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Boiterie chez l’enfant

Boiterie chez l’enfant


Plan
I. Introduction 
II. Démarche d’orientation clinique et biologique 
III. Moyens d’imagerie
1- Radiographies standards
2- Echographie
3- TDM
4- IRM
5- Scintigraphie
IV. Diagnostic étiologique
 Boiterie douloureuse
A. Chez le petit enfant : 1 à 3 ans
1. Causes infectieuses
a. Arthrite de la hanche
2. Causes traumatiques
B. Enfant : 3 à 9 ans
1. Synovite aigue transitoire 
2. L'ostéochondrite Primitive De Hanche (Maladie De Legg Calvé
Perthes) = OPH
C. Grand enfant et adolescent : 11 à 15 ans
1. Epiphysiolyse fémorale
2. Les apophysites de croissance 
a. Maladie d’Osgood-Schlatter = Apophysite de croissance de
la tubérosité tibiale antérieure
b. Maladie de Sever = Apophysite du calcanéum
3. L'arthrite rhumatoïde juvénile
D. QUELQUE SOIT L’AGE 
1. Causes infectieuses : OMA
2. Pathologie tumorale 
3. Pathologie traumatique 
 Boiterie non douloureuse
A. La boiterie mécanique
1. Les inégalités de longueur des MI 
2. La luxation congénitale de hanche = LCH
B. Les maladies neurologiques et neuromusculaires 

V. Conclusion

1 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant

I- Introduction 
• Boiterie : motif fréquent de consultation en pédiatrie.
• Définition → Altération des éléments fondamentaux du pas :
 Longueur et/ou durée du pas
 Synchronisme du tronc et du bassin
• Asymétrie du pas (visible ou audible), avec inclinaison du corps plus importante d’un
côté que de l’autre
• Etiologies Multiples :
 Douloureuses ++++
 Non douloureuses.
• La hanche est le plus souvent concernée, le genou et la cheville parfois → Articulation
coxo-fémorale
• Clinique + Biologie + Imagerie = Diagnostic étiologique
• Intérêt des radiographies standards ++
• L’imagerie en coupe est nécessaire dans les situations difficiles.
• 2 types :
o Boiterie d’esquive : évitement de l’appui du côté douloureux → se voit
dans les pathologies du membre inferieur à l’exception de la hanche.
o Boiterie de Trendelenburg : majoration de l’abaissement du bassin
du côté pathologique + inclinaison compensatrice du tronc → se voit
dans les pathologies de hanche

II- Démarche Clinique et biologique


1. L’interrogatoire (difficile chez le jeune enfant):
• Age : élément important dans l’orientation diagnostic
• Antécédants
• Circonstance d’apparition de la boiterie : traumatisme, épisode infectieux récent…..
• Mode de début de la symptomatologie
• Durée d’évolution
• Existence de douleur +++ : siège, caractère mécanique ou inflammatoire
• Signes associés: AEG, amaigrissement, hyperthermie.
2. L’examen clinique
• Prendre la température d’abord
• Inspection :
o Etude de la marche → préciser le type de boiterie
o Longueur des membres inférieurs → inégalité de longueur des membres inférieurs
o Rechercher des anomalies morphologiques (plaie, hématome, œdème, amyotrophie)
ou une attitude vicieuse
• Examen clinique :
o Préciser le siège de la douleur : pas toujours facile avec parfois des douleurs
projetées (douleur du genou et pathologie de la hanche)
o Etude des mobilités active et passive de toutes les articulations

2 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant
o Epanchement articulaire : choc rotulien
o Palpation : points douloureux osseux
o Examen neurologique
o Examen général (ADP, HPM, SPM...)
3. Biologie 
• Examen de 1ère intention : NFS, VS, CRP → suffisent ++
• En fonction du contexte : examens hématologiques ou immunologiques

III. Moyens d’imagerie


1. Radiographies standards 
- Intérêt : De 1ère intention +++
- Technique :
o Radiographie des hanches = Indispensable pour tout enfant qui boite sans cause
évidente  2 incidences :
Cliché de face du bassin
Cliché de profil des 2 hanches :
 Incidence de Lauenstein chez petit le enfant « dite en grenouille »
 Profil séparé chez le plus grand.

