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I. INTRODUCTION

La malnutrition désigne un état pathologique causé par la déficience ou l’excès


d’un ou plusieurs nutriments (1), comme les protéines, les vitamines, les minéraux et
autres. L’alimentation de la femme enceinte diffère peu de celle de la population en
général (2). Des apports énergétiques supplémentaires sont indispensables. L’état
nutritionnel de la mère a essentiellement des impacts sur le déroulement de la gestation,
le développement fœtal et néonatal (3)
En 2009, l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
(FAO) chiffre le nombre de personnes souffrant de sous nutrition sévère à plus d’un
milliard (4). Dans l’étude mondiale, la dénutrition maternelle courante se traduit par un
développement fœtal insuffisant et une augmentation du risque de complication de la
grossesse. Elle est responsable de plus de 10% de la charge mondiale de morbidité (5).
En 2006, plus de deux millions de personnes souffrent de dénutrition en
France(6).
En Afrique, la malnutrition est très élevée, qu’il s’agit de la malnutrition des
enfants ou de celle des femmes, voire la population en général. En Sénégal, presque
40% des femmes sont touchées par ce problème (7).
A Madagascar, la prévalence du retard de croissance reste élevée : 47% des
enfants de moins de 5 ans, c’est-à-dire presque la moitié. La moitié des causes de ce
retard résulte de la malnutrition des mères pendant la grossesse (8).
Au Centre de Santé de Base ІІ (CSBІІ) de Belazao, le nombre de femmes
enceintes devient élevé.
Ces situations indiquent le rapport entre la grossesse et l’alimentation,
l’influence de la dénutrition à la grossesse. Cette réalité nous conduit à nos recherches
sur : « L’alimentation durant la grossesse au CSBІІ Belazao en 2017».
Nous constatons une augmentation des impacts de la malnutrition chez les
femmes enceintes dans ce CSB.
Dans cette étude, nous affirmons l’hypothèse suivante : le déficit nutritionnel
d’une femme enceinte entrave le déroulement de sa grossesse et son accouchement.
L’objectif général, c’est de promouvoir une alimentation saine et équilibrée
chez les gestantes.
Les objectifs spécifiques de cette étude consistent à :
2

 Identifier les profils des femmes enceintes présentant des


malnutritions
 Evaluer les connaissances des gestantes sur ces besoins nutritionnels
 Identifier les impacts de la malnutrition chez les femmes enceintes
durant la grossesse et à l’accouchement
 Proposer des suggestions
Pour approfondir cette étude, nous allons suivre le plan suivant : à part
l’introduction et la conclusion, nous allons commencer par la généralité, puis la
méthodologie, suivie des résultats, du commentaire, de la discussion et, pour finir, par
les suggestions.
3

II. GENERALITES

II.1 Grossesse

II.1.1 Définition

C’est la période de 9 mois environ, au cours de laquelle une femme porte


l’embryon puis le fœtus qui se développe dans son utérus ; et pour la plupart des
femmes, c’est une période de grand bonheur et de plénitude selon l’Organisation
Mondiale de la Santé (OMS) (9).
La grossesse ou gestation est l'état d'une femme enceinte, c'est-à-dire portant un
embryon ou un fœtus humain, en principe au sein de l'utérus, qui est dit gravide. En
général, elle fait suite à un rapport sexuel, et débute, selon les points de vue, à partir de
la fécondation (fusion d'un ovule et d'un spermatozoïde) ou de la nidation(implantation
de l'embryon dans l'utérus), et se déroule jusqu'à l'expulsion de l'organisme engendré.
La grossesse normale dure, en moyenne, neuf mois, soit trente-neuf semaines. (10).

Figure 1 : Une femme enceinte


Source : Une femme enceinte : \Grossesse — Wikipédia.htm
4

II.1.2. ANATOMOPHYSIOLOGIE GROSSESSE (11)

La grossesse commence au moment de la fécondation, l’union du gamète mâle


et la gamète femelle après un rapport sexuel normal. C’est à ce moment que se forme
l’œuf dans le tiers supérieur du Trompe de Fallope. L’œuf féconde se développe par des
divisions cellulaires Il se migre petit à petit dans l’utérus pour une nidation.
La nidation est une implantation de l’œuf dans l’utérus, la plupart du temps au
niveau de la partie postérieure ou antérieure du corps utérin dans les 5 à 7 jours après la
fécondation.

Notion d’embryologie

 Période embryonnaire : elle dure 2 mois

L’œuf passe dans de différents stades de développement après la fécondation


qui survient 12 à 14h après l’ovulation.
30 h : Stade de blastomère
3 jour : Stade de morula 12 à 16 blastomères
5 jour : L’œuf, appelé blastocyte à ce stade, est constitué d’un bouton
embryonnaire entouré d’une couche cellulaire appelée Trophoblaste qui
est le futur « placenta »
6 au 7ième jour : Implantation de l’œuf (nidation)
Le trophoblaste va faire des divisions pour devenir placenta et le blastocyte pour
devenir le fœtus.
A la fin de la période embryonnaire, tous les principaux organiques se forment.
(vers 4 à 8ième semaine.

 Période fœtal

Au 2ième mois, l’embryon à la paroi utérine fermée, la longueur de la tête est


égale à celle du tronc. Il y a des ébauches des membres, des yeux, du nez, de la bouche
et des oreilles. A cette période, l’embryon est sensible aux facteurs externes qui peuvent
occasionner des malformations. La taille du fœtus est de 3 à 3.5 cm.
Au 3e mois : Le fœtus a une taille de 8 à 9cm, et son poids est de 20 à 25 g avec
une tête volumineuse et la face prend un aspect humain. Les membranes atteignent la
5

longueur proportionnelle et un examen échographique peut déceler une activité réflexe


qui existe déjà à cet âge.
Au 4e à 5e mois, sa taille est de 23 à 25 cm et son poids est environ de 500g. Les
mouvements fœtaux sont perceptibles par la mère et le bruit de cœur fœtal par
l’auscultation.
Au 6 à 7e mois, le fœtus a 30 à 35 cm de long et pèse 600 à 1000g. A ce stade,
sa peau est rougeâtre et couverte de lanugo.
A la fin du 8e mois, il a 40 cm de long et pèse 1500 à 1600 g. L’enfant peut être
viable en cas de prématurité, mais exige beaucoup de soins.
A 9e mois, il a 45cm de long et pèse 2400 à 2500g.
A la fin du 10e mois lunaire, le fœtus est à terme. La femme entre dans la phase
de l’accouchement vers environ 280 jours de grossesse.

