidi Bouzid Est 3 760 23 000 1 500
3. Sebelet O. Askar 150 20 000 2 000
4. Jelma 1 700 47 000 4 000
5. Ouled Haffouz 370 20 000 3 000
6. Er Rgab 2 440 42 000 3 500
7. Bir Lehfay 1 240 25 000 3 000
8. Sidi Ali Ben Oun 1 285 23 000 3 000
9. El Meknassi 90 18 000 5 000
10. Menzel Bouzaien 85 22 000 4 000
11. El Mazzouna 80 28 000 7 500
12. Souk Ejdid 770 22 000 3 500
Total 15 400 316 000 42 000
Source : CRDA (2004)
L’élevage caprin (42 000 têtes) a connu une évolution assez importante. L’élevage bovin
(15 400 têtes) a connu une évolution quantitative et qualitative. Ce type d’élevage est concentré
dans les délégations de Sidi Bouzid Est et Sidi Bouzid Ouest. Cette double évolution en terme de
réduction des surfaces de parcours et de l’augmentation du cheptel n’a pas été accompagnée par
une réelle intégration des cultures fourragères dans les systèmes de culture, ni en sec ni en
irrigué. Tout cela s’est alors traduit d’une part par une pression sur les ressources pastorales,
notamment celles des parcours naturels et des forêts et d’autre part par un déficit fourrager
structurel du gouvernorat.

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4.7- Adduction en eau potable

Le taux de desserte en eau potable en milieu rural dans le gouvernorat du Sidi Bouzid a
atteint un niveau élevé en partie grâce au réseau mis en place par le GR et géré par les
associations d’intérêt collectif.

Tableau 21 : Alimentation en eau potable dans le Gouvernorat du Sidi Bouzid

Taux de desserte en %
1994 2004

Communal 100
Gouvernorat du Sidi Non communal 89.3
Bouzid
Total 92.1
Communal 95,3 98,0
National Non communal 60,6 83,2
Total 84,7 93,8
Source : INS 2004 – rapport ODCO 2004
Le taux de desserte en eau potable dans le gouvernorat du Sidi Bouzid a atteint 89.3 % en
milieu rural, il dépasse même le taux de desserte national (83,2%).
La totalité de la population urbaine (100%) est alimentée en eau potable.

4.8- La problématique de l’aménagement des eaux et sols

Problématique de l’approche participative


L’approche intégrée et participative a pour objectif de transformer à la foi le
comportement des populations rurales et celui des intervenants institutionnels pour aboutir à une
prise de conscience générale nécessaire à un développement équilibré en concordance avec les
potentialités du milieu naturel.
La méthode de travail est basée sur le diagnostic, l’analyse, la formulation d’actions puis
leur programmation, la réalisation des actions ensuite une évaluation.
Malgré le nombre important des associations, la situation institutionnelle reste faible et ce
pour plusieurs raisons :

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- manque de sensibilisation
- manque de suivi
- manque de clarification et de formation des acteurs
- manque de moyens pour développer l’approche participative.

Problématique de l’impact des travaux CES


Les aménagement CES réalisés sur l’ensemble du gouvernorat en fin de 2005 atteignent
des taux de réalisation par rapport à la stratégie d’environ 42% pour les aménagements des
versant, 60% pour la construction des lacs et 71% pour les ouvrages d’épandage.

L’importance de l’érosion et de la désertification


Le gouvernorat de Sidi Bouzid est très affecté par l’érosion, qui reste un des facteurs
important de la désertification. En effet, environ 31,6 % de la superficie totale du gouvernorat
sont affectées par une érosion moyenne à forte. Les zones d’érosion forte sont de 100 842 ha soit
13,6% des terres érodées, ces dernières nécessitent une intervention urgente et à cours terme.
Les zones d’érosion faible peuvent être protégées généralement par des techniques et des
pratiques culturales de conservation.

5. LA PROBLEMATIQUE DE L’IRRIGATION

5.1- Les périmètres irrigués

Au cours de ces dernières décennies, la région de Sidi Bouzid a connu des mutations
profondes de son agriculture. Ancien territoire pastoral, la région appartient à l'étage
bioclimatique aride à semi-aride caractérisé par des faibles précipitations avec des fortes
irrégularités intra et inter annuelles. Le développement du secteur agricole est rendu possible
grâce à la mobilisation des eaux souterraines et l'introduction de l'irrigation. C'est ainsi qu'à partir
de 1958 furent créés les premiers périmètres publics irrigués (ppi). L'objectif primordial de cette
politique reste la sédentarisation de la population et l'amélioration de leurs conditions socio-
économiques. Cette volonté publique de développer le secteur irrigué dans la région a stimulé
l’engagement du secteur privé entraînant une prolifération spectaculaire des puits de surface et un
accroissement des superficies irrigables.

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Les superficies irrigables couvrent actuellement environ 35 425 Ha (contre 21000 Ha en


1987 et 2000 Ha en 1958) soit environ 10% des superficies à l'échelle nationale. Environ 80% de
ces surfaces sont irrigués à partir des puits de surfaces (9524 puits). A travers l'exploitation de la
nappe profonde, la région compte aujourd'hui 48 ppi avec une superficie irrigable de l'ordre de
4926 ha. Le secteur irrigué offre plus de 50 % de la production totale de la région et contribue
avec 10 à 15% de la production maraîchère nationale. Certes, la mobilisation des ressources et
l'expansion des superficies irrigables ont favorisé un dynamisme socio-économique distingué de
la région mais la communauté des irrigants, même si elle a connu le même essor, ne bénéficient
plus désormais des mêmes faveurs d'encouragement.
Les multiples incitations à la pratique d'irrigation et la prolifération spectaculaire des puits
de surface ont conduit à la surexploitation des nappes phréatiques. Le rabattement de la nappe
(jusqu'à 50 cm/an) se traduit par un accroissement des coûts d'exhaure et de perte de profit. Un
risque de salinisation des terres est ressenti dans certaines zones. Des terres ont été abandonnées
complètement. En terme de politique agricole, il faut signaler le démantèlement progressif du
soutien de l'Etat avec l'avènement du programme d'ajustement structurel.
La gestion des ppi est désormais confiée aux irrigants à travers des AIC, créés pour
chaque périmètre. L'élimination de la subvention et la conséquente hausse des prix des intrants
s'est traduite par un manque à gagner beaucoup plus significatif chez les irrigants. De plus en
plus, les irrigants sont livrés à eux même et par conséquent sont les maîtres de leurs choix
culturaux et les premiers responsables de leurs décisions.

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Tableau 22 : Les périmètres irrigués dans le gouvernorat de Sidi Bouzid

Délégation Périmètres publics Périmètres privés


Nombre Surface en ha Surface en ha
1. Sidi Bouzid Ouest 8 1 235 8 607
2. Sidi Bouzid Est 4 314 3 591
3. Sebelet O. Askar 3 446 1 848
4. Jelma 8 1 008 2 722
5. Ouled Haffouz 2 147 435
6. Er Rgab - - 4 810
7. Bir Lehfay 3 206 1 613
8. Sidi Ali Ben Oun 2 96 225
9. El Meknassi 6 385 599
10. Menzel Bouzaien 6 456 1 665
11. El Mazzouna 3 336 338
12. Souk Ejdid 3 297 1 747
Total 48 4 926 28 200
Source : CRDA 2004
Les périmètres publics irrigués les plus importants sont localisés dans les délégations
de Sidi Bouzid Ouest et Jelma, leur superficie représente 45,5% des périmètres publics
irrigués.
Les périmètres privés au niveau des délégations de Sidi Bouzid Ouest, Regueb et Sidi
Bouzid Est couvrent environ 17 008 ha, soit 60% des périmètres privés.
La délégation de Sidi Bouzid Ouest occupe la première place en irriguée. La surface
irriguée est 9 842 ha, soit 29,7% de superficie totale irriguée.

5.2- La problématique des périmètres irrigués

L’agriculture irriguée continue à jouer son rôle déterminant dans le développement


économique et social de la région, mais l'usage et la valorisation de la ressource sont
nettement compromise. La situation est plus préoccupante lorsque les bénéficiaires de l'eau du
réseau sont à la fois propriétaires d'une ressource privée. L'importance du phénomène est

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différenciée d'un périmètre à un autre mais les faits de rivalité ou de complémentarité entre les
deux ressources sont à saisir. Ce choix devrait refléter des stratégies d'usage différentes
justifiant l'exploitation d'une deuxième ressource.
Ce constat révèle une grande interrogation quant à l'efficacité d'usage de la ressource
public et/ou privée. Pour l'exploitation en irrigué, l'eau reste le facteur déterminant du système
de production et l'optimisation des choix productifs devrait impérativement passer par la
maîtrise de l'usage de la ressource. Cette maîtrise ne peut pas être jugée de la même façon
selon qu'on est en présence d'une source public et/ou privée. En effet l'état du réseau, le mode
d'accès à la ressource, le débit, les équipements, le système d'irrigation, etc…affectent d'une
manière ou d'une autre cette usage. En revanche, la recherche d'une meilleure valorisation de
la ressource constitue un facteur clefs d'un bon usage.

5.3- Les mutations du système agraire et la gestion des ressources en sol

L’agriculture du gouvernorat Sidi Bouzid dans son ensemble a connu une mutation
similaire à l’ensemble de l’agriculture de la Tunisie avec un passage d’un agro - pastoralisme
dominé par l’élevage ovin sur les parcours et à céréaliculture épisodique, à un système
d’agriculture intensive basée à la fois sur l’arboriculture en sec et l’irrigation : Le gouvernorat
de Sidi Bouzid est constitué d’un double écosystème : celui sylvo-pastoral de montagne et
l’écosystème de plaine valorisé en céréaliculture et divers type de verges.
Cette évolution a connu une certaine accélération depuis l’indépendance et notamment
depuis le début des années 1980. Elle s’est traduite à la fois par le développement de
l’arboriculture en sec, et notamment des arbres fruitiers, et des périmètres irrigués et par la
réduction des surfaces des parcours et de la céréaliculture.

6. L’IMPORTANCE DE L’APPROCHE PARTICIPATIVE


Le rôle des GIC dans l’alimentation en eau potable en milieu non communal est
important. D’après les données collectées auprès des services du CRDA il y a un nombre
important (191) de GIC dans le gouvernorat.

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Tableau 23 : L’importance des associations hydrauliques en milieu rural par


délégation

Délégation Nombre des Nombre des associations Taux de


points d’eau hydrauliques desserte (%)

1. Sidi Bouzid Ouest 12 12 17,9


2. Sidi Bouzid Est 26 26 36,7
3. Sebelet O. Askar 15 15 79,82
4. Jelma 23 23 61,5
5. Ouled Haffouz 12 12 33,5
6. Er Rgab 10 10 73,0
7. Bir Lehfay 18 18 61
8. Sidi Ali Ben Oun 26 26 65,0
9. El Meknassi 10 10 44,5
10. Menzel Bouzaien 20 20 80,0
11. El Mazzouna 7 7 87,1
12. Souk Ejdid 12 12 83,55
Gouvernorat 191 191 60,3
Source : CRDA 2004

L’analyse des données statistiques montre que :


ƒ L’alimentation en eau potable est visée par un nombre important des
Association en milieu rural (191 associations).
ƒ Les associations hydrauliques jouent un rôle très important en milieu rural, le
taux de desserte dépasse le 60%.
ƒ Dans le délégation de Sidi Bouzid-Est, malgré le nombre important des
associations (26 associations) le taux de desserte est faible (36,7%).

6.1- Le cadre institutionnel : de l’interventionnisme au partenariat

L’évolution des approches a été accompagnée par une évolution assez importante du
cadre institutionnel, avec la promulgation du Code de la CES et l’adoption de l’approche
participative comme base de l’intervention.

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Le code CES 1995 : instauration des associations de CES comme partenaire de


l’administration : c’est dans le cadre de la première stratégie décennale que le code de CES a
été mis en chantier. Les initiateurs avaient pour ambition de faire de l’approche participative
la base des aménagements et interventions de CES. C’est dans ce sens que le code a instauré
l’approche participative.

6.2- L’approche participative et partenariale de CES

L’idée de départ
La réflexion sur une approche qui devrait s'articuler autour de trois questions
majeures :
ƒ Comment valoriser les acquis et dépasser les limites constatées dans l'efficacité et la
durabilité des aménagements CES ?
• Comment clarifier et redéfinir le rôle et la responsabilisation des acteurs dans la mise
en oeuvre de cette approche ?
• Comment créer des mécanismes institutionnels assez souples et fonctionnels pour
optimiser la mise en oeuvre des programmes de CES dans un cadre synergique,
partenarial et consensuel ?

Objectifs de l'approche méthodologique de participation


• Le but de l'approche intégrée et participative est de transformer à la fois le
comportement des populations rurales et celui des intervenants institutionnels pour
aboutir à une prise de conscience générale nécessaire à un développement équilibré en
concordance avec les potentialités du milieu naturel.

Caractéristiques de l’approche participative et partenariale


• La méthode de travail est basée sur le diagnostic, l'analyse, la formulation d'actions
puis leur programmation, la réalisation des actions puis leur évaluation.
• Le partenariat associe les acteurs engagées conjointement dans une même action : les
populations bénéficiaires, les dispositifs d'appuis (Administration, projets et ONG), les
prestataires de services, les sources de financement. Le partenariat se concrétise par
des accords contractuels : PAE (Plan d’Aménagement et d’Exploitation), PAP
(Programme d’Aménagement Participatif).