Cliché de face du bassin Incidence de Lauenstein Profil séparé

o En fonction de l’examen clinique : radiographies localisées d’un segment de membre


sur la zone suspecte (tarse, cheville, jambe, genou …) → 2 incidences orthogonales,
face et profil
o Chez le petit enfant, la localisation peut être imprécise : radiographie des deux MI en
entier
o Bien adapter la technique pour réduire l’irradiation

Radiographies localisées d’un segment de Radiographie des 2 MI en entier : petit


membre orienté par l’examen clinique enfant avec localisation imprécise
3 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant

- Résultat : → analyser
o Aspect des noyaux épiphysaires, leur sphéricité et leur homogénéité
o Aspect des cartilages de conjugaison.
o Morphologie des cols et leur rapport avec le noyau (hanche)
o Congruence et centrage des articulations
o Parties molles péri-articulaires.
o Métaphyses et diaphyses
o Corticale/médullaire et Périoste
- Limites : zones cartilagineuses.
2. Echographie 
- Intérêt : examen simple et anodin
- Permet de rechercher :
o Epanchement intra-articulaire
o Anomalie des parties molles (collection, tumeur)
o Guider une ponction articulaire → analyse du liquide (arthrite septique ++)
- Doppler : tumeurs, pathologie synoviale (énergie)
3. TDM 
- Intérêt :
o Analyser la corticale osseuse ++, les PM ++ et les articulations +/-
o Arthroscanner : cartilage et cavité articulaire
- Technique :
o Mode spiralé, FO et FP, C- et C+, reconstructions coronales et sagittales
o Arthroscanner : injection de PC en intra articulaire
- Limites : Irradiation, allergie et CI au PDC
4. IRM 
- Intérêt :
o Examen de choix pour l’étude des parties molles, la moelle osseuse, la synoviale et le
cartilage
o Diagnostic précoce d’une ostéomyélite, d’une tumeur osseuse
- Technique :
o T1, T2, Fat Sat, Gado : séquences prédéfinies en fonction de l’étiologie suspectée
o Coupes dans les 3 plans de l’espace.
- Limites :
o Nécessite une sédation chez l’enfant
o CI
5. Scintigraphie 
- Technétium 99
- Localiser une pathologie, guider la Rx standard (ostéome ostéoïde)
- Préciser l’étiologie d’une hanche douloureuse ou enraidie au stade précoce alors que la
radiographie est normale → début d’une OPH ou OMA
4 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant
- Examen sensible mais non spécifique.
o Hyperfixation = processus inflammatoire ou infectieux ou tumoral
o Hypofixation = processus ischémique
► RX et ECHO 1ère intention
► TDM et IRM  2ème intention pour des recherches étiologiques particulières :
ischémie, tumeur

III- Diagnostic étiologique


- Il est intéressant de considérer les étiologies selon l’âge de l’enfant.
- La douleur constitue également un élément d’orientation étiologique.

 Boiterie douloureuse

A. Chez le petit enfant : 1 à 3 ans 


1. Arthrite infectieuse « hanche »
- Urgence thérapeutique
- Hanche ++ : localisation fréquente
- Clinique :
o Boiterie au 1er premier plan avec limitation douloureuse de la mobilité de
l'articulation atteinte
o Syndrome infectieux + signes inflammatoires locaux discrets
- Porte d'entrée infectieuse
- Syndrome inflammatoire biologique : & VS et & CRP
- Radiographie standard : Peut être négative, peut montrer des signes orientateurs
o Elargissement de l'interligne articulaire (épanchement)
o Refoulement des liserés graisseux (épanchement) et densification des parties molles

5 Module Radiopédiatrie
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o Aspect hétérogène du noyau d'ossification fémoral sup à un stade tardif (atteinte de la
hanche) « ne pas attendre l’apparition des signes osseux »
- Echographie : → rôle important +++
o Epanchement intra-articulaire : hypoéchogène ou échogène hétérogène
o Collection sous périostée
o Infiltration et collection des parties molles
- Traitement : Urgence
o Ponctions, ou une arthrotomie (nettoyage/drainage)
o Immobilisation par traction ou par plâtre pelvi-pédieux
o Antibiothérapie

