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Ronéo et Juliette 2022-2023. Séméiologie - Séméiologie cardiovasculaire normale Pr.

Ch Bauters

Séméiologie
Séméiologie cardiovasculaire normale

Semaine : 1 Heure : de 9h à 10h Professeur : Ch.BAUTERS


Date : 15/09/2022
Binômes : Faiz Hiba et Adèle Réignault Correcteur : Djellab Amyna
Elisa Luc et Naji Ouijdane
Remarques du professeur :

Plan du cours :

I) Interrogatoire et signes fonctionnels III)Examen complémentaire


A) Le motif de consultation A) ECG
B) Les antécédents B) Radiographie du
thorax
C) Les signes fonctionnels C) Biologie
1.La douleur thoracique. D) Échographie cardiaque
2.La dyspnée E) Épreuve d’effort
3.Palpitations. F) Examen invasif
4.Malaises et pertes de connaissance

II) Examen et signes physiques


A) Examen physique
1. Inspection / palpation
2. Auscultation
B) Examen périphérique
1.Examen artériel
2.Examen Veineux
3.Examen pulmonaire
4.Examen abdominal
5.Examen des membres inférieurs : œdèmes

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Séméiologie cardiovasculaire normale
I. Interrogatoire et signes fonctionnels
L’interrogatoire est très important, systématique, orienté et organisé en 3 étapes successives +++ :

- Le motif de la consultation
- Les antécédents
- Les signes fonctionnels cardiovasculaires (douleur, essoufflement…)

A) Le motif de la consultation
On commence par interroger le patient sur le motif de sa consultation.

- Il faut prendre son temps et instaurer un climat de confiance


- Ensuite il faut savoir s’il y a un signe fonctionnel d’appel :
En général le signe d’appel est à l’origine de la consultation (ex : douleur à la poitrine, essoufflement).

On essaye donc généralement pour commencer d’interroger le patient sur ce symptôme, en lui demandant une
description rapide, sans trop pousser l’interrogatoire.
Ensuite on reprend la séquence systématique, donc tous les symptômes pour être plus spécifique sur le motif de
consultation qui amène le patient.

Il est important de savoir que parfois le signe fonctionnel d’appel n’est pas forcément le problème principal.
- Il faut être ouvert aux autres symptômes du patient, la pathologie diagnostiquée n’est parfois pas en rapport
avec le signe fonctionnel d’appel du patient. (ex : vient pour un problème de bras mais finalement a une pathologie
cardiovasculaire)

Il n’y a pas forcément de signe fonctionnel d’appel et en particulier dans la cardiologie préventive moderne.
- Actuellement il existe la notion de consultation systématique, c’est un « check-up» réalisé par des
patients ayant un profil à risque (à partir d’un certain âge, un patient atteint d’un diabète sévère, patient envoyé par
son médecin généraliste avant une intervention chirurgicale, …). Il est récurrent de voir un patient qui ne se plaint de
rien.

B) Les antécédents
L’interrogatoire des antécédents cardiovasculaires est systématique.

! Antécédents personnels (orientés)

Ceux- ci peuvent être médicaux, chirurgicaux ou obstétriques : est-ce que le patient a déjà été malade de manière
significative ? On essaie de l’orienter sur la sphère cardiologique. Cependant il ne faut pas se perdre dans les dizaines
d’interventions chirurgicales qui n’ont pas de lien avec une pathologie cardiaque.

! Antécédents familiaux (orientés)

Ils sont très importants car il y a une notion de facteurs de risques d’origine familiale. Certaines personnes auront
donc un facteur de risque plus élevé d’être atteint d’une pathologie cardiovasculaire, du fait de ce qu’il s’est passé
dans leur famille (parents, sœurs, frères, …) on essaye de savoir s’il y a des événements cardiovasculaires assez
notables surtout à un âge relativement jeune. Les antécédents familiaux font partis des facteurs de risques
cardiovasculaires.

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! Les facteurs de risque cardiovasculaire

Ils sont très importants (clé de l’interrogatoire) et il faut interroger le patient de manière systématique.

