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MINISTERE DE LA SANTE BURKINA FASO

Unité-Progrès-Justice

GUIDE DE DIAGNOSTIC ET DE
TRAITEMENT DE LA DENGUE AU
BURKINA FASO

Aedes aegypti

Aoùt 2017

1
TABLE DES MATIERES

SIGLES ET ABREVIATIONS ...................................................................................................... III

INTRODUCTION ............................................................................................................................... 1

I. PROCESSUS D’ELABORATION ........................................................................................ 2

II. ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES ET CONTEXTE DE LA LUTTE CONTRE LA


DENGUE AU BURKINA FASO .................................................................................................... 3

III. ORGANISATION DU SYSTÈME DE SANTÉ AU BURKINA FASO .................... 4

3.1. Organisation administrative .......................................................................................................... 4

3.2. Organisation de l’offre des soins ................................................................................................. 5

IV. DEFINITION DES CAS ........................................................................................................ 5

4.1. Cas suspect ...................................................................................................................................... 5

4.2. Cas probable .................................................................................................................................... 6

4.3. Cas confirmé .................................................................................................................................... 6

V. CLASSIFICATION DE LA DENGUE .............................................................................. 7

5.1 Groupe A ................................................................................................................................................. 7

5.2 Groupe B ................................................................................................................................................. 7

5.3. Groupe C ................................................................................................................................................ 8

VI. CAS PARTICULIERS .......................................................................................................... 8

6.1. Chez la femme enceinte ...................................................................................................................... 8

6.2. Dengue chez l’enfant ........................................................................................................................... 9

VII. ALGORITHME DE DIAGNOSTIC CLINIQUE ET DE TRAITEMENT DES CAS


DE DENGUE AU BURKINA FASO .......................................................................................... 10

VIII. ALGORITHME DE DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE DE LA DENGUE .................. 22

8.1. Outils diagnostiques ..................................................................................................................... 24

8.2. Algorithme de diagnostic biologique au niveau CM/CMA/CHR/ CHU .................................. 27


i
8.3. Interprétation TDR dengue .......................................................................................................... 29

IX. MESURES PRÉVENTIVES ............................................................................................. 29

9.1. Prévention individuelle: ............................................................................................................... 29

9.2. Prévention collective: ................................................................................................................... 30

9.3. Vaccin: ............................................................................................................................................. 30

UN VACCIN CONTRE LA DENGUE EXISTE, MAIS IL N’EST PAS ENCORE


DISPONIBLE AU BURKINA FASO. ........................................................................................ 30

CONCLUSION................................................................................................................................. 30

ii
SIGLES ET ABREVIATIONS

ADN Acide désoxyribonucléique

ARN Acide ribonucléique

AgNS1 : Antigène non structurale 1

CHR : Centre hospitalier régional

CHU : Centre hospitalier universitaire

CMA : Centre médical avec antenne chirurgicale

CSPS : Centre de santé et de promotion sociale

DENV : Dengue virus

DLM : Direction de la lutte contre la maladie

DRS : Direction générale de la sante

HD : Hôpital de district

Ig M : Immunoglobuline M

Ig G : Immunoglobuline G

LNR/FHV : Laboratoire national de référence/fièvre hémorragique virale

MTN : Maladies tropicales négligées

OMS : Organisation mondiale de la sante

OST : Office de santé des travailleurs

RT-PCR : Reverse transcriptase polymerase chain reaction

PNMTN : Programme national de lutte contre les maladies tropicales négligées

SIMR : stratégie de surveillance intégrée de la maladie et de la riposte

SSE : Service de surveillance épidémiologique

iii
INTRODUCTION

La dengue est une maladie virale transmise à l’homme par des femelles
infectées de moustiques du genre Aedes. Le vecteur principal de la
maladie est le moustique Aedes aegypti. La dengue est une maladie
tropicale négligée, ré-émergente. Selon l’OMS d’importantes épidémies
surviennent chaque année dans les caraïbes, en Asie, en Amérique
latine et en Afrique [1].

Plusieurs cas de dengue ont été rapportés au Burkina Faso en 1925,


1980, 2000, 2013, et récemment une flambée en 2016 ayant justifié la
mise en place d’un système de surveillance [3,9]. Des insuffisances dans
la prise en charge thérapeutique et l’automédication sont fréquemment
rencontrées avec parfois des conséquences désastreuses. Plusieurs
études menées au Burkina Faso ont montré des insuffisances sur la
connaissance des agents de santé en matière de prise en charge de la
dengue [8, 12].

Pour mieux orienter les agents de santé dans la prise en charge, le


ministère de la santé à travers le Programme national de lutte contre les
maladies tropicales négligées (PNMTN) de la Direction de la lutte contre
la maladie (DLM) entend mettre à la disposition du personnel soignant
une série de documentation sur la dengue. Après les directives
nationales de prise en charge des cas de dengue au Burkina Faso, il
s’avère nécessaire de mettre à la disposition des agents de santé, un
guide de diagnostic et de traitement de la dengue. Cet outil permettra de
standardiser la prise en charge des cas à tous les niveaux du système de
santé.

1
I. PROCESSUS D’ELABORATION
Le présent document s’inspire des documents référentiels que sont les
directives nationales de prise en charge des cas de dengue au Burkina
Faso, le guide pour la prise en charge clinique de la dengue de l’OMS et
le plan de lutte contre les arboviroses.