 Elargissement de l'interligne articulaire  Epanchement intra-articulaire 


 Aspect hétérogène du noyau d'ossification  Collection sous périostée
 Densification des PM  Infiltration et collection des PM

2. Causes traumatiques 
- Diagnostic peut être difficile quand les parents n’ont pas assisté à l’épisode traumatique
- En rapport avec une :
o Contusion
o Fracture sans déplacement, invisible sur le cliché initial, visible seulement après
l'apparition d'un cal périosté ++
o Fracture sous périostée de la fibula ou du tibia par torsion de la jambe → « fracture en
cheveu »: visible sur une seule incidence
- Immobilisation par plâtre s'impose dans le doute

B. Enfant entre 3 et 9 ans
► Les 2 principales causes de boiterie ont une origine → coxo-fémorale et sont la synovite
aiguë transitoire et l'ostéochondrite primitive

1. Synovite aigue transitoire : « rhume de hanche »


- Diagnostic d'exclusion → élimination préalable d'une arthrite de hanche +++ (en urgence
éliminer l’arthrite septique et à distance éliminer l’OPH au stade pré-radiologique)

6 Module Radiopédiatrie
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- Age moyen = 6 ans, ATCD inflammatoires ou infectieux (angine, rhino-pharyngite) ou
notion d'une longue marche, d'un traumatisme minime.
- Hypothèse d’une réaction type Ag-Ac au niveau de la synoviale de la hanche (post viral)
- Limitation douloureuse des mobilités, surtout abduction et rotation interne
- Température normale = pas de fièvre, bilan biologique normal parfois VS modérément 
- La radiographie standard :
o Pas de lésions osseuses
o Parfois une asymétrie des parties molles péri-articulaires
1 en faveur d’un épanchement intra-articulaire
- L’échographie :
o Epanchement intra-articulaire
o Epaississement de la capsule (épaississement capsulo-synovial)

• Epanchement intra-articulaire
• Epaississement de la capsule

- Traitement : AINS + repos +/- traction si raideur


→ CAT :
 Si la symptomatologie persiste après une semaine de repos strict en traction, il faut
rechercher une ostéochondrite à son début par une scintigraphie ou mieux une IRM de
meilleure sensibilité
 Radiographie à distance pour éliminer une OPH au stade pré-radiologique

2. L'ostéochondrite Primitive De Hanche (Maladie De Legg Calvé Perthes) 


- Nécrose ischémique du noyau épiphysaire supérieur en cours de croissance
- Bilatérale : 15 %, Garçons ++
- Clinique : Boiterie douloureuse avec limitation douloureuse des mobilités de la hanche,
surtout l’abduction et rotation interne, parfois amyotrophie du quadriceps
- Aucun syndrome inflammatoire biologique ou clinique
- La radiographie :
o Examen-clé bien qu’elle soit normale au début de l’évolution _ IRM
o Signes radiologiques évoluent en 5 phases : début, nécrose, fragmentation,
réparation et séquelles
o Tous ces signes peuvent être observés isolément ou associés +++++++++ 

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a. Phase de début
• Diagnostic difficile : signes absents ou discrèts ++
• Elargissement de l'interligne par épanchement intra-articulaire
• Elargissement du col fémoral
• Déformation de la tête fémorale : aplatissement
• Irrégularité et flou du cartilage de croissance céphalique (npr ostéochondrite)
• Décollement et liseré de nécrose sous-chondrale : « image en coquille d'œuf »
• Ostéolyse céphalique sup-ext : image « en coup d'ongle »

b. Phase de nécrose
• Densification radiologique du noyau céphalique +/- étendue
c. Phase de fragmentation
• Elle correspond à l’ostéolyse de revascularisation
• Aspect anarchique du noyau fémoral supérieur
d. Phase de réparation:
• L'ensemble du noyau retrouve un aspect normal, ou marqué de séquelles →
reconstitution de tissu osseux pouvant être normal ou anormal
e. Stade de guérison, ou phase de séquelles
• A l’issue de la phase de réparation, la tête fémorale est