" L’hypertension artérielle (HAT) : Extrêmement importante, ce n’est en général pas


compliqué d’interroger le patient sur l’existence d’hypertension ou de la découvrir plus tard à
l’examen, et, de savoir s’il y a un traitement pour la TA.
" Le tabagisme : Facteur à ne jamais oublié. C’est un facteur de risque surtout s’il est actif. Il faut
chercher le tabagisme au moins durant les dernières années (les personnes ayant arrêté de fumer il y a
30 ans n’ont plus beaucoup de risque cardiovasculaire).
" L’hypercholestérolémie : Une quantité élevée de LDL cholestérol = le mauvais cholestérol (le bon
= le HDL) est un grand facteur de risque des complications cardiovasculaires.
" Le diabète : C’est un très grand facteur de risque cardiovasculaire. En général, les personnes
diabétiques ont déjà des pathologies cardio-vasculaires et une surcharge pondérale. " L’obésité
(souvent associé au diabète) : On calcule l’IMC et on mesure le périmètre abdominal.

En quelques minutes nous pouvons recueillir ces informations (même si certaines personnes n’ont rien) et nous
pouvons les quantifier pour apprécier le risque cardiovasculaire global.

De ce fait à la suite de cet interrogatoire on a une évaluation assez rapide, on peut quantifier les différents risques et
apprécier le risque global.
Ceci nous permet de mieux interpréter le risque cardiovasculaire global d’un patient : ainsi un patient qui n’a qu’un
de ces facteurs de risques n’est pas à prendre en charge de la même manière qu’un patient qui cumule plusieurs
facteurs de risques en même temps (il y a des facteurs multiplicatifs énormes).

C) Les signes fonctionnels


Il faut passer en revu les principaux symptômes et/ou signes fonctionnels cardiovasculaires.

1. La douleur thoracique

C’est le symptôme le plus important car c’est lui qui donne le plus de diagnostics. Il y a 25 % des passages aux
urgences qui sont dues à des douleurs thoraciques.
La douleur thoracique peut traduire plusieurs choses différentes sur un patient. Il faut donc caractériser cette douleur
thoracique de manière à correctement orienter notre diagnostic.

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Il existe 7 paramètres pour caractériser cette douleur :

# Le type de douleur : quel genre de douleur ? On peut suggérer sans trop donner d’informations. (Par
exemple, une douleur constrictive = qui sert ou qui écrase, une douleur en point de côté, brûlure…)

! L’intensité : plus subjectif, ça n'apporte pas énormément d’éléments au diagnostic.

! Le siège : zone où commence la douleur, point culminant. Information fondamental, l’un des paramètres qui
nous aide le plus… On essaye de savoir si la douleur est rétrosternale (infarctus, coronaire), latérale, diffuse ou
localisée...

! Les irradiations : zones où la douleur s’en va. Par exemple, pour un infarctus, la douleur va être rétrosternale
et va irradier vers le cou, les épaules, les bras (surtout le gauche).

! Le mode de déclenchement : il faut absolument faire la part des choses entre :


- les douleurs qui surviennent sans facteur déclenchant, c’est à dire spontanément (en regardant la télé, au
repos)
- les douleurs survenant à cause de facteurs déclenchants. Le principal facteur déclenchant est l’effort, mais
il faut savoir si la douleur est inhabituelle ou si elle survient à chaque effort. Ça peut être une douleur qui
survient quand on gonfle la poitrine (névralgie), à cause des repas…

! La durée : C'est des secondes, minutes, heures ? Ça dicte souvent la conduite à suivre (les cas les plus
graves comme l’infarctus durent sans s’arrêter, les moins graves quelques secondes). C’est à dire que quelqu’un qui
a mal depuis 20 minutes est considéré comme une urgence cardiovasculaire.

