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Manuel

du cours
de
patholo
gie
général Préparé par : DR Halandro Fils PIERRE

Tel : 509 4747-32-96

e
Destine aux étudiants(es) des facultés de biomédicale, de pharmacie
de l’université CHAD d’Haïti
Table des matières
Chapter 1 : Généralités sur la pathologie.................................................................................3
Place de l'anatomie pathologique en médecine...................................................................3
Différents types de prélèvements.........................................................................................4
Chapter 1  : Généralités sur la pathologie

Objectifs :

 Savoir préciser la place de l'anatomie pathologique dans la démarche médicale.


 Connaître et savoir donner des exemples des différents types de prélèvements cytologiques.
 Connaître et savoir donner des exemples des différents types de prélèvements tissulaires.
 Connaître les différentes étapes techniques qui vont permettre l'analyse microscopique d'un
prélèvement cellulaire.
 Connaître les différentes étapes techniques qui vont permettre l'analyse microscopique d'un
prélèvement tissulaire.
 Connaître les principes de la fixation cellulaire/ tissulaire.
 Connaître les principes (apports et limites) d'un examen cytopathologique.
 Connaître les principes (apports et limites) d'un examen extemporané.

Place de l'anatomie pathologique en médecine

L'anatomie pathologique (ou pathologie) est une discipline médicale qui étudie les lésions
provoquées par les maladies sur les organes, tissus ou cellules, en utilisant des techniques
principalement fondées sur la morphologie macroscopique et microscopique.

Les lésions sont des altérations morphologiques des organes, décelables par tout moyen
d'observation. Celles-ci sont des signes de maladies, au même titre que les symptômes
cliniques. Elles peuvent être le résultat de l'agression qui a déclenché la maladie, ou celui
des réactions apparues au cours du déroulement du processus morbide. La lésion
élémentaire correspond à l'altération morphologique d'une structure analysée isolément.
L'association de différentes lésions élémentaires constitue un ensemble lésionnel.

La démarche de l'anatomie pathologique est fondée sur une analyse sémiologique qui
compare les tissus normaux et les tissus pathologiques. Les lésions sont confrontées aux
données cliniques, biologiques et d'imagerie : c'est la corrélation anatomoclinique qui est
indispensable pour permettre une interprétation synthétique qui aboutit à un diagnostic
(certain, probable ou incertain)

Le rôle de l'anatomocytopathologie est de contribuer à :

 élaborer le diagnostic par la démarche anatomoclinique : les lésions sont analysées


et décrites dans un compte-rendu pour affirmer un diagnostic ou proposer une
hypothèse diagnostique.
 préciser le pronostic en apportant des éléments utiles, en particulier dans le
domaine de la pathologie tumorale
 évaluer l'effet des thérapeutiques : les examens anatomocytopathologiques sont
renouvelés au cours d'un traitement afin de juger de la disparition, de la persistance
ou de l'aggravation des lésions.
Différents types de prélèvements
On distingue 2 types de prélèvements :

 Prélèvements cytologiques
 Prélèvements tissulaires

Les prélèvements cytologiques peuvent être obtenus de diverses façons

 Recueil des liquides spontanément émis


 Raclage, brossage, écouvillonnage, aspiration de cellules desquamant spontanément
 Ponction a l’aiguille d’un liquide avec ou sans guide échographique
 Ponction a l’aiguille d’un organe ou d’une tumeur
 Apposition d’un tissu

Les prélèvements tissulaires sont de 3 modalités : la biopsie, les pièces opératoires et


l’autopsie (nécropsie)

 La biopsie : consiste à prélever un fragment de tissu sur un être vivant en vue d'un
examen anatomopathologique. Elle peut être biopsie par ponction, par biopsie
chirurgicale et endoscopique
 les pièces opératoires : exérèse partielle ou complète d'un ou de plusieurs organes,
séparés ou en monobloc.
 l'autopsie (ou nécropsie) correspond à un examen anatomopathologique pratiqué
sur un cadavre

Techniques d'étude morphologique des prélèvements cellulaires et


tissulaires

Techniques d'étude des cellules

Étalement des cellules sur des lames de verre : est fait par le préleveur lors des
cytoponctions d'organes, des frottis, écouvillonnage, brossages ou appositions.

Cytocentrifugation sur lame de verre : Le liquide (naturel, ou d'épanchement, ou de lavage)


est acheminé au laboratoire où il est centrifugé directement sur une lame de verre, sous
forme de pastille.

Fixation des étalements : Elle se fait soit par simple séchage à l'air pour la coloration de
May-Grünwald-Giemsa, soit par immersion dans l'alcool-éther, ou par application d'un
aérosol de la plaque filante pour les colorations de Harris-Schorr, ou de Papanicolaou pour
éviter l’altération des cellules par autolyse.