Signe de maturité de l’enfant

Les signes de maturité chez l’enfant sont :


– Taille entre 48 et 52 cm
– Poids varie entre 2500g et 3200g
– Peau rougeâtre et recouverte de vernix caseosa.
– Testicules en place pour les petits garçons et les grandes lèvres recouvrent
les petites lèvres chez les petites filles
– Les réflexes archaïques sont présents
– Les cartilages des oreilles et du nez sont élastiques
– Le cœur bat à 120 à 160/mn
– La respiration est à 45 /mn
– La température est de 37 à 37,5°C
– Les mouvements sont actifs, le cri sonore, les yeux ouverts et il prend bien
le sein
– Intestin plein de méconium
– Présence des 2 fontanelles : le bregma et le lambda
6

Le placenta et son rôle pendant la grossesse

Il permet :
 Les échanges mère – fœtus
o Gazeux : O2 et CO2 par simple diffusion,
o Nutritifs : eau, sels minéraux, Glucose : élément énergétique majeur
o Protéines : surtout les immunoglobulines G (IgG),
o Acides aminés : permettant la synthèse protéique fœtale
o Lipides,
o Toxiques : alcool, tabac, drogues, plomb.

 Le rôle protecteur
Le placenta a un rôle protecteur contre :
o Les bactéries (passage difficile à la barrière placentaire)
o Les virus,
o Les anticorps maternels (IgG) qui permettent l’immunité passive du
nouveau né.

 L’activité hormonale (métabolique)


Sécrétion des hormones suivantes :
o HCG : Hormone Chorionique Gonadotrophique,
o HLP : Hormone Lactogène Placentaire,
o PROGESTERONE : qui permet entre autre, l’élaboration du système
hormonal fœtal,
o OESTROGENES : qui agissent sur le muscle utérin.

Le cordon ombilical

Il est formé d’une gaine conjonctive appelée gelée de WHARTON qui contient :
 2 artères,
 1 veine.
Il relie le fœtus depuis l’ombilic jusqu’à la face fœtale du placenta et permet les
échanges sanguins.
7

Les membranes

Elles sont doubles et tapissent l’utérus. Elles permettent l’intégrité de l’œuf et


participent à la sécrétion du liquide amniotique.

II.1.3. Les différentes complications de la grossesse

Ce sont :
– Diabète gestationnel
– Hypertension gravidique
– Retard de croissance fœtal intra-utérin
– Macrosomie fœtale
– Fausse couche
– Hémorragie de la grossesse
– Eclampsie et pré éclampsie

II.2. NUTRITION

II.2.1 Quelques définitions

 Nutrition
La nutrition est une science qui étudie les liens entre l'alimentation et la santé.
Dans le cadre médical, la nutrition correspond au processus de transformation des
aliments en nutriments (12).

 Nutriments
Également qualifiés d'éléments nutritifs, les nutriments sont des molécules
issues de l'alimentation et majoritairement fabriquées par le processus de la digestion.
Lorsque ces nutriments sont assimilés par l'organisme, on parle de nutrition (13).

 Macronutriments
Le macronutriment est un terme regroupant :
 Les glucides (ou sucres).
 Les lipides (ou graisses).
 Les protéines (ou protides) (14)
 Micronutriments
8

Nutriments sans valeur énergétique, mais vitaux pour notre organisme, ils
regroupent les vitamines, les minéraux et les oligo-éléments. Ils sont actifs à de très
faibles doses (15).

 Besoins nutritionnels
Apport minimal et régulier d'un nutriment, qui satisfait à un critère
d'adéquation spécifique à ce nutriment et qui est nécessaire à l'organisme pour
maintenir un développement et un état de santé normaux sans perturber le métabolisme
des autres nutriments. (16)

 Régime alimentaire
Un régime alimentaire, en zoologie et en nutrition, est la somme de la
nourriture consommée par une personne ou un organisme animal. (17)

 Alimentation équilibrée
Une alimentation équilibrée est une adaptation équilibrée entre les
différents nutriments : lipides, glucides et protides. Mais c'est aussi un apport suffisant
en vitamines et en oligo-éléments. C'est aussi une répartition harmonieuse de la ration
alimentaire au cours de la journée (18)

 Malnutrition
État nutritionnel qui s'écarte de la normale définie par les physiologistes et
qui est la conséquence d'une alimentation mal équilibrée en quantité et/ou en qualité.
(Les malnutritions regroupent la sous-alimentation, la suralimentation, la mauvaise
assimilation.)(19)
9

Figure 2 : Pyramide alimentaire pour les femmes enceintes et allaitant


Source : http://www.vitamineb9.be/assets/pyramid_aliment.jpg

II.2.2 Les besoins alimentaires d’une femme enceinte

Pendant la grossesse, l'alimentation est primordiale : les besoins sont accrus et il


est indispensable d'éviter les carences. (Le point sur les bonnes pratiques alimentaires
pour aider le bébé à se construire…)

 Mode d’alimentation en général

Il ne s'agit pas de manger pour deux, mais de manger deux fois mieux. La
grossesse est l'occasion de se renouer avec de bonnes habitudes alimentaires.
Les apports nutritionnels recommandés varient selon le niveau d'activité
physique de la femme enceinte, mais se situent environ entre 2 000 kcal/j au premier
trimestre et 2 200 kcal/j au deuxième et troisième trimestre.
En dessous de 1.600 kcal/jour, la croissance fœtale peut être compromise.
L'alimentation de la femme enceinte devrait compter chaque jour : 4 produits laitiers ou
équivalents (1.000mg de calcium), 5 fruits ou légumes, 2 portions de protéines, 15 à 30
ml d'huiles variées, 1,5 litres d'eau (20).
10

