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Contenu de la transmission
• Faire une communication de la plus haute importance au cours d’un congrès.
• Communication des connaissances, des idées, des sentiments.
• Domaine mécanique : les lois du choc des corps ou lois de la communication des mouvements.
• Domaine médical : communication d’une maladie.
En sciences sociales
Communication linguistique, sociale ; communication de masse ; fonction technique de la communication ;
théorie de la (des) communication(s), communication audiovisuelle.
En pathologie
Malformation ou anomalie cardiaque menant à une communication anormale entre deux organes.
Communication interaortico-pulmonaire.
Un moyen de communication
• Des voies ferrées, fluviales, maritimes ou routières : lignes, moyens, réseaux, voies de (grande)
communication ; dessertes en communication et transports publics.
• Dans un lieu d’habitation : couloir, escalier, galerie, pièce, porte de communication.
• En télécommunications, postes : réseau de communications ; communication pneumatique,
télégraphique, téléphonique ; communication directe ; radio, télécommunication.
Le contexte
L’après-guerre aux États-Unis est marqué par une activité importante dans l’industrie militaire. Des moyens
considérables en hommes et en équipements sont déployés afin de favoriser l’effort de guerre. Parmi les
préoccupations dominantes, deux vont marquer durablement les recherches en communication :
• La diffusion de la propagande.
• Les infrastructures de communication.
Claude E. Shannon était ingénieur au sein des laboratoires Bell1, à New York. Warren Weaver était un
philosophe. Leurs recherches ont lancé les termes que nous utilisons encore aujourd’hui : « canaux »,
« récepteur », « émetteur », « source », « message », etc.
Le bruit est un élément qui vient perturber le message. Le bruit technique (parasites, coupures) altère la
transmission. Le bruit sémantique (le sens des mots) déforme le sens.
Bruit sémantique
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1 Graham BELL (1847-1922) est l’inventeur du téléphone. C ’est en travaillant sur différentes expériences liées au problème
de la surdité que Graham Bell a commencé à s’intéresser aux recherches sur la transmission de la voix à distance. Le brevet du
téléphone déposé en 1876 connaît un succès retentissant qui aboutit en 1877 à la création de la Bell Company.
Pour limiter les distorsions sémantiques, l’alphabet phonétique de l’OTAN a été normalisé par l’Union
internationale des télécommunications. Cet alphabet est utilisé par l’OTAN, par les services de secours
qui utilisent les fréquences radio (police, gendarmerie, pompiers…) et par les radioamateurs.
Lors des conférences de Genève en 1959, un accord a été réalisé pour l’emploi d’une table d’épellation
officielle, valable dans les relations internationales.
POINT À RETENIR
Ces modèles présentent la communication comme un processus linéaire centré sur le transfert
d’informations. Les situations de communication sont dégagées de tout contexte.
Cette fragmentation du modèle a vieilli et a perdu de sa force opérationnelle. Le récepteur est considéré
comme passif, le modèle ne prend pas en compte l’inter-influence entre l’émetteur et le récepteur.
Les acteurs
Participants à l’échange. Ils s’échangent mutuellement des messages à la fois comme :
• Émetteurs : à l’origine du message.
• Récepteurs : destinataires du message.
Le message
Contenu de la communication = informations transmises entre les acteurs.
Le canal
Mode de transmission du message : support et moyen de transmission (écrit/oral, face à face, téléphone,
radio…).
Le contexte
Ensemble des conditions extérieures à la communication. Le contexte va influencer la communication.
• Contexte physique : lieu et moment de l’échange.
• Contexte relationnel : degré de connaissance des acteurs qui échangent, type de relation entre les
personnes (amitié, relation professionnelle…).
• Contexte psychologique : état émotionnel des acteurs (joie, colère, peur…).
• Contexte social : statut et/ou rôle des acteurs (patron/salarié, ouvrier/cadre…).
• Contexte culturel : traditions, habitude, culture d’entreprise.
Communication écrite
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L’absence de métalangage2
Le message oral est accompagné de nombreuses informations qui le complètent : le ton, l’expression du
visage, la gestuelle, l’élocution, le regard, c’est ce que l’on appelle le métalangage.