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• L’intervention se situe dans le cadre d'Unités socio-territoriales UST ou bien autour


d’un lac collinaire (DRI-GRN).

7. PROBLEMATIQUE DES RESSOURCES SYLVO-PASTORALES

7.1- L’importance des forêts et parcours

D’après les données du CRDA, les ressources forestières sont réparties comme suit :
ƒ La superficie totale des parcours dans le gouvernorat s’élève à 124 230 ha
ƒ Le gouvernorat compte 9 470 ha des parcours public améliorés,
ƒ Les parcours naturels s’étendent sur 114 760 ha,
ƒ La superficie totale des forêts est de 28 337 ha,
Les forêts couvrent ainsi une faible superficie, alors que les parcours représentent
17 % de la superficie totale du gouvernorat.

7.2- Travaux de la stratégie nationale des reboisements et de lutte contre la


désertification

Les principaux résultats du programme de réalisation de la stratégie nationale des


reboisements et de lutte contre la désertification sont donnés par les tableaux suivants :

Tableau 24 : Les réalisations la stratégie nationale des reboisements et de lutte contre


la désertification

Actions Unité Objectif global Réalisation


de la stratégie depuis 1990
Reboisement Ha 10 000 4 199
Plantation pastorale Ha 50 000 8 617
Fixation des sables (rehaussement de tabias) Ha 74 123
Aménagement des parcours Ha 90 000 20 061
Confection de tabias Ha 100 97
Source : CRDA
On remarque que les réalisations sont importantes dans les domaines de fixation des
sables et confection de tabias, mais nécessite une meilleure consolidation.

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7.3- Cadre institutionnel de la gestion forestière

Sur le plan institutionnel c’est le code forestier de 1988 tel qu’amendé en janvier 2005
qui régit la gestion des ressources forestières. Il s’agit d’une gestion directe par
l’administration, mais qui reconnaît un certain nombre de droits aux usagers de la forêt.
Par ailleurs, progressivement et dans le cadre de certains projets de développement
forestiers, certaines expériences de participation ont été introduites.
Les institutions rurales peuvent contribuer d’une manière efficace à la réalisation, la
gestion et la réussite des différentes composantes du plan d’aménagement retenu.
Les organisations non gouvernementales (ONG), de part leur grande expérience dans
le milieu rural, peuvent intervenir dans le financement de certaines composantes à travers
l’octroi de micro-crédits notamment pour financer les activités génératrices de revenu. Les
ONG peuvent également participer efficacement à la formation des responsables des comités
de gestion (GDA, GFIC, GIC…), à la vulgarisation des techniques de production de pointe et
à la formation des bénéficiaires potentielles.
Par ailleurs, les institutions rurales actuelles chargées de la gestion et de l’exploitation
des projets spécifiques comme les parcours peuvent servir comme appui pédagogique à la
formation des membres des futures institutions à créer à travers des visites sur les lieux.
Néanmoins, cette opération ne peut être menée qu’auprès des institutions qui ont montré une
capacité de gestion satisfaisante.

7.4- Problématique des ressources sylvo-pastorales

Les ressources forestières et pastorales du gouvernorat de Sidi Bouzid connaissent une


dégradation suite à la pression humaine et animale.
Dans cette région, l’élevage est intensif et intégré à l’exploitation agricole. Les
relations avec les grands parcours sont presque totalement rompues et l’utilisation des bergers
est presque absente.
Il s’agit ensuite de manque de moyens humains et matériels mis à la disposition de
l’administration pour la gestion et l’aménagement des superficies importantes des parcours.
Cette situation se complique du fait de l’absence des PV d’aménagement des principaux
massifs. L’absence de PV rend dans tous les cas difficile voire impossible le suivi de l’état
d’évolution (dégradation et amélioration) des massifs, de programmer leur exploitation de
manière rationnelle etc.

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En effet malgré l’effort de protection et de sensibilisation des populations, plusieurs


observateurs s’accordent à constater une certaine dégradation des ressources. Cette
dégradation est toutefois difficile à mesurer du fait de l’absence de PV d’aménagement et
d’un suivi des principaux massifs.

8. CONCLUSION
Le gouvernorat de Sidi Bouzid se distingue par la présence des sols peu évolués
d’apport fluviales et éoliens et des sols minéraux bruts qui sont le siège d’une érosion
différentielle active.
Ce gouvernorat est par ailleurs riche en ressources hydrauliques qui sont évaluées
annuellement à 250,8 millions de mètres cubes. Les nappes phréatiques sont surexploitées
et les nappes profondes sont exploitées en majeure partie pour l’alimentation en eau potable et
l’irrigation.
La problématique de l’eau d’irrigation est lié à l’extension spatiale de l’irrigation qui,
associée à la surexploitation de certaines nappes, s’est traduite par une interpénétration de la
gestion des nappes.
Les ressources naturelles de la région sont importantes sauf que les facteurs érosifs
sont très actifs dans plusieurs zones en plus de la pression humaine et animale sur certaines
ressources particulièrement fragiles.

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CHAPITRE 4: PROBLEMATIQUE GENERALE DU

DEVELOPPEMENT, PROPOSITION DE ZONAGE

ET AXE DE DEVELOPPEMENT

1. PROBLEMATIQUES DU DEVELOPPEMENT
L’état des ressources naturelles permet de dégager des limites qui entravent le
développement durable du gouvernorat de Sidi Bouzid. Le diagnostic de la situation actuelle
montre que :
ƒ Le gouvernorat de Sidi Bouzid montre un caractère rural prononcé (75,7% de
la population est rurale) ;
ƒ Le climat est continental avec une irrégularité prononcée de la pluviométrie,
un taux d’évapotranspiration élevé, des vents actif qui soufflent à courant de
l’année,
ƒ La surexploitation de certaines nappes (nappes phréatiques) et la dégradation
de la qualité qui se répercutent sur l’agriculture irriguée,
ƒ Il y’a un gaspillage vue l’absence des techniques d’économie d’eau au niveau
des périmètres irrigués,
ƒ L’absence de gestion adéquate des ressources hydriques,
ƒ Le gouvernorat se distingue par la présence des sols peu évolués d’apport
fluviales et éoliens, et des sols minéraux bruts qui sont le siège d’une érosion
différentielle active,
ƒ Les majorités des sols sont à texture fine et sont de ce fait sensibles à
l’érosion.
ƒ La région se caractérise par un réseau hydrographique très dense, dont le coût
d’aménagement est très élevé,
ƒ 300 000 ha des terres (44%) sont menacés par l’érosion, 110 000 ha sont très
sensibles et constituent des zones prioritaires,

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2. CHOIX DES ZONES


L’approche préconisée dans le choix des zones est une analyse multicritère basée sur
une superposition d’un ensemble de paramètres (climat, type d’érosion et intensité,
hydrologie, pédologie, nappes et exploitation etc.). Ainsi, les 11 critères suivants ont été
choisis pour cette analyse multicritère.
ƒ le découpage administratif
ƒ l’érosion hydrique (réseau hydrographique, bassin versant etc.)
ƒ l’érosion éolienne
ƒ la sensibilité à la désertification
ƒ l’importance des nappes (débit et état d’exploitation, salinité, etc.)
ƒ la pédologie (type de sol, aptitude ou vocation)
ƒ l’occupation du sol
ƒ l’activité agricole et pastorale
ƒ la densité de population, la sédentarisation, le chômage et la pauvreté
ƒ le statut foncier
ƒ l’infrastructure (route, piste, électrification, eau potable etc.)

2.1- Zone Nord du gouvernorat :

Cette Zone est constituée essentiellement par les délégations de Jelma, Cebelet Ouled
Askar, Sidi Bouzid Ouest et Sidi Bouzid Est. Elle est dominée principalement par des zones
de parcours qui sont affectées par une érosion moyenne à forte.
Cette région est située au nord de la chaîne des montagnes Sidi Khlif, el Kbar et Jebel
Bir Lehfay. Le nord de cette zone se caractérise par un relief très accidenté. Les principales
caractéristiques de cette zone se résument comme suit :
o Conditions climatiques : la région est caractérisée par un étage bioclimatique aride
supérieur.
o Eaux souterraines : nappes phréatiques surexploitées à salinité variant entre 1 et 5 g/l.
o Erosion hydrique : moyennement active.
o Erosion éolienne : peu fréquente.
o Sensibilité à la désertification : moyennement sensible
o Infrastructure rurale et condition de vie : zones desservie en partie dans son territoire.

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o Densité de population : elle dépasse le 300 hab/km2 (densité importante) en zones


urbaines et descend parfois au dessous de 50 hab/km2 en milieu rural.
o Chômage : 14,7% (moyenne du gouvernorat).
o Pauvreté : 10 à 15% (nombre des familles nécessiteuses)

2.2- Zone Centrale du gouvernorat :

Cette Zone est constituée essentiellement par les délégations de Bir Lehfay, Sidi Ali
Ben Aoun, Souk Jedid et Ouled Haffouz. Elle est dominée principalement par l’arboriculture
(oliviers, …).
Cette région, située entre les chaînes des montagnes Sidi Khlif, el Kbar, Jebel Bir
Lehfay et Jebel El Maloussi, Bou Dinar, Goubrarc et Khsham El Arthouma, se caractérise par
un relief moyennement a peu accidenté. Les principales caractéristiques de cette zone sont :
o Conditions climatiques : la région est caractérisée par un étage bioclimatique aride
sous étage supérieur tempéré.
o Eaux souterraines : nappes phréatiques surexploitées et la salinité atteint parfois 7 g/l.
o Erosion hydrique : moyennement active.
o Erosion éolienne : moyennement active.
o Sensibilité à la désertification : moyenne à très sensible
o Infrastructure rurale et condition de vie : zones desservie en partie dans son territoire.
o Densité de population : elle atteint le 300 hab/km2 (densité importante) en zones
urbaines et descend parfois au dessous de 50 hab/km2 en milieu rural.
o Chômage : 14,7% (moyenne du gouvernorat).
o Pauvreté : supérieur à 10% (nombre des familles nécessiteuses)

2.3- Zone Sud du gouvernorat :

Cette Zone est constituée principalement par le reste du gouvernorat à savoir : Regueb,
Mezzouna, Meknessy et Menzel Bou Zaiene. Elle est dominée principalement par des plaines
et des terrains de parcours.
Cette région située au dessous de la chaîne des montagnes Jebel El Maloussi, Bou
Dinar, Goubrarc et Khsham El Arthouma, se caractérise par un relief peu accidenté, un

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couvert végétal faible et dégradé et des sols peu profonds. Les caractéristiques de cette zone
sont :
o Conditions climatiques : varie entre l’aride supérieur tempéré et l’aide inférieur doux
vers le Sud.
o Eaux souterraines : nappes surexploitées et de qualité variable d’une région à une
autre.
o Erosion hydrique : à effet faiblement significatif.
o Erosion éolienne : très fréquente.
o Sensibilité à la désertification : très sensible.
o Infrastructure rurale et condition de vie : zones faiblement desservie en majeure partie
de son territoire.
o Densité de population : faible, elle est inférieure à 150 hab/km2 en déhors des zones
urbaines.
o Chômage : 14,7% (moyenne du gouvernorat).
o Pauvreté : supérieure à 15% (nombre des familles nécessiteuses)

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Figure N° 12 : CARTE DES ZONES HOMOGENES

Echelle : 1 / 700 000

W E

S
%
Jilma

Sabalet Ouled Askar


%

Ouled Haffouz
%
Sidi Bouzid
%

Bir El Hfay
%
Souk Ejdid
%
Sidi Ali Ben Oun Er Rgab
% %

Meknassy
Menzel Bou Zaien % Mezzouna
% %

LEGENDE

Limite du gouvernorat de Sidi Bouzid 10 0 10 20 30 Kilomètres

Zone du Nord
Zone du Centre
Zone du Sud

Réseau routier

Chemin de fer

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3. ETUDE DE LA SENSIBILITE A LA DESERTIFICATION


L’étude de sensibilité à la désertification est d’une grande utilité dans l’élaboration des
plans d’action régionale de lutte contre la désertification (PARLCD), du fait qu’elle permet la
détermination des zones les plus sensibles à la désertification qui présentent une priorité
d’intervention pour préserver le patrimoine sol et par conséquent assurer la durabilité du
développement agricole.

3.1- Méthodologie

La méthodologie adoptée pour l’étude de sensibilité à la désertification du gouvernorat


de Sidi Bouzid a été inspirée de celle développée dans le cadre du projet MEDALUS
(Mediterranean Desertification And Land Use) qui avait pour principal objectif, l’élaboration
de la carte de sensibilité à la désertification pour les pays méditerranéens.
Cette méthodologie qui vise l’évaluation de la sensibilité à la désertification, repose
sur la cartographie et la combinaison des cinq principaux facteurs intervenant dans les
phénomènes érosifs à savoir :
Le sol,
Le climat,
La végétation,
Les aménagements existants.
L’état social

Les cartes des pentes et des altitudes, au même titre que les cartes de la végétation et
de l’occupation des sols, nous fournissent tous les paramètres exigés pour évaluer la
sensibilité à la désertification à travers ses principaux facteurs. L’appréciation des ces facteurs
est faite à partir des principaux paramètres qui les composent.
La sensibilité à la désertification est déterminée par un indice ISD (Indice de
Sensibilité à la Désertification) obtenu à partir de la moyenne géométrique des cinq indices de
qualité des facteurs retenus.
ISD = (IQS x IQV x IQC x IQA x IQSc) 1/5
Avec : IQS : Indice de Qualité de Sol,
IQV : Indice de Qualité de la Végétation,
IQC : Indice de Qualité du Climat,
IQA : Indice de Qualité d’Aménagement.
IQSc : Indice de Qualité Sociale.

