COVID-19 ET LOYERS COMMERCIAUX : JURISPRUDENCE 2020 - 2021

Décision favorable au : Bailleur (20 décisions) Preneur (23 décisions)

DATE Juridiction Moyens Motifs RG

« Dans des circonstances aussi exceptionnelles indépendantes de la volonté des parties,
09/07/2020 JEX TJ Paris Force
Majeure
la force du principe de créance que le bailleur tient du bail n’est pas telle qu’elle justifie 20/80712
des mesures conservatoires sans autorisation judiciaire préalable. »
Bonne « Les parties sont tenues de vérifier si les circonstances exceptionnelles ne rendent pas
10/07/2020 Fond TJ Paris
Foi nécessaires une adaptation des modalités d’exécution de leurs obligations respectives. » 20/04516
Ord. « l’article 4 interdit certaines voies d’exécution mais ne suspend pas l’exigibilité
10/07/2020 Fond TJ Paris 20/04516
306 des loyers ».
Force « le débiteur d’une obligation de paiement d’une somme d’argent ne peut pas s’exonérer
17/07/2020 Réf. TJ Paris 20/50920
Majeure de cette obligation en invoquant la force majeure. »
« les dispositions spéciales et dérogatoires au droit commun prises par l’ordonnance n°2020-316
31/07/2020 Réf. TJ Limoges
Ord. visées ci-dessus ne prévoient pas la suspension de l’obligation de paiement des loyers, mais 20/00387
316 seulement l’absence de sanctions en cas de défaut de paiement durant la période d’état d’urgence
sanitaire. »
« il n’est pas contestable, ni d’ailleurs contesté, que la discothèque exploitée dans les locaux
31/07/2020 Réf. TJ Limoges
Exception donnés à bail est un établissement affecté par l’interdiction d’ouverture au public. Le preneur 20/00387
d’inexécution n’est de ce fait plus apte à exercer l’activité prévue au bail. Par suite, le résultat exigé par
l’exécution de l’obligation de délivrance n’est plus atteint. L’inexécution de l’obligation
essentielle du bailleur est ainsi caractérisée. A supposer la force majeure ou le fait du prince
caractérisé, l’absence de faute du bailleur n’empêche pas le constat évident de l’inexécution, qui
est constituée par la seule défaillance dans la délivrance des locaux loués, laquelle est le résultat
convenu et nécessaire.».
« Les parties sont tenues, en cas de circonstances exceptionnelles, de vérifier si ces circonstances
31/07/2020 Réf. TJ Limoges Bonne
ne rendent pas nécessaire une adaptation des modalités d’exécution de leurs obligations 20/00387
Foi respectives. »

