Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
V. Conclusion
1 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant
I- Introduction
• Boiterie : motif fréquent de consultation en pédiatrie.
• Définition → Altération des éléments fondamentaux du pas :
Longueur et/ou durée du pas
Synchronisme du tronc et du bassin
• Asymétrie du pas (visible ou audible), avec inclinaison du corps plus importante d’un
côté que de l’autre
• Etiologies Multiples :
Douloureuses ++++
Non douloureuses.
• La hanche est le plus souvent concernée, le genou et la cheville parfois → Articulation
coxo-fémorale
• Clinique + Biologie + Imagerie = Diagnostic étiologique
• Intérêt des radiographies standards ++
• L’imagerie en coupe est nécessaire dans les situations difficiles.
• 2 types :
o Boiterie d’esquive : évitement de l’appui du côté douloureux → se voit
dans les pathologies du membre inferieur à l’exception de la hanche.
o Boiterie de Trendelenburg : majoration de l’abaissement du bassin
du côté pathologique + inclinaison compensatrice du tronc → se voit
dans les pathologies de hanche
2 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant
o Epanchement articulaire : choc rotulien
o Palpation : points douloureux osseux
o Examen neurologique
o Examen général (ADP, HPM, SPM...)
3. Biologie
• Examen de 1ère intention : NFS, VS, CRP → suffisent ++
• En fonction du contexte : examens hématologiques ou immunologiques
- Résultat : → analyser
o Aspect des noyaux épiphysaires, leur sphéricité et leur homogénéité
o Aspect des cartilages de conjugaison.
o Morphologie des cols et leur rapport avec le noyau (hanche)
o Congruence et centrage des articulations
o Parties molles péri-articulaires.
o Métaphyses et diaphyses
o Corticale/médullaire et Périoste
- Limites : zones cartilagineuses.
2. Echographie
- Intérêt : examen simple et anodin
- Permet de rechercher :
o Epanchement intra-articulaire
o Anomalie des parties molles (collection, tumeur)
o Guider une ponction articulaire → analyse du liquide (arthrite septique ++)
- Doppler : tumeurs, pathologie synoviale (énergie)
3. TDM
- Intérêt :
o Analyser la corticale osseuse ++, les PM ++ et les articulations +/-
o Arthroscanner : cartilage et cavité articulaire
- Technique :
o Mode spiralé, FO et FP, C- et C+, reconstructions coronales et sagittales
o Arthroscanner : injection de PC en intra articulaire
- Limites : Irradiation, allergie et CI au PDC
4. IRM
- Intérêt :
o Examen de choix pour l’étude des parties molles, la moelle osseuse, la synoviale et le
cartilage
o Diagnostic précoce d’une ostéomyélite, d’une tumeur osseuse
- Technique :
o T1, T2, Fat Sat, Gado : séquences prédéfinies en fonction de l’étiologie suspectée
o Coupes dans les 3 plans de l’espace.
- Limites :
o Nécessite une sédation chez l’enfant
o CI
5. Scintigraphie
- Technétium 99
- Localiser une pathologie, guider la Rx standard (ostéome ostéoïde)
- Préciser l’étiologie d’une hanche douloureuse ou enraidie au stade précoce alors que la
radiographie est normale → début d’une OPH ou OMA
4 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant
- Examen sensible mais non spécifique.
o Hyperfixation = processus inflammatoire ou infectieux ou tumoral
o Hypofixation = processus ischémique
► RX et ECHO 1ère intention
► TDM et IRM 2ème intention pour des recherches étiologiques particulières :
ischémie, tumeur
Boiterie douloureuse
5 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant
o Aspect hétérogène du noyau d'ossification fémoral sup à un stade tardif (atteinte de la
hanche) « ne pas attendre l’apparition des signes osseux »
- Echographie : → rôle important +++
o Epanchement intra-articulaire : hypoéchogène ou échogène hétérogène
o Collection sous périostée
o Infiltration et collection des parties molles
- Traitement : Urgence
o Ponctions, ou une arthrotomie (nettoyage/drainage)
o Immobilisation par traction ou par plâtre pelvi-pédieux
o Antibiothérapie
2. Causes traumatiques
- Diagnostic peut être difficile quand les parents n’ont pas assisté à l’épisode traumatique
- En rapport avec une :
o Contusion
o Fracture sans déplacement, invisible sur le cliché initial, visible seulement après
l'apparition d'un cal périosté ++
o Fracture sous périostée de la fibula ou du tibia par torsion de la jambe → « fracture en
cheveu »: visible sur une seule incidence
- Immobilisation par plâtre s'impose dans le doute
B. Enfant entre 3 et 9 ans
► Les 2 principales causes de boiterie ont une origine → coxo-fémorale et sont la synovite
aiguë transitoire et l'ostéochondrite primitive
6 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant
- Age moyen = 6 ans, ATCD inflammatoires ou infectieux (angine, rhino-pharyngite) ou
notion d'une longue marche, d'un traumatisme minime.
