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Coronéo

Année universitaire 2021-2022

Semaine 1 : du 13 au 17 Septembre

Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi


Séméiologie : Séméiologie : Séméiologie : Séméiologie :
8h00-
9h00 Abord et examen Séméiologie Séméiologie des Examen clinique
clinique du normale de blessures pneumologique
malade l'appareil digestif normale

Pr. Launay Pr. Piessen Pr. Gosset Pr. Scherpereel

9h00- Pré- Séméiologie : Séméiologie : Séméiologie : Séméiologie :

10h00 rentrée Séméiologie Séméiologie Séméiologie Spécificités


neurologique cardiovasculaire urologique séméiologiques de
« normale » normale normale l'enfant

Pr. Leys Pr. Bauters Pr. Villers Pr. Martinot


Séméiologie : Séméiologie : Séméiologie : Séméiologie :
10h00-
11h00 Particularités Examen d'un Sémantique Séméiologie
séméiologique du traumatisé de la médicale ostéo-articulaire
malade âgé route et premiers normale
secours Pr. Hecquet
Pr. Puiseux
Pr. Wiel Pr. Tonione

11h00- Séméiologie : Séméiologie :

12h00 Séméiologie Séméiologie


clinique en thanatologique
gynécologie

Pr. Robin Pr. Gosset

Bon courage à tous !


Coronéo 2021-2022 Sémiologie – Abord et examen clinique du malade Dr. D. LAUNAY

Sémiologie
Abord et examen clinique du malade
Semaine : n°1 Heure : 8H00 à 9H00 Professeur : Dr. LAUNAY
Date :14/09/2021
Binômes : Quentin Leva et Elise Henno Correcteur : Baptiste Laroche
Léa Busière et Louise Leplat
Remarques du professeur :

Plan du cours :

I) Remarques Liminaires
II) Définitions :
A) Séméiologie
B) Signes cliniques
C) Syndrome

III) Comment mener un examen médical ?


A) Phase initiale de premier contact
B) Phase I : Interrogatoire
C) Phase II : Examen physique
D) Phase III : Décisions et information

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I) Remarques liminaires
L’examen clinique est, et doit rester, la pierre angulaire de la démarche diagnostique. Il reste essentiel pour le
diagnostic et la relation malade-médecin, malgré des examens paracliniques très performants.

L’examen doit être systématique. Il est considéré comme « policier » car c’est un interrogatoire : un examen qui
ne laisse aucun détail au hasard. Il ne faut pas accepter de ne pas comprendre.
Il faut s’entrainer à avoir de l’expérience, on ne s’improvise pas bon clinicien.
 Il faut s’entrainer, examiner et encore examiner : en stage il faut aller voir le patient, l’examiner et
accepter de se tromper, de passer à côté de signes cliniques. C’est ça qui permet d’acquérir de
l’expérience.

Il faut également être intolérant à l’incompréhensible : ce n’est pas parce qu’on n’a pas de connaissances que cela
doit rester incompris. Si on se retrouve face à quelque chose de très étonnant, par exemple de la paupière qui reste
paralysée pendant quelques minutes et qui redevient normale après, il faut le noter et tenter de l’expliquer.

II) Définition
A) Séméiologie

Séméiologie : c’est la science des signes, il existe deux types de signes :


- Les signes cliniques : ils sont recueillis par le médecin directement au chevet du patient :
o Soit par un interrogatoire : permet de recueillir des signes cliniques fonctionnels => ce sont des
signes subjectifs mais réels (ex : la douleur, l’anxiété, le fait d’être constipé, dyspnée, dysphagie,
dysurie)
o Soit par l’examen clinique : permet de recueillir des signes objectifs (ex : érythème, souffle,
hépatomégalie, aréflexie)
▪ Inspection, palpation, auscultation, percussion
▪ Il est réalisé à l’aide d’outils : marteau réflexe, stéthoscope, diapason, abaisse langue,
tensiomètre, otoscope, spéculum, saturomètre, bandelette urinaire…

- Les signes paracliniques : on visualise ce que le médecin, l’être humain tout seul ne peut pas analyser
seul (ex : il ne peut pas savoir il y a combien de globules rouges en regardant le sang du patient, il a
besoin de faire une analyse sanguine)
 Ils sont recueillis par des examens complémentaires : ECG, EEG, biologie, imagerie
ATTENTION : le stéthoscope n’est pas un examen paraclinique, il est clinique

B) Signes cliniques

Il existe 3 types de signes cliniques

1. Les signes généraux


Ils ne sont pas rattachés directement à un organe ou à un appareil : fièvres, amaigrissement, fatigue, anorexie
Ce sont des symptômes de l’état général et sont caractéristiques d’une altération de l’état général : AEG

2. Les signes fonctionnels


Ils sont reconnus et recueillis à l’interrogatoire du patient : ressentis et exprimés par le patient ce qui les rend très
SUBJECTIFS.
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3. Les signes physiques

Ils sont retrouvés à l’examen et sont très OBJECTIFS mais ont aussi un caractère opérateur dépendant (en fonction
de l’examinateur).
• Ex : érythèmes à l'inspection, souffle à l’osculation, hépatomégalie à la palpation, aréflexie à l'aide d'un
marteau à réflex

C) Syndrome

Regroupement de plusieurs signes formant un ensemble cohérent et reproductible


• Exemple :
- Syndrome anémique (pâleur, dyspnée, asthénie)
- Syndrome sec (sécheresse buccale, ophtalmique, voir cutanée)
- Syndrome néphrotique, néphritique

Un syndrome est différent de la maladie MAIS :


- Plusieurs maladies peuvent avoir un même syndrome : il n’est pas spécifique
o Ex : une hémorragie digestive, un cancer du côlon et une leucémie aigüe peuvent donner un
syndrome anémique
- Plusieurs syndromes peuvent s’observer dans une même maladie
o Ex : La leucémie aigue peut donner un syndrome anémique mais aussi un syndrome tumoral
(ganglions…)

III) Comment conduire un examen médical ?


Un examen médical se déroule en plusieurs phases très importantes :
1) Phase initiale de premier contact
2) Phase I : de l’interrogatoire
3) Phase II : de l’examen physique (clinique)
4) Phase III : de décision et d’information.
Cette phase permet de poser :
o Un diagnostic ou hypothèses diagnostiques
o Les prescriptions : thérapeutiques, examens, complémentaires, orientation vers un spécialiste
Elle constitue la synthèse

L’examen médical du patient est à adapter en fonction des circonstances :


• A froid : dans un contexte non urgent (dans un cabinet de consultation, chambre d’hôpital, …), on a le temps.
On peut demander au patient s’il a des problèmes de santé
• A chaud : par exemple dans un contexte d’urgence
• Selon l’état du patient :
o En ambulatoire (conscient)
o Grave : hyperalgique (on doit d’abord le soulager avant de faire l’examen clinique), fébrile, instable
o Troubles de conscience : confus, comateux
o Hostile : on est dans un rythme différent, on doit aller directement au point important
L’examen clinique doit se faire sur un malade déshabillé tout en respectant sa pudeur pour ne pas passer à côté de
plusieurs signes, ce qui peut être long et compliqué suivant le patient

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Ex : Patiente reçue pour altération de l’état général avec


mauvais bilan hépatique, elle présente des
manifestations dites « incompréhensibles » et
multiformes, probablement d'origine psychosomatique.
Elle avait fait plusieurs examens au cours desquels
personne ne l’avait déshabillée. Donc, en la déshabillant
on remarque de grosses anomalies cutanées typiques de
la mastocytose (pour la patiente c’était normal car elle
l’avait depuis ses 18ans).

A) Phase initiale de l’examen clinique = contact initial

Elle est déterminante pour la suite : son but est d’inspirer confiance.
La communication non verbale est prépondérante : vous observez et vous êtes observé.
C’est le premier contact avec le patient qu’on ne connait pas. Il faut donc :

• Une bonne présentation physique : propreté, sobriété


• Une correction dans la gestuelle, pas de froideurs, ni de familiarités
• Il faut se présenter avec politesse et respect.

B) Phase 1 : l’interrogatoire

1. Phase essentielle, capitale


Cette phase est souvent sous-estimée, un bon interrogatoire permet :
• Un partenariat efficace, obtenir la confiance et la satisfaction du patient ainsi qu’une meilleure observance.
o Il faut donc ECOUTER le patient qui a une certaine pression
• Il permet de « cerner » le patient : son mode de vie, son environnement, sa personnalité, ...
• Il permet parfois à lui seul de poser le diagnostic ou au minimum une hypothèse diagnostique.
• Il permet aussi d’orienter l’examen clinique ainsi que les examens paracliniques.
Un mauvais interrogatoire représente la première cause d’erreur ou d’absence de diagnostic ainsi qu’une
mauvaise orientation des examens complémentaires.
➔ Il faut prendre son temps ; laisser le moins de « zones grises possibles », et éclaircir les zones d’ombres
afin que ce soit le plus clair possible : être intolérant à l’incompréhensible.
« Écoutez votre malade, il va donner le diagnostic » Sir William Osler (1849-1919), célèbre médecin
 Il faut écouter l’avis du patient, il a souvent une idée bien précise de ce qu’il a, et il a souvent
raison.

L’interrogatoire a plusieurs objectifs :


- Comprendre le motif d’hospitalisation / de consultation
- Situer le contexte : les antécédents du patient
- Comprendre l’histoire de la maladie : anamnèse
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2. Technique d’interrogation

• Au début de l’interrogatoire ; on commence par des questions ouvertes


On va donc avoir un travail de traduction en écoutant ce que dit le patient
- Exemples : « Qu’est-ce qui vous amène / ne va pas ? » « Pourquoi êtes-vous à l’hôpital ? »

Ces questions ouvertes constituent un interrogatoire, le patient répond dans des termes non médicaux qu’il faut
traduire en discours médical pour remettre les informations dans un langage que l’on connaît.
Il faut éviter de parler au patient avec des termes médicaux car certains patients pensent comprendre mais répondent
à coté ne voulant pas perdre la face en admettant de ne pas comprendre.
Le fait de traduire en termes médicaux va enclencher notre réflexion et connaissance.

Exemples de motifs d’hospitalisation exprimés par le patient à traduire en terme médicaux :


- « J’ai mal à la tête depuis 6 mois » : patient de 45 ans consultant pour des céphalées chroniques depuis
6 mois
- « J’ai maigri et je suis fatigué depuis 3 mois » : AEG
- « J’ai des règles abondantes et mon médecin me dit que je manque de fer. Je suis pale » : ménorragie et
syndrome anémique

• Il faut ensuite situer le contexte : les antécédents


On cherche à savoir si le patient a :
- Des antécédents familiaux : (diabète, cancer, maladie génétique, maladie cardiovasculaire, …). Ainsi on
met en place un arbre généalogique
- Des antécédents personnels : (médicaux ; chirurgicaux ; gyneco-obstetricaux)
- On cherche à connaitre son travail
- Des traitements pour chercher d’éventuelles interactions médicamenteuses (ex : cachet d’ibuprofène : ce
médicament est banalisé, on en prend souvent, le patient ne pense pas à dire qu’il en prend)
- Des allergies
- Des animaux.
- On cherche aussi à savoir s’il a fait des voyages récemment et même les plus anciens.
- Des facteurs de risques : poids/ taille / HTA (hypertension artérielle) / diabète / tabac / drogue / dyslipémie.
Il ne faut pas hésiter à poser ces questions notamment vis à vis de la drogue si nécessaire (en effet, le
médecin est tenu au secret médical donc le patient peut parler sans crainte)

• Comprendre l’histoire de la maladie : anamnèse

- Le médecin va écouter l’histoire du patient : « que vous arrive-t-il ? ».

- C’est une étape indispensable : le patient se libère, y compris de son anxiété. Il a préparé ce moment, il ne
veut rien oublier ne sachant pas ce qui peut être ou non important. Le patient donne des éléments qui sont
le plus souvent essentiels, il faut donc le laisser parler mais savoir le stopper quand il part trop loin.

- Mais parfois elle peut s’avérer « périlleuse » : dispersion, diversion, manque de clarté … Mais c’est
normal !!! Il ne faut pas s’agacer ou s’impatienter, nous devons juste réorienter la discussion et poser des
questions plus précises.
L’anamnèse doit donc être complétée par un interrogatoire, dirigée par des questions fermées pour recentrer et
demander des précisions : « quand cela a-t-il commencé ? », « est-ce la première fois que vous avez ce type de
douleur ? ». Il faut des réponses brèves et précises (oui ou non).
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Il faut tirer au maximum, être « policier » :


- « Décrivez-moi cette douleur, précisément, avec un seul doigt »
- « Cette lésion a commencée quand ? a-t-elle changé de taille ? »
- « Vous faites de la fièvre ? » : « avez-vous un thermomètre ? »

On fait des Feed back : on s’assure que le patient a bien compris les questions :
- Reformulation différente, on s’adapte au langage culturel
- Retour en arrière
- Récapitulation.

Mais il faut éviter d’orienter, d’imposer les réponses au patient par ce que cela vous ferait plaisir !!!!

• On retraduit en termes médicaux +++++


- Essoufflement = dyspnée
- Rougeur de la peau = érythème
- Douleur au ventre « là » = épigastralgie
- Mal aux articulations = arthralgie

• Les objectifs de l’interrogatoire


- Comprendre le motif d’hospitalisation / consultation
- Situer le contexte : les antécédents
- Comprendre l’histoire de la maladie = l’anamnèse
- Donner une 1ère synthèse des éléments

C) Phase 2 : l’examen clinique

L’examen clinique est :

- Soit méthodique : appareil par appareil (douleur oreille ; examen neuro : diagnostic ou prévention au
pire)
- Soit guidé par les signes d’appels pour confirmer les hypothèses de l’interrogatoire et compléter ensuite
- Le malade doit être déshabillé

1. Appareil par appareil


On commence par les signes généraux (AEG), puis on passe aux différents appareils (pulmonaire, cardiovasculaire,
digestif, neurologique, urologique). Ensuite, on regarde les signes fonctionnels et les signes physiques. Puis les
syndromes appareil par appareil

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Quelques exemples :

• Appareil pulmonaire
- Interrogatoire : signes fonctionnels
o « Êtes-vous essoufflé ? » (Dyspnée)
o « Est ce que vous toussez ? » (Toux)
o « Est ce que vous crachez ? » (Expectoration ou hémoptysie)
o « Est ce que vous avez mal dans la poitrine ? » (Douleur thoracique)
 Si réponse positive : on creuse (depuis combien de temps, …)
- Après l’interrogatoire, on cherche des signes cliniques pouvant constituer un syndrome.

- Signes physiques : inspection (cage thoracique) / palpation (cage thoracique) / percussion / auscultation

Le médecin doit penser à poser les questions car le patient ne va pas penser à tout nous dire car certains symptômes
deviennent pour lui une habitude ou il va minimiser ses symptômes.

• Appareil cardiovasculaire
- Interrogatoire : signes fonctionnels :
o Dyspnée ; douleur thoracique ; palpitation ; lipothymie ; syncopes
 Si réponse positive, on creuse

- Signes physiques : inspection, palpation, percussion, auscultation : pouls / souffle / frottement


péricardique

- Syndromes :
o Insuffisance cardiaque droite :
▪ TJ (turgescence jugulaire)
▪ RHJ (reflux hépato jugulaire) : provoqué en appuyant sur le foie, le patient ayant la tête sur
le côté, on observe la présence d’un reflux au niveau de la veine jugulaire
▪ Hépatalgie d’effort = point de côté
▪ OMI (œdème membres inférieur)

o Insuffisance cardiaque gauche : dyspnée / râles crépitants

• Appareil digestif :
- Interrogatoire : signes fonctionnels
o Douleurs abdominales
o Dysphagie / odynophagie
o Reflux
o Diarrhée / constipation
o Sang dans les selles, …

- Signes physiques : inspection, palpation, percussion, auscultation : ascite / HMG

- Syndromes :
o Insuffisance hépatocellulaire (foie qui dysfonctionne) :
▪ Angiomes stellaires (signes cutanés)
▪ Érythème palmaire
▪ Flapping tremor (mains qui tombent quand on a les bras tendus)

o Hypertension portale : ascite / circulation veineuse collatérale

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2. Quelques exemples de diagnostics d’inspection


Signe pathognomonique : sa seule présence suffit à affirmer la maladie

• Sarcoïdose
o Une Femme de 36 ans consulte pour plusieurs poussés
d’uvéites. Quand on la déshabille, on découvre des
inflammations au niveaux des cicatrices : sarcoïdes
cutanées (au niveau des tatouages) : présent sur des
zones de traumatismes, de cicatrices.
Sur un patient présentant une uvéite et des sarcoïdes
cutanées, on peut orienter le diagnostic vers une
sarcoïdose en quelques secondes grâce à l'interrogatoire
 Important de déshabiller les patients sinon on
n’aurait pas pu faire ce diagnostic.
Autre exemple de sarcoïdes cutanées :

• Livedo racemosa
o Une patiente de 28 ans qui fait des phlébites à
répétition. Après examen, on peut constater un livedo
racemosa évocateur du syndrome des anti-
phospholipides (pas forcément pathologique mais
dans ce cas-ci ça l’est)

• Phénomène de Reynaud
o Doigts qui deviennent blancs au froid

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• Fasciite de Schulman
o Patiente de 42 ans qui consulte pour un enraidissement
des 4 membres. Après examen et interrogatoire, on
constate un signe de la vallée (une des veines de l’avant-
bras est enchâssée dans l’espace profond cellulaire). C’est
un signe pathognomonique d’une fasciite de Schulman

• Dermatophytose
o Patiente de 46 ans qui vient consulter parce qu’elle
rencontre des difficultés à marcher depuis 6 mois. Après
interrogatoire et examen attentif du tégument cutané, on
peut voir des papules de gottron au niveau de la main qui
est un signe pathognomonique de la dermatomyosite

• Angiokératomes : Maladie de Fabry


o Patient de 48 ans qui a une cardiopathie hypertrophique, a
fait un AVC et a une insuffisance rénale. Les
angiokératomes sont caractéristiques de la maladie de
Fabry

• Maladie d’Ehler Danlos


o Femme de 19 ans qui vient consulter pour un anévrisme de l'artère subclavière. Après examen, on
constate qu'elle a les doigts « d'arachnodactylie » = maladie du tissu conjonctif (en forme de pattes
d’araignée : doigts plus longs que la moyenne) et une hyperlaxité ligamentaire majeur qui est
caractéristique de la maladie d’Ehler Danlos

Arachnodactylie Hyperlaxité ligamentaire

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• Syndrome Menkelson Rosenthal


o Femme de 22 ans qui vient consulter pour des paralysies
faciales récidivantes. Après interrogatoire et examen complet,
on lui fait tirer la langue, on peut constater une langue en
carte de géographie. L’association des paralysies faciales
récidivantes et de la langue en carte de géographie est très
évocatrice d’une granulomatose que l’on appelle le
syndrome de Menkelson Rosenthal

• Pseudoxanthome élastique
o Femme de 29 ans qui vient consulter pour une artérite de membres inférieures (retrouvé chez les
personnes âgées fumant régulièrement). Ce résultat est très troublant pour une femme jeune sans
facteur de risque. Après examen, on constate un aspect en peau de poulet qui est un signe
pathognomonique d'une maladie génétique que l'on appelle la pseudoxanthome élastique.

Pseudoxanthome élastique

Pseudoxanthome élastique

D) Phase 3 : conclusions et décisions

Cette phase permet d’établir un diagnostic ou une hypothèse diagnostique.

• Le diagnostic permet d’effectuer une prescription :


o Thérapeutique
o Des examens complémentaires
o Une consultation chez un spécialiste.

• Il faut fournir des informations et explications, de façon claire et adaptée sans inquiéter inutilement le
patient.

• Enfin, on rédige l’observation hospitalière pour laisser une trace qui comporte :
- L’identité : nom ; prénom ; date de naissance ; sexe ; profession
- Motif de consultation ou de l’hospitalisation
- Les habitudes de vie, voyage, biographie, …
- Les antécédents : médicaux, chirurgicaux, obstétricaux, allergies
- Les traitements actuels
- L’histoire de la maladie
- L’examen clinique appareil par appareil
- La conclusion : hypothèses diagnostiques, proposition de conduite à tenir (examens, traitements)
- Les mises à jour régulières et répétitions de l’examen clinique
CONCLUSION : Il n’y a pas de bonne médecine sans un bon examen clinique.

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ANNALES
Session 2018 :
6) Parmi les propositions suivantes relatives aux signes fonctionnels, laquelle (ou lesquelles) est (ou sont) exacte(s)
?
A. Ils sont retrouvés lors de l’examen physique du patient
B. Ils revêtent un caractère subjectif
C. Ils ne sont jamais exprimés spontanément par le patient
D. Ils peuvent orienter vers l’atteinte d’un organe précis
E. Ils sont le plus souvent peu spécifiques d’une pathologie précise

7) Parmi les propositions suivantes relatives à l’abord et l’examen clinique du malade, laquelle (ou lesquelles) est
(ou sont) exacte(s) ?
A. Les signes paracliniques sont les signes recueillis en utilisant le stéthoscope ou le marteau à réflexes
B. La fatigue fait partie des signes généraux
C. Un même syndrome peut s’observer au cours de pathologies différentes
D. Un interrogatoire mal effectué est la première cause d’erreur diagnostique
E. L’anamnèse correspond à la conclusion formulée à la fin de l’examen clinique

Session 2019 :
17) Parmi les propositions suivantes relatives à l’examen d’un patient, laquelle (ou lesquelles) est (ou sont)
exacte(s) ?
A. l’auscultation avec un stéthoscope relève des examens paracliniques
B. une dysphagie est un signe fonctionnel
C. un syndrome est le plus souvent spécifique d’une seule maladie
D. l’anamnèse est le recueil de l’histoire de la maladie
E. il est inutile de faire se déshabiller un patient pour l’examiner

18) Parmi les propositions suivantes relatives à l’examen d’un patient, laquelle (ou lesquelles) est (ou sont)
exacte(s) ?
A. un interrogatoire bien conduit peut permettre de poser un diagnostic dès ce stade
B. les signes généraux ne sont pas rattachés à un organe donné
C. la matité s’apprécie lors de la percussion
D. à la fin de l’examen clinique, il est recommandé de formuler des hypothèses diagnostiques
E. l’examen clinique peut toujours être remplacé par un examen paraclinique performant

Session 2020 :
3. Parmi les propositions suivantes relatives à l’examen clinique d’un patient, laquelle (lesquelles) est (sont)
exacte(s) ?
A. Les signes fonctionnels sont retrouvés lors de l’examen physique du patient.
B. Les signes paracliniques sont les signes recueillis en utilisant le stéthoscope ou le marteau à réflexes. Ils
revêtent un caractère subjectif.
C. Un syndrome est le plus souvent spécifique d’une seule maladie.
D. Un interrogatoire bien conduit peut permettre de poser un diagnostic dès ce stade.
E. Les signes fonctionnels peuvent orienter vers l’atteinte d’un organe précis.

4. Parmi les propositions suivantes relatives à l’abord et l’examen clinique du malade, laquelle (lesquelles) est
(sont) exacte(s) ?
A. Il fait partie intégrante de la relation médecin-malade.
B. La fatigue fait partie des signes généraux.
C. La matité s’apprécie lors de la percussion.
D. Un interrogatoire mal effectué est la première cause d’erreur diagnostique.
E. L’anamnèse correspond à la conclusion formulée à la fin de l’examen clinique.

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Coronéo 2021-2022 Sémiologie – Abord et examen clinique du malade Dr. D. LAUNAY
5. Parmi les propositions suivantes relatives à l’abord et l’examen clinique du malade, laquelle (lesquelles) est
(sont) exacte(s) ?
A. Une dysphagie est un signe fonctionnel.
B. L’anamnèse est le recueil de l’histoire de la maladie.
C. Il est recommandé de ne pas faire se déshabiller un patient pour l’examiner.
D. A la fin de l’examen clinique, il est recommandé de formuler des hypothèses diagnostiques.
E. Les signes généraux ne sont pas rattachés à un organe donné.

Session 2020 Session 2019 Session 2018

17) BD 6) BDE
18) ABCD 7) BCD

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Coronéo 2021-2022 Sémiologie – Sémiologie neurologique « normale » Dr. LEYS

Sémiologie
Sémiologie neurologique « normale »
Semaine : N°1 Heure : 9h00 à 10h00 Professeur : Dr Leys
Date :14/09/2021
Binômes : Élise Henno + Quentin Leva Correcteur : Baptiste Laroche
Léa Busière + Louise Leplat
Remarques du professeur :

Plan du cours :

I) Introduction
II) La marche
III) La station debout
IV) La force musculaire
V) Le tonus musculaire
VI) Les réflexes
VII) La coordination
VIII) La sensibilité
IX) La vision
X) Les nerfs crâniens
XI) Les sphincters
XII) La vigilance
XIII) La fonction cognitive

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Coronéo 2021-2022 Sémiologie – Sémiologie neurologique « normale » Dr. LEYS

I) Introduction

Il faut une bonne connaissance de la neuro-anatomie de base.


En neurologie, un examen neurologique n’est jamais complet, il doit donc être orienté grâce à un interrogatoire
auprès du patient pour avoir le diagnostic ou une orientation diagnostique de la maladie.

En neurologie, un certain nombre de patients ne vont pas pouvoir communiquer (troubles du langage, coma…) mais
on peut toujours interroger l’entourage, la famille, les pompiers pour connaitre un peu l’histoire du patient.

L’examen neurologique c’est : la marche, la parole, la vision, l’audition, la recherche de douleur, la mémoire, la
déglutition, la recherche d’une maladresse, d’un trouble de la sensibilité… l’examen neurologique doit donc être
organisé.

Un examen neurologique n’est jamais complet (car cela prendrait trop de temps) et doit toujours être orienté en
fonction de notre hypothèse diagnostique pour rechercher des arguments qui vont confirmer ou infirmer notre
hypothèse diagnostique.
Le challenge est donc vraiment d’organiser un examen le plus bref possible tout en évitant l’anarchie.

II) La marche

La première chose qu’on regarde chez le patient c’est sa marche, parfois cela permet d’avoir un pré diagnostic rien
qu’en quelques pas (ex : bon exemple pour la maladie de Parkinson).

La marche dépend d’un certain nombre de systèmes, elle dépend de la neurologie mais aussi d’autres choses. On
peut avoir d’autres raisons qui impactent la marche comme des raisons orthopédiques (ex : arthrose de genou, de
hanche) … Ainsi, la marche implique des systèmes neurologiques et non neurologiques.

On regarde notamment :

• Le pas : normalement de 75cm environ et c’est régulier (ex : dans la maladie de Parkinson les pas sont trop
petits ; dans un syndrome cérébelleux les pas sont irréguliers)

• Les bras : chez l’homme comme de nombreuses espèces de mammifères, il y a un balancement croisé des bras
et des jambes (jambe droite / bras gauche) ce qui est différent des autres animaux qui ont des marches ambles
(balancement simultané des membres homolatéraux). Dans Parkinson et d’autres pathologies, le patient ne balance
plus les bras (la marche des chefs d’état soviétique).

• L’orientation de la marche : est-ce qu’il marche droit ou est-ce qu’il part d’un côté ? Partir d’un côté sera en
faveur d’un syndrome vestibulaire, partir dans tous les sens sera en faveur d’un syndrome cérébelleux.

• Le demi-tour : on regarde si au cours de certaines manœuvres on ne déclenche pas des troubles de la marche
(dans un syndrome cérébelleux on peut avoir un sujet qui marche parfaitement bien mais quand il fait un demi-
tour il est déséquilibré).

• La sensibilisation : Les manœuvres de sensibilisation ne servent que lorsque l'examen de la marche est normal
et peuvent permettre de démasquer certaines anomalies non repérées (ex : faire fermer les yeux du patient et lui
demander de marcher comme s’il était sur un fil)

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Coronéo 2021-2022 Sémiologie – Sémiologie neurologique « normale » Dr. LEYS

III) La station debout


On demande au patient de se mettre debout et de rester immobile.

On explore plusieurs systèmes mis en jeu lors de la station debout, on l’examine les
yeux ouverts et les yeux fermés.

Les systèmes mis en jeu sont :


• Les faisceaux cortico-spinaux,
• Les voies cérébelleuses et vestibulaires,
• Le cortex sensitif profond / proprioceptif = système proprioceptif = sensitif
profond.
o Il correspond à la sensibilité inconsciente, celle qui fait qu’on connait toujours la position de nos
membres.

Certains troubles neurologiques sont accentués / aggravés par l’occlusion des yeux, notamment :
• Les troubles de la station debout d’origine vestibulaire (le patient tombera toujours du même côté mais
avec un retard).
• Les troubles de la station debout du système sensitif profond (le patient tombe en arrière
immédiatement).
Il faut donc rester à côté du patient au cas où il y aurait une chute.

IV) La force musculaire

Il s’agit de la motricité du muscle. On ne va pas évaluer la motricité de chaque muscle, on fait quelque chose de
global avec une comparaison droite/gauche.

On effectue une évaluation globale par des manœuvres :

• Manœuvre de Barré : Pour le membre supérieur. On met le patient en position debout et on lui fait tendre les
bras en avant les mains ouvertes (face palmaire en avant) puis fermer les yeux pendant 20 secondes. Si le patient
a un déficit neurologique on voit la main se creuser, le bras tombe un peu puis peut même tomber complètement
ce qui met en évidence un déficit moteur d’un côté du patient.

• Manœuvre de Mingazzini : Pour le membre inférieur. Elle consiste chez


un sujet allongé sur le dos de mettre les cuisses à la verticale, les jambes à
horizontale (jambes fléchies) et attendre 30 secondes. Si le patient a une
jambe déficitaire, celle-ci s’abaissera progressivement et se posera sur le
lit.

Manœuvre de Mingazzini

• Autre manœuvre : Pour le membre inférieur, on peut aussi faire une manœuvre intéressante chez les patients
plus âgés. Elle consiste à mettre le patient sur le ventre, les cuisses à la verticale et on regarde si l’une des deux
jambes tombe (plus facile car dans ce cas-là les abdominaux ne sont plus mis en tension).
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On effectue aussi une évaluation segmentaire :

• Pour évaluer la force segmentaire il est important de connaître l’anatomie


et la fonction de chaque muscle. On cherche notamment des déficits
moteurs proximaux.
o L’une des manœuvres consiste à maintenir les bras levés et
résister contre une action, si on voit que d’un côté un des deux
membres cède plus facilement c’est qu’il y a un trouble
segmentaire. On peut aussi le faire avec les épaules, les biceps,
triceps, les muscles de la main…

V) Le tonus musculaire

C’est l’état de contraction des muscles au repos chez un sujet éveillé (si on a la tête droite c’est qu’on a un certain
tonus dans les muscles de la nuque). On étudie donc la résistance à la mobilisation passive des différents segments
de membre.

On met un sujet debout devant nous, bien décontracté, on secoue un peu ses épaules :
• Normalement les bras suivent de façon symétrique,
• Mais si on a une hypertonie à droite, alors le bras droit bougera moins bien que le
gauche,
• A l’inverse, si on a une hypotonie à droite, alors le bras droit aura un mouvement
beaucoup plus ample que le gauche.
On recherche toujours une asymétrie des membres.

Pour le membre inférieur, on regarde le ballant des articulations distales.


Chez le sujet allongé, on secoue les genoux ce qui entraine un mouvement passif du pied. S’il y a une hypotonie,
alors le mouvement sera plus ample.

On observera un changement de tonus / des troubles dans les maladies des noyaux gris centraux, du faisceau
pyramidal et du cervelet :

• Les maladies des noyaux gris centraux peuvent donner soit une hypo ou une hypertonie : hypertonie
dans la maladie de Parkinson, hypotonie dans la chorée.

• Les maladies du faisceau pyramidal peuvent aussi bien donner une hypo ou une hypertonie : dans le
cas d’une atteinte aigue du faisceau pyramidal, on aura une hypotonie mais au bout d’un certain temps cela
se changera en hypertonie.

• Les troubles du cervelet donnent toujours dans le sens d’une hypotonie (baisse du tonus).

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VI) Les réflexes


Ils peuvent être extrêmement importants dans certains domaines, ou totalement inutiles dans d’autres.

• Les réflexes Ostéo- tendineux : réflexes qui consistent à percuter un tendon :

o Bicipital = C5 : on tape sur le tendon bicipital. Le réflexe bicipital est le seul réflexe pour lequel
on ne percute pas directement le malade (car le tendon est relativement profond), on met le pouce
sur le tendon du malade et on percute le pouce : c’est une percussion médiate.

o Stylo-radial = C6 : on tape au-dessus du styloïde radial ce qui entraine une flexion de l’avant-bras

o Cubito-pronateur = C8 : on tape au-dessus du styloïde cubital et on a une pronation de la main

o Tricipital = C7 : on tape sur le tendon du triceps et on a une extension du bras

o Rotulien = L4 : extension de la jambe après un coup sec sur le tendon

o Achilléen = S1 : on tape sur le tendon d’Achille et on a une extension du pied

!!! Il est important de retenir les nerfs correspondant à chaque réflexe afin d’identifier facilement les atteintes (tombe
souvent à l’examen) !!!!

(Attention image non donnée par le prof mais ajoutée par moi-même pour mieux comprendre)

• Les réflexes cutanéo-muqueux

o Le plus connu est le réflexe cutané-plantaire : consiste à


caresser la plante du pied de l’individu en partant du talon
jusqu’à la base du gros orteil en remontant sur la face externe
du pied.
▪ Chez un sujet qui a appris la marche la réponse sera
une flexion plantaire.

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▪ Lorsqu’on a une atteinte du faisceau pyramidal, on aura une extension lente et


majestueuse du gros orteil : c’est le signe de Babinski.

o On a aussi le réflexe cornéen (effectué chez le patient comateux) : on touche la cornée, on a donc
un réflexe de fermeture de l’œil : la sensibilité vient du 5ème nerf crânien = le trijumeau, la
motricité vient du 7ème = le facial.

o Le réflexe du voile du palais : consiste à toucher le voile du palais avec un abaisse langue
▪ On a une afférence par le glosso-pharyngien et une efférence par le nerf vague ce qui
entraine une contraction du voile du palais et un réflexe nauséeux.

o Le réflexe cutané abdominal : on caresse la peau au-dessus de l’ombilic


à droite et à gauche ce qui entraine une contraction de la paroi
abdominale entrainant un mouvement du nombril
▪ T6 - T8 pour les supérieurs
▪ T8 - T10 pour les moyens
▪ T10 - T12 pour les inférieurs
- En cas d’atteinte du faisceau pyramidal on perd ces réflexes (ex : comme dans la
Sclérose en plaques). On ne peut pas rechercher ce réflexe chez une femme
enceinte, les personnes de plus de 55 ans ou ayant eu plusieurs grossesses.

o Le réflexe crémastérien : arc réflexe L1-L2, on touche la face interne de la cuisse qui donne une
élévation de la bourse homolatérale par contraction du muscle crémastérien.

o Réflexe anal : arc réflexe S4-S5, intérêt seulement dans la rééducation, on touche la marge anale
qui donne une contraction du muscle anal.

VII) La coordination

• Pour le membre supérieur : on regarde la manœuvre doigt-nez ; on regarde s’il s’écrase le nez, s’il vise bien
le nez…

• Pour le membre inférieur : on regarde la manœuvre talon-genoux ; le patient allongé doit mettre le talon
du pied droit sur le genou gauche.

• Autres manœuvres :

o Passer de la position allongée à la position assise sans l’aide des bras : normalement, les membres
inférieurs ne se soulèvent pas

o La manœuvre d’accroupissement : normalement les talons se décollent si on s’accroupit pour


éviter de tomber. Un sujet malade tombera car ne décolle pas les talons.

o On peut aussi demander au patient debout de regarder derrière lui, le mur de bas en haut puis de
continuer par le plafond, normalement il finit par plier les genoux pour ne pas perdre l’équilibre.

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VIII) La sensibilité

Elle nécessite une bonne compréhension du schéma corporel (recto-verso).

• La sensibilité lemniscale = sensibilité profonde


o Elle dépend des grosses fibres qui passent par les cordons postérieurs de la moelle et qui se terminent
dans le lemnisque médian, c’est la sensibilité profonde (c’est ce qui fait qu’on sent un diapason
vibrer lorsqu’il est posé sur le genou ; si on ferme les yeux on peut bouger et mettre la deuxième
main dans la même position que la première car on connait la position de nos membres)
o On le test avec :
▪ Arthrokinésie = sens de position des membres (position du gros orteil, attraper le pouce)
▪ Ou Pallesthésie = sensibilité vibratoire (au diapason)

• Le tact passe par les mêmes voies que la sensibilité profonde mais fait partie de la sensibilité superficielle.
(C’est ce qui fait qu’on sent un cheveu tombé sur le nez, une mouche posée sur la main).

• La sensibilité thermo-algique : c’est la sensibilité qui permet de faire la distinction entre le chaud et le froid
et de distinguer/identifier une douleur.
o Il faut des fibres rapides pour donner l’alerte : ce sont de petites fibres sensitives et des fibres
amyéliniques constituant le faisceau spino-thalamique qui se croise dans la moelle => le faisceau
droit donne la sensibilité gauche.

• Les sensibilités élaborées : viennent du cortex pariétal


o C’est ce qui fait que si je mets la main dans la poche, je sens quelque chose et je suis capable de
l’identifier sans le regarder : c’est la stéréognosie.
▪ Lorsqu’on a un trouble de la stéréognosie on appelle ça l’astéréognosie
o Cela nécessite de l’apprentissage.
Dans une atteinte pariétale on aura souvent un trouble de la sensibilité discriminative fine.

IX) La vision

On peut avoir :
• Une atteinte du nerf optique (qui est du
système nerveux central),
• Un trouble de l’acuité visuelle,
• Un trouble de la vision des couleurs,
• Un trouble du champ visuel, comme
l’hémianopsie latéral homonyme (ne voit
plus que d’un côté) : quand on cache un œil
l’un après l’autre, le patient voit toujours
mais pas du côté altéré (ce n’est jamais un
symptôme ophtalmique).

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X) Les nerfs crâniens

On étudie les différents nerfs, mais ce n’est pas un examen agréable ce qui fait qu’il est réalisé que si besoin.

Exemple de la paralysie oculomotrice intrinsèque par atteinte du troisième nerf crânien.

XI) Les sphincters

Les patients ne parlent pas spontanément de ces troubles, c’est au médecin de poser les questions.

On retrouve les troubles de la sensibilité périnéale, troubles génito-sphinctériens, …

XII) La vigilance
Il faut se demander si le patient est comateux, confus, endormis ?

La vigilance fait partie de l’examen neurologique

XIII) Les fonctions cognitives

Elles concernent un certain nombre de pathologies vasculaires, dégénératives corticales ou sous corticales.

• Les fonctions instrumentales :


o Comme le langage : on l’étudie par une dénomination, une expression orale, l’écriture, …
o On a les gestes (les praxies) et le schéma corporel : le trouble praxique se retrouve dans les lésions
corticales
o Le calcul
o Les capacités visuo-spatiales : se repérer dans l’espace
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• La mémoire
• Les fonctions exécutives/frontales (permettent d’avoir une réaction adaptée à une situation) et l’attention.

Beaucoup de ces tests sont réalisés par des psychologues après l’examen neurologique
 Exemple : Un test classique consiste à donner une image à un patient et à lui demander de décrire ce
qu’il voit.

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Annales
Session 2018

1. Parmi les systèmes suivants, lequel (ou lesquels) influence(nt) la marche ?


A. Système corticospinal
B. Système cérébelleux
C. Sensibilité thermoalgique
D. Système vestibulaire
E. Proprioception

Session 2019

19. Parmi les systèmes neurologiques suivants, lequel (ou lesquels) est (ou sont) impliqué(s) dans le maintien de la
station debout ?
A. système cortico-spinal (faisceau pyramidal)
B. cervelet
C. voies vestibulaires
D. voies spino-thalamiques
E. système proprioceptif

20. Parmi les 5 réflexes suivants, lequel (ou lesquels) a (ou ont) la bonne correspondance en matière de racine
concernée ?
A. Bicipital C5
B. Achilléen S1
C. Rotulien L3
D. Tricipital C7
E. Cubitopronateur C8

Session 2020

8. Parmi les correspondances ci-dessous entre un réflexe tendineux et une racine rachidienne, laquelle (lesquelles)
est (sont) exacte(s) ?
A. Réflexe bicipital - racine C5
B. Réflexe stylo-radial - racine C6
C. Réflexetricipital-racineC7
D. Réflexe rotulien - racine L4
E. Réflexe achilléen - racine L5

9. Parmi les caractéristiques suivantes, laquelle (lesquelles) s'applique(nt) à la sensibilité lemniscale ?


A. Elle est véhiculée par les faisceaux spinothalamiques.
B. Elle concerne la sensibilité au tact fin.
C. Elle concerne la sensibilité thermique.
D. Elle concerne la sensibilité vibratoire.
E. Elle concerne la sensibilité à la douleur.

Session 2020 Session 2019 Session 2018


19) ABCE 1) ABDE

20) ABDE

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Coronéo 2021-2022 Séméiologie – particularités séméiologiques du malade âgé Dr. Puisieux

Séméiologie
Particularité séméiologique du malade âgé
Semaine : n°1 Heure : 10h à 12h Professeur : PUISIEUX
Date : 14/09/2021
Binômes : Hugo Granado et Amira Khelidj Correcteur : Faustine-Alix
Baptiste Sorez et Éléa Grattepanche Dhorne

Remarques du professeur : “les particularités séméiologiques du malade âgé expliquent l’existence de la


spécialité relativement récente de la gériatrie”

Dr Puisieux reste à notre disposition si nous souhaitons discuter avec lui de la gériatrie comme une
possibilité́ d’avenir en tant que professionnel.

Plan du cours :

I) Gériatrie
A) Introduction
B) Définition
C) Qu’est-ce qu’une personne âgée ?
D) Évolution de la population entre 2000 et 2050 par tranches d’âges
E) Principal moteur du vieillissement de la population
F) Les personnes âgées = une part importante de l’activité de la médecine de ville et de la
médecine hospitalière
G) Tout malade âgé (de plus de 65ans) relève-t-il de la gériatrie ?

