Vous êtes sur la page 1sur 15

LES

CROYANCES
Qu’est-ce qu’une croyance ?
“Je crois que les êtres humains sont fondamentalement bons”,

“je crois qu’on ne peut compter sur personne”,

“je crois que le monde est injuste”,

” je crois qu’on peut toujours changer quelque chose”,

“je crois que rêver est une perte de temps”,

“je crois que l’école ne sert à rien”,

“je crois que la vie est une loterie”,

“je ne crois pas au hasard”,

“je crois qu’il y’a des métiers plus valeureux que d’autres”,
L’être humain est un être de croyances
Toutes ces affirmations sont ce qu’on appelle des croyances.

Et nous sommes tous perclus de croyances.

Ces croyances sont des convictions extrêmement fortes, des certitudes personnelles qu’on
généralise et dresse en vérités. Elles conduisent nos interprétations des faits.

Ces affirmations répondent à nos doutes, à nos peurs, situation en général inconfortable et
pourtant liée à notre condition humaine. Pour se rassurer, on catégorise, et cela nous aide !

Les croyances seraient donc assujetties à notre mécanisme de survie, la classification étant
une méthode naturelle pour faire face au danger.
Charles Sanders Pierce parle d’une « règle active en nous » et d’une « habitude intelligente
d’après laquelle nous agirons quand l’occasion se présentera ».
Ces croyances et ces systèmes de croyances dessinent notre carte du monde, organisent
notre interprétation du monde. Invérifiables de manière totalement objective, elles dirigent
pourtant nos choix et décisions.

Nous avons tendance à sélectionner les informations qui confirment nos croyances, quitte à
les distordre pour qu’elles rentrent dans la bonne case; C’est ainsi qu’elles renforcent ainsi
le système de croyances en jeu.
Comment s’élaborent nos croyances ?
Elaborées tout au long de notre vie, nos croyances se forgent au gré de notre éducation, de
nos valeurs familiales, de notre culture, de nos rencontres, de nos expériences…

Comme nos valeurs, elles sont souvent le fruit d’une adoption ou d’un rejet (familial,
culturel, politique ou social).

Totalement irrationnelles, nos croyances ne traduisent absolument pas LA réalité. Juste


NOTRE réalité. Elles prennent la place d’une incertitude que l’on pense insupportable.
Elles s’édifient dans l’énigme et nous soutiennent face à l’inconnu.
Elles sont davantage la relation que je donne entre une cause, un effet et une valeur.

Nos croyances nous aident à donner du sens et entraînent des règles de vie.
Si je crois que la politesse favorise le vivre ensemble, je dis bonjour à mon voisin; alors que
si je crois que la politesse est une hypocrisie, je ne dis rien.
Que ce soit l’une ou l’autre hypothèse, il y aura des conséquences à mon attitude.
Ces généralisations reposent aussi sur notre singularité. Chacun ses expériences, chacun ses
perceptions, chacun ses interprétations.

Chloé se rend en Normandie pour la 3ème fois et a bénéficié d’un temps radieux à chaque
fois. Elle en déduit qu’en Normandie il fait un temps merveilleux. C’est une petite croyance !

Mais des croyances fondamentales s’infiltrent dans notre parcours de vie. Particulièrement
dans l’enfance, période propice aux imprégnations.
Prenons l’exemple d’un enfant calme et autonome qui joue paisiblement dans sa chambre.
Régulièrement, ses parents le félicitent de son attitude. L’enfant peut asseoir en lui cette
croyance que “pour être apprécié, mieux vaut ne pas faire de vagues.” A l’inverse, si ses
parents ne disent rien, l’enfant pourra alors déduire qu'”il faut nécessairement se faire
remarquer pour susciter l’attention”.

Ce système de croyances est inévitable. Il nous permet de donner un sens à ce que nous
observons.
Quelle influence ont nos croyances sur nos actions ?