Il s’articule autour des points suivants :

- les aspects épidémiologiques et le contexte de la lutte contre la


dengue au Burkina Faso ;
- l’organisation du système de santé au Burkina Faso
- la définition des cas de dengue
- la classification des cas de dengue
- les cas particuliers de la dengue chez la femme enceinte et l’enfant
- l’algorithme de diagnostic clinique et de traitement des cas de
dengue
- l’algorithme de diagnostic biologique de la dengue
- les mesures préventives.

Son élaboration a suivi les étapes suivantes :

- Un draft 0 a été conçu par l’équipe du PNMTN avec la contribution


des agents du laboratoire national de référence des fièvres
hémorragiques virales (LNR/FHV) et des infectiologues des
centres hospitaliers universitaires Yalgado OUEDRAOGO et Sourô
SANOU.
- Un draft 1 a été élaboré au cours d’un atelier à Koudougou.
- Un atelier de finalisation de ce draft 1 a ensuite été tenu à Bobo-
Dioulasso.

2
II. ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES ET CONTEXTE DE LA
LUTTE CONTRE LA DENGUE AU BURKINA FASO

La dengue est due à un flavivirus ayant 4 sérotypes qui sont DENV1,


DENV2, DENV3, et DENV4. L’immunité conférée par un sérotype est
définitive, mais elle ne protège pas contre les autres sérotypes. Une
personne peut être infectée par chacun des 4 sérotypes. Une nouvelle
infection par un autre sérotype est un facteur favorisant de survenue de
dengue sévère. Un nouveau sérotype a été identifié [5].

Selon l’OMS, on note 50 à 100 millions de nouvelles infections par an


dans plus de 100 pays endémiques dans le monde dont 22 en Afrique
[1].

Au Burkina Faso, il a été notifié en 2013, 111 cas suspects de dengue


dont 33 cas probables et 22 cas confirmés. Lors de la flambée des cas
en 2016, 2526 cas suspects dont 1561 cas probables et 20 décès ont
été enregistrés à travers tout le pays. Parmi ces cas, 72 ont été
confirmés par l’institut Pasteur de Dakar et le LNR/FHV du Centre Muraz
(dont deux cas de coïnfection avec la Fièvre Jaune et un cas de
coïnfection avec Zika) avec une mise en évidence du sérotype II
(données du SITREP) .Le sérotype II a été identifié comme responsable
de cette flambée.

Avant la flambée de 2016, la situation était caractérisée par la faible


diffusion des directives pour la prise en charge des cas de dengue dans
les établissements de santé.

A cela, s’ajoutaient les difficultés liées à la non disponibilité des tests


rapides, au manque de réactifs et du matériel de diagnostic de certitude
au laboratoire national de référence.

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Après la flambée de 2016 les actions suivantes ont été entreprises :

 Une plus large diffusion des directives nationales de PEC des cas
de dengue,
 Le renforcement des capacités de LNR/FHV
 Le briefing de certains agents de santé sur la prise en charge des
cas de dengue.

III. ORGANISATION DU SYSTÈME DE SANTÉ AU BURKINA


FASO

L’organisation du système de santé prend en compte l’organisation des


structures administratives et celle des structures de soins :

- Le Ministère de la santé comprend trois niveaux dans sa


structuration administrative.
- Les structures publiques de soins sont également organisées en
trois niveaux qui assurent des soins primaires, secondaires et
tertiaires.

3.1. Organisation administrative


 le niveau central, constitué des structures centrales et rattachées
organisées autour du cabinet du Ministre et du Secrétariat général;

 le niveau intermédiaire qui comprend 13 directions régionales de la


santé;

 le niveau périphérique composé des districts sanitaires qui sont les


entités opérationnelles les plus décentralisées du système national
de santé. En 2017, on dénombre 70 districts sanitaires.

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3.2. Organisation de l’offre des soins
- Le premier niveau correspond au district sanitaire qui comprend
deux échelons : le premier échelon de soins est le Centre de santé
et de promotion sociale (CSPS). En 2016, on en dénombrait 1764
formations sanitaires publiques. Le deuxième échelon de soins est
le Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA). Il est le centre
de référence des formations sanitaires du district. En 2016, on
comptait 47 CMA fonctionnels et un hôpital de district (Hôpital de
Bogodogo).

- Le deuxième niveau est représenté par le Centre hospitalier


régional (CHR). Au nombre de 8, ils servent de référence aux
CMA.

- Le troisième niveau est constitué des centres hospitaliers


universitaires (CHU). Il est le niveau de référence le plus élevé. Le
pays compte au total 5 CHU.

Il existe en plus de ces structures sanitaires, d’autres structures


publiques de soins telles que les services de santé des armées, les
services infirmeries de l’Office de Santé de Travailleurs et de la caisse
nationale de sécurité sociale. En outre, des structures privées de soins
sont rencontrées surtout dans les grandes villes. En 2016, on
dénombrait 450 structures privées de soins sur l’ensemble du territoire.

