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1. Introduction
Pathologie Générale = Branche médicale s’intéressant aux altérations structurelles des ₵, tissus ou
organes, dans le but d’expliquer et de comprendre l’Histoire Naturelle des maladies
⮡ L’Histoire naturelle d’une maladie est son évolution spontanée, hors toute intervention extérieure.
Son étude inclut 6 aspects :
L’Étiologie
L’étiologie est l’étude de la cause de la maladie ou de la lésion. Ça peut être :
Uni- ou Multifactorielle
Connue ou Inconnue ⤳ si elle est inidentifiable, elle sera dite Idiopathique
⤳ si elle est consécutive à une intervention médicale = Iatrogène
⤳ si elle est consécutive à un séjour hospitalier = Nosocomiale
L’étiologie est donc l’évènement qui Doit survenir pour que la maladie apparaisse, sans la présence de
cette cause il ne peut pas y avoir cette maladie
/!\ Cause ≠ Facteurs Favorisants -> les facteurs favorisants augmentent la probabilité d’apparition mais
ne la déclenche pas. Ils se distinguent en :
- Facteur de risque = augmentent la probabilité de survenue de la maladie, et il est possible
d’agir sur l’exposition à ces facteurs (tabac, alcool, …)
- Marqueurs de risque = augmentent la probabilité de survenue de la maladie mais ne sont pas
modifiables (Sexe, taille, …)
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Le délai +/- long qui existe entre la contamination/exposition à l’agent étiologique et l’apparition des
premiers symptômes = Période d’Incubation (maladie infectieuse) ou Période de Latence (non-
infectieuse) ⤳ les périodes de latence peuvent varier de qlqs minutes à plusieurs décennies ; dans le
cas du cancer elle peut être de 10-40 ans.
La Pathogénèse
Pathogénèse = présentation des modifications cellulaires & tissulaires associées au développement
de la maladie. La cause de la maladie va induire dans l’organisme un ensemble de mécanismes qui
vont :
- Conduire à des modifications Structurelles et Morphologiques de la ₵/tissu/organe
- Altérer l’état de santé du patient
- Conduire aux manifestations cliniques menant au diagnostic
La Manifestation Clinique
Manifestation clinique = “Visage” de la maladie, la manière dont elle s’exprime. On va différencier :
Les Signes Cliniques = manifestations Objectives qui peuvent être observées et mesurées par
une autre personne : T°, pression artérielle, fréquence cardiaque, …
Les Symptômes = manifestations Subjectives qui ne sont pas mesurables par une autre
personne et dont la perception dépend du patient : douleurs, difficultés respiratoires, …
Certains symptômes ou signes cliniques sont strictement spécifiques d’une maladie -> seront dit
Pathognomoniques.
Le Diagnostic
Diagnostic = identification de la maladie, rendu possible par :
L’Evolution Naturelle
La maladie va poursuivre son évolution naturelle, elle pourra être soit Aigue = limitée sur une courte
période ; soit Chroniques = durer qlqs semaines, mois, années, … -> connaitra alors des périodes :
De Rémission = diminution significative/disparition temporaire des symptômes
D’Exacerbation = aggravation des symptômes
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2. Les Tissus de l’Organisme
a) Matériel Corporel
La Collecte Les cliniciens fournissent au pathologiste des tissus de ≠ origines, obtenus de diverse
façons :
- Soit des prélèvements de cellules isolées obtenues par pct°, brossage ou recueillies à partir de
liquides biologiques (sang, urine, épanchement, …)
- Soit des prélèvements tissulaires, + volumineux issus de biopsies, pièces opératoires ou
d’autopsie.
La conservation du matériel biologique est une étape déterminante dans le succès de l’analyse !
Biopsie = prélèvement d’un échantillon issu de l’organisme effectué afin de procéder à un examen
microscopique, biochimique, immunologique, génétique ou bactériologique.
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- Les Techniques Particulières & Complémentaires, permettant d’affiner le diagnostic ou de
répondre à des questions + spécifiques
Le Traitement Préparatoire
À l’exception de préparation extemporanées dont la conservation de dépasse pas qlqs heures, les
pièces à analyser demandent une préparation spécifique avant l’analyse ; les différentes étapes sont :
① Fixation Traitement destiner à “figer” les structures et les imprégner par un milieu solide
pour permettre la réalisation de coupes fines. Souvent, l’imprégnation se fait avec de la
paraffine (solide < 56°C < liquide)
② Réalisation de coupes fines l’échantillon est découpé au moyen d’un Microtome et monté
sur des Lames qui serviront de support.
La coloration nécessite plusieurs étapes : Élimination de la paraffine par une succession de bains
(toluène ou xylène, alcool) Réhydratation Coloration (2 bains + rinçage) Déshydratation (bains
d’alcool) Montage et fixation par de la résine
Les Colorations Spéciales : elles sont réalisées dans le but de préciser des structures ou des
substances suspectées par le pathologiste lors de son analyse initiale sur des coupes utilisant des
colorations de routine. Elles sont basées sur des réactions biochimiques permettant de révéler la
nature de la substance ou structure Trichrome de Masson, Movatt, Verhoeff, PAS, Bleu Alcian, …
④ Montage
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3.2. Techniques Particulières et Complémentaires
Pour les demandes les + spécifiques des cliniciens, le pathologiste peut utiliser des techniques
particulières :
a) Analyse Extemporanée
⤳ envoi au laboratoire, aussitôt après leur prélèvement, des tissus frais, à sec ou dans du sérum, et de
procéder à une ou plusieurs coupe.s histologique.s sur le tissu congelé, non fixé, afin d’orienter au
mieux l’acte chirurgical en cours. Le tissu peut ensuite être décongelé pour faire d’autre analyses.
b) Examen de l’Ultrastructure
c) Coloration Immunohistochimiques
La patho générale va généralement étudier les maladies par le biais de la génétique en pratiquant
l’Hybridation in situ ou l’établissement du Caryotype.
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⮡ L’Hybridation in situ permet de mettre en évidence & de localiser dans la cellule ou le tissu des
séquences connues d’ARN ou ADN. Il est possible d’identifier des Mutations, des Réarrangements
chromosomiques et des Clonalités.
- Cellule Euploïque = ₵ qui contient un multiple du nbr normal de chromosomes de l’espèce -> une
₵ normale est diploïque, mais on peut en trouver des triploïdes, tétraploïdes, … = Polyploïdes.
Aneuploïdie Autosomique -> la plupart sont létales et vont mener à un avortement spontané, seules
qlqs unes donnent des nouveau-nés viables ⤳ Trisomie 13 = Syndrome de Patau
⤳ Trisomie 18 = Syndrome d’Edwards
⤳ Trisomie 21 = Syndrome de Down
Aneuploïdie des Chromosomes Sexuels -> moins sévères, elles peuvent donner des nouveau-nés
viables, sauf en cas d’absence complète de chromosome X. Exemple : Syndrome de Turner (45,X) ou
Syndrome de Klinefelter (47,XXY).
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① Délétion -> Rupture du chromosome avec perte de matériel ; ex : Syndrome du Cri du Chat
(del 5p)
② Duplication -> copie en double d’une séquence, les répercutions sont souvent moins
invalidantes que les délétions de la même portion
③ Inversion -> rupture à 2 endroits avec une réparation qui inverse le fragment
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Chapitre 2 : Les Malformations Congénitales
1. Introduction
Les malformations congénitales majeures concernent 2-3% des naissances (& 10-20% des enfants
mort-nés) -> ½ à 2/3 sont uniques, le reste sont des anomalies multiples. 50% de ces malformations
sont invalidantes.
- Majeure = les déficits structurels du corps ou du/des organe(s) mettent en jeu la survie et
nécessitent un traitement
- Mineure = petites perturbations sans impact sur la survie, ne nécessitent pas de traitement
La présentation clinique des malformations cliniques peut être très hétérogène, allant de juste
disgracieuse à totalement incompatible avec la survie ; à présentation immédiate ou différée (qlqs
jours/mois/années, par ex dans le cas de déficit enzymatiques) ; ou encore être silencieuse au
quotidien et n’être symptomatique que dans des situations particulières.
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2. Étiologies des Malformations Congénitales
Les causes des malformations congénitales sont le + souvent multiples, et il peut être difficile de les
identifier avec précision. Cependant, on peut les classer en 3 grandes catégories : Infectieuse,
Génétique ou Environnementale. Le type, le moment et la durée de l’exposition à l’infection/au
toxique va aussi être important.
Rappel : la période la + à risque pour le bébé est le 1er trimestre = correspond à la période embryonnaire,
donc à la mise en place de tous ses organes. Mais c’est aussi le moment où la mère n’est pas forcément
consciente de sa grossesse donc + susceptible de s’exposer à des agents potentiellement Tératogènes.
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3. Classification Pathogénique
1) Malformation
Une Malformation Vraie est due à une Erreur primaire de morphogénèse, le + souvent lié à un
événement pouvant se produire à n’importe quel stade du développement de l’embryon
Développement anormal d’un tissu/organe. Exemples :
Autres exemples :
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Spina Bifida absence de fermeture postérieure du canal osseux
(colonne vertébrale), avec ou sans méningocèle. Degré de sévérité
variable, allant de bénin jusqu’à incapacité de marcher, de se
retenir, … ; touche 1/800 naissance
2) Disruption
La Disruption se caractérise par l’apparition d’un défaut morphologique d’un organe, partei d’organe
ou partie du corps suite à la destruction du tissu normal par un agent extrinsèque : bande amniotique,
infection, substance toxique, hypoxie, … Ex :
Toxoplasmose congénitale
Thalidomide (cfr 5.2.)
Embryopathie Rubéole fréquence = 90% si infection avant la 10e semaine, 10-20% à partir
de la 16e semaine. Tableau clinique :
- Triade de l’embryopathie : Atteinte Cardiaque (persistance du canal artériel, sténose
pulmonaire, …) + Atteinte Oculaire (cataracte, rétinite, glaucome) + Surdité
- Retard mental
- Hypotrophie
3) Déformation
La Déformation est la résultante d’une modification du développement par apparition de contraintes
biomécaniques qui perturbent la morphogénèse ; la cause peut être Exogène (ex : pieds bots suite à
un oligoamnios) ou Endogène (pieds bots par immobilité fœtale, à cause d’une anomalie neurologique)
4) Développement anormal
Une Dysplasie correspond à une organisation anormale des ₵ au sein d’un tissu ou organe. Ex :
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4. Les Polymalformations
Champ morphogénique = partie de l’embryon qui se comporte comme une unité d’interactions
embryonnaires coordonnées entre elles.
2) Séquence = ensemble d’anomalies qui sont toutes des conséquences en cascade d’une seule
anomalie
Ex : Syndrome de Potter -> entrainé par un Oligo-Amnios càd une qté insuffisante de liquide
amniotique. Touche 1/4000 naissances (dont 65-80% sont des ♂)
3) Syndrome = ensemble d’anomalies Non liées entre elles mais ayant la même étiologie et ne
correspondant pas à une séquence (pas d’effet de cascade)
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Autre ex : Syndrome de Marfan = maladie génétique du tissu conjonctif (transmission autosomique
dominante, fréquence : 1/3000 à 1/5000). Les organes les + atteints sont les yeux, le squelette & le
système cardio-vasculaire. Elle est due à une mutation du gène FBN1 codant la fibrilline, composante
de la MEC. Les patients atteints présentent : Grande taille, Croissance anormale des os, Subluxation du
cristallin, Hyperlaxité ligamentaire, Anévrysme de la racine aortique, Prolapsus de la valve mitrale,
Présence de Vergetures, Myopie fréquente.
4) Association = coexistence non aléatoire d’anomalies multiples, non liées à une séquence, une
anomalie du champ morphogénétique ou à un syndrome ⤳ donc cause inconnue !
Au niveau d’un organe -> certains organes/parties d’organes se sont développés totalement
normalement mais n’ont pas migré en position normale ; on appelle ça une Dystopie.
Ex :
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- Complète = absence totale de l’organe
- Partielle = absence d’une partie de l’organe
- Tissulaire = absence d’un type de tissu normalement présent dans l’organe
Exemples :
Complète → Agénésie Rénale complète = peut être Unilatérale (1 cas/1000 -> viable, aura
hypertrophie du rein présent en compensation) ou Bilatérale (1 cas/10 000 -> Non viable
du coup !) ; 25% s’accompagnent de malformations génitales ⤳ syndrome de Potter.
Elle résulte donc de l’absence de développement du bourgeon urétéral -> absence
d’induction du blastème métanéphrogène & donc de la formation des néphrons.
→ Agénésie des Membres = Phocomélie ; conséquence du traitement des femmes
enceintes par de la Thalidomide (Softenon®) dans les 60’s pour les nausées du 1er
trimestre. Un des énantiomères de la molécule s’est révélé tératogène chez l’humain.
Partielle → Agénésie partielle du Corps calleux = 1 personne/300 à 1/4000 selon les études
a) Duplication
= Apparition de 2 organes ou segments d’organes identiques qui ne devraient être présents qu’en 1
seul exemplaire. Peut par exemple toucher le tube digestif, l’urètre, … Souvent sans impact.