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28/08/2020 JEX TJ Angers
d’inexécution était déterminé non par l’état du local, mais par l’activité qui y était exercée. Les locaux sont
07/09/2020 Réf. TJ Annecy
07/09/2020 Réf. TJ Annecy
10/09/2020 Réf. TJ Mtpellier
16/09/2020 Réf. TJ Amiens
16/09/2020 Réf. TJ Amiens
d’inexécution
16/09/2020 Réf. TJ Limoges
16/09/2020 JEX TJ Paris
18/09/2020 Réf. TJ Paris
Exception « Il ressort de ces textes (relatifs à l’état d’urgence sanitaire) que l’accès du public aux locaux
11 20-594
demeurés, même pendant cette période en l’état de remplir l’usage auquel ils étaient destinés. Au
surplus, les activités de livraison et de retrait des commandes pouvaient continuer à s’exercer.
Par ailleurs, s’il est exact que la jouissance paisible des locaux par le preneur a été partiellement
affectée, ces textes constituent, pour le bailleur, une cause étrangère, irrésistible et imprévisible,
caractéristiques de la force majeure. Il n’est donc pas démontré un manquement du bailleur à ses
obligations qui entrainait une impossibilité absolue pour le preneur d’utiliser les lieux loués
conformément à la destination du bail. »
« Si l’article 4 a interdit l’exercice des voies d’exécution forcée et sanctions associées par le
Ord. 306 20/00275
bailleur en vue du recouvrement des loyers commerciaux, ceux-ci restent exigibles. »
Force « le preneur ne démontre pas que la période de fermeture administrative l’ait empêché
20/00275
Majeure d’exécuter son obligation de paiement »
Force « le débiteur qui pourrait offrir une solution satisfactoire pour le créancier ne peut pas
20/30974
Majeure se prévaloir de la force majeure. »
« Le preneur n’expose pas quelle disposition de cette ordonnance ou d’autre texte légal ou
Ord. 306 réglementaire aurait exonéré les locataires commerciaux du paiement de leurs loyers durant cette 20/00174
période, ni même en aurait suspendu et/ou reporté leur exigibilité.»
« Aucune inexécution ne peut être reprochée sérieusement à la société bailleresse dès lors que le
Exception preneur n’a pas été privé, en raison d’agissements imputables au bailleur, de la jouissance des 20/00174
locaux donnés à bail qui sont restés à la disposition du preneur et que l’interdiction de recevoir
du public par le preneur est imputable non au bailleur, mais à une mesure réglementaire
générale. »
Bonne « Les parties sont tenues de vérifier si les circonstances exceptionnelles ne rendent pas
Foi nécessaires une adaptation des modalités d’exécution de leurs obligations respectives. » 20/00185
« S’il est patent que la situation des commerces de prêt-à-porter a notoirement souffert
Force du confinement lié à l’épidémie de Coronavirus puis de la désaffection de la clientèle 20/80985
Majeure à partir du mois de mai 2020, force est de constater que le preneur ne produit aucune pièce
de nature à établir sa situation financière. »
« Cet article (4) a pour effet d’interdire l’exercice par le créancier d’un certain nombre de voies
Ord. 306 d’exécution forcée pour recouvrer les loyers échus entre le 12 mars 2020 et le 23 juin 2020, mais 20/54327
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 n’a pas pour effet de suspendre l’exigibilité du loyer dû par un preneur à un bail commercial
dans les conditions prévues au contrat, qui peut donc être spontanément payé ou réglé par
compensation. »
Bonne « Les parties sont tenues de vérifier si les circonstances exceptionnelles ne rendent pas
18/09/2020 Réf. TJ Paris
Foi nécessaires une adaptation des modalités d’exécution de leurs obligations respectives. » 20/54327
« La réalisation de circonstances exceptionnelles peut être considérée comme imposant aux
22/09/2020 Réf. TJ Aix-Pce Bonne
Foi
parties de vérifier si une adaptation des modalités d’exécution de leurs obligations réciproques 20/482
ne se révèle pas, de ce fait, nécessaire. »
09/10/2020 Réf. TJ Versail. Ord. 306 « l’article 4 interdit certaines voies d’exécution mais ne suspend pas l’exigibilité des loyers ». 20/00558
« la discussion des parties sur un manquement du bailleur à ses obligations de délivrance
09/10/2020 Réf. TJ Versail. Exception
d’inexécution
et de jouissance paisible ou sur la force majeure qui justifierait la dispense des obligations 20/00558
du preneur relève du juge du fond. »
Exception
22/10/2020 Réf. TJ Grasse « l’exception d’inexécution et la force majeure constituent une contestation sérieuse » 20/01120
d’inexécution
Force « caractère sérieusement contestable des 3 mois de loyers, avril, mai et juin correspondant
23/10/2020 Réf. TJ Bobigny 20/00262
Majeure à la période de confinement et à la fermeture des commerces non essentiels »