! Facteur de sédation / disparition : pendant des facteurs déclenchants, tel que l'effort, souvent les patients
qui ont mal arrêtent l’effort et la douleur disparaît très rapidement. Mais aussi avec certains traitements spécifiques
qui peuvent faire disparaître la douleur (en particulier la trinitrine, un vasodilatateur). Souvent, ce facteur est le miroir
du mode de déclenchement.

2. La dyspnée

« Prise de conscience par le patient d’une respiration difficile exigeant un effort supplémentaire, avec
sensation de soif d’air »

Il n’est pas évident pour un patient de faire la différence entre la douleur thoracique et la dyspnée. Beaucoup de
patient ne différencie pas le fait d’avoir un peu mal à respirer et un essoufflement vraiment important.

Il faut distinguer 2 sortes de situations :


"La dyspnée d’aggravation progressive : l’essoufflement chronique, ça progresse.
Dyspnée d’effort : Un essoufflement à la suite d’un effort
Dyspnée de repos, orthopnée : sensation d’essoufflement dés que le patient s’allonge

"La dyspnée paroxystique (brutale) : Due à un accident cardiaque aigu, qui arrive soudainement sans
avoir forcément d’antécédent (ex : œdème aigu du poumon). Typiquement une personne est en train de
faire une activité physique et brutalement elle se sent essoufflée.

NB: Classification des dyspnées : elle est souvent utilisée et permet de fixer les idées, même s’il y a des
variabilités entre les médecins. Parfois il est difficile de fixer le stade d’aggravation (certaines personnes n’ont pas
d’escaliers chez elles, il faut trouver des équivalences).

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I Dyspnée pour des efforts importants, inhabituels; le patient n’a aucune gêne dans la vie
courante.
II Dyspnée pour des efforts importants inhabituels tels que la marche rapide ou en côte, montée des
escaliers (> 2 étages)
III Dyspnée pour des efforts peu intense dans la vie courante tels que la marche normale en
terrain plat, montée des escaliers (incapable de monter 2 étages, il doit faire une pause).
IV Dyspnée permanente au repos

Classification importante à retenir !

3. Les palpitations
« C’est une perception anormale par le patient des battements infra-thoracique de son cœur »

• Les extrasystoles : C’est quelque chose d’extrêmement fréquent qui dépasse largement la pathologie.
C’est sans gravité dans la majorité des cas (correspond à un battement anticipé sur l’ECG).
En fait, on ne ressent pas l’extrasystole mais le repos compensateur qui vient après une extrasystole. On
ressent un vide dans la poitrine, comme un battement manquant suivi d’un battement fort. Parfois il n’est
même pas ressenti.

• Les tachycardies : C’est une accélération du rythme cardiaque. Il faut donc essayer de savoir
" Si ça lui a semblé régulier ou irrégulier ?
" Le mode de début ? Est ce que c’est arrivé progressivement après un effort ? Ou si c’est arrivé
brutalement.
" La fin ? Si elle a été rapide et gênante ? Ou si elle a diminué progressivement ou brutalement ?

4. Les malaises et pertes de connaissance

Ils sont fréquents mais ils ne sont pas toujours d’origine cardiovasculaire. Il faut faire un interrogatoire, un examen,
notamment pour les personnes âgées. Le but est d’éliminer les causes cardiaques qui sont souvent les plus graves.

On essaye de faire la différence entre :

! Des malaises brefs : Des étourdissements, vertiges, lipothymies (pas de perte de connaissance).
! Des syncopes : Ce sont des pertes de connaissance souvent de façon très brutales et complètes.

Il faut essayer de faire préciser :


- Les prodromes : Sueurs, nausées (oriente vers un malaise vagal, le plus fréquent des malaises)
- L’horaire : Avant les repas? Postprandial ? A jeun ? à donne déjà des raisons pour le malaise
- Les circonstances déclenchantes : Par exemple se lever trop brutalement (évoque une hypotension
orthostatique, pas une maladie), douleur au cou, ...
- La durée : pas simple à obtenir sans témoin
- Les signes d’accompagnements : S’il y a une perte de connaissance absolument complète on peut
avoir des convulsions. Pas simple à obtenir sans témoin.
- La notion de blessure : Si on fait un malaise banal on a le temps de se rattraper à quelque chose, à l’inverse
si on fait malaise cardiaque on n’a pas le temps de se rattraper et donc plus de risque de se blesser.