II) Exposition du cas clinique


A) Présentation
B) Traitement
C) Histoire de vie
D) Examen clinique
E) Diagnostic
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Coronéo 2021-2022 Séméiologie – particularités séméiologiques du malade âgé Dr. Puisieux

F) Espérance de vie à un âge donné

III) Particularités du malade âgé


A) Sommation des effets du vieillissement physiologique et des maladies
1. Définition
2. Caractéristiques du vieillissement

B) Fréquence de la polypathologie
1. Âge et cancer
2. Prévalence de la maladie d’Alzheimer (MA) en France
3. Incidence du diabète en fonction de l’âge
4. Facteurs pouvant expliquer l’augmentation de la prévalence des maladies chroniques
avec l’âge

C) Risque élevé de décompensation fonctionnelle et de syndromes gériatriques


1. Les principales décompensations
2. Origine multifactorielle
3. Le syndrome gériatrique
4. Principaux syndromes gériatriques
5. La règle de l’unicité ne vaut pas chez le malade âgé

D) Fragilité, décompensation en cascade, risque élevé de dépendance


1. Définition de la fragilité
• Fragile agressé
• Fragile qui en dehors d’une situation d’agression est à domicile suivi par son médecin
traitant
2. Notion d’autonomie et de dépendance
• Dépendance
• Autonomie : capacité à se gouverner soi-même
3. Aidant
E) Fréquence de la pathologie iatrogène
F) Modification de l’expression clinique des maladies
G) Le choix culturel de la priorisation
H) Retentissement psychologique de la maladie

IV) Examen Clinique de la personne âgée


A) Évaluation globale
B) Examen du malade âgé
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C) Deux erreurs doivent être évitées dans la prise en soins d’un malade âgé

PARTICULARTIES SEMEIOLOGIQUES DU MALADE AGE

I)La gériatrie
A) Introduction
Les cours de gériatrie sont les plus importants dans les études de médecine. Une grande partie de l’activité médicale,
sauf si on est pédiatre ou obstétricien, est consacrée aux personnes âgées.
Une étude récente a été menée auprès des étudiants en médecine. On les a interrogés à l’issu de la 1ère année pour
savoir qui voulait faire de la gériatrie. Aucun ne voulait faire de la gériatrie. On pense souvent que c’est la maison de
retraite, un établissement d’hébergement… Cela constitue une partie de la gériatrie mais ne la résume pas.
La médecine gériatrique prend en charge des malades très lourds. C’est une médecine où les cas sont les plus lourds
comparé aux autres spécialités. C’est une médecine complexe, lourde de sujets âgés et extrêmement diverse. Les
pathologies sont multiples et s’intriquent les unes aux autres.
La gériatrie prend en compte les soins de suite, et de longue durée.
Les autres activités gériatriques s’inscrivent dans une activité multidisciplinaire. Les gériatres travaillent dans des
services d’orthopédie, de cancérologie… Beaucoup de personnes atteintes de cancers sont des personnes âgées qui
ont besoin de la compétence gériatrique. Certains travaillent en cardiologie dans des services cardio-gériatriques. Il
y a aussi un développement de la psycho-gériatrie.
Les gériatres ne travaillent pas que dans les murs de la gériatrie, mais aussi dans d’autres services avec des
spécialistes, dits d’organes. Il n’y a pas encore beaucoup de gériatres libéraux dans les cabinets de ville mais cela
devrait se développer. Pour un certain nombre de raisons, il y a des freins au développement de la gériatrie.
Certains gériatres travaillent en ville, dans des réseaux, dans des équipes mobiles. Il y a donc une grande diversité de
l’activité de la gériatrie qui va du plus aigü (projet de développement d’unité de soins intensifs gériatriques accolée
à des services de réanimation), à l’hébergement, en passant par une activité libérale.
30% des actes du médecin généraliste concernent la personne âgée. La moyenne d’âge dans les services de
cardiologie n’est pas de 50 ans, c’est presque 80 ans. En chirurgie, la majorité des patients sont aussi très âgés.
La personne âgée malade a un certain nombre de particularités sur le plan sémiologique. Il y a donc une nécessité
d’acquérir des connaissances particulières pour les prendre en charge et porter des diagnostics sur le sujet âgé. La
gériatrie a développé une approche particulière, des outils particuliers, des raisonnements particuliers pour
mieux prendre en soin les personnes âgées malades.

B) Définition
« C’est une spécialité médicale qui prend en charges des personnes âgées malades » (Nasher, 1909)
En France, la gériatrie est une discipline relativement neuve. La première définition date du début du 20ème siècle.
Pour développer une discipline particulière consacrée aux personnes âgées, il fallait qu’il y en ait le besoin. Ce besoin
nait de l’augmentation du nombre de personnes âgées dans la population générale dans les établissements de santé.
Cette spécialité se définit par une population cible : la population âgée
La gériatrie se définie comme étant une discipline globale, en considérant la personne dans son entièreté, avec ses
différents problèmes médicaux mais aussi psychologiques, ainsi que son environnement, sa vie familiale et
professionnelle.

La gériatrie n’est reconnue comme spécialité médicale que depuis la création du DESC il y a une vingtaine d’année.
Plus récemment, la gériatrie a obtenu un DES donc, elle est maintenant une véritable spécialité, discipline.
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C) Qu’est-ce qu’une personne âgée ?

La définition habituelle retenue est celle de l’OMS : âge ≥ 65ans, âge du départ à la retraite dans les pays développés
en 1950 (pas de redéfinition par les spécialistes). Dans cette population, il y a une grande hétérogénéité (très âgés,
malades, en forme, etc.)

Les patients âgés ne nécessitent pas tous l’intervention du gériatre, la moyenne d’âge des patients accueillie en
gériatrie est de 85 ans car cette population présente des caractéristiques propres au grand âge.

Exemple : Quelqu’un de 67 ans qui fait un infarctus du myocarde, et qui n’a, comme seule pathologie, sa pathologie
cardiaque, n’a pas besoin du gériatre. Il a besoin d’une équipe de cardiologie, du médecin traitant, du rééducateur,
mais n’a pas besoin du gériatre.
En revanche, une personne de 79 ans avec le même infarctus du myocarde aura besoin d’une équipe de cardiologie,
du rééducateur ; mais s’il a des troubles de la marche et des troubles cognitifs, le gériatre apportera beaucoup dans la
prise en charge du patient et améliorera le pronostic. Ce sont ces personnes âgées qui sont souvent polypathologiques
avec des pathologies chroniques, et qui risquent de perdre leur indépendance.

D) Évolution de la population entre 2000 et 2050 par tranches d’âges

• La population des 20-59ans reste relativement stable.


• Les jeunes seniors (65-75ans) croit d’un facteur 1,5.
• La tranche des 75-85ans croit d’un facteur 2,5.
• Les plus de 85ans croit d’un facteur 4.

Augmentation des effectifs des différentes tranches d’âge de la population âgée :

- Effectif des plus de 60ans : multiplié par 2


- Effectif des plus de 75ans : multiplié par 3
- Effectif des plus de 85ans : multiplié par 4

Plus on s’intéresse à une tranche d’âge élevée, plus sa population va croitre rapidement. On observe de plus en plus
de personnes âgées mais surtout de plus en plus de personnes très âgées avec les particularités qui leur sont
spécifiques. Il y a montée exponentielle des centenaires. Ces personnes sont souvent plus malades que le
reste de la population car, avec l’âge, elles ont de plus en plus de maladies chroniques. Les personnes
âgées envahissent donc les cabinets des médecins généralistes, des spécialistes, et les hôpitaux.
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→ La cible de la gériatrie croit rapidement.

E) Principal moteur du vieillissement de la population

Vieillissement d’une population : augmentation du pourcentage des personnes âgées dans la population.

Ce principal moteur est l’augmentation de l’espérance de vie à la naissance (au-dessous de 85,5ans pour les
femmes et 79,5ans pour les hommes). Cette augmentation a été presque linéaire depuis 250 ans avec un gain de
3mois de vie chaque année.
L’écart entre les hommes et les femmes à tendance à se réduire mais reste plus important en France que dans des
pays comparables, probablement du fait des habitudes de vie et d’une surmortalité chez l’homme jeune

Cette augmentation peut paraitre inexorable. Cependant, l y a une diminution de l’espérance de vie dans des pays
où la situation économique s’est aggravée et où le système de santé a donc été dégradé.

Elle peut également être réduite lors d’évènements particuliers, comme la guerre, où l’espérance de vie s’effondre,
avant de remonter.
Des évènements sanitaires peuvent également faire diminuer cette espérance de vie (exemple COVID : a entrainé
120 000 décès en France et la perte d’une demi-année d’espérance de vie à la naissance).

Attention, ne pas confondre espérance de vie et nombre d’années de vie que peut espérer vivre un enfant né
aujourd’hui. L’espérance se calcule en fonction de l’âge au décès des générations précédentes.

ð L’augmentation de l’espérance de vie est le premier moteur du vieillissement de la population.

Les deux autres moteurs du vieillissement de la population sont la relative baisse de la natalité ainsi que le baby-
boom d’après-guerre. La France est au premier rang en termes de natalité mais il y a eu une baisse, on n’est plus
à 2 enfants par femme. La proportion des personnes âgées a donc augmenté. Le baby-boom a également augmenté
le vieillissement. Pendant les 25 ans qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, il y a une forte natalité en France.
Ces baby-boomers constituent les 65-75 ans aujourd’hui, puis ils seront remplacés par de nouvelles générations de
baby-boomers. Dix ans plus tard, il y aura encore une nouvelle vague de baby-boomers. Il y a donc une vague pendant
30-40 ans qui entraine un vieillissement de la population.

Les gériatres sont plus intéressés par l’espérance de vie à un âge donné.

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Exemple : On reçoit en consultation une femme de 85ans à qui on a découvert un cancer du côlon à la suite d’une
petite anémie. On fait la coloscopie, le cancer paraît opérable. La question que l’on se pose est : opérer la personne
de son cancer va-t-il lui rendre service ? Si je laisse en place le cancer, il y a de grandes chances pour que la patiente
revienne avec des complications car son espérance de vie à 85ans est de 7,5ans. On va donc lui proposer
l’intervention chirurgicale.

Pour un homme atteint du cancer de la prostate, la réponse ne serait pas la même.

L’espérance de vie dépend de l’âge mais aussi des maladies associées.

On dispose d’outils qui nous donne à un âge donné l’espérance de vie en fonction des maladies associées à la
personne. Ces outils-là sont couramment utilisés, cela participe à la décision que l’on va prendre sur le plan
thérapeutique.

F) Les personnes âgées = une part importante de l’activité de la médecine de ville et de la


médecine hospitalière
Comme les personnes âgées sont plus malades que le reste de la population à cause des maladies chroniques qui
s’accumulent avec l’âge, elles vont fréquenter plus les cabinets médicaux, les hôpitaux, les cabinets des
kinésithérapeutes, beaucoup plus utilisés les soins infirmiers que le reste de la population.
Aujourd’hui, en médecine générale, environ 30 % des actes concernent les personnes âgées (75 % des actes des
infirmiers libéraux). Attention, ça ne veut pas dire que la patientèle du médecin généraliste comprend 30% de
personnes âgées. Elles représentent beaucoup moins mais les médecins les voient beaucoup plus parce qu’elles sont
plus fragiles et atteintes de maladies chroniques. Elles voient 12 fois par an le médecin généraliste (maladie
chronique, renouvellement d’ordonnance)
Pour les infirmiers libéraux, les personnes âgées représentent beaucoup plus en activité. C’est presque 75% de
l’activité des infirmiers libéraux qui est consacrée au plus de 65 ans. 40 % sont consacrés au plus de 80 ans.
A l’hôpital, un jour donné, presque 50% des lits sont occupés par des plus de 75 ans. Ce ne sont pas 50% de la
population de la métropole lilloise c’est 8% de cette population mais elles sont plus malades, plus hospitalisées, elles
restent plus longtemps à l’hôpital. Elles occupent donc une part importante de l’activité des hôpitaux et cette part va
croitre très rapidement car la population très âgée croit rapidement. En termes de séjour hospitalier, les personnes
âgées occupent 30% des séjours en médecine chirurgie. Elles occupent 40% de l’activité des hospitalisations à
domicile (HAD) et 50% en soins de suite et réadaptation.

G) Tout malade âgé (de plus de 65ans) relève-t-il de la gériatrie ?

La population âgée est hétérogène car les gens vieillissent de façon différente, car ils ont eu des accidents de la vie
qui ont laissé des séquelles ou des maladies chroniques invalidantes. On parle de vieillissement réussi, normal ou
pathologique. Pour décrire l’hétérogénéité de ces personnes âgées, les gériatres ont distingué 3 sous populations :

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Population Caractéristiques Prise en charge

Ceux qui ont bien vieilli, sont


Coronéo 2021-2022
valides, actifs,Séméiologie
performants – particularités
sur le séméiologiques du malade âgé Dr. Puisieux
pla, physique et intellectuel. Ils ont
Pas trop besoin du gériatre.
parfois quelques maladies qui ne
Vigoureux/ les invalident pas : cataracte, Si pneumonie, peut être prise en charge comme
Robuste HTA… Indépendants dans tous les un adulte jeune. Pas de spécificité ou grand
actes de la vie quotidienne. risque du sujet âge.
Une vie sociale riche, vivent à la
maison.

Vivent chez eux pour une très grande


majorité, ont l’air indépendants. Ils
ont des pathologies plus lourdes
mais moins bien équilibrées. Le
risque est de basculer dans la
dépendance à l’occasion d’un stress.

Fragile Ex : la personne a une grippe qui Intéressent beaucoup les gériatres.


entraine une décompensation qui
peut en entrainer d’autres et alors
conduire à la dépendance de la
personne.

Ce sont des gens qui « cassent »


facilement.

Ceux qui ont besoin d’être aidés


dans les actes de la vie quotidienne,
se laver, s’habiller, faire des
courses…

Ils ne peuvent pas accomplir seul


Dépendant l’ensemble des actes de la vie Besoin du gériatre.
quotidienne. Les plus dépendants ne
sont pas capable de vivre à la maison
sauf s’il y a une personne tous les
jours (=aidant). Sans aidant, on les
met en établissement d’hébergement
pour personne âgée dépendante.

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La majorité des 65-75 ans sont des vigoureux. Chez les 75-85 ans, on a peu de dépendants et une partie
importante de fragiles. Au-delà de 85 ans, on a de moins en moins de vigoureux et de plus en plus de fragiles
et un certain nombre de dépendants. La distribution de la population dans ces catégories varie donc selon les
tranches d’âge.
Cette distinction est utile car les approches d’un malade vigoureux, fragile et dépendant ne sont pas les mêmes. Pour
le fragile, la préoccupation est : comment faire pour éviter qu’ils basculent dans la dépendance. Beaucoup de
gens âgés hospitalisés installent leur dépendance pendant l’hospitalisation. 1/3 des plus de 75 ans sortent de
l’hôpital plus dépendant qu’avant l’hospitalisation. Ça peut être lié à la gravité de la pathologie aigue qui les amène
à l’hôpital mais souvent ce sont des successions de décompensations ou complications liées à la fragilité. Cette
cascade est évitable si on prend bien en charge.
La population âgée qui relève de la gériatrie, ce n’est pas que les plus de 65 ans ou les plus de 75 ans. C’est cette
population des fragiles et des dépendants répondant aux trois critères précédents (âge élevé, polypathologie et
dépendance ou risque de dépendance).

La cible essentielle de la gériatrie = les fragiles et dépendants.

Plus on monte dans les tranches d’âges, plus on trouve de fragiles et de dépendants dus à la polypathologie. Attention
: on doit aussi s’intéresser à la prévention du vieillissement et à la prévention des maladies graves chez les plus
vigoureux.

II) Cas clinique


A) Présentation
Monsieur E, âgé de 87 ans est adressé aux urgences par son médecin traitant pour dyspnée (essoufflement ressenti,
impression de manquer d’air).
Le patient a comme antécédent une surdité qui n’est pas appareillée. S’il y a une baisse d’acuité auditive, il faut se
faire appareiller. C’est un élément essentiel pour bien vieillir et éviter le développement des troubles cognitifs comme
la maladie d’Alzheimer. Il a eu une adénomectomie prostatique, une HTA, une gonarthrose bilatérale douloureuse
pour laquelle il prend quotidiennement du paracétamol. Il présente des troubles du sommeil. 50 % des personnes
âgées se plaignent de leur sommeil.

B) Traitement
Au-delà de 75 ans, les Français prennent en moyenne 7 médicaments.
Son traitement comprend de l’hydrochlorothiazide (diurétique) associé au lisinopril (anti-hypertenseur). Il prend de
l’aspirine à faible dose en prévention des accidents thromboemboliques. Il prend du paracétamol. Pour son sommeil,
il prend des benzodiazépines, de l’oxazepam (SERESTA). Ce dernier est trop souvent utilisé par les personnes âgées.
Il favorise les chutes et le développement de troubles de la vision.

C) Histoire de vie
Monsieur vit avec son épouse qui est atteinte d’une maladie d’Alzheimer à un stade modérément sévère. Il est donc
l’aidant principal de sa femme ce qui permet au couple de rester à domicile. Il a deux filles qui l’aident beaucoup.

D) Examen clinique
A l’examen clinique, le patient est parfaitement orienté et vigilant. Le pli cutané est paresseux. En pinçant la peau,
elle est élastique et revient à sa position initiale. Parfois, le pli qui revient lentement est un signe de déshydratation.
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Il faut le chercher sous l’aisselle pour les sujets âgés car il y a une perte d’élasticité de la peau.
La tension artérielle est à 120/70 mmHg (=normal). Il est fébrile et a 38 5°C. Il est polypnéique c’est-à-dire qu’il a
une fréquence respiratoire élevée de 28c/min. A l’auscultation pulmonaire, on perçoit des ronchi diffus et un foyer
crépitant en base gauche. A l’auscultation cardiaque, les bruits du cœur sont irréguliers. Très souvent, quand les bruits
du cœur sont irréguliers chez la personne âgée, il s’agit d’une fibrillation atriale, c’est-à-dire une désorganisation de
l’activité de l’oreillette qui entraine cette irrégularité.

E) Le diagnostic
Le diagnostic retenu est celui d’une pneumonie confirmée par radiographie thoracique, compliquée d’un passage
en fibrillation atriale, qu’on va démontrer en faisant un électrocardiogramme. Monsieur E est hospitalisé et le
traitement est mis en route : antibiothérapie et anticoagulation, car il y a un risque thromboembolique.

F) Observations
Cependant, le lendemain, monsieur E ne va pas mieux. Il est désorienté dans le temps et l’espace. Il est par moment
agité et crie tandis que par moment, il est très hypo vigilant. Il a un discours incompréhensible et ne semble pas
comprendre les questions qu’on lui pose. Il fait un état confusionnel aigu, et ce n’est pas uniquement parce qu’il est
vieux, c’est probablement parce qu’il est fragile.
C’est une complication qui est liée à son avancée en âge et à sa fragilité. Ça complique tout de suite la prise en charge.
Il est perfusé mais il est très agité. Il va vouloir se lever, arracher ses perfusions et la prise en charge est plus
compliquée. Le risque est de lui mettre des sédatifs et on l’attache pour qu’ils reçoivent ses antibiotiques. Ça aggrave
l’agitation, le patient va vouloir passer par-dessus le lit. Comme le patient est confus, il ne va pas manger, pas boire
et va rentrer dans ces complications successives qu’on appelle cascade gériatrique alors qu’au départ il s’agissait
d’une pneumonie. Le traitement proposé était insuffisant, on n’a pas tenu compte des fragilités du sujet âgé. Le
gériatre aurait fait une prévention de la confusion et pas seulement un traitement de la pneumonie. Ça nécessite des
compétences particulières qui sont celles du gériatre et qui sont à développer dans tous les services.

III) Particularités du malade âgé


Ces particularités ne sont pas partagées par tous les malades âgés, mais par beaucoup de personnes âgées surtout
les fragiles et les dépendants. Les vigoureux ont moins ces particularités.

1) Sommation des effets du vieillissement physiologique et des maladies : Chez le malade âgé, les effets
du vieillissement s’ajoutent aux effets de la maladie.
2) Fréquence de la polypathologie : il est rare qu’un patient âgé même vigoureux n’ait qu’une pathologie
chronique
3) Risque élevé de décompensation fonctionnelle et de syndromes gériatriques. 

4) Fragilité, décompensation en cascade, risque élevé de dépendance. 

5) Fréquence de la pathologie iatrogène : pathologie/maladie/ liée aux soins eux-mêmes (dont effets
indésirables médicamenteux), infections nosocomiales (acquises en milieu de soins), complications post-
opératoires. 

6) Modifications de l’expression clinique des maladies : la séméiologie (signe, symptôme) est modifiée.
Il faut réinventer, repenser la séméiologie chez le sujet âgé et très âgé. 

7) Retentissement psychologique de la maladie

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A) Sommation des effets du vieillissement physiologique et des maladies

1. Définition

Vieillissement = ensemble des phénomènes physiologiques inévitables et irréversibles qui accompagnent


l’avancée en âge et qui sont indépendants de la maladie. Exemple : la ménopause chez les femmes, l’andropause
chez l’homme.

La maladie d’Alzheimer ne fait pas partie du vieillissement même si c’est une maladie très fréquente chez les sujets
âgés (maladie très liée à l’âge), le vieillissement cérébral est surement favorisant pour cette maladie. Mais la maladie
d’Alzheimer est une maladie qui n’appartient pas au vieillissement.

Exemple : Il existe des personnes très âgées, voire centenaires, qui n’ont pas de maladie d’Alzheimer.

2. Caractéristiques du vieillissement

Plus qu’à une diminution des performances, le vieillissement aboutit à une diminution des réserves fonctionnelles
de l'organisme, c’est-à-dire à une diminution de ses capacités d’adaptation à faire face à des agressions et à
retrouver une homéostasie normale. Vieillissement ne signifie pas forcément maladies, déclin, dépendance. Il ne
doit pas être assimilé à la dépendance.

Confondre vieillissement et maladie c’est :

• Soit ignorer une maladie car on attribue les troubles uniquement comme des modifications juste liées à l'avancée
en âge.

• Soit médicaliser la vieillesse, c'est-à-dire vouloir trier par les médicaments tous les troubles liés au vieillissement.

Par exemple : Vieillissement du sommeil.


- Nombre d’éveils dans la nuit augmente
- Diminution de la quantité de sommeil lent profond et de sommeil paradoxal au profit du sommeil léger.
- Heure du coucher survient plus tôt et se lèvent plus tôt. La quantité de sommeil totale varie peu. Les petits
dormeurs restent des petits dormeurs et les gros dormeurs des gros dormeurs
ð La moitié des personnes âgées se plaignent de leur sommeil.

Le risque de confondre les effets de la maladie et du vieillissement est de sur traiter par des médicaments des
modifications physiologiques à l’âge ou de tout attribuer à l’âge alors que c’est une maladie. Par exemple, pour
monsieur E, l’état confusionnel aigu nécessite qu’on en cherche les causes et qu’on le prenne en charge comme une
maladie.
Quand on vieillit, les troubles attentionnels, des difficultés à se rappeler des noms propres sont des modifications
physiologiques mais une personne qui ne se souvient pas d’une conversation avec sa fille 2h plus tôt, ce n’est pas lié
à l’âge. Il faut diagnostiquer la maladie et la prendre en charge comme une maladie. Trop longtemps on a considéré
la perte de mémoire comme normale. Autrefois, on parlait de démence sénile pour les personnes âgées et pas de
maladie d’Alzheimer alors que la plupart étaient des maladies d’Alzheimer.

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On peut considérer comme normaux :

- Lenteur d’apprentissage.
- Difficultés à évoquer (se souvenir) les noms propres.
- Difficultés dans les doubles taches (faire plusieurs choses à la fois).
- Ralentissement du traitement de l’information.

Mais tout trouble de mémoire qui retentit sur les activités de la vie quotidienne est anormal.

Toute plainte de mémoire doit être prise au sérieux et doit engager la réalisation d’une évaluation
neuropsychologique plus complète.

B) Fréquence de la polypathologie
Au delà de 75 ans, beaucoup de patients ont plusieurs pathologies chroniques. Certaines sont équilibrées. Même
le patient vigoureux de 77 ans, actif, a une cataracte qu’il devra surement faire opérer, il est probablement hypertendu
comme 2/3 des sujets âgés et a une hypoacousie. Ces maladies sont bien stabilisées et n’ont pas de conséquences sur
son état fonctionnel. Il vit activement en prenant quand même quelques médicaments.
La polypathologie est une grande caractéristique des sujets âgés mais les diabétiques peuvent aussi être
polypathologiques. Le problème c’est quand un sujet atteint par exemple, d’une pneumonie décompense une autre
pathologie comme une décompensation cardiaque. Il a une fibrillation atriale, un état confusionnel aigu. Ça pose
problème surtout à l’hôpital parce que l’hôpital est constitué en spécialité d’organes (service de cardiologie,
pneumologie…). Ce sujet pourrait être en pneumologie pour sa pneumonie, en cardiologie pour sa fibrillation atriale,
en neurologie pour l’état confusionnel aigu et est gériatrie. L’hôpital doit donc s’organiser pour apporter toutes
les compétences dont a besoin le patient.
En moyenne, les sujets âgés présentent 4 à 6 maladies chroniques associées.
Ces maladies chroniques (insuffisance cardiaque, diabète, maladie d’Alzheimer) peuvent être à l’origine
d’incapacités et de perte de dépendance fonctionnelle.

1. Age et cancer

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Le cancer est d’abord une maladie du sujet âgé. Les grandes maladies chroniques sont plus fréquentes au grand
âge. On a eu un développement de l’onco-gériatrie car si on regarde la prévalence des grands cancers, ces
prévalences augmentent avec l’âge. Les cancers sont l’affaire des sujets âgés. 60% des cancers sont diagnostiqués
chez les plus de 65 ans. 75 % des décès par cancer sont plus les plus de 65ans. Les cancers sont donc aussi
l’affaire du gériatre.

Plus de 65 ans représentent :


- 60 % des cancers
- 75 % des décès par cancer

Quel que soit le cancer, la prévalence est plus élevée dans la population âgée que dans la population jeune.
Par rapport aux moins de 65 ans, les plus de 65 ans ont :
- Un risque de cancer multiplié par 10
- Un risque de décès multiplié par 16

Données du National Cancer Institute (USA)

2. Prévalence de la maladie d’Alzheimer (MA) en France

(Selon les données de Paquid et celles de l’INSEE.)

La maladie d’Alzheimer est une maladie du sujet âgé. Il y en a chez des sujets jeunes mais la grande majorité
survient chez des sujets âgés. Il y a une augmentation de la prévalence de la maladie avec l’âge. Chez les plus de 90
ans, ce n’est pas une majorité des gens qui sont atteints de la maladie d’Alzheimer.
En 2004, on compte 850 000 personnes atteinte de la Maladie d’Alzheimer (MA) et de troubles apparentés en
France métropolitaine. La MA est une maladie du sujet agé.
- 72% sont des femmes
- 73% ont 80 ans ou plus
- 80% MA
(Helmer et al. Medecine/Sciences 2006,22-288-98)

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3. Incidence du diabète en fonction de l’âge

Le diabète non insulino-dépendant, diabète de type II (lié à une résistance à l’insuline) intéresse d’abord le sujet
âgé (aussi lié à l’obésité). La moyenne d’âge des diabétiques en France est de 70 ans. C’est une maladie
chronique majeure du sujet âgé.

4. Facteurs pouvant expliquer l’augmentation de la prévalence des maladies chroniques avec l’âge

• Certaines maladies favorisent l’apparition d’autres maladies. Par exemple, si on a un diabète, on a plus de
risques de faire une maladie coronaire, un accident vasculaire cérébral et la maladie d’Alzheimer.

• Durée d’exposition plus longues à certains facteurs de risque. Ex : cancer du poumon quand on a été exposé
longtemps à la cigarette.

• Apparition de la maladie est favorisé par le vieillissement : vieillissement cardiaque, fibrillation auriculaire,
vieillissement vasculaire. Hypertension artérielle favorisée par le vieillissement cardiaque

• Les progrès thérapeutiques réalisés dans la prise en charge des maladies chroniques qui ont permis d’accroitre
l’espérance de vie des malades les exposent à développer des complications à plus long terme. Il y a 40 ans, on
mourait souvent d’infarctus du myocarde, aujourd’hui on survit. Plus d’un cancer sur 2 est guéri. Aujourd’hui les
gens survivent à des maladies chroniques : elle disparait ou se maintient. Ainsi, certains développent plusieurs
maladies chroniques. Beaucoup de personnes âgées font deux cancers.

C) Risque élevé de décompensation fonctionnelle et de syndromes gériatriques :

On parle souvent de décompensation d’organe ou de décompensation fonctionnelle. Tout le monde utilise le terme
de décompensation cardiaque chez les gens qui ont une maladie cardiaque sous-jacente. À l’occasion d’un évènement
d’un seul coup les sujets décompensent, prennent plein d’œdème, sont essoufflés et font un EMP. Ce terme de
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décompensation les cardiologues l’utilisent beaucoup aussi pour décompensation cardiaque.


Les gériatres ont élargi cette notion de décompensation à des situations qui sont très fréquemment rencontrées chez
les sujets qui sont des sujets âgés, qui sont des grandes causes d’arrivé des sujets âgées à l’hôpital.

1. Les principales décompensations

• La confusion : décompensation de la fonction cérébrale.


• La chute : décompensation de la fonction posturo locomotrice.
• La déshydratation et la dénutrition : décompensation de la fonction alimentaire.
• La dépression : décompensation de la fonction thymique.
• L’insuffisance cardiaque : décompensation de la fonction cardiaque.
• L’insuffisance rénale : décompensation de la fonction rénale. Elle survient souvent sur un rein en
mauvais état.

2. Origine multifactorielle

Ces notions de décompensation sont élargies à des grandes situations cliniques, qui sont très fréquemment
rencontrées chez le sujet âgé. Ces décompensations sont des grandes causes d’hospitalisation chez le sujet âgé.
Ces décompensations peuvent s’entrainer et se favoriser les unes les autres et entrainer ce que l’on appelle la cascade
gériatrique.
Le schéma de I + II + III de BOUCHON est le schéma le plus connu de la gériatrie française qui a été dessinée par
Jean-Pierre BOUCHON. Il était gériatre à Ivry sur Seine dans un grand hôpital gériatrique.
Ce schéma montre que les décompensations sont liées à une intrication de facteurs.
I : Effets de l’avancée en âge
II : Pathologies favorisantes
III : Facteur déclenchant = stress

Comment on lit le schéma de BOUCHON ?


Sur ce schéma, en abscisse est présent l’âge et en ordonnée, la fonction de décompensation. Plus la fonction est haute,
plus la fonction cardiaque et posturo-locomotrice est bonne.
L’effet de l’avancée ne permet d’atteindre le stade de décompensation. L’insuffisance cardiaque aigüe pour la
décompensation cardiaque, et la chute pour la décompensation posturo-locomotrice.

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Un certain nombre de pathologies chroniques sont des facteurs favorisants et entrainent l’atteinte du seuil de
décompensation, comme l’est la décompensation cardiaque.

Facteurs prédisposant / favorisant : vieillissement (I) + pathologie chronique (II).

Facteur précipitant : pathologie intercurrente, stress psychologique (III).

La courbe I ne passe pas le seuil de décompensation ➔ un sujet âgé́ n’est pas confus pas juste parce qu’il est âgé́
(même à 95 ans). Il y a d’autres facteurs qui s’ajoutent pour entrainer la décompensation.

Cas clinique :

Des pathologies chroniques existantes peuvent peut-être expliquer cette décompensation. Chez Monsieur E, on ne
connait pas ses pathologies mais on sait qu’il est sourd et mal appareillé. C’est un facteur qui va favoriser l’apparition
d’un syndrome confusionnel aigu. En effet, un sujet qui entend mal va perdre ses repères et être désorienté qu’un
sujet bon entendant.

Monsieur E avait aussi peut-être la maladie d’Alzheimer. Il reste malgré tout indépendant dans la vie quotidienne et
il aide son épouse.
En France un malade sur deux atteint de la maladie d’Alzheimer n’est pas diagnostiqué. On la diagnostique
aujourd’hui à un stade modéré à sévère. La maladie d’Alzheimer à un stade précoce passe simplement pour le fait
de l’avancée en âge.
Beaucoup d’autres maladies peuvent favoriser cela comme la dépression. La dépression est un facteur favorisant
de l’état confusionnel aigu.
Chez Monsieur E, le facteur déclenchant est sa pneumonie. Sa proximité du seuil, par des facteurs favorisants,
entraine sa décompensation. Sans aucun facteur favorisant, il aurait fait sa pneumonie uniquement.

La personne vigoureuse se trouve sur la courbe I, elle a un certain âge, elle a donc un risque majoré de décompensation
mais finalement elle est loin du seuil de décompensation. Elle a d’importantes réserves fonctionnelles et fait sa
pneumonie comme un sujet jeune. La personne fragile est souvent plus âgée et a plus de maladies chroniques
instables, s’approche de l’état de décompensation et fait son état confusionnel aigu.

Pour la prise en charge de la décompensation, il faut d’abord prendre en compte les facteurs déclenchant (pneumonie
ou déshydratation) afin d’éviter la cascade de décompensation et la dépendance.

Il est important de repérer ces facteurs déclenchants et précipitants ; ceci permettra de proposer une prise en
charge différente et spécifique aux personnes fragiles pour éviter la cascade gériatrique, les décompensations
fonctionnelles et la perte définitive d’autonomie.

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3. Le syndrome gériatrique :

La notion de syndrome gériatrique rejoint la notion de décompensation.

Définition usuelle du syndrome en médecine = association de signes et de symptômes formant une entité clinique
et reconnaissant une étiologie particulière.

« Étiologie » qu’on va savoir trouver mais qui parfois ne le sera pas (forme idiopathique).

Exemple : en médecine, on définit le syndrome sec qui est caractérisé par une sècheresse buccale chez le patient. Il
y a également une sècheresse oculaire qui va se manifester par une impression d'avoir en permanence les yeux qui
piquent, de la poussière dans les yeux, qui ressemblera à une conjonctivite. L’étiologie la plus célèbre du syndrome
sec est le syndrome de Gougerot-Sjögren (connectivite particulière).

Le syndrome gériatrique ne correspond pas à cette définition. Il ne relève pas d’une cause unique, mais d’une
association de différents facteurs qui s’intriquent pour favoriser le syndrome gériatrique

Les 3 critères des syndromes gériatriques :

1. Ils sont d’origine multifactorielle (intrication des facteurs responsables)


2. Plus fréquemment observés chez le sujet âgé
3. Peuvent avoir un retentissement sur indépendance fonctionnelle

Ex : La chute est la conséquence de plusieurs facteurs qui s’intriquent chez le sujet âgé. Elle peut avoir un impact
très négatif sur l’indépendance fonctionnelle : parce qu’elle peut entrainer de graves factures (extrémité supérieure
du col du fémur) mais aussi car elle déclenche une peur de sortir à cause de la crainte de chuter (moins ils sortent
moins ils s’exercent, moins ils s’exercent plus ils marchent mal, plus ils marchent mal plus souvent ils risquent de
tomber). La chute est une grande cause d’entrée en institution.

4. Principaux syndromes gériatriques : (C'est une liste qui n'est pas consensuelle) :

• Altération de l’état général • Hypotension orthostatique


• Chute • Incontinence urinaire
• Confusion • Incontinence fécale
• Dénutrition, malnutrition • Perte d’autonomie
• Douleur chronique • Syndrome d’immobilisation
• Dysphagie, trouble de la déglutition, fausse • Syndrome régressif (glissement et
route désadaptation psychomotrice)
• Escarres • Trouble du comportement, agitation
• Fractures • Fragilité : fréquente dans la population âgée,
• Troubles du sommeil multifactorielle et associée à une perte
• Déshydratation et coups de chaleur. d’indépendance
• Maltraitance

Ces syndromes gériatriques sont le cœur de l'activité du gériatre.

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5. La règle de l’unicité ne vaut pas chez un malade âgé.

Il faut prendre en compte tous les facteurs pour soigner le sujet âgé et non simplement la cause.
Ex : un homme de 87 ans à une douleur au genou, il tombe, 23 de MMS et a les yeux qui piquent.

Raisonnement en médecine classique Raisonnement en médecine gériatrique


- Il faut appliquer la règle de l’unicité. - Un sujet âgé a plusieurs autres symptômes
- Tous les facteurs sont mis dans un grand sac - La chute est multifactorielle (il y a des facteurs
- Formulation d’hypothèses (plusieurs) déclenchants, favorisants, et l’âge)
- Examens cliniques complémentaires - On ne trouve pas de grandes causes, mais on
- On pose alors le diagnostic trouve de nombreux facteurs sur lesquels il va
- Une fois le diagnostic de maladie causale pouvoir agir.
trouvé, on propose un traitement. Au mieux on - En corrigeant ces facteurs précipitants et
mieux on guérit le patient ou on équilibre le favorisants, on diminue les facteurs de risque.
patient.

Chez la personne âgée, la bonne attitude n'est pas de chercher LA cause, LA maladie mais de chercher LES facteurs
de risque déclenchants et aussi prédisposants pour éviter l’aggravation de ce syndrome. Il faut donc raisonner
sur le multifactoriel.

Cas clinique : Si Monsieur E tombait à cause d’une hémiplégie à la suite d'une accident vasculaire cérébrale.
L'hémiplégie serait la grande cause des chutes.
L'hémiplégie ne peut pas être corrigée. Par contre, s’il prend des benzodiazépines qui favorisent les chutes, s’il est
déshydraté, ce sont des facteurs favorisants. Si on corrige ces facteurs sont agir sur l'hémiplégie, on peut réduire
les chutes.

D) Fragilité, décompensation en cascade, et risque élevé de dépendance.

1) Définition de la fragilité :

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La fragilité est le risque de basculer dans la dépendance. Elle peut se définir par diverses façons :

• Diminution des capacités à « faire face » à une agression, à un stress intercurrent (que ce soit une pathologie
aiguë, un évènement lié aux soins, problème psychologique, changement de lieu de vie …)
• Diminution des capacités d'adaptation et d'anticipation au stress
• Diminution des réserves fonctionnelles

Le risque majeur de la fragilité́ est donc la bascule vers la dépendance, c'est à dire le besoin d'être assisté pour un
ou plusieurs actes de la vie quotidienne.
Les autres risques de fragilité́ sont la perte d'autonomie et les pathologies en cascade / décompensations
fonctionnelles en cascade.

Exemple : la personne est fragile, elle fait des hospitalisations à répétition, elle se sent perdue du fait du changement
de lieu, elle est alors incapable de rentrer à la maison, elle part en institution et décède.

On considère habituellement que la bascule de la fragilité vers la dépendance c'est un processus irréversible qu'il
faut donc à tout prix essayer de le prévenir.

En revanche, il y a une réversibilité entre le sujet robuste et le sujet fragile. Un sujet n’est pas fragile par hasard
(dénutrition, beaucoup de veufs n’ont pas de plaisir à faire à manger ; moins ils mangent, moins ils ont envie de
cuisiner et ils se dénutrissent). Si on comprend pourquoi le sujet est fragile, on peut en faire à nouveau quelqu’un de
robuste qui s’éloigne du risque de dépendance.

Il y a deux grands intérêts à cette de notion de fragilité :

1- Un patient agressé

C'est un patient qui risque de basculer dans la dépendance (urgence pour pneumonie) ; il faut reconnaitre le
sujet âgé fragile dans ces conditions pour le prendre en soin différemment afin d'essayer de prévenir la cascade
gériatrique et le risque de dépendance. C’est possible mais pas dans tous les cas. Il faut éviter au maximum qu’il
entre dans le tiers de personne sortant de l’hôpital plus dépendante.

2- Sujet fragile isolé, en dehors d'une situation d'agression

Il est important de le reconnaitre comme fragile pour ensuite essayer de trouver les facteurs qui font de ce sujet un
sujet âgé́ fragile, car ces facteurs sont potentiellement modifiables, et si on arrive à modifier ces facteurs on peut
en faire un sujet robuste, plus vigoureux qui s'éloigne du risque de la dépendance.

En France, on vieillit longtemps mais mal contrairement aux pays du nord de l’Europe. Les scandinaves
vivent un peu moins longtemps que les français, mais beaucoup moins longtemps avec des incapacités et de la
dépendance. On veut vivre longtemps mais surtout en bonne forme. En France, on a un énorme travail à faire pour
prévenir ce phénomène. C’est un enjeu car on aura de plus en plus de patients âgés ; il faut alors éviter qu’ils soient
de plus en plus dépendants.

2) Décompensation en cascade

La cascade gériatrique est une succession de décompensations après un moteur important, la dénutrition.

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La dénutrition s’aggrave souvent à l’hôpital du fait de la mauvaise alimentation mais aussi l’hyper catabolisme en
situation pathologique.

3) Notion d'autonomie et de dépendance

Souvent il y a une confusion : on ne peut pas parler de perte d’autonomie pour une perte de dépendance.

1. Dépendance

C’est le besoin d’être aidé dans les actes de la vie quotidienne. (S’habiller, manger, se déplacer). Elle est facile à
repérer, facile à mesurer à l’aide de grille.

C'est l'impossibilité partielle ou totale pour une personne d'effectuer sans aide les activités de la vie quotidienne
qu'elles soient physiques, psychiques ou sociales et de s'adapter à son environnement. C'est le besoin d'être aidé
par une autre personne dans la réalisation des actes de la vie quotidienne.

Le risque d’être dépendant augmente avec l’âge. Mais même à 95 ans, tout le monde n’est pas dépendant (beaucoup
de personne sont à domicile). Au-delà de 75 ans, seulement 10% de la population vis en établissement pour personnes
âgées. À 85ans, la majorité des personnes âgées vivent chez elles (EPHAD => 600 000 personnes = 1/100 de la
population française). Les premières dépendances sont liées à une difficulté à se déplacer, ou encore à la surdité.

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2. Autonomie

L’autonomie n’est pas simplement de pouvoir faire les gestes de la vie quotidienne.

= c’est la capacité de décider pour soi, se gouverner soi-même ; capacité́ de jugement, de choix libre (même si
en société, on n’est jamais complétement libre)

Ex : quelqu’un qui a fait un AVC peut avoir besoin d’une personne que se lever, s’habiller tout en restant autonome.

L'autonomie ce n'est pas simplement l'inverse de la dépendance. Il faut maintenir le plus possible l’autonomie
des personnes même dépendante indépendamment du fait d’éviter la dépendance. On demande le consentement des
personnes même dépendantes (même si le consentement libre et éclairé n’est pas toujours simple).

