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Lésions d’adaptation cellulaire

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• Dysfonctionnement cellulaire =
dysfonctionnement des organes = maladie
• Concept développé au 19e siècle par
Rudolph Virchow, le fondateur de la
pathologie moderne

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• Anatomie Pathologique
– Application aux cellules et aux tissus prélevés
chez l'homme de diverses méthodes d'analyse
basées principalement sur la morphologie, à des
fins de diagnostic, de pronostic et de meilleure
compréhension des causes et mécanismes des
maladies.

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• La démarche anatomopathologique est
basée sur une sémiologie diagnostique qui
repose sur un raisonnement analogique.
• Celui ci compare la morphologie des tissus
normaux et celle des tissus pathologiques.
• La variation morphologique entre le Normal et
le Pathologique définit la lésion, caractérisée
par un ensemble de signes morphologiques
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• La lésion se définit donc comme une
altération morphologique décelable par un
moyen d'observation quelconque, cause
ou conséquence d'un processus morbide
• Une lésion élémentaire est une unité
lésionnelle correspondant à l'altération
morphologique d'une structure considérée
isolément

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• Les lésions élémentaires s'organisent en
un ensemble lésionnel qui permet de
formuler un diagnostic. Ces signes sont
confrontés aux données cliniques
(corrélation anatomo-clinique).
• L'observation de cas semblables antérieurs,
dont l'évolution est connue, permet de
donner à cette sémiologie une signification
pronostique
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• Les quatre grandes familles lésionnelles
sont :
– Les malformations, les phénomènes
immunitaires et inflammatoires, les troubles
circulatoires et les tumeurs
• L'anatomie pathologique constitue un
carrefour interactif entre la médecine
clinique, la biologie médicale et l'imagerie.
Un dialogue quotidien avec les cliniciens
prescripteurs s'avère indispensable
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• Les agents pathogènes
• On désigne sous le terme d'agent pathogène
tout facteur capable d'engendrer une lésion
ou de déclencher un processus morbide
• L'anatomie pathologique contribue à la mise
en évidence d'un agent pathogène.

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• Il existe des agents pathogènes exogènes et
endogènes
– Agents pathogènes exogènes
• physiques (traumatisme, chaleur, froid, rayonnement),
• chimiques (caustique, phlogistique, toxique),
• biologiques (germes, parasites, champignons, virus,
complexes antigéniques)
– les agents pathogènes endogènes
• sont trophiques (infarctus, hémorragie),
• dégénératifs,
• métaboliques (calcium , diabète),
• immunologiques
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Pathologie cellulaire:
visages multiples de la maladie

Etiologie (cause)

Pathogénie (mécanismes physiopathologiques)

Anatomopathologie (manifestations morphologiques)

Manifestations cliniques

Aspects psycho-sociaux

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Pathologie cellulaire : les étiologies
•vasculaires (trombose, athérosclérose)
•infectieuses (bactéries, virus, champignons, parasites)
•médicamenteuses/toxiques
•inflammatoires/idiopathiques
•congénitales (developpement, génétiques)
•autoimmunité (arthrite rhumatoïde, lupus érythémateux)
•traumatismes
•endocrines, métaboliques
•nourriture (hypovitaminose)
•autres (psycho-sociales)

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Définitions
• Pathogénie
• évolution de la réponse à un endommagement cellulaire
provoqué par n’importe quelle étiologie, menant à des
manifestations cliniques de la maladie (symptômes)
• parfois la pathogénie ou l’étiologie est inconnue, dans ce
cas on parle d’une maladie idiopathique
• Pathognomie

parfois les manifestations cliniques (symptômes) ou la


morphologie (anatomopathologie) sont tellement
caractéristiques qu’un diagnostic peut être posé avec certitude:
on parle alors de pathognomie
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Principes de la pathologie cellulaire
L’effet
• Dépend de l’étiologie, de la durée et de la sévérité
du facteur étiologique
• Dépend de la cellule, de son activité et de sa
capacité d’adaptation
• Se cible plutôt sur les membranes cellulaires, les
mitochondries, le réticulum endoplasmique et le
génôme
• Passe d’une cellule à l’autre (cascade)
• Ne se manifeste morphologiquement qu’après un
endommagement (biochimique, moléculaire)
critique
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Lésions élémentaires des cellules,
tissus et organes
• Au cours de tout phénomène pathologique
les cellules, tissus et organes peuvent être
l'objet d'altérations regroupées sous le terme
de lésions élémentaires.
• Ces altérations peuvent être à l'origine d'un
dysfonctionnement de l'organe touché