Étalement des cellules en monocouche : cette technique moins répandue consiste à


recueillir les cellules par ponction, ou par frottis et à les transmettre au laboratoire dans un
liquide conservateur.
Techniques d'étude des tissus

La technique de base comporte plusieurs étapes : la fixation, l'inclusion en paraffine, la


confection de coupes et leur coloration.

La fixation : est indispensable pour conserver la morphologie cellulaire, elle doit être
immédiate ou au moins très rapidement débutée après l'obtention du prélèvement.

Chapter 2  : Lésions élémentaires des cellules, tissus et organes

Objectifs

 Savoir définir les termes suivants : homéostasie, lésion, adaptation cellulaire.


 Savoir définir et donner des exemples pour les termes suivants : atrophie, hypertrophie,
aplasie, hypoplasie, hyperplasie, métaplasie.
 Savoir définir et donner des exemples de nécrose.
 Savoir définir et donner des exemples d'apoptose.
 Savoir définir la stéatose. Connaître les aspects macroscopiques et microscopiques de la
stéatose.
 Savoir définir la cholestase. Connaître les aspects macroscopiques, microscopiques et les
causes de la cholestase.
 Savoir donner des exemples de calcifications.
 Savoir définir l'hémosidérose. Connaître les caractéristiques microscopiques et les étiologies
principales de l'hémosidérose.
 Savoir définir l'amylose. Connaître les caractéristiques microscopiques et les différents types
d'amylose.

L'homéostasie : est la capacité de l’organisme à maintenir les constantes du milieu intérieur


stable par des modifications physiologiques normales. Lorsque l'environnement cellulaire ou
tissulaire est modifié, par des exigences physiologiques plus importantes ou des
circonstances pathologiques.

Ces réponses adaptatives peuvent se traduire par :

• une augmentation du nombre de cellules, appelée hyperplasie

• une augmentation de la taille de la cellule, appelée hypertrophie

• une hypoplasie, une atrophie, une métaplasie…

Une lésion : est constituée par toute altération morphologique d'un élément vivant
décelable par un quelconque moyen d'observation, dans un viscère, un tissu, une cellule, un
organite, un constituant moléculaire, due à un processus pathologique.

Les causes des lésions, et donc potentiellement de la mort cellulaire, sont multiples :

 agression physique (trauma, chaleur) ou chimique (toxique, caustique)


 trophiques (vasculaires, nerveuses)
 métaboliques
 infectieuses
 immunologiques
 cancéreuses.

Adaptation cellulaire et tissulaire

Les principales réponses adaptatives d'une cellule et d'un tissu sont l'atrophie (ou
hypotrophie), l'hypertrophie, l'hypoplasie et l'aplasie, l'hyperplasie, la métaplasie, et la
dystrophie

■ L'atrophie cellulaire est la diminution de la masse fonctionnelle d'une cellule


habituellement liée à une diminution de son activité (ex : atrophie musculaire lors d'une
immobilisation, atrophie cérébrale lors du vieillissement).

■ L'hypertrophie cellulaire est une augmentation réversible de la taille d'une cellule en


rapport avec une augmentation de la taille et du nombre de ses constituants,
habituellement liée à une augmentation des stimuli et de l'activité de la cellule (ex :
hypertrophie du myomètre lors de la grossesse, hypertrophie cardiaque en cas de surcharge
volumétrique).

■ L'aplasie est l'absence d'un organe provoquée par l'absence de développement de son
ébauche embryonnaire, et par extension, l'arrêt transitoire ou définitif de la multiplication
cellulaire dans un tissu qui devrait normalement se renouveler en permanence (ex : aplasie
de la moelle hématopoïétique après action de radiations ionisantes).

■ L'hypoplasie est un développement embryologique anormal d'un viscère ou d'une part


viscère aboutissant à un organe fonctionnel mais trop petit, et par extension le
développement insuffisant d'un tissu lorsque les stimuli assurant sa trophicité normale
diminuent ou cessent (ex : hypoplasie endométriale et testiculaire au cours de la
sénescence).

■ L'hyperplasie est l'augmentation anormale du nombre de cellules, habituellement témoin


d'une hyperactivité fonctionnelle (ex : hyperplasie compensatrice du foie après
hépatectomie, hyperplasie mammaire au cours de la grossesse).

■ La métaplasie est une anomalie acquise résultant de la transformation d'un tissu normal
en un autre tissu normal, de structure et de fonctions différentes, le plus souvent secondaire
à une cause toxique, chimique, hormonale ou inflammatoire (ex : métaplasie malpighienne
d'un revêtement cylindrique dans les bronches ou l'endocol utérin, métaplasie glandulaire
d'un épithélium malpighien [œsophage de Barrett])
Mort cellulaire et tissulaire
La réponse cellulaire à une agression dépend du type de l'agression, de sa durée et de sa
sévérité. Les conséquences sur la cellule dépendent de son type, de son état et de ses
capacités d'adaptation.