Exemple : Une femme âgée de 85 ans qui arrive aux urgences à la suite d’un malaise et qui possède un
gros hématome dû à sa chute, c’est probablement un malaise brutal donc cardiaque.

Si on est avec un patient qui a totalement perdu connaissance, il n’est pas capable de répondre à certaines questions,
c’est pour cela qu’il est important d’interroger également les témoins du malaise.

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II) Examen et signes physiques

A) Examen physique
Il y a d’abord un examen cardiaque puis un examen périphérique.

1. Inspection/ palpation
L’inspection générale :
- Respiration, dyspnée (visible)
- Inspection téguments : on inspecte les doigts (ex : cyanose), ongles, ...
- Recherche de lésions cutanées : veines, ulcères
- Palpation cardiaque : on peut chercher un déplacement du choc de la pointe du cœur (s’il y a une
hypertrophie).
àOn sent le cœur qui touche la cage thoracique de manière régulière, de manière optimale avec le patient
en décubitus latéral gauche, on le sent au niveau du 4ème espace intercostal gauche sur la ligne
médioclaviculaire (On peut le faire à soi-même).

2. L’auscultation
C’est quelque chose de central dans l’examen cardiologique.

Pour une bonne auscultation il faut :


• Se mettre dans de bonne condition d’examen (calme, porte fermée)
• Prendre simultanément le pouls, en même temps que l’on pose le stéthoscope. En effet, il est difficile de
se situer dans la systole (on entend un battement) ou dans la diastole (il n’y a pas de battement).
• Faire l’auscultation dans plusieurs positions différentes : Cela permet d’avoir une auscultation de différents
souffles (décubitus dorsal, décubitus latéral gauche, penché en avant…).
• Inspiration forcée ou expiration forcée: certains souffles cardiaques pathologiques sont mieux audibles.

Les foyers d’auscultation : (à connaître)


" Mitral : 4éme espace intercostal (EIC) gauche, ligne médioclaviculaire (comme le choc de pointe)
" Aortique: 2ème espace intercostal droit, proche sternum
" Pulmonaire: 2ème espace intercostal gauche, proche du sternum (symétrique à l’aortique)
" Tricuspide : au niveau de l’appendice xiphoïde

Souvent le souffle est maximal au niveau du foyer mais pour le caractériser il faut aussi connaitre les zones
d’irradiation : Aisselle, cou, bord latéral du sternum

Irradiations lors de l’auscultation

Souffle d’un rétrécissement de la valve aortique :


remonte vers le cou
Souffle d’une fuite de la valve aortique : pendant
la diastole descente vers le bas le long du flanc
gauche du sternum
Souffle d’une fuite de la valve mitrale : remonte
vers l’aisselle, systolique

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B1 : maximum à la pointe ; fermeture des valves


auriculo-ventriculaires (mitrale et tricuspide)
B2 : maximum à la base ; fermeture des valves
sigmoïdes aortique et pulmonaire
à Diastole sensiblement plus longue que la systole

En cas de tachycardie, la partie rétrécie est souvent


la diastole : difficulté à discerner diastole et systole.

B) Examen périphérique

1. Examen artériel

• L’inspection :
" Hyperpulsatilité de certaines artères
" Des troubles vasomoteurs (aspect cyanosé, blanc,...)
" Des troubles trophiques

• L’essentiel de l’examen artériel : c’est la palpation des pouls périphériques, systématique. Il faut
savoir quels sont les pouls que l’on va chercher chez un patient.
Faire un schéma pour n’oublier aucun pouls (normal ++, diminué + ou 0).