26/10/2020 Réf. TJ Paris Ord.306 « l’article 4 interdit certaines voies d’exécution mais ne suspend pas l’exigibilité des loyers ». 20/53713
20/55901
26/10/2020 Réf. TJ Paris Force « le débiteur d’une obligation de paiement d’une somme d’argent ne peut pas s’exonérer 20/53713
Majeure de cette obligation en invoquant la force majeure. » 20/55901
26/10/2020 Réf. TJ Paris Exception « le contexte sanitaire ne saurait en lui-même générer un manquement par le bailleur à 20/53713
d’inexécution son obligation de délivrance, ces circonstances ne lui étant pas imputables ». 20/55901
« l’exception d’inexécution doit être étudiée à la lumière de l’obligation pour les parties
26/10/2020 Réf. TJ Paris Bonne 20/53713
de négocier de bonne foi les modalités d’exécution de leur contrat en présence des
Foi 20/55901
circonstances précitées. » (contexte sanitaire)
« Il se déduit de ce texte que l’impossibilité objective pour le locataire de jouir de la chose louée
27/10/2020 JEX TJ Paris Perte
chose louée
conformément à sa destination peut le libérer, pour tout ou partie, définitivement ou 20/81460
temporairement, de son obligation de payer le loyer contractuel.»
Ord. « l’article 4 vise essentiellement un « report des loyers » et non une annulation des loyers
28/10/2020 Réf. TC Paris 2020018320
3
 306 et aussi à encourager la négociation entre les parties ».
Force « même si la force majeure venait à être caractérisée, elle le serait autant pour le bailleur
28/10/2020 Réf. TC Paris 2020018320
Majeure que pour le preneur. »
« la fermeture administrative des restaurants ne fût pas exclusive d’une possibilité de mise
28/10/2020 Réf. TC Paris
Exception en place d’une vente à emporter, adaptant ainsi l’offre aux contraintes, ce que de nombreux 2020018320
d’inexécution restaurants ont pratiqué (d’autant que tout le personnel inoccupé était pris en charge par
le chômage partiel».
Force « Une activité commerciale est demeurée possible malgré les mesures de confinement prises
03/11/2020 JEX TJ Paris 20/80984
Majeure même si les circonstances ont bien évidemment justifié les difficultés pour continuer l’activité. »
« la question de la bonne foi du bailleur qui a fait délivrer le commandement de payer visant la
04/11/2020 Ref. TJ Laval Bonne 20/00150
clause résolutoire moins de 4 semaines après la fin de la période exceptionnelle qu’a constitué
Foi l’état d’urgence ne peut être traitée que par le juge du fond »
Force « La force majeure et l’exception d’inexécution ne peuvent être tranchées que par le juge
04/11/2020 Réf. TJ Bou. S/M 20/00205
Majeure du fond car ne relèvent pas de l’évidence. »
« Le preneur n’étant pas éligible au fonds de solidarité, il ne peut se prévaloir de l’article 4 de
05/11/2020 Fond CA Gren. Ord. 316 16/04533
l’ordonnance pour échapper aux pénalité et intérêts de retard. »
Exception « le bail n’a pas subordonné le paiement des loyers à une occupation particulière des locaux,
05/11/2020 Fond CA Gren. 16/04533
d’inexécution ni à aucun taux de remplissage et le bailleur n’a pas manqué à ses obligations contractuelles. »
Force « il n’est pas justifié de difficultés de trésorerie rendant impossible l’exécution de l’obligation
05/11/2020 Fond CA Gren. 16/04533
Majeure de payer. »
Fait du « cette théorie jurisprudentielle concerne les rapports entre une personne morale de droit
05/11/2020 Fond CA Gren. 16/04533
Prince public et son cocontractant. »
Exception « la fermeture administrative n’est pas en lien avec un manquement du bailleur qui aurait
17/11/2020 Fond TC Lyon 2020J00420
d’inexécution rendu le local inexploitable pour une activité prévue au bail. »
Force « les mesures des pouvoirs publics sur l’étalement des loyers montrent que le législateur ne
17/11/2020 Fond TC Lyon 2020J00420
Majeure reconnait pas le caractère de force majeure à la pandémie. »
« il ressort de la jurisprudence concernant la force majeure que s’agissant du versement d’une
26/11/2020 Réf. TJ Toulouse 20/01121
Force somme d’argent les caractères de la force majeure sont rarement remplis en particulier
Majeure concernant la condition d’impossibilité compte tenu du fait que l’impossibilité de se procurer de
l’argent est difficilement définitive et absolue. Cependant, au regard du caractère absolu de la