L’aidant est également très important : il est souvent représenté par :

- Un proche
- Un conjoint (si vivant et en forme)
- Enfants (plus souvent les filles)

Exemple du COVID :

On demande le consentement pour vacciner les personnes âgées très dépendantes. Ce n’est pas parce que l’on est
dépendant qu’on a la possibilité de prendre des décisions.

Le risque d’être dépendant est fonction de l’âge. Il ne faut malgré tout pas penser que l’ensemble de la population
plus âgée est dépendante. Seul 10 % de la population âgée vit en établissement d’hébergement pour personnes âgées
(EHPAD). Seul 600 000 personnes vivent en EHPAD soit 1/100 de la population. La majorité des personnes de plus
de 85 ans vivent chez elles.

Explication du cas clinique :

Monsieur E., âgé́ de 87 ans est adressé aux urgences par son médecin traitant pour dyspnée. Le patient a comme
antécédents une surdité́ non appareillé, une adénomectomie prostatique, une HTA, une gonarthrose bilatérale
douloureuse, pour laquelle il prend quotidiennement du paracétamol, et des troubles du sommeil.

Son traitement comprend de l’hydrochlorothiazide associée au lisinopril 12,5 mg/ 20 mg (ZESTORETIC°) : 1cp /
j, de la digoxine 0,125 mg (HEMIGOXINE°) de l’aspirine (KARDEGIC°) : 75 mg/j, du paracétamol 500 mg : 1
ou 2 cps trois fois par jour et de l’oxazépam (SERESTA°) 10 mg le soir.

Monsieur E est une personne âgée, polypathologique, polymédication (très fréquente chez personnes âgées. On parle
parfois de surmédicalisation.) Est-il vigoureux, fragile ou dépendant ?

-non dépendant ; en effet il est le proche aidant de son épouse atteinte de la maladie d’Alzheimer.

-non vigoureux ; en effet, atteint d'une pneumonie, il présente un passage en fibrillation atriale et va déclencher une
décompensation de la fonction cérébrale qui est la confusion, l'état confusionnel aigu.

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Monsieur E. peut être considéré comme fragile ; à risque de présenter des décompensations fonctionnelles
successives, cascades gériatriques.

Les complications de la cascade gériatrique :


- Confusion
- Déshydratation

Si Monsieur E est mal pris en charge, il risque de ne jamais rentrer à la maison (risque d’être institutionnaliser) et il
se pose alors le problème de la gestion de la situation de sa conjointe.

E) Fréquence de la pathologie iatrogène :

Dans la pathologie iatrogène se trouve les effets secondaires médicamenteux. Les effets secondaires
médicamenteux concernent beaucoup les personnes âgées du fait leur polymédication.

Les effets iatrogènes sont engendrés par des facteurs de risque :

- le vieillissement de la fonction rénale. Avec l’âge, 1/3 des personnes âgées voient leur fonction rénale
s’altérer.
- la poly-médication augmente le risque d’interactions médicamenteuses indésirables
- les interactions avec les pathologies diverses des patients âgés

Exemple des anti-inflammatoires non stéroïdiens : Ceux-ci sont efficaces pour soulager la douleur de la gonarthrose
de Monsieur E. Mais Monsieur E souffre aussi d’hypertension. Ce qui déséquilibre sa tension artérielle et augmente
le risque d’insuffisance cardiaque aigu.

- Les effets indésirables sont plus fréquents chez le sujet âgé et 20 % des hospitalisation -des personnes âgées
surviennent pour effets iatrogènes.
- 10 % des patients hospitalisées viennent pour effets iatrogènes
- Une fois sur deux cet effet est évitable.

Ces effets indésirables médicamenteux sont souvent de symptomatologie banale. Par exemple, des troubles digestifs,
des chutes, des confusions… Il n'est pas donc évident que la cause est liée à un médicament. Chez le sujet âgé, il faut
toujours penser que c'est peut-être lié au médicament.
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Soit au médicament qu'il a pris ou le médicament qu'il n'a pas pris et qu'il aurait dû prendre. C'est ce qu'on appelle
avoir le réflexe iatrogénique.
Les patients âgés prennent beaucoup de médicaments parfois de manière injustifiée et à tort.

n Le réflexe iatrogénique :

Il faut toujours essayer de savoir ce que le patient prend comme médicament. C'est une démarche qui n’est pas
évidente. On a donc mis en place la conciliation médicamenteuse. Beaucoup d'erreurs sont commises par les
soignants, par les médecins sur ce qu'ils croient être le traitement que la personne prend à son domicile.
La source la plus sûre pour savoir ce que la personne à domicile est le PHARMACIEN.
Le pharmacien à un dossier pharmaceutique et connait donc les renouvellements.

F) Modifications de l'expression clinique des maladies

Chez la personne âgée, notamment très âgée, fragile ou dépendante, la séméiologie des maladies va être modifiée.
On ne retrouve pas forcément tous les signes cliniques, ils sont masqués par les décompensations.

La symptomatologie première est masquée par la décompensation fonctionnelle. Comme on peut avoir des
décompensations successives lié à la polypathologie, on peut avoir des manifestations liées à une pathologie comme
une autre. On est dans la multiplicité.

Cas clinique :

Monsieur E est vu au moment de son hospitalisation. Il se trouve donc dans un état confusionnel. Il ne se présente
plus comme en autonomie mais en état confusionnel aigu qui va l’orienter vers d’autres causes comme la méningite
ou une encéphalite.

Par exemple, dans l'infection respiratoire, des signes typiques d'une pneumonie : la toux ou la fièvre vont manquer
souvent chez le très âgé. Chez les plus de 85 ans, une fois sur deux ils n’ont pas de fièvre.
Mais d'autres signes vont rester. La fréquence respiratoire va être augmenté. Lors d'une auscultation il y aura aussi
des anomalies auscultatoires asymétriques. C'est un excellent signe pour une pneumonie mais on n’aura pas le tableau
typique qu'on va observer chez les 50 ans.

Même dans l'infarctus du myocarde, la douleur est souvent absente chez le sujet âgé. Pourtant, il s'exprime
normalement par une douleur thoracique extrêmement forte. Les tableaux cliniques sont modifiés.

L'insuffisance cardiaque se manifeste typiquement par une dyspnée d'effort. Lors d'un effort un insuffisant cardiaque
se plaint d'essoufflement. Le sujet très âgé souvent ne se plaint pas de dyspnées. Il adapte son activité à ce qu'il est
capable de faire. Il n'a plus d'activité professionnelle, est aidé et ne sort plus de chez lui. Son activité est très réduite
et ce qui va le gêner plus dans sa vie quotidienne ce n'est pas la dyspnée.
Parfois du fait de la maladie cardiaque il ne mange rien, il est dénutri. C'est donc derrière ce tableau d'anorexie et de
dénutrition que l'on va comprendre une insuffisance cardiaque.

La séméiologie est modifiée. Le tableau du sujet âgé n'est pas enseigné par les spécialistes d'organes, qui rencontrent
plus souvent des sujets jeunes. Chez le sujet âgé la séméiologie peut être changée et souvent masqué par des
décompensations fonctionnelles qui viennent s'ajouter à la cascade gériatrique.

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Le diagnostic est plus difficile chez le sujet âgé :

• Tableau atypique
• Intrication des sémiologies : polypathologie
• Accès plus difficile aux examens paracliniques (Lors d’une garde, l’obtention d’une IRM est plus facile pour
un jeune que pour un PA même si elle est autant justifiée.)
• Risque = retard au diagnostic
• Risque associé = retard au traitement

=> mauvais pronostic, perte de chance pour le patient âgé́ .

G) Le choix culturel de la priorisation

Aux urgences, si un patient se présente avec un état confusionnel aigu l’examen sera plus simple si le sujet est jeune.
Le sujet est priorisé.
Dans notre culture on apporte plus de valeur au sujet jeune. Mais ce n’est pas dans toutes les cultures. En
Afghanistan, dans les blessés à l’issue d’une roquette un médecin a soigné en priorité l’enfant. Ce qui a étonné le
village, de ne pas soigner en priorité la personne âgée.
Dans les faits en France, un sujet âgé doit être pris rapidement en charge. Ils vont entrer en décompensation
rapidement et entrainer des complications.
La gériatrie n’est pas une spécialité expectative, il faut être rapide et efficace.

H) Le retentissement psychologique de la maladie

Le retentissement psychologique n’est pas le même chez le patient très âgé que chez les jeunes. Celui-ci a toujours
peur que l’hôpital soit le lieu de sa mort. Chez le sujet âgé la maladie est un facteur qui lui fait prendre conscience
de l’avancée en âge.

Quand on est jeune on a tendance à se croire plus vieux que ce que l’on est. La catégorie des 20-30 ans donne un âge
normal. Mais on a tendance à se rajeunir et à se surestimer quand on est plus âgé.

Retentissement psychologique :

- Angoisse
- Peur de mourir
- Prise de conscience du vieillissement à la survenue de la maladie (avant il est fréquent qu’une personne âgée
surévalue ses capacités)
- La maladie chronique peut avoir un retentissement important sous forme de dépression, à ne pas ignorer.
(Augmentation de mort par suicide avec l’âge)
- On peut aussi constater des conduites de fuites :
o Conduites de régression = syndrome de glissement : le patient renonce à la vie
o Conduites de maternage = le patient se laisse faire et demande plus d’aide qu’il n’en a besoin en
réalité.

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IV. Examen clinique de la personne âgée :


• Interrogatoire : Souvent plus long que chez le sujet jeune car plus d’antécédents chez la PA
• Examen physique analytique et fonctionnel : Examen analytique au lit puis examen fonctionnel en le faisant
faire des transferts et marcher.
• Évaluation des fonctions cognitives, de l'état nutritionnel et de l'humeur : pourra faire appel à des outils qui
ont été développés et validés pour apprécier ces différentes fonctions. Doit être effectuer en systématique chez la
PA.
• Évaluation de la dépendance
• Évaluation environnementale
• Évaluation des besoins et des ressources : lieu de vie, moyens financiers et humains... Pour permettre la
proposition d’un plan de soin et d’aide réalisable et adapté.

A) Évaluation globale/ Évaluation gériatrique standardisée

L'examen clinique d'un sujet âgé présente aussi des particularités. L'examen d’une personne âgée est
assez long. Chez un sujet fragile, on va élargir sur la cognition, l'état nutritionnel. On va évaluer la
dépendance pour bien répondre au besoin de la personne et lui faire une proposition de plan de soin et
d'aide nomade.

L'approche clinique de la personne âgée prend un certain temps. Chez un vigoureux le temps reste comme
un jeune. Cette évaluation se fait en équipe pluri-professionnelle.
Le but est de bien connaître ses problèmes et ses besoins pour bien mettre en place le traitement médical et
l'ensemble des aides dont il a besoin. En gériatrie il y a toujours une équipe pluri-professionnelle : les
médecins, les infirmiers, les aides-soignants, les rééducateurs, les assistante sociales et les diététiciennes.

« La gériatrie n'est pas faite pour le solitaire » Pr. Roger DUFRESNE, Faculté́ de Médecine de Sherbrooke

Pour réaliser cette évaluation gériatrique les gériatres ont développé́ des outils pour évaluer ces différentes
dimensions.

Tableau de l'évaluation gériatrique standardisée :

Dimension Outils d’évaluation Corrélation


État fonctionnel / Autonomie ADL et IADL Espérance de vie
Tolérance au stress
Comorbidité Indices de comorbidité Espérance de vie
Tolérance au stress
Cognition MMS Espérance de vie
Tolérance au stress
Dépendance
Thymie GDS Espérance de vie
Motivation
État nutritionnel MNA Espérance de vie
Tolérance au stress
Polymédication Nombre de médicaments Risque d’interactions
Syndromes gériatriques : confusion, Espérance de vie
chute, incontinence… Dépendance

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ADL = activities of daily living


IADL = instrumental activites daily living = activités plus complexes comme l’utilisation du téléphone, la
prise de médicaments, etc. Ces outils permettent de mesurer la dépendance.
MMS = mini mental state : n’est pas utilisé dans toutes les circonstances comme aux urgences.
GDS = geriatric depression state : on utlise des outils pour détecter la dépression mais non son diagnostic.
MNA = mini nutritional assessment : pour repérer une dénutrtion ou un risque de dénutrition.

B) Examen du malade âgé :

L'examen du malade âgé est particulier contenu de la complexité, des poly pathologies, des difficultés sociales, les
limitations fonctionnelles. Il est long mais pour être utile au malade il faut prendre le temps de l'examen.

Il est plus qu’une consultation de dermatologie classique, il dure entre 1h et 1h30 pour chercher l’ensemble des
problèmes.

Dans l'examen clinique du sujet âgé est un examen standard complété par une évaluation gériatrique dont le but est
de connaitre les problèmes. Pour ensuite les hiérarchiser du plus au moins grave et proposer un plan d'aide au patient
en multidisciplinarité.

L'approche gériatrique est mieux pour le sujet que l'approche classique. Les sujets âgés ont des particularités qui
nécessite une approche spécialisée.

C) Deux erreurs doivent être évitées dans la prise en soins d'un malade âgé :

• La première erreur consiste à « réinventer » la médecine. L’examen clinique du sujet âgé, fragile ou dépendant
est un examen standard complété par une évaluation gériatrique du patient. La démarche consiste à identifier les
différents problèmes. Il faut alors hiérarchiser les problèmes (plus ou moins urgents) et proposer un plan de soins
et d’aides globales. Chez le sujet il faut décomposer tous les éléments qui se présentent lors de l’examen clinique
mais le traitement reste le même qu’un cas standard sur un patient plus jeune.
• La seconde erreur consiste à traiter le malade âgé comme tout autre malade.

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Diapo non citée par le prof :

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Annales

Novembre 2018

13) Parmi les propositions suivantes relatives à la polypathologie, laquelle (ou lesquelles) est (ou sont)
exacte(s) ?
A. La polypathologie se définit comme l’association de plusieurs maladies aiguës ou chroniques
B. La polypathologie justifie pour partie la polymédication
C. La polypathologie est un des criteres qui fait d’un malade agé un malade « gériatrique »
D. La polypathologie contribue à modifier l’expression clinique des maladies chez le malade âgé
E. La polypathologie est l’exclusivité des malades âgés

14) Parmi les propositions suivantes relatives à la fragilité, laquelle (ou lesquelles) est (ou sont) exacte(s) ?
A. La fragilité peut se définir comme une diminution des réserves fonctionnelles de l’organisme
B. Le passage de la fragilité à la dépendance est en partie évitable
C. Le risque de cascade gériatrique est augmenté chez le sujet âgé fragile
D. L’isolement social peut contribuer à la fragilité́
E. Les malades agés fragiles tirent bénéfice de la réalisation d’une évaluation gériatrique standardisée

15) Parmi les propositions suivantes relatives aux syndromes geriatriques, laquelle (ou lesquelles) est (ou
sont) exacte(s) ?
A. Les syndromes gériatriques correspondent le plus souvent à des états de décompensation fonctionnelle
B. Dans le schéma 1 + 2 +3 de Bouchon, la droite 1 correspond au vieillissement et croise vers 100 ans le seuil de
décompensation
C. Les principales maladies chroniques du sujet agé sont des syndromes gériatriques
D. La dénutrition de la personne agée est le plus souvent d’origine plurifactorielle
E. Les syndromes gériatriques sont des marqueurs de fragilité

Novembre 2019

23) Parmi les propositions suivantes relatives au schéma I + II + III de Bouchon, laquelle (ou lesquelles) est
(ou sont) exacte(s) ?
A. le droite I correspond au vieillissement
B. Le seuil de décompensation fonctionnelle peut être franchi par la droite I
C. La droite II correspond à la maladie causale
D. La droite III correspond aux comorbidités associées à la maladie causale
E. Les réserves fonctionnelles diminuent avec l’avancée en âge

24) Parmi les propositions suivantes relatives aux syndromes gériatriques, laquelle (ou lesquelles) est (ou
sont) exacte(s) ?
A. les différents syndromes gériatriques sont l’exclusivité de la personne âgée
B. les syndromes gériatriques reconnaissent une cause unique
C. Les syndromes gériatriques sont des marqueurs de fragilité
D. Les syndromes gériatriques ont un impact négatif sur l’indépendance fonctionnelle
E. L’accident vasculaire cérébral est considéré comme un syndrome gériatrique

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Novembre 2020

16) Parmi les propositions suivantes concernant le vieillissement de la population française, laquelle
(lesquelles) est (sont) exacte(s) ?
A. Entre les années 2000 et 2050, l’effectif des plus de 60ans sera multiplié par quatre.
B. L’espérance de vie à l’âge de 80 ans des femmes est supérieure à 10ans.
C. L’écart d’espérance de vie à la naissance entre les hommes et les femmes augmente d’année en année.
D. À 85ans, plus de la moitié des personnes sont dépendants au sens d’un GIR entre 1 à 4.
E. L’augmentation de l’espérance de vie chez l’homme s’explique principalement par la diminution de la mortalité
prématurée de l’homme jeune.

17) Parmi les propositions suivantes concernant le schéma I + II + III de Bouchon, laquelle (lesquelles) est
(sont) exacte(s) ?
A. La droite I correspond au vieillissement.
B. La droite II correspond aux pathologies chroniques.
C. La droite III correspond aux facteurs précipitants.
D. Le seuil de décompensation fonctionnelle peut être franchi du seul fait du vieillissement.
E. Les réserves fonctionnelles de l’individu peuvent être représentées comme la distance entre le point où se situe
l’individu et le seuil de décompensation fonctionnelle.

18) Parmi les propositions suivantes concernant la polypathologie, laquelle (lesquelles) est (sont) exacte(s) ?
A. Les syndromes gériatriques reconnaissent par définition une cause unique.
B. Les syndromes gériatriques sont des marqueurs de fragilité.
C. Les syndromes gériatriques contribuent une fragilité.
D. La chute, la dénutrition et l’état confusionnel aigu sont des syndromes gériatriques.
E. Les syndromes gériatriques ont un impact négatif sur la qualité de vie.

19) Parmi les propositions suivantes concernant la polypathologie, laquelle (lesquelles) est (sont) exacte(s) ?
A. La polypathologie se définit comme l’association de plusieurs maladies aigües ou chroniques.
B. La polypathologie est l’exclusivité des malades âgés.
C. La polypathologie justifie pour partie la polymédication.
D. La polypathologie est un des critères qui fait d’un malade âgé un malade « gériatrique ».
E. La polypathologie contribue à modifier l’expression clinique des maladies chez le malade âgé.

Année 2018-2019 Année 2019-2020 Année 2020-2021


13) BCD 23) AE 16)
14) ABCDE 24) CD 17)
15) ADE 18)
19)

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Co on o 2021-2022 S miologie - S miologie no male de l a a eil dige if P G.Pe ien

Semaine : n 1 He re : 08h00 9h00 Profe e r : G illa me


Da e :15/09/2021 Pe ien
Bin me : Correc e r :
Haq e e Pa line, Br nel Sarah Reda Mro eh
Helle Tha e e Leignel Camille
Remarq e d profe e r :

Pa d c :
I) In e oga oi e
A) An c den
B) In o ica ion
C) Signe fonc ionnel
1. Le do le abdominale
2. Le igne dige if ha
3. Le e ba ion d an i
4. Le h mo agie dige i e
5. Le igne fonc ionnel dige if mine

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I) In e oga oi e
Nom, Pr nom, ge
Profe ion ( ile po r rechercher cer aine maladie li e a ra ail e po r le ni ea d e plica ion)

A) An c den
M dica , chir rgica , ob rica
Il a mie le cla er par d e ch gi e po r mie orien er le pa ien (cer ain pa ien on organi e
arri en a ec ne pe i e li e, d a re par en dan o le en )
Familia
Le an c den familia on par ic li remen impor an en ce q i concerne le be dige if no ammen po r le
pa hologie canc re e , il pe a oir de an c den familia
e : 3 5% de cancer d c lon on familia . Il e donc r impor an de d pi er ce pa ien .
Allergie
Vo age en pa ropica
Po r le probl me d'h pa i e a ni ea de maladie infec ie e d foie.

B) In o ica ion

1. Alcool
Impor an prendre en comp e dan le pa hologie d foie e bea co p de cancer car c e n fac e r de ri q e dan o
le cancer dige if .
Ce e con omma ion a re impor an e car en ca d'op ra ion il ri q e de faire n ndrome de e rage a J+3/J+4 q 'il a
falloir pr enir car c e ma ai po r le re .
Un erre = 10g d'a c

2. Tabac
L in o ica ion abagiq e e galemen n fac e r de ri q e de d elopper de cancer dige if .
On al e la con omma ion de abac en paq e -ann e , e donc i on f me 20 cigare e / jo r donc 1 paq e / jo r
pendan 10 an q i a 10 paq e /ann e .
Pro oq e de ro ble de la cica ri a ion lor d ne op ra ion

C) Signe fonc ionnel


Signe fonc ionnel dige if
Signe fonc ionnel e ra-dige if a oci
Con e e dan leq el ol e la mp oma ologie

1.Le do le r abdominale
Le premier igne q 'il a falloir rechercher : e i ence de d e abd i ae .C e ne do le r carac ri er par:

● T pe e in en i
pe de c a e , e rad i an par ne en a ion de con rac ion e de or ion
pe de b e , habi ellemen de i ge piga riq e, locali e o irradian er le ha
pe de i
pe de e a e ( o en piq e de de cen e d'organe )

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● Si ge de la do le r

● Irradia ion de la do le r (e i elle irradie)

● ol ion de la do le r, en pr ci an le mode de d b e le profil ol if


Do le r permanen e (24h/24)
Do le r in ermi en e (q elq e min e q elq e he re )
E i ence d' n r hme jo rnalier fonc ion de repa
E i ence d' n r hme ann el ( ra ail/ acance ) d pendan de l en ironnemen d pa ien

● E i ence o non de fac e r modifian la do le r (aggra an o o lagean )


ablea ne a conna e, c e n e em le d in e oga oi e

● Signe dige if : dige if , e ra-dige if e g n ra

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E : le do le r piga riq e J e a ec n in erroga oire po r n pa ien enan po r ne do le r piga riq e on
pe orien er le cho e e g ider le e amen compl men aire

2. Le igne dige if ha

Le p ro i
Do le r pe de b e dan la r gion piga riq e e irradian er le ha . Parfoi a oci e ne
r g rgi a ion de liq ide amer o acide. Tr oca e r de refl ga ro- ophagien .
L'in erroga oire doi pr ci er :
L ancienne e la fr q ence
Le igne a oci (e : i le pa ien perd d poid )

La d phagie
-Sen a ion d'a de alimen olide o liq ide r le raje ophagien
- de l od nophagie = en a ion de d e a pa age de alimen c e ne d phagie do lo re e

Le omi emen
M cani me ac if, c ac i c c i e , iolen e de la m c la re abdominale, d diaphragme e de
m cle re pira oire abo i a reje br al par la bo che d con en ga riq e
L'in erroga oire doi pr ci er :
Le r fr q ence
Le r horaire en fonc ion de repa
Le igne d accompagnemen

Le r g rgi a ion
-Remon e dan la bo che de liq ide o d'alimen , an effor de omi emen ni na e e an con rac ion
m c laire. Elle on d'origine ga riq e o ophagienne.
Cer ain pa ien di en q il omi en mai en r ali il r g rgi en .

Il a ne diff rence impor an e faire en re le omi emen e le r g rgi a ion car le pa ien ne conna pa
forc men la diff rence e pe dire q il omi or . Dan le m cani me de omi emen de con rac ion de m cle
on impliq e .

3. Le per rba ion d ran i


L'in erroga oire doi pr ci er :
Le mode e la da e de d b
Le mode ol if
Le carac re de elle , le r a pec
Le r fr q ence
Le r horaire dan le n c h m re
Le fac e r fa ori an o dimin an (e : re , pa ien a de probl me q and il e a ra ail mai le
Week end on a 'am liore)
Le igne fonc ionnel a oci
Le an c den per onnel o familia , no ammen cancer ( picion de me r in e in o colon)

La diarrh e
Selon l OMS: mi ion de elle rop fr q en e (+ de 3/jo r) e /o rop abondan e (poid p rie r 300 g).
Con i ance molle liq ide
Diarrh e chroniq e : pendan 2 e ai e .

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Diagno ic diff ren iel par in erroga ion :


La fa e diarrh e de con ip : le elle liq ide al ernan a ec con ipa ion, ne foi le bo chon jec la
elle liq ide fai i e. C e donc ne diarrh e rai er a ec n la a if
- Incon inence anale : in emen permanen en dehor de pi ode de d f ca ion, en lien a ec de h morro de
par e emple. Il fa r ablir le diagno ic e orien er l e amen
ac a ion anormale, af cale (glaire, ang e p ) e rad i ne a ein e organiq e coliq e o rec ale

La con ipa ion


Dimin ion de la fr q ence de elle e /o ne diffic l le r e on ra ion
Le elle on pe fr q en e (moin de 3 par emaine), d re e d h dra e , de faible poid .
L'in erroga oire doi pr ci er :
L'ancienne e le mode ol if
La fr q ence e l'a pec de elle
L'e i ence de igne dige if a oci
Le re en i emen r l' a g n ral
Le profil p chologiq e d pa ien , le con e e de r en e d mp me.

L'arr d ran i
Il d fini l'occl ion in e inale e por e la foi r le ga e le elle . Pa hologie gra e, o e le ecr ion dige i e
acc m len .

4. Le h morragie dige i e
Pa hologie organiq e e mi e en je d prono ic i al co r erme

H morragie e riori e par oie ha e o h ma m e


Vomi emen de ang ge i e, a (pa de b lle d air comme lor de l h mop ie), po an
re m lang de alimen . Il pe re pr c d de d e : p le r, ach cardie, lipo h mie, na e , e r ,
en a ion de pl ni de ga riq e (l e omac e rempli de ang). Il 'a ocie o pr c de l' mi ion d' n m l na ( ang
dig r q i or par l'an dan le elle )
Diagno ic diff ren iel
omi emen noir re non anglan ( in, caf , m dicamen , liq ide de a e in e inale)
pi a i q i a a al an en a oir con cience p i recrach
h morragie b cco-phar ng e
h mop ie o le ang e ro ge a r e p me

H morragie e riori e par le ba


On en di ing e de pe :
M a : mi ion de ang i , p r o m lang de elle , poi e e f ide. Elle rad i ne l ion i e en re
l'e omac e le c lon droi , donc a e ha . Il rad i d ang dig . Le aignemen d c lon ran er e o d c lon
ga che donnen raremen n m l na car il n a pa le emp de e faire dig rer
Rec agie : mi ion de ang ge par l'an . Elle rad i habi ellemen ne l ion coliq e, rec ale o anale mai
a i dige i e ha e en ca de grande abondance o de ran i in e inal acc l r . Il rad i d ang dig .
La rec orragie pe re a i inq i an e q e l h ma m e, car i elle ien d en ha , l h morragie e ellemen
impor an e q e le ang ne pe re dig r .

H morragie non e riori e


Elle doi en re ma iq emen oq e de an ne an mie aig e /o n collap cardio- a c laire ine pliq .
(e emple : pa ien q i arri e a ec ne an mie, il pe a oir ne frac re de la ra e o ne pa hologie d be dige if).

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5. Signe fonc ionnel dige if mine r


Se l il on q a imen ph iologiq e mai a oci d a re mp me dige if pl impor an , il pe en aider
l orien a ion diagno iq e.
c a i : e p l ion ph iologiq e de ga ga riq e par la bo che.
F a e ce : air a al (a rophagie) Fermen a ion : Ga in e ina , acc m l dan l'in e in o l'e omac e
pro oq an de ballonnemen , q i pe en re e p l hor d corp de fa on olon aire o in olon aire.
Na e : en a ion bjec i e d agr able, non do lo re e, a oci e a be oin de omir o la en a ion q e
le omi emen on imminen .
D e ie : incl di er mp me d inconfor dige if ha el q e : pe an e r piga riq e, len e r la
dige ion ; impo ibili de erminer n repa normal. Il pe re pr en dan de probl me de refl e /o
d inflamma ion de l e omac.
M ci e : r g rgi a ion ga riq e olon aire, i ie de ma ica ion e p i de d gl i ion. E ph iologiq e
che le no rri on. Il pe re pr en dan cer aine pa hologie p chia riq e .
Ma ai e ha ei e (o hali o e) : raremen d'origine dige i e, elle doi d'abord faire rechercher ne iologie
oma ologiq e o ORL. Elle pe re ob er e dan de pa hologie de l oe ophage, lor d d eloppemen d ne poche
acc m lan de alimen fermen an .
H e a i a i (o p ali me)
H e : con rac ion diaphragme (pe e re en lien a ec ne irri a ion nerf phr niq e)

II) E amen ph iq e de l appa eil dige if


S je d , en d c bi dor al, e pla , bra le long d corp , jambe l g remen fl chie
E amina e r a droi e, main r cha ff e , ongle co r
De ha en ba

A) E a g n ral
1.Poid aille
IMC= id ( g)*( ai e)
V rifier i le pa ien e ob e o normal o en rpoid .
V rifier i le pa ien a perd bea co p de poid

2. Ye
Conjonc i e :
- p le = an miq e
- ic riq e ( e ja ne , bilir bine a ni ea d ang)

Fond de e ja ne :
- oca e r d' n ic re = pr ence de bilir bine a ni ea d ang.
- Bilir bine : cr e par le foie p i a dan le be dige if e or dan le elle , ce q i perme de le colorer.
En ca de d fonc ion d foie /ob acle la or ie d foie : La bilir bine n'arri e pl ' ac er par le circ i na rel e
donc refl dan le ang a ni ea de e pace por e :
- elle d color e
- rine color e
- fond de e e pea color

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3. Vi age
Perme de rechercher igne oca e r d' ne in o ica ion alcooliq e impor an e : pa hologie h pa iq e/ pa hologie
canc re e en lien a ec l'alcool
r hro e faciale (ro ge r pomme e )
arico i de pomme e (pe i ai ea i ible )
rhinoph ma (a gmen a ion de la aille d ne )
paro ido e (a gmen a ion aille de paro ide )

4. Ca i b ccale e main
Doi e faire l'aide d' ne lampe e d' n abai e-lang e.
Enle er le den ier
On regardera par ic li remen l' a :
de la lang e, po an re carac ri e de :
-normale : h mide e ro e
- ab rrale o blanche (appendici e)
- che o r ie
-li e, erni e, d papill e
- li e, l i an e e ro ge
- remblan e (Pa hologie h pa iq e o d h dra a ion)

main : - remblemen = in ffi ance h pa iq e


- flapping (per e de on de main ) = in ffi ance h pa o-cell laire
- hippocra i me digi al = ongle bomban en erre de mon re
=in ffi ance re pira oire chroniq e / cirrho e/ maladie inf in e in

B) In pec ion de l abdomen


1.E a de g men
c a i c a e : p le r (an mie), ic re (pb h pa iq e )
cica ice : chir rgicale (mo if de l'in er en ion) o ra ma iq e , perme de rifier ce q i a demand en
in erroga oire.
e ei e e ficie :
- habi ellemen ei e i ib e
- drainage inf abdomen er le ba
Dan l'h per en ion por ale :
- eine dila e ombilicale
- e dirigean er le hora
- eine dila e p ri-ombilicale en e de m d e.

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Si ob acle r le me de re o r ang in h pa iq e, le ang d be dige if a d mal ' ac er er le foie e donc a
prendre de oie anne e ; ce pe i e eine ph iologiq e de iennen dila e .
La eine ombilicale q i perme ai le re o r d ang er le cordon ombilical, normalemen e referme, mai dan
cer aine circon ance d'h per en ion por ale ce e eine pe e ro rir e i c'e le ca , le me eine a o r de
l'ombilic e dila e = igne de pa hologie h pa iq e.

2. L ombilic
Il e aillan i
- a ci e (pr ence d' n liq ide non anglan dan la ca i abdominale)
- hernie ( ro dan la paroi m c laire i d be dige if)

3. Forme de l abdomen
Di end de fa on diff e :
- a ci e a ec ombilic d pli
- m ori me abdominale o di en ion ga e e de an e in e inale e d c lon (pl pa hologie
occl i e)
Di end de mani re locali e :
- me r i ible
- di en ion ga e e locali e
- en regard d' n orifice herniaire o d' ne en ra ion

4. Mobili de l abdomen
= mobili abdominale normale lor de la re pira ion (+++)
P l a ion aor iq e pe en re i ible che le je maigre, amplifi e dan l'an r me (dila a ion) de
l'aor e.
P ri al i me in e inal pe re i ible che le je maigre, a gmen lor d ne occl ion in e inale.

C) A c l a ion de l abdomen
R ali e a an la palpa ion e la perc ion q i pe en modifier la fr q ence de br i abdomina .
Br i h dro-a riq e in e ina :
a c l a ion prolong e pendan 2 3 min e
le br i norma = cliq e i e gargo illemen
borbor gme : gargo illi in en e e prolong d' n p ri al i me e ag r
le br i on a gmen en ca de diarrh e o de d b d'occl ion in e inale
le br i on dimin p i il di parai en en ca d'il paral iq e (paral ie de de in e in ) o de p ri oni e
(infec ion dan la ca i abdominale).

D) Palpa ion de l abdomen


Paroi m c laire : normalemen la iq e, end e e r i ance locali e o diff e i le p ri oine e inflamm .
On a rechercher ne r ac ion de la paroi m c laire ce q il pe e pa er en in ra-abdominal.
A ni ea m c laire, on recherchera l'e i ence de do le r en lien a ec ne con rac ion m c laire
r ac ionnelle n probl me in ra-abdominal ( ang, infec ion..) :
D ne c ac e = rigidi pari ale r fle e d e ne con rac ion in olon aire, do lo re e,
permanen e e in incible de la paroi.
D' ne d fe e = la con rac ion m c laire pe ici re ainc e par le ac o la per a ion, o , a
con raire, re aggra e par ne palpa ion br q e.

Par ordre de gra i ; do le r imple < d fen e < con rac re

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Probl ma iq e de ge e r me : e d ablea de je g a ec ne p ricardi e mai po r an ne do le r r mod r e
la palpa ion

1. Palpa ion profonde d con en abdominal


D pend de la morphologie d pa ien .
Pr ci er l' a de organe abdomina
Tro er ne ma e abdominale normalemen pe en re per :
- le c ga che dan le flanc ga che q i ro le o la main
- le caec dan la fo e iliaq e droi e
- le b d i f ie d f ie dan l'h pochondre droi
- le ei d i p o che le je maigre dan la fo e lombaire droi e.
Re enir q e le rein droi e pl ba q e le rein ga che d fai de la po i ion d foie. C e po r a q il e pl facile de
palper le rein droi q e le ga che.

2. Sen ibili abdominale


La locali a ion de la do le r (q adran ) pe orien er er cer ain organe :
H e e h ie c a e a co r de p ri oni e aig e
D e e a a a ai :
Do le r de l'h pochondre droi : poin ic laire ; igne de M rph : do le r la palpa ion de la
r gion ic laire o co ale droi e, accompagn e d ne inhibi ion re pira oire
- Do le r de la fo e iliaq e droi e : poin de Mac B rne a milie de la ligne joignan l' pine iliaq e
an ro p rie re l'ombilic ( ; ), ne do le r la palpa ion e oca e r d ne appendici e.
Do le r de la fo e iliaq e ga che : en regard d igmo de
D e de eb d : pro oq e par la d compre ion, rad i ne o ffrance p ri on ale.

e ai = b e de cica i a i de la paroi m c laire d' n pa ien la i e d ne op ra ion o d n


ra ma i me abdominal, on ob er e alor n ro dan ce e paroi.
He ie = pa age par n ifice a e d n ac con enan de l piploon o de an e dige i e. Elle pe en
re a ni ea de:
-l'ombilic,
-la ligne blanche
-a ni ea ing inal
-a ni ea cr ral
En fonc ion de la ig e de Ma gaig e, q i e la ligne q i join l' pine iliaq e an ro p a p bi , on diff rencie le
hernie a -de (ing inale o ing ino- cro ale che l'homme) o a -de o (cr ral) de ce e ligne.

Hernie = Orifice na rel


E en ra ion = Orifice pro oq par n ra ma i me
e : Une hernie ombilicale q i r cidi e la i e d ne op ra ion e ne en ra ion ombilicale

3. Palpa ion d foie e de la ra e


Le f ie
Main droi e de l'e amina e r plac e r le c droi de l'abdomen, parall le a m cle grand droi perme de palper la
par ie inf rie re d foie
Main ga che derri re le do d malade doi irer er l'a an le foie po r fa ori er la palpa ion.
On demande a je de re pirer profond men . Le bord inf rie r d foie pe alor re palp , l' a normal, il e
pr en e comme ne cr e ferme, ne e, r g li re, li e.

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La a e
Normalemen a a ab e che le je ad l e hor i a ion pa hologiq e ( je maigre) o che l'enfan .
Main ga che derri re la par ie ga che de la paroi horaciq e d je afin de po oir irer en a an
Main droi e e po i ionne o le rebord co al ga che e app ie en direc ion de l'organe.
Si palpa ion de la ra e : pa hologie h pa iq e o pa hologie h ma ologiq e.

E. Perc ion de l abdomen


1. Perc ion de l abdomen, d foie e de la ra e
Abd e
M hode :
Le m di ga che appliq r la paroi abdominale e perc par le q a re dernier doig de la main droi e
Rechercher : ma i (liq ide), onori , mpani me (ga )
Abdomen ae e e

F ie
S r la ligne m dio-cla ic laire droi e, en d b an o l'ombilic e en remon an . Rep rer le bord inf rie r e le
bord p rie r d foie.
Ha e r h pa iq e normale : 6 12 cen im re r la ligne m dio-cla ic laire droi e (me re de la fl che
h pa iq e)

Ra e
Une ma i remplace le mpani me de l'e omac e d c lon en ca de pl nom galie

2. Anomalie de perc ion


Ma i h poga riq e
- e ie pleine, globe ical
- r h per rophi
Ma i d cli e ( r le flanc ) : a ci e
- mobile a ec le mo emen d malade
Ma i locali e : ma e
T mpani me pr -h pa iq e
- in erpo i ion d ne an e dige i e de an le foie
pne mop ri oine

F. Recherche d ne a ci e
A ci e = panchemen dan la ca i p ri on ale d' n liq ide g n ralemen ci rin.

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In pec ion : di en ion globale de l'abdomen a ec ombilic d pli
Ma i de one d cli e de l'abdomen
T mpani me a omme de l'abdomen
Signe d flo : ibra ion per e par la main po e r n flanc par ir d' ne perc ion de l'a re flanc ; le bord
c bi al de la main d' ne aide e appliq r la ligne m diane afin d' i er la imple ran mi ion par la paroi.
Signe d gla on : choc en re o r apr la perc ion d foie.

G. E amen de la marge anale.


Le of e li e il fa a oi a hende a e e l e amen doi commence la bo che (e m me a e ) o
e e mine a l an mai , o de a hologie de cance de l oe o hage a e em le, il ne a i ai a
ma i emen de TR e a ien ca a e inconfo able.
Il fa galemen e e e a ie e c fia ce ++ (fermer le ridea i q elq n ren re, il a n ref e pliq er le
rai on de l e amen..). Mon rer a pa ien q e o a e q e c e ne i a ion g nan e po r l i. Demander
l infirmi re de re er a ec oi po r i er le o ci d in erpr a ion

Se fai r n je en po i ion g n -pec orale o , d fa , r n je en d c bi dor al


Rechercher de l ion c an e , n orifice fi le , ne m fac ion, ne fi re (d pli er la marge), ne procidence
o n prolap .

H. To cher rec al
Tonici e en ibili d canal anal
a de la paroi rec ale

Con en in ra-rec al :
T me r
S no e
Ma i re f cale oire f calome
Palpa ion d C l de ac de Do gla :
P ri oine
Do le r
Comblemen ( me r par e )
Pro a e che l homme
2 Lobe
Sillon m dian
Cloi on rec o- aginale che la femme
E amen d gan apr l e amen po r rifier :

Pr ence de elle

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Glaire
Sang

III) Concl ion


+++ ocab laire +++
De crip ion pr ci e de igne
In erroga oire policier
Ne pa n gliger l'in pec ion e la perc ion +++
Palpa ion perc ion : en ra ner +++

ANNALES

Ann e 2016-2017

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Ann e 2017-2018

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Ann e 2019

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Ann e 2020

2015 2016 2017 2018 2019 2020


12) ACDE 12) ABE 23) C 21) BDE 21) BD 6)

13) ACE 13) CDE 24) AD 22) AE 22) ABC 7)

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Coronéo 2021_2022 Sémiologie - Sémiologie cardiovasculaire normale Pr. Ch Bauters

Sémiologie
Sémiologie cardiovasculaire normale

Semaine : 1 Heure : 9h à 10h Professeur : Pr. Ch Bauters


Date : 15/09/2021
Binômes : Correcteur :
Pauline Haquette, Sarah Brunel Reda Mroueh
Helle Thaïsse et Leignel Camille
Remarques du professeur :

Plan du cours :

I) Interrogatoire et signes fonctionnels


A) Le motif de la consultation
B) Les antécédents
C) Les signes fonctionnels
1. La douleur thoracique
2. La dyspnée
3. Palpitations
4. Malaises et perte de connaissance

II) Examen et signes physiques


A) Examen physique
1. Inspection / palpation
2. Auscultation
B) Examen périphérique
1. Examen artériel
2. Examen veineux
3. Examen pulmonaire

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Coronéo 2021_2022 Sémiologie - Sémiologie cardiovasculaire normale Pr. Ch Bauters

4. Examen abdominal
5. Examen des membres inférieurs : oedèmes

Sémiologie cardiovasculaire normale

I) Interrogatoire et signes fonctionnels

L’interrogatoire est très important, systématique, orienté, organisé en 3 étapes successives :


- Le motif de la consultation
- Les antécédents
- Les signes fonctionnels cardiovasculaires

A) Le motif de la consultation

On commence par interroger le patient sur le motif de sa consultation.


- Il faut prendre son temps pour instaurer un climat de confiance.
- Ensuite il faut se focaliser sur le signe fonctionnel d’appel :
En général il y a un signe qui est à l'origine de la consultation (ex : douleur dans la poitrine, essoufflement,
palpitations…). On essaye pour commencer d’interroger le patient sur ce symptôme en lui demandant une
description rapide, sans trop pousser l’interrogatoire.
Par la suite, on reprend la séquence systématique, donc tous les symptômes pour être plus spécifique sur le motif
de consultation qui amène le patient.