IV. DEFINITION DES CAS

4.1. Cas suspect1


Un cas suspect de la dengue est un patient présentant une fièvre aigue
généralement élevée d’une durée comprise entre 2 et 7 jours (avec un
TDR paludisme négatif ou un TDR paludisme positif ne répondant pas

1
Définition SIMR revue
5
au traitement antipaludique) associée à au moins deux des signes
suivants :

 céphalées sévères
 douleurs retro orbitaires,
 douleurs articulaires,
 douleurs musculaires,
 nausées,
 vomissements,
 éruptions cutanées,
 manifestations hémorragiques (saignement inhabituel au point de
piqûre, épistaxis, gingivorragie, hématémèse, purpura…),
 état de choc.
NB : La positivité du test de tourniquet (test du lacet) orientera
davantage vers un cas de dengue.

4.2. Cas probable


Un cas probable de dengue est un patient présentant les signes ci-
dessus cités avec un TDR (validé par le standard national) positif à la
dengue. Un TDR dengue positif est une sérologie positive des Ig M et/ou
des Ig G et/ou antigène NS1 positif.

NB : Les Ig M persistent 2 à 3 mois dans l’organisme.

4.3. Cas confirmé

Tout cas suspect confirmé par le laboratoire : sérologie (ELISA) positive


des Ig M, augmentation des titres d’Ig G, détection du virus par PCR ou
isolement.

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V. CLASSIFICATION DE LA DENGUE
Les patients souffrant de dengue sont répartis en trois groupes qui sont :

5.1 Groupe A
Ces patients sont traités en ambulatoire.

Ce sont des patients qui peuvent tolérer des volumes suffisants de


liquide par voie orale, et ont des mictions au moins une fois toutes les 6
heures. Ce groupe de patients ne présentent aucun signe d'alerte.

5.2 Groupe B
Ces patients sont traités dans une structure sanitaire disposant d’un
laboratoire (CM, CMA, CHR), et nécessitent une surveillance clinique
étroite. On y retrouve :
 des patients présentant des signes d'alerte :
- douleur ou sensibilité à la palpation abdominale ;
- vomissements persistants ;
- accumulation liquidienne clinique (pleurésie ou
ascite) ;
- saignement des muqueuses ;
- léthargie et/ou agitation ;
- hépatomégalie.

 des patients ayant une affection :


- diabète ;
- hypertension artérielle;
- insuffisance cardiaque ou rénale ;
- maladies hémolytiques chroniques comme la
drépanocytose ;
- maladies auto-immunes.

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 des terrains fragiles comme la femme enceinte, les enfants, les
personnes âgées, les personnes obèses et les personnes vivant
seules ou isolées.

5.3. Groupe C
Les patients de ce groupe nécessitent un traitement d'urgence. Ces
patients présentent l'une des caractéristiques suivantes:

- état de choc (tachycardie, pouls filant, baisse de la


tension artérielle, extrémités froides) ;
- détresse respiratoire (battement des ailes du nez,
polypnée, cyanose…) ;
- altération de la conscience pouvant aller jusqu’au
coma ;
- saignements sévères (épistaxis, hématémèse,
hématurie de grande abondance, …) ;
- atteintes organiques sévères (cœur, foie, rein, système
nerveux central).

VI. Cas particuliers

6.1. Chez la femme enceinte


Le tableau clinique de la dengue chez la femme enceinte ne diffère
pas de celui de l’adulte. Des études réalisées en Guyanne et au
Burkina Faso ont rapporté la même symptomatologie clinique et
biologique chez les femmes enceintes que celle retrouvées en dehors
de la grossesse [10, 13]. Il n’ya pas non plus d’augmentation de cas
sévères de dengue pendant la grossesse selon l’OMS. Cependant il
existe des conséquences de la dengue sur la grossesse ; au Burkina
8
Faso une mortalité maternelle de 7,5% et fœtale de 26,5% ont été
observées dans une étude descriptive de cas [13].

6.1.1. Conséquences obstétricales


On note une fréquence élevée de complications sur la grossesse en cas
de dengue [10, 13]. Ces complications sont entre autres: les
accouchements prématurés, les cas de morts fœtales in utéro, les petits
poids de naissance. Cependant au stade actuel des recherches on ne
peut pas dire avec certitude que la dengue est un facteur significatif
d’issues indésirables sur la grossesse.

L’impact significatif de la dengue à l’accouchement est le risque


hémorragique. En effet des hémorragies sévères peuvent compliquer
l’accouchement et/ou les actes chirurgicaux pratiquées chez les femmes
enceintes ayant une dengue sévère.

6.1.2. Transmission verticale


Le risque de transmission trans-placentaire du virus a été bien établi
chez les femmes souffrant de dengue [10]. Lorsqu’une mère est infectée,
le virus de la dengue peut traverser la barrière placentaire et provoquer
une dengue sévère chez le nouveau-né. Au Burkina Faso, 62,5% des
nouveaux nés testés nés de mères infectés avaient des anticorps dans
le sang. [13]

6.2. Dengue chez l’enfant

Le transfert des anticorps maternels à l’enfant est un facteur de risque


de survenue d’une dengue sévère et celui-ci doit bénéficier d’une
surveillance particulière. L’incidence de la dengue sévère est d’environ

9
5% chez les nourrissons et peut dépasser 10% dans les zones
d’endémies [1].

VII. ALGORITHME DE DIAGNOSTIC CLINIQUE ET DE


TRAITEMENT DES CAS DE DENGUE AU BURKINA FASO

Le traitement de la dengue est essentiellement symptomatique.