L’Aplasie = absence d’évolution embryonnaire d’un organe, retrouvé sous une forme
résiduelle, rudimentaire et non-fonctionnelle. Ex : Aplasie pulmonaire = les bronches se
terminent en extrémités borgnes entourées de tissu conjonctif contenant ou non qlqs canaux
respiratoires rudimentaires, en compensation, l’autre poumon peut être un peu + gros que la
normale.
L’Hypoplasie = développement insuffisant de tous ou d’une partie d’un organe, aboutissant à
la réduction e la taille d'un organe ; sera souvent caractérisé par le préfixe “Micro-” (la
réduction de taille est relative, non absolue). Ex : Hypoplasie rénale, pulmonaire, etc.
L’Hyperplasie ou excès de multiplication, entraine un excès de volume de l’organe.
Ex : hyperplasie surrénalienne congénitale -> va entrainer une certaine pathogénie :
- Déficit de synthèse du Cortisol par la zone fasciculée de la glande Corticosurrénale.
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- Sécrétion accrue d’ACTH par l’hypophyse
- Surstimulation de la production d’androgène par la zone réticulée de la cortico-surr.
→ Développement ambigu des organes génitaux externes ; avec toutes les
conséquences physiques & de construction mentale pour l’enfant.
Atrésie = absence localisée, complète ou partielle, de lumière au niveau d’un organe creux ; on peut
distinguer la Sténose = rétrécissement de la lumière. Ce défaut peut s’accompagner de la formation
d’une lumière aberrante, faisant communiquer 2 lumières de 2 organes qui auraient dû rester séparés,
cette communication anormale = une Fistule.
d) Hétérotopie ou Ectopie
Hétérotopie = Ectopie = présence, en dehors de toute agression, d’un foyer tissulaire normal au sein
d’un tissu dont il est normalement absent (/!\ À ne pas confondre avec Métaplasie). Ce tissu peut être
le siège de pathologies spécifiques au tissu indépendamment de son environnement. Ex :
- Persistance du Canal Thyréoglosse, entre la pyramide de Lalouette & la base de la langue ->
peut favoriser l’apparition d’un kyste rempli de mucus, siège d’une infection ou d’une réaction
inflammatoire
- Polythélie = présence d’un (ou plusieurs) mamelon surnuméraire et tissu glandulaire le long
des crêtes mammaires, qi s’étendent de la région inguinale au creux axillaires. Normalement,
ce tissu glandulaire disparait à la 4e semaine embryonnaire, ne laissant en place que celui situé
à mi-thorax (futurs seins)
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Chapitre 3 : Les Adaptations Cellulaires
1. Introduction
Une cellule interagit en permanence avec son environnement ; elle ajuste sa structure interne &
externe et sa fonction dans le but de s’adapter aux contraintes externes et aux stress.
Une cellule tend à maintenir les paramètres physiologiques de son milieu interne – T°, pH, concentrat°
intra-₵, … – dans des limites très étroites, oscillants autour d’un état idéal, compatible avec sa survie
et le maintien de ses fonctions ce maintien dans un état stable optimal = Homéostasie.
Toute cause venant perturber l’Homéostasie est considérée comme une Agression.
Une ₵ peut être endommagée de nombreuses manières, les lésions peuvent être dues à l’action de :
- Agents Physiques
o Forces Mécaniques = impact, Augmentation de la tension, …
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o Température = des T° très froides ou chaudes endommagent (directement ou
indirectement) la ₵, les organites, les systèmes enzymatiques, …
o Courant Électrique = induit des lésions thermiques + affecte les “systèmes électriques” de
l’organisme (tissu nodal cardiaque ou réseaux neuronaux par ex)
- Perturbations Nutritionnelles
o Excès de nourriture = ↗ du stress oxydatif, lésions tissulaires
o Déficits Qualitatifs ou Quantitatifs = le corps nécessite >60 composés organiques et in-
pour couvrir ses besoins !
- Radiations
o Elles couvrent un large spectre de fréquence ; toutes les fréquences inférieures à celles
du rayonnement UV sont considérées comme ionisantes (donc < 100 nm)
- Agents Chimiques
o Peuvent directement ou indirectement occasionner des dégâts dans de nombreuses
structures biologiques, inhiber des voies métaboliques, précipiter des protéines, rompre
des équilibres osmotiques et ioniques ou encore modifier les natures chimiques de
molécules de la ₵
- Agents Biologiques
o Diffèrent des autres agents par leur capacité à se reproduire & de poursuivre l’agression
malgré les mécanismes de défense de l’organisme
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3.1. Hypertrophie
Hypertrophie = augmentation de la taille de la ₵ induisant une augmentation de la taille d’un tissu ou
d’un organe (organomégalie). Elle concerne + spécifiquement les tissus qui ont une capacité de
multiplication limitée ou absente. La notion d’hypertrophie peut aussi se retrouver au niveau d’un
organite
⮡ Il n’y a pas de nouvelles ₵, juste celles préexistante qui sont plus grandes, plus larges !
Ces mécanismes induisent l’expression de gènes particuliers & la synthèse de protéines structurelles,
facteurs de croissance & modifient les voies métaboliques.
A. Hypertrophie Physiologique :
B. Hypertrophie Pathologique :
Elle peut être généralisée à l’Ensemble de l’organisme – par ex : Acromégalie = sécrétion excessive
d’hormone de croissance – ou Limitée à un organe/un type cellulaire :
L’adaptation hypertrophique va être limitée par les échanges gazeux et la diffusion des substrats
nutritifs.
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3.2. Hyperplasie
Hyperplasie = augmentation du volume d’un tissu/organe liée à l’augmentation du nbr de ₵. Elle est
présente dans les tissus qui ont conservé une capacité de multiplication.
Étant souvent des réponses adaptatives aux mêmes stimuli, l’hypertrophie & l’hyperplasie sont
souvent retrouvées ensemble au sein d’un même organe -> ex : Hypertrophie & Hyperplasie du muscle
lisse du myomètre d’un utérus gravide => augmentat° du nombre et de la taille des cellules musculaires
suite à la stimulation oestrogénique pendant la grossesse.
A. Hyperplasie Physiologique
Une stimulation hormonale lors des différents âges de la vie peut conduire un tissu à accroitre
son nbr de ₵.
Développement de la glande mammaire à la puberté -> l’augmentation des taux
d’hormones sexuelles induit la prolifération des canaux galactophores et des acini
lobulaires
Cycle oestrogénique et hyperplasie endométriale (cycle menstruel)
Hyperplasie compensatoire = apparait lorsqu’une partie d’un organe disparait ou perd sa
capacité fonctionnelle. Ex : dans le foie, en réponse à la nécrose d’un des lobes ; ça va induire
une certaine hypertrophie du foie.
B. Hyperplasie Pathologique
Certaines conditions pathologiques entrainent une prolifération cellulaire qui reste néanmoins
dépendante de la stimulation par les hormones ou des facteurs de croissance, Contrairement aux
tumeurs malignes dont la prolifération cellulaire échappe à tout contrôle !
Hyperplasie hormonale pathologique = les stimuli endocriniens sont parmi les + puissants de
l’organisme. Une perturbation dans le contrôle de la sécrétion ou dans l’équilibre entre les
productions hormonales va affecter le développement des tissus.
Goitre = carence alimentaire en iode (ou autre étiologie) -> production insuffisante
d’hormones thyroïdiennes -> sécrétion excessive de TSH (absence de feed-back négatifs)
-> sur-stimulation de la thyroïde Hyperplasie !
Hyperplasie Glandulo-kystique = la persistance de la stimulat° oestrogénique va induire
une hyperplasie des ₵ de l’endomètre -> vont se développer en cryptes et en kystes.
Hyperplasie Lymphoïde = le Tissu lymphoïde est constitué d’un ensemble d’organes où résident
les lymphocytes & autres ₵ du système immunitaire, il constitue une composante essentielle de
notre immunité. Toute stimulation antigénique (infectieuse ou non) entraine une hyperplasie
folliculaire & parafolliculaire, accompagnée d’une augmentation de la taille du/des ganglions du
territoire de drainage qui deviennent palpables.
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Hyperplasie pathologique d’étiologie indéterminée
Hyperplasie fibroblastique des cicatrices = Chéloïdes
Rhinophyma = hyperplasie des glandes sébacées et de l’épiderme du nez, conduisant à
une augmentation du volume nasal
Il est essentiel de pouvoir faire la différence entre une augmentat° de volume d’un organe suite à
une adaptation hyperplasique & la prolifération d’une tumeur bénigne
Hyperplasie Tumeur
- Polyclonale - Monoclonale
- Diffuse - Focal
- Réversible - Irréversible
- Reste sous le contrôle d’une - Indépendante d’une stimulat°
stimulation hormonale ou de hormonale ou de facteurs de
facteurs de croissance croissance
3.3. Atrophie
Atrophie = diminution de volume d’un tissu/organe qui a initialement atteint son développement
normal, due à une diminution du nombre et/ou du volume des cellules qui le composent.
La ₵ évolue vers une taille + petite et atteint un nouvel état d’homéostasie en phase avec ses apports
nutritifs et vasculaires, sa fonction ou ses stimulations trophiques.
Tous les organes peuvent être atteints mais les + concernés sont : les muscles squelettiques, le cœur,
les organes génitaux & le cerveau.
L’atrophie peut être Physiologique - Involution du Thymus & de la Graisse Brune - ou Pathologique ;
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/!\ Ne pas confondre Atrophie, Agénésie, Hypoplasie & Aplasie !
Atrophie par Compression = résulte d’une hypoxie tissulaire induite par la réduction de
perfusion sanguine, suite à une compression extrinsèque. Le mécanisme s’apparente à celui de
l’atrophie vasculaire, mais diffère par l’étiologie ! On distingue l’atrophie par compression extra-
organique & intra-organique
Atrophie du cortex rénal apparait dans le cadre d’une hydronéphrose secondaire à
l’obstruction de l’uretère. Il y a une augmentation de la pression hydrostatique dans
l’uretère qui induit une hypoperfusion du cortex rénal.
Atrophie du cortex cérébral, entrainée par une Hydrocéphalie
Atrophie Hormonale = peut affecter l’organe qui sécrète l’hormone & celui dont la fonction en
dépend
Atrophie vaginale (= vulvo-vaginale) chez la femme ménopausée, caractérisé par
l’amincissement et l’inflammation des parois vaginales, la perte d’élasticité et d’humidité
de la muqueuse vaginale suite à la diminution des œstrogènes circulants
Prise chronique et prolongées de hautes doses de corticoïdes exogènes induit une
atrophie des glandes surrénales. Ces corticoïdes exogènes inhibent l’hypophyse -> ne
sécrète plus d’ACTH -> les cellules du cortex surrénalien s’atrophient.
Atrophie d’Inanition = lorsqu’un organisme entier subit une diminution chronique ou une
interruption prolongée d’apports nutritionnels, énergétiques ou d’oxygène, survient une
atrophie généralisée ; se caractérise par la présence de vacuoles d’autophagie.
Malnutrition & famines -> induisent ce genre d’atrophie généralisée, dont une des
manifestations est le Kwashiorkor
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Membre immobilisé (plâtre)
Séjour dans l’espace -> les astronautes peuvent perdre jusque 10% de leur masse osseuse
lors d’un séjour dans l’espace (- 100mg/J) et présentent une atrophie cardiaque
Atrophie Neurogène = perte d’innervation d’un groupe musculaire par une affection centrale
(cerveau ou moelle épinière) ou périphérique (atteinte d’un nerf périphérique) induit une
atrophie de celui-ci
Patients hémiplégiques
Atteinte du nerf radial lors d’une fracture spiroïde de l’humérus -> les groupes musculaires
releveurs de l’avant-bras ne sont plus innervés et s’atrophient
Hernie discale qui comprime le nerf sciatique -> idem pour les muscles de la loge
postérieure de la cuisse & des loges antérieures et postérieures de la jambe
3.4. Métaplasie
Métaplasie = modification réversible caractérisée par la Transformation morphologique &
fonctionnelle d’un tissu vers un autre tissu de morphologie et de fonction différente ->
“Reprogrammation” des ₵-souches de l’épithélium ou mésenchiales non différentiées présentes dans
le tissu conjonctif. /!\ À ne pas confondre avec l’Ectopie ! La métaplasie est souvent secondaire à une
agression chronique.
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Chapitre 4 : L’Inflammation
1. Introduction
Pour survire, tous les organismes doivent être capable d’éliminer les « envahisseurs », tels que les
agents pathogènes et tissus endommagés.
Les maladies non-transmissibles (c’est-à-dire non causées par un agent infectieux), représente + de
60% des décès dans le monde, dont une majorité découlent +/- directement d’un processus
inflammatoire (maladies cardio-vasculaires, diabète, cancers, maladies respiratoires chroniques). Ça
représente donc un problème de santé important.
Définition : l’Inflammation (en latin signifie : Bouter le feu) est un ensemble de processus biologiques
complexes qui constitue une réponse protectrice de l’organisme dans le but d’éliminer la cause initiale
de l’agression cellulaire/tissulaire, et les tissus nécrotiques résultants de l’agression originelle ; elle est
essentielle à la cicatrisation 2 exemples :
1) Quand on s’est rendu compte (il y a des années) que les Infarctus du myocarde étaient
accompagnés d’une inflammation, on a traité les patients aux corticoïdes ils mourraient en
4-6 semaines d’une rupture de la paroi cardiaque ! En supprimant l’inflammation, on
empêchait le tissu de cicatriser
2) L’hépatite C est très répandue dans la population, et 1/3 des personnes infectées n’en sont
pas conscientes -> chez elles, il n’y a eu que très peu d’inflammation, donc pas de signes
cliniques mais ça fait que le foie n’a pas pu correctement éliminer l’agent pathogène.