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D’autre part, pour chaque facteur, l’indice de qualité est obtenu à partir de la moyenne
géométrique des scores affectés aux différents paramètres agissant sur le facteur considéré.
Signalons que la méthodologie retenue a été adaptée aux conditions physiques et
socio-économiques de la région d’étude et ce à travers le choix des paramètres et leur notation
pour évaluer l’indice de qualité de chaque facteur.
La méthodologie adopte une notation des paramètres variant de la valeur de 1,
(considérée comme la meilleure en n’ayant que très peu à aucune influence sur la
désertification), à la valeur de 2 qui est la plus forte valeur affectée aux paramètres les plus
influents sur la désertification.

Indice de Qualité de Sol (IQS)


Les paramètres de sol en relation directe ou indirecte avec sa sensibilité à la
désertification sont si nombreux qu’il est impossible de les prendre tous en considération. Du
fait qu’il s’agit d’un plan d’action régional de lutte contre la désertification pour lequel une
cartographie de synthèse est préconisée, on s’est limité à certains paramètres simples,
facilement mesurables et très influents sur la sensibilité à la désertification. Ces paramètres
sont :
Texture des sols,
La pente du terrain,

L’indice de Qualité de Sol (IQS) est donné par l’expression suivante :


IQS = (P x T) 1/2
Avec :
T : Score affecté à la texture du sol.
P : Score affecté à la pente du terrain.
Dans ce qui suit, nous donnons les scores à affecter aux différents paramètres de sol
retenus.
¾ Texture des sols
L’altitude est notée selon les classes adoptées par le modèle d’élévation.

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Tableau 25 : Classes de texture

Classe de texture Description Score


Sableuse et sablo-limoneuse T. grossière 1
Limono-sableuse, sablo-argileuse, limoneuse, T. moyenne 1,5
équilibrée, limono-argileuse et argilo-sableuse.
Argilo-limoneuse et argileuse. T. fine 2

¾ Pente de terrain (P)


La pente est notée selon les classes adoptées par la carte des pentes.

Tableau 26 : Classes de pente

Classes Description Score


<5% Faible 1
5 – 10 % Moyenne 1.33
10 – 25 % Forte 1.66
> 25 % Très forte 2

Indice de Qualité de la Végétation (IQV)


L’état de surface du sol est un facteur qui doit être pris en considération dans
l’évaluation de la sensibilité à la désertification.
Il peut être apprécié par l’importance du couvert végétal, qui par son absence, la
désertification est accélérée et par sa présence la désertification est freinée.
L’importance du couvert végétal est déduite de la carte d’occupation des sols. Selon
les types d’occupation des sols rencontrés, on détermine les classes du couvert végétal comme
suit :

Tableau 27 : Classe du couvert végétal

Classes Description Score


Bon couvert Forêt dense – 1
végétal Parcours amélioré
Couvert Parcours naturel 1.33
végétal moyen
Couvert Arboriculture 1.66
végétal faible
Couvert Cultures annuelles 2
végétal très faible

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L’indice de qualité de la végétation (IQV) est égal au score attribué au type


d’occupation de sol.

Indice de Qualité du Climat (IQC)


Les conditions climatiques agissent sur l’accélération des processus désertiques.
Compte tenu des données disponibles nous retenons l’étage bioclimatique comme
paramètre pour évaluer l’indice de qualité du climat.
L’indice de qualité du climat (IQC) est donné par l’expression suivante :
IQC = EB
Avec : EB : Score affecté à l’étage bioclimatique,
Dans ce qui suit nous donnons les scores à effectuer au paramètre de climat retenu.

Etages bioclimatiques
Pour noter les étages bioclimatiques couvrant la zone d’étude, d’après la carte des
étages bioclimatiques de la Tunisie Septentrionale, nous avons adopté 4 classes allant du sub-
humide jusqu’au semi-aride inférieure. Les scores attribués à ces 4 classes sont comme suit :

Tableau 28 : Classe des étages bioclimatiques

Classes Description Score


1 Semi-aride moyen 1
2 Semi-aride inférieur 1.33
3 Aride supérieur 1.66
4 Aride inférieur 2

Indice de Qualité d’Aménagement (IQA)


Du fait que les aménagements CES ont pour principal objectif la réduction de la
désertification, les zones aménagées deviennent moins sensibles aux phénomènes désertiques.
En effet, selon l’importance et l’état des aménagements réalisés, on peut évaluer la sensibilité
à la désertification des zones aménagées.
L’importance des aménagements est déduite de la carte des aménagements existants.
Ainsi une zone aménagée avec des travaux en bon état, est considérée comme stable et
par conséquent très peu sensible à la désertification, alors qu’une zone non aménagée est très
sensible à la désertification.

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Pour la première zone, on attribue la valeur de 1, et pour la deuxième zone, on affecte


la valeur de 2, alors que pour une zone aménagée avec des aménagements nécessitant des
travaux de sauvegarde, on attribue la valeur de 1,5.
Dans le tableau 29, nous donnons les scores à affecter pour les 3 classes
d’aménagement existant.

Tableau 29 : Classes d’aménagement

Classes Description Score


Zones aménagées avec des travaux en bon état et
1 1
zones hors aménagement
Zones aménagées avec des aménagements
2 1.5
nécessitant des travaux de sauvegarde
Zone nécessitant des travaux
3 2
d’aménagement mais non aménagée.

L’indice de qualité d’aménagement (IQA) est égal au score affecté à la zone


considérée.

Indice de Qualité Social (IQSc)


Les paramètres sociaux en relation directe ou indirecte avec la sensibilité à la
désertification sont si nombreux qu’il est impossible de les prendre tous en considération.
Dans cette étude on s’est limité au simple paramètre de pauvreté, facilement mesurable et
très influent sur la sensibilité à la désertification.

Ce paramètre pour lesquels nous disposons d’une base des données structuré par
délégation, traduit bien, les risques de désertification.
L’indice de Qualité Social (IQSc) est donné directement par la valeur de pauvreté :
IQSc = Pa
Avec :
Pa : Score affecté au pourcentage de la pauvreté.
Dans ce qui suit, nous donnons les scores à affecter :
Le pourcentage de pauvreté est noté selon les taux suivants.

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Tableau 30 : Taux de pauvreté

Taux de pauvreté Description Score


< 10% Faible 1
10– 15% Moyen 1.33
15 – 20% Fort 1.66
> 20% Très fort 2

3.2- Classes de sensibilité à la désertification

La hiérarchisation de la sensibilité à la désertification dans le gouvernorat de Sidi


Bouzid est faite à partir des valeurs de l’ISD qui varie de 1 à 2. En effet, à partir de cet indice,
on peut créer autant de classes qu’on désire en précisant les valeurs limites de l’ISD pour
chaque classe.
Pour l’étude de PARLCD, on propose les cinq (05) classes suivantes :

Tableau 31 : Classes de sensibilité à la désertification

Classes ISD Description


1 1 < ISD Zones stables à très peu sensibles
≤ 1,2

2 1,2 < Zones peu sensibles à la désertification


ISD ≤ 1,4

3 1,4 < Zones moyennement sensibles à la


ISD ≤ 1,6
désertification
4 1,6< ISD Zones sensibles à la désertification
≤ 1,8

5 1,8 < Zones très sensibles à la désertification


ISD < 2

3.3- Carte de sensibilité à la désertification

L’examen général de la carte de sensibilité à la désertification, montre que les sols du


gouvernorat de Sidi Bouzid sont en bonne partie assez sensible à la désertification.

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Figure N° 13 : Carte de sensibilité à la désertification

Echelle : 1 / 700 000

W E

Jilma
%

Sabalet Ouled Askar


%

Ouled Haffouz
%
Sidi Bouzid
%

Bir El Hfay
%
Souk Ejdid
% Er Rgab
Sidi Ali Ben Oun
% %

El Meknassi
El Mezzouna
Menzel Bou Zaien %
% %

LEGENDE

Zone très peu sensible à la désertification


Zone peu sensible à la désertification

Zone moyennement sensible à la désertification

Zone sensible à très sensible à la désertification


Urbain
Garaa
sebkha, chott

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En effet en dehors des zones forestières et des grandes plaines qui sont peu à moyennement
sensibles, le reste des zones sont sensibles à très sensibles à la désertification. Ces zones sont
constituées principalement par les terres de cultures labourables en pente, les zones à fortes
pentes et les parcours dégradés.

Tableau 32 : Importance des classes sensibilité à la désertification

Classes de sensibilité à la Importance


désertification (ha) (%)
1. Zone stables ou très peu sensibles 1 234 0,2
2. Zone peu sensibles 142 641 19,2
3. Zone moyennement sensibles 454 226 61,3
4. Zone sensibles à très sensibles 143 276 19,3
Total 741 376 100

Source : carte de sensibilité à la désertification


Les zones sérieusement menacées par la désertification et qui sont constituées par les
terres sensibles à très sensibles, couvrent vers les 19,3 % de la superficie totale du
gouvernorat, ce qui est relativement important.
Les zones relativement menacées par l a désertification et qui sont constituées par les
terres moyennement sensibles, couvrent 61,3 % de la superficie totale du gouvernorat, ce
qui est assez important.
Les zones stables à peu sensibles à la désertification ne couvrent que 19,4 % de la
superficie totale du gouvernorat.

4. LES ORIENTATIONS ET LES STRATEGIES DE PARLCD

4.1- Les atouts et limites au développement dans le Gouvernorat du Sidi Bouzid

L’étude de l’état et des problématiques des ressources naturelles permet de dégager les
principaux atouts et limites au développement intégré du Gouvernorat du Sidi Bouzid.:

4.1.1 Le Climat
Le gouvernorat du Sidi Bouzid se caractérise par un apport pluviométrique faible et
erratique tant au point de vue de leur répartition dans le temps que dans l’espace. Les vents
sont assez fréquents à potentiel érosif et à pouvoir desséchant. Ces facteurs forment les limites
climatiques de développement (agricole en particulier) dans le gouvernorat.

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Par ailleurs le climat peut être considéré comme atout au développement par la
température et le vent potentiellement exploitables pour les énergies éolienne et solaire.

4.1.2 Le relief
Le relief de la région de Sidi Bouzid représente un facteur majeur de l’érosion. Les
massifs montagneux et les régions des fortes pentes représentent les principales zones
d’érosion hydrique et sont transformés par conséquent en sols très dénudés et très pentus
favorisant un ruissellement de plus en plus important.

4.1.3 Exploitation des ressources hydriques


Les ressources de la nappe profonde qui sont à usage mixte (irrigation et alimentation
en eau potable) sont sous-exploitées (55,2%), alors que les ressources en eau de la nappe
phréatique sont surexploitées (118,4%). Le système d’irrigation dans la région doit être révisé
dans le but d’augmenter la superficie irriguée et de minimiser les pertes d’eau au niveau des
parcelles.

4.1.4 Exploitation des ressources en sols


Dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, on note la présence des sols généralement très
fragiles et très sensibles à l’érosion (facteur principal de la désertification). En plus, cette
région se distingue par la présence de sols peu évolués d’apport. Ces sols sont profonds et à
texture fine au niveau des plaines, moins profonds mais souvent érodés vers les versants. La
richesse en matière organique plus ou moins élevée constitue un atout favorable.

4.1.5 La végétation
Elle est très dégraée et quasi-inexistante dans plusieurs endroits du gouvernorat.
Aussi, la mise en culture de certaines zones marginales sur des pentes fortes et décapées
participe d’une façon marquée à augmenter le rythme et la dynamique érosive

4.1.6 Les activités humaines et l’élevage


L’activité humaine constitue un important facteur dans l’accélération des processus de
la désertification, et ceci par l’emploi de pratiques culturales et pastorales irrationnelles.
Egalement, le surpâturage représente une cause majeure de dégradation des ressources.

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4.1.7 Sensibilité à la désertification


80 % de la superficie totale du gouvernorat sont des zones menacées par la
désertification

4.1.8 L’infrastructure
Le taux de desserte en eau potable dans le gouvernorat du Sidi Bouzid est de 89.3 %
en milieu rural, il est supérieur au taux de desserte national en milieu non communal, d’où
l’importance des réalisations qui couvrent la majeure partie de la population rurale.
L’infrastructure routière dans le milieu rurale nécessite des améliorations.

4.1.9 Chômage et emploi


Le taux de chômage dans le gouvernorat du Sidi Bouzid est important (14,7%). Ce
taux doit être pris en considérartion dans l’ensemble des projets de développement.

4.1.10 Pauvreté
Le taux de pauvreté est relativement important. En effet le nombre de familles
nécessiteuses est de 8 832 familles (environ 11,5% du nombre des familles dans le
gouvernorat).