8 Module Radiopédiatrie
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o Soit normale
o Soit en coxa plana : noyau large excentré, aplati, incongruent + col court et
élargi + ascension du grand trochanter

Phase de nécrose : densification Phase de fragmentation : ostéolyse de


radiologique du noyau céphalique revascularisation avec aspect anarchique du noyau

Phase de réparation : ré-ossification Stade de guérison ou phase de séquelles :


jusqu’à la reconstitution du tissu osseux tête fémorale soit  → Normal soit Coxa Plana
normal ou anormal

- Comment faire le diagnostic de la maladie quand les signes radiologiques ne sont pas
encore présents ?
► 2 examens permettent de porter le diagnostic d'ostéochondrite de hanche : IRM et
Scintigraphie
 L’IRM :
o Intérêt à la fois Dc et Pc +++
Montre des modifications de signal de la tête du fémur, bien avant
l’apparition de signes radiologiques → Dc
Apprécie 4 paramètres → Pc
 étendue de la nécrose épiphysaire (plus ou moins de 50 %)
 importance de l’excentration latérale (npr épanch → excentration)
 atteinte du cartilage de conjugaison ?

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 atteinte métaphysaire ?
o En phase aigüe : la moelle infarcie reste en hypersignal normal en T1 et seule une
bande d’hyposignal entourant la zone infarcie est visible
o Stade de nécrose : hyposignal T1 et T2 (mais peut se voir aussi dans les
infiltrations tumorales / maladies de surcharge)
o Plus tardivement : signal intermédiaire

Phase aigüe : bande d’hyposignal Phase de nécrose : hypo T1 et T2


entourant la moelle infarcie qui A noter l’atteinte du cartilage de
reste en hyper T1 normal conjugaison

 La scintigraphie :
o De grande valeur diagnostique devant une hanche douloureuse à radiographie
normale (au stade de début)
o L’hypofixation intéresse une partie +/- importante de l’épiphyse → trou de fixation

- L’échographie : peut monter un épanchement intra-articulaire et un épaississement synovial


non spécifiques
- Pronostic dépend de l’étendue de la nécrose épiphysaire et de l’âge de l’enfant :
o Age : généralement bon pronostic chez le petit enfant < 4 ans, et mauvais > 9 ans
o Etendue de la nécrose épiphysaire : jugée sur des radiographies standard et/ou en
IRM, plusieurs classifications dont la classification de Catteral et de Herring

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 Classification de Herring → la plus récente, simple, meilleure
correspondance inter observateur, nécessite une seule radiographie du
bassin : face
 Tient compte de la hauteur du pilier latéral de la tête fémorale
 Stade A : pilier externe normal
 Stade B : pilier externe diminué de moins de 50 % de sa hauteur
 Stade C : pilier externe diminué de plus de 50 % de sa hauteur

- Diagnostic différentiel :
o Stade pré-radiologique → synovite aigue transitoire (toujours Rx à distance pour
éliminer l’OPH)
o Formes bilatérales → ostéonécrose secondaire (maladies de surcharge,
drépanocytose, corticothérapie), dysplasie poly épiphysaire, hypothyroïdie.
- Traitement : orthopédique ou chirurgical selon l’âge et l’étendue des lésions