Le message écrit n’est accompagné d’aucun signe extérieur. Seuls les mots et le support donnent un sens au
message.
Exemple :
Transmission d’informations sur le dossier patient lors du changement d’équipe à 18 heures dans un hôpital :
Donné médication à 10 heures = j’ai donné le traitement, ce matin à 10 heures.
MAIS :
Donner médication à 10 heures = il faut donner le traitement ce soir à 22 heures.
Une seule lettre change le sens du message, et peut avoir de graves conséquences sur la santé du patient.
Les formules de politesse anglo-saxonnes sont beaucoup plus courtes et décontractées que celles
employées en France. Utiliser leur équivalent dans une lettre en France peut passer pour de
l’impolitesse ou de l’insolence.
Have a lovely day Veuillez, recevoir, Monsieur mes salutations les plus cordiales.
Yours sincerely Veuillez agréer, Madame, Monsieur, mes salutations distinguées.
Best regards / Regards
Yours faithfully
Respectfully
3 Une casse est un tiroir (boîte plate compartimentée en cassetins) dans lequel on range les caractères typographiques
(lettres mobiles en plomb) d’un même corps. Dans la partie haute de ce tiroir se trouvent les caractères du haut de casse
(capitales, majuscules). Dans la partie basse se trouvent les lettres de bas de casse (les minuscules, qui sont plus souvent
utilisées que les capitales).
Communication interpersonnelle
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Le registre de langue est utilisé en fonction de la situation de communication dans laquelle se trouvent les
acteurs et en fonction de l’identité des acteurs eux-mêmes (discussion entre amis, négociation commerciale,
entretien professionnel avec son supérieur hiérarchique, discours d’inauguration…).
4 Un phatème est une interjection servant à ralentir l’énoncé, comme « oui », « non », « heu », etc.
L’anthropologue Gregory Bateson, filmant une interaction entre une mère balinaise et son enfant, avait relevé
qu’elle attirait son enfant par la parole, tout en le repoussant par un geste. Les paroles tendres de la mère
viennent en contradiction avec le geste sans tendresse qui repousse l’enfant.
Les doubles messages ont un impact puissant sur la relation. Le psychologue américain Paul Ekman a
démontré en 1985 que lorsqu’un récepteur remarquait une contradiction entre le verbal et le non verbal, ce
dernier prenait plus de poids.
Doubles messages
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Le récepteur ne comprendra pas bien le message. Il va retenir ce que dit le langage du corps plus que les
mots utilisés.
L’écoute active
L’écoute active ou bienveillante est un concept développé à partir des travaux du psychologue américain Carl
Rogers qui a défini l’ACP (approche centrée sur la personne), basée sur le fait que chaque être humain a en
lui-même les ressources nécessaires à son développement personnel.
L’empathie
L’empathie n’est pas la sympathie. C’est un état présent à un moment donné.
L’empathie désigne à la fois une aptitude psychologique et les mécanismes qui permettent la compréhension
des ressentis d’autrui. Cela revient à isoler soigneusement ce qu’exprime l’interlocuteur de ce que nous
ressentons nous-mêmes en l’écoutant (en particulier sympathie ou antipathie). Il ne faut pas pour autant
chercher à effacer ses sentiments (apathie).
La communication de groupe
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Un petit groupe représente « un ensemble de personnes, lesquelles sont assez peu nombreuses pour
que chacune puisse assumer sans grande difficulté le rôle d’émetteur et de récepteur ». Un ensemble de
personnes ne constitue pas un groupe s’il n’y a pas d’interaction entre elles. Cette différence permet de
distinguer groupes véritables (une classe, par exemple) et personnes se contentant de co-agir (comme les
clients d’un hypermarché), c’est-à-dire d’avoir une activité similaire sans pour autant communiquer les unes
avec les autres (d’après Les Fondements de la communication humaine, de Joseph A. DeVito, G. Morin, 1993).
Si elle s’adresse à plusieurs récepteurs, la communication de groupe intègre une notion fondamentale de
ciblage de ses récepteurs en fonction de leur culture, de leur champ de compréhension ou de leurs intérêts.