/!\ Inflammation ≠ Infection ; on peut avoir une inflammation sans la moindre infection (par ex si
tu te tapes sur le doigt avec un marteau ; ou le diabète : processus inflammatoire contre les cellules
du pancréas alors qu’il n’y a aucune bactérie ou autre).
Certains agents infectieux font tout pour passer inaperçues et donc éviter de déclencher une
inflammation.
Rougeur (rubor)
Douleur (dolor)
Chaleur (calor)
Œdème (tumor)
+ Impotence fonctionnelle (l’organe va fonctionner moins bien s’il est le siège d’une
inflammation)
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Ce qu’il se passe : Vasodilatation artérielle amène + de sang dilatation passive des capillaires au
site de lésion = Rougeur & Chaleur fuite protéique et d’eau vers le tissu = Exsudat = Œdème
production de médiateurs de l’inflammation irrite les terminaisons nerveuses = Douleur
2. Défenses de l’Organisme
La défense de l’organisme se fait via 3 grands mécanismes : les Barrières épithéliales, la Réponses
Inflammatoire et l’Immunité adaptative (qui ne sera pas détaillée dans ce cours).
La Barrière Cutanéo-Muqueuse assure donc la Première ligne de défense contre le milieu extérieur.
Elle est fondamentale, et empêche simplement que les pathogènes ne rentrent dans l’organisme.
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Les moyens mis en œuvre pour assurer la défense sont entre autres :
La Seconde ligne de défense est donc la Réaction Inflammatoire. Elle est Rapide, Active (contrairement
à la barrière cutanée qui n’est que passive), Immédiate & Aspécifique.
3. But de l’Inflammation
Le but de l’inflammation est Quadruple :
② Limiter & contrôler le processus inflammatoire c’est une réaction tellement violente qu’elle
doit s’auto-contenir sinon l’organisme entier serait mis en danger ; pour ça, en + des IL-1, -6, -
8 et TNF-α qui stimulent l’inflammation, vont être produits des IL-10 et TGF-β (notamment)
qui eux freinent le processus (les productions des 2 types de facteurs se fait dans des
proportions variables -> d’abord beaucoup de stimulant et peu de frein puis au fur & à mesure
produit moins de stimulant et + de frein)
④ Préparer & Initier la cicatrisation (détersion des tissus nécrotiques, drainage lymphatique,
néoangiogénèse, … pour que l’organe puisse retrouver un fonctionnement normal)
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Manifestation cliniques systémique « classiques » de l’inflammation : L’activation du processus
inflammatoire peut avoir des répercussions systémiques : mise en place de la fièvre, dans le foie
néoglucogénèse à partir de protéines exclusivement, …
4. Acteurs de l’Inflammation
2 familles d’acteurs : les Protéines Plasmatiques & les Éléments Cellulaires
Ces 2 familles sont liées, elles vont interagir, s’activer mutuellement pour agir de façon coordonnée.
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Les Acteurs Plasmatiques
Système du Complément :
Le complément a donc une action dans l’attaque directe du pathogène + Chimiotactisme pour les
leucocytes neutrophiles & macrophages + dégranulation des basophiles circulants et tissulaires
Système de Coagulation
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Les Acteurs Cellulaires
Désigne toutes cellule qui, d’une façon ou d’une autre, intervient dans l’inflammation. Les cellules de
l’immunité innée possèdent des récepteurs particuliers = PRRs = Pattern Recognition Receptors
(TUYAU, IL AIME BIEN CES RECEPTEURS LA)
Ces récepteurs peuvent soit être solubles dans le plasma ou cellulaire, aussi bien sur la membrane
plasmique que dans le cytosol
4 familles de PRRs :
- TLR (Toll-like Receptors) -> 11 connus chez l’humain ; de façon générale très conservés au cours
de l’évolution donc retrouvés chez quasi tous les animaux etc
- NOD ou NLR (Nucleotide-Binding oligomerization domaine)
- RLR (RIG-I-Like RNA helicase)
- Lectines
Leurs fonctions principales sont de Détecter la présence & le type de pathogène ou de composés
de dommages cellulaire
Déclencher une réponse locale
Stimuler la réponse adaptative
Les TLRs sont les + étudiés, ils ont comme ligand les DAMPs et les PAMPs
En gros : DAMP = associé à un dommage corporel ; PAMP = associé à la présence d’un pathogène
28
Les 11 TLRs sont donc activés par différents types de ligands :
Dans les poches de sang, on estime que 1/6000 est contaminée par une bactérie, entrainant donc un
risque de septicémie lorsqu’on la transfuse à un patient. Aussi, une poche ne se garde que 45J MAX au
frigo, et au fur et à mesure (après 10-15J), on y observe une Hémolyse = dégradation des globules
rouges -> il y a donc des débris cellulaires qui se promènent dans la poche -> quand transfusion, ces
débris sont relargués dans la circulation du patient, activant ses TLR Réaction Inflammatoire !
29
2 classes :
Interleukines (IL) -> produites surtout par macrophages & lymphocytes ; actions principales :
o Modification de l’expression des molécules d’adhésion par de nombreuses lignées
cellulaires.
o Chémotactisme sur les leucocytes
o Induction de la prolifération et la maturation leucocytaire dans la moelle osseuse
o Renforcement ou suppression de la réaction inflammatoire
o Effets systémiques
Une sous-famille particulière : Les Chémokines ; action principale = attraction des
leucocytes sur le site inflammatoire, produites par de nombreuses lignées cellulaires
Interférons (INF)
o -α & -β : produits surtout par macrophages & cellules infectées par des virus
o -γ : produits surtout par lymphocytes
Un autre médiateur important : l’Histamine Elle est contenue dans les basophiles et est relarguée
soit après liaison des fragments C3a & C5a sur leur récepteur, soit par liaison d’un IgE à son antigène.
Elle induit une contraction temporaire des ₵ musculaires lisses (douleurs abdominales,
bronchospasmes) suivi d’une relaxation des ₵ musculaires lisses vasculaires + la dilatation des veines
post-capillaires + augmentation de la perméabilité vasculaire.
Elle est responsable des réactions allergiques (choc anaphylactique) -> gonflements, difficultés
respiratoires, etc
30
Acteurs cellulaires : parmi les ₵ intervenant dans la réaction on a donc des Cellules du système
immunitaire, des ₵ mésenchymateuses, des ₵ vasculaires, plaquettes, … Le nombre de chaque type de
₵ évolue au long de la réaction.
Rmq : peut tomber à l’examen une lame où devra déterminer si c’est une inflammation chronique ou
aigue (peut s’aider des dépôts de collagène qui signent d’office une chronique)
31
1) Inflammation Aigue
3 phases : Initiation – Amplification – Extinction
Tout cela s’observe sur les coupes histologiques de Bronchopneumonie (sl 64-65-66) dans la
bronchopneumonie, on voit les capillaires dilatés & les alvéoles comblées par des neutrophiles (d’où
la diminution des échanges gazeux et difficultés respiratoires résultantes). Aux RX, ça se traduit par
une opacification dans la zone inflammée.
Si la lésion est très faible (on se cogne juste par ex), la réaction va s’arrêter là ; mais si elle est +
importante, va s’enchainer la phase suivante
② Amplification : tout s’exagère, s’étend aux régions autour de l’inflammation. Caractérisé par :
- Accumulation de liquide & cellules inflammatoires
- Accumulation de Leucocytes + autres cellules immunitaires -> destruction tissulaire d’intensité
variable
- Déploiement de mécanismes de Détersion & de Réparation
Dans cette évolution, il y a une balance qui va se faire entre les agents pro- et anti-inflammatoires,
avec influence de plein de facteurs, déterminant quelle voie sera empruntée.
Cette étape est rendue possible par le contrôle de l’inflammation et la montée en puissance des
Cytokines anti-inflammatoires. Dès la phase d’initiation, il y a production de ces Cytokines inhibitrices
de l’inflammation :
IL-10
TGF-β
PG-E2 & PG-D2
Résolvines
La diminution des ₵ inflammatoires activées sur le site va permettre à la fois une Diminution des
concentrations en Cytokines Pro-inflammatoires & un Switch Métabolique (via PGE2 et PGD2) des
produits issus du métabolisme des Eicosanoïdes passe de la production de métabolites Pro-
inflammatoires (LK et PG) à des Anti-inflammatoires, générés à partir d’acides gras poly-insaturés ω-
3 : Lipoxines, Résolvines et Protectines.
Les Lipoxines sont des substances anti-inflammatoires & pro-résolutives ; elles sont générées à
partir d’Acide Arachidonique, soit par action des Lipoxygénases (LOX) sur l’acide arachidonique
au niveau des ₵ épithéliales et des monocytes (15-LO) et des neutrophiles (5-LO) ; soit par action
transcellulaire au sein de micro-agrégats plaquettes/leucocytes.
33
Les Résolvines sont des médiateurs pro-résolutifs, générées à partir d’un changement
métabolique de la COX-2 et de la LOX. Il en existe 2 types : E-Résolvines (⤳ acide
eicosapentaénoïque) & D-Résolvines (⤳ acide docosahexaénoïque). Elles agissent sur de
nombreuses lignées cellulaires, dont les neutrophiles & macrophages via des RCPG ; elles ont des
actions : Anti-inflammatoires, Anti-fibrotiques, Anti-infectieuses, Anti-angiogéniques & Pro-
résolutives
34
Si l’inflammation ne peut pas être contenue ou éteinte par les mécanismes de contrôle, le retour à la
Catabase va être très difficile voire impossible il y a alors évolution vers la Phase de Progression et
d’Extinction puis vers l’Inflammation Chronique !
Une inflammation peut s’étendre par différents mécanismes : Défaut de Contingence (ex : cavité
pleurale, aucune structure ne pourrait empêcher la progression de l’inflammation, que ce soit des
barrières anatomiques ou physiologiques), Propagation Permissive (laisse progresser car ne sait pas
vraiment la stopper, ex tissu à faible vascularisation) ou par Emballement (dépasse trop vite les
mécanismes de compensation).
Abcès = Collection de pus entouré d’une coque fibreuse, les symptômes & les conséquences peuvent
être très variables en fonction de sa localisation ;
Il peut grandir puis crever pour établir une communication soit vers l’extérieur soit avec un
organe -> parle dans ce cas-là de Fistulisation un abcès qui se vide, c’est une bonne
nouvelle, l’évolution sera favorable.
Il peut ne pas se collecter, et former un Phlegmon/Cellulite = infiltration de pus sans coque
fibreuse et qui envahit les tissus
Dans les 2 cas, il peut se passer une propagation de proche en proche jusqu’aux vaisseaux
lymphatiques -> ils drainent les cytokines, IL, etc, donc peut se déclencher une réaction inflammatoire
au sein des vaisseaux => donne une Lymphangite, qui se manifeste par l’apparition d’une ligne rouge
sur la peau, suivant le tracé du vaisseau. Tout ça est ramené vers les Ganglions -> va s’y produire aussi
une inflammation = Adénite.
Dans les cas les + extrêmes, les agents infectieux peuvent rejoindre le sang Septicémie évolution
vers une Sepsie peut mener au décès
Ex : Sinusite = correspond à une inflammation des muqueuses -> inflammation se propage aux os
autour -> se transmet en intracrânien -> développement d’un abcès Intracrânien !
Abcès anal -> peut, dans les heures qui suivent, dégénérer très facilement -> se propage très vite
et passe très facilement dans le sang Septicémie
35
2) L’Inflammation Chronique
D’une inflammation aigue durant + de 2 semaines -> manifestations cliniques idem à la phase
de progression
De l’infection par des micro-organismes tenant en échec les mécanismes de défense
De la présence de toxines ; soit issues de pathogènes, qui continuent à attaquer le tissu alors
que le pathogène est totalement détruit ; soit des produits chimiques toxiques.
Elle est caractérisée par la présence Simultanée de 2 processus dans une même lésion : Destruction
Cellulaire (Nécrose 1° ou 2°) & Accumulation accrue de ₵ inflammatoires Inflammation &
Cicatrisation en même temps !
Persistance de la nécrose avec formation de pus dans le cas d’infect° bactérienne, ou de dépôt
de tissu conjonctif (collagène) dans le cas de pathologies inflammatoires aseptiques ou virales
Développement de Granulomes dans certains cas
Évolution d’une inflammation d’origine virale : la destruction permanente de tissu par l’infection virale
va induire une réponse cicatricielle excessive qui va conduire à la Sclérose de l’organe = Dépôt excessif
de tissu fibrotique (ex : cirrhose hépatique chez les personnes atteintes de l’Hépatite C), rend l’organe
dur comme du bois -> la cirrhose ne peut être déterminé que par examen Anatomopathologique.
36
Inflammation Granulomateuse :
Une des formes cliniques de l’inflammation chronique, caractérisée par la présence de Granulomes.