Cependant les coïnfections sont fréquentes, surtout avec le paludisme
(20,4%). Les complications (surtout hémorragiques, néphrologiques…)
sont aussi fréquentes nécessitant une prise en charge pluridisciplinaire
et spécialisée. Les complications sont retrouvées dans environ 33% des
cas dans des études menées à Ouagadougou au Burkina Faso [11,12].
Les algorithmes qui suivent traitent de la prise en charge de la dengue
chez l’adulte et le grand enfant, la femme enceinte et le nourrisson.

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ALGORITHME DE DIAGNOSTIC CLINIQUE ET DE TRAITEMENT DE LA DENGUE AU NIVEAU DES CSPS/CM / CABINET DE SOINS, INFIRMERIES,
DISPENSAIRES /CLINIQUES D’ACCOUCHEMENT (public et privé).

NB : L’aspirine et les autres anti-inflammatoires non stéroïdiens sont contre-indiqués du fait du risque de saignement.
 Le malade doit être isolé sous une moustiquaire pour éviter la contamination de l’entourage
 Comment faire le test de Tourniquet (test du lacet)
Prendre la tension et additionner la maxima et la minima. Faire la moyenne ; remettre le brassard et gonfler jusqu’à la moyenne calculée. Attendre 5 mn,
dégonfler et retirer le brassard. Attendre 2 mn et compter les pétéchies. Le test est positif s’il y a au moins 10 pétéchies
ALGORITHME DE DIAGNOSTIC ET DE TRAITEMENT AU NIVEAU CMA et STRUCTURES PRIVEES CORRESPONDANTES (CMA, CLINIQUES, CENTRE MEDICO-
CHIRURGICAL

NB : L’aspirine et les autres anti-inflammatoires non stéroïdiens sont contre-indiqués du fait du risque de saignement.
 Le malade doit être isolé sous une moustiquaire pour éviter la contamination de l’entourage
 Comment faire le test de Tourniquet (test du lacet)
Prendre la tension et additionner la maxima et la minima. Faire la moyenne ; remettre le brassard et gonfler jusqu’à la moyenne calculée.
Attendre 5 mn, dégonfler et retirer le brassard. Attendre 2 mn et compter les pétéchies. Le test est positif s’il y a au moins 10 pétéchies
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ALGORITHME DE DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT AU NIVEAU CHR/CHU/et STRUCTURES PRIVEES CORRESPONDATES (POLYCLINIQUE, HOPITAUX PRIVES)

NB : L’aspirine et les autres anti-inflammatoires non stéroïdiens sont contre-indiqués du fait du risque de saignement.
 Le malade doit être isolé sous une moustiquaire pour éviter la contamination de l’entourage
 Comment faire le test de Tourniquet (test du lacet)
Prendre la tension et additionner la maxima et la minima. Faire la moyenne ; remettre le brassard et gonfler jusqu’à la moyenne calculée. Attendre 5 mn,
dégonfler et retirer le brassard. Attendre 2 mn et compter les pétéchies. Le test est positif s’il y a au moins 10 pétéchies
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TRAITEMENT DU CHOC COMPENSE

-Commencer le traitement en perfusant en IV, un soluté isotonique de cristalloïdes


(RINGER LACTATE, GELOFUSINE, SSI) à un débit de 5-10ml/kg/h pendant 1 heure
-Réévaluer l’état du patient

-Si l’état s’améliore :débit de perfusion progressivement réduit : 5-


-Si l’état reste instable :
7ml/kg/h pendant 1 à 2 heures puis 3-5 ml/kg/h pendant 2 à 4 heures
-Vérifier l’hématocrite après le premier bolus
puis 2-3ml/kg/h pendant 2 à 4 heures. Le débit sera ensuit diminué en
-Si l’hématocrite augmente/reste élevé (>50%), administrer un
fonction de l’état hémodynamique.
deuxième bolus de soluté de cristalloïdes à raison de 10-20ml/kg/h
-Les perfusions de solutions en IV peuvent continuer pendant 24h à 48h
pendant 1 heure

-Si l’état s’améliore après le second bolus, , ramener le -Si l’hématocrite baisse, c’est un signe
débit à 7-10 ml/kg/h pendant 1 à 2 heures, puis d’hémorragie ; il faut faire des tests de
poursuivre la baisse du débit comme ci-dessus compatibilité et transfuser du sang dès que possible

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TRAITEMENT DU CHOC HYPOTENSIF

Commencer le traitement en perfusant un soluté de cristalloïdes ou de colloïdes en


bolus intraveineux : 20 ml/kg sur 15 minutes

Si l’état s’améliore : -Si l’état reste instable : Réexaminer


Administrer un soluté de cristalloïdes/ colloïdes à l’hématocrite déterminé avant le bolus
un débit de 10ml/kg/h sur 1 heure, puis réduire
progressivement le débit comme ci-dessus

-Si l’hématocrite est faible (<40% chez l’enfant et -Si l’hématocrite est élevé par rapport à la valeur
la femme adulte ;< 45% chez l’homme adulte) initiale, passer à un soluté de colloïdes, administré
c’est un signe d’hémorragie ; il faut faire des tests en IV sous forme de second bolus de 10-20ml/kg sur
de compatibilité et transfuser du sang une heure ; réévaluer l’état après ce second bolus

- Si l’état du patient s’améliore, ramener le débit à 7-10ml/kg/h pendant 1 à 2 heures, puis


revenir à un soluté de cristalloïdes en IV et réduire le débit comme ci-dessus
 Si l’état reste instable, refaire l’hématocrite après le second bolus
 Si l’hématocrite baisse, c’est un signe d’hémorragie, voir ci-dessus
 Si l’hématocrite augmente/reste élevé (> 50%), continuer la perfusion de
colloïdes et réduire le débit comme ci-dessus.