- Hypothèse d’une réaction type Ag-Ac au niveau de la synoviale de la hanche (post viral)
- Limitation douloureuse des mobilités, surtout abduction et rotation interne
- Température normale = pas de fièvre, bilan biologique normal parfois VS modérément
- La radiographie standard :
o Pas de lésions osseuses
o Parfois une asymétrie des parties molles péri-articulaires
1 en faveur d’un épanchement intra-articulaire
- L’échographie :
o Epanchement intra-articulaire
o Epaississement de la capsule (épaississement capsulo-synovial)
• Epanchement intra-articulaire
• Epaississement de la capsule
7 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant
a. Phase de début
• Diagnostic difficile : signes absents ou discrèts ++
• Elargissement de l'interligne par épanchement intra-articulaire
• Elargissement du col fémoral
• Déformation de la tête fémorale : aplatissement
• Irrégularité et flou du cartilage de croissance céphalique (npr ostéochondrite)
• Décollement et liseré de nécrose sous-chondrale : « image en coquille d'œuf »
• Ostéolyse céphalique sup-ext : image « en coup d'ongle »
b. Phase de nécrose
• Densification radiologique du noyau céphalique +/- étendue
c. Phase de fragmentation
• Elle correspond à l’ostéolyse de revascularisation
• Aspect anarchique du noyau fémoral supérieur
d. Phase de réparation:
• L'ensemble du noyau retrouve un aspect normal, ou marqué de séquelles →
reconstitution de tissu osseux pouvant être normal ou anormal
e. Stade de guérison, ou phase de séquelles
• A l’issue de la phase de réparation, la tête fémorale est
8 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant
o Soit normale
o Soit en coxa plana : noyau large excentré, aplati, incongruent + col court et
élargi + ascension du grand trochanter
- Comment faire le diagnostic de la maladie quand les signes radiologiques ne sont pas
encore présents ?
► 2 examens permettent de porter le diagnostic d'ostéochondrite de hanche : IRM et
Scintigraphie
L’IRM :
o Intérêt à la fois Dc et Pc +++
Montre des modifications de signal de la tête du fémur, bien avant
l’apparition de signes radiologiques → Dc
Apprécie 4 paramètres → Pc
étendue de la nécrose épiphysaire (plus ou moins de 50 %)
importance de l’excentration latérale (npr épanch → excentration)
atteinte du cartilage de conjugaison ?
9 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant
atteinte métaphysaire ?
o En phase aigüe : la moelle infarcie reste en hypersignal normal en T1 et seule une
bande d’hyposignal entourant la zone infarcie est visible
o Stade de nécrose : hyposignal T1 et T2 (mais peut se voir aussi dans les
infiltrations tumorales / maladies de surcharge)
o Plus tardivement : signal intermédiaire
La scintigraphie :
o De grande valeur diagnostique devant une hanche douloureuse à radiographie
normale (au stade de début)
o L’hypofixation intéresse une partie +/- importante de l’épiphyse → trou de fixation
10 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant
Classification de Herring → la plus récente, simple, meilleure
correspondance inter observateur, nécessite une seule radiographie du
bassin : face
Tient compte de la hauteur du pilier latéral de la tête fémorale
Stade A : pilier externe normal
Stade B : pilier externe diminué de moins de 50 % de sa hauteur
Stade C : pilier externe diminué de plus de 50 % de sa hauteur
- Diagnostic différentiel :
o Stade pré-radiologique → synovite aigue transitoire (toujours Rx à distance pour
éliminer l’OPH)
o Formes bilatérales → ostéonécrose secondaire (maladies de surcharge,
drépanocytose, corticothérapie), dysplasie poly épiphysaire, hypothyroïdie.