C. Grand enfant et adolescent : 11 à 15 ans


 Les principales causes de boiterie sont :
Epiphysiolyse fémorale supérieure
Arthrite rhumatoïde juvénile
Apophysite de croissance
1. Epiphysiolyse fémorale supérieure
- Glissement non traumatique de l’épiphyse fémorale supérieure sur sa métaphyse (en bas/en
dedans/en arrière) → glissement dans le plan du cartilage de conjugaison
- Fragilité du cartilage de conjugaison en fin de croissance
- Aigu ou chronique (déplacement progressif)
- Affection fréquente, cause principale de boiterie à cet âge
- Atteinte unilatérale (80 %)
- Sexe : G > F +++, souvent surcharge pondérale avec retard pubertaire
- Pronostic fonctionnel : risque de nécrose de la tête fémorale
- Clinique :
 L'épiphysiolyse aiguë :
 Décollement aigu I tableau de fracture du col fémoral
 Au décours d'une forme progressive
 Urgence thérapeutique (nécrose ischémique de la tête fémorale)
 L’épiphysiolyse chronique : forme la plus fréquente
 Se manifeste par :
• Boiterie douloureuse
• Attitude vicieuse : raccourcissement en rotation externe du MI
• Limitation de l’abduction et de la rotation interne de la hanche
- Radiographie standard: « Bassin de face » + « Hanche de profil »
o Incidence de face :
• Peut-être normale (du fait que le glissement est d’abord postérieur donc visible
surtout sur le cliché de profil)

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Boiterie chez l’enfant
• Elargissement du cartilage de conjugaison avec irrégularité du bord métaphysaire
(signe directe de la dystrophie conjugale → fragilité → glissement)
• Diminution de la hauteur de l’épiphyse due au glissement de la tête
• Augmentation de la flèche basi capitale (distance séparant le cartilage de conjugaison,
du milieu de la tangente à ses deux extrémités supérieure et inférieure)
• Glissement postéro-interne de l’épiphyse fémorale supérieure → Ligne de Klein
(tangente au bord supérieur du col fémoral doit couper un bout de l’épiphyse) ne
croise pas l’épiphyse qui a glissé

Diminution de la hauteur de l’épiphyse due


au glissement de la tête
Elargissement du cartilage de conjugaison
avec irrégularité du bord métaphysaire

 Ligne de Klein : tangente au bord supérieur du col


Augmentation de la flèche basi capitale :
fémoral coupe un bout de l’épiphyse
distance séparant le cartilage de
 Glissement postéro-interne de l’épiphyse fémorale
conjugaison, du milieu de la tangente à ses
supérieure : Ligne de Klein ne croise pas l’épiphyse
deux extrémités supérieure et inférieure

o Incidence de profil :
• Mee le signe direct du glissement = bascule postérieure de l’épiphyse fémorale
supérieure
• On trace une première droite qui relie les 2 pointes du noyau épiphysaire et on trace
sa perpendiculaire
• On trace ensuite l’axe du col
 L’angle entre les 2 droites témoigne du glissement épiphysaire en arrière (sont normalement
dans le prolongement l'une de l'autre = alignées)

12 Module Radiopédiatrie
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Angle entre les 2 droites témoignant Angle plus marqué entre les 2 droites
du glissement épiphysaire témoignant du glissement épiphysaire
Sur ce glissement postérieur est basée la classification de CARLIOZ
 Stade I : la bascule est de 0 à 30° et le glissement < 1/3 du col
 Stade II : la bascule est entre 30 et 60° et le glissement = 1/3 du col
 Stade III : la bascule est entre 60 et 90°et le glissement > 1/3 du col

- TDM :
 Si doute diagnostique
 Pour évaluer la hanche asymptomatique
 Calcul précis de l’angle de déplacement → stratégie thérapeutique
 Bilan pré-thérapeutique
- IRM :
• Epanchement intra-articulaire
• Hypersignal T1 du cartilage de croissance (hémorragie) - l'œdème médullaire du col
et de l'épiphyse
• Rechercher une éventuelle nécrose épiphysaire, délimitée par un liseré en
hyposignal
- Complications : Ostéonécrose de la tête fémorale - Coxarthrose
- Traitement : Le traitement est chirurgical fixation de la
tête fémorale par une vis (épiphysiodèse)

