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Chapitre 1 : Introduction & Terminologie Médicale

1. Introduction
Pathologie Générale = Branche médicale s’intéressant aux altérations structurelles des ₵, tissus ou
organes, dans le but d’expliquer et de comprendre l’Histoire Naturelle des maladies

⮡ L’Histoire naturelle d’une maladie est son évolution spontanée, hors toute intervention extérieure.
Son étude inclut 6 aspects :

1. Étude de son Etiologie


2. Étude de la Pathogénèse, qui décrit les modificat° morphologiques et structurelles des
₵/tissus/organes
3. Impact des Modifications morphologiques & structurelles sur le fonctionnement des organes et
de l’organisme dans son ensemble
4. Impact des Perturbations des organes sur l’état de santé du patient
5. Identification de la maladie
6. La Résolution

 L’Étiologie
L’étiologie est l’étude de la cause de la maladie ou de la lésion. Ça peut être :

 Uni- ou Multifactorielle
 Connue ou Inconnue ⤳ si elle est inidentifiable, elle sera dite Idiopathique
⤳ si elle est consécutive à une intervention médicale = Iatrogène
⤳ si elle est consécutive à un séjour hospitalier = Nosocomiale

L’étiologie est donc l’évènement qui Doit survenir pour que la maladie apparaisse, sans la présence de
cette cause il ne peut pas y avoir cette maladie

/!\ Cause ≠ Facteurs Favorisants -> les facteurs favorisants augmentent la probabilité d’apparition mais
ne la déclenche pas. Ils se distinguent en :
- Facteur de risque = augmentent la probabilité de survenue de la maladie, et il est possible
d’agir sur l’exposition à ces facteurs (tabac, alcool, …)
- Marqueurs de risque = augmentent la probabilité de survenue de la maladie mais ne sont pas
modifiables (Sexe, taille, …)

Une maladie peut apparaitre suite à l’exposition à certains facteurs :

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Le délai +/- long qui existe entre la contamination/exposition à l’agent étiologique et l’apparition des
premiers symptômes = Période d’Incubation (maladie infectieuse) ou Période de Latence (non-
infectieuse) ⤳ les périodes de latence peuvent varier de qlqs minutes à plusieurs décennies ; dans le
cas du cancer elle peut être de 10-40 ans.

 La Pathogénèse
Pathogénèse = présentation des modifications cellulaires & tissulaires associées au développement
de la maladie. La cause de la maladie va induire dans l’organisme un ensemble de mécanismes qui
vont :
- Conduire à des modifications Structurelles et Morphologiques de la ₵/tissu/organe
- Altérer l’état de santé du patient
- Conduire aux manifestations cliniques menant au diagnostic

Les modifications morphologiques constituent un ensemble des altérations structurelles de la ₵ ou du


tissu présent dans les mécanismes pathogéniques ∼> seront soit visibles à l’œil nu = Macroscopiques ;
soit seulement visibles à fort grossissement = Microscopiques

 La Manifestation Clinique
Manifestation clinique = “Visage” de la maladie, la manière dont elle s’exprime. On va différencier :
 Les Signes Cliniques = manifestations Objectives qui peuvent être observées et mesurées par
une autre personne : T°, pression artérielle, fréquence cardiaque, …
 Les Symptômes = manifestations Subjectives qui ne sont pas mesurables par une autre
personne et dont la perception dépend du patient : douleurs, difficultés respiratoires, …
Certains symptômes ou signes cliniques sont strictement spécifiques d’une maladie -> seront dit
Pathognomoniques.

Syndrome = association habituelle de symptômes et de signes cliniques caractéristiques d’une entité


pathologique.

 Le Diagnostic
Diagnostic = identification de la maladie, rendu possible par :

- L’observation des signes cliniques et symptômes


- La collecte d’informations sur l’histoire médicale du patient
- L’identification de facteurs favorisants
- De + en + souvent, des informations fournies par les examens para-cliniques -> imagerie
médicale, biologie clinique, tests de provocation, examens techniques, anatomopathologie, …

L’identification de la maladie va permettre d’établir un pronostic (= évolution attendue de la maladie)


et de poser un traitement en fonction des éléments recueillis & analysés par le pathologiste

 L’Evolution Naturelle
La maladie va poursuivre son évolution naturelle, elle pourra être soit Aigue = limitée sur une courte
période ; soit Chroniques = durer qlqs semaines, mois, années, … -> connaitra alors des périodes :
 De Rémission = diminution significative/disparition temporaire des symptômes
 D’Exacerbation = aggravation des symptômes

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2. Les Tissus de l’Organisme

 Rappels d’Histologie, du coup flemme ; cfr les slides

3. Les Techniques d’Analyse

3.1. Analyse Morphologique

a) Matériel Corporel

La Collecte  Les cliniciens fournissent au pathologiste des tissus de ≠ origines, obtenus de diverse
façons :

- Soit des prélèvements de cellules isolées obtenues par pct°, brossage ou recueillies à partir de
liquides biologiques (sang, urine, épanchement, …)
- Soit des prélèvements tissulaires, + volumineux issus de biopsies, pièces opératoires ou
d’autopsie.

 La conservation du matériel biologique est une étape déterminante dans le succès de l’analyse !

Biopsie = prélèvement d’un échantillon issu de l’organisme effectué afin de procéder à un examen
microscopique, biochimique, immunologique, génétique ou bactériologique.

b) Traitement pré-analytique du matériel

En fonction de la question posée par le clinicien et du matériel fourni, le pathologiste utilise la


technique la + adaptée. Il existe :

- Les Colorations de Routine, permettant de se faire une idée de la pathologie présente et


d’avoir une vision globale de la morphologie des tissus (noyau, cytoplasme, collagène)

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- Les Techniques Particulières & Complémentaires, permettant d’affiner le diagnostic ou de
répondre à des questions + spécifiques

Le Traitement Préparatoire

À l’exception de préparation extemporanées dont la conservation de dépasse pas qlqs heures, les
pièces à analyser demandent une préparation spécifique avant l’analyse ; les différentes étapes sont :

① Fixation  Traitement destiner à “figer” les structures et les imprégner par un milieu solide
pour permettre la réalisation de coupes fines. Souvent, l’imprégnation se fait avec de la
paraffine (solide < 56°C < liquide)

② Réalisation de coupes fines  l’échantillon est découpé au moyen d’un Microtome et monté
sur des Lames qui serviront de support.

③ Coloration ou Traitement spécifique  la majorité des échantillons nécessitent une coloration


pour révéler les structures qui permettent d’analyser les coupes. Il existe :
 Les Colorations Topographiques = Réaction acide/base ; ne sont pas spécifiques à des
substances ; donnent une vue d’ensemble du tissu, de la répartition des populations
cellulaires au sein de l’organe, l’architecture et la structure de ces ₵, … ⤳ ex :
Hématoxyline/éosine
 Les Coloration Histochimiques = Réaction de Rédox ; révèlent la présence de certaines
substances ; donnent des renseignements sur la constitution chimique des cellules en
interagissant avec les macromolécules ⤳ ex : PAS (polysach en rouge), Perl’s (fer ferrique en
bleu-vert), Bleu Alcian (mocupolysach en bleu)

 Colorant = Solution aqueuse qui peut se charger électriquement et se colore en une


substance/ensemble de substance de manière stable. Il est constitué d’un groupement Chromophore
(qui porte la couleur) + d’un gpmt Auxochrome (ionisé ; assure la fixat° permanente du colorant sur
des gpmt acides ou basiques des constituants cellulaires à un pH donné, et dont la fixation peut
modifier le spectre d’absorption)

La coloration nécessite plusieurs étapes : Élimination de la paraffine par une succession de bains
(toluène ou xylène, alcool)  Réhydratation  Coloration (2 bains + rinçage)  Déshydratation (bains
d’alcool)  Montage et fixation par de la résine

Les Colorations de Routine  H&E, HPS

Les Colorations Spéciales : elles sont réalisées dans le but de préciser des structures ou des
substances suspectées par le pathologiste lors de son analyse initiale sur des coupes utilisant des
colorations de routine. Elles sont basées sur des réactions biochimiques permettant de révéler la
nature de la substance ou structure  Trichrome de Masson, Movatt, Verhoeff, PAS, Bleu Alcian, …

④ Montage

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3.2. Techniques Particulières et Complémentaires
Pour les demandes les + spécifiques des cliniciens, le pathologiste peut utiliser des techniques
particulières :

a) Analyse Extemporanée

⤳ envoi au laboratoire, aussitôt après leur prélèvement, des tissus frais, à sec ou dans du sérum, et de
procéder à une ou plusieurs coupe.s histologique.s sur le tissu congelé, non fixé, afin d’orienter au
mieux l’acte chirurgical en cours. Le tissu peut ensuite être décongelé pour faire d’autre analyses.

La congélation se fait à -80°C

b) Examen de l’Ultrastructure

La Microscopie Electronique permet l’analyse de structures invisibles à la microscopie optique, comme


les structures fines de l’architecture des ₵ et de leurs composants ou des virus -> pas utilisé en routine.

c) Coloration Immunohistochimiques

Les colorat° Immunohistochimiques (= IHC) permettent de localiser des protéines cellulaires en


utilisant la réaction anticorps-antigène. Ces anticorps peuvent être Monoclonaux = ciblent 1 épitope
unique, identification + spécifique ; ou Polyclonaux = se lient à plusieurs sites de l’antigène, -
spécifique.

L’immuno-réaction a besoin de 3 éléments :

1- Une préparation adéquate de l’échantillon à analyser, contentant l’antigène


2- L’existence d’un anticorps dirigé contre l’antigène recherché
3- Un système révélateur qui permet de visualiser l’immuno-réaction

d) Techniques de Biologie Moléculaire – Analyse du Génome

La patho générale va généralement étudier les maladies par le biais de la génétique en pratiquant
l’Hybridation in situ ou l’établissement du Caryotype.

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⮡ L’Hybridation in situ permet de mettre en évidence & de localiser dans la cellule ou le tissu des
séquences connues d’ARN ou ADN. Il est possible d’identifier des Mutations, des Réarrangements
chromosomiques et des Clonalités.

⮡ L’Etablissement du Caryotype permet d’identifier des anomalies de nombre ou de structure des


chromosomes ; un Caryotype est l’ordonnancement standard des chromosomes d’une ₵.

 Anomalies relatives au Nombre de chromosomes

- Cellule Euploïque = ₵ qui contient un multiple du nbr normal de chromosomes de l’espèce -> une
₵ normale est diploïque, mais on peut en trouver des triploïdes, tétraploïdes, … = Polyploïdes.

- Cellule Aneuploïde = ne contient pas un multiple du nombre normal de chromosomes d’une


espèce ; peut concerner les autosomes comme le chr sexuels
 Trisomie = 3 chromosomes identiques
 Monosomie = 1 seul chromosome au lieu d’une paire

Aneuploïdie Autosomique -> la plupart sont létales et vont mener à un avortement spontané, seules
qlqs unes donnent des nouveau-nés viables ⤳ Trisomie 13 = Syndrome de Patau
⤳ Trisomie 18 = Syndrome d’Edwards
⤳ Trisomie 21 = Syndrome de Down

Aneuploïdie des Chromosomes Sexuels -> moins sévères, elles peuvent donner des nouveau-nés
viables, sauf en cas d’absence complète de chromosome X. Exemple : Syndrome de Turner (45,X) ou
Syndrome de Klinefelter (47,XXY).

 Anomalies relatives à la Structure des chromosomes

Ces anomalies sont limitées à des segments du chromosome

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① Délétion -> Rupture du chromosome avec perte de matériel ; ex : Syndrome du Cri du Chat
(del 5p)

② Duplication -> copie en double d’une séquence, les répercutions sont souvent moins
invalidantes que les délétions de la même portion

③ Inversion -> rupture à 2 endroits avec une réparation qui inverse le fragment

④ Translocation -> échange de matériel génétique entre 2 gènes non-homologues

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Chapitre 2 : Les Malformations Congénitales
1. Introduction

Une Malformation Congénitale (= Constitutionnelle = Dysmorphologie) définit la présence d’anomalies


structurelles ou fonctionnelles irréversibles, incluant les maladies métaboliques, présente dans une ₵,
un tissu ou un organe dès le moment de la naissance
⮡ Congénital ≠ Génétique ! Le caractère génétique n’est pas obligatoire

Les étiologies sont diverses et le plus souvent multiples.

Les malformations congénitales majeures concernent 2-3% des naissances (& 10-20% des enfants
mort-nés) -> ½ à 2/3 sont uniques, le reste sont des anomalies multiples. 50% de ces malformations
sont invalidantes.

Une malformation congénitale / constitutionnelle est dite :

- Primaire = si consécutive à un/des événement(s) intrinsèque(s) génétiquement déterminé ; ex :


maladie du Cri du Chat, Syndrome de Lejeune
- Secondaire = si consécutive à un/des événement(s) extrinsèque(s) (-> donc pas génétique !) ; ex :
syndrome de l’alcoolisme fœtal

- Majeure = les déficits structurels du corps ou du/des organe(s) mettent en jeu la survie et
nécessitent un traitement
- Mineure = petites perturbations sans impact sur la survie, ne nécessitent pas de traitement

Il est important de distinguer :

 Une Malformation Isolée (il n’y a que ça)


 Des Malformations Combinées = + d’une malformation dans 1 seul organe
 Des Malformations Multiples = + d’une malformation dans des organes différents
 Un Syndrome = combinaison de perturbations du développement issus d’une étiologie
commune
 Une Séquence = combinaison de perturbations du développement suite à une cascade
d’événements issue d’une perturbation morphologique primaire
 Une Association = combinaison non-aléatoire de malformations sans étiologie claire ou sans
cause héréditaire apparente

La présentation clinique des malformations cliniques peut être très hétérogène, allant de juste
disgracieuse à totalement incompatible avec la survie ; à présentation immédiate ou différée (qlqs
jours/mois/années, par ex dans le cas de déficit enzymatiques) ; ou encore être silencieuse au
quotidien et n’être symptomatique que dans des situations particulières.

Beaucoup de malformations sont visibles en anténatal, à l’échographie.

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2. Étiologies des Malformations Congénitales

Les causes des malformations congénitales sont le + souvent multiples, et il peut être difficile de les
identifier avec précision. Cependant, on peut les classer en 3 grandes catégories : Infectieuse,
Génétique ou Environnementale. Le type, le moment et la durée de l’exposition à l’infection/au
toxique va aussi être important.

Rappel : la période la + à risque pour le bébé est le 1er trimestre = correspond à la période embryonnaire,
donc à la mise en place de tous ses organes. Mais c’est aussi le moment où la mère n’est pas forcément
consciente de sa grossesse donc + susceptible de s’exposer à des agents potentiellement Tératogènes.

Un nombre significatif de malformations congénitales dans le monde pourraient être évitées en


développant : des campagnes de vaccination, une médecine périnatale/suivi des mères + accessible et
de qualité et via administration de compléments alimentaires (acide folique, iode, etc).

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3. Classification Pathogénique

Elles sont classées sur une Base Pathogénique (“mécanismes pathologiques”) :

1) Malformation
Une Malformation Vraie est due à une Erreur primaire de morphogénèse, le + souvent lié à un
événement pouvant se produire à n’importe quel stade du développement de l’embryon 
Développement anormal d’un tissu/organe. Exemples :

● Défect Congénital Cardiaque -> signes cliniques les plus fréquents =


 Souffles cardiaques : révèlent une gêne lors du passage du sang dans des zones rétrécies,
recherché systématiquement à la naissance et dans les premiers mois de vie
 Cyanose = coloration bleutée des lèvres & ongles (pas vraiment au niveau de la peau),
traduisant un défaut d’oxygénation ; l’organisme tente de compenser souvent en augmentant
la fréquence respiratoire et en diminuant les efforts (refus d’alimentation par ex). Se voit
surtout quand le bébé pleure ou mange

Autres exemples :

● Tétralogie de Fallot  malformation cardiaque la + fréquente = 1/4000


naissances, 80-95% de survie à 20 ans ; regroupe 4 anomalies :
 Communication interventriculaire
 Sténose/rétrécissement de l’infundibulum pulmonaire
 Hypertrophie ventriculaire droite
 Aorte “à cheval” sur le septum interventriculaire et en
communication avec les 2 ventricules

De +, quand le bébé pleure, il va y avoir une augmentat° de la pression dans la cage


thoracique -> rend la circulation encore + difficile -> il se met instinctivement en
position repliée

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 Spina Bifida  absence de fermeture postérieure du canal osseux
(colonne vertébrale), avec ou sans méningocèle. Degré de sévérité
variable, allant de bénin jusqu’à incapacité de marcher, de se
retenir, … ; touche 1/800 naissance

 Syndrome de Roberts = Syndrome de Pseudo-Thalidomide  dû à un mutation autosomique


récessive sur le gène ESCO2 (chr8) ; non viable
- Membres hypoplasiques, allant jusqu’à la phocomélie
- Croissance insuffisante pré- & post-natal
- Oligodactylie
- Hypoplasie ou agénésie du pouce
- Syndactylie
- Clinodactylie
 Hereditary Cleft Hand  ensemble de malformations congénitales du développement de la
main, également dû à une mutation sur le chr8. À partir du moment où la personne a la pince
pouce-index, iel pourra se servir de sa main à peu près normalement (pour écrire etc).
 Trisomies

2) Disruption
La Disruption se caractérise par l’apparition d’un défaut morphologique d’un organe, partei d’organe
ou partie du corps suite à la destruction du tissu normal par un agent extrinsèque : bande amniotique,
infection, substance toxique, hypoxie, … Ex :

 Toxoplasmose congénitale
 Thalidomide (cfr 5.2.)
 Embryopathie Rubéole  fréquence = 90% si infection avant la 10e semaine, 10-20% à partir
de la 16e semaine. Tableau clinique :
- Triade de l’embryopathie : Atteinte Cardiaque (persistance du canal artériel, sténose
pulmonaire, …) + Atteinte Oculaire (cataracte, rétinite, glaucome) + Surdité
- Retard mental
- Hypotrophie

3) Déformation
La Déformation est la résultante d’une modification du développement par apparition de contraintes
biomécaniques qui perturbent la morphogénèse ; la cause peut être Exogène (ex : pieds bots suite à
un oligoamnios) ou Endogène (pieds bots par immobilité fœtale, à cause d’une anomalie neurologique)

4) Développement anormal
Une Dysplasie correspond à une organisation anormale des ₵ au sein d’un tissu ou organe. Ex :

 Ostéogénèses imparfaites à cause d’une anomalie du collagène de type 1


 Maladies de Surcharges Lysosomiales : défaut d’une enzyme, donc accumulation des déchets
au sein des lysosomes

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4. Les Polymalformations

0,7 à 1% des nouveau-nés présentent des associations de malformations congénitales ; ces


associations peuvent être regroupées en 4 catégories :

1) Anomalie de développement d’un champ morphogénique = ensemble d’anomalies résultant


de la perturbation du développement d’un même champ morphogénique

Champ morphogénique = partie de l’embryon qui se comporte comme une unité d’interactions
embryonnaires coordonnées entre elles.

Ex : Holoprosencéphalie -> défaut précoce de clivage médian du cerveau embryonnaire, au niveau du


prosencéphale, entre le J18 et le J28 de gestation, entrainant donc des perturbations du
développement du cerveau antérieur
 Anomalies oculaires
 Absence de développement des lobes olfactifs
 Ventricule cérébral unique -> agénésie du corps calleux  Microcéphalie
 Anomalies du développement de la face (Cyclopie, Hypotélorisme, …)

Viable jusqu’à la naissance, mais taux de survie extrêmement faible.