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• Lésions élémentaires
– altérations morphologiques d'une structure
considérée isolément
– Elles peuvent être
• réversibles: ce sont des lésions de dégénérescence
cellulaire, liées généralement à des perturbations
métaboliques, par exemple, la stéatose hépatique
• irréversibles: c'est la mort cellulaire,
– Les lésions cellulaires sont visibles au niveau du
cytoplasme ou du noyau. Elles peuvent être
qualitatives ou quantitatives
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Adaptation cellulaire
• Lorsque l'environnement d'une cellule ou
d'un tissu est modifié (exigences
physiologiques plus importantes,
circonstances pathologiques), il existe des
possibilités d'adaptation cellulaire et
tissulaire, avec un nouvel équilibre
• Ces phénomènes peuvent être reversibles

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Adaptation: Réactions
morphologiques de la cellule au
‘stress’ persistant
• Le stress persistant (sous-létal) mène à des
adaptations cellulaires: manifestations
morphologiques en grande partie
réversibles, pour répondre aux nouvelles
demandes dont elles sont l’objet.
• L’endommagement irréversible mène à la
mort de la cellule.
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Réponse de la cellule
Trois mécanismes de réactions
• Accroissement de l’activité cellulaire
• Baisse de l’activité cellulaire
• Altération de la morphologie cellulaire

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Accroissement de l’activité
cellulaire

• Hypertrophie
• Hyperplasie

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L’hypertrophie
• Augmentation de la taille des cellules en
réponse à un stimulus chronique ou à un
endommagement persistant.
• Le volume de l’organe et son niveau de
fonctionnement sont augmentés.
• Exemple
– musculature d’un sportif de compétition

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L’hypertrophie
• Hypertrophie cellulaire
– augmentation réversible de la taille d'une cellule en
rapport avec une augmentation de la taille et du nombre
de ses constituants. Cette hypertrophie va
habituellement de pair avec une augmentation des
stimuli et de l'activité de la cellule

• Hypertrophie tissulaire
– augmentation du volume d'un tissu ou d'un organe liée,
soit à une hypertrophie cellulaire, soit à une hyperplasie,
soit aux deux à la fois.

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Conditions d’apparition
• L’hypertrophie relève de deux mécanismes :
– Augmentation de l’activité mécanique ou
métabolique de la cellule:
• hypertrophie cardiaque, par hypertrophie des
cellules myocardiques (réponse à une surcharge de
pression ou de volume) ,
• hypertrophie des muscles squelettiques du sportif ,
• hypertrophie musculaire lisse du myomètre au cours
de la grossesse

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Conditions d’apparition
– Stimulation hormonale accrue
• hypertrophie thyroïdienne par hypersécrétion
d'hormone thyréotrope
• L'hypertrophie est à distinguer d'autres
causes d'augmentation de la taille d'une
cellule ou d'un organe,
– liée à la dilatation de cavités ou
– l'accumulation d'un tissu interstitiel fibreux,
lipomateux ou d'une substance anormale
comme l'amylose (ex: lipomatose pancréatique,
gliose cérébrale, amylose cardiaque). 23
h

L’hypertrophie: macroscopie 24
L’hypertrophie: microscopie 25
L’hyperplasie

• Augmentation du nombre des cellules


individuelles dans un tissu ou un organe en
réponse à une stimulation ou à un
endommagement persistant. Elle est parfois
combinée avec une hypertrophie.
• L’organe est plus actif.
• Exemple
– le sein pendant la grossesse stimulé par les
oestrogènes
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• Deux types d’hyperplasie
– Hyperplasie hormonale
• Exemple :
– Prolifération des cellules glandulaires du sein à
la puberté et durant la grossesse
– Hyperplasie de l’utérus chez la femme
enceinte

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Hyperplasie
• L’hyperplasie est l'augmentation de la masse d'un
tissu, d'un organe, ou d'une portion d'organe due à
une augmentation anormale du nombre de ses
cellules, sans modification de l'architecture,
habituellement témoin d'une hyperactivité
fonctionnelle.
• L'hyperplasie reste contrôlée par les mécanismes
de régulation de la prolifération cellulaire.
• Elle est souvent associée à une hypertrophie
cellulaire