TRAITEMENT DES COMPLICATIONS HEMORRAGIQUES

Administrer 5-10ml/kg de concentré plaquettaire ou concentré érythrocytaire frais a


10-20ml/kg de sang total frais si le taux des plaquettes est inférieur à 50 000/mm3 et
selon l’évaluation de l’état clinique.

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PEC DE LA DENGUE CHEZ LA FEMME ENCEINTE

La PEC de la dengue chez la femme enceinte se fait dans un CMA ou à


l’hôpital. Elle ne diffère pas de celle de l’adulte. Selon l’OMS, l’hospitalisation
précoce pour une surveillance étroite est recommandée, notamment pour les
femmes proches du terme /travail. Une prise en charge clinique et obstétricale
conservatrice est le traitement de choix.

Au cours de la phase critique de la dengue, on pourra envisager


l’administration d’agents tocolytiques et la mise en place de mesures pour
différer le travail jusqu’à un moment plus propice.

Si l’accouchement est inévitable, il faut observer les précautions


suivantes :

- Il faut anticiper les saignements et les surveiller attentivement

-Il faut éviter le plus possible les traumatismes et les lésions.

-Vérifier l’expulsion complète du placenta après l’accouchement

-La transfusion de concentré plaquettaire doit être débutée pendant


l’accouchement ou à la fin de la naissance de l’enfant, mais pas trop
longtemps à l’avance.

- Il faut transfuser du sang total/concentré érythrocytaire frais dès que


possible si des saignements importants se produisent. Si l’on peut quantifier la
perte de sang, il faut les compenser immédiatement. Il ne faut pas attendre
qu’elle dépasse 500 ml pour la remplacer, comme c’est le cas pour
l’hémorragie du postpartum ; ni attendre une baisse importante de
l’hématocrite.
-La perfusion d’ergotamine et/ ou d’ocytocine selon la pratique obstétricale
standard doit commencer pour que l’utérus se contracte après
l’accouchement, afin d’éviter une hémorragie du postpartum.

Après l’accouchement

-Les nouveau-nés dont la mère a eu une dengue juste avant ou pendant


l’accouchement doivent être surveillés étroitement à l’hôpital après leur
naissance, compte tenu du risque de transmission verticale. En effet lors d’un
accouchement à terme ou proche du terme, une dengue fœtale ou néonatale
sévère peut se produire, avec risque mortel pour l’enfant en raison du délai
insuffisant pour la production d’anticorps maternels protecteurs. La
présentation clinique de la dengue chez la mère ou le nouveau-né peut être
atypique et brouiller le diagnostic.

-Enfin on pourra suspecter une infection congénitale d’après les éléments


cliniques et la faire confirmer par le laboratoire.

Quelques précautions à adopter et surveillance chez une femme


enceinte

-Il faut penser à faire un TDR de dengue chez toute femme enceinte
présentant une fièvre.

-Lors du remplissage vasculaire intraveineux, il faut éviter un remplissage


liquidien excessif : Etant donné qu’enfin de grossesse l’augmentation de la
fréquence cardiaque de base et une baisse de la TA initiale sont des
modifications physiologiques normales, le fait de cibler l’évolution de ces deux
constantes peut entrainer une surcharge liquidienne et une détresse
respiratoire.
- Il faut lutter contre le risque d’accouchement prématuré (tocolyse)
-Il faut surveiller l’apparition des signes hémorragiques et la vitalité fœtale.

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-L’accouchement doit avoir lieu dans un hôpital où l’on a à disposition du
sang/des composants sanguins.
-Après l’accouchement surveiller les suites de couche de la femme car un cas
d’hématome pariétal post césarienne a été observé [13].
-Après la naissance, il faut surveiller l’hémogramme du nouveau-né et
rechercher d’éventuelles complications hémorragiques et demander
systématiquement la sérologie dengue chez le nouveau né.
Il est recommandé aux sociétés savantes de codifier la PEC de la dengue
chez la femme enceinte.

PEC DE LA DENGUE CHEZ LE NOUVEAU-NE ET NOURRISSON


La PEC de la dengue chez le nourrisson doit être faite au CMA et/ ou à
l’hôpital. En dehors de l’hyponatrémie et de l’acidose métabolique, les
complications de la dengue sont les mêmes que chez l’adulte. La prise en
charge chez le nourrisson utilise les mêmes molécules que chez l’adulte mais
à des posologies adaptées.