2) Séquence = ensemble d’anomalies qui sont toutes des conséquences en cascade d’une seule
anomalie

Ex : Syndrome de Potter -> entrainé par un Oligo-Amnios càd une qté insuffisante de liquide
amniotique. Touche 1/4000 naissances (dont 65-80% sont des ♂)

Oligo-amnios d’étiologie variable (maternelle, fœtale, placentaire)  augmentation des contraintes


biomécaniques sur le fœtus  Hypoplasie de la cage thoracique & des poumons + Facies aplati +
Positions vicieuses au niveau des membres et extrémités + luxation des hanches et position en
« culasse » dans l’utérus (dystocie)

3) Syndrome = ensemble d’anomalies Non liées entre elles mais ayant la même étiologie et ne
correspondant pas à une séquence (pas d’effet de cascade)

Ex : Syndrome de Down = Trisomie 21

Anomalies potentiellement présentes et retrouvées à l’échographie :


Anomalies mineures Anomalies majeures
• Hypoplasie ou absence des os propres du • Malformations cardiaques (canal atrio-
nez ventriculaire- 40% des cas)
• Fémur court • Sténoses digestives (10 à 18 % des cas)
• Épaisseur de nuque (>6 mm à 20 sem)
• Écartement important entre le 1er et le 2ème
orteils
• Brièveté de la deuxième phalange du
cinquième doigt (brachymésophalangie)
• Macroglossie

 Importance de l’échographie morphologique lors de la surveillance des grossesses !

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Autre ex : Syndrome de Marfan = maladie génétique du tissu conjonctif (transmission autosomique
dominante, fréquence : 1/3000 à 1/5000). Les organes les + atteints sont les yeux, le squelette & le
système cardio-vasculaire. Elle est due à une mutation du gène FBN1 codant la fibrilline, composante
de la MEC. Les patients atteints présentent : Grande taille, Croissance anormale des os, Subluxation du
cristallin, Hyperlaxité ligamentaire, Anévrysme de la racine aortique, Prolapsus de la valve mitrale,
Présence de Vergetures, Myopie fréquente.

4) Association = coexistence non aléatoire d’anomalies multiples, non liées à une séquence, une
anomalie du champ morphogénétique ou à un syndrome ⤳ donc cause inconnue !

Ex : Association V.A.C.T.E.R.L. (V.A.T.E.R.), rassemblant, dans des proportions variables, des


malformations de :
 Vertèbres
 Anus
 Cœur
 Trachée
 Œsophage (en : Esophagus)
 Reins
 Membres (en : Limbs)

5. Processus de Constitution des Malformations

5.1. Défaut de Migration


Au niveau cellulaire -> lors des migrations de lignées cellulaires, pendant l’organogénèse

- Absence de cellules germinales dans les gonades (♂ = Testicule Sertolien)


- Maladie de Hirschsprung = 1 enfant/5000 (4x + ♂ que ♀), c’est l’étiologie la + fréquente des
occlusions de l’enfant  absence de cellules ganglionnaires mésentériques au niveau de la
partie distale du tube digestif, consécutive à une interruption de la migration des neuroblastes
de la Crête céphalique neurale vers le rectum -> empêche l’action coordonnée des plexus
moteurs du segment du tube digestif affecté => Paralysie de ce segment => Occlusion
intestinale

Au niveau d’un organe -> certains organes/parties d’organes se sont développés totalement
normalement mais n’ont pas migré en position normale ; on appelle ça une Dystopie.

Ex :

- Pancréas annulaire = défaut de rotation, peut entrainer sténose duodénale


- Cryptorchidie = non descente du testicule dans les bourses (reste dans l’abdomen -> la T°
entraine risque de stérilité + risque de cancérisation)
- Rein dystopique = Rein iliaque ou encore défaut de rotation (sans conséquence)

5.2. Défaut de Création d’Ebauche


Agénésie = absence partielle ou complète d’un organe secondairement à l’absence d’apparition de
son ébauche par manque d’induction. Elle peut être :

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- Complète = absence totale de l’organe
- Partielle = absence d’une partie de l’organe
- Tissulaire = absence d’un type de tissu normalement présent dans l’organe

Exemples :

Complète → Agénésie Rénale complète = peut être Unilatérale (1 cas/1000 -> viable, aura
hypertrophie du rein présent en compensation) ou Bilatérale (1 cas/10 000 -> Non viable
du coup !) ; 25% s’accompagnent de malformations génitales ⤳ syndrome de Potter.
Elle résulte donc de l’absence de développement du bourgeon urétéral -> absence
d’induction du blastème métanéphrogène & donc de la formation des néphrons.
→ Agénésie des Membres = Phocomélie ; conséquence du traitement des femmes
enceintes par de la Thalidomide (Softenon®) dans les 60’s pour les nausées du 1er
trimestre. Un des énantiomères de la molécule s’est révélé tératogène chez l’humain.

Partielle → Agénésie partielle du Corps calleux = 1 personne/300 à 1/4000 selon les études

Tissulaire → Testicule congénitale sertolien


→ Agénésie dentaire = absence d’une unité dentaire, en lien avec absence du germe
dentaire correspondant

À l’opposé, la Polyplasie = apparition d’un organe surnuméraire en position normale (orthotopique)


ou anormale (hétérotopique), lié à un excès d’induction de l’ébauche. Ex : Polydactylie.

5.3. Perturbation du Développement de l’Ébauche de l’Organe


Après l’induction d’une ébauche, l’organe ou le tissu doit se développer, mais des perturbations
peuvent survenir ; elles sont classées en 4 catégories

a) Duplication

= Apparition de 2 organes ou segments d’organes identiques qui ne devraient être présents qu’en 1
seul exemplaire. Peut par exemple toucher le tube digestif, l’urètre, … Souvent sans impact.

b) Défaut de Multiplication (défaut ou excès)

Un manque de multiplication va entrainer un déficit volumétrique de l’organe +/- important ; suivant


l’importance du défaut, on parlera d’Aplasie (= absence) ou d’Hypoplasie (= trop faible).
Un excès de multiplication va entrainer un excès de volume +/- important de l’organe, on parlera
d’Hyperplasie Congénitale.

 L’Aplasie = absence d’évolution embryonnaire d’un organe, retrouvé sous une forme
résiduelle, rudimentaire et non-fonctionnelle. Ex : Aplasie pulmonaire = les bronches se
terminent en extrémités borgnes entourées de tissu conjonctif contenant ou non qlqs canaux
respiratoires rudimentaires, en compensation, l’autre poumon peut être un peu + gros que la
normale.
 L’Hypoplasie = développement insuffisant de tous ou d’une partie d’un organe, aboutissant à
la réduction e la taille d'un organe ; sera souvent caractérisé par le préfixe “Micro-” (la
réduction de taille est relative, non absolue). Ex : Hypoplasie rénale, pulmonaire, etc.
 L’Hyperplasie ou excès de multiplication, entraine un excès de volume de l’organe.
Ex : hyperplasie surrénalienne congénitale -> va entrainer une certaine pathogénie :
- Déficit de synthèse du Cortisol par la zone fasciculée de la glande Corticosurrénale.

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- Sécrétion accrue d’ACTH par l’hypophyse
- Surstimulation de la production d’androgène par la zone réticulée de la cortico-surr.
→ Développement ambigu des organes génitaux externes ; avec toutes les
conséquences physiques & de construction mentale pour l’enfant.

c) Défaut d’apparition de Lumière

Atrésie = absence localisée, complète ou partielle, de lumière au niveau d’un organe creux ; on peut
distinguer la Sténose = rétrécissement de la lumière. Ce défaut peut s’accompagner de la formation
d’une lumière aberrante, faisant communiquer 2 lumières de 2 organes qui auraient dû rester séparés,
cette communication anormale = une Fistule.

Rappel : au cours de l’embryogénèse, l’organe est constitué de travées


cellulaires pleines, qui vont progressivement entrer en apoptose -> vacuoles
qui vont converger -> apparition de la cavité.

Ex : Atrésie Œsophagienne : empêche la prise de nourriture par le nourrisson


& l’expose à des fausses déglutitions par regorgement ou pas présence d’une
fistule oeso-trachéale ; la correction chirurgicale rapide est nécessaire. Cette
malformation est visible aux échographies par un Hydramnios (qté
anormalement importante de liquide amniotique).

d) Hétérotopie ou Ectopie

Hétérotopie = Ectopie = présence, en dehors de toute agression, d’un foyer tissulaire normal au sein
d’un tissu dont il est normalement absent (/!\ À ne pas confondre avec Métaplasie). Ce tissu peut être
le siège de pathologies spécifiques au tissu indépendamment de son environnement. Ex :

 Hétérotopie de muqueuse gastrique fundique = présence de muqueuse gastrique fundique


au niveau de l’œsophage, du diverticule de Meckel, du duodénum ou du rectum. Elle peut être
le siège de pathologie propre à ce type de muqueuse, par ex une infection par Helicobacter
pilorii
 Présence d’une Thyroïde accessoire = tissu thyroïdien retrouvé au niveau de la base de la
langue ou dans le voisinage de l’os hyoïde.

5.4. Défaut d’Involution


Lors de l’embryogénèse et du développement du fœtus, certains tissus sont amenés à disparaitre (par
apoptose). L’involution incomplète de ces tissus se traduit par la persistance de Reliquats ou de
Structures Anatomiques Vestigiales. Exemples :

- Persistance du Canal Thyréoglosse, entre la pyramide de Lalouette & la base de la langue ->
peut favoriser l’apparition d’un kyste rempli de mucus, siège d’une infection ou d’une réaction
inflammatoire
- Polythélie = présence d’un (ou plusieurs) mamelon surnuméraire et tissu glandulaire le long
des crêtes mammaires, qi s’étendent de la région inguinale au creux axillaires. Normalement,
ce tissu glandulaire disparait à la 4e semaine embryonnaire, ne laissant en place que celui situé
à mi-thorax (futurs seins)

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Chapitre 3 : Les Adaptations Cellulaires

1. Introduction
Une cellule interagit en permanence avec son environnement ; elle ajuste sa structure interne &
externe et sa fonction dans le but de s’adapter aux contraintes externes et aux stress.

Une cellule tend à maintenir les paramètres physiologiques de son milieu interne – T°, pH, concentrat°
intra-₵, … – dans des limites très étroites, oscillants autour d’un état idéal, compatible avec sa survie
et le maintien de ses fonctions  ce maintien dans un état stable optimal = Homéostasie.

Toute cause venant perturber l’Homéostasie est considérée comme une Agression.

2. Les Agressions Cellulaires


L’évolution de l’état de la cellule va dépendre :

1- Des caractéristiques de l’agression 2- Des capacités d’adaptation de la ₵


 Sa nature  Type de la lignée cellulaire
 Son intensité  Capacité de multiplication du tissu
 La durée de son action  Capacité de régénération
 Sa cible cellulaire  Moment du cycle cellulaire dans
lequel elle se trouve

Une ₵ peut être endommagée de nombreuses manières, les lésions peuvent être dues à l’action de :

- Agents Physiques
o Forces Mécaniques = impact, Augmentation de la tension, …

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o Température = des T° très froides ou chaudes endommagent (directement ou
indirectement) la ₵, les organites, les systèmes enzymatiques, …
o Courant Électrique = induit des lésions thermiques + affecte les “systèmes électriques” de
l’organisme (tissu nodal cardiaque ou réseaux neuronaux par ex)

- Perturbations Nutritionnelles
o Excès de nourriture = ↗ du stress oxydatif, lésions tissulaires
o Déficits Qualitatifs ou Quantitatifs = le corps nécessite >60 composés organiques et in-
pour couvrir ses besoins !

- Radiations
o Elles couvrent un large spectre de fréquence ; toutes les fréquences inférieures à celles
du rayonnement UV sont considérées comme ionisantes (donc < 100 nm)

Radiations ionisantes Radiations non-ionisantes


 Induisent l’ionisation des molécules &  Induisent des vibrations d’atomes & de
atomes, entrainant : molécules, entrainant :
 Des radicaux libres qui attaquent  Échauffement +/- important des structures
directement des cibles cellulaires (ADN,
protéines, mb)
 Destruction de macromolécules,
complexes polymériques, …
 Destruction des organites
 Lésions thermiques

- Agents Chimiques
o Peuvent directement ou indirectement occasionner des dégâts dans de nombreuses
structures biologiques, inhiber des voies métaboliques, précipiter des protéines, rompre
des équilibres osmotiques et ioniques ou encore modifier les natures chimiques de
molécules de la ₵

- Agents Biologiques
o Diffèrent des autres agents par leur capacité à se reproduire & de poursuivre l’agression
malgré les mécanismes de défense de l’organisme

3. Les Adaptations Cellulaires


Adaptations Cellulaires = modifications réversibles de la taille, nombre, phénotype, métabolisme ou
de la fonction cellulaire. Elles peuvent être Physiologiques (ex : stimulation hormonale de la glande
mammaire) ou Pathologique (ex : hypertrophie ventriculaire gauche suite à une sténose de la valve
aortique).

 Toute adaptation cellulaire peut être à l’origine de transformations paranéoplasiques !

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3.1. Hypertrophie
Hypertrophie = augmentation de la taille de la ₵ induisant une augmentation de la taille d’un tissu ou
d’un organe (organomégalie). Elle concerne + spécifiquement les tissus qui ont une capacité de
multiplication limitée ou absente. La notion d’hypertrophie peut aussi se retrouver au niveau d’un
organite
⮡ Il n’y a pas de nouvelles ₵, juste celles préexistante qui sont plus grandes, plus larges !

Caractéristiques histologiques d’une cellule hypertrophiée :

- Augmentation du volume, se fait le + souvent de façon harmonieuse, sans modificat° sensible


de la forme ou des aspects histologiques habituels
- Accroissement de la qté de l’ensemble de ses constituants, protéines structurelles & organites
- Rapport nucléo-plasmique conservé (volume du noyau/volume du cytoplasme)

Ça va s’accompagner d’une synthèse + importante de constituants fonctionnels pour atteindre un


nouvel état d’homéostasie.

Les mécanismes cellulaires de l’adaptation hypertrophique ne sont pas encore complètement


élucidés ; mais 2 catégories de signaux semblent nécessaires :

1) Mécanismes Biomécaniques et sensibles à l’étirement (stretch-sensitive)


2) Mécanismes Neuro-humoraux associés à une production d’hormones, de cytokines, de
chémokines et de facteurs de croissance -> stimulat° de récepteurs α-adrénergiques
membranaires, stimulat° de la production de rénine, déplétion en ATP, …

Ces mécanismes induisent l’expression de gènes particuliers & la synthèse de protéines structurelles,
facteurs de croissance & modifient les voies métaboliques.

A. Hypertrophie Physiologique :

 Hypertrophie des ₵ musculaires suite au Body building


 Hypertrophie Compensatrice Rénale (si l’autre rein ne fonctionne pas correctement)

B. Hypertrophie Pathologique :

Elle peut être généralisée à l’Ensemble de l’organisme – par ex : Acromégalie = sécrétion excessive
d’hormone de croissance – ou Limitée à un organe/un type cellulaire :

 Sténose du Pylore par hypertrophie congénitale des ₵ML du pylore


 Vessie à Colonne = obstacle chronique à la vidange de la vessie augmente les pressions intra-
vésicales lors de la miction qui induit une hypertrophie du Détrusor, d’aspect typique en
colonnes qui font saillie sous la muqueuse
 Hypertrophie musculaire de la Paroi sigmoïdienne (constipation chronique) = ↗ de la pression
intraluminale -> favorise l’herniation de la muqueuse (des diverticules) de la paroi sigmoïdienne
(Diverticulose) -> ces diverticules peuvent être le siège d’inflammation
 Hypertrophie cardiaque en réponse à une sténose aortique ou hypertension artérielle par ex.
/!\ l’angiogenèse n’est pas proportionnelle à l’hypertrophie du muscle cardiaque  risque +++
d’ischémie myocardique !

L’adaptation hypertrophique va être limitée par les échanges gazeux et la diffusion des substrats
nutritifs.

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3.2. Hyperplasie
Hyperplasie = augmentation du volume d’un tissu/organe liée à l’augmentation du nbr de ₵. Elle est
présente dans les tissus qui ont conservé une capacité de multiplication.

Étant souvent des réponses adaptatives aux mêmes stimuli, l’hypertrophie & l’hyperplasie sont
souvent retrouvées ensemble au sein d’un même organe -> ex : Hypertrophie & Hyperplasie du muscle
lisse du myomètre d’un utérus gravide => augmentat° du nombre et de la taille des cellules musculaires
suite à la stimulation oestrogénique pendant la grossesse.

L’hyperplasie peut être Physiologique (hormonale ou compensatrice) ou Pathologique (hormonale,


lymphoïde ou d’origine indéterminée).

A. Hyperplasie Physiologique

 Une stimulation hormonale lors des différents âges de la vie peut conduire un tissu à accroitre
son nbr de ₵.
 Développement de la glande mammaire à la puberté -> l’augmentation des taux
d’hormones sexuelles induit la prolifération des canaux galactophores et des acini
lobulaires
 Cycle oestrogénique et hyperplasie endométriale (cycle menstruel)
 Hyperplasie compensatoire = apparait lorsqu’une partie d’un organe disparait ou perd sa
capacité fonctionnelle. Ex : dans le foie, en réponse à la nécrose d’un des lobes ; ça va induire
une certaine hypertrophie du foie.

B. Hyperplasie Pathologique

Certaines conditions pathologiques entrainent une prolifération cellulaire qui reste néanmoins
dépendante de la stimulation par les hormones ou des facteurs de croissance, Contrairement aux
tumeurs malignes dont la prolifération cellulaire échappe à tout contrôle !

Une caractéristique de l’hyperplasie sera la disparition des altérations tissulaires et le retour à la


normale après suppression du stimulus déclenchant.

 Hyperplasie hormonale pathologique = les stimuli endocriniens sont parmi les + puissants de
l’organisme. Une perturbation dans le contrôle de la sécrétion ou dans l’équilibre entre les
productions hormonales va affecter le développement des tissus.
 Goitre = carence alimentaire en iode (ou autre étiologie) -> production insuffisante
d’hormones thyroïdiennes -> sécrétion excessive de TSH (absence de feed-back négatifs)
-> sur-stimulation de la thyroïde  Hyperplasie !
 Hyperplasie Glandulo-kystique = la persistance de la stimulat° oestrogénique va induire
une hyperplasie des ₵ de l’endomètre -> vont se développer en cryptes et en kystes.

 Hyperplasie Lymphoïde = le Tissu lymphoïde est constitué d’un ensemble d’organes où résident
les lymphocytes & autres ₵ du système immunitaire, il constitue une composante essentielle de
notre immunité. Toute stimulation antigénique (infectieuse ou non) entraine une hyperplasie
folliculaire & parafolliculaire, accompagnée d’une augmentation de la taille du/des ganglions du
territoire de drainage qui deviennent palpables.

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 Hyperplasie pathologique d’étiologie indéterminée
 Hyperplasie fibroblastique des cicatrices = Chéloïdes
 Rhinophyma = hyperplasie des glandes sébacées et de l’épiderme du nez, conduisant à
une augmentation du volume nasal

 Il est essentiel de pouvoir faire la différence entre une augmentat° de volume d’un organe suite à
une adaptation hyperplasique & la prolifération d’une tumeur bénigne

Hyperplasie Tumeur
- Polyclonale - Monoclonale
- Diffuse - Focal
- Réversible - Irréversible
- Reste sous le contrôle d’une - Indépendante d’une stimulat°
stimulation hormonale ou de hormonale ou de facteurs de
facteurs de croissance croissance

3.3. Atrophie
Atrophie = diminution de volume d’un tissu/organe qui a initialement atteint son développement
normal, due à une diminution du nombre et/ou du volume des cellules qui le composent.

La ₵ évolue vers une taille + petite et atteint un nouvel état d’homéostasie en phase avec ses apports
nutritifs et vasculaires, sa fonction ou ses stimulations trophiques.

Tous les organes peuvent être atteints mais les + concernés sont : les muscles squelettiques, le cœur,
les organes génitaux & le cerveau.

Qu’elle soit physiologique ou pathologique, les modifications cellulaires sont similaires :

- Diminution de la synthèse des protéines


- Augmentation de leur dégradation par le système Ubiquitine-Protéasome
- Augmentation du catabolisme
- Moins de mitochondries et de réticulum endoplasmique
- Diminution de la consommation en oxygène et a.a.
- Apparition de vésicules d’autophagie (autophagosomes)

Formation & Maturation d’un autophagosome

L’atrophie peut être Physiologique - Involution du Thymus & de la Graisse Brune - ou Pathologique ;

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/!\ Ne pas confondre Atrophie, Agénésie, Hypoplasie & Aplasie !