 Les nutriments très essentiels

Protéines
Les besoins supplémentaires en protéines sont évalués à 0,7 g/j au premier
trimestre, 3,3 g/j et 5,8 g/j au deuxième et troisième trimestre. Soit 1,3, 6,1 et 10,7 g/j
d’apports supplémentaires en tenant compte de l’efficacité de conversion des protéines
alimentaires en protéines tissulaires.
En pratique, les protéines animales (viande, œufs, poisson, lait, fromage…) ont
une qualité nutritionnelle supérieure à celle des végétaux (céréales, légumineuses)
déficitaires en acides aminés indispensables. Il faut donc associer aux céréales des
légumineuses ou des protéines animales (pain fromage, céréales lait). On recommande
de consommer de la viande (ou équivalence) une à deux fois par jour.

Glucides
Le glucose est la source essentielle d’énergie pour les tissus fœtaux.
En pratique, les apports en glucides doivent être supérieurs à 250 g/j, en
privilégiant les Sucres complexes. Un petit déjeuner glucidique apportant 40 à 50 g
d’amidon (80 g de pain ou 6 biscottes, ou 60 g de céréales) est impératif.

Lipides
Les lipides contribuent à l’apport énergétique, assurent le transport des
vitamines liposolubles (A, D, E) et participent à la constitution des membranes
nerveuses du fœtus
En pratique, il faut varier les corps gras : beurre, différentes huiles utilisées en
alternance ou en mélange, poissons gras riches en dérivés de l’acide α-linolénique).
Ces recommandations s’appliquent également lors de l’allaitement.

Calcium
Les besoins de minéralisation du squelette fœtal (près de 30 g au total) sont
essentiellement couverts par l’augmentation de l’absorption intestinale du calcium
En pratique, les apports spontanés sont souvent insuffisants. Les produits laitiers
étant la principale source de calcium, on peut conseiller 1/2 litre de lait + 30 g de
fromage + 1 yaourt. Les légumes, les fruits, les céréales et les eaux de boisson
complètent les apports en calcium.

Vitamine D
11

Les réserves du fœtus en vitamine D se constituent aux dépens de celles de la


mère, qui est souvent carencée en fin de grossesse, surtout en hiver et au début du
printemps. Il existe une relation entre ce déficit et la survenue d’une hypocalcémie
néonatale.
En pratique, toute femme enceinte doit être supplémentée en vitamine D à
raison de 400 UI/j pendant toute la grossesse ou 1 000 UI/j le dernier trimestre, ou 200
000 UI en dose unique au septième mois

Fer
Le coût global en fer de la grossesse est estimé à 1 g. Les besoins augmentent de
1 à 2,5mg/j en début de grossesse à 6,5 mg/j au cours du troisième trimestre selon l’état
des réserves préexistantes
En pratique, plutôt qu’une supplémentation systématique, il est conseillé de
dépister et traiter les femmes à risque et de cibler la supplémentation : anémie en début
de grossesse, adolescentes, grossesses rapprochées ou multiples, ménorragies,
végétarisme, milieux défavorisés. On conseille, dès le premier trimestre, 30 à 50 mg/j
de fer, élément en l’absence de déficit majeur, et 120 à 150 mg/j en cas d’anémie et de
carence martiale avérées.

Folates - vitamine B9
Les folates sont essentiels au développement embryonnaire et fœtal, car ils
interviennent dans la division cellulaire. Or, les apports sont insuffisants chez les
femmes enceintes dont les besoins sont accrus : 400µg/j sont recommandés. Une
carence en folates augmente le risque de prématurité et de retard de croissance intra-
utérine et surtout d’anomalies de fermeture du tube neural (anencéphalie, spina
bifida…)

Autres vitamines du groupe B


Les besoins en vitamines B1, B6 et B12, légèrement augmentés, sont couverts
par une alimentation équilibrée. Céréales complètes, légumes, viandes, poissons,
produits laitiers et œufs y pourvoient. Un déficit en B12, responsable notamment
d’anémie, peut s’observer chez les végétaliennes.

Vitamine A
12

Elle est indispensable à la différenciation cellulaire embryonnaire et fœtale. Le


risque de carence est faible chez la femme enceinte du fait des réserves hépatiques,

Vitamine E
Les apports sont souvent inférieurs aux recommandations. Les principales
sources en sont les matières grasses végétales

Vitamine C
Les besoins en vitamine C sont couverts par l’alimentation (fruits et légumes
frais). Une supplémentation en vitamine C à haute dose peut être dangereuse : un excès
de vitamine C réduit l’assimilation des minéraux (magnésium, cuivre ou zinc) et peut
induire un « état de manque » chez le nouveau-né.

Autres minéraux et oligoéléments


Iode
La grossesse augmente les besoins et contribue à l’apparition ou à l’aggravation
des déficiences modérées. Il faut donc encourager la consommation des
aliments riches en iode (lait et produits laitiers, poissons et crustacés, œufs) et
conseiller le sel enrichi.

Magnésium
L’alimentation est généralement suffisante pour couvrir les besoins du fœtus et
de la mère. Les principales sources sont le chocolat, les légumes, les fruits secs, les
produits céréaliers, certaines eaux de boisson, la viande et le lait.

Zinc
Une alimentation équilibrée riche en protéines animales (viandes, poissons et
produits laitiers) suffit pour couvrir les besoins. Les carences d’apport peuvent
s’observer dans certains cas : alcoolo tabagisme, régime végétarien ou végétalien, mal
absorption, compétition avec déséquilibre d’apport en fer, cuivre.