4.1.11 Les actions des développement entreprises


Les réalisations au niveau des équipements et infrastructure rurale sont importantes.
Les actions des aménagements au niveau des bassins versants pour la mobilisation de
ressources et la lutte contre la désertification sont énormes. Le manque de participation de la
population sensible dans les projets de développement et le peu de coordination entre les
intervenants sont des facteurs qui limitent la réussite des actions de développement.

4.2- Démarche et objectifs généraux du PAR

Le programmes d'action régional (PAR), qui doit harmoniser, compléter et rendre plus
efficaces le programmes d’action national (PAN), a pour but d'identifier les facteurs qui
contribuent à la désertification et les mesures concrètes à prendre pour les combattre et
atténuer leurs effets. Les communautés locales jouent un rôle clef dans la formulation et
l'exécution des programmes d'action.

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Le PAR doit s’inscrire dans la démarche globale entreprise par la Tunisie qui est de
promouvoir "un mode de développement intégral, fondé sur l'équité sociale et la garantie du
bien être de chacun dans un environnement sain et préservé".
Le but ultime du PAR est donc de participer, à travers le renforcement des capacités et
la valorisation et la mobilisation des ressources humaines et naturelles rurales à la création,
des conditions favorables au décollage social et économique de la région et notamment du
monde rural.

4.3- Les stratégies du PAR

Pou atteindre ses objectifs, le PAR se base sur les stratégies suivantes :
ƒ l’amélioration de la gestion des ressources naturelles

ƒ la conservation et, éventuellement, la restauration des terres ;

ƒ l’introduction de nouveaux itinéraires techniques destinés à augmenter les


revenus agricoles;

ƒ la diversification des revenus ;

ƒ l’amélioration du niveau de vie des populations rurales ;

ƒ l’éradication de la pauvreté et le désenclavement des zones marginales ;

ƒ l’établissement des liens de partenariat entre l’Administration et les collectivités


locales, et la responsabilisation des usagers ;

ƒ l’harmonisation des différentes interventions en milieu rural

Le PAR serait appelé à faire face à des défis multiples et principalement :

• Empêcher la désertification des terres peu ou pas dégradées par des mesures
préventives

• Promouvoir l'amélioration de la productivité des terres moyennement dégradées ;

• Appuyer les programmes de restauration de la productivité des terres gravement


dégradées et appuyer le maintien et, si nécessaire la restauration, de la capacité
productive des ressources naturelles ;

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• Intensifier le dialogue entre les acteurs concernés au détriment de la transmission


hiérarchique et encourager la participation et la responsabilisation des populations
à leur propre développement.

• Accroître et diversifier la production du secteur primaire en vue d’atteindre


l'objectif de sécurité alimentaire des générations présentes et futures ;

• Fournir aux ruraux des emplois, des revenus et des conditions de vie décentes ;

4.4- Les principes directeurs d’élaboration du PAR.

L’élaboration du PAR du Gouvernorat du Sidi Bouzid doit reposer sur les principes
suivants :

• La promotion d'une approche globale et participative. L'homme étant au coeur du


problème de la désertification, qu'il en soit l'acteur ou la victime. L'objectif
central de la lutte contre la désertification est par conséquent d'engager les
populations, les services de l'administration et les organisations non
gouvernementales dans cette lutte par la promotion de la participation pleine et
entière des populations. Cette approche, qualifiée souvent de globale et
participative, repose notamment sur les principes d’intégration, de concertation et
de décentralisation des décisions et des moyens d'action. Il fallait, en fait,
réorienter la stratégie de développement rural en abandonnant progressivement
l’approche administrative au profit d’une approche participative fondée sur le
partenariat entre l’administration et les utilisateurs de ressources naturelles ;

• La valorisation des « succès stories », projets territoriaux exemplaires du point de


vue des actions de lutte contre la dégradation affectant les ressources ;

• le dégagement des modalités d’articulation entre les actions et différents


programmes sectoriels mis en oeuvre dans le cadre de la lutte contre la
désertification

• l’association des problèmes de lutte contre la désertification et les actions de lutte


contre la pauvreté

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• la maîtrise du processus de dégradation des terres et le développement des


moyens qui assurent le renouvellement des ressources naturelles et l'amélioration
du potentiel productif.

• la diversification des activités en vue de l’amélioration des conditions de vie et


des revenus des populations riveraines ;

• La prise en compte des facteurs de blocage, dont notamment le manque de


coordination sur le terrain entre les intervenants d'une même administration ou
d'administrations poursuivant les mêmes objectifs.

• La promotion de l’approche genre. L'implication des femmes dans la mise en


oeuvre du PAR est vivement souhaitée. Dans le Gouvernorat du Sidi Bouzid, la
femme joue un rôle de premier plan dans l’économie des exploitations (surtout
dans le domaine agricole),

• la focalisation des interventions sur le privilège des mesures susceptibles de


complémenter les programmes existants, de catalyser leur mise en oeuvre et de
promouvoir la mise en place d'une véritable dynamique de développement rural,

• le renforcement de la coordination entre les secteurs d’activité et de


l’interdisciplinarité des interventions,

• l’adoption de l’unité socio-territoriale comme unité de base pour le


développement intégré,

• la préservation et la valorisation de la biodiversité animale et végétale de la


région,

• la valorisation des eaux non conventionnelles (eaux saumâtres et eaux usées) en


irrigation agricole.

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4.5- les orientations et les axes de développement du PAR

Les différents programmes et plans qui seraient mis en place, doivent être conçus dans
un esprit de complémentarité .le programme de lutte contre la désertification englobe des
actions et opérations de gestion des ressources naturelles, de conservation des eaux et des
sols, d’investissement agricoles et pastoraux, d’aménagement des périmètres,
d’infrastructures rurales, et d’actions d’appui aux activités familiales. La participation des
usages est en outre le moyen le plus efficace pour la réalisation des activités du programme
qui permettra également d’intégrer les différents acteurs dans le processus de planification,
de conception et d’exécution du projet, et donc de s’appuyer sur des synergies dans la
recherche de solutions consensuelles aux problèmes des communautés.
Le programme renforcera la prise de décision au niveau local, ce qui incitera
d’avantage les communautés locales, les groupes d’intérêts et les individus dans la gestion
des ressources naturelles.
Cinq axes de développement durables ont été identifiés et seront développés dans ce
qui suit :
1. Protection et valorisation des ressources naturelles.
2. Développement du secteur agricole.
3. Diversification de l’économie rurale et développement de l’infrastructure de la
région.
4. Renforcement des capacités des associations.
5. Eradication de la pauvreté et amélioration des conditions de vie.

X AXE1 : Protection et valorisation des ressources naturelles, (eau, sol,


végétation).
Le gouvernorat du Sidi Bouzid dispose d’un potentiel en eau de surface faible. En
effet, uniquement 60% des eaux de surface (60 Mm3) sont mobilisées par les ouvrages
hydrauliques (ouvrages de dérivation et lacs collinaires). La superficie agricole utile est
estimée à 93,5 % de la surface totale du gouvernorat dont les forêts et les parcours
représentent que 31,5 %.
Les objectifs projetés par cet axe sont :

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ƒ La gestion durable des ressources naturelles, et c’est à travers la protection et la


consolidation des ouvrages existant et l’aménagement des zones sensibles à la
désertification.
ƒ La réalisation des études approfondies qui s’intéressent à la mobilisation des eaux
de ruissellement et permettent le suivie de taux de rabattement des nappes.
ƒ La multiplication de nombre des puits profonds pour une meilleure exploitation
des nappes profondes.
ƒ L’exploitation des données et des mesures disponibles et le développement des
modèles hydrauliques capables de prévoir les différents paramètres.
ƒ La mise en place d’une stratégie pour l’exploitation des eaux de surface et la
recharge des nappes qui sont actuellement surexploitées.
ƒ Généraliser le recours aux techniques d'économie de l'eau dans les exploitations
agricoles irriguées.
ƒ Amélioration des conditions de vie en milieu rurale dans le but de fixer la
population et promotion de la femme rurale.
ƒ L’achèvement des études en cours, de réalisation des barrages et barrages
collinaires.
ƒ La mise en place d’un programme régional pour la lutte contre l’érosion et le
développement des plantations sylvo-pastorales dans les zones dégradées afin de
sauvegarder leur potentiel de production.

X AXE 2 : Développement du secteur agricole :


Malgré son climat aride à semi aride, le gouvernorat de Sidi Bouzid constitue un pôle
agricole important. La modernisation et le développement de ce secteur nécessitent à intégrer
des aspects de développement durable à savoir :
ƒ L'introduction de la gestion moderne au niveau de tous les types d'exploitation
agricole, afin d'en améliorer le rendement,
ƒ Le développement de nouveaux secteurs de production, comme l’agriculture
biologique et les cultures biotechnologiques,

ƒ La maîtrise des technologies de production des semences et d’adaptation des


plantes au milieu,

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ƒ l'amélioration de la qualité et la sécurité des produits, en adoptant des normes


conformes aux exigences aux marchés d'exportation,

X AXE 3 : Diversification de l’économie rurale et développement de


l’infrastructure de la région.

La diversification de l’économie rurale et le développement de l’infrastructure doivent


viser à la fois le niveau du gouvernorat, et aussi le niveau local, celui notamment de la
délégation. La diversification et le développement peuvent être recherchés par :

− Le développement des cultures irriguées par une meilleur gestion des superficies
aménagées, afin de crier plus des périmètres irrigués dans le cadre d’un projet de
développement, il est à signalé que actuellement le gouvernorat du Sidi Bouzid
dispose de 33.126 ha comme surfaces irriguées.
− L’adaptation des techniques d’économie d’eau d’irrigation au niveau des toutes
exploitations agricoles.
− L’augmentation des superficies des arboricultures, en donnant plus d’importance à
l’implantation des oliviers surtout que la région est très apte pour ce type
d’arboriculture.
− Le développement des zones sylvo-postrales par le reboisement, essentiellement dans
délégations du nord de gouvernorat (Jelma, Cebelet Ouled Askar et Sidi Bouzid).

− La modernisation du réseau de routes structurantes reliant les délégations et le


revêtement des routes principales (le pourcentage de revêtement est
inférieur à 20%) ainsi que l’aménagement des pistes agricoles.
− La création des nouvelles institutions et le développement d’un pôle universitaire,

AXE 4 : Renforcement des capacités des associations :


Plusieurs actions peuvent être projetées au niveau de cet axe :
- Mettre en place des sessions de formation qui touchent les associations actives en
plus d’un programme d’appui sur l’importance de conservation et de valorisation des
ressources naturelles (eau, sol, …).

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- Création des associations féminines pour promouvoir et sensibiliser les femmes


rurales à la participation au développement du milieu rural.
- Appui aux associations dans les zones soumises au régime forestier par le
développement de l’approche participative, formation et recyclage des cadres et des
agents de ces associations et le renforcement de leur capacité de gestion.
- Sensibilisation et encadrement des associations communautaires et professionnelles
sur la lutte contre la désertification.
- Renforcement des capacités des représentations professionnelles et communautaires,
coopératives, conseils communaux, associations, comités et acteurs locaux.
- Appui à la constitution des associations des groupements de développement agricole
par le biais de formation et l’acquisition de moyen de gestion.
- Appui et assistance technique du transfert des AIC en GDA.

X AXE 5 : Eradication, de la pauvreté et amélioration des conditions


de vie :
Entre la désertification et la pauvreté existe une relation de causes à effets .La lutte
contre la désertification influence et est fortement influencée par la pauvreté. Le taux de
pauvreté est important dans les délégations sensibles à la désertification (Ouled Haffouz, El
Mezzouna, Meknessy et Menzel Bou Zeien). L’infrastructure rurale est moyennement
développée, certaines régions du gouvernorat demeurent encore marginales. Les actions
consistent à :
- L’installation d’infrastructure de désenclavement des zones marginalisées et
éloignés (eau potable, électricité, piste, routes santé de base etc.) En effet les taux de desserte
en eau potable en milieu rurale, dans les délégations de Sidi Bouzid et Meknessy sont faibles
(Sidi Bouzid ouest 83,5 %, Sidi Bouzid Est 83,4 % et Meknessy 84,6 %) par rapport au taux
du gouvernorat du Sidi Bouzid (89,1%).
- L’appui aux activités féminines par le développement et la création des centres de
formation. Le principal mécanisme pour impliquer les femmes dans la définition des solutions
en matière de gestion des ressources naturelles sera la création des activités féminines .Ces
activités seront principalement axées sur une amélioration du niveau de vie de la famille
grâce à une production alimentaire destinée à la consommation, à la vente et à l’artisanat
rural.

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Page 5: [1] Supprimé Boomscud 9/20/2005 10:27:00 PM
.

La période de transition
Depuis leur arrivée, les français ont adopté une politique visant la fixation des
tribus afin de faciliter leur contrôle. A cet effet, l’armée coloniale a commencé par la
privatisation des terres, jusque là indivisibles et l’introduction de l’échange monétaire.
Parallèlement, la région verra d’une part la création d’une série d’agglomérations et
de marchés agricoles (Médenine, Ben Guerdane...) et d’autre part, la création de
périmètres irrigués et le développement de l’arboriculture en sec (Jorf, Zarzis...) afin d’en
faire des foyers d’attraction des populations nomades, qui commencent à s’adonner peu à
peu à des activités basées sur l’échange monétaire.
Bref, cette période fut
Page 5: [2] Supprimé Boomscud 9/20/2005 10:33:00 PM
- le développement d’un mode de vie semi-nomade attaché à l’appropriation
foncière et le début de l’exploitation intensive du milieu.
La pratique de la céréaliculture sur des sols fragiles n’a pas, cependant, entraîné une
érosion éolienne généralisée; étant donné la petite taille des parcelles et l’utilisation de
l’araire traditionnelle à traction animale qui préserve une bonne partie du couvert végétal
naturel.
Cet équilibre, bien que précaire a été perturbé au fil des années sous l’effet d’une
pression anthropozoïque de plus en plus accrue.