 Atrophie Vasculaire = sténose artérielle réduisant significativement l’irrigation, l’oxygénation et


l’approvisionnement en substrats nutritifs d’un tissu/organe induit une souffrance dans le
territoire qui dépend de l’artériole concernée.
 Une obstruction brutale et complète entraine une mort cellulaire rapide dans le territoire
concerné ; par contre la réduction progressive du débit artériel dans un territoire suite au
développement d’une athéromatose permet la mise en place de mécanismes de
compensation d’efficacité variable : la néoangiogenèse ou le développement d’une
circulation collatérale.
 L’obstruction progressive des artères carotides et/ou vertébrales qui irriguent le cerveau
entraine une atrophie du cortex cérébral -> Démence dite vasculaire
 Drainage veineux incompétent entraine une stase veineuse -> ischémie relative de la peau
qui souffre, s’amincit et devient fragile (présence d’ulcère) ; l’ischémie relative à la peau
rend la cicatrisation difficile.

 Atrophie par Compression = résulte d’une hypoxie tissulaire induite par la réduction de
perfusion sanguine, suite à une compression extrinsèque. Le mécanisme s’apparente à celui de
l’atrophie vasculaire, mais diffère par l’étiologie ! On distingue l’atrophie par compression extra-
organique & intra-organique
 Atrophie du cortex rénal apparait dans le cadre d’une hydronéphrose secondaire à
l’obstruction de l’uretère. Il y a une augmentation de la pression hydrostatique dans
l’uretère qui induit une hypoperfusion du cortex rénal.
 Atrophie du cortex cérébral, entrainée par une Hydrocéphalie

 Atrophie Hormonale = peut affecter l’organe qui sécrète l’hormone & celui dont la fonction en
dépend
 Atrophie vaginale (= vulvo-vaginale) chez la femme ménopausée, caractérisé par
l’amincissement et l’inflammation des parois vaginales, la perte d’élasticité et d’humidité
de la muqueuse vaginale suite à la diminution des œstrogènes circulants
 Prise chronique et prolongées de hautes doses de corticoïdes exogènes induit une
atrophie des glandes surrénales. Ces corticoïdes exogènes inhibent l’hypophyse -> ne
sécrète plus d’ACTH -> les cellules du cortex surrénalien s’atrophient.

 Atrophie d’Inanition = lorsqu’un organisme entier subit une diminution chronique ou une
interruption prolongée d’apports nutritionnels, énergétiques ou d’oxygène, survient une
atrophie généralisée ; se caractérise par la présence de vacuoles d’autophagie.
 Malnutrition & famines -> induisent ce genre d’atrophie généralisée, dont une des
manifestations est le Kwashiorkor

 Atrophie d’Inactivité = affecte particulièrement le système locomoteur ; lorsque les contraintes


biophysiques qui s’exercent sur les structures osseuses & musculaires diminuent de façon
prolongée, il apparait une amyotrophie (atrophies des MSS) et une ostéoporose (diminution de
la masse osseuse
 Patients grabataires

21
 Membre immobilisé (plâtre)
 Séjour dans l’espace -> les astronautes peuvent perdre jusque 10% de leur masse osseuse
lors d’un séjour dans l’espace (- 100mg/J) et présentent une atrophie cardiaque

 Atrophie Neurogène = perte d’innervation d’un groupe musculaire par une affection centrale
(cerveau ou moelle épinière) ou périphérique (atteinte d’un nerf périphérique) induit une
atrophie de celui-ci
 Patients hémiplégiques
 Atteinte du nerf radial lors d’une fracture spiroïde de l’humérus -> les groupes musculaires
releveurs de l’avant-bras ne sont plus innervés et s’atrophient
 Hernie discale qui comprime le nerf sciatique -> idem pour les muscles de la loge
postérieure de la cuisse & des loges antérieures et postérieures de la jambe

3.4. Métaplasie
Métaplasie = modification réversible caractérisée par la Transformation morphologique &
fonctionnelle d’un tissu vers un autre tissu de morphologie et de fonction différente ->
“Reprogrammation” des ₵-souches de l’épithélium ou mésenchiales non différentiées présentes dans
le tissu conjonctif. /!\ À ne pas confondre avec l’Ectopie ! La métaplasie est souvent secondaire à une
agression chronique.

La métaplasie sera exclusivement Pathologique !

 Métaplasie épidermoïde de l’endocol utérin -> cfr TP ; l’identification demande une


Stadification CIN (Cervical Intraepithelial Neoplasia)

 Métaplasie Malpighienne de l’œsophage suite à des agressions répétées (reflux gastro-


œsophagien sévère et chronique)
 Métaplasie de l’épithélium respiratoire dans le cas des fumeurs -> change complétement de
nature, passant de pseudostratifié cilié à pavimenteux stratifié kératinisé

22
Chapitre 4 : L’Inflammation

1. Introduction
Pour survire, tous les organismes doivent être capable d’éliminer les « envahisseurs », tels que les
agents pathogènes et tissus endommagés.

Les maladies non-transmissibles (c’est-à-dire non causées par un agent infectieux), représente + de
60% des décès dans le monde, dont une majorité découlent +/- directement d’un processus
inflammatoire (maladies cardio-vasculaires, diabète, cancers, maladies respiratoires chroniques). Ça
représente donc un problème de santé important.

Définition : l’Inflammation (en latin signifie : Bouter le feu) est un ensemble de processus biologiques
complexes qui constitue une réponse protectrice de l’organisme dans le but d’éliminer la cause initiale
de l’agression cellulaire/tissulaire, et les tissus nécrotiques résultants de l’agression originelle ; elle est
essentielle à la cicatrisation  2 exemples :

1) Quand on s’est rendu compte (il y a des années) que les Infarctus du myocarde étaient
accompagnés d’une inflammation, on a traité les patients aux corticoïdes  ils mourraient en
4-6 semaines d’une rupture de la paroi cardiaque ! En supprimant l’inflammation, on
empêchait le tissu de cicatriser
2) L’hépatite C est très répandue dans la population, et 1/3 des personnes infectées n’en sont
pas conscientes -> chez elles, il n’y a eu que très peu d’inflammation, donc pas de signes
cliniques mais ça fait que le foie n’a pas pu correctement éliminer l’agent pathogène.

C’est une composante de l’immunité innée qui :


 Est Non spécifique
 Apparait rapidement (en qlqs secondes) après l’apparition de la lésion
 Survient dans les tissus vascularisés  les différents éléments sont amenés par le sang, un
tissu non vascularisé va avoir beaucoup de mal à se défendre
 Dépend de l’interaction entre des acteurs hormonaux et cellulaires

/!\ Inflammation ≠ Infection ; on peut avoir une inflammation sans la moindre infection (par ex si
tu te tapes sur le doigt avec un marteau ; ou le diabète : processus inflammatoire contre les cellules
du pancréas alors qu’il n’y a aucune bactérie ou autre).

Certains agents infectieux font tout pour passer inaperçues et donc éviter de déclencher une
inflammation.

Manifestations locales classiques d’une inflammation sont :

 Rougeur (rubor)
 Douleur (dolor)
 Chaleur (calor)
 Œdème (tumor)
 + Impotence fonctionnelle (l’organe va fonctionner moins bien s’il est le siège d’une
inflammation)

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Ce qu’il se passe : Vasodilatation artérielle  amène + de sang  dilatation passive des capillaires au
site de lésion = Rougeur & Chaleur  fuite protéique et d’eau vers le tissu = Exsudat = Œdème 
production de médiateurs de l’inflammation  irrite les terminaisons nerveuses = Douleur

NB : l’inflammation est-elle la cause ou la conséquence de maladies chroniques ?  On a remarqué


que chez des personnes atteintes d’Hypertension, ils avaient présenté plusieurs années avant la
déclaration de la maladie, divers signes d’inflammation. Donc la question se pose et reste un peu en
débat pour le moment

2. Défenses de l’Organisme
La défense de l’organisme se fait via 3 grands mécanismes : les Barrières épithéliales, la Réponses
Inflammatoire et l’Immunité adaptative (qui ne sera pas détaillée dans ce cours).

La Barrière Cutanéo-Muqueuse assure donc la Première ligne de défense contre le milieu extérieur.
Elle est fondamentale, et empêche simplement que les pathogènes ne rentrent dans l’organisme.

24
Les moyens mis en œuvre pour assurer la défense sont entre autres :

 Une intégrité de la barrière (= pas de lésion)


 pH = acidité de la peau, de l’estomac et du vagin -> quelqu’un qui se lave trop souvent les
mains va en modifier le pH de la peau, et ça va entrainer des problèmes (+ tendance à faire
des infections etc)
 Lavage mécanique (cils, mucus) -> dans la trachée, l’air circule en « tourbillon », ça va avoir
pour effet d’envoyer les particules contre les parois afin de les coller dans le mucus (seules les
particules < 1 micron pourront atteindre les alvéoles pulmonaires).
 Effet bactéricide direct par addition & diffusion dans les sécrétions de lysozymes (Gram-), de
lactoferrine & d’immunoglobulines (IgA)
 Compétition avec la flore saprophyte -> elle empêche le développement des mauvaises
bactéries ; certaines femmes dès qu’elles prennent des antibios, elles vont développer des
mycoses vaginales par ex -> les antibios ont tué les bacilles de la flore vaginale, donc les
pathogènes en ont profité pour se développer.

La Seconde ligne de défense est donc la Réaction Inflammatoire. Elle est Rapide, Active (contrairement
à la barrière cutanée qui n’est que passive), Immédiate & Aspécifique.

3. But de l’Inflammation
Le but de l’inflammation est Quadruple :

① Éliminer la Cause initiale de l’agression cellulaire, en :


 Diluant => Œdème, va par ex diluer les toxines produites par le pathogènes, donc elles
sont un peu « moins dangereuses » vu que + diffuses
 Détruisant si possible le pathogène => phagocytose par ex
 Neutralisant, si ne peut pas être détruit => ex du Granulome tuberculeux, les bactéries
sotn diffciles à phagocyter donc à la place elles vont être contenues dans ce granulome

② Limiter & contrôler le processus inflammatoire  c’est une réaction tellement violente qu’elle
doit s’auto-contenir sinon l’organisme entier serait mis en danger ; pour ça, en + des IL-1, -6, -
8 et TNF-α qui stimulent l’inflammation, vont être produits des IL-10 et TGF-β (notamment)
qui eux freinent le processus (les productions des 2 types de facteurs se fait dans des
proportions variables -> d’abord beaucoup de stimulant et peu de frein puis au fur & à mesure
produit moins de stimulant et + de frein)

③ Interagir avec le système immunitaire adaptatif = mise en place de la mémoire immunitaire,


pour apporter la prochaine fois une réaction + ciblée et + efficace

④ Préparer & Initier la cicatrisation (détersion des tissus nécrotiques, drainage lymphatique,
néoangiogénèse, … pour que l’organe puisse retrouver un fonctionnement normal)

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Manifestation cliniques systémique « classiques » de l’inflammation : L’activation du processus
inflammatoire peut avoir des répercussions systémiques : mise en place de la fièvre, dans le foie
néoglucogénèse à partir de protéines exclusivement, …

4. Acteurs de l’Inflammation
2 familles d’acteurs : les Protéines Plasmatiques & les Éléments Cellulaires

Ces 2 familles sont liées, elles vont interagir, s’activer mutuellement pour agir de façon coordonnée.

26
Les Acteurs Plasmatiques
 Système du Complément :

On se rend compte de son importance depuis pas si longtemps, représente ≈ 10%


des protéines circulantes (donc ça fait beaucoup). Son but = destruction directe
des agents pathogènes & activation et amplification des autres composants
inflammatoires et de l’immunité adaptative. Sa fonction principale est l’activation
de C3 & C5

C3 est clivé en → C3a (anaphylatoxine) = dégranulation des Basophiles &


Mastocytes pour le relargage de l’histamine
→ C3b = opsonisation de l’agent pathogène + dégradation de
C5 en C5a & C5b
⮡ C5a (anaphylatoxine aussi) = dégranulation de basophiles & mastocytes +
chimiotactisme
⮡ C5b = attaque la membrane du pathogène, avec C6, 7, 8 et 9, forment des
pores dans la membrane

Le complément a donc une action dans l’attaque directe du pathogène + Chimiotactisme pour les
leucocytes neutrophiles & macrophages + dégranulation des basophiles circulants et tissulaires

 Système de Coagulation

Constitution d’un réseau de fibrine emprisonnant les plaquettes, érythrocytes, et


les pathogènes. Son but : interrompre le saignement + coincer les pathogènes et
éviter qu’il ne se dispersent dans le sang + Fournir aussi une structure d’appui
pour la cicatrisation.

Voies intrinsèques & extrinsèques -> ne seront pas demandées

Les produits de dégradation du fibrinogène (Fibrinopeptides A & B) ont des effets


activateurs sur l’inflammation & ont des effets chémotactiques + augmentent la
perméabilité capillaire.

 Système des Kinines

Interagit directement avec le système de coagulation ; son but = produire de la


Bradykinine :

 Induit vasodilatation des vaisseaux sanguins


 Augmente perméabilité vasculaire
 Stimule terminaisons nerveuses
 Contracte les Cellules vasculaire lisses

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Les Acteurs Cellulaires
Désigne toutes cellule qui, d’une façon ou d’une autre, intervient dans l’inflammation. Les cellules de
l’immunité innée possèdent des récepteurs particuliers = PRRs = Pattern Recognition Receptors
(TUYAU, IL AIME BIEN CES RECEPTEURS LA)

Ces récepteurs peuvent soit être solubles dans le plasma ou cellulaire, aussi bien sur la membrane
plasmique que dans le cytosol

4 familles de PRRs :

- TLR (Toll-like Receptors) -> 11 connus chez l’humain ; de façon générale très conservés au cours
de l’évolution donc retrouvés chez quasi tous les animaux etc
- NOD ou NLR (Nucleotide-Binding oligomerization domaine)
- RLR (RIG-I-Like RNA helicase)
- Lectines

Leurs fonctions principales sont de  Détecter la présence & le type de pathogène ou de composés
de dommages cellulaire
 Déclencher une réponse locale
 Stimuler la réponse adaptative

Les TLRs sont les + étudiés, ils ont comme ligand les DAMPs et les PAMPs

En gros : DAMP = associé à un dommage corporel ; PAMP = associé à la présence d’un pathogène

28
Les 11 TLRs sont donc activés par différents types de ligands :

Une fois la liaison TLR-ligand induite, il va entrainer :

- Une réponse effectrice au niveau cellulaire


 Amélioration de la présentation des antigènes
 Amélioration de la capture de l’antigène
 Amélioration du transport des molécule du complexe majeur d’histocompatibilité
 Initie la production rapide de médiateurs tels que les interférons, le TNF-alpha, les
interleukines (IL-1,-6,-10,- 12)
 Initie la production de chémokines

- Une réponse effectrice au niveau de l’environnement


 Recrutement de cellules de l’inflammation.
 Induction (directement ou indirectement) des molécules chimiotactiques et d’adhésion au
niveau des cellules sanguines et endothéliales.
 Activation de cellules de l’inflammation (burst oxydatif pour les macrophages et les
neutrophiles, perforines pour les NK)

Dans les poches de sang, on estime que 1/6000 est contaminée par une bactérie, entrainant donc un
risque de septicémie lorsqu’on la transfuse à un patient. Aussi, une poche ne se garde que 45J MAX au
frigo, et au fur et à mesure (après 10-15J), on y observe une Hémolyse = dégradation des globules
rouges -> il y a donc des débris cellulaires qui se promènent dans la poche -> quand transfusion, ces
débris sont relargués dans la circulation du patient, activant ses TLR  Réaction Inflammatoire !

Productions cellulaires : de Nombreuses lignées cellulaires agissent de manière « concertée », cela


grâce à la production de Cytokines (organisent tout le bazar) -> + de 100 différentes identifiées (ne pas
tout connaitre juste les principales qui reviennent souvent)

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2 classes :

 Interleukines (IL) -> produites surtout par macrophages & lymphocytes ; actions principales :
o Modification de l’expression des molécules d’adhésion par de nombreuses lignées
cellulaires.
o Chémotactisme sur les leucocytes
o Induction de la prolifération et la maturation leucocytaire dans la moelle osseuse
o Renforcement ou suppression de la réaction inflammatoire
o Effets systémiques
 Une sous-famille particulière : Les Chémokines ; action principale = attraction des
leucocytes sur le site inflammatoire, produites par de nombreuses lignées cellulaires
 Interférons (INF)
o -α & -β : produits surtout par macrophages & cellules infectées par des virus
o -γ : produits surtout par lymphocytes

Il y a une balance entre les facteurs pro- et anti-inflammatoires qui s’installe :

Un autre médiateur important : l’Histamine  Elle est contenue dans les basophiles et est relarguée
soit après liaison des fragments C3a & C5a sur leur récepteur, soit par liaison d’un IgE à son antigène.
Elle induit une contraction temporaire des ₵ musculaires lisses (douleurs abdominales,
bronchospasmes) suivi d’une relaxation des ₵ musculaires lisses vasculaires + la dilatation des veines
post-capillaires + augmentation de la perméabilité vasculaire.

Elle est responsable des réactions allergiques (choc anaphylactique) -> gonflements, difficultés
respiratoires, etc

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Acteurs cellulaires : parmi les ₵ intervenant dans la réaction on a donc des Cellules du système
immunitaire, des ₵ mésenchymateuses, des ₵ vasculaires, plaquettes, … Le nombre de chaque type de
₵ évolue au long de la réaction.

5. Expressions cliniques de l’inflammation


L’inflammation peut prendre 2 visages :

Rmq : peut tomber à l’examen une lame où devra déterminer si c’est une inflammation chronique ou
aigue (peut s’aider des dépôts de collagène qui signent d’office une chronique)

31
1) Inflammation Aigue
3 phases : Initiation – Amplification – Extinction

① Initiation : s’organise en 2 phénomènes : Cellulaire & Vasculaire


 Le Phénomène Cellulaire se caractérise par 1) Le recrutement par Chimiotactisme de
cellules inflammatoires et 2) L’activation des cellules inflammatoires autour du site de
la lésion
 Le Phénomène Vasculaire se caractérise par 1) Modification du flux sanguin et 2)
Augmentation de la perméabilité capillaire

Détail du phénomène vasculaire, dans l’ordre :

1) Vasoconstriction (courte durée)


2) Vasodilatation ⤳ l’enchainement de VC et VD se fait en moins de 30 secondes (observable sur
la peau, après s’être cognée elle devient un peu blanche puis tout de suite rougit)
3) Augmentation de la perméabilité capillaire
 Augmentation de la Transcytose
Contraction des ₵ endothéliales -> elles deviennent moins jointives donc des éléments
peuvent passer entre elles
Destruction de certaines ₵ endothéliales (tuées par des neutrophiles notamment)

RMQ : Exsudat = dû à une augmentation de la perméabilité ; ≠ de Transsudat = pas d’augmentation de


la perméabilité mais modification de la loi de Starling !

Tout cela s’observe sur les coupes histologiques de Bronchopneumonie (sl 64-65-66)  dans la
bronchopneumonie, on voit les capillaires dilatés & les alvéoles comblées par des neutrophiles (d’où
la diminution des échanges gazeux et difficultés respiratoires résultantes). Aux RX, ça se traduit par
une opacification dans la zone inflammée.