Il en existe 2 types :
a. Non-Spécifiques = Aspécifiques -> liés au maintien dans un foyer inflammatoire aseptique d’un
matériel inerte et indigeste. L’absence de pouvoir antigénique du matériel explique l’absence
de participation immunitaire (càd absence de lymphocytes)
b. Spécifiques (Tuberculose, Lèpre, …) = lié au maintien dans un foyer inflammatoire septique de
pathogènes peu digestes mais antigénique (donc présence de lymphocytes). Les granulomes
spécifiques sont les lésions qui permettent à elles seules un diagnostic étiologique (aspect
caractéristique ou identificat° du pathogène)
Par rapport à l’inflammation aigue, la population cellulaire évolue : d’une populat° caractérisée par la
présence de neutrophiles, on passe à une populat° de lymphocytes & macrophages d’abord les
lymphocytes qui recrutent les macrophages via les INF-γ ; ces macrophages :
Dans le cas des Granulomes Spécifiques, les polymorphonucléaires réussissent à éliminer l’agent causal
(destruction + digestion) ; mais dans certains cas ça leur est impossible risque d’emballement et de
cercle vicieux + risque de destructions de l’ensemble de l’organisme !
Par ex dans le cas de la Tuberculose, la bactérie se développe dans les phagosomes des macrophages.
Les lymphokines sécrétées par les lymphocytes activés aident la digestion des bactéries par les
macrophages – peut-être en permettant la fusion du phagosome avec le lysosome mais pas sûr. Si
l’état de santé du patient est bon, ce mécanisme permet d’arrêter la croissance des bactéries.
La partie centrale des granulomes finit par se nécroser sous forme de Nécrose Caséeuse ; ces cavités
peuvent soit s’assécher et se calcifier, soit se vider en laissant des Cavernes Tuberculeuses (= Vomite)
L’inflammation chronique est présente dans plusieurs pathologies fréquentes, par ex Maladie de
Crohn, Syndrome de détresse respiratoire aigüe, etc. Le passage à la chronicité peut prendre plusieurs
formes : Persistance de signes d’inflammation aigue (nécrose, ulcération, suppuration, …) & Présence
des granulomes, spécifiques ou non.
37
Résumé des Stades de l’Inflammation :
38
Chapitre 5 : Réparation & Cicatrisation
1. Introduction
La capacité d’un organisme à réparer les dommages tissulaires induits par une agression par des
toxiques ou par une inflammation est capitale pour sa survie.
Le processus de Réparation Tissulaire commence pendant l’inflammation aigue & peut se poursuivre
jusqu’à 2 ans après l’agression initiale. Cela comprend aussi bien la restauration de l’architecture que
la fonction du tissu après l’agression (le but n’est pas d’office de retrouver la situation exacte d’avant,
parfois des petits changements sont nécessaires). La restauration de l’architecture nécessite que la
MEC reste +/- correcte pour permettre la reconstruction tissulaire.
La Régénération
Certains tissus sont capables de se régénérer complètement avec un retour complet à l’architecture &
la fonction antérieures => parle alors de Résolution. Certaines conditions doivent être remplies :
La Cicatrisation
Fibrose : désigne un dépôt excessif de collagène dans le cadre d’un inflammation chronique dans
certains organes (rein, foie, poumons) ou au niveau du cœur après une nécrose ischémique étendue.
Si la fibrose survient fans une cavité occupée par un Exsudat inflammatoire, on parle d’Organisation.
Dans le cadre de la réparation cellulaire, leur Prolifération est sous le contrôle de Facteurs de
croissance. 3 populations cellulaires sont importantes :
Le cycle cellulaire possède plusieurs points de contrôle (négatifs ou positifs) ; l’effets des toxiques
altérant l’ADN peut affecter la capacité d’un tissu à se régénérer.
39
B. La Capacité de prolifération du tissu
On distingue :
Les Tissus Labiles (= en division permanente) -> comme le nom l’indique, les ₵ ont une
importante activité mitotique (₵ hématopoïétiques, épith de surface, …)
Les Tissus Stables -> les ₵ sont en G0, leur activité mitotique est faible mais elles en sont
capables ; leur capacité de régénération est limitée (parenchyme des organes solides : foie,
rein, pancréas, …)
Les Tissus Permanents : les ₵ sont considérées comme complètement différenciées &
incapables de se diviser (neurones & cardiomyocytes)
Ne pas oublier : la réparation du tissu doit toujours s’accompagner d’une prolifération des ₵
Endothéliales ⤳ Néoangiogenèse (pour être viable, toute ₵ de l’organisme doit se trouver à une
distance max de 100 µm d’un vaisseau sanguin !) & des Fibroblastes ⤳ dépôt de tissu conjonctif.
La prolifération des ₵ peut être déclenchée par de nombreux médiateurs chimiques, comme des
facteurs de croissance ou des Cytokines. Ils agissent de façon Autocrine, Paracrine ou Endocrine.
Ces gènes sont dits Proto-oncogènes en cas de mutation, peuvent être à l’origine d’une
transformation néoplasique (ce n’est pas rare d’observer une tumeur qui se forme dans un organe
ayant dû se réparer). Donc /!\ si l’agent agresseur peut avoir des effets perturbateurs sur l’ADN.
Les facteurs de croissance ont des effets Pleïotropiques càd qu’ils stimulent en + la migration, la
différenciation cellulaire, la synthèse de protéines particulières, etc.
Les tissus labiles sont en renouvellement permanent, sous l’effet de facteurs de croissance (ex : CSF) ;
les tissus stables, ayant une capacité de régénération limitée, vont parfois nécessiter la stimulation
consécutive par plusieurs facteurs pour entamer leur division cellulaire. Cas particulier du foie : le TNF-
α & l’IL-6 vont faire passer les ₵ du stade G0 à G1 puis la progression dans le cycle mitotique sera
dépendante d’autres facteurs comme l’HGF (produit par les fibroblastes, ₵ endoth et ₵ non-
parenchymateuses du foie), l’EGF, le TGF-α, l’EGFR.
D. La Matrice Extra-Cellulaire
La réparation d’un tissu ne dépend pas seulement de la croissance cellulaire mais aussi des
interactions entre la ₵ et la MEC.
La MEC est un réseau complexe macromoléculaire qui entoure et supporte les ₵ + elle est engorgée
d’eau et de minéraux + c’est un milieu interactif, dynamique, en perpétuel remaniement. 2 types :
40
3. Les Phases de la Réparation cellulaire
Quel que soit le type de réparation tissulaire, on différencie 3 phases (elles peuvent se superposer et
varier en importance & durée) :
Elle commence assez tôt (2-3 jours après le début de l’inflammation) ; elle se caractérise par :
- Phagocytose des débris induits par l’agression (₵ mortes, GR, débris de pathogènes, …)
- Dissolution des réseaux de fibrine sous l’action d’enzymes fibrinolytiques (protéases du
système fibrinolytique plasmatique & enzymes lysosomiales issues des granules des
neutrophiles morts) ⤳ mais /!\ ne doit pas se faire trop vite car sert d’appui notamment pour
la prolifération des fibroblastes
- Élimination de certains débris via le réseau lymphatique
- Rediminution de la perméabilité vasculaire des capillaires et de la vasodilatation
2) Phase Reconstructive
À partir de 3-4 jours, et peut durer 2 semaines ; elle se caractérise par l’apparition du Tissu de
Granulation.
Les nouveaux capillaires sont très fragiles (lame basale pas encore bien établie et ancrée) et
perméables, une maturation va être nécessaire par recrutement de cellules péri-endothéliales.
L’angiogenèse est soutenue par les macrophages produisant et sécrétant des facteurs d’angiogenèse,
par ex : VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) ou FGF-2 (Fibroblast Growth Factor 2)
Le même mécanisme va s’appliquer au réseau lymphatique, à partir de vaisseaux des tissus sains
autour.
41
3) Phase de Maturation
La maturation de la réparation intervient principalement dans le cadre d’une cicatrisation, lorsque le
tissu de granulation évolue vers un tissu cicatriciel. Le devenir de ce tissu est très dépendant de
l’équilibre qu’il y a entre le processus de dépôt du collagène & sa dégradation.
La formation d’une cicatrice, caractérisée par un dépôt excessif de tissu conjonctif/collagène au niveau
de la lésion, va assurer la stabilité du tissu au détriment de sa fonction ; par ex une cicatrice dans le
cœur après un infarctus peut diminuer sa capacité de contraction (⤳ hyperplasie d’une autre zone
pour compenser !). De ce fait, la cicatrice peut être la source d’autres problèmes de santé ex de
l’endométriose ; le sang qui se retrouve sur le péritoine est hautement inflammatoire, va former des
adhérences (brides de tissu conjonctif) -> si une se forme entre l’ovaire et l’utérus ça peut causer une
infertilité. De la même façon, si l’inflammation d’une appendicite se propage, et crée aussi des
adhérences, peut entrainer certaines douleurs abdominales.
4. La Réparation Cutanée
Il faut distinguer 2 cas de figure : la Cicatrisation de Première Intention vs Cicatrisation de Seconde
Intention
On est face à une plaie propre, nette, stérile, typiquement une plaie chirurgicale. La lésion n’introduit
qu’une destruction très locale de la membrane basale et une destruction réduite de l’épithélium & du
tissu conjonctif. Dans ce cas, la régénération épithéliale va prédominer sur le dépôt de collagène.
On est face à une plaie large, infectée, sale, dont les bords ne sont pas ajourés, avec perte de substance,
typiquement un traumatisme non chirurgical. La lésion est + importante et la réaction inflammatoire
+ importante, la MEC est endommagée et ne pourra pas se régénérer à l’identique. Ça va former un
thrombus + large riche en fibrine et en fibronectine à la surface de la plaie, + de tissu de granulation et
la présence de myofibroblaste va permettre une contraction de la réparation > 5-10% de la taille de la
plaie.
42
Le dépôt de grandes quantités de tissu conjonctif & la contraction des myofibroblastes peuvent induire
la formation de cicatrisations hypertrophiques = les Chéloïdes
a) L’étendue de la lésion -> + la lésion sera grande + la cicatrisation sera lente/longue, et les séquelles
fonctionnelles importantes
b) Le type de tissu altéré -> dépend du potentiel de régénération du tissu, par ex pour la peau il est
important alors que pour le cerveau il est nul
c) L’agent agresseur -> le potentiel “destructeur” de l’agent déterminera la gravité de l’atteinte et
donc le degré de régénération possible ; l’agent peut être +/- délétère et toucher ou non les ₵-
souches.
d) La vascularisation du tissu -> le degré de vascularisation du tissu déterminera la vitesse de
cicatrisation mais pas la qualité de cette réparation /!\ Vitesse ≠ Qualité
e) L’état général du patient -> un patient cachectique guérira moins facilement qu’un patient
eutrophique ; aussi influence de possibles comorbidités ou pathologies intercurrentes : diabète,
artérite, corticothérapie, dénutrition, …
f) La présence d’une infection
g) La présence de tensions mécaniques sur la plaie -> par ex un enfant qui gratte constamment ses
croutes, la cicatrisation ne pourra pas se faire correctement
h) La présence d’Exsudat -> quand un exsudat inflammatoire apparait dans une cavité, 2 évolutions
possibles ⤳ Soit il est intégralement digéré par les enzymes protéolytiques => Résolution
⤳ Soit il n’est pas entièrement réabsorbé => apparition d’Adhérences (tissu cicatriciel)
43
Chapitre 6 : La Mort Cellulaire
1. Introduction
Rappel :
Lorsqu’une ₵ est incapable de s’adapter à une agression, elle va mourir ; 2 types de morts principales :
2. La Nécrose
Les ₵ meurent car l’agression dépasse leurs capacités d’adaptation & de réparation, elle peut être
isolée ou concerner un ensemble de ₵. Face à l’agression, les tissus et/ou cellules qui les composent
vont avoir des sensibilités différentes, certains types seront + résistants que d’autres (tissus conjonctifs
+ résistants que les épithélias ; ?)
Les ₵ nécrosées libèrent dans l’interstitium leur contenu intracellulaire et induisent une réaction
inflammatoire.
La nécrose concerne les tissus vivants ; dans les tissus morts on parlera d’Autolyse
⮡ Ces perturbations peuvent rendre l’analyse des tissus & l’interprétation des résultats + compliquées
Après la mort cellulaire par nécrose, les lésions histologiques mettent un certain temps à s’établir et à
être identifiables au M.O. ⤳ impossible de faire la différence entre lésion d’autolyse & nécrose
responsable du décès.
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a) Le Noyau : il va progressivement disparaitre
Pycnose = réduction progressive de sa taille, densification homogène ; il devient tout
petit et noir.
Caryorrhexie = éclatement en de nombreux petits fragments
Caryolyse = effacement progressif de la chromatine ; il devient de + en + transparent
jusqu’à disparaitre.
/!\ Dans certains cas, la nécrose ne va toucher que certaines lignées cellulaire, pas tout le tissu. C’est
par ex le cas de l’infection par le virus de l’Hépatite B, le Cytomégalovirus, l’intoxication au
tétrachlorure de carbone ou encore à l’amanite phalloïde -> induisent une nécrose des hépatocytes
mais les autres types cellulaires du foie restent intacts !
c) Les Organites
Du coup, à cause de la présence de ces DAMPs dans l’interstitium -> réaction inflammatoire -> entraine
les processus de réparation & de cicatrisation !
