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A.

Les lesions en histologie pathologie

➢ Une lésion : est un terme générique utilisé en médecine pour


désigner toute altération des
caractères anatomiques ou histologiques d’un organe, qui se
trouve alors dans un état anormal. Ces altérations peuvent être à
l'origine d'un dysfonctionnement de l'organe touché.

Parmis les lesions, nous avons :

1. L'hypertrophie

L'hypertrophie est un terme utilisé pour définir l'augmentation de volume d'un élément
de l'organisme. Elle peut toucher n'importe quelle partie du corps : organe, tissu, cellule,
muscle. "Elle peut être réversible ou permanente : réversible lors d'une augmentation de
volume d'un ganglion du cou lors d'une angine, permanente en cas
d'une prostate augmentée du fait du vieillissement. Elle peut être liée à différents
mécanismes tels qu'une stimulation mécanique chez les bodybuilders entraînant
une hypertrophie des muscles sollicités, ou une stimulation hormonale lors d'une
hypertrophie mammaire liée à la grossesse et à l'allaitement. Elle peut aussi être
pathologique : une hypertrophie de la thyroïde au cours d'une perturbation du
fonctionnement de la glande. Elle peut être non pathologique, physiologique : augmentation
du volume musculaire chez le sportif, de la poitrine chez la femme allaitante.
1.1. Les causes

L'hypertrophie peut être due à une surstimulation d'une partie du corps comme dans
le cas d'une hypertrophie musculaire. L'hypertrophie d'une glande est souvent en rapport
avec une augmentation de son travail de sécrétion. Une inflammation peut également être
en cause dans cette augmentation de volume.
Une hypertrophie entraîne généralement une altération du fonctionnement de
l'organe concerné. Difficultés à avaler lors d'une hypertrophie des amygdales et des
végétations, troubles de la miction dans le cadre d'une hypertrophie testiculaire, ou
encore insuffisance cardiaque et troubles du rythme en cas d'hypertrophie ventriculaire
gauche. "Les symptômes, les causes, les conséquences d'une hypertrophie seront aussi
variés que les organes touchés. Ils nécessiteront, s'ils sont le signe d'une pathologie, une
prise en charge diagnostique et thérapeutique adaptée", argue notre interlocuteur.

2. L'atrophie

L’atrophiee désigne la diminution de volume ou de taille d’une cellule, d’un tissu, d’un
organe ou d’un membre. C’est la forme ultime de l’hypotrophie (nouveau-né hypotrophique),
et l’inverse de l’hypertrophie (hypertrophie bénigne de la prostate).
Certaines atrophies sont physiologiques, comme celle du thymus, glande importante
chez l’enfant et qui s’atrophie pendant l’enfance, toute comme celle des végétations
adénoïdes (de leur vrai nom amygdales pharyngées), victimes d’atrophie à la puberté.
D’autres atrophies sont pathologiques, comme dans les affections qui atrophient les
muscles (amyotrophie) d’un patient atteint d’une paraplégie, d’une tétraplégie ou d’une
myopathie. La plupart des organes peuvent être concernés : le cerveau (atrophie cérébrale)
ou le foie (atrophié ou hypertrophié dans le cadre d’une cirrhose).
Certains comptes rendus histologiques (CRH) comportent la mention « scléro-
atrophique », pour la vésicule par exemple : c’est l’association d’une atrophie et
d’une sclérose au sein d’un même organe.
2.1. Les causes

Diminution de poids et de volume d'un organe, d'un tissu ou d'un membre à la suite
d'une nutrition insuffisante des cellules ou d'une immobilisation.
Une atrophie provient d'une déficience ou d'une destruction de vaisseaux sanguins,
de nerfs ou de substances nutritives. Elle peut être pathologique (atrophie du foie
consécutive à une cirrhose), mais aussi physiologique (atrophie du thymus à l'adolescence
et de l'utérus après la ménopause). Le traitement d'une atrophie n'est possible que dans la
mesure où il persiste un peu d'organe ou de tissu normal susceptible de se multiplier.

3. L'hyperplasie

L'hyperplasie est un terme médical désignant une hypergénèse ; un volume


anormalement important d'un tissu organique ou d’un organe, due à l'augmentation du
nombre de ses cellules (prolifération cellulaire). Ceci peut entraîner l'hypertrophie d'un
organe.
C'est une réponse preneoplasique courante à un stimulus.
3.1. Les causes

L'hyperplasie peut avoir des causes ou circonstances très diverses, dont


principalement :
• la prolifération de la couche basale de l’épiderme pour compenser une perte de
peau ;
• une réponse inflammatoire chronique ;
• certains dysfonctionnements hormonaux ;
• cicatrisation à la suite de blessures, lésions, fractures, etc. ;

4. La dystrophie

La dystrophie est un trouble de la trophicité d’une cellule, d’un tissu ou d’un organe.
L’hypertrophie, l’hypotrophie et l’atrophie qualifient d’autres troubles de la trophicité.
On peut décrire de la dystrophie dans de nombreux organes : les ovaires, avec
la dystrophie polykystique des ovaires, le sein, avec la mastose fibrokystique.
Mais, le plus souvent, le mot dystrophie désigne une maladie du tissu conjonctif,
comme le syndrome de Marfan (dystrophia mesodermalis congenita) dont souffrait le
Président Abraham Lincoln, ou la dystrophie musculaire, aussi appelée myodystrophie, nom
générique pour désigner les myopathies héréditaires.
Mais une des plus connues des dystrophies est la dystrophie post traumatique de
Südeck, autrement dit l’algodystrophie.