Si la lésion est très faible (on se cogne juste par ex), la réaction va s’arrêter là ; mais si elle est +
importante, va s’enchainer la phase suivante

② Amplification : tout s’exagère, s’étend aux régions autour de l’inflammation. Caractérisé par :
- Accumulation de liquide & cellules inflammatoires
- Accumulation de Leucocytes + autres cellules immunitaires -> destruction tissulaire d’intensité
variable
- Déploiement de mécanismes de Détersion & de Réparation

Donc 2 choses importantes : on commence à « nettoyer » (mécanismes de détersion) & formation du


tissu caractéristique = le Tissu de Granulation Inflammatoire. Caractéristiques histologiques :
 Une dilatation du réseau capillaire
 Un œdème interstitiel
 Une prolifération capillaire intense
 Une prolifération fibroblastique jeune
 Des Polymorphonucléaires
 Des lymphocytes
 Des macrophages
 (l’agent causal)
32
⤳ il est fragile ; en effet les néo-vaisseaux qu’il contient n’ont pas de Lame basale solide, donc dès
qu’on y touche ça saigne ; la MEC est très fragile aussi (peu de collagène et de structures de soutien)
& Œdématié +++ donc peut être suintant. Il arrive parfois qu’il ne s’arrête pas au même niveau que la
peau et fasse une boule (développement excessif) = Botriomycome, totalement inoffensif et sain, mais
les patients peuvent consulter car c’est disgracieux et surtout ça saigne très facilement

Au stade de l’amplification, 3 évolutions possibles :

1. Extinction du processus inflammatoire et résolution complète (ré-épithélialisation & retour à


la situation initiale d’avant l’inflammation)
2. Chronicité (poursuite du processus inflammatoire)
3. Cicatrisation (dans le sens formation d’une cicatrice car incapacité à revenir à l’état de base
avant inflammation) -> peut dans ce cas former un abcès par ex

Dans cette évolution, il y a une balance qui va se faire entre les agents pro- et anti-inflammatoires,
avec influence de plein de facteurs, déterminant quelle voie sera empruntée.

③ Extinction : processus inflammatoire Actif, qui va permettre de retourner à l’état antérieur


d’homéostasie ; ce phénomène s’appelle la Catabase.

L’étape cruciale va être le “nettoyage cellulaire” du site inflammatoire par :

- L’induction de l’apoptose des leucocytes du site


- La sortie des ₵ inflammatoires du site
- L’élimination des déchets cellulaires & pathogènes par les macrophages et neutrophiles

 Cette étape est rendue possible par le contrôle de l’inflammation et la montée en puissance des
Cytokines anti-inflammatoires. Dès la phase d’initiation, il y a production de ces Cytokines inhibitrices
de l’inflammation :
 IL-10
 TGF-β
 PG-E2 & PG-D2
 Résolvines

La diminution des ₵ inflammatoires activées sur le site va permettre à la fois une Diminution des
concentrations en Cytokines Pro-inflammatoires & un Switch Métabolique (via PGE2 et PGD2) des
produits issus du métabolisme des Eicosanoïdes  passe de la production de métabolites Pro-
inflammatoires (LK et PG) à des Anti-inflammatoires, générés à partir d’acides gras poly-insaturés ω-
3 : Lipoxines, Résolvines et Protectines.

 Les Lipoxines sont des substances anti-inflammatoires & pro-résolutives ; elles sont générées à
partir d’Acide Arachidonique, soit par action des Lipoxygénases (LOX) sur l’acide arachidonique
au niveau des ₵ épithéliales et des monocytes (15-LO) et des neutrophiles (5-LO) ; soit par action
transcellulaire au sein de micro-agrégats plaquettes/leucocytes.

33
 Les Résolvines sont des médiateurs pro-résolutifs, générées à partir d’un changement
métabolique de la COX-2 et de la LOX. Il en existe 2 types : E-Résolvines (⤳ acide
eicosapentaénoïque) & D-Résolvines (⤳ acide docosahexaénoïque). Elles agissent sur de
nombreuses lignées cellulaires, dont les neutrophiles & macrophages via des RCPG ; elles ont des
actions : Anti-inflammatoires, Anti-fibrotiques, Anti-infectieuses, Anti-angiogéniques & Pro-
résolutives

Séquence de l’Extension de l’inflammation : Résumé :

34
Si l’inflammation ne peut pas être contenue ou éteinte par les mécanismes de contrôle, le retour à la
Catabase va être très difficile voire impossible  il y a alors évolution vers la Phase de Progression et
d’Extinction puis vers l’Inflammation Chronique !

Une inflammation peut s’étendre par différents mécanismes : Défaut de Contingence (ex : cavité
pleurale, aucune structure ne pourrait empêcher la progression de l’inflammation, que ce soit des
barrières anatomiques ou physiologiques), Propagation Permissive (laisse progresser car ne sait pas
vraiment la stopper, ex tissu à faible vascularisation) ou par Emballement (dépasse trop vite les
mécanismes de compensation).

Évolution d’une inflammation d’origine Bactérienne :

Abcès = Collection de pus entouré d’une coque fibreuse, les symptômes & les conséquences peuvent
être très variables en fonction de sa localisation ;

 Il peut grandir puis crever pour établir une communication soit vers l’extérieur soit avec un
organe -> parle dans ce cas-là de Fistulisation  un abcès qui se vide, c’est une bonne
nouvelle, l’évolution sera favorable.
 Il peut ne pas se collecter, et former un Phlegmon/Cellulite = infiltration de pus sans coque
fibreuse et qui envahit les tissus

Dans les 2 cas, il peut se passer une propagation de proche en proche jusqu’aux vaisseaux
lymphatiques -> ils drainent les cytokines, IL, etc, donc peut se déclencher une réaction inflammatoire
au sein des vaisseaux => donne une Lymphangite, qui se manifeste par l’apparition d’une ligne rouge
sur la peau, suivant le tracé du vaisseau. Tout ça est ramené vers les Ganglions -> va s’y produire aussi
une inflammation = Adénite.

Dans les cas les + extrêmes, les agents infectieux peuvent rejoindre le sang  Septicémie  évolution
vers une Sepsie  peut mener au décès

Ex : Sinusite = correspond à une inflammation des muqueuses -> inflammation se propage aux os
autour -> se transmet en intracrânien -> développement d’un abcès Intracrânien !

Abcès anal -> peut, dans les heures qui suivent, dégénérer très facilement -> se propage très vite
et passe très facilement dans le sang  Septicémie

35
2) L’Inflammation Chronique

Elle peut être issue :

 D’une inflammation aigue durant + de 2 semaines -> manifestations cliniques idem à la phase
de progression
 De l’infection par des micro-organismes tenant en échec les mécanismes de défense
 De la présence de toxines ; soit issues de pathogènes, qui continuent à attaquer le tissu alors
que le pathogène est totalement détruit ; soit des produits chimiques toxiques.

Elle est caractérisée par la présence Simultanée de 2 processus dans une même lésion : Destruction
Cellulaire (Nécrose 1° ou 2°) & Accumulation accrue de ₵ inflammatoires  Inflammation &
Cicatrisation en même temps !

Ce qui montrera :  La présence de signes de Réparation, avec fibrose


et angiogenèse
 Une infiltration cellulaire à prédominance
lymphocytaire et macrophagique
 Une poursuite de la destruction tissulaire par
les ₵ inflammatoires

La coexistence des 2 phénomènes antagonistes peut prendre plusieurs formes :

 Persistance de la nécrose avec formation de pus dans le cas d’infect° bactérienne, ou de dépôt
de tissu conjonctif (collagène) dans le cas de pathologies inflammatoires aseptiques ou virales
 Développement de Granulomes dans certains cas

Évolution d’une inflammation d’origine virale : la destruction permanente de tissu par l’infection virale
va induire une réponse cicatricielle excessive qui va conduire à la Sclérose de l’organe = Dépôt excessif
de tissu fibrotique (ex : cirrhose hépatique chez les personnes atteintes de l’Hépatite C), rend l’organe
dur comme du bois -> la cirrhose ne peut être déterminé que par examen Anatomopathologique.

36
Inflammation Granulomateuse :

Une des formes cliniques de l’inflammation chronique, caractérisée par la présence de Granulomes.

Il en existe 2 types :

a. Non-Spécifiques = Aspécifiques -> liés au maintien dans un foyer inflammatoire aseptique d’un
matériel inerte et indigeste. L’absence de pouvoir antigénique du matériel explique l’absence
de participation immunitaire (càd absence de lymphocytes)
b. Spécifiques (Tuberculose, Lèpre, …) = lié au maintien dans un foyer inflammatoire septique de
pathogènes peu digestes mais antigénique (donc présence de lymphocytes). Les granulomes
spécifiques sont les lésions qui permettent à elles seules un diagnostic étiologique (aspect
caractéristique ou identificat° du pathogène)

Par rapport à l’inflammation aigue, la population cellulaire évolue : d’une populat° caractérisée par la
présence de neutrophiles, on passe à une populat° de lymphocytes & macrophages  d’abord les
lymphocytes qui recrutent les macrophages via les INF-γ ; ces macrophages :

 Phagocytent l’agent causal et le séquestrent dans leur cytoplasme


 Perdent leur mobilité + modifient leur phénotype -> ₵ épithélioïdes
 Peuvent fusionner entre eux  format° des ₵ Géantes, multinucléées = ₵ de Langhans
 Évolution vers des Granulomes

Dans le cas des Granulomes Spécifiques, les polymorphonucléaires réussissent à éliminer l’agent causal
(destruction + digestion) ; mais dans certains cas ça leur est impossible  risque d’emballement et de
cercle vicieux + risque de destructions de l’ensemble de l’organisme !

Par ex dans le cas de la Tuberculose, la bactérie se développe dans les phagosomes des macrophages.
Les lymphokines sécrétées par les lymphocytes activés aident la digestion des bactéries par les
macrophages – peut-être en permettant la fusion du phagosome avec le lysosome mais pas sûr. Si
l’état de santé du patient est bon, ce mécanisme permet d’arrêter la croissance des bactéries.

La partie centrale des granulomes finit par se nécroser sous forme de Nécrose Caséeuse ; ces cavités
peuvent soit s’assécher et se calcifier, soit se vider en laissant des Cavernes Tuberculeuses (= Vomite)

L’inflammation chronique est présente dans plusieurs pathologies fréquentes, par ex Maladie de
Crohn, Syndrome de détresse respiratoire aigüe, etc. Le passage à la chronicité peut prendre plusieurs
formes : Persistance de signes d’inflammation aigue (nécrose, ulcération, suppuration, …) & Présence
des granulomes, spécifiques ou non.

37
Résumé des Stades de l’Inflammation :

38
Chapitre 5 : Réparation & Cicatrisation

1. Introduction
La capacité d’un organisme à réparer les dommages tissulaires induits par une agression par des
toxiques ou par une inflammation est capitale pour sa survie.

Le processus de Réparation Tissulaire commence pendant l’inflammation aigue & peut se poursuivre
jusqu’à 2 ans après l’agression initiale. Cela comprend aussi bien la restauration de l’architecture que
la fonction du tissu après l’agression (le but n’est pas d’office de retrouver la situation exacte d’avant,
parfois des petits changements sont nécessaires). La restauration de l’architecture nécessite que la
MEC reste +/- correcte pour permettre la reconstruction tissulaire.

Il existe 2 types de Réparation tissulaire :

 La Régénération

Certains tissus sont capables de se régénérer complètement avec un retour complet à l’architecture &
la fonction antérieures => parle alors de Résolution. Certaines conditions doivent être remplies :

 L’agression ne doit pas/peu avoir affecté la MEC


 Le tissu doit être capable de se régénérer ⤳ capacité de présenter une activité mitotique.

 La Cicatrisation

 Si le dommage est étendu avec destruction importante de la MEC (abcès, infection,


formation de granulome, …), le tissu sera incapable de se régénérer
 Si le tissu agressé est incapable d’avoir une activité mitotique

Fibrose : désigne un dépôt excessif de collagène dans le cadre d’un inflammation chronique dans
certains organes (rein, foie, poumons) ou au niveau du cœur après une nécrose ischémique étendue.
Si la fibrose survient fans une cavité occupée par un Exsudat inflammatoire, on parle d’Organisation.

2. Les Acteurs de la Réparation tissulaire


La réparation cellulaire & tissulaire est une cascade faisant interagir : le contrôle de la prolifération
cellulaire, les facteurs de croissance, la matrice extra-₵ et la régénération des ₵ et des tissus.

Dans le cadre de la réparation cellulaire, leur Prolifération est sous le contrôle de Facteurs de
croissance. 3 populations cellulaires sont importantes :

- Les ₵-souches restantes du tissu agressé


- Les ₵ endothéliales ⤳ il faut amener tous les acteurs via le sang !
- Les fibroblastes

⮡ Ces populations vont se différencier sur :

A. Le Contrôle du cycle cellulaire

Le cycle cellulaire possède plusieurs points de contrôle (négatifs ou positifs) ; l’effets des toxiques
altérant l’ADN peut affecter la capacité d’un tissu à se régénérer.

39
B. La Capacité de prolifération du tissu

On distingue :

 Les Tissus Labiles (= en division permanente) -> comme le nom l’indique, les ₵ ont une
importante activité mitotique (₵ hématopoïétiques, épith de surface, …)
 Les Tissus Stables -> les ₵ sont en G0, leur activité mitotique est faible mais elles en sont
capables ; leur capacité de régénération est limitée (parenchyme des organes solides : foie,
rein, pancréas, …)
 Les Tissus Permanents : les ₵ sont considérées comme complètement différenciées &
incapables de se diviser (neurones & cardiomyocytes)

Ne pas oublier : la réparation du tissu doit toujours s’accompagner d’une prolifération des ₵
Endothéliales ⤳ Néoangiogenèse (pour être viable, toute ₵ de l’organisme doit se trouver à une
distance max de 100 µm d’un vaisseau sanguin !) & des Fibroblastes ⤳ dépôt de tissu conjonctif.

C. Les facteurs de croissance

La prolifération des ₵ peut être déclenchée par de nombreux médiateurs chimiques, comme des
facteurs de croissance ou des Cytokines. Ils agissent de façon Autocrine, Paracrine ou Endocrine.

Ces gènes sont dits Proto-oncogènes  en cas de mutation, peuvent être à l’origine d’une
transformation néoplasique (ce n’est pas rare d’observer une tumeur qui se forme dans un organe
ayant dû se réparer). Donc /!\ si l’agent agresseur peut avoir des effets perturbateurs sur l’ADN.

Les facteurs de croissance ont des effets Pleïotropiques càd qu’ils stimulent en + la migration, la
différenciation cellulaire, la synthèse de protéines particulières, etc.

Les tissus labiles sont en renouvellement permanent, sous l’effet de facteurs de croissance (ex : CSF) ;
les tissus stables, ayant une capacité de régénération limitée, vont parfois nécessiter la stimulation
consécutive par plusieurs facteurs pour entamer leur division cellulaire. Cas particulier du foie : le TNF-
α & l’IL-6 vont faire passer les ₵ du stade G0 à G1  puis la progression dans le cycle mitotique sera
dépendante d’autres facteurs comme l’HGF (produit par les fibroblastes, ₵ endoth et ₵ non-
parenchymateuses du foie), l’EGF, le TGF-α, l’EGFR.

D. La Matrice Extra-Cellulaire

 La réparation d’un tissu ne dépend pas seulement de la croissance cellulaire mais aussi des
interactions entre la ₵ et la MEC.

La MEC est un réseau complexe macromoléculaire qui entoure et supporte les ₵ + elle est engorgée
d’eau et de minéraux + c’est un milieu interactif, dynamique, en perpétuel remaniement. 2 types :

La Matrice Interstitielle La Lame Basale


 Comble l’espace entre les ₵ et le tissu  Sépare les ₵ épithéliales de la matrice
conjonctif interstitielle
 Synthétisée par les ₵ mésenchymateuses  Très spécialisée
 Composées de protéines fibrillaires & non-
fibrillaires

40
3. Les Phases de la Réparation cellulaire
Quel que soit le type de réparation tissulaire, on différencie 3 phases (elles peuvent se superposer et
varier en importance & durée) :

1) Phase de Débridement = “nettoyage”

Elle commence assez tôt (2-3 jours après le début de l’inflammation) ; elle se caractérise par :

- Phagocytose des débris induits par l’agression (₵ mortes, GR, débris de pathogènes, …)
- Dissolution des réseaux de fibrine sous l’action d’enzymes fibrinolytiques (protéases du
système fibrinolytique plasmatique & enzymes lysosomiales issues des granules des
neutrophiles morts) ⤳ mais /!\ ne doit pas se faire trop vite car sert d’appui notamment pour
la prolifération des fibroblastes
- Élimination de certains débris via le réseau lymphatique
- Rediminution de la perméabilité vasculaire des capillaires et de la vasodilatation

2) Phase Reconstructive
À partir de 3-4 jours, et peut durer 2 semaines ; elle se caractérise par l’apparition du Tissu de
Granulation.

A. Celui-ci contient de nouveaux vaisseaux sanguins, 2 façons de les former :


 Un vaisseau existant qui va s’élargir puis se scinder en 2 (penser à une ₵ en mitose)
 Invaginations/bourgeonnements se formant sur un vaisseau pré-existant -> formation de
travées de ₵ -> formation de réseaux avec des vaisseaux qui vont progressivement
s’anastomoser jusqu’à recréer un réseau. Tous les vaisseaux ne vont pas subsister,
certains ne servaient qu’à en établir d’autres et vont donc disparaitre progressivement.

Les nouveaux capillaires sont très fragiles (lame basale pas encore bien établie et ancrée) et
perméables, une maturation va être nécessaire par recrutement de cellules péri-endothéliales.
L’angiogenèse est soutenue par les macrophages produisant et sécrétant des facteurs d’angiogenèse,
par ex : VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) ou FGF-2 (Fibroblast Growth Factor 2)

Le même mécanisme va s’appliquer au réseau lymphatique, à partir de vaisseaux des tissus sains
autour.

B. Activité mitotique des ₵ parenchymateuses

C. Dans le cadre d’une cicatrisation, il y a un stade suivant, en 3 étapes :


(1) Migration des Fibroblastes -> elle est initiée par des facteurs de croissance (PDGF, FGF-2, …)
produits par les ₵ inflammatoires & ₵ endothéliales activées. Dans le site on observe, en + de
la migration des fibroblastes, leur prolifération + dépôt de collagène + migration de
Myofibroblastes.
(2) Dépôt de la MEC -> principalement du collagène, début 3-5 J, jusqu’à plusieurs semaines
(3) Remodelage de la MEC par les MMPs (Matrix Metalloproteinases) produites par les
macrophages.

41
3) Phase de Maturation
La maturation de la réparation intervient principalement dans le cadre d’une cicatrisation, lorsque le
tissu de granulation évolue vers un tissu cicatriciel. Le devenir de ce tissu est très dépendant de
l’équilibre qu’il y a entre le processus de dépôt du collagène & sa dégradation.

La phase de maturation se termine par la contraction des myofibroblastes du tissu cicatriciel.

La formation d’une cicatrice, caractérisée par un dépôt excessif de tissu conjonctif/collagène au niveau
de la lésion, va assurer la stabilité du tissu au détriment de sa fonction ; par ex une cicatrice dans le
cœur après un infarctus peut diminuer sa capacité de contraction (⤳ hyperplasie d’une autre zone
pour compenser !). De ce fait, la cicatrice peut être la source d’autres problèmes de santé  ex de
l’endométriose ; le sang qui se retrouve sur le péritoine est hautement inflammatoire, va former des
adhérences (brides de tissu conjonctif) -> si une se forme entre l’ovaire et l’utérus ça peut causer une
infertilité. De la même façon, si l’inflammation d’une appendicite se propage, et crée aussi des
adhérences, peut entrainer certaines douleurs abdominales.

4. La Réparation Cutanée
Il faut distinguer 2 cas de figure : la Cicatrisation de Première Intention vs Cicatrisation de Seconde
Intention

 Cicatrisation de Première Intention :

On est face à une plaie propre, nette, stérile, typiquement une plaie chirurgicale. La lésion n’introduit
qu’une destruction très locale de la membrane basale et une destruction réduite de l’épithélium & du
tissu conjonctif. Dans ce cas, la régénération épithéliale va prédominer sur le dépôt de collagène.

 Cicatrisation de Seconde Intention :

On est face à une plaie large, infectée, sale, dont les bords ne sont pas ajourés, avec perte de substance,
typiquement un traumatisme non chirurgical. La lésion est + importante et la réaction inflammatoire
+ importante, la MEC est endommagée et ne pourra pas se régénérer à l’identique. Ça va former un
thrombus + large riche en fibrine et en fibronectine à la surface de la plaie, + de tissu de granulation et
la présence de myofibroblaste va permettre une contraction de la réparation > 5-10% de la taille de la
plaie.