Les différents pouls :


" Le pouls carotidien
$ Le pouls des membres supérieurs : huméral, radial
$ Le pouls de l’aorte abdominale : se sent bien sur les personnes maigres
$ Les pouls des membres inférieurs : ils sont souvent en rapport avec l’adénopathie des membres
inférieurs :
- Le pouls fémoral
- Le pouls poplité : derrière le genou, il faut relâcher la jambe, difficile à prendre au
début.
- Le pouls pédieux : devant au niveau du premier espace
- Le pouls tibial postérieur : derrière au niveau de la malléole interne

• L’auscultation, on recherche un souffle, ça se fait au niveau:


" Des artères carotides
" Des artères fémorales
" Des artères rénales (au niveau de l’aorte abdominale)
S’il y a un souffle cela se traduit par des turbulences et c’est souvent en rapport avec un début de rétrécissement
artériel.

• La prise de la tension artérielle (très importante mais pas détaillé dans ce cours)

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2. L’examen veineux
Le système veineux est en rapport avec les pathologies cardiaques.

# Les veines jugulaires : L’insuffisance cardiaque peut dilater le système veineux et en particulier les
veines jugulaires.
• Au niveau du cou
• Le patient est en décubitus dorsal avec buste de 15-20 °
• Normalement les veines jugulaires ne sont pas visibles à l’inspiration
• Si les veines jugulaires sont visibles (bien dilatées) aux deux temps (inspiration/expiration),
cela traduit souvent une hypertension veineuse dans le système cardiaque (plus précisément
dans les cavités cardiaques droites).
• Le reflux hépato-jugulaire (RHJ) : manœuvre (un appui sur le foie) permettant d’augmenter les
pressions pour observer les veines jugulaires du patient (tête sur le côté).
Cela va sensibiliser notre examen car on va voir apparaître une dilatation permanente des veines
jugulaires. Cela peut traduire une pathologie cardiaque du coté droit.

# Les veines des membres inférieurs :


$ Les veines superficielles : Les varices, facilement visibles.
$ Les veines profondes : pas visibles mais peuvent être pathologique comme dans une phlébite qui
entraîne des douleurs très inflammatoires, un aspect gonflé mais aussi la dorsiflexion du pied qui est un
signe physique caractéristique de la phlébite.

3. L’examen pulmonaire
On cherche une conséquence d’une anomalie cardiaque (plutôt gauche).
Recherche cavité pleurale, d’un épanchement pleural.

Pour les cardiologues il y a aussi la notion d’auscultation très fréquente en particulier chez les personnes qui
ont une insuffisance cardiaque du coté gauche du cœur :

• Une anomalie du ventricule gauche entraîne une hyperpression qui a des conséquences dans la
circulation d’amont (pulmonaire) : on recherche donc un œdème pulmonaire (brutal ou chronique).
• Dans le cas chronique, à la palpation/percussion /auscultation on va entendre des râles crépitants (=
présence plasma très caractéristique).

4. Examen Abdominal :

On recherche une conséquence d’une anomalie cardiaque (plutôt droite).

Lors d'une insuffisance cardiaque droite, on observe une augmentation de pression au niveau veineux
notamment au niveau du foie, ce qui se traduit par une hépatomégalie que l’on constate lors de la palpation.
On a un foie congestif, donc, on peut voir les veines jugulaires augmentées en appuyant sur celui-ci.

5. L’examen des membres inférieurs : les œdèmes


Les œdèmes sont une conséquence de l’insuffisance cardiaque droite.

Certains patients ont des œdèmes à peine détectables, tandis que d’autres ont des œdèmes de 10 à 15 kg d’eau,
les jambes sont gonflées et déformées.

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Les œdèmes cardiaques sont :
- Symétriques bilatéraux
- Blancs
- Mous
- Ils gardent le godet (le fait d’appuyer avec ses doigts laisse une marque durant quelques secondes)
- La peau est fine et luisante
- Au niveau des zones déclives

Les œdèmes se trouvent au niveau des jambes chez les sujets encore en ambulatoire. Une personne grabataire,
hospitalisée, ne marchant plus aura des œdèmes localisés au niveau du bas du dos, ou lombaires.