Fluor
Une supplémentation en fluor est inutile ; elle ne protège que les dents « de lait
», dont la minéralisation débute à la quatrième semaine, mais non les dents définitives,
dont la minéralisation commence à la naissance.
13

II.2.3 Signe de bonne alimentation


La bonne alimentation est traduite par le gain pondéral normal de la femme
enceinte
Une prise de poids de 1 kg par mois pendant les deux premiers trimestres et de
400-500 g par semaine, le troisième trimestre est considéré comme normale (soit 11 à
12 kg au total). Le gain pondéral « conseillé » pendant la gestation dépend, avant tout,
de la corpulence de départ. (21)
De plus, elle est vérifiée par le bon développement du fœtus on le vérifie
pendant la consultation prénatale et l’échographie.

II.2.4 Causes de la mauvaise alimentation


Les causes de la malnutrition des femmes enceintes sont :
o Le manque de connaissance
o Problème économique
o L'inadéquation de la ration alimentaire et la maladie
o L'insécurité alimentaire des ménages, l'insuffisance des services de santé et
d'assainissement, et la mauvaise qualité des soins apportés aux enfants et
aux femmes.
o La coutume

II.2.5 Conséquence de la mauvaise alimentation

Les conséquences sont les suivantes :


o Les fausses couches
o Le retard de croissance intra-utérine
o La macrosomie fœtal
o Diabète gestationnel
o Hypertension artérielle gravidique
o Pré éclampsie et éclampsie
o Hémorragie de la délivrance
o Accouchement dystocique

II.2.6 Prise en charge de la mauvaise alimentation

o Education de la femme enceinte


14

o Sensibilisation sur la nutrition


o Supplémentation médicamenteuse : fer, acide folique, vitamine
D, protéine
o Aider les femmes sur la diététique
o Exercice physique

II.3. ROLES DE LA SAGE-FEMME

La sage-femme occupe de la femme enceinte dès le début de la grossesse.

 La CPN (consultation prénatale)

Aujourd’hui, la maïeuticienne assure le suivi de la grossesse par la consultation


prénatale, les échographies, les cours de préparation à l’accouchement,
accompagnement psychologique.
La sage-femme donne des conseils la femme et la guide durant la période
préconceptionelle afin d’envisager la grossesse dans les meilleures conditions.
Elle doit être focalisée c’est-à-dire centrée à la femme sur tous les domaines :
physique, psychologique, socio-économique.
Elle est toujours précédée d’une séance d’Information Education
Communication de groupe comportant des thèmes relatifs comme avantage de la CPN,
paludisme, utilisation de Moustiquaire imprégné d’insecticide….
En moyenne, une femme enceinte doit faire au moins 4 CPN dont la première se
fait le plus tôt possible :
o 1 ère
CPN : 12 à 16 semaine d’aménorrhée (SA) : poser le diagnostic de la
grossesse
o 2e CPN : 20 à 24 SA : Prévention de l’accouchement prématurée
o 3ème CPN : 28 à 32 SA : Dépistage des complications
o 4ème CPN :>37 SA : pose du pronostic de la grossesse
La consultation se déroule comme ci-dessous :
o Accueil : Il faut bien accueillir la gestante avec une bonne considération et
réassurance pour qu’il y ait une confiance et sérénité. Cette première étape est
très importante car elle facilite la consultation et la prise en charge.
o L’interrogatoire : L’interrogatoire est importante pour mieux connaître
généralement la femme et nous aide à trouver les solutions. On interroge sur :
15

 Les coordonnées : nom, âge, adresse, profession


 Gestité, parité, avortement
 Date de la dernière règle, date du dernier accouchement
 Demander s’il y a des problèmes liés ou non à la grossesse, s’il y a des
signes sympathiques de la grossesse comme : nausée matinale,
vomissement, malaise, augmentation de volume des seins…
 La prise des paramètres : tension artérielle, température, fréquence cardiaque, poids
 L’examen clinique :
Il se fait de la tête au pied : conjonctive, langue, seins, abdomen (cicatrice, hauteur
utérine, présentation, bruit du cœur fœtal,…), toucher vaginal, mensuration
pelvienne, varice, œdème du membre inférieur.
 Donner les traitements nécessaires : antipalustre (TPI traitement préventif
intermittent), mébendazole, FAF (fer acide folique), vaccination anti-tétanique
(VAT).
 Donner des consignes et des conseils :
 Signe de danger : saignements vaginaux au cours de la grossesse, maux de tête
intense, vomissement intense, fièvre, douleur pelvienne, écoulement
malodorant ou non, signe de paludisme
 Régime hygiéno-diététique : la nutrition, le mode de vie, la propreté,…
 Des conseils sur les problèmes personnels de la femme.

 Prise en charge de la mauvaise alimentation de la femme

 Rôles préventifs

Le rôle préventif se base surtout à l’éducation et la sensibilisation des


femmes dès son adolescence (avant la grossesse) puis pendant la grossesse:
Il s’agit d’apprendre aux femmes comment prendre leurs repas avec une
qualité suffisante. Il faut leur expliquer plutôt l’importance de la qualité que la quantité.
De plus, les sages-femmes pendant les consultations prénatales doivent faire
une séance d’éducation sur la préparation des aliments avec des éléments qu’ils ont
chez eux.