2. L'arthrite rhumatoïde juvénile

13 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant
- L'arthrite juvénile : inflammation continue d'une ou de plusieurs articulations, pendant au
moins 6 semaines, et qui ne peut être expliquée par aucune autre cause
- Juvénile = avant l’âge de 16 ans
- Difficultés diagnostiques :
 Forme oligo-articulaire
 Au début de son évolution
- Genou +++ avec épanchement et empâtement articulaire
- Orientation du Dc par :
 La clinique → Uvéite antérieure
 La biologie → étude sérologique (FR, AAN)
- Les radiographies :
o Au début, élargissement des PM témoignant de l’épanchement isolé
o Puis 1’ostéoporose régionale
- Biopsie synoviale arthroscopique nécessaire I éliminer une atteinte bactérienne

3. Les apophysites de croissance 


- Garçon sportif présentant une boiterie douloureuse épisodique apparaissant à l’effort,
disparaissant au repos
- Age d’apparition = période pubertaire : 11-15 ans
- Atteinte variable suivant la zone de croissance intéressée : Apophysite
o Du grand trochanter
o Des épines iliaques
o Du petit trochanter
o De la tubérosité tibiale antérieure → maladie d’Osgood-Schlatter +++
o Ou du calcanéum → maladie de Sever +++
- Clinique : une douleur mécanique au site d’insertion tendineuse
- Radiographie : fragmentation et densification irrégulière du noyau d’ossification
- Traitement: mise au repos et physiothérapie antalgique.
a- Maladie d’Osgood-Schlatter = Apophysite de croissance de la tubérosité
tibiale antérieure :
 Douleur de la tubérosité tibiale ant qui est hypertrophique et très douloureuse à la palpation
 Lésions souvent bilatérales, parfois décalées dans le temps
 La radiographie standard :
o Tubérosité proéminente et irrégulière
o Petits fragments osseux irréguliers, et parfois un fragment osseux libre en avant de la
tubérosité

14 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant

b- Maladie de Sever = Apophysite du calcanéum


- Clinique : Talalgies au cours de la marche ou d'un effort sportif,
et s’atténue au repos
- La radiographie : Condensation ou fragmentation du noyau d’ossification

D. QUELQUE SOIT L’AGE = Causes communes


 Causes infectieuses
 Causes tumorales
 Causes traumatiques
1. Causes infectieuses : L’ostéomyélite aigue = OMA
- Infection d’origine bactérienne touchant principalement les métaphyses osseuses par voie
hématogène (métaphysite hématogène)
→ Urgence thérapeutique ++ : nécessité d’un diagnostic précoce
- Tableau plutôt bruyant :
o Signes généraux sont importants : fièvre + AEG
o Douleur métaphysaire circonférentielle, intense et brutale → guide l'examen
radiographique
o Impotence fonctionnelle
o Sd infectieux biologique franc : GB + CRP
- Possibilité de formes torpides ou atténuées notamment par un ttt ATB
- La radiographie standard : NORMALE au début +++
• Normale au début de l’évolution permettant le diagnostic ≠ iel (tm, traumatisme)
• Flou métaphysaire
• Puis géodes métaphysaires irrégulières ou une réaction périostée
- L’échographie :
• Abcès sous périosté
• Collection des parties molles
• Guider une ponction
- La scintigraphie :
• Grande valeur au début de l’évolution
• Hyperfixation métaphysaire en bande
• Peut être négative au tout début de l'évolution
- IRM :
• Plus spécifique et plus sensible que la scintigraphie
• Détecte précocement les anomalies de signal de l’os
• Hyposignal en T1, hypersignal en T2 avec PDC après Gado :œdème médullaire
• Bonne délimitation du foyer infectieux (Séq avec suppression du signal de la graisse)
• Extension du foyer dans la médullaire de l’os et vers l’interligne articulaire

15 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant
• Montre bien les collections liquidiennes 

Flou métaphysaire Géodes métaphysaires Réaction périostée


irrégulières

 Autres infections :
BK : tuberculose ostéo-articulaire
KH : exceptionnel chez l’enfant → évolution lente
Spondylodiscite : scintigraphie peut aider à localiser les lésions, l’IRM est l’examen
de référence pour l’exploration de cette pathologie