5. La métaplasie

La métaplasie correspond à la transformation d’un tissu cellulaire différencié, typique


de l’organe observé, en un autre tissu cellulaire différencié, qui existe ailleurs mais ne devrait
pas se trouver à cet endroit. Par exemple, les cellules recouvrant le col de l’utérus peuvent
adopter toutes les caractéristiques d’une muqueuse vaginale, ou la paroi interne de
l’estomac peut localement se transformer en épithélium intestinal. Il s’agit d’un mécanisme
de défense naturelle des tissus face à une agression prolongée ou répétée (par une
bactérie, un virus, une inflammation, etc.).

5.1. Les causes

Les causes des métaplasies sont diverses : infection par une bactérie ou un virus,
tabac, respiration de produits carcinogènes, etc. Toutes provoquent une inflammation des
tissus telle que ces derniers réagissent en se transformant en un autre tissu, mieux armé
pour résister à l’agression.

6. La dysplasie

La dysplasie peut être définie comme une anomalie de développement d’un tissu ou
d’un organe. Ces anomalies peuvent engendrer des problèmes de fonctionnement ou
peuvent constituer des états précancéreux. On dénombre différents types de dysplasie,
certaines dysplasies sont dues à des anomalies génétiques congénitales (c’est-à-dire
présentes à la naissance), et d’autres peuvent être dues à des facteurs environnementaux et
ne sont pas congénitales, mais acquises après la naissance, suite à l’exposition à des
facteurs particuliers, comme une infection à un virus.

6.1. Les causes


Certaines dysplasies, comme la dysplasie cléido-crânienne ou la dysplasie fibreuse,
sont dues à des anomalies génétiques. D’autres dysplasies, comme la dysplasie cervicale
(du col de l’utérus), peuvent être dues à l’exposition à un virus oncogène.

7. L'anaplasie

Perte de différenciation des cellules faisant en sorte qu’elles retournent à une forme
immature et moins spécialisée.
Les cellules anaplasiques se divisent rapidement et leur apparence ou leur
comportement ne ressemble pas à celui des cellules normales.

8. La nécrose

En médecine humaine et animale, la nécrose est une forme de dégât cellulaire qui
mène à la mort prématurée et non programmée des cellules dans le tissu vivant
. La nécrose se distingue de l'apoptose (mort programmée des cellules) qui est un
phénomène normal jouant un rôle important dans le recyclage des cellules, alors que la
nécrose est presque toujours néfaste, échappe au contrôle de l'organisme et peut s'avérer
fatale (septicémie / gangrène mortelle).
Au lieu de se détruire à la suite de signaux apoptotiques, les cellules mortes par la
nécrose sont détruites à la suite de l'activation anormale et « en cascade » de divers
récepteurs.

8.1. Les causes


La nécrose a plusieurs causes possibles :
• infection ;
• nécrose tumorale ;
• toxine (naturelle comme les venins de certains serpents venimeux, araignées,
ou synthétiques dont de certains médicaments, armes chimiques…) ;
• traumatisme (blessure, compression, gel…), altérant la circulation sanguine ;
• ischémie (plus ou moins) longue d'un membre ;

9. L'apoptose

L'apoptose (ou mort cellulaire programmée) est le processus par lequel


des cellules déclenchent leur autodestruction en réponse à un signal. C'est l'une des voies
possibles de la mort cellulaire, qui est physiologique, génétiquement programmée,
nécessaire au développement et à la survie des organismes multicellulaire. Son équilibre
avec la prolifération cellulaire permet l'homéostasie tissulaire. Contrairement à la nécrose,
elle ne provoque pas d'inflammation : les membranes plasmiques ne sont pas détruites, du
moins dans un premier temps, et la cellule émet des signaux (en particulier, elle expose sur
le feuillet externe de sa membrane plasmique de la phosphatidylsérine,
un phospholipide normalement constitutif de son feuillet interne) qui permettront
sa phagocytose par des globules blancs, notamment des macrophages.
Une cellule normale a constamment besoin que le corps lui confirme son utilité, aux
moyens de facteurs de croissance. La perte de ces signaux peut déclencher un processus
apoptotique.
Des signaux émis à la suite des dommages subis par l'ADN (par exemple à la suite
d'une irradiation aux rayons UV ou aux rayons X) sont capables de déclencher l'apoptose:
en effet c'est alors soit une cellule potentiellement cancéreuse, soit une cellule totalement
dysfonctionnelle. Dans les deux cas, cette cellule doit être éliminée sans dommage pour le
reste du tissu adjacent.
Des signaux hormonaux, notamment par les glucocorticoïdes, peuvent déclencher
l'apoptose. C'est un mécanisme important, de régulation du système immunitaire.
Pression sur le réticulum endoplasmique : lorsqu'une cellule a un problème dans
la conformation d'une protéine, qui aboutit à une accumulation de cette protéine dans le
réticulum endoplasmique, elle peut entrer en apoptose.
La perte des contacts entre certaines cellules, ou bien entre ces cellules et
leur matrice extracellulaire environnante induit de façon extrêmement rapide un processus
apoptotique appelé anoïkose.

9.1. Les causes


L'apoptose peut aussi être causée par la dégradation
des télomères des chromosomes. Elle peut être inhibée par les télomérases. Ce processus
est aussi appelé horloge biologique.

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