 Suivi
16

Le rythme de suivi suit la séance de la consultation prénatale. Pendant la


CPN, la sage-femme surveille :
 Le poids : pour vérifier le gain pondéral de la femme
 La tension artérielle : pour détecter l’hypertension gravidique
 Le développement du fœtus : hauteur utérine, bruit du cœur fœtal,
échographie
 La protéinurie
 La glycémie
 L’albuminurie

 Rôles curatifs

Devant un problème nutritionnel, la sage-femme doit, à part l’éduction,


donner des supplémentation médicamenteuse comme le fer, l’acide folique, les
vitamines,…..
Ainsi, elle doit aider sa gestante à avoir une alimentation équilibrée et la
surveiller de tout près.
L’exercice physique pendant la grossesse ne devrait pas être oublié.
17

III. METHODOLOGIE

III.1. Cadre de l’étude


Notre étude a été effectuée au Centre de Santé de Base niveau II (CSB II) de
Belazao,implanté dans le fokontany Belazao, commune rurale Belazao, district
d’Antsirabe II, région de Vakinankaratra, province d’Antananarivo
Ce CSB se trouve sur la route vers le lac touristique Tritriva, à 15km
d’Antsirabe ville.
Il est délimité au nord par Antanimandry, au sud par Tritriva, à l’Est par
Antsirabe-I, à l’ouest par Betafo.
Il dessert 7 fokontany dont la population totale est de 14.573 habitants, le
nombre de femmes en âge de procréer est de 3.410 et celui des femmes enceintes 656.
Le personnel du CSB est constitué par :
– 1 Médecin
– 2 Sage-femme
– 1 Dispensateur
– 1 Gardien
– 1 Personnel d’appui
Les activités sont reparties comme ci-dessous :

Tableau n°I Calendrier d’activité du CSB II Belazao

Matin Après midi

Lundi Consultation Pré-Natale Planification familiale

Mardi Consultation Pré-Natale Planification familiale

Mercredi Consultation Pré-Natale Planification familiale


Planification familiale
Jeudi VACCINATION
Consultation Pré-Natale
Vendredi Consultation Pré-Natale Planification familiale

Toute activité est précédée d’une Information Education Communication (IEC)


selon le cas qui se présente.
La consultation externe, le service de soins et la maternité sont ouverts tous les
jours 7/7 jours et 24 h/24 h
18

III.2. Type de l’étude


C’est une étude Rétrospective transversale descriptive
III.3. Période de l’étude
Elle s’étend pendant un mois.
III.4. Durée de l’étude
Elle a commencé du 1er mars 2017 jusqu’à la présentation du Travail de
Fin d’Etude.
III.5. Population d’étude
Ce sont les femmes qui amènent leur enfant pour les vacciner au centre.
 Critère d’inclusion
Les femmes qui consultent le CSB, qui acceptent de répondre aux
questions et qui habitent dans les fokontany cadrés par le CSB.
 Critère d’exclusion
Les femmes qui consultent le CSB, qui n’acceptent pas de répondre aux
questions ou qui n’habitent pas dans les fokontany cadrés par le CSB.
III.6. Mode d’échantillonnage
Il s’agit d’un mode d’échantillonnage exhaustif
III.7. Taille de l’échantillon
Nous avons étudié 100 femmes.
III.8. Mode de collecte de données
Les données ont été collectées à partir des fiches d’enquête pré-établie.
III.9. Mode d’analyse de données
Saisie sur ordinateur avec le logiciel Microsoft World et Excel version
2013
III.10. Variable d’étude
 Age de la femme :
 Moins de 18 ans
 [18,25 ans [
 [25,35 ans [
 Plus de 35 ans
 Niveau d’instruction
 Illettrée
 Niveau primaire
 Niveau secondaire (1er et 2nd cycle)
 Universitaire
 Situation matrimoniale
 Mariée légitime
 Non mariée
19

 Profession
 Secteur primaire
 Secteur secondaire
 Secteur tertiaire
 Connaissance sur la bonne alimentation
 Ignorant : ne trouve pas de mots clés
 Connaissant : trouve au moins un mots clés
Mots clés : aliments complets et équilibrés
 Connaissance sur les compléments alimentaires nécessaires pendant la
grossesse
 Ignorant : trouve <2 réponses
 Connaissant : trouve 2 réponses exactes au moins
Les éléments de la variable sur la connaissance en complément alimentaire
nécessaire pendant la grossesse sont :
 Fer
 Acide folique
 Vitamine
 Calcium
 Connaissance sur les conséquences de la malnutrition des femmes
enceintes pendant la grossesse :
 Ignorant : connaît des réponses < 3
 Connaissant : connaît 3 réponses ou plus
Les éléments de cette variable sont :
o L’hypertension artérielle gravidique
o Diabète gestationnelle
o Retard de croissance intra-utérine
o Eclampsie et pré éclampsie
o Fausse couche
o Macrosomie fœtale
 Connaissance sur les conséquences de la malnutrition des femmes
enceintes pendant l’accouchement :
 Ignorant : connaît des réponses < 3
 connaissant: connaît 3 réponse ou plus
20

Les éléments de cette variable sont :


o Hémorragie de la délivrance
o Episiotomie
o Opération césarienne
o Travail prolongé
o Application des manœuvres obstétricales
o Accouchement dystocique
o Faible poids de naissance
 Les conséquences trouvées au CSB II Belazao.
o L’hypertension artérielle gravidique
o Diabète gestationnelle
o Retard de croissance intra-utérine (RCIU)
o Eclampsie et pré éclampsie
o Fausse couche
o Macrosomie fœtale
o Hémorragie de la délivrance
o Episiotomie
o Opération césarienne
o Travail prolongé
o Application des manœuvres obstétricales
o Accouchement dystocique
o Faible poids de naissance
o Gros bébé
III.11 Considération éthique

Après avoir obtenu une lettre d’autorisation signée par le directeur de formation
et l’accord préalable du Médecin Chef du CSB Belazao, l’enquête a pu être débuté au
sein du service. Le secret professionnel, la confidentialité, l’anonymat, le droit de
l’homme ont été respectés tout au long de l’étude.

III.12 Limite d’étude

L’étude a été effectuée au CSBII Belazao, les résultats ne peuvent donc pas être
transposés aux autres CSBII.
21

IV. RESULTATS

Etude des femmes enceintes selon l’âge

Figure 3: Répartition des femmes enquêtées selon l’âge

Les femmes ayant entre 18 et 25 ans constituent le 40% des femmes


enquêtées.
22

Etude des femmes enquêtées selon leur niveau d’instruction

Figure 4 : Répartition des femmes enquêtées selon le niveau d’instruction

D’après cette figure, 52% des enquêtées sont dans le niveau scolaire
secondaire.
23

Etude selon la situation matrimoniale

Situation matrimoniale

Figure 5 : Répartition des femmes selon la situation matrimoniale.