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27/11/2020 Réf. TJ Paris
27/11/2020 Réf. TJ Paris
27/11/2020 Réf. TJ Paris
d’inexécution
27/11/2020 Réf. TJ Paris
27/11/2020 Réf. TJ Bobigny
d’inexécution
03/12/2020 Réf. TJ Paris
09/12/2020 Réf. CA Paris
10/12/2020 Réf. TJ Nantes
10/12/2020 Réf. TJ Nantes
d’inexécution
fermeture des commerces non essentiels et de l’absence totale de rentrée d’argent pendant une
période de deux mois dans la mesure où les dispositifs de type click and collect n’avaient pas
encore été mis en place de façon élargie et la livraison après achat sur Internet était, elle aussi,
affectée par les dispositions prises pour lutter contre la pandémie, la question de la
caractérisation de la force majeure est sérieuse. »
« l’article 4 a pour effet d’interdire l’exercice par le créancier d’un certain nombre de voies
d’exécution forcée pour recouvrer les loyers échus entre le 12 mars 2020 et le 23 juin 2020, mais
Ord.
n’a pas pour effet de suspendre l’exigibilité du loyer dû par un preneur à bail commercial dans 20/56191
306
les conditions prévues au contrat, qui peut donc être payé spontanément ou réglé par
compensation.»
« S’agissant d’une obligation de somme d’argent, le moyen tiré de la force majeure est
F. Majeure 20/56191
inopérant.»
« le moyen tiré de l’exception d’inexécution, au regard de l’obligation pour les parties de
Exception
négocier de bonne foi les modalités d’exécution de leur contrat en présence des circonstances 20/56191
précitées, suppose une analyse relevant du juge du fond.».
« Les parties sont tenus, en cas de circonstances exceptionnelles, de vérifier si ces circonstances
Bonne
ne rendent pas nécessaire une adaptation des modalités d’exécution de leurs obligations 20/56191
Foi
respectives. »
« les loyers du 2ème trimestre 2020 qui correspondent à la période du premier confinement de la
Exception
population du fait de l’état d’urgence sanitaire, restent exigibles, le bailleur ne pouvant se voir 20/00874
reprocher la non-délivrance des locaux du fait de l’opposabilité de la décision administrative.»
« « le moyen tiré de la force majeure résultant des conséquences économiques des mesures
Force
gouvernementales de confinement constitue une contestation sérieuse sur laquelle le juge des 20/57416
Majeure
référés ne doit pas se prononcer. »
Force
« la fermeture des commerces est susceptible de constituer un cas de force majeure. » 20/05041
Majeure
« le preneur ne produit aucun élément sur sa situation financière et partant ne démontre pas la
Force
réalité de difficultés de trésorerie qui auraient rendues impossibles l’exécution de son obligation 20/00877
Majeure
de payer ses loyers. »
Exception « le bailleur n’est pas à l’origine du trouble de jouissance de son locataire et est étranger à
20/00877
l’impossibilité d’exploitation.»
5