Tout foyer de nécrose favorise la précipitation des Sels Calciques (saponification des graisses) & induit
l’apparition de calcifications, visibles aux R-X ; la reconnaissance de ces calcifications a un intérêt
diagnostic dans le dépistage des néoplasies mammaires notamment. À noter : leur présence ne signe
pas d’office un cancer, elles peuvent aussi apparaitre suite à des microdéchirures (sports de combat,
course à pied, etc).
Récapitulatif des Lésions Histologiques Post-Nécrotiques dans le cas d’un Infarctus du Myocarde : Cfr
slides
Répercutions Systémiques :
En + des perturbations évidentes du fonctionnement de l’organe touché, la nécrose peut avoir des
répercutions systémiques, sur d’autres organes de l’individu.
La mort cellulaire libère dans l’interstitium et le sang des substances normalement strictement
intracellulaires, et qui présentent une spécificité tissulaire +/- sélective, par ex : la Troponine I dans
l’infarctus du myocarde, les amylases & lipases dans les lésions pancréatiques, … leur présence et
45
leur identification sont capitales pour le diagnostic & le suivi du patient. Mais cette circulation dans le
sang va les amener vers les autres organes, d’où les répercutions systémiques.
Exemple de la Rhabdomyolyse post-traumatique : un gars qui a un accident -> se retrouve avec les
jambes coincées par un truc lourd pendant un certain temps -> stoppe la circulation du sang, une
grande qté de ses ₵ musculaires striées vont se nécroser -> qd les secours arrivent et le libèrent, le
sang va à nouveau affluer dans ses jambes -> transport des déchets dans le reste de son corps, dont :
- Une grande qté de K+ qui rejoint la circulation systémique Hyperkaliémie Troubles du
rythme cardiaque
- De la Myoglobine Va se bloquer au niveau des capsules des glomérules rénaux entraine
un risque accru d’insuffisance rénale
L’O2 est indispensable à la survie des ₵ eucaryotes ; toutes les ₵ n’ont pas la même résistance face à
l’hypoxie/anoxie. Cette interruption de l’approvisionnement en O2 par le système vasculaire peut faire
suite à un obstacle présent dans les vaisseaux sanguins
Si c’est sur le réseau artériel, on parle d’Infarctus => lésion d’aspect triangulaire et pâle car
vide de sang
Si c’est sur le réseau veineux, on parle d’Infarcissement => lésion d’aspect + diffuse,
œdématiée et rouge, pleine de sang, vu que les artères continuent d’amener du sang mais son
écoulement est impossible -> ↗ de + en + de la pression en amont de l’obstacle, peut entrainer
l’éclatement des vaisseaux.
(b) Physique
Traumatismes
Dépendant de l’intensité & de la cause
Action directe : pression/traction = éclatement des tissus et ₵ ; pénétration = coupure &
section
Perte de vascularisation
Température
Brûlure, précipitation des protéines à hautes T° -> au-delà de 41°C, il y a dégradation des
neurones dans le cerveau
Lésions spécifiques induites par l’hypothermie (engelures)
Vasoconstriction extrême des extrémités
Radiations ionisantes
Dégâts cellulaires +/- importants selon la puissance & le type de rayonnement
Induisent la création de radicaux libres, entrainant dommages directs ou indirects sur les
acidenucléiques
Dommages de l’ADN pouvant rester silencieux, induire la transformation tumorale de la
₵ ou encore se transmettre à la génération suivante si touche les gamètes.
Pression oncotique/osmotique ⤳ touche surtout les Globules rouges & le cerveau
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Choc hypotonique -> gonflement & éclatement des ₵
Choc hypotonique -> flétrissement (“raccrapotement”) = Acanthocytose (rend les GR peu
capables de passer dans les capillaires & + fragiles aux chocs pulsatiles
(c) Chimique
Dû à un agent chimique qui détruit la ₵ par contact direct
Dû à un agent chimique incorporé dans la ₵ qui perturbe son métabolisme -> ingestion ou
inhalation de l’agent
(d) Immunitaire
Maladie Auto-immune -> le système immunitaire attaque son propre organisme
Greffe Hétérologue (= provenant d’un donneur)
Greffe d’organe ⤳ le système immunitaire du receveur attaque la greffe
Greffe de moelle ⤳ les ₵ immunitaires greffées attaquent le receveur
(e) Inflammatoire
Cfr chapitres dédiés
(f) Infectieuse
1) Nécrose de Coagulation
Les ₵ sont mortes mais l’architecture de base du tissu est +/- préservée (au moins temporairement).
Survient le plus souvent dans le cas d’un infarctus d’un organe solide (à l’exception du cerveau).
Aspect Macroscopique : lésion semble pâle & de forme triangulaire, le tissu reste solide
Aspect Histologique : délimitation nette, aspect selon le délai depuis la lésion, persistance de
la trame tissulaire (aspect en “citée morte”), infiltrat inflammatoire variable
2) Nécrose Hémorragique
3) Nécrose de Liquéfaction
Apparait dans le cas d’infections bactériennes ou parfois mycotiques ; dans ce cadre l’accumulation de
₵ inflammatoires permet de digérer & de liquéfier le tissu format° d’une zone kystique remplie de
liquide. Pour une raison inconnue, une nécrose d’origine hypoxique au niveau du SNC induit une
nécrose de liquéfaction.
4) Nécrose Caséeuse
S’observe le + souvent dans les foyers infectieux tuberculeux. Le terme “caséeux” rappelle l’aspect de
lait caillé = tissu blanc-jaunâtre friable.
Sur le plan histologique, la nécrose se caractérise par la présence d’un Magma (débris celluaires fort
éosinophile) ; on peut y reconnaitre la structure typique des granulomes. Contrairement à la nécrose
de coagulation, l’architecture tissulaire est complètement détruite.
47
5) Nécrose Fibrinoïde
Histologiquement, elle se caractérise par la présence de dépôts protéiques (complexes Ag-Ac &
Fibrine) en provenance du dans dans la paroi vasculaire.
6) Nécrose Gangréneuse
Terme générique désignant un tableau clinique particulier = Nécrose d’une extrémité, souvent
d’origine ischémique. On en distingue 3 types :
7) Nécrose Graisseuse
Aspect typique de la digestion des tissus adipeux par des enzymes activées (Lipases) ; le + souvent est
observé au niveau du sein, pancréas & cavité abdominale.
Histologiquement, la digestion des triglycérides libère des acides gras libres -> se combinent avec le
Mg²+, le Ca²+ et le Na+ pour former des savons (= saponification des graisses)
4. L’Apoptose
L’Apoptose correspond à la mort cellulaire programmée = “suicide cellulaire”, en réponse à des signaux
physiologiques ou pathologiques
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Étiologies de l’Apoptose :
Dans les situations Physiologiques = phénomène naturel, dont le but est d’éliminer les ₵ devenues
inutiles ou de maintenir l’équilibre entre les différentes populations cellulaires d’un tissu. C’est un
phénomène fondamental lors de :
- L’embryogénèse
- L’involution d’un tissu hormono-dépendant en absence de cette hormone
- La perte cellulaire des tissus à prolifération continue
- La maturation de lignée cellulaire
- La fin d’un processus inflammatoire
- La mort cellulaire induite par les LyT Cytotoxiques
Dans les situations Pathologiques = phénomène naturel éliminant les ₵ qui présentent des dommages
génétiques ou dont les lésions dépassent les capacités de réparation sans induire une inflammation.
Observé dans les morts cellulaires associées à :
Mécanismes de l’Apoptose :
Les 2 voies impliquent l’activation d’enzymes : les Caspases. Ces enzymes clivent de nombreuses cibles
induisant l’activation de Nucléases (dégradat° de l’ADN) & autres enzymes de dégradat° de
nucléoprotéines, cytosquelette, …
Voie Intrinsèque = Mitochondriale => Rôle central de la mitochondrie & du pore mitochondrial
de perméabilité transitoire. Elle renferme des protéines pro-apoptotiques (ex : cytochrome C), la
perméabilité de la mito est contrôlée par une famille de prots, dont le prototype est Bcl-2.
En cas de privation de facteurs de croissance/hormones trophiques/exposition à des débris
nucléaires/surcharge quelconque -> les membres de la famille de Bcl-2 induisent la polymérisation
de prots pro-apoptotiques -> permettent le passage des prots pro-apoptotiques de la
mitochondrie vers le cytosol Activat° des Caspases
Voie Extrinsèque => de nombreuses ₵ expriment des récepteurs « Death Receptors » ⤳ famille
du récepteur au TNF-α qui possède en commun un death domain intracellulaire
Activation de ces récepteurs -> formation d’une plateforme constituée de FADD (Fas Associated
Death Domain) & de la Caspase 8.
49
Chapitre 7 : Les Infections
1. Place du Pathologiste
Il va orienter le clinicien, en répondant à certaines questions :
- L’agent pathogène peut-il être visualisé ? Par M.O. conventionnelle ou après application de
techniques complémentaires (immunohistochimie, M.E., biologie moléculaire, …) ?
- L’agent pathogène est-il en intra- ou extra-celluaire ?
Si intra-cellulaires, où se développe-t-il ? (Noyau, cytoplasme, les 2)
Présente-t-il une spécificité d’organe ou de tissu ?
Quels sont les conséquences tissulaires ? Sont-elles spécifiques ? Donne-t-il une atteinte
pathologique ponctuelle, transitoire ou bien persistantes et évolutives ?
Peut-il être responsable d’une évolution Néoplasique ?
2. Visualisation
1) La Présence
La visualisation d’un agent infectieux au sein d’un prélèvement ne signifie pas qu’il soit pathogène
importance capitale du contexte clinique ! Il apporte des renseignements primordiaux, contextualisant
la recherche de l’agent pathogène.
Certains organes sont colonisés par une Flore Saprophyte, non pathologique en conditions normale ;
par ex le Bacille de Dôderlein au niveau vaginal, responsable de l’acidité bactéricide et donc empêchant
la prolifération d’autres espèces ; ou la flore intestinale qui participe à la digestion et l’absorption des
aliments et de la même façon empêche l’installation d’autres micro-organismes pathogènes.
2) Le Stade Évolutif
Un micro-organisme peut se présenter sous différentes formes lors de stades évolutifs ou de phases
d’activité/repos. Certaines formes sont considérées comme non pathogènes ; par ex au niveau
œsophagien, Candida albicans n’est pas infectant sous forme sporulaire (⤳ contaminat° d’origine
salivaire) mais la forme filamenteuse, appelée des Hyphes, est responsable la forme invasive &
pathologique = l’Œsophagite Mycotique.
50
Les Mycoses
Elles seront généralement identifiables en fonction de leur Taille, Forme, et des Qualités développées
face à la coloration = Qualités Tinctoriales, de leur forme filamenteuse que sont les hyphes. La majorité
des mycoses sont accessibles à l’Hématoxyline-Eosine à des d° différents, ou après colorations
spéciales
Ex : Aspergillus fumigatus -> très courant dans l’air sous forme sporulée, surtout dans les endroits
poussiéreux. En cas d’immunodépression, il peut se montrer très envahissant. Le développement “en
grappe” de ces mycoses permet de les identifier
Ils sont facilement reconnaissables par leur taille importante ; on peut en distinguer 3 familles :
- Les Trématodes = vers aplatis en forme de feuille, à cycle complexe (2 hôtes intermédiaires
distincts, dont souvent un mollusque aquatique. Ex : Douve .. ?/.
- Les Cestodes = vers plats segmentés en forme de ruban, ayant 1 hôte intermédiaire. Ex : Ténia
- Némathelminthes = vers ronds non segmentés. Ex : Ascaris
Ils ne nécessitent pas de coloration spéciale ; on peut reconnaitre à l’examen direct les formes adultes
& les œufs, enkystés dans le tissu, par ex : l’Oxyure (au niveau appendiculaire, le + souvent observé),
l’Echinocoque (kyste hydatique) & les Œufs de Schistosomes (muqueuses digestive et vésicale). Les
autres types sont + rares, exotiques et reconnus en pathologie tropicale.
Les Protozoaires
Organismes unicellulaires, pouvant s’associer en colonies +/- importantes, qui paraissent former
d’êtres pluricellulaires, mais dans lesquels les éléments anatomiques sont tous strictement
semblables.
Ils sont visibles à l’HE, mais certains seront colorées par le PAS ou le Grocott (Pneumacystis carinii,
Cryptosporidiium, Amibes).
Ex : la Giardiase duodénale se reconnait à l’HE par la présence dans le mucus duodénal de trophozoïtes
de la taille d’1/2 entérocyte, en croissant de lune (vu de profil) ou de cœur (vu de face).
Les Amibes sont un autre type de protozoaires, provoquant l’Amibiase, se caractérise par la présence
des amibes (petit noyau en forme de cible dans un trophozoïte souvent rond, de la taille d’un
macrophage, dans du mucus colique. Ils se colorent très bien au PAS ; peuvent être retrouvés dans les
selles où enkystés dans les tissus -> - sensible à l’antibiothérapie sous cette forme !
Le Pneumocystis carinii est un opportuniste, souvent retrouvé chez des patients immunodéprimés.
Les Virus
Ils ne sont pas directement visibles en microscopie photonique, mais seront pour la plupart accessibles
à la biologie moléculaire ou à la microscopie électronique et nécessitent une fixation appropriée
(gluteraldéhyde).
Ils sont identifiables via leurs constituants protéiques aux anticorps spécifiques (immunohistochimie)
ou via leurs composants nucléaires par les sondes d’ADN (hybridat° in situ).