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Fièvre (avec un TDR paludisme négatif ou un TDR paludisme positif ne
répondant pas au traitement antipaludique), signes respiratoires (toux,
congestion nasale, rhinorrhée, dyspnée) diarrhée, vomissements,
convulsions fébriles, éruption maculaire, pétéchies

Sans signe d’alerte


Avec signes
d’alerte

-Traitement dans un CMA


-Traitement dans un CMA -Encourager le patient à boire suffisamment d’eau
-Hospitalisation, -S’il ne tolère pas les liquides par voie orale, commencer la perfusion IV d’une
- Boire suffisamment d’eau, 1l à -1,5l/24h par solution saline 0,9% ou de RL à un débit d’entretien
voie orale, Bilan systématique : NFS, urémie, créatininémie, transaminases
-Maintenir l’allaitement au sein. -Déterminer un hématocrite de référence avant la perfusion IV
-Voie veineuse à 70-100ml/kg/24h soit du SSI, -Administrer des solutés isotoniques comme du SSI à 0,9%, du RL : commencer
du RL, ou du SGI par 5-7ml/kg/h pendant 1 à 2 heure puis réduire à 3-5 ml/kg/h pendant 2 à 4
-Enveloppement humide, heures puis réduire encore à 2-3ml/kg/h ou moins selon la réponse clinique.
- Paracétamol : 15-20mg/kg toutes les 4 à 6h -Réévaluer l’état clinique et refaire l’hématocrite : si hématocrite reste au
sans dépasser les 60mg/kg/24h même niveau ou peu continuer à un débit de 2-3ml/kg/h à nouveau
pendant 4-6h ; en cas d’aggravation des signes vitaux et de hausse rapide de
l’hématocrite, le débit 5-10ml/kg/h pendant 1 à 2 heures.
-Réévaluer l’état clinique et refaire l’hématocrite et revoir la vitesse de
perfusion : progressivement le remplissage vasculaire IV, lorsque la fuite
plasmatique régresse à la fin de la phase critique
PEC DE LA DENGUE CHEZ LE NOUVEAU-NE ET NOURRISSON
Le traitement du choc compensé se fait dans un CHR ou un CHU.
Choc compensé

Tension artérielle systolique maintenue+ signe d’une diminution de


l’irrigation

Commencer à perfuser le soluté de cristalloïdes isotonique à raison

de 10-20ml/kg/h pendant 1 h.

AMELIORATION

Oui Non

Solutions de cristalloïdes par IV, Contrôler l’hématocrite


ramener progressivement à 10ml/kg/h
sur 1-2h ; à 7ml/kg/h sur 2h ; à
5ml/kg/h sur 4 h ; à 3ml/kg/h
Si l’hématocrite est élevé : Solutions Si l’hématocrite est faible :
de cristalloïdes (2ème bolus) à raison de Hémorragie patente sévère
Une amélioration clinique étant 10ml/kg/h sur 1 h
noté, réduire l’apport liquidien
en conséquence OUI : Transfusion Non : Solutions de
AMELIORATION sanguine colloïdes à raison de 10-
Si NON 20ml/kg/h
D’autres bolus peuvent s’avérer
nécessaires pendant les 24h- Evaluer le cas pour savoir
48h suivantes Si OUI s’il faut envisager une
transfusion sanguine en
Ramener le débit de solutions l’absence d’amélioration
Arrêter la perfusion de liquide de cristalloïdes IV à 7- clinique
par voie intraveineuse au bout 10ml/kg/h pendant 1-2h.
de 48h
20
PEC DE LA DENGUE CHEZ LE NOUVEAU-NE ET NOURRISSON
Le traitement du choc hypotensif se fait dans un CHU

Commencer le traitement en perfusant un soluté de cristalloïdes ou de colloïdes en


bolus intraveineux : 20 ml/kg sur 15 minutes

Si l’état s’améliore :
Administrer un soluté de cristalloïdes/ -Si l’état reste instable : Réexaminer
colloïdes à un débit de 10ml/kg/h sur 1 l’hématocrite déterminé avant le bolus
heure, puis réduire progressivement le
débit comme ci-dessus

-Si l’hématocrite est faible (<40% chez l’enfant -Si l’hématocrite est élevé par rapport à la valeur
et la femme adulte ;< 45% chez l’homme adulte) initiale, passer à un soluté de colloïdes, administré
c’est un signe d’hémorragie ; il faut faire des en IV sous forme de second bolus de 10-20ml/kg
tests de compatibilité et transfuser du sang sur une heure ; réévaluer l’état après ce second
bolus

- Si l’état du patient s’améliore, ramener le débit à 7-10ml/kg/h pendant 1 à 2 heures, puis


revenir à un soluté de cristalloïdes en IV et réduire le débit comme ci-dessus
 Si l’état reste instable, refaire l’hématocrite après le second bolus
 Si l’hématocrite baisse, c’est un signe d’hémorragie, voir ci-dessus
 Si l’hématocrite augmente/reste élevé (> 50%), continuer la perfusion de
colloïdes et réduire le débit comme ci-dessus.
21
VIII. ALGORITHME DE DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE DE LA DENGUE

Le diagnostic biologique de la maladie est primordial non seulement pour les


mesures de surveillance épidémiologique mais aussi pour la prise en charge
clinique. Il fait appel à la détection du virus, de son génome ou d’antigènes
viraux, constituant le diagnostic direct et à la détection d’anticorps ou
diagnostic indirect.

Le diagnostic direct s’appuie sur la compréhension du caractère bref de la


virémie (5 jours en moyenne), qui est détectable 2 jours avant le début des
symptômes jusqu’à 7 jours après.

Le diagnostic indirect est quant à lui privilégié à partir du 5e jour de la


maladie. Les anticorps IgM seraient détectables chez 50% des patients après
3 à 5 jours, chez environ 80% au 5ème jour et 99% au 10ème jour jusqu’à 2à
3 mois.

Que ce soit pour la biologie moléculaire, la sérologie ou la recherche


d’antigènes (Ag) viraux, le sang veineux est le liquide biologique le plus utilisé
pour le diagnostic de l’infection par le DENV.

