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Jusqu’au 19e s, la maternité est considérée comme la vocation naturelle de la femme © James Porter - Getty Images
RTBF La Première
le mercredi 15 avril 2020 à 14h31
Comment accouche-t-on à travers les siècles ? Comment vit-on sa grossesse ?
Des mythes antiques jusqu’à certaines pratiques contemporaines, en passant
par les débats actuels sur l’obstétrique, voici l’histoire de la maternité en
Occident.
___________________
La question de l’infertilité est vue comme une malédiction au fil des siècles.
L’insémination artificielle est expérimentée dès le 18e s, malgré un frein
imposé par l’Eglise : l’interdiction de la masturbation.
Maternité et féminisme
"Tu enfanteras dans la douleur, c’est l’un des messages de la Genèse. La douleur
de l’enfantement est légitimée par le fait que la femme a péché. Le fait d’être
enceinte est valorisé mais implique un rapport sexuel qui, lui, n’est pas valorisé
par l’Eglise", explique Valérie Piette.
À la Révolution française, les mères de citoyens vont être valorisées, mais elles
restent tenues de rester dans la sphère privée pour y accoucher et élever des
enfants. C’est leur destinée ultime. Après la Révolution, des lois médicalisent
l’accouchement et en éloignent les sages-femmes.
Les mouvements féministes sont divisés sur la question de la maternité, à une
époque où les femmes n’ont aucun droit. Certaines féministes utilisent la
maternité comme argument ultime pour pouvoir accéder à ces droits : "Je peux
voter parce que je suis une future mère". A l’inverse, d’autres mouvements
féministes vont utiliser l’argument : "La maternité n’est pas une destinée, mon
corps m’appartient et je peux décider si j’ai envie ou non d’avoir un enfant. Il y a
d’autres manières de se réaliser."
De la sage-femme à l’accoucheur
Jusqu’au 17e s, l’accouchement se pratique à la maison, dans la salle commune
qui est chauffée. C’est une affaire de femmes. La parturiente est assistée par
une matrone expérimentée, souvent reconnue voire institutionnalisée par
l’Eglise, puisqu’elle est autorisée à baptiser les enfants fragiles. D’autres
femmes de l’entourage participent à l’accouchement.
Jusqu’au 19e s, l’hôpital est considéré comme dangereux, voire mortel, pour les
femmes en couches. Les conditions sanitaires y sont déplorables et les risques
d’infection nombreux.
Les sages-femmes se professionnalisent vers le 16e s. Mais c’est seulement au
18e s que des écoles apparaissent.
Les accoucheurs ne sont pas bienvenus au départ, parmi ces femmes qui
bénéficient à la fois d’un savoir ancestral et de la confiance de la communauté.
Ils sont assimilés aux barbiers mais se dégageront progressivement de ce
monde pour être formés. La première école de gynécologie obstétrique est
créée au 19e s en Belgique.
"C’est plus une évolution qu’une révolution, dit Anne Delbaere, c’est l’accès à la
connaissance et à la compréhension qui permet de contrôler la douleur."
"Tout ce qui touche au ventre est toujours omniprésent aujourd’hui dans les
revendications féministes", souligne Valérie Piette.
Ecoutez ici la séquence complète, dans Un Jour dans l’Histoire.
Islam : quelle est la place des femmes ? Au quotidien : rencontre avec deux
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