III) Examens complémentaires

A) ECG normal
Il faut positionner des électrodes de manière assez précise :
# 4 électrodes sur les membres
# 6 électrodes précordiales sur la cage thoracique :
" V1: 4ème espace intercostale sur le coté droit du sternum
" V2: en face de V1
" V3: entre V2 et V4
" V4 : sur la ligne médioclaviculaire
" V5 et V6: dérivations un peu plus basses qui vont vers la ligne axillaire (V6 un peu
plus postérieure)

Le positionnement des électrodes est important car si on varie trop la position de celles-ci ont obtient des tracés
différents (surtout pour un même patient).

Certaines pathologies sont visibles sur une seule dérivation.

Il y a une onde P (activité auriculaire), un complexe QRS (activité ventriculaire) et une onde P de
repolarisation.
Ce qui change en fonction des dérivations est plus le complexe QRS.

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B) Radiographie du thorax
N’est plus systématique par rapport à il y a quelques années. Cependant elle reste essentielle pour
certaines pathologies.
! On aperçoit la silhouette du cœur (zone blanche), l’aorte, l’artère pulmonaire, le parenchyme pulmonaire, le
hile pulmonaire observable (œdème blanc, en aile de papillon) …
! Le rapport cardio-thoracique <0,5 (largeur cœur/largeur thorax) : sinon on parle de cardiomégalie (ICT
=indice cardio-thoracique)

Radiographie du thorax normale

Radio du thorax: cardiomégalie Radio du thorax : cas critique d’œdème pulmonaire

C) Biologie
Ça ne paraît pas spécifique mais beaucoup de diagnostics sont réalisés à partir de prises de sang, en particulier
dans le cadre des facteurs de risque :

# Dosage de LDL, cholestérol, glycémie…


# Il y a des marqueurs de souffrances cardiaques, en particulier la Troponine (si elle est élevée, ça
traduit un infarctus du myocarde).
# Il y a des marqueurs de l’insuffisance cardiaque: le BNP lorsqu’il est élevé il traduit une
augmentation des tensions au niveau du cœur, mais sert aussi au suivi des patients.

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D) L’échographie cardiaque
C’est une révolution. Méthode d’imagerie cardiaque non invasive par ultrasons.
# Visualisation des structures cardiaques (dilatation, fonction contractile)
# Mesure des flux sanguins et des gradients de pression (rétrécissement, fuite)
# On peut mesurer la fraction d’éjection du ventricule gauche (FEVG) : traduit la capacité
contractile du cœur à gauche. (à retenir)

FEVG = (VTD-VTS)/VTD (à savoir)

Sachant que :
VTD (volume télé diastolique): volume de fin de diastole
VTS : volume à la fin de la systole.
La valeur normale = 60%, les personnes qui ont 30% ou 40% sont généralement des personnes en
insuffisance cardiaque.

Échographie cardiaque

E) Épreuve d!effort
L’ECG peut être fait au repos ou lors de l’effort (l’échographie, la scintigraphie ou l’IRM aussi).
$ Mesure continue de l’ECG et de la Tension Artérielle
$ Lors d’un effort progressif sur vélo ou tapis roulant.

On observe une augmentation progressive du travail cardiaque et de la consommation en O2 du myocarde


et du débit coronaire.
Ainsi, le cœur peut montrer une anomalie qu’il n’exprime pas au repos.

Ex : Lorsqu’il y a un rétrécissement sur une artère coronaire, l’augmentation du débit ne sera pas possible
tandis que le débit au repos est normal, ce qui correspond à un patient asymptomatique. Ainsi lors de l’effort,
le patient présentera une douleur d’angine de poitrine et des anomalies sur l’ECG.

F) Examen invasif :
• Coronographie:
C’est une technique plus invasive qui permet de radiographier les artères coronaires (très fines, autour du
cœur à la surface, nourricières du cœur).