- Traitement : orthopédique ou chirurgical selon l’âge et l’étendue des lésions
11 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant
• Elargissement du cartilage de conjugaison avec irrégularité du bord métaphysaire
(signe directe de la dystrophie conjugale → fragilité → glissement)
• Diminution de la hauteur de l’épiphyse due au glissement de la tête
• Augmentation de la flèche basi capitale (distance séparant le cartilage de conjugaison,
du milieu de la tangente à ses deux extrémités supérieure et inférieure)
• Glissement postéro-interne de l’épiphyse fémorale supérieure → Ligne de Klein
(tangente au bord supérieur du col fémoral doit couper un bout de l’épiphyse) ne
croise pas l’épiphyse qui a glissé
o Incidence de profil :
• Mee le signe direct du glissement = bascule postérieure de l’épiphyse fémorale
supérieure
• On trace une première droite qui relie les 2 pointes du noyau épiphysaire et on trace
sa perpendiculaire
• On trace ensuite l’axe du col
L’angle entre les 2 droites témoigne du glissement épiphysaire en arrière (sont normalement
dans le prolongement l'une de l'autre = alignées)
12 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant
Angle entre les 2 droites témoignant Angle plus marqué entre les 2 droites
du glissement épiphysaire témoignant du glissement épiphysaire
Sur ce glissement postérieur est basée la classification de CARLIOZ
Stade I : la bascule est de 0 à 30° et le glissement < 1/3 du col
Stade II : la bascule est entre 30 et 60° et le glissement = 1/3 du col
Stade III : la bascule est entre 60 et 90°et le glissement > 1/3 du col
- TDM :
Si doute diagnostique
Pour évaluer la hanche asymptomatique
Calcul précis de l’angle de déplacement → stratégie thérapeutique
Bilan pré-thérapeutique
- IRM :
• Epanchement intra-articulaire
• Hypersignal T1 du cartilage de croissance (hémorragie) - l'œdème médullaire du col
et de l'épiphyse
• Rechercher une éventuelle nécrose épiphysaire, délimitée par un liseré en
hyposignal
- Complications : Ostéonécrose de la tête fémorale - Coxarthrose
- Traitement : Le traitement est chirurgical fixation de la
tête fémorale par une vis (épiphysiodèse)
13 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant
- L'arthrite juvénile : inflammation continue d'une ou de plusieurs articulations, pendant au
moins 6 semaines, et qui ne peut être expliquée par aucune autre cause
- Juvénile = avant l’âge de 16 ans
- Difficultés diagnostiques :
Forme oligo-articulaire
Au début de son évolution
- Genou +++ avec épanchement et empâtement articulaire
- Orientation du Dc par :
La clinique → Uvéite antérieure
La biologie → étude sérologique (FR, AAN)
- Les radiographies :
o Au début, élargissement des PM témoignant de l’épanchement isolé
o Puis 1’ostéoporose régionale
- Biopsie synoviale arthroscopique nécessaire I éliminer une atteinte bactérienne
14 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant
15 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant
• Montre bien les collections liquidiennes
Autres infections :
BK : tuberculose ostéo-articulaire
KH : exceptionnel chez l’enfant → évolution lente
Spondylodiscite : scintigraphie peut aider à localiser les lésions, l’IRM est l’examen
de référence pour l’exploration de cette pathologie
2. Pathologie tumorale
Les tumeurs malignes
- Primitives : ostéosarcome et sarcome d’Ewing +++
- Secondaires (exemple : métastases de neuroblastome)
- Clinique: douleur permanente, nocturne et diurne, d’apparition et d’aggravation progressive
- Radiographie standard : évocatrice d’emblée s’il existe :
o Une image ostéolytique (Lodwick Ic, II et III)
o Une rupture de la corticale, envahissement des PM
o Des appositions périostées
- La scintigraphie : hyperfixation
- La TDM : étudie l’os et surtout la corticale
- L’IRM : analyse l’envahissement médullaire et des parties molles, le cartilage de
conjugaison, cartilage articulaire et recherche les skips métastases
- La biopsie : â affirmer le diagnostic
Hémopathies malignes
- Leucémies ou lymphomes
- Atteinte osseuse ou articulaire
Les tumeurs bénignes
- Ostéome ostéoïde I boiterie et amyotrophie
- Douleurs nocturnes et lancinantes, calmées par l’aspirine
- La radiographie standard :
o Ostéocondensation importante
o Parfois image lytique (nidus) cerclée d’os condensé
- La scintigraphie : Examen clé du diagnostic : hyperfixation intense (nidus) entourée d’1
zone plus large qui l’est moins : image en cocarde
- Le scanner : visualise mieux le nidus et précise sa localisation
16 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant
3. Pathologie traumatique
- Diagnostic : facile si contexte, plus difficile si pas de contexte traumatique ou fracture de
fatigue (enfant sportif)
- Diagnostic → confrontation de l'examen clinique + bilan radiologique
- Imagerie → clichés comparatifs
o Incidences de face et de profil ou des incidences orthogonales
o Articulations sus et sous-jacentes
- Plusieurs types de fractures : diaphysaires, épiphyso-métaphysaire, arrachement
apophysaire
- Particularités chez l’enfant : incurvation, en bois vert, en motte de beurre, en cheveu
- Parfois fractures pathologiques :
o Sur lésion focale lytique : kyste simple ou KOA, FNO, ou rarement tumeur maligne
o Sur atteinte générale : ostéogénèse imparfaite, rachitisme, ostéodystrophie rénale
17 Module Radiopédiatrie
Boiterie chez l’enfant
V. Conclusion
- La boiterie est un symptôme qu'il ne faut pas négliger
- Nombreuses étiologies dominées par l'extrême fréquence des affections coxo-fémorales
- L’imagerie orientée par la clinique, occupe une place primordiale dans le diagnostic
étiologique et le suivi de ces affections
18 Module Radiopédiatrie