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Conditions d’apparition
• Elle survient surtout dans les tissus
capables de renouvellement (épiderme,
épithélium intestinal, parenchyme
hépatique..)
• Elle ne s'observe pas dans les tissus à
renouvellement lent ou stables (myocarde,
muscle squelettique, tissu neuronal)
• Elle peut être :
– Physiologique
– Pathologique

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Conditions d’apparition
• Hyperplasie physiologique
– hyperplasie compensatrice d'un organe après
chirurgie (hyperplasie compensatrice du foie
après hépatectomie partielle)
– ou hyperplasie mammaire par stimulation
hormonale au cours de la grossesse.

• Hyperplasie pathologique
– hyperplasie surrénalienne au cours d'un
hypercorticisme hypophysaire
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• L’hyperplasie peut n'intéresser qu'une
région limitée d'un organe et former dans
l'organe une masse arrondie (nodule)
– (exemple: hyperplasie nodulaire du foie
– hyperplasie nodulaire de la prostate).

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Sein normal 32
SEIN NORMAL

« Lobules » (UTDL)

stroma

canaux

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Lobule mammaire normal 34
Acini

Unité terminale ductulo-lobulaire (UTDL)


35
Grossesse: hyperplasie lobulaire et sécrétion
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Baisse de l’activité cellulaire
• Atrophie
• Hypotrophie

37
Atrophie
• L’atrophie cellulaire est la diminution de la
masse fonctionnelle d'une cellule
habituellement liée à une diminution de son
activité.
• Elle se traduit par une diminution du volume
cellulaire en rapport avec une diminution de
nombre et de taille de constituants normaux
de la cellule (myofibrilles ..).

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Atrophie

• L’atrophie est le pendant de l’hypertrophie.


Les cellules individuelles diminuent de
taille, perdent parfois leur fonction car elles
ne sont plus utilisées
• Les causes en sont la dénervation ou
l’interruption des signaux trophiques,
l’ischémie ou l’endommagement chronique

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Atrophie
• L’atrophie d'un tissu ou d'un organe est due à
l'atrophie cellulaire et/ou à la diminution du nombre
des cellules.
• Un organe atrophique présente une diminution de
son volume et de son poids.
• Etat réversible si l’on restaure les conditions
métaboliques normales. Dans le cas contraire, elle
aboutit à la mort cellulaire et son remplacement
par du tissu conjonctif et adipeux. Ex : fibro-
adipose du muscle chez le vieillard inactif.

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Conditions d’apparition
• Atrophie physiologique liée le plus souvent
à une involution hormonale:
– atrophie du thymus après la puberté,
– atrophie des ovaires et de l'endomètre après la
ménopause
• Atrophie pathologique
– Atrophie musculaire par suppression de
l’innervation
– Atrophie des adypocites lors des états de
dénutrition
41
L’atrophie: microscopie 42
Atrophie musculaire 43
44
Hypotrophie
• L’hypotrophie désigne une absence de
développement d’un organe ou de
l’ensemble du corps
• Exemple :
– nourisson de petit poids ou hypotrophique

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Hypoplasie
• On emploi ce terme à propos des organes
anormalement petits, ayant un nombre de
cellules inférieur à celui d’un organe
normal

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Aplasie
• C’est l’absence d’un organe dont l’ébauche
embryonnaire n’a pas subi l’induction qui lui
aurait permis un développement normal au
cours de l’embryogenèse. C’est une lésion
congénitale
• Exemple :
– Aplasie rénale
– Aplasie diaphragmatique

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Altération de la morphologie
cellulaire
• Métaplasie
• Dystrophie
• Dysplasie

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Différenciation cellulaire et
tissulaire
• Fait pour une cellule ou un tissu d’avoir une image
histologique qui lui est particulière et qui est
généralement en rapport avec sa spécialisation
fonctionnelle (cils de l’épithélium respiratoire ;
maturation cornée de l’épiderme ; bordure en brosse
des entérocytes, etc.)
• La différenciation du tissu résulte de la
différenciation des cellules qui le composent mais
toutes les cellules ne sont pas au même degré de
différenciation.
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Métaplasie
• Anomalie acquise résultant de la
transformation d’un tissu normal en un autre
tissu normal, de structure et de fonction
différentes, normal quand à son architecture,
mais anormal quand à sa localisation
• Il s'agit d'un changement dans la
différenciation cellulaire en réponse à une
agression chronique pour aboutir à un tissu
mieux adapté à l'agression que le tissu
d'origine
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Conditions d’apparition
• Intéresse surtout les tissus épithéliaux
particulièrement les muqueuses, et
s'observe aussi dans les tissus conjonctifs.
Elle peut être :
– Physiologique, métaplasie déciduale du
chorion cytogène de l'endomètre
– Pathologique, le plus souvent, secondaire à
une cause toxique, chimique, hormonale ou
inflammatoire.