51
3. Localisation des Agents Pathogènes
Les cas des virus & des helminthes sont les + simples les virus sont obligatoirement intracellulaires
alors que les helminthes seront strictement extracellulaires
Ex : Listeria monocytogenes
4. Organospécificité
Certains agents développent une “Organospécificité”, elle aller de Relative (préférence par rapport à
un organe, mais ne sera pas exclusif) à Absolue = l’agent pathogène ne se développera qu’1 type
cellulaire particulier.
⤳ Il serait + juste de parler de Spécificité Tissulaire ou Cellulaire, par ex les virus des hépatites sont
exclusivement pathogènes pour le foie, mais de manière + précise pour les Hépatocytes, pas pour
toutes les autres composantes du tissu hépatique
Il existe peu d’agents infectieux cantonnés à 1 seul organe, même si leur action pathogène s’exprime
de manière limitée d’un pdv symptomatique ou morphologique. La connaissance de la “Sensibilité
spécifique d’un tissu aux infections” permet au pathologiste d’orienter sa démarche diagnostique lors
de l’analyse d’une biopsie (ex : recherche systématique de Giardia sur les biopsies duodénales).
Selon leur sous-type, les HPV infecteront spécialement certains sites et d’autres jamais :
52
HPV 1, 2 et 4 sont responsables de la majorité des verrues vulgaires cutanées
HPV 11 est responsable du développement de Papillomatose laryngée (-> obstruction
respiratoires, transformation maligne = Carcinome Épidermoïde, surtout après tentative
d’éradication par radiothérapie)
HPV 6, 11, 16, 18, 31, …, sont impliqués dans les localisations ano-génitales -> Condylomes
Acuminés (papillomes) ou Plans (lésion non exophytique, ne se développe que dans
l’épaisseur de la couche épithéliale). On peut les observer au niveau du gland, de l’anus, de la
vulve, du vagin et du col utérin les 6 et 11 seront toujours bénins alors que les autres (16,
18, 31, …) interviennent comme acteur principal dans la genèse du cancer du col utérin.
Les HPV infectent les épithéliums à maturation Malpighienne, Épidermoïde (EPSNK) ou Kératinisés
(EPSK). On les retrouvera donc surtout au niveau :
Transmission :
La réplication virale au sein de l’épithélium induit une prolifération cellulaire accrue, conduisant à
l’épaississement de cet épithélium et résultant en la formation de Tumeurs Polypoïdes saillant au-
dessus du plan épithélial. La prolifération cellulaire entreprend les 3 dimensions de l’espace, il apparait
une majoration de l’épaisseur mais aussi latéralement ->résulte par manque de place en un plissement
de l’épithélium atteint.
Le développement en hauteur par rapport au plan du tissu explique le développement d’une tumeur
formée de papilles saillantes, d’où le nom de Papillome. Si la lésion se développe dans une zone de
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pression (paume et palme plantaire), il sera impossible de proliférer au-dessus du plan cutané -> elle
va s’enfoncer en coin dans le derme sous-jacent Développement Endophytique (vers l’intérieur),
>< aux verrues dans les autres zones qui seront Exophytiques (vers l’extérieur)
Toxoplasmose :
Elle résulte de l’infection par un protozoaire, le Toxoplasma gondii -> ubiquitaire dans le monde mais
sa prévalence varie selon la région du globe, dans nos régions, ≈ 80% des adultes ont attrapé la maladie
mais totalement asymptomatique. L’Humain n’est qu’un hôte intermédiaire, le final étant le chat. La
contamination peut se faire après ingestion de viande pas assez cuite, via les fèces de chat ou passage
transplacentaire.
Le toxoplasma peut virtuellement infecter toutes les ₵ et ne présente donc pas (à priori) de spécificité
d’organe ou tissu. Cependant, il s’exprime le + souvent au niveau d’organes-cibles -> ex de 3 situations :
a) Toxoplasmose Symptomatique
Elle s’exprime parfois par une légère hyperthermie + maux de gorge + hépatosplénomégalie + des
adénopathies cervicales (= développement des ganglions). Si une biopsie est réalisée, la morphologie
du ganglion permet de poser le diagnostic. Il est exceptionnel de visualiser les Kystes Toxoplasmiques
dans les adénopathies liées à la maladie mais on peut identifier :
Une Hyperplasie folliculaire floride des lymphocytes
La présence de nombreux microgranulomes “mordant” les follicules lymphoïdes
La présence de ₵ B Monocytoïdes dans les sinus sous-capsulaires = des ₵ d’allure histiocytaires
(grand cytoplasme clair)
b) Toxoplasmose Fœtale
La recherche d’une immunité envers le toxoplasme est impérative en début de grossesse ; si ce n’est
pas le cas, il faudra prendre des mesures préventives = éviter tout contact avec les chats et interdiction
de manger des aliments crus. Le moindre signe infectieux sera accompagné d’une recherche
systématique d’IgM anti-toxoplasmiques -> si s’avère positif, ça nécessitera un traitement antibiotique
spécifique & de longue durée.
Le toxo traverse facilement la barrière placentaire, en laissant des traces de son passage sous forme
d’une Villite Aspécifique = inflammation des villosités placentaires -> histologiquement, ça se
caractérise par une fusion (coagulation) de plusieurs villosités placentaires au travers de dépôts de
fibrine comportant des neutrophiles.
L’infection se traduit par des phénomènes de nécrose, dont les conséquences dépendent de l’étendue
de ces lésion & du moment de l’infection lors du développement embryonnaire :
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Forme Oculaire = problèmes visuels, pouvant aller jusqu’à la cécité
Forme Majeur = Encéphalo-Méningo-Myélite Toxoplasmique = modification de la taille du
crâne + signes neurologiques + calcifications intracrâniennes + signes oculaires (choriorétinite
+++ & calcification intraoculaires)
Forme Viscérale = ictère néo-natal, hépato-spléno-mégalie, anasarque
Forme Dégradée ou Retardée = retard psycho-moteur, macrocéphalie, crises convulsives,
choriorétinite
Dans ces cas-là (SIDA, traitement immuno-supresseur, cancers avancés, chimiothérapies, …), les
toxoplasmes quiescents peuvent se réactiver et donner des atteintes graves, notamment Cérébrales,
Cardiaques, Oculaires & Hépatiques. Morphologiquement, ces atteintes se caractérisent par la
présence de larges plages de nécrose et par la visualisation de nombreux Kystes Toxoplasmiques.
Que ce soit par des altérations cellulaires directes ou indirectes, la réaction inflammatoire secondaire
à une infection se complique de destruction tissulaire. L’importance des dégâts sera partiellement
conditionnée par le temps que le corps met à réagir à l’infection.
Si certaines infections détruisent le tissu, d’autres vont au contraire stimuler une prolifération
anormale des ₵ ; c’est le cas des infections par HPV par ex.
Certains agents infectieux persistent et se tapissent dans l’organisme pour ressurgir de manière
épisodique (ex Herpès 1&2) ou suite à une baisse de la défense immunitaire.
Les infections peuvent parfois s’installer de manière permanente et évoluent sur un mode chronique ;
certaines (ex gastrite infectieuses) sont relativement bénignes et peuvent être éradiquées, d’autres ne
peuvent pas être traitées et évoluent irrémédiablement vers la destruction de l’organe atteint (ex
hépatite B & C)
Il existe 2 situations remarquables dans lesquelles un processus infectieux peut déboucher sur des
phénomènes de nécrose ischémique étendue :
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Dans le cadre d’une infection à Cytomégalovirus, il peut apparaitre une oblitération luminale
suite à la cytomégalie des ₵ endothéliales Endothélite.
Le concept de prolifération tumorale bénigne a été introduit par la description des HPV et la formation
de verrues, papillomes & condylomes.
La tumorigénèse infectieuse est provoquée par des virus ; d’autres agents infectieux peuvent donner
lieu à des Masses Pseudotumorales, par ex : Kyste Hydatique, Aspergillome pulmonaire, Miliaire
tuberculeuse péritonéale D’un pdv clinique, ces lésions peuvent simuler des lésions Néoplasiques.
- Par une action directe sur le génome cellulaire par l’agent infectieux (HPV, EBV, …)
- Par la conséquence d’un contexte inflammatoire chronique engendré par la persistance de
l’agent infectieux dans un tissu
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Chapitre 8 : Désordres Hémodynamiques
1. Introduction à l’Hémodynamique
Le système vasculaire assure 4 fonctions principales :
④ Assurer le transport convectif rapide de l’oxygène, a.a., acides gras, glucose, …, + l’élimination
des produits de métabolisme
Pour répondre aux besoins d’un organisme multi-cellulaire, le Système Diffusif (= diffusion de
molécules entre le vaisseau sanguin & la ₵) doit être associé à un Système Convectif = le système
cardio-vasculaire & le sang.
Rappel : la Diffusion -> le temps nécessaire à une molécule/atome pour diffuser d’un point à l’autre
dépend notamment du carré de la distance à parcourir ⤳ t ∞ x². Exemple du glucose :
En suivant ce calcul, sans le système cardio-vascumaire, il faudrait 5 ans à l’oxygène pour aller des
poumons vers le plus petit capillaire des membres La diffusion est donc insuffisante à elle seule
pour assurer les échanges gazeux & l’apport en nutriments dans l’organisme !
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Le système convectif est constitué de :
Le Débit Cardiaque peut s’exprimer en fonction de la surface corporelle = l’Indice Cardiaque (IC)
𝑄.
𝐼𝐶 = Nle ≈ 2,5-4,2 L/min.m²
𝑆𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒 𝑐𝑜𝑟𝑝𝑜𝑟𝑒𝑙𝑙𝑒
Ce débit cardiaque permet d’assurer le Transport de l’oxygène (DO2) à travers l’organisme :
La Circulation Pulmonaire : oreillette D > vendricule D > artère pulm > capillaires pulm > veines pulm
La Circulation Systémique : oreillette G > ventricule G > aorte > capillaires > veines
Il assure la distribution du sang en fonction des demandes métaboliques & fonctionnelles. Le débit
sanguin est réparti entre les différents organes ; même s’il existe une répartition du débit cardiaque
+/- proportionnelle à la masse de l’organe, ce n’est pas une règle absolue
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Les débits régionaux dépendent aussi de l’activité : au repos, le débit cardiaque est de ≈ 5,8 L/min ;
alors que lors d’un exercice intense il peut passer à ≈ 17,4 L/min, avec un débit dans les muscles
squelettiques qui est multiplié par 10x.
Le système convectif est donc l’interaction entre la pompe & le réseau ; et caractérisé par la Pression
Artérielle :
Choc Circulatoire = Collapsus Vasculaire = Etat clinique caractérisé par une réduction globale de la
perfusion de l’ensemble des tissus.
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- Séquestration périphérique diffuse & effondrement des résistances vasculaires se
rencontre dans le cas des Chocs Vasoplégiques, Septiques ou Anaphylactiques.
Quel que soit la cause, les signes cliniques sont les mêmes : Hypotension artérielle sévère +
Tachycardie réflexe + Pouls filant (qu’on sent à peine) + souvent une Pâleur extrême
Au départ, le choc est un problème purement hémodynamique, mais qui va entrainer des problèmes
métaboliques et des lésions cellulaires (inflammation, mort cellulaire/nécrose).
a) Le Choc Cardiogénique
Causé par une atteinte directe et importante de la fonction contractile du myocarde (“pompe”) ; l’une
des raisons principales est l’infarctus du myocarde, ou une insuffisance cardiaque secondaire à une
cardiomyopathie. Répercutions :
Ça va entrainer un cercle vicieux : la stase en amont provoque un œdème qui réduit les échanges
gazeux et entraine une hypoxie ; alors que la stase en aval va provoquer une diminution de la perfusion
du foie et des reins, conduisant à une acidose ⤳ L’hypoxie + l’acidose vont réduire les performances
myocardiques. Les traitements consistent à casser ce cercle vicieux.
Dans le cadre d’un infarctus du myocarde, le choc cardiogénique peut être secondaire à un trouble du
rythme, une rupture d’un pilier de la valve mitrale, une rupture de la paroi libre ou du septum
interventriculaire d’un ventricule (avec tamponnade).
b) Le Choc Obstructif
La 2e cause de chocs est l’Embolie pulmonaire, que ce soit une embolie cruorique = caillot rouge formé
dans la veine profonde qui migre et bouche une artère pulmonaire ; ou dans le cadre d’un
envahissement métastasique dans lequel des métastases vont boucher des branches de l’artère
pulmonaire.
L’obstruction de cette artère augmente les contraintes dans le ventricule droit diminution des
échanges gazeux & du remplissage du ventricule gauche.
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c) Choc Hypovolémique
- Une hémorragie = une perte de 20-30% du volume suffit à induire le choc ; elle peut être
extériorisée par une brèche cutanée (hémorragie externe) ou non (hémorragie interne).
- Pertes liquidiennes importantes ⤳ Peau = brûlures, sudation, …
⤳ Tube digestif = vomissement, diarrhées, …
⤳ Rénales = diabète, ‘’ insipide, polyurie osmotique, …
⤳ Séquestration dans la cavité abdominale = pancréatite
nécrotico-hémorragique, …
La diminution très importante des résistances vasculaires correspond à une vasodilatation importante
d’une grande partie du lit vasculaire suite à : une stimulation parasympathique majeure = Choc
vasoplégique ; une infection = Choc septique ; ou une allergie = Choc anaphylactique.