Il n’y a pas forcément de signe fonctionnel d’appel et en particulier dans la cardiologie préventive moderne.
- Aujourd’hui il y a la notion de consultation systématique, un “check up”, qui sont réalisées pour des patients
ayant un profil de risque (un certain âge, avant un exercice physique intense, pour un prêt pour une assurance
etc…). Il est récurrent de voir un patient qui ne se plaint de rien.

Il est important de dire que parfois le signe fonctionnel d’appel n’est pas forcément le problème principal. Il faut être
ouvert aux autres symptômes du patient, la pathologie diagnostiquée n’est parfois pas en rapport avec le signe fonctionnel
d’appel du patient.

A) Les antécédents

L’interrogatoire des antécédents cardiovasculaires est systématique.


- On commence par les antécédents personnels. Est-ce que le patient a déjà été malade de manière significative ?
On essaie de l’orienter sur la sphère cardiologique. On l’interroge sur l’aspect médical et chirurgical.
Cependant il ne faut pas se perdre dans les dizaines d’interventions chirurgicales qui n’ont pas de lien avec une
pathologie cardiaque.
- Ensuite les antécédents familiaux. Ils sont vraiment très importants car il y a une notion de facteurs de risques
d’origine familiale. Des personnes vont avoir plus de risque de faire une pathologie cardiovasculaire du fait de ce
qu’il s’est passé dans leur famille. On va interroger le patient sur ses parents, les frères et sœurs, savoir s’il ne
s’est pas passé des évènements cardiovasculaires assez notables surtout à un âge relativement jeune. Les
antécédents familiaux font déjà partis des facteurs de risques cardiovasculaires.
- Les facteurs de risques cardiovasculaires : il faut les interroger de manière systématique sans en oublier un (au
nombre de 5)

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Coronéo 2021_2022 Sémiologie - Sémiologie cardiovasculaire normale Pr. Ch Bauters

● L’hypertension artérielle : extrêmement inquiétante, c’est généralement assez facile d’interroger un


patient sur l’existence d’hypertension. Elle peut être découverte plus tard à l'examen.
● Le tabagisme : facteur de risque cardiovasculaire majeur surtout s’il est actif. Des personnes ayant arrêté
le tabac depuis un an ont un risque cardiovasculaire qui est assez comparable à des patients non-fumeurs
La notion de tabagisme n’est pas suffisante il faut essayer de savoir si la personne fume encore.
● L’hypercholestérolémie : c’est un grand facteur de risque des complications cardiaques. Surtout le LDL
(mauvais cholestérol). (le bon cholestérol c’est le HDL)
● Le diabète : c’est un facteur de risque majeur et surtout il a un profil évolutif. Il y a une augmentation
constante du pourcentage de personnes diabétiques. Il y a déjà beaucoup de patients diabétiques parmi
ceux qui ont un souci cardiaque. Il y a 30 ans, 10% des cardiaques étaient diabétiques. Aujourd’hui 30-
35% des cardiaques sont diabétiques. Dans 30 ans, 60-70% des personnes atteintes d’une atteinte
cardiaque seront diabétiques. C’est réellement un gros souci évolutif et épidémiologique.
● L’obésité (souvent associée au diabète) : on peut mesurer l’IMC et le périmètre abdominal.

En quelques minutes nous pouvons recueillir ces informations (même si certaines personnes n’ont rien) et nous
pouvons les quantifier pour apprécier le risque cardiovasculaire global.

Donc, avec cet interrogatoire on a une évaluation assez rapide. Avec l'expérience on est capable devant quelqu’un qui n’a
pas encore parlé de ses symptômes, de dire si le risque est faible ou élevé sans avoir fait d’examen, car on a une notion de
terrain.
Cela va influencer notre façon d'interpréter ensuite les symptômes. Une personne à très haut risque avec un symptôme
intermédiaire est plus à prendre en compte que quelqu’un qui a un risque quasi nul d’avoir une pathologie cardiaque.

A) Les signes fonctionnels

Il faut passer en revu les principaux symptômes / signes fonctionnels cardiovasculaires.

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1. La douleur thoracique

C’est le symptôme le plus mis en avant car c’est celui qui donne le plus de diagnostics. La douleur thoracique peut
traduire beaucoup de choses différentes sur un patient. Il faut être capable de la caractériser de manière assez précise car
en fonction des cas administrés pour cette douleur on va avoir une orientation de diagnostic qui va pouvoir être différente.

Il est conseillé de faire un listing de ces éléments systématiques pour les premiers interrogatoires :
Ici le professeur nous conseille, pour les stages hospitaliers, d’avoir une petite liste pour ne pas oublier une information
importante.

- Le type de douleur : quel genre de douleur ? On est souvent obligé d’expliquer au patient, il faut suggérer sans
trop donner d’informations au patient pour pas nous satisfaire. (Par exemple : une douleur constrictive =
douleur qui sert ou qui écrase, une douleur en point de côté, brûlure…)
- L’intensité : mais c’est subjectif, ça n'apporte pas énormément d’élément au diagnostic.
- Le siège : c’est la zone où commence la douleur. On essaye de savoir si la douleur est rétrosternale, latérale,
diffuse ou localisée etc…
- Les irradiations : ce sont les zones où la douleur s’en va (dans les bras, descendante etc…). Par exemple, si on
est sur un infarctus, la douleur va être sternale et va irradier vers le cou, les épaules.
- Le mode de déclenchement : il faut absolument faire la part des choses entre :
● les douleurs qui surviennent sans facteurs déclenchants, c’est à dire spontanément (en regardant la
télé)
● les douleurs survenant à cause de facteurs déclenchants. Le principal facteur déclenchant est l’effort,
mais il faut savoir si la douleur est inhabituelle ou si elle survient à chaque effort. Ça peut être une
douleur qui survient quand on gonfle la poitrine, à cause des repas etc…
- La durée : ce n’est pas facile d’interroger un patient sur la durée de sa douleur. Combien de secondes, minutes,
heures ? Ça dicte souvent la conduite à suivre, c’est à dire que quelqu’un qui a mal depuis 20 minutes est une
urgence cardiovasculaire.
- Facteur de sédation / disparition : pendant des facteurs déclenchants comme un effort, souvent les patients qui
ont mal arrêtent l’effort et la douleur disparaît très rapidement. Cela permet de s’interroger sur certains
traitements spécifiques qui peuvent faire disparaître la douleur.

1. La dyspnée

“Prise de conscience par le patient d’une respiration difficile exigeant un effort supplémentaire, avec une sensation
de soif d’air.”
Ce n’est pas évident pour le patient de faire la différence entre la douleur et la dyspnée. Beaucoup ont du mal a voir la
différence entre avoir un peu mal a respirer et un essoufflement vraiment important.
Il faut distinguer deux sortes de situations :
- La dyspnée d’aggravation progressive : l’essoufflement chronique, ça progresse.
● La dyspnée d’effort : c’est quelqu’un qui est essoufflé essentiellement quand il fait des efforts.
● La dyspnée de repos, orthopnée
On voit vraiment une montée crescendo au fil des semaines et des mois.
Il faut savoir quantifier ces deux types de dyspnées
- La dyspnée paroxystique (brutale) : c’est un accident aigu cardiaque qui survient chez quelqu’un qui n’était
pas forcément dyspnéique auparavant. Typiquement une personne est en train de faire une activité physique et
brutalement elle se sent essoufflée.

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Coronéo 2021_2022 Sémiologie - Sémiologie cardiovasculaire normale Pr. Ch Bauters

I Dyspnée pour des efforts importants inhabituels; le patient n’a aucune gêne dans la
vie courante

II Dyspnée pour des efforts importants inhabituels tels que marche rapide ou en côte,
montée des escaliers (>2 étages)

III Dyspnée pour des efforts peu intenses de la vie courante tels que marche normale en
terrain plat, montée des escaliers (incapable de monter 2 étages, il doit faire une
pause)

IV Dyspnée permanente au repos

Classification des dyspnées : elle est très utilisée, elle permet de fixer les idées même s’il y a des variabilités entre les
médecins. Parfois il est difficile de fixer le stade d’aggravation (certaines personnes n’ont pas d’escaliers chez elles, il
faut trouver des équivalences).

1. Les palpitations

“C’est une perception anormale par le patient des battements intra-thoraciques de son cœur".

- Les extrasystoles : c’est quelque chose d’extrêmement fréquent qui dépasse largement la pathologie. C’est sans
gravité dans la majorité des cas (correspond à un battement anticipé sur l’ECG).
En fait, on ne ressent pas l’extrasystole mais le repos compensateur qui vient après une extrasystole, on ressent
une espèce de vide dans la poitrine, comme un battement manquant (“trou”, “raté”).
C’est extrêmement fréquent sur cœur sain et parfois ce n’est pas ressenti.
- Les tachycardies : c’est une accélération du rythme cardiaque. C’est toujours un interrogatoire difficile car on
est après les symptômes. Il faut donc essayer de savoir :
● Si ça lui a semblé régulier ou irrégulier ?
● Le mode de début ? Est-ce que c’est arrivé progressivement après un effort ? Ou s’est arrivé brutalement
(sur l’espace d’un battement le cœur est passé de 70 à 180) ?
● La fin ? si elle a été rapide et gênante ? ou si elle a diminué progressivement ? au bout ¼ heure ?...

1. Les malaises et pertes de connaissance

Ils sont aussi relativement fréquents mais pas toujours d’origine cardiovasculaire. Le but est d’éliminer les causes
cardiaques qui sont souvent les plus graves.
On essaye de faire la différence entre :
- Des malaises brefs : caractérisés par des étourdissements, des vertiges, des lipothymies
- Des syncopes : ce sont des pertes de connaissance brutales et complètes (une dizaine de secondes a une
vingtaine de minutes), ça peut aller jusqu'à une rupture totale du contact avec le patient.

Il faut préciser :
- Les prodromes. Sueurs, nausées, malaise vagal, c’est très fréquent mais pas d’origine cardiaque.
- L’horaire : avant les repas ? post prandial ? => C’est surement lié à la glycémie
- Les circonstances déclenchantes : (se lever trop brutalement, hypotension orthostatique…)

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- La durée
- Les signes d'accompagnement, s’il y a une perte de connaissance absolument complète on peut voir des
convulsions.
- La notion de blessure : une personne de 80 ans qui a fait un malaise et qui s'est blessée à l’arcade sourcilière, le
malaise est assez significatif pour qu’il y ait eu une chute complète sans que la personne ait eu le temps de
s'asseoir.

Si le patient a complètement perdu connaissance il n’est pas capable de répondre à la plupart des questions, c’est pour
cela qu’il est important d’interroger également les témoins du malaise.

II) Examen et signes physiques

A) Examen physique :

Il est systématique, il y a d’abord un examen cardiaque puis un examen périphérique.

1. Inspection, palpation

L’inspection générale :
- Respiration, dyspnée (visible)
- Inspection des téguments : cyanose
- Recherche de lésions cutanées (veines, ulcères)
- On peut palper le choc de la pointe du cœur (on peut le faire sur nous-même). On sent le cœur qui bat sous la
paroi thoracique. Le patient est en décubitus latéral gauche, ça se sent au niveau du 4è espace intercostal
gauche sur la ligne médioclaviculaire.

1. L’auscultation

C’est quelque chose de central dans l’examen cardiologique.


- Il faut se mettre dans de bonnes conditions d’examen
- Prendre simultanément le pouls en même temps que l’on pose le stethoscope. Au début, c'est difficile de se
situer dans la systole (on entend le battement) ou dans la diastole (il n’y a pas de battement).
- Il faut faire l’auscultation dans plusieurs positions : ça favorise l’auscultation de certains souffles (décubitus
dorsal, décubitus latéral gauche, penché en avant…)
- Inspiration forcée et expiration forcée : certains souffles cardiaques associés à des pathologies sont plus
audibles.
- Les foyers d’auscultation :
● Mitral : pointe (4è espace intercostal gauche, ligne médio claviculaire) comme le choc de pointe
● Aortique : 2è espace intercostal droit, proche du sternum
● Pulmonaire : 2è espace intercostal gauche, proche du sternum
● Tricuspide : appendice xiphoïde
- Les zones d’irradiation :
● Aisselle
● Cou

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● Bord latéral du sternum

Irradiation lors de l’auscultation


Souffle d’un rétrécissement de la valve aortique : remonte vers le cou
Souffle d’une fuite de la valve aortique : pendant la diastole vers le bas le long du flanc gauche du sternum
Souffle d’une fuite de la valve mitrale : remonte vers l’aisselle

Rythme cardiaque

B1: maximum à la pointe; fermeture des valves auriculo-ventriculaires (mitrale à tricuspide)


B2 : maximum à la base ; fermeture des valves sigmoïdes aortique et pulmonaire
 Diastole sensiblement plus longue que la systole

B) Examen périphérique

1. Examen artériel

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● L’inspection :
- Hyperpulsatilité de certaines artères
- Des troubles vasomoteurs (aspect cyanosé, blanc...)
- Des troubles trophiques

● L’essentiel de l’examen artériel c’est la palpation des pouls périphériques, c’est systématique. Il faut savoir
quels sont les pouls que l'on va chercher chez un patient :
Faire un schéma +++. ++ (normal), + (diminué), ou 0.
- Le pouls carotidien
- Les pouls des membres supérieurs : huméral, radial
- Le pouls de l’aorte abdominale : se sent bien sur les personnes maigres
- Les pouls des membres inférieurs : ils sont souvent en rapport avec l’adénopathie des membres
inférieurs
- Le pouls fémoral
- Le pouls poplité : il faut relâcher la jambe, il est difficile à prendre au départ.
- Le pouls pédieux : devant au niveau du premier espace
- Le pouls tibial postérieur : derrière au niveau de la malléole

● L’auscultation : a la recherche d’un souffle ça se fait au niveau :


- Des artères carotides
- Des artères fémorales
- De l’aorte abdominale
S’il y a un souffle ça se traduit par des turbulences et c’est souvent en rapport avec un début de rétrécissement artériel.

● La prise de tension artérielle (très importante mais pas détaillée dans ce cours).

1. L’examen veineux

Le système veineux est en rapport avec des pathologies cardiaques.

➢ Les veines jugulaires : l’insuffisance cardiaque peut dilater le système veineux et en particulier les veines
jugulaires.
○ Le patient est en décubitus dorsal, le buste à 15-20°
○ Les veines jugulaires ne sont pas visibles à l'inspiration.
○ Si les veines jugulaires sont visibles (donc bien dilatées) aux deux temps (inspiration / expiration) ça
traduit souvent une hypertension veineuse dans le système cardiaque (plus particulièrement dans les
cavités cardiaques droites).
○ Le reflux hépato jugulaire est une manœuvre permettant d’observer les veines jugulaires.
■ Il faut placer la tête du patient sur le côté et appuyer avec notre main sur l’aire hépatique de
manière à augmenter la pression en favorisant le reflux sanguin veineux à partir du foie.
Cela va sensibiliser notre examen car on va voir apparaître une dilatation permanente des veines
jugulaires.
Ca peut traduire une pathologie cardiaque du côté droit

➢ Les veines des membres inférieurs


○ Les veines superficielles : les varices. Elles sont visibles aisément.
○ Les veines profondes qui amènent l’essentiel du courant veineux vers le cœur ne sont pas visibles. Elles

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peuvent être atteintes par la phlébite qui entraînent des douleurs très inflammatoires, un aspect gonflé.
La douleur à la dorsiflexion du pied est un signe physique caractéristique.

1. L’examen pulmonaire

On recherche une conséquence d’une anomalie cardiaque. Recherche d’une cavité pleurale, d’un épanchement pleural.

Pour les cardiologues il y a aussi une notion d’auscultation très fréquente en particulier chez les personnes qui ont une
insuffisance cardiaque du côté gauche du cœur :
- Une anomalie du ventricule gauche entraîne une hyperpression dans les cavités gauches du cœur et une
extravasation de plasma. De l’eau et du plasma vont stagner en amont au niveau des alvéoles pulmonaires ce
qui va créer un oedème pulmonaire.
- A la palpation / percussion / auscultation on va entendre des crépitements (= présence de plasma, très
caractéristique).

1. L’examen abdominal

On recherche une conséquence d’une anomalie cardiaque.


Une insuffisance cardiaque droite entraîne une augmentation de pression au niveau veineux qui se traduit par une
augmentation du volume du foie.

2. Examen des membres inférieurs : les oedèmes

Les oedèmes sont une conséquence d’une insuffisance cardiaque droite.


Certaines personnes ont de “mini” oedèmes qu’on voit à peine. D’autres ont des œdèmes de 10 à 15 kg d’eau, les jambes
sont gonflées et déformées. Les oedèmes d’origines cardiaques sont :
- Symétriques bilatéraux
- Blanc
- Mous
- Ils gardent le godet (quand on appuie le doigt s’enfonce, il reste une marque pendant une dizaine de secondes)
- La peau est fine et luisante
- Au niveau des zones déclives

Les œdèmes sont au niveau des jambes chez quelqu’un encore ambulatoire.
Une personne alitée, hospitalisée ont des oedèmes localisés au niveau des jambes, au niveau du dos, au niveau des
lombaires.

III) Examens complémentaires

A) ECG normal

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Il faut positionner des électrodes :


- 4 électrodes sur les membres
- 6 électrodes précordiales sur la cage thoracique :
- V1 : 4ème espace intercostale sur le coté droit du sternum
- V2 : en face de V1
- V3 : entre V2 et V4
- V4 : sur la ligne médio claviculaire
- V5 et V6 dérivations un peu plus basses qui vont vers la ligne axillaire (V6 un peu plus postérieur)

Le positionnement des électrodes est important car si on varie trop la position de celles-ci ont obtient des tracés différents
(surtout pour un même patient).

Certaines pathologies sont visibles sur une seule dérivation.

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A) Radiographie du thorax

N’est plus systématique par rapport à il y a quelques années. Cependant elle reste essentielle pour certaines pathologies.
- On voit la silhouette du coeur
- Rapport cardiothoracique < 0,5 (largeur du coeur / largeur du thorax) sinon cardiomégalie
- Parenchyme pulmonaire observable
- Hile pulmonaire observable

Radiographie du thorax normale Radiographie du thorax : cardiomégalie (ICT > 0,5)

Radiographie du thorax : oedème pulmonaire (eau, extravasation de plasma)

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A) Biologie

Ça ne parait pas spécifique mais beaucoup de diagnostics sont réalisés à partir de prises de sang.
- En particulier dans le cadre des facteurs de risque : LDL, cholestérol, glycémie…
- Il y a des marqueurs de souffrance cardiaque de l’infarctus : la Troponine. C’est un marqueur qui
traduit la souffrance des myosites cardiaques. Si elle est élevée ca traduit un infarctus du myocarde
- Il y a des marqueurs de l’insuffisance cardiaque : le BNP quand il est élevé.

A) L’échographie cardiaque

C’est une révolution. Méthode d’imagerie cardiaque non invasive par ultrasons.
- Visualisation des structures cardiaques (dilatation, fonction contractile)
- Mesure des flux et des gradients de pression (rétrécissement)
- On peut mesurer la fraction d'éjection du ventricule gauche : ça traduit la capacité contractile du cœur (“si il
y en a un retenir et qui pourrait tomber à l'examen c’est celui-là”)
● On peut calculer la FEVG = (VTD - VTS) / VTD
VTD (volume télé-diastolique): volume à la fin de la Diastole
VTS : volume à la fin de la Systole
La valeur normale = 60%, une personne qui a 30 ou 40% sont généralement des personnes en
insuffisance cardiaque

Echographie cardiaque

Echographie cardiaque

A) Epreuve d’effort
L’ECG peut être fait au repos ou lors de l’effort.

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Mesure continue de l’ECG et de la Tension Artérielle lors d’un effort progressif sur vélo ou tapis roulant.
On observe une augmentation progressive du travail cardiaque et de la consommation en O2 du myocarde et du débit
coronaire.
Ex : Lorsqu’il y a un rétrécissement sur une artère coronaire, l’augmentation du débit ne sera pas possible tandis que le
débit au repos est normal ce qui correspond à un patient asymptomatique. Ainsi lors de l’effort, le patient présentera une
douleur d’angine de poitrine et des anomalies sur l’ECG)

B) Examen invasif :

Coronarographie :
C’est une technique plus invasive qui permet de radiographier les artères coronaires (très fines, autour du cœur a la
surface, nourricière du cœur).
Radiographie des petites coronaires du cœur, on passe par une artère et on remonte jusqu’à la racine de l’Aorte. On le fait
chez un patient qui est simplement anesthésié au niveau radial. On injecte en intra coronaire des produits de contraste
Examen qui permet de faire la transition vers le traitement

ANNÉE 2020
A

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NNÉE 2019

ANNÉE 2018

ANNEE 2017 :

ANNEE 2016 :

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2015 :

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2014 :

2020 2019 2018 2017 2016 2015 2014

15) C 7) ACE 4) BCE 1) ACDE 2) B 22) ABDE 6) BCDE

8) BCDE 2) ABCD 3) ABCDE 23) ACDE 7) ABCE

8) ABD

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Coronéo 2021_2022. Séméiologie – Examen d’un traumatisé de la route et premiers secours Dr Wiel

Séméiologie
Examen d’un traumatisé de la route et premiers secours

Semaine : 1 Heure : 10h – 11h Professeur : Wiel


Date : 15/09/2021
Binômes : Elise Beecroft, Lilas Maniscalco Correcteur : Anaïs Boccadoro
Mathilde Serreau et Léa Nappini
Remarques du professeur :

Plan du cours :

I) Introduction III) Les détresses

A) Définitions A) Hémostatique
B) Répartition du décès du traumatisé grave 1. Les causes d’insuffisance circulatoire
C) Les causes des traumatismes graves. aigue chez les traumatismes graves
D) L’environnement à prendre en compte 2. Les signes d’un choc hémorragique
3. Évaluation d’une hémorragie
II)L’accident B) Respiratoire
1. Évaluer la fonction respiratoire
A) 1ère étape : observer 2. Les causes d’une détresse respiratoire
B) La cinétique de l’accident 3. L’intubation et la ventilation d’urgence
1. Facteurs de gravité C) Neurologique
2. A connaître également 1. Les lésions
2. Le score de Glasgow
C) Le médecin régulateur du SAMU – Centre 15 3. Le shock index (SI)
D) Le ramassage 4. Le MGAP
1. Premières intentions 5. Orientation des patients traumatisés
2. Prises des constantes graves pris en charge en pré-hospitalier

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Coronéo 2021_2022. Séméiologie – Examen d’un traumatisé de la route et premiers secours Dr Wiel

Examen d’un traumatisé de la route et premiers secours

I)Introduction :

A) Définitions :

AVANT: Un traumatisé grave était un patient victime d’un traumatisme engageant le pronostic vital à court ou
moyen terme.. On dit que son pronostic vital est engagé.

AUJOURD’HUI: c’est la cinétique de l’accident qui est importante. Depuis les attentats de 2001, on ne dit plus
« blessés » mais « victimes ». Il y a une indemnisation.
Aujourd’hui la cinétique de l’accident est importante (airbags déclenchés ? casque du motard cassé ? fourche de la
moto pliée ?). Cela veut dire que la cinétique est très violente car traumatisme grave.

Un accident de scooter à 40km/h contre un mur ou une personne âgée chutant de sa hauteur ( ne jamais minimiser
ces chutes) = considéré comme une cinétique violente car elle entraine un traumatisme grave.

Le traumatisé grave est un patient qui a subi un traumatisme violent quelque soit les lésions apparentes.
(ex : des jeunes ressortent d’un accident de la route apparemment normaux et l’un d’eux décède 1h plus tard).

B) Répartition des décès du traumatisé grave :

50% des décès suite à un polytraumatisme sont liées à une hémorragie+++

• -50% des décès surviennent sur les lieux de l’accident = hémorragie


• -30% de décès en moins de 24h dus au choc hémorragique (ceux dont on va essayer de sauver la vie)
• -20% de décès tardifs de SDMV = Syndrome de Défaillance MultiViscérale

Notion de Golden Hour = l’heure d’or = heure qui suit le traumatisme : on va essayer de sauver les 30% ds les
24h.
la moitié décèdent sur place, et on peut sauver 1/3 de ceux qui survivent.

C) Les causes des traumatismes graves :

• AVP = accident de la voie publique (75%)


• chutes de personnes âgées sont très fréquentes = traumatismes graves
• plaies par armes à feu, armes blanches (couteau, tournevis, …)
• défenestrations (suicide de + en + jeune, dès 12 ans, avec témoins et avec violence), agressions
• explosions -> 63 sites Seveso dans le Nord Pas de Calais (sites industriels à risques importants chimiques,
nucléaires, …)

D)L’environnement à prendre en compte :

Il faut vérifier plusieurs choses avant d’appeler le 15 (interconnexion pompier/15)

• si la victime est unique ou non et mobile ou non pour envoyer les ressources nécessaires
• si c’est un Accident Catastrophique à Effet Limité (ACEL) (risque de sur-accident)
• si c’est une « catastrophe » (terme abrogé) = SSE = situation sanitaire exceptionnelle ( La COVID est un
SSE)

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II) L’accident :

A) 1ère étape: observer

Il faut tout d’abord OBSERVER et SE RENSEIGNER sur la scène et le patient afin de bien prendre en charge le
patient, + ne pas prendre de risques inutiles & ne pas se mettre en danger
Il est impératif d’aller voir la personne accidentée mais aussi de contacter les secours.

DANGER DES FUMEES


Faire attention aux fumées d’acide chlorhydrique car si inhalées, présence de plastique ( ions cyanure)
bloquant la respiration mitochondriale -> œdème pulmonaire lésionnel.

B) Cinétique de l’accident :

1)Facteurs de gravité :

• -violence du choc (déformation + intrusion des structures dans l’habitacle, impact latéral violent, vitesse
estimée, déclenchement des airbags, …)

• -environnement (à décrire : incendie, explosion, multiplicité des véhicules et des personnes à


l’intérieur…)

• -éjection victime

• -piéton renversé ne se relevant pas, projeté ou écrasé (cinétique violente)

• -passager décédé

• Plaies par arme à feu, arme blanche

• chute de + de 6m (=2 étages) -> notion de traumatisme grave

☞ maquillage de crime (voiture brûlée suite à un accident mais impact de balle sur les victimes) -> faciliter le
travail de la police.

2) A connaître également :

- le nombre de victimes (les premiers sortis ne sont pas forcément les moins atteints et inversement)
- l’histoire de l’accident
- l’état des victimes et du véhicule
- le numéro 15 pour prévenir le SAMU

EXEMPLE
Un camion percute le muret en béton (qui sert à ralentir). Il est alors percuté à 2 endroits, il se couche, il
commence à prendre feu et le conducteur est écrasé en dessous -> cinétique violente

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C) Le médecin régulateur du SAMU- Centre 15 :

ROLE IMPORTANT, il décide de l’envoi d’équipe supplémentaire (idéalement une équipe SMUR par
traumatisé grave) ou de renfort spécialisé (chirurgien sur place mais rare, Cellule Urgence Médico-
Psychologique : CUMP …).

Il peut également décider d’un transport héliporté en bloquant complètement la route, mais avec un gain de temps
considérable. Enfin il gère le dossier et surveille le temps sur place (plus de 20 minutes sur place équivaut à
quelque chose de grave) d’où la notion de « gardien du temps ».

D)Le ramassage :

1) Premières intentions :

- Debut des soins depuis l’intérieur des véhicules abimés. Beaucoup d’intervenants sont présents quand il y a un
gros accident = travail en équipe : médecins, pompiers, ambulanciers, gendarmes, journalistes. Il faut donc
gérer toutes ces personnes et informer.

- Le travail avec les sapeurs-pompiers est très important


Le pompier « écureuil » = celui qui va le premier dans la voiture pour sécuriser l’axe tête-cou-tronc car il y a
toujours potentiellement un traumatisme du rachis -> collier cervical

- ATTENTION : 1ère chose à faire remplissage vasculaire pour lutter contre hémorragie & lutter contre
hypothermie

- La victime peut avoir une marque de la ceinture de sécurité (freinage brusque) -> potentielles lésions
myocardiques, pulmonaires, hépatiques et/ou spléniques ;
-
La victime doit bénéficier d’un ECG & doit être surveillé (pression artérielle.)

2) Prise des constantes :

Les constantes vitales sont très importantes durant toute la durée de l’opération. Elles sont relevées par monitorage.
Le monitorage permet la mesure de :

⇢ la fréquence cardiaque (Fc)

⇢ pressions artérielles : systolique (PAS), diastolique (PAD), moyenne (PAM), différentielle (PA Diff)

⇢ l’ETCO2 (gaz carbonique en fin d’expiration)

⇢La saturation en oxygène (SpO2 en %)

⇢ la température

⇢ ECG

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III)Les détresses :

A) Hémodynamique (cœur + vaisseaux) :

• Rappel vocabulaire :

-tension = étirement du vaisseau pour avoir la tension


-pression =écrasement de l’artère puis relâchement pour avoir le chiffre de la pression

• La détresse hémodynamique :

La détresse hémodynamique = 1ère cause de mortalité lors d’un traumatisme grave.


Pour contrôler cette détresse il faut alors connaître :

☞ 4 pressions artérielles :
• haute : systolique PAS
• basse : diastolique PAD
• moyenne (seule mesurée) PAM
• Différentielle, doit être >40 mmHg, différence entre la systolique et la diastolique

☞ Fréquence cardiaque (Fc)


☞ Débit cardiaque (L/min) = débit d’éjection systolique= VES x Fc
☞ VES = volume d’éjection systolique et donc aussi le retour veineux

1) Les causes d’insuffisance circulatoire aiguë

• Hémorragies

• Brûlures étendues

• Traumatisme médullaire (entraînant une dilatation des vaisseaux, c’est une vasoplégie)

• Epanchement pleural (quand il est gazeux, on appelle cela un pneumothorax, en revanche


quand il est sanguin, on parle d’hémothorax - existence aussi d’hémopneumothorax)

• Traumatisme cardiaque par compression du cœur et donc du retour veineux, pouvant entraîner
l’arrêt cardiaque (par exemple compression de la ceinture)

Ces causes sont aggravées par l’hypothermie (c’est pourquoi on utilise des couvertures de survie). En
effet quand un patient est immobile, il perd 0,5 degrés par heure et cela peut aller jusqu’à l’arrêt
cardiaque.

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2) Les signes d’un choc hémorragique :

☞PA différentielle qui baisse (↑PAD ↓PAS donc PAdiff < 40mmHg = dite pincée)

☞ Tachycardie : le pouls est rapide = 110 b/min (90 b/min pour une personne de + de 75 ans)

☞ Soif = signe d’hypovolémie (mais ne pas donner à boire)

☞ Agitation car le sang n’arrive pas jusqu’au cerveau

☞ Vasoconstriction (extrémités froides, pâleur cutanée, temps de recoloration cutanée > 2sec, marbrures,
Sp02 imprenable)

☞ décoloration des conjonctives

☞ chute de l’hémoglobine vérifié grâce a l’hemocue


On en fait une au début de l’intervention et une 20 minutes après. Si l’hémoglobine baisse cela
traduit un saignement actif.

3)Évaluation d’une hémorragie :

• Les fractures ont un risque hémorragique et donc un risque de perte de sang qui est de :
-125mL pour la fracture d’une côte
-250mL pour la fracture d’une vertèbre ou de l’avant-bras
-500mL pour la fracture de l’humérus
-1000mL pour la fracture du tibia
-2000mL pour la fracture du fémur (fermée ou ouverte)
-500 à 5000mL pour la fracture du bassin (crêtes iliaques instables) -> il faut mettre une ceinture pelvienne pour
comprimer le sang
Remarque : Les fractures, posant le plus de problèmes, sont les fractures fermées.

• La limite est de 30% de sang perdu par rapport au total du sang contenu dans le corps du
patient. Le volume sanguin circulant est de 70mL/kg, il faut donc déjà estimer la perte de sang par rapport à la
quantité de sang initiale.

Si on ne transfuse pas et que l’on donne des médicaments contre la douleur à effets secondaires, cela va aggraver
d’une manière iatrogène l’état du patient, le menant vers l’arrêt cardiaque.
Il faut estimer PUIS agir PUIS traiter la douleur

• Gestes d’hémostase à connaitre :

☞ pansement compressif (si carotide ne pas comprimer trop fort des 2 côtés : patient mort en quelques minutes)
☞ suture de scalp (car saigne beaucoup : plusieurs litres)
☞ tamponner le saignement de nez (épistaxis)
☞ pince hémostatique
☞ garrot tournique/israélien en notant l’heure de la pose !! (Sauve beaucoup de vies)
☞ mise en place d’une ceinture pelvienne si suspicion de fracture du bassin…
=>1er critère de gravité d’un traumatisme de Vittel : PAS < ou = à 90mmHg

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B) Respiratoire :

1)Évaluer la fonction respiratoire :

• FR en c/m (cycles par minute) = fréquence respiratoire = nombre de respirations en 1 minute


Si FR > 25 = détresse respiratoire (à mettre dans le contexte car hyperventilation psychogène possible mais
toujours penser au somatique d’abord)

• Saturation en oxygène, très importante, mesurée par un oxymètre de pouls : si elle est inférieure ou égale à
90% cela indique un traumatisme grave

• CO2 expiré (ETCO2) en mmHg ou en %

- la radiographie permet de voir un pneumothorax par exemple.


Sur une radiographie avec une hyperclarté, le cœur est complètement dévié, le poumon est ratatiné sur lui-même à
cause d’un pneumothorax (présence d’air) ;

Il faut mettre un cathéter au 2ème espace intercostal (2e EIC) en piquant sur le bord supérieur de la côte inférieure
pour évacuer l’air = exsufflation (et non drainage). Le poumon va se ré-expandre et le cœur va reprendre sa place

Si doutes concernant la radio = échographie (montre les épanchements pleuraux)


Présence possible sur une radiographie d’une bulle du côté gauche = ESTOMAC -> hernie diaphragmatique (choc
a perforé le diaphragme).
Il ne faut pas drainer sinon on peut provoquer une péritonite thoraco abdominale et la mort du patient

-l’échographie permet de préciser certains pneumothorax pas très nets à la radiographie. L’échographie permet de
voir : le foie, la rate, le cul de sac de douglas, le péricarde. Il existe l’échographie FAST = focused abdominal
sonography for Trauma qui se réalise en 1min45s (sans erreur)

2) Les causes d’une détresse respiratoire :

- Le traumatisme crânien = 1ère cause de détresse respiratoire (plus de commande centrale), il faut donc bien
observer le patient.

- Le traumatisme de la sphère ORL (maxillo-facial), trachéo bronchique (corps étrangers bronchique, ex :


blocage d’une dent cassée dans la trachée) entraînent une obstruction des voies aériennes
PS : Trachée est très petite et fait des bruits que si elle est obstruée à 75% (s’adapte aux agressions)
-> dyspnée inspiratoire (à ne pas confondre avec la dyspnée expiratoire : bruit différent)

- Le traumatisme thoracique : fracture/volet costal, épanchement pleural : hémo/pneumothorax, contusion


pulmonaire, œdèmes ou inhalation pulmonaire…)

- Le traumatisme médullaire : si la moelle épinière est sectionnée au-dessus de C4 -> arrêt respiratoire donc
trachéostomie nécessaire (rattache la trachée à la peau de façon définitive)
PS : trachéotomie = trou dans la trachée

- La détresse respiratoire peut aussi être aggravée par : une intoxication associée (tabac par ex) ou des pathologies
préexistantes décompensées comme l’asthme.

=>le 2ème critère de Vittel est une saturation en oxygène < ou = 90%

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3)L’intubation et la ventilation d’urgence :

• L’intubation :

Endormir avant d’intuber (sauf si le patient est en arrêt cardiaque) car l’intubation augmente la pression artérielle
ce qui est mauvais pour le cerveau. Il faut aussi avoir le bon matériel (savoir ventiler avec des laryngoscope,
sondes, ballons, …).
Les conditions d’intubation sont parfois compliquées, inconfortables mais il existe beaucoup de techniques
différentes.

• La ventilation d’urgence :

Ventilation/min (VM) = VT (mL) x FR (c/min) puis on monitore le CO2 par un capnographe.


VT = volume courant = volume tidal (anglais)
FR = fréquence respiratoire

On a une valeur pronostique de l’ETCO2 lorsqu’elle est < 25mmHg , dans ces cas-là le pronostic vital est engagé
mais attention l’ETCO2 n’est pas un critère de Vittel.
(PS : ETCO2 (End Tidal -> mesure en fin d’expiration jusqu’au début de l’inspiration )

C) Neurologique:

3 organes nobles : cerveau, cœur, poumons => on doit absolument sauver le cerveau car quand on réanime un
arrêt cardiaque ce n’est pas pour que le cœur reparte mais pour que le cerveau ne souffre pas.

1)Les lésions:

• Lésions cranio-cérébrales primitives :

- cutanées
- osseuses
- hématome extra dural (convexe avec déviation de la ligne médiane et nécessite une trépanation)
- hémorragie méningée
- contusion
- hématome intracérébral, …

Ci-joint des illustrations d'un hématome extra


dural (trépanation = trou pour enlever
l’hématome) convexe sur la photo de gauche
et d'un hématome sous dural concave en
interne sur la photo de droite.

• Lésions cérébrales secondaires :


Créées par aggravation des lésions primitives par des facteurs extra crâniens (Agressions Cérébrales Secondaires
d’Origine Systémique : ACSOS). Le cerveau fonctionne car il a un apport de sang, d’oxygène, de sucre, de gaz
carbonique,… ces paramètres sont des facteurs extra crâniens qui peuvent engendrer des ACSOS s’ils
dysfonctionnent.

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2)Le score de Glasgow :

• Le Glasgow :
C’est le seul score pronostic traumatique utilisé (il n’a pas de sens en dehors du traumatisme)
Il est composé de 3 éléments :

☞ Ouverture des yeux de 1 à 4


Spontanée -> 4
Parole -> 3
Douleur -> 2
Aucune -> 1

☞ Réponse motrice de 1 à 6
Sur commande -> 6
Localisatrice -> 5
Évitement -> 4
Flexion inadaptée -> 3
Extension -> 2
Aucune -> 1

☞ Réponse verbale de 1 à 5
Claire -> 5
Confuse -> 4
Incohérence -> 3
Incompréhensible -> 2
Aucune -> 1

=>Le score de Glasgow va de 3 à 15

• Application du Glasgow :

Pour faire mal afin d’analyser la réponse motrice à la douleur on :


- pince les bras ou épaule
- appuie fort sur les os propres du nez

Il ne faut plus pincer les doigts, mamelon, faire la manœuvre de Pierre Marie et Foix : on appuie sur parotide où
passe le nerf facial (7ème paire de nerfs crâniens) -> paresthésie pendant 8 semaines s’il y a un traumatisme du nerf
facial

Si on appuie fort sur les yeux, on comprime jusqu’au tronc cérébral ce qui peut entrainer un arrêt cardiaque
ATTENTION pas d’agression

- Quand on pince le patient, il va prendre la main opposée et va repousser (instinctivement) ou éviter (recule son
épaule). Quand son état est grave il va fléchir (réflexe archaïque) ou rentrer en extension (mouvement
d’enroulement) ce qui est un signe d’extrême gravité : peu de chance de reprise de conscience

- Le plus important est le Glasgow moteur (grande gravité à partir de 3) car la réponse verbale et l’ouverture des
yeux sont plus subjectives

=>Le 3ème critère de Vittel est un Glasgow < 13 (strictement)

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• Récapitulatif des critères de gravité d’un traumatisme gravité de Vittel

1. PAS ≤ 90mmHg
2. Saturation en oxygène ≤ 90%
3. Glasgow < 13 (strictement)

• Interprétation du Glasgow :

Il est ici déterminé après correction des troubles hémodynamiques. Même un score de Glasgow de 14/15 est
anormal car il ne faut jamais négliger 1 point.
Ce score permet de classer les traumatismes crâniens (TC) en 3 catégories :
- TC mineur pour GCS ≥ 13 (même mineurs ils peuvent entraîner des problèmes de réinsertions sociales)
- TC modérés 9 ≤ GCS ≤ 12 (hésitation à intuber)
- TC sévères GCS ≤ 8 (intubation systématique)

=> Les 3 détresses sont intimement liées et leurs traitements sont réalisés simultanément, la PAS ≤ 90 mmHg, la
saturation ≤ 90%, le GCS < 13 sont des facteurs pronostics péjoratifs et donc de mortalité accrue.

• Les signes de souffrances cérébrales peuvent être associés aux :

-trouble du tonus
-anomalies pupillaires
-déficit moteur
-convulsions
-agitation d’un traumatisé crânien (même s’il est GSC 10 ou 11 il faut l’endormir, l’intuber et le ventiler pour
protéger son cerveau car c’est un signe d’agression du cerveau)

☞ Il est très important de regarder les pupilles

⇢ anisocorie = une pupille est + dilatée que l’autre


⇢ mydriase = pupilles très dilatées -> signe hématome extra dural (compression de la 3ème paire de nerf crânien)
⇢ myosis = pupilles rétractées, fines

Quand il y a un signe, il y a toujours son coronaire négatif, ex : si on tombe et qu’il y a un traumatisme de l’œil la
pupille se dilate immédiatement (mais n’est pas arrondie parfaitement : bords irréguliers)

☞ Tout traumatisé crânien grave est un traumatisé du rachis jusqu’à preuve du contraire.
Ne pas oublier de faire un examen de toutes lésions possibles (membres supérieurs, inférieurs, …), en étant
méthodique, regarder de haut en bas rapidement si le corps est intègre

3)Le shock index (SI) :

• Formule:
Les critères de Vittel ne sont pas récents (années 2000) et donc aujourd’hui on utilise le shock index (SI)
SI = Fc/ PAS
Fc = fréquence cardiaque
PAS= pression artérielle systolique

• Interprétation :
Le test est très sensible (on se trompe rarement). Il aide à orienter le patient dans le bon service directement (sauve
beaucoup de vies)
-si SI ≥ 0,9 c’est un choc sévère et le patient doit aller dans un trauma center de niveau 1, la fréquence cardiaque
est + élevée que la PAS
-si SI < 0,9 il peut aller dans un CH périphérique en attendant la décision

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4)Le MGAP = Mécanisme Glasgow Age et Pression artérielle :

☞ Il faut prendre le score de Glasgow et :


-la PAS (>120 = +5 ; 60 à 120 = +3 et <60 = 0)
-+4 si le traumatisme est fermé
-+5 si l’âge > 60 ans
°On peut alors interpréter le résultat par :
-score 23-29 : risque faible (mortalité de 2,8%)
-score 18-22 : risque intermédiaire (mortalité 15%)
-score <18 : risque élevé (mortalité 48%)

Ci-joint le tableau récapitulatif pour calculer le score MGAP


5) Orientation des patients traumatisés graves pris en charge en pré-hospitalier :
Il existe le grade TREHAU avec (A pour le patient instable malgré réanimation ; B le patient stable après
réanimation et C pour le patient stable d’emblée). Pour le patient A, il faudra aller directement au centre de niveau
1, pour un patient B c'est soit le niveau 1 ou le niveau 2 et le patient C ira dans un centre de proximité.