Positives ou négatives, nos croyances se situent à l’origine de nos directions de vie et inspirent nos
actions.   Elles naissent, s’ajustent, s’évanouissent ou se renforcent au gré de notre interprétation
de faits, d’évènements, de débats…

Si vous pensez -croyez fondamentalement au fond de vous- que le monde est beau et que l’homme
est capable d’enrayer le déséquilibre climatique, vous agirez dans ce sens. Sans forcément habiter
une cabane au fond des bois, vous trierez vos déchets, éteindrez vos écrans le soir, etc.

En fait, personne n’en sait rien. Il n’existe pas de vérité absolue sur l’issue de ce problème
climatique. Il y a des probabilités qui illustrent chaque position. Le choix de croire que c’est
possible d’agir ou celui de croire que ça ne sert à rien appartient à chacun. Si vous croyez que
c’est possible d’agir,  vous aurez tendance d’une part à vous irriter contre les sceptiques (adeptes
de la croyance contraire), d’autre part à ne sélectionner et enregistrer que les informations qui vont
dans votre sens. Vous renforcerez ainsi votre croyance. Vous contribuerez ainsi à partager des
solutions et bâtir un système de croyances aidantes pour sauver la planète.
Croyances et vivre ensemble : comment faire cohabiter
différentes croyances ?

Souvent considérées comme LA vérité, nos croyances influent évidemment sur nos relations,
nos pensées, nos ressentis, notre état d’esprit, notre position dans la vie. Et comme il y a
autant de réalités que d’individus, ce qui est perçu comme vérité pour l’un ne l’est pas
nécessairement pour l’autre.

Là, ça commence à devenir difficile au niveau des relations… Si votre sœur, ou votre frère,
croit que vos parents vous préfèrent, la blessure s’accompagnera de ressentiments,
frustrations, colères, etc qui entacheront les relations familiales. Plus largement, ce sentiment
d’être mal aimé devenu certitude risque d’introduire une multitude de désordres et de
confusions dans le rapport à autrui.
Remettre en cause frontalement une croyance s’avère périlleux. Quand on touche une
croyance fondamentale, on touche aux bases de la personne, à son identité. Et quand deux
croyances opposées s’affrontent, on entre dans un dialogue de sourds…

De nombreux conflits parents/adolescents se situent sur ce terrain. Dans son processus


identitaire et son désir de différenciation, le jeune, lassé de revêtir les croyances familiales et
parentales, s’ouvrent à de nouveaux environnements, de nouvelles expériences et adopte des
croyances différentes. Parfois incompatibles…

Cependant, c’est aussi dans la confrontation de nos croyances et l’ouverture aux différences
que nous agrandissons notre carte du monde. Les idéologies, sectes ou régimes totalitaires
s’appuient sur une grille de croyances qu’ils veulent collectives et imperméables au libre
arbitre, en jouant sur le besoin d’appartenance. Le chemin vers la connaissance aide à
lutter contre le formatage de certaines croyances.
Croyances aidantes et croyances limitantes : quelles
différences ?

Quand une croyance est stimulante, on l’appellera croyance aidante. Discerner nos
croyances aidantes pour les entretenir est une bonne chose. A l’évidence, si “je crois que
tout est possible”, cette croyance aidante aura un impact extrêmement fort sur mon projet de
vie, mes décisions, mon ouverture au monde.

A l’opposé, on parlera de croyances limitantes. Si “je crois que la vie n’est qu’une
succession de problèmes”, cette croyance influera probablement de manière beaucoup plus
restrictive que la précédente sur ma vision du monde et ma relation aux autres. Elle limitera
mon engagement dans la vie; en conséquence, on appelle cela une croyance limitante.

Nos croyances sont comme des élastiques qui nous retiennent ou nous propulsent vers la
densité de la vie.
Nous abordons le monde en fonction de ce que nous
croyons

En fait, nous percevons et construisons le monde comme nous le croyons.