22
Figure 1:Cinétique du virus et des anticorps de type IgM et IgG au cours d’une
Dengue primaire [6,7]

Au cours d’une Dengue secondaire, les IgG sont détectables dès la phase
aiguë (1 à 2 jours après le début des signes cliniques). Leur titre est plus
élevé que lors d’une infection primaire et elles persisteront plus longtemps.
Les taux d’IgM sont plus faibles qu’en cas d’infection primaire (voir
indétectables dans certains cas). La détermination du ratio IgM/IgG peut être
utilisée pour distinguer une dengue secondaire d’une dengue primaire.

NB : La dengue primaire est définie par une première infection par l’un des
sérotypes. La dengue secondaire est une réinfection par un autre sérotype.

23
Figure 2 : Cinétique du virus et des anticorps de type IgM et IgG au cours
d’une Dengue secondaire [6,7]

8.1. Outils diagnostiques

Les tests de diagnostic rapide (TDR) [6,7]

Les TDR détectent l’AgNS1 et/ou les anticorps IgM et IgG. Ils sont d’utilisation
facile et un résultat est obtenu en 30 min en général. Leur interprétation est
fonction de la cinétique des différents marqueurs. Ils permettent d’orienter le
clinicien pour la prise en charge clinique du patient. Cependant, ils ne
confirment pas une infection par le virus de la dengue.

24
Les tests Enzyme linked immunosorbent assay (ELISA)

Les tests ELISA détectent les mêmes marqueurs que les TDR. Toutefois, ils
ont une sensibilité et une spécificité plus grandes que les TDR. Ils confirment
le diagnostic de la dengue lorsque le début des symptômes excède sept (07)
jours (IgM et IgG) et précocement NS1.

La Polymerase Chain Reaction (PCR)

La PCR est la méthode qui détecte l’ARN du virus de la dengue lorsque le


début des symptômes n’excède pas sept (07) jours. Elle a contribué à
améliorer le diagnostic de la dengue, et en est devenue la principale technique
diagnostique, permettant à la fois de détecter le virus de la dengue et
d’identifier le type viral mis en cause.

Le séquençage

C’est une technique plus spécialisée qui permet la confirmation de l’infection


par le virus de la dengue. Elle consiste à déterminer l’ordre d’enchainement
des nucléotides pour un fragment d’ADN donné.

La séroneutralisation

C’est une technique sensible et spécifique qui permet la confirmation d’une


infection par le virus de la dengue en cas de réaction croisée. Le principe de
ce test est basé sur l’inhibition du pouvoir infectieux des virus par ces
anticorps neutralisants produits par le patient lors de l’épisode infectieux.

25
Tableau 1: outil de diagnostic recommandé par niveau de services offerts par les
laboratoires

Structures
Tests à Laboratoire
Techniques CM/CMA/ Centre Muraz
réaliser de niveau
CHR/CHU LNR-FHV
national
Détection du PCR Non Oui2 Oui
génome Séroneutralisation Non Non Oui
viral Séquençage Non Non Oui
Détection de TDR Oui2 Oui Non
l’Ag NS1 ELISA Non Oui2 Oui
Détection des TDR Oui2 Oui Non
IgM ELISA Non Oui2 Oui
Détection des TDR Oui2 Oui Non
IgG ELISA Non Oui2 Oui

Source : InVS: http://www.invs.sante.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Maladies-a-transmission-


vectorielle/Dengue/Points-sur-les-connaissances

Les TDR seraient disponibles dans les pharmacies et structures privées.

2
Disponible bientôt

26
8.2. Algorithme de diagnostic biologique au niveau CM/CMA/CHR/
CHU

Tout cas de fièvre non-palustre; GE ou TDR paludisme NEGATIF avec au moins 2


ALGORITHME des signes/symptômes suivants: céphalées, arthralgies, myalgies,
GENERAL DE nausées/vomissement, leucopénie
LA DENGUE

Collecter prélèvement sang sur tube sec (3 tubes)


(CMA, CHR, CHU)

TDR - Dengue
TDR POSITIF
TDR NEGATIF Cas probable de Dengue

Transport échantillon LNR FHV/LNN

Si début de symptômes >5 jours Début de symptômes <5 jours

Sérologie ELISA
Tester TRIOPLEX Dengue/Zika/Chikunginya

NEGATIF CROSS-REACTION POSITIF NEGATIF


POSITIF

Transport échantillons à CDC


Atlanta pour le séquençage

27
Délai entre le début de la maladie (symptômes) et le prélèvement
Prélever au moins 3mL de sang total sur tube sec (3 tubes)

< 5 jours entre 5 et 7 jours > 7 jours

Test rapide IgM


Demander un 2ème
Test rapide Ag NS1 Test rapide IgM prélèvement 10 jours
après et faire IgM et IgG

POSITIF NEGATIF POSITIF NEGATIF POSITIF NEGATIF

Cas probable Cas probable Cas probable

Transport des échantillons par les sites sentinelles vers le centre Muraz LNR/FHV pour confirmation

NB : les sites sentinelles sont en cours d’identification. En attendant, les échantillons seront
directement acheminés au LNR/FHV

28
8.3. Interprétation TDR dengue

L’interprétation des TDR se fait en fonction du type de kit utilisé

TDR dengue positif:

