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Cette procédure qui a été largement influencée par le droit français des
entreprises en difficulté pourrait être rapprochée de la procédure de
sauvegarde du droit français issue de la dernière réforme de 2005, en ce
qu’elles tendent aux mêmes fins.
1
Il en découle que la suspension des poursuites ordonnée, ne bénéficie qu’au
débiteur principal, la caution ne pouvant nullement s’en prévaloir.
En l’espèce, une banque avait octroyé des crédits à une société pour lui
permettre de faire face à ses activités. L’ensemble de ces crédits avait été
garantie par l’un des dirigeants de la société qui s’était porté caution et avait
donné en hypothèque plusieurs de ses biens immobiliers.
Il nous semble important de rappeler que, s’il est impératif d’éviter la cessation
des paiements du débiteur principal et de permettre l’apurement de son passif,
toutes décisions qui viendraient à remettre en cause le fondement des
garanties et la protection qu’offre les sûretés, ne pourraient être que source
d’insécurité juridique dans un contexte africain déjà largement décrié par les
investisseurs et les opérateurs économiques.
2
En effet, même si d’après les dispositions de l’article 22 de l’Acte Uniforme
précité, la décision de suspension des poursuites individuelles, prise par le
Président du Tribunal de Commerce de Bamako n’est susceptible d’aucune
voie de recours, une jurisprudence française constante et bien établie permet
de faire un appel nullité pour suppléer le caractère limitatif des voies de
recours prévues par la loi1.
1
Vr Cass. Com 12 mai 1992 ; Dalloz 1992, Jur. P 345 note G. BOLARD / Cass. Com, 2 mai 2001 ; Bull n° 83, N° 98-
11-329 / Cass. Com, 27 mai 2003, n° 891 FS-P
Vr aussi P. CAGNOLI, « Essai d’analyse processuelle du droit des entreprises en difficulté » ; LGDJ 2002, n° 501
et suivants.