42
Le dépôt de grandes quantités de tissu conjonctif & la contraction des myofibroblastes peuvent induire
la formation de cicatrisations hypertrophiques = les Chéloïdes

5. Facteurs affectant la Réparation tissulaire

a) L’étendue de la lésion -> + la lésion sera grande + la cicatrisation sera lente/longue, et les séquelles
fonctionnelles importantes
b) Le type de tissu altéré -> dépend du potentiel de régénération du tissu, par ex pour la peau il est
important alors que pour le cerveau il est nul
c) L’agent agresseur -> le potentiel “destructeur” de l’agent déterminera la gravité de l’atteinte et
donc le degré de régénération possible ; l’agent peut être +/- délétère et toucher ou non les ₵-
souches.
d) La vascularisation du tissu -> le degré de vascularisation du tissu déterminera la vitesse de
cicatrisation mais pas la qualité de cette réparation  /!\ Vitesse ≠ Qualité
e) L’état général du patient -> un patient cachectique guérira moins facilement qu’un patient
eutrophique ; aussi influence de possibles comorbidités ou pathologies intercurrentes : diabète,
artérite, corticothérapie, dénutrition, …
f) La présence d’une infection
g) La présence de tensions mécaniques sur la plaie -> par ex un enfant qui gratte constamment ses
croutes, la cicatrisation ne pourra pas se faire correctement
h) La présence d’Exsudat -> quand un exsudat inflammatoire apparait dans une cavité, 2 évolutions
possibles ⤳ Soit il est intégralement digéré par les enzymes protéolytiques => Résolution
⤳ Soit il n’est pas entièrement réabsorbé => apparition d’Adhérences (tissu cicatriciel)

43
Chapitre 6 : La Mort Cellulaire
1. Introduction
Rappel :

Lorsqu’une ₵ est incapable de s’adapter à une agression, elle va mourir ; 2 types de morts principales :

 La Nécrose = passive, mort prématurée et non-programmée des ₵ dans un tissu vivant ;


provoque une inflammation par relargage de DAMPs -> “Meurtre”
 L’Apoptose = active, réponses cellulaire programmée en réponse à des signaux physiologiques
ou pathologiques conduisant à la mort cellulaire ; sans inflammation -> “Suicide”

2. La Nécrose
Les ₵ meurent car l’agression dépasse leurs capacités d’adaptation & de réparation, elle peut être
isolée ou concerner un ensemble de ₵. Face à l’agression, les tissus et/ou cellules qui les composent
vont avoir des sensibilités différentes, certains types seront + résistants que d’autres (tissus conjonctifs
+ résistants que les épithélias ; ?)

Les ₵ nécrosées libèrent dans l’interstitium leur contenu intracellulaire et induisent une réaction
inflammatoire.

La nécrose concerne les tissus vivants ; dans les tissus morts on parlera d’Autolyse

Disparition progressive des ₵ avec Disparition progressive de l’entièreté des ₵,


inflammation & cicatrisation ; les ₵ autour SANS mise en place d’inflammation ni de
restent normales cicatrisation (vu que tissu mort).
S’observe aussi sur des prélèvements
(biopsies) pas correctement conservées

⮡ Ces perturbations peuvent rendre l’analyse des tissus & l’interprétation des résultats + compliquées

Après la mort cellulaire par nécrose, les lésions histologiques mettent un certain temps à s’établir et à
être identifiables au M.O. ⤳ impossible de faire la différence entre lésion d’autolyse & nécrose
responsable du décès.

Les caractéristiques de la nécrose vont être identifiables à 4 niveaux :

44
a) Le Noyau : il va progressivement disparaitre
 Pycnose = réduction progressive de sa taille, densification homogène ; il devient tout
petit et noir.
 Caryorrhexie = éclatement en de nombreux petits fragments
 Caryolyse = effacement progressif de la chromatine ; il devient de + en + transparent
jusqu’à disparaitre.

b) Le Cytoplasme : modification de sa texture & de son volume


 Disparition des Organites intracytoplasmiques
 Disparition de l’ultrastructure
 Dégénérescence du cytoplasme  soit par Condensation Éosinophile (très rouge,
homogène, ↘ du volume, apparition de “figures myélines” correspondant à des
reliquats de mb intra-₵), soit par Dégénérescence Vacuolaire (expansion du
cytoplasme, apparition de larges vacuoles blanchâtres)

/!\ Dans certains cas, la nécrose ne va toucher que certaines lignées cellulaire, pas tout le tissu. C’est
par ex le cas de l’infection par le virus de l’Hépatite B, le Cytomégalovirus, l’intoxication au
tétrachlorure de carbone ou encore à l’amanite phalloïde -> induisent une nécrose des hépatocytes
mais les autres types cellulaires du foie restent intacts !

c) Les Organites

d) L’Interstitium : il y a libération du contenu intra-cytoplasmique dans l’interstitium, induisant


une réaction inflammatoire.
 Accumulation extra-cytoplasmique de débris
- Constitution d’une masse informe & éosinophile
- Apparition de lipides (vacuoles libres) & de Cristaux de Cholestérol -> très typiques !
- Accumulation de produits de dégradation de l’Hémoglobine (ex : hémosidérine)
- Si hépatonécrose, présence de bile
 Accumulation de leucocytes

Du coup, à cause de la présence de ces DAMPs dans l’interstitium -> réaction inflammatoire -> entraine
les processus de réparation & de cicatrisation !

Tout foyer de nécrose favorise la précipitation des Sels Calciques (saponification des graisses) & induit
l’apparition de calcifications, visibles aux R-X ; la reconnaissance de ces calcifications a un intérêt
diagnostic dans le dépistage des néoplasies mammaires notamment. À noter : leur présence ne signe
pas d’office un cancer, elles peuvent aussi apparaitre suite à des microdéchirures (sports de combat,
course à pied, etc).

Récapitulatif des Lésions Histologiques Post-Nécrotiques dans le cas d’un Infarctus du Myocarde : Cfr
slides

Répercutions Systémiques :
En + des perturbations évidentes du fonctionnement de l’organe touché, la nécrose peut avoir des
répercutions systémiques, sur d’autres organes de l’individu.

La mort cellulaire libère dans l’interstitium et le sang des substances normalement strictement
intracellulaires, et qui présentent une spécificité tissulaire +/- sélective, par ex : la Troponine I dans
l’infarctus du myocarde, les amylases & lipases dans les lésions pancréatiques, …  leur présence et

45
leur identification sont capitales pour le diagnostic & le suivi du patient. Mais cette circulation dans le
sang va les amener vers les autres organes, d’où les répercutions systémiques.

Exemple de la Rhabdomyolyse post-traumatique : un gars qui a un accident -> se retrouve avec les
jambes coincées par un truc lourd pendant un certain temps -> stoppe la circulation du sang, une
grande qté de ses ₵ musculaires striées vont se nécroser -> qd les secours arrivent et le libèrent, le
sang va à nouveau affluer dans ses jambes -> transport des déchets dans le reste de son corps, dont :
- Une grande qté de K+ qui rejoint la circulation systémique  Hyperkaliémie  Troubles du
rythme cardiaque
- De la Myoglobine  Va se bloquer au niveau des capsules des glomérules rénaux  entraine
un risque accru d’insuffisance rénale

Étiologie des Nécroses


(a) Hypoxique / Anoxiques
Hypoxie = diminution sensible mais incomplète de l’approvisionnement en O2
Anoxie = absence totale d’approvisionnement en O2
Ischémie = diminution relative ou absolue de l’apport sanguin par rapport aux demandes de l’organe

L’O2 est indispensable à la survie des ₵ eucaryotes ; toutes les ₵ n’ont pas la même résistance face à
l’hypoxie/anoxie. Cette interruption de l’approvisionnement en O2 par le système vasculaire peut faire
suite à un obstacle présent dans les vaisseaux sanguins

 Si c’est sur le réseau artériel, on parle d’Infarctus => lésion d’aspect triangulaire et pâle car
vide de sang
 Si c’est sur le réseau veineux, on parle d’Infarcissement => lésion d’aspect + diffuse,
œdématiée et rouge, pleine de sang, vu que les artères continuent d’amener du sang mais son
écoulement est impossible -> ↗ de + en + de la pression en amont de l’obstacle, peut entrainer
l’éclatement des vaisseaux.

(b) Physique
 Traumatismes
 Dépendant de l’intensité & de la cause
 Action directe : pression/traction = éclatement des tissus et ₵ ; pénétration = coupure &
section
 Perte de vascularisation
 Température
 Brûlure, précipitation des protéines à hautes T° -> au-delà de 41°C, il y a dégradation des
neurones dans le cerveau
 Lésions spécifiques induites par l’hypothermie (engelures)
 Vasoconstriction extrême des extrémités
 Radiations ionisantes
 Dégâts cellulaires +/- importants selon la puissance & le type de rayonnement
 Induisent la création de radicaux libres, entrainant dommages directs ou indirects sur les
acidenucléiques
 Dommages de l’ADN pouvant rester silencieux, induire la transformation tumorale de la
₵ ou encore se transmettre à la génération suivante si touche les gamètes.
 Pression oncotique/osmotique ⤳ touche surtout les Globules rouges & le cerveau

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 Choc hypotonique -> gonflement & éclatement des ₵
 Choc hypotonique -> flétrissement (“raccrapotement”) = Acanthocytose (rend les GR peu
capables de passer dans les capillaires & + fragiles aux chocs pulsatiles

(c) Chimique
 Dû à un agent chimique qui détruit la ₵ par contact direct
 Dû à un agent chimique incorporé dans la ₵ qui perturbe son métabolisme -> ingestion ou
inhalation de l’agent

(d) Immunitaire
 Maladie Auto-immune -> le système immunitaire attaque son propre organisme
 Greffe Hétérologue (= provenant d’un donneur)
 Greffe d’organe ⤳ le système immunitaire du receveur attaque la greffe
 Greffe de moelle ⤳ les ₵ immunitaires greffées attaquent le receveur

(e) Inflammatoire
Cfr chapitres dédiés
(f) Infectieuse

3. Aspect des Nécroses

1) Nécrose de Coagulation

Les ₵ sont mortes mais l’architecture de base du tissu est +/- préservée (au moins temporairement).
Survient le plus souvent dans le cas d’un infarctus d’un organe solide (à l’exception du cerveau).

 Aspect Macroscopique : lésion semble pâle & de forme triangulaire, le tissu reste solide
 Aspect Histologique : délimitation nette, aspect selon le délai depuis la lésion, persistance de
la trame tissulaire (aspect en “citée morte”), infiltrat inflammatoire variable

2) Nécrose Hémorragique

Apparait dans le cas des infarcissement ; l’augmentation de la pression hydrostatique et la congestion


capillaire favorise l’œdème tissulaire et endommage les capillaires -> ils se rompent -> du sang inonde
le tissu

3) Nécrose de Liquéfaction

Apparait dans le cas d’infections bactériennes ou parfois mycotiques ; dans ce cadre l’accumulation de
₵ inflammatoires permet de digérer & de liquéfier le tissu  format° d’une zone kystique remplie de
liquide. Pour une raison inconnue, une nécrose d’origine hypoxique au niveau du SNC induit une
nécrose de liquéfaction.

4) Nécrose Caséeuse

S’observe le + souvent dans les foyers infectieux tuberculeux. Le terme “caséeux” rappelle l’aspect de
lait caillé = tissu blanc-jaunâtre friable.

Sur le plan histologique, la nécrose se caractérise par la présence d’un Magma (débris celluaires fort
éosinophile) ; on peut y reconnaitre la structure typique des granulomes. Contrairement à la nécrose
de coagulation, l’architecture tissulaire est complètement détruite.

47
5) Nécrose Fibrinoïde

Apparait dans les nécroses d’origine immunitaire de la paroi vasculaire.

Histologiquement, elle se caractérise par la présence de dépôts protéiques (complexes Ag-Ac &
Fibrine) en provenance du dans dans la paroi vasculaire.

L’aspect est caractéristique : acellulaire, très éosinophile, aspect laqué

6) Nécrose Gangréneuse

Terme générique désignant un tableau clinique particulier = Nécrose d’une extrémité, souvent
d’origine ischémique. On en distingue 3 types :

 Gangrène sèche = momification tissulaire


 Gangrène humide = surinfection d’un tissu nécrosé
 Gangrène gazeuse = infection par Clostridium perfringens (= gène anaérobe qui produit du gaz
qui dilacère les tissus)  dans ce cas, il est possible de placer le patient dans un caisson
hyperbare -> va forcer l’O2 à littéralement diffuser à travers les tissus -> va tuer les bactéries
et stopper l’infection !

7) Nécrose Graisseuse

Aspect typique de la digestion des tissus adipeux par des enzymes activées (Lipases) ; le + souvent est
observé au niveau du sein, pancréas & cavité abdominale.

Histologiquement, la digestion des triglycérides libère des acides gras libres -> se combinent avec le
Mg²+, le Ca²+ et le Na+ pour former des savons (= saponification des graisses)

4. L’Apoptose
L’Apoptose correspond à la mort cellulaire programmée = “suicide cellulaire”, en réponse à des signaux
physiologiques ou pathologiques

Caractéristiques Nécrose Apoptose

Distribution tissulaire Tissu Cellule isolée


Réaction Les débris induisent une réaction Phagocytose les corps apoptotiques
environnement inflammatoire sans réaction inflammation
Rétrécissement, « blebbing »,
Morphologie cellulaire Œdème
formation de corps apoptotiques
Organites Endommagées Intactes
Noyau Pycnose, caryorrhexis, caryolyse Condensés, fragmentés (nucléosomes)
Œdémateuses, peuvent être rompues,
Défectueuses, épuisées en ATP,
Mitochondrie relargage de cytochrome c dans le
endommagées, œdémateuses
cytoplasme
Lysosomes Endommagés Intacts
ADN Dégradation non spécifique Clivage spécifique
Protéines Dégradation non spécifique Activation de caspases

48
Étiologies de l’Apoptose :
Dans les situations Physiologiques = phénomène naturel, dont le but est d’éliminer les ₵ devenues
inutiles ou de maintenir l’équilibre entre les différentes populations cellulaires d’un tissu. C’est un
phénomène fondamental lors de :

- L’embryogénèse
- L’involution d’un tissu hormono-dépendant en absence de cette hormone
- La perte cellulaire des tissus à prolifération continue
- La maturation de lignée cellulaire
- La fin d’un processus inflammatoire
- La mort cellulaire induite par les LyT Cytotoxiques

Dans les situations Pathologiques = phénomène naturel éliminant les ₵ qui présentent des dommages
génétiques ou dont les lésions dépassent les capacités de réparation sans induire une inflammation.
Observé dans les morts cellulaires associées à :

- Des dommages de l’ADN (radiations, drogues anti-cancéreuses, lésions thermiques, attaque


par des radicaux libres, …)
- L’accumulation de protéines non-conformes
- Certaines infections, particulièrement virales
- L’Atrophie

Mécanismes de l’Apoptose :
Les 2 voies impliquent l’activation d’enzymes : les Caspases. Ces enzymes clivent de nombreuses cibles
induisant l’activation de Nucléases (dégradat° de l’ADN) & autres enzymes de dégradat° de
nucléoprotéines, cytosquelette, …

 Voie Intrinsèque = Mitochondriale => Rôle central de la mitochondrie & du pore mitochondrial
de perméabilité transitoire. Elle renferme des protéines pro-apoptotiques (ex : cytochrome C), la
perméabilité de la mito est contrôlée par une famille de prots, dont le prototype est Bcl-2.
En cas de privation de facteurs de croissance/hormones trophiques/exposition à des débris
nucléaires/surcharge quelconque -> les membres de la famille de Bcl-2 induisent la polymérisation
de prots pro-apoptotiques -> permettent le passage des prots pro-apoptotiques de la
mitochondrie vers le cytosol  Activat° des Caspases
 Voie Extrinsèque => de nombreuses ₵ expriment des récepteurs « Death Receptors » ⤳ famille
du récepteur au TNF-α qui possède en commun un death domain intracellulaire
Activation de ces récepteurs -> formation d’une plateforme constituée de FADD (Fas Associated
Death Domain) & de la Caspase 8.

49
Chapitre 7 : Les Infections

1. Place du Pathologiste
 Il va orienter le clinicien, en répondant à certaines questions :

- L’agent pathogène peut-il être visualisé ? Par M.O. conventionnelle ou après application de
techniques complémentaires (immunohistochimie, M.E., biologie moléculaire, …) ?
- L’agent pathogène est-il en intra- ou extra-celluaire ?
 Si intra-cellulaires, où se développe-t-il ? (Noyau, cytoplasme, les 2)
 Présente-t-il une spécificité d’organe ou de tissu ?
 Quels sont les conséquences tissulaires ? Sont-elles spécifiques ? Donne-t-il une atteinte
pathologique ponctuelle, transitoire ou bien persistantes et évolutives ?
 Peut-il être responsable d’une évolution Néoplasique ?

2. Visualisation
1) La Présence

La visualisation d’un agent infectieux au sein d’un prélèvement ne signifie pas qu’il soit pathogène 
importance capitale du contexte clinique ! Il apporte des renseignements primordiaux, contextualisant
la recherche de l’agent pathogène.

Certains organes sont colonisés par une Flore Saprophyte, non pathologique en conditions normale ;
par ex le Bacille de Dôderlein au niveau vaginal, responsable de l’acidité bactéricide et donc empêchant
la prolifération d’autres espèces ; ou la flore intestinale qui participe à la digestion et l’absorption des
aliments et de la même façon empêche l’installation d’autres micro-organismes pathogènes.

2) Le Stade Évolutif

Un micro-organisme peut se présenter sous différentes formes lors de stades évolutifs ou de phases
d’activité/repos. Certaines formes sont considérées comme non pathogènes ; par ex au niveau
œsophagien, Candida albicans n’est pas infectant sous forme sporulaire (⤳ contaminat° d’origine
salivaire) mais la forme filamenteuse, appelée des Hyphes, est responsable la forme invasive &
pathologique = l’Œsophagite Mycotique.

L’observation morphologique permet seulement de détecter la classe du micro-organisme avec +/- de


précision. L’examen en M.O. (grossissement jusque 1000x) permet de détecter ceux dont la taille
dépasse le micron, càd les Protozoaires, Helminthes, Mycoses & la plupart des Bactéries (-> cet examen
morphologique ne permet pas leur typage !)  Les Virus, eux, ne seront pas visibles.

Un agent pathogène peut être visualisé :

- Directement = consiste en l’observation du microorganisme sous sa forme réelle, entière ou


incomplète ; ça peut être une visualisation Spontanée et accessible aux colorations
histologiques de routine, ou Assistée par des techniques histochimiques ou immuno-‘’
- Indirectement = consiste en l’observation d’un composant du microorganisme (protéine, ADN,
ARN) mis en évidence par des techniques immunohistochimiques ou de biologie moléculaire
(hybridat° in situ)

50
Les Mycoses

Elles seront généralement identifiables en fonction de leur Taille, Forme, et des Qualités développées
face à la coloration = Qualités Tinctoriales, de leur forme filamenteuse que sont les hyphes. La majorité
des mycoses sont accessibles à l’Hématoxyline-Eosine à des d° différents, ou après colorations
spéciales

- PAS ⤳ apparaissent rouge vif


- Grocott (argentation) ⤳ apparaissent en noir

Ex : Aspergillus fumigatus -> très courant dans l’air sous forme sporulée, surtout dans les endroits
poussiéreux. En cas d’immunodépression, il peut se montrer très envahissant. Le développement “en
grappe” de ces mycoses permet de les identifier

Les Helminthes = Vers

Ils sont facilement reconnaissables par leur taille importante ; on peut en distinguer 3 familles :

- Les Trématodes = vers aplatis en forme de feuille, à cycle complexe (2 hôtes intermédiaires
distincts, dont souvent un mollusque aquatique. Ex : Douve .. ?/.
- Les Cestodes = vers plats segmentés en forme de ruban, ayant 1 hôte intermédiaire. Ex : Ténia
- Némathelminthes = vers ronds non segmentés. Ex : Ascaris

Ils ne nécessitent pas de coloration spéciale ; on peut reconnaitre à l’examen direct les formes adultes
& les œufs, enkystés dans le tissu, par ex : l’Oxyure (au niveau appendiculaire, le + souvent observé),
l’Echinocoque (kyste hydatique) & les Œufs de Schistosomes (muqueuses digestive et vésicale). Les
autres types sont + rares, exotiques et reconnus en pathologie tropicale.