11/12/2020 Réf. TC Paris
11/12/2020 Réf. TC Paris
Chose louée
11/12/2020 Réf. TC Paris
Imprévision
11/12/2020 Réf. TC Paris
16/12/2020 Réf. TJ Grenoble
d’inexécution
16/12/2020 Réf. TJ Grenoble
16/12/2020 Réf. TC Nancy
16/12/2020 Réf. TC Nancy
(la Covid-19) « a été largement annoncé mondialement avant même la mise en œuvre de la
règlementation sanitaire française concernant la fermeture temporaire des commerces non 2020035120
Force essentiels ; en cela, ce phénomène ne peut être qualifié d’imprévisible. Au surplus, le droit
Majeure positif n’a jamais reconnu que le cas de force majeure puisse exonérer un débiteur de son
obligation de paiement d’une somme d’argent. »
« Même si l’accès du lieu loué a été temporairement interdit au public, les mesures sanitaires
Perte n’ont pas fait cesser sa mise à disposition par le bailleur, ni la possibilité pour le locataire 2020035120
d’en jouir puisqu’il pouvait toujours y accéder physiquement ».
« la demande de révision du loyer sur le fondement de l’imprévision prévue par l’article 1195
du code civil ne peut être accueillie puisque, sans dénaturer le texte qui doit rester 2020035120
d’interprétation stricte, force est de considérer que le montant du loyer contractuellement
convenu est resté le même pendant les évènements, et n’est donc pas devenu « excessivement
onéreux ».
Bonne
« Seul doit être examiné le principe de bonne foi qui doit présider à l’exécution d’un contrat». 2020035120
Foi
« le bailleur a bien laissé la disposition du local commercial à son locataire et n’est pour rien
Exception
dans l’obligation de fermeture administrative et dans le possible trouble apporté à la jouissance 20/01798
de ces locaux de ce fait. »
« les diverses décisions gouvernementales et ordonnances prises pendant les périodes de
fermeture contraintes ont encouragé, dans un esprit de solidarité, les bailleurs à s’entendre avec
Ord.306 leurs preneurs sur les aménagements de paiement, remises ou autres mesures d’accompagnement 20/01798
des entreprises les plus en difficulté, sans toutefois donner de caractère impératif auxdits
accords.»
« A supposer que le refus de paiement du loyer se trouverait pleinement justifié par une
Bonne exception d’inexécution opposable au bailleur, il n’en demeure pas moins que le loyauté dans
2020008085
Foi l’exécution du contrat aurait du conduire à payer (le loyer) dans les premiers jours suivants la
réouverture du commerce, puisqu’en tout état de cause le trouble a cessé. »
« Il ne peut être contesté que la fermeture administrative des commerces dits non essentiels
Force
constitue un événement qui échappe au contrôle des parties, propriétaire et locataire étant 2020008085
Majeure
confrontés de la même façon à cette fermeture. »
6
 Exception « A supposer que la réalité du trouble de jouissance soit démontrée, il appartient aux seuls juges
16/12/2020 Réf. TC Nancy 2020008085
d’inexécution du fond d’en apprécier souverainement le quantum de son indemnisation. »
« Si la notion de perte totale de la chose louée ne peut à l'évidence être retenue en l'espèce au
24/12/2020 Réf. TJ Angers 20/00527
Perte sens de l'article 1722 du code civil dans la situation rencontrée par (le preneur) au cours des
chose louée premiers mois de l'année 2020, il apparaît en revanche que cette société a, durant la période de
confinement du 17 mars au 10 mai 2020, connu une perte partielle, certes temporaire, du bien
loué résultant des interdictions administratives établies ; (le preneur) ne pouvait effectivement
exploiter normalement le bien mis en location. Il lui appartient cependant de saisir le juge du
fond afin, qu'en application de ce même article, le preneur sollicite une éventuelle diminution du
montant du bail sur la période dite, à l'appréciation souveraine de la juridiction au vu des débats
qui seront développés devant elle et sans que cela mette fin ipso facto au contrat de bail et aux
obligations réciproques qui ne souffrent pas de contestation dans leur principe.»
29/12/2020 Réf. TJ Moulins Ord.306 « ce texte n’a pas pour effet de suspendre l’exigibilité du loyer dû.» 20/00034
29/12/2020 Réf. TJ Moulins Exception « le contexte sanitaire et les décisions gouvernementales qui ne sont pas imputables au bailleur 20/00034
d’inexécution ne peuvent en eux-mêmes constituer un manquement à l’obligation de délivrance des locaux .»
« S’agissant de l’irrésistibilité, la force majeure ne peut être retenue que si l’exécution de
07/01/2021 JEX TJ Rennes 20/03408
Force l’obligation qui pèse sur le débiteur est strictement impossible. (ce que ne démontre pas la
Majeure preneur en ayant réglé ses loyers d’avril et de mai 2020 et ne produisant qu’une attestation
faisant seulement état d’une baisse de son chiffre d’affaires de 36,8% fin août.) »
Fait du « cette théorie jurisprudentielle concerne les rapports entre une personne morale de droit
07/01/2021 JEX TJ Rennes 20/03408
Prince public et son cocontractant, ce qui n’est pas le cas en l’espèce. »
« Le preneur a été dans l’impossibilité d’exercer son droit de jouissance en raison de la décision
07/01/2021 JEX TJ Rennes Exception 20/03408
administrative de fermeture et non en raison d’un manquement du bailleur à son obligation de
d’inexécution
délivrance. »
08/01/2021 Réf TJ Paris « Constitue une contestation présentant un caractère sérieux, nécessitant un examen au fond sur
la question de savoir si la résidence de tourisme exploitée par la défenderesse était bien
Exception concernée par l’interdiction de recevoir du public édictée par l’article 8 du décret du 24 mars
12-20-002225
d’inexécution 2020, justifiant la suspension du paiement des loyers pendant la période d’interdiction du 15
mars 2020 au 22 juin 2020, s’agissant d’un établissement situé en zone orange, et ce, en
application de l’exception d’inexécution.