EN ALLEMAGNE, AUJOURD’HUI
Pendant une semaine d’atelier, un professeur de collège propose à ses élèves une expérience ayant
pour but de leur expliquer comment fonctionne un régime totalitaire. Commence alors un jeu de
rôles aux conséquences tragiques. Au bout de quelques jours, ce qui avait débuté par des notions
inoffensives, telles que la discipline et l’esprit communautaire, devient alors un véritable mouvement :
La Vague. Le 3e jour, les étudiants commencent à exclure et persécuter ceux qui n’ont pas rallié leur
cause. Quand le conflit éclate et tombe dans la violence lors d’un match de water-polo, le professeur
décide de mettre fin à l’expérience. Mais il est trop tard. La Vague est incontrôlable.
D’après le roman La Vague de Todd Strasser, Jean-Claude Gawsewitch Éditeur, février 2009
Communication de masse
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La communication de masse est l’ensemble des techniques qui permettent de transmettre à un public le plus
vaste possible toutes sortes de messages.
Un émetteur propage des messages vers tous les récepteurs disponibles, que ceux-ci soient demandeurs
ou non. La communication de masse regroupe l’ensemble des médias (mass-medias) capables de toucher et
même d’influencer de larges audiences (la presse, la télévision, la radio).
Le sociologue américain Marshall McLuhan définit la communication de masse comme répondant à deux
critères fondamentaux :
• c’est la communication d’un vers plusieurs ;
• le récepteur ne réagit pas au message transmis (pas de rétroaction ou feed-back).
Cette vision date des années 1960 et n’est plus tout à fait d’actualité car il est possible de réagir à certains
médias de masse (exemple : Internet, télévision interactive, jeux radios…).
Le concept de communication de masse est apparu à l’aube du XXe siècle avec la naissance de la production
de masse (fordisme, taylorisme, standardisation) et de la société de consommation.
Les caractéristiques de la communication de masse ont été utilisées par des pouvoirs politiques qui ont
bien saisi qu’il pouvait s’agir là d’un outil de propagande efficace. De nombreuses dérives totalitaires en ont
découlé.
La communication de masse gardera longtemps cette connotation négative liée à la propagande, mais elle
est aussi liée à la mise en commun pour le plus grand nombre d’outils et de références culturelles, la culture
de masse.
Les avantages :
• Un message unique vers une quantité illimitée de récepteurs.
• Effets rapides, réaction à chaud d’une grande partie des récepteurs.
• Communication totalement contrôlée par l’émetteur.
Les inconvénients :
• Déperdition du contenu du message, la communication n’est pas ciblée.
• Message souvent réducteur, voire partisan.
Le rapport de Morten Løkkegaard sur « Le journalisme et les nouveaux médias » souligne l’importance
de l’utilisation des médias sociaux. Ils « permettent de mener un dialogue avec les citoyens sur les
objectifs poursuivis par l’Union européenne » ; c’est donc un outil efficace pour impliquer les citoyens
dans l’Europe. « On touche beaucoup plus de monde avec les médias sociaux qu’avec les médias
traditionnels », analyse l’eurodéputé Gianni Pitella (S&d, iT). « Imprimer une brochure, c’est 99 % d’argent
gâché. Un programme radio ou télé n’atteint qu’un public limité. En revanche, sur Facebook, on atteint très
vite un million de personnes », commente le premier vice-président du Parlement européen.
Les réseaux sociaux permettent d’atteindre un nouve au public, notamment les jeunes qui s’intéressent
moins aux médias traditionnels. L’union européenne éprouve des difficultés à capter l’attention des
jeunes sur les politiques européennes.
(Source : Question et entretiens d’Europe, n°207, 30 mai 2011)
Le texte de l’article d’Émile Zola, intitulé « J’accuse » est publié le 13 janvier 1898 en première page du
quotidien parisien L’Aurore sous la forme d’une lettre ouverte au président de la République. Le texte
accuse le gouvernement de l’époque d’antisémitisme dans l’affaire Dreyfus.