C’est une radiographie des petites coronaires du cœur

On réalise une ponction artérielle puis on passe par une artère et on remonte jusqu’à la racine de l’aorte. On le
fait chez un patient qui est simplement anesthésié au niveau radial. On injecte en intra-coronaire des produits
de contraste (opaque au rayon X).
Examen qui permet de faire la transition vers le traitement. Sur l’image en dessous on peut voir une pose de
stent pour corriger le problème.

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Annales

2014

6. Parmi les propositions suivantes relatives à l’auscultation cardiaque, laquelle (ou


lesquelles) et (sont exactes) ?

A. Le foyer mitral est au 2éme espace intercostal gauche


B. Le foyer tricuspidien est au niveau de la xiphoïde
C. Certains souffles cardiaques sont mieux perçus en expiration forcée
D. Certains souffles cardiaques sont mieux perçus en position penchée en avant
E. Le foyer aortique est au 2 ème espace intercostal droit, proche du sternum

7. Parmi les signes cliniques suivantes relatives à l’auscultation lequel (ou lesquels)
évoquent une augmentation des pressions intracardiauques au niveau du ventricule droit ?

A. Turgescence jugulaire
B. Reflux hépato-jugulaire
C. Hépatomégalie
D. Augmentation de la tension artérielle
E. Œdème bilatéral des membres inférieurs

8. Parmi les propositions suivantes relatives à l’auscultation cardiaque, lequel (ou lesquels)
augmente(nt) le risque cardio-vasculaire ?

A. L’hypertension artérielle
B. Un tabagisme actif
C. Un tabagisme interrompu depuis 15 ans
D. Une élévation du LDL-cholestérol
E. Une élévation du HDL-cholésterol

2015

22. Parmi les propositions suivantes relatives à l’auscultation cardiaque, lequel (ou lesquels)
augmente(nt) le risque cardio-vasculaire ?

A. L’hypertension artérielle
B. Un tabagisme
C. L’exercice physique régulier
D. L’élévation du LDL-cholestérol
E. Le diabète

23. Parmi les propositions suivantes relatives à la douleur de l’angine de poitrine, laquelle (ou
lesquelles) est (ou sont) exacte(s) ?

A. Elle survient typiquement lors de l’effort


B. Elle est d’une durée de 1à2 secondes
C. Elle est calmée par l’arrêt de l’effort
D. Elle irradie typiquement vers le cou et les épaules
E. Elle est de siège rétrosternal

2016

2. Parmi les éléments suivants, lequel (ou lesquels) augmente(nt) le risque cardio-vasculaire ?

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A. L’hypertension artérielle
B. Un tabagisme actif
C. Un tabagisme interrompu depuis 15 ans
D. Une diminution du LDL-cholestérol
E. Une élévation du HDL-cholésterol

3. Parmi les propositions suivantes relatives à la fraction d’éjection ventriculaire gauche,


laquelle (ou lesquelles) est (ou sont) exacte(s) ?

A. Elle peut se mesurer par échographie cardiaque


B. La valeur normale est de 60 %
C. Elle est utile pour caractériser les patients qui présentent une insuffisance cardiaque
D. Son calcul fait intervenir le volume télé-diastolique
E. Son calcul fait intervenir le volume télé-systolique

2017

1. Parmi les propositions suivantes relatives à la fraction d’éjection ventriculaire gauche,


laquelle (ou lesquelles) est (ou sont) exacte(s) ?

A. Elle peut se mesurer par échographie cardiaque


B. La valeur normale est de 100%
C. Elle est utile pour caractériser les patients qui présentent une insuffisance cardiaque
D. Son calcul fait intervenir le volume télé-diastolique
E. Son calcul fait intervenir le volume télé-systolique

2. Parmi les propositions suivantes relatives à l’auscultation cardiaque, laquelle (ou lesquelles)
et (sont exactes) ?

A. Le foyer mitral est au 2éme espace intercostal droit


B. Le foyer tricuspidien est au niveau de la xiphoïde
C. Un souffle systolique est entendu entre B1 et B2
D. Certains souffles cardiaques sont mieux perçus en décubitus latéral gauche
E. Le foyer pulmonaire 5 ème espace intercostal gauche

2018

4. Quel(s) est (ou sont) le (ou les) signe(s) clinique(s) qui évoque(nt) une
augmentation des pressions dans les cavités cardiaques droites ?