La période actuelle (période de sédentarisation)


Bien que se dégradant d’une façon lente, le milieu naturel gardera, jusqu’aux
années soixante dix un équilibre apparent.
On assiste, à cette époque, à un début d’abandon de la terre à cause de l’exode rural
et de l’émigration de milliers d’actifs vers d’autres régions du pays, et même vers
l’étranger.
Dans la montagne (région de Béni Khédache) et à cause des départs massifs vers
les villes ou à l’étranger, l’entretien et la réparation des ouvrages hydro-agricoles
(Jessours) ne se faisaient plus de façon régulière, et les fortes pluies causeront désormais
des dégâts importants.
Dans la plaine où le phénomène migratoire était aussi important, l’activité agricole
devient souvent une activité à temps partiel et ne représente plus qu’environ 20% du
revenu familial. La main d’oeuvre est souvent constituée par les femmes, les enfants et
les vieillards.
L’argent provenant de l’émigration jouera un rôle de premier ordre dans la
mutation très rapide que connaîtra le Gouvernorat. Cet argent a été investi dans les quatre
secteurs suivants : la sédentarisation, l’achat et la mise en cultures de nouvelles terres, le
retour à l’élevage et la généralisation de la mécanisation.
-
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CHAPITRE 5 : PROPOSITION DES PROJETS

PROJET 1 : AMENAGEMENT DES PARCOURS, ET


PROMOTION DE L’ELEVAGE

1. JUSTIFICATIFS ET OBJECTIFS

Le Gouvernorat de Sidi Bouzid détient les premières places à l’échelle nationale en


matière d’élevage ovin. L’effectif du troupeau s’élève à 316 000 ovins, 42000 caprins et
15400 bovins. Ce dernier type d’élevage est concentré dans les délégations de Sidi Bouzid Est
et Sidi Bouzid Ouest.
Par ailleurs, les parcours représentent 17 % de la superficie totale du gouvernorat et
couvrent environ 124 230 ha, dont 9470 ha des parcours public améliorés et 114 760 ha de
parcours naturels.
La double évolution en terme de réduction des surfaces de parcours et de
l’augmentation du cheptel n’a pas été accompagnée par une réelle intégration des cultures
fourragères dans les systèmes de culture, ni en sec ni en irrigué. Tout cela s’est alors traduit
d’une part par une pression sur les ressources pastorales, notamment celles des parcours
naturels et des forêts et d’autre part par un déficit fourrager structurel du gouvernorat.
Ainsi, les objectifs visés par le projet sont :
• Une meilleure gestion des espaces pastoraux ;
• L’extension des plantations fourragères
• L’intensification des cultures fourragères
• L’amélioration des revenus de l’élevage
2. ZONES D’INTERVENTION
Il s’agit de l’espace pastoral au Sud de Meknassy, à Mezzouna, Ouled Haffouz, Jilma etc
3. ACTIONS PROPOSEES
Deux composante sont prévues : les aménagement pastoraux et le développement de l’élevage
3.1. Aménagements pastoraux
Les actions proposées consistent en des techniques, simples et généralement bien maîtrisées.
Il s’agit de :
- mise en défens simple, ou repos temporaire de la végétation (G’del)

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- mise en défens améliorée par scarifiage ou réhabilitation des régimes hydriques et


hydrologiques des pâturages des regs
- plantations d’arbustes fourragers locaux ou introduits
- Intensification des cultures fourragères
- Valorisation des sous-produits agricoles dans l’alimentation animale
L’ensemble des utilisateurs de l’espace doit participer à la préparation puis à la mise en
oeuvre du projet.
Le repos temporaire de la végétation (G’del)
Le G’del est la technique la plus simple et la plus couramment utilisée pour l’aménagement
des parcours en Tunisie. Son application vise la sauvegarde de la biodiversité et la
régénération des différents milieux. Ce dernier objectif est indispensable pour une
rationalisation des programmes de réhabilitation et d’aménagement des parcours.
De toute façon, l’utilisation du G’del n’est bénéfique que dans les situations où la dégradation
n’a pas atteint le seuil d’irréversibilité, c’est à dire, où la végétation pérenne peut se réinstaller
d’elle-même. Elle permet la reconstitution spontanée de l’écosystème. La suppression du
pâturage permet en effet l’extériorisation des potentialités de régénération de la végétation qui
se traduit au niveau des sites protégés par l’évolution de l’écosystème vers une plus grande
hétérogénéité et une très forte diversité floristique.
L’effet du G’del dépend généralement de la nature du milieu et du type de végétation. En
zones sableuses, la régénération est importante contrairement aux sols limoneux ou gypseux
où la régénération est plus ou moins lente voire nulle. Cette technique a permis, pendant une
durée plus ou moins courte (3 à 5 ans), une amélioration au niveau du recouvrement global et
les contributions spécifiques de certaines espèces raréfiées.
Constitution de réserves fourragères
L’action envisagée " constitution de réserves fourragères " vise la plantation en irrigué
d’arbustes fourragers, en vue de constituer des réserves fourragères susceptibles d’être
utilisées surtout durant les périodes de sécheresse.
Intensification des cultures fourragères
Cette action vise la réalisation de cultures fourragères autour des points d’eau en vue de
favoriser l’intégration de l’élevage
Valorisation des sous-produits agricoles dans l’alimentation animale
3.2. Développement de l’élevage
L'amélioration de la rentabilité de ce secteur reste possible à travers la mise en place
de certaines interventions adaptées aux particularités de ce mode de conduite. La disponibilité

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de certaines techniques zootechniques dont l'efficacité a été vérifiée, offre des possibilités
d’améliorer la productivité de ce secteur.
L’amélioration de l’élevage sera recherchée en liaison étroite avec les actions de
développement pastoral et fourragère, en fonction de la demande, et doit intéresser :
- les aspects sanitaires,
- la conduite zootechnique.
- la reproduction, l’introduction de reproducteurs améliorés et la conduite des géniteurs
- L’engraissement
- l’approvisionnement en aliments de bétail;
- l’amélioration de l’infrastructure de l’élevage
4. CRITERES DE SELECTION, PLANIFICATION ET
PROGRAMMATION DES ACTIONS
Dans le schéma participatif, c’est le diagnostic concerté de terrain et le consensus sur
les réponses à apporter aux problèmes identifiés par les populations partenaires qui permettent
de définir la nature, l’importance et les modalités de réalisation des solutions techniques
5. DIMENSIONNEMENT ET COUT DU PROJET
Action Unité Quantité Coût
Aménagements pastoraux
Mise en défens simple ha 10.000 300.000
Plantations d’arbustes fourragers locaux ou introduits ha 1.000 500.000
Intensification des cultures fourragères ha 500 600.000
Valorisation des sous-produits agricoles dans Forfait - 200.000
l’alimentation animale
Amélioration de l’élevage
les aspects sanitaires, Forfait - 500.000
la conduite zootechnique. Forfait - 600.000
la reproduction, l’introduction de reproducteurs Forfait - 500.000
améliorés et la conduite des géniteurs
L’engraissement Forfait - 500.000
l’approvisionnement en aliments de bétail; Forfait - 400.000
Aménagement de l’infrastructure dans les parcours Forfait - 500.000
Total 4 .600.000
Mesures réglementaires et imprévues 460.000
Total général 5.060.000

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6. MODES D’EXECUTION DES TRAVAUX


Les modes d’exécution des travaux peuvent être:
¾ individuelle par les éleveurs pour des travaux de faible envergure sur terres privées
¾ par les groupements ou à l’entreprise pour les travaux importants ou mécanisés.

7. SUIVI DES REALISATIONS


Le suivi concerne le suivi technique des réalisations, d’impact des aménagements et la
participation.
Les indicateurs des suivi d’impact doivent refléter une perception paysanne de l’évolution et
donc être identifiés, testés, relevés et analysés par les populations concernées.

8. LES IMPACTS DU PROJET


¾ amélioration de la couverture végétale et de la production pastorale et fourragère
¾ préservation de l’environnement et lutte contre la désertification ;
¾ amélioration de la production de l’élevage
¾ amélioration de l’infrastructure rurale
¾ Amélioration des revenus des éleveurs

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PROJET 2 : RESTAURATION DES SOLS, MOBILISATION

DES EAUX DE RUISSELLEMENT ET GESTION DURABLE

DES ZONES MONTAGNEUSES ET D’EPANDAGE

1. JUSTIFICATIF ET OBJECTIFS
Le diagnostic écologique montre que l’érosion hydrique est assez intense au niveau des
milieux à reliefs accidentés. Les superficies érodées et menacée totalisent environ 234 250 ha,
soit 32,6% de la superficie totale du gouvernorat. Les superficies prioritaires pour
l’intervention sont de 100 842 ha soit 14,6% de la superficie totale.
L’érosion est préoccupante surtout dans les régions à fortes pentes du gouvernorat et
précisément à la limite des délégations au Sud et en partie à la frontière Nord du gouvernorat.

Les travaux d’évaluation de la nature et de l’efficacité des traitements anti-érosifs montrent


que :
9 de larges superficies restent encore non traitées
9 La plupart des réalisations sont jugées dans un état bon à moyen. Le mauvais état
des réalisations est dû au manque d’entretien et à l’ancienneté des réalisations
9 La contribution des agriculteurs reste encore limitée.
Ainsi, les objectifs visés par ce projet peuvent se résumer comme suit :
- consolidation des travaux de lutte contre l’érosion hydrique
- valorisation des terres de pentes
- implication de la population dans les pratiques de conservation des eaux et des sols
afin d’induire une gestion plus durable des ressources naturelles visant à
l’amélioration des systèmes de production et des conditions de vie
- amélioration de la production agricole
- recharge de la nappe.

2. ZONES D’INTERVENTION
Les Jbels, piémont et zones d’épandage de Jbel Mghila au Nord Ouest ; Jbel Goubrar à l’Est,
l’axe Nord Sud, composé des Jbels Gadoum, Faid, Bou Zer, jbel Boudinar au Centre, Jbel El
Kbar et Melloussi au Centre Ouest et Jbel Bou Hedma au Sud

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3. ACTIONS PROPOSEES
Les activités concernent les aménagement de CES, la sauvegarde et la valorisation du
patrimoine arboricole, l’appui aux activités féminine et l ‘amélioration de l’infrastructure
rurale
3.1. Les aménagements CES
Ces aménagements comprennent deux composantes : l’aménagement des versants et
celui des voies d’eau.
L’aménagement des versants concerne essentiellement des travaux de tabias, des
cordons, des banquettes et des plantations.
L’aménagement des voies d’eau a pour objectif d’entreprendre différents travaux dans
les oueds et les ravins (seuils, digue,...) visant la stabilisation des berges des cours d’eau, le
laminage des crues et la recharge des nappes.
Le programme prévoit une meilleure prise en compte des aspects technico-socio-
économiques locaux et une plus grande implication des populations.
Le traitement des versants
Les aménagements des versants visent essentiellement l’atténuation voire l’arrêt total de
l’érosion par décapage superficiel. Ils permettent de favoriser l’infiltration et réduire la
concentration des eaux de ruissellement qui causent des dégâts importants à l’aval. Le type
d’aménagement est déterminé en fonction de la nature du sol (perméabilité, profondeur), de la
pente et de la longueur des versants, du type d’utilisation agricole et de la pluviométrie.
Deux types d’actions peuvent être proposés ;
9 Les cordons de pierre et murettes permettent de ralentir le ruissellement, de piéger
les sédiments et d’améliorer l’humidité du sol avec effet sur le rendement démontré en zone
semi-aride en cas de déficit pluviométrique.
9 Les banquettes consistent en un fossé creusé et un remblai en ados implantés
perpendiculairement à la pente à intervalle régulier. Les banquettes à rétention sont
construites en courbe de niveau et conviennent aux régions faiblement arrosées aux sols
profonds et perméables dont la pente est inférieure à 6 %. l’administration privilégie
actuellement le terrassement mécanique sur des grands lots).
Les ouvrages de mobilisation des eaux qui comporte deux activités
9 Création de tabias, sont constitués de digues édifiées mécaniquement dans les zones
de glacis d’épandage bordant les montagnes Leur efficacité est remarquable, les terres ainsi