Les femmes non mariées représentent 25%.


24

Etude selon la profession

Figure 6 : Répartition des femmes selon la profession

Le secteur primaire constitue 92% des femmes enquêtées.


25

Etude des femmes selon la connaissance sur la bonne alimentation

Figure 7 : Répartition des femmes selon la connaissance sur la bonne alimentation

Les femmes ayant une connaissance suffisante sur la bonne alimentation


représentent 49%.
26

Etude de la connaissance des femmes sur les besoins alimentaires complémentaires


pendant la grossesse

Figure 8 : Répartition des femmes selon leur connaissance sur les besoins
alimentaires complémentaires pendant la grossesse.

Les 36% des femmes ont une connaissance suffisante.


27

Etude sur la connaissance des femmes sur les conséquences de la mauvaise diète d’une
gestante pendant sa grossesse

Figure 9 : Répartition selon la connaissance des femmes sur les conséquences


de la mauvaise alimentation pendant la grossesse
D’après cette figure, les 70% des femmes ignorent les conséquences de la mauvaise
alimentation pendant la grossesse.
28

Etude sur la connaissance des femmes sur les conséquences de la mauvaise diète
d’une gestante pendant l’accouchement

Figure 10 : Répartition des femmes selon leur connaissance sur les


conséquences de la mauvaise alimentation pendant la grossesse à
l’accouchement.

Les femmes connaissant les conséquences de la mauvaise alimentation pendant la


grossesse à l’accouchement représentent 29%.
29

Etude des impacts de la mauvaise alimentation d’une gestante vues au CSB II Belazao.

Tableau II: Répartition des femmes selon les conséquences de la mauvaise


alimentation pendant la grossesse

Impacts Pourcentage

Hypertension gravidique 9%

Diabète gestationnel 3%

RCIU 23%

Eclampsie et pré-éclampsie 3%

Macrosomie 10%

Autres 52%

TOTAL 100%

Les 23% des femmes enquêtées ont eu une RCIU.


30

Etude des impacts de la mauvaise alimentation pendant l’accouchement d’une gestante


vues au CSB II Belazao.

Tableau n°III : Répartition des femmes selon les conséquences de la mauvaise


alimentation pendant l’accouchement

Impacts Pourcentage

Hémorragie de la délivrance 2%

Episiotomie 25%

Opération césarienne 7%

Travail prolongé 23%

Faible poids de naissance 33%

Gros bébé 10%

TOTAL 100%

Les 33% ont des bébés à faible poids.


31

V. COMMENTAIRE ET DISCUSSION

Selon l’âge

L’âge d’une femme enceinte constitue un cause ou facteur de risque pendant une
grossesse. Tant qu’une femme est trop jeune, elle pourrait se confronter à des risques
durant la grossesse et l’accouchement. De ce fait, elle devrait avoir un apport
énergétique plus fort pour surmonter les problèmes et pour éviter la survenue des
complications. De même pour les femmes enceintes ayant plus de 35 ans les risques de
pathologie gravidique comme l’hypertension artérielle, hémorragie … augmentent avec
l’âge de la femme. Les femmes devraient donc prendre d’importantes précautions pour
éviter les inconvénients surtout sur le régime diététique.
Dans notre étude, 40% des femmes sont dans la tranche d’âge de 18 et 25 ans et
37% entre 25 et 35 ans. Ceci signifie que la plupart des femmes dans ce CSB ont eu leur
grossesse à l’âge normal idéal pour leur gestation. Mais pour les autres tranches, et
même pour toutes les femmes dans la tranche normale, il faut le renforcement du régime
alimentaire.
L’étude de Gladys M à l’hôpital de Makala au Congo en 2008 a montré que 60%
des femmes enquêtées sont dans la tranche d’âge de 21 à 30 ans (23).

Selon le niveau d’instruction

Les 52% des femmes sont dans le secteur primaire. Le niveau d’instruction
représente la connaissance générale d’une personne. L’insuffisance de connaissance
constitue un blocage de développement sur tous les domaines. Une personne peu
instruite, en plus de son ignorance, a des difficultés de compréhension. De plus, la
première information sur les régimes alimentaires sains se voit à l’école. Il est donc
évident que les femmes ayant un bas niveau d’instruction ont peu de connaissance sur
ce qu’on dit sur la bonne alimentation. Alors elle ne peut pas le pratique. Le risque de
complication de grossesse augmente alors avec l’insuffisance du niveau d’instruction.
Ici, le niveau d’instruction de ces femmes est encore un niveau faible
contrairement à l’étude de Jacques Courte Joie en Afrique en 2005 qui a trouvé que
58% des femmes enquêtées ont un niveau d’étude secondaire (24).
32

Selon la situation matrimoniale

Nous savons tous la réalité actuelle, précisément la difficulté économique dans


notre pays. Une seule personne n’arrive pas à gérer un foyer. De plus si elle est
enceinte, il est difficile pour elle de se charger toute seule la vie quotidienne,
l’économie, sa grossesse et la préparation de son accouchement. En vue de cette
situation, une femme non mariée pourra avoir des difficultés à prendre ses repas
correctement.
Dans notre étude, 75% des femmes sont mariées légitimement et 25% ne le sont
pas encore. On pourrait dire alors qu’il y a encore de nombreuses femmes qui sont
exposées à la mauvaise alimentation. Les impacts liés à cette situation sont alors
vérifiés. Elles devront avoir quelqu’un qui pourrait les aider à assurer ses devoirs.

Selon la profession

Ici, 92% des femmes constituent le secteur primaire. Nous savons tous que ce
secteur à Madagascar demande beaucoup de force même pour les femmes. De ce fait,
les femmes dans le secteur primaire, et encore victime de mauvaise diète ont une
importante risque de conséquences graves de mauvaise alimentation durant la gestation.
Il est vrai qu’une femme enceinte doit faire des exercices physiques mais avec une
modération. Ses activités devront être modérées, maîtrisées afin d’éviter des
complications. Surtout si la femme présente une mauvaise alimentation, elle doit bien
équilibrer sa santé.