« Mais les échos de « J’accuse » roulaient plus lourdement que ceux des Châtiments, ne serait-ce que
parce que le lancement de cette bombe verbale avait usé de moyens que l’on dirait aujourd’hui plus
« médiatiques ». L’exil de Zola ridiculisait le gouvernement républicain plus que celui de Hugo ne l’avait fait
pour le régime de Napoléon III : d’une dictature on peut tout attendre, tandis que d’une démocratie…
Après « J’accuse », sinon la vérité du moins la révision était en marche, et rien, effectivement, ne pouvait
plus l’arrêter. Il avait fallu, pour cela, l’extraordinaire conjonction du statut social et moral d’un écrivain, du
capital symbolique accumulé, de la hardiesse stratégique et de la compétence polémique – et, d’une certaine
façon, poétique – élevant une affaire judiciaire au rang de mythe. Le reste – presse, magistrature, pétitions
– s’était engouffré par la brèche ainsi ouverte. Mais qu’en eût-il été sans le coup de bélier destructeur ?
Il arrive ainsi que le pouvoir du politique trouve dans la parole d’un grand écrivain le contre-pouvoir qui
l’équilibre, et qui le tient en respect. »
(Source : Zola É., Mitterand H. (éd.), L’Affaire Dreyfus. « J’Accuse… ! » et autres textes /
textes présentés et commentés par Henri Mitterand, Paris, Le Livre de poche, « Classiques », 2010)
Le contexte technologique
Il influence aussi la manière de communiquer, et notamment la rapidité de circulation des informations.
Au XIXe siècle, le développement du chemin de fer et des moyens de transport ont largement contribué
à la rapidité de la communication (exemple : acheminement du courrier). Au siècle suivant, c’est la
popularisation des moyens de télécommunication (téléphone, télévision, presse, médias de masse…) qui a
renforcé la communication. Depuis le début du XXIe siècle, le multimédia et les réseaux sociaux ont continué
à développer la communication. Le Global Village (le village planétaire) de Marshall Macluhan est plus que
jamais d’actualité !
LA PHOTO À L’AFFICHE
Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, en Europe et en Amérique du Nord, animée par de grands courants
artistiques (cubisme, futurisme et plus tard surréalisme), l’affiche ne perd rien de sa force vitale. Toutefois,
une rupture marquée commence à se creuser entre l’Europe et les États-Unis. C’est outre-Atlantique que
l’urbanisme, le gigantisme et le développement de la théorie publicitaire créent une situation que l’Europe
connaîtra trente ans plus tard.
Une fois la paix rétablie, l’affiche publicitaire a du mal à retrouver son identité. Les raisons sont à la fois
d’ordre économique et esthétique. D’une part, le monde ruiné, souffrant de la pénurie de matières, de
produits et de services, n’a guère besoin de la publicité. D’autre part, les arts plastiques qui inspirent depuis
plusieurs décennies les affichistes dans leurs recherches esthétiques vivent eux-mêmes une crise.
Le renouveau de l’affiche en France se fera sous l’influence musclée et tonique de Savignac au début des
années 1950. Un dessin simplifié, la priorité accordée à la couleur, alliés à un humour bon enfant, sont les
principales caractéristiques de ses affiches encore aujourd’hui. La recherche de l’idée juste exprimant le
produit par une pirouette illustre la pratique de ce qu’il appelle le « gag visuel ».
Mais le « gag visuel » et le « coup de poing » de Savignac ne font pas l’unanimité des professionnels. Déjà
au début des années 1950, les premiers signes de la future révolution sont là. Certains publicitaires, forts en
connaissances théoriques, se tournent vers l’exemple américain : la publicité photographique, d’un réalisme
anonyme, réalisée par un affichiste réduit au rôle d’exécutant.
(Source : musée des Arts décoratifs)
Le contexte culturel
Il est omniprésent dans la communication. La culture est l’ensemble des règles communes qui régissent une
société ou un groupe social, assises sur un ensemble de rituels qui reposent sur des conventions sociales
ou des traditions. On observe dans la vie quotidienne des différences culturelles marquées, que ce soit en
termes de loisirs, de tenues vestimentaires, de rites, d’éducation, de lecture, de connaissances, de langage…
Ces différences sont intimement liées à l’appartenance à un groupe social. Il ne s’agit pas d’un obstacle
incontournable à la communication, mais pour qu’une communication entre individus à la culture différente
fonctionne, il est nécessaire de tenir compte de la culture de leur(s) interlocuteur(s) au risque de rompre la
communication. Il s’agit de trouver un champ commun à ces conventions et à ces traditions pour établir une
communication.