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Séméiologie générale
Séméiologie clinique en gynécologie

Semaine : n°1 Heure : 11h00 à 12h00 Professeur : Dr G. Robin


Date : 15/09/2021
Binômes : Elise Beecroft et Lilas Maniscalco Correcteur : Anaïs
Mathilde Serreau et Léa Nappini Boccadoro
Remarques du professeur :

Plan du cours :

I) Introduction VIII) L’examen clinique sénologique


II) Attitude pratique X) Conclusion
III) Interrogatoire orienté
IV) Les signes fonctionnels gynécologiques
A. Les douleurs pelviennes
B. Les troubles du cycle menstruel
C. Leucorrhées
D. Autres signes fonctionnels gynécologiques
V) Le développement pubertaire
VI) L’examen général
VII) L’examen abdominal
VII) L’examen périnéal et pelvien
A. Généralités
B. Pose du spéculum
C. Exemples de lésions du col
D. Le toucher vaginal
E. Le toucher rectal

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I) Introduction

On effectue un exam gynécologique ds 2 situations:

1. Dépistage systématique : c’est la situation classique (la plus courante). C’est le rendez-vous
annuel qui est recommandé chez le gynécologue, la sage-femme ou le médecin généraliste pour le dépistage
et la prévention en santé de la femme.

2. Pathologie gynécologique : L’interrogatoire de l’examen clinique va donc être orienté vers les
symptômes de la patiente en question.

L’examen gynécologique de dépistage est fortement recommandé en France, où il y a une très grande
politique de prévention notamment pour certains cancers comme les cancers du col de l’utérus et le cancer
du sein (des mammographies vont être proposées).

Mais l’examen de dépistage n’est absolument pas obligatoire. Malgré le fait que l’on puisse faire cet
examen de dépistage, 25 à 35% des femmes ne consultent jamais un médecin pour ses problématiques de
santé et de prévention en santé de la femme.
Il est primordial de respecter l’intimité de la femme quand on pratique la gynécologie. Il ne faut pas être
intrusif. L’examen gynécologique requiert le consentement de la patiente. Si la patiente ne le souhaite pas,
on n’impose pas un examen gynécologique.

L’examen physique se fait en 2 temps:


- l’examen pelvien
- l’examen mammaire.
Pour l’examen pelvien on effectue une palpation abdominale, on observe les régions de la vulve, le vagin le
col et toucher vaginal . Afin de respecter l’intimité de la patiente, elle enlève que le bas pour l’examen
pelvien, et que le haut pour l’examen mammaire. On doit toujours expliquer pourquoi on fait l’examen et
recueillir le consentement de la patiente.

II) Attitude pratique

On ne peut pas imposer un examen gynécologique. On voit parfois des attitudes dans le monde
médical très directives, mais il faut d’abord expliquer pourquoi on fait cet examen, ce qu’on
recherche et attendre son consentement.

Le praticien doit toujours être dans une approche bienveillante, non paternaliste. On attend de la patiente un
accord oral, pour l’instant en France il n’y a pas de consentement écrit. Il est vraiment important de toujours
expliquer le déroulement de l’examen, expliquer pourquoi on réalise tel ou tel geste et surtout ne pas réaliser
des gestes inutiles.

Si la patiente a donné son accord, il faut absolument avant chaque nouveau geste intime demander à la
patiente si elle est prête afin que l’examen se passe dans les meilleures conditions possibles, ce n’est pas
parce qu’elle a dit oui qu’elle est prête.
Presque 30 à 40% des femmes vont souffler un peu et vont se prendre un temps de réflexion de quelques
secondes.
Tout cela est essentiel car le monde gynécologique, les sage-femmes ont été accusé de brusquer les femmes,
d’être violent, intrusif, maltraitant envers les patients.
C’est une minorité mais cela reste très grave.
Le but est de lutter contre ces violences gynécologiques et respecter l’intimité des femmes.

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III. Interrogatoire orienté

L’interrogatoire est très orienté, il y a tout d’abord :


☞ L’âge de la femme est important (on ne va pas forcément donner le même diagnostic pour une femme de
18 ans qui a mal à la poitrine a une femme de 50 ans, pour qui un cancer du sein est plus envisageable)
☞ Le motif de consultation (Est-ce un dépistage ? ou bien Est-ce qu’il y a des symptômes ?)

• Antécédents médico-chirurgicaux personnels en insistant sur :

- ATCD abdomino-pelviens (comme une appendicectomie avec péritonite pouvant augmenter le risque
d’atteintes des trompes et éventuellement d’infertilité chez la femme)

- ATCD de maladies graves (la chimiothérapie a un impact sur la fertilité et la fonction ovarienne avec
des risques de ménopause précoce) ou chroniques (les migraines avec aura sont des céphalées qui
contre-indiquent certaines contraceptions hormonales)

- ATCD de risque cardio-vasculaire(certaines contraceptions chez la femme, notamment ceux qui


contiennent des œstrogènes peuvent augmenter ce risque cardio-vasculaire)

- La prise de toxiques (tabac, alcool, cannabis, opiacés…)et notamment le tabac qui contient du
goudron, retrouvé dans le liquide folliculaire et qui constitue un véritable poison de la fertilité

- Les traitements en cours


- Les allergies comme les allergies au latex
• Antécédents gynéco-obstétricaux :

- Selon l’âge de la patiente, préciser soit l’âge de la puberté (les premiers signes sont la croissance
mammaire) et de la ménarche, ou bien l’âge de la ménopause

- Des pathologies gynécologiques? (Endométriose, fibro…)


- Des pathologies mammaires?
- ATCD de chirurgie gynécologique ou mammaire? Grossesses antérieures? Evolution des grossesses
(fausse couche, complications, accouchement par voie basse ou par césarienne) A-t-elle déjà eu recours
à des IVG?

- Notion de gestité et de parité?


Traitement hormonal contraceptif ou substitutif de la ménopause

• Antécédents familiaux :

- ATCD de cancer gynécologique(seins/ovaires/utérus):existence de forme génétique héréditaire (les


gènes BRCA)

- ATCD de cancer colo-rectal, notamment le syndrome de Lynch qui est un syndrome qui prédispose
d’une part au cancer colo-rectal mais aussi au cancer de l’utérus

- ATCD de risque cardio-vasculaire (artériel et veineux) qui contre-indiquent certains traitements


hormonaux notamment quand il y a des facteurs de risque chez les apparentés au premier degré (papa
maman, frère et sœur)

- Les pathologies génétiques familiales (trisomie, mucoviscidose) connues ou retards mentaux?

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IV) Les signes fonctionnels gynécologiques

A. Les douleurs pelviennes

Les douleurs pelviennes peuvent être aigües (intense, une crise, la première fois) ou bien
chronique, qui revient régulièrement.

Il est important de préciser si ces douleurs chroniques sont cycliques, c’est-à-dire si elles sont liées à
certaines périodes du cycle chez la femme et notamment pendant les règles.

Les douleurs pelviennes pendant les règles sont les dysménorrhées ou algoménorrhées : ce sont des
douleurs pelviennes qui vont accompagner les phénomènes de menstruation chez la femme, d’intensité
variable, mais c’est aussi un symptôme important de l’endométriose.
DEF ENDOMETRIOSE: Définition de l’endométriose : Des bouts d’endomètre qui sont en dehors de la
cavité utérine qui peuvent être dans les trompes, sur l’ovaire mais aussi sur le tube digestif, la vessie, les
uretères, le diaphragme, dans le foie, dans la cavité pleurale et même dans les canaux lacrymaux et les sinus.

On peut savoir si la dysménorrhée est associée ou non à l’endométriose en interrogeant la patiente sur 5
critères relatifs à la douleur:
- la survenue
- la durée
- l’intensité
- l’évolution
- les signes associés.

Dysménorrhée Dysménorrhée
essentielle secondaire à
l’endométriose
Survenue Primaire (dès 1ers cycles) Secondaire

Durée Dysménorrhée de Dysménorrhée téléméniale

précession et/ ou (parfois plus de 36h)


Protoméniale (36h max)
Intensité Modérée à importante, Importante, invalidante
variable
Evolution Stabilité Aggravation progressive

Signes associés Signes neurotoniques


Digestifs, urinaires,
(céphalées, nausées,
dyspareunies profondes,
vomissements, nervosité) douleurs pelviennes non
cycliques…

Remarque : les signes neurotoniques/neurovégétatifs sont liés à un relargage excessif de


prostaglandines au niveau de l’endomètre

On peut avoir aussi des lésions d’endométriose derrière l’utérus qui provoquent des dyspareunies
profondes. Les dyspareunies sont des douleurs lors des rapports sexuels et une dyspareunie profonde est une
douleur qui à la pénétration profonde, dans certaines positions, le penis tapant le sac de Douglas provoque de
très fortes douleurs.

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B. Les troubles du cycle menstruel

Un cycle menstruel normal = 26 et 34 jours avec des saignements menstruels qui durent 3 à 6 jours. Ces
saignements varient d’un cycle à l’autre, avec notamment des petits caillots en début de règle mais tout de
même modéré.

Les cycles anormaux durent plus de 34 jours ou moins de 26 jours. Dans ces deux cas, il y a présence
d’un trouble ovulatoire.
Les aménorrhées : absence de menstruation pendant au moins 3 mois

On distingue deux types d’aménorrhées:

• les aménorrhées primaires avec une absence de menstruation à l’âge de 16 ans (ce qui indique donc soit
un problème hormonal, ou également la possibilité du syndrome de Mayer- Rokitansky-Küster-Hauser où
les femmes naissent sans utérus).

• les aménorrhées secondaires qui constitue un arrêt des cycles menstruels chez une femme normalement
réglée.

On doit retenir que toute femme en aménorrhée est enceinte jusqu’à preuve du contraire.

- Les cycles courts : durent entre 21 et 25 jours

- Les tachyménorrhées: durent moins de 21 jours


- Les cycles longs : durent entre 35 et 45 jours

- Les spanioménorrhées : durent plus de 45 jours (mais moins de 90 jours)

- L’anisoménorrhée : cycles de durée inégale

Il existe aussi des troubles du cycle lié au volume menstruel :


- Les ménorragies : hémorragie utérine coïncidant avec la menstruation mais présentant des aspects
anormaux par son abondance et sa durée. Ce sont des règles de plus de 6 jours avec une abondance
de flux inhabituels et présentant des caillots de sangs importants.

- Les hyperménorrhées : Règles d’abondance exagérées mais de durée normale, contient des caillots.

- Oligo- ou hypoménorrhées : règles de très faible abondance. Souvent à cause de la prise de la pilule
contraceptive.

- Les spottings : pertes fréquentes de faibles quantités (gouttes) de sang d'origine génitale (en rapport
parfois avec certains contraceptifs comme l’implants/le stérilet).

- Les métrorragies : saignements endo-utérins survenant en dehors des menstruations. Ces


saignements ressemblent à des règles. On peut aussi avoir des ménométrorragies.

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C. Les leucorrhées

= sécrétions vaginales issues de la lubrification vaginale lors de l’excitation sexuelle, qui est due à une
vasodilatation des vaisseaux gros du vagin. Ces sécrétions contiennent un microbiote vaginal extrêmement
performant.
Le col de l’utérus sécrète aussi de la glaire. Le mélange de la glaire, des sécrétions vaginales et du
lubrifiant forme des leucorrhées.

Les leucorrhées physiologiques sont:


- Limpides, blanchâtres, peu épaisses
- ne sentent pas mauvais, aucune irritation
- ne contiennent pas de polynucléaires

Elles ne sont en général pas gênantes sauf si trop abondantes. Elles proviennent:
- de la desquamation vaginale, responsable de leucorrhée laiteuse, peu abondante, opalescente
- de la glaire cervicale sécrétée par cellules cylindriques de l’endocol (abondante + translucide J12-
j14)

Les leucorrhées pathologiques :


- Très blanches / grisâtres / verdâtres
- Épaisses, écaillées, trop abondantes, adhérentes aux parois
- Malodorante (cas des infections comme la trichomonase et les infections à la gardnerella
vaginalis) On effectue alors un test à la potasse entraînant la destruction de cellules qui vont
engendrer des odeurs soufrés et qui va donner une odeur de poisson pourri.

Des leucorrhées anormales doivent faire penser à la possibilité d’une MST.

D. Autres signes fonctionnels gynécologiques

L’infertilité : difficulté à obtenir une grossesse après une année d’exposition avec rapports sexuels réguliers
sans contraception.
Les signes fonctionnels sexologiques :
• - Les troubles de la libido (le plus souvent en baisse)
Remarque : les sexologues sont des médecins ou des sage-femmes qui ont passé un diplôme
supplémentaire et peuvent parler de sexologie.

- Les dyspareunies (douleurs lors des rapports sexuels) On distingue:


• Les dyspareunies d’intromission (douleur à l’entrée du vagin lors de la pénétration)
• Les dyspareunies profondes (douleurs lors des pénétrations vaginales profondes)

Les symptomatologies mammaires :

☞Les mastodynies : douleurs mammaires (cycliques ou non)


☞Les galactorrhées : écoulement mamelonnaires lactescents (parfois chez une femme sans grossesse). Ce
sont des femmes qui ont sécrété trop de prolactine.
☞Ecoulements mamelonnaires non lactescents, faire attention c’est un signe de cancer du sein
☞Perception d’un nodule, d’une masse lors de la palpation permettant la mise en place d’éventuels
examens
complémentaires.

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V) Le développement pubertaire

La description des stades de Tanner nous permet de mieux comprendre ce développement.

Les signes gynéco-endocriniens : ce sont des signes d’excès de carence hormonale qui vont donner des
symptômes chez la femme :

- Signes d’hyperandrogénie
• Les ovaires sécrètent trop de testostérone et cela provoque comme chez l’homme de l’acné
(inflammatoire ou glomérulaire), une peau grasse avec parfois des sudations excessives. On a aussi la
possibilité d’un hirsutisme (excès de pilosité).

Le score de Ferriman et Gallwey permet d’évaluer la densité pileuse dans toutes les zones où la pilosité est
anormale chez une femme.
Quand le score est > à 6 ou 7 on considère qu’il y a un hirsutisme.

- Alopécie
• Symbolise un excès d’androgène chez la femme

VI) L’examen général

On s’intéresse à différents paramètres comme :

• La morphologie : âge, taille, poids, calcul • Pathologie d’autres appareils ?


de l’IMC (poids / taille2)

• Le développement pubertaire normal ou • Prise de la tension artérielle


anormal

• Les signes d’hyperandrogénie • Explication du bon déroulement de


(pilosité...) l’examen gynécologique

• Altération de l’état général ? • Bon relâchement indispensable

• Vessie vide et au mieux rectum vide

VII) L’examen abdominal


Pour assurer un bon examen abdominal, on observe :

• La présence d’éventuelles cicatrices


• Les orifices herniaires et ombilicaux
• On effectue une palpation abdominale
• Les fosses lombaires

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VIII) L’examen périnéal et pelvien


A/ Généralités

L’examen s’effectue dans la position gynécologique.


L’objectif de cet examen est d’observer la vulve, vérifier qu’elle s’est développée normalement.
Une vulve peut prendre de multiples aspects différents.

On vérifie chez la patiente :

⇢La pilosité, la pigmentation, le


développement des grandes lèvres et du clitoris
(dépendant des androgènes)

⇢Le développement des petites lèvres


( dépendant des oestrogènes)

⇢Signes cutanés muqueux

⇢La présence ou non de tuméfactions

⇢Existence de séquelles obstétricales à type


de déchirure, d'épisiotomie ou de fistule.
Rappels anatomiques de la vulve

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Lésion cutanée suite au virus de l’HPV condylome

B/ Pose du spéculum

Le spéculum permet d’écarter la paroi vaginale (les lèvres) afin de dégager le col utérin (col cervical). Cela
se fait avec des gants. L’examen n’est pas agréable mais ne doit pas provoquer de douleur.
Cet examen est à réalisé uniquement si la patiente a déjà eu des rapports sexuels.
Protocole :
• On s’assure que la patiente soit prête et est bien installée

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• On écarte les petites et les grandes lèvres

• On pose le spéculum à 90° dans le sens inverse de l’ouverture

• On appuie sur la fourchette postérieure

• On descend dans l’orifice suivant un angle de 45° par rapport au plan de la table

Il existe 2 types de
spéculums : les spéculum
Cusco et les spéculum Collin.

Ils sont tous les deux aussi


performants et leur utilisation
dépend de la préférence du
praticien.

Cet examen permet d’observer : Il permet de réaliser :


- Le col utérin -Des prélèvements vaginaux
- L’aspect de la glaire cervicale - Des frotti
- Les parois vaginales qui sont visualisées lors du retrait

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Cette vue microscopique met en évidence:

• L’exocol en rose pâle : épithélium malpighien non kératinisé


• L’endocol (rose plus framboisé) : épithélium cylindrique ou prismatique pseudostratifié qui sécrète la
glaire cervicale.

Ectropion : éversion de l’endocol.


L’endocol sort dans la cavité vaginale, la jonction entre l’endocol et l’exocol est beaucoup plus éloigné de
l’orifice cervical. Toute la zone de muqueuse glandulaire est exposée. L’ectropion n’est pas symptomatique
en général mais il peut engendrer des petits saignements après les rapports sexuels.

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C / Exemples de lésions du col

D/ Le toucher vaginal

L’examen du toucher vaginal se fait toujours après l’examen au spéculum pour ne pas contaminer les
prélèvements.
Avant l’examen, on demande toujours à la patiente si elle est prête après lui avoir expliquer le but de cette
démarche.
Il se fait avec 2 doigts en intravaginal et une main posée sur le ventre :
- La main ramène vers les doigts vaginaux le contenu viscéral pelvien
- Les deux doigts en intra-vaginal permettent d’explorer les culs de sacs latéraux droit et gauche :
• Le cul de sac vaginal postérieur qui est le cul-de-sac de Douglas
• Le cul de sac antérieur qu’on apelle le cul-de-sac vésico-utérin.On palpe aussi le col utérin

Cet examen informe sur :

• L’état des parois vaginales


• Absence de douleurs
• Présence de masses, de nodules
• Position de l’utérus :


☞ antéversé : si on le palpe avec les deux doigts intra-vaginaux (les doigts sont au contact du culs de sac
antérieur)
☞ rétroversé : si on le palpe avec les deux doigts intra-vaginaux (au contact du culs de sac de douglas)

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Apports et limites du toucher vaginal : Il permet d’apprécier :

• La face postérieure de la vessie et l’urètre terminale


• Le col utérin : sa consistance, sa forme, sa mobilité, sa longueur, son ouverture
• Le vagin et son cul de sac postérieur
• Le corps utérin : taille, position, forme, consistance, mobilité, sensibilité
• Les annexes et ovaires à travers les culs de sac vaginaux latéraux
• L’existence d’une douleur
• L’existence de masses, de nodules

Cependant il est limité par :

• Le fait qu’un droitier explore mieux le côté droit du vagin, il peut être utile de répéter le toucher
avec la main gauche
• Les patientes obèses sont plus difficiles à examiner car la main abdominale ne peut ramener
correctement le fond utérin
• En cas d’atrophie vaginale, l’examen doit être fait à un seul doigt
• Ne permet pas de dépister la présence de kystes ovariens ou d’anomalie des trompes (on réalise une
échographie)

Chez une patiente qui n’a jamais eu de rapports sexuels, on ne fait pas de toucher vaginal
(sauf cas extrême)

E / Le toucher rectal

Le toucher rectal n’est pas systématique. Cependant, il est utile de le combiner au toucher
vaginal dans certaines situations (prolapsus, endométriose)

IX) L’examen clinique sénologique

A/ Examen sénologique

• Les données de l’interrogatoire

- Antécédents familiaux significatifs : Antécédents de cancer du sein de l’ovaire (préciser la branche


familiale, le degrés de parenté, l’âge de survenue)

- Antécédents personnels sénologiques : cancer,


mastopathies bénignes, chirurgie esthétique (le port de
prothèses peut gêner à la palpation si elles se situent
devant les glandes mammaires) - Les signes fonctionnels
: Mastodynie, écoulements mamelonnaire (lactescents ou
non lactescents)

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Coronéo 2021-2022 Séméiologie – Examen clinique en gynécologie Dr Robin
• L’examen sénologique « physique » ( palpation)

La patiente est torse nue, d’abord assise puis en décubitus


dorsal.
On utilise une source de lumière directe voire tangentielle pour
l’inspection du sein pour voir s'il n’y a pas de déformation au
niveau de la peau des seins.

Il nécessite de prendre son temps et de rester méthodique. Cet


examen se fait avec un consentement éclairé.

On cherche à palper une masse ou une lésion.


On sépare virtuellement le sein en 4 quadrants, selon la plaque aréolo-mammelonaire.
- supéro-externe
- supéro-interne
- inféro-externe
- inféro-interne
Pour caractériser une lésion, fait des mouvements de l’intérieur vers l’extérieur ou de l’extérieur vers
l’intérieur en demandant à la patiente si elle est prête.

B / Caractérisation d’une lésion

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Coronéo 2021-2022 Séméiologie – Examen clinique en gynécologie Dr Robin

C/ Recherche d’un écoulement mamelonnaire


On presse le mamelon de l’extérieur vers l’intérieur.

☞Caractérisation de l’écoulement :
• Absent : normal
• Lactescent : on parle de galactorrhée
• Sanglant
• Purulent
• Séro-sanglant
• Séreux

D/ Palpation des aires ganglionnaires (axillaires et claviculaires) 


• Cette palpation est recommandée après l’examen sénologique méthodique en particulier si la patiente
présente des antécédents personnels de cancer du sein.

Technique :
La patiente est assise,
- On examine les aires claviculaires : les adénopathies sus claviculaires sont très souvent évocatrices de
métastases.
- On examine les aires axillaires (bras tendu vers l’avant), mais il est plus délicat. En effet, on estime qu’il
y a un taux d’erreur important.

E/ Performance de l’examen clinique sénologique dans le dépistage à un stade précoce


de cancer du sein

Cet examen est simple, important et médico-légal, moins intrusif qu’un examen pelvien mais sa sensibilité
est très médiocre.

On a 7 à 38 % de chance que l’examen soit anormal quand il y a présence d’un cancer.


Dans l’immense majorité des cas, quand il y a un cancer, votre examen est normal. C’est pour cela qu’on
propose des mammographies à partir de 50 ans.

En absence de cancer, il y a 97 à 99% de chance que l’examen soit normal.


Pour les femmes porteuses d’une mutation des gènes BRCA1 ou BRA2 on préconise l’imagerie.

X) Conclusion
L'examen gynécologique doit être attentif, soigneux et performé avec bienveillance.

Il est effectué soit dans un contexte de dépistage ou de pathologies gynécologiques. Il faut appréhender la
sémiologie spécifique de la gynécologie. Enfin, lors d'un examen gynécologique, il faut éviter les paroles
maladroites, on explique chaque geste que l'on fait à la patiente et on effectue cet examen avec un
consentement éclairé.

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Coronéo 2021-2022 Séméiologie –Séméiologie des blessures Pr GOSSET

Séméliologie
Séméiologie des blessures

Semaine : n°1 Heure : 08H00 à 09H00 Professeur : Pr GOSSET


Date :16/09/21
Binômes : Amaury Watel - Simon Bar Correcteur :Axel Mokrim
Leslie Rivière - Alexia Fernandes
Remarques du professeur :

Plan du cours :

I) Objectifs du cours
II) Etat général
III) Classification des blessures
A) Les contusions
1. Défénitions
2. Description des ecchymoses
B) Contusions sévère : écrasement
C) Contusions sévère : brulures
D) Les plaies
1. Les plaies superficielles
2. Les plaies pénétrantes
E) Plaies contuses particuliére : plaie par balle
IV) Situation complexe : incendies

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Coronéo 2021-2022 Séméiologie –Séméiologie des blessures Pr GOSSET

I) Objectifs du cours
- Connaitre les différents types de lésions
- Acquérir un langage médico-légal commun
- Reconnaitre une lésion post mortem
- Apprendre à dater une blessure
- Comprendre la mécanique des blessures
- Apprentissage de situations complexes

II) Etat général


Lors d’un examen dans un cadre medico legal il faut regarder :
• -Son poids et sa taille. Cela est important car en médecine légal les choses se font dans le temps. Par
exemple dans le cas de la maltraitance à enfant : dans le carnet de santé figure la courbe de poids.
Une pathologie organique digestive peut faire maigrir un enfant, mais après l’hospitalisation l’enfant
va reprendre du poids. Si c’est une maltraitance non. Quant aux affaires d’agression, les choses vont
être jugées longtemps après les faits (1 ou 2 ans). Une adolescente change morphologiquement entre
15 et 18 ans, il faut expliquer aux jurés qu’à l’époque le corps n’était pas le même et donc le rapport
agresseur victime non plus
• Sa musculature
• Son degré d’hydratation

III) Classification des blessures

A) Contusions
1) Définition

Ce sont les types de lésions les plus fréquentes. C’est le résultat de l’impact d’un corps contendant qui blesse par
sa masse et la force qui lui est appliqué. (Par exemple le poing). Le traumatisme contendant est un traumatisme
fermé (pas d’effraction cutanée sinon c’est une plaie contuse)

On distingue par ordre croissant de gravité :


• Ecchymose : Le plus fréquent (=bleu dans le langage commun). Le tissus blessé contient une
infiltration de sang qui est sortie des vaisseaux (extravasé) et qui a coagulé

• Hématome : Ce n’est pas une infiltration mais une collection de sang dans une cavité néo formé.
Souvent du à une rupture artériel ou artériolaire

• Ecrasement :
• Fractures sous-jacentes :

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L’ecchymose comme l’hématome est un signe vital, c’est à dire créé durant la vie. Pour créer un hématome ou une
ecchymose il faut que le sujet puisse saigner donc que son cœur batte et donc qu’il soit vivant. Si on trouve un
hématome sur quelqu’un alors celui-ci se l’est créé de son vivant. Si il n’y a pas de saignement sur une lésion sous
jacente alors le sujet est décédé

Ex :
Suicide d’une personne qui s’est jeté d’un pont sur l’autoroute, un premier véhicule passe et l’emboite. Le sujet
meurt mais va avoir le temps de saigner car le cœur est encore battant. Par la suite le corps va se faire écraser à
nouveau par d’autres véhicules qui provoqueront des lésions qui ne saigneront pas.

Il y a cependant une exception : celle du sujet qui tombe d’une grande hauteur (ex : crash d’avion) .Dans ce cas il y
a cisaillent de l’aorte au niveau de sa crosse, ce qui provoque une explosion de l’aorte et donc une arrivé massive
de sang dans le médiastin, la pompe cardiaque est donc immédiatement désamorcé. Dans ce cas il n’y a pas de
saignement.

Exemples :
• Ecchymose : c’est une simple infiltration
• Hématome : Vaste collection sanguine

2) Description de l’ecchymose

Elle s’observe uniquement à la lumière du jour. La coloration de la lumière artificielle atténue les couleurs et ne
permet pas un bon examen. Il en va de même pour un subictère.

On peut dater une ecchymose en fonction de sa coloration

Chronologie :
• Noirâtre au 1er jour + œdème
• Violacée aux 2/3ème jours +œdème
• Bleuâtre aux 3/4ème jours
• Verdâtre aux 5/6ème jours
• Jaunâtre aux 10/15ème jours

Une ecchymose se résorbe de la périphérie vers le centre.


On parle de trace ecchymotique quand la contusion disparait rapidement en 24H. C’est le cas de l’enfant qui reçoit
une gifle appuyé qui va marquer la joue , c’est donc une contusion qui va disparaitre en 24H , on parle alors de
traces ecchymotique.

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Il faut décrire l’ecchymose et préciser :


• Sa topographie :

Quand il y a beaucoup d’ecchymose on peut prendre des photos, faire des schémas. Afin de
situer l’ecchymose par rapport à des repères anatomiques.

• Son étendue, qui pour un même impact varie selon :


- La laxité du tissu: S’il y a un impact sur l’orbite, les paupières, le tissu cellulaire péri orbitaire
est lâche et l’ecchymose peut prendre de l’ampleur. Le même mécanisme se produit au
niveau des bourses car la peau y est flasque.

- Le plan sous jacent : Le rebord orbitaire étant un peu tranchant, il peut blesser la peau par le
dessous et parfois même provoquer une plaie

- L’âge du sujet : Les tissus cutanés du bébé et de la personne âgée sont plus fragiles

• Sa forme, qui permet de remonter jusque l’instrument qui l’a causé.

Exemples photos :
- Enfant avec traces ecchymotiques.

- Violence conjugale, cela concerne 20-25% des consultations en médecine légal. Ce sont le
plus souvent des femmes. C’est une contusion péri orbitaire avec une ecchymose sous
conjonctivale qui s’y rajoute.

- Lésion quadrangulaire qui permettrait de déterminer l’instrument qui l’a causé. Si plusieurs
propositions s’offre à nous.

- Lésion digitiforme sur la face interne de l’avant avant bras. C’est une lésion de préhension,
qui signifie que la personne a été agrippée.

- Lésions ecchymotiques de la face externe du bras et de l’avant bras, ce sont des lésions de
défenses, la personne s’est protégé.

- Adolescent avec lésions longilignes sur le dos. Ce jeune a été battu avec une gaine de tuyau
électrique

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B) Contusions sévères : écrasements

Exemples photos :
- Dame avec enfoncement de la partie gauche du crane. Il s’agit d’un coup de bar à mine.

- Sur la face antérieure du thorax on voit un impact contendant qui correspond à un coup de
sabot de cheval. Lorsque l’on reçoit dans la poitrine un impact contendant aussi fort on voit
apparaitre une ecchymose voir un hématome cutanée, sous cutanée et aussi du plan profond
qu’est le myocarde. Or une infiltration ecchymotique du myocarde est l’équivalent d’un
infarctus. Cette zone n’est plus fonctionnelle. Certains décès ont été causé par une balle perdu
au golf qui percute une zone sensible qui provoque une ecchymose voir un hématome du
myocarde qui peut entrainer des troubles de conductions graves.

C) Contusions sévères : brulures


A partir de la lésion on peut retrouver l‘instrument inhérent

Exemples photos :
- Brulure du visage à forme triangulaire qui est du à un fer à repasser.

- Enfant avec cicatrices de brulures qui s’étendent du ventre aux deux membres inférieurs
mais avec une limite très nette au niveau de la cuisse. Le haut des cuisses n’est pas brulé.
C’est une situation de maltraitance à enfant qui a été plongé à quatre pates dans de l’eau
brulante. La limite correspond niveau de l’eau. On l’a forcé à se pencher dans l’eau. C’est très
important de comprendre le mécanisme car on pourrait penser à un accident. Pour causer de
telles cicatrices il faut un contacte prolongé avec l’eau. On l’a donc maintenue car le premier
reflexe est de sortir de l’eau brulante. Cela ne peut donc pas être accidentel.

- Exemple de brulure infantile accidentel : La casserole d’eau chaude avec le manche qui
dépasse de la gazinière et l’enfant passe et fait tomber la casserole en bousculant le manche.
L’eau chaude provoque une brulure unilatérale qui part du cou pour s’estomper vers le bas. Il
faut confronter le mécanisme à l’histoire que l’on nous raconte, il faut que ce soit
vraisemblable.

- Lésion du poignet du à de l’électricité appliquée sur un bracelet. C’est une torture. Une
fulguration (lorsque la foudre est attiré par un objet métallique) aurait aussi été possible.

- Brulure caustique (=chimique). Produit d’acide fort qui a brulé la peau.

- Jeune fille avec deux types de lésions au menton : une lésion à fond érythémateux et une
lésion bulleuse. Un autre sujet possède les mêmes types de lésions derrière l’oreille avec une
desquamation. Il s’agit d’une agression par gaz lacrymogène. Dans cette situation Il faut
utiliser un lait démaquillant pour retirer le produit caustique plutôt que de l’eau.

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D) Plaies

1) Plaies simples, superficiel

Exemples photos
- Jeune fille avec des plaies superficielles constituées d’excoriations linéaires dans le bas du
dos. Ces plaies sont sans gravité mais restent très voyante. Elle dit avoir été agressé. Cela fait
penser à une auto mutilation, en effet la zone est facilement atteignable seul. Le contexte
psychique est important pour un tel diagnostique.

2) Plaies pénétrantes

A partir de l’aspect de la plaie on peut avoir une idée de l’agent vulnérant comme pour les objets contendants.
Aspect est différent selon sa topographie, le caractère aiguisé de l’agent inhérent et la force qui lui est appliqué.
On distingue :
• Les plaies par instrument piquant (ex : fourchette)
• Les plaies par instrument tranchant (ex : couteau)
• Les plaies par instrument tranchant et piquant (ex : baïonnette)

Exemples photos
- Plaie pénétrante qui a saigné (=signe vital). Dans le cas ou il y a plusieurs coup de couteau en
fonction des saignements on peut déterminer l’ordre dans lesquels les plaies ont été créé. Il y
a une extrémité aigue et une autre avec un talon. Il s’agit d’un couteau avec un fil d’un coté et
un talon de l’autre. Ce n’est donc pas un instrument à deux lames, une de chaque coté.
L’estafilade a été créée quand la lame a été retirée. Autour il y a de multiples petits points cela
signifie que l’agresseur a piqué la victime avant de la poignarder.

- Lésion avec instrument piquant. C’est un crime avec lésions fait au tournevis a les lésions
thoraciques ont causé la mort. Il y a aussi des lésions de ripage le long du bras et du thorax.
Les multiples lésions sur les paumes de mains sont des lésions de défenses. Une fois la
victime décédée l’auteur lui a enfoncé trois tournevis dans le crane à l’aide d’un marteau.

- Jeune homme agressé avec lésion linéaire à la joue droite et qui a été suturé, c’est une
agression au cutteur. A cet endroit passe le nerf facial et le canal de Stenon. Il faut donc
vérifier la mimique et les voies salivaire.

- Agression avec des lésions arciforme multiples au niveau de la région orbitaire. Ce sont des
plaies contuses car il y a des effractions cutanées. Cela a été causé par le goulot d’une
bouteille en verre que l’on a brisé.

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E) Plaies contuses particulière : Plaies par balle
Les plaies par balle sont fréquentes aux urgences

Dans une plaie par balle il y a l’orifice d’entré et l’orifice de sortie du corps. Distinguer les deux orifices permet
d’avoir la direction du tir à l’intérieur du corps, qui peut alors être extrapolé or du corps pour nous donner une
idée de l’endroit ou se trouvait le tireur. Ces orifices peuvent nous donner le sens du tir si on sait les différencier.

L’orifice d’entré est reconnue grâce à :



- Des caractères constants :
o Forme
o Topographie exacte
o Diamètre : donne une idée du calibre de ce qui a été tiré
- Des collerettes autour de l’orifice :
o Collerette érosive, une partie du derme a disparue au niveau de l’orifice. Cette
collerette entoure l’orifice
o Collerette d’essuyage, quand la balle traverse le canon elle « ramone » le canon et
emmène avec elle toutes les saletés. La balle projette alors ces saletés et va s’essuyer
et venir déposer ces éléments noirâtres à l’intérieur de la plaie. Si le sujet est en vie au
moment du tir il va y avoir une infiltration hémorragique.
Différents éléments sortent du canon : des éléments brulants et des résidus de poudre. Cela peut donner des lésions
particulières si le sujet est proche. D’où l’expression « à brule pourpoint ». Au moyen âge le mot pourpoint
désignait la chemise. Celle ci brulait lorsqu’on se faisait tirer dessus à courte distance.
Si autour de la plaie d’entré il y a des lésions de brulure cela signifie que l’auteur était à moins de 50cm de la
victime lors du tir. La brulure peut être sur les vêtements ou sur la peau si la victime était torse nu.

Autour des collerettes et de l’ecchymose on voit une zone d’estompage, de fumée. Dans cette zone on peut avoir
des petites incrustations de poudre. Il faut donc connaitre les caractéristiques de l’orifice d’entré classique et de
l’orifice d’entré à courte distance.

Exemples photos :
- Si larme est incliné par rapport à la peau on aura des lésions plus ovalaire

- Photos d’un suicide. Arme qui été directement appuyé sur la peau. Les collerettes sont plus
internes. On voit une grande zone d’ecchymose et de brulure car le canon était collé à la peau

- On voit bien l’empreinte du canon sur la peau du sujet ce qui signifie que l’arme était à bout
touchant.

- On voit bien sur la peau le détail de l’extrémité du canon. L’arme était donc ici à bout
touchant. Le sang de la plaie est de couleur rouge rosé, cela est un signe de l’intoxication de
l’hémoglobine par le monoxyde de carbone. L’hémoglobine ne peut donc plus transporter
d’oxygène et son spectre d’absorption est déplacé .Une coloration cochenille (=rosé) de la
peau d’un sujet comateux est le signe d’une intoxication au monoxyde de carbone. Ici le
monoxyde de carbone sortant de l’arme à intoxiqué localement l’hémoglobine de la peau
pour donner localement de la carboxyhémoglobine

- Lésions dans le bas du dos du à une carabine à plomb. Si on trouve l’arme on peut faire des
tirs comparatifs et regarder la dispersion des plombs en fonction de la distance de tir. On
peut ainsi déduire grossièrement la distance de tir.

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- Une lésion du à un tir à haute vélocité. Ces tirs sont causés par des armes de guerre
(kalachnikov, magnum 380,…). Ces types d’armes peuvent projeter des balles capables de
traverser une voiture et ses occupants de part en part facilement.

- Photo d’un crane avec un orifice en biseau, en porte voie .L’orifice va en s’évasant de
l’intérieur vers l’extérieur. Cela donne le sens du tir , en effet le tir sur un os plat provoque un
orifice qui s’évase de l’intérieur vers l’extérieur

IV) Situations complexes : incendies


Dans l’incendie il y a : la carbonisation du corps et les brulures qui ont un aspect rosé , cela est le signe de
l’intoxication au monoxyde de carbone

Le carbonisé a toujours les deux bras repliés (ex : cadavres de Pompéi). Cela est du au chauffage des muscles. En
effet les muscles agonistes, fléchisseurs sont plus puissants que les extenseurs.

Exemple
- Brulure de la trachée avec cette couleur rouge cochenille, et de nombreuse fumée dans
l’œdème trachéale.

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Coronéo 2021-2022 Séméiologie - Séméiologie urologique normale Pr. VILLERS

Séméiologie
Séméiologie urologique normale

Semaine : 1 Heure : 09h00 - 10h00 Professeur : Pr. VILLERS


Date : 16/09/21 Dr. BIARDEAU
Binômes : Bar Simon - Watel Amaury Correcteur : Mokrim Axel
Rivière Leslie - Alexia Fernandes
Remarques du professeur : Le Pr. VILLERS étant absent, son cours a été assuré par le Dr. BIARDEAU.
Il n’a pas évoqué l’anatomie de l’appareil urinaire, d’habitude abordée par le Pr. VILLERS.

Plan du cours :

I) Introduction III) Signes fonctionnels, motif de


A) Centre d’étude consultation
B) Interrogatoire - Démographie A) Douleur
1. Douleur urinaire
II) Examen physique 1.1 Douleur rénale
A) Inspection 1.2 Douleur vésicale
1. Inspection de l’abdomen 2. Douleur génitale
2. Inspection des organes génitaux externes 2.1 Douleur pelvi-périnéale
B) Palpation 2.2 Douleur inguino-scrotale
1. Palpation de l’abdomen B) Hématurie, urétrorragie, hémospermie
2. Toucher rectal C) Troubles mictionnels
3. Toucher pelvien, vaginal chez la femme D) Écoulement urétral
4. Palpation de la région inguinale E) Troubles génito-sexuels
5. Palpation des organes génitaux externes

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Coronéo 2021-2022 Séméiologie - Séméiologie urologique normale Pr. VILLERS

I) Introduction

A) Centre d’étude

● L’urologie concerne l’appareil urinaire de la femme et de l’homme, ainsi que l’appareil génital de
l’homme. Celui de la femme étant pris en charge par les gynécologues.
● L'urologie concerne ainsi les maladies génitales de l'homme : prostate et organes génitaux externes.

B) Interrogatoire - Démographie

Lors de cet interrogatoire, on s'intéresse :


• Aux antécédents familiaux :
- Cancers à forte composante génétique : cancer de la prostate probable si père ou frère du sujet porteur

• Aux antécédents personnels :


- Antécédents chirurgicaux
- Antécédents médicaux (diabète, HTA)
- Antécédents urologiques
- poids, taille et statut vital nécessaires à toute discussion de prise en charge thérapeutique

• Au Mode de vie:
- Enfants (pour juger de la fertilité ou de difficultés)
- Addictions : tabagisme, alcool
- Capacités fonctionnelles à se déplacer
- Difficultés cognitives, de dextérité
- Allergies médicamenteuses et/ou alimentaires (kiwi/Latex : allergie croisée)

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II) Examen physique


On demande au patient de se déshabiller dans le respect de son intimité. On ne le laisse pas nu une fois de retour
en chambre.

A) Inspection

1. Inspection de l’abdomen
Cet examen permet de rechercher des tuméfactions, déformations ou des voussures : augmentation du volume
d’une partie de l’abdomen.

2. Inspection des organes génitaux externes


● Chez l'homme :
- examen de la verge pour voir si inflammation du méat ou du gland
- si le patient a toujours son prépuce vérifier s’il peut décalotter, recalotter
- examen des testicules, augmentation en volume, rougeur du scrotum : processus inflammatoire,
infection

● Chez la femme :
- on regarde l’examen uro-gynécologique : méat bien positionné ou rétracté vers l’arrière en cas carence
hormonale chez les personnes âgées
- prolapsus vaginal : saillie des organes pelviens dans le vagin ; examen qui peut être sensibiliser par des
efforts de toux. On peut observer une boule en avant : cystocèle ou en arrière : rectocèle.