En croyant qu’“on ne peut jamais compter que sur soi-même”, on ne demande jamais d’aide, alors
effectivement on est amené à ne compter que sur soi;
en croyant qu’“on est nul en maths” on n’écoute pas le cours et/ou on se trompe en rendant la monnaie;
en croyant que le prof n’en a rien à faire de moi, on s’installe au fond de la classe;
en croyant que de toute façon il ou elle dira non, on pose la question de manière à ce qu’il dise non;
en croyant que c’est le plus fort qui gagne, on induit des rapports de force;
ET,
En croyant que tout problème a une solution, on trouve (on exerce sa créativité);
en croyant que l’être humain est solidaire, on partage;
en croyant qu’on a des talents, on les épanouit;
en croyant que l’école est une chance, on y va avec plaisir;
en croyant que les gens sont fraternels, on leur parle;
et en croyant que le sourire de la boulangère est irrésistible, on lui sourit !

Bon, évidemment, dit comme ça, ça peut paraître simpliste… mais, pensez-y !
L’impact de nos croyances est considérable !
La difficulté pour les identifier vient du fait que nombre d’entre elles sont bien cachées. Et
les plus fondamentales, donc les plus influentes, se dissimulent souvent dans notre
inconscient.
Profondément ancrées, reliées à notre identité, elles gouvernent nos capacités, nos
comportements et notre environnement.

En agissant sur notre système de croyances, nous intervenons sur notre perception du
monde et changeons donc notre position.
Changer de croyances, c’est possible !
La bonne nouvelle, c’est qu’on peut changer de croyances, éliminer des croyances
pénalisantes, adopter des croyances aidantes. C’est un chemin introspectif, une écoute de
soi et une connaissance de soi nécessaire à “la décolonisation de notre imaginaire”.
Débusquer ses croyances amène à s’affranchir du carcan des croyances limitantes comme à
s’appuyer sur ses croyances aidantes.

Le travail sur les croyances est un travail délicat car il touche aux fondations de la
personne, à son modèle du monde. Changer de croyances, remettre en cause une croyance,
renoncer à une croyance déstabilise. On n’y est pas toujours prêt. Pourtant, c’est parfois
une grande ouverture sur le monde.
Et vous, que croyez-vous ?

Quelques exemples d’assertions glanées sur lesquelles je vous laisse réfléchir à propos des
conséquences possibles…
Je crois que chaque être humain a de la valeur Je crois que ça ne sert à rien de voter
Je crois que l’homme et la nature sont indissolublement liés Je crois que c’est irresponsable de ne pas voter
Je crois que mes parents préfèrent mon frère, ma sœur Je crois que c’est le destin
Je crois que l’habit ne fait pas le moine Je crois que l’art doit émouvoir avant tout
Je crois que c’est arrogant d’exprimer ses qualités Je crois que je n’y arriverai jamais
Je crois que la vie est dure Je crois que le RER est dangereux
Je crois que la vie est belle Je crois que les vieux sont chiants
Je crois que l’être humain est fondamentalement bon Je crois que les vieux sont sages
Je crois que si je montre ma vulnérabilité, je vais me “faire Je crois que les responsables politiques ne visent que leurs
avoir” intérêts personnels
Je crois que montrer ses émotions est un signe de faiblesse Je crois qu’on ne peut pas y arriver en restant honnête
Je crois qu’on n’est pas sur terre pour prendre du plaisir Je crois que dormir est une perte de temps
Je crois qu’on doit finir ce qu’on a commencé Je crois que je ne suis pas intéressant (e)
Je crois que je n’ai pas d’imagination Je crois que chose promise, chose due
Je crois que je ne suis pas doué(e) pour communiquer, me faire Je crois que les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent
comprendre, etc Je crois que si on veut, on peut
Je crois qu’on a toujours le choix Je crois que je n’ai pas de place
Je crois que la femme est l’avenir de l’homme

… et c’est sans fin !

Vous aimerez peut-être aussi