Exemple :
Le produit et sa communication ont été adaptés en fonction des zones géographiques de commercialisation.
• En français : Ange ou démon
• En anglais : Angel or demon
• En arabe : Ange ou étrange
Le contexte institutionnel
Ce contexte concerne le rapport entre individus mais aussi un ensemble de normes, de règles ainsi qu’un
langage adapté. Le contexte institutionnel comprend l’institution sociale ou économique (famille, entreprise,
association, État…) à laquelle appartient l’individu au moment de la communication. Il s’agit d’un contexte
variable : l’individu peut appartenir à diverses institutions (la famille et l’entreprise sont des institutions
différentes mais l’on peut appartenir aux deux) ; cependant, le contexte variera selon la séquence de
communication (on n’est pas, généralement, dans le même contexte lorsque l’on est en famille ou sur son
lieu de travail).
Chaque institution dicte ses codes de communication, on ne s’adresse pas de la même manière à son frère, à
son employeur ou à un collaborateur… Les relations interpersonnelles et les comportements sont dictés par
le contexte institutionnel.
Le contexte spatial
Il correspond au lieu où se déroule la communication. Toute communication prend place dans un espace
donné et le contexte de la communication varie immanquablement selon cet espace.
Lieu public/lieu privé
Chaque individu présente une image de lui-même différente en fonction de la présence éventuelle d’un
public. On communique donc différemment selon que le lieu est public (une salle d’attente, un bureau
administratif, la rue…) ou privé (le domicile, la voiture…).
La configuration et l’aménagement de l’espace
L’espace où la communication a lieu peut être agencé et configuré en fonction de la situation. Une
configuration circulaire (table de réunion ronde) permettra une communication d’égal à égal tandis qu’une
configuration de type jury (plusieurs interlocuteurs face à un seul) créera une situation hiérarchisée.
L’agencement d’un espace n’est pas neutre et influe sur la relation.
La réserve du moi
Par ce terme, on entend un espace personnel propre à chaque individu, organisé par l’individu : un poste de
travail, un coin intime dans la maison… Par convention, un autre individu sait qu’il ne peut pénétrer qu’avec
précaution dans cet espace personnel.
La proxémie
C’est la distance physique entre les individus. C’est un facteur important de la séquence de communication.
L’anthropologue américain Edward T. Hall détermine, en 1963, quatre zones de distance. En déterminant
ces zones, les acteurs d’une communication fixent la relation interpersonnelle ; en modifiant ces zones, ils
modifient aussi la nature de la relation interpersonnelle.
Les zones (ou sphères) de distance selon Hall sont :
• La zone publique : au-delà de trois mètres, qui convient pour une allocution publique (discours
politique, conférence de presse) ou pour interpeller quelqu’un.
Hall se base sur les observations de divers chercheurs qui ont étudié les relations entre les animaux et leur
comportement dans l’espace : c’est l’éthologie. Il observe qu’il existe des sphères invisibles autour de chaque
sujet, un peu comme si chaque animal était enfermé dans une bulle. Lorsque la bulle est franchie par un
autre, l’animal peut avoir deux réactions en fonction de la distance :
• La distance de fuite : lorsqu’elle est franchie, l’animal s’enfuit par crainte d’être agressé ou
importuné ;
• La distance critique : tellement rapprochée que l’animal se trouve à portée directe de l’intrus :
craignant d’être attaqué, il va alors se défendre.
On observe ces distances lorsque des oiseaux sont sur des câbles électriques. Ils sont situés à certaines
distances les uns des autres. Lorsqu’un oiseau d’une autre espèce se pose également sur le fil, on observe
que l’on passe de la distance de fuite à la distance critique.
Ces observations sont transposées par Hall dans les relations humaines. Chez l’animal, c’est l’instinct qui
est à l’origine de ces distances, tandis que chez l’homme, il y a aussi une dimension culturelle : selon les
époques et les pays, ces distances varient.