■ La nécrose : correspond à l'une des modalités de mort cellulaire et s'oppose à l'apoptose.


La nécrose concerne habituellement des groupes de cellules dans un tissu soumis à une
agression pathogène. Elle n'est manifeste que plusieurs heures après la mort cellulaire. Elle
se caractérise par une hyperéosinophilie cytoplasmique, une pycnose, une caryolyse ou un
caryorrhexis nucléaires et s'accompagne d'une réaction inflammatoire. Il existe plusieurs
types de nécrose : une nécrose de coagulation (infarctus de myocarde), une nécrose de
liquéfaction (infections à pyogènes), une nécrose caséeuse (tuberculose), nécrose
gangreneuse, une stéatonécrose (pancréatite aiguë).

■ L'apoptose : est une mort cellulaire dite « programmée » par un mécanisme


physiologique de «suicide» cellulaire essentiel au développement, à la maturation, et au
renouvellement normal des tissus. Elle peut survenir dans des conditions physiologiques
(ex : destruction des lymphocytes T auto-réactifs au cours du développement de l'immunité)
ou dans des circonstances pathologiques (ex : rejet de greffe). Elle affecte les cellules
isolément, se caractérise par une fragmentation cellulaire en corps apoptotiques et ne
s'accompagne pas d'une réaction inflammatoire.

Accumulation de pigments et de substances

■ La stéatose ou degenerence graisseuse : correspond à l'accumulation anormale de


triglycérides dans les cellules parenchymateuses, le plus souvent dans les hépatocytes. Elle
se caractérise macroscopiquement par un foie augmenté de volume, de consistance molle,
de couleur jaune, laissant à la coupe une marque de dépôts graisseux. En microscopie, les
hépatocytes contiennent des vacuoles optiquement vides, de grande ou de petite taille
(stéatose macro vacuolaire ou micro vacuolaire).
■ La cholestase : est définie histologiquement par une accumulation de bile dans le foie. Elle
se caractérise macroscopiquement par une coloration verte du foie, macroscopiquement par
la présence d'amas de bile de couleur brun-vert. La cholestase peut être secondaire à un
obstacle sur les voies biliaires comme une lithiase, une tumeur (tumeur primitive des voies
biliaires, tumeur pancréatique avec infiltration des voies biliaires) ou à une atteinte
hépatocytaire, d'origine toxique, virale.

■ Les calcifications : correspondent à des dépôts intra tissulaires anormaux de calcium,


souvent visibles sur les radiographies. Les calcifications les plus fréquentes sont d'origine
dystrophique, se formant dans des tissus préalablement lésés (ex : athérosclérose calcifiée
des gros vaisseaux, calcification d'un foyer de nécrose caséeuse ou d'une stéatonécrose).

■ L'hémosidérose : correspond à une surcharge tissulaire en hémosidérine, cette surcharge


pouvant être localisée (ex : évolution d'une hémorragie ou d'une thrombose) ou généralisée
(ex : hémochromatose primitive, transfusions sanguines répétées). L'hémosidérose se
traduit en microscopie par la présence de pigments bruns, colorés en bleu par la coloration
de Perls.

■ L'amylose : est une substance protéique pathologique, qui se dépose entre les cellules de
divers tissus et organes dans des circonstances très variées, et responsable d'une grande
variété de manifestations cliniques. Le diagnostic repose sur sa mise en évidence sur les
prélèvements anatomopathologiques, par des colorations électives (coloration par le rouge
Congo avec un dichroïsme jaune-vert en lumière polarisée) et l'immunohistochimie. La
substance amyloïde est composée de 95 % de protéines fibrillaires caractéristiques de
chaque variété d'amylose et de 5 % de glycoprotéines, composant P constant quel que soit
le type d'amylose. On distingue les amyloses localisées (ex : amylose cardiaque du sujet âgé
constituée de transthyrétine non mutée, amylose endocrinienne dans le cancer médullaire
de la thyroïde, amylose cérébrale de la maladie d'Alzheimer) et les amyloses généralisées (ex
: dyscrasies immunocytaires avec dépôts de chaînes légères, amylose secondaire à une
maladie inflammatoire avec dépôts de protéine AA, amyloses familiales héréditaires,
amylose des hémodialysés). Au cours des amyloses généralisées, les localisations
préférentielles des dépôts amyloïdes sont les organes richement vascularisés, le foie, la rate,
les reins, les surrénales, et le tube digestif. Le diagnostic repose sur la mise en évidence des
dépôts dans l'une des localisations, par biopsie rectale, salivaire, voire rénale, musculaire, ou
nerveuse. En cas d'amylose généralisée la biopsie rectale profonde, comportant la
sousmuqueuse et ses vaisseaux, permet un diagnostic dans 95 % des cas

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