51
Métaplasie
• La nouvelle différenciation se fait le plus
souvent par modification de la maturation
des cellules souches.
– Métaplasie de l’épithélim cilié non-stratifié à
pavimenteux épidermoïde dans les voies
aériennes chez les fumeurs
– Métaplasie malpighienne du revêtement
cylindrique de l'endocol utérin
– Métaplasie osseuse du cartilage

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Muqueuse endocervicale normale 53
g
g

oe

Métaplasie gastrique de l’œsophage: l’épithelium de type gastrique (à gauche) remplace


l’epithelium de l’eosophage (à droite) 54
Métaplasie malpighienne endocervicale 55
Métaplasie glandulaire d’un épithélium malpighienne(œsophage de Barret)
56
Les dysmaturations
• Anomalies de la maturation aboutissant à
des aspects cellulaires anormaux. Deux
formes sont décrites affectant la
maturation des keratynocytes :
– la parakératose
– la dyskératose

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Parakeratose
• Absence de la couche granuleuse donc de
kératohyaline
• Persistance des noyaux des keratynocytes murs.
• Conservation des desmosomes entre les cellules
des couches superficielles. La desquamation ne se
fait plus en cellules isolées mais en lamelles ou
lambeaux épais.
• Anomalie rencontrée dans de nombreuses
kératoses : eczéma, psoriasis.

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Dyskeratose
• Kératinisation précoce anormale, c’est une
anomalie de maturation intéressant les cellules
des couches profondes du corps muqueux elle
comporte :
– une rupture précoce des desmosomes isolant des
cellules arrondies ou qui réalise des fentes intra
épidermiques.
– une kératinisation prématurée et anormale
aboutissant à l’aspect de « corps ronds »
keratynocytes rétractés arrondis très éosinophiles,
dont le noyau devient pycnotique puis disparaît
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Dystrophie
• Elle désigne toute altération cellulaire ou tissulaire
acquise, liée à un "trouble nutritionnel" (vasculaire,
hormonal, nerveux, métabolique).
• Elle correspond à des phénomènes d'adaptation
cellulaire, et les transformations de la structure
cellulaire correspondent à l'ajustement de son
activité en fonction des modifications durables que
lui impose son environnement.
• Ces lésions sont souvent réversibles lorsque cesse
la cause.
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Dystrophie
• Le plus souvent, en raison des phénomènes de
compensation et d'essais de régénération, les
lésions d'atrophie, d'hypertrophie et d'hyperplasie
cellulaire sont associées et créent des aspects
histologiques complexes dont l'analyse est difficile.
• Exemple: mastose (dystrophie fibrokystique du
sein)
– L'architecture de l'organe lobulaire est globalement
préservée. On trouve côte à côte des lésions d'atrophie
(souvent kystique) des canaux galactophores, des
territoires de régénération épithéliale, parfois de
métaplasie idrosadénoïde canalaire et une fibrose
interstitielle souvent dense.

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Dysplasie
• Lésions complexes caractérisées par
– des anomalies de la maturation et de la
différenciation cellulaire, maturation incomplète
ou anormale.
– des anomalie de la multiplication cellulaire
augmentation du taux de division cellulaire.
– une augmentation du rapport nucléo
cytoplasmique, une désorganisation
architecturale, un hyper chromatisme, une
augmentation du nombre des mitoses.
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Dysplasie

• Dans le cas d’une dysplasie, l’activité


proliférative d’un épithélium est augmentée,
la différentiation est perturbée et la
morphologie est anormale: gros noyaux,
anomalies architecturales.
• La dysplasie est une condition pré-
cancéreuse

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Le col utérin normal 64
Dyslasie du col utérin 65
66
Anaplasie
• Quand une cellule perd toute
différenciation, elle est dite anaplasique.
Ceci correspond toujours à un processus
tumoral

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