Ex - Lésions hépatiques ⤳ la réduction de sa perfusion aura pour conséquences possibles soit une
Nécrose centro-lobulaire (aigu), et donc un ralentissement du catabolisme ; soit une Stéatose (subaigu)
Lésion rénale ⤳ la réduction de sa perfusion directe via l’artère rénale va entrainer d’abord une
Nécrose tubulaire aigue focale (= limitée à certains néphrons) et segmentaires ; puis après 20-60 min,
la nécrose va s’étendre pour devenir multifocale qui est irréversible Insuffisance rénale !
Lésion pulmonaire ⤳ apparition d’un Poumon de Choc = souffrance endothéliale et vasculaire ->
inflammation -> l’exsudat, riche en fibrine, dépose des mb hyalines sur les ₵ de l’épithélium alvéolaire,
ce qui entraine une Diminution des capacités de diffusion => Dyspnée & Cyanose.
a) Spasme
Spasme = Contraction prolongée de la musculature lisse artérielle locale ; il en résulte une diminution
très sévère du débit, pouvant induire une ischémie régionale. Il est présent dans la pathogénie de
plusieurs pathologies, par ex certaines formes d’infarctus (angor de prinzmetal) ou les migraines.
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b) Thrombose
Thrombose = Constitution, dans le vivant, d’un caillot sanguin appelé Thrombus. Il se développe sur
une lésion intimale exposant le sous-endothélium ; il est cassant, friable et rugueux ≠ d’un Caillot,
post mortem, pas adhérent, d’aspect lisse, homogène et élastique.
Le thrombus sera composé d’une Tête (constituée de fibrine et plaquettes) + d’un Corps (couches
successives de fibrine-plaquettes et de GR = Stries de Zahn) + d’une Queue (fibrine et GR).
Les complications de la thrombose sont soit une Oblitération de la lumière vasculaire (artère =>
ischémie en aval / veine => perturbat° du drainage sanguin) ; soit une Thrombo-embolie par libération
de la queue du thrombus.
- En cas de thrombus mural -> Disparition progressive sous l’action de substances fibrinolytiques
- En cas de thrombus obstructif -> Disparition progressive sous l’action de substances
fibrinolytiques (fibrinolyse thérapeutique) & Colonisation par des néovaisseaux et des
fibroblastes ⤳ reperméabilisation
Les Thromboses Veineuses s’observent le + souvent dans la Maladie variqueuse du membre inférieur
les veines des membres inférieurs comportent des valvules permettant de diminuer le poids de la
colonne de sang sur les parois. Le retour veineux est favorisé par le cycle de contraction-décontraction
des muscles & d’inspiration-expiration.
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Dans le cas d’une incompétence valvulaire veineuse avec régurgitation veineuse trans-valvulaire, le
retour veineux est compliqué et d’accompagne d’une dilatation de la veine jusqu’à apparition de
varices + d’une stagnation sanguine + hypoxie des ₵ endothéliales Favorise l’apparition d’une
Thrombose veineuse !
Les Thromboses Capillaires s’observent dans le cas de Foyers inflammatoires, suite aux lésions
endothéliales ; Infections (endothélite cytomégalique) ; ou de Coagulation intravasculaire disséminée
-> formation de micro-thrombus dans la microcirculation -> après une phase thrombotique suit une
phase hémorragique par épuisement des facteurs de coagulation.
c) Embolie
Embolie = Déplacement d’un “corps étranger” = l’Embole, dans la circulation & son immobilisation
dans un vaisseau dont le diamètre est insuffisant pour le laisser passer. Un embole va toujours suivre
le sens de la circulation et ira vers l’aval. Le corps étranger désigne tout élément ne devant
normalement pas se trouver dans le système circulatoire : thrombus, ₵ néoplasiques, agent infectieux,
cholestérol, tissu adipeux, corps étranger, etc.
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Amniotique c’est très rare mais il peut arriver que lors de l’accouchement, les contractions
entrainent une dépression importante, créant des brèches dans le placenta et laissant du
liquide amniotique s’infiltrer dans la circulation ; or c’est très inflammatoire, donc dramatique
pour la mère !
Les troubles locaux vont affecter la microcirculation & compromettre les échanges entre les
compartiments intravasculaire et interstitiel.
a) Congestion
b) Œdème
1- Les œdèmes non-inflammatoires, liés à une perturbation des lois de Starling Transsudat
2- Les œdèmes inflammatoires, liés à une augmentation de la perméabilité capillaire Exsudat.
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Test de Rivalta = on laisse tomber une goutte du liquide d’épanchement dans une colonne d’eau
contenant de l’acide acétique glacial ; si c’est bien un exsudat, la goutte de liquide descendra dans la
colonne en s’entourant d’un halo bleuté (dû à la précipitation de l’acidehyaluronique & des protéines).
Un Exsudat est donc la conséquence d’une perturbation de la perméabilité capillaire aux protéines,
suit à une inflammation, une brulure ou des tumeurs solides. Les cytokines pro-infl favorisent la
réorganisation des ancrages cellulaires.
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Les conséquences tissulaires de l’œdème sont : la Stase liquidienne interstitielle -> diminution des
échanges liquidiens et des apports en nutriments ; & une certaine Compression cellulaire -> si le tissu
œdémateux se trouve dans une cavité inextensible, les conséquences peuvent être dramatiques (ex :
œdème cérébral). À long terme, ces atteintes conduisent à l’atrophie, l’hypotrophie, la nécrose, …
Il ne s’agit pas d’une maladie particulière mais de la conséquence de plusieurs d’entre elles qui
induisent une augmentation de la perméabilité des capillaires glomérulaires aux protéines. Dans
certains cas, il peut apparaitre de façon isolée et transitoire (surtout chez les enfants). L’atteinte rénal
entraine une Protéinurie diminution du taux de protéines plasmatiques = Hypoprotéinémie
Œdèmes + Hyperlipidémie suite à une tentative de compensation
Lymphœdème
En fonction du grade, du type, de la taille, la localisation, et du bilan d’extension d’une tumeur, il sera
parfois nécessaire de retirer en même temps que la masse les ganglions de drainage de l’organe. Du
coup il y a un déficit du drainage lymphatique œdème dans le membre à proximité notamment.
Dans certains cas, on peut essayer de contrer les gonflements en mettant des sortes de brassards
autogonflants, qui vont augmenter la pression hydrostatique dans le milieu interstitiel et donc
favoriser le retour veineux.
Maladie causée par un parasite qui se loge dans les vaisseaux lymphatiques, notamment des membres
inférieurs, empêchant tout passage de liquide et donc le drainage lymphatique.
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Chapitre 9 : Les Tumeurs
1. Introduction sémantique
La terminologie est fondamentale, très important ! Elle peut prêter à confusion dans l’étude des
tumeurs donc bien connaitre la signification précise des termes employés.
Une Tuméfaction = englobe tout processus impliquant une augmentation perceptible & localisée
de volume tissulaire, le + souvent transitoire
N’implique pas forcément le développement d’une tumeur sous-jacente ! Ex : hématome,
collection liquidienne, réaction inflammatoire, kyste, etc.
Une Pseudotumeur = traduit une augmentation de volume localisée sous l’effet d’une
prolifération cellulaire exubérante, inadéquate, amplifiée qui classiquement régresse
spontanément.
Un Hamartome = Dysembryoplasie = se présente sous la forme d’une tumeur mais est constituée
de composants cellulaires normaux mais totalement désorganisés, appartenant à l’organe dans
lequel il se développe. Cette malformation congénitale grandit avec le patient sans être une lésion
autonome.
Par ex : l’Hamartome bronchique comporte des plages de tissu bronchique non agencées,
du cartilage, un épith respiratoire, des glandes bronchiques et du muscle lisse
Les Lésions Prénéoplasiques = États Prénéoplasiques = sont caractérisés par des modifications
biologiques et histologiques inscrites dans une séquence événementielle par paliers présentant
un risque croissant de conduire au développement d’une tumeur maligne
Ces lésions sont la cible privilégiée des politiques de dépistage car leur détection et
destruction préviennent le développement de tumeurs malignes. Certaines tumeurs
bénignes peuvent constituer des états prénéoplasiques
Un Cancer est sans équivoque une tumeur maligne il se développe dés qu’une ₵ se divise de
manière non contrôlée et ne répond plus aux signaux d’autodestruction, en conservant ou non
des capacités variables de différenciation. Ils se développent pour la plupart à partir de ₵-souches
ou de ₵ aux premiers stades de différenciation.
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2. Épidémiologie
Les cancers figurent parmi les principales causes de morbidité & mortalité dans le monde (en 2012, 14
millions de nouveaux cas pour 8,2 millions de décès) -> le nbr de nouveaux cas devrait augmenter de
≈70% dans les 2 prochaines décennies.
Cancers les + fréquents chez les ♂ : Cancers les + fréquents chez les ♀ :
- Poumon - Seins
- Prostate - Côlon
- Côlon - Rectum
- Rectum - Col de l’utérus
- Estomac - Estomac
- Foie
Environ 30% des décès par cancers sont secondaires aux 5 principaux facteurs de risque
comportementaux & alimentaires :
Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, jusque 20% des cancers seraient dus à des infections
virales, notamment le virus de l’hépatite B, C & l’HPV.
Cependant certaines tumeurs bénignes peuvent être létales comme certaines malignes peuvent ne pas
tuer, mais c’est en théorique quoi.
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La distinction entre Tumeur Bénigne & Maline se base sur :
4. Nomenclature
La nomenclature des tumeurs s’appuie sur le caractère bénin/malin de la tumeur & le tissu d’origine.
Toutes les tumeurs ne suivent pas cette règle, certaines portent le nom de scientifiques qui les ont
décrites (sarcome d’Ewing, Lymphome de Burkitt ou Burkitt-like, …)
Le + souvent, il existera une tumeur maligne correspondant à toute tumeur bénigne, mais l’opposé
n’est pas toujours vrai.
Les tumeurs malignes issues d’un Epithélium seront souvent appelées « Carcinome » ; celles issues
d’un tissu Conjonctif « Sarcome ».
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5. Biologie des Tumeurs
⤳ Paradoxalement, les tumeurs bénignes sont beaucoup moins étudiées que les malignes
Évolution classique :
À + d’un titre, le Cancer peut être considéré comme une maladie d’origine Génétique Auto-
Adaptative, en réponse à des expositions à des pro-oncogènes, des agents physiques/chimiques
mutagènes, …
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Génétique :
Activations de Proto-oncogènes en Oncogènes ; généralement des gènes régulant la prolifération
cellulaire (ex : Ras)
Inactivation de gènes Suppresseurs de tumeurs ou de « Stabilité génomique » ; généralement
régulant l’apoptose (ex : p53)
Avantages en termes de Prolifération & de Survie aux ₵ “adaptées”
Auto-Adaptative :
Le développement des tumeurs passe par 3 étapes : l’initiation tumorale, la prolifération primaire et
finalement l’invasion et les métastases
① L’Initiation Tumorale
Cette étape commence quand l’équilibre des mécanismes de contrôle, entre les Oncogènes (favorisant
la division cellulaire en temp normal) & les Gènes suppresseurs (frein à la division) est rompu.
On va donc assister à la transformation d’une ₵ normale en une ₵ Tumorale ; c’est une cascade
d’évènements sans retour en arrière possible, où les petites mutations s’accumulent, donnant un léger
avantage et peu à peu, au fil des générations, ces mutations s’accumulent jusqu’à celle de trop la ₵
ne répondra plus aux mécanismes de régulations, on sera face à une multiplication anarchique et non
contrôlée.
L’initiation tumorale peut donc se résumer comme étant un ensemble d’évènements séquentiels de
mécanismes de transformation maligne, qui se traduisent par des étapes morphologiques tumorales
d’agressivité croissante.
Cette évolution est graduelle, lente, et la ₵ va passer par des états intermédiaires = Étapes Dysplasiques
ou Néoplasiques important, si on les dépiste à ce moment-là, le patient pourra être traité et le
cancer sera évité !
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Modifications Biologiques & Histologiques Prénéoplasiques :
La Métaplasie = Substitution d’un tissu normal par un autre tissu, trouvé normalement ailleurs
dans l’organisme ⤳ la localisation tissulaire est anormale mais le tissu en lui-même est sain. C’est
une modification phénotypique, les ₵-souches ont été “reprogrammées”
La Dysplasie = Substitution d’un tissu anormal par un autre tissu dont il n’existe nulle part
d’équivalent à l’état normal dans l’organisme ⤳ c’est une lésion acquise, l’expression du capital
génétique est perturbée, c’est l’étape suivante sur le chemin de la cancérisation.
Ça peut parfois s’arrêter à cette étape, mais la probabilité est très faible ; par contre le passage à
l’état de cancer peut être ralentie si l’exposition à certains facteurs de risque est supprimée.
On reconnait 3 degrés de dysplasie, de gravité croissante : Légère, Modérée & Sévère. Elles
peuvent être à +/- haut risque de transformation maligne.
L’Anaplasie = Cancer ; correspond à la perte anormale de certains caractères de différenciation
cellulaire, sans retour à l’état de ₵ primaire ⤳ lésion acquise, l’expression du capital génétique
est totalement anormale.