Les Protozoaires

Organismes unicellulaires, pouvant s’associer en colonies +/- importantes, qui paraissent former
d’êtres pluricellulaires, mais dans lesquels les éléments anatomiques sont tous strictement
semblables.

Ils sont visibles à l’HE, mais certains seront colorées par le PAS ou le Grocott (Pneumacystis carinii,
Cryptosporidiium, Amibes).

Ex : la Giardiase duodénale se reconnait à l’HE par la présence dans le mucus duodénal de trophozoïtes
de la taille d’1/2 entérocyte, en croissant de lune (vu de profil) ou de cœur (vu de face).

Les Amibes sont un autre type de protozoaires, provoquant l’Amibiase, se caractérise par la présence
des amibes (petit noyau en forme de cible dans un trophozoïte souvent rond, de la taille d’un
macrophage, dans du mucus colique. Ils se colorent très bien au PAS ; peuvent être retrouvés dans les
selles où enkystés dans les tissus -> - sensible à l’antibiothérapie sous cette forme !

Le Pneumocystis carinii est un opportuniste, souvent retrouvé chez des patients immunodéprimés.

Les Virus

Ils ne sont pas directement visibles en microscopie photonique, mais seront pour la plupart accessibles
à la biologie moléculaire ou à la microscopie électronique et nécessitent une fixation appropriée
(gluteraldéhyde).

Ils sont identifiables via leurs constituants protéiques aux anticorps spécifiques (immunohistochimie)
ou via leurs composants nucléaires par les sondes d’ADN (hybridat° in situ).

51
3. Localisation des Agents Pathogènes
Les cas des virus & des helminthes sont les + simples  les virus sont obligatoirement intracellulaires
alors que les helminthes seront strictement extracellulaires

/!\ Extra-₵ ne signifie pas Extra-Parenchymateux  par ex si les helminthes se développent


uniquement dans les lumières organiques, à certains stades de leur évolution, ils peuvent se
développer ou s’enkyster dans le tissu.

Les bactéries, mycoses et protozoaires peuvent se développer, selon l’agent ⤳ En Intra-₵


⤳ En Extra-₵
⤳ Sous les 2 formes

 Le développement intracellulaire des micro-organismes entraine des modifications


morphologiques & fonctionnelles profondes de la ₵ infectée, conduisant le + souvent à sa mort

Ex : Listeria monocytogenes

4. Organospécificité
Certains agents développent une “Organospécificité”, elle aller de Relative (préférence par rapport à
un organe, mais ne sera pas exclusif) à Absolue = l’agent pathogène ne se développera qu’1 type
cellulaire particulier.

⤳ Il serait + juste de parler de Spécificité Tissulaire ou Cellulaire, par ex les virus des hépatites sont
exclusivement pathogènes pour le foie, mais de manière + précise pour les Hépatocytes, pas pour
toutes les autres composantes du tissu hépatique

Il existe peu d’agents infectieux cantonnés à 1 seul organe, même si leur action pathogène s’exprime
de manière limitée d’un pdv symptomatique ou morphologique. La connaissance de la “Sensibilité
spécifique d’un tissu aux infections” permet au pathologiste d’orienter sa démarche diagnostique lors
de l’analyse d’une biopsie (ex : recherche systématique de Giardia sur les biopsies duodénales).

Ex : Human Papilloma Virus :


On connait actuellement + de 60 sous-types d’HPV, distingués par biologie moléculaire ou
immunohistochimie. Leur génome varie discrètement, d’un sous-type à l’autre, mais ils sont aussi
différenciables selon les sites d’infections & par la production de lésions morphologiques dont
l’évolution diffère.

Selon leur sous-type, les HPV infecteront spécialement certains sites et d’autres jamais :

52
 HPV 1, 2 et 4 sont responsables de la majorité des verrues vulgaires cutanées
 HPV 11 est responsable du développement de Papillomatose laryngée (-> obstruction
respiratoires, transformation maligne = Carcinome Épidermoïde, surtout après tentative
d’éradication par radiothérapie)
 HPV 6, 11, 16, 18, 31, …, sont impliqués dans les localisations ano-génitales -> Condylomes
Acuminés (papillomes) ou Plans (lésion non exophytique, ne se développe que dans
l’épaisseur de la couche épithéliale). On peut les observer au niveau du gland, de l’anus, de la
vulve, du vagin et du col utérin  les 6 et 11 seront toujours bénins alors que les autres (16,
18, 31, …) interviennent comme acteur principal dans la genèse du cancer du col utérin.

Les HPV infectent les épithéliums à maturation Malpighienne, Épidermoïde (EPSNK) ou Kératinisés
(EPSK). On les retrouvera donc surtout au niveau :

- Cutané (verrues vulgaires)


- Muqueuses génitales & anales (condylomes)
- + rarement dans les voies aéro-digestives supérieures (papillome viral buccal, papillomatose
laryngée)

Transmission :

- L’infection cutanée = par contact


- Infections des muqueuses génitales, anales et buccales = transmission sexuelle
- Atteinte laryngée = lors de la naissance, par aspiration de matériel cervico-vulvo-vaginal lors
du passage du bébé.

Développement d’un épithélium infecté par un HPV :

La réplication virale au sein de l’épithélium induit une prolifération cellulaire accrue, conduisant à
l’épaississement de cet épithélium et résultant en la formation de Tumeurs Polypoïdes saillant au-
dessus du plan épithélial. La prolifération cellulaire entreprend les 3 dimensions de l’espace, il apparait
une majoration de l’épaisseur mais aussi latéralement ->résulte par manque de place en un plissement
de l’épithélium atteint.

 La Verrue vulgaire = infection d’un EPSK

 Épaississement de la couche basale (activité mitotique élevée car prolifération majorée)


 Épaississement de la couche intermédiaire = Acanthose + présence de mitose (rare normalemt)
 Épaississement de la couche des grains avec des ₵ ayant un cytoplasme fort chargé en mottes
Basophiles
 Majoration de la couche cornée qui alterne des plages de kératine épaissie normale =
Hyperkératose Orthokératosique, & des plages de kératine épaissie dont les ₵ conservent leur
noyau = Hyperkératose Parakératosique

Le développement en hauteur par rapport au plan du tissu explique le développement d’une tumeur
formée de papilles saillantes, d’où le nom de Papillome. Si la lésion se développe dans une zone de

53
pression (paume et palme plantaire), il sera impossible de proliférer au-dessus du plan cutané -> elle
va s’enfoncer en coin dans le derme sous-jacent  Développement Endophytique (vers l’intérieur),
>< aux verrues dans les autres zones qui seront Exophytiques (vers l’extérieur)

 Infection d’un EPSNK :

 Epaississement de la couche basale (activité mitotique élevée car prolifération majorée)


 Epaississement de la couche intermédiaire = Acanthose + présence de mitoses
 Présence de Koïlocytes = ₵ à noyau chiffonné entouré d’un halo cytoplasmique clair ; Mono
ou Binucléés
 Apparition d’une couche de kératine nuclée (= Hyperkératose Parakératosique)

Toxoplasmose :
Elle résulte de l’infection par un protozoaire, le Toxoplasma gondii -> ubiquitaire dans le monde mais
sa prévalence varie selon la région du globe, dans nos régions, ≈ 80% des adultes ont attrapé la maladie
mais totalement asymptomatique. L’Humain n’est qu’un hôte intermédiaire, le final étant le chat. La
contamination peut se faire après ingestion de viande pas assez cuite, via les fèces de chat ou passage
transplacentaire.

Le toxoplasma peut virtuellement infecter toutes les ₵ et ne présente donc pas (à priori) de spécificité
d’organe ou tissu. Cependant, il s’exprime le + souvent au niveau d’organes-cibles -> ex de 3 situations :

a) Toxoplasmose Symptomatique

Elle s’exprime parfois par une légère hyperthermie + maux de gorge + hépatosplénomégalie + des
adénopathies cervicales (= développement des ganglions). Si une biopsie est réalisée, la morphologie
du ganglion permet de poser le diagnostic. Il est exceptionnel de visualiser les Kystes Toxoplasmiques
dans les adénopathies liées à la maladie mais on peut identifier :
 Une Hyperplasie folliculaire floride des lymphocytes
 La présence de nombreux microgranulomes “mordant” les follicules lymphoïdes
 La présence de ₵ B Monocytoïdes dans les sinus sous-capsulaires = des ₵ d’allure histiocytaires
(grand cytoplasme clair)

b) Toxoplasmose Fœtale

La recherche d’une immunité envers le toxoplasme est impérative en début de grossesse ; si ce n’est
pas le cas, il faudra prendre des mesures préventives = éviter tout contact avec les chats et interdiction
de manger des aliments crus. Le moindre signe infectieux sera accompagné d’une recherche
systématique d’IgM anti-toxoplasmiques -> si s’avère positif, ça nécessitera un traitement antibiotique
spécifique & de longue durée.

Le toxo traverse facilement la barrière placentaire, en laissant des traces de son passage sous forme
d’une Villite Aspécifique = inflammation des villosités placentaires -> histologiquement, ça se
caractérise par une fusion (coagulation) de plusieurs villosités placentaires au travers de dépôts de
fibrine comportant des neutrophiles.

L’infection se traduit par des phénomènes de nécrose, dont les conséquences dépendent de l’étendue
de ces lésion & du moment de l’infection lors du développement embryonnaire :

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 Forme Oculaire = problèmes visuels, pouvant aller jusqu’à la cécité
 Forme Majeur = Encéphalo-Méningo-Myélite Toxoplasmique = modification de la taille du
crâne + signes neurologiques + calcifications intracrâniennes + signes oculaires (choriorétinite
+++ & calcification intraoculaires)
 Forme Viscérale = ictère néo-natal, hépato-spléno-mégalie, anasarque
 Forme Dégradée ou Retardée = retard psycho-moteur, macrocéphalie, crises convulsives,
choriorétinite

c) Toxoplasmose dans un contexte d’Immunodéficience.

Dans ces cas-là (SIDA, traitement immuno-supresseur, cancers avancés, chimiothérapies, …), les
toxoplasmes quiescents peuvent se réactiver et donner des atteintes graves, notamment Cérébrales,
Cardiaques, Oculaires & Hépatiques. Morphologiquement, ces atteintes se caractérisent par la
présence de larges plages de nécrose et par la visualisation de nombreux Kystes Toxoplasmiques.

5. Altérations Cellulaires liées aux agents pathogènes


Les infections peuvent induire :

a) Une Destruction Tissulaire

Que ce soit par des altérations cellulaires directes ou indirectes, la réaction inflammatoire secondaire
à une infection se complique de destruction tissulaire. L’importance des dégâts sera partiellement
conditionnée par le temps que le corps met à réagir à l’infection.

b) Une Prolifération Cellulaire

Si certaines infections détruisent le tissu, d’autres vont au contraire stimuler une prolifération
anormale des ₵ ; c’est le cas des infections par HPV par ex.

c) Une Évolution Chronique

Certains agents infectieux persistent et se tapissent dans l’organisme pour ressurgir de manière
épisodique (ex Herpès 1&2) ou suite à une baisse de la défense immunitaire.

Les infections peuvent parfois s’installer de manière permanente et évoluent sur un mode chronique ;
certaines (ex gastrite infectieuses) sont relativement bénignes et peuvent être éradiquées, d’autres ne
peuvent pas être traitées et évoluent irrémédiablement vers la destruction de l’organe atteint (ex
hépatite B & C)

d) Une Nécrose Ischémique

Il existe 2 situations remarquables dans lesquelles un processus infectieux peut déboucher sur des
phénomènes de nécrose ischémique étendue :

 Dans le cadre d’un envahissement vasculaire par l’Aspergillus ; 2 conséquences =


Développement de “métastases” mycotiques, pouvant être telle qu’elle mène à une
Oblitération vasculaire complète et nécrose d’aval plurifocale -> c’est ce qu’on appelle
l’Aspergillose Vasculo-invasive  entrainera un Infarctus.

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 Dans le cadre d’une infection à Cytomégalovirus, il peut apparaitre une oblitération luminale
suite à la cytomégalie des ₵ endothéliales  Endothélite.

e) Une Tumorigénèse Bénigne

Le concept de prolifération tumorale bénigne a été introduit par la description des HPV et la formation
de verrues, papillomes & condylomes.

La tumorigénèse infectieuse est provoquée par des virus ; d’autres agents infectieux peuvent donner
lieu à des Masses Pseudotumorales, par ex : Kyste Hydatique, Aspergillome pulmonaire, Miliaire
tuberculeuse péritonéale  D’un pdv clinique, ces lésions peuvent simuler des lésions Néoplasiques.

f) Une Tumorigénèse Maligne

Elle peut être introduite :

- Par une action directe sur le génome cellulaire par l’agent infectieux (HPV, EBV, …)
- Par la conséquence d’un contexte inflammatoire chronique engendré par la persistance de
l’agent infectieux dans un tissu

56
Chapitre 8 : Désordres Hémodynamiques

1. Introduction à l’Hémodynamique
Le système vasculaire assure 4 fonctions principales :

① Fournir la pression hydrostatique nécessaire à l’appareil reproducteur ♂


② Participer au contrôle de l’organisme en assurant le transport de médiateurs de contrôle
métabolique (hormones & production de ses propres régulateurs : ANP, AT II, …)
③ Assurer la régulation de la température corporelle

④ Assurer le transport convectif rapide de l’oxygène, a.a., acides gras, glucose, …, + l’élimination
des produits de métabolisme

Pour répondre aux besoins d’un organisme multi-cellulaire, le Système Diffusif (= diffusion de
molécules entre le vaisseau sanguin & la ₵) doit être associé à un Système Convectif = le système
cardio-vasculaire & le sang.

Rappel : la Diffusion -> le temps nécessaire à une molécule/atome pour diffuser d’un point à l’autre
dépend notamment du carré de la distance à parcourir ⤳ t ∞ x². Exemple du glucose :

En suivant ce calcul, sans le système cardio-vascumaire, il faudrait 5 ans à l’oxygène pour aller des
poumons vers le plus petit capillaire des membres  La diffusion est donc insuffisante à elle seule
pour assurer les échanges gazeux & l’apport en nutriments dans l’organisme !

Rappel anatomique et physiologique :

57
Le système convectif est constitué de :

- Une Pompe = le Cœur ; comprenant en fait 2 pompes en série, les 2 ventricules


- Canalisations = le Réseau Vasculaire ; artères, veines & capillaires
- Un Support = le Sang ; plasma & Erythrocytes

 Le cœur, en tant que pompe, doit assurer un Débit cardiaque (Q.c)

𝑄 . = 𝑉𝑜𝑙 𝑑’é𝑗𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑠𝑦𝑠𝑡𝑜𝑙𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑥 𝐹𝑟é𝑞𝑢𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑐𝑎𝑟𝑑𝑖𝑎𝑞𝑢𝑒


Avec le Volume d’éjection systolique = Volume télédiastolique – Volume télésystolique

Le Débit Cardiaque peut s’exprimer en fonction de la surface corporelle = l’Indice Cardiaque (IC)
𝑄.
𝐼𝐶 = Nle ≈ 2,5-4,2 L/min.m²
𝑆𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒 𝑐𝑜𝑟𝑝𝑜𝑟𝑒𝑙𝑙𝑒
Ce débit cardiaque permet d’assurer le Transport de l’oxygène (DO2) à travers l’organisme :

La Consommation en oxygène (VO2) de l’organisme est la différence entre la quantité d’oxygène


transporté par le réseau artériel moins celle contenue dans le réseau veineux

 Le réseau vasculaire est constitué de 2 circulations en série :

 La Circulation Pulmonaire : oreillette D > vendricule D > artère pulm > capillaires pulm > veines pulm
 La Circulation Systémique : oreillette G > ventricule G > aorte > capillaires > veines

Il assure la distribution du sang en fonction des demandes métaboliques & fonctionnelles. Le débit
sanguin est réparti entre les différents organes ; même s’il existe une répartition du débit cardiaque
+/- proportionnelle à la masse de l’organe, ce n’est pas une règle absolue

58
Les débits régionaux dépendent aussi de l’activité : au repos, le débit cardiaque est de ≈ 5,8 L/min ;
alors que lors d’un exercice intense il peut passer à ≈ 17,4 L/min, avec un débit dans les muscles
squelettiques qui est multiplié par 10x.

En résumé, ce système convectif a 4 fonctions :

1) Distribuer le sang dans les différents secteurs


2) Participer au contrôle du système cardiovasculaire (via des médiateurs, etc.)
3) Opposer une résistance à l’écoulement du sang = Résistance Vasculaire
4) Permettre une interface entre les systèmes convectif & diffusif (vitesse et surface d’échange)

Le système convectif est donc l’interaction entre la pompe & le réseau ; et caractérisé par la Pression
Artérielle :

La diminution d’approvisionnement des ₵ de l’organisme en oxygène ou nutriments, ou une


diminution de l’élimination des déchets métaboliques va induire une perte de l’homéostasie &
constituer une agression cellulaire ; cette homéostasie d’une ₵ ou d’un tissu sera compromise en cas :

- De ralentissement global de la circulation artérielle  Choc circulatoire ou Collapsus


vasculaire.
- De réduction de la perfusion régionale  Spasme, Sténose ou Obstruction régionale du
réseau artériel ou veineux (thrombose ou embolie)
- Une perturbation locale des échanges  Perturbation locale des échanges : ralentissement de
la diffusion pulmonaire (bloc alvéolo-capillaire) ou tissulaire (œdème, stase)

2. Étiologie des Désordres Hémodynamiques

2.1. Perturbations Générales : Choc ou Collapsus vasculaire

Choc Circulatoire = Collapsus Vasculaire = Etat clinique caractérisé par une réduction globale de la
perfusion de l’ensemble des tissus.

Les étiologies peuvent être :

- Défaillance de la pompe cardiaque  Choc Cardiogénique


- Obstruction d’un passage obligé  Choc Obstructif
- Réduction importante du volume sanguin  Choc Hypovolémique

59
- Séquestration périphérique diffuse & effondrement des résistances vasculaires  se
rencontre dans le cas des Chocs Vasoplégiques, Septiques ou Anaphylactiques.

Quel que soit la cause, les signes cliniques sont les mêmes : Hypotension artérielle sévère +
Tachycardie réflexe + Pouls filant (qu’on sent à peine) + souvent une Pâleur extrême

Au départ, le choc est un problème purement hémodynamique, mais qui va entrainer des problèmes
métaboliques et des lésions cellulaires (inflammation, mort cellulaire/nécrose).

a) Le Choc Cardiogénique

Causé par une atteinte directe et importante de la fonction contractile du myocarde (“pompe”) ; l’une
des raisons principales est l’infarctus du myocarde, ou une insuffisance cardiaque secondaire à une
cardiomyopathie. Répercutions :

 En amont = élévation de la pression dans les capillaires pulmonaires  augmentation de la


distance de diffusion
 En aval = diminution du débit cardiaque  extrémités froides, moites, pâles, cyanosées,
souffrance des organes.

Ça va entrainer un cercle vicieux : la stase en amont provoque un œdème qui réduit les échanges
gazeux et entraine une hypoxie ; alors que la stase en aval va provoquer une diminution de la perfusion
du foie et des reins, conduisant à une acidose ⤳ L’hypoxie + l’acidose vont réduire les performances
myocardiques. Les traitements consistent à casser ce cercle vicieux.

Dans le cadre d’un infarctus du myocarde, le choc cardiogénique peut être secondaire à un trouble du
rythme, une rupture d’un pilier de la valve mitrale, une rupture de la paroi libre ou du septum
interventriculaire d’un ventricule (avec tamponnade).

b) Le Choc Obstructif

La 2e cause de chocs est l’Embolie pulmonaire, que ce soit une embolie cruorique = caillot rouge formé
dans la veine profonde qui migre et bouche une artère pulmonaire ; ou dans le cadre d’un
envahissement métastasique dans lequel des métastases vont boucher des branches de l’artère
pulmonaire.

L’obstruction de cette artère augmente les contraintes dans le ventricule droit  diminution des
échanges gazeux & du remplissage du ventricule gauche.