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mises en valeur sont utilisées pour une arboriculture à base d’oliviers, de figuiers et autres
fruitiers divers.
9 Entretien des tabias : Cette intervention concernera toute la zone déjà aménagée et
particulièrement les anciens aménagements en Jessour occupés par des plantations d'oliviers
et de figuiers. Elle consiste principalement en la réhabilitation (manuelle et/ou mécanique) des
digues et de leurs déversoirs. Cette intervention permettra : l'amélioration de la productivité
des aménagements et la conservation de la biodiversité en plantes cultivées et spontanées
(Cette région est connue par sa production en huile d'olive à partir de deux principales espèces
d'olivier Zarrazi et Chemlali ainsi que la production de figues), la recharge des nappes
phréatiques et la préservation d'un patrimoine typique du sud tunisien.
L’aménagement des oueds
L’objectif principal de cet aménagement est de maîtriser l’eau de ruissellement le long des
oueds en vue de sa valorisation pour l'amélioration pastorale et/ou la recharge des nappes
phréatiques.
Les actions proposées consistent en l'implantation des seuils déversoirs et des ouvrages
d'épandage et de recharges sur les lits des oueds.
9 Les seuils déversoirs sont des ouvrages filtrants construits en pierres sèches (longueur <
20 m) ou en gabion (longueur > 20 m) sur les ravins et les cours d'eau pour ralentir le flux des
eaux de crues et maintenir les sédiments. Ces ouvrages sont confectionnés en escalier avec
une hauteur de 1 à 2m et une longueur de 10 à 50 m.
9 Les ouvrages d'épandage sont des ouvrages, en terre ou en gabion, confectionnés en
travers des oueds. Ils sont munis de canaux qui permettent de collecter et de déverser une
partie des eaux de crues. La déviation pourrait être faite sur l'une ou les deux rives des oueds
en fonction de la topographie de chaque site. Ces ouvrages sont à implanter au niveau des
zones situées en aval où la pente devient plus douce et les oueds sont moins encaissés et le
volume des eaux de ruissellement plus important. Les sites de ces deux types d'ouvrage sont
choisis d'une façon à avoir un volume maximum de la retenue avec un volume minimum du
corps de l'ouvrage. Les retenues serviront pour le développement et la régénération du couvert
végétal et l’amélioration de la production pastorale.
9 Les ouvrages de recharge des nappes construits en travers d’un oued (domaine public
hydraulique) seront installés au niveau d’un site préférentiel de recharge pour les nappes.
S’agissant d’ouvrages à forte externalité positive mais pour lesquels l’identification des
bénéficiaires (l’ensemble des personnes ayant accès a la nappe) n’est pas possible, les
procédures des réalisation, de l’identification à l’entretien se feront sans implication des

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populations sauf éventuellement au moment du diagnostic (constat du rabattement de la


nappe).

3.2. Sauvegarde et valorisation de l’arboriculture derrière les ouvrages de collecte d’eau


pluviale
Cette activité vise la consolidation des tabias par les plantations arboricoles dans un double
objectif de consolidation et de production

3.3. L’appui aux activités féminines


Il y a un consensus sur la nécessité et l’utilité d’associer les femmes rurales au développement
et de leur donner la place qui corresponde à leur poids démographique et à leur rôle effectif
dans la production
La formation des femmes Les femmes dans les zones montagneuses ne bénéficient
actuellement d’aucun encadrement technique. Or, ce sont elles qui réalisent nombre de
travaux culturaux. Les besoins en formation exprimés portent sur les techniques culturales,
l’engraissement des ovins, la conduite du petit élevage (avicole, cunicole et apicole), les
techniques de conservation et de transformation des produits agricoles, les techniques de
tissage et de couture, l’initiation à la gestion et la création d’entreprises.
L’intégration de la femme dans l’effort de développement
Deux activités sont proposées :
9 Constitution de petites unités familiales d’élevage avicole et cunicole : Chaque
élevage familiale est constitué soit d’un clapier cunicole de 10 mères, soit d’une unité
d’élevage avicole de ferme de 50 poules pondeuses.
9 Promotion des activités féminines extra-agricoles (artisanales) : Cette action vise
la promotion des activités artisanales

3.4 Amélioration et renforcement de l’infrastructure rurale au niveau des zones


montagneuses
Trois activités sont visées :
9 L’amélioration de l’infrastructure routière
9 le renforcement du réseau d’adduction d’eau potable.
9 l’amélioration du taux d’électrification et promotion des énergies renouvelables

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4. CRITERES DE SELECTION, PLANIFICATION ET


PROGRAMMATION DES ACTIONS
Dans le schéma participatif, c’est le diagnostic concerté de terrain et le consensus sur
les réponses à apporter aux problèmes identifiés par les populations partenaires qui permettent
de définir la nature, l’importance et les modalités de réalisation des solutions techniques
5. LE DIMENSIONNEMENT ET COUT DE LA COMPOSANTE
La méthode adoptée afin de quantifier les actions à entreprendre se base
essentiellement sur l’évaluation du potentiel des terres soumises à l’érosion d’une part et sur
le programme décennal de la stratégie nationale de conservation des eaux et des sols, ainsi
que sur l’état de l’infrastructure rurale existante
Actions Quantité Coût
Les aménagements de CES
Les cordons de pierre et murettes (ha) 3000 1.800.000
Les banquettes (ha) 2000 1.200.000
Création de tabias (ha) 1000 3.000.000
Entretien et sauvegarde des tabias (ha) 3000 300.000
Les seuils déversoirs (unité) 120 200.000
Les ouvrages d'épandage (unité) 40 800.000
Les ouvrages de recharge de nappe (unité) 40 800.000
Sauvegarde et valorisation de l’arboriculture - 30.000
L’appui aux activités féminines
La formation des femmes (unité) 200 50.000
Constitution de petites unités familiales d’élevage avicole et 500 1000.000
cunicole (unité)
Promotion des activités féminines extra-agricoles (unité) 500 500.000
Amélioration et renforcement de l’infrastructure rurale
Amélioration de l’infrastructure routière (Km) 150 500.000
Renforcement du réseau d’adduction d’eau potable (unité). 80 150.000
l’amélioration du taux d’électrification et promotion des énergies 80 150.000
renouvelables (unité)
Total 10.480.000
Mesures réglementaires et imprévues 1.048.000
TOTAL 11.528.000

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6. MODES D’EXECUTION DES TRAVAUX


Les modes d’exécution des travaux peuvent être
¾ par les paysans pour des travaux de faible envergure sur terres privées
¾ en régie et à l’entreprise pour travaux importants sur terres collectives ou domaniales,
ou pour des travaux mécanisés.

7. SUIVI DES REALISATIONS


Le suivi concerne le suivi technique des réalisations, d’impact des aménagements et la
participation.
Les indicateurs des suivi d’impact doivent refléter une perception paysanne de l’évolution et
donc être identifiés, testés, relevés et analysés par les populations concernées.

8. LES IMPACT DU PROJET


¾ préservation de la couche meuble du sol
¾ développement de la couverture végétale et de la production pastorale
¾ protection des cultures et des infrastructures et préservation de l’environnement
¾ amélioration de la production agricole
¾ amélioration des revenus des ménages
¾ recharge de la nappe
¾ amélioration de l’infrastructure rurale
¾ intégration de la femme dans le tissu productif

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PROJET 3 : LA LUTTE CONTRE L’ENSABLEMENT ET LA

GESTION DES ZONES SABLEUSES FRAGILES

1. JUSTIFICATIF ET OBJECTIFS
Il s’agit d’espaces pastoraux sur sols sablonneux, qui connaissent pour multiples raisons un
défrichement anarchique. L’érosion éolienne, conséquente de destruction de la structure du
sol par labours répétés, marque le paysage et constitue une menace pour les routes, les
villages et les infrastructures et les plantations.
Dans la majorité des lieux, la lutte contre ce fléau peut être réalisée par de simples mesures
préventives et curatives.
Par contre au niveau des pistes, champs et points d’eau, la lutte contre l’ensablement s’avère
urgente et indispensable.
Les objectifs visés par ce projet sont :
- l’atténuation de la dégradation,
- la fixation des accumulations sableuses et la lutte contre l’ensablement,
- l’amélioration des conditions de vue,

2. ZONES D’INTERVENTION
Cette zone englobe les secteurs Zefzef, Rmilia, Bir Bader (Souk Jedid), Mabrouka, Jebbes,
Zouarâa (Meknassy), Menze Bouzaiene, Radhâa (Regueb), Bouhedma, Khobna, Besbes,
Founi, Khaoui (Mezzouna)

3. ACTIONS ENVISAGEES
3.1. La lutte contre l’ensablement
Deux cas peuvent être considérés. D’une part, l’adoption de techniques de lutte préventive et
d’autre part, la lutte curative dans le cas des mouvements de sable dans les plantations
arboricoles suite à l’usage fréquent d’outils inappropriés (outils à disques,...).ou dans les
parcours suite au surpâturage.
Les actions suivantes sont préconisées :
Bandes alternées: Le défrichement du couvert végétal naturel pour la mise en culture et/ou
les plantations arboricoles est la première étape pour initier les processus de l'érosion éolienne
et d'ensablement. L'utilisation des bandes de végétation naturelles intercalées aux bandes

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cultivées est un moyen efficace pour la protection des sols et des cultures surtout sur des
terrains sablonneux. Des bandes de 10 à 20 m de largeur sont les plus efficaces. Ces bandes
qui ne requièrent aucun investissement pour leur installation et entretien assurent la protection
des cultures contre les méfaits du vent et permettent aussi l'intégration de l'activité agricole à
l'activité pastorale.
L’encouragement à l’adoption de ces techniques est assuré par la vulgarisation et l’adoption
d’une approche participative
Promotion de l’utilisation des outils à socs: Le remplacement de l'araire traditionnelle par la
déchaumeuse à disques a facilité le défrichement de grandes superficies steppiques au profit
de la céréaliculture épisodique. Cependant, en retournant et en émiettant le sol lors des
opérations de labour elle provoque une destruction totale de la végétation et rend le sol plus
sensible à l'action éolienne. Des travaux ont montré que l'utilisation de la déchaumeuse à socs,
comparée à la déchaumeuse à disques et aux outils à dents et à lame, est l'outil le plus indiqué
pour la céréaliculture en zones steppiques. Elle dégrade moins les sols tout en assurant des
rendements acceptables.
Elles sont préconisées surtout dans les terrains mis en culture (céréales) et ceux récemment
plantés.
Il est envisagé de prévoir des subventions pour l'utilisation des ces techniques préventives
afin de les introduire progressivement dans les habitudes des agriculteurs de la région et de
réduire les risques de déclenchement de nouveaux foyers d'activités éoliennes.
Fixation mécanique et biologique: Les enclaves ensablées nécessitent une intervention par
fixation mécanique (feuilles de palmes) et biologique.
L’installation de rideaux abris: Il s’agit des bandes forestières (3 rangées de plantations
forestières à base de Tamarix et d'Acacia salicina) à installer le long des routes et pistes
agricoles.

3.2 Amélioration et renforcement de l’infrastructure rurale


Quatre activités sont visées :
9 Amélioration de l’infrastructure routière
9 le renforcement du réseau d’adduction d’eau potable.
9 l’amélioration du taux d’électrification et la promotion des énergies renouvelables

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4. MISE EN ŒUVRE DU PROJET


Pour les ouvrages de lutte contre l’ensablement, la plupart des observateurs
s’accordent sur le manque d’implication des populations et l’absence de motivation des
bénéficiaires pour l’entretien, le suivi et la gestion des ouvrages et réalisations.
Il est donc clair que l’ensemble des actions doivent être programmées et réalisées avec
l’implication et la participations des communautés.

5. CRITERES DE SELECTION, PLANIFICATION ET


PROGRAMMATION DES ACTIONS
Dans le schéma participatif, c’est le diagnostic concerté de terrain et le consensus sur
les réponses à apporter aux problèmes identifiés par les populations partenaires qui permettent
de définir la nature, l’importance et les modalités de réalisation des solutions techniques
6. LE DIMENSIONNEMENT ET COUT DU PROJET
Action Unité Quantité Coût
La lutte contre l’ensablement
Labour par bandes alternées ha 2.000 500.000
Promotion de l’utilisation des outils à socs ha 8.000 1000.000
Fixation mécanique et biologique ha 1000 2.000.000
L’installation de rideaux abris km 200 300.000
Amélioration et renforcement de l’infrastructure rurale
Amélioration de l’infrastructure routière km 10 1.000.000
le renforcement du réseau d’adduction d’eau potable ménage 70 150.000
l’amélioration du taux d’électrification et La promotion des ménage 80 150.000
énergies renouvelables

TOTAL 5.100.000
Imprévus 510.000
TOTAL 5.610.000

7. MODES D’EXECUTION DES TRAVAUX


Les modes d’exécution des travaux dépendent beaucoup du statut foncier des terres et de la
forme de la participation demandée et de la nature des travaux. L’organisation des travaux
peut être ;

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¾ par les ayant droit pour des travaux de faible envergure sur terres privées
¾ en régie et à l’entreprise pour les travaux importants sur terres collectives et pour les
travaux mécanisés.

8. SUIVI DES REALISATIONS


Le suivi concerne le suivi technique des réalisations, d’impact des aménagements et la
participation.
Les indicateurs des suivi d’impact doivent refléter une perception paysanne de
l’évolution et donc être identifiés, testés, relevés et analysés par les populations concernées.