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08/01/2021 Réf TJ Paris Bonne « le moyen soulevé portant sur les manquements reprochés aux bailleurs à leur obligation de
négocier de bonne foi l’adaptation de l’exécution du contrat pour tenir compte du 12-20-002225
Foi
bouleversement économique induit par la crise sanitaire, nécessité également un examen au fond.
20/01/2021 JEX TJ Paris Perte « l’impossibilité juridique survenue en cours de bail d’exploiter les lieux loués est assimilable à
la situation envisagée (par l’article 1722 du code civil) laquelle a pour effet de libérer le preneur 20/80923
Chose louée
de l’obligation de payer le loyer tant qu’il ne peut jouir de la chose louée.»
21/01/2021 Réf TJ Paris « l’exception d’inexécution soulevée par la preneuse de ses obligations issues du bail doit être
Exception étudiée à la lumière de l’obligation pour les parties de négocier de bonne foi les modalités
d’exécution de leur contrat en présence des circonstances précitées, et non à la lumière du respect 20/55750
d’inexécution
par le bailleur de son obligation de délivrance qui ne fait pas ici de doute, puisque le local était
opérationnel, ouvert au public et que l’activité prévue au bail pouvait s’y dérouler.»
21/01/2021 Réf TJ Paris « le preneur peut sans contestation sérieuse se prévaloir de la survenance de circonstances
Imprévision imprévisibles, le maintien de mesures de police pendant la période de réouverture à la charge des 20/55750
restaurants l’ayant empêché de démarrer l’exploitation de son restaurant, conformément à ses
prévisions.»
21/01/2021 Réf TJ Paris « Cette loi entrée en vigueur le 17 octobre 2020 est d’application immédiate et concerne donc les
procédures en cours (…) Les loyers du 3ème trimestre concernent une période au cours de laquelle
Loi 1379 l’activité de la (preneuse) était affectée par une mesure de police administrative. Il importe donc 20/55750
peu que le bailleur ait fait délivrer son commandement le 16 juillet 2020 ou délivrer son
assignation le 2 septembre 2020, aucune sanction ou voie d’exécution ne pouvant prospérer en
l’état du droit en vigueur. »
21/01/2021 Réf TJ Paris « Il ne peut être sérieusement avancé que le Bailleur a fautivement manqué à son obligation de
délivrance puisque les locaux sont resté à la disposition (du preneur), accessibles, que les stocks
et meubles y sont restés pendant toute la période de fermeture, et que le local était objectivement
Exception exploitable, hors interdiction administrative. (…) La question de savoir si le preneur peut 20/58571
d’inexécution réclamer la suspension/ l’annulation temporaire de l’exécution de ses propres obligations sur ce
fondement ou si le bailleur peut invoquer à son bénéfice la force majeure pour se délier de son
obligation de délivrance, alors même que le locataire ne peut en invoquer le bénéfice pour se
délier de son obligation de paiement, relève de l’appréciation des juges du fond. »
21/01/2021 Réf TJ Paris Bonne « Il résulte de l’article 1104 du Code civil que les contrats doivent être exécutés de bonne foi, ce 20/58571