60
c) Choc Hypovolémique

Les causes sont :

- Une hémorragie = une perte de 20-30% du volume suffit à induire le choc ; elle peut être
extériorisée par une brèche cutanée (hémorragie externe) ou non (hémorragie interne).
- Pertes liquidiennes importantes ⤳ Peau = brûlures, sudation, …
⤳ Tube digestif = vomissement, diarrhées, …
⤳ Rénales = diabète, ‘’ insipide, polyurie osmotique, …
⤳ Séquestration dans la cavité abdominale = pancréatite
nécrotico-hémorragique, …

d) Le Choc par Séquestration périphérique diffuse

« Le contenant est trop vaste pour le contenu ! »

La diminution très importante des résistances vasculaires correspond à une vasodilatation importante
d’une grande partie du lit vasculaire suite à : une stimulation parasympathique majeure = Choc
vasoplégique ; une infection = Choc septique ; ou une allergie = Choc anaphylactique.

 Choc vasoplégique = secondaire à une stimulation intense du système parasympathique, ou


une inhibition de l’orthosympathique. Symptômes : pâleur, hypotension, bradycardie sévère
 Choc septique = dû à la présence de bactérie dans le sang (particulièrement les G+ comme les
straphy dorés), ou d’endotoxines ou d’acide téichoïque ⤳ seront captés par des macrophages
-> libèrent du TNF-α dans la circulation -> vasoplégie
 Choc anaphylactique = est secondaire à la libération d’histamine par les basophiles circulants
et tissulaires après interaction Ag-Ac IgE

Le choc va induire plusieurs conséquences dans l’organismes. Premièrement, le sang va être


redistribué vers les organes “vitaux” = cœur, reins, cerveau ; en sacrifiant les autres territoires (peau,
muscles, TD). Ensuite, ça va induire des lésions dans les organes non-vitaux ou à demande énergétique
(O2 et/ou Glu) élevée.

Ex - Lésions hépatiques ⤳ la réduction de sa perfusion aura pour conséquences possibles soit une
Nécrose centro-lobulaire (aigu), et donc un ralentissement du catabolisme ; soit une Stéatose (subaigu)

Lésion rénale ⤳ la réduction de sa perfusion directe via l’artère rénale va entrainer d’abord une
Nécrose tubulaire aigue focale (= limitée à certains néphrons) et segmentaires ; puis après 20-60 min,
la nécrose va s’étendre pour devenir multifocale qui est irréversible  Insuffisance rénale !

Lésion pulmonaire ⤳ apparition d’un Poumon de Choc = souffrance endothéliale et vasculaire ->
inflammation -> l’exsudat, riche en fibrine, dépose des mb hyalines sur les ₵ de l’épithélium alvéolaire,
ce qui entraine une Diminution des capacités de diffusion => Dyspnée & Cyanose.

2.2. Perturbations Régionales

a) Spasme

Spasme = Contraction prolongée de la musculature lisse artérielle locale ; il en résulte une diminution
très sévère du débit, pouvant induire une ischémie régionale. Il est présent dans la pathogénie de
plusieurs pathologies, par ex certaines formes d’infarctus (angor de prinzmetal) ou les migraines.

61
b) Thrombose

Thrombose = Constitution, dans le vivant, d’un caillot sanguin appelé Thrombus. Il se développe sur
une lésion intimale exposant le sous-endothélium ; il est cassant, friable et rugueux  ≠ d’un Caillot,
post mortem, pas adhérent, d’aspect lisse, homogène et élastique.

Le thrombus sera composé d’une Tête (constituée de fibrine et plaquettes) + d’un Corps (couches
successives de fibrine-plaquettes et de GR = Stries de Zahn) + d’une Queue (fibrine et GR).

Les complications de la thrombose sont soit une Oblitération de la lumière vasculaire (artère =>
ischémie en aval / veine => perturbat° du drainage sanguin) ; soit une Thrombo-embolie par libération
de la queue du thrombus.

Évolution d’un thrombus :

- En cas de thrombus mural -> Disparition progressive sous l’action de substances fibrinolytiques
- En cas de thrombus obstructif -> Disparition progressive sous l’action de substances
fibrinolytiques (fibrinolyse thérapeutique) & Colonisation par des néovaisseaux et des
fibroblastes ⤳ reperméabilisation

Facteurs favorisant les thromboses ⤳ Triade de Virchow

 Perturbation de la cascade de la coagulation (état hypercoagulable -> déséquilibre


coagulation/fibrinolyse), à cause de facteurs intrinsèques ou extrinsèques
 Altération de l’intima vasculaire
 Perturbation du flux circulatoire (stase, flux turbulent, …)

Les Thromboses Artérielles vont le + souvent se développer dans le cadre de l’Athéromatose, ou de


Vasculites.

Étapes de développement de l’Athéromatose :

1) Constitution d’une couche sous-endothéliale artérielle de ₵ histiocytaires, fibroblastiques &


myofibroblastiques
2) Prolifération de ces ₵, dépôts de collagène et constitution d’une charge de lipides intra-₵
3) Nécrose de la couche sous-endothéliale avec constitution de zones acellulaires de bouillie
athéromateuse (débris cellulaires, cholestérol) bordés d’infiltrat inflammatoire
4) Extension de la zone nécrotique, calcification, fibrose & ulcération potentielle

En tant que maladie évolutive, elle peut entrainer des complications :

 Réduction du calibre luminal artériel


 Ulcération de l’endothélium qui surplombe la plaque
 Embolies
 Fragilisation de la paroi artérielle (par destruction progressive de la structure du vaisseau) ->
anévrysme artériel, dissections artérielles.

Les Thromboses Veineuses s’observent le + souvent dans la Maladie variqueuse du membre inférieur
 les veines des membres inférieurs comportent des valvules permettant de diminuer le poids de la
colonne de sang sur les parois. Le retour veineux est favorisé par le cycle de contraction-décontraction
des muscles & d’inspiration-expiration.

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Dans le cas d’une incompétence valvulaire veineuse avec régurgitation veineuse trans-valvulaire, le
retour veineux est compliqué et d’accompagne d’une dilatation de la veine jusqu’à apparition de
varices + d’une stagnation sanguine + hypoxie des ₵ endothéliales  Favorise l’apparition d’une
Thrombose veineuse !

Les Thromboses Cardiaques sont principalement causées par :

 Fibrillation auriculaire = trouble du rythme cardiaque d’origine auriculaire ; il y a perte du


synchronisme auriculo-ventriculaire avec stase auriculaire favorisant la génération de
thrombus.
 Infarctus du myocarde ; dans des anévrismes cardiaques

Les Thromboses Capillaires s’observent dans le cas de Foyers inflammatoires, suite aux lésions
endothéliales ; Infections (endothélite cytomégalique) ; ou de Coagulation intravasculaire disséminée
-> formation de micro-thrombus dans la microcirculation -> après une phase thrombotique suit une
phase hémorragique par épuisement des facteurs de coagulation.

c) Embolie

Embolie = Déplacement d’un “corps étranger” = l’Embole, dans la circulation & son immobilisation
dans un vaisseau dont le diamètre est insuffisant pour le laisser passer. Un embole va toujours suivre
le sens de la circulation et ira vers l’aval. Le corps étranger désigne tout élément ne devant
normalement pas se trouver dans le système circulatoire : thrombus, ₵ néoplasiques, agent infectieux,
cholestérol, tissu adipeux, corps étranger, etc.

Elles peuvent être d’origine :

 Thrombotique  dans le cadre d’une maladie thrombotique, la queue du thrombus peut se


détacher du corps et migrer dans la circulation pour donner naissance à des emboles appelée
Thrombo-embolies. Elles peuvent être Artérielles (venant du ventricule gauche, ou de nécrose
ischémique) ou Veineuses (venant des membres inférieurs, peuvent obstruer une branche des
artères pulmonaires)
 Infectieuse  les organismes de grande taille (aspergillus, champignons, vers) peuvent se
déplacer via le système circulatoire ; il peut aussi y avoir des métastases infectieuses (ex :
Panaris d’Osler dans le cadre d’une endocardite)
 Graisseuse dans le cas d’athéromatose sévère, des morceaux peuvent se détacher de la
plaque & emboliser en aval ; ou lors de fractures d’os longs (humérus et fémur), des adipocytes
sont relargués dans les veines, et sont détectables dans le sang ou via un examen du fond de
l’œil ⤳ taches + blanchâtres visibles dans les vaisseaux de la rétine
 Gazeuse  une qté importante peut désamorcer la pompe cardiaque ; elles sont observées
dans des tentatives de suicide, par déconnexion de cathéters veineux centraux (ou fausse
manip quand veut y injecter quelque chose), ou + rarement lors de chirurgie par coelioscopie.
 Tumorale
 Corps étranger  injection intraveineuse de composés insolubles qui vont constituer les
emboles ; observables dans certains cas de complications iatrogènes (rupture d’un cathéter et
un bout s’échappe dans la circulation) ou chez des drogués (injections de talc, va causer des
emboles notamment pulmonaires, hépatiques, rénales, …)

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 Amniotique  c’est très rare mais il peut arriver que lors de l’accouchement, les contractions
entrainent une dépression importante, créant des brèches dans le placenta et laissant du
liquide amniotique s’infiltrer dans la circulation ; or c’est très inflammatoire, donc dramatique
pour la mère !

2.3. Perturbations Locales

Les troubles locaux vont affecter la microcirculation & compromettre les échanges entre les
compartiments intravasculaire et interstitiel.

a) Congestion

Congestion = Accumulation excessive dans la microcirculation de sang, proche du sang artériel


(congestion active) ou veineux (congestion passive)

 Congestion Active = Vasodilatation = Hyperhémie  conséquence de l’ouverture des sphincters


précapillaires, caractérisée par un afflux massif de sang artériel.
Elle peut résulter de : Augmentation du métabolisme local (vasodilatation musculaire pdt un
effort) ; Augmentation de la dissipation de chaleur ; Facteurs nerveux (érythème pudique =
rougissement dû au stress) ; Facteurs hormonaux (œstrogènes) ; Amines vasoactives (histamine,
sérotonine) ; Facteurs physiques (érythème solaire)

 Congestion Passive  résulte d’une Réduction de drainage (Stase), ou de son Interruption


complète (Infarcissement ⤳ nécrose hémorragique suite à un obstacle veineux).
Vu que le sang veineux va rester un moment dans la circulation, ça va permettre une extraction
quasi-totale de l’O2 avec une réduction importante de l’hémoglobine (Cyanose) et un transfert
de chaleur accru (refroidissement).
La Stase peut être due à une insuffisance cardiaque gauche ou droite, une absence de
mouvement ou une hyperviscosité sanguine.
Insuffisance cardiaque ->  de la pression dans le réseau droit -> transmis à l’entièreté des cavités
connectées, dont les veines -> ralentit le mouvement du sang, d’où la stase. Ça va entrainer notamment
un gonflement important des jambes.

b) Œdème

Œdème = Accumulation excessive de liquide dans le compartiment interstitiel ; provient de


perturbations des échanges liquidiens entre les compartiments intravasculaire et interstitiel. Si ça
survient dans une cavité séreuse = Épanchement, sauf la péritonéale = Ascite ; si ça survient dans tout
l’organisme = Anasarque.

On peut en distinguer 2 types :

1- Les œdèmes non-inflammatoires, liés à une perturbation des lois de Starling  Transsudat
2- Les œdèmes inflammatoires, liés à une augmentation de la perméabilité capillaire  Exsudat.

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Test de Rivalta = on laisse tomber une goutte du liquide d’épanchement dans une colonne d’eau
contenant de l’acide acétique glacial ; si c’est bien un exsudat, la goutte de liquide descendra dans la
colonne en s’entourant d’un halo bleuté (dû à la précipitation de l’acidehyaluronique & des protéines).

Un Exsudat est donc la conséquence d’une perturbation de la perméabilité capillaire aux protéines,
suit à une inflammation, une brulure ou des tumeurs solides. Les cytokines pro-infl favorisent la
réorganisation des ancrages cellulaires.

Un Transsudat est la conséquence d’un déséquilibre des forces de Starling (Pression


hydrostatique/Pression oncotique).

Plusieurs situations pathologiques perturbent cet équilibre :

  Pression hydrostatique ⤳  de la pression artérielle pré-capillaire ou de la pression


veineuse post-capillaire (défaut de drainage, obstacle ou insuffisance cardiaque).
Donne macroscopiquement un tissu volumineux, gélatineux et suintant ; microscopiquement
une augmentation relative du tissu conjonctif, apparaissant pâle et dissocié, et les capillaires
& veinules paraissent dilatées.
  Pression oncotique ⤳  de la concentration en protéines plasmatiques => Phénomène
diffus ! Du liquide s’accumule dans l’interstitium
  Retour lymphatique ⤳ le système lymphatique est sensé drainer l’excédent de liquide
interstitiel, tout défaut de ce drainage entraine donc une accumulation. Ce sera lié, le +
souvent, à un obstacle : Compression extrinsèque, oblitération endoluminale, destruction
lymphatique  Lymphœdème

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Les conséquences tissulaires de l’œdème sont : la Stase liquidienne interstitielle -> diminution des
échanges liquidiens et des apports en nutriments ; & une certaine Compression cellulaire -> si le tissu
œdémateux se trouve dans une cavité inextensible, les conséquences peuvent être dramatiques (ex :
œdème cérébral). À long terme, ces atteintes conduisent à l’atrophie, l’hypotrophie, la nécrose, …

Pathogénie des Œdèmes


 Syndrome Néphrotique :

Il ne s’agit pas d’une maladie particulière mais de la conséquence de plusieurs d’entre elles qui
induisent une augmentation de la perméabilité des capillaires glomérulaires aux protéines. Dans
certains cas, il peut apparaitre de façon isolée et transitoire (surtout chez les enfants). L’atteinte rénal
entraine une Protéinurie  diminution du taux de protéines plasmatiques = Hypoprotéinémie 
Œdèmes + Hyperlipidémie suite à une tentative de compensation

 Lymphœdème

En fonction du grade, du type, de la taille, la localisation, et du bilan d’extension d’une tumeur, il sera
parfois nécessaire de retirer en même temps que la masse les ganglions de drainage de l’organe. Du
coup il y a un déficit du drainage lymphatique  œdème dans le membre à proximité notamment.

Dans certains cas, on peut essayer de contrer les gonflements en mettant des sortes de brassards
autogonflants, qui vont augmenter la pression hydrostatique dans le milieu interstitiel et donc
favoriser le retour veineux.

 Éléphantiasis = Filariose Lymphatique

Maladie causée par un parasite qui se loge dans les vaisseaux lymphatiques, notamment des membres
inférieurs, empêchant tout passage de liquide et donc le drainage lymphatique.

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Chapitre 9 : Les Tumeurs
1. Introduction sémantique
 La terminologie est fondamentale, très important ! Elle peut prêter à confusion dans l’étude des
tumeurs donc bien connaitre la signification précise des termes employés.

 Une Tuméfaction = englobe tout processus impliquant une augmentation perceptible & localisée
de volume tissulaire, le + souvent transitoire
 N’implique pas forcément le développement d’une tumeur sous-jacente ! Ex : hématome,
collection liquidienne, réaction inflammatoire, kyste, etc.

 Une Tumeur = résulte de la prolifération cellulaire anormale, inutile et autonome ne


s’accompagnant pas classiquement de régression spontanée et dont l’évolution peut être maligne
ou bénigne.
 Le développement d’une tumeur ne résulte pas forcément en une tuméfaction perceptible.
 Le terme Néoplasie est synonyme de Tumeur -> ne préjuge pas du potentiel malin ou bénin
de la lésion ; cependant l’usage a consacré le terme néoplasie et ne laisse planer aucun
doute quant au caractère agressif de la maladie.

 Une Pseudotumeur = traduit une augmentation de volume localisée sous l’effet d’une
prolifération cellulaire exubérante, inadéquate, amplifiée qui classiquement régresse
spontanément.

 Un Hamartome = Dysembryoplasie = se présente sous la forme d’une tumeur mais est constituée
de composants cellulaires normaux mais totalement désorganisés, appartenant à l’organe dans
lequel il se développe. Cette malformation congénitale grandit avec le patient sans être une lésion
autonome.
 Par ex : l’Hamartome bronchique comporte des plages de tissu bronchique non agencées,
du cartilage, un épith respiratoire, des glandes bronchiques et du muscle lisse

 Les Lésions Prénéoplasiques = États Prénéoplasiques = sont caractérisés par des modifications
biologiques et histologiques inscrites dans une séquence événementielle par paliers présentant
un risque croissant de conduire au développement d’une tumeur maligne
 Ces lésions sont la cible privilégiée des politiques de dépistage car leur détection et
destruction préviennent le développement de tumeurs malignes. Certaines tumeurs
bénignes peuvent constituer des états prénéoplasiques

 Un Cancer est sans équivoque une tumeur maligne  il se développe dés qu’une ₵ se divise de
manière non contrôlée et ne répond plus aux signaux d’autodestruction, en conservant ou non
des capacités variables de différenciation. Ils se développent pour la plupart à partir de ₵-souches
ou de ₵ aux premiers stades de différenciation.

 L’Oncologie = science de l’étude des tumeurs malignes


 La Carcinogenèse = Oncogenèse = étude de la formation maligne d’un tissu sain
 Les Carcinogènes = agents physiques ou chimiques capables d’induire une transformation
cellulaire maligne

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2. Épidémiologie
Les cancers figurent parmi les principales causes de morbidité & mortalité dans le monde (en 2012, 14
millions de nouveaux cas pour 8,2 millions de décès) -> le nbr de nouveaux cas devrait augmenter de
≈70% dans les 2 prochaines décennies.

Cancers les + fréquents chez les ♂ : Cancers les + fréquents chez les ♀ :
- Poumon - Seins
- Prostate - Côlon
- Côlon - Rectum
- Rectum - Col de l’utérus
- Estomac - Estomac
- Foie

Environ 30% des décès par cancers sont secondaires aux 5 principaux facteurs de risque
comportementaux & alimentaires :

 Indice de masse corporel élevé


 Faible consommation de fruits et légumes
 Manque d’exercice physique
 Consommation d’alcool
 Tabagisme  C’est le facteur de risque le + important, entrainant dans le monde 20% de la
mortalité par cancer et près de 70% des décès par cancer du poumon

Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, jusque 20% des cancers seraient dus à des infections
virales, notamment le virus de l’hépatite B, C & l’HPV.

3. Tumeurs Bénignes vs Tumeurs Malignes


/!\ Important de connaitre & comprendre la distinction entre les 2 types

 Une Tumeur Bénigne ne menace théoriquement pas la vie du patient


 Une Tumeur Maligne non traitée conduit théoriquement au décès du patient

Cependant certaines tumeurs bénignes peuvent être létales comme certaines malignes peuvent ne pas
tuer, mais c’est en théorique quoi.

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La distinction entre Tumeur Bénigne & Maline se base sur :

- Des critères anatomiques & histologiques de différenciation cellulaire


- Sa vitesse de croissance
- Sa capacité d’envahissement local
- Sa capacité métaplastique
- Des facteurs pronostics
 Cette distinction est fondamentale pour la prise en charge médicale & pour le patient !

Il existe un état intermédiaire = Tumeurs à Malignité Limite ou Réduite, présentant un comportement


imprévisible (bénin ou malin). Ce groupe de lésions, semblables d’un pdv histologique, marque la limite
des critères morphologiques actuels, et pourrait être constitué de sous-groupes dont le comportement
biologique pourrait être prédit par des approches non morphologiques (biochimie, biologie
moléculaire) ou morphologiques nouvelles.

4. Nomenclature
La nomenclature des tumeurs s’appuie sur le caractère bénin/malin de la tumeur & le tissu d’origine.
Toutes les tumeurs ne suivent pas cette règle, certaines portent le nom de scientifiques qui les ont
décrites (sarcome d’Ewing, Lymphome de Burkitt ou Burkitt-like, …)

Le + souvent, il existera une tumeur maligne correspondant à toute tumeur bénigne, mais l’opposé
n’est pas toujours vrai.

Les tumeurs malignes issues d’un Epithélium seront souvent appelées « Carcinome » ; celles issues
d’un tissu Conjonctif « Sarcome ».