Base génétique :
Altérations Génétiques -> les mutations au sein des séquences codantes (exons) peuvent
modifier l’activité de la protéine correspondante, que ce soit par un gain ou une perte de
fonction, un détournement de sa fonction originelle ou une altération des régions promotrices.
Altérations Épigénétiques -> résultent de la modification de l’expression d’un gène, que ce soit
une sur- ou sous-expression ; via une méthylation de l’ADN ou des zones promotrices,
modification des Histones, remodelage des nucléosomes, …
Les agents capables d’induire une mutation tumorale sont appelée Agents Mutagènes ; 2 catégories :
1) Exogènes Agents Infectieux (virus), Pollution, tabac, alcool, rayons UV, radiations, amiante
2) Endogènes = molécules issues de notre métabolisme Espèces réactives de l’oxygène (ROS),
erreurs spontanées de réplications de l’ADN, Cancers héréditaires (5-10% des cas)
② La Prolifération Primaire
L’organisme est un milieu très hostile au développement d’une tumeur, elle va vite faire face à :
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Présence d’une inflammation chronique
Milieu interstitiel acide & riches en enzymes des ₵ nécrosées
Œdème par manque de drainage lymphatique
Temps de division souvent long
La prolifération cellulaire tumorale induit une Néoangiogenèse capillaire, capitale pour l’oxygénation
et la nutrition de la tumeur. Ces capillaires sont anormaux, incomplets et particulièrement perméables.
La néovascularisation des tumeurs est un point capital car elles sont avides de nutriments ; leur
développement serait fortement compromis en cas d’absence de néovascularisation (limite de
diffusion). MAIS : absence de développement de vaisseaux lymphatiques dans les tumeurs Œdème !
2) Invasion tissulaire
2 cas de figures :
- Soit les ₵ néoplasiques dérivent d’un épithélium reposant sur une membrane basale -> la 1ère
étape consistera à franchir cette mb basale ; cette effraction est visible au microscope et
permet de distinguer les Tumeurs in situ (n’ont pas encore franchi la mb basale) des Tumeurs
Infiltrantes (l’ont franchi) importance pronostic & thérapeutique !
- Soit les ₵ sont déjà en contact avec une trame conjonctive
Pour l’invasion, les ₵ doivent donc se détacher de la masse tumorale puis se déplacer (mouvements
amiboïdes provoqués par une sécrétion de facteurs de mobilité autocrine), en se frayant un chemin à
travers les mb basales & le collagène (⤳ Collagénases)
3) Invasion vasculaire
Pour permettre l’invasion vasculaire, les ₵ néoplasiques se fixent, grâce à des récepteurs à la Laminine
(composant des mb basales) sur la mb basale vasculaire & la perforent en sécrétant de la Collagénase
de type IV. Rappel : la néo-angiogenèse produit des vaisseaux incomplets, fenestrés et perméables.
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4) Phase de transport vasculaire
C’est une rude épreuve pour les ₵ tumorales ; elles sont confrontées à des ₵ Cytotoxiques (NK et LAK),
des pressions en oxygène élevées, des traumatismes liés au flux turbulents dans la circulation, etc. On
estime, que chez l’humain, il faut au moins 107 ₵ malignes transportées par le sang pour donner
naissance à une métastase viable.
5) Arrêt embolique
Le blocage de l’embole tumorale peut entrainer un infarctus. Dans d’autres circonstances, les ₵
tumorales peuvent proliférer vers l’aval et se propager (Diapédèse) vers les tissus au travers de la mb
basale -> chemin opposé à celui de l’invasion vasculaire (re-rentre dans un organe depuis le sang)
6) Chemin métastasique
Les ₵ tumorales peuvent métastaser en empruntant diverses voies simultanément ; mais en pratique
on observe que certains types de tumeurs privilégient certaines voies : les sarcomes métastasent
généralement par voie sanguine ; les adénocarcinomes par voie sanguine ou lymphatique ; les
carcinomes épidermoïdes par voie lymphatique.
Réseau lymphatique
Les capillaires lymphatiques ont une faible résistance aux ₵ tumorales vu la présence de fentes
naturelles entre les ₵ endothéliales & l’inconstance de leur mb basale. Les ₵ tumorales sont entrainées
vers les premiers relais ganglionnaires où elles s’accumulent dans les Sinus sous-capillaires et s’y
développent.
Les Cavités
L’envahissement tumoral peut survenir : par Contact direct entre 2 organes ; par Ensemencement dans
un liquide ; ou par Détachement des ₵ néoplasiques et ensemencement dans les lumières des organes
creux.
Tous les organes sont susceptibles d’être le siège de métastases ; mais en réalité pour des raisons
inconnues, il existe une certaine inégalité : certains organes sont + préservés alors que d’autres sont +
fréquemment atteints. Certains types de tumeurs métastasent de manière préférentielle & constante
dans les mêmes organes :
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6. Morphologie
6.1. Macroscopique
Macroscopiquement, une masse tumorale peut se présenter sous différents aspects Aucun de ces
aspects ne permet de préjuger du caractère bénin ou malin !
Elle peut se présenter sous la forme : d’un Nodule, d’un Polype, d’un Kyste ou d’une Ulcération
a) Nodule
La tumeur sera généralement sphérique ; le développement cellulaire infiltrant les tissus normaux
donnera des placards diffus. Les caractères macroscopiques peuvent être étudiés :
- Taille
- Consistance
- Régularité des bords
- Existence d’une capsule
- Présence de foyers de nécrose
- Couleur
Certains caractères, sans être spécifiques ni absolus, favorisent la présomption de malignité d’une
tumeur :
La taille -> ne présage normalement pas du caractère de la tumeur, sauf dans le cas particulier
des tumeurs rénales glandulaires ; leur histologie seule ne permet pas toujours de faire la
différence entre une variante bénigne (adénome) ou maligne (adénocarcinome) une taille
> 3cm fait pencher la balance vers l’adénocarcinome
La consistance -> une tumeur maligne est souvent dure & ligneuse, les bénignes seront
souvent + molles et élastiques ; /!\ ce n’est pas absolu, par ex les lymphomes et certaines
tumeurs malignes épithéliales seront molles et friables
La couleur -> les tumeurs malignes sont souvent blanches ; certaines peuvent aussi être noire
(mélanome pigmenté), verte (hépatome) ou rouge (choriocarcinome et adénocarcinome
rénal)
La régularité des bords -> la périphérie de la tumeur témoigne du type de front de progression
tumoral ;
o Dans les tumeurs bénignes d’évolution lente refoulant les tissus sans les infiltrer, le
front de progression apparaît extrêmement régulier. Il génère un épaississement
fibro-conjonctif entourant complètement la lésion = la Capsule ; sa présence permet
au chirurgien de disséquer plus facilement la tumeur grâce à un plan de clivage
o Les tumeurs malignes donneront des contours extrêmement irréguliers et spiculés,
liés à la présence de bourgeons néoplasiques pénétrant les tissus avoisinants. Elles
seront généralement dépourvues de capsule et adhérent aux tissus voisins. Les limites
sont beaucoup plus floues. Ce manque de visibilité conduit le chirurgien à passer en
dehors de ces lésions en emportant une marge tissulaire saine pour éviter la récidive
locale
La présence de foyers de nécrose -> l’identification de foyer de nécrose est très souvent
indicative d’un processus tumoral
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b) Polype
= Masse tumorale bourgeonnante, faisant saillie au-dessus des plans muqueux ou cutanés ; ils peuvent
être malins ou bénins. On reconnait :
c) Kyste
= Lésion dont le centre est rempli de liquide (aqueux, sanguin, nécrotique, fibrineux, …) ou de matériel
semi-solide pouvant facilement être désolidarisé de la paroi. Les tumeurs, le + souvent malignes,
développent des foyers de nécrose pouvant résulter en une véritable liquéfaction avec formation de
cavités kystiques.
d) Ulcération
Fait suite à l’apparition d’une nécrose en surface d’une tumeur donnant dans la lumière d’un organe
creux ou à la peau. Elle est le + souvent secondaire à des facteurs ischémiques ou à une colonisation
bactérienne. Lors de la mise au point d’un ulcère, il est primordial de préciser sa nature bénigne ou
maligne. La présence d’un bourgeonnement et l’irrégularité des bords de l’ulcération sont les signes
cardinaux permettant de suspecter une tumeur maligne.
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6.2. Microscopique
Les modifications morphologiques spécifiques qu’on retrouve dans les tumeurs sont à comparer avec
la morphologie des ₵ normales du tissu considéré. Les altérations morphologiques peuvent toucher la
Cytologie et l’Architecture tissulaire.
⤷ Les anomalies cytologiques touchent le cytoplasme & le noyau. Comme pour les modifications
architecturales, les divers degrés d’atypie cellulaire sont visibles et à corréler avec le potentiel agressif
de la lésion.
- La taille -> souvent importante et les contours cellulaires irréguliers sont la conséquence
d’anomalies du cytosquelette
- Qualités tinctoriales -> leur basophilie traduit une intense activité de synthèse, nécessaire à
une activité mitotique élevée
- La forme -> souvent arrondie, traduisant une cohésion cellulaire lâche, propice à leur
désolidarisation.
Ces modificat° cytoplasmiques sont liées à des modifications du Cytosquelette et des organites
La plupart des Noyaux sont de forme et de taille différente = Noyaux Polymorphes contours
irréguliers, chromatine grossière inhomogène et souvent très dense (hyperchromatisme), volume
important, lié à la Polyploïdie, rapport nucléo-cytoplasmique élevé, nucléole saillant et parfois
multiples, mitoses nombreuses et anormales (tripolaire, chromosomes isolés, asymétriques).
Certaines de ces caractéristiques se retrouvent dans certaines infections comme dans le cas du
Cytomégalovirus ou de l’Herpès.
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7. Pronostic & Evolution
Le pronostic dépend de :
À priori, une tumeur bénigne ne tue pas le patient, contrairement à une tumeur maligne (non traitée) ;
seulement, ce critère n’est pas infaillible.
Dans certains cas les conséquences générées par des tumeurs bénignes peuvent être très délétères,
par ex -> l’effet de masse de certaines tumeurs intra- ou extra-cérébrales intracrâniennes
-> les emboles pulmonaires des myxomes cardiaques
b) Le Type de tumeur
c) Le Grade de la tumeur
Le grade d’une lésion néoplasique est un index morphologique dépendant de son d° de différenciation
cytologique & architectural.
Le Grade (ou d° de malignité) est d’autant + élevé que les atypies cytologiques et les
perturbations architecturales sont importantes
Au sein même d’une tumeur, le grade peut varier, elles sont souvent hétérogènes. Dans ces
cas, c’est le grade le + élevé qui détermine le Grade Global de la tumeur
Actuellement, il y a une tendance à évoluer vers un système de classification + simple, consistant à les
classer en 2 catégories : les lésions de Bas Grade & de Haut Grade ⤳ le Grade d’une tumeur définissant
partiellement son agressivité, + il sera élevé + le pronostic sera sombre.
d) Le Stade de la tumeur
Le Stade d’une lésion néoplasique mesure l’étendue de son extension au sein de l’organisme. Il s’établit
à partir de :
Le système de Stadification le + utilisé est le TNM ; même si elle peut varier selon l’organe, elle garde
sa logique :
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M = Metastasis
M0 = absence de métastase
M1 = présence de métastases organiques à distance ou par infiltration contiguë.
Sur base de la stadification TNM, les traitements sont adaptés en fonction de la stadification finale.
8. Symptomatologie
La symptomatologie tumorale peut être très variée ; on peut distinguer les aspects Locaux des
Généraux.
Effets Locaux :
- Effet de Masse = présence d’une masse souvent d’évolution lente, indolore, dure ; certaines
seront accessibles à l’examen clinique (inspection, palpation, auscultation) ; peut entrainer des
déformations ou des compressions.
- Ulcérations, perforations & hémorragies
- Destruction des structures & pertes des fonctions ; Par ex :
La destruction de structures cérébrales va induire des troubles du comportement, de la
motricité, du langage, …
La destruction osseuse observée dans les lésions primitives ou secondaires à une
métastase induit une fragilisation de l’os et le développement de fractures spontanées
La destruction du Nerf Récurent Gauche lors d’une atteinte infiltrante du médiastin
entraine la paralysie de la corde vocale gauche, donc une altération de la voix
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La destruction de la paroi d’un gros vaisseau se compliquera d’une hémorragie
cataclysmique
Effet Systémique :
- Sécrétion Tumorales : les tumeurs bénignes & malignes peuvent produire des symptômes liés
à divers produits de sécrétion (hormones, cytokines, PG, enzymes, …) qui interviennent dans
la symptomatologie des syndromes paranéoplasique.
- Hypercoagulabilité : souvent rencontrée chez des patients atteints de tumeurs malignes ; sont
donc + enclins à développer des Thromboses spontanées
- Effets hématologiques : des Anémies liées directement (saignements occultes) ou
indirectement (destruction +++ des GR/défaut de synthèse ou d’absorption) à la tumeur
- Baisse de l’immunité : à relier à l’action directe de la tumeur sur l’immunité mais aussi aux
traitement anti-tumoraux (chimio, radiothérapie)
- Cachexie = Perte importante de poids, apathie ; liée à la sécrétion importante de TNF-α par les
macrophages
- Fatigue
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