Selon la connaissance des femmes sur la bonne alimentation,

Normalement, une femme enceinte doit avoir une alimentation équilibrée,


suffisante. Cela ne veut pas dire qu’elle mange pour deux personnes, mais doit avoir un
apport suffisant en calorie pour son bien-être. Ce n’est pas en mangeant tout ce qu’elle
voit qu’elle a une bonne alimentation puisque, par cela, elle pourrait avoir une difficulté
de digestion ou même une diabète gestationnelle. Elle doit juste avoir un régime
alimentaire comprenant des nutriments, des énergies, des apports minéraux adéquats.
Dans notre étude, 51% des femmes ignorent ce qu’est une bonne alimentation. Il
est évident alors qu’elles mangent ce qu’elle croit être bon. Le risque d’impact de la
mauvaise diète est alors suspect par cette situation.
33

Selon la connaissance des femmes sur les besoins alimentaires complémentaires


pendant la grossesse
Les femmes enceintes ont besoin de compléments alimentaires. Les apports
complémentaires en matière de micronutriment, des minéraux sont très indispensables.
Ces éléments ont un rôle important pendant la gestation. C’est très indispensable pour la
mère et pour le fœtus. Leur carence peut conduire à des complications comme anémie
ferriprive, de prématurité et de l’hypotrophie fœtale.
Dans notre étude, seulement 36% ont une connaissance suffisante sur les besoins
alimentaires complémentaires pendant la grossesse. Ceci détruit que les femmes
ignorent l’importance de ce besoin. Le reste 64% est alors exposé à des conséquences
de cette méconnaissance.

Selon la connaissance des femmes sur les impacts de la mauvaise diète d’une
gestante pendant sa grossesse
En demandant les femmes sur les inconvénients de la mauvaise diète pendant la
grossesse, les 70% ignorent cet impact. De ceci, on déduit que les gestantes ne mettent
pas beaucoup d’importance sur le régime alimentaire. Elles ne connaissent pas les
dangers qu’elles ont courus. Les impacts sont très risqués pour ces femmes.
Notre résultat est contraire à l’étude de Gladys MANZANZA KANGA 2008 qui
a mené que 23% des femmes enquêtés ont des connaissances insuffisantes sur les
inconvénients dus à la mauvaise hygiène alimentaire (23).

Selon la connaissance des femmes sur les impacts de la mauvaise diète d’une
gestante pendant l’accouchement
De même que pendant la grossesse, la mauvaise diète entrave le déroulement de
l’accouchement et l’état de santé du fœtus à la naissance. Un accouchement demande
plus d’énergie et de vitalité de la mère et du bébé. La période du travail est une phase de
douleur, de contraction qui va engendrer le dégagement du fœtus. Cette contraction
dépend de la vitalité fœtale et de la force et équilibrité sanitaire de la parturiente. De ce
fait, la mauvaise alimentation qui est responsable de cette carence, va rendre cet
accouchement difficile.
Ici, 71% des femmes ont une connaissance insuffisante sur les effets néfastes de
la mauvaise diète pendant l’accouchement
34

Selon les conséquences de la mauvaise diète pendant la grossesse


Le développement intra-utérin du fœtus dépend essentiellement de sa mère. Il se
nourrit par l’échange placentaire. De ce fait, si une femme enceinte a un déficit
nutritionnel, le fœtus risque de ne pas recevoir un apport suffisant pour son
développement. La mauvaise hygiène alimentaire d’une gestante est donc responsable
de RCIU.
L’hypertension artérielle gravidique est une pathologie inquiétante surtout si elle
n’est pas prise en charge immédiatement. Elle est essentiellement liée à l’âge et au
régime alimentaire. En cas de prise en charge inefficace ou tardive, elle peut entraîner
une pré éclampsie et éclampsie qui est une hypertension artérielle associée à une
protéinurie ++ ou +++ pendant la grossesse. C’est pathologie très risquée sur le
pronostic fœtal et maternel.
Ainsi, les femmes encourent un risque de diabète gestationnel se traduisant une
insulino résistance dès le deuxième trimestre. L’excès alimentaire accentue ce
phénomène. Face au surpoids, le risque de diabète gestationnel augmente 1.7 fois
(obésité et grossesse). Le surpoids dû à la mauvaise hygiène alimentaire d’une femme
enceinte est un des facteurs de survenu du macrosomie fœtal. L’excès d’alimentation, le
diabète gestationnel, l’hypertension le rendent encore plus élevé. La macrosomie est un
impact grave pour le pronostic maternel et fœtal.
Nous avons constaté dans notre étude que 23% des femmes enquêtées ont
présenté le RCIU et 10% des femmes ont présenté de macrosomie fœtal.

Selon les conséquences de la mauvaise diète pendant l’accouchement

La mauvaise prise d’aliment engendre des nombreux problèmes au déroulement


de l’accouchement :
 Faible poids de naissance
Cette conséquence est suite au retard de croissance intra-utérine. Quand un
bébé a un très faible poids, le déroulement de l’accouchement va être difficile
car le bébé ne peut pas aider la maman à l’expulsion et surtout un risque de
présentation dystocique est probable. Quant au nouveau-né, il est fragile et peut
rencontrer des difficultés à l’adaptation à la vie hors utérine.
Notre résultat a montré que 33% des enfants des femmes enquêtées ont un
faible poids à la naissance.
35