9. LES IMPACTS DU PROJET


¾ préservation de la couche meuble du sol
¾ développement de la couverture végétale et de la production pastorale
¾ protection des cultures et des infrastructures
¾ préservation de l’environnement des nuages poussiéreux ;
¾ amélioration de la production agro-pastorale
¾ amélioration de l’infrastructure rurale

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PROJET 4. AMENAGEMENT ET REGENERATION DES

NAPPES ALFATIERES ET DES PEUPLEMENTS

D’ACACIA RADDIANA ET INTENSIFICATION DES

REBOISEMENTS

1. JUSTIFICATIF ET OBJECTIFS
Dans la Gouvernorat de Sidi Bouzid, les forêts couvrent une faible superficie, soit
28337 ha, auxquels s’ajoutent la forêt parc à Acacia raddiana à Bou Hedma et Bled Talh.
Mais ce sont les nappes alfatières qui constituent l’essentiel de la végétation des montagnes et
piémonts et plaines adjacentes. La superficie des nappes alfatières atteint environ 123 300 ha,
soit 16% de la superficie totale du Gouvernorat.
Cependant, la végétation des montagnes et notamment les nappes d’alfa se dégradent d’une
façon continue à cause des défrichements et exploitations parfois abusives.
Les objectifs visés par ce projet sont :
- la sauvegarde et la valorisation des nappes alfatières
- la reforestation des sites à haut potentiel de reboisement
- Amélioration des potentialités productives des nappes alfatières
- La régénération et la conservation des peuplements à Acacia raddiana

2. ZONES D’INTERVENTION
Cette zone englobe toutes les montagnes et piémonts du Gouvernorat et notamment les
délégations de Ben Oun, Bir Haffey, Menzel Bouziane, Souk Jedid, Mezzouna, Regueb, Sidi
Bouzid Est, etc.

3. ACTIONS ENVISAGEES
Quatre types d’action sont envisagés, le reboisement des massifs dégradés, l’aménagement
des nappes alfatières, la régénération des peuplements à Acacia raddiana et l’ amélioration et
le renforcement de l’infrastructure rurale.
3.1. Le reboisement des massifs dégradés
Il s’agit de reboiser les piémonts et les massifs montagneux. Les plantations seraient à base
de pin d’Alep au Nord du Gouvernorat et d’Acacia raddiana dans le Sud du Gouvernorat.

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3.2. Aménagement des nappes alfatières


Cette composante concerne :
- la rationalisation de l’exploitation des nappes alfatières
- la réduction de la pression du cheptel sur les nappes
- la conservation et la régénération des fractions de nappes alfatières dégradées

3.3. La régénération et la conservation des peuplements à Acacia raddiana


Il s’agit en premier lieu de sauvegarder l’ensemble de l’écosystème à Acacia raddiana par
l’instauration d’un système de gestion participatif.
En second lieu, les il fallait intensifier les plantations d’Acacia raddiana et assister la
régénération naturelle de ce peuplement

3.4 Amélioration et renforcement de l’infrastructure rurale


Quatre activités sont visées :
9 Amélioration de l’infrastructure routière
9 le renforcement du réseau d’adduction d’eau potable.
9 l’amélioration du taux d’électrification et la promotion des énergies renouvelables

4. MISE EN ŒUVRE DU PROJET


Pour ce type d’intervention, la plupart des observateurs s’accordent sur le manque
d’implication des populations et l’absence de motivation des bénéficiaires pour l’entretien, le
suivi et la gestion des ouvrages et réalisations.
Il est donc clair que l’ensemble des actions doivent être programmées et réalisées avec
l’implication et la participations des communautés.

5. CRITERES DE SELECTION, PLANIFICATION ET


PROGRAMMATION DES ACTIONS
Dans le schéma participatif, c’est le diagnostic concerté de terrain et le consensus sur
les réponses à apporter aux problèmes identifiés par les populations partenaires qui permettent
de définir la nature, l’importance et les modalités de réalisation des solutions techniques

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6. LE DIMENSIONNEMENT ET COUT DU PROJET

Action Unité Quantité Coût


Le reboisement des massifs dégradés ha 5000 500.000
Aménagement des nappes alfatières ha 50.000 5.000.000
La régénération et la conservation des peuplements à ha 3000 1.500.000
Acacia raddiana
Amélioration et renforcement de l’infrastructure rurale 1.500.000
TOTAL 8.500.000
Imprévus 850.000
TOTAL 9.350.000

7. MODES D’EXECUTION DES TRAVAUX


Les modes d’exécution des travaux dépendent beaucoup du statut foncier des terres et de la
forme de la participation demandée et de la nature des travaux. L’organisation des travaux
peut être ;
¾ par les ayant droit pour des travaux de faible envergure sur terres privées
¾ en régie et à l’entreprise pour les travaux importants sur terres collectives et pour
les travaux mécanisés.

8. SUIVI DES REALISATIONS


Le suivi concerne le suivi technique des réalisations, d’impact des aménagements et la
participation.
Les indicateurs des suivi d’impact doivent refléter une perception paysanne de l’évolution et
donc être identifiés, testés, relevés et analysés par les populations concernées.
9. LES IMPACTS DU PROJET
¾ préservation de la couche meuble du sol
¾ développement de la couverture végétale
¾ Préservation des écosystèmes forestiers
¾ Valorisation des nappes alfatières
¾ Sauvegarde de la forêt d’Acacia raddiana
¾ amélioration de l’infrastructure rurale

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PROJET 5 : LE DEVELOPPEMENT AGRICOLE, INTEGRE

ET PARTICIPATIF ET PROMOTION DE L’AGRICULTURE

DE CONSERVATION

1. JUSTIFICATIF ET OBJECTIFS
L’agriculture du gouvernorat Sidi Bouzid a évolué vers un système intensif basé à la
fois sur l’arboriculture en sec et l’irrigation.
L’arboriculture occupe actuellement environ 39 % de la superficie totale du
gouvernorat et est essentiellement représentée par l’olivier, l’amandier et le pistachier,
espèces connues par leur adaptation aux conditions climatiques difficiles.
Les cultures maraîchères atteignent environ 2.7 % de la superficie totale du
gouvernorat dont 25 % sont sous olivier. La plaine de Gammouda constitue la grande zone
des cultures maraîchères du gouvernorat. Cette plaine bénéficie des apports en eau de l’oued
El Fakka et des puits de surface qui exploitent la nappe de Sidi Bouzid. La plaine de Regueb
vient en deuxième position avec un fort potentiel d’irrigation à partir des puits de surface. Le
reste des cultures maraîchères est concentré dans la région de Jelma au Nord, la région de
Souk Jedid au centre et la région de Meknassy au Sud.
Le Gouvernorat de Sidi Bouzid dispose de certains atouts dont la bonne aptitude
culturale des sols, la formation d’une main d’oeuvre spécialisée et expérimentée, l’expérience
acquise en matière de conduite des périmètres irrigués, le volume important d’infrastructures
réalisées durant la dernière décennie (eau potable, électrification, école, santé de base, routes
et pistes, etc.,), et enfin la volonté prouvée par les acteurs locaux, de développer leurs
systèmes et techniques d’exploitation et de production.
Par ailleurs, plusieurs contraintes entravent le développement et la pérennité du secteur
agricole, dont notamment l’aridité, la surexploitation des ressources en eau limitées, la
sensibilité des sols à l’érosion, les exploitations agricoles mal équipées, l’extension
anarchique des cultures, les façons culturales abusives etc.
Les objectifs visés par ce projet sont :
ƒ améliorer l’efficience des eaux d’irrigation ;
ƒ mieux orienter le développement du secteur arboricole ;
ƒ Limiter la dégradation du milieu par l’effet de l’extension anarchique des cultures

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Plan d’Action Régional de Lutte Contre la Désertification du gouvernorat de Sidi Bouzid

ƒ consacrer les efforts et les crédits au redressement et à la diversification des activités


agricoles,
ƒ diversifier les ressources de revenus
ƒ améliorer l’infrastructure rurale

2. ZONES D’INTERVENTION
La zone d’intevention couvre Jelma, Cebalat Ouled Asker, Gammouda, Ouled
Haffouz, la région de Souk Jedid, la plaine de Regueb, la région de Mezzouna, Sidi Bouzid,
Braga et Meknassy.

3. ACTIONS PROPOSEES
3.1. L’aménagement des petits périmètres irrigués
La région de Sidi Bouzid compte 17 nappes d’eau souterraines d’une capacité totale de
150,8 millions de m3.
L’exploitation des nappes phréatiques, dont la salinité varie entre 2 à 7 g/l, est de
118,4% des ressources mobilisées, alors que le taux d’exploitation des nappes profondes se
situe aux alentours de 86%.
Les superficies irrigables couvrent actuellement environ 35 425 Ha (contre 21000 Ha
en 1987 et 2000 Ha en 1958) soit environ 10% des superficies à l'échelle nationale. Environ
80% de ces surfaces sont irrigués à partir des puits de surfaces (9524 puits). A travers
l'exploitation de la nappe profonde, la région compte aujourd'hui 48 ppi avec une superficie
irrigable de l'ordre de 4926 ha. Le secteur irrigué offre plus de 50 % de la production totale de
la région et contribue avec 10 à 15% de la production maraîchère nationale.
Les multiples incitations à la pratique d'irrigation et la prolifération spectaculaire des
puits de surface ont conduit à la surexploitation des nappes phréatiques. Le rabattement de la
nappe (jusqu'à 50 cm/an) se traduit par un accroissement des coûts d'exhaure et de perte de
profit. Un risque de salinisation des terres est ressenti dans certaines zones. Des terres ont été
abandonnées complètement.
L’agriculture irriguée continue à jouer son rôle déterminant dans le développement
économique et social de la région, mais l'usage et la valorisation de la ressource sont
nettement compromise. Pour l'exploitation en irrigué, l'eau reste le facteur déterminant du
système de production et l'optimisation des choix productifs devrait impérativement passer

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par la maîtrise de l'usage de la ressource. En revanche, la recherche d'une meilleure


valorisation de la ressource constitue un facteur clefs d'un bon usage.
L’objectif principal des aménagements de petits périmètres est donc d’améliorer
l’efficience du réseau par des actions simples d’économie d’eau depuis la sortie du puits,
jusqu’au niveau des cultures dans la parcelle.
L’intervention du projet se limitera aux petits périmètres avec prises d’eau
individuelles sur puits de surface. Les actions à mener seront:
• la construction en aval des puits de surface de bassins de stockage et régulation en
maçonnerie ou béton,
• la conduite de l’eau avec un minimum de pertes depuis la sortie du bassin (puits de
surface), de la chambre de captage de source, ou de la pompe (oued et lac collinaire),
jusqu’aux rigoles, planches ou cuvettes de plantation,
• l’utilisation des systèmes d’irrigation localisée
• l’installation de brise-vent au niveau du périmètre

3.2. Redressement et équipement des exploitations agricoles


Les activités prévues dans cette composante sont
ƒ l’encouragement des exploitants à améliorer leur équipement en tracteurs, charrues,
citernes et camionnettes
ƒ l’encouragement à l’amélioration de l’infrastructure des exploitations par la
construction d’étables et l’équipement des puits

3.3. Promotion de l’agriculture douce et non dégradante


La culture par bandes alternées: Le défrichement du couvert végétal naturel pour la
mise en culture et/ou les plantations arboricoles est la première étape pour initier les processus
de l'érosion éolienne et d'ensablement. L'utilisation des bandes de végétation naturelles
intercalées aux bandes cultivées est un moyen efficace pour la protection des sols et des
cultures surtout sur des terrains sablonneux. Des bandes de 10 à 20 m de largeur sont les plus
efficaces. Ces bandes qui ne requièrent aucun investissement pour leur installation et entretien
assurent la protection des cultures contre les méfaits du vent et permettent aussi l'intégration
de l'activité agricole à l'activité pastorale.
Promotion de l’utilisation des outils à socs: Le remplacement de l'araire
traditionnelle par la déchaumeuse à disques a facilité le défrichement de grandes superficies

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steppiques au profit de la céréaliculture épisodique. Cependant, en retournant et en émiettant


le sol lors des opérations de labour, elle provoque une destruction totale de la végétation et
rend le sol plus sensible à l'action éolienne. Des travaux ont montré que l'utilisation de la
déchaumeuse à socs, comparée à la déchaumeuse à disques et aux outils à dents et à lame, est
l'outil le plus indiqué pour la céréaliculture en zones steppiques. Elle dégrade moins les sols
tout en assurant des rendements acceptables.
Elles sont préconisées surtout dans les terrains mis en culture (céréales) et ceux récemment
plantés en olivier.
Il est envisagé de prévoir des subventions pour l'utilisation des ces techniques préventives
afin de les introduire progressivement dans les habitudes des agriculteurs de la région et de
réduire les risques de déclenchement de nouveaux foyers d'activités éoliennes.

3.4. Promotion des cultures alternatives


Cette action vise d’encourager le développement des cultures de rente (floriculture, culture
d’asperge etc)

3.5. La promotion des cultures biologiques


Le projet prévoit l’encouragement des exploitants, par le biais de subvention et en assurant
l’encadrement technique nécessaire, à pratiquer les cultures biologiques
L’introduction dans les exploitations agricoles de l’agriculture biologique, qui se caractérise
par des méthodes de culture excluant l’utilisation de pesticides et des engrais chimiques de
synthèse, vise un quadriple objectifs :
- l’amélioration de la qualité nutritive des aliments (teneurs en résidus de pesticides
nulles, des teneurs en nitrates faibles, des teneurs en éléments nutritifs plus élevées,
une meilleure conservation et une meilleure tenue à la cuisson, des qualités
organoleptiques (saveur) supérieures et une meilleure digestibilité);
- l’amélioration à long terme de la fertilité du sol, par l’augmentation de sa teneur en
humus, la correction de ses carences minérales (y compris en oligo-éléments) et le
redressement de son activité biologique;
- l’élimination de toutes les formes de pollution;
- le maintien de la viabilité économique des petites exploitations grâce à une meilleure
valorisation de leur production.