 Ag NS1+:Infection très précoce


 Ag NS1+ avec IgM+: Infection précoce
 Ag NS1+ avec IgM+,IgG+: Infection précoce
 Ag NS1+ IgG+: Infection précoce (dengue secondaire )
 IgM+: Infection récente (Dengue primaire)
 IgM+ avec IgG+: Infection récente

 IgG+: Dengue ancienne (Persistance des IgG) ou Dengue secondaire à


interpreter en fonction des signes cliniques

TDR dengue négatif

 Ag NS1- avec IgM-IgG-: résultat négatif

IX. MESURES PRÉVENTIVES

A la phase de virémie élevée (l’Ag NS1+ et/ ou PCR+) le malade constitue


une source de contamination pour les moustiques qui pourront transmettre le
virus à l’entourage (famille, agents de santé…). Il est donc nécessaire de
prendre des mesures de protection individuelle et collective.

9.1. Prévention individuelle:


Les piqures du moustique vecteur de la dengue peuvent être évitées en :

- isolant le malade sous une moustiquaire imprégnée d’insecticides


- utilisant des crèmes répulsives surtout le jour
- utilisant des insecticides
- portant des vêtements longs.

29
9.2. Prévention collective:
Elle consiste à limiter la prolifération de moustiques par :
- assainissement de l’environnement :
- élimination des gites larvaires : réserves d’eaux stagnantes et chaudes
(bidons, bouteilles, canettes, pneus….)
- couvrir les récipients de stockage de l’eau
- pulvérisation spatiale et Pulvérisation Intra-Domiciliaire

9.3. Vaccin:
Un vaccin contre la dengue existe, mais il n’est pas encore disponible au
Burkina Faso.

CONCLUSION

Le guide de diagnostic et de traitement de la dengue est un outil pratique et


complémentaire des directives nationales de prise en charge des cas de
dengue au Burkina Faso. C’est un manuel qui oriente les praticiens sur le
diagnostic et le traitement des cas de dengue par niveau de soins permettant
ainsi de faire une standardisation du diagnostic et du traitement par niveau à
l’échelle du pays.

30
REFERENCES

1-Organisation Mondiale de la Santé. (Page consultée le 17/02/2017). Guide


pour la prise en charge clinique de la dengue, [en ligne].
http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/85736/1/9789242504712_fre.pdf
2-Ministère de la santé. (Page consultée le 17/02/2017). Directives nationales
de prise en charge des cas de dengue au Burkina Faso, [en ligne].
http://www.touteinfo.com/IMG/pdf/directives_pec_dengue_version_du_21_juill
et.pdf
3- Ministère de la santé. Plan de lutte contre les arboviroses. Burkina Faso,
2017
3-YARO Seydou, KAGONE S. Thérèse, TINTO Bachirou, DICKO Amadou,
KANIA Dramane, DIALLO Hama, MEDA Nicolas. Fardeau de la dengue chez
les enfants et les adultes de Ouagadougou, Burkina Faso. Rencontre de
concertation sur la dengue du 13 au 15 février 2017 à Ouagadougou.
4- Coulibaly Adélise, Etat de connaissance des agents de santé sur la prise en
charge de la dengue à Ouagadougou (Burkina Faso), 2015, Thèse n°216,
Université de Ouagadougou,
5-Mustafa MS, Rasotgi V, Jain S, Gupta V. Discovery of fifth serotype of
dengue virus (DENV-5) : A new public health dilemma in dengue control. Med
J Armed Forces India. 2015 Jan ; 71 (1) : 67-70
6-Najioullah F, Viron F, Paturel L, Césaire R. Diagnostic biologique de la
dengue. Virologie 2012 ; 16(1) : 18-31
7-Mussoa D, Cao-Lormeaub VM. Diagnostic biologique de la dengue. Revu
Francophone des Laboratoires. 2012 ; 447 : 53-62
8- Ministère de la santé. Données enquêtes CAP. Service de surveillance
épidémiologique 2016. Burkina Faso.

31
9- Ridde V, Agier I, Bonnet E, Carabali M, Dabiré KR, Fournet F, Ly A, Meda
IB, Parra B. Presence of three dengue serotypes in Ouagadougou (Burkina
Faso): research and public health implications. Infect Dis Poverty. 2016 Apr
5;5:23. doi: 10.1186/s40249-016-0120-2

10- Carles G et al, Dengue fever in pregnancy. A study of 38 cases in French


Guiana. European Journal of Obstetrics & Gynecology and Reproductive
Biology (Paris), 2000, 29(8):758-762.
11-_Ly Djeneba : La Co-infection de la Dengue avec le Paludisme dans la ville
de Ouagadougou. Aspects épidémiologiques, cliniques, biologiques et
évolutifs. Thèse médecine, n°58, 2017, Université OUAGA I Professeur
Joseph KI ZERBO (Burkina Faso).
12- Gnamou Arouna, les complications de la dengue dans la ville de
Ouagadougou de novembre 2015 à octobre 2016 Thèse de médecine, n° 39,
2017, Université OUAGA I Professeur Joseph KI ZERBO, (Burkina faso).

13- Zémané, Dengue et grossesse au cours de la flambée de 2016 dans la


ville de Ouagadougou : conséquences maternelles et périnatales. Thèse de
médecine n° , 2017, Université OUAGA I Professeur Joseph KI ZERBO
(Burkina Faso)

32

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