 Gros bébé à la naissance


C’est la conséquence de la macrosomie fœtale. Par cette situation,
l’accouchement devient difficile pour la mère avec un important risque de
disproportion fœto-pelvienne. Il y a des chances de pratiquer une opération
césarienne ou une épisiotomie. Le pronostic fœtal est impliqué. Il y a un risque
d’hypoglycémie précoce du bébé dès l’expulsion. Il est donc important de le
prendre en charge immédiatement. C’est prouvé alors que la mauvaise hygiène
alimentaire de la gestante entrave le déroulement de la grossesse,
l’accouchement et le pronostic fœtal.
Cette étude nous montre que 10% des femmes enceintes ont de gros bébés à
la naissance.
 L’hémorragie de la délivrance
C’est un cas dangereux qui survient surtout pendant la troisième phase de
l’accouchement. Elle est nécessairement liée à la carence en fer et à l’hypertonie
utérine. Pour l’éviter, une gestante doit prendre quotidiennement de Fer acide
folique dès le deuxième trimestre de grossesse pour renforcer le profil
alimentaire. De plus, elle doit respecter le régime alimentaire sain.
Cette étude au CSB II Belazao a montré que seulement 2% des femmes ont
eu des hémorragies de la délivrance. Ce qui implique surtout que les femmes
peuvent correctement le FAF.
 L’épisiotomie
L’indication courante de l’épisiotomie est la macrosomie fœtale à part la
présentation du siège. Elle est exercée au moment de l’accouchement plus
précisément l’expulsion. Elle est alors un impact de la mauvaise alimentation de
la femme enceinte.
Le taux d’épisiotomie dans notre étude est de 25%.
 Le travail prolongé
Il survient surtout quand la femme présente une faible énergie qui est due à
son profil nutritionnel mauvais. Elle n’a pas la force suffisante pour
l’accouchement. D’autre part, le bébé peut aussi être faible et n’arrive pas à
aider sa mère à faciliter l’accouchement. Les contractions utérines sont
inefficaces et le travail va être long.
Les 23% des femmes enquêtées ont subit un travail prolongé pendant son
accouchement.
36

VI. SUGGESTION

On a constaté que les femmes du CSB II Belazao a une insuffisance de


connaissance en terme d’alimentation pendant la grossesse. Elles ignorent que la
mauvaise diète a des impacts nuisibles sur le déroulement de sa grossesse et son
accouchement.
Vu ces problèmes, nos suggestions sont les suivantes :

VI.1. Au Ministère de la Santé Publique.


– Sensibiliser et encourager les personnels de santé à faire une IEC/CCC sur
l’alimentation pendant la grossesse.
– Améliorer le système d’IEC/CCC, et utiliser les mass médias les
brochures…
– Bien former le personnel de santé en cette matière.
– Actualiser les connaissances des personnels de santé par des formations
continues.
– Donner des informations adéquates aux personnels sur la prise en charge du
diagnostic précoce de la mauvaise alimentation des gestantes afin d’éviter la
survenue des inconvénients.
– Promouvoir des apports nutritionnels complémentaires
– Développer la coopération avec les agents communautaires sur ma maternité
à moindre risque.

VI.2. Au personnel de santé


– Faire d’IEC-CCC pendant la séance de CPN en matière de nutrition.
– Sensibiliser les femmes, la population sur les effets néfastes de la mauvaise
alimentation pendant la grossesse.
– Faire des IEC-CCC personnalisée sur le mode d’alimentation pendant la
CPN
– Faire la détection précoce d’un déficit alimentaire du gestante
– Sensibiliser les femmes à faire la CPN précoce.
– Apprendre aux femmes la préparation alimentaire par les produits qu’elles
ont. La commune Belazao est riche en produits agricoles et laitiers.
– Actualiser leurs connaissances sur la bonne alimentation et la nutrition en
général.
37

VI.3. Agents communautaires AC


– Sensibiliser les femmes à faire la CPN
– Sensibiliser les femmes sur la bonne alimentation
– Encourager les femmes à se rendre à l’hôpital en cas de doute sur la santé.
– Aider les personnels aux sensibilisations.
– Donner des conseils alimentaires aux femmes.

VI.4. Aux femmes enceintes


– S’intéresser au bien-être de son bébé et sa santé.
– Suivre une bonne alimentation adéquate
– Faire la CPN au Centre de Santé
– Renforcer l’alimentation équilibrée
– Se rendre à l’hôpital en cas de besoin
– Suivre les conseils de la sage-femme et des A.C
38

VII. CONCLUSION

Pendant la grossesse, une femme doit se soumettre à une alimentation équilibrée


afin d’avoir le déroulement normal de la grossesse et de l’accouchement. L’hygiène
alimentaire aide la femme à supporter la douleur et les épreuves de l’accouchement et
assure le bien-être de son enfant. Notre étude intitulée «alimentation des femmes
enceintes au CSB II Belazao en 2017 » a, comme objectif général, de promouvoir une
alimentation saine et équilibrée chez les gestantes. L’hypothèse a été vérifiée que « Le
déficit nutritionnel d’une femme enceinte entrave le déroulement de sa grossesse et son
accouchement.
C’est une étude transversale, exhaustive et descriptive qui s’est déroulée le mois
de juillet 2017 sur 100 femmes. L’enquête a été menée lors de la séance de vaccination.
Nous avons constaté que 51% des femmes ignorent la bonne alimentation, 70%
ont une connaissance insuffisante sur les impacts de la mauvaise diète pendant la
gestation et 23% des femmes présentent le retard de croissance intra-utérine à cause de
la malnutrition. Ces méconnaissances se voient surtout chez les femmes de moins de 18
ans et chez les femmes qui ont un niveau d’étude primaire et illettrée.
L’insuffisance d’IEC /CCC auprès des femmes pendant la CPN a causé cette
méconnaissance des femmes sur l’alimentation pendant la gestation, à part la difficulté
économique.
Toutefois, un bon niveau de connaissance du prestataire de la santé en matière
de nutrition pendant la grossesse permettra de renforcer la connaissance des femmes
enceintes sur la bonne alimentation et les effets néfastes de la mauvaise diète pendant la
gestation. Ceci peut diminuer les impacts de la mauvaise alimentation chez les gestantes
et incite la population à avoir un régime alimentaire favorable. Le renforcement
d’IEC/CCC auprès des femmes et de la population peut améliorer la situation.

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