Exemple :
Tourner le dos à la reine d’Angleterre est une insulte (visible dans le film The Queen, de Stephen Frears). Le
protocole montre une volonté de marquer la différence dans la position sociale.
En dehors des distances qui existent culturellement, ces distances protocolaires sont créées artificiellement
pour marquer le statut de la personne avec laquelle on est en contact.
Le contexte temporel
Toute relation s’inscrit dans le temps avec un avant, un pendant et un après. Le temps est un facteur
fondamental de toute interaction, il régule de différentes manières toute séquence de communication. En
effet, la séquence de communication dépend :
• Du temps (durée) dont on dispose pour cette communication. On ne dira pas la même chose en trente
secondes qu’en vingt minutes. Les détails seront plus ou moins fournis ou absents, le message sera
plus ou moins direct, selon le temps à disposition.
• De la perspective temporelle de se revoir : la relation sera différente entre des personnes qui se voient
au quotidien (des conjoints, des collègues…), des personnes qui se voient de façon régulière mais
espacée (des amis) ou des personnes qui se croisent épisodiquement (de lointaines connaissances, du
point de vue géographique ou sentimental).
Les acteurs d’une communication partagent forcément des informations communes aux contacts qu’ils ont
pu avoir auparavant. Une relation implicite peut se nouer entre des individus qui ont une relation temporelle
fréquente et régulière, la relation devra être plus explicite entre des individus aux relations temporelles
éloignées. L’anticipation dans la relation, la confiance mais aussi le rythme et la ponctuation de la relation
dépendent de sa dimension temporelle.
Toute communication n’a de sens que dans le contexte dans lequel elle s’inscrit. Sorties du contexte africain,
les « tablettes de chocolat » (routes mal entretenues) ne se dégustent pas, mais s’empruntent. Le contexte
est indissociable de la communication !
Bruits personnels
Ils sont liés aux attitudes des individus : opposition, distractions, absence d’intérêt, préjugés…
Exemple :
Le cancre de Jacques Prévert : il dit oui avec la tête, il dit non au professeur.
Ils sont aussi liés au type de relations interpersonnelles : amitié, sympathie, affrontement, conflit, liés au
statut professionnel ou social, le statut jouant le rôle d’un filtre de l’information.
Bruits institutionnels
Ils sont liés à l’organisation de l’entreprise : structures hiérarchiques poussées se traduisant par des
niveaux nombreux et des lignes de communication longues, centre de décision éloignés des centres d’action,
cloisonnement entre les services, service client géré par un centre d’appel (exemple : la maison qui rend fou dans
Les Douze Travaux d’Astérix (https://www.youtube.com/watch?v=c45FtDhdDoY).
Le club de handball de Fleury compte sur une identité forte (résultats sportifs, code couleurs…) pour mettre
en avant son identité et se différencier des autres clubs.
Le phénomène du multicanal, et les évolutions qu’il implique pour les supports de communication,
génère une multiplicité des prises de parole et une évolution de la dynamique des échanges, la
communication d’entreprise continuant de se décliner sous des formes classiques (le mailing papier,
le point de vente, la publicité télévisuelle, l’affichage) et à travers des supports plus récents (l’e-
mailing, le concept store, le marketing mobile, les nouvelles formes de communication dans la ville :
street marketing5, affichage interactif, salon et magasin éphémères, etc.). Sous-tendu par une volonté
de réduction des coûts (diminution des contacts en face-à-face, automatisation des procédures,
etc.), l’accès à une version dite dématérialisée des relations commerciales a été généralisé, avec
l’instauration de propositions d’e-procédures. La facture électronique remplace l’envoi papier,
l’échange de mails se substitue au dialogue en face-à-face ; l’écriture ou la lecture d’un post sur
un blog ou sur un forum, ainsi que les réponses publiées par les internautes ou les membres de
l’entreprise, tissent de nouvelles relations, basées sur des rencontres virtuelles et non physiques6.
(Source : Approche socio-sémiotique de la relation client, Christiane Legris-Desportes, Presses Universitaires de Bordeaux, p. 125-136.)