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3.6. Initiation de programmes de formation et de vulgarisation, d’appui technique et de


démonstration
Ces programmes d’intensification seront préparés avec les UST et comporteront des activités
telles que:
ƒ l’appui technique,
ƒ la réalisation de démonstrations tant pour les productions végétales que l’élevage,
ƒ la formation de main d’oeuvre spécialisée (traite, irrigation, taille, greffage),
ƒ la formation de certains exploitants à des tâches particulières (maraîchages,
reconnaissance des maladies et prédateurs,
ƒ l’utilisation raisonnée et des pesticides et des visites auprès d’agriculteurs modèles, de
groupements de producteurs, de stations de recherche, etc...
ƒ les actions de démonstrations
3.7. Amélioration et renforcement de l’infrastructure rurale
Quatre activités sont visées :
9 Amélioration de l’infrastructure routière
9 le renforcement du réseau d’adduction d’eau potable.
9 l’amélioration du taux d’électrification
4. CRITERES DE SELECTION, PLANIFICATION ET
PROGRAMMATION DES ACTIONS
Dans le schéma participatif, c’est le diagnostic concerté de terrain et le consensus sur
les réponses à apporter aux problèmes identifiés par les populations partenaires qui permettent
de définir la nature, l’importance et les modalités de réalisation des solutions techniques
5. LE DIMENSIONNEMENT ET LE COUT DE LA COMPOSANTE

Actions Unités Quantité Coût


L’aménagement des petits périmètres irrigués unité 120 1200.000
Redressement et équipement des exploitations agricoles exploitation 100 1000.000
Promotion de l’agriculture douce et non dégradante ha 10.000 500.000
Promotion des cultures alternatives ha 100 600.000
Promotion de l’agriculture biologique ha 500 300.000
Initiation de programmes de formation et de forfait - 200.000
vulgarisation, d’appui technique et de démonstration
Amélioration de l’infrastructure rurale Forfait - 1.000.000

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Total 4.800.000
Mesures d’accompagnement et imprévus 480.000
Total général 5.280.000

6. MODES D’EXECUTION DES TRAVAUX


L’organisation des travaux peut être individuelle, en régie et à l’entreprise:
¾ l’organisation individuelle pour des travaux de faible envergure sur terres privées
¾ l’organisation à l’entreprise est réservée aux travaux importants ou pour des travaux
mécanisés.

7. LE SUIVI ET EVALUATION
Une attention particulière est portée à cet aspect et un système permanent
d’information et d’évaluation sera mis en place. Le suivi concerne les réalisations, d’impact
des aménagements et la participation.
Les indicateurs d’impact doivent refléter une perception paysanne de l’évolution et
donc être identifiés, testés, relevés et analysés par les populations concernées elles-mêmes.
Un certain nombre d’indicateurs devraient également être définis pour déterminer les
conditions d’acceptation ou de refus des aménagements et techniques recommandés et évaluer
la participation.

8. IMPACT DU PROJET
Les actions prévues, dans la composante, pour économiser l’eau permettent une
augmentation du volume d’eau disponible pour l’irrigation. L’efficience moyenne est
supposée atteindre 85 % après aménagement.
L’impact sur l’environnement est une meilleure utilisation de l’eau d’irrigation par une
réduction des pertes par évaporation, infiltration et ruissellement; Il faut attirer l’attention sur
le risque lié à la salinisation progressive de la ressource en eau. Les nappes, et surtout les
nappes phréatiques qui alimentent les puits de surface sont, chaque année, de plus en plus
exploitées et chargées
Egalement, ce projet va permettre une mise à niveau des exploitations, l’amélioration
de l’infrastructure et la diversification des sources de revenus

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PROJET 6. DEVELOPPEMENT DU TISSU

ECONOMIQUE LOCAL ET PROMOTION DES

ACTIVITES GENERATRICES DE REVENUS

1. PROMOTION DES ACTIVITES GENERATRICES DE


REVENUS BASEES SUR LES PETITS METIERS ET SERVICES

Cette action vise de dynamiser la vie socio économique moyennant la promotion des
petits métiers et de services ; lesquelles activités sont génératrices de revenus, fortement
créatrices d’emplois et à faibles besoins d’investissements.

Elle permettra d’atteindre les résultats suivants :


• Promotion des petits projets pour créer les emplois et lutter contre l'exode des jeunes
• Promotion des petits métiers
• Renforcement de l'intervention des caisses de solidarité (26/26) et de l'emploi (21/21)
• Création de centres multifonctionnels de formation pour les jeunes et la femme rurale
• Valorisation et transformation de sous produits
• Création de petits projets dans le domaine de l'alimentation animale (micro-usines de
fabrication d'aliments concentré pour le bétail, etc.)
• Installation d’une association locale de micros-crédits qui peut motiver la population
notamment les jeunes diplômés pour l’obtention des crédits d’aide à l’installation
• Diversifier l’économie locale par la création des nouvelles activités économiques
agricoles

2. ZONES D’INTERVENTION
Tous les secteurs ruraux et notamment les zones reculées du Gouvernorat

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3. DIMENSIONNEMENT ET COUT

Action Coût total


DT
Réalisation d’une étude des opportunités et de promotion des activités 100 000
génératrices de revenus (Diagnostic approfondi et étude) :
Création de centres multifonctionnels de formation pour les jeunes et la femme 650 000
rurale
Renforcement de l'intervention des caisses de solidarité (26/26) et de l'emploi 850 000
(21/21)
Valorisation et transformation de sous produits agricoles 500 000
Création de petits projets dans le domaine de l'alimentation animale (micro- 900 000
usines de fabrication d'aliments concentré pour le bétail, etc.)
Installation d’une association locale de micros-crédits 100.000

Total 3.100.000
Imprévus 310.000
TOTAL 3.410.000

4. LES IMPACTS DU PROJET


Les impacts sont la création de nouvelles activités économiques qui permettent d’insérer les
demandeurs d’emplois, une meilleure valorisation de ressources locales, l’intégration
économique dans son contexte régional et national et la création de nouvelles sources de
revenus.

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PROJET 7. RENFORCEMENT DU TISSU

INSTITUTIONNEL LOCAL COMME PARTENAIRE

ESSENTIEL POUR LE DEVELOPPEMENT ET SON

IMPLICATION DANS L'ELABORATION ET DANS LA

MISE EN ŒUVRE DU PARLCD

1. JUSTIFICATIFS ET OBJECTIFS
Ce projet vient renforcer les efforts déployés par des principaux projets de
développement participatif, engagés dans le développement local et la préservation des
ressources naturelles aux cours du Xeme plan (2002-2006) et ceux inscrits dans le XIeme plan
(2007-2011).
C’est dans cette perspective stratégique que vient s’inscrire le présent projet visant à
contribuer à la promotion du développement local à travers notamment le renforcement des
capacités des GIC, GDA et ONG et le soutien de leurs rôles dans la lutte contre la
désertification.
Les objectifs visés par le projet sont :
• Renforcement des capacités des GIC, GDA et ONG, en conformité avec la nouvelle
stratégie nationale en matière de promotion des organisations locales et des institutions
professionnelles, leurs permettant de cogérer une dynamique de développement en
pressant notamment en charge les acquis de ces projets dans les domaines des
gestions (renforcement institutionnelles, formation, mise en place d’un système de
suivi évaluation interne, autogestion des acquis de mise à niveau de développement).
• Soutien à l’émergence des groupes d’intérêt socio-économique viables.
• Contribution au développement local autogéré dans le cadre d’une gestion durable des
ressources naturelles.
• Développer la dynamique institutionnelle et la participation des acteurs locaux ;
• Création d'ONGs locales dans le domaine de la promotion de l’écotourisme, de la
protection de l'environnement et de lutte contre la désertification;

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2. COUT DU PROJET

Composante Coût total


DT
- Réalisation d’une étude pour promouvoir le tissu institutionnel (GIC, ONGs, 60 000
Conseil de gestion etc.
- Mise en place d’un programme d’appui et de renforcement des capacités des 140 000
acteurs institutionnels locaux (formation, sensibilisation etc.)
Total 200 000

3. IMPACTS DU PROJET
Les impacts sont multiples en particulier :
- un renforcement des capacités des OB,
- une amélioration de leur mode d’intervention,
- un renforcement du partenariat avec les structures publiques,
- une meilleure implication des populations dans la gouvernance locale du processus de
développement,
- une amélioration des conditions de vie et de production des populations concernée par
l’intervention des OB,

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PROJET 8. PROGRAMMES DE RECHERCHE-

DEVELOPPEMENT

1. JUSTIFICATIFS ET OBJECTIFS:

La région connaît de sérieux problèmes liés à la gestion des ressources en eau (qualité
et quantité) dont les principaux se rapportent la surexploitation des nappes. Ceci pourrait
mettre en péril la durabilité de l’activité agricole dans les oasis et les plaines adjacentes qui
constituait le moteur de la dynamique de développement de la région.

Il est par conséquent nécessaire de procéder à une gestion rationnelle des ressources en
eau et en sols qui correspondent aux objectifs sociaux, économiques et environnementaux.
Cela suppose l’existence d’un paquet technique utilisable par les aménagistes et les
développeurs.

Par ailleurs, la régénération des parcours et des nappes alfatières constituent des
contraintes d’envergure dans le développement durable du Gouvernorat

Il est proposé dans le cadre de ce PAR de réaliser un programme de recherche


appliquée à travers l’établissement de contrats entre les structures de développement et les
institutions de recherches spécialises dans le Pays.

Les thèmes identifiés sont mentionnés ici à titre indicatif. Un travail d’affinement
devrait être fait avec la contribution du CRDA, des institutions de recherche et les
représentants des agriculteurs concernés par la problématique de l’eau.

2. THEMES PROPOSES :

1. Détermination des besoins en eau des cultures dans l’oasis,

2. Adaptation/amélioration du système de culture au contexte de réduction de l’allocation


en eau à l’hectare et l’augmentation de la salinité de l’eau et du sol,

3. régénération naturelle et assistée des nappes alfatières

4. régénération des parcours

Nombre de contrat proposés : 4 à 5 (selon les thèmes à retenir)

Coût estimatif : environ 1 million de dinars

Durée du programme : 5 ans (2 à 5 ans selon le thème)


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CONCLUSION

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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L’habitat 2004
Office de Développement Du Centre Les Statistiques de 2004 Gouvernorat de Sidi
Ouest (ODCO) Bouzid
CRDA de Sidi Bouzid Plusieurs rapports de suivi de l’érosion, de la
dégradation des parcours
DG /RE Annuaires d’exploitation des nappes profondes pour
les années 1984 à 1997 et 2002 à 2003
DG/ RE Annuaires d’exploitation des nappes phréatiques
pour les années 1985, 1990 et2000
Ministère de Développement et de la Dixième plan de développement économique et
Coopération Internationale Social 2002/2006
Ministère de l’Agriculture : Direction 1ère stratégie Nationale de reboisement et de lutte
Générale des forêts contre la désertification et 2ème stratégie décennale
dans le domaine forestier (stratégie Nationale de
promotion du secteur forestier)
Ministère de L’Agriculture Direction 1ère stratégie et 2ème stratégie décennale de
Générale de la CES conservation des eaux et des sols
Ministère de l’agriculture : Direction Résultats du 1er inventaire forestier national en
Générale des forêts Tunisie (1995)
Ministère de l’environnement et de Indicateurs régionaux pour l’amélioration de
développement durable conditions de vie (FRACOV) 2004.
ANPE (Agence Nationale de
Protection de L’Environnement).
Ministère des Affaires Sociales de la Personnes handicapées, Familles nécessiteuses et
Solidarité et des Tunisiens à Soins à Tarifs Réduits : Gouvernorat de Sidi Bouzid
l’Etranger : Direction Générale de la
Promotion Sociale (DGPS/MASSTE)
Ministère de l’Agriculture, de Les indicateurs du développement durable en
l’environnement et des ressources Tunisie 2003

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hydrauliques (ANPE)
Ministère de l’agriculture : Direction Résultats de l’Inventaire Pastoral National
Générale des forêts
Ministère de l’Agriculture – FAO Bilan diagnostic du système agraire du Tell
Belkhodja R, Bortolil,Corntepas JP, Carte pédologique de la Tunisie n°5, Direction des
Demanche P Fournet, Jacqueline sols.
J.C,A.Mori.1973
FAO, 1984 Méthode provisoire d’évaluation et de cartographie
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désertification.
Floret C et la Floch 1979 Valeurs pastorales de quelques systèmes
écologiques.
Le Houeron H.N, et froment D.M 1973 Principes, méthodes et techniques d’amélioration
pastorales et fourragère en Tunisie. FAO
Neffati M et Akrimi N. 1993 Espèces pastorales menacées de disparition dans les
zones arides et désertiques tunisiennes et stratégie
de leur sauvegarde
Aouina Mohamed Salah (ESIER) - Cours de conservation des eaux et des sols
- Traitement des bassins versants
Commissariat général au Plusieurs notes et rapports sur le secteur agricole
Développement Régional (CGDR) dans le gouvernorat de Sidi Bouzid et sur le
programme de développement rural intégré (PDRI)

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