A. Abolition des pouls fémoraux


B. Reflux hépato-jugulaire
C. Hépatomégalie
D. Augmentation de la tension artérielle
E. Œdème bilatéral des membres inférieurs

2019

7). Quel(s) est (ou sont) le (ou les) signe(s) clinique(s) qui
évoque(nt) une augmentation des pressions dans les cavités
cardiaques droites ?

A. hépatomégalie
B. abolition des pouls fémoraux

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C. reflux hépato-jugulaire
D. augmentation de la tension artérielle
E. œdème bilatéral des membres inférieurs

8) Parmi les propositions suivantes relatives à l’auscultation


cardiaque, laquelle (ou lesquelles) est (ou sont) exacte(s) ?
A. le foyer mitral est au 2ème espace intercostal gauche
B. le foyer tricuspidien est au niveau de la xiphoïde
C. certains souffles cardiaques sont mieux perçus en expiration forcée
D. certains souffles cardiaques sont mieux perçus en position penchée en avant
E. le foyer aortique est au 2ème espace intercostal droit, proche du sternum

2020

15. Un patient vous rapporte être nettement essoufflé lorsqu’il monte un


escalier de 10 marches. Il n’est pas essoufflé au repos. De quel grade de dyspnée
s’agit-il ? (une seule réponse exacte)

A. Grade 1
B. Grade 2
C. Grade 3
D. Grade 4
E. Grade 5

2021

13) Quel est le terme approprié pour qualifier une perte de connaissance brève avec perte du contrôle
musculaire et de la réactivité qui est de début rapide, de durée courte et de récupération spontanée?

A.syncope
B. malaise
C. lipothymie
D. arrêt cardiaque

E. prodrome

14) Parmi les pathologies suivantes, laquelle n’est jamais révélée par des palpitations ?
A. fibrillation atriale
B. tachycardiejonctionnelle
C. bloc atrioventriculaire complet
D. tachycardie ventriculaire
E. flutter atrial

16) Parmi les propositions suivantes relatives à la péricardite aiguë, laquelle est exacte ?
A. la douleur est atténuée en position allongée
B. le frottement péricardique disparaît en apnée
C. la fièvre est très élevée
D. il existe un souffle diastolique au bord gauche du sternum
E. la douleur est atténuée à l’antéflexion du thorax

17) Parmi la liste suivante quel est l'élément séméiologique le plus fiable qui caractérise la
douleur d'angine de poitrine (angor) ?
A. la survenue au repos
B. l'irradiation dans le bras gauche
C. la durée de quelques secondes

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Ronéo et Juliette 2022-2023. Séméiologie - Séméiologie cardiovasculaire normale Pr. Ch Bauters

D. l'irradiation dans le cou


E. le caractère constrictif

18) Quel est le sens du mot lipothymie en cardiologie ?


A. il désigne l’état de conscience altéré après une perte de conscience
B. c’est un synonyme d’hypotension artérielle
C. il désigne l’ensemble des irradiations usuelles de la douleur d’angor (angine de
poitrine)
D. c’est un synonyme de pré-syncope.
E. il désigne la compression aortique par un résidu graisseux du thymus

19) Parmi les signes cliniques suivants, lequel concerne l’insuffisance cardiaque droite ?
A. souffle d’insuffisance mitrale fonctionnelle
B. œdèmes des membres inférieurs rouges et douloureux
C. râles sibilants à l’auscultation pulmonaire
D. marbrures cutanées diffuses
E. hépatomégalie avec reflux hépato-jugulaire

Correction

2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021


6) BCDE 22)ABDE 2) B 1)ACDE 4)BCE 7)ACE 15)C 13)A
7)ABCE 23)ACDE 3)ABCDE 2)ABCD 8 )BCDE 14)C
8)ABD 16)E
17)E

18)D

19)E

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