2. Pathologie tumorale 
 Les tumeurs malignes
- Primitives : ostéosarcome et sarcome d’Ewing +++
- Secondaires (exemple : métastases de neuroblastome)
- Clinique: douleur permanente, nocturne et diurne, d’apparition et d’aggravation progressive
- Radiographie standard : évocatrice d’emblée s’il existe :
o Une image ostéolytique (Lodwick Ic, II et III)
o Une rupture de la corticale, envahissement des PM
o Des appositions périostées
- La scintigraphie : hyperfixation
- La TDM : étudie l’os et surtout la corticale
- L’IRM : analyse l’envahissement médullaire et des parties molles, le cartilage de
conjugaison, cartilage articulaire et recherche les skips métastases
- La biopsie : â affirmer le diagnostic
 Hémopathies malignes
- Leucémies ou lymphomes
- Atteinte osseuse ou articulaire
 Les tumeurs bénignes 
- Ostéome ostéoïde I boiterie et amyotrophie
- Douleurs nocturnes et lancinantes, calmées par l’aspirine
- La radiographie standard :
o Ostéocondensation importante
o Parfois image lytique (nidus) cerclée d’os condensé
- La scintigraphie : Examen clé du diagnostic : hyperfixation intense (nidus) entourée d’1
zone plus large qui l’est moins : image en cocarde
- Le scanner : visualise mieux le nidus et précise sa localisation

16 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant
3. Pathologie traumatique 
- Diagnostic : facile si contexte, plus difficile si pas de contexte traumatique ou fracture de
fatigue (enfant sportif)
- Diagnostic → confrontation de l'examen clinique + bilan radiologique
- Imagerie → clichés comparatifs
o Incidences de face et de profil ou des incidences orthogonales
o Articulations sus et sous-jacentes
- Plusieurs types de fractures : diaphysaires, épiphyso-métaphysaire, arrachement
apophysaire
- Particularités chez l’enfant : incurvation, en bois vert, en motte de beurre, en cheveu
- Parfois fractures pathologiques :
o Sur lésion focale lytique : kyste simple ou KOA, FNO, ou rarement tumeur maligne
o Sur atteinte générale : ostéogénèse imparfaite, rachitisme, ostéodystrophie rénale

 Boiterie non douloureuse 


A. La boiterie mécanique
 Elle traduit souvent une déformation osseuse, parfois une faiblesse musculaire.
 Elle est permanente, souvent unilatérale et évolue longtemps
1. Les inégalités de longueur des MI 
- Bascule du bassin en station debout + différence de longueur segmentaire
- Mensurations cliniques et radiologiques : radiomensuration des MI en position debout :
diagnostic d'une petite inégalité et sa mesure exacte
- Causes nombreuses et variées : d’origine essentielle, congénitale ou séquellaires
(traumatisme, ostéo-arthrite, ostéochondrite ou épiphysiolyse)

2. La luxation congénitale de hanche = LCH « diagnostic tardif »


- Peut se révéler tardivement au moment de la marche si le diagnostic n’a pas été fait
auparavant â diagnostic néonatal
- Clinique : déséquilibre du bassin, inégalité de longueur des MI, limitation de l’abduction,
plis fessiers asymétriques, et cuisse plus courte
- La radiographie du bassin de face confirme la luxation :
o Ascension et excentration de la diaphyse fémorale
o Dysplasie du cotyle qui est vertical et ne s’est pas creusé

B. Les maladies neurologiques et neuromusculaires 


- Boiteries par simple attitude vicieuse : flessum de hanche ou du genou. Ce sont les plus
fréquentes
- Principales causes de ces attitudes vicieuses d’origine neurologiques ou neuromusculaires :
L’infirmité motrice cérébrale, les hémiplégies, les myopathies
- Inégalité de longueur + attitude vicieuse = association fréquente au cours des atteintes
neurologiques, centrales ou périphériques.

17 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant

V. Conclusion 
- La boiterie est un symptôme qu'il ne faut pas négliger
- Nombreuses étiologies dominées par l'extrême fréquence des affections coxo-fémorales
- L’imagerie orientée par la clinique, occupe une place primordiale dans le diagnostic
étiologique et le suivi de ces affections

18 Module Radiopédiatrie

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