● Phimosis : Examen d'une verge avec anneau prépucial resserré induisant une incapacité de décalottage
et de recalottage souvent chez l’enfant, parfois chez les sujets diabétiques ou âgés.
● Paraphimosis empêche de recalotter après un rapport sexuel en raison de la formation d’un œdème au
niveau du fourreau de la verge. La douleur est parfois liée à la sonde vésicale. Il faut toujours recaloter le
patient après l’examen.

B) Palpation

1. Palpation de l’abdomen
● On commence toujours par les zones qui ne sont pas douloureuses, en en informant le patient.
On peut sentir une contraction de la paroi abdominale témoignant d’un processus inflammatoire localisé
ou de manière plus diffuse d’une péritonite soit une contraction complète du ventre.
● On peut aussi repérer :
- Tumeur du rein volumineuse palpable sous les côtes.
- Masse sus-pubienne qui peut témoigner d'un globe vésical, facilement palpable chez le sujet mince
provoquant une voussure hypogastrique.

2. Toucher rectal
● Examen de la prostate en avant du rectum, palpable dans son entièreté avec ses deux lobes qui doivent
être souples sinon possible induration nodulaire qui peut suspecter une tumeur.
● On peut rechercher un fécalome ; normalement pas de selles dans le rectum en l’absence de
constipation

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● Pratiqué avec 1 doigt il permet d’évaluer la tonicité et l’endurance du périnée en demandant au patient
de contracter.

3. Toucher pelvien, vaginal chez la femme


● Il permet de palper le col utérin et dans le cadre oncologique : vérifier si les tissus sont souples ou si
infiltration des tissus au niveau des organes pelviens.
● Il fait partie de l'examen gynécologique. Lors de la mise en evidence d'un prolapsus, on va chercher à le
réduire. Il a pour but de rechercher une masse pelvienne notamment en cas de tumeur de la vessie et
qui fait partie d'un examen aussi important que l'imagerie dans le cadre d'un bilan d'extension.
● Pratiqué avec 1 doigt il permet d’évaluer la tonicité et l’endurance du périnée en demandant au patient
de contracter.

4. Palpation de la région inguinale


● Recherche de hernie inguinale : parfois une augmentation de volume du scrotum est due à une hernie
inguino scrotale, c'est-à-dire une descente des organes intra-péritonéaux dans le scrotum. On peut
demander au sujet de tousser en vérifiant si la masse augmente de volume.

5. Palpation des organes génitaux externes


● - Épididyme palpé au-dessus du testicule, une douleur à ce niveau peut être synonyme d’une
épididymite.
● -Varicocèle qui correspond à une dilatation des veines du plexus veineux pampiniforme qui alimente le
pénis et s'examine en position debout. Surtout responsable de gêne et de trouble de la fertilité.
● - Hydrocèle qui correspond à l'accumulation d'eau en péri-testiculaire (dans la cavité de la membrane
vaginale testiculaire). Le testicule est transilluminable car l’hydrocèle est purement liquide : diagnostic
positif.

● Palpation des testicules: souples ou douloureuses, présence d’une masse.


● Palpation des canaux déférents : présence ou agénésie recherchée dans un bilan d’infertilité.
● Palpation des testicules pour vérifier leur présence . Parfois absence de testicule de manière unilatérale
ou bilatérale. On peut rechercher une malposition du testicule qui est normalement en position intra-
scrotale :
- Cryptorchidie : testicule en position haute (inguinale ou abdominale) pas descendu durant le
développement embryologique. Leur origine et leur innervation sont communes avec celles du
rein.
- Ectopie : testicule en dehors de son trajet en extra ou intra abdominal.

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III. Signes fonctionnels, motif de consultation

A) Douleur

1. Douleur urinaire

1.1 Douleur rénale


● On caractérise la douleur par sa localisation, l’irradiation, l’intensité sur une échelle EVA de 0 (aucune
douleur) à 10 (pire douleur imaginable)
● On évalue le type de douleur : poignard, étau, paresthésie (liée au trajet des nerfs), décharges
électriques.
● Deux types de douleurs
- Nociceptive : vraie douleur quand on se cogne
- Neuropathique : compression, inflammation d’un nerf responsable d’une douleur qui n’est pas liée à un
traumatisme, accompagnée de fourmillements, décharges.
● Demander depuis combien de temps elle dure et les traitements éventuels qui la calment, si elle est
constante, évolue par crise, s’il y a des positions antalgiques.

● La colique néphrétique au niveau du rein est définie par la distension des cavités rénales. Le parenchyme
rénal excrète normalement les urines qui vont dans les cavités pyélocalicielles. En cause :
- Obstacle comme un calcul lumière de l’uretère
- Tumeur de l’uretère
- Anomalies (fibrose) de la paroi de l’uretère dont le calibre est diminué
- Cancer (surtout pelviens) avec ganglions rétro péritonéaux provoquant une
compression externe de l’uretère

● La survenue d’une colique néphrétique est brutale, la douleur est une des plus intense, insupportable,
sans position antalgique classée 10/10
● Elle peut évoluer par crise ou se prolonger sans s'arrêter entraînant une agitation et une angoisse.
Parfois le patient sent la douleur arriver puis augmenter par crises successives.
● La douleur est lombaire, une percussion à ce niveau déclenche une douleur très intense qui peut être un
outil diagnostic.
● Elle suit un trajet en ceinture de la région lombaire, vers les bas et organes
génitaux externes. Cela s’explique par l’innervation commune du rein et du
testicule.
● En cas de douleur testiculaire intense il faut penser à une possible colique
néphrétique et inversement
● Parfois, la douleur se limite à ses irradiations au niveau de la vessie s’il y a un
calcul dans le bas de l'uretère, derrière la vessie, en rétro-méatique induisant des irritations vésicales.

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● Autres signes de la colique néphrétique


- Des signes digestifs (nausées, vomissements) : vagal de par l’intensité de la douleur
- Un bon état général : pas de perte de poids, fatigue mois précédents

● Évolution :
- Lors de l'élimination du calcul ou au moment du traitement, il y a une sédation brutale fréquente. Le
calcul sort de l'uretère pour aller vers la vessie et est filtré ou éliminé́ lors de la miction suivante. Il est
rare, mais possible que la douleur s’arrête soudainement.
- Elle a un point douloureux rénal au niveau de l'angle costo-musculaire (bord inférieur de la 12e côte).
- Souvent elle témoigne d’une distension souvent lithiasique (avec présence de calcul) mais pas
forcément.

● Autres diagnostics de douleurs lombaires :


- Douleurs d'origine rachidienne partant du rachis pour irradier au niveau lombaire
- Neuropathie par compression nerveuse avec paresthésies et décharges électriques
- Zona intercostal (à l'inspection) dont la première phase est très douloureuse et qui évoque un lumbago
latéralisé, mime une douleur lombaire. Des lésions cutanées sous forme de vésicules apparaissent, sur le
trajet du nerf qui est responsable du zona par résurgence du virus de la varicelle.

1.2 Douleur vésicale


● Pathologies avec des douleurs d’EVA 5, 6, 7, 8 telles que la pyélonéphrite.
Lors de l’inflammation d’un parechyme on observe des signes locaux (comme la douleur) et généraux
dont une fièvre à 38,5/39°C.
● Infections au niveau urinaire avec symptômes d’irritation de la vessie : brûlures, douleur pendant la
miction, urines troubles
● Douleur de rétention urinaire EVA 10/10 : car la vessie n'arrive plus à se vider donc se distend .
On entend une matité à la percussion et on observe une voussure hypogastrique.
● Parfois émissions de quelques gouttes : mictions par regorgement à ne pas confondre avec une miction
physiologique. Il faut alors vider la vessie par une sonde vésicale
● Les distensions sont responsables des pires douleurs : colique néphrétique pour les cavités
pyélocalicielles ou rétention aiguë d’urine au niveau de la vessie.

B) Douleur génitale

2.1 Douleur pelvi-périnéale


Ce sont des douleurs chroniques qui perdurent davantage et peuvent être liées à une chirurgie passée ou même
des maladies neurologiques accompagnées de douleurs neuropathiques.

2.2 Douleur inguino-scrotale


Il arrive que les douleurs se localisent au niveau des organes génitaux
● Premier diagnostic à éliminer si douleur aiguë du testicule : torsion testiculaire (sur son propre cordon) :

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- Survenue brutale souvent chez l’homme jeune 20-25 ans qui nécessite une prise en charge en urgence
en 6h sinon risque d’ischémie et de nécrose du testicule
- A l’examen clinique, testicule ascensionné et possibilité de sentir le tour de spire (cordon enroulé).
- Abolition régulière du réflexe crémastérien
- Certaines se manifestent uniquement par des douleurs lombaires

● Hernie inguino-scrotale :
- Descente des organes intra-péritonéaux dans la bourse, due à la fragilité des orifices herniaires. Elle
augmente progressivement de taille dans le temps.
- Douleur impulsive à la toux, et renforcée en fin de journée due à la position debout.
- Hernie douloureuse uniquement quand elle est étranglée quand l’orifice herniaire étrangle l’intestin
grêle ou la graisse intrapéritonéale : risque de nécrose de l’intestin grêle surtout chez le sujet âgé.

● Infections :
- Du testicule : orchite
- De l’épididyme : épididymite
- Des deux : orchi-épididymite
- Scrotum rouge et chaud témoignant du processus infection en cours

B) Hématurie, urétrorragie, hémospermie

● Hématurie : présence de sang dans l'urine au cours d'une miction


- Cause néphrologique => globules rouges qui passe dans les urines au niveau du parenchyme rénal
- Cause urologique => Saignement au niveau des cavités pyélocalicielles, de l’uretère, de la vessie
Si origine urologique : présence de caillots de sang dans les urines

● Urétrorragie : écoulement de sang pur par le méat urétral en dehors des mictions. Cela traduit une
pathologie de l'urètre et non de la vessie.
● Hémospermie : présence de sang dans le sperme. Cela est lié à l'inflammation des vésicules séminales
sans anomalie tumorale mais qui nécessite un avis urologique.

C) Troubles mictionnels
En temps normal, l’appareil génito-sphinctérien joue le rôle de réservoir 99% du temps. Sous contrôle
neurologique le complexe de la vessie se contracte et le complexe sphinctérien s’ouvre.

● Parfois système défaillant :


- envie pressante
- Incapacité à se retenir précédée ou associée à une envie pressante incontinence urinaire par urgenturie
- Nycturie : se lever plusieurs fois la nuit pour uriner
- Pollakiurie : mictions fréquentes dans la journée
- Pathologique seulement si gêne pour le patient.
- Vessie ne se contracte pas assez fort => trouble de la vidange vésicale

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● Ces troubles sont présents dans quasi toutes les maladies neurologiques
● Une lésion cérébrale, nerfs périphériques, moelle épinière présente un fort risque de troubles
mictionnels
● Parfois, troubles urinaires idiopathiques dont la cause n’est pas clairement identifiable

D) Écoulement urétral

Écoulements parfois sales purulents dans le cadre d’une urétrite : infection de l’urètre.
Souvent liée à des infections sexuellment transmissibles :

● – une urètrite bactérienne en lien avec une (MST) chlamydia, gonocoque avec des douleurs urétrales en
lames de rasoir dues à l’inflammation de l’urètre
● – une tumeur de l'urètre (rare)

Elles sont prises en charge via un bilan avec des prélèvements à envoyer en analyse bactériologique ainsi que des
prélèvements sérologiques avec recherche de MST. Il faut donc rechercher des rapports sexuels non-protégés.

E) Troubles génito-sexuels
On s’intéresse à la sexualité de l’homme : éjaculation, libido, la fonction érectile...
● Bien distinguer érection, éjaculation, orgasme qui physiologiquement arrivent en théorie en même
temps et sont contrôlés par le cerveau. On peut avoir une érection sans éjaculation ni orgasme, une
éjaculation sans érection, un orgasme sans éjaculation…
● On évalue une dysfonction érectile par son incidence sur les rapports sexuels, la gêne induite sur la
qualité de vie, l’impossibilité d’avoir des rapports pénétrants ou prolongés. La notion de gêne doit être
prise en compte et évaluée.
● C’est la distension et l’obstruction consécutive au calcul qui font mal plutôt que l’irritation de l’uretère.
La distension est diminuée par les AINS (anti-inflammatoire non stéroïdiens) via la réduction de la
sécrétion d’urine., traitement de choix de la colique néphrétique.

● Coupe transversale au scanner montrant les deux reins. Le rein


gauche est normal mais les cavités pyélo-calicielles du rein droit
sont distendues, c’est caractéristique de la colique néphrétique.

● Coupe axiale au niveau du pelvis montrant un globe vésical sur un


scanner chez un patient âgé présentant des douleurs (diagnostic de
rétention d’urine pas sur le scanner normalement).
● Symptôme le plus fréquent de la rétention d’urine chez le sujet âgé
=> confusion
● En plus du globe vésical, il faut rechercher un fécalome via un
bladder scan (appareil portable qui mesure le volume de la vessie)
ou par l’examen clinique (toucher rectal).
● 50 à 60% des syndromes confusionnels ont pour cause un globe
vésical ou un fécalome.

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Coronéo 2021-2022 Sémiologie – Sémantique médicale Pr. Hecquet

Sémiologie
Sémantique médicale

Semaine : 1 Heure : 10h-12h Professeur : Pr.Hecquet


Date : 16/09/2021
Binômes : Gautier Guillemain et Cloé Villain Correcteur : Matthieu Rotsaert
Pierre Dromard et Ambre Legrand
Remarques du professeur : Le professeur Hecquet considère le cours de sémantique de P1 comme acquis
et s’appuie donc sur celui-ci à plusieurs reprises en reprenant certains termes et radicaux.

Plan du cours :

I) Sémiologie et relation malade- IV) Comment bien s’exprimer


médecin A) Expressions à éviter
A) La séméiologie B) Expressions à bannir
B) Echanger avec le patient C) Bien choisir ses mots
II) Radicaux et termes médicaux V) Exprimer la douleur
A) Radicaux médicaux A) L’aspect sensoriel
B) Radicaux des organes des sens B) La durée
1) La vue C) La localisation
2) L’ouïe D) Le processus
3) Le goût E) A la limite de la sensation
4) L’odorat douloureuse
5) Le toucher VI) Annales
III) Radicaux à ne pas confondre

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Coronéo 2021-2022 Sémiologie – Sémantique médicale Pr. Hecquet
Sémantique médicale

I) Sémiologie et relation malade médecin


A) La séméiologie
● Séméiologie ou sémiologie : séméio = signes en grec.
● Pour la médecine, c’est la science des signes et des symptômes en lien avec un processus pathologique,
c’est l’étude des signes des maladies.
● Science des signes linguistiques.

B) Echanger avec le patient


● La médecine est avant tout une science HUMAINE.
● 80% des informations nécessaires pour identifier la maladie peuvent être recueillies lors de l’entretien
s’il est bien mené !
● D’où l'importance de faire préciser au patient ce qu'il veut dire, ce qu'il décrit. D’où l’importance aussi
qu’il faut accorder aux mots, pour préciser notre propre caractérisation des signes et des symptômes de
la pathologie, qui vont guider notre diagnostic ou celui du confrère auquel on adresse notre patient.
● Les mots ne seront pas les même que l’on s’adresse à un patient ou à un confrère.
● Il faut éviter de prendre les patients pour des illettrés, si on veut instaurer un rapport de confiance le
dialogue est fondamental.
● La médecine n’est pas qu’une TECHNIQUE, sinon il suffirait de confier les malades à des machines.

II) Radicaux et termes médicaux


A) Radicaux médicaux
Latin Grec Signification Exemples
Thérapeu- Soigner Thérapeutique : ce qui se rapporte aux traitements
des maladies.
Vuln- Blessure Vulnologie : étude des plaies, de leur nature, de leurs
traitements et de leurs conséquences.
Étio- Cause Étiologie : étude des causes des maladies
Physi(o)- Nature Physiologie : science qui étudie le fonctionnement des
êtres vivants.
-path(o)- Ce qu’on subit, la Physiopathologie : branche de la médecine qui étudie
maladie, l’affection, les modifications des grandes fonctions au cours des
la souffrance maladies, par exemple les modifications des fonctions
de la glande thyroïde.

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Maïeu- Accoucher Maïeutique : discipline qui est exercée par les sage-
femmes et les maïeuticiens.
La méthode de Socrate de maïeutique : En
interrogeant son interlocuteur, il l’amenait à prendre
conscience de ce qu’il savait implicitement, afin de
prendre un recul critique sur ce savoir « l'art de faire
accoucher »
-thèque Lieu de dépôt Biothèque : centre dans lequel sont stockées des
collections d'échantillons biologiques

Morb- Noso- Maladie Nosologie : branche de la médecine qui classe, étudie


les caractères distinctifs des maladies.
Morbide a deux sens :
- Qui a un rapport avec la maladie
- Qui dénote un déséquilibre mental
Morbidité a deux sens :
- Etat de la maladie
- Nombre de personnes malades
Etranger Axénique : animal de laboratoire qui est exempt de
tout germe saprophyte

Saprophyte : qui vit aux dépens des matières


organiques inertes, et qui peut en provoquer la
Xen- décomposition/la putréfaction.
Sapro- : pourri
-phyte : excroissance pathologique

Phuo : pousser, croître


Pathogène : ce qui engendre, provoque une maladie
Ensemble Syndrome : ensemble des signes, des symptômes en
liaison avec un processus pathologique.
Drome : ce qui chemine.

Syn- Symptôme : manifestation d'une maladie, qui permet


de la déceler. Le symptôme est perçu subjectivement
Sym- par le malade et constaté objectivement par un
observateur (le symptôme peut être subjectif et/ou
objectif).
-ptôme : ce qui tombe, ce qui arrive avec

Signe : est objectif, il est constaté objectivement par


un observateur
Dico- Dénoncer, Indice : ce qui signale, ce qui met sur la voie (in dico :
Parler contre in = contre, dico = dire).
Séméio- Le signe Séméiologie
La preuve
Sensation Anesthésie : suspension de la sensibilité, négation des
-esthésie organes des sens et du langage.
L’examen clinique implique une médiation de la
sensation, donc des organes des sens et du langage.

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B) Radicaux des organes des sens

1) La vue :
La pathologie en accord avec la vision est la cécité = la privation de la vue.

Latin Grec Signification Exemples


Ocul- Ophtalmo- Œil

Dyschromatopsie : trouble de la vision des couleurs.


Ops- Le daltonisme est une forme particulière de
Vis- Vision dyschromatopsie, quand on ne distingue pas le rouge
Opt- du vert.
Chrome : la couleur
Dys : ce qui est difficile, anormal

Opsoclonie : hyperkinésie oculaire qui donne


l’impression d’une agitation chaotique des globes
oculaires. Variante de la myoclonie qui affecte les
Multiplication, muscles oculaires.
-clonie Répétition
Myoclonie : mouvement musculaire à type de
secousses qui est provoqué par une contraction
brusque, soudaine, rapide et brève d’un muscle ou
groupe de muscles
Myo : le muscle

Oculogyrie : appareil neuromusculaire qui commande


la rotation du globe oculaire.
-gyre Rotation Oculocéphalogyrie : association du mouvement des
yeux et de la tête pour suivre du regard et de manière
coordonnée un objet.

Amblyopie : diminution de l’acuité visuelle qui vient


du défaut d’usage d’un œil.
Peut arriver chez l’enfant à cause d’un strabisme
-Ambly- Usé, émoussé (déviation des axes visuels), ou mauvaise focalisation
d’un œil avec l’autre à cause d’une myopie ou
hypermétropie plus forte. Dans ce cas, le cerveau
supprime l'œil le plus défocalisé, et donc l’enfant
s’habitue à ne plus voir qu'avec l'œil le plus
performant.

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2) L’ouïe

Latin Grec Signification Exemples


Auri- Ot- Oreille Otodynie = otalgie : douleur de l’oreille
Odynie = algie (en grec) : la douleur
Audi- Acou- Audition Hypoacousie : diminution de l’acuité auditive
Sono- Écho- Son Échogène : qui renvoie sous forme d’un écho tout ou
une partie des ultra-sons qu’il reçoit
Surd- Copho- Sourd Cophochirurgie : ensemble des interventions
chirurgicales sur l’oreille interne dans le but de
restaurer la fonction auditive.

● Bruits que l’on peut entendre à l’audition directe :

- Borborygme : gargouillement, bruits des liquides dans le ventre, perceptible à l’extérieur.


- Éructation : rejet sonore par la bouche de gaz d’origine gastrique.
- Stertor : bruit ronflant, respiration bruyante qui s’accompagne de ronflement, notamment dans un coma
profond.
- Stertoreux : attention à différencier des vomissements stercoreux (=vomissements dont l’aspiration
rappelle les matières fécales)
- Stridor : sifflement produit à l’expiration quand il y a un rétrécissement de la filière laryngée.
- Vagissement : cris du bébé.
- Vagir : Crier comme un bébé qui vient de naître.

● Bruits que l’on ne peut entendre qu’a l’auscultation au stéthoscope

- Ronchus : bruit ronflant comme dans une bronchite, dans un contexte infectieux.
- Sibilant (adjectif) : sifflement qui accompagne le murmure respiratoire et qu’on constate dans les
dyspnées, dans l’asthme (râle sibilant). Le substantif correspondant est la sibilance.
- Râle : mot donné par Laennec à tous les bruits anormaux de la respiration qu’on entend au stéthoscope
(Laennec = médecin de la fin du 18è siècle - début 19è, inventeur du stéthoscope et du diagnostic médical
par auscultation).
- Crépitant : : bruit que fait le pas dans la neige qui vient de tomber. Ce bruit résulte d’une extravasation de
liquide.
- Extravasation : : épanchement d’un liquide organique hors des vaisseaux ou des cavités qui le contiennent
normalement.
- Sous-crépitants : niveau sonore inférieur (premier stade de l’œdème aigu des poumons). Attention,
différent de la donnée tactile : crépitation = sensation tactile provoquée par un épanchement gazeux sous-
cutané perçue par la palpation douce de la peau.

● Bruits que l’on entend à la percussion :

- Matité : son sourd sans résonance, organe solide ou plein (Mat = sonore)
- Tympanisme : son creux, obtenu en percutant un organe creux dans lequel s’est accumulé un gaz
→ Attention, différent de la donnée visuelle : météorisme = gonflement de l’abdomen dû à l’accumulation
des gaz intestinaux.

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3) Le goût
Latin Grec Signification Exemples
Gustation : le fait de goûter.
Jusqu'au 19eme siècle et cela à partir de la 2ème moitié
du 17ème siècle, à l’initiative de Thomas Willis en
Angleterre, on décelait le diabète en goûtant les urines
des patients. Finalement on a fini par inventer des
méthodes de dosages.

Agueusie : absence du sens du goût. C'est un trouble


quantitatif de la perception du goût.
Gust- Gueus- Gouter Dysgueusie : altération du goût. C'est un trouble
qualitatif.
Hypogueusie : forme atténuée de la perte du goût. C'est
un trouble quantitatif.

Gustométrie : mesure de l’intensité du goût grâce à un


très faible courant appliqué sur la langue.

Dégoût : désignait d'abord le manque d’appétit avant de


prendre le sens de l’aversion, d'une répugnance.
Anorexie : perte de l’appétit
Anorexie mentale : désigne le syndrome psychiatrique
qu’on observe surtout chez les adolescents, caractérisé
-orexie Appétit par une restriction volontaire, souvent inavouée, de
l’alimentation.
Alcoolorexie : mode d’alcoolisation qui consiste à
réduire voire suspendre son alimentation afin de sentir
l’ivresse plus rapidement.
Sapide : ce qui a du goût, de la saveur.
Sapidité (substantif) : caractère, qualité de ce qui est
sapide.
Agents de sapidité (donnent de la saveur à des aliments
mal constitués)

Sap- Saveur ≠ sapiteur : en droit, personne qui possède un savoir


particulier dans un domaine précis et qui est interrogé
comme tel, un médecin peut être interrogé en tant que
sapiteur par ce qu’il a eu connaissance de cas similaires
à celui qui est examiné

Unami : saveur plaisante de bouillon, de viande, avec


une sensation durable, appétissante qui recouvre toute la
langue (5e saveur ajoutée aux 4 saveurs primaires qui

Oxy- Acide Oxymel : préparation faite d’eau, de miel et de vinaigre

Picrochole : le nom du mauvais roi du roman


Gargantua de François Rabelais qui était médecin et
Amar- Picro- Amer dont le savoir médical se retrouve à chaque page de ses
écrits.

Amarine : substance amère et toxique contenue dans


l’huile d’amande amère.
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Edulcorant : ce qui adoucit le goût.
Dulc(i)- Glyc- Sucré Saccharose : sucre obtenu par la canne à sucre, la
Sacchro- Gluc- betterave, l'érable.
Glycémie, Glucide
Salinité (substantif) : teneur d'une eau ou d'une solution
Sal- Salé en sel dissous exprimée en concentration par unité de
volume ou de poids
Âpre Impression de rudesse. Peut concerner un fruit, un son,
un parfum.
Comme le vin rouge ou le thé. Ce qui a la propriété de
Astringent resserrer les tissus, en parlant de substances, de plantes,
de leurs odeurs, de leur goût. C’est l’équivalent d’amer.
Ex : pierre d’alun dans les anti-transpirant
Neutrum Neutre, ni l’un ni Absence de goût (ex : eau)
l’autre

4) L’odorat

Latin Grec Signification Exemples


Nasonner : parler du nez (substantif : nasonnement)

Rhinophyma : stade très avancé d’acné rosacée qui est


localisée sur le nez, qui devient très gros, couvert de
Nas- Rhin- Nez boursouflures déformantes violacées parsemées de
pustules d'acné, de cicatrices et de dilatation capillaires.
Le nez est très large, bulbeux et sanguin. (Référence au
tableau de Domenico Ghirlandaio 1449-1494)
Phyma : excroissance

Odo- Olfaction : fait de percevoir les odeurs


Olfact- Osphres- Odorat Osphres = flairer en grec

Oxyosmie : sensibilité particulièrement fine mais


normale de l’odorat.
Anosmie : trouble de l’odorat qui se traduit par une
Osm- Odeur perte ou une diminution forte de la sensibilité aux
odeurs.
Cacosmie : la perception d’une odeur nauséabonde.
= cacostomie qui est la mauvaise odeur buccale.
Acreté : qualité de ce qui est irritant pour les sens
(principalement pour le goût et l'odorat)

Acrimonie : initialement, désignait l'âcreté corrosive.


Âcre On parlait de l’acrimonie du son, des humeurs, d’une
substance qui agit sur le corps. Maintenant, ce terme est
appliqué à une personne, à son caractère, à sa conduite et
à ses paroles pour désigner une aigreur qui est ou parait
méchante, blessante.

Nidor Brulé Nidoreux : odeur de brûlé


Naus- Navire Nauséeux : envie de vomir
Nauséabond : donne envie de vomir

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Différents types d’odeur :


- Hircine : odeur de bouc, qui permet de qualifier un fromage mais aussi une sueur ou une urine. Hircinus
en latin = vieux bouc.
- Nidoreuse : odeur de brûlé.
- Douceâtre
- Fétide : c'est une haleine fétide. On la retrouve dans l'appendicite. Cela caractérise l'odeur des solanées.
Par exemple : la pomme de terre qui pourrit dégage une odeur fétide. Le substantif correspondant est le
fétor (on parle d'un fétor hepaticus qui rappelle l'odeur de pomme de terre pourrie).
- Putride : odeur qui renvoit à la putréfaction.
- Rance : corps gras qui contracte une odeur forte en se détériorant.

5) Le toucher
Latin Grec Signification Exemples
Pel(li)- Cutiréaction : réaction au niveau de la peau,
Cut- Derma- Peau visible et évaluable par l’injection d’une substance.
Aphéphobie : crainte morbide de toucher des
objets ou d’être touché par d’autres personnes.
Tangible : ce qui est perceptible par le toucher, ce
dont l'existence est indéniable (preuve tangible)

Tact a trois sens :


- Le sens du toucher.
- La faculté de juger rapidement avec sûreté
Tact- au moyen de l'intuition, sur de simples
Aph- Le toucher indices.
Tang- - L'appréciation intuitive, fine, mesurée, sûre
en matière de convenance, de goût d'usage
(adjectif correspondant : tactile)
Tactile

Sensibilité tactile épicritique : reconnaissance


uniquement avec le toucher (par ex les pièces de
monnaies dans une poche).
Tact grossier : épreuve de pique-touche. C’est
l’étape de l’examen clinique où le patient perçoit ou
non le contact sur la peau, les yeux fermés il doit
déterminer si on le pique ou si on le touche.
Piézographe : capteur de pression basé sur l’effet
Piézo- Pression piézoélectrique. Permet de mesurer la pression
artérielle carotidienne.
Absence de tonicité (synonyme de flasque).
Flaccide Antonyme de ferme o u turgescent (gonflé par
l’apport de sang veineux ou en botanique d’un
apport d’eau).
Pallesthésie : la sensibilisé osseuse aux vibrations.
Elle est explorée à l'aide d'un diapason appliqué sur
Pall- Vibration une surface osseuse, le patient perçoit ou non la
vibration. Le médecin peut par ailleurs mesurer la
sincérité de la réponse de son patient en ne faisant
pas vibrer son diapason.
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III) Radicaux à ne pas confondre


Ana (en haut, construction, ex :
Ana (contraire) anabolisme : première étape du
Ex : anavirus métabolisme pendant laquelle les
matériaux nutritifs sont
transformées en tissus vivants)
Andro- (homme par opposition à la femme) Anthropo- (l’Homme, l’être
humain par opposition à l’animal)
Auri- (oreille) Aur(o)(i)- (or)
Brachy- (court) Brachi- (bras)
Cacosmie (odeur nauséabonde) Cacostomie (mauvaise haleine)
Cardial (rapport au cardia : l’orifice de l’estomac) Cardiaque (rapport au cœur)
-centèse (ponction) -synthèse (fixation, combinaison)
Cheil(o)- (lèvre) Cheir(o)- (main)
Col- (colon) Chol- (bile)
Colique (douleur aiguë du colon) Colite (inflammation du colon)
-condre (côte) -Chondre (cartilage)
Cyst(o)- (sac, vessie) Cyt(o)- (cellule)
Dis- (éloignement, séparer de) Dys- (difficile, anormal)
Echo- (bruit) Eco- (habitat)
Gon- (genou) Gon- (génital)
-gramme (ce qui est enregistré, tracé) ex : électrocardiogramme -graphe (appareil qui enregistre)
ex : Électrocardiographe : c’est
l’appareil qui fait le tracé.
Hydro- (eau) Hidro- (sueur)
Ilé- (Iléon : partie terminale de l’intestin grêle) Ili- (os iliaque)
-lithe (calcul) -lytique (qui détruit)
Myo- (muscle) Mio- (diminution) Myél(o)- (moelle)
Néphro- (rein) Névro- ou neuro- (nerf)
Ops- (vision, œil) Opsi- (tardivement)
Oto- (oreille) Auto- (de soi-même)
Par(a)- (à côté de) Pare (qui enfante)
Péd- (pied si latin) Péd- (si grec : enfant)
Posth- (prépuce) Post (après)
Psychothérapie Psychrothérapie (traitement par
le froid)
Poly- (nombreux) Poli- (cité, ville)
Pylé- (veine porte) Pyél- (pelvis du rein) ex : pyélonéphrite, c’est l’inflammation du pelvis
du rein
-rragie (jaillissement) -rraphie (couture, suture)
-stase (debout) -stase (arrêt)
Sténo- (étroit) -sthénie (force)
Stertoreux (respiration bruyante avec ronflement) Stercoreux (l’aspect d’un
vomissement qui rappelle les
matières fécales)
-stomie (abouchement) -tomie (ouverture chirurgicale)
Traché(o)- (trachée) -trachel (cou, col)
Typh- (sommeil, torpeur) Typhl- (caecum)
Vésic- (vessie) Vésicul- (vésicule biliaire)
Di(a)- (à travers) Di- (deux) ex : dicrote : battement
double de l’artère radiale pour une
seule révolution cardiaque
Inguin- (l’aine) Ungu- (l’ongle)
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Lyse- (la destruction) Lyse (la libération)
Pollici- (pouce) Pollaki- (trop souvent)

IV) Comment bien s’exprimer

Perles que collectionnent certains maîtres d’école dans les expressions employées par leurs élèves ou certains professeurs lors
de la correction des examens. Il ne faut pas tomber dans ce genre de piège qui consiste à répéter des expressions répandues
mais néanmoins regrettables.

A) Expressions à éviter

Le Jargon médical :
- Science = efficacité.
- Un vocabulaire simple, direct et adapté est bien plus efficace que des circonlocutions

Proscrire Ecrire
Couverture antibiotique Antibioprophylaxie ou antibiothérapie
Thérapie = le traitement
Phulaten = prendre des précautions
Prophylaxie = fait de prémunir, de prendre des
précautions contre quelque chose
Pro- = d’avance

Syndrome hyperthermique Fièvre / hyperthermie


Syndrome dysphagique Dysphagie (difficulté pour avaler, déglutition
douloureuse).
Ces résultats font apparaître… (pas un cours de Ces résultats ont montré…
prestidigitation)
Le traitement a limité l’émergence des complications Le traitement a réduit les complications
Un porteur d’un cancer Un malade qui a / est atteint d’un cancer
Un tableau ascitique (attention à l’art pictural) Une ascite est un épanchement liquidien dans la cavité
péritonéale (ascos désigne une outre en grec). Ascites
nosos (Galien) : maladie qui s’apparente à l’outre =
désigne une sorte d’hydropisie (un œdème est un
épanchement non inflammatoire des cavités naturelles
qui fait gonfler le corps comme une outre).
Une radiographie parlante (elle ne parle pas) Une radiographie a montré
L’examen révèle (on n’est pas dans un contexte L’examen a montré
religieux)
Une escalade thérapeutique Des traitements successifs ou à doses croissantes
Le malade présente tel signe ou tel symptôme Le malade a
L’« évolutivité » de la grossesse L’évolution de la grossesse
Le cirrhotique ascitique infecté Qu’est ce qui est infecté ? (Cirrhotique ou l’ascite du
cirrhotique ?)
L’examen retrouvait (attention à l’usage du préfixe « L’examen montrait/a montré
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re »)
Le malade est rentré à l’hôpital (il n’est pas Le malade est entré à l’hôpital
préalablement sorti)

B) Expressions à bannir absolument !!!

 “Au niveau des constantes, le patient est stable”, on ne parle pas de constantes, mais de VARIABLES
(paramètres biologiques).
 Stable qualifie un état durable
 Constant qualifie ce qui ne varie pas, ne s’interrompt pas.

Eviter les pléonasmes Ecrire simplement


Strictement normal Normal
Prévu d’avance Prévu
Ainsi par exemple Par exemple OU ainsi
Une masse tumorale Masse (+ de 4cm, moins déterminé), nodule (petit) ou
tumeur.
L’objectif est de faire moins peur au patient en disant
masse, pour les confrères on peut parler de tumeur.

PROSCRIRE ABSOLUMENT ! Ecrire


Le nombre de malades réséqués (enlevé par résection) Réséquer = retrancher en coupant !
L'appendice a été réséquée
Le malade a été scanné (on scanne un document mais Il a bénéficié/passé (d’) un scanner
pas un patient)
Anticoagulé Il a reçu un traitement anticoagulant
Antibiothérapé Il a reçu un traitement par antibiotiques
Bilanté Il a bénéficié/fait l’objet d’un bilan sanguin/urinaire
/radiologique

C) Bien choisir ses mots, pourquoi ces précautions ?

● Les patients sont traités comme des objets, faites attention au vocabulaire employé, on a face à nous des
êtres humains qui peuvent se sentir diminués par la maladie.
● N’accentuez pas ce sentiment de diminution par notre manière de parler/de nous adresser à eux.
● D’une manière générale (lettre à un collègue, article scientifique), on attend de nous précision et clarté et 3
qualités indispensables : brièveté, concision, efficacité.

● Une phrase exprime une seule idée : faire des phrases courtes (prendre exemple sur l’anglais).
● Éviter les mots inutiles.
● Écrire une lettre à un collègue au sujet d’un patient, ce n’est pas faire un récit romancé, pas d’effets de style
!
● Pas de présent de narration, ni de futur pour des faits passés dans le compte rendu !
● Il faut expliquer ses abréviations si on s’en sert.
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● Les faits passés sont donnés au passé composé : « le patient est admis aux urgences le 4 septembre 2009. Il
est traité par insuline par voie intraveineuse pour un diabète qui fut découvert lors de cette décompensation.
Le malade sera transféré en endocrinologie le lendemain ». C’est pour le journaliste (son article sur une
personnalité).
● « Le patient a été admis aux urgences le 4 septembre 2009. Un diabète a été découvert lors de cette
décompensation et le malade a été traité par insuline par voie intraveineuse. Il a été transféré en
endocrinologie le lendemain. »

● Indicatif et conditionnel n’ont pas la même valeur !


● « C’est un œdème pulmonaire » => Fait avéré, réel.
● « Ce serait un œdème pulmonaire. » Ou « Un bilan sanguin complet devrait permettre de découvrir la cause
de la cacostomie de Monsieur Ji. » => fait supposé.

● Diagnostic = bonne façon d’écrire le substantif.


● Diagnostique (méthode ou démarche) = adjectif ou forme conjuguée.

V) Exprimer la douleur

La localisation et la description subjective par le patient de la douleur peuvent jouer un rôle dans
l’établissement de la cause de la maladie.
Préalable : Ne pas confondre seuil douloureux (stimulus douloureux minimal qui est perceptible en tant que
douleur par une personne donnée) et seuil de tolérance (niveau de la douleur tolérée, varie selon la personne =
pas tous égaux face à la douleur).

A) Décrire la douleur : l’aspect sensoriel


● Aiguë ou sourde (ne se manifeste pas clairement, pas beaucoup de résonance, assez peu perceptible,
insidieuse, trompeuse).
● Précise ou diffuse (se répand).
● Fixe ou changeante.
● Brûlante, ardente ou froide, glacée.

B) La durée
● Continue
● Permanente (permanere en latin = ce qui reste, demeure).
● Tenace (tenere en latin = ce qui tient).
● Intermittente : s’arrête et reprend par intervalles

C) La localisation
● Erratique (errare, erraticus, en latin = errance) = pas de localisation fixe.
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● Irradiante (radius = le rayon en latin) : douleur qui se répand dans toutes les directions.

D) Le processus

● Fulgurante (fulgur en latin : foudre, éclair) : en éclair, vive et brève.


● Lancinante : se fait sentir par élancements aigus, répétés, obsédants.
● Battante, pulsatile, pulsative = douleur qui se produit par pulsations (pulsare en latin = battre).
● Martelante : comme un coup de marteau.
● Engourdissante.
● Lourde, pesante, gravative (gravis en latin = lourd) = douleur qui alourdit.
● Traction (impression de) (trao en latin = tirer).
● A type d’étirement ou de tiraillement (quand on tire en tous sens), tiraillante.
● Distension (comme si le corps se déformait sous l’action de très fortes tensions, tiraillements).
● Tensive (tendere en grec = tendre).
● Ténesme (tension douloureuse) = contracture spasmodique douloureuse du sphincter anal ou vésical qui
s’accompagne de brûlures, d’une sensation pénible, de tension, et d’un besoin impérieux et continu d’aller
à la selle ou d’uriner.
● Torsion (torcuere en latin = faire tourner, tordre).

● Éraflement : comme lorsqu’on entame légèrement un tissu.


● Fissuration (comme si le corps se fendait, se crevassait).
● Pénétrante, incisive (incido en latin = entailler, inciser) ou mordante.
● Lacérante : déchirante, comme si elle mettait en lambeaux.
● Transfixiante (transperce de part en part).
● Térébrante (terebrare en latin = percer, perforer) : l’impression d’une pointe qui s’enfonce.

● Tormineuse (tormina en latin = mal de ventre, une colique) : présente le caractère douloureux et récidivant
des douleurs liées à la dysenterie (infection intestinale qui touche surtout le gros intestin et qui se manifeste
par des douleurs abdominales, des ténesmes, diarrhées graves, présence de sang, pus, mucus. Peut-être
causée par plusieurs espèces de bacilles dysentériques). Torminosus en latin = adjectif qui signifie : souffre
de coliques, tranchées, caractère douloureux et récidivant des tranchées intestinales de la dysenterie ou des
tranchées utérines lors de l’expulsion du placenta.

● Épreignante, à type d’épreintes (contractions abdominales ou intestinales violentes et douloureuses) :


renvoie à une colique violente et pressante.

● Comparaison à des types d’instruments :

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● Coupante, tranchante, acérée.
● Piquante, pongitive (qui semble causé par un instrument pointu, à coup de poignard).
● Erosive (erodere en latin = ronger).
● Comprimante, compressante ou constrictive (qui resserre), striction (constriction, resserrement d’un canal
ou d’un organe creux) stringo en latin = serrer, étreindre.
● La constriction :
- Désigne une action d’opérer une compression sur un organe pour provoquer un arrêt de son
fonctionnement.
- Réduction normale du volume d’un organe ou d’un conduit (trismus pour la constriction des mâchoires).
- Rétraction par contraction des fibres musculaires.
- Contondante (écrase les tissus sans provoquer une solution de continuité), contondre = blesser par des
coups sans entamer la peau (tundo en latin = écraser, meurtrir, broyer).

E) A la limite de la sensation douloureuse


● Mordicante (provoque un picotement).
● Chaleur mordicante : sensation de picotement qu’on éprouve au contact de la peau de certains malades qui
ont de la fièvre.
● Chatouillement, fourmillement.
● Prurigineuse, prurit (ce qui s’accompagne/cause de démangeaisons),
Prurit : sensation de démangeaison cutanée due à une maladie de la peau comme l’eczéma ou une
parasitose.

● Texte de médecine ancien

● La description de ce que ressent le malade est beaucoup plus importante et prise en compte par le
médecin.
● Aujourd’hui, on a tendance (pas toujours à raison) à se fier aux instruments de mesure.
● Le patient a réellement des douleurs dans certains cas, mais les médecins refusent de prendre en compte si
les analyses ne montrent rien.
● Les instruments technologiques décèlent ce pour quoi ils ont été programmés, sinon ça leur échappe.

VI) Annales
[Notions non abordées dans le cours de cette année]

2020 – 2021
1. A partir de vos connaissances des radicaux exposés en cours de sémiologie, laquelle
(lesquelles) des propositions suivantes est (sont) exacte(s) ?
A. Constrictif signifie « qui resserre ».

B. Saprofyte signifie « qui vit aux dépens des matières organiques inertes et qui peut en provoquer la
décomposition.
C. Une dyschromatopsie est une différence de couleurs.

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D. Le radical aph- signifie « tact ».

E. Le seuil douloureux signifie « le niveau de douleur toléré ».

2. A partir de vos connaissances des radicaux exposés en cours de sémiologie, laquelle


(lesquelles) des propositions suivantes est (sont) exacte(s) ?
A. Orexie signifie « appétit ».

B. Transfixiant signifie « qui fige ».

C. L’expression « le patient a été anticoagulé » est correcte.


D. La morbidité signifie l’état de la maladie ou le nombre de personnes malades.

E. Constante signifie « qui ne varie pas ».

2019-2020
13. A partir de vos connaissances des radicaux exposés en cours de sémiologie, laquelle
(lesquelles) des propositions suivantes est (sont) exacte(s) ?
A. [Synergique signifie littéralement « qui travaille ensemble ».]
B. La vulnologie relève de la gynécologie.
C. Le radical éco- signifie « gestion ».
D. La panacée est un titre universitaire.
E. [L’anancurésie désigne une incontinence due à un besoin impérieux et soudain d’uriner.]

14. A partir de vos connaissances des radicaux exposés en cours de sémiologie, laquelle
(lesquelles) des propositions suivantes est (sont) exacte(s) ?
A. Axénique signifie « atteint de troubles de la personnalité ».
B. Le radical -esthésie signifie « sensation ».
C. Une biothèque est un centre de remise en forme
D. Le radical affér- signifie « apporter »
E. Le radical -phyte signifie « excroissance pathologique ».

2018– 2019
17. A partir de vos connaissances des radicaux exposés en cours de sémiologie, laquelle
(lesquelles) des propositions suivantes est (sont) exacte(s) ?

A. [Le radical pirhét- signifie « fièvre »]


B. [Une fièvre tierce saute deux jours]
C. [Le radical pauci- signifie « peu »]
D. Le radical brachy- signifie « large »
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E. [Le radical zygo- signifie « paire »]

18. A partir de vos connaissances des radicaux exposés en cours de sémiologie, laquelle
(lesquelles) des propositions suivantes est (sont) exacte(s) ?
A. [Le radical ambi- ou ambo- signifie « l’un et l’autre »]

B. [Le radical caryo- signifie « qui entraîne »]


C. Le radical dy- signifie « deux »
D. Le radical xanth- signifie « étranger »

E. Le radical brady- signifie « lent »

19. A partir de vos connaissances des radicaux exposés en cours de sémiologie, laquelle
(lesquelles) des propositions suivantes est (sont) exacte(s) ?
A. [Le radical phtisi- signifie « amaigrissement »]
B. [Le radical hyal- signifie « transparent »]
C. Le radical ops- signifie « en retard »
D. [Le radical -chalasie signifie « figé »]

E. [Le radical aplo- signifie « simple »]

Année 2020-2021 Année 2019-2020 Année 2018-2019


Les corrections ne sont pas encore 13) AE 17) CE
disponibles. 14) DE 18) AE
19) BC

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Coronéo 2021-2022 Sémiologie – Examen clinique pneumologique du sujet normal Dr. Scherpereel

Sémiologie
Examen clinique pneumologique du sujet normal
Semaine : n°1 Heure : 08h00 à 09h00 Professeur : Dr A. Scherpereel
Date : 17/09/21
Binômes : Amandine Dattignie et Léopold Deveugle Correcteur : Anatole Topin -
Marie Mutelet et Joséphine Paquet Tavernier
Remarques du professeur :
Collèges des Enseignants en Pneumologie (CEP) : http://cep.splf.fr
Accès aux enseignements de pneumologie, notamment ceux de sémiologie mis à jour cette année.

Plan du cours :
I) Introduction

II) L’examen clinique

A) Signes généraux
B) Irradiation

III) L'examen physique

A) Inspection C) Percussion
1. Du thorax 1. Technique
2. Du cou 2. Bruits anormaux
3. Du visage
4. Des mains D) Auscultation
B) Palpation 1. Technique
1. Du thorax 2. Bruits anormaux
2. Du cou

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Coronéo 2021-2022 Sémiologie – Examen clinique pneumologique du sujet normal Dr. Scherpereel

L'examen pneumologique du sujet normal

Le bon déroulé de l’examen clinique se fait en 2 étapes primordiales : l’interrogatoire et l’examen physique

I) Introduction
L'examen clinique commence toujours par l'interrogatoire. Il est mieux d'avoir un plan pour ne rien oublier et avoir
le moins de malchance de se perdre dans l'interrogatoire. Avant de commencer il faut toujours vérifier si le malade
n'est pas en défaillance d'organe, notamment respiratoire. Durant l’interrogatoire, il faut laisser parler le patient
sans non plus le laisser à la dérive, parfois il faut répéter la question. L’interrogatoire est la chose primordiale avant
de se précipiter sur le patient.

Le motif de consultation (d'hospitalisation ou de prise en charge), l'anamnèse sont importants, ça peut être un
symptôme, syndrome ou une défaillance mais en général ce n'est pas un diagnostic d'emblée. Toujours redemander
au patient pourquoi il vient. Ça ne donnera pas directement le diagnostic mais c'est un élément crucial.

Il faut rechercher les antécédents médicaux, chirurgicaux et familiaux. Ne pas oublier les allergies notamment
médicamenteuses. Il est aussi nécessaire de rechercher de la liste des médicaments pris ou récemment pris par le
patient car on peut avoir des pathologies respiratoires iatrogènes (iatrogène : intervention médicale dont un
traitement peut entraîner des maladies) induites par des traitements ou des prises en charge. Cela permet également
de vérifier si on ne rate pas un antécédent majeur (par exemple oubli du patient de préciser son hypertension).

Exemple : sur le plan respiratoire si le patient tousse, a du mal a respirer et qu’il a un terrain allergique familial, on
ne s’attarde pas sur l’asthme mais on creuse la piste des allergies.

Il faut bien explorer le mode de vie du patient : la situation familiale, l'ensemble de la carrière professionnelle
(exemple d'un patient de 70 ans exposés à l'amiante au tout début de sa vie), les expositions domestiques ou
environnementales, l'exercice, le tabagisme actif ou passif et la durée d’exposition (essayer d’estimer le nombre de
paquets / année), cannabis et autres drogues.

L’interrogatoire c’est 80% du temps que l’on doit passer avec le patient.

II) L’examen clinique


L'examen clinique comprend un certain nombre de signes : généraux, fonctionnels, physiques.
A. Signes généraux et fonctionnels
Les signes généraux :
– les 3A: Asthénie, Amaigrissement, Anorexie
– la perte de poids chiffrée à partir de l’IMC est intéressante pour expliquer une apnée du sommeil
– la fièvre regroupe l’hyperthermie et l’hypothermie, on peut avoir des suées nocturnes qui peuvent être
évocatrices de lymphomes
– les constantes du patient : pouls, tension artérielle, température, fréquence respiratoire, SpO2

Les signes fonctionnels (en pneumo → 4+1) :


– la dyspnée (essoufflement en général à l'effort et plus ou moins au repos)
– toux
– expectoration/hémoptysie (sang qui provient des poumons)
– douleur thoracique
– sifflements / trouble du sommeil
L’Hémoptysie est du sang craché d'origine sous glottique à ne pas confondre avec l’épistaxis qui est un saignement
d’origine ORL ou l’hématémèse, saignement plus foncé qui vient du tube digestif.
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Chez le sujet sain, aucun de ces signes fonctionnels n'est présent. Si l'un est présent, on cherche à préciser les
caractéristiques du symptôme, et à le décrire avec le plan «ARC IDATIC » (Ancienneté, Rythme, Caractère,
Installation, Déclencheur, Association à d'autres symptômes, Temps d'évolution, Influence du nycthémère et des
saisons, Contexte de survenue).
Si les signes ne sont pas présents, il est plus informatif d'écrire « pas de ...» que de ne rien écrire car cela peut
représenter un élément pouvant orienter vers un diagnostic.
Exemple : Un patient est essoufflé, tousse, cela peut évoquer un problème d’allergie aux acariens qui déclenche des
crises d’asthme, ou si sujet plus âgé tousse uniquement la nuit, cela peut évoquer un problème de reflux digestif.
B. Irradiation
Il y a des douleurs de l’épaule qui reflètent des douleurs d’origine pleurale qui se manifestent par
projection. Douleur du ventre, de l’hypochondre qui peuvent être des projections de douleurs du thorax ou
inversement des douleurs du thorax qui peuvent être des douleurs de projection d’une pathologie, d’un
abcès.

III) Examen physique


L'examen physique correspond à un examen du corps en 4 temps essentiels : l'inspection, la palpation, la percussion
et enfin l'auscultation. Si on oublie une étape cela peut être dangereux, signifier de rater des signes de détresse
respiratoire. Cet ordre possède 2 intérêts : ne rien oublier et détendre le patient (intérêt psychologique). On se
présente, on s’assoit avec le patient et on installe un climat de confiance, d’apaisement. On inspecte pas un patient
habillé, il faut être torse nu pour un homme et en soutien-gorge pour une femme.

A. Inspection
1. Du thorax

a. Morphologie
La morphologie normale du thorax est comme la forme d'un tronc de cône dont la pointe est en haut parce qu’il y a
l’évasement des côtes. Il doit être symétrique.

On peut repérer des morphologies anormales:


– pectus excavatum = thorax en entonnoir = enfoncement du sternum
→ donne une insuffisance respiratoire chronique restrictive
– pectus carinatum = thorax en carène, thorax part en avance
Pectus excavatum
– cyphose (plus prononcée au fur et à mesure de l'age)
– scoliose peut donner déficit enzymatique et donne atteinte respiratoire
→ conséquence atteinte rachidienne
– distension thoracique (présente dans tous les troubles ventilatoires obstructifs)

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b.Fréquence respiratoire
C'est le nombre de cycles ventilatoires par minute.
Pour la mesurer correctement, on la prend au repos. On regarde les mouvements thoraciques en posant la main sur
le thorax et on mesure sur 30 ou 60 secondes à l'aide d'un chronomètre. C'est aussi une façon de prendre contact
avec le patient, de le rassurer car un examen peut toujours entre inquiétant sur le plan respiratoire surtout si le
patient présente des symptômes.

La fréquence respiratoire normale est de 10 à 16 cycles par minutes parfois même jusque 20 si le patient est
stressé.

– Si la fréquence est inférieure à 10/min, le patient est en bradypnee

– Des pauses peuvent annoncer un arret cardiaque et respiratoire

– Si la fréquence est supérieure à 16-20/min, le patient est en tachypnee

c. Dynamique ventilatoire
On regarde les mouvements respiratoires. La dynamique respiratoire est faite :
– d'une inspiration active par contraction du diaphragme qui occupe
environ 2/5 du cycle respiratoire
– d’une expiration passive qui occupe les 3/5 restants
Ventilation asymétrique
Elle est normale si elle est constituée de mouvements symétriques et synchrones avec une expiration passive.
Pour l'observer, on peut palper le thorax pour vérifier la symétrie.
Elle est anormale si on retrouve :
– une ventilation asymetrique, qui révèle un poumon pathologique unilatéral
– une respiration abdominale paradoxale : au lieu d'avoir une contraction de l'abdomen à l’inspiration,
on la retrouve à l'expiration. Le diaphragme est dans un mouvement contraire à ce qu’il devrait faire,
dysfonction du diaphragme
– une expiration forcee active (liée à des troubles respiratoires obstructifs).

2. Du cou

a. Muscles inspiratoires accessoires


Le muscle inspiratoire principal est le diaphragme avec 70% de la force.
Les muscles inspiratoires accessoires ne sont pas mis en jeu lors d'une respiration
normale. Les muscles sterno-cléido-mastoidien et intercostaux sont inspirateurs
accessoires.

Dans la vidéo, on retrouve un phénomène de tirage pour soulager le diaphragme


déficient. Lorsque les muscles inspirateurs accessoires sont sollicités lors de la Contraction des muscles
respiration, c'est un signe de détresse respiratoire plus ou moins aggravée. inspiratoires accessoires
Si ils sont actifs, on peut trouver un pouls inspiratoire qui est la contraction phasique des muscles inspiratoires du
cou synchrone à l'inspiration.
b. Le système veineux

On peut voir les vaisseaux se dilater. Cela peut être dû à un mauvais retour veineux, un caillot qui bloque le
passage du sang au niveau de la veine cave inférieure. Les pressions augmentent et les veines jugulaires se
distendent, donne un élargissement du cou.
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3. Du visage
On recherche une cyanose, c'est-à-dire une coloration bleue violacée des téguments et des
muqueuses plus ou moins foncée qui reflète une hypoxémie, qui est la baisse de la pression
artérielle en oxygène. C'est souvent un signe tardif.
Ne pas confondre hypoxie (manque oxygène au niveau d’une cellule, d’un tissu) et hypoxémie (pression artérielle
en oxygène dans le sang).
Des signes hypercapniques peuvent être présents avec la cyanose. L’hypercapnie est l’augmentation de la pression
en gaz carbonique dans le sang. L’accumulation de gaz carbonique provoque un effet négatif au niveau du cerveau
donc une encéphalopathie hypercapnique. Au début, le sujet transpire, et hypersecrète en interne, il va avoir aussi
un peu de rougeur et aussi de l’hypertension artérielle. Cela se manifeste sur le plan neuropsychologique, par un
phénomène d’agitation. Ils arrivent, transpirent, rouges, énervés. Avec le temps on passe d’un état d’excitation a un
phénomène de confusion et on peut aller jusqu’au coma hypercapnique.

4. Des mains
On peut aussi retrouver une cyanose au bout des mains, toujours le signe d'une hypoxémie.

On recherche un hippocratisme digital : c'est l'augmentation de courbure des ongles, ils sont bombés dans les
deux sens (longitudinal et transversal) réalisant une déformation en « verre de montre ». On retrouve aussi un
élargissement de la dernière phalange, donnant l'aspect clinique de doigt en « baguette de tambour ».

Cyanose Hippocratisme
digital

On le retrouve dans certaines pathologies respiratoires bien précises : certains cancers du poumon dans les
syndromes para néoplasiques, bronchectasie, fibrose pulmonaire, maladies respiratoires ou pathologies cardiaques
(cardiopathie cyanogène).

B. Palpation

La palpation doit être faite de manière diffuse, en comparant la droite et la gauche, le haut et le bas.
On presse délicatement une zone définir à l’aide des doigts.
Si la douleur se réveille à la palpation c’est une douleur pariétale équivalente à un problème de la paroi, de la peau,
des tissus sous cutanés (les côtes).
Si le patient n’a pas mal lorsque l’on palpe, la douleur est interne, pleurale par exemple.
Le poumon n’est pas innervé pour la douleur, ce qui fait mal dans le poumon c’est la plèvre pariétale.
1. Du thorax
→ vibrations vocales

Normalement, le parenchyme pulmonaire transmet les vibrations de la parole : on retrouve un frémissement léger.

Elles sont perçues en plaçant les deux mains à plat sur le thorax, derrière le malade qui est assis, et en lui faisant
répéter un mot vibrant (33). On vérifie la symétrie droite/gauche. Cela permet de détendre le patient, de continuer à
l'interroger.

Si on ne perçoit pas de vibration vocale, cela signifie qu’il y a quelque chose entre la main, la paroi et le poumon.
Cela veut dire qu’il y a soit de l’air (pneumothorax), soit du liquide (pleurésie).
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2. Du cou
1. Muscles respiratoires accessoires

Si ce n'est pas évident à l’œil, on peut poser les mains pour observer la respiration abdominale paradoxale et le
phénomène de tirage.

2. Aires ganglionnaires
On se positionne derrière le patient, on met bien les doigts en crochet et on palpe attentivement les différentes aires
ganglionnaires :
– Aires cervicales
– Sus et sous claviculaires
– Aires ganglionnaires axillaires
Lors de la palpation des aires ganglionnaires sur un patient jeune, il ne faut pas confondre les ganglions avec un
muscle plus développé.

Les aires ganglionnaires peuvent s’inscrire dans une pathologie infectieuse, tuberculeuse, cancéreuse, systémique
inflammatoire.
C. Percussion
1. Technique
Elle permet de juger de la sonorité du poumon qui doit être présente.

On place la main sur thorax, les doigts écartés dans les espaces intercostaux. On percute avec un ou deux doigts de
la main sur la main appliquée, en général sur le majeur, comme un petit marteau.

On examine de façon bilatérale et symétrique.


2. Percussion normale
A la percussion normale, on obtient un son tympanique (son creux qui reflète la présence d'une cavité aérienne
sous-jacente : le poumon), symétrique des deux côtés. Il varie selon la corpulence du sujet (moins envident chez un
obèse que chez un cachectique).

Si percute de façon normale ça sonne creux, si c’est anomal on aura une matité, c’est pour ça qu’il faut bien taper
sur l’espace intercostal, si on tape sur la côte c’est dur. Si on a une matité cela signifie qu’il y a du liquide dans le
poumon donc une pleurésie ou condensation pulmonaire d’origine infectieuse ou lié à une tumeur.

Si la sonorité est excessive, cela peut être un pneumothorax.

Le trépied pleurétique est une anomalie au niveau des 3 étapes : anomalie transmission vibration vocale, anomalie
percussion et anomalie de l’auscultation.

D. Auscultation
1. Technique
Le patient est assis, on lui demande de respirer amplement par la bouche, sans parler. On écoute en bilatéral et
symétrique, les deux temps respiratoires.
On écoute derrière, devant, sur les côtes. Le lobe moyen et la lingula se trouvent sur le côté. Il faut ausculter
également les creux subclaviculaires pour entendre l’apex du poumon.

Les étapes de palpation et de percussion précédentes permettent de savoir où ausculter, elles sont donc non
négligeables !

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Coronéo 2021-2022 Sémiologie – Examen clinique pneumologique du sujet normal Dr. Scherpereel

2. Bruits anormaux
Il est préférable de faire tousser le patient car dans les bruits anormaux on peut entendre des ronflement, un
rompus, c’est des secrétions dans les voies aériennes supérieures ou inférieures, ce qui les distingue des autres
bruits anormaux c’est que l’on peut les mobiliser à la toux.

Quand on tousse on accélère le flux, la rapidité du flux d’air un sifflement que on n’entend pas au repos des fois on
entendra mieux en toussant et faisant accélérer l’air.

ANNALES
2019-2020
9) Parmi les propositions suivantes, laquelle (ou lesquelles) est (ou sont) exacte(s) ?
A. La morphologie du thorax d’un sujet sain est harmonieuse
B. La fréquence respiratoire normale chez l’adulte est comprise entre 20 et 30 cycles
par minute
C. Le thorax et l’abdomen ont des mouvements synchrones au cours de la ventilation
D. Une contraction des muscles sterno-cléido-mastoïdiens au cours de l’inspiration
au repos est normale
E. L’examen clinique respiratoire comprend une inspection des mains

10) Parmi les propositions suivantes, laquelle (ou lesquelles) est (ou sont)
exacte(s) ?
A. La palpation du thorax d’un sujet sain révèle des crépitations sous-cutanées
B. Les vibrations vocales se recherchent en percutant le thorax
C. Les vibrations vocales normales sont un frémissement léger à haute fréquence
D. la percussion d’un thorax sain révèle un son creux
E. l’auscultation pulmonaire normale est silencieuse

2018-2019
6) Parmi les propositions suivantes relatives aux signes fonctionnels, laquelle(ou lesquelles) est (ou
sont) exacte(s) ?
A. Ils sont retrouvés lors de l’examen physique du patient
B. Ils revêtent un caractère subjectif
C.Ils ne sont jamais exprimés spontanément par le patient
D. Ils peuvent orienter vers l’atteinte d’un organe précis
E. Ils sont le plus souvent peu spécifiques d’une pathologie précise

11) Parmi les propositions suivantes relatives à l’inspection du thorax, laquelle (ou lesquelles) est (ou
sont) exacte(s) ?
A. La frequence respiratoire se mesure visuellement en comptant les mouvements thoraciques observes
B. Une frequence respiratoire à 13 cycles/minutes est normale
C. A l’inspiration, le thorax se gonfle alors que l’abdomen se degonfle
D. Une respiration asymetrique est anormale
E. La participation des muscles du cou à l’inspiration peut se voir chez un sujet normal
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Coronéo 2021-2022 Sémiologie – Examen clinique pneumologique du sujet normal Dr. Scherpereel

12)Parmi les propositions suivantes relatives à l’examen physique du thorax, laquelle (ou lesquelles) est
(ou sont) exacte(s) ?
A. Une auscultation pulmonaire silencieuse est normale
B. Les vibrations vocales sont normalement percues par la palpation du thorax
C. Une diminution des vibrations vocales temoigne de la presence d’air ou de liquide entre le poumon et
le thorax
D. La percussion doit se faire au niveau des espaces intercostaux
E. Une matite temoigne de la presence d’air entre le poumon et le thorax

2017-2018
4) Parmi les propositions suivantes relatives à la cyanose, laquelle (ou lesquelles) est (ou sont)
exacte(s) ?
A. elle correspond à une coloration bleutee de la peau et des muqueuses
B. elle ne traduit pas un ralentissement circulatoire
C. elle peut traduire un trouble de l’hematose
D. elle peut traduire une hypercapnie
E. elle est surtout visible au niveau des levres et des ongles
2016-2017
22)Parmi les propositions suivantes relatives à l’expectoration, laquelle (ou lesquelles) est (ou sont)
exacte(s) ?
A. elle survient lors d’une toux
B. elle peut etre claire et collante
C. elle peut traduire un trouble de l’hemostase
D. elle est concomitante d’episodes de cyanose
E. elle peut etre malodorante
2015-2016
18. Donnez-la (ou les) réponse(s) exacte(s). La cyanose :
A. Correspond à une coloration bleutee de la peau et des muqueuses
B. Peut correspondre à un ralentissement circulatoire
C. Peut traduire un trouble de l’hemostase
D. Peut traduire une hypoxemie
E. Est surtout visible au niveau des levres et des ongles

Année 2019-2020 Année 2018-2019 Année 2017-2018


9) ACE 6) BDE 4) ADE
10) CD 11) BD
12) BCD
Année 2016-2017 Année 2015-2016
22) ABE 18) ABDE

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Coronéo 2021-2022 Sémiologie : Spécificités sémiologiques de l’enfant Dr. Alain Martinot

Sémiologie
Spécificités sémiologiques de l’enfant

Semaine : n°1 Heure : 09h00 à 10h00 Professeur : Pr. A. Martinot


Date : 17/09/2021
Binômes : Amandine Dattignie et Léopold Deveugle Correcteur : Anatole Topin -
Marie Mutelet et Joséphine Pauquet Tavernier
Remarques du professeur :

Plan du cours :

I) Introduction : les spécificités de V) Les spécificités de l’examen


l’enfant clinique
II) Une relation triangulaire 1. Interrogatoire
1. Mettre les parents en confiance 2. Observation et examen
2. Mettre les enfants en confiance clinique
III) Définition des classes d’âges VI) L’examen de la croissance
1. La diversité de l’âge en 1. Le poids
pédiatrie 2. La taille
2. Les étapes du 3. Le périmètre crânien
développement 4. Les repères utiles
IV) Le carnet de santé : un outil VII) Le développement
spécifique et essentiel psychomoteur
1. Les généralités sur le carnet 1. Le nouveau-né : de 0 à 28
de santé jours
2. Le contenu du carnet de 2. Le nourrisson
santé 3. Le jeune enfant

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Coronéo 2021-2022 Sémiologie : Spécificités sémiologiques de l’enfant Dr. Alain Martinot

Spécificités sémiologiques de l'enfant


I) Introduction : les spécificités de l'enfant
Elles sont majeures. En effet, c'est un être en développement donc pas seulement un adulte en
miniature. Cela implique donc des spécificités très très fortes en terme de développement :

o Phénomènes quantitatifs : de croissance : pesée, mesure…


o Phénomènes qualitatifs : de maturation : du système immunitaire, enzymatique, osseux, des
caractères sexuels secondaires, des développements psychomoteurs… Maturation progressive qu’il
va falloir connaître pour l’apprécier et dépister éventuellement des problèmes.

On va retrouver des spécificités majeures selon l'age :

o Sur le plan physiologique : la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire ou la tension


artérielle ne sont pas les même chez un nouveau-né, un enfant ou un adulte

o Sur le plan sémiologique : certains signes ne vont exister qu'a certains âges : par exemple la
fontanelle antérieure qui permet de palper la pression intracrânienne de l’enfant ou encore les
réflexes archaïques qui vont disparaître dans les 1ers mois de vie...

o Sur le plan pathologique : certaines pathologies ne vont se rencontrer qu'a des âges très précis :
par exemple la sténose du pylore : l’enfant n’arrive pas à vider son estomac (entre 3 et 6 semaines
de vie).

L'examen clinique en pédiatrie va systématiquement comporter un suivi de la croissance staturo-pondérale


et du développement des acquisitions psychomotrices. Dans le rôle des médecins qui suivent l’enfant, il y a le rôle
des dépistages. Ils vont être effectués pour repérer de potentiels déficits sensoriels : pour l'audition et la vision, des
maladies héréditaires (qui est systématique dès la maternité). Il faudra également porter une attention particulière
a la relation triangulaire formé par l'enfant, le/les parents et le médecin qui modifie profondément cette consultation
pédiatrique.

II) Une relation triangulaire :


1. Mettre les parents en confiance
Cette relation triangulaire va fortement différer de la relation duale habituelle patient adulte/médecin car
elle passe par l’intermédiaire d'une tierce personne qui interprète et qui rapporte le vécu du patient. On doit
donc d'abord identifier chaque personne présente lors de la consultation : ceux qui ont l’autorité parentale (aux
urgences l'accompagnant n'est pas toujours le tuteur légal).

Il faut également prendre en compte que la maladie de l'enfant est une grande source d’anxiété pour
les parents, souvent bien plus que la/les maladie(s) vécue(s) personnellement ! Ils peuvent même éprouver de la
culpabilité concernant la maladie de leur enfant. Cela peut aboutir a un sentiment d'échec face a la maladie qui peut
parfois entraîner des comportements d’agressivité envers les médecins et les autres soignants.

2. Mettre les enfants en confiance


Il est très important de ne pas ignorer l'enfant, et ce dès le début de la consultation : il faut l'appeler par
son prénom, l'accueillir par des mots gentils et rassurants, et ne surtout pas oublier de s'adresser a lui régulièrement
et de lui expliquer ce qu'il se passe (même a des nourrissons !).

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Coronéo 2021-2022 Sémiologie : Spécificités sémiologiques de l’enfant Dr. Alain Martinot

Il faut malgré tout ne pas s'imposer à l'enfant ! Il doit en effet garder un contact physique avec ses parents. Il ne
faut pas non plus s'approcher trop vite ou trop près de l'enfant ! Notamment pendant la période des 9 mois aux
2/3 ans, où l'examen se fera principalement à distance car c'est l'age de la reconnaissance de l’étranger. Il est
donc difficile de les approcher. Il est donc préférable de laisser les parents prendre, déshabiller, peser... eux-mêmes
leur enfant. On va les inviter a se tenir proche de la tête de l'enfant et a lui tenir la main.

On ne va JAMAIS commencer l'examen par des examens nécessitant l'utilisation d'instrument !


L’examen des oreilles et l'examen de la gorge sont donc les 2 derniers gestes réalisés. Il ne faut pas oublier
d'expliquer ce que l'on fait, ne pas se précipiter, ne pas se fâcher ni menacer... On peut même reprendre les
parents, qui peuvent nous donner le mauvais rôle : « si tu n'es pas sage, le docteur va te faire une piqûre » et autres
phrases du type... qui ne mettent évidemment pas en confiance l'enfant lors de l'examen clinique !

Il faut évidemment être à l'écoute des dires des parents, faire preuve d’ouverture d’esprit et
communiquer. Le langage doit être compréhensible, aussi bien pour les parents que pour l'enfant.

III) Définition des classes d’âges


1. La diversité de l’âge en pédiatrie
La pédiatrie présente une grande diversité d'âges d'enfants : du prématuré de 600g à l'adolescent de
80kg. La définition européenne et de l'OMS de la pédiatrie est 0-18 ans (dans les hôpitaux la limite est mise
plus tôt : 15ans et 3mois).

L'anamnèse va modifier l’interrogatoire selon l'age de l'enfant : on va beaucoup s'intéresser aux


antécédents autours de la naissance lorsque la consultation concerne un nourrisson, mais de façon évidente,
cela va bien moins être intéressant si l'on a un adolescent en consultation !

Les symptômes vont également varier en fonction de l'age : il va être essentiel pour un nourrisson
d'évaluer la qualité de ses pleurs et de ses cris ! (Par exemple, le diagnostic d'une méningite chez un nourrisson
est caractérisé par un enfant hypotonique). La tension de la fontanelle ne va elle aussi, être perceptible que chez
les nourrissons (la fontanelle se ferme vers 9mois).

Lors de l'examen, la conduite envers l'enfant va devoir être adapté en fonction de l'age de ce dernier,
ici encore, la période la plus difficile sera celle de 9 mois a 2/3 ans, où l'enfant pourra être plus ou moins coopératif.

Comme dit précédemment, on pourra faire des diagnostics spécifiques en fonction de l'age de l'enfant,
comme avec la sténose du pylore. Les traitements vont eux aussi dépendre de l'age : les posologies vont en
effet en dépendre, mais également du poids, et certains peuvent même être contre-indiqué pour certains âges.

2. Les étapes du développement


1) Les nouveau-nés : de 0 a 28 jours

2) Les nourrissons : de 29 jours a 2 ans. Au cours du 2eme mois, il y aura systématiquement des examens cliniques
et complémentaires. Après 4mois, il n’y aura plus besoin de tout ceci.

3) L'age préscolaire : de 2 a 5 ans

4) L'age scolaire : de 5 a 10/12 ans

5) L'adolescence

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IV)Le carnet de santé : un outil spécifique et essentiel


1. Les généralités sur le carnet de santé
Le carnet de santé est essentiel chez l'enfant (échec quand on a voulu en faire un pour les adultes), c'est
son outil de suivi jusqu'a la fin de l’adolescence, le support de dialogue entre le professionnel de santé et la
famille. Il contient toutes les informations nécessaires à l’équipe médicale pour poursuivre le suivi.

3 certificats de santé sont OBLIGATOIRES : avant la sortie de la maternité, a 9 mois et a 24 mois. Ces
certificats sont faits par le médecin, et adressés au service départemental de protection maternelle et infantile
(PMI) (ceci permet d’avoir des données de santé au niveau national à ces âges).

20 examens de suivi de l'enfant qui sont pris en charge à 100% par l'assurance maladie : a 8 jours, 14
jours, tous les mois jusque 6 mois, puis un peu plus espacés, et récemment, on recommande, en plus, des visites de
suivi entre 8 et 9 ans, entre 11 et 13 ans et entre 15 et 16 ans.

2. Le contenu du carnet de santé


Il faut bien utiliser le carnet de santé ! Noter les différentes étapes d'alimentation de l'enfant n’est par
exemple, pas véritablement utile... En revanche, des conseils donnés par le médecin le sont.

C'est un outil couvert par le secret médical !!! S'il est par exemple demandé pour la vérification des
vaccinations dans certaines écoles , une unique photocopie de la partie vaccinale du carnet doit être donnée !! (Si
le carnet est entièrement retourné a l'école, ce ne doit être qu’a destination du médecin scolaire). Ceci est très
important pour s’assurer que le secret médical (par exemple une réanimation à la naissance) soit maintenu.

C’est un outil extraordinaire dont les professionnels de santé ne se servent pas assez. Il y a à la fois des
données pour les professionnels de santé, par exemple aux différentes étapes d’âges de l’enfant il est noté tout ce
que l’enfant sait faire (tous les médecins ne connaissent pas le développement psychomoteur de l’enfant par cœur).
Il y a également plein de renseignements pour les parents, par exemple pour la prévention de la mort subite du
nourrisson : les conditions de couchage. Et même des choses qui s’adressent à l’enfant ou à l’adolescent.

Ci-contre une page conseil sur


Comment coucher un enfant

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V) Les spécificités de l’examen clinique

1. L’interrogatoire
Il est nécessaire d’avoir un plan interrogatoire (« Plus de 50% des erreurs diagnostiques devant une fièvre sont
dues à un interrogatoire imprécis »), celui-ci est diffèrent pour un diagnostic de la qualité ou de la cause chez
l’enfant. De plus le temps d’observation est essentiel (les médecins ont un coup d’œil que les internes n‘ont pas
forcément encore acquis).

Ce qui est capital en pédiatre, c’est de savoir faire un tri parmi les patients, en effet certains enfants n’ont
pas grand chose mais d’autres ont des maladies sérieuses. Par exemple, la méningite du nourrisson : il ne va pas
falloir passer à côté. De plus les choses peuvent se modifier : si l’enfant représente certains signes, il va falloir
consulter à nouveau. Les parents en France sont très mal renseignés (par exemple pour le purpura, seulement 7%
des parents français savent ce que c’est contre près de 95% en Angleterre).

1. Les points spécifiques de l’interrogatoire en pédiatrie

 Les antécédents périnataux :


- La grossesse : des problèmes, à un moment la maman a moins senti son bébé bouger : qui peuvent
témoigner éventuellement d’une souffrance neurologique de l’enfant.

- La naissance : liquide méconial (= signe de souffrance du fœtus dans les dernières heures, ça peut donner
lieu à des conséquences neurologiques), comment est-il né ? (La tête, le siège...) pour se faire une idée de
comment c’est passé l’accouchement.

- La naissance : poids, taille, périmètre cranien a la naissance, cris immédiats ? (Score d'APGAR : évalue
de 0 a 10 l'état de réactivité, le tonus et la coloration de l'enfant a la naissance, il permet de traduire
comment s'est passé l'accouchement, il est inscrit dans le carnet de santé de l'enfant (0 état de mort
apparent).

- L'alimentation : âge d'introduction de la diversification, âge d'introduction du gluten…

- Histoire médicale et chirurgical : maladies, interventions …

- Les vaccinations

- Les allergies

- La croissance et le développement : courbes de croissance (taille, poids, périmètre crânien...)

 Les antécédents familiaux : Existence de maladies chez les parents, grands-parents ?


L’environnement (tabagisme passif...) ?
1. Les critères de gravité chez un nourrisson
 Le triangle d’évaluation pédiatrique
Le triangle d’évaluation pédiatrique : c’est un élément majeur pour les médecins
comme pour les parents. Un enfant qui va mal est un enfant qui a des anomalies de la COLORATION, du
COMPORTEMENT ou de la RESPIRATION (= CCR) : remède magique à ne pas oublier et pour lequel il va
falloir former les parents.
Par exemple, les parents viennent consulter en catastrophe aux urgences : « il est fébrile, il est à 40° de
température, ça ne baisse pas sous paracétamol », ils mettent l’enfant par terre et il part en courant : vous êtes
inquiet de quoi ? il court, il joue : c’est du bon sens. Ce qu’on leur a appris c’est que la fièvre doit baisser avec du
paracétamol sinon il faut aller consulter, alors que faire baisser de la fièvre avec du paracétamol n’a aucune valeur
diagnostique (pareil pour la diarrhée).

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Le nourrisson est celui pour lequel le diagnostic de gravité est le plus difficile, comment on l’évalue ?

o Le comportement : un nourrisson ça dort ou c’est éveillé : est-il bien présent ? a-t-il un bon contact avec ses
parents ? leur sourit-il ? est-ce qu’il pleure comme d’habitude ? a-t-il un bon cri, bien puissant ? est-ce qu’il
mange ? est-ce qu’il joue ?

o La coloration : teint rouge (fébrile), gris (acidose métabolique), jaune cireux (infection bactérienne
profonde)

o La respiration : polypnée (toutes les situations de gravité)

Tous ces éléments sont des éléments de gravité et vont se voir mais ils peuvent se perdre si l'enfant pleure. C'est
pourquoi la fréquence cardiaque sera la 1ère observation par contact faite. Si c'est un jeune nourrisson, on peut dans
un même temps caresser son crâne pour vérifier si la fontanelle est ouverte ou non. Si l'enfant pleure la fontanelle
sera toujours bombante.

 L’évaluation au téléphone
Au téléphone on pose ces questions pour voir si c’est grave : mode de raisonnement et plan interrogatoire. Il faut
penser a garder du bon sens vis-a-vis de la situation : un enfant rose, qui a un bon contact et un bon tonus, qui
joue, qui mange, qui ne vomit pas n'as certainement pas une infection grave, même avec 40°C de fièvre... Qu’est-ce
qui peut m’inquiéter dans la fièvre ?

- Les conséquences de la fièvre : le risque de convulsion fébrile, de déshydratation.

- La cause : crainte d’une méningite bactérienne.

- Le terrain : si il y a un déficit immunitaire connu, il peut faire une infection très grave.

1. L’interrogatoire à visée diagnostique


Le plan d'interrogatoire conventionnel est le suivant :

o Symptômes d'appel (a décrire précisément),

o Symptômes associes, on recherche les plus fréquents comme de la fièvre ou une diarrhée (recherche
chronologique +++), questions orientées (selon les hypothèses diagnostiques successivement évoquées). Il est
essentiel de remonter au premier symptôme, par exemple il existe un risque de grosses erreurs de diagnostiques
si douleurs abdominales car le diagnostic n’est pas le même si la veille il avait mal au thorax, dans ce cas c’est
une infection péricardique.

1. Observation et examen clinique


1. L’examen d’un nourrisson et les défauts d’inspection
Globalement les médecins savent de moins en moins regarder, ils se précipitent sur les examens
complémentaires. Il ne faut pas forcément sortir le stéthoscope tout de suite. Il faut tout d’abord regarder comment
il respire, si le thorax est distendu (il n’arrive pas à respirer donc bronchiolite ou asthme) : + il est distendu + c’est
grave.
En pédiatrie, il est fondamental de prendre son temps et d'observer. On dit que les pédiatres ont le
meilleur coup d’œil ! En effet, il y a certaines consultations où il ne vont faire que ça, notamment pendant la
période entre les 9 mois et les 30 mois (2/3 ans : age où il sera plus raisonné et où il aura moins peur) où on laisse
l'enfant dans les bras de ces parents. On le regarde : s’il a les yeux cernés, comment il va se tenir, comment est sa
coloration, s’il a une sueur, s’il a le purpura, s’il est agité (s’il ne bouge pas une jambe, le diagnostic est le suivant :
ostéo-arthrite du nourrisson). Quand on a fait cet interrogatoire et qu’on commence à l’approcher, on ne le met pas
encore sur la table d’examen, on ne le surplombe pas. En ce qui concerne un enfant fébrile il faut le mettre tout nu
donc on le met sur la table d’examen le plus tard.
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Certaines observations/examens ne peuvent pas se faire quand un bébé pleure, notamment l’auscultation
cardiaque, par contre l’auscultation pulmonaire peut se faire. La fréquence cardiaque chez un enfant de 2ans est en
moyenne de 100-110, s’il a de la fièvre il aura un pouls de 150, par contre ça devient grave s’il en a un de 200.

Il y a des éléments extrêmement importants a noter a chaque consultation !!! Ils ont en effet une valeur de
protection médico-légale ! Par exemple : on voit un enfant fébrile en consultation mais qui parait tout a fait
normal a coté, on pense a une banale infection virale, sans signe de gravité, on rassure les parents et on leur donne
des conseils afin qu'en cas d'aggravation, ils sachent s'il est nécessaire de consulter ou non. Or, 6h après, les choses
ont complètement évolué en tableau de méningite voire même de choc septique... l'enfant revient donc en
consultation mais dans un état très inquiétant et dramatique... Il sera alors très important de pouvoir prouver qu'au
moment où l'on a vu l'enfant, 6h avant, il n'y avait pas de signes de gravité ! Notamment au niveau de la fréquence
respiratoire et de la fréquence cardiaque, prouvant pratiquement, en cas de normalité, qu'il n'y avait pas d'éléments
d'inquiétudes notables !).

Le matériel d’auscultation est lui aussi adapté aux enfants : stéthoscope pédiatrique, tensiomètre
pédiatrique (brassard adapté a la taille du bras d'un enfant, largeur couvrant les 2/3 du bras... une manchette trop
petite va en effet surévaluer la pression, et à l'inverse, une manchette trop grande va la sous-évaluer !).
2. Les spécificités de l’examen de l’enfant
Certains signes cliniques vont en effet plus fréquemment être rencontrés chez l'enfant :

o Les plis cutanés en pinçant la peau de l'enfant alors que ces derniers sont censés avoir une peau tout-à
fait élastique qui doit donc normalement immédiatement se remettre en place, c'est un signe de
déshydratation...

o Les perfusions périphériques (a la façon dont sa peau est perfusée) : un enfant mal perfusé va avoir des
marbrures et un temps de recoloration cutané assez long en cas de pression sur la peau (normalement
elle est censée se recolorer complètement en 2 a 3 secondes). Ces marbrures ou ces recolorations trop
longues sont des signes pour lesquels on va attacher plus d'importance chez l'enfant que chez
l'adulte.

Photo de pli cutané

Photos de marbrure de membre


L'examen des tympans est presque systématique dans les 3 premières années, notamment en cas de
fièvre pour repérer une otite. C'est quelque chose que l'on va beaucoup moins regarder chez de grands enfants ou
chez les adultes.

L'examen de la gorge, nécessite un abaisse-langue mais il faut essayer autant que possible, de ne pas
l'utiliser après 3 ans. Les enfants sont souvent terrorisés par ce bâton qui force leur bouche et qui provoque des
nausées... Après 3 ans on essaye donc un côtééé́ plus ludique : « Vas-y, fais-moi peur ! », « Fais le lion ! », « Tire moi
la langue ! » ... Ce qui fonctionne en général plutôt bien !

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VI) L’examen de la croissance


La croissance est elle aussi systématiquement évaluée à chaque consultation médicale (notamment dans les
1ères années de vie), la croissance reflete en effet en général l'état de santé de l'enfant. On va y mesurer la taille,
le poids, le périmètre crânien (jusque 3ans), et en déduire l'IMC (Indice de Masse Corporelle). L’IMC se calcule
par une formule, ce qui va permettre de repérer un début d’obésité ou a l'inverse, une maigreur pathologique :

Tout enfant doit avoir des courbes de croissance tracées et reportées dans son carnet : poids (kg) / (taille(m))2
1. Le poids
Pour mesurer le poids, on va devoir utiliser des balances spécifiques pour les « nourrissons » (jusqu'a 2
voire 3 ans), ils vont être peser nus, couchés sur le côté. Au-delà, on va utiliser un pèse-personne normal, en
ayant bien vérifié le zéro, et les enfants seront en sous-vêtements.

2. La taille

Pour mesurer la taille, on va également utiliser une toise spécifique jusqu'a 3 ans, leur permettant de rester
coucher, et on passera a une toise normale après ces 3 ans, car ils sont capables de rester debout.
L'interprétation de la courbe de croissance
va se faire en fonction de la population
(comparaison aux paramètres d'enfants du même
age, même sexe et même origine ethnique), mais
aussi et surtout avec sa propre cinétique de
croissance, d'où l'importance de reporter
régulièrement ces données dans le carnet !

Si on prend l'exemple de la courbe la plus basse, on pourrait dire qu'il est relativement maigre, mais il a une
courbe de croissance totalement normale. En effet, il était déja au 3ème percentile a la naissance, probablement a
cause d'un retard de croissance intra-utérin qu'il a conservé, on ne trouvera donc aucune pathologie ! La courbe
rouge est-elle, en revanche, beaucoup plus problématique : l'enfant a parfaitement bien grossis pendant les 6
premiers mois de sa vie, jusqu’a casser sa courbe, qui est devenue horizontale a ses 6 mois. Dans ce genre de
cas, une question qui est systématiquement a poser : a quel age avez-vous effectué une diversification
alimentaire ? Par exemple des farines ? Si la réponse donnée est 6 mois, le diagnostic est assez facile : une
intolérance au gluten ou une maladie cœliaque

Elles sont exprimées en percentile = pourcentage d'enfants de la population normale qui atteignent une
valeur plus petite ou égale a la valeur mesurée pour l'individu. La taille de la population normale se distribue entre
P3(= – 2DS) et P90 (=+2DS).
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3. Le périmètre crânien
La mesure du périmètre crânien doit être fait de
façon systématique dans les 3 premières années de vie car
c'est une période de croissance rapide de ce périmètre
crânien (des décrochages de la courbe sur cette période
peuvent être très utile a noter !). On le mesure à l'aide d'un
mètre ruban, et on va prendre le plus grand périmètre :
celui du front/occiput.

4. Les repères utiles

naissance 3 mois 6 mois 1 an 2 ans 3ans


Poids (kg) 3,3 6 7,5 10 12,5 30
Taille (cm) 50 60 66 75 85 130
Pré crâne (cm) 35 - - 45 50 55
On peut voir qu'entre sa naissance et ses 1 ans, il va prendre 10 cm de périmètre crânien, soit la même
chose que ce qu'il prendra en 10 ans après !

En règle générale, de 1 à 10 ans : Poids (kg) = (âge(ans)+4)+2

Lorsque l'on doit interpréter une courbe de croissance, on va définir un age chronologique (= age de
l'enfant), un age statural (= age correspondant au 50ème percentile de la taille de l'enfant) et, si nécessaire, un age
osseux (= age correspondant a la maturation osseuse, visible sur radiographie). La comparaison de ces 3 âges va
permettre de définir le diagnostic de retard ? Avance staturale ? ... Données auxquelles on pourra joindre la taille
cible définitive, qui va prendre en compte la taille des parents (même si cela n'est pas absolu ! En effet il y a une
augmentation de la taille en fonction des générations, environs 1 cm par an) :

o Chez un garçon :(Taille mere + Taille pere + 13 cm) /(2) à + 6,5 cm

o Chez une fille :(Taille mere + Taille pere - 13 cm) /(2) à - 6,5 cm

VII)Le développement psycho-moteur


Cette évolution va concerner 8 domaines (rangée en 4 paires) :

o La motricité grossière + La motricité fine

o La vision + L'audition

o Le langage expressif + La compréhension

o Les facultés sociales + Le comportement

1. Le nouveau-né : de 0 à 28 jours
Dans les 1ères semaines de vie, l'enfant est totalement en flexion sur lui-même. Il peut tourner la tête
vers le coté, fixer une lumière, mais ses mains sont fermées. Il va avoir des préférences visuelles pour les visages
humain et une poursuite de regard pourra être observée après 1 mois. Son tonus postural pourra être évalué par la
manœuvre du Tiré-Assis (en position allongée, tirer les bras de l'enfant), la tête restera tout d'abord en arrière, puis
vers 1 mois, l'enfant sera capable de redresser sa tête.

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Coronéo 2021-2022 Sémiologie : Spécificités sémiologiques de l’enfant Dr. Alain Martinot

2. Le nourrisson
Ils vont normalement avoir une bonne qualité de contact oculaire et auditif (essayer de percevoir un
déficit sensoriel). Le tonus axial et périphérique va également se mettre en place, avec 2 repères important
précisant la présence ou non de retard de développements psychomoteur : l'age de tenue de tête stable vers 3
mois, et l'age de tenue assise seul sans soutien entre 7 et 9 mois. Leur motricité est riche et symétrique. La
préhension fine se développe également : le passage d'objet d'une main à l'autre entre 5 et 8 mois, et la pince
pouce-index vers 8 ou 9 mois. (Avant le pouce-index, l'enfant prends avec l'ensemble de la main). Ces repères sont
plus importants que la marche car la marche quadrupédique peut persister longtemps, surtout si l’enfant est déja
tombé en étant debout.

L'examen neurologique : la fontanelle antérieure qui se ferme en moyenne vers 9 mois, est de forme
losangique et permet d'estimer la pression intra-cranienne (on s'inquiète si elle n'est pas fermé avant 2 ans). Elle se
bombe lorsque l'enfant pleure et sera marquée d’une dépression de déshydratation.

Page du carnet de santé expliquant aux parents les grandes étapes pour les 9-16 mois et pour les 17-24 mois.
3. Le jeune enfant
L'examen neurologique du jeune enfant comporte des tests de manipulation d’objets ou de cubes :
souplesse des mouvements ? Latéralisation précoce ? Précision des mouvements ?... Le langage et l’interaction
avec l'entourage vont aussi être évalués, tout comme sa capacité à marcher ou à courir : présence de troubles
de l'équilibre ? De fauchage ? Son passage de la position couchée à debout +++ : présence de signe de Gowers
(nécessité d'appuyer ses mains sur ses cuisses pour se relever, il n'est pas capable se relever complètement sans ça)?
reflétant alors un déficit musculaire ou trouble neuromusculaire.

L'essentiel :

1. Relation triangulaire et approche de l'enfant

2. Phase essentielle d'observation/ inspection de l'enfant

3. Sémiologie pédiatrique : variations selon l'age

4. Le triangle d'évaluation pédiatrique : « C-C-R »

5. Le carnet de santé : outil indispensable


6. Repères de croissance, de développement

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Coronéo 2021-2022 Sémiologie : Spécificités sémiologiques de l’enfant Dr. Alain Martinot

ANNALES

2020-2021
10. Parmi les propositions suivantes concernant un nourrisson âgé de 1 an, laquelle
(lesquelles) est (sont) exacte(s) ?
A. Il est capable de tenir assis seul sans appui
B. Il est capable d’avoir une préhension pouce-index
C. Il est capable de passer un objet d’une main à l’autre
D. Il a un périmètre crânien d’environ 35 cm
E. Il pèse environ 10 kg

11. Parmi les propositions d’âge suivantes, laquelle (lesquelles) correspond(ent) à un des
3 examens de santé obligatoires donnant lieu à un certificat de santé permettant un
suivi individuel et épidémiologique des enfants ?
A. 3 mois
B. 9 mois
C. 12 mois
D. 24 mois
E. 6 ans

2019-2020
3) Donnez la (ou les) réponse(s) exacte(s). La fontanelle antérieure :
A. est de forme losangique
B. est située dans la zone occipitale
C. permet d’estimer la pression intra-crânienne chez le nourrisson
D. est bombante lorsque le nourrisson pleure
E. se ferme en moyenne vers l’âge de 3 mois

4) Donnez la (ou les) réponse(s) exacte(s). Un nouveau-né :


A. pèse en moyenne 3,3 kg
B. mesure en moyenne 60 cm
C. a un périmètre crânien en moyenne de 40 cm
D. a une attitude en extension
E. a les mains fermées

2018-2019
10) Donnez la (ou les) réponse(s) exacte(s). A 9 mois, un nourrisson est, dans la majorité
des cas, capable de :
A. Tenir assis seul sans appui
B. Avoir une préhension pouce-index
C. Passer un objet d’une main à l’autre
D. Marcher seul
E. Avoir peur d’une personne non connue

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Coronéo 2021-2022 Sémiologie : Spécificités sémiologiques de l’enfant Dr. Alain Martinot

2017-2018
9) L’évaluation de la gravité potentielle d’une situation chez le nourrisson se fait grâce au triangle
d’évaluation pédiatrique. Parmi les évaluations suivantes, laquelle (ou lesquelles) fait (ou font)
partie de ce triangle ?
A. évaluation du comportement
B. évaluation de l’état de la fontanelle
C. évaluation de la respiration
D. évaluation de la tension artérielle
E. évaluation de la coloration

10) Parmi les propositions suivantes relatives au carnet de santé de l’enfant, laquelle (ou
lesquelles) est (ou sont) exacte(s) ?
A. il comporte des certificats de santé obligatoires à l’âge d’1 mois et d’1 an
B. il comporte des messages de prévention à l’intention des parents
C. il comporte des messages de prévention à l’intention des enfants
D. il comporte des repères sur le développement psychomoteur de l’enfant
E. il peut être transmis sans mention de secret médical aux professeurs des écoles pour le contrôle
des vaccinations obligatoires

2020-2021 2019-2020 2018-2019 2017-2018


10) ABCE 3)ACD 10)ABCE 9)ACE
11) BD 4)AE 10) BCD

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Coronéo 2021-2022 Sémiologie – Sémiologie ostéo-articulaire normale Dr. TONIONE

Sémiologie
Sémiologie ostéo-articulaire normale
Semaine : n°1 Heure :10h00 à 11h00 Professeur : Dr TONIONE
Date : 17/09/2021
Binômes : Enzalyna AUBRÉE et Emma LECHANTRE Correcteur : Louise JAILLETTE
Manon SITAR et Emma SALINGUE
Remarques du professeur :

Plan du cours :

I) Généralités : l’os IV) Les maladies articulaires

A) Le tissu osseux A) Inflammatoires


B) Composition de l’os B) Infectieuses
C) Les cellules osseuses C) Microcristallines
D) Tumeurs
E) Dégénératives
II) Les maladies osseuses

A) Infectieuses V) Les douleurs articulaires


B) Tumorales
C) Vasculaires
D) Dystrophiques
E) Métaboliques
F) Autres

III) Les articulations

A) Définition
B) Constitution

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Coronéo 2021-2022 Sémiologie – Sémiologie ostéo-articulaire normale Dr. TONIONE

Rhumatologie : Spécialité médicale sur les maladies de l’appareil locomoteur.


Spécialité médicale que l’on différencie bien de la chirurgie (la chirurgie intervient quand il y a une fracture)

Spécialité assez large qui s’intéresse à l’ensemble de l’appareil locomoteur :


-articulations périphériques
-colonne vertébrale (=rachis)
-ensemble du squelette
-structures juxta articulaires : tendons et muscles

« Faire du rhumatisme » ne veut rien dire car il y a pleins de maladies différentes associées à la rhumatologie. C’est
une spécialité floue.

« Rhumatisme » vient du grec : RHEO= couler et LOGOS= étude.


Cela vient de l’histoire de la médecine : à l’époque on pensait qu’il y avait des flux qui régissaient les fluides de
l’organisme. On pensait que lorsqu’une articulation était gonflée, c’était un excès de flux.

I) Généralités : l’os

A) Le tissu osseux

Il y a quelques dizaines d’années, on pensait que l’os était comme un morceau de bois complètement inerte et qu’il
avait seulement un rôle de soutien pour tenir debout et de protection des organes nobles au niveau du tronc.
Grâce aux avancées et aux recherches, on s’est rendu compte que l’os était un tissu extrêmement inscrit sur le plan
métabolique, et en perpétuel renouvellement. Il y a tout le temps une résorption osseuse qui est suivie d’un
remodelage osseux. L’os est un tissu qui se détruit et se reconstruit en permanence au cours de la vie.

Le tissu osseux possède 2 grands rôles :

à Le rôle de soutient mécanique :


Exercé par l’os cortical = os compact, les os longs. Il va encaisser toutes les
contraintes mécaniques. C’est un cylindre centré par les canaux de Havers.

à Le rôle métabolique : le réservoir calcique


Exercé par l’os spongieux (=les vertèbres). Il y a des espaces entre les
travées osseuses où vont venir se loger toutes les cellules de la moelle
osseuse. Il y a une interaction très importante entre l’os spongieux et les
cellules de la moelle qui sont à l’intérieur.

B) Composition de l’os

Os =
-matrice organique de plein de protéines, essentiellement du collagène (95%) qui forment un réseau
-un peu d’eau
-sels minéraux

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Les sels minéraux sont très importants et notamment les cristaux d’hydroxyapatite (= phosphore et calcium qui
cristallisent et vont minéraliser la matrice osseuse). A la base, la matrice osseuse n’est pas solide, pas capable
d’encaisser les contraintes mécaniques importante, c’est la cristallisation qui va venir la minéraliser et lui donner
son caractère solide.

Il faut retenir que l’os est le frigo à calcium de l’organisme : l’immense majorité du calcium est au niveau osseux.
Quand on fait une prise de sang pour doser la calcémie (=la concentration sanguine en calcium) cela ne représente
pas grand-chose. Le gros stock est dans le squelette. Sur 1 semaine-1mois l’os fournit le calcium de l’organisme qui
va être important pour les échanges : c’est un métabolisme lent.

C) Les cellules osseuses


Au milieu du tissu osseux, il y a 2% de cellules osseuses. Elles ont toutes la même origine : les cellules souches
hématopoïétiques.

3 types de cellules sont à retenir :

1. Les ostéoblastes

Cellule formatrice du tissu osseux, va construire la matrice osseuse, synthétise la phosphatase alcaline qui est
une enzyme qui participe à la minéralisation. Le tissu osseux de base, non minéralisé est appelé ostéoïde et est
incapable d’encaisser des contraintes mécaniques.
Ces cellules subissent une diminution de leur 1/2 vie cellulaire avec l’âge (vieillissement osseux).
Elles sont progressivement englobées dans la matrice osseuse et deviennent des ostéocytes.

2. Les ostéocytes

Cellules matures dans l’os.


Les ostéocytes ont des liens entre eux, ils donnent une information sur la santé de l’os.

3. Les ostéoclastes

Ont un rôle de résorption osseuse (détruire l’os). Grandes cellules (20-40 μm) au rôle de ventouse qui se pose sur
l’os, crée chambre hermétique, crache des enzymes qui décalcifient l’os et vont le détruire.

Ce cycle perpétuel est important pour


comprendre le phénomène d’ostéoporose :
Avec l’âge, les ostéoblastes ont une durée
de vie qui diminue : quand on est jeunes on
forme un maximum d’os et à partir de 50
ans, la formation osseuse diminue alors que
la destruction osseuse continue à être
importante. La balance se déséquilibre.

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II) Les maladies osseuses

A) Infectieuses

Ostéomyélite= infection exclusivement osseuse. Elle peut être causée par beaucoup d’éléments différents.
Il faut différencier 2 types d’infections :

àStaphylocoques et pyogènes
Infection très brutale et agressive : action rapide, fièvre importante, gros syndrome inflammatoire sur la prise de
sang.

àBacille de Koch (tuberculose)


Evoluent à bas bruits, le patient a des douleurs sur plusieurs mois, va détruire progressivement l’os.

Il y a aussi des infections par parasites, champignons : choses plus rares. Souvent problème de retour de voyages
sur patients immunodéprimés, qui boivent, ou qui ont un cancer.

B) Tumorales

3 situations :

-ostéosarcomes = Tumeurs osseuses primitives : cancer originaire de l’os. Très rare, touche les personnes jeunes,
les enfants. Il y a les tumeurs malignes et les tumeurs bégnines.

-les métastases osseuses. Beaucoup plus fréquentes chez l’adulte. Il s’agit de présence de cellules tumorales dans
le tissu osseux mais qui ne proviennent pas de celui-ci.
On a identifié certains types de cancers particulièrement ostéophiles : PPRST (prostate, poumons, reins, seins et
thyroïde). Quand on a un patient qui arrive avec une lésion osseuse qui fait penser à une métastase, c’est un de ces
cancers que l’on va directement chercher.

-les hémopathies = cancer de la moelle osseuse. On n’a pas une grosse tumeur mais une infiltration de la moelle
osseuse qui peut venir donner des lésions au niveau du squelette. Aiment venir donner des métastases surtout au
niveau du squelette axial : colonne vertébrale et bassin (rarement au niveau des os longs).

C) Vasculaires

L’os est un tissu vascularisé. Si un vaisseau se bouche, on va pouvoir distinguer 2 types de lésions :

àL’ostéonécrose
Très fréquente au niveau de la tête fémorale. L’os n’est plus vascularisé et se fragilise, le vaisseau se bouche, l’os
meurt. Il va y avoir des petites fractures sous-chondrales ; c’est un signe que l’on recherche dans l’ostéonécrose,
c’est le signe que l’os est mort et commence à s’écraser.

On peut ici observer une ostéonécrose de la hanche. A gauche sur la séquence


T1 la zone blanche est dite « hypoT1 » (flash et blanc) et à droite sur la
séquence T2 (anti anatomique, c’est le négatif d’une photo) la zone noire est
dite « hyperT1 ». C’est signe d’une inflammation. Non vascularisé, l’os meurt
et se fragilise : on observe des fractures sous chondrales.

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Quand on a une atteinte au milieu d’un os on parle plus d’infarctus osseux, c’est exactement la même chose mais
la localisation change = vaisseau a l’interieur de l’os.

àL’algodystrophie
On ne sait pas trop comment cela fonctionne. C’est souvent un patient qui a un traumatisme pas forcément
important (entorse) mais va avoir des troubles trophiques : des troubles vasculaires notamment et on observe un
pied gonflé ainsi que des troubles de la sudation.
Le mécanisme n’est pas vraiment identifié mais on pense que c’est le système nerveux végétatif qui se met à
dysfonctionner et cela crée un œdème, des douleurs neuropathiques (fourmillements…).
Cela met longtemps avant de rentrer dans l’ordre et il n’y a pas de traitement disponible.
Peut toucher toutes les articulations.

D) Dystrophiques
La maladie de Paget est une maladie osseuse dystrophique très rare où l’on
observe une hyper formation localisée osseuse et la matrice osseuse n’est pas
minéralisée.
L’os se forme mais n’est pas solide, c’est de l’ostéoide et cela va déformer le
fémur. Le risque de ce genre de problème est une perte de fonction de la jambe
car l’os est déformé et aussi des fractures car l’os n’est pas du tout solide.

Scintigraphie osseuse de patient


atteint de la maladie de Paget

E) Métabolique

àL’ostéoporose est une maladie très fréquente et importante. C’est une rupture de l’équilibre formation/résorption
osseuse, entraînant une fragilisation du squelette.

Plusieurs causes peuvent donner de l’ostéoporose :


-la ménopause (90% des cas)
-ostéoporose secondaire : due à une maladie sous-jacente (un cancer par exemple). Chez les hommes il
n’y a pas de ménopause il faut donc chercher une cause secondaire à l’ostéoporose. Très souvent c’est le tabac ou
l’alcool.
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Quand on est jeune, on forme un maximum d’os, la balance penche vers la formation.
A 25 ans, on atteint notre pic de masse osseuse.

Si on est un homme, les ostéoblastes perdent doucement en efficacité et on perd doucement de l’os.

Si on est une femme, vers 40-50 ans la ménopause arrive, entrainant une baisse de production d’œstrogènes. Or les
œstrogènes ont un impact très important sur les ostéoblastes et donc on perd énormément de masse osseuse.
L’ostéoporose peut donc arriver après la ménopause et est extrêmement fréquente. Elle touche une femme sur 3
après 70 ans.

C’est une maladie silencieuse, elle ne crée pas de douleur. On perd doucement de la masse osseuse et un jour on
fait des fractures, même sans chute.
L’objectif de cette maladie est la prévention : dépister les gens avant qu’ils ne fassent leur fracture.

Une fracture fréquente de l’ostéoporose est la fracture vertébrale :

C’est généralement l’avant de la vertèbre qui s’écroule car il y a les travées


osseuses à l’arrière de la vertèbre ; c’est donc la zone qui résiste le mieux.

Quand on a une fracture de vertèbre c’est douloureux, mais ce qui embête le médecin c’est ce qui se trouve
derrière : la moelle osseuse et les structures nerveuses.
Dans une fracture due à l’ostéoporose, il n’y a pas de recul du mur postérieur donc il n’y pas de conséquences
neurologiques.
En revanche, les vaisseaux arrivent derrière la vertèbre. C’est donc la région la plus à risque de faire des
métastases osseuses accompagnées et d’une compression médullaire. La structure neurologique peut alors être
atteinte et entrainer une paralysie.

àL’ostéomalacie : correspond à un déficit en vitamine D. Or, la vitamine D a un rôle très important car elle
permet d’absorber le calcium et le phosphore au niveau digestif. Entraine donc une difficulté a minéraliser la
matrice osseuse

àL’ostéodystrophie rénale : le rein a aussi un rôle important dans le métabolisme du calcium donc les personnes
insuffisantes rénales vont souvent avoir une fragilité osseuse secondaire.

F) Autres

Plus rares :
-dysplasie fibreuse : maladie génétique, un peu comme maladie de Paget. Une zone de l’os devient
dysfonctionnelle, déminéralisée, fragile et donc douloureuse.
- maladie de gaucher, histiocytose X, amylose.
-albers-schonberg

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III) Les articulations

A) Définition

Articulation = 2 bouts d’os + membrane synoviale qui tapisse


l’intérieur de la cavité + cartilage qui tapisse l’os.

Le cartilage tapisse l’os et permet aux os de bien coulisser entre


eux.

Enthèse : zone d’insertion du tendon sur l’os : très important car touché dans l’arthrite.

B) Composition

àLe cartilage : il a pour rôle de faire coulisser les 2 surfaces articulaires sans qu’il y ait de douleur particulière.
C’est un tissu qui n’est pas vascularisé. Mais l’os en dessous est vascularisé et innervé. Donc quand on n’a plus de
cartilage et qu’on commence à frotter sur l’os, cela est douloureux.
Le liquide synovial lui apporte tous les nutriments pour vivre et entretient le cartilage.

àLe liquide synovial : il est produit par la membrane synoviale. Tout l’intérieur de la capsule articulaire est
tapissé par des cellules synoviales qui vont produire le liquide. En temps normal c’est une cavité virtuelle,
il n’y a pas beaucoup de liquide dans l’articulation. Mais s’il y a inflammation, les cellules sont capables
de produire énormément de liquide articulaire. Si une inflammation persiste pendant des semaines, la
membrane synoviale a tendance à grossir.

Le liquide est généralement clair et visqueux. S’il y a inflammation, le liquide devient beaucoup plus
fluide.

Dès qu’on a une articulation gonflée, ce qui fait peur est l’arthrite sceptique = l’infection de l’articulation, car cela
peut vraiment détruire l’articulation et laisser des séquelles importantes.
Il y a un réflexe à avoir en rhumatologie : quand il y a une articulation gonflée, on prend une aiguille, on
ponctionne et on envoie au laboratoire en bactériologie.
Quand on ponctionne, on n’est incapable de dire à l’œil nu si c’est bactérien ou non. Il faut donc envoyer le liquide
en bactériologie.

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àIl y a énormément de structures autour des articulations : les muscles, les tendons, les ligaments et surtout les
enthèses. La douleur d’un patient peut donc venir de beaucoup de choses différentes, il est donc important d’avoir
ces structures en tête pour pouvoir trouver un traitement adapté.

IV) Les maladies articulaires

A) Inflammatoires (RIC)
RIC= Rhumatisme inflammatoire chronique. Touche plus de 500 000 personnes en France, donc assez rare.
Maladies intéressantes car touchent des profils de patients plutôt différents.

1. Connectivites
C’est une atteinte des tissus conjonctifs par des anticorps qui engendre des réactions inflammatoires.
La plus connue et la plus fréquente est :

àLa polyarthrite rhumatoïde (F=0,3%)

- Touche généralement les femmes dans la péri ménopause.

- Il y a un terrain génétique de prédisposition et un facteur de l’environnement déclenchant la


maladie (souvent le tabac).

- Survient souvent dans la ménopause car beaucoup de changements s’opèrent dans le corps de la
femme à ce moment-là ; notamment au niveau du système immunitaire. Le développement d’anticorps
contre sa propre membrane synoviale est un élément typique de la maladie.

- Les mains sont particulièrement touchées : articulations métacarpo-phalangiennes, les inters


phalangiennes proximales.

- Souvent symétrique entre les mains et maladie nue (=il n’y a pas de signes extra-articulaire)

Si pas de traitement, l’inflammation va grignoter le cartilage puis l’os et entrainer de grosses déformations.

Polyarthrite rhumatoïde : doigt en col de cygne, ou main de sorcière

àLe lupus
Signes extra-articulaires et inflammation de la peau.

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2. Les spondylarthrites
Ce n’est pas une seule maladie. On pense qu’elle est polygénique.
-terrain génétique de prédisposition et facteur de l’environnement qui la déclenche.
- spectre de spondylarthrite car ça peut toucher les articulations mais aussi la peau (donne du psoriasis),
les yeux (uvéite : œil devient tout rouge et douloureux), le tube digestif (donne des maladies inflammatoires
chroniques des intestins : comme la maladie de Crohn par exemple).

àSpondylarthrite ankylosante :
-Patient souvent jeune
-Douleur au niveau du squelette axial
-Fusion des enthèses si sujet non traité : tendons se calcifient

àArthrites réactionnelles :

Survient suite à une infection antérieure, souvent digestive (la tourista par exemple). Quand on envoie le liquide
ponctionné au labo, on ne trouve pas de bactérie. Le mécanisme évoqué est que le système immunitaire est un peu
excité, il nous a défendu contre une bactérie et il a reconnu un Ag de soi qui ressemblait à la bactérie et s’est donc
retourné contre nous en attaquant le patient dans les articulations.

àRhumatisme psoriasique

Touche les ongles aussi : dépression en dé à coudre

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3. Maladies systémiques

àPPR = pseudo polyarthrite rhizomélique. Touche les racines des bras ou des jambes. Vers 70ans, le patient a des
douleurs du jour au lendemain aux hanches ou aux épaules.
On parle de pseudo polyarthrite car ce n’est pas vraiment l’articulation qui est touchée mais plutôt tout ce qu’il y a
autour : la capsule articulaire, les tendons autour.
àHorton = vascularite : inflammation des vaisseaux, souvent associée à la PPR. Touche les artères céphaliques :
maux de tête ; douloureux de se peigner = hyperesthésie du scalpe ; risque que les vaisseaux finissent par se
boucher (=ischémie) et on peut perdre la vue d’un œil (=cécité).

Carte d’identité du patient pour ces 2 maladies :


-70 ans
-syndrome inflammatoire
-symptomatologie brutale :
maux de tête, d’épaules et de bassin.

B) Infectieuses

-Infection pyogènes : très brutal et rapide


-Infection comme la tuberculose : plus discret et lent

C) Microcristallines

-Goutte ou CCA = chondrocalcinose articulaire : petits cristaux qui s’accumulent dans l’organisme. Quand il y en a
trop, cela déclenche une crise très importante. Tableau très inflammatoire et brutal.

On observe ici des douleurs en créneau : le patient va bien et d’un seul coup, il a une douleur très brutale, un
gonflement articulations qui deviennent chaudes et douloureuses.

D) Tumeurs
-SVN = tumeurs de la membrane synoviale
-Algodystrophie : touche une zone précise de l’articulation

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E) Dégénératives

L’arthrose survient lorsque l’on a trop utilisé nos articulations et donc grignoté le cartilage. L’os est alors mis à
nu. Quand l’os frotte sur de l’os ça fait très mal.

D’un côté on voit un espace articulaire avec le cartilage qui fonctionne bien, et de
l’autre un pincement et une absence de cartilage.

V) Douleurs articulaires
Quand on a un patient, il faut s’orienter sur les différentes causes de sa douleur. Faire préciser l’horaire de la
douleur.

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Coronéo 2021-2022 Sémiologie – Sémiologie thanatologique Pr. D. GOSSET

Sémiologie
Sémiologie thanatologique
Semaine : n°1 Heure : 11h00 à 12h00 Professeur : Pr. D. GOSSET
Date : 17/09/2001
Binômes : Emma Salingue et Manon Sitar / Emma Lechantre et Correcteur : Louise Jaillette
Enzalyna Aubrée
Remarques du professeur :

I. Constat de décès

II. Diagnostic de la mort


A. Signes négatifs de la vie
B. Signes positifs de la mort

III. Datation de la mort


A. DPM court (< 72 heures)
B. DPM long

IV. Phénomènes cadavériques


A. Modifications précoces du corps
1) Lividités cadavériques (hypostase)
2) Rigidité cadavérique
3) Refroidissement cadavérique
4) Déshydratation
B. Modifications tardives du corps
1) Putréfaction
2) Transformation adipocireuse
3) Momification

V. Cas particuliers
A. Pendaison/strangulation
B. Submersion (noyade)
C. Ossements

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Coronéo 2021-2022 Sémiologie – Sémiologie thanatologique Pr. D. GOSSET

Sémiologie thanatologique

I. Constat de décès

Le terme thanatos désigne la mort en grec. Lorsqu’on a un cadavre il faut examiner le corps, pour pouvoir faire un
constat de décès, celui-ci s’effectue par un médecin et aboutit à un certificat de décès.
Le certificat de décès est obtenu, après examen préalable du cadavre
Celui-ci est indispensable pour les démarches post-mortem tel que :
- L’inhumation (effectuée sous 7 jours)
- Opération funéraire (soins de conservation)
- La succession (ouverte lorsque le certificat est signé)

On ne peut signer le certificat de décès que si la mort est naturelle. En médecine légale et en médecine, le
diagnostic de mort naturelle est un diagnostic d’exclusion : il exclut l’accident, le crime et le suicide. Autrement,
d’autres procédures sont enclenchées. Il faut donc examiner avant de signer le certificat de décès.

II. Diagnostic de la mort

Pour poser le diagnostic de mort, il y a deux volets : des signes négatifs de la vie et des signes positifs de la mort.

A. Signes négatifs de la vie


• Réversibles
o Arrêt cardio circulatoire
o Arrêt respiratoire
o Abolition de tous les réflexes du tronc cérébral :
- Mydriase (aucune réactivité de la corné malgré stimulation)
- Aréactivité (aucune réactivité malgré stimulation, tel qu’un pincement de mamelon, autrefois on croquait
l’orteil, d’où le terme croquemort)

Etat de mort apparente mais qui sous une manœuvre de réanimation de façon précoce peut aboutir à une reprise de
l’activité cardiocirculatoire et respiratoire spontanée d’où le caractère potentiellement réversible.

Mais si on ne parvient pas à faire cette réversion, alors à ce moment-là le décès sera définitif et irréversible.

B. Signes positifs de la mort


• Irréversibles :
o Rigidité cadavérique
o Lividité
o Refroidissement corporel (corps à 37° qui va retomber à la T° de la pièce)
o Déshydratation du cadavre
o Autolyse et putréfaction

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III. Datation de la mort

Le délai post-mortem (DPM) est le délai qui s’écoule entre le décès d’une personne et le moment où l’examen
médical est réalisé.

A. DPM court (< 72 heures)


• On se fie aux critères thanatologiques :

o Lividités, rigidité, refroidissement…


o Méthode thanatochimie : dosage de K+ intra oculaire
o Méthodes microbiologiques (recherche)

B. DPM long (>72h)


o Putréfaction, autolyse du cadavre
o Entomologie : étude des insectes
Dépend de l’environnement et de la température, on observe une pondaison au niveau des muqueuses et
des plaies, et on va considérer que l’heure de la ponte correspond à l’heure du décès. Le cycle de ponte est
fonction de l’espèce de la mouche et de la température. Plus il fait chaud plus le cycle est rapide. On
prélève la larve et on identifie son espece et sa taille afin de s’approcher au mieux de l’heure du décès.

IV. Phénomènes cadavériques

A) Modifications précoces du corps

1) Lividités cadavériques (hypostase)

• Apparition après l’arrêt cardiaque… ou avant

• Par déclivité il va y avoir une transsudation du sang à travers les vaisseaux qui vont venir du fait de la pesanteur
dans les zones déclives. (Phénomène passif)

• S’effacent à la vitropression (lors d’une pression, la peau va blanchir puis retrouver cette couleur)
→ Non présentent sur les points d’appui du corps

• Apparaissent au bout de 2h après le décès


→ Mobiles jusque 18h
→ Fixées à 18-24h

Exemple : Si on prend le cas d’un pendu, les lividités sont déclives (elles siègent au niveau des membres inférieurs
et des extrémités inferieurs des bras). On transporte le corps en position allongé, les lividités vont se déplacer à la
partie postérieure du corps sauf si on est au-delà des 24h.

• Couleur lie de vin

→ Coloration selon l’origine du décès :


o CO, froid, cyanure → rouge vif (rouge cochenille)
o H2S = vert

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o Méthémoglobinémie = brun (3 éléments : la globine qui est une protéine, l’hème qui est une structure
polycyclique et au centre un atome de fer ferreux Fe2+ (très important car c'est lui qui va lier
l'oxygène pour le transporter). Dans les méthémoglobinémies il y a du fer ferrique Fe3+ qui est
impropre au transport de l'oxygène. Il y a des méthémoglobinémies congénitales mais il y a un certain
nombre de médicaments qui donnent des méthémoglobinémies, en particulier tout ce qui est à base de
nitrate ou de nitrite, par exemple les poppers.

• Existent dans les organes au niveau des :


- Conjonctives
- Poumons
- Hypopharynx

• Peuvent ne pas apparaitre si hémorragie

• Diagnostic différentiel :
- Ecchymose

→ On réalise des crevés = incision cutanée musculaire profonde


pour rechercher des hématomes ou des ecchymoses profonds
- Masque cyanotique
- Aspect purpurique/ pétéchiale

2) Rigidité cadavérique

• Après la mort, vont se produire :


o Un relâchement musculaire et différentes modifications chimiques
o Plus d’influx nerveux : plus de dépolarisation

• Modifications post-mortem
o Acidification des muscles (pH baisse autour de 5) avec production de lactate
La rigidité est une sorte de « crampe »
¤ Libération de Calcium, consommation d’ATP qui vont aboutir à la contraction musculaire.

Lorsqu’on s’éloigne de la mort il y a des enzymes qui vont s’activer :


o Protéolyse (enzymes actifs à pH bas)
¤ Rupture des ponts actine/myosines
¤ Relâchements musculaires à distance (passif)

• Affecte l’ensemble des muscles :


o Intéresse simultanément muscles agonistes et antagoniste
o Pilo erection
o Contraction Vésicules séminales : émission de liquide séminal
o Cœur : pseudo hypertrophie

• Rigidité apparemment descendante : du cou aux membres inférieurs. Peut varier en fonction d’un certain
nombre de paramètres :

- Prédomine sur les muscles les plus volumineux :


o Fléchisseurs aux membres supérieurs
o Extenseurs aux membres inférieurs

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- La température :
• Température basse :
o Retarde apparition de la rigidité
o Prolonge la durée de la rigidité
• Température élevée :
o Accélère apparition de la rigidité
o Diminue la durée de rigidité

- Le temps :
• Débute 2-3h après décès (délai idéal pour habiller le cadavre pour les pompes funèbres)
• Fixée à 12-15h
• Disparait à 48-72h
• Variations : effort musculaire intense, électrocution : rigidité est plus précoce.

Rigidité cadavérique peut être rompue de force de façon précoce = reconstitution


Il est plus facile d’habiller le cadavre dans les premières heures du décès car les membres ne sont pas encore trop
rigides.

3) Refroidissement cadavérique
→Moins mauvais indicateur : estimation du DPM. On peut utiliser plusieurs méthodes :
• Température rectale :
o Fiable utilisable dans tous les cas (mais pas très hygiénique)
o Prudence en cas de lésions génitales ou anales

• Température trans-pariéto hépatique :


o Fiable, utilisable dans environ tous les cas et il suffit d’une petite incision
o Sauf si traumatisme abdominal = écoulement
o MAIS peut créer un hémopéritoine post mortem : peu utilisée en pratique

• Température tympanique :
o Avantage : indépendant de l’habillement
o Utilisation plus délicate
o +/- bonne corrélation :
▪ Corps dont la T° est comprise entre 16 et 23 degrés
▪ Bonne technique
▪ Moins bonne valeur en extérieur
o Dans un délai post mortem de moins de 24h +++

On ne conseille pas cette méthode pour toutes ces raisons car trop d’éléments de variations et donc pas assez fiable.

Ø Matériel :
¤ Thermomètres hypothermies (similaire à celle des bouchers)
¤ Thermomètres classiques de soins peu fiables

• Courbe de décroissance thermique : selon une double exponentielle, température profonde. Composée d’une
phase de plateau initiale (2h) et d’une phase de décroissance progressive.

• Phase de plateau thermique :


o Calcul du DPM
o Respect de la phase de plateau durant environ 1heure
o DPM = (37 - T° mesurée) + 2
o Puis perte de 1°C/h

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• Facteurs de variation de la phase de décroissance progressive :


o Poids de l’individu et couche de graisse (isolant)
o Température initiale (attention si hypothermie ou hyperthermie)
o Nombre et qualité des vêtements
o Température environnante
o Position : chien de fusil (position foetale) protège relativement versus autre position
o Environnement (pluie, vent, neige, glace, etc.)

4) Déshydratation
• Signe constant
• Perte de poids
• Dépendant des conditions climatiques
• Dépendant des conditions de conservation : frigo et housse ou air libre

Ce phénome va sémiologiquement entrainer trois éléments :

• Opacification cornéenne
o Tache noire sclérale

• Hypotonie des globes oculaires

• Plaques parcheminées de couleur orangée : dés qui il y a une lésion superficielle sur le cadavre
(traces de ripage), en post mortem, ça se déshydrate et ça prend un aspect de « parchemin »

• Ne pas tenir compte du pli cutané

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B. Modifications tardives du corps


1) Putréfaction
• Dans le corps on a de multiples bactéries présentes dans notre tube digestif et des bactéries. Il y a
putréfaction car dans l'intestin, en particulier dans le caecum, il y a une population microbienne très
abondante qui se poursuit en post mortem. Celle-ci circule de façon posthume par
voie veineuse. L'abdomen etant distendu par les gaz, une pression et exercée sur
les vaisseaux, donc la circulation posthume s'entend sur l'ensemble du cadavre

• En post mortem :
o Sélection des bactéries a Gram -
o Présentes en quantité dans le colon
o Enzymes protéolytiques puissantes
o Gaz putréfactifs : enzymes protéolytiques productrices de gaz. (dilatation de
l’abdomen)

• Tache verte abdominale : fosse iliaque droite (caecum = forte densité de


bactéries). Puis elle se bilatéralise puis extension à l’ensemble de l’abdomen puis du corps.

• Circulation posthume centrifuge a départ abdominal

• Distension gazeuse par les bactéries productrices de gaz

• Décollement épidermique : phlyctènes putrides

• Décollement des phanères : cheveux, poils, ongles


(beaucoup plus tardif)

Protrusion de la langue qui n'est pas lié à une strangulation, c'est les gaz putrides qui vont expulser la langue en
dehors de la bouche

2) Transformation adipocireuse
Lorsqu’on a des conditions particulières :
o Conditions chaudes / froides et humides : exemple dans l’eau
o Quantité importante de graisses au niveau abdominal ≠ membres
inférieurs s’est squelettisé
o Odeur caractéristique

Corps resté immergé dans l’eau


Zone du dos, avec beaucoup de graisse ca s’est transformé en savon

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Stade squelettisation : travail des insectes

Momification : environnement sec

3) Momification
• Environnement sec aéré, chaud ou froid
• Dessiccation de la peau
• Conservation des organes internes

V. Cas particuliers

A. Pendaison/strangulation

Cas Isadora Duncan décédée des suites d’une strangulation accidentelles, écharpes qui s’est enroulée autour d’une
roue de voiture.

Peut-être un suicide ou un crime ou autre. Souvent le criminel qui a étranglé sa victime va la pendre pour camoufler
son crime.

Il est important de bien identifier le type de pendaison :

- Lividité déclive
- Pendu bleu (asphyxie progressive) / pendu blanc (syncope brutale) /pétéchies paupières
- Taille de la victime
- Hauteur du point d’accroche
- Pendaison complète/incomplète (assis ou allongé, suspendu dans le vide ou non)
- Position du nœud /type de nœud
- Sillon complet/incomplet (totalement circulaire ou non)
- Sillon ascendant / horizontal
- Position du sillon/tragus
- Type de lien (taille, matière…)
- Prélèvement du lien

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En cas de pendaison, le sillon est :


• incomplet : on va le trouver devant si le nœud est derrière
• oblique
• plus marqué au sein de l'anse plutôt que sur les côtés

En cas de la strangulation, le sillon est :


• circulaire
• a peu près horizontal
• a peu près uniforme sur l'ensemble du cou

B. Submersion (noyade)

- Prendre température de l’eau

- Prélever de l’eau pour recherche de diatomées (algue unicellulaire, squelette en cilice)


En surface ; en profondeur, au milieu, sur le lieu de découverte, en amont, en aval.
Les diatomées sont envoyées partout lors de la respiration de l’eau si le sujet s’est noyé. Elles permettent
de savoir si le corps a été déplacé.

- Attention au retard putréfactif (rattrapage du retard à la sortie de l’eau)

- Reconnaitre les signes de submersion : macération, mains de blanchisseuse, adipocire

- Lésion de charriage

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4) Ossements

Lors d’une découverte d’osseusement, il faut déterminer le sexe (grace au bassin), la taille (grace a la longueur des
os), âge afin de les comparer avec des personnes disparues qui pourraient correspondre.
Les dents sont assez caractéristiques d’une personne.

Exemple du bassin assez caractéristique du sexe :


• Echancrure sciatique
Aspect en U : féminin
Plus aigu : masculin
• L’angle sous pubien est très caractéristique :
Obtus chez la femme et aigu chez l’homme
• Symphyse pubienne face interne
avec rayures : sujet jeune
avec creux : vieillissement (plus on vieillit plus les rayures disparaissent et la face interne se creuse)

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