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 Foi dont il s’ensuit que les parties sont tenues, en cas de circonstances exceptionnelles, de vérifier si
ces circonstances en rendent pas nécessaires une adaptation des modalités d’exécution de leurs
obligations respectives. (Le preneur) indique que son bailleur lui a refusé immédiatement toute
négociation, n’a jamais voulu envisager ne serait ce qu’un échelonnement de sa dette, le seul
courrier qui lui a été adressé en date du 12 juin 2020 correspondant à une mise en demeure de
régler l’intégralité des loyers dus, et que cette position la place dans une situation délicate dès
lors que la situation d’urgence sanitaire la met en difficulté pour faire face aux échéances de
loyer du bail, appliquées sans révision ni aménagement par le bailleur. (Le preneur) caractérise
suffisamment le dommage imminent face auquel (il) se trouve (une cessation des paiements, la
perte de son fonds de commerce et des investissements réalisés puisqu’(il) a déjà du brader un de
ses deux fonds au mois de septembre 2020), par suite du refus de son bailleur de négocier et
d’adapter les dispositions du bail à la situation de fermeture administrative de son restaurant et
de dégradation de l’environnement économique, alors même que l’exigence de bonne foi
s’impose aux parties et que (le preneur) pourra invoquer au fond des moyens non dénués de
pertinence pour obtenir une révision de ses obligations contractuelles. »
25/01/2021 Réf TJ Bordeaux « Cependant, (le preneur) entend opposer au bailleur, si ce n’est la force majeure résultant de la
crise sanitaire, du moins la notion de l’imprévisibilité contenue à l’article 1195 du code civil,
Force voire l’obligation d’exécution de bonne foi des conventions. Il n’appartient pas au juge des 20/01392
Majeure référés de se prononcer sur l’application au litige ou non de l’une ou plusieurs de ces notions,
mais il doit être constaté que le défendeur soulève des contestations quant aux sommes qui lui
sont réclamées, dont l’appréciation n’appartient qu’au juge du fond ».
25/01/2021 Réf TJ Bordeaux « Cependant, (le preneur) entend opposer au bailleur, si ce n’est la force majeure résultant de la
crise sanitaire, du moins la notion de l’imprévisibilité contenue à l’article 1195 du code civil,
Imprévision voire l’obligation d’exécution de bonne foi des conventions. Il n’appartient pas au juge des 20/01392
référés de se prononcer sur l’application au litige ou non de l’une ou plusieurs de ces notions,
mais il doit être constaté que le défendeur soulève des contestations quant aux sommes qui lui
sont réclamées, dont l’appréciation n’appartient qu’au juge du fond ».
25/01/2021 Réf TJ Bordeaux « Cependant, (le preneur) entend opposer au bailleur, si ce n’est la force majeure résultant de la
Bonne crise sanitaire, du moins la notion de l’imprévisibilité contenue à l’article 1195 du code civil, 20/01392
Foi voire l’obligation d’exécution de bonne foi des conventions. Il n’appartient pas au juge des
référés de se prononcer sur l’application au litige ou non de l’une ou plusieurs de ces notions,

9
 mais il doit être constaté que le défendeur soulève des contestations quant aux sommes qui lui
sont réclamées, dont l’appréciation n’appartient qu’au juge du fond ».
25/01/2021 Réf TJ Bordeaux « Si la notion de l’imprévisibilité n’apparaît pas sérieusement applicable, compte tenu de la date
Force de la convention, il n’appartient pas au juge des référés de se prononcer sur l’existence ou non
d’un cas de force majeure, et encore moins sur les conséquences de l’obligation d’exécution de 20/01447
Majeure
bonne foi des conventions légalement formées. L’appréciation de ces points appartient en effet
aux seules juridictions du fond. ».
25/01/2021 Réf TJ Bordeaux « Si la notion de l’imprévisibilité n’apparaît pas sérieusement applicable, compte tenu de la date
Bonne de la convention, il n’appartient pas au juge des référés de se prononcer sur l’existence ou non
d’un cas de force majeure, et encore moins sur les conséquences de l’obligation d’exécution de 20/01447
Foi
bonne foi des conventions légalement formées. L’appréciation de ces points appartient en effet
aux seules juridictions du fond. ».
25/01/2021 Réf TJ Bordeaux « Si la notion de l’imprévisibilité n’apparaît pas sérieusement applicable, compte tenu de la date
de la convention, il n’appartient pas au juge des référés de se prononcer sur l’existence ou non
Imprévision d’un cas de force majeure, et encore moins sur les conséquences de l’obligation d’exécution de 20/01447
bonne foi des conventions légalement formées. L’appréciation de ces points appartient en effet
aux seules juridictions du fond. ».

Fait à Paris, le 8 février 2021

Pascal JACQUOT

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