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5. Biologie des Tumeurs
⤳ Paradoxalement, les tumeurs bénignes sont beaucoup moins étudiées que les malignes
Évolution classique :

À + d’un titre, le Cancer peut être considéré comme une maladie d’origine Génétique Auto-
Adaptative, en réponse à des expositions à des pro-oncogènes, des agents physiques/chimiques
mutagènes, …

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Génétique :

Mutations, amplifications, translocations, … ; suite à l’actions de Carcinogènes


Activations de Proto-oncogènes en Oncogènes ; généralement des gènes régulant la prolifération
cellulaire (ex : Ras)


Inactivation de gènes Suppresseurs de tumeurs ou de « Stabilité génomique » ; généralement
régulant l’apoptose (ex : p53)


Avantages en termes de Prolifération & de Survie aux ₵ “adaptées”

Auto-Adaptative :

- Angiogenèse = formation de nouveaux vaisseaux sanguins


- Adaptations métaboliques = Switch glycolytique ou effet Warburg
- Microenvironnement propice au développement tumoral = l’inflammation peut
précéder/accompagner une transformation néoplasique.
 Permet de s’adapter à l’Hypoxie/ischémique respectivement : en favorisant un apport
nouveau en nutriments & oxygène, ou en dépendant moins de la respiration
mitochondriale.

Le développement des tumeurs passe par 3 étapes : l’initiation tumorale, la prolifération primaire et
finalement l’invasion et les métastases

① L’Initiation Tumorale
Cette étape commence quand l’équilibre des mécanismes de contrôle, entre les Oncogènes (favorisant
la division cellulaire en temp normal) & les Gènes suppresseurs (frein à la division) est rompu.

On va donc assister à la transformation d’une ₵ normale en une ₵ Tumorale ; c’est une cascade
d’évènements sans retour en arrière possible, où les petites mutations s’accumulent, donnant un léger
avantage et peu à peu, au fil des générations, ces mutations s’accumulent jusqu’à celle de trop  la ₵
ne répondra plus aux mécanismes de régulations, on sera face à une multiplication anarchique et non
contrôlée.

L’initiation tumorale peut donc se résumer comme étant un ensemble d’évènements séquentiels de
mécanismes de transformation maligne, qui se traduisent par des étapes morphologiques tumorales
d’agressivité croissante.

Cette évolution est graduelle, lente, et la ₵ va passer par des états intermédiaires = Étapes Dysplasiques
ou Néoplasiques  important, si on les dépiste à ce moment-là, le patient pourra être traité et le
cancer sera évité !

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Modifications Biologiques & Histologiques Prénéoplasiques :

 La Métaplasie = Substitution d’un tissu normal par un autre tissu, trouvé normalement ailleurs
dans l’organisme ⤳ la localisation tissulaire est anormale mais le tissu en lui-même est sain. C’est
une modification phénotypique, les ₵-souches ont été “reprogrammées”
 La Dysplasie = Substitution d’un tissu anormal par un autre tissu dont il n’existe nulle part
d’équivalent à l’état normal dans l’organisme ⤳ c’est une lésion acquise, l’expression du capital
génétique est perturbée, c’est l’étape suivante sur le chemin de la cancérisation.
Ça peut parfois s’arrêter à cette étape, mais la probabilité est très faible ; par contre le passage à
l’état de cancer peut être ralentie si l’exposition à certains facteurs de risque est supprimée.
On reconnait 3 degrés de dysplasie, de gravité croissante : Légère, Modérée & Sévère. Elles
peuvent être à +/- haut risque de transformation maligne.
 L’Anaplasie = Cancer ; correspond à la perte anormale de certains caractères de différenciation
cellulaire, sans retour à l’état de ₵ primaire ⤳ lésion acquise, l’expression du capital génétique
est totalement anormale.

Base génétique :

L’initiation tumorale peut donc résulter d’altérations Génétiques ou Épigénétiques

 Altérations Génétiques -> les mutations au sein des séquences codantes (exons) peuvent
modifier l’activité de la protéine correspondante, que ce soit par un gain ou une perte de
fonction, un détournement de sa fonction originelle ou une altération des régions promotrices.
 Altérations Épigénétiques -> résultent de la modification de l’expression d’un gène, que ce soit
une sur- ou sous-expression ; via une méthylation de l’ADN ou des zones promotrices,
modification des Histones, remodelage des nucléosomes, …

Les agents capables d’induire une mutation tumorale sont appelée Agents Mutagènes ; 2 catégories :

1) Exogènes  Agents Infectieux (virus), Pollution, tabac, alcool, rayons UV, radiations, amiante
2) Endogènes = molécules issues de notre métabolisme  Espèces réactives de l’oxygène (ROS),
erreurs spontanées de réplications de l’ADN, Cancers héréditaires (5-10% des cas)

② La Prolifération Primaire
L’organisme est un milieu très hostile au développement d’une tumeur, elle va vite faire face à :

 Manque d’oxygène & de glucose

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 Présence d’une inflammation chronique
 Milieu interstitiel acide & riches en enzymes des ₵ nécrosées
 Œdème par manque de drainage lymphatique
 Temps de division souvent long

La prolifération cellulaire tumorale induit une Néoangiogenèse capillaire, capitale pour l’oxygénation
et la nutrition de la tumeur. Ces capillaires sont anormaux, incomplets et particulièrement perméables.
La néovascularisation des tumeurs est un point capital car elles sont avides de nutriments ; leur
développement serait fortement compromis en cas d’absence de néovascularisation (limite de
diffusion). MAIS : absence de développement de vaisseaux lymphatiques dans les tumeurs  Œdème !

③ L’Invasion & les Métastases


La caractéristique des ₵ tumorales malignes est la capacité à envahir les tissus avoisinants et donner
naissance à des localisations tumorales distantes = les Métastases. Le processus invasif est constitué
de 7 séquences :

1) Détachement cellulaire (perte d’ancrage)

Les ₵ néoplasiques ont 4 caractéristiques favorisant la perte d’ancrage :

 Faible ancrage à leurs voisines & à la MEC


 Arsenal enzymatique nécessaire pour se frayer un chemin à travers les tissus
 Capacité de survie à la perte d’ancrage
 Environnement inflammatoire riche en enzymes protéolytiques ⤳ détruisent la MEC

2) Invasion tissulaire

2 cas de figures :

- Soit les ₵ néoplasiques dérivent d’un épithélium reposant sur une membrane basale -> la 1ère
étape consistera à franchir cette mb basale ; cette effraction est visible au microscope et
permet de distinguer les Tumeurs in situ (n’ont pas encore franchi la mb basale) des Tumeurs
Infiltrantes (l’ont franchi)  importance pronostic & thérapeutique !
- Soit les ₵ sont déjà en contact avec une trame conjonctive

Pour l’invasion, les ₵ doivent donc se détacher de la masse tumorale puis se déplacer (mouvements
amiboïdes provoqués par une sécrétion de facteurs de mobilité autocrine), en se frayant un chemin à
travers les mb basales & le collagène (⤳ Collagénases)

3) Invasion vasculaire

Pour permettre l’invasion vasculaire, les ₵ néoplasiques se fixent, grâce à des récepteurs à la Laminine
(composant des mb basales) sur la mb basale vasculaire & la perforent en sécrétant de la Collagénase
de type IV. Rappel : la néo-angiogenèse produit des vaisseaux incomplets, fenestrés et perméables.

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4) Phase de transport vasculaire

C’est une rude épreuve pour les ₵ tumorales ; elles sont confrontées à des ₵ Cytotoxiques (NK et LAK),
des pressions en oxygène élevées, des traumatismes liés au flux turbulents dans la circulation, etc. On
estime, que chez l’humain, il faut au moins 107 ₵ malignes transportées par le sang pour donner
naissance à une métastase viable.

/!\ La circulation sanguine n’est pas la seule voie métastasique

5) Arrêt embolique

Le blocage de l’embole tumorale peut entrainer un infarctus. Dans d’autres circonstances, les ₵
tumorales peuvent proliférer vers l’aval et se propager (Diapédèse) vers les tissus au travers de la mb
basale -> chemin opposé à celui de l’invasion vasculaire (re-rentre dans un organe depuis le sang)

6) Chemin métastasique

Les ₵ tumorales peuvent métastaser en empruntant diverses voies simultanément ; mais en pratique
on observe que certains types de tumeurs privilégient certaines voies : les sarcomes métastasent
généralement par voie sanguine ; les adénocarcinomes par voie sanguine ou lymphatique ; les
carcinomes épidermoïdes par voie lymphatique.

 Réseau vasculaire => Autoroute des tumeurs métastatiques !


Les veines & artères ont des parois + épaisses que les capillaires sanguins et lymphatiques, ce qui
explique en partie la moindre fréquence de leur effraction

 Réseau lymphatique
Les capillaires lymphatiques ont une faible résistance aux ₵ tumorales vu la présence de fentes
naturelles entre les ₵ endothéliales & l’inconstance de leur mb basale. Les ₵ tumorales sont entrainées
vers les premiers relais ganglionnaires où elles s’accumulent dans les Sinus sous-capillaires et s’y
développent.

 Les Cavités
L’envahissement tumoral peut survenir : par Contact direct entre 2 organes ; par Ensemencement dans
un liquide ; ou par Détachement des ₵ néoplasiques et ensemencement dans les lumières des organes
creux.

7) Sélection organique métastasique

Tous les organes sont susceptibles d’être le siège de métastases ; mais en réalité pour des raisons
inconnues, il existe une certaine inégalité : certains organes sont + préservés alors que d’autres sont +
fréquemment atteints. Certains types de tumeurs métastasent de manière préférentielle & constante
dans les mêmes organes :

 Les tumeurs épithéliales du Sein, de la Thyroïde, de la Prostate et du Rein métastasent souvent


et précocement dans les Os ; et aussi + tardivement dans les Poumons et le Foie
 Les tumeurs digestives métastasent entre autres dans les ovaires (raison inconnue)
 Les reins, malgré qu’ils soient richement vascularisés, sont rarement le siège de métastases
alors que les Surrénales le sont fréquemment
 Les intestins, le cœur & les muscles striés sont rarement le siège de métastases

74
6. Morphologie

6.1. Macroscopique

Macroscopiquement, une masse tumorale peut se présenter sous différents aspects  Aucun de ces
aspects ne permet de préjuger du caractère bénin ou malin !

Elle peut se présenter sous la forme : d’un Nodule, d’un Polype, d’un Kyste ou d’une Ulcération

a) Nodule

La tumeur sera généralement sphérique ; le développement cellulaire infiltrant les tissus normaux
donnera des placards diffus. Les caractères macroscopiques peuvent être étudiés :

- Taille
- Consistance
- Régularité des bords
- Existence d’une capsule
- Présence de foyers de nécrose
- Couleur

Certains caractères, sans être spécifiques ni absolus, favorisent la présomption de malignité d’une
tumeur :

 La taille -> ne présage normalement pas du caractère de la tumeur, sauf dans le cas particulier
des tumeurs rénales glandulaires ; leur histologie seule ne permet pas toujours de faire la
différence entre une variante bénigne (adénome) ou maligne (adénocarcinome)  une taille
> 3cm fait pencher la balance vers l’adénocarcinome
 La consistance -> une tumeur maligne est souvent dure & ligneuse, les bénignes seront
souvent + molles et élastiques ; /!\ ce n’est pas absolu, par ex les lymphomes et certaines
tumeurs malignes épithéliales seront molles et friables
 La couleur -> les tumeurs malignes sont souvent blanches ; certaines peuvent aussi être noire
(mélanome pigmenté), verte (hépatome) ou rouge (choriocarcinome et adénocarcinome
rénal)
 La régularité des bords -> la périphérie de la tumeur témoigne du type de front de progression
tumoral ;
o Dans les tumeurs bénignes d’évolution lente refoulant les tissus sans les infiltrer, le
front de progression apparaît extrêmement régulier. Il génère un épaississement
fibro-conjonctif entourant complètement la lésion = la Capsule ; sa présence permet
au chirurgien de disséquer plus facilement la tumeur grâce à un plan de clivage
o Les tumeurs malignes donneront des contours extrêmement irréguliers et spiculés,
liés à la présence de bourgeons néoplasiques pénétrant les tissus avoisinants. Elles
seront généralement dépourvues de capsule et adhérent aux tissus voisins. Les limites
sont beaucoup plus floues. Ce manque de visibilité conduit le chirurgien à passer en
dehors de ces lésions en emportant une marge tissulaire saine pour éviter la récidive
locale
 La présence de foyers de nécrose -> l’identification de foyer de nécrose est très souvent
indicative d’un processus tumoral

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b) Polype

= Masse tumorale bourgeonnante, faisant saillie au-dessus des plans muqueux ou cutanés ; ils peuvent
être malins ou bénins. On reconnait :

- Les Polypes Sessiles (“assis”), à large base d’implantation


- Les Polypes Pédiculés, portés par un pied d’implantation

c) Kyste

= Lésion dont le centre est rempli de liquide (aqueux, sanguin, nécrotique, fibrineux, …) ou de matériel
semi-solide pouvant facilement être désolidarisé de la paroi. Les tumeurs, le + souvent malignes,
développent des foyers de nécrose pouvant résulter en une véritable liquéfaction avec formation de
cavités kystiques.

d) Ulcération

Fait suite à l’apparition d’une nécrose en surface d’une tumeur donnant dans la lumière d’un organe
creux ou à la peau. Elle est le + souvent secondaire à des facteurs ischémiques ou à une colonisation
bactérienne. Lors de la mise au point d’un ulcère, il est primordial de préciser sa nature bénigne ou
maligne. La présence d’un bourgeonnement et l’irrégularité des bords de l’ulcération sont les signes
cardinaux permettant de suspecter une tumeur maligne.

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6.2. Microscopique

Les modifications morphologiques spécifiques qu’on retrouve dans les tumeurs sont à comparer avec
la morphologie des ₵ normales du tissu considéré. Les altérations morphologiques peuvent toucher la
Cytologie et l’Architecture tissulaire.

⤷ Les anomalies cytologiques touchent le cytoplasme & le noyau. Comme pour les modifications
architecturales, les divers degrés d’atypie cellulaire sont visibles et à corréler avec le potentiel agressif
de la lésion.

Terminologie propre aux modifications microscopiques :

 Atypie = anomalie cytologique


 Dyskaryose = modifications nucléaires
 Pléiomorphisme = Polymorphisme = variations cytologiques importantes entre les ₵ d’une
même tumeur
 Anisocytose = variations de forme et de taille des ₵
 Anisocaryose = variations de forme, taille et chromaticité des noyaux
 Anaplasie = aspect cytologique immature, primitif, indifférencié, embryonnaire ou proche
d’une ₵-souche

En comparaison avec les ₵ normales, les modifications cytoplasmiques des ₵ tumorales se


caractérisent par des anomalies au niveau de :

- La taille -> souvent importante et les contours cellulaires irréguliers sont la conséquence
d’anomalies du cytosquelette
- Qualités tinctoriales -> leur basophilie traduit une intense activité de synthèse, nécessaire à
une activité mitotique élevée
- La forme -> souvent arrondie, traduisant une cohésion cellulaire lâche, propice à leur
désolidarisation.
 Ces modificat° cytoplasmiques sont liées à des modifications du Cytosquelette et des organites

La plupart des Noyaux sont de forme et de taille différente = Noyaux Polymorphes  contours
irréguliers, chromatine grossière inhomogène et souvent très dense (hyperchromatisme), volume
important, lié à la Polyploïdie, rapport nucléo-cytoplasmique élevé, nucléole saillant et parfois
multiples, mitoses nombreuses et anormales (tripolaire, chromosomes isolés, asymétriques).
Certaines de ces caractéristiques se retrouvent dans certaines infections comme dans le cas du
Cytomégalovirus ou de l’Herpès.

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7. Pronostic & Evolution
Le pronostic dépend de :

a) Le Caractère Bénin ou Malin de la tumeur

À priori, une tumeur bénigne ne tue pas le patient, contrairement à une tumeur maligne (non traitée) ;
seulement, ce critère n’est pas infaillible.

Dans certains cas les conséquences générées par des tumeurs bénignes peuvent être très délétères,
par ex -> l’effet de masse de certaines tumeurs intra- ou extra-cérébrales intracrâniennes
-> les emboles pulmonaires des myxomes cardiaques

b) Le Type de tumeur

c) Le Grade de la tumeur

Le grade d’une lésion néoplasique est un index morphologique dépendant de son d° de différenciation
cytologique & architectural.

 Le Grade (ou d° de malignité) est d’autant + élevé que les atypies cytologiques et les
perturbations architecturales sont importantes
 Au sein même d’une tumeur, le grade peut varier, elles sont souvent hétérogènes. Dans ces
cas, c’est le grade le + élevé qui détermine le Grade Global de la tumeur

Classiquement, les grades sont divisés en 3 niveaux  Grade 1 = Bien différencié


 Grade 2 = Moyennement différencié
 Grade 3 = Peu différencié

Actuellement, il y a une tendance à évoluer vers un système de classification + simple, consistant à les
classer en 2 catégories : les lésions de Bas Grade & de Haut Grade ⤳ le Grade d’une tumeur définissant
partiellement son agressivité, + il sera élevé + le pronostic sera sombre.

d) Le Stade de la tumeur

Le Stade d’une lésion néoplasique mesure l’étendue de son extension au sein de l’organisme. Il s’établit
à partir de :

- La taille de la tumeur primitive


- Son développement local (in situ ou invasif pour les tumeurs épithéliales)
- La présence de métastases ganglionnaires (et leur niveau)
- La présence de métastases organiques extra-ganglionnaires

Le système de Stadification le + utilisé est le TNM ; même si elle peut varier selon l’organe, elle garde
sa logique :

 T = Tumor -> taille de la tumeur & son extension locale


 Tis = tumeur in situ
 T1 à T3 = tumeurs de taille croissante
 N = Node -> infiltration métastasique ganglionnaire
 N0 = absence de métastase ganglionnaire
 N1 = présence de métastases ganglionnaires locales
 N2 = présence de métastases ganglionnaires régionales ou distantes

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 M = Metastasis
 M0 = absence de métastase
 M1 = présence de métastases organiques à distance ou par infiltration contiguë.

Sur base de la stadification TNM, les traitements sont adaptés en fonction de la stadification finale.

8. Symptomatologie
La symptomatologie tumorale peut être très variée ; on peut distinguer les aspects Locaux des
Généraux.

Effets Locaux :

- Effet de Masse = présence d’une masse souvent d’évolution lente, indolore, dure ; certaines
seront accessibles à l’examen clinique (inspection, palpation, auscultation) ; peut entrainer des
déformations ou des compressions.
- Ulcérations, perforations & hémorragies
- Destruction des structures & pertes des fonctions ; Par ex :
 La destruction de structures cérébrales va induire des troubles du comportement, de la
motricité, du langage, …
 La destruction osseuse observée dans les lésions primitives ou secondaires à une
métastase induit une fragilisation de l’os et le développement de fractures spontanées
 La destruction du Nerf Récurent Gauche lors d’une atteinte infiltrante du médiastin
entraine la paralysie de la corde vocale gauche, donc une altération de la voix

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 La destruction de la paroi d’un gros vaisseau se compliquera d’une hémorragie
cataclysmique

Effet Systémique :

- Sécrétion Tumorales : les tumeurs bénignes & malignes peuvent produire des symptômes liés
à divers produits de sécrétion (hormones, cytokines, PG, enzymes, …) qui interviennent dans
la symptomatologie des syndromes paranéoplasique.
- Hypercoagulabilité : souvent rencontrée chez des patients atteints de tumeurs malignes ; sont
donc + enclins à développer des Thromboses spontanées
- Effets hématologiques : des Anémies liées directement (saignements occultes) ou
indirectement (destruction +++ des GR/défaut de synthèse ou d’absorption) à la tumeur
- Baisse de l’immunité : à relier à l’action directe de la tumeur sur l’immunité mais aussi aux
traitement anti-tumoraux (chimio, radiothérapie)
- Cachexie = Perte importante de poids, apathie ; liée à la sécrétion importante de TNF-α